Les prémices…
- vers 20.000 avant J.C. : Entre 30.000 et 14.000 ans avant notre ère, traversée à pied du Détroit de Béring par des tribus nomades asiatiques venant de Sibérie, ancêtres de tous les Amérindiens.
- 13.000 : La fonte progressive de la calotte glaciaire autorise leur migration vers le Sud, 2 groupes migratoires distincts ont été identifiés grâce à leur ADN :
- 1 premier groupe paléo-indien se dirige vers l'Est et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique du Nord.
- 1 deuxième groupe paléo-indien descend directement vers le Sud et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique Centrale, du Sud et de la Caraïbe.
- 12.000 : Établissement des premières populations paléo-indiennes en Amérique du Sud.
- 6.000 : Populations méso-indiennes dites pré-céramiques, nomades, sur la côte Caraïbe de l’Amérique Centrale et du Sud, début d’une civilisation de pêcheurs-cueilleurs, ils vivent beaucoup des ressources de la mangrove.
Première vague de migration méso-indienne par le Sud vers les Petites Antilles, via Trinidad, alors reliée au continent.
- 5.500 : 1er site méso-indien connu dans la Caraïbe : Trinidad.
- 4.500 : Deuxième vague de migration vers les Grandes Antilles par l'Amérique Centrale (Yucatan)
- 3.400 : Campement méso-indien à St Martin : Étang Rouge. Coquilles et pierres taillées.
- 2.500 : Site de la grotte ornée de Morne Rita à Capesterre de Marie Galante, fouillée par Pierrick Fouéré et col. de 2011 à 2014 avec la découverte de 2 sépultures méso-indiennes, avec aussi occupation ultérieure à l'époque néo-indienne avec ses 135 pétroglyphes.
- 1.700 : Site méso-indien à Antigua.
- 1500 : 1er site méso-indien connu en Guadeloupe au Moule.
- 1.000 : Arrivée sur la côte du Venezuela de néo-indiens Igneris, ancêtres des Arawaks, qui pratiquent déjà la culture du manioc, de la patate douce et du piment. Au contact des méso-indiens pécheurs-cueilleurs, ils apprennent la navigation. Premières poteries, platines à manioc.
- 500 : Début (?) de la colonisation néo-indienne des Petites Antilles par les "Arawaks", puis des Grandes Antilles par les "Tainos", en fait de langue commune "arouague".
A bord de grandes pirogues pouvant contenir jusqu’à 100 personnes, ils amènent l’agriculture sur brûlis, la culture du manioc et la poterie, dite "huecoïde" ; Ils utilisent les lambis et autres coquillages pour en faire des outils (haches, racloirs) et des objets décoratifs (perles, pendeloques). Ils retrouvent sur place les premiers migrants méso-indiens pécheurs-cueilleurs.
Occupation néo-indienne de Marie-Galante (site de Folle-Anse fouillé par le R.P. Barbotin) : utilisation des ressources de la mangrove et culture du manioc, platines à manioc en terre cuite apodes, saladoïde.
vers 1000 après JC : arrivée des Kalinago ou Caraibes, nouveaux amérindiens guerriers qui vont supplanter les Arawaks aux Petites Antilles.
vers 1250 : Occupation amérindienne des grottes Cadet 2 et 3 à Capesterre de Marie Galante, fouillées par Patrice Courtaud et Christian Stouvenot.
1328 : Premier recensement ordonné par Philippe VI de Valois "Estat des paroisses et des feux en le Royaume de Francie" : 16 millions d'habitants, les Anglais ne sont que 3,5 millions, sans compter l'Aquitaine qui appartient aussi à Edouard III...
1347 : Arrivée de la Peste en Europe sur un navire génois revenant d'un combat avec les Mongols en Crimée : on estime ses victimes à 25 millions en 5 ans, 1 européen sur 3...
En France, elle va débuter par Marseille puis Avignon, avant de remonter en suivant la vallée du Rhône.
Les Juifs semblent épargnés, ils seront brulés par milliers, accusés d'être à l'origine de l'épidémie...
En fait, ils étaient presque les seuls à éléver des chats, et l'on sait maintenant que les puces des rats sont le vecteur du bacille de la peste, Yersinia pestis...
1402 : Jean de Béthencourt, seigneur normand passé au service de Henri III, roi de Castille, conquiert les Canaries avant d'explorer les côtes africaines.
1478 : Début de l'Inquisition Espagnole sur la demande des Rois Catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, au début contre les juifs "conversos", autorisée par une bulle du Pape Sixte IV. Elle va s'étendre aux musulmants, aux protestants, puis à toutes les catégories jugées déviantes...
Elle ne sera abolie qu'en 1834 !
1492 : Le 17 avril , Cristobal Colon signe avec les Rois Catholiques d'Espagne les "capitulations de Santa Fe" qui lui octroient notamment le titre de noblesse d'Amiral de la Mer Océane et les titres de Vice-Roi et Gouverneur général des territoires qu'il pourrait découvrir ainsi qu'un dixième des richesses qu'il en retirerait.
Lors de son 1er voyage, Christophe Colomb part d'Espagne le 3 aôut avec une caraque, la Santa Maria, et 2 caravelles la Pinta et la Nina. Après une longue escale aux Canaries, il arrive le 12 octobre à San Salvador (Bahamas) : croyant se trouver dans un archipel d'Asie, il les nomme Indes Occidentales...
Il découvre ensuite Cuba, puis Hispaniola, future St Domingue, où il arrive le 10 janvier suivant : il va lancer les bases de la colonisation en laissant, après l'échouage de la Santa Maria, 39 hommes s'installer dans la baie de la Navidad.
La découverte de l'Amérique ne revient pas à Colomb : des fouilles récentes ont daté une implantation viking à Terre-Neuve au carbone 14 de 1021, soit près de 5 siècles avant, confirmant la Saga islandaise d'Erik le Rouge et sa découverte du Vinland...
1493 : Pour son 2ème voyage, Christophe Colomb a organisé une expédition plus ambitieuse avec une flotte de 17 navires dont 13 caravelles et 2 caraques, avec plus de 1.000 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires.
Ils font escale à La Gomera aux Canaries où ils chargent des plants de canne à sucre, le "roseau à sucre" ou "bambou à miel" découvert par les Croisés va ainsi arriver aux Antilles en commençant par Hispaniola (St Domingue).
La canne à sucre serait originaire de Nouvelle Guinée, elle serait arrivée en Inde vers l'an 1000 avant JC, puis en Perse vers 500 après JC, enfin elle sera diffusée par les Arabes à partir de 700 après JC.
Notre mot sucre vient du sanskrit "sarkara" devenu "schakar" en perse, puis "sukar" en arabe, en grec "sakcharon" enfin en latin "saccharum".
Après 21 jours de traversée depuis les Açores, ils voient le 2 novembre une première île que Colomb nomme Desirada.
Le lendemain, dimanche 3 novembre " nous aperçûmes une île à la proue des vaisseaux, et ensuite à la main droite il en parut une autre ; la première était couverte de montagnes, la seconde était un terrain uni, mais rempli d’arbres très épais " : il nomme la première Dominica, la seconde Santa Maria, du nom de son navire amiral.
Les caravelles s'ancrent sur la Côte-sous-le-Vent, probablement vers Folle Anse.
" Je descendis sur le rivage avec beaucoup de mes gens et une bannière royale. A l’endroit le plus approprié avec un étendard, un héraut d’armes, des greffiers et des témoins, je pris possession, comme auparavant, de l’île comme de toutes les autres et de la terre ferme au nom de Vos Altesses en refaisant les mêmes actes de prise de possession que l’an passé et que je fis de nouveau nonobstant en demandant si quelqu’un le contredisait.
Je nommai cette île La Galanta, elle est très plate et couverte d’arbres odoriférants"
Ils repartent le lendemain, après être passés le long de la Côte-au-Vent, déclarant l’île inhabitée.
NB : Sur le dictionnaire " Espagnol-François " de N. de Sejournant en 1789, "galante, adjectif des 2 genres" se traduit par "magnifique, généreux, gracieux"...
A cette époque, les Amérindiens ne semblent effectivement pas avoir eu d’habitat permanent dans l’île, mais des jardins pour le manioc et le coton qui préfèrent un climat plus sec.
Ils venaient par période en groupes sur des pirogues pour défricher, entretenir et planter ces jardins, résidant sous des carbets provisoires près des côtes, où ils trouvaient leur nourriture pendant ces activités agricoles. Ils affectionnaient les crabes et les tortues.
Christophe Colomb va ensuite s'arrêter 6 jours en Guadeloupe, puis découvrir encore Montserrat, St Martin, St Barthélemy avant de revenir à Hispaniola, où il trouve la petite implantation détruite : il fonde sur un autre site la première colonie permanente "La Isabella" en hommage à la Reine de Castille.
Il en repart 5 mois plus tard en laissant son frère Bartolomeo gouverneur.
Sur le retour de ce 2ème voyage, il mouillera le 9 avril à La Galanta avant de repartir faire provision d'eau, de bois et de vivres à la Guadeloupe.
1494 : Le pape Alexandre VI promulgue les bulles Inter Cætera et Eximiae Devotionis qui affirment que, suite à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, ces terres appartiennent aux Espagnols. Le pape effectue un partage, entre les Rois du Portugal et d’Espagne, de toutes les terres encore à découvrir à cette époque.
Les terres se situant à l’ouest d’une ligne située sur les Açores appartiendront à l’Espagne, les autres au Portugal pour autant qu’elles n’appartiennent pas déjà à un autre roi ou prince chrétien. Ce partage implique la responsabilité, pour ces deux royaumes, d’évangéliser les indigènes se trouvant sur leur territoire.
1500 : Pedro Álvares Cabral découvre les côtes du futur Brasil.
Au Moyen Âge, le " bois de braise " - pau brasil en portugais - provenait des Indes via la Perse, importé dans les premiers temps en Europe par les Vénitiens, et était utilisé pour ses propriètés tinctoriales. La richesse en bois rouge va faire donner son nom au Brésil par les Portugais.
1502 : Sur la planisphère de Cantino, Marigalante apparait parmi "Las antilhas del Rey de Castella"...
Alberto Cantino était un espion du Duc de Ferrare qui avait réussi à obtenir une copie de la carte des découvertes portugaises et qu'il avait rapportée de Lisbonne...
- vers 20.000 avant J.C. : Entre 30.000 et 14.000 ans avant notre ère, traversée à pied du Détroit de Béring par des tribus nomades asiatiques venant de Sibérie, ancêtres de tous les Amérindiens.
- 13.000 : La fonte progressive de la calotte glaciaire autorise leur migration vers le Sud, 2 groupes migratoires distincts ont été identifiés grâce à leur ADN :
- 1 premier groupe paléo-indien se dirige vers l'Est et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique du Nord.
- 1 deuxième groupe paléo-indien descend directement vers le Sud et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique Centrale, du Sud et de la Caraïbe.
- 12.000 : Établissement des premières populations paléo-indiennes en Amérique du Sud.
- 6.000 : Populations méso-indiennes dites pré-céramiques, nomades, sur la côte Caraïbe de l’Amérique Centrale et du Sud, début d’une civilisation de pêcheurs-cueilleurs, ils vivent beaucoup des ressources de la mangrove.
Première vague de migration méso-indienne par le Sud vers les Petites Antilles, via Trinidad, alors reliée au continent.
- 5.500 : 1er site méso-indien connu dans la Caraïbe : Trinidad.
- 4.500 : Deuxième vague de migration vers les Grandes Antilles par l'Amérique Centrale (Yucatan)
- 3.400 : Campement méso-indien à St Martin : Étang Rouge. Coquilles et pierres taillées.
- 2.500 : Site de la grotte ornée de Morne Rita à Capesterre de Marie Galante, fouillée par Pierrick Fouéré et col. de 2011 à 2014 avec la découverte de 2 sépultures méso-indiennes, avec aussi occupation ultérieure à l'époque néo-indienne avec ses 135 pétroglyphes.
- 1.700 : Site méso-indien à Antigua.
- 1500 : 1er site méso-indien connu en Guadeloupe au Moule.
- 1.000 : Arrivée sur la côte du Venezuela de néo-indiens Igneris, ancêtres des Arawaks, qui pratiquent déjà la culture du manioc, de la patate douce et du piment. Au contact des méso-indiens pécheurs-cueilleurs, ils apprennent la navigation. Premières poteries, platines à manioc.
- 500 : Début (?) de la colonisation néo-indienne des Petites Antilles par les "Arawaks", puis des Grandes Antilles par les "Tainos", en fait de langue commune "arouague".
A bord de grandes pirogues pouvant contenir jusqu’à 100 personnes, ils amènent l’agriculture sur brûlis, la culture du manioc et la poterie, dite "huecoïde" ; Ils utilisent les lambis et autres coquillages pour en faire des outils (haches, racloirs) et des objets décoratifs (perles, pendeloques). Ils retrouvent sur place les premiers migrants méso-indiens pécheurs-cueilleurs.
Occupation néo-indienne de Marie-Galante (site de Folle-Anse fouillé par le R.P. Barbotin) : utilisation des ressources de la mangrove et culture du manioc, platines à manioc en terre cuite apodes, saladoïde.
vers 1000 après JC : arrivée des Kalinago ou Caraibes, nouveaux amérindiens guerriers qui vont supplanter les Arawaks aux Petites Antilles.
vers 1250 : Occupation amérindienne des grottes Cadet 2 et 3 à Capesterre de Marie Galante, fouillées par Patrice Courtaud et Christian Stouvenot.
1328 : Premier recensement ordonné par Philippe VI de Valois "Estat des paroisses et des feux en le Royaume de Francie" : 16 millions d'habitants, les Anglais ne sont que 3,5 millions, sans compter l'Aquitaine qui appartient aussi à Edouard III...
1347 : Arrivée de la Peste en Europe sur un navire génois revenant d'un combat avec les Mongols en Crimée : on estime ses victimes à 25 millions en 5 ans, 1 européen sur 3...
En France, elle va débuter par Marseille puis Avignon, avant de remonter en suivant la vallée du Rhône.
Les Juifs semblent épargnés, ils seront brulés par milliers, accusés d'être à l'origine de l'épidémie...
En fait, ils étaient presque les seuls à éléver des chats, et l'on sait maintenant que les puces des rats sont le vecteur du bacille de la peste, Yersinia pestis...
1402 : Jean de Béthencourt, seigneur normand passé au service de Henri III, roi de Castille, conquiert les Canaries avant d'explorer les côtes africaines.
1478 : Début de l'Inquisition Espagnole sur la demande des Rois Catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, au début contre les juifs "conversos", autorisée par une bulle du Pape Sixte IV. Elle va s'étendre aux musulmants, aux protestants, puis à toutes les catégories jugées déviantes...
Elle ne sera abolie qu'en 1834 !
1492 : Le 17 avril , Cristobal Colon signe avec les Rois Catholiques d'Espagne les "capitulations de Santa Fe" qui lui octroient notamment le titre de noblesse d'Amiral de la Mer Océane et les titres de Vice-Roi et Gouverneur général des territoires qu'il pourrait découvrir ainsi qu'un dixième des richesses qu'il en retirerait.
Lors de son 1er voyage, Christophe Colomb part d'Espagne le 3 aôut avec une caraque, la Santa Maria, et 2 caravelles la Pinta et la Nina. Après une longue escale aux Canaries, il arrive le 12 octobre à San Salvador (Bahamas) : croyant se trouver dans un archipel d'Asie, il les nomme Indes Occidentales...
Il découvre ensuite Cuba, puis Hispaniola, future St Domingue, où il arrive le 10 janvier suivant : il va lancer les bases de la colonisation en laissant, après l'échouage de la Santa Maria, 39 hommes s'installer dans la baie de la Navidad.
La découverte de l'Amérique ne revient pas à Colomb : des fouilles récentes ont daté une implantation viking à Terre-Neuve au carbone 14 de 1021, soit près de 5 siècles avant, confirmant la Saga islandaise d'Erik le Rouge et sa découverte du Vinland...
1493 : Pour son 2ème voyage, Christophe Colomb a organisé une expédition plus ambitieuse avec une flotte de 17 navires dont 13 caravelles et 2 caraques, avec plus de 1.000 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires.
Ils font escale à La Gomera aux Canaries où ils chargent des plants de canne à sucre, le "roseau à sucre" ou "bambou à miel" découvert par les Croisés va ainsi arriver aux Antilles en commençant par Hispaniola (St Domingue).
La canne à sucre serait originaire de Nouvelle Guinée, elle serait arrivée en Inde vers l'an 1000 avant JC, puis en Perse vers 500 après JC, enfin elle sera diffusée par les Arabes à partir de 700 après JC.
Notre mot sucre vient du sanskrit "sarkara" devenu "schakar" en perse, puis "sukar" en arabe, en grec "sakcharon" enfin en latin "saccharum".
Après 21 jours de traversée depuis les Açores, ils voient le 2 novembre une première île que Colomb nomme Desirada.
Le lendemain, dimanche 3 novembre " nous aperçûmes une île à la proue des vaisseaux, et ensuite à la main droite il en parut une autre ; la première était couverte de montagnes, la seconde était un terrain uni, mais rempli d’arbres très épais " : il nomme la première Dominica, la seconde Santa Maria, du nom de son navire amiral.
Les caravelles s'ancrent sur la Côte-sous-le-Vent, probablement vers Folle Anse.
" Je descendis sur le rivage avec beaucoup de mes gens et une bannière royale. A l’endroit le plus approprié avec un étendard, un héraut d’armes, des greffiers et des témoins, je pris possession, comme auparavant, de l’île comme de toutes les autres et de la terre ferme au nom de Vos Altesses en refaisant les mêmes actes de prise de possession que l’an passé et que je fis de nouveau nonobstant en demandant si quelqu’un le contredisait.
Je nommai cette île La Galanta, elle est très plate et couverte d’arbres odoriférants"
Ils repartent le lendemain, après être passés le long de la Côte-au-Vent, déclarant l’île inhabitée.
NB : Sur le dictionnaire " Espagnol-François " de N. de Sejournant en 1789, "galante, adjectif des 2 genres" se traduit par "magnifique, généreux, gracieux"...
A cette époque, les Amérindiens ne semblent effectivement pas avoir eu d’habitat permanent dans l’île, mais des jardins pour le manioc et le coton qui préfèrent un climat plus sec.
Ils venaient par période en groupes sur des pirogues pour défricher, entretenir et planter ces jardins, résidant sous des carbets provisoires près des côtes, où ils trouvaient leur nourriture pendant ces activités agricoles. Ils affectionnaient les crabes et les tortues.
Christophe Colomb va ensuite s'arrêter 6 jours en Guadeloupe, puis découvrir encore Montserrat, St Martin, St Barthélemy avant de revenir à Hispaniola, où il trouve la petite implantation détruite : il fonde sur un autre site la première colonie permanente "La Isabella" en hommage à la Reine de Castille.
Il en repart 5 mois plus tard en laissant son frère Bartolomeo gouverneur.
Sur le retour de ce 2ème voyage, il mouillera le 9 avril à La Galanta avant de repartir faire provision d'eau, de bois et de vivres à la Guadeloupe.
1494 : Le pape Alexandre VI promulgue les bulles Inter Cætera et Eximiae Devotionis qui affirment que, suite à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, ces terres appartiennent aux Espagnols. Le pape effectue un partage, entre les Rois du Portugal et d’Espagne, de toutes les terres encore à découvrir à cette époque.
Les terres se situant à l’ouest d’une ligne située sur les Açores appartiendront à l’Espagne, les autres au Portugal pour autant qu’elles n’appartiennent pas déjà à un autre roi ou prince chrétien. Ce partage implique la responsabilité, pour ces deux royaumes, d’évangéliser les indigènes se trouvant sur leur territoire.
1500 : Pedro Álvares Cabral découvre les côtes du futur Brasil.
Au Moyen Âge, le " bois de braise " - pau brasil en portugais - provenait des Indes via la Perse, importé dans les premiers temps en Europe par les Vénitiens, et était utilisé pour ses propriètés tinctoriales. La richesse en bois rouge va faire donner son nom au Brésil par les Portugais.
1502 : Sur la planisphère de Cantino, Marigalante apparait parmi "Las antilhas del Rey de Castella"...
Alberto Cantino était un espion du Duc de Ferrare qui avait réussi à obtenir une copie de la carte des découvertes portugaises et qu'il avait rapportée de Lisbonne...
Le navigateur florentin Amerigo Vespucci publie à Paris un ouvrage en latin sur ses 3 voyages, réalisés pour la Couronne d'Espagne puis du Portugal : il appelle Mundus Novus le Brésil et les côtes voisines.
1504 : Le capitaine Paulmier de Gonneville, parti d'Honfleur sur l'Espoir pour la "coste du Brazil" écrit à son retour :
"Empuis aucunes années en ça, les Dieppois, les Malouinois et autres Normands et Bretons vont quérir du bois à teindre en rouge, coton, guenons et perroquets"
1507 : La planisphère publiée sous la direction du cartographe Martin Waldseemüller à Saint-Dié-des-Vosges, contient la première mention du mot "America" donné en l'honneur de l'explorateur Amerigo Vespucci.
1504 : Le capitaine Paulmier de Gonneville, parti d'Honfleur sur l'Espoir pour la "coste du Brazil" écrit à son retour :
"Empuis aucunes années en ça, les Dieppois, les Malouinois et autres Normands et Bretons vont quérir du bois à teindre en rouge, coton, guenons et perroquets"
1507 : La planisphère publiée sous la direction du cartographe Martin Waldseemüller à Saint-Dié-des-Vosges, contient la première mention du mot "America" donné en l'honneur de l'explorateur Amerigo Vespucci.
Le Nouveau Monde va désormais s’appeler l'Amérique...
A Hispaniola, le recensement des Indiens ne retrouve plus que 60.000 individus, alors qu’ils étaient estimés à 500.000 avant l’arrivée des Espagnols : ils ont été décimés par les maladies ("choc microbien", en particulier variole, typhus et rougeole), le travail forcé et la répression sanglante de leurs révoltes par le gouverneur Ovando.
En échange, un des parasites du paludisme, le plasmodium vivax, était endémique, il sera ramené en Espagne, puis en Europe.
De même la syphilis était endémique chez les Amérindiens, les marins espagnols l’attraperont avec les Amérindiennes et l’introduiront en Espagne, où on l’appelait au début "mal d’Hispaniola", puis à travers toute l’Europe…
1510 : Début officielle de la Traite vers les Amériques, le roi Ferdinand d’Espagne donne la permission d'envoyer 50 esclaves sur l’île d’Hispaniola pour l'exploitation des mines d’or "puisqu’un nègre travaille plus que 4 indiens"…
1515 : Les Espagnols s’intéressent à la Guadeloupe, qui sans or, ne leur sert jusque-là que d’aiguade (escale pour l’eau et le bois), les Caraïbes les tolérant ainsi…
Une expédition, commandée par Juan Ponce de Léon, gouverneur de Porto-Rico et Antonio Serrano avec 3 navires et 300 hommes part pour "pacifier" de l’île : ils débarquent en juillet, sont aussitôt attaqués par les Caraïbes, qui leur font 4 morts et 11 blessés.
Quelques jours après, Ponce tombe malade et fait lever l’ancre en renonçant au projet de s’établir en Guadeloupe…
1517 : Pour Hispaniola, le père Dominicain Bartolomeo de Las Casas, défenseur des Indiens, prône la traite de Noirs : il propose "de donner la permission aux colons d’amener des nègres pour soulager les naturels"...
L'année suivante, Charles Quint, Empereur du Saint-Empire romain-germanique et aussi Roi d'Espagne, officialise le début de la traite espagnole :
"L'utilisation de la main d'œuvre servile d'origine africaine est indispensable afin que leur service aux mines et dans les champs permette de rendre moins dur celui des Indiens"
François 1er crée le port du Havre de Grâce dans l'estuaire de la Seine face à l'Angleterre :
"Avons fait chercher en la coste de Normandie et pays de Caux lieu sûr et convenable, et nous ayant été rapporté par vous et notables personnages, en ce exprimés et entendus, que le lieu de Grâce soit le plus propre et le plus aise de ladicte coste et pays de Caux à faire Havre auquel lesdics vaisseaux naviguant sur la Mer Océane puissent aisément arriver et seurement séjourner, et faire ledit Havre"
1523 : Giovanni da Verrazano, explorateur florentin au service de François 1er, part du Havre de Grâce à bord de La Dauphine pour les Indes Occidentales : il découvre le site de New York qu'il nomme "Nouvelle Angoulême" en hommage au Roy, qui est aussi Comte d'Angoulème.
Une expédition avec des missionnaires dominicains françois tente de s’installer en Guadeloupe pour évangéliser les Caraïbes : ils sont tous rapidement exterminés et finissent mangés en boucan (à l’origine "mouken" en langue tupi, grill pour cuire et fumer la viande)
1528 : La 3ème et dernière expédition de Verrazano se termine de la même façon tragique, probablement en Jamaique...
1534 : Le roi François 1er envoie Jacques Cartier explorer l'Amérique du Nord : il découvre le golfe du St Laurent et prend ainsi possession de la Nouvelle-France.
1541 : François Ier envoie Jean de La Rocque, sieur de Roberval, pour fonder une colonie vers l'embouchure du fleuve Saint-Laurent découvert par Cartier, futur Québec.
1555 : Première implantation Françoise au Brésil : Nicolas Durand de Villegagnon, chevalier de Malte, est envoyé par le Roy Henri II, pour tenter de coloniser le Brésil : il part du Havre de Grâce avec 2 navires et 600 hommes, majoritairement protestants, et construit près de l'actuel Rio de Janeiro la première colonie appelée "France Antarctique".
En conflit, d'abord entre protestants et catholiques français, puis avec les Portugais, elle ne durera que 12 ans...
1560 : Charles IX décide un recensement de la population : la population est estimée à 20 millions d'habitants.
A Hispaniola, le recensement des Indiens ne retrouve plus que 60.000 individus, alors qu’ils étaient estimés à 500.000 avant l’arrivée des Espagnols : ils ont été décimés par les maladies ("choc microbien", en particulier variole, typhus et rougeole), le travail forcé et la répression sanglante de leurs révoltes par le gouverneur Ovando.
En échange, un des parasites du paludisme, le plasmodium vivax, était endémique, il sera ramené en Espagne, puis en Europe.
De même la syphilis était endémique chez les Amérindiens, les marins espagnols l’attraperont avec les Amérindiennes et l’introduiront en Espagne, où on l’appelait au début "mal d’Hispaniola", puis à travers toute l’Europe…
1510 : Début officielle de la Traite vers les Amériques, le roi Ferdinand d’Espagne donne la permission d'envoyer 50 esclaves sur l’île d’Hispaniola pour l'exploitation des mines d’or "puisqu’un nègre travaille plus que 4 indiens"…
1515 : Les Espagnols s’intéressent à la Guadeloupe, qui sans or, ne leur sert jusque-là que d’aiguade (escale pour l’eau et le bois), les Caraïbes les tolérant ainsi…
Une expédition, commandée par Juan Ponce de Léon, gouverneur de Porto-Rico et Antonio Serrano avec 3 navires et 300 hommes part pour "pacifier" de l’île : ils débarquent en juillet, sont aussitôt attaqués par les Caraïbes, qui leur font 4 morts et 11 blessés.
Quelques jours après, Ponce tombe malade et fait lever l’ancre en renonçant au projet de s’établir en Guadeloupe…
1517 : Pour Hispaniola, le père Dominicain Bartolomeo de Las Casas, défenseur des Indiens, prône la traite de Noirs : il propose "de donner la permission aux colons d’amener des nègres pour soulager les naturels"...
L'année suivante, Charles Quint, Empereur du Saint-Empire romain-germanique et aussi Roi d'Espagne, officialise le début de la traite espagnole :
"L'utilisation de la main d'œuvre servile d'origine africaine est indispensable afin que leur service aux mines et dans les champs permette de rendre moins dur celui des Indiens"
François 1er crée le port du Havre de Grâce dans l'estuaire de la Seine face à l'Angleterre :
"Avons fait chercher en la coste de Normandie et pays de Caux lieu sûr et convenable, et nous ayant été rapporté par vous et notables personnages, en ce exprimés et entendus, que le lieu de Grâce soit le plus propre et le plus aise de ladicte coste et pays de Caux à faire Havre auquel lesdics vaisseaux naviguant sur la Mer Océane puissent aisément arriver et seurement séjourner, et faire ledit Havre"
1523 : Giovanni da Verrazano, explorateur florentin au service de François 1er, part du Havre de Grâce à bord de La Dauphine pour les Indes Occidentales : il découvre le site de New York qu'il nomme "Nouvelle Angoulême" en hommage au Roy, qui est aussi Comte d'Angoulème.
Une expédition avec des missionnaires dominicains françois tente de s’installer en Guadeloupe pour évangéliser les Caraïbes : ils sont tous rapidement exterminés et finissent mangés en boucan (à l’origine "mouken" en langue tupi, grill pour cuire et fumer la viande)
1528 : La 3ème et dernière expédition de Verrazano se termine de la même façon tragique, probablement en Jamaique...
1534 : Le roi François 1er envoie Jacques Cartier explorer l'Amérique du Nord : il découvre le golfe du St Laurent et prend ainsi possession de la Nouvelle-France.
1541 : François Ier envoie Jean de La Rocque, sieur de Roberval, pour fonder une colonie vers l'embouchure du fleuve Saint-Laurent découvert par Cartier, futur Québec.
1555 : Première implantation Françoise au Brésil : Nicolas Durand de Villegagnon, chevalier de Malte, est envoyé par le Roy Henri II, pour tenter de coloniser le Brésil : il part du Havre de Grâce avec 2 navires et 600 hommes, majoritairement protestants, et construit près de l'actuel Rio de Janeiro la première colonie appelée "France Antarctique".
En conflit, d'abord entre protestants et catholiques français, puis avec les Portugais, elle ne durera que 12 ans...
1560 : Charles IX décide un recensement de la population : la population est estimée à 20 millions d'habitants.
1564 : Tentative d'implantation Françoise en Floride, sous les ordres de René de Laudonnière, capitaine de l'amiral de Coligny.
Ils seront rapidement massacrés par les Espagnols, déjà sur place depuis 1513...
1580 : Carte du Nouveau Monde par le navigateur et cartographe portugais Fernando Vaz :
Ils seront rapidement massacrés par les Espagnols, déjà sur place depuis 1513...
1580 : Carte du Nouveau Monde par le navigateur et cartographe portugais Fernando Vaz :
"Marigalamte" figure bien dans les "Amtilhas"...
Au Brazil, les Portugais ont conquis petit à petit toute la côte, y compris les comptoirs normands.
Ils importent des esclaves qu’ils capturent directement en Afrique, ils perfectionnent les techniques sucrières, tous les ingrédients de la première grande expansion sucrière sont réunis : 60 sucreries appelées "Engenho", dont 23 dans la Capitainerie de Pernanbouco et 18 à Bahia.
1595 : Le corsaire et explorateur anglais Sir Francis Drake, lors de sa dernière expédition, s'ancre dans la partie nord-est de Marie Galante "à un tir de fauconneau de la coste et dans treize brasses d'eau" avant de passer par les Saintes et de s’ancrer en Guadeloupe du 28 au 30 octobre.
1603 : 3 bâtiments de la flotte de la Nouvelle Espagne s'ancrent en Guadeloupe devant la baie de la future Basse-Terre pour faire "aiguade" (escale pour l'eau, le bois et éventuellement la chasse) : un fort coup de vent en jette trois à la côte, les Espagnols les brûlent, les restes seront pillés par les Caraïbes.
Pierre Belain d'Esnambuc s'embarque à 18 ans comme matelot sur la barque Le Petit Argus au départ du Havre de Grâce pour le Brésil : c'est le début de sa carrière de corsaire...
1604 : Un navire espagnol fait escale en Guadeloupe, avec à son bord des 12 Pères Dominicains, ils font aiguade, les Pères célèbrent une messe à terre : ils sont attaqués pendant l'office, 6 Dominicains et quelques membres de l'équipage sont tués par les flèches des Caraïbes...
1607 : Les Anglais fondent leur 1er établissement en Virginie.
1610 : A Paris, le 14 mai, mort d’Henri IV, assassiné à Paris de 3 coups de couteau par François Ravaillac : début du règne de Louis XIII, 8 ans, la régence est assurée par sa mère Marie de Médicis.
Le pirate français Legrand, ayant capturé un galion espagnol chargé d’or, rentre à Dieppe : ce succès lance une vague d’expéditions de ceux que l’on appelait les "Péroutiers", car tout l’or était censé venir du Pérou et les Antilles étaient aussi appelées "Isles du Pérou".
1612 : Marie de Médicis crée la fonction de Vice Roy d'Amérique, donnée Henri II de Bourbon, prince de Condé.
Ce dernier va nommer Samuel de Champlain lieutenant à Québec.
1614 : Champlain s'associe à des marchands et crée la Compagnie de Rouen et St Malo pour la colonisation de la Nouvelle France;
Les Hollandais fondent la Nouvelle Amsterdam, futur New York.
1617 : Louis XIII prend effectivement le pouvoir.
La France a 20 millions d’habitants.
La mortalité infantile est de 30%, l’espérance de vie de 24 ans pour les hommes et 25 pour les femmes.
1619 : Un "péroutier" Français, Charles Fleury, parti de Dieppe avec 4 navires, est contraint de se réfugier en Martinique avec son équipage suite à un naufrage. Il sera bien accueilli et vivra avec son équipage 11 mois avec les Indiens Caraïbes.
Un membre de "la Compagnie qui fit le voyage" - non identifié, surnommé l'Anonyme de Carpentras, lieu où a été découvert le manuscrit - rédigera ce récit de 184 pages sur 88 feuillets de parchemin sur leurs aventures :
"Relation d'un voyage infortuné fait aux Indes Occidentalles par le Capitaine Fleury avec la description de quelques Isles qu'on y rencontre"
Au Brazil, les Portugais ont conquis petit à petit toute la côte, y compris les comptoirs normands.
Ils importent des esclaves qu’ils capturent directement en Afrique, ils perfectionnent les techniques sucrières, tous les ingrédients de la première grande expansion sucrière sont réunis : 60 sucreries appelées "Engenho", dont 23 dans la Capitainerie de Pernanbouco et 18 à Bahia.
1595 : Le corsaire et explorateur anglais Sir Francis Drake, lors de sa dernière expédition, s'ancre dans la partie nord-est de Marie Galante "à un tir de fauconneau de la coste et dans treize brasses d'eau" avant de passer par les Saintes et de s’ancrer en Guadeloupe du 28 au 30 octobre.
1603 : 3 bâtiments de la flotte de la Nouvelle Espagne s'ancrent en Guadeloupe devant la baie de la future Basse-Terre pour faire "aiguade" (escale pour l'eau, le bois et éventuellement la chasse) : un fort coup de vent en jette trois à la côte, les Espagnols les brûlent, les restes seront pillés par les Caraïbes.
Pierre Belain d'Esnambuc s'embarque à 18 ans comme matelot sur la barque Le Petit Argus au départ du Havre de Grâce pour le Brésil : c'est le début de sa carrière de corsaire...
1604 : Un navire espagnol fait escale en Guadeloupe, avec à son bord des 12 Pères Dominicains, ils font aiguade, les Pères célèbrent une messe à terre : ils sont attaqués pendant l'office, 6 Dominicains et quelques membres de l'équipage sont tués par les flèches des Caraïbes...
1607 : Les Anglais fondent leur 1er établissement en Virginie.
1610 : A Paris, le 14 mai, mort d’Henri IV, assassiné à Paris de 3 coups de couteau par François Ravaillac : début du règne de Louis XIII, 8 ans, la régence est assurée par sa mère Marie de Médicis.
Le pirate français Legrand, ayant capturé un galion espagnol chargé d’or, rentre à Dieppe : ce succès lance une vague d’expéditions de ceux que l’on appelait les "Péroutiers", car tout l’or était censé venir du Pérou et les Antilles étaient aussi appelées "Isles du Pérou".
1612 : Marie de Médicis crée la fonction de Vice Roy d'Amérique, donnée Henri II de Bourbon, prince de Condé.
Ce dernier va nommer Samuel de Champlain lieutenant à Québec.
1614 : Champlain s'associe à des marchands et crée la Compagnie de Rouen et St Malo pour la colonisation de la Nouvelle France;
Les Hollandais fondent la Nouvelle Amsterdam, futur New York.
1617 : Louis XIII prend effectivement le pouvoir.
La France a 20 millions d’habitants.
La mortalité infantile est de 30%, l’espérance de vie de 24 ans pour les hommes et 25 pour les femmes.
1619 : Un "péroutier" Français, Charles Fleury, parti de Dieppe avec 4 navires, est contraint de se réfugier en Martinique avec son équipage suite à un naufrage. Il sera bien accueilli et vivra avec son équipage 11 mois avec les Indiens Caraïbes.
Un membre de "la Compagnie qui fit le voyage" - non identifié, surnommé l'Anonyme de Carpentras, lieu où a été découvert le manuscrit - rédigera ce récit de 184 pages sur 88 feuillets de parchemin sur leurs aventures :
"Relation d'un voyage infortuné fait aux Indes Occidentalles par le Capitaine Fleury avec la description de quelques Isles qu'on y rencontre"
" Il arrive là, toutes les années, quantité de navires chargés de Français, de Flamands, Anglais et Espagnols, qui s’en vont en ces îles pour s’y rafraîchir, pour y recueillir de l’eau et quelques fruits, et principalement de la cassave, qui est le pain des Indiens. Les Espagnols n’y osent demeurer qu’un jour et une nuit, et lorsque les sauvages traitent avec eux, c’est en tenant d’une main l’arc et la flèche et de l’autre la marchandise qu’ils veulent vendre. Pour les Français, Flamands et Anglais, ils y demeurent tant qu’ils veulent et vont librement à terre. Toutefois, ils aiment les Français par-dessus toutes les autres nations..."
Le Hollandais Jan Huyghen van Linshoten publie à Amsterdam : "Description de l’Amérique & des parties d'icelle, comme de la Nouvelle France, Floride, des Antilles, Lucaya, Cuba, Jamaica &c. Item de l'estendue & distance des lieux, de la fertilité & abondance du pays, religion & coustumes des habitans & autres particularitez"
Sur la "Galanta", il écrit :
Le Hollandais Jan Huyghen van Linshoten publie à Amsterdam : "Description de l’Amérique & des parties d'icelle, comme de la Nouvelle France, Floride, des Antilles, Lucaya, Cuba, Jamaica &c. Item de l'estendue & distance des lieux, de la fertilité & abondance du pays, religion & coustumes des habitans & autres particularitez"
Sur la "Galanta", il écrit :
"A dix lieues de Guadalupea au midy git Galanta ayant 30 lieues de circuit qui pareillement est une belle Isle, au regard dequoy aussi ce nom luy est donné. Il y croist des arbres odoriferans et des racines, escorces, & fueilles de mesmes, et s'y trouve des grands laizards"...
Autant la présence d’iguanes semble certaine, autant, à la différence de la Guadeloupe, les Amérindiens lui ont semblé absents ou invisibles…
1620 : Le capitaine anglais Antoine Chester, commandant le navire La Marguerite et Jean, ayant à bord 80 passagers pour la Virginie, jette l’ancre à la Guadeloupe, le 15 mars, et prend à son bord, 6 Français survivants, qui y étaient naufragés depuis 16 mois.
Les débuts de la colonisation "Françoise"…
1623 : Le capitaine corsaire anglais Thomas Waernard, avait repéré St Christophe l'année précédente après un échec d'installation en Guyane. Il revient le 28 janvier avec sa femme, son fils et 13 autres colons. Ils sont bien accueillis par le chef caraïbes Tegramund.
Ils plantent des vivres et du pétun (tabac).
Pierre Belain d’Esnambuc, "péroutier" ou corsaire normand, signe une charte-partie le 1er mai, avec Henry de Chantail, Jehan Le Vasseur et 51 autres marins pour armer le brigantin l’Espérance : " Pierre de Blain, écuyer, sieur d’Enambusc, capitaine et conducteur après Dieu du navire appelé l'Espérance, du port de cent tonneaux ou viron, étant de présent en ce port et Havre de Grâce, prêt à partir pour faire Dieu aidant le voyage du Pérou, Brésil et autres îles et parties de l’aval, ledit sieur d’Enambusc bercement audit navire, pour lui et les pages d’icelui, pour trois pleins tiers, les bourgeois victuailleurs pour un tiers, Henry de Chantail, écuyer, lieutenant audit navire pour un tiers et demi, Jehan Le Vasseur, enseigne…"
Ils partent du Havre de Grâce en décembre avec une soixantaine d’hommes. La présence de religieux n'est pas explicite mais probable...
Après une exploration en Guyane, ils réalisent en fin d'année une première implantation à St Christophe et Jehan Le Vasseur - futur gouverneur de La Tortue - semble être resté sur place avec une trentaine d'hommes.
1624 : Les Anglais de St Christophe sont ravitaillés en vivres et en hommes par le capitaine Jeaffresons en mars.
Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, rentre au Conseil du Roy Louis XIII.
Il obtient rapidement les moyens de sa politique : il crée officiellement la Marine Royale, supprime la fonction d'Amiral de France pour centraliser les grandes décisions maritimes et mettre la Marine à l'abri des grands seigneurs.
Il crée à son profit la charge de Grand-maître et Surintendant général de la Navigation et Commerce de France, il obtient le gouvernement de la plupart des ports du royaume…
1625 : Bellain d'Esnambuc et Urbain de Rossey partent de Honfleur début mai sur le navire l’Espérance.
Arrivés aux Iles Caïmans, dans un combat naval contre un galion espagnol de 30 canons, ils gagnent en dépit de leurs 4 canons, mais perdent un tiers de son équipage et leur brigantin ne tient plus la mer...
Ils décident de faire escale à St Christophe pour réparer où ils retrouvent la trentaine de Français, installés depuis un an, commandés par Le Vasseur, qui cultivent du pétun (tabac).
Ils trouvent également la trentaine d’Anglais, commandés par Thomas Waernard, installés depuis 2 ans, qui ont construit un fortin et cultivent aussi du pétun.
Ils repoussent ensemble une attaque des Caraïbes et envisagent le partage de l’île.
Les Français sont 80, avec 1 fortin et une chapelle avec un chapelain.
D’Esnambuc et De Rossey rentrent en France en septembre, les cales remplies de pétun, pour solliciter de Richelieu la concession de St Christophe, pendant que Waernard rentre en Angleterre pour faire la même demande à la couronne anglaise…
Waernard obtient sa concession le 25 septembre, qui inclus Nevis, Montserrat et la Barbade...
1626 : Pierre de Belain, sieur d’Esnanbuc et Urbain de Rossey, sieur de Chardonville " ont fait telle diligence que depuis quelque temps ils ont découvert les isles Saint-Christophe et de la Barbade, l'une de trente-cinq et l'autre de quarante cinq lieues de tour, et autres isles voisines toutes situées à l'entrée du Pérou ".
Richelieu crée la Compagnie dite de St Christophe pour un capital de 44.000 livres (8.000 livres pour Richelieu, 2.000 pour chacun des associés) pour exploiter cette première implantation française aux Ante-Isles ainsi que les îles voisines.
Le 31 octobre, D'Esnanbuc et De Rossey signent un "Contract pour l'establissement des François"
Autant la présence d’iguanes semble certaine, autant, à la différence de la Guadeloupe, les Amérindiens lui ont semblé absents ou invisibles…
1620 : Le capitaine anglais Antoine Chester, commandant le navire La Marguerite et Jean, ayant à bord 80 passagers pour la Virginie, jette l’ancre à la Guadeloupe, le 15 mars, et prend à son bord, 6 Français survivants, qui y étaient naufragés depuis 16 mois.
Les débuts de la colonisation "Françoise"…
1623 : Le capitaine corsaire anglais Thomas Waernard, avait repéré St Christophe l'année précédente après un échec d'installation en Guyane. Il revient le 28 janvier avec sa femme, son fils et 13 autres colons. Ils sont bien accueillis par le chef caraïbes Tegramund.
Ils plantent des vivres et du pétun (tabac).
Pierre Belain d’Esnambuc, "péroutier" ou corsaire normand, signe une charte-partie le 1er mai, avec Henry de Chantail, Jehan Le Vasseur et 51 autres marins pour armer le brigantin l’Espérance : " Pierre de Blain, écuyer, sieur d’Enambusc, capitaine et conducteur après Dieu du navire appelé l'Espérance, du port de cent tonneaux ou viron, étant de présent en ce port et Havre de Grâce, prêt à partir pour faire Dieu aidant le voyage du Pérou, Brésil et autres îles et parties de l’aval, ledit sieur d’Enambusc bercement audit navire, pour lui et les pages d’icelui, pour trois pleins tiers, les bourgeois victuailleurs pour un tiers, Henry de Chantail, écuyer, lieutenant audit navire pour un tiers et demi, Jehan Le Vasseur, enseigne…"
Ils partent du Havre de Grâce en décembre avec une soixantaine d’hommes. La présence de religieux n'est pas explicite mais probable...
Après une exploration en Guyane, ils réalisent en fin d'année une première implantation à St Christophe et Jehan Le Vasseur - futur gouverneur de La Tortue - semble être resté sur place avec une trentaine d'hommes.
1624 : Les Anglais de St Christophe sont ravitaillés en vivres et en hommes par le capitaine Jeaffresons en mars.
Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, rentre au Conseil du Roy Louis XIII.
Il obtient rapidement les moyens de sa politique : il crée officiellement la Marine Royale, supprime la fonction d'Amiral de France pour centraliser les grandes décisions maritimes et mettre la Marine à l'abri des grands seigneurs.
Il crée à son profit la charge de Grand-maître et Surintendant général de la Navigation et Commerce de France, il obtient le gouvernement de la plupart des ports du royaume…
1625 : Bellain d'Esnambuc et Urbain de Rossey partent de Honfleur début mai sur le navire l’Espérance.
Arrivés aux Iles Caïmans, dans un combat naval contre un galion espagnol de 30 canons, ils gagnent en dépit de leurs 4 canons, mais perdent un tiers de son équipage et leur brigantin ne tient plus la mer...
Ils décident de faire escale à St Christophe pour réparer où ils retrouvent la trentaine de Français, installés depuis un an, commandés par Le Vasseur, qui cultivent du pétun (tabac).
Ils trouvent également la trentaine d’Anglais, commandés par Thomas Waernard, installés depuis 2 ans, qui ont construit un fortin et cultivent aussi du pétun.
Ils repoussent ensemble une attaque des Caraïbes et envisagent le partage de l’île.
Les Français sont 80, avec 1 fortin et une chapelle avec un chapelain.
D’Esnambuc et De Rossey rentrent en France en septembre, les cales remplies de pétun, pour solliciter de Richelieu la concession de St Christophe, pendant que Waernard rentre en Angleterre pour faire la même demande à la couronne anglaise…
Waernard obtient sa concession le 25 septembre, qui inclus Nevis, Montserrat et la Barbade...
1626 : Pierre de Belain, sieur d’Esnanbuc et Urbain de Rossey, sieur de Chardonville " ont fait telle diligence que depuis quelque temps ils ont découvert les isles Saint-Christophe et de la Barbade, l'une de trente-cinq et l'autre de quarante cinq lieues de tour, et autres isles voisines toutes situées à l'entrée du Pérou ".
Richelieu crée la Compagnie dite de St Christophe pour un capital de 44.000 livres (8.000 livres pour Richelieu, 2.000 pour chacun des associés) pour exploiter cette première implantation française aux Ante-Isles ainsi que les îles voisines.
Le 31 octobre, D'Esnanbuc et De Rossey signent un "Contract pour l'establissement des François"
"pour aller peupler et faire habiter par les François les isles de St Christophle et la Barbade situées à l'entrée du Pérou depuis les onze jusques au dix-huitième degré du nort de la ligne équinoctiale, faisant partie des Indes Occidentales, qui ne sont possédées par aucun Roy ne prince chrétien, et les tenir et posséder ensemble les habitans d'icelles sous l'autorité et obbéissance du Roy, y planter la foi catholique appostholique et romaine, et y trafiquer et négotier de touttes sortes de danrées et marchandises pendant le temps de vingt années privatisvement à tous aucunement, comme il est plus ... jouiront pour leurs peynes sallaires et vacations du dixième de tous les proffits qui seront faits par le moyen de la possession des d. isles et du trafficq et commerce qui se fera en icelles, à scavoir le dixième de touttes les marchandises et ouvrages qui seront fournis et délivrez par les François et autres qui seront habitués ès d. isles et le dixième du profit qui proviendra de ce qui sera achepté ès d. isles et aux autres lieux circonvoisins pour le compte et des deniers des d. sieurs associez, non compris le fonds et port de l'achapt..."
En parallèle, Richelieu a créé la Compagnie des Cents Associés pour la colonisation de la Nouvelle France, futur Canada.
A St Christophe, Waernard revient à l'automne avec une centaine de colons.
1627 : Le 22 février, D’Esnanbuc part du Havre de Grâce avec 322 hommes sur la Catholique, De Roissey part de Port Louis (Lorient) avec 210 hommes sur la Cardinale et la Victoire, en tout 3 vaisseaux mal approvisionnés et des engagés peu préparés à une telle expédition…
Ils arrivent le 8 mai à la Pointe de Sable à St Christophe, en ayant perdu un tiers des effectifs du scorbut et de la dysenterie…
Rien que sur la Cardinale, 16 survivants sur 70. Une centaine d’autres mourront à l’arrivée dont 30, épuisés, mangés par les crabes sur la grève…
Les survivants officialisent la partition de l’île avec les Anglais de Waernard le 13 mai lors de l’accord dit " du Figuier " : les Anglais de Warner ont le centre de l’île, les Français la Pointe de Sable au nord-ouest avec son port "Dieppe" sous le contrôle de D’Esnanbuc et la Basse-Terre au sud-est sous le contrôle de De Rossey.
Autorisation du Roi de déporter 40 esclaves Noirs à St Christophe : ce seront les premiers esclaves Français "officiels"…
En octobre, Urbain de Rossey rentre en France pour obtenir du secours...
Les Anglais du capitaine Henry Powell prennent possession de la Barbade avec 80 colons et 10 esclaves.
1628 : La Rochelle, dernière grande place fortifiée protestante avait déclaré son indépendance en 1621 avec la " Nouvelle République de La Rochelle "...
Elle tombe après 13 mois de siège mené par Richelieu, malgré 3 expéditions anglaises de secours : les huguenots perdent leurs droits politiques, militaires et territoriaux, mais conservent leur liberté de culte garantie par l'édit de Nantes.
En mai, Urbain de Rossey revient à St Christophe sur La Cardinale avec du ravitaillement et 150 hommes, dont une bonne partie meurt en route...
1629 : Après une attaque espagnole, ne cultivant que du tabac, les Français de St Christophe sont menacés de famine : ils n'arrivent à tenir que grâce au commerce avec les Hollandais à qui ils échangent du tabac contre des denrées alimentaires, malgré la volonté de la Compagnie d'avoir le monopole commercial.
La légende voudrait que la cuisinière normande de D’Esnanbuc, à court de vivres, aurait inventé avec son esclave de cuisine la recette des acras avec des restes de morue et de la farine…
D'Esnambuc rentre en France pour demander du secours et de l'aide pour faire respecter l'accord du Figuier, les Anglais ayant largement dépassé leur territoire.
François de Rothonne, sieur de Cahuzac, est envoyée par Richelieu pour prêter "main-forte à ceux qui sont dans l’isle de Saint-Christophe, en telle manière qu'il rende les François maistres de l'isle, s'il se peut" : parti du Havre de Grâce le 5 juin, il arrive le 25 juillet avec son escadre de 6 bâtiments, dont le vaisseau amiral les Trois Rois de Cahuzac, l'Intendant du vice-amiral Leroy du May et la Cardinale de D'Esnambuc, escortant 3 navires marchands, apportant en tout 400 nouveaux colons.
Le 2 août, ils attaquent les Anglais de Waernard pour leur faire rendre les terres occupées en dépit de l'accord signé en 1627.
3 navires anglais sont coulés...
Le 4 août, un nouveau traité est signé à bord du Trois Rois.
Les colons français sont maintenant 500 ou 600, plus 52 esclaves noirs, et produisent 200.000 livres de tabac.
Les colons anglais sont plus de 2.000 et en produisent 400.000 livres.
Cahuzac part ensuite prendre possession de St Eustache.
En septembre, la flotte espagnole de l'amiral Don Federico de Tolède attaque St Christophe et Nieves avec 16 galions, 29 navires et 8 galiotes, détruisant et dispersant la colonie, tant du côté Français qu'Anglais.
400 colons Français quittent St Christophe sur 2 navires, 1 pour Antigua, 1 autre pour Anguilla, St Barthélémy et St Martin...
Quelques Anglais et Français vont rester cachés dans les bois, peut-être aidés par les Caraïbes...
En novembre, une Déclaration du Roy met en place des taxes protectionnistes sur le pétun : " A ces causes voulons et nous plaît que de tout le pétun ou tabac
qui sera apporté des pays étrangers en nostre Royaume il sera dorénavant payé trente sols pour livre pour le droit d'entrée, excepté pour celui qui viendra de
l'isle de Saint-Christofle, la Barbade et autres Isles occidentales qui appartiennent à la Compagnie formée pour habiter les dites isles "
Cette Déclaration visait probablement à favoriser la Compagnie et le recolonisation de St Christophe...
Au Brésil, le sucre est en pleine expansion : 436 sucreries - engenho de açúcar - 7 fois plus en 50 ans, dont 150 à Pernambuco, 80 à Bahia et 60 à Rio...
En parallèle, Richelieu a créé la Compagnie des Cents Associés pour la colonisation de la Nouvelle France, futur Canada.
A St Christophe, Waernard revient à l'automne avec une centaine de colons.
1627 : Le 22 février, D’Esnanbuc part du Havre de Grâce avec 322 hommes sur la Catholique, De Roissey part de Port Louis (Lorient) avec 210 hommes sur la Cardinale et la Victoire, en tout 3 vaisseaux mal approvisionnés et des engagés peu préparés à une telle expédition…
Ils arrivent le 8 mai à la Pointe de Sable à St Christophe, en ayant perdu un tiers des effectifs du scorbut et de la dysenterie…
Rien que sur la Cardinale, 16 survivants sur 70. Une centaine d’autres mourront à l’arrivée dont 30, épuisés, mangés par les crabes sur la grève…
Les survivants officialisent la partition de l’île avec les Anglais de Waernard le 13 mai lors de l’accord dit " du Figuier " : les Anglais de Warner ont le centre de l’île, les Français la Pointe de Sable au nord-ouest avec son port "Dieppe" sous le contrôle de D’Esnanbuc et la Basse-Terre au sud-est sous le contrôle de De Rossey.
Autorisation du Roi de déporter 40 esclaves Noirs à St Christophe : ce seront les premiers esclaves Français "officiels"…
En octobre, Urbain de Rossey rentre en France pour obtenir du secours...
Les Anglais du capitaine Henry Powell prennent possession de la Barbade avec 80 colons et 10 esclaves.
1628 : La Rochelle, dernière grande place fortifiée protestante avait déclaré son indépendance en 1621 avec la " Nouvelle République de La Rochelle "...
Elle tombe après 13 mois de siège mené par Richelieu, malgré 3 expéditions anglaises de secours : les huguenots perdent leurs droits politiques, militaires et territoriaux, mais conservent leur liberté de culte garantie par l'édit de Nantes.
En mai, Urbain de Rossey revient à St Christophe sur La Cardinale avec du ravitaillement et 150 hommes, dont une bonne partie meurt en route...
1629 : Après une attaque espagnole, ne cultivant que du tabac, les Français de St Christophe sont menacés de famine : ils n'arrivent à tenir que grâce au commerce avec les Hollandais à qui ils échangent du tabac contre des denrées alimentaires, malgré la volonté de la Compagnie d'avoir le monopole commercial.
La légende voudrait que la cuisinière normande de D’Esnanbuc, à court de vivres, aurait inventé avec son esclave de cuisine la recette des acras avec des restes de morue et de la farine…
D'Esnambuc rentre en France pour demander du secours et de l'aide pour faire respecter l'accord du Figuier, les Anglais ayant largement dépassé leur territoire.
François de Rothonne, sieur de Cahuzac, est envoyée par Richelieu pour prêter "main-forte à ceux qui sont dans l’isle de Saint-Christophe, en telle manière qu'il rende les François maistres de l'isle, s'il se peut" : parti du Havre de Grâce le 5 juin, il arrive le 25 juillet avec son escadre de 6 bâtiments, dont le vaisseau amiral les Trois Rois de Cahuzac, l'Intendant du vice-amiral Leroy du May et la Cardinale de D'Esnambuc, escortant 3 navires marchands, apportant en tout 400 nouveaux colons.
Le 2 août, ils attaquent les Anglais de Waernard pour leur faire rendre les terres occupées en dépit de l'accord signé en 1627.
3 navires anglais sont coulés...
Le 4 août, un nouveau traité est signé à bord du Trois Rois.
Les colons français sont maintenant 500 ou 600, plus 52 esclaves noirs, et produisent 200.000 livres de tabac.
Les colons anglais sont plus de 2.000 et en produisent 400.000 livres.
Cahuzac part ensuite prendre possession de St Eustache.
En septembre, la flotte espagnole de l'amiral Don Federico de Tolède attaque St Christophe et Nieves avec 16 galions, 29 navires et 8 galiotes, détruisant et dispersant la colonie, tant du côté Français qu'Anglais.
400 colons Français quittent St Christophe sur 2 navires, 1 pour Antigua, 1 autre pour Anguilla, St Barthélémy et St Martin...
Quelques Anglais et Français vont rester cachés dans les bois, peut-être aidés par les Caraïbes...
En novembre, une Déclaration du Roy met en place des taxes protectionnistes sur le pétun : " A ces causes voulons et nous plaît que de tout le pétun ou tabac
qui sera apporté des pays étrangers en nostre Royaume il sera dorénavant payé trente sols pour livre pour le droit d'entrée, excepté pour celui qui viendra de
l'isle de Saint-Christofle, la Barbade et autres Isles occidentales qui appartiennent à la Compagnie formée pour habiter les dites isles "
Cette Déclaration visait probablement à favoriser la Compagnie et le recolonisation de St Christophe...
Au Brésil, le sucre est en pleine expansion : 436 sucreries - engenho de açúcar - 7 fois plus en 50 ans, dont 150 à Pernambuco, 80 à Bahia et 60 à Rio...

Une "Engenho de açúcar" à Pernambuco
1630 : Des négociants de Rouen fondent à St Louis du Sénégal un comptoir avec un fort pour contrôler le commerce avec la France : la traite va commencer à s'organiser...
Les Hollandais possèdent déjà 2 forts sur l'île de Gorée depuis 1620.
La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (en néerlandais : Geoctroyeerde Westindische Compagnie, GWC) était une société de marchands créée en 1621.
A St Christophe, après l'attaque espagnole, les Anglais reviennent en premier, les Français un peu plus tard avec D'Esnambuc.
1632 : A St Christophe, les Français ne sont plus que 360, les Anglais plus de 1.000 avec des engagements de 6 ans.
D’Esnanbuc règle les rapports entre les maîtres et les "engagez" : la durée de l’engagement est fixée à 3 ans, après avoir proposé 5 ans et essuyé une rébellion.
Les engagés ont des conditions de serviteurs-esclaves et peuvent être vendus, certains changent 6 à 7 fois de maître en 3 ans : leur servitude n’est limitée que par la durée…
1633 : Liénart de l’Olive, lieutenant de D’Esnanbuc à St Christophe, fait reconnaître par le Sieur Guillaume d’Orange les îles voisines Guadeloupe, Dominique et Martinique en vue d’y fonder un établissement : la Guadeloupe lui semble " la plus facile et la plus commode pour habituer ".
De l’Olive part ensuite en France pour en demander la concession, sans en référer à son supérieur…
A Rome, Galilée est contraint d'abjurer par l'Inquisition : " J'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs"...
1635 : Le 31 janvier, les associés de la Compagnie de St Christophe se réunissent chez Fouquet et décident d'augmenter la colonie de St Christophe et d'établir des colonies dans les îles voisines.
Le 12 février, ils se réunissant chez Berruyer et Richelieu signe la transformation ou "Contrat du Rétablissement de la Compagnie des Isles de l’Amérique"
Tous les Seigneurs associés de la 1ère Compagnie font partie de la 2ème, avec en plus de nouveaux associés.
Sa gestion est confiée à 4 directeurs qui vont se réunir chaque mois chez Fouquet.
La nouvelle Compagnie est chargée de faire passer "au moins 2 ou 3 écclesiastiques pour administrer la parolle de Dieu et les sacrements aux catholiques et pour instruire les sauvages".
Elle obtient le monopole du commerce avec les Antilles, avec l’engagement de faire passer 4.000 colons sur 20 ans "à condition qu’ils fassent profession de la religion catholique, apostolique et romaine"...
1630 : Des négociants de Rouen fondent à St Louis du Sénégal un comptoir avec un fort pour contrôler le commerce avec la France : la traite va commencer à s'organiser...
Les Hollandais possèdent déjà 2 forts sur l'île de Gorée depuis 1620.
La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (en néerlandais : Geoctroyeerde Westindische Compagnie, GWC) était une société de marchands créée en 1621.
A St Christophe, après l'attaque espagnole, les Anglais reviennent en premier, les Français un peu plus tard avec D'Esnambuc.
1632 : A St Christophe, les Français ne sont plus que 360, les Anglais plus de 1.000 avec des engagements de 6 ans.
D’Esnanbuc règle les rapports entre les maîtres et les "engagez" : la durée de l’engagement est fixée à 3 ans, après avoir proposé 5 ans et essuyé une rébellion.
Les engagés ont des conditions de serviteurs-esclaves et peuvent être vendus, certains changent 6 à 7 fois de maître en 3 ans : leur servitude n’est limitée que par la durée…
1633 : Liénart de l’Olive, lieutenant de D’Esnanbuc à St Christophe, fait reconnaître par le Sieur Guillaume d’Orange les îles voisines Guadeloupe, Dominique et Martinique en vue d’y fonder un établissement : la Guadeloupe lui semble " la plus facile et la plus commode pour habituer ".
De l’Olive part ensuite en France pour en demander la concession, sans en référer à son supérieur…
A Rome, Galilée est contraint d'abjurer par l'Inquisition : " J'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs"...
1635 : Le 31 janvier, les associés de la Compagnie de St Christophe se réunissent chez Fouquet et décident d'augmenter la colonie de St Christophe et d'établir des colonies dans les îles voisines.
Le 12 février, ils se réunissant chez Berruyer et Richelieu signe la transformation ou "Contrat du Rétablissement de la Compagnie des Isles de l’Amérique"
Tous les Seigneurs associés de la 1ère Compagnie font partie de la 2ème, avec en plus de nouveaux associés.
Sa gestion est confiée à 4 directeurs qui vont se réunir chaque mois chez Fouquet.
La nouvelle Compagnie est chargée de faire passer "au moins 2 ou 3 écclesiastiques pour administrer la parolle de Dieu et les sacrements aux catholiques et pour instruire les sauvages".
Elle obtient le monopole du commerce avec les Antilles, avec l’engagement de faire passer 4.000 colons sur 20 ans "à condition qu’ils fassent profession de la religion catholique, apostolique et romaine"...
Charles Liénard, sieur de l’Olive et Jehan Duplessis, sieur d’Ossonville se sont associés à des marchands de Dieppe pour coloniser la Guadeloupe, ils signent le 14 février un "Traité avec les Marchands de Dieppe pour la Traite de la Gardeloupe" :
Le 26 février, ils reçoivent le "Traité de la Compagnie pour la fondation de la Guadeloupe" , en s’engageant à faire passer dès le début 200 engagés français, tous catholiques, puis 800 sur 10 ans.
Ils quittent Dieppe le 25 mai :
" s'estant embarquez tous deux avec quatre cens hommes et deux des religieux missionnaires dans le navire du capitaine Fel, les deux autres s'estant mis avec cent cinquante personnes qui composoient le reste de la colonie dans le petit vaisseau de David Michel, ils partirent de la rade de Dieppe le vingt cinquième de may de l'année 1635 "
Ils font escale à la Martinique le 25 juin puis débarquent en Guadeloupe le 28 à la Pointe Allègre, au nord de la Basse-Terre. (voir les détails au chapitre "Carmes")
Les 2 chefs, qui ne s'entendent guère, s'installent à courte distance...
Du Plessis meurt en décembre...
Belain d’Esnanbuc et ses hommes arrivent de St Christophe pour coloniser la Martinique le 15 septembre.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu de la Marine et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'huy 15 de septembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Martinique par la grâce de Dieu, accompagné d'honorable homme Jean Dupont, lieutenant de la Compagnie colonelle en ladite isle de Saint-Christophe, des sieurs de La Garenne, La Chesnaye, Levesque, Morin et autres en nombre, en présence desquels et du capitaine Drouain, le sieur Allard et autres de son équipage, j'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Martinique "
Ils construisent un fort sur l'emplacement du futur St Pierre et installent une garnison de 150 hommes sous le commandement de Dupont.
D'Esnambuc repart le 17 novembre pour prendre possession de la Dominique.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'hui 17e jour de novembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Dominique, par la grâce de Dieu, accompagné du capitaine Baillardel, de son maistre, contre-maistre et matelots, ensemble de Philippe Levayer de La Vallée, Louys David, Pierre Pradier et autres... J'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Dominique pour et au nom du Roy nostre Sire, Mgr le cardinal de Richelieu et nos Seigneurs de la Compagnie "
Il laisse une petite implantation sous les ordres du capitaine Baillardel : ces premiers colons seront tous massacrés par les Caraibes...
1636 : En mai, la Compagnie maintient d'Esnambuc à la tête de la colonie de la Martinique : "Sera escript au sieur d'Esnambuc que la Compagnie, désirant lui donner tout contentement et espérant de le faire davantage à l'avenir, s'il plaist à Dieu de luy en donner les moyens, trouve bon que celuy qu'il a establi dans la Martinique y demeure et que pour cet effet elle luy envoyra commission en conséquence. Sera escript au sieur D'Esnambuc que la Compagnie le juge trop utile pour le service de Sa Majesté et le bien de la Compagnie pour consentir qu'il quitte les Isles pour faire un voyage en France, et que son absence pourrait apporter un notable préjudice à l'establissement de la Martinique et à la conservation de Saint-Christophe et au secours qu'il peut donner à ceux qui sont à la Guadeloupe et à la Dominique"
Mais D'Esnambuc va mourir sur place en décembre...
En Guadeloupe, après la mort de Du Plessis, Liénart de l'Olive, devenu l’unique chef, quitte l’implantation initiale du Nord où la famine et les maladies les ont décimés, pour une nouvelle au Sud de la Basse-Terre, où il construit le Fort Olive, sur l’emplacement qui deviendra Vieux-Fort.
Il déclare la guerre aux Caraïbes sous prétexte d’un vol de hamac, envoie son lieutenant Fontaine avec 15 hommes sur une chaloupe pour repérer les carbets pour choisir le lieu de l’attaque : ils attaquent le 26 janvier le village caraïbe de Vieux Fort, quasi abandonné, où ne restent que vieillards et enfants.
Les Caraïbes vont désormais les harceler et surtout ne plus leur apporter aucun ravitaillement, la famine va redoubler…
Selon le R.P. Du Tertre :
" Depuis qu’on eut déclaré la guerre aux sauvages, nos gens n’osant plus sortir du Fort, mangèrent jusqu’à l’onguent des chirurgiens et au cuir des baudriers qu’ils faisaient bouillir pour le réduire en colle. On en a vu quelques-uns brouter de l’herbe, d’autres manger les excrémens de leurs camarades après s’estre remplis des leurs. On a mesme cru qu’un certain jeune homme de Dieppe avait mangé la chair d’un sien compagnon. L’on a souvent vu la terre des fosses où nos pères avoient enterré les morts toute bouleversée le matin, avec beaucoup d’apparence que quelqu’un les avait fouillés pour en couper quelque membre pour vivre "...
Après 3 ans de guerre, les Caraïbes, ne pouvant faire face aux armes à feu des Français, vont préférer en majorité quitter la Basse-terre pour se réfugier chez les Caraibes de la Grande-Terre, de la Dominique et de Marie-Galante, ne laissant sur place que quelques guerriers chargés de la surveillance des colons.
A la réunion des associés de la Compagnie du 31 décembre est décidé une tentative d'implantation sur la Désirade :
"Sur la requête présentée par Antoine Girault, l’un des habitants de l’isle Saint-Christophe, contenant plusieurs articles, le premier à ce qu’il lui fut permis de faire naviguer son navire aux isles de l’Amérique pour y pêcher et chasser dans les îles pour la nourriture et entretien des Français habitants des isles... A été accordé audit Girault qu’il pourra découvrir l’isle de la Désirade et les îles circonvoisines non encore habitées par les Français, prendre possession d’icelles au nom de sa majesté et de la Compagnie, et y laisser tel nombre d’hommes qu’il avisera, à la charge d’envoyer un procès-verbal authentique de la dite prise de possession dans six mois avec la description sommaire de la consistance de l’isle qu’il aura occupée, et lors, sera traité avec lui par la Compagnie pour le tout ou partie de l’isle qu’il aura occupée à des conditions très raisonnables et avantageuses pour lui et par préférence à tous autres "
1637 : Pieter Blower, colon et négociant hollandais venu du Brésil avec ses secrets de fabrication du sucre, s'installe sur l'île de la Barbade pour la culture et la transformation de la canne à sucre. Le sucre va rapidement remplacer le tabac et le coton.
1639 : Philippe Longvilliers de Poincy, commandeur de l'Ordre de Malte, est nommé lieutenant général des Isles de l'Amérique en février 1638, il arrive en février à la Martinique et commence par racheter à Dyel du Parquet, neveu de D'Esnambuc, 3 habitations à St Christophe pour 118.000 livres de pétun (tabac) avant de s'installer à St Christophe.
1er navire au départ de Dieppe pour aller charger sucre et tabac à St Christophe.
Le systéme des engagés commencé avec la colonisation de St Christophe s'accélère : de 1637 à 1639, le seul port de Honfleur va voir s'embarquer "pour les Isles" plus de 600 travailleurs engagés : " Les actes qui les concernent ont permis de noter les paroisses rurales auxquelles ces engagés appartenaient.. Sur une liste de 57 paroisses, nous trouvons que 34 étaient situées dans le pays d'Auge et le Lieuvin, 8 dans le Roumois, 12 dans la vicomté de Caen, et 3 dans le Cotentin.
9 navires : le Henry, le Saint-Nicolas, l'Ange-Gabriel, la Petite-Marie, l'Espérance, la Sainte-Anne, le Saint-Pierre, la Marguerite et le Jacques les transportèrent dans les îles ces ouvriers enlevés au champ natal pour trois ans."
Daniel Trezel, protestant hollandais d’Amsterdam, installé comme négociant à Rouen et à la tête d’une des premières raffineries de sucre, se voie confier par la Compagnie l’exclusivité du sucre en Martinique pour 15 ans par acte notarié du 6 avril, avec l’autorisation de s’établir aussi en Guadeloupe mais sans exclusivité.
" Que ledit Tresel pourra seul, ses hoirs et ayant cause et ceux qui auront pouvoir d’eux pendant le reste de cette année et pendant les années 1640 à 1645, faire du sucre en
ladite isle de la Martinique et que, pour cet effet, Messieurs de la Compagnie et directeurs d’icelle feront défense à tous les habitants de la dite isle et tous autres d’en faire pendant ledit temps ni de planter des cannes de sucre, à peine d’amendes arbitraires et de confiscation des moulins et marchandises et sera ledit Tresel subrogé au droit de ladite Compagnie pour faire juger à son profit les amendes des contraventions"
" Qu’il sera permis audit Tresel d’avoir une ou deux habitations dans l’isle de la Gardeloupe avec droits communs des autres habitants des isles avec pouvoir d’y cultiver des cannes de sucre et de transporter celles qu’il y a et aura en l’isle de la Martinique. Qu’il sera donné audit Tresel des lettres de recommandation dans la Martinique et
Gardeloupe pour favoriser ses desseins et mandé au commis général de la Compagnie qu’il lui fasse distribuer des terres et lieux commodes pour son entreprise."
" Moyennant ce que dessus le dit Tresel promet aux dits seigneurs directeurs de faire passer le plus tôt qu’il lui sera possible des hommes capables de la culture des cannes et qui savent faire des sucres pour y travailler incessamment. Cette concession faite moyennant que ledit Trezel a promis et promet par ces présentes de bailler et donner à la dite Compagnie pendant le temps de la présente concession le dixième du sucre et autres marchandises de traite que lui ses hoirs et ayant cause feront dans la dite isle de la Martinique et outre ledit dixième encore le quarantième à telles personnes que par ladite Compagnie sera ordonné. "
" En outre ce ledit Tresel promet qu’il ne fera transporter du sucre et aucune marchandise qu’en France et qu’il n’en vendra point à aucun étranger..."
" s'estant embarquez tous deux avec quatre cens hommes et deux des religieux missionnaires dans le navire du capitaine Fel, les deux autres s'estant mis avec cent cinquante personnes qui composoient le reste de la colonie dans le petit vaisseau de David Michel, ils partirent de la rade de Dieppe le vingt cinquième de may de l'année 1635 "
Ils font escale à la Martinique le 25 juin puis débarquent en Guadeloupe le 28 à la Pointe Allègre, au nord de la Basse-Terre. (voir les détails au chapitre "Carmes")
Les 2 chefs, qui ne s'entendent guère, s'installent à courte distance...
Du Plessis meurt en décembre...
Belain d’Esnanbuc et ses hommes arrivent de St Christophe pour coloniser la Martinique le 15 septembre.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu de la Marine et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'huy 15 de septembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Martinique par la grâce de Dieu, accompagné d'honorable homme Jean Dupont, lieutenant de la Compagnie colonelle en ladite isle de Saint-Christophe, des sieurs de La Garenne, La Chesnaye, Levesque, Morin et autres en nombre, en présence desquels et du capitaine Drouain, le sieur Allard et autres de son équipage, j'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Martinique "
Ils construisent un fort sur l'emplacement du futur St Pierre et installent une garnison de 150 hommes sous le commandement de Dupont.
D'Esnambuc repart le 17 novembre pour prendre possession de la Dominique.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'hui 17e jour de novembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Dominique, par la grâce de Dieu, accompagné du capitaine Baillardel, de son maistre, contre-maistre et matelots, ensemble de Philippe Levayer de La Vallée, Louys David, Pierre Pradier et autres... J'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Dominique pour et au nom du Roy nostre Sire, Mgr le cardinal de Richelieu et nos Seigneurs de la Compagnie "
Il laisse une petite implantation sous les ordres du capitaine Baillardel : ces premiers colons seront tous massacrés par les Caraibes...
1636 : En mai, la Compagnie maintient d'Esnambuc à la tête de la colonie de la Martinique : "Sera escript au sieur d'Esnambuc que la Compagnie, désirant lui donner tout contentement et espérant de le faire davantage à l'avenir, s'il plaist à Dieu de luy en donner les moyens, trouve bon que celuy qu'il a establi dans la Martinique y demeure et que pour cet effet elle luy envoyra commission en conséquence. Sera escript au sieur D'Esnambuc que la Compagnie le juge trop utile pour le service de Sa Majesté et le bien de la Compagnie pour consentir qu'il quitte les Isles pour faire un voyage en France, et que son absence pourrait apporter un notable préjudice à l'establissement de la Martinique et à la conservation de Saint-Christophe et au secours qu'il peut donner à ceux qui sont à la Guadeloupe et à la Dominique"
Mais D'Esnambuc va mourir sur place en décembre...
En Guadeloupe, après la mort de Du Plessis, Liénart de l'Olive, devenu l’unique chef, quitte l’implantation initiale du Nord où la famine et les maladies les ont décimés, pour une nouvelle au Sud de la Basse-Terre, où il construit le Fort Olive, sur l’emplacement qui deviendra Vieux-Fort.
Il déclare la guerre aux Caraïbes sous prétexte d’un vol de hamac, envoie son lieutenant Fontaine avec 15 hommes sur une chaloupe pour repérer les carbets pour choisir le lieu de l’attaque : ils attaquent le 26 janvier le village caraïbe de Vieux Fort, quasi abandonné, où ne restent que vieillards et enfants.
Les Caraïbes vont désormais les harceler et surtout ne plus leur apporter aucun ravitaillement, la famine va redoubler…
Selon le R.P. Du Tertre :
" Depuis qu’on eut déclaré la guerre aux sauvages, nos gens n’osant plus sortir du Fort, mangèrent jusqu’à l’onguent des chirurgiens et au cuir des baudriers qu’ils faisaient bouillir pour le réduire en colle. On en a vu quelques-uns brouter de l’herbe, d’autres manger les excrémens de leurs camarades après s’estre remplis des leurs. On a mesme cru qu’un certain jeune homme de Dieppe avait mangé la chair d’un sien compagnon. L’on a souvent vu la terre des fosses où nos pères avoient enterré les morts toute bouleversée le matin, avec beaucoup d’apparence que quelqu’un les avait fouillés pour en couper quelque membre pour vivre "...
Après 3 ans de guerre, les Caraïbes, ne pouvant faire face aux armes à feu des Français, vont préférer en majorité quitter la Basse-terre pour se réfugier chez les Caraibes de la Grande-Terre, de la Dominique et de Marie-Galante, ne laissant sur place que quelques guerriers chargés de la surveillance des colons.
A la réunion des associés de la Compagnie du 31 décembre est décidé une tentative d'implantation sur la Désirade :
"Sur la requête présentée par Antoine Girault, l’un des habitants de l’isle Saint-Christophe, contenant plusieurs articles, le premier à ce qu’il lui fut permis de faire naviguer son navire aux isles de l’Amérique pour y pêcher et chasser dans les îles pour la nourriture et entretien des Français habitants des isles... A été accordé audit Girault qu’il pourra découvrir l’isle de la Désirade et les îles circonvoisines non encore habitées par les Français, prendre possession d’icelles au nom de sa majesté et de la Compagnie, et y laisser tel nombre d’hommes qu’il avisera, à la charge d’envoyer un procès-verbal authentique de la dite prise de possession dans six mois avec la description sommaire de la consistance de l’isle qu’il aura occupée, et lors, sera traité avec lui par la Compagnie pour le tout ou partie de l’isle qu’il aura occupée à des conditions très raisonnables et avantageuses pour lui et par préférence à tous autres "
1637 : Pieter Blower, colon et négociant hollandais venu du Brésil avec ses secrets de fabrication du sucre, s'installe sur l'île de la Barbade pour la culture et la transformation de la canne à sucre. Le sucre va rapidement remplacer le tabac et le coton.
1639 : Philippe Longvilliers de Poincy, commandeur de l'Ordre de Malte, est nommé lieutenant général des Isles de l'Amérique en février 1638, il arrive en février à la Martinique et commence par racheter à Dyel du Parquet, neveu de D'Esnambuc, 3 habitations à St Christophe pour 118.000 livres de pétun (tabac) avant de s'installer à St Christophe.
1er navire au départ de Dieppe pour aller charger sucre et tabac à St Christophe.
Le systéme des engagés commencé avec la colonisation de St Christophe s'accélère : de 1637 à 1639, le seul port de Honfleur va voir s'embarquer "pour les Isles" plus de 600 travailleurs engagés : " Les actes qui les concernent ont permis de noter les paroisses rurales auxquelles ces engagés appartenaient.. Sur une liste de 57 paroisses, nous trouvons que 34 étaient situées dans le pays d'Auge et le Lieuvin, 8 dans le Roumois, 12 dans la vicomté de Caen, et 3 dans le Cotentin.
9 navires : le Henry, le Saint-Nicolas, l'Ange-Gabriel, la Petite-Marie, l'Espérance, la Sainte-Anne, le Saint-Pierre, la Marguerite et le Jacques les transportèrent dans les îles ces ouvriers enlevés au champ natal pour trois ans."
Daniel Trezel, protestant hollandais d’Amsterdam, installé comme négociant à Rouen et à la tête d’une des premières raffineries de sucre, se voie confier par la Compagnie l’exclusivité du sucre en Martinique pour 15 ans par acte notarié du 6 avril, avec l’autorisation de s’établir aussi en Guadeloupe mais sans exclusivité.
" Que ledit Tresel pourra seul, ses hoirs et ayant cause et ceux qui auront pouvoir d’eux pendant le reste de cette année et pendant les années 1640 à 1645, faire du sucre en
ladite isle de la Martinique et que, pour cet effet, Messieurs de la Compagnie et directeurs d’icelle feront défense à tous les habitants de la dite isle et tous autres d’en faire pendant ledit temps ni de planter des cannes de sucre, à peine d’amendes arbitraires et de confiscation des moulins et marchandises et sera ledit Tresel subrogé au droit de ladite Compagnie pour faire juger à son profit les amendes des contraventions"
" Qu’il sera permis audit Tresel d’avoir une ou deux habitations dans l’isle de la Gardeloupe avec droits communs des autres habitants des isles avec pouvoir d’y cultiver des cannes de sucre et de transporter celles qu’il y a et aura en l’isle de la Martinique. Qu’il sera donné audit Tresel des lettres de recommandation dans la Martinique et
Gardeloupe pour favoriser ses desseins et mandé au commis général de la Compagnie qu’il lui fasse distribuer des terres et lieux commodes pour son entreprise."
" Moyennant ce que dessus le dit Tresel promet aux dits seigneurs directeurs de faire passer le plus tôt qu’il lui sera possible des hommes capables de la culture des cannes et qui savent faire des sucres pour y travailler incessamment. Cette concession faite moyennant que ledit Trezel a promis et promet par ces présentes de bailler et donner à la dite Compagnie pendant le temps de la présente concession le dixième du sucre et autres marchandises de traite que lui ses hoirs et ayant cause feront dans la dite isle de la Martinique et outre ledit dixième encore le quarantième à telles personnes que par ladite Compagnie sera ordonné. "
" En outre ce ledit Tresel promet qu’il ne fera transporter du sucre et aucune marchandise qu’en France et qu’il n’en vendra point à aucun étranger..."
Trezel installe en Martinique 2 de ses fils, Samuel et François, qui vont installer le premier moulin à sucre (moulin à bêtes).
Il commande à un marchand de Rouen, Daniel Rozée, 100 esclaves à 200 livres l’un.
François va rester en Martinique, où il sera proche du gouverneur général Lonvilliers de Poincy.
Samuel négocie avec Liénart de l’Olive pour acquérir en Guadeloupe une habitation à Grande Anse de Capesterre, future Trois Rivières, moyennant 35.000 livres de pétun.
Ne pouvant la financer seul, il demande l'aide de la Compagnie et il va installer l'année suivante le 1er moulin à sucre en Guadeloupe.
1640 : Le hollandais Jean de Laet publie à Anvers " Histoire du Nouveau Monde ou description des Indes Occidentales "
Il commande à un marchand de Rouen, Daniel Rozée, 100 esclaves à 200 livres l’un.
François va rester en Martinique, où il sera proche du gouverneur général Lonvilliers de Poincy.
Samuel négocie avec Liénart de l’Olive pour acquérir en Guadeloupe une habitation à Grande Anse de Capesterre, future Trois Rivières, moyennant 35.000 livres de pétun.
Ne pouvant la financer seul, il demande l'aide de la Compagnie et il va installer l'année suivante le 1er moulin à sucre en Guadeloupe.
1640 : Le hollandais Jean de Laet publie à Anvers " Histoire du Nouveau Monde ou description des Indes Occidentales "
Parmi les "Isles Cannibales", il écrit sur Marigalande : "Elle est plate et pleine de bocages, de sorte que la voyant de loin, il semble que les arbres flottent sur la mer ; elle est souvent visitées par les Sauvages comme sont les autres insulaires et il est mesme incertain si elle n’est point habitée"
En effet, la Guadeloupe, sans Gouverneur, est menacée par les Caraïbes : De Poincy envoie le 28 janvier 264 hommes depuis St Christophe, commandés par M. de Sabouilly, que De Poincy voudrait faire nommer par la Compagnie comme gouverneur.
Plusieurs violents combats vont se dérouler contre les Caraïbes, dont les survivants vont se réfugier à Antigue.
La Compagnie envoie en Guadeloupe 6 nouveaux missionaires, 3 frères convers avec les R.P. Jean-Baptiste Dutertre, Jean de St Paul et Nicolas de la Marre, qui vont arriver peu avant le nouveau gouverneur Aubert.
Jean Aubert, ancien chirurgien de St Christophe, lieutenant du Roi, qui avait épousé la veuve de Du Plessis, est nommé le 4 avril par la Compagnie pour 3 ans gouverneur, en remplacement de De l'Olive, Sabouilly n’a pas été retenu.
Il arrive début septembre en Martinique et tente une négociation avec les Caraïbes de la Dominique avec l’aide de Dyel du Parquet.
Il prend possession de son gouvernement en Guadeloupe le 25 novembre.
Il va délaisser le site de Fort Olive (Vieux Fort) pour s'installer sur la rive gauche du Galion (site de l’actuelle marina de Gourbeyre).
1641 : A St Christophe, la Compagnie confirme le 1er mai Longvilliers de Poincy dans le grade de Gouverneur de St-Christophe et Lieutenant Général des Iles de l'Amérique pour 3 ans, à commencer de janvier 1642 pour 3 ans.
Il va entreprendre la construction de son château sur son habitation La Montagne.
En effet, la Guadeloupe, sans Gouverneur, est menacée par les Caraïbes : De Poincy envoie le 28 janvier 264 hommes depuis St Christophe, commandés par M. de Sabouilly, que De Poincy voudrait faire nommer par la Compagnie comme gouverneur.
Plusieurs violents combats vont se dérouler contre les Caraïbes, dont les survivants vont se réfugier à Antigue.
La Compagnie envoie en Guadeloupe 6 nouveaux missionaires, 3 frères convers avec les R.P. Jean-Baptiste Dutertre, Jean de St Paul et Nicolas de la Marre, qui vont arriver peu avant le nouveau gouverneur Aubert.
Jean Aubert, ancien chirurgien de St Christophe, lieutenant du Roi, qui avait épousé la veuve de Du Plessis, est nommé le 4 avril par la Compagnie pour 3 ans gouverneur, en remplacement de De l'Olive, Sabouilly n’a pas été retenu.
Il arrive début septembre en Martinique et tente une négociation avec les Caraïbes de la Dominique avec l’aide de Dyel du Parquet.
Il prend possession de son gouvernement en Guadeloupe le 25 novembre.
Il va délaisser le site de Fort Olive (Vieux Fort) pour s'installer sur la rive gauche du Galion (site de l’actuelle marina de Gourbeyre).
1641 : A St Christophe, la Compagnie confirme le 1er mai Longvilliers de Poincy dans le grade de Gouverneur de St-Christophe et Lieutenant Général des Iles de l'Amérique pour 3 ans, à commencer de janvier 1642 pour 3 ans.
Il va entreprendre la construction de son château sur son habitation La Montagne.
En Guadeloupe, le 1er moulin à sucre de Trézel semble s’être arrêté...
Pour Schnackenbourg, 2 explications pour cet échec rapide, l’une économique : le Brésil sucrier traversait une crise de surproduction, la guerre de Trente Ans freinait la consommation, le prix du sucre était en baisse, l’autre technique, les Trézel ne savaient pas blanchir le sucre pour faire face à la concurrence...
Selon les travaux plus récents de Roulet, il a probablement continué, mais la Compagnie a décidé de s'investir davantage...
Le 22 décembre, la Compagnie écrit dans ses délibérations : "Sera faict recherche d'hommes entendus et qui veuillent entreprendre à faire des sucres dans l'isle de la Gardeloupe, lesquelz seront gratifiez par la Compagnie. Et pour cest effect, en cas qu'il se trouve quelqu'un qui y veuille aller travailler, l'on récompensera le sr Trézel de sa manufacture en lad. Gardelouppe"
La Compagnie recrute pour le projet sucrier de "La Famille" : 3 jeunes gens de Dieppe, Robert Dumesnil, Antoine de la Croix et Étienne de Vic, viennent ainsi à la Guadeloupe comme engagés.
1642 : Mort de Richelieu le 4 décembre. Louis XIII fait entrer au Conseil d'Etat le cardinal Mazarin, proche collaborateur de Richelieu.
En Martinique, Daniel Trézel, qui a rejoint son fils François, se heurte aux habitants qui ne supportent pas qu’il ait obtenu l’exclusivité du sucre : ceux-ci ont " dissippé touttes leurs ustencilles sous prétexte de quelques debtes, faict vendre leurs habitations et rendu inutil tous leurs frais, travaux et inventions pour parvenir à la nourriture des cannes et confiction des sucres "...
Charles Houël du Petit Pré est envoyé en Guadeloupe par la Compagnie pour faire une enquête générale. Il arrive en fin d’année.
Aubert le reçoit avec magnificence et lui expose ses grands projets avec la canne et le sucre, qui vient de démarrer à St Christophe.
Selon Dutertre : "Il luy fit voir avec beaucoup de franchise et de simplicité ce qu'il y avoit de plus beau dans l'isle, luy communiqua avec confiance le grand dessein qu'on avoit d'y faire du sucre, dont Messieurs de la Compagnie lui avoient promis la conduite"
Houël va rentrer en France, bien décidé à prendre sa place : il va négocier avec la Compagnie pour obtenir le gouvernement de la Guadeloupe…
Le 16 décembre, la Compagnie décide se s’investir dans la production de sucre en Guadeloupe : elle s’engage à envoyer 60 esclaves et 40 artisans et s’apprête à investir 60.000 livres.
La Compagnie charge Jean Rozée, marchand à Rouen, associés de la Compagnie, d'envoyer des vivres, des armes et des marchandises, pour constituer un fond commun : " de la somme de 32 000 livres fournies savoir par nous directeurs audit nom 14 000 livres et par moi, Rozée, 18 000 livres et employé la dite somme par avis commun en munitions, vivres et marchandises nécessaires aux dites isles et icelles envoyées pour la plus grande partie par le navire du capitaine Gandouin, fretté exprès à La Rochelle, et le sur plus dans le vaisseau du capitaine Le Clerc, parti de Dieppe"
1643 : Mort de Louis XIII à 41 ans. La reine Anne d’Autriche assure la régence, avec l’aide du Cardinal Mazarin, car Louis XIV n’a que 4 ans…
Hugues de Lionne est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
Le 7 janvier, la Compagnie charge Jean Rozée, l’un des associés, fondateur de la Compagnie Normande, de lui fournir les 60 Noirs pour son projet sucrier à 200 livres pièce, pour un total de 12.000 livres. Il seront livrés en Guadeloupe par le capitaine Drouant peu après la Pentecôte.
Pour la Guadeloupe, Charles Houël est nommé sénéchal, c’est-à-dire gouverneur, pour 3 ans, Aubert devient son subordonné comme lieutenant général...
Il prend des engagés avant son départ, dont Jehan Fleury "qui se soumet envers Charles Houel, écuyer, seigneur du Petit-Pré, de présent demeurant à Honnefleur, stipullant pour les directeurs de la Compagnie de l'Amérique, de s'embarquer aux fins d'estre transporté à la Gardeloupe et y servir pendant trois ans lesd. seigneurs desd. isles en la façon et manufacture de pétun"
Pour Schnackenbourg, 2 explications pour cet échec rapide, l’une économique : le Brésil sucrier traversait une crise de surproduction, la guerre de Trente Ans freinait la consommation, le prix du sucre était en baisse, l’autre technique, les Trézel ne savaient pas blanchir le sucre pour faire face à la concurrence...
Selon les travaux plus récents de Roulet, il a probablement continué, mais la Compagnie a décidé de s'investir davantage...
Le 22 décembre, la Compagnie écrit dans ses délibérations : "Sera faict recherche d'hommes entendus et qui veuillent entreprendre à faire des sucres dans l'isle de la Gardeloupe, lesquelz seront gratifiez par la Compagnie. Et pour cest effect, en cas qu'il se trouve quelqu'un qui y veuille aller travailler, l'on récompensera le sr Trézel de sa manufacture en lad. Gardelouppe"
La Compagnie recrute pour le projet sucrier de "La Famille" : 3 jeunes gens de Dieppe, Robert Dumesnil, Antoine de la Croix et Étienne de Vic, viennent ainsi à la Guadeloupe comme engagés.
1642 : Mort de Richelieu le 4 décembre. Louis XIII fait entrer au Conseil d'Etat le cardinal Mazarin, proche collaborateur de Richelieu.
En Martinique, Daniel Trézel, qui a rejoint son fils François, se heurte aux habitants qui ne supportent pas qu’il ait obtenu l’exclusivité du sucre : ceux-ci ont " dissippé touttes leurs ustencilles sous prétexte de quelques debtes, faict vendre leurs habitations et rendu inutil tous leurs frais, travaux et inventions pour parvenir à la nourriture des cannes et confiction des sucres "...
Charles Houël du Petit Pré est envoyé en Guadeloupe par la Compagnie pour faire une enquête générale. Il arrive en fin d’année.
Aubert le reçoit avec magnificence et lui expose ses grands projets avec la canne et le sucre, qui vient de démarrer à St Christophe.
Selon Dutertre : "Il luy fit voir avec beaucoup de franchise et de simplicité ce qu'il y avoit de plus beau dans l'isle, luy communiqua avec confiance le grand dessein qu'on avoit d'y faire du sucre, dont Messieurs de la Compagnie lui avoient promis la conduite"
Houël va rentrer en France, bien décidé à prendre sa place : il va négocier avec la Compagnie pour obtenir le gouvernement de la Guadeloupe…
Le 16 décembre, la Compagnie décide se s’investir dans la production de sucre en Guadeloupe : elle s’engage à envoyer 60 esclaves et 40 artisans et s’apprête à investir 60.000 livres.
La Compagnie charge Jean Rozée, marchand à Rouen, associés de la Compagnie, d'envoyer des vivres, des armes et des marchandises, pour constituer un fond commun : " de la somme de 32 000 livres fournies savoir par nous directeurs audit nom 14 000 livres et par moi, Rozée, 18 000 livres et employé la dite somme par avis commun en munitions, vivres et marchandises nécessaires aux dites isles et icelles envoyées pour la plus grande partie par le navire du capitaine Gandouin, fretté exprès à La Rochelle, et le sur plus dans le vaisseau du capitaine Le Clerc, parti de Dieppe"
1643 : Mort de Louis XIII à 41 ans. La reine Anne d’Autriche assure la régence, avec l’aide du Cardinal Mazarin, car Louis XIV n’a que 4 ans…
Hugues de Lionne est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
Le 7 janvier, la Compagnie charge Jean Rozée, l’un des associés, fondateur de la Compagnie Normande, de lui fournir les 60 Noirs pour son projet sucrier à 200 livres pièce, pour un total de 12.000 livres. Il seront livrés en Guadeloupe par le capitaine Drouant peu après la Pentecôte.
Pour la Guadeloupe, Charles Houël est nommé sénéchal, c’est-à-dire gouverneur, pour 3 ans, Aubert devient son subordonné comme lieutenant général...
Il prend des engagés avant son départ, dont Jehan Fleury "qui se soumet envers Charles Houel, écuyer, seigneur du Petit-Pré, de présent demeurant à Honnefleur, stipullant pour les directeurs de la Compagnie de l'Amérique, de s'embarquer aux fins d'estre transporté à la Gardeloupe et y servir pendant trois ans lesd. seigneurs desd. isles en la façon et manufacture de pétun"
Il arrive dans l’île le 5 septembre, trouve l’habitation du fort en mauvais état, avec 6 engagés et 56 esclaves : il décide d’abandonner cette implantation pour la rive droite du Galion, où il fait bâtir le fort St Charles, initialement simple tour carrée.
Les religieux élèvent peu de temps après la première chapelle, aujourd'hui l'église Notre-Dame du Mont-Carmel.
Les Seigneurs de la Compagnie, devant le manque de femmes dans l'île, se sont "avisez de tirer des filles de l'Hospital de Saint-Joseph de Paris pour les envoyer aux Isles afin d'y arrester les habitans... elles y furent conduites cette année 1643 par Mademoiselle La Fayolle". Elles arriveront sur le navire du capitaine Boudard et seront hébergées dans l'habitation d'Aubert à Rivère Sence.
"On ne manqua pas d'aller captiver la bienveillance de La Fayolle pour avoir de ses filles en mariage... les officiers estant trop heureux pour lors d'en rechercher"
(Les filles à marier étaient des orphelines de la noblesse placées par la Compagnie du Saint Sacrement à l'Hospital St Joseph, couvent dirigé par la Supérieure Marie Delpech de l'Estang )
La Soeur Léonore de la Fayolle écrira au conseiller du Roy La Marguerie l'année suivante :
"Toutes nos filles sont mariées à leurs contentements et nul d’elles ne voudrait être en France. Ce pays ici est beau et bon. L’on y est en grand repos... Il est vrai que nous avons un gouverneur qui par son bon ordre le fait vivre de la sorte. C’est monsieur Houël homme très vertueux et craignant Dieu, qui sans doute fera beaucoup de fruits ici pour sa gloire. Il m’a obligé par ses pieuses persuasions à demeurer en cette île pour faire une maison de Saint Joseph afin de recevoir les filles qui nous seront envoyées de la nôtre de Paris et les tenir jusque elles soient pourvues. Je mande à mademoiselle de l’Estang d’en envoyer tous les ans le plus qu’elle pourra"...
Houël est chargé par la Compagnie de superviser la production de sucre : "prendra le soin et la direction entière de la Famille que la Compagnie entretiendra en lad.isle pour la confection des sucres, donnera les ordres aux ouvriers, conducteurs de neigres et autres de lad. Famille selon qu'il jugera le plus à propos pour l'exécution dud. Establissement de la manufacture des sucres sans que pour la conduite de cette entreprise il soit obligé de suivre les avis d’aucuns autres officiers sur les lieux, la compagnie s’en remettant totalement à sa prudence"
La Compagnie accorde pour cela à Houël le dixième des sucres produits sous sa direction.
Pour son projet, Houël commande une centaine d’esclaves, il fait venir de France une centaine d’ouvriers, des bestiaux et entreprend la construction des bâtiments.
Toutefois, Houël est censé rendre des comptes à la Compagnie, il devra "conférer par lettres avec le sieur de Leumont, intendant général des affaires de la Compagnie …pour avoir ses avis aux choses importantes", intendant qui réside à St Christophe.
La tenue des comptes et des livres revient au commis de la Famille, le sieur Legay, qui réside sur place : "de six mois en six mois envoyera aux dits sieurs directeurs de la dite Compagnie les extraits de sesdits livres et les états des habitations, moulins, terres cultivées, plants de cannes, ouvriers, nègres, et autres particularité afin que la Compagnie connaisse les progrès qui se feront de temps en temps, et lorsqu’il aura plu à Dieu de bénir l’ouvrage et que le labeur de la Famille produira des sucres, les comptes en seront tenus par ledit commis et rendus aux sieurs directeurs de ladite Compagnie".
L’activité sucrière va amplifier le besoin de main d'œuvre et donc la traite qui vient de débuter.
La condition des esclaves décrite semble raisonnable pour l’époque : ils sont "honnestement traictez, ne différans en rien des serviteurs françois, sinon qu'ils sont serviteurs et servantes perpétuels à leurs maistres"...
1644 : En Guadeloupe, le projet sucrier a bien avancé, mais Houël a investi sans compter, dépensant la totalité des revenus de la Compagnie dans les îles pour le projet sucrier de la Famille…
Le 3 juin, Trézel et son frère forment une société pour établir des moulins à sucre dans l’île.
Houël accuse Aubert d’avoir voulu fomenter une révolte de Caraïbes contre lui. Aubert part à St Christophe pour raison familiale.
Houël, reparti en France au mois d’août, en profite pour le faire condamner à la peine capitale par contumace…
Aubert, revenu en France pour se justifier, en vain, devra s’enfuir pour St Christophe où il sera bien accueilli par De Poincy.
C’est le début d’une période de grande instabilité politique aux Antilles…
Tentative d’installation à Mariegalande :
En avril, Constant d’Aubigné signe un contrat à La Rochelle avec l’armateur Hilaire Germond pour partir en Guadeloupe avec sa deuxième femme Jeanne de Cadilhac, ses 3 enfants dont sa fille Françoise (surnommée par la suite "la Belle Indienne", elle deviendra Madame de Maintenon, favorite de Louis XIV) et un valet Tesseron. L’armateur leur propose à crédit un engagé, un coffre et un baril d’eau de vie à payer en tabac à l’arrivée…
Ils embarquent à La Rochelle au début de l’été sur l’Isabelle de La Tremblade, commandée par le maître de vaisseau Mathurin Forpe.
Le navire de 200 tonneaux transporte 300 passagers, dont 200 pauvres engagés, et des marchandises.
La traversée va durer 60 jours, dans des conditions très difficiles, 50 des engagés vont mourir et seront jetés à la mer, salués d’un coup de canon…
Ils débarquent début août à Basse-Terre, après une escale en Martinique.
Constant d’Aubigné a décidé de s’installer à Mariegalande, habitée par les indiens caraïbes et quelques boucaniers irois (irlandais): il part avec Tesseron, quelques passagers de l’Isabelle, dont Merry Rolle, Jean Fris de Bonnefon, Michel de Jacquières, son épouse Sara Martin et quelques esclaves : ils défrichent, construisent une maison en bois, plantent des vivres et du tabac.
Sa femme, ses enfants et un engagé les rejoignent quelques semaines après, dans des conditions encore précaires…
NB : aucun document ne permet de localiser cette première implantation, nécessairement proche de la côte sous le Vent, seule zone d'ancrage des navires en l'absence de port.
1645 : Constant d’Aubigné quitte Mariegalande pour la France en janvier, laissant sa petite implantation sous la responsabilité de Merry Rolle et de sa femme : il veut demander à la Compagnie des Isles de l’Amérique la commission de gouverneur.
Il réussit à l’obtenir le 31 mars, signé par Boisseret, Berruyer et Case :
" Monsieur Foucquet a rapporté les requêtes et mémoires dudit sieur d’Aubigné, tendante à ce qu’il plût à la Compagnie lui donner commission pour habiter l’isle de Marigalande aux conditions portées par lesdites requêtes. Surquoi, a été ordonné que présentement commission lui sera expédiée de gouverneur de ladite isle pour trois années et assurance pour trois autres, et ont été priés lesdits sieurs directeurs de traiter avec ledit d’Aubigné aux conditions les plus avantageuses qu’il se pourra dont la Compagnie leur a donné pouvoir...Et incontinant après, ledit sieur d’Aubigné est entré en l’assemblé en laquelle il a prêté le serment de gouverneur de ladite isle de Marigalande entre les mains de monsieur Daligre, dont lui a été délivré acte."
Mais D'Aubigné ne reviendra pas, abandonnant femme et enfants et retournant à sa vie de débauche, facilitée par les revenus de sa nouvelle charge…
A Mariegalande, les colons restants, livrés à eux-mêmes, manquent de vivres, quelques esclaves s’enfuient dans les bois, les boucaniers Irois, qui vivent au contact des Caraïbes, menacent de les attaquer…
Le R.P. Maurile de Saint Michel écrit à ce sujet :difier un élément..
Mais D'Aubigné ne reviendra pas, abandonnant femme et enfants et retournant à sa vie de débauche, facilitée par les revenus de sa nouvelle charge…
A Mariegalande, les colons restants, livrés à eux-mêmes, manquent de vivres, quelques esclaves s’enfuient dans les bois, les boucaniers Irois, qui vivent au contact des Caraïbes, menacent de les attaquer…
Le R.P. Maurile de Saint Michel écrit à ce sujet :difier un élément..
Merry Rolle s’embarque pour la Guadeloupe avec ses engagés.
Mme D’Aubigné et ses enfants s'embarquent pour la Martinique
Elle y reçoit des nouvelles de son mari, en négociation avec la Compagnie pour de grands projets…
En l’attendant, elle loue une maison au Prêcheur et achète une vingtaine d’esclaves.
En Guadeloupe, Houël revient le 25 mai avec entre autres le R.P. Capucin Pacifique de Provins, qui a été nommé Préfet Apostolique des Terres Françoises d'Amérique depuis 1642.
Sur le plan sucrier, 2 ou 3 moulins à bêtes "banaux", sont mis en fonction sous la direction d’Houël, où les habitants apportent leurs cannes.
Les Trézel sont appelés comme conseils auprès de Houel pour son entreprise de la Famille.
Le 3 mars 1645, la Compagnie autorise les Trézel à avoir un moulin pour cinq ans. Elle les exonère des droits qui lui sont dus "tous les sucres par eux ci devant faits et qu’ils feront jusque au dernier jour de décembre MVI quarante-sept".
Elle permet aux particuliers de faire moudre "leurs cannes au moulin de Trezel contre le payement d’un droit modique aux seigneurs de la Compagnie pour la permission de moudre hors les moulins banaux ".
Trézel obtient aussi "le passage franc de six tonneaux pour porter les moulins et autres machines et la possibilité de fretter des navires pendant six ans".
1646 : Mme d’Aubigné et ses enfants quittent la Martinique pour St Christophe, où ils rejoignent Constant d’Aubigné, logé chez le gouverneur De Poincy à la Pointe de Sable.
Sous prétexte de nouvelles négociations avec la Compagnie, Constant d’Aubigné repart quelques mois plus tard en France, où il va mourir à Orange, sans revoir sa femme et ses enfants, qui rentreront en France l’été suivant…
Le R.P. Pacifique de Provins publie à son retour à Paris : "Brieve Relation du Voyage des Isles de l'Amérique par le P. Pacifique de Provins, Capucin, Prédicateur et Missionnaire Apostolique et Supérieur Prefect des Missions de son Ordre en ces quartiers et en la Nouvelle France"
Mme D’Aubigné et ses enfants s'embarquent pour la Martinique
Elle y reçoit des nouvelles de son mari, en négociation avec la Compagnie pour de grands projets…
En l’attendant, elle loue une maison au Prêcheur et achète une vingtaine d’esclaves.
En Guadeloupe, Houël revient le 25 mai avec entre autres le R.P. Capucin Pacifique de Provins, qui a été nommé Préfet Apostolique des Terres Françoises d'Amérique depuis 1642.
Sur le plan sucrier, 2 ou 3 moulins à bêtes "banaux", sont mis en fonction sous la direction d’Houël, où les habitants apportent leurs cannes.
Les Trézel sont appelés comme conseils auprès de Houel pour son entreprise de la Famille.
Le 3 mars 1645, la Compagnie autorise les Trézel à avoir un moulin pour cinq ans. Elle les exonère des droits qui lui sont dus "tous les sucres par eux ci devant faits et qu’ils feront jusque au dernier jour de décembre MVI quarante-sept".
Elle permet aux particuliers de faire moudre "leurs cannes au moulin de Trezel contre le payement d’un droit modique aux seigneurs de la Compagnie pour la permission de moudre hors les moulins banaux ".
Trézel obtient aussi "le passage franc de six tonneaux pour porter les moulins et autres machines et la possibilité de fretter des navires pendant six ans".
1646 : Mme d’Aubigné et ses enfants quittent la Martinique pour St Christophe, où ils rejoignent Constant d’Aubigné, logé chez le gouverneur De Poincy à la Pointe de Sable.
Sous prétexte de nouvelles négociations avec la Compagnie, Constant d’Aubigné repart quelques mois plus tard en France, où il va mourir à Orange, sans revoir sa femme et ses enfants, qui rentreront en France l’été suivant…
Le R.P. Pacifique de Provins publie à son retour à Paris : "Brieve Relation du Voyage des Isles de l'Amérique par le P. Pacifique de Provins, Capucin, Prédicateur et Missionnaire Apostolique et Supérieur Prefect des Missions de son Ordre en ces quartiers et en la Nouvelle France"
A l'assemblée générale de la Compagnie le 6 janvier, les actionnaires constatent que “les grandes dépenses faites à la Guadeloupe avaient consommé au-delà du fonds”. Houel avait généré 300 000 livres tournois de déficit ...
1647 : Le R.P. Breton écrit ses "Relations de l'Isle de Guadelouppe" , il note :
1647 : Le R.P. Breton écrit ses "Relations de l'Isle de Guadelouppe" , il note :
"Aujourd'hui dans l'isle de la Guadeloupe - on l'a deja dict - il n'y a plus d'indiens, encore qu'ils viennent souvent pour comercer. Par contre, on y compte plus de 12.000 franscois, catholicques. Il y a des noirs originaires d'Afrique vendus par leurs roys comme esclaves ou plutost comme betail pour les travaux serviles. Ilz sont a peu pres trois mille de l'ung et l'autre sexe"
" C'est icy le vray payis au petun ou tabac qui est notre plus grand traffic, le sucre y vient fort bon et excellent... On aurait bien plus de proffit à faire de cette marchandise que du tabac, mais il faut de grands frais pour monter un moulin et des hommes adroits"
Nouveau projet d’implantation de colons à Mariegalande :
" C'est icy le vray payis au petun ou tabac qui est notre plus grand traffic, le sucre y vient fort bon et excellent... On aurait bien plus de proffit à faire de cette marchandise que du tabac, mais il faut de grands frais pour monter un moulin et des hommes adroits"
Nouveau projet d’implantation de colons à Mariegalande :
Louis Haussier, sieur de La Fontaine et Antoine Camot, sieur de la Butte, capitaines de St Christophe en conflit avec le gouverneur De Poincy, sont allés demander à la Compagnie le gouvernement de Marie Galante, que Constant d'Aubigné avait abandonné 2 ans auparavant : ils nommés le 8 février pour aller commander conjointement une implantation de colons, avec une concession de 4 ans et l’engagement d’introduire chaque année 60 colons par année ainsi que 2 ecclésiastiques dès la 1ère année : faute de fonds, ils ne purent profiter de l’acte de concession...
XVIIème siècle : Débuts difficiles de Mariegalande de 1648 / 1699
1648 : En France, le 27 aôut, Journée des Barricades à Paris : début de la Fronde, soulèvement contre Anne d’Autriche et Mazarin.
En Guadeloupe, Houël arrête l’activité de ses moulins à sucre : faute de connaître la technique du blanchiment du sucre, il ne peut résister à la concurrence des sucres du Brésil.
Comme l’écrit le R.P. Dutertre : "A faute de ce secret, Monsieur Houël a esté contrainct de quiter la sucrerie, au grand dommage des Seigneurs des Isles".
De plus, la Compagnie des Isles est au bord de la faillite, en partie à cause de lui, et elle ne peut plus le soutenir…
Malgré tout, c’est le temps des conquêtes :
De Poincy envoie 58 Français depuis Saint-Christophe, commandés par le Sieur Jacques Gente, pour occuper Saint-Barthélémy.
Depuis la Martinique, Du Parquet fait occuper la Grenade et Sainte-Lucie.
Houël fait occuper le 18 octobre les 7 îlots des Saintes par le Capitaine Nicolas Le Roy du Mé avec le R.P. Mathias du Puys.
L’unique source se tarit bientôt du fait de la sécheresse, ils doivent rapidement rentrer en Guadeloupe…
Yves Le Cerqueux dit Lefort, ancien lieutenant de Du Parquet, gouverneur de la Martinique, a du quitter la Martinique suite à un violent conflit, il s'est réfugié chez Houël .
Ce dernier l'envoie occuper Mariegalande avec une cinquantaine d'hommes.
Ils arrivent le 8 novembre, s’installent sur ce qui deviendra Vieux Fort et construisent un petit fortin en bois ; ils cultivent des vivres et du pétun (tabac).
Ils sont sous la protection du chef Caraïbes Baron, qui avait de bonnes relations avec le gouverneur Houël.
1649 : En septembre, Lefort quitte la petite colonie avec une vingtaine d’hommes, en laissant une trentaine sur place. Il part à la Grenade, accompagné par Du Parquet, en espérant en devenir le gouverneur, il y finira empoisonné en prison en 1654...
En France, la Compagnie des Isles d’Amérique a fait faillite, toutes les îles vont être revendues : c’est le début des Seigneurs Propriétaires…
Le 1er septembre, les associés se réunissent pour donner pouvoir à de Ricouart et Berruyer de négocier la vente de la Guadeloupe.
Le 4 septembre, Jean de Boisseret signe devant les notaires royaux Oger et Morel, le contrat de vente de "la dite isle de la Gardeloupe et isles adjacentes la Desirade, Marigalande et Xaintes" pour "la somme de 60.000 livres tournois payables en cette ville de Paris, scavoir comptant 12.000 et les 48.000 restans en quatre payements égaux échéans au premier janvier des années 1650, 52, 53 et 54" et "par redevance seigneuriale la quantité de 600 livres de sucre fin ou la somme de 300 livres d’argent chaque premier de l’an commençant… l’année 1651"
XVIIème siècle : Débuts difficiles de Mariegalande de 1648 / 1699
1648 : En France, le 27 aôut, Journée des Barricades à Paris : début de la Fronde, soulèvement contre Anne d’Autriche et Mazarin.
En Guadeloupe, Houël arrête l’activité de ses moulins à sucre : faute de connaître la technique du blanchiment du sucre, il ne peut résister à la concurrence des sucres du Brésil.
Comme l’écrit le R.P. Dutertre : "A faute de ce secret, Monsieur Houël a esté contrainct de quiter la sucrerie, au grand dommage des Seigneurs des Isles".
De plus, la Compagnie des Isles est au bord de la faillite, en partie à cause de lui, et elle ne peut plus le soutenir…
Malgré tout, c’est le temps des conquêtes :
De Poincy envoie 58 Français depuis Saint-Christophe, commandés par le Sieur Jacques Gente, pour occuper Saint-Barthélémy.
Depuis la Martinique, Du Parquet fait occuper la Grenade et Sainte-Lucie.
Houël fait occuper le 18 octobre les 7 îlots des Saintes par le Capitaine Nicolas Le Roy du Mé avec le R.P. Mathias du Puys.
L’unique source se tarit bientôt du fait de la sécheresse, ils doivent rapidement rentrer en Guadeloupe…
Yves Le Cerqueux dit Lefort, ancien lieutenant de Du Parquet, gouverneur de la Martinique, a du quitter la Martinique suite à un violent conflit, il s'est réfugié chez Houël .
Ce dernier l'envoie occuper Mariegalande avec une cinquantaine d'hommes.
Ils arrivent le 8 novembre, s’installent sur ce qui deviendra Vieux Fort et construisent un petit fortin en bois ; ils cultivent des vivres et du pétun (tabac).
Ils sont sous la protection du chef Caraïbes Baron, qui avait de bonnes relations avec le gouverneur Houël.
1649 : En septembre, Lefort quitte la petite colonie avec une vingtaine d’hommes, en laissant une trentaine sur place. Il part à la Grenade, accompagné par Du Parquet, en espérant en devenir le gouverneur, il y finira empoisonné en prison en 1654...
En France, la Compagnie des Isles d’Amérique a fait faillite, toutes les îles vont être revendues : c’est le début des Seigneurs Propriétaires…
Le 1er septembre, les associés se réunissent pour donner pouvoir à de Ricouart et Berruyer de négocier la vente de la Guadeloupe.
Le 4 septembre, Jean de Boisseret signe devant les notaires royaux Oger et Morel, le contrat de vente de "la dite isle de la Gardeloupe et isles adjacentes la Desirade, Marigalande et Xaintes" pour "la somme de 60.000 livres tournois payables en cette ville de Paris, scavoir comptant 12.000 et les 48.000 restans en quatre payements égaux échéans au premier janvier des années 1650, 52, 53 et 54" et "par redevance seigneuriale la quantité de 600 livres de sucre fin ou la somme de 300 livres d’argent chaque premier de l’an commençant… l’année 1651"
Dans cette vente était inclus maisons, forts, canons, munitions, marchandises et esclaves appartenant à la Compagnie, mais aussi le passif de la Compagnie, non négligeable surtout en Guadeloupe...
Selon Dutertre, Charles Houël espère toujours tirer de grands bénéfices du sucre, il prévoit environ 50.000 livres de sucre en 1649 et même 100.000 livres en 1650 à 6 sols la livre !
1650 : Le 27 novembre, achat par Dyel du Parquet de la Martinique, Sainte-Lucie, la Grenade et les Grenadines.
1651 : Longvilliers de Poincy fait acheter St Christophe par l'Ordre de Malte le 24 mai.
1652 : 2ème tentative de colonisation des Saintes par Houël qui envoie Isaac Le Moyne dit le Hazier avec une cinquantaine d'hommes : cette implantation sera durable...
Selon Dutertre, Charles Houël espère toujours tirer de grands bénéfices du sucre, il prévoit environ 50.000 livres de sucre en 1649 et même 100.000 livres en 1650 à 6 sols la livre !
1650 : Le 27 novembre, achat par Dyel du Parquet de la Martinique, Sainte-Lucie, la Grenade et les Grenadines.
1651 : Longvilliers de Poincy fait acheter St Christophe par l'Ordre de Malte le 24 mai.
1652 : 2ème tentative de colonisation des Saintes par Houël qui envoie Isaac Le Moyne dit le Hazier avec une cinquantaine d'hommes : cette implantation sera durable...
Le R.P. Mathias Du Puis publie à Caen "Relation de l’establissement d’une colonie française dans la Gardeloupe Isle de l’Amérique, et des moeurs des Sauvages"
1653 : 1ère raffinerie de sucre à Nantes.
Les Caraïbes de la Dominique, rentrent début octobre dans leurs carbets après une expédition victorieuse contre les Anglais d'Antigua.
Selon Dutertre : "à peine furent ils entrez dans leur isle que la joye de leur victoire se changea en pleurs, en cris et en hurlements effroyables parce qu'ils apprirent qu'un canot de la Martinique remply de méchants garnements y estoit arrivé pendant leur absence, lesquels avoient non seulement pille leurs licts de coton et pris ce qu'il y avoit de meilleur, mais aussi fait mille insolences à leurs filles et à leurs femmes".
" Ces barbares irritez de cette insulte, & n'estans pas assez forts pour décharger leur rage sur la Martinique, resolurent de se venger sur les habitans de Mariegalande, qu'ils estaient asseurée de surprendre, & de vaincre, à cause de leur petit nombre. Ils y vinrent en effet & sous pretexte de traiter, allerent de case en case & assommerent tous les François à coups de boutou; apres quoy ils mirent le feu au Fort & aux cases, & ce feu fut si grand, qu'il fut apperceu de la Gardaloupe"
Le cap et l’anse ont gardé depuis le nom de "Massacre".
(A noter que leur chef Warner était le fils du premier gouverneur Anglais de St Christophe et d’une femme caraïbe…)
Charles Houël envoie son jeune frère le Chevalier Robert Houël avec ses ordres écrits :
"M. le Chevalier Houël mon frere, se transportera en l'Isle de Mariegalande avec cent hommes que nous avons commandez pour cet effet, lesquels seront embarquez dans les barques & bateaux necessaires.
Passera par les habitations de Maistre François la Verdure, la Ramée, & autres qui ont esté massacrez par les Sauvages, & renvoyera à terre le sieur de Blagny avec vingt fuzeliers, pour voir en quel estat elles sont, faire enterrer les corps qui y seront, & faire amasser les armes & ustencilles qu'ils trouveront, dont sera fait inventaire dans chacune case; & apres que lesdits sieurs de Blagny & autres seront embarquez, s'en ira avec le plus de diligence qu'il pourra à l'entrée des basses avec tout son monde & bâteaux : où il fera aussitost travailler sur une pointe de Roche qui fait l'entrée des Basses, du costé de la terre, pour abbatre du bois, tant qu'il jugera necessaire, & jusques à la savanne ; pour sur ladite pointe faire la maison ou forteresse de pierres selon le plan & dessein que ie luy ay mis entre les mains. Fera aussi faire la closture d'une cour de cent pieds entre la maison & le bord de la Mer. En cas qu'il renvoye de deça quelque bâteau, il sortira son équipage jusqu'au nombre de sept ou huict hommes.
Sur toutes choses fera faire bonne garde, ne se fiera point aux Sauvages, & ne permettra qu'aucun d'entre-eux, dorme avec les François, sans toutefois leur faire aucun acte d'hostilité ny mauvais traitement."
Le Chevalier Robert Houël débarque le 20 octobre avec les 100 hommes, avec parmi eux les 2 frères Boulogne : les Caraïbes se saisissent de l'un d'eux et le mangent en boucan…
L'autre est à l’origine de la nombreuse famille Boulogne, existant encore à Marie-Galante et en Guadeloupe.
" A son arrivé les Sauvages qui s'estoient maintenus dans cette Isle prirent la fuite, & ce Chevalier trouva les corps de ceux qui avoient esté massacrez estendus, & tous pourris sur le sable, les testes cassées à coups de boutous, & separées de leur corps sur des pieux, qui estoient fichez dans le sable."
Le Chevalier Houël veut faire un exemple : il dévaste et brûle tous les carbets caraïbes.
On ensevelit nos morts, le bateau du Chevalier s'ancre au Sud-Ouest.
Selon Dutertre :
"Le Chevalier se posta à deux lieuës des premieres habitations, dans un lieu que l'on nomme la pointe des Basses, où il fit travailler avec tant de vigueur & de diligence, qu'avec cent hommes il bastit en moins de 3 mois une forteresse de pierre à quatre grands corps de logis, qui environnoient une cour, avec une demy-lune à l'entrée"
C'est l'origine de Marigot, futur Grand-Bourg. Les nouveaux colons s’y installent. La partie abandonnée prend le nom de Vieux-Fort. Le sieur de Blagny est mis à la tête de la colonie.
Le capitaine Nicolas Le Roy du May (ou du Mé), est envoyé par Houël à la Dominique avec 100 hommes pour continuer les représailles entreprises par le Chevalier Houël. Les Caraïbes sont battus et leurs carbets brûlés.
A peine Le Roy du May est-il rentré en Guadeloupe qu’Houël apprend qu’une nouvelle attaque contre Marie Galande se prépare : il leur envoie en renfort 16 hommes commandés par Des Cerisiers.
Arrivé à Mariegalande, Des Cerisiers apprend que les Caraïbes sont déjà descendus de leurs pirogues et marchent vers le fortin des Basses : sa barque étant entre les Basses et les Caraïbes, il met pied à terre, fonce à travers bois où il attaque les 300 Caraïbes.
Selon Dutertre : "Ces barbares voyant un si petit nombre de François, vinrent à eux tous rians pour les assommer à coups de boutous ; mais Des Cerisiers fit faire si à propos sur eux une décharge de mousquetons, qu'il en jetta huict, roides morts sur la place; puis faisant mettre le pistolet à la main à ses gens, il les poursuivit battant jusques dans leurs pirogues, où plusieurs ayant encore esté tuez & blessez, le reste se sauva à la Dominique. "
1654 : Sacre de Louis XIV à Reims.
Jean de Boisseret meurt d'une crise cardiaque suite à une altercation avec son beau-frère Charles Houël sur le partage de leurs îles...
Suivra une longue période de conflit judiciaire, voire armé, entre les 2 branches de la famille…
Au Brésil, les Portugais ont repris Pernambuco, province que la Compagnie Hollandaise des Indes Occidentales avait conquise en 1630 et nommée Nouvelle Hollande…
La majorité de la population blanche de Pernambuco est composée de Protestants mais aussi de Juifs réfugiés en Hollande puis au Brésil (suite à l'inquisition) ; ils avaient apporté des Canaries des techniques d’industrie sucrière.
Chassés par le soulèvement de la population, ces Hollandais vont fuir en partie vers les îles.
Certains trouvent refuge à la Barbade où les Anglais, qui ont besoin de leurs compétences, leur offre des facilités pour s'installer.
Un de leurs navires se présente devant la Martinique, ils sont refoulés par Du Parquet, qui sur conseil des Jésuites ne veut pas d’hérétiques sur son île…
Houël vient de rentrer de France, le 28 février, le même navire hollandais se présente devant Basse-Terre, suivi de 5 autres.
Au total, ils sont environ 900, dont 300 soldats et 300 esclaves, à débarquer en Guadeloupe avec l’accord d’Houël.
Il leur confie 16 hectares de terre à la "Baie des Flamands " vers Sainte Marie à Capesterre de la Guadeloupe, contre l’avis des Jésuites.
Les nouveaux arrivants "après qu'ils eurent bien considéré la terre, ils l'asseurèrent qu'elle estoit merveilleuse pour les cannes à sucre, et luy promirent de luy en faire de plus beau que dans le Brésil"...
En échange, Houël leur demande 2 cinquièmes des sucres produits.
Ces Hollandais apportent une technique de fabrication moderne du sucre, ils vont contribuer au vrai début de l'industrie sucrière en particulier en Guadeloupe, où ils apportent le secret du blanchiment, qui avait fait défaut à Houël…
Cette méthode traditionnelle de fabrication du sucre dans les habitations antillaises ne sera pratiquement pas modifiée pendant près de deux siècles.
Parmi des Hollandais, Jean Melse et Marie Fernandes, s’implanteront plus tard à Mariegalante et donneront naissance à Toussaint Melse, l’un des premiers créoles de l’île.
A Marie Galande, en fin d’année, les relations avec les Caraïbes semblent normalisées…
Le chef caraïbe Baron, ami de Houël, vient au fort pour troquer de l’écaille de caret (tortue), le commandant du fort le laisse rentrer et ils boivent ensemble copieusement…
A la nuit tombée, Baron sort pour un besoin naturel, la sentinelle l’empêche de rentrer, il la bouscule et il se retrouve aux fers…
Le lendemain matin, le commandant se rend compte de la gravité de la situation et écrit au gouverneur : le chevalier Houël, qui assure l’intérim de son oncle, demande de le libérer et de le lui envoyer…
Entre-temps, les Caraïbes qui étaient avec Baron sont rentrés en Dominique pour raconter la situation : les fils de Baron, avec un groupe de guerriers, débarquent à Marie-Galante : le commandant De Blagny se croit attaqué, il fait capturer 3 prisonniers qui sont exécutés, parmi eux, le fils préféré de Baron, Marivet…
Baron, fou de rage, veut déclarer la guerre, le Chevalier Houël négocie, promet une vengeance : il fait arrêter et transférer en Guadeloupe le commandant et le fait mettre au fer devant Baron, à qui il conseille d’aller de reposer en Dominique.
De retour à l’improviste, il voit le commandant de nouveau libre : furieux, il se déclare prêt à la guerre…
Houël prend alors contact avec d’autres chefs caraïbes influents, à qui il explique qu’ils ont plus à perdre dans un conflit armé, il arrive à ses fins et rétablit une paix fragile…
Le R.P. Jean-Baptiste du Tertre publie à Paris " Histoire générale, des isles de S. Christophe, de la Guadeloupe, de la Martinique, et autres dans l’Amérique.
Où l’on verra l’establissement des Colonies Françoises, dans ces Isles ; leurs guerres Civiles & Estrangeres, & tout ce qui se passe dans les voyages & retours des Indes "
1653 : 1ère raffinerie de sucre à Nantes.
Les Caraïbes de la Dominique, rentrent début octobre dans leurs carbets après une expédition victorieuse contre les Anglais d'Antigua.
Selon Dutertre : "à peine furent ils entrez dans leur isle que la joye de leur victoire se changea en pleurs, en cris et en hurlements effroyables parce qu'ils apprirent qu'un canot de la Martinique remply de méchants garnements y estoit arrivé pendant leur absence, lesquels avoient non seulement pille leurs licts de coton et pris ce qu'il y avoit de meilleur, mais aussi fait mille insolences à leurs filles et à leurs femmes".
" Ces barbares irritez de cette insulte, & n'estans pas assez forts pour décharger leur rage sur la Martinique, resolurent de se venger sur les habitans de Mariegalande, qu'ils estaient asseurée de surprendre, & de vaincre, à cause de leur petit nombre. Ils y vinrent en effet & sous pretexte de traiter, allerent de case en case & assommerent tous les François à coups de boutou; apres quoy ils mirent le feu au Fort & aux cases, & ce feu fut si grand, qu'il fut apperceu de la Gardaloupe"
Le cap et l’anse ont gardé depuis le nom de "Massacre".
(A noter que leur chef Warner était le fils du premier gouverneur Anglais de St Christophe et d’une femme caraïbe…)
Charles Houël envoie son jeune frère le Chevalier Robert Houël avec ses ordres écrits :
"M. le Chevalier Houël mon frere, se transportera en l'Isle de Mariegalande avec cent hommes que nous avons commandez pour cet effet, lesquels seront embarquez dans les barques & bateaux necessaires.
Passera par les habitations de Maistre François la Verdure, la Ramée, & autres qui ont esté massacrez par les Sauvages, & renvoyera à terre le sieur de Blagny avec vingt fuzeliers, pour voir en quel estat elles sont, faire enterrer les corps qui y seront, & faire amasser les armes & ustencilles qu'ils trouveront, dont sera fait inventaire dans chacune case; & apres que lesdits sieurs de Blagny & autres seront embarquez, s'en ira avec le plus de diligence qu'il pourra à l'entrée des basses avec tout son monde & bâteaux : où il fera aussitost travailler sur une pointe de Roche qui fait l'entrée des Basses, du costé de la terre, pour abbatre du bois, tant qu'il jugera necessaire, & jusques à la savanne ; pour sur ladite pointe faire la maison ou forteresse de pierres selon le plan & dessein que ie luy ay mis entre les mains. Fera aussi faire la closture d'une cour de cent pieds entre la maison & le bord de la Mer. En cas qu'il renvoye de deça quelque bâteau, il sortira son équipage jusqu'au nombre de sept ou huict hommes.
Sur toutes choses fera faire bonne garde, ne se fiera point aux Sauvages, & ne permettra qu'aucun d'entre-eux, dorme avec les François, sans toutefois leur faire aucun acte d'hostilité ny mauvais traitement."
Le Chevalier Robert Houël débarque le 20 octobre avec les 100 hommes, avec parmi eux les 2 frères Boulogne : les Caraïbes se saisissent de l'un d'eux et le mangent en boucan…
L'autre est à l’origine de la nombreuse famille Boulogne, existant encore à Marie-Galante et en Guadeloupe.
" A son arrivé les Sauvages qui s'estoient maintenus dans cette Isle prirent la fuite, & ce Chevalier trouva les corps de ceux qui avoient esté massacrez estendus, & tous pourris sur le sable, les testes cassées à coups de boutous, & separées de leur corps sur des pieux, qui estoient fichez dans le sable."
Le Chevalier Houël veut faire un exemple : il dévaste et brûle tous les carbets caraïbes.
On ensevelit nos morts, le bateau du Chevalier s'ancre au Sud-Ouest.
Selon Dutertre :
"Le Chevalier se posta à deux lieuës des premieres habitations, dans un lieu que l'on nomme la pointe des Basses, où il fit travailler avec tant de vigueur & de diligence, qu'avec cent hommes il bastit en moins de 3 mois une forteresse de pierre à quatre grands corps de logis, qui environnoient une cour, avec une demy-lune à l'entrée"
C'est l'origine de Marigot, futur Grand-Bourg. Les nouveaux colons s’y installent. La partie abandonnée prend le nom de Vieux-Fort. Le sieur de Blagny est mis à la tête de la colonie.
Le capitaine Nicolas Le Roy du May (ou du Mé), est envoyé par Houël à la Dominique avec 100 hommes pour continuer les représailles entreprises par le Chevalier Houël. Les Caraïbes sont battus et leurs carbets brûlés.
A peine Le Roy du May est-il rentré en Guadeloupe qu’Houël apprend qu’une nouvelle attaque contre Marie Galande se prépare : il leur envoie en renfort 16 hommes commandés par Des Cerisiers.
Arrivé à Mariegalande, Des Cerisiers apprend que les Caraïbes sont déjà descendus de leurs pirogues et marchent vers le fortin des Basses : sa barque étant entre les Basses et les Caraïbes, il met pied à terre, fonce à travers bois où il attaque les 300 Caraïbes.
Selon Dutertre : "Ces barbares voyant un si petit nombre de François, vinrent à eux tous rians pour les assommer à coups de boutous ; mais Des Cerisiers fit faire si à propos sur eux une décharge de mousquetons, qu'il en jetta huict, roides morts sur la place; puis faisant mettre le pistolet à la main à ses gens, il les poursuivit battant jusques dans leurs pirogues, où plusieurs ayant encore esté tuez & blessez, le reste se sauva à la Dominique. "
1654 : Sacre de Louis XIV à Reims.
Jean de Boisseret meurt d'une crise cardiaque suite à une altercation avec son beau-frère Charles Houël sur le partage de leurs îles...
Suivra une longue période de conflit judiciaire, voire armé, entre les 2 branches de la famille…
Au Brésil, les Portugais ont repris Pernambuco, province que la Compagnie Hollandaise des Indes Occidentales avait conquise en 1630 et nommée Nouvelle Hollande…
La majorité de la population blanche de Pernambuco est composée de Protestants mais aussi de Juifs réfugiés en Hollande puis au Brésil (suite à l'inquisition) ; ils avaient apporté des Canaries des techniques d’industrie sucrière.
Chassés par le soulèvement de la population, ces Hollandais vont fuir en partie vers les îles.
Certains trouvent refuge à la Barbade où les Anglais, qui ont besoin de leurs compétences, leur offre des facilités pour s'installer.
Un de leurs navires se présente devant la Martinique, ils sont refoulés par Du Parquet, qui sur conseil des Jésuites ne veut pas d’hérétiques sur son île…
Houël vient de rentrer de France, le 28 février, le même navire hollandais se présente devant Basse-Terre, suivi de 5 autres.
Au total, ils sont environ 900, dont 300 soldats et 300 esclaves, à débarquer en Guadeloupe avec l’accord d’Houël.
Il leur confie 16 hectares de terre à la "Baie des Flamands " vers Sainte Marie à Capesterre de la Guadeloupe, contre l’avis des Jésuites.
Les nouveaux arrivants "après qu'ils eurent bien considéré la terre, ils l'asseurèrent qu'elle estoit merveilleuse pour les cannes à sucre, et luy promirent de luy en faire de plus beau que dans le Brésil"...
En échange, Houël leur demande 2 cinquièmes des sucres produits.
Ces Hollandais apportent une technique de fabrication moderne du sucre, ils vont contribuer au vrai début de l'industrie sucrière en particulier en Guadeloupe, où ils apportent le secret du blanchiment, qui avait fait défaut à Houël…
Cette méthode traditionnelle de fabrication du sucre dans les habitations antillaises ne sera pratiquement pas modifiée pendant près de deux siècles.
Parmi des Hollandais, Jean Melse et Marie Fernandes, s’implanteront plus tard à Mariegalante et donneront naissance à Toussaint Melse, l’un des premiers créoles de l’île.
A Marie Galande, en fin d’année, les relations avec les Caraïbes semblent normalisées…
Le chef caraïbe Baron, ami de Houël, vient au fort pour troquer de l’écaille de caret (tortue), le commandant du fort le laisse rentrer et ils boivent ensemble copieusement…
A la nuit tombée, Baron sort pour un besoin naturel, la sentinelle l’empêche de rentrer, il la bouscule et il se retrouve aux fers…
Le lendemain matin, le commandant se rend compte de la gravité de la situation et écrit au gouverneur : le chevalier Houël, qui assure l’intérim de son oncle, demande de le libérer et de le lui envoyer…
Entre-temps, les Caraïbes qui étaient avec Baron sont rentrés en Dominique pour raconter la situation : les fils de Baron, avec un groupe de guerriers, débarquent à Marie-Galante : le commandant De Blagny se croit attaqué, il fait capturer 3 prisonniers qui sont exécutés, parmi eux, le fils préféré de Baron, Marivet…
Baron, fou de rage, veut déclarer la guerre, le Chevalier Houël négocie, promet une vengeance : il fait arrêter et transférer en Guadeloupe le commandant et le fait mettre au fer devant Baron, à qui il conseille d’aller de reposer en Dominique.
De retour à l’improviste, il voit le commandant de nouveau libre : furieux, il se déclare prêt à la guerre…
Houël prend alors contact avec d’autres chefs caraïbes influents, à qui il explique qu’ils ont plus à perdre dans un conflit armé, il arrive à ses fins et rétablit une paix fragile…
Le R.P. Jean-Baptiste du Tertre publie à Paris " Histoire générale, des isles de S. Christophe, de la Guadeloupe, de la Martinique, et autres dans l’Amérique.
Où l’on verra l’establissement des Colonies Françoises, dans ces Isles ; leurs guerres Civiles & Estrangeres, & tout ce qui se passe dans les voyages & retours des Indes "
Il confirme la quasi absence de monnaie dans nos isles pour les échanges : " l'usage de l'argent monnayé n'est pas encore introduit dans nos isles et tout le commerce s'y fait par des trocs, en donnant aux marchands françois et estrangers en échange de leurs denrées ce que le pays produit, c'est-à-dire, de l'indigo, du tabac, de la casse, du séné, du gingembre, du coton, du caret, des bois de teinture et du roucou "...
1655 : Le P.P. Jésuite Pierre Pelleprat publie à Paris : " Relation des missions des P.P. de la Compagnie de Jésus dans les Isles et dans la terre ferme de l’Amérique Méridionale "
Sur la traite des nègres, alors essentiellement hollandaise, il écrit : " Les marchands en emmènent tous les ans plusieurs navires chargés : il en arriva trois l’année passée à la Martinique qui en mirent à terre six à sept cents "
A Mariegalande, toujours selon le recensement à venir, 13 nouveaux venus " Blancs modestes " seront encore présents 12 ans plus tard.
Ils ont pour consigne de se mettre à l’abri du nouveau fort "quartier du Fort" ou à l’Est en direction des Basses "quartier des Basses".
On leur attribue une concession de quelques arpents de terre, disposés en bandes à partir de la mer, pour faciliter le transport. Ces arrivants venaient surtout de Normandie ou de Bretagne.
Certains avaient vécu avant en Guadeloupe ou à St Christophe, première implantation française.
Toussaint Delaporte est arrivé du Bourbonnais avec sa femme et son fils, 4 autres vont prendre femme sur place avec des créoles blanches, mais il y aussi une femme du Brésil de 18 ans.
Ces unions nous donneront 6 enfants vivants en 1666…
Ils habitent des cases très simples, inspirées de celles des Caraïbes "bâtis de fourches d’acomas et couverts de feuilles de palmistes" selon Dutertre.
1656 : En Guadeloupe, un autre Hollandais, également expulsé du Brésil, du nom de Piter ou Pitre, s’installe sur un bout de terre sur une pointe de la Grande-Terre. Démarrant par la vente de poissons, il aurait selon certaines interprétations développé un commerce. L'endroit serait vite devenu incontournable pour tous les navires qui y trouvaient de quoi acheter ou échanger des biens, vivres ou munitions, les marins allaient chez "Pitre" à la Pointe.
Le nom de cette implantation deviendra, plus d’un siècle plus tard, la ville de Pointe-à-Pitre en 1772…
1657 : A Mariegalande, ils seront 16 restants en 1666 sur les arrivants de cette année, dont Anthoine Luce, "maistre
de caze" et futur habitant sucrier, qui deviendra le 1er notaire de l’île, ainsi que 3 employés des futurs magasins de la Compagnie.
Seulement 2 prendront femme sur place, avec une " Indienne de la GranTerre " et une créole de la Guadeloupe.
1658 : Pour Mariegalande, 21 arrivants seront encore dans l’île en 1666 :
Noel Grenier, 72 ans, vient de Suisse, Paul de la Gueste arrive de Blois.
Jean Duval dit La Fortune arrive du Pays de Caux avec sa femme et son fils.
Louis Mittaux, gendre de Henri Guesnon, arrive de Saintonge avec sa femme.
1659 : Mme Magdeleine Houël, veuve de Boisseret, signe un contrat le 12 avril avec son frère le Chevalier Robert Houël, en lui vendant le tiers de ses droits sur la Guadeloupe et dépendances pour 30.000 livres et en le chargeant de l’organisation d’une expédition militaire sur la Guadeloupe contre Charles Houël, dont il partage la moitié des frais.
Le navire expéditionnaire est armé dans le petit port de St Valéry, pour éviter Dieppe et le Havre et garder le secret sur l’expédition…
Le Chevalier Houël et ses neveux Boisseret de Téméricourt et D’Herblay s’embarquent début juin avec 100 soldats.
Fin juillet, le navire expéditionnaire débarque à Marie Galande : tous les habitants, qui ne supportent plus la tyrannie et les taxes d’Houël, se rangent sous leurs couleurs. Le Chevalier fait prêter serment au commandant de la garnison. Il choisit les 20 habitants les plus aguerris et il reprend la mer le lendemain matin pour la Basse-Terre.
Le navire débarque à la Grande Anse de Trois Rivières, où le Chevalier possède une habitation.
Téméricourt part par la terre avec une partie des soldats vers Capesterre pour attaquer le fort Sainte Marie.
Le Chevalier embarque des partisans et reprend la mer pour aller mouiller dans la rade de Basse-Terre.
Il débarque, tambour battant, enseignes déployées, et vient prendre position près de la rivière des Galions, dominant la maison fortifiée du gouverneur.
Charles Houël pense pouvoir résister, convoque le Conseil Souverain qui lui est soumis et prend un arrêté le 29 juillet qui demande au peuple d’attaquer son frère le Chevalier Houël et ses neveux, pour crime de lèse-majesté…
Mais la population soutient les De Boisseret ...
Il est obligé d’accepter un arbitrage, il prend pour arbitre 3 Jésuites et 1 Carme, le Chevalier et ses neveux 3 Jacobins dont Du Tertre et 1 Jésuite ; les arbitres choisissent un tiers, le Chevalier de Sales, neveu de St François de Sales.
Après 7 semaines de délibérations, on arrive à 2 lots :
A Mariegalande, toujours selon le recensement à venir, 13 nouveaux venus " Blancs modestes " seront encore présents 12 ans plus tard.
Ils ont pour consigne de se mettre à l’abri du nouveau fort "quartier du Fort" ou à l’Est en direction des Basses "quartier des Basses".
On leur attribue une concession de quelques arpents de terre, disposés en bandes à partir de la mer, pour faciliter le transport. Ces arrivants venaient surtout de Normandie ou de Bretagne.
Certains avaient vécu avant en Guadeloupe ou à St Christophe, première implantation française.
Toussaint Delaporte est arrivé du Bourbonnais avec sa femme et son fils, 4 autres vont prendre femme sur place avec des créoles blanches, mais il y aussi une femme du Brésil de 18 ans.
Ces unions nous donneront 6 enfants vivants en 1666…
Ils habitent des cases très simples, inspirées de celles des Caraïbes "bâtis de fourches d’acomas et couverts de feuilles de palmistes" selon Dutertre.
1656 : En Guadeloupe, un autre Hollandais, également expulsé du Brésil, du nom de Piter ou Pitre, s’installe sur un bout de terre sur une pointe de la Grande-Terre. Démarrant par la vente de poissons, il aurait selon certaines interprétations développé un commerce. L'endroit serait vite devenu incontournable pour tous les navires qui y trouvaient de quoi acheter ou échanger des biens, vivres ou munitions, les marins allaient chez "Pitre" à la Pointe.
Le nom de cette implantation deviendra, plus d’un siècle plus tard, la ville de Pointe-à-Pitre en 1772…
1657 : A Mariegalande, ils seront 16 restants en 1666 sur les arrivants de cette année, dont Anthoine Luce, "maistre
de caze" et futur habitant sucrier, qui deviendra le 1er notaire de l’île, ainsi que 3 employés des futurs magasins de la Compagnie.
Seulement 2 prendront femme sur place, avec une " Indienne de la GranTerre " et une créole de la Guadeloupe.
1658 : Pour Mariegalande, 21 arrivants seront encore dans l’île en 1666 :
Noel Grenier, 72 ans, vient de Suisse, Paul de la Gueste arrive de Blois.
Jean Duval dit La Fortune arrive du Pays de Caux avec sa femme et son fils.
Louis Mittaux, gendre de Henri Guesnon, arrive de Saintonge avec sa femme.
1659 : Mme Magdeleine Houël, veuve de Boisseret, signe un contrat le 12 avril avec son frère le Chevalier Robert Houël, en lui vendant le tiers de ses droits sur la Guadeloupe et dépendances pour 30.000 livres et en le chargeant de l’organisation d’une expédition militaire sur la Guadeloupe contre Charles Houël, dont il partage la moitié des frais.
Le navire expéditionnaire est armé dans le petit port de St Valéry, pour éviter Dieppe et le Havre et garder le secret sur l’expédition…
Le Chevalier Houël et ses neveux Boisseret de Téméricourt et D’Herblay s’embarquent début juin avec 100 soldats.
Fin juillet, le navire expéditionnaire débarque à Marie Galande : tous les habitants, qui ne supportent plus la tyrannie et les taxes d’Houël, se rangent sous leurs couleurs. Le Chevalier fait prêter serment au commandant de la garnison. Il choisit les 20 habitants les plus aguerris et il reprend la mer le lendemain matin pour la Basse-Terre.
Le navire débarque à la Grande Anse de Trois Rivières, où le Chevalier possède une habitation.
Téméricourt part par la terre avec une partie des soldats vers Capesterre pour attaquer le fort Sainte Marie.
Le Chevalier embarque des partisans et reprend la mer pour aller mouiller dans la rade de Basse-Terre.
Il débarque, tambour battant, enseignes déployées, et vient prendre position près de la rivière des Galions, dominant la maison fortifiée du gouverneur.
Charles Houël pense pouvoir résister, convoque le Conseil Souverain qui lui est soumis et prend un arrêté le 29 juillet qui demande au peuple d’attaquer son frère le Chevalier Houël et ses neveux, pour crime de lèse-majesté…
Mais la population soutient les De Boisseret ...
Il est obligé d’accepter un arbitrage, il prend pour arbitre 3 Jésuites et 1 Carme, le Chevalier et ses neveux 3 Jacobins dont Du Tertre et 1 Jésuite ; les arbitres choisissent un tiers, le Chevalier de Sales, neveu de St François de Sales.
Après 7 semaines de délibérations, on arrive à 2 lots :
- Le 1er lot comprend Marie Galande, la Désirade, la Petite Terre et la partie de la Guadeloupe entre la rivière Baillif et la Grande Rivière à Goyave.
- Le 2ème comprend l’autre moitié de la Guadeloupe, la Grande Terre, et les Saintes.
Mariegalande appartient désormais à la famille De Boisseret : Magdelaine Houël, veuve De Boisseret la donne à ses 2 fils Charles de Boisseret, marquis d’Herblay et Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt.
En dehors des conflits, 16 nouveaux arrivants dans l’île seront encore dans l'île lors du recensement à venir :
Jean Daussin est arrivé avec sa femme " négresse d’Angole " et son fils " mulastre "
Baptiste Lemisle est arrivé avec sa femme, 1 fils né à St Christophe et le 2ème en Guadeloupe
Robert Jeulin et Daniel Lusse sont arrivés de Guadeloupe avec 2 enfants nés sur place.
4 autres prendront femme sur place, ce qui nous donnera 7 ans plus tard 6 enfants nés à Mariegalante encore vivants…
1660 : Le 9 juin, Louis XIV et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse, tous deux 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz : leur union consacre le rapprochement entre les deux principales puissances européennes de l'époque, la France et l'Espagne.
Elle fait suite au Traité des Pyrénées négocié par Mazarin et signé le 7 novembre de l'année précédente, qui a mis fin à 25 ans de guerre contre l'Espagne...
Charles de Boisseret fait établir les religieux Carmes à Marie Galande au nom de sa mère, en leur donnant une habitation de 600 pas de large sur 1000 de haut et en leur accordant un prêt de 20.000 livres de pétun (tabac) sur 3 ans pour construire leur couvent. (voir les détails à "Carmes")
Chaque religieux percevra 6.000 Livres de pétun ou de sucre ou 10 esclaves par an, "selon le choix du seigneur".
Ils obtiennent les droits de moulin à sucre, d’indigoterie et des facilités pour l’acquisition des esclaves.
En échange, ils ont l’obligation de fournir le nombre de religieux nécessaires " selon la volonté du Seigneur ", d’administrer les offices, les sacrements et les enterrements, de catéchiser les habitants.
26 nouveaux arrivants seront encore présents au recensement de 1666.
Laurent Lerouirs arrive de Guadeloupe avec sa femme et 2 enfants, ils en auront 3 autres avant le recensement.
Julien Dastin arrive avec sa femme, ils auront 1 fils et il se retrouvera veuf au recensement.
3 autres arrivent aussi avec leur femme, 2 prendront femme sur place, ce qui veut dire que 19 d’entre eux resteront célibataires…
Jean Mollier arrive de St Flour, il va épouser une créole de St Christophe, Renée Brument et lancer sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Henry Guesnon, dit La Cavée, arrive du Havre de Grâce et acquiert sa première concession à défricher. Il sera l’ancêtre de tous les Lacavé et Faussecave de Marie-Galante et de Guadeloupe.
Le 31 mars, un " Traitte d’union offensive et deffensive entre les François et les Anglois pour le maintien de la paix avec les Caraybes" est signé par les gouverneurs français et anglais au Fort de la Basse-Terre : les Caraïbes se retirent majoritairement à la Dominique et à St Vincent, où les Français et Anglais s’engagent à ne pas s’établir...
1661 : Michel Poisson, engagé pour 400 livres de pétun, part de Dieppe pour la Martinique : il sera à l’origine de la lignée martiniquaise et marie-galantaise…
Le 29 mars, les De Boisseret obtiennent les "Lettres patentes portant érection en fief du Marquisat de Sainte Marie" à Capesterre de la Guadeloupe, incluant le fief de St Louis de Marie-Galande.
A Mariegalande, Henry Le Prevost, natif d’Orléans, arrive pour lancer son habitation sucrerie.
1662 : Arrivée de seulement 3 nouveaux colons :
Jacques Lebris et sa femme, vont héberger dans leur case de Nouel, serrurier arrivé depuis 4 ans.
Pierre Harsiau arrive comme commandeur pour la future sucrerie de Le Prevost.
Les Carmes se structurent pour lancer leur sucrerie : le R.P. Carme Ferdinand de Saint Claude fait l’acquisition d’un terrain à Grande Anse de cent pas de large sur 1.000 pas de haut, par échange de parcelle avec Paul de la Gueste devant le notaire Luce le 14 avril.
Le 9 octobre, il fait l’acquisition d’un magasin à la Basse-Terre (futur Grand Bourg) auprès de Silvestre Roussel pour 3.600 livres de sucre.
Anthoine Luce, arrivé en 1657 avec un projet sucrier, a donc démarré son activité de notaire.
Henri IV avait remplacé les tabellions et garde-notes par les notaires royaux en 1597.
Pour devenir notaire royal, il fallait avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire (ce qui restait réservé à une élite...), les connaissances de droit ne semblait pas indispensables.
Il fallait surtout fournir une information de vie et mœurs et témoigner de son appartenance à la religion catholique, apostolique et romaine...
En France, initialement, le Roy nommait les notaires avec une lettre de provisions. Pour les colonies, ce pouvoir est rapidement délégué soit aux Compagnies, soit au Conseils Souverains.
Dunkerque, libérée des Espagnols en 1658, vient d'être rachetée aux Anglais : la 1ère "affinerie" de sucre y est installlée.
1663 : En France, le sieur Nacquart fournit au Roy un mémoire de 10 pages proposant " d'acccoder par octroy a une Compagnie françoise le commerce des Isles de l’Amérique qui sont Martinique, Gardeloupe, Marie galande, Grenade, St Vincent et la Dominique " en lui attribuant l’exclusivité du commerce pour 12 ans et des allègements de droits.
Il détaille et chiffre tout ce devra comporter la cargaison de chaque bateau partant pour les isles, dont " 800 habits de thoille pour habiller les nègres et le menu peuple quy travaille aux cannes et engins a sucre ", le menu peuple étant les engagés…
En dehors des conflits, 16 nouveaux arrivants dans l’île seront encore dans l'île lors du recensement à venir :
Jean Daussin est arrivé avec sa femme " négresse d’Angole " et son fils " mulastre "
Baptiste Lemisle est arrivé avec sa femme, 1 fils né à St Christophe et le 2ème en Guadeloupe
Robert Jeulin et Daniel Lusse sont arrivés de Guadeloupe avec 2 enfants nés sur place.
4 autres prendront femme sur place, ce qui nous donnera 7 ans plus tard 6 enfants nés à Mariegalante encore vivants…
1660 : Le 9 juin, Louis XIV et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse, tous deux 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz : leur union consacre le rapprochement entre les deux principales puissances européennes de l'époque, la France et l'Espagne.
Elle fait suite au Traité des Pyrénées négocié par Mazarin et signé le 7 novembre de l'année précédente, qui a mis fin à 25 ans de guerre contre l'Espagne...
Charles de Boisseret fait établir les religieux Carmes à Marie Galande au nom de sa mère, en leur donnant une habitation de 600 pas de large sur 1000 de haut et en leur accordant un prêt de 20.000 livres de pétun (tabac) sur 3 ans pour construire leur couvent. (voir les détails à "Carmes")
Chaque religieux percevra 6.000 Livres de pétun ou de sucre ou 10 esclaves par an, "selon le choix du seigneur".
Ils obtiennent les droits de moulin à sucre, d’indigoterie et des facilités pour l’acquisition des esclaves.
En échange, ils ont l’obligation de fournir le nombre de religieux nécessaires " selon la volonté du Seigneur ", d’administrer les offices, les sacrements et les enterrements, de catéchiser les habitants.
26 nouveaux arrivants seront encore présents au recensement de 1666.
Laurent Lerouirs arrive de Guadeloupe avec sa femme et 2 enfants, ils en auront 3 autres avant le recensement.
Julien Dastin arrive avec sa femme, ils auront 1 fils et il se retrouvera veuf au recensement.
3 autres arrivent aussi avec leur femme, 2 prendront femme sur place, ce qui veut dire que 19 d’entre eux resteront célibataires…
Jean Mollier arrive de St Flour, il va épouser une créole de St Christophe, Renée Brument et lancer sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Henry Guesnon, dit La Cavée, arrive du Havre de Grâce et acquiert sa première concession à défricher. Il sera l’ancêtre de tous les Lacavé et Faussecave de Marie-Galante et de Guadeloupe.
Le 31 mars, un " Traitte d’union offensive et deffensive entre les François et les Anglois pour le maintien de la paix avec les Caraybes" est signé par les gouverneurs français et anglais au Fort de la Basse-Terre : les Caraïbes se retirent majoritairement à la Dominique et à St Vincent, où les Français et Anglais s’engagent à ne pas s’établir...
1661 : Michel Poisson, engagé pour 400 livres de pétun, part de Dieppe pour la Martinique : il sera à l’origine de la lignée martiniquaise et marie-galantaise…
Le 29 mars, les De Boisseret obtiennent les "Lettres patentes portant érection en fief du Marquisat de Sainte Marie" à Capesterre de la Guadeloupe, incluant le fief de St Louis de Marie-Galande.
A Mariegalande, Henry Le Prevost, natif d’Orléans, arrive pour lancer son habitation sucrerie.
1662 : Arrivée de seulement 3 nouveaux colons :
Jacques Lebris et sa femme, vont héberger dans leur case de Nouel, serrurier arrivé depuis 4 ans.
Pierre Harsiau arrive comme commandeur pour la future sucrerie de Le Prevost.
Les Carmes se structurent pour lancer leur sucrerie : le R.P. Carme Ferdinand de Saint Claude fait l’acquisition d’un terrain à Grande Anse de cent pas de large sur 1.000 pas de haut, par échange de parcelle avec Paul de la Gueste devant le notaire Luce le 14 avril.
Le 9 octobre, il fait l’acquisition d’un magasin à la Basse-Terre (futur Grand Bourg) auprès de Silvestre Roussel pour 3.600 livres de sucre.
Anthoine Luce, arrivé en 1657 avec un projet sucrier, a donc démarré son activité de notaire.
Henri IV avait remplacé les tabellions et garde-notes par les notaires royaux en 1597.
Pour devenir notaire royal, il fallait avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire (ce qui restait réservé à une élite...), les connaissances de droit ne semblait pas indispensables.
Il fallait surtout fournir une information de vie et mœurs et témoigner de son appartenance à la religion catholique, apostolique et romaine...
En France, initialement, le Roy nommait les notaires avec une lettre de provisions. Pour les colonies, ce pouvoir est rapidement délégué soit aux Compagnies, soit au Conseils Souverains.
Dunkerque, libérée des Espagnols en 1658, vient d'être rachetée aux Anglais : la 1ère "affinerie" de sucre y est installlée.
1663 : En France, le sieur Nacquart fournit au Roy un mémoire de 10 pages proposant " d'acccoder par octroy a une Compagnie françoise le commerce des Isles de l’Amérique qui sont Martinique, Gardeloupe, Marie galande, Grenade, St Vincent et la Dominique " en lui attribuant l’exclusivité du commerce pour 12 ans et des allègements de droits.
Il détaille et chiffre tout ce devra comporter la cargaison de chaque bateau partant pour les isles, dont " 800 habits de thoille pour habiller les nègres et le menu peuple quy travaille aux cannes et engins a sucre ", le menu peuple étant les engagés…
Le 19 novembre, Alexandre de Prouville, chevalier et seigneur de Tracy, est nommé par le Roy " Lieutenant Général dans toute l’étendue des Terres de notre Obéissance situées en l’Amérique Méridionale et Septentrionale, de Terre ferme, et des Isles ".
Il sait que le Roy projette de racheter les îles et de les confier à une nouvelle Compagnie, mais il doit garder le secret, les colons ayant gardé un mauvais souvenir de l’ancienne Compagnie…
A Marigalande, 10 nouveaux arrivants mais un seul avec sa femme : François Milingue avec Françoise Vasque, native du Brésil : ils auront 1 fils l’année suivante.
Pierre Thibaut est arrivé comme sucrier chez Anthoine Luce, dont la sucrerie du quartier du Fort a pu démarrer, sa sucrerie dite de "Luce le jeune ", car son frère ainé arrivera plus tard, il sera la 6ème de l’île par sa production en 1669.
Gilles Vautrin est arrivé comme commandeur chez François Pichery, la plantation de la canne est lancée pour sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Les Carmes augmentent leur domaine : ils font l'acquisition d’une "place du nommé Paul La Gaitte, située à la Grande Ance, puis d’une "place située à la Grande Ance du nommé Nicolas Alexandre", suivant contrat chez Mr Luce, notaire.
Il sait que le Roy projette de racheter les îles et de les confier à une nouvelle Compagnie, mais il doit garder le secret, les colons ayant gardé un mauvais souvenir de l’ancienne Compagnie…
A Marigalande, 10 nouveaux arrivants mais un seul avec sa femme : François Milingue avec Françoise Vasque, native du Brésil : ils auront 1 fils l’année suivante.
Pierre Thibaut est arrivé comme sucrier chez Anthoine Luce, dont la sucrerie du quartier du Fort a pu démarrer, sa sucrerie dite de "Luce le jeune ", car son frère ainé arrivera plus tard, il sera la 6ème de l’île par sa production en 1669.
Gilles Vautrin est arrivé comme commandeur chez François Pichery, la plantation de la canne est lancée pour sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Les Carmes augmentent leur domaine : ils font l'acquisition d’une "place du nommé Paul La Gaitte, située à la Grande Ance, puis d’une "place située à la Grande Ance du nommé Nicolas Alexandre", suivant contrat chez Mr Luce, notaire.
1664 : Par Edit royal du 28 mai, suivi d'une Déclaration du Roy de 27 août, Colbert a obtenu la création de 2 Compagnies : la Compagnie des Indes Orientales et la Compagnie des Indes Occidentales. Cette dernière, qui nous concerne, a son siège au Havre. Elle reçoit, pour 40 ans, le monopole du commerce " dans les Isles et Terres fermes de l'Amérique"
La Charte de la Compagnie comporte 43 articles, 2 articles résument la prise de possession :
Art. 20. Appartiendront à ladite Compagnie en toute seigneurie, propriété et justice, toutes les terres quelle pourra conquérir et habiter pendant lesdites 40 années, et l'étendue des territoires ci-devant exprimés et concédés, comme les isles de l'Amérique appelées Antilles, habitées par des Français, qui ont été vendues à plusieurs particuliers par la Compagnie desdites isles formée en 1642, en remboursant les seigneurs propriétaires d'icelles des sommes qu'ils out payées pour l'achat, conformément à leur contrat d'acquisition, et des améliorations et augmentations qu'ils y ont faites, suivant la liquidation qu'en feront les commissaires par nous députés, en les laissant jouir des habitations qu'ils y ont établies depuis l'acquisition desdites isles.
Art. 21. Tous lesquels pays, isles et terres, places et forts qui peuvent avoir été construits et établis par nos sujets, nous avons donné, octroyé et concédé, donnons, octroyons et concédons à ladite Compagnie pour en jouir à perpétuité, en toute propriété, seigneurie et justice, ne nous réservant autre droit ni devoir que la seule foi et hommage-lige que ladite Compagnie sera tenue de nous rendre et à nos successeurs rois, à chaque mutation de roi, avec une couronne d'or du poids de trente marcs.
Par souci d'uniformisation du droit civil, Colbert impose aux Isles la coutume de Paris dans l'article 34 : " Seront les juges établis en tous les dits lieux, tenus de juger suivant les loix et ordonnances du royaume, et les officiers de suivre et se conformer à la Coutume de la prévôté et vicomté de Paris, suivant laquelle les habitans pourront contracter sans que l’on puisse y introduire aucune coutume pour éviter la diversité "
Alexandre de Prouville, chevalier et seigneur de Tracy, a repris Cayenne aux Hollandais et installé Lefebvre de la Barre comme gouverneur, après un " Traitté fait entre les nations hollandoise, indiens et Juifs habitants en Cayenne" signé le 18 mai.
Tracy, arrive le 1er juin à la Martinique, il arrive ensuite en Guadeloupe le 23 juin.
Gabriel Folio des Roses, lieutenant de Roi dans la compagnie du fils ainé De Boisseret d’Herblay est envoyé en délégation auprès de Tracy pour essayer de résoudre les conflits avec Houël.
De Tracy leur recommande "d’aller trouver le Roy ": Houël est expédié en France le 5 juillet, les fils De Boisseret le 12, le Roi veut en finir avec les conflits dans cette famille…
De Tracy nomme le 5 juillet Claude François du Lion, sieur de Poinçon, comme Gouverneur de la Guadeloupe, il sera en place le 4 novembre.
Les Anglais de Warner, qui viennent d’attaquer Ste Lucie, menacent Marie Galande.
De Tracy y envoie " du canon, des munitions et des soldats" et le 5 juillet le lieutenant de Roy Gabriel Foliot des Roses pour assurer la défense du fort et du petit bourg attenant de Marigot (futur Grand-Bourg). Il remplace le commandant De Bourgneuf et fait fonction de gouverneur intérimaire en attendant l’arrivée de Mr de Téméricourt.
Il arrive avec 4 serviteurs.
La nouvelle Compagnie des Indes Occidentales va racheter les Iles à leurs Seigneurs : la moitié de la Guadeloupe " la seigneury de l’isle de la Gardaloupe et la totalité de celles de Marigalande et la Désirade " sont rachetées le 10 juillet à Jean Bochart, chevalier et seigneur de Champigny, Noroy et son épouse Dame Magdelaine Houël, veuve De Boisseret, par Louis Béchameil, conseiller d’Etat et directeur de la Compagnie des Indes Occidentales devant Nicolas de La Mothe et Jacques Le Beuf, notaires gardenotes du Roi. La transaction se fait pour 120.000 livres tournois, dont 20.000 au comptant, le reste par traites.
Le 22 octobre, ouragan qui arrache les cannes et aggrave la disette due au manque d’approvisionnement.
Le 15 novembre, De Tracy écrit à Colbert pour réclamer du secours et de l’approvisionnement.
Le 11 décembre, par Lettres Patentes, le Roy établit un Conseil Souverain en Guadeloupe et en Martinique.
Le 14 décembre, la Compagnie envoie - enfin - ses 4 premiers navires…
La veuve De Boisseret, se réserve la possession de son Marquisat pour elle et ses fils, Boisseret d’Herbelay et de Téméricourt, en particulier " les habitations et le moulin à sucre en fief avec La Savane de Marie Galande ... avec leurs domestiques et nègres ".
Le 15 novembre, De Tracy écrit à Colbert pour réclamer du secours et de l’approvisionnement.
Le 11 décembre, par Lettres Patentes, le Roy établit un Conseil Souverain en Guadeloupe et en Martinique.
Le 14 décembre, la Compagnie envoie - enfin - ses 4 premiers navires…
La veuve De Boisseret, se réserve la possession de son Marquisat pour elle et ses fils, Boisseret d’Herbelay et de Téméricourt, en particulier " les habitations et le moulin à sucre en fief avec La Savane de Marie Galande ... avec leurs domestiques et nègres ".
Cette sucrerie du Marquisat de St Louis, propriété du nouveau gouverneur de Téméricourt dont on attend l’arrivée, se développe avec l’arrivée d’un commandeur, d’un chirurgien, d’un tailleur de pierre et d’un serviteur.
Cette arrivée attendue du gouverneur et de la Compagnie provoque la venue de nouveaux colons : ils seront 34 cette année, dont 2 avec leur femme.
Les Carmes augmentent leurs terres, avec un nouveau terrain déjà défriché, acheté à Henri Guesnon 6.000 livres de sucre.
Le frère ainé du notaire, Nicolas Luce arrive avec sa femme et 2 enfants nés en Guadeloupe, pour lancer sa sucrerie.
Henry Le Prevost embauche 4 nouveaux arrivants dont 1 sucrier : sa sucrerie du quartier de la Savane doit être opérationnelle.
Jean Guarisson arrive de La Rochelle pour démarrer une sucrerie également au quartier de la Savane.
Les 4 habitations-sucreries en activité fonctionnent avec des moulins à bêtes.
Cette arrivée attendue du gouverneur et de la Compagnie provoque la venue de nouveaux colons : ils seront 34 cette année, dont 2 avec leur femme.
Les Carmes augmentent leurs terres, avec un nouveau terrain déjà défriché, acheté à Henri Guesnon 6.000 livres de sucre.
Le frère ainé du notaire, Nicolas Luce arrive avec sa femme et 2 enfants nés en Guadeloupe, pour lancer sa sucrerie.
Henry Le Prevost embauche 4 nouveaux arrivants dont 1 sucrier : sa sucrerie du quartier de la Savane doit être opérationnelle.
Jean Guarisson arrive de La Rochelle pour démarrer une sucrerie également au quartier de la Savane.
Les 4 habitations-sucreries en activité fonctionnent avec des moulins à bêtes.
Aux Saintes, l’implantation reste très faible : 13 habitants, dont 2 couples et 1 veuf avec 3 enfants, 5 célibataires.
En Martinique, Benjamin da Costa d'Andrade, juif émigré du Portugal du fait de l'Inquisition, plante le premier plant de cacaoyer de l'île (selon le Père Labat). Il avait ramené des plants du Venezuela, ainsi que la technique de préparation du breuvage, apprise des Indiens. Il appelle "chocolat" des dérivés qu'il commercialise sous forme de pilules médicinales.
Il sera expulsé par l'Edit de 1685, dit Code Noir, mais dont l'article 1er concernait les Juifs, ses cacaoyères devviendront la propriété d'un juge royal proche du gouverneur...
Les Anglais de la Barbade s’emparent fin juin de Ste Alousie (Ste Lucie) alors Française, en attaquant avec 5 navires, 1.500 hommes et l’aide des Caraïbes de Warner.
Ils s’emparent aussi de la Jamaïque, jusque-là simple repaire de pirates et de boucaniers.
En Amérique, Peter Stuyvesant vend aux Anglais le comptoir hollandais de la Nouvelle Amsterdam : les Anglais le rebaptiseront New York.
1665 : Le négrier hollandais Carolof a signé le 8 février à Amsterdam un contrat avec la nouvelle Compagnie des Indes Occidentales, dans lequel il s'engage à livrer des esclaves pendant 6 ans, payables en sucre.
Il s'installe en Guadeloupe, envoyé par Colbert comme conseil de la Compagnie pour organiser la traite qu'il pratique depuis 10 ans pour les Hollandais...
Le 3 mars, l'intendant général Mr de Chambré prend possession de la Guadeloupe au nom de la Compagnie.
Le 1er avril, Prouville de Tracy émet le "Reglement pour le gouvernement et police de la Guadeloupe", en 20 pages et 24 articles :
En Martinique, Benjamin da Costa d'Andrade, juif émigré du Portugal du fait de l'Inquisition, plante le premier plant de cacaoyer de l'île (selon le Père Labat). Il avait ramené des plants du Venezuela, ainsi que la technique de préparation du breuvage, apprise des Indiens. Il appelle "chocolat" des dérivés qu'il commercialise sous forme de pilules médicinales.
Il sera expulsé par l'Edit de 1685, dit Code Noir, mais dont l'article 1er concernait les Juifs, ses cacaoyères devviendront la propriété d'un juge royal proche du gouverneur...
Les Anglais de la Barbade s’emparent fin juin de Ste Alousie (Ste Lucie) alors Française, en attaquant avec 5 navires, 1.500 hommes et l’aide des Caraïbes de Warner.
Ils s’emparent aussi de la Jamaïque, jusque-là simple repaire de pirates et de boucaniers.
En Amérique, Peter Stuyvesant vend aux Anglais le comptoir hollandais de la Nouvelle Amsterdam : les Anglais le rebaptiseront New York.
1665 : Le négrier hollandais Carolof a signé le 8 février à Amsterdam un contrat avec la nouvelle Compagnie des Indes Occidentales, dans lequel il s'engage à livrer des esclaves pendant 6 ans, payables en sucre.
Il s'installe en Guadeloupe, envoyé par Colbert comme conseil de la Compagnie pour organiser la traite qu'il pratique depuis 10 ans pour les Hollandais...
Le 3 mars, l'intendant général Mr de Chambré prend possession de la Guadeloupe au nom de la Compagnie.
Le 1er avril, Prouville de Tracy émet le "Reglement pour le gouvernement et police de la Guadeloupe", en 20 pages et 24 articles :
Quelques extraits :
" On fera venir au plus tôt qu’il sera possible…des prêtres de bonne vie et mœurs et de capacité requise pour establir des cures…"
" Les habitants des Isles seront tenus tant pour eux que pour leurs engagez, nègres et négresses depuis l’âge de 15 ans jusqu’à 56 ans payer le droit de capitation des seigneurs et du gouverneur, scavoir les sucriers à raison de 125 livres par tête…ceux qui font du petun 110 livres par tête… les pauvres qui ne font ni sucre ni petun payeront 100 livres de petun ou cassave à leur chois…"
" Ceux qui feront de nouvelles sucreries sur de vieilles places déjà défrichées…jouiront de 2 années d’exemption de droits de capitation tant des anciens que des nouveaux nègres et engagez qu’ils pourront mettre sur les dites sucreries. Et pour ceux qui establiront de nouvelles sucreries sur des places nouvelles qui ne sont deffrichées, ils jouiront de la dite exemption pendant trois années ".
" Tout blasphème ou injure contre l’Eglise est puni d’une amende de 30 kg de tabac, 50 kg en cas de récidive puis la langue percée la 3ème fois "… " Les juifs n’ont plus le droit d’observer le sabbat "
" Tout commandeur blanc coupable de relation avec une négresse est condamné à 20 coups de fouet, 50 en cas de récidive, puis la joue marquée au fer rouge d’une fleur de lys "…
La Compagnie poursuit son rachat des îles :
Le 10 août, St Christophe, St Martin, St Barthelemy et Ste Croix en 1665 sont rachetés pour 500.000 livres à l’Ordre de Malte.
Le 14 août, la Martinique est rachetée 120.000 livres tournois aux héritiers de Du Parquet
Le 27 août, la Grenade est rachetée 100.000 livres au Comte de Cerillac.
L’ancien gouverneur de la Tortue, Deschamps du Rausset est emprisonné à la Bastille, car il refuse de vendre la Tortue à la Compagnie…Il n’en sortira que le 15 novembre pour signer l’acte de vente contre 15.000 livres tournois.
La Compagnie aura donc déboursé plus de 900.000 livres pour ses acquisitions, il lui reste moins de 500.000 livres de capital.
Le commerce avec les Hollandais a été brutalement suspendu, mais la Compagnie est encore dans l’incapacité d’envoyer des marchandises aux îles, la disette va s’installer…
Charles de Rochefort, pasteur français installé en Hollande, de retour de voyage, publie à Rotterdam son ouvrage : " Histoire naturelle et morale des Iles Antilles de l’Amérique ".
" On fera venir au plus tôt qu’il sera possible…des prêtres de bonne vie et mœurs et de capacité requise pour establir des cures…"
" Les habitants des Isles seront tenus tant pour eux que pour leurs engagez, nègres et négresses depuis l’âge de 15 ans jusqu’à 56 ans payer le droit de capitation des seigneurs et du gouverneur, scavoir les sucriers à raison de 125 livres par tête…ceux qui font du petun 110 livres par tête… les pauvres qui ne font ni sucre ni petun payeront 100 livres de petun ou cassave à leur chois…"
" Ceux qui feront de nouvelles sucreries sur de vieilles places déjà défrichées…jouiront de 2 années d’exemption de droits de capitation tant des anciens que des nouveaux nègres et engagez qu’ils pourront mettre sur les dites sucreries. Et pour ceux qui establiront de nouvelles sucreries sur des places nouvelles qui ne sont deffrichées, ils jouiront de la dite exemption pendant trois années ".
" Tout blasphème ou injure contre l’Eglise est puni d’une amende de 30 kg de tabac, 50 kg en cas de récidive puis la langue percée la 3ème fois "… " Les juifs n’ont plus le droit d’observer le sabbat "
" Tout commandeur blanc coupable de relation avec une négresse est condamné à 20 coups de fouet, 50 en cas de récidive, puis la joue marquée au fer rouge d’une fleur de lys "…
La Compagnie poursuit son rachat des îles :
Le 10 août, St Christophe, St Martin, St Barthelemy et Ste Croix en 1665 sont rachetés pour 500.000 livres à l’Ordre de Malte.
Le 14 août, la Martinique est rachetée 120.000 livres tournois aux héritiers de Du Parquet
Le 27 août, la Grenade est rachetée 100.000 livres au Comte de Cerillac.
L’ancien gouverneur de la Tortue, Deschamps du Rausset est emprisonné à la Bastille, car il refuse de vendre la Tortue à la Compagnie…Il n’en sortira que le 15 novembre pour signer l’acte de vente contre 15.000 livres tournois.
La Compagnie aura donc déboursé plus de 900.000 livres pour ses acquisitions, il lui reste moins de 500.000 livres de capital.
Le commerce avec les Hollandais a été brutalement suspendu, mais la Compagnie est encore dans l’incapacité d’envoyer des marchandises aux îles, la disette va s’installer…
Charles de Rochefort, pasteur français installé en Hollande, de retour de voyage, publie à Rotterdam son ouvrage : " Histoire naturelle et morale des Iles Antilles de l’Amérique ".
Sur "Marigalande", il écrit :
" C'est une terre assez platte & remplie de bois, qui témoignent qu'elle ne seroit pas inféconde, si elle étoit cultivée. Elle a toujours été fréquentée des Indiens, tant pour la pesche, que pour l'entretien de quelques petis jardinages qu'ils y ont.
Les derniers avis, qui nous font venus des Antilles, portent, que Monsieur D'Hoüel, Gouverneur de la Gardeloupe, a nouvellement fait peupler cette Isle & qu'il y a fait bâtir un Fort, pour reprimer quelques Indiens, qui vouloient s'opposer à ce dessein,& qui y avoient tué vint hommes, qu'il y avoit envoyez par avance, pour découvrir peu à peu la terre & qu'à cause de cet accident, il y en a fait passer environs trois cens, qui se retiroient la nuit en un grand vaisseau qu'ils avoient à la rade, jusques à ce que la fortification fut en defense. Les Caraïbes de la Dominique, pour entretenir l'amitie qu'ils ont avec les Habitans de la Gardeloupe, qui sont leurs plus proches voisins, disent qu'ils sont innocens de ce massacre, & en ont fait excuse à Monsieur d'Hoüel, l'imputant à ceus de leur Nation, qui habitent aus autres Isles "
" La hauteur de cette Isle est sous le quinziesme degré quarante minutes au deça de la ligne: elle est à sept lieues de la Guadeloupe, & au vent de toutes les Isles habitées par les François, ce qui n'est pas un petit avantage. Elle peut avoir six ou sept lieues de long, sur trois ou quatre de large, & environ dix-sept ou dix-huit de circuit : elle paroist de loin toute plate, & comme si c'estoit une Isle flotante, les arbres semblent floter : mais quand l'on range la coste de prés, on découvre qu'elle est fort coupée de petites montagnes."
" Elle parut si agréable aux Espagnols, qu'ils la nommerent Marie Galande ; l'on a crû fort longtemps qu'il n'y avoit point de rivieres : mais depuis qu'elle est habitée, il s'y en est trouvé une tres belle & tres-bonne, le long de laquelle l'on a fait plusieurs belles habitations ; & mesme l'on m'a asseuré qu'il y a deja plusieurs belles sucreries.
Toute l'Isle est habitable, parce que les montagnes ne sont pas trop hautes. Ses arbres, ses plantes, & ses animaux, sont semblables à ceux de toutes les autres Isles; l'on ne sçauroit donner une marque plus évidente de la bonté de cette terre, qu'en disant que les Sauvages l'ont tousiours fort estimée: & qu'encore qu'il n'y eussent point de residence actuelle, ils y ont pourtant tousiours entretenu de grands jardins pleins de vivres & de coton; ils l'ont aussi courageusement deffendue contre les Anglois, lors qu'ils s'en sont voulu emparer.
Toute la coste de la Basseterre est si saine, & a si bon fond, que les vaisseaux y peuvent moüiller l'ancre en toute seureté."
" C'est une terre assez platte & remplie de bois, qui témoignent qu'elle ne seroit pas inféconde, si elle étoit cultivée. Elle a toujours été fréquentée des Indiens, tant pour la pesche, que pour l'entretien de quelques petis jardinages qu'ils y ont.
Les derniers avis, qui nous font venus des Antilles, portent, que Monsieur D'Hoüel, Gouverneur de la Gardeloupe, a nouvellement fait peupler cette Isle & qu'il y a fait bâtir un Fort, pour reprimer quelques Indiens, qui vouloient s'opposer à ce dessein,& qui y avoient tué vint hommes, qu'il y avoit envoyez par avance, pour découvrir peu à peu la terre & qu'à cause de cet accident, il y en a fait passer environs trois cens, qui se retiroient la nuit en un grand vaisseau qu'ils avoient à la rade, jusques à ce que la fortification fut en defense. Les Caraïbes de la Dominique, pour entretenir l'amitie qu'ils ont avec les Habitans de la Gardeloupe, qui sont leurs plus proches voisins, disent qu'ils sont innocens de ce massacre, & en ont fait excuse à Monsieur d'Hoüel, l'imputant à ceus de leur Nation, qui habitent aus autres Isles "
" La hauteur de cette Isle est sous le quinziesme degré quarante minutes au deça de la ligne: elle est à sept lieues de la Guadeloupe, & au vent de toutes les Isles habitées par les François, ce qui n'est pas un petit avantage. Elle peut avoir six ou sept lieues de long, sur trois ou quatre de large, & environ dix-sept ou dix-huit de circuit : elle paroist de loin toute plate, & comme si c'estoit une Isle flotante, les arbres semblent floter : mais quand l'on range la coste de prés, on découvre qu'elle est fort coupée de petites montagnes."
" Elle parut si agréable aux Espagnols, qu'ils la nommerent Marie Galande ; l'on a crû fort longtemps qu'il n'y avoit point de rivieres : mais depuis qu'elle est habitée, il s'y en est trouvé une tres belle & tres-bonne, le long de laquelle l'on a fait plusieurs belles habitations ; & mesme l'on m'a asseuré qu'il y a deja plusieurs belles sucreries.
Toute l'Isle est habitable, parce que les montagnes ne sont pas trop hautes. Ses arbres, ses plantes, & ses animaux, sont semblables à ceux de toutes les autres Isles; l'on ne sçauroit donner une marque plus évidente de la bonté de cette terre, qu'en disant que les Sauvages l'ont tousiours fort estimée: & qu'encore qu'il n'y eussent point de residence actuelle, ils y ont pourtant tousiours entretenu de grands jardins pleins de vivres & de coton; ils l'ont aussi courageusement deffendue contre les Anglois, lors qu'ils s'en sont voulu emparer.
Toute la coste de la Basseterre est si saine, & a si bon fond, que les vaisseaux y peuvent moüiller l'ancre en toute seureté."
Le R.P. Raymond Breton publie à Auxerre : " Dictionaire Caraibe-François, meslé de quantité de remarques historiques pour l'eclaircissement de la Langue"
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion annonce le 6 avril l'arrivée du nouveau gouverneur à Mariegalande, en précisant : "cette petite isle augmente et fournira une fois une bonne quantité de sucre"...
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion annonce le 6 avril l'arrivée du nouveau gouverneur à Mariegalande, en précisant : "cette petite isle augmente et fournira une fois une bonne quantité de sucre"...
Le 8 avril, Du Lion écrit : " La Compagnie me donne le pouvoir de donner en son nom... les terres qui sont à défricher ; je ne presseray point à le faire, cognoissant que peu d'habitans ont la force de faire valoir celles qu'ils ont "..."La liaison des habitans avec les Hollandois leur est peut-estre encore à coeur "...
Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt, fils cadet de Madame de Champigny, veuve De Boisseret, a prêté serment le 20 février et revient le 8 juin à Marigalande comme Gouverneur au nom de la Compagnie à 23 ans :
il trouve la colonie réduite à 10 soldats et 300 habitants.
Il arrive avec sa "Maison" : 1 aumônier, 1 écuyer, 1 maître d’hôtel, 1 maître de chambre, 2 cuisiniers et 2 autres serviteurs.
Pour sa "garnizon", il arrive avec 12 soldats dont 1 sergent et un caporal, 1 tambour et un chirurgien.
Peu après, il fait le tour de l’île avec son frère ainé Charles, 29 ans, et une petite compagnie, accompagné par 2 guides caraïbes et de porteurs noirs. Il visite les Bas, alors inexplorés, et est invité dans un carbet qu’il surnommera "Bons Hôtes" sur sa future carte en 1671…
Le bourg prend forme avec la maison du Gouverneur, l’habitation des Carmes, le Fort et ses soldats.
Les artisans se regroupent près du port et des "magasins de la Compagnie" , où arrivent et partent les cargaisons…
L’arrivée du gouverneur stimule la colonisation : ils sont 35 à arriver cette année :
Daniel Thauvet arrive de la Rochelle avec 9 hommes, dont 3 engagés, pour lancer sa sucrerie dans le quartier de la "Grande Ance": l’année suivante, il aura 37 nègres dont Jean Langlois "nègre sucrier".
Bernardin Ricord, natif du Havre, arrive de Guadeloupe avec sa femme créole de St Christophe et leurs 5 enfants : il va lancer une sucrerie au quartier de la Pirogue.
Henri de Surmont arrive de Guadeloupe, où il s'est associé l'année précédente avec le Chevalier Robert Houël dans une sucrerie à Trois Rivières. Il va créer la sienne dans le quartier de La Pirogue, associé au même Chevalier.
5 nouveaux arrivants chez Jean Guérisson pour sa future sucrerie, dont 4 engagés.
Les Carmes sont toujours en expansion : le nouveau Révérend Carme Ignasse de l’Assomption s’engage à acheter à Pierre Rioud un terrain, leur sucrerie au quartier de la Savane a démarré, y seront recensés l’année suivante un commandeur, un chirurgien, 4 serviteurs blancs et 10 esclaves…
De Téméricourt se plaint à son frère que la Compagnie ne respecte pas ses engagements et qu'il attend toujours 2 bateaux, alors qu'il a 60.000 livres de sucre prêtes à être chargées et 100.000 qui attendent dans son habitation...
Malgré tout, il va faire prospérer l'isle : en 1 an, on atteindra presque les 500 âmes et les habitations sucreries vont passer de 4 à 10, toutes avec moulin à bêtes.
Les Hollandais arment leurs navires de commerce pour répondre aux corsaires Anglais, qui leur ont capturé plus de 200 navires en 5 ans.
Le Roi d’Angleterre Charles II leur déclare la guerre. C’est le début de la 2ème Guerre Anglo-néerlandaise, où les Français et les Danois vont se se ranger au côté des Hollandais.
En Angleterre, Grande Peste de Londres : 100.000 morts.
1666 : Le 26 janvier, déclaration de guerre par Louis XIV, déclaration de guerre par le roi d’Angleterre le 6 février, c’est le début de la guerre Franco-Anglaise.
Les Provinces Unies de Hollande sont nos alliées.
Aux Antilles, l'escadre française commandée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre prend possession de l’intégralité de St Christophe en avril. Dans les combats à la Pointe Sable, l’ancien gouverneur particulier Robert de Lonvilliers de Poincy meurt, le gouverneur Charles de Sales meurt peu après, il sera remplacé le 22 avril par un autre chevalier de Malte, Claude de Roux, seigneur de Saint Laurens.
La flotte Anglaise, commandée par l’Amiral Willougby se concentre devant la Guadeloupe du 2 au 4 août.
Le 4, les Anglais débarquent et attaquent les Saintes, défendues par le commandant Des Meuriers à la tête de la milice, qui doit se réfugier dans un fortin. On s’attend à une attaque de la Guadeloupe le lendemain.
Entre 18 heures et minuit, un ouragan providentiel détruit 16 de leurs 18 navires et en jette les débris sur les Saintes, 500 marins morts...
Selon la lettre du capitaine Bridall, survivant : "At night it blew an absolute hurricane ; all their masts and bowsprit were carried by the board, and in their hold was eight or nine feet of water. Next day they lost their rudder about three leagues from Guadaloupe, and then yielded ourselves lost "
Le gouverneur Du Lion se porte alors sur les Saintes, soutenu par le chef Baron et 200 Caraïbes.
Le 15 août, les Anglais survivants sont forcés à la reddition.
Les pertes dues à l’ouragan se montent à quinze cent mille livres de sucre, un mal pour un bien…
Le 15 septembre, 5 navires de la Marine royale avec 400 hommes arrivent à la Martinique, suivis le 1er octobre de 8 navires de la Compagnie, avec 400 hommes.
Ces forces, alliées aux colons de la Martinique et de la Guadeloupe, vont permettre de reprendre aux Anglais, qui ont perdu la majeure partie de leur flotte, Montserrat, Antigue, St Eustache et Tobago...
Premier recensement de "Mariegalande", manuscrit de 19 pages, l'un des rares nominatif et fondamental pour comprendre les débuts de la colonisation, 17 ans après l’arrivée des premiers français, avec leur date d'arrivée dans l'isle :
" Controlle des habitans de l'Isle de Mariegalande tant des hommes portant armes, femmes, enfants, engagez qu'esclaves et les armes à feu qui sont en icelle " :
Il décrit en premier le fort et son équipement : " 2 pièces de canon de fonte, 4 de fer, 35 mousquetons, 12 mousquets, 1 pétart, 40 picques, 24 grenades, 100 boulets de canon et 150 livres de poudre ".
Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt, fils cadet de Madame de Champigny, veuve De Boisseret, a prêté serment le 20 février et revient le 8 juin à Marigalande comme Gouverneur au nom de la Compagnie à 23 ans :
il trouve la colonie réduite à 10 soldats et 300 habitants.
Il arrive avec sa "Maison" : 1 aumônier, 1 écuyer, 1 maître d’hôtel, 1 maître de chambre, 2 cuisiniers et 2 autres serviteurs.
Pour sa "garnizon", il arrive avec 12 soldats dont 1 sergent et un caporal, 1 tambour et un chirurgien.
Peu après, il fait le tour de l’île avec son frère ainé Charles, 29 ans, et une petite compagnie, accompagné par 2 guides caraïbes et de porteurs noirs. Il visite les Bas, alors inexplorés, et est invité dans un carbet qu’il surnommera "Bons Hôtes" sur sa future carte en 1671…
Le bourg prend forme avec la maison du Gouverneur, l’habitation des Carmes, le Fort et ses soldats.
Les artisans se regroupent près du port et des "magasins de la Compagnie" , où arrivent et partent les cargaisons…
L’arrivée du gouverneur stimule la colonisation : ils sont 35 à arriver cette année :
Daniel Thauvet arrive de la Rochelle avec 9 hommes, dont 3 engagés, pour lancer sa sucrerie dans le quartier de la "Grande Ance": l’année suivante, il aura 37 nègres dont Jean Langlois "nègre sucrier".
Bernardin Ricord, natif du Havre, arrive de Guadeloupe avec sa femme créole de St Christophe et leurs 5 enfants : il va lancer une sucrerie au quartier de la Pirogue.
Henri de Surmont arrive de Guadeloupe, où il s'est associé l'année précédente avec le Chevalier Robert Houël dans une sucrerie à Trois Rivières. Il va créer la sienne dans le quartier de La Pirogue, associé au même Chevalier.
5 nouveaux arrivants chez Jean Guérisson pour sa future sucrerie, dont 4 engagés.
Les Carmes sont toujours en expansion : le nouveau Révérend Carme Ignasse de l’Assomption s’engage à acheter à Pierre Rioud un terrain, leur sucrerie au quartier de la Savane a démarré, y seront recensés l’année suivante un commandeur, un chirurgien, 4 serviteurs blancs et 10 esclaves…
De Téméricourt se plaint à son frère que la Compagnie ne respecte pas ses engagements et qu'il attend toujours 2 bateaux, alors qu'il a 60.000 livres de sucre prêtes à être chargées et 100.000 qui attendent dans son habitation...
Malgré tout, il va faire prospérer l'isle : en 1 an, on atteindra presque les 500 âmes et les habitations sucreries vont passer de 4 à 10, toutes avec moulin à bêtes.
Les Hollandais arment leurs navires de commerce pour répondre aux corsaires Anglais, qui leur ont capturé plus de 200 navires en 5 ans.
Le Roi d’Angleterre Charles II leur déclare la guerre. C’est le début de la 2ème Guerre Anglo-néerlandaise, où les Français et les Danois vont se se ranger au côté des Hollandais.
En Angleterre, Grande Peste de Londres : 100.000 morts.
1666 : Le 26 janvier, déclaration de guerre par Louis XIV, déclaration de guerre par le roi d’Angleterre le 6 février, c’est le début de la guerre Franco-Anglaise.
Les Provinces Unies de Hollande sont nos alliées.
Aux Antilles, l'escadre française commandée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre prend possession de l’intégralité de St Christophe en avril. Dans les combats à la Pointe Sable, l’ancien gouverneur particulier Robert de Lonvilliers de Poincy meurt, le gouverneur Charles de Sales meurt peu après, il sera remplacé le 22 avril par un autre chevalier de Malte, Claude de Roux, seigneur de Saint Laurens.
La flotte Anglaise, commandée par l’Amiral Willougby se concentre devant la Guadeloupe du 2 au 4 août.
Le 4, les Anglais débarquent et attaquent les Saintes, défendues par le commandant Des Meuriers à la tête de la milice, qui doit se réfugier dans un fortin. On s’attend à une attaque de la Guadeloupe le lendemain.
Entre 18 heures et minuit, un ouragan providentiel détruit 16 de leurs 18 navires et en jette les débris sur les Saintes, 500 marins morts...
Selon la lettre du capitaine Bridall, survivant : "At night it blew an absolute hurricane ; all their masts and bowsprit were carried by the board, and in their hold was eight or nine feet of water. Next day they lost their rudder about three leagues from Guadaloupe, and then yielded ourselves lost "
Le gouverneur Du Lion se porte alors sur les Saintes, soutenu par le chef Baron et 200 Caraïbes.
Le 15 août, les Anglais survivants sont forcés à la reddition.
Les pertes dues à l’ouragan se montent à quinze cent mille livres de sucre, un mal pour un bien…
Le 15 septembre, 5 navires de la Marine royale avec 400 hommes arrivent à la Martinique, suivis le 1er octobre de 8 navires de la Compagnie, avec 400 hommes.
Ces forces, alliées aux colons de la Martinique et de la Guadeloupe, vont permettre de reprendre aux Anglais, qui ont perdu la majeure partie de leur flotte, Montserrat, Antigue, St Eustache et Tobago...
Premier recensement de "Mariegalande", manuscrit de 19 pages, l'un des rares nominatif et fondamental pour comprendre les débuts de la colonisation, 17 ans après l’arrivée des premiers français, avec leur date d'arrivée dans l'isle :
" Controlle des habitans de l'Isle de Mariegalande tant des hommes portant armes, femmes, enfants, engagez qu'esclaves et les armes à feu qui sont en icelle " :
Il décrit en premier le fort et son équipement : " 2 pièces de canon de fonte, 4 de fer, 35 mousquetons, 12 mousquets, 1 pétart, 40 picques, 24 grenades, 100 boulets de canon et 150 livres de poudre ".
Il s'intéresse ensuite en priorité aux Seigneurs et à leur "Maison" :
- Le gouverneur Jacques de Boisseret, 23 ans, chevalier et marquis de Téméricourt, sa Maison avec 1 aumosnier, 1 escuyer, 1 maistre d'hostel, 1 homme de chambre, 2 cuiziniers, 1 chasseur et 2 autres serviteurs, sa garnison avec 1 sergent, 1 caporal, 10 soldats, 1 tambour et 1 chirurgien.
- Le lieutenant Gabriel Foliot, 30 ans, écuyer et seigneur des Rozes, sa Maison avec 4 serviteurs
A noter que les seigneurs n'ont pas d'esclaves, seulement des serviteurs blancs...
Le recensement se poursuit par quartier et par "caze" en comptabilisant hommes, femmes, enfants, engagés, nègres et armes à feu, avec en sus pour les blancs leur âge et paroisse ou évéché d'origine en France :
- Au quartier du Fort (futur Grand Bourg), 16 cazes dont 2 tailleurs, 1 arquebusier, 1 tailleur de pierre et l'habitation sucrerie d’Anthoine Luce notaire, avec 1 commandeur, 1 sucrier et 11 esclaves.
- Au quartier des Basses, 28 cazes de "petits Blancs" dont 1 sergent, 2 caporal, seulement 4 possèdent une négresse pour s’occuper des enfants et de la maison.
- Au quartier de la Pirogue, 7 cazes dont 4 habitations-sucrerie avec entre 5 et 32 esclaves : Ricord, Pichery, Mollier et De Surmont.
- Le gouverneur Jacques de Boisseret, 23 ans, chevalier et marquis de Téméricourt, sa Maison avec 1 aumosnier, 1 escuyer, 1 maistre d'hostel, 1 homme de chambre, 2 cuiziniers, 1 chasseur et 2 autres serviteurs, sa garnison avec 1 sergent, 1 caporal, 10 soldats, 1 tambour et 1 chirurgien.
- Le lieutenant Gabriel Foliot, 30 ans, écuyer et seigneur des Rozes, sa Maison avec 4 serviteurs
A noter que les seigneurs n'ont pas d'esclaves, seulement des serviteurs blancs...
Le recensement se poursuit par quartier et par "caze" en comptabilisant hommes, femmes, enfants, engagés, nègres et armes à feu, avec en sus pour les blancs leur âge et paroisse ou évéché d'origine en France :
- Au quartier du Fort (futur Grand Bourg), 16 cazes dont 2 tailleurs, 1 arquebusier, 1 tailleur de pierre et l'habitation sucrerie d’Anthoine Luce notaire, avec 1 commandeur, 1 sucrier et 11 esclaves.
- Au quartier des Basses, 28 cazes de "petits Blancs" dont 1 sergent, 2 caporal, seulement 4 possèdent une négresse pour s’occuper des enfants et de la maison.
- Au quartier de la Pirogue, 7 cazes dont 4 habitations-sucrerie avec entre 5 et 32 esclaves : Ricord, Pichery, Mollier et De Surmont.
- Au quartier de La Savane, 8 cazes dont 4 habitations-sucrerie avec entre 1 et 28 esclaves : Les Carmes, Le Prevost, Guarisson, et celle du gouverneur De Téméricourt.
- Au quartier de la Grande Ance, 11 cazes dont la sucrerie de Thauvet avec 37 esclaves.
- Au quartier du Vieux Fort, 3 cazes de "petits Blancs"
- Enfin les magasins de la Compagnie avec 18 employés : 1 commis, 1 "thonnelier", 1 "pezeur", 3 charpentiers, 1 scieur de long et 2 chirurgiens.
- Au quartier de la Grande Ance, 11 cazes dont la sucrerie de Thauvet avec 37 esclaves.
- Au quartier du Vieux Fort, 3 cazes de "petits Blancs"
- Enfin les magasins de la Compagnie avec 18 employés : 1 commis, 1 "thonnelier", 1 "pezeur", 3 charpentiers, 1 scieur de long et 2 chirurgiens.
Au total, 486 habitants dont 209 esclaves et 10 sucreries.
Sur ces 496 habitants, on trouve 11 " Indiens ou issus de François et d’indiennes " et sur les 36 épouses d’hommes libres, il y a 3 Indiennes du Brésil, une caraïbesse de Grande-Terre et une métisse caraïbe.
Ne semblent pas recensés, selon le RP Barbotin, les caraïbes libres qui vivaient au lieu-dit "Carbet" vers Trianon en bord de mer, en tout cas pas ceux qui vivaient isolés au-dessus de l’Anse du Coq.
Les "petits Blancs" n’ont pas d'esclave, à l’exception des familles nombreuses qui disposent parfois d’une ou deux négresses âgées…
Les plus riches, qui exploitent une sucrerie, en ont entre 10 et 37, mais au maximum 25 actifs ; la plupart du temps, les noirs sont cités par couple, avec leurs enfants éventuels, l’âge de l’ainé permet d’évaluer l’époque d’arrivée pour ceux venant d’Afrique. L’origine n’est pas précisée, sauf pour Christine : Cap-Vert.
Quelques-uns ont un patronyme en plus du prénom attribué, leur activité est précisée pour ces esclaves à "talent" : sucrier, serrurier, etc…
En moyenne, ces petites habitations-sucreries emploient 7 esclaves noirs actifs et 1 engagé blanc.
Dés sa 1ère année de plein exercice de l’Exclusif, la Compagnie des Indes Occidentales a déjà envoyé en mai 19 navires aux Isles :
3 sont partis de Hollande, 10 de La Rochelle, 4 du Havre et 1 de Marseille et 18 sont sur le retour.
Du fait de la nouvelle guerre, les Anglais vont leur capturer cette année 6 navires...
En fin d’année, le Mémoire des directeurs de la Compagnie est sévère : " Les Isles sont un gouffre qui consomme une furieuse quantité de marchandises, et l'usage ayant toujours esté de faire crédit aux habitans d'une année à l'autre, il est impossible d'en changer, de sorte que quand on escrit de presser ceux qui doibvent, on reçoit aussy tost des plaintes que l'on veut ruiner les habitans "...
1667 : Le 6 juillet, attaque anglaise de la Martinique : les Anglais coulent devant Fort St Pierre 23 navires appartenant pour la plupart à la Compagnie des Indes, coulant avec eux 1 million de livres de sucre...
Le 31 juillet, Traité de Breda et fin de la 2ème Guerre : la France rend Antigua et Montserrat que le gouverneur de Clodoré venait de prendre, ainsi que la partie Anglaise de St Christophe prise en 1666. Elle récupère Ste Lucie et l’Acadie au Canada.
Envoyé par Colbert, l'ingénieur du Roy François Blondel termine sa mission de 7 mois aux Isles Françoises des Antilles pour étudier leur fortification éventuelle.
On lui doit cette 1ère " Carte particuliere de l'Isle de Marigalante":
Envoyé par Colbert, l'ingénieur du Roy François Blondel termine sa mission de 7 mois aux Isles Françoises des Antilles pour étudier leur fortification éventuelle.
On lui doit cette 1ère " Carte particuliere de l'Isle de Marigalante":
(Attention, le Sud est à l'Est, le futur Grand Bourg s'appelle le Fort...)
67 habitations, dont les 10 habitations sucreries, sont portées sur la carte, elles occupent l’Ouest et du Sud, rien dans l’intérieur (les Hauts) ni au Nord. Selon le recensement de l’année précédente, nous devrions en retrouver 73 : 6 ne sont donc pas figurées...
Ainsi, l’ensemble de terres acquises depuis la "fondation" de 1660 occupe près de 180 hectares…
En parallèle, ils font une "augmentation de naigres" le 3 mai en achetant à "Mr Girardain 4 nègres, à scavoir Jean et sa femme, Mengel et Pettre, pour la quantité de 18.000 de sucre" devant Legris, notaire en Gardeloupe, puis bientôt acquisition de 3 négresses supplémentaires pour 6.000 livres de sucre et 2 nègres supplémentaires pour aussi 6.000, ce qui nous donne un montant de 3.000 par homme et 2.000 par femme…
A noter que désormais le sucre remplace le pétun (tabac) dans la majorité des transactions...
Publication de l " Histoire Générale des Ant-Isles habitées par les François " par le R.P. du Tertre en 2 puis 3 volumes successifs jusqu’en 1671. Selon lui, les maîtres habitent des maisons " en charpente et planches ", les habitants ordinaires " de logements aux salles basses séparés en dedans en deux ou trois départements, dont l’un sert de salle, l’autre de salle à manger, le troisième de garde-manger ".
67 habitations, dont les 10 habitations sucreries, sont portées sur la carte, elles occupent l’Ouest et du Sud, rien dans l’intérieur (les Hauts) ni au Nord. Selon le recensement de l’année précédente, nous devrions en retrouver 73 : 6 ne sont donc pas figurées...
- 10 petites habitations entre Vieux Fort et la rivière St Louis (Du Ber, La Valée, Bourguignon, Briare, Benard, Desné, Parmentier, Ridele, Desmaretz et Freulat)
- Juste au Sud de la rivière St Louis, l’habitation du gouverneur De Boisseret et celle du gouverneur de la Guadeloupe, Du Lion.
- Au Sud des terres de Boisseret jusqu’à la pointe du Fort, 42 habitations (Les Carmes, Des Bosquetz, Le Bris, Dastein, 2 Testu, Maillard, Paillard, La Cance, St Jean, 2 La Verdure, Le Tellier, 2 Houdan, Des Champs, Guarison, Cheutay, Jaunet, Poignon, Vincent, La Ramée, Surmont, Pichery, Duchemin, Bonjoret, Molier, La Forge, Le Breton, Maret, Oulet, Maupitois, Alexandre, La Porte, Fouchet, Jeulin, La Mure, Prevost, Crossart, Bourgaut, Hue et Leisse)
- Au bourg des Basses, futur Grand Bourg, à la pointe du Fort, le fort, la maison du gouverneur, l’église des Carmes et 5 maisons...
- Après les Basses, 7 habitations (Du Lion, De Boisseret, Luce, 2 Ricord, Manigot et Lambert)
Ainsi, l’ensemble de terres acquises depuis la "fondation" de 1660 occupe près de 180 hectares…
En parallèle, ils font une "augmentation de naigres" le 3 mai en achetant à "Mr Girardain 4 nègres, à scavoir Jean et sa femme, Mengel et Pettre, pour la quantité de 18.000 de sucre" devant Legris, notaire en Gardeloupe, puis bientôt acquisition de 3 négresses supplémentaires pour 6.000 livres de sucre et 2 nègres supplémentaires pour aussi 6.000, ce qui nous donne un montant de 3.000 par homme et 2.000 par femme…
A noter que désormais le sucre remplace le pétun (tabac) dans la majorité des transactions...
Publication de l " Histoire Générale des Ant-Isles habitées par les François " par le R.P. du Tertre en 2 puis 3 volumes successifs jusqu’en 1671. Selon lui, les maîtres habitent des maisons " en charpente et planches ", les habitants ordinaires " de logements aux salles basses séparés en dedans en deux ou trois départements, dont l’un sert de salle, l’autre de salle à manger, le troisième de garde-manger ".
" Quand quelque commandeur abuse d’une négre, l’enfant mulâtre qui en vient est libre et le père est obligé de le nourrir et de l’entretenir jusqu’à l’âge de douze ans, sans l’amende à laquelle il est encore condamné. "
" Les cannes brisées et épuisées de leur suc, aussi bien que de leurs écumes, ne sont pas inutiles, car pour les écumes de seconde et troisième chaudières et tout ce qui se répand en remontant…coule dans un canot où il est réservé pour faire de l’eau de vie, les nègres en font une boisson qui enivre et dont l’on a un assez bon débit dans les Isles "
Il remet aussi en cause la bulle papale de 1493 : " Les Roys d’Espagne en vertu de cette donnation pretendirent en estre les seuls possesseurs legitimes ; & sous ce pretexte traitterent comme des Corsaires tous ceux qui furent trouvez entre les deux Tropiques. Mais ny la concession du souverain Poncife, ny la cruauté barbare des Espagnols, ne purent empescher les Estrangers de faire voile en l’Amerique, pour tascher de s’y enrichir "
En dehors des concessions des riches sucriers, les "petits Blancs" cultivent d’abord des légumes, appelés vivres, puis le tabac et l’indigo, denrées négociables, les premières exportées de l’île.
Les Blancs les plus pauvres sont les "engagés", au service d’un maître.
La plupart ont signé un contrat de 3 ans pour 300 livres de pétun (tabac) : ils ne seront libres que quand ils auront fait leur temps, s’ils ont survécu. En effet, leur mortalité est très élevée, près de 50%, surtout la première année, à cause du travail forcé et des "fièvres"…
Le maître peut aussi vendre son engagé avant la fin du contrat.
Quand ils ont fini leur engagement, ils doivent se présenter au Gouverneur, qui leur donne une concession de 200 pas sur 500 ou 1.000 pas, à titre de provision, en attendant que le Roi leur accorde la propriété définitive.
La concession commence à 50 pas du rivage, dits pas du Roy. Les concessions se découpent à partir de la mer par "étage" de 1000 pas, d'où les "3ème" ou "4ème" étages, que l'on retrouve encore à Faup ou Potel...
NB : le pas de Roy correspondait initialement à 3,5 pieds mais variait selon les colonies, il sera fixé à 1,624 mètre
Rares parmi eux sont ceux qui feront fortune, si ce n’est en épousant de riches veuves…
La 2ème génération comptera beaucoup de mulâtres : compte-tenu du peu de femmes d’origine européenne, beaucoup ont pris des épouses noires. A cette époque, en cas de reconnaissance de paternité, l’enfant mulâtre ne suit pas la condition de sa mère, il est libre. Son père est obligé de le nourrir jusqu’à 12 ans, et de payer des dommages-intérêts pour la perte de l’enfant si la négresse appartient à un autre maître...
Jean de Baas, marquis de Castelmore, est nommé en remplacement de M. de Tracy , avec le titre de Gouverneur général des Isles.
Il doit s'installer à la Martinique au lieu de Saint-Christophe où résidait jusqu'alors le chef de l'administration.
1668 : Un Arrêt du Conseil d'Estat du 10 septembre interdit à la Compagnie des Indes Occidentales de donner des permissions de commerce aux Isles d'Amérique à des navires étrangers.
Un Edit Royal de novembre décide que toutes les prises faites aux Antilles seront transférées à la Martinique, qui commence à accaparer le commerce et le trafic maritime des îles, en particulier à St Pierre…
Les autres colonies, en particulier Guadeloupe et Marie Galante, n'achetant et ne vendant qu'en seconde main, après avoir payé des frais de cabotage et une commission au commerce de la Martinique, le prix des objets de consommation sera pour elles plus élevé , et celui des denrées fournies en paiement plus bas…
A Marigalante, le R.P. Ferdinand écrit : " Maintenant nous avons Dieu mercy honnestement de quoy pour estre bien autant que le pais le peut permettre, et suis sur le point de faire bastir une belle eglize a la grande ance de Mariegalande et pour cet effect j’auray bien bessoin de vostre asistance pour procurer quelques charitez en Frence des gens de bien "
Le 12 novembre, tremblement de terre : 2 des 12 sucreries sont détruites à Marie-Galante.
Le R.P. Carme Ignasse, voyant la supériorité des bâtiments en bois lors du séisme, demande à son supérieur en Guadeloupe : "S’il se trouvoit quelque bon charpentier qui vouloit venir ici pour travailler, je lui donnerai un bon gage"…
1669 : En France, Hugues de Lionne, ministre de Louis XIV, reçoit l’ambassadeur Turc de Soliman le Magnifique et déguste un "cavé ", c’est le 1er café à la Cour et en France…La mode du café va se développer rapidement, créant une demande en Europe.
Louis XIV crée le titre de Secrétaire d’État à la Marine et nomme Colbert, déjà Contrôleur Général des Finances, comme premier titulaire du poste.
Colbert décide d'établir un Gouvernement Général des Isles d'Amérique, dont la Martinique devient le chef-lieu, ce qui donnera à cette dernière une place prédominante au détriment des autres îles : la Guadeloupe et Marie Galante deviennent ainsi dépendante de la Martinique.
Le lieutenant général Jean Charles de Baas-Castelmore arrive le 4 février avec l’escadre du Comte d’Estrée pour prendre ses fonctions, porteur d’une "lettre du Roy pour lui marquer la conduite qu'il doit tenir dans le gouvernement des peuples des Isles françoises de l'Amérique"
En Guadeloupe, 3.083 Blancs, 4.267 Noirs et 47 Métis.
Les relations du lieutenant général avec le gouverneur Du Lion vont vite se dégrader, au détriment de la Guadeloupe…
Du Lion, rentré en France en août, écrit un mémoire à Colbert sur son administration et les réformes à prévoir.
Le surintendant Louis de Béchameil lui répond : "La Compagnie vous promet l’envoi des Negres et des Engagez mais je vois bien qu’elle ne peut y satisfaire aussy amplement qu’il le faut pour le bien des Isles"...
" Les cannes brisées et épuisées de leur suc, aussi bien que de leurs écumes, ne sont pas inutiles, car pour les écumes de seconde et troisième chaudières et tout ce qui se répand en remontant…coule dans un canot où il est réservé pour faire de l’eau de vie, les nègres en font une boisson qui enivre et dont l’on a un assez bon débit dans les Isles "
Il remet aussi en cause la bulle papale de 1493 : " Les Roys d’Espagne en vertu de cette donnation pretendirent en estre les seuls possesseurs legitimes ; & sous ce pretexte traitterent comme des Corsaires tous ceux qui furent trouvez entre les deux Tropiques. Mais ny la concession du souverain Poncife, ny la cruauté barbare des Espagnols, ne purent empescher les Estrangers de faire voile en l’Amerique, pour tascher de s’y enrichir "
En dehors des concessions des riches sucriers, les "petits Blancs" cultivent d’abord des légumes, appelés vivres, puis le tabac et l’indigo, denrées négociables, les premières exportées de l’île.
Les Blancs les plus pauvres sont les "engagés", au service d’un maître.
La plupart ont signé un contrat de 3 ans pour 300 livres de pétun (tabac) : ils ne seront libres que quand ils auront fait leur temps, s’ils ont survécu. En effet, leur mortalité est très élevée, près de 50%, surtout la première année, à cause du travail forcé et des "fièvres"…
Le maître peut aussi vendre son engagé avant la fin du contrat.
Quand ils ont fini leur engagement, ils doivent se présenter au Gouverneur, qui leur donne une concession de 200 pas sur 500 ou 1.000 pas, à titre de provision, en attendant que le Roi leur accorde la propriété définitive.
La concession commence à 50 pas du rivage, dits pas du Roy. Les concessions se découpent à partir de la mer par "étage" de 1000 pas, d'où les "3ème" ou "4ème" étages, que l'on retrouve encore à Faup ou Potel...
NB : le pas de Roy correspondait initialement à 3,5 pieds mais variait selon les colonies, il sera fixé à 1,624 mètre
Rares parmi eux sont ceux qui feront fortune, si ce n’est en épousant de riches veuves…
La 2ème génération comptera beaucoup de mulâtres : compte-tenu du peu de femmes d’origine européenne, beaucoup ont pris des épouses noires. A cette époque, en cas de reconnaissance de paternité, l’enfant mulâtre ne suit pas la condition de sa mère, il est libre. Son père est obligé de le nourrir jusqu’à 12 ans, et de payer des dommages-intérêts pour la perte de l’enfant si la négresse appartient à un autre maître...
Jean de Baas, marquis de Castelmore, est nommé en remplacement de M. de Tracy , avec le titre de Gouverneur général des Isles.
Il doit s'installer à la Martinique au lieu de Saint-Christophe où résidait jusqu'alors le chef de l'administration.
1668 : Un Arrêt du Conseil d'Estat du 10 septembre interdit à la Compagnie des Indes Occidentales de donner des permissions de commerce aux Isles d'Amérique à des navires étrangers.
Un Edit Royal de novembre décide que toutes les prises faites aux Antilles seront transférées à la Martinique, qui commence à accaparer le commerce et le trafic maritime des îles, en particulier à St Pierre…
Les autres colonies, en particulier Guadeloupe et Marie Galante, n'achetant et ne vendant qu'en seconde main, après avoir payé des frais de cabotage et une commission au commerce de la Martinique, le prix des objets de consommation sera pour elles plus élevé , et celui des denrées fournies en paiement plus bas…
A Marigalante, le R.P. Ferdinand écrit : " Maintenant nous avons Dieu mercy honnestement de quoy pour estre bien autant que le pais le peut permettre, et suis sur le point de faire bastir une belle eglize a la grande ance de Mariegalande et pour cet effect j’auray bien bessoin de vostre asistance pour procurer quelques charitez en Frence des gens de bien "
Le 12 novembre, tremblement de terre : 2 des 12 sucreries sont détruites à Marie-Galante.
Le R.P. Carme Ignasse, voyant la supériorité des bâtiments en bois lors du séisme, demande à son supérieur en Guadeloupe : "S’il se trouvoit quelque bon charpentier qui vouloit venir ici pour travailler, je lui donnerai un bon gage"…
1669 : En France, Hugues de Lionne, ministre de Louis XIV, reçoit l’ambassadeur Turc de Soliman le Magnifique et déguste un "cavé ", c’est le 1er café à la Cour et en France…La mode du café va se développer rapidement, créant une demande en Europe.
Louis XIV crée le titre de Secrétaire d’État à la Marine et nomme Colbert, déjà Contrôleur Général des Finances, comme premier titulaire du poste.
Colbert décide d'établir un Gouvernement Général des Isles d'Amérique, dont la Martinique devient le chef-lieu, ce qui donnera à cette dernière une place prédominante au détriment des autres îles : la Guadeloupe et Marie Galante deviennent ainsi dépendante de la Martinique.
Le lieutenant général Jean Charles de Baas-Castelmore arrive le 4 février avec l’escadre du Comte d’Estrée pour prendre ses fonctions, porteur d’une "lettre du Roy pour lui marquer la conduite qu'il doit tenir dans le gouvernement des peuples des Isles françoises de l'Amérique"
En Guadeloupe, 3.083 Blancs, 4.267 Noirs et 47 Métis.
Les relations du lieutenant général avec le gouverneur Du Lion vont vite se dégrader, au détriment de la Guadeloupe…
Du Lion, rentré en France en août, écrit un mémoire à Colbert sur son administration et les réformes à prévoir.
Le surintendant Louis de Béchameil lui répond : "La Compagnie vous promet l’envoi des Negres et des Engagez mais je vois bien qu’elle ne peut y satisfaire aussy amplement qu’il le faut pour le bien des Isles"...
Les sucres français ou étrangers étaient taxés de la même manière à 4 livres " le cent pesant ".
Le 2 septembre, un Arrêt du Conseil d’Etat prend des mesures protectionnistes en augmentant les droits sur l’importation des sucres " estrangers " à 22 livres " le cent pesant " et en supprimant les droits sur les sucres de nos colonies. En même temps, nos colonies n’ont plus le droit d’exporter en dehors de ports du Royaume.
A Marigalande, le gouverneur De Téméricourt écrit au gouverneur Du Lion : il demande à établir un Conseil Souverain pour obtenir un peu d’indépendance vis-à-vis de la Martinique. Il a nommé Luce comme juge. Il remarque plus loin que "l'entretien du juge qu'il a establi ne coute que 4 mil livres de sucres, ce qui n'est pas considérable l'isle en produisant 13 ou 14 cens mil"
Compte-tenu du manque d'esclaves, le gouverneur de Marie Galante, le marquis de Téméricourt "a envoyé a Corosol (Curacao, déja hollandais) un vaisseau chercher des nègres"..
Il écrit le 14 décembre un rapport de 7 pages sur l’état de l’île et note en particulier :
" Le houragan qui est survenu le 30ème d’aoust…a fait un tel dommage en l’isle que je ne croy pas qu’elle puisse se remettre de deux années, n’aiant pas laissé une seule maison ny sucrerie de bout ".
Le 2 septembre, un Arrêt du Conseil d’Etat prend des mesures protectionnistes en augmentant les droits sur l’importation des sucres " estrangers " à 22 livres " le cent pesant " et en supprimant les droits sur les sucres de nos colonies. En même temps, nos colonies n’ont plus le droit d’exporter en dehors de ports du Royaume.
A Marigalande, le gouverneur De Téméricourt écrit au gouverneur Du Lion : il demande à établir un Conseil Souverain pour obtenir un peu d’indépendance vis-à-vis de la Martinique. Il a nommé Luce comme juge. Il remarque plus loin que "l'entretien du juge qu'il a establi ne coute que 4 mil livres de sucres, ce qui n'est pas considérable l'isle en produisant 13 ou 14 cens mil"
Compte-tenu du manque d'esclaves, le gouverneur de Marie Galante, le marquis de Téméricourt "a envoyé a Corosol (Curacao, déja hollandais) un vaisseau chercher des nègres"..
Il écrit le 14 décembre un rapport de 7 pages sur l’état de l’île et note en particulier :
" Le houragan qui est survenu le 30ème d’aoust…a fait un tel dommage en l’isle que je ne croy pas qu’elle puisse se remettre de deux années, n’aiant pas laissé une seule maison ny sucrerie de bout ".
Il signale par ailleurs la construction de 6 indigoteries, les premières...
Pour la Guadeloupe et Marie-Galante, un rapport de Polluche le 26 décembre nous donne les revenus du sucre :
"Estat des sucreries quy sont aux Isles de la Guadaloupe et de Mariegalante, avec la quantité de sucre à peu près que chacune peut faire par an"
Pour la Guadeloupe et Marie-Galante, un rapport de Polluche le 26 décembre nous donne les revenus du sucre :
"Estat des sucreries quy sont aux Isles de la Guadaloupe et de Mariegalante, avec la quantité de sucre à peu près que chacune peut faire par an"
Pour Marie Galante, cet "Estat" nous donne un inventaire précis des 12 sucreries et de leur production :
Les 2 sucreries du gouverneur De Téméricourt et de ses associés Du Lion ou le Chevalier Houel donnent chacune 100.000 livres de sucre par an, soit plus du quart de la production totale de Marie Galante.
De Surmont associé au Chevalier Houel (vers Pirogue et Port Louis actuel) produisent 90.000 livres, Chauvet (en fait Thauvet) 80.000 livres, Ricord et Dauville 80.000 livres, Luce le jeune (le notaire) 75.000, Molliere (Moulier) 71.000, Chauvin 62.000, Luce l’ayné (le frère ainé du notaire) 60.000, De Fontenay 48.000, et enfin Guarisson 30.000 livres.
Au total, ces 11 sucreries de Marie-Galante auxquelles il faut rajouter celle des Carmes, produisent 796.000 livres-poids de 0,489 kg, soit un peu plus de 389 tonnes métriques, soit en moyenne chacune 66.000 livres (33 tonnes) contre 35.400 livres (17,5 tonnes) pour les 101 sucreries de la Guadeloupe, ce sont donc les plus productives…
L’habitation-sucrerie des Pères Carmes cultive 35 carrés tout près du bourg, avec un atelier de 35 esclaves : elle a coûté 200.000 livres de sucre pour les terres, les bâtiments, les esclaves et le bétail, elle produit en moyenne 50.000 livres de sucre par an.
Un autre rapport de Polluche à la même date : " Estat des marchandises qui ce peuvent à peu près consommer dans cette Isle Guadaloupe et celle de Mariegallande pendant une année, avec le prix de ce quelle ce pourront vendre " nous donne une bonne idée du mode de vie des iles, très dépendantes de la France, même pour l’alcool, la production de rhum - guildive - n’a quasiment pas commencé…
Les 2 sucreries du gouverneur De Téméricourt et de ses associés Du Lion ou le Chevalier Houel donnent chacune 100.000 livres de sucre par an, soit plus du quart de la production totale de Marie Galante.
De Surmont associé au Chevalier Houel (vers Pirogue et Port Louis actuel) produisent 90.000 livres, Chauvet (en fait Thauvet) 80.000 livres, Ricord et Dauville 80.000 livres, Luce le jeune (le notaire) 75.000, Molliere (Moulier) 71.000, Chauvin 62.000, Luce l’ayné (le frère ainé du notaire) 60.000, De Fontenay 48.000, et enfin Guarisson 30.000 livres.
Au total, ces 11 sucreries de Marie-Galante auxquelles il faut rajouter celle des Carmes, produisent 796.000 livres-poids de 0,489 kg, soit un peu plus de 389 tonnes métriques, soit en moyenne chacune 66.000 livres (33 tonnes) contre 35.400 livres (17,5 tonnes) pour les 101 sucreries de la Guadeloupe, ce sont donc les plus productives…
L’habitation-sucrerie des Pères Carmes cultive 35 carrés tout près du bourg, avec un atelier de 35 esclaves : elle a coûté 200.000 livres de sucre pour les terres, les bâtiments, les esclaves et le bétail, elle produit en moyenne 50.000 livres de sucre par an.
Un autre rapport de Polluche à la même date : " Estat des marchandises qui ce peuvent à peu près consommer dans cette Isle Guadaloupe et celle de Mariegallande pendant une année, avec le prix de ce quelle ce pourront vendre " nous donne une bonne idée du mode de vie des iles, très dépendantes de la France, même pour l’alcool, la production de rhum - guildive - n’a quasiment pas commencé…
- 4.000 barils de bœuf d’Irlande en saumure à 250 livres,
- 800 barils de lard frais salé à 500 livres,
- 400 barils d’eau de vie à 500 livres,
- 200 tonneaux de vin rouge de Bordeaux à 2.000 livres,
- 200 pipes de vin de madère à 1200,
- 400 barils de farine à 200,
- 100 petits barils d’huile d’olive de 15 pots à 20 le pot,
- 60 demi-barils d’huile à bruler de 25 pots,
- 50 caisses de chandelles de Hollande de 50 chacune,
- 50 caisses de savon de 100 chacune,
- 20 barils de morue en saumure à 300,
- 15 boucaux de morue séchée à 600,
- 20 ancres de saumon à 200
- Suit 1.000 paires de souliers pour hommes, 500 pour femmes et 300 pour enfants, 200 paires de pantoufles, 1200 chapeaux, puis toute une variété de tissus, toiles, dentelles, rubans, boutons, bas, suivi de vaisselle, couverts et batterie de cuisine, puis papiers, écritoires, plumes et gants, enfin planches, clous, serrures et outillage…
1670 : La pénurie de monnaie dans nos colonies conduit le 19 février à la Déclaration du Roy " portant qu’il sera fabriqué une monnoye particulière pour les Isles et Terre ferme de l’Amérique " en pièces d’argent de 15 et 5 sols " en l’Hostel de la Monnoye de Paris " jusqu’à concurrence de 100.000 livres.
Le 28 février, un Arrêt du Conseil d’Etat dit que ceux qui auront à payé leur passage aux Isles ne pourrons être "retenus en esclavage plus de 18 mois, sauf artisans et gens de métier". La durée des engagements est ainsi réduite de 3 ans à 18 mois, compte-tenu de la pénurie d’engagés.
Le 8 octobre, Colbert écrit aux juges des Amirautés :
"Le Roy continuant ses marques de bonté envers ceux de ses sujets qui s'adonnent au commerce de ses Isles de l'Amérique, il a non-seulement ordonné par arrest de son conseil du 16 a oust dernier que les nègres qu'on amène des costes de Guinée auxdites isles seront exempts du droit de 5 p. 0/0 qu'on avoit accoustumé de payer à leur arrivée , mais aussy, pour faciliter aux n#gb~cfcïns la vente et débit des sucres qu'ils rapportent en France en échange de leurs marchandises, Sa Majesté auroit, par un autre arrest du 9 septembre, enjoint au fermier général de ses fermes unies de rendre et restituer auxdits négocians six livres pour chacun cent pesant des sucres raffinés qu'ils feront sortir de ce royaume pour les porterdans les pays estrangers."
En Guadeloupe, le 28 mars, le gouverneur Du Lion écrit à Colbert sur " la disette de son isle " et se plaint toujours du lieutenant général De Baas : " les marchands excédés par les taxes et les lois imposées par le gouverneur de Baas ont résolu de ne plus venir aux îles "...
Il propose des réformes pour le commerce de la Compagnie avec un commerce libre entre les îles et le Royaume.
" Sur la plainte que les marchands ont fait que les sucres qui leur estoient livrés par les habitans n'estoient pas de bonne qualité, j'establis des visiteurs bien cognoissants qui se trouvent à l'ouverture du poids du Roy, pour empescher que les sucres vicieux ne soyent pezés, et pour procéder à la confiscation d'iceux quand le cas le méritera "
Le 18 juillet, Du Lion dans son bilan de la colonie insiste sur les difficultés croissantes des habitants sucriers :
" Le sucre vaut si peu en France et les capitaines des navires françois ont poussé le fret si loing, que j'ay veu quantité de gens dans le dessein de faire d'autres marchandises, mais après que je les ay rasseuré, ce bruit a cessé.
Vous aves fait beaucoup pour le commerce Monseigneur, en foisant oster les deux escus par tonneau.
Les advis que nous avons, font espérer que vous feres supprimer les cinq pour cent qui pèsent sur les retours ; que la mesure, il vous plaira peut-estre de faire diminuer les droicts de quatre francs par cent livres de sucre, parce que l'habitant estant obligé d'achepter à présent plus chèrement que du passé les denrées pour son habitation, payant le fret à quinze deniers par livres, qui le donnoit, il y a cinq ou six ans pour six, donnant quatre francs par cent livres, et payant deux et demy d'entrée et autant de sortie, souffrant, outre cela, le coulage, les risques, les avaries, frais de commission et autres, veu encor le peu de valeur du sucre, tout cela supputé, il sera aisé de voir, s'il vous plaist, Monseigneur, que celuy qui fait ou envoye du sucre ne peut presque retirer son advance, bien loing de faire subsister sa famille de son guain et de assambler un fond pour l'establir. Il est donc nécessaire de donner une bonne valeur au sucre, pour obliger les uns et les autres à venir faire des establissemens dans les isles "…
20 raffineries de sucre à Bordeaux.
Le prix du sucre s’est effectivement effondré du fait de la surproduction…
2 navires négriers armés au Havre de Grâce, la Concorde et la Justice, qui ont pris leur cargaison à Ardra (Bénin) et livré leurs nègres en Martinique, respectivement 433 et 344. La vente en Guadeloupe ci-dessous est très probablement liée à cette "livraison"...
Le 1er octobre, ce " Procès verbal de distribution des neigres entre certains habitants de la Guadeloupe " nous donne le nom des acquéreurs, le nombre d'esclaves vendus ou attribués " pièces d’Inde mâles, femelles, vieux, vieilles, jeunes, négrillons " et le montant de la vente.
Le 8 octobre, Colbert écrit aux juges des Amirautés :
"Le Roy continuant ses marques de bonté envers ceux de ses sujets qui s'adonnent au commerce de ses Isles de l'Amérique, il a non-seulement ordonné par arrest de son conseil du 16 a oust dernier que les nègres qu'on amène des costes de Guinée auxdites isles seront exempts du droit de 5 p. 0/0 qu'on avoit accoustumé de payer à leur arrivée , mais aussy, pour faciliter aux n#gb~cfcïns la vente et débit des sucres qu'ils rapportent en France en échange de leurs marchandises, Sa Majesté auroit, par un autre arrest du 9 septembre, enjoint au fermier général de ses fermes unies de rendre et restituer auxdits négocians six livres pour chacun cent pesant des sucres raffinés qu'ils feront sortir de ce royaume pour les porterdans les pays estrangers."
En Guadeloupe, le 28 mars, le gouverneur Du Lion écrit à Colbert sur " la disette de son isle " et se plaint toujours du lieutenant général De Baas : " les marchands excédés par les taxes et les lois imposées par le gouverneur de Baas ont résolu de ne plus venir aux îles "...
Il propose des réformes pour le commerce de la Compagnie avec un commerce libre entre les îles et le Royaume.
" Sur la plainte que les marchands ont fait que les sucres qui leur estoient livrés par les habitans n'estoient pas de bonne qualité, j'establis des visiteurs bien cognoissants qui se trouvent à l'ouverture du poids du Roy, pour empescher que les sucres vicieux ne soyent pezés, et pour procéder à la confiscation d'iceux quand le cas le méritera "
Le 18 juillet, Du Lion dans son bilan de la colonie insiste sur les difficultés croissantes des habitants sucriers :
" Le sucre vaut si peu en France et les capitaines des navires françois ont poussé le fret si loing, que j'ay veu quantité de gens dans le dessein de faire d'autres marchandises, mais après que je les ay rasseuré, ce bruit a cessé.
Vous aves fait beaucoup pour le commerce Monseigneur, en foisant oster les deux escus par tonneau.
Les advis que nous avons, font espérer que vous feres supprimer les cinq pour cent qui pèsent sur les retours ; que la mesure, il vous plaira peut-estre de faire diminuer les droicts de quatre francs par cent livres de sucre, parce que l'habitant estant obligé d'achepter à présent plus chèrement que du passé les denrées pour son habitation, payant le fret à quinze deniers par livres, qui le donnoit, il y a cinq ou six ans pour six, donnant quatre francs par cent livres, et payant deux et demy d'entrée et autant de sortie, souffrant, outre cela, le coulage, les risques, les avaries, frais de commission et autres, veu encor le peu de valeur du sucre, tout cela supputé, il sera aisé de voir, s'il vous plaist, Monseigneur, que celuy qui fait ou envoye du sucre ne peut presque retirer son advance, bien loing de faire subsister sa famille de son guain et de assambler un fond pour l'establir. Il est donc nécessaire de donner une bonne valeur au sucre, pour obliger les uns et les autres à venir faire des establissemens dans les isles "…
20 raffineries de sucre à Bordeaux.
Le prix du sucre s’est effectivement effondré du fait de la surproduction…
2 navires négriers armés au Havre de Grâce, la Concorde et la Justice, qui ont pris leur cargaison à Ardra (Bénin) et livré leurs nègres en Martinique, respectivement 433 et 344. La vente en Guadeloupe ci-dessous est très probablement liée à cette "livraison"...
Le 1er octobre, ce " Procès verbal de distribution des neigres entre certains habitants de la Guadeloupe " nous donne le nom des acquéreurs, le nombre d'esclaves vendus ou attribués " pièces d’Inde mâles, femelles, vieux, vieilles, jeunes, négrillons " et le montant de la vente.
Les premiers servis ont droit à des " neigres de choix ou de préférence " : la Compagnie en a acheté 7 pour 10.000 livres, De Baas 2 pour 5.000 livres, Du Lion 8 pour 20.000, De Saint Laurens 6 pour 15.000, Hinselin 4 pour 10.000, etc…
Le prix moyen de ces esclaves de choix est donc de 2.500 livres.
Les autres habitants ont droit à une " distribution au sort ou par billet " :
Sont concernés Houël avec 4 esclaves pour 7.099 livres, Téméricourt avec 4 pour 7.916 livres, les religieux ne sont pas de reste : les Carmes en ont acheté 4, les Jacobins 4 et les Jésuites 2. Suivent 125 habitants…
Le prix moyen de ces esclaves tirés au sort est donc de moins de 2.000 livres. Le total de la vente des 332 esclaves a rapporté 718.750 livres.
On sait de plus que sur ces 332 esclaves , il y avait 124 hommes, 101 femmes, 29 vieux et 78 enfants et que 3 sont " morts à terre et à bord " et 3 sont malades et n’ont pu être vendus…
Entre le 4 et le 8 octobre, le sieur Paul Poluche, "commis général des Seigneurs de la Compagnie Royale des Indes Occidentales", prend "possession de la partie de la Guadeloupe appartenant à Mme de Champigny au nom de la Compagnie" en présence de " Pierre Denison, juge civil et criminel de cette isle" porteur de la procuration de "Messire Jacques de Boisseret, chevalier et seigneur de Téméricourt, conseiller du Roy, marquis de Ste Marie, gouverneur pour sa Majesté de l'Isle de Marie Gallande, tant en son nom que comme Procureur général et spécial de Dame Magdelaine Houel sa mère" : cet acte en 20 pages correspond à la "prise de possession réelle et actuelle", telle prévue par le contrat de rachat de 1664, la Dame et ses enfants déclarent avoir "rendu, quitté ou délaissé" leur propriété qui passe sous l'autorité du gouverneur Du Lion...
Le prix moyen de ces esclaves de choix est donc de 2.500 livres.
Les autres habitants ont droit à une " distribution au sort ou par billet " :
Sont concernés Houël avec 4 esclaves pour 7.099 livres, Téméricourt avec 4 pour 7.916 livres, les religieux ne sont pas de reste : les Carmes en ont acheté 4, les Jacobins 4 et les Jésuites 2. Suivent 125 habitants…
Le prix moyen de ces esclaves tirés au sort est donc de moins de 2.000 livres. Le total de la vente des 332 esclaves a rapporté 718.750 livres.
On sait de plus que sur ces 332 esclaves , il y avait 124 hommes, 101 femmes, 29 vieux et 78 enfants et que 3 sont " morts à terre et à bord " et 3 sont malades et n’ont pu être vendus…
Entre le 4 et le 8 octobre, le sieur Paul Poluche, "commis général des Seigneurs de la Compagnie Royale des Indes Occidentales", prend "possession de la partie de la Guadeloupe appartenant à Mme de Champigny au nom de la Compagnie" en présence de " Pierre Denison, juge civil et criminel de cette isle" porteur de la procuration de "Messire Jacques de Boisseret, chevalier et seigneur de Téméricourt, conseiller du Roy, marquis de Ste Marie, gouverneur pour sa Majesté de l'Isle de Marie Gallande, tant en son nom que comme Procureur général et spécial de Dame Magdelaine Houel sa mère" : cet acte en 20 pages correspond à la "prise de possession réelle et actuelle", telle prévue par le contrat de rachat de 1664, la Dame et ses enfants déclarent avoir "rendu, quitté ou délaissé" leur propriété qui passe sous l'autorité du gouverneur Du Lion...
A Marie-Galante, le recensement signale 3 religieux missionnaires, 2 églises et 1.276 habitants.
Toujours 12 sucreries, 6 indigoteries.
Sur le procès verbal de vente de "neigres" en Guadeloupe le 1er octobre, on sait que 61 étaient destinés à Marie Galante, 20 hommes, 20 femmes, 15 enfants et 6 vieux, pour un montant total de 132.916 livres…
Colbert envoie au gouverneur De Téméricourt le sieur Pelissier " pour remettre de l’ordre dans les affaires de la Compagnie " et " l’établissement du commerce dans les isles ".
De Téméricourt fait mettre en prison Henri de Surmont "qui a espousé une de ses parentes et qui a une habitation dans l’isle" pour avoir "donné des coups de baston à la sortie de la Grand Messe au nommé Prevost, plus ancien et plus fameux habitans" et avoir "voulut metre l’espée a la main devant le Gouverneur" qu’il a traité de "fils de boucher"…
Toujours 12 sucreries, 6 indigoteries.
Sur le procès verbal de vente de "neigres" en Guadeloupe le 1er octobre, on sait que 61 étaient destinés à Marie Galante, 20 hommes, 20 femmes, 15 enfants et 6 vieux, pour un montant total de 132.916 livres…
Colbert envoie au gouverneur De Téméricourt le sieur Pelissier " pour remettre de l’ordre dans les affaires de la Compagnie " et " l’établissement du commerce dans les isles ".
De Téméricourt fait mettre en prison Henri de Surmont "qui a espousé une de ses parentes et qui a une habitation dans l’isle" pour avoir "donné des coups de baston à la sortie de la Grand Messe au nommé Prevost, plus ancien et plus fameux habitans" et avoir "voulut metre l’espée a la main devant le Gouverneur" qu’il a traité de "fils de boucher"…
De Baas, après avoir eu " les informations que le Sieur Du Plessis a fait estant a MarieGalante " demande sa libération :
" J’ay ordonné au Sieur De Surmond de s’en retourner a son habitation ou il a ordre de vivre comme il doit tant a vostre egard qu’envers tous les habitans de MarieGalante et ou je vous prie de le laisser jouir de son bien sans luy causer nulle inquietude, car le Roy veut, mais absolument, que ses sujets soient en liberté et qu’ils travaillent assidument a la culture des terres…quoyque je le connoisse pour un homme fort emporté et mesme jusqu’au dernier dereglement, je vous prie de suporter ses infirmitez…"
Le lieutenant général De Baas écrit en Martinique le 24 décembre :
" Le deffrichement et la culture de la terre...ne peut se faire que selon la force et la faculté des habitans. C'est-à-dire que ceux qui ont beaucoup de naigres, de chevaux ou de bœufs pour planter et coupper les cannes et tourner incessament leurs moulins, sont forts et font beaucoup de sucre ; et ceux qui n'ent ont que peu font du tabac ou de l'indigot, pourtant la terre ne manque pas à ceux-cy, car leurs concessions sont amples, mais ils ne peuvent la mettre en valeur faute de bestiaux et de naigres, et ce sont ces pauvres gens que la Compagnie doit assister pour les faire devenir sucriers "…
De ce fait, aux Antilles, les "Grands Blancs" vont racheter progressivement les terres aux "petits blancs", concentrant le patrimoine foncier, comme l’a parfaitement analysé Schnackenbourg…
1671 : En France, le Roi autorise Nantes à commercer avec les Antilles, en baissant leurs droits à 4 livres par quintal, alors qu’il est de 7 livres à la douane de Rouen et St Malo et 4,5 à La Rochelle et Bordeaux : 20 ans plus tard, Nantes aura la moitié du commerce avec les Antilles…
Installation de la 5ème raffinerie à Nantes sous la pression de Colbert...
Un exemple de cargaison ramenée à St Malo par le St Michel, capitaine Chéneau : "66 baricques de sucre, 8 tierçons de sucre, 14 barrils de sucre, 1006 rolles de tabacq, 1000 livres de casse (cannelle), 400 livres de gimgendre" (les baricques pesaient environ 750 livres, le tierçon 400 et le barril 250 livres)
" J’ay ordonné au Sieur De Surmond de s’en retourner a son habitation ou il a ordre de vivre comme il doit tant a vostre egard qu’envers tous les habitans de MarieGalante et ou je vous prie de le laisser jouir de son bien sans luy causer nulle inquietude, car le Roy veut, mais absolument, que ses sujets soient en liberté et qu’ils travaillent assidument a la culture des terres…quoyque je le connoisse pour un homme fort emporté et mesme jusqu’au dernier dereglement, je vous prie de suporter ses infirmitez…"
Le lieutenant général De Baas écrit en Martinique le 24 décembre :
" Le deffrichement et la culture de la terre...ne peut se faire que selon la force et la faculté des habitans. C'est-à-dire que ceux qui ont beaucoup de naigres, de chevaux ou de bœufs pour planter et coupper les cannes et tourner incessament leurs moulins, sont forts et font beaucoup de sucre ; et ceux qui n'ent ont que peu font du tabac ou de l'indigot, pourtant la terre ne manque pas à ceux-cy, car leurs concessions sont amples, mais ils ne peuvent la mettre en valeur faute de bestiaux et de naigres, et ce sont ces pauvres gens que la Compagnie doit assister pour les faire devenir sucriers "…
De ce fait, aux Antilles, les "Grands Blancs" vont racheter progressivement les terres aux "petits blancs", concentrant le patrimoine foncier, comme l’a parfaitement analysé Schnackenbourg…
1671 : En France, le Roi autorise Nantes à commercer avec les Antilles, en baissant leurs droits à 4 livres par quintal, alors qu’il est de 7 livres à la douane de Rouen et St Malo et 4,5 à La Rochelle et Bordeaux : 20 ans plus tard, Nantes aura la moitié du commerce avec les Antilles…
Installation de la 5ème raffinerie à Nantes sous la pression de Colbert...
Un exemple de cargaison ramenée à St Malo par le St Michel, capitaine Chéneau : "66 baricques de sucre, 8 tierçons de sucre, 14 barrils de sucre, 1006 rolles de tabacq, 1000 livres de casse (cannelle), 400 livres de gimgendre" (les baricques pesaient environ 750 livres, le tierçon 400 et le barril 250 livres)
Une Ordonnance du Lieutenant général des Isles du 12 février régle les impôts : Toute personne non noble est soumise au droit de capitation, celles qui prétendent en être exempt, doivent produire un certificat de noblesse pour s'en faire décharger.
Beaucoup de gentilshommes et surtout de cadets de famille, attirés par l'espoir d'une fortune brillante et rapide, s'étaient établis dans les Antilles...
Nouveau recensement : " Estat abrégé des hommes, femmes, garçons, filles, neigres et bestiaux estant dans les Isles Françoises d’Amérique cy apres nommées "
Beaucoup de gentilshommes et surtout de cadets de famille, attirés par l'espoir d'une fortune brillante et rapide, s'étaient établis dans les Antilles...
Nouveau recensement : " Estat abrégé des hommes, femmes, garçons, filles, neigres et bestiaux estant dans les Isles Françoises d’Amérique cy apres nommées "
Pour "Mariegalande", le recensement donne 1.221 habitants, dont 120 "maistres de cazes habitans", 2 "maistres de cazes artisans", 3 "veufses maistres de cazes", 66 femmes mariées, 63 garçons, 46 filles, 160 serviteurs blancs, 63 serviteurs artisans, 2 servantes, 704 esclaves "neigres" (57%), dont 176 "neigrillons et neigrites", 6 "mulastres".
Toujours 12 habitations-sucreries en activité.
Nouvelle carte réalisée, selon Dutertre par Téméricourt lui-même : " Monsieur de Themericour qui est Gouverneur de cette Isle, & qui en a fait plusieurs fois le tour, en a fait une carte fort exacte : en voicy la copie tirée sur l'original, qui est tracé de la main de ce Gentilhomme, sur la peau d'une brebis, dont il a luy-mesme fait le parchemin, apres avoir mangé la beste ; en faisant le tour de l'Isle, pour en tirer le plan "
Elle est reprise par Lapointe, graveur: Attention, le Sud est à l'Ouest, le futur Grand Bourg en face du "fort passage des barques"...
Toujours 12 habitations-sucreries en activité.
Nouvelle carte réalisée, selon Dutertre par Téméricourt lui-même : " Monsieur de Themericour qui est Gouverneur de cette Isle, & qui en a fait plusieurs fois le tour, en a fait une carte fort exacte : en voicy la copie tirée sur l'original, qui est tracé de la main de ce Gentilhomme, sur la peau d'une brebis, dont il a luy-mesme fait le parchemin, apres avoir mangé la beste ; en faisant le tour de l'Isle, pour en tirer le plan "
Elle est reprise par Lapointe, graveur: Attention, le Sud est à l'Ouest, le futur Grand Bourg en face du "fort passage des barques"...
89 concessions occupent la zone côtière de l’Ouest et du Sud, rien dans l’intérieur (les Hauts) ni au Nord.
Beaucoup sont tracées en bande à partir de la mer.
Si nous ne sommes plus en guerre avec eux, ils continuent de subir notre choc microbien avec une épidémie de "verette" c’est-à-dire la variole qui a été ramenée aux Amériques par les Espagnols, les Croisés l’ayant eu mêmes ramenée du Moyen-Orient…
L’année suivante, le R.P. Carme Ferdinand écrira : " les Sauvages ont estez grandement affligez a la Dominique ou tous les jeunnes sont presque morts et beaucoup des vieux "
A Marie Galante, il sera obligé d’isoler une famille de Caraïbes :
" Il n y a eu que moy a les gouverner pandant leur maladie dans un bois ou je les avois fait retirer de peur qu’ils n’eussent communiqué leur mal a nos neigres et aux François de nostre caze, Dieu nous en a encore preservé jusque a presant "
Beaucoup sont tracées en bande à partir de la mer.
- 11 petites parcelles du côté de Vieux Fort.
- Tout le reste au Sud de la rivière St Louis dont la plus grosse concession de l’île, celle du gouverneur de Boisseret qui possède 2 sucreries, celle du Fief de St Louis en copropriété avec son oncle le Chevalier Houël (1600 hectares) et une autre en copropriété avec le Gouverneur de la Guadeloupe, du Lion.
- Au Sud des terres des Boisseret, jusqu’à la pointe des Basses 61 concessions dont 10 sucreries, dont Les Carmes, Du Lion, De Surmont (vers Pirogue et Port Louis actuel), Molier.
- Après les Basses, 15 concessions dont la sucrerie de Ricord.
Si nous ne sommes plus en guerre avec eux, ils continuent de subir notre choc microbien avec une épidémie de "verette" c’est-à-dire la variole qui a été ramenée aux Amériques par les Espagnols, les Croisés l’ayant eu mêmes ramenée du Moyen-Orient…
L’année suivante, le R.P. Carme Ferdinand écrira : " les Sauvages ont estez grandement affligez a la Dominique ou tous les jeunnes sont presque morts et beaucoup des vieux "
A Marie Galante, il sera obligé d’isoler une famille de Caraïbes :
" Il n y a eu que moy a les gouverner pandant leur maladie dans un bois ou je les avois fait retirer de peur qu’ils n’eussent communiqué leur mal a nos neigres et aux François de nostre caze, Dieu nous en a encore preservé jusque a presant "
La population résiduelle de Caraïbes va cohabiter paisiblement avec les colons pendant près de 2 siècles, avant de se métisser et de presque disparaître.
Ils laissent un important héritage culturel et culinaire : le carbet, le hamac "hamaca", la pirogue, le "canoa" (canot), le "pripri" (radeau), le coui (calebasse), le roucou, le piment "daji" ("Nos indiens en usent de tous ce qu'ils mangent au lieu de sel" selon le R.P. Labat ), la patate douce "mabi", qui fermentée fournie une boisson alcoolisée "ouicou", le giraumon, le malanga et surtout l’usage du manioc appelé "turi"…
Ils maitrisent toutes les étapes de la production de la farine de manioc : épluchage avec des coquilles de palourde "boétè", râpage avec du corail "chimali", séchage dans un boyau de vannerie "aualli", tamisage sur une vannerie "hubischi", cuisson de la cassave sur une platine de terre cuite "toucqué".
Les "grageries" des habitations, où l’on produira cette farine, ainsi que la production marie-galantaise actuelle, même si l’outillage a évolué, ne font que reproduire leurs gestes.
On leur doit encore le nom "ouassou" pour les écrevisses, balaou et coulirou pour les poissons et des cayes "cairi".
La section Pirogue, où les colons avaient retrouvé dans la forêt une grande pirogue, rappelle leur technique de fabrication dans un tronc de gommier, comme cela se pratique encore en Dominique.
Et n'oublions pas leur Dieu des tempètes "Hurrakan" !
Le Brésil reste en tête de la production sucrière avec 30.000 tonnes, contre 25.000 pour les Antilles Anglaises et seulement 10.000 pour les Françaises…
1672 : Arrest du Conseil d’Etat qui autorise l’usage des pièces de France aux Isles de l’Amérique et fixe leur cours : 15 sols pour 20 sols, 15 deniers pour 20 deniers.
Les règlements en sucre et autres denrées sont supprimés…
Début de la Guerre de Hollande : la Quadruple Alliance, Hollandais et Espagnols en tête, déclare la guerre aux Français et aux Anglais.
Louis XIV fait envoyer 6 compagnies de troupes de la Marine pour défendre nos îles.
Les Anglais prennent 4 îles hollandaises : St Eustache, Saba, Tortola et Tabacq (Tobago).
Le gouverneur Du Lion écrit le 15 mars : "Mr Carolof (négrier hollandais propriétaire d'une habitation en Guadeloupe) est enfin arrivé avec 361 neigres dans cette isle, le tiers desquels est destiné pour Mariegalante..."
Ils laissent un important héritage culturel et culinaire : le carbet, le hamac "hamaca", la pirogue, le "canoa" (canot), le "pripri" (radeau), le coui (calebasse), le roucou, le piment "daji" ("Nos indiens en usent de tous ce qu'ils mangent au lieu de sel" selon le R.P. Labat ), la patate douce "mabi", qui fermentée fournie une boisson alcoolisée "ouicou", le giraumon, le malanga et surtout l’usage du manioc appelé "turi"…
Ils maitrisent toutes les étapes de la production de la farine de manioc : épluchage avec des coquilles de palourde "boétè", râpage avec du corail "chimali", séchage dans un boyau de vannerie "aualli", tamisage sur une vannerie "hubischi", cuisson de la cassave sur une platine de terre cuite "toucqué".
Les "grageries" des habitations, où l’on produira cette farine, ainsi que la production marie-galantaise actuelle, même si l’outillage a évolué, ne font que reproduire leurs gestes.
On leur doit encore le nom "ouassou" pour les écrevisses, balaou et coulirou pour les poissons et des cayes "cairi".
La section Pirogue, où les colons avaient retrouvé dans la forêt une grande pirogue, rappelle leur technique de fabrication dans un tronc de gommier, comme cela se pratique encore en Dominique.
Et n'oublions pas leur Dieu des tempètes "Hurrakan" !
Le Brésil reste en tête de la production sucrière avec 30.000 tonnes, contre 25.000 pour les Antilles Anglaises et seulement 10.000 pour les Françaises…
1672 : Arrest du Conseil d’Etat qui autorise l’usage des pièces de France aux Isles de l’Amérique et fixe leur cours : 15 sols pour 20 sols, 15 deniers pour 20 deniers.
Les règlements en sucre et autres denrées sont supprimés…
Début de la Guerre de Hollande : la Quadruple Alliance, Hollandais et Espagnols en tête, déclare la guerre aux Français et aux Anglais.
Louis XIV fait envoyer 6 compagnies de troupes de la Marine pour défendre nos îles.
Les Anglais prennent 4 îles hollandaises : St Eustache, Saba, Tortola et Tabacq (Tobago).
Le gouverneur Du Lion écrit le 15 mars : "Mr Carolof (négrier hollandais propriétaire d'une habitation en Guadeloupe) est enfin arrivé avec 361 neigres dans cette isle, le tiers desquels est destiné pour Mariegalante..."
A "Mariegalande", le gouverneur Boisseret de Téméricourt décrit dans un rapport l’état florissant de la colonie.
Il a fait construire un fort en 2 ans par les habitants et demande de la poudre et des soldats.
Colbert, au vu du développement sucrier rapide se pose la question de l’intérêt d’une raffinerie dans l’île…
Charles de Boisseret, son frère ainé, " a eu la main gauche emportée par un pierrier " lors de tirs de "feux de joye" pour fêter les premières victoires de Louis XIV dans la guerre en Hollande : "les chirurgiens luy ont coupé le bras assés pres du coude"...
1673 : A Paris, Molière meurt sur scène à 51 ans en jouant le " Malade Imaginaire "
La concession du Sénégal de la Compagnie normande de Rozée est vendue à un groupe de négocaints, constituant la nouvelle Compagnie du Sénégal.
Elle s'engage à introduire 2.000 esclaves par an aux Iles Françoises de l’Amérique pendant 8 ans, son prochain directeur sera Jean-Baptiste du Casse qui possède une grande plantation à St Domingue, dont il deviendra gouverneur en 1691 : St Domingue va devenir prioritaire...
Plus de 8.000 esclaves ont déjà été déportés pour les "Isles Françoises"…
Ces nouvelles compagnies anglaises et françaises font baisser le coût de la traversée, entrant en concurrence avec les Hollandais, dont le système de traite était déjà en place.
Leur arrivée sur les côtes d'Afrique fait augmenter le prix des esclaves, majorant la traite intra-africaine et stimulant les guerres tribales…
Dominique Lhoste de Selorge, lieutenant général civil et criminel au Présidial de Montargis épouse à Paris Geneviève de Boisseret, fille de Jean de Boisseret et Madeleine Houel, marquise de Sainte Marie.
Cette alliance rapprochera la famille Lhoste de Marie Galante, leur 2ème fils David deviendra propriétaire d’une habitation à Grande Anse et capitaine de cavalerie, où il épousera Catherine Poisson en 1720.
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion se plaint des bénéfices illicites que font les Commis de la Compagnie dans leurs magasins, ainsi que de Beaudoin, le peseur général de l’île.
Il se plaint que " les derniers navires marchands ont surtout apporté du vin, ce qui renouvelle la débauche, des étoffes de soie et des rubans, qui répand un luxe inutile, mais fort peu de choses indispensables "...
Un Arrêt du Conseil d'Estat charge Bertrand Pallu du Ruau, agent général de la Compagnie des Indes, de recouvrer les 3 millions de sucre sur les habitants des Isles débiteurs de la dite Compagnie...
Première révolte d’esclaves en Jamaïque, avec les premières bandes de "maroons"...
Guerre de Hollande suite : Charles d’Angennes participe à l’attaque de l’île hollandaise de Curaçao commandée par le gouverneur De Baas et Mr de Saint Laurens.
Les Hollandais reprennent St Eustache.
1674 : Louis XIV tombe amoureux de Françoise d’Aubigné "la Belle Indienne" : il confie à sa maîtresse la Ferme du Tabac, lui assurant le monopole de ce commerce.
Elle le revend au marchand Jacques Oudiette pour acheter le château de Maintenon et le titre à Charles François d'Angennes, qui se reconvertit ainsi en riche planteur à la Martinique...
La Rochelle est parmi les premiers ports pour le commerce avec les Isles avec 120 navires en 5 ans, soit un quart de l'ensemble des ports.
En mars, Colbert, au vu de la menace Hollandaise, écrit au Premier Commis de la Compagnie des Indes : " Le Roy voulant pourvoir à la conservation des Isles de l’Amérique qui seront apparemment attaquées cette année par les Hollandois, sa Majesté a donné les ordres pour y faire passer incessamment 400 soldats sur ses vaisseaux de guerre et en même temps les armes et munitions "
A la Martinique, le 19 juillet, l’armada hollandaise commandée par l’Amiral Ruyter se présente devant Fort-Royal, avec 44 navires, 4.300 marins et 3.300 soldats. Le gouverneur général De Baas étant malade, c'est le gouverneur particulier de la Martinique, le chevalier de Sainte-Marthe, qui organise la défense du fort avec 161 hommes (marins, miliciens, colons), après avoir coulé 3 vaisseaux pour interdire l’entrée de la rade.
La concession du Sénégal de la Compagnie normande de Rozée est vendue à un groupe de négocaints, constituant la nouvelle Compagnie du Sénégal.
Elle s'engage à introduire 2.000 esclaves par an aux Iles Françoises de l’Amérique pendant 8 ans, son prochain directeur sera Jean-Baptiste du Casse qui possède une grande plantation à St Domingue, dont il deviendra gouverneur en 1691 : St Domingue va devenir prioritaire...
Plus de 8.000 esclaves ont déjà été déportés pour les "Isles Françoises"…
Ces nouvelles compagnies anglaises et françaises font baisser le coût de la traversée, entrant en concurrence avec les Hollandais, dont le système de traite était déjà en place.
Leur arrivée sur les côtes d'Afrique fait augmenter le prix des esclaves, majorant la traite intra-africaine et stimulant les guerres tribales…
Dominique Lhoste de Selorge, lieutenant général civil et criminel au Présidial de Montargis épouse à Paris Geneviève de Boisseret, fille de Jean de Boisseret et Madeleine Houel, marquise de Sainte Marie.
Cette alliance rapprochera la famille Lhoste de Marie Galante, leur 2ème fils David deviendra propriétaire d’une habitation à Grande Anse et capitaine de cavalerie, où il épousera Catherine Poisson en 1720.
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion se plaint des bénéfices illicites que font les Commis de la Compagnie dans leurs magasins, ainsi que de Beaudoin, le peseur général de l’île.
Il se plaint que " les derniers navires marchands ont surtout apporté du vin, ce qui renouvelle la débauche, des étoffes de soie et des rubans, qui répand un luxe inutile, mais fort peu de choses indispensables "...
Un Arrêt du Conseil d'Estat charge Bertrand Pallu du Ruau, agent général de la Compagnie des Indes, de recouvrer les 3 millions de sucre sur les habitants des Isles débiteurs de la dite Compagnie...
Première révolte d’esclaves en Jamaïque, avec les premières bandes de "maroons"...
Guerre de Hollande suite : Charles d’Angennes participe à l’attaque de l’île hollandaise de Curaçao commandée par le gouverneur De Baas et Mr de Saint Laurens.
Les Hollandais reprennent St Eustache.
1674 : Louis XIV tombe amoureux de Françoise d’Aubigné "la Belle Indienne" : il confie à sa maîtresse la Ferme du Tabac, lui assurant le monopole de ce commerce.
Elle le revend au marchand Jacques Oudiette pour acheter le château de Maintenon et le titre à Charles François d'Angennes, qui se reconvertit ainsi en riche planteur à la Martinique...
La Rochelle est parmi les premiers ports pour le commerce avec les Isles avec 120 navires en 5 ans, soit un quart de l'ensemble des ports.
En mars, Colbert, au vu de la menace Hollandaise, écrit au Premier Commis de la Compagnie des Indes : " Le Roy voulant pourvoir à la conservation des Isles de l’Amérique qui seront apparemment attaquées cette année par les Hollandois, sa Majesté a donné les ordres pour y faire passer incessamment 400 soldats sur ses vaisseaux de guerre et en même temps les armes et munitions "
A la Martinique, le 19 juillet, l’armada hollandaise commandée par l’Amiral Ruyter se présente devant Fort-Royal, avec 44 navires, 4.300 marins et 3.300 soldats. Le gouverneur général De Baas étant malade, c'est le gouverneur particulier de la Martinique, le chevalier de Sainte-Marthe, qui organise la défense du fort avec 161 hommes (marins, miliciens, colons), après avoir coulé 3 vaisseaux pour interdire l’entrée de la rade.
L’attaque des Hollandais par Théodore Gudin
Le 20, 4.000 hollandais débarquent à la Pointe Simon, leur commandement leur donne quartier libre après 40 jours de mer avant de lancer l'attaque le soir : ils commencent par piller les magasins et abusent de la guildive (ancêtre du rhum) et des liqueurs…
Lors des 2 assauts successifs, les Hollandais auront 1.300 morts, les Français seulement 16, dont Guillaume d’Orange.
Boire ou combattre, il faut choisir !
Le 20, 4.000 hollandais débarquent à la Pointe Simon, leur commandement leur donne quartier libre après 40 jours de mer avant de lancer l'attaque le soir : ils commencent par piller les magasins et abusent de la guildive (ancêtre du rhum) et des liqueurs…
Lors des 2 assauts successifs, les Hollandais auront 1.300 morts, les Français seulement 16, dont Guillaume d’Orange.
Boire ou combattre, il faut choisir !
Louis XIV fera réaliser une médaille commémorative en bronze : Batavas ad Martinicam caesis ac fugatis...
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion décède le 14 septembre, 3 mois avant la dissolution de la Compagnie. Du Tertre écrira sur lui :
" Je suis obligé de lui rendre le témoignage que nos religieux m'en ont donné…car ils m'ont assuré qu'il s'y conduit avec beaucoup d'adresse et de prudence, rendant et faisant la justice fort équitablement à tous les habitants et gagnant adroitement les cœurs de tout le monde par une affabilité qui lui est comme naturelle ".
Pierre Hinselin de Morache, beau-frère de Houël, le remplace en intérim.
A Marie-Galante, Jean Guarisson, arrivé en 1664 de La Rochelle, décède en laissant sa veuve endettée sur son habitation de la Savane.
Jacob Delacroix, propriétaire d'une des 5 raffineries de La Rochelle, rachète à sa veuve la moitié de l'habitation pour 100.000 de sucre en futailles, payables en cinq ans et adressés à Pierre Gombault, bâilleur de fonds du fils de la vendeuse, elle-même chargée de dettes s'élevant de 20 à 30.000 de sucre, dont 10.000 à un ancien régisseur.
Cette habitation Guarisson avait, selon l"Estat" fait par Poluche en 1669, la plus petite production de l'île avec 30.000 livres .
Jacob Delacroix dit d'ailleurs : "il y a peu de gens qui veulent acheter... et beaucoup qui cherchent à vendre et à vil prix pour du contant, on aurait peu vendre les naigres de vostre part et trois cavales, et vous scavez qu'une terre sans naigre n'est rien..."
Les Caraïbes de Mariegalante organisent un grand "vin" au carbet de l’Anse du Coq, rassemblant 14 "canoas" et 500 hommes des îles voisines pour aller attaquer les Anglais d’Antigue.
Le gouverneur De Téméricourt l'apprend et essaie de les dissuader, car nous ne sommes pas (encore…) en guerre contre les Anglais…Seuls 3 canoas partirent et reviennnent avec un beau butin, dont quelques nègres : De Téméricourt les rachète et les renvoie à ses amis Anglais.
Les pirogues caraïbes nous serviront pour la reconnaissance et la messagerie pendant cette guerre avec les Hollandais…
La guerre de Hollande et les révoltes des colons contre l'Exclusif en particulier en Martinique (qui ont entrainé de coûteuses opérations militaires) ont mis à mal la Compagnie des Indes Occidentales.
La Compagnie est dissoute le 4 décembre par l'Edit du Roy de Saint-Germain en Laye, après avoir accusé un passif de 3.523.000 livres-tournois. Il sera entériné par le Conseil d'Estat en février suivant. Le Roi se charge d’éteindre sa dette et lui rembourse son capital de 1.297.185 livres.
Le même Edit rattache les Isles au Domaine Royal, elles deviennent le " Domaine Royal des Indes Occidentales " :
" Édit portant révocation de la Compagnie des Indes occidentales et union au Domaine de la Couronne, des terres, isles, pays et droits de ladite Compagnie, avec permission à tous les sujets de Sa Majesté d’y trafiquer "
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion décède le 14 septembre, 3 mois avant la dissolution de la Compagnie. Du Tertre écrira sur lui :
" Je suis obligé de lui rendre le témoignage que nos religieux m'en ont donné…car ils m'ont assuré qu'il s'y conduit avec beaucoup d'adresse et de prudence, rendant et faisant la justice fort équitablement à tous les habitants et gagnant adroitement les cœurs de tout le monde par une affabilité qui lui est comme naturelle ".
Pierre Hinselin de Morache, beau-frère de Houël, le remplace en intérim.
A Marie-Galante, Jean Guarisson, arrivé en 1664 de La Rochelle, décède en laissant sa veuve endettée sur son habitation de la Savane.
Jacob Delacroix, propriétaire d'une des 5 raffineries de La Rochelle, rachète à sa veuve la moitié de l'habitation pour 100.000 de sucre en futailles, payables en cinq ans et adressés à Pierre Gombault, bâilleur de fonds du fils de la vendeuse, elle-même chargée de dettes s'élevant de 20 à 30.000 de sucre, dont 10.000 à un ancien régisseur.
Cette habitation Guarisson avait, selon l"Estat" fait par Poluche en 1669, la plus petite production de l'île avec 30.000 livres .
Jacob Delacroix dit d'ailleurs : "il y a peu de gens qui veulent acheter... et beaucoup qui cherchent à vendre et à vil prix pour du contant, on aurait peu vendre les naigres de vostre part et trois cavales, et vous scavez qu'une terre sans naigre n'est rien..."
Les Caraïbes de Mariegalante organisent un grand "vin" au carbet de l’Anse du Coq, rassemblant 14 "canoas" et 500 hommes des îles voisines pour aller attaquer les Anglais d’Antigue.
Le gouverneur De Téméricourt l'apprend et essaie de les dissuader, car nous ne sommes pas (encore…) en guerre contre les Anglais…Seuls 3 canoas partirent et reviennnent avec un beau butin, dont quelques nègres : De Téméricourt les rachète et les renvoie à ses amis Anglais.
Les pirogues caraïbes nous serviront pour la reconnaissance et la messagerie pendant cette guerre avec les Hollandais…
La guerre de Hollande et les révoltes des colons contre l'Exclusif en particulier en Martinique (qui ont entrainé de coûteuses opérations militaires) ont mis à mal la Compagnie des Indes Occidentales.
La Compagnie est dissoute le 4 décembre par l'Edit du Roy de Saint-Germain en Laye, après avoir accusé un passif de 3.523.000 livres-tournois. Il sera entériné par le Conseil d'Estat en février suivant. Le Roi se charge d’éteindre sa dette et lui rembourse son capital de 1.297.185 livres.
Le même Edit rattache les Isles au Domaine Royal, elles deviennent le " Domaine Royal des Indes Occidentales " :
" Édit portant révocation de la Compagnie des Indes occidentales et union au Domaine de la Couronne, des terres, isles, pays et droits de ladite Compagnie, avec permission à tous les sujets de Sa Majesté d’y trafiquer "
1675 : Un Arrêt du Conseil d’Etat du 26 octobre nomme Jean Oudiette " Fermier général du Domaine Royal d'Occident ... dans les Isles et Terre Ferme de l'Amérique " :
Il est chargé de percevoir les droits de poids et de capitation dans les îles, fixé à 100 livres de sucre brut par tête, qu’il s’agisse d’un individu libre ou d’un esclave.
Il perçoit aussi un droit de 40 sous (2 livres tournois) par quintal de sucre brut et 12 livres par quintal de sucre raffiné.
Jean Oudiette " s'est obligé de porter, pendant quatre années prochaines et consécutives, le nombre de huit cent Nègres chacune d'icelles dans les Isles, a la charge qu'il luy sera payé comptant par les Directeurs pour chacune des Teste de Nègre la somme de treize livres "
Il est chargé de percevoir les droits de poids et de capitation dans les îles, fixé à 100 livres de sucre brut par tête, qu’il s’agisse d’un individu libre ou d’un esclave.
Il perçoit aussi un droit de 40 sous (2 livres tournois) par quintal de sucre brut et 12 livres par quintal de sucre raffiné.
Jean Oudiette " s'est obligé de porter, pendant quatre années prochaines et consécutives, le nombre de huit cent Nègres chacune d'icelles dans les Isles, a la charge qu'il luy sera payé comptant par les Directeurs pour chacune des Teste de Nègre la somme de treize livres "
Il passera un contrat l’année suivante avec 4 procureurs, dont Samuel François Levassor de la Touche, chargés de la levée des impôts.
Un " Estat des dépenses ordonnées par le Roy " retrouve à Marie Galante une garnison de 5 soldats !
Jacques Savary, dans son "Parfait Commercant ou Instruction générale du commerce" écrit sur Mariegalante :
Un " Estat des dépenses ordonnées par le Roy " retrouve à Marie Galante une garnison de 5 soldats !
Jacques Savary, dans son "Parfait Commercant ou Instruction générale du commerce" écrit sur Mariegalante :
" Mariegalante est presque toute habitée : la rade y est fort bonne, mais il n'y a point de port dans toute l'isle...
Il s'y fait par an environ mil cinq cent mil livres pesant de sucre et peu de tabac, mais il est tres bon"
1676 : Le 31 mai, attaque des Hollandais commandée par le commodore Jacob Binckes avec 10 navires et 1.350 hommes, la Guerre de Hollande est toujours en cours...
NB : Une interprétation voulait qu'il s’agisse de représailles à un achat d’une " cargaison de neigres " au négrier hollandais Carolof en 1672 par M. de Téméricourt, bien identifiée, et qui n'aurait jamais été réglée…
De fait, Carolof était un aventurier mercenaire, négrier au besoin, qui avait travaillé pour la Suède, puis le Danemark, puis la Hollande, puis la France avant de négocier à nouveau avec les Hollandais sa participation à la colonisation de Tabacq (Tobago) que les Hollandais venaient de reprendre : ayant travaillé pour les François, il connaissait parfaitement la richesse de Marie Galante et sa faiblesse défensive ! Il a au minimum servi d'informateur pour planifier l'attaque hollandaise...
Le commandeur de l'habitation du gouverneur de Téméricourt, le sieur Vallois, raconte le débarquement des Hollandais : il a pu aller informer son maître en Guadeloupe en faisant l’aller-retour sur une pirogue caraibe.
Les Hollandais repartent le 12 juin, après 11 jours d'un pillage très orienté : démontage des chaudières des sucreries, des rolles des moulins, des ferrures des portes, etc... incendie de quelques habitations, enlèvement de quelques colons et de la presque totalité des artisans (3 charpentiers, 3 maréchaux ferrants, 3 tonneliers, 3 chirurgiens, 1 scieur de long, 1 cordonnier…), de 700 esclaves (soit la quasi-totalité) et de 100 chevaux.
Selon le témoignage ultérieur du gouverneur De Téméricourt, absent lors de l’attaque : les Hollandois ont enlevé
" presque tous les esclaves, grand nombre de bestiaux, les chaudieres à sucre, serrures de moulin, ustancilles, meubles, hardes et linge ; en sorte qu'il ne se voit resté auxdits religieux en icelle, non plus qu'ausdits habitants que les terres seules et hors d'estat de sauver les cannes a sucre et vivres qui estoient dessus "
Le lieutenant général De Baas écrira :
" J'ai trouvé l'isle dans un déplorable état, l'ennemi ayant tout pillé, et brûlé en plusieurs endroits, particulièrement chez Mademoiselle de Surmont, et tout le quartier du Vieux Fort, et emporté la plus grande partie des nègres. L'on fait état de près de 700 travaillants, et 80 à 100 chevaux, le tout contre la parole donnée aux habitants de les laisser jouir en repos de tous leurs biens, qu'ils seraient les maîtres comme auparavant chez eux, et qu'au lieu de souffrir par une défense sévère du commerce ils en auraient la liberté avec toute sorte de nations, et qu'il ne leur manquerait point de nègres...
Les officiers dirent tous unanimement qu'il fallait se battre, mais il arriva qu'un peu avant la lune levante, Duplessis étant allé faire la ronde, Berchaud fut alors dans tous les corps de garde persuader et solliciter tous les habitans à se rendre, lequel en gagna plusieurs par les avantages qu'il leur faisait voir, en sorte que la plus grand partie ne parlait plus de se battre quand la lune se leva, et fut envoyé à bord de l'amiral l'avertir de ce qui se passait, Chaigneau, le jeune Thauvet et Laroze, et leur dire qu'ils eussent à envoyer un officier parce qu'on avait résolu de leur rendre la place...
Les plus criminels sont partis avec l'ennemi, quand ils ont su qu'ils ne voulaient point garder la terre. Leur nom est Berchaud, Chaigneau, Thauvet, Laforest, Bigot, Gebert, Delacroix, et Torin, lesquels ont embarqué tout leur butin, et laissé leurs places à l'abandon "
Tous ces hommes et ces biens seront envoyés à Tabacq (Tobago), île que les hollandais viennent de reprendre…
Le 27 juillet, le gouverneur De Baas envoie " une corvette du Roy à la Guadeloupe pour prendre le juge et le conduire a l’isle de Mariegalante , ou il fera l’inventaire des biens delaissez par les habitants deserteurs quy s’en sont allez avec les hollandois, ausquels il fera le procez "…
Il s'y fait par an environ mil cinq cent mil livres pesant de sucre et peu de tabac, mais il est tres bon"
1676 : Le 31 mai, attaque des Hollandais commandée par le commodore Jacob Binckes avec 10 navires et 1.350 hommes, la Guerre de Hollande est toujours en cours...
NB : Une interprétation voulait qu'il s’agisse de représailles à un achat d’une " cargaison de neigres " au négrier hollandais Carolof en 1672 par M. de Téméricourt, bien identifiée, et qui n'aurait jamais été réglée…
De fait, Carolof était un aventurier mercenaire, négrier au besoin, qui avait travaillé pour la Suède, puis le Danemark, puis la Hollande, puis la France avant de négocier à nouveau avec les Hollandais sa participation à la colonisation de Tabacq (Tobago) que les Hollandais venaient de reprendre : ayant travaillé pour les François, il connaissait parfaitement la richesse de Marie Galante et sa faiblesse défensive ! Il a au minimum servi d'informateur pour planifier l'attaque hollandaise...
Le commandeur de l'habitation du gouverneur de Téméricourt, le sieur Vallois, raconte le débarquement des Hollandais : il a pu aller informer son maître en Guadeloupe en faisant l’aller-retour sur une pirogue caraibe.
Les Hollandais repartent le 12 juin, après 11 jours d'un pillage très orienté : démontage des chaudières des sucreries, des rolles des moulins, des ferrures des portes, etc... incendie de quelques habitations, enlèvement de quelques colons et de la presque totalité des artisans (3 charpentiers, 3 maréchaux ferrants, 3 tonneliers, 3 chirurgiens, 1 scieur de long, 1 cordonnier…), de 700 esclaves (soit la quasi-totalité) et de 100 chevaux.
Selon le témoignage ultérieur du gouverneur De Téméricourt, absent lors de l’attaque : les Hollandois ont enlevé
" presque tous les esclaves, grand nombre de bestiaux, les chaudieres à sucre, serrures de moulin, ustancilles, meubles, hardes et linge ; en sorte qu'il ne se voit resté auxdits religieux en icelle, non plus qu'ausdits habitants que les terres seules et hors d'estat de sauver les cannes a sucre et vivres qui estoient dessus "
Le lieutenant général De Baas écrira :
" J'ai trouvé l'isle dans un déplorable état, l'ennemi ayant tout pillé, et brûlé en plusieurs endroits, particulièrement chez Mademoiselle de Surmont, et tout le quartier du Vieux Fort, et emporté la plus grande partie des nègres. L'on fait état de près de 700 travaillants, et 80 à 100 chevaux, le tout contre la parole donnée aux habitants de les laisser jouir en repos de tous leurs biens, qu'ils seraient les maîtres comme auparavant chez eux, et qu'au lieu de souffrir par une défense sévère du commerce ils en auraient la liberté avec toute sorte de nations, et qu'il ne leur manquerait point de nègres...
Les officiers dirent tous unanimement qu'il fallait se battre, mais il arriva qu'un peu avant la lune levante, Duplessis étant allé faire la ronde, Berchaud fut alors dans tous les corps de garde persuader et solliciter tous les habitans à se rendre, lequel en gagna plusieurs par les avantages qu'il leur faisait voir, en sorte que la plus grand partie ne parlait plus de se battre quand la lune se leva, et fut envoyé à bord de l'amiral l'avertir de ce qui se passait, Chaigneau, le jeune Thauvet et Laroze, et leur dire qu'ils eussent à envoyer un officier parce qu'on avait résolu de leur rendre la place...
Les plus criminels sont partis avec l'ennemi, quand ils ont su qu'ils ne voulaient point garder la terre. Leur nom est Berchaud, Chaigneau, Thauvet, Laforest, Bigot, Gebert, Delacroix, et Torin, lesquels ont embarqué tout leur butin, et laissé leurs places à l'abandon "
Tous ces hommes et ces biens seront envoyés à Tabacq (Tobago), île que les hollandais viennent de reprendre…
Le 27 juillet, le gouverneur De Baas envoie " une corvette du Roy à la Guadeloupe pour prendre le juge et le conduire a l’isle de Mariegalante , ou il fera l’inventaire des biens delaissez par les habitants deserteurs quy s’en sont allez avec les hollandois, ausquels il fera le procez "…
Plus aucune habitation sucrière en activité après ce pillage…
En septembre, une partie des habitants restants se mutinent contre le gouverneur De Téméricourt, en particulier ceux
" du Costé de La Cabesterre " : le lieutenant général De Baas demande au Roy par courrier du 31 octobre des consignes précises avant de prendre parti…
En septembre, une partie des habitants restants se mutinent contre le gouverneur De Téméricourt, en particulier ceux
" du Costé de La Cabesterre " : le lieutenant général De Baas demande au Roy par courrier du 31 octobre des consignes précises avant de prendre parti…
1677 : L'amiral Jean d'Estrées est commissionné par le Roy pour reprendre Tabacq aux Néerlandais.
Il se présente le 3 mars avec 4 vaisseaux, 4 frégates et 400 hommes devant l'isle. Les Français attaquent par terre et par mer, la flotte du Commodore Binckes est mise hors de combat, mais les Français échouent à reprendre l'île qui vient d'être fortifiée...
Il se présente le 3 mars avec 4 vaisseaux, 4 frégates et 400 hommes devant l'isle. Les Français attaquent par terre et par mer, la flotte du Commodore Binckes est mise hors de combat, mais les Français échouent à reprendre l'île qui vient d'être fortifiée...
Le Lieutenant général De Baas meurt le 15 janvier, l’intérim est assuré par le gouverneur de la Martinique, le Chevalier de Sainte Marthe.
Charles de Courbon, Comte de Blénac, Chevalier de Romegou, est nommé Gouverneur Général des Isles d’Amérique le 28 avril.
Il arrivera en octobre avec l’escadre du Comte d’Estrées, et résidera à Fort-Royal, où De Baas a initié la nouvelle ville qu’il va développer.
L'amiral d'Estrées revient en décembre à Tabacq avec 8 vaisseaux, rejoint par le gouverneur général De Blénac avec 600 hommes des milices de la Guadeloupe et de la Martinique : ils font sauter le magasin à poudre du fort, tuant le gouverneur hollandais, le commodore Benckes, qui avait attaqué Marigalande l'année d'avant, et des centaines de soldats, ils reprennent l’île aux Hollandais...
En Guadeloupe, Pierre Hicelin, beau-frère de Houel, assure l'intérim de gouverneur en attendant confirmation de son poste.
Le R.P. Dassié, chanoine de St Ruf, rédige pour son supérieur : " Description générale des costes de l'Amérique…le tout recueilly des autheurs les plus modernes, & des memoires des pilotes, François, Espagnols & Portugais ".
Il parle de l'Isle Marigalante (avant le pillage…) :
Charles de Courbon, Comte de Blénac, Chevalier de Romegou, est nommé Gouverneur Général des Isles d’Amérique le 28 avril.
Il arrivera en octobre avec l’escadre du Comte d’Estrées, et résidera à Fort-Royal, où De Baas a initié la nouvelle ville qu’il va développer.
L'amiral d'Estrées revient en décembre à Tabacq avec 8 vaisseaux, rejoint par le gouverneur général De Blénac avec 600 hommes des milices de la Guadeloupe et de la Martinique : ils font sauter le magasin à poudre du fort, tuant le gouverneur hollandais, le commodore Benckes, qui avait attaqué Marigalande l'année d'avant, et des centaines de soldats, ils reprennent l’île aux Hollandais...
En Guadeloupe, Pierre Hicelin, beau-frère de Houel, assure l'intérim de gouverneur en attendant confirmation de son poste.
Le R.P. Dassié, chanoine de St Ruf, rédige pour son supérieur : " Description générale des costes de l'Amérique…le tout recueilly des autheurs les plus modernes, & des memoires des pilotes, François, Espagnols & Portugais ".
Il parle de l'Isle Marigalante (avant le pillage…) :
" Toute la côte de la Basse-Terre (Grand Bourg) a bon fond, les vaisseaux y peuvent mouiller l'anchre en toute seureté "
1678 : A Mariegalande, le gouverneur Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt meurt des fièvres à 35 ans.
Selon le témoignage du Vincent Governe de Vauluisant, notaire devenu juge, 2 ans après le pillage, toujours une misère générale, beaucoup de propriétaires ont quitté Marie Galante, les sucreries sont toujours abandonnées, le bétail errant dévore les cannes…
Un inventaire du pillage hollandais est réalisé sur ordonnance du gouverneur général De Blénac par le capitaine Jean Roy de la Martinique, accompagné du greffier Vanon et de l'aide-greffier Bouffereton, en présence de " Governe de Vauluisant, juge civil et criminel de cette Isle " : il est chargé de recenser " les sucreries, habitations, maisons, bestiaux et autres choses délaissées et abandonnées par quelques habitans particuliers de cette Isle lors de la descente qu’y ont fait les hollandois "
1678 : A Mariegalande, le gouverneur Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt meurt des fièvres à 35 ans.
Selon le témoignage du Vincent Governe de Vauluisant, notaire devenu juge, 2 ans après le pillage, toujours une misère générale, beaucoup de propriétaires ont quitté Marie Galante, les sucreries sont toujours abandonnées, le bétail errant dévore les cannes…
Un inventaire du pillage hollandais est réalisé sur ordonnance du gouverneur général De Blénac par le capitaine Jean Roy de la Martinique, accompagné du greffier Vanon et de l'aide-greffier Bouffereton, en présence de " Governe de Vauluisant, juge civil et criminel de cette Isle " : il est chargé de recenser " les sucreries, habitations, maisons, bestiaux et autres choses délaissées et abandonnées par quelques habitans particuliers de cette Isle lors de la descente qu’y ont fait les hollandois "
Cet inventaire de 12 pages décompte 12 habitations abandonnées, dont 3 sucreries et 7 indigoteries.
On constate aussi que, 2 ans seulement après, la majorité des " déportés " à Tabacq (Tobago), volontaires ou non, n’ont pas survécu…
Guy Botreau, dit Père, est nommé Notaire Royal de l’île par acte de De Blénac. Avec son épouse Marguerite Dauvergne, il a eu 4 enfants. A sa mort, elle épousera Nicolas Guesnon-Lacavé, puis rapidement veuve avec un nouvel enfant, elle se remariera à son cousin Nicolas Lacavé, dont elle aura 3 enfants…
Le 21 janvier, une Ordonnance du gouverneur général de Blénac demande "à tous capitaines et officiers de milice d'assister de leurs soins et même de leurs personnes" le sieur Desnotz, "commis général du fermier du Domaine Royal d'Occident", lorsqu'il se transportera "dans toutes les habitations pour y prendre le dénombrement de tous les blancs et neigres qui appartiennent à chacun habitant et autre". Ordre est donné aux habitants de déclarer "tous leurs dits blancs, neigres et négrillons aveq leurs noms et surnoms et leur âge".
En mai, la flotte française, commandée par l’amiral d’Estrées, avec 18 navires royaux et 12 corsaires, se présente devant Curacao, mais le refus de l'amiral d'écouter son pilote et ses officiers va jeter 14 de leurs navires sur les récifs de l'île d'Aves...
En fin d'année, une expédition de "pêche aux canons" envoyée par Colbert va permettre de remonter 364 canons sur les 494 perdus dans le naufrage, ainsi que 3.000 boulets ! D'Estrées ne sera pas sanctionné et finira maréchal de France...
Fin de la Guerre de Hollande avec le Traité de Nimègue le 10 août.
Dans la Caraïbe, les Français s’étendent en gardant Tabacq (Tobago) qu’ils ont pris l’année précédente aux Hollandais, la Trinité (Trinidad) prise aux Espagnols et les Anglais nous laissent St Vincent, la Dominique et St Lucie.
Colbert donne ses instructions dans un règlement sur l’organisation des " Compagnies dites détachées de la Marine ", ayant une mission exclusivement coloniale : elles sont commandées par un capitaine, comptent 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades et 24 soldats.
Le capitaine touche 60 livres par mois, les soldats 6 sous par jour, dont 3 retenus pour la nourriture et l’habillement.
La tenue des soldats est un justaucorps de drap gris avec doublure bleue et boutons en étain.
Charles François d’Angennes n'est plus corsaire mais travaille maintenant pour le Roi : il fait la chasse aux flibustiers sur la frégate royale La Sorcière... Son lieutenant est Charles Auger, son beau-frère, qui a épousé sa sœur cadette Louise de Maintenon.
Il a acheté avec l’argent de ses captures sa première habitation-sucrerie au Précheur en Martinique.
Il va commander à la Compagnie du Sénégal 1.600 esclaves sur 4 ans...
1679 : Une nouvelle fonction est créée le 24 avril par le Roy pour les Isles de l’Amérique : Intendant général de justice, police et marine, établi en Martinique, puisque le gouvernement général des Isles du Vent réside en Martinique depuis 1669.
Jean-Baptiste Patoulet inaugure ce poste, qui augmente le pouvoir civil par rapport au militaire.
Le Conseil Supérieur, qui le reçoit en septembre, l’assimile à un Président de Cour en France.
Il a pouvoir, comme le Comte de Blénac, " de concéder aux Isles d’Amérique "
Dans un courrier au Roy du 2 novembre, Patoulet annonce sa tournée d'inspection " à St Christophe, La Guadaloupe et Mariegalande ": " Je tascheray...a vous donner un plan exact et fidele de l'Estat des Isles, tant pour le spirituel que pour le temporel"
On constate aussi que, 2 ans seulement après, la majorité des " déportés " à Tabacq (Tobago), volontaires ou non, n’ont pas survécu…
Guy Botreau, dit Père, est nommé Notaire Royal de l’île par acte de De Blénac. Avec son épouse Marguerite Dauvergne, il a eu 4 enfants. A sa mort, elle épousera Nicolas Guesnon-Lacavé, puis rapidement veuve avec un nouvel enfant, elle se remariera à son cousin Nicolas Lacavé, dont elle aura 3 enfants…
Le 21 janvier, une Ordonnance du gouverneur général de Blénac demande "à tous capitaines et officiers de milice d'assister de leurs soins et même de leurs personnes" le sieur Desnotz, "commis général du fermier du Domaine Royal d'Occident", lorsqu'il se transportera "dans toutes les habitations pour y prendre le dénombrement de tous les blancs et neigres qui appartiennent à chacun habitant et autre". Ordre est donné aux habitants de déclarer "tous leurs dits blancs, neigres et négrillons aveq leurs noms et surnoms et leur âge".
En mai, la flotte française, commandée par l’amiral d’Estrées, avec 18 navires royaux et 12 corsaires, se présente devant Curacao, mais le refus de l'amiral d'écouter son pilote et ses officiers va jeter 14 de leurs navires sur les récifs de l'île d'Aves...
En fin d'année, une expédition de "pêche aux canons" envoyée par Colbert va permettre de remonter 364 canons sur les 494 perdus dans le naufrage, ainsi que 3.000 boulets ! D'Estrées ne sera pas sanctionné et finira maréchal de France...
Fin de la Guerre de Hollande avec le Traité de Nimègue le 10 août.
Dans la Caraïbe, les Français s’étendent en gardant Tabacq (Tobago) qu’ils ont pris l’année précédente aux Hollandais, la Trinité (Trinidad) prise aux Espagnols et les Anglais nous laissent St Vincent, la Dominique et St Lucie.
Colbert donne ses instructions dans un règlement sur l’organisation des " Compagnies dites détachées de la Marine ", ayant une mission exclusivement coloniale : elles sont commandées par un capitaine, comptent 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades et 24 soldats.
Le capitaine touche 60 livres par mois, les soldats 6 sous par jour, dont 3 retenus pour la nourriture et l’habillement.
La tenue des soldats est un justaucorps de drap gris avec doublure bleue et boutons en étain.
Charles François d’Angennes n'est plus corsaire mais travaille maintenant pour le Roi : il fait la chasse aux flibustiers sur la frégate royale La Sorcière... Son lieutenant est Charles Auger, son beau-frère, qui a épousé sa sœur cadette Louise de Maintenon.
Il a acheté avec l’argent de ses captures sa première habitation-sucrerie au Précheur en Martinique.
Il va commander à la Compagnie du Sénégal 1.600 esclaves sur 4 ans...
1679 : Une nouvelle fonction est créée le 24 avril par le Roy pour les Isles de l’Amérique : Intendant général de justice, police et marine, établi en Martinique, puisque le gouvernement général des Isles du Vent réside en Martinique depuis 1669.
Jean-Baptiste Patoulet inaugure ce poste, qui augmente le pouvoir civil par rapport au militaire.
Le Conseil Supérieur, qui le reçoit en septembre, l’assimile à un Président de Cour en France.
Il a pouvoir, comme le Comte de Blénac, " de concéder aux Isles d’Amérique "
Dans un courrier au Roy du 2 novembre, Patoulet annonce sa tournée d'inspection " à St Christophe, La Guadaloupe et Mariegalande ": " Je tascheray...a vous donner un plan exact et fidele de l'Estat des Isles, tant pour le spirituel que pour le temporel"
En Guadeloupe, le salaire annuel du Gouverneur de Guadeloupe est de 36.000 livres de sucre (en Martinique 64.000...), celui des lieutenants de Roi de 12.000. Les lieutenants de Roi sont les subordonnés directs des Gouverneurs.
A leur demande, ils sont chargés de l’activité des milices et du recensement dans leur circonscription.
Selon un règlement de 1678, le taux du salaire journalier des ouvriers est fixé aussi en sucre : un bon conducteur d'ouvrage : 50 livres de sucre, un bon ouvrier maçon, tailleur de pierres, charpentier : 30 livres, autres ouvriers : 25 livres de sucre.
Le Conseil Supérieur se compose désormais du Gouverneur, du Lieutenant de Roi, et de 6 conseillers désignés. Le Gouverneur Général et l’Intendant peuvent y participer lorsqu’ils sont dans l’île. Ce Conseil sert d’intermédiaire judiciaire et légal pouvant promulguer les édits.
Pour Marigalande, Charles d’Angennes, marquis de Maintenon, 29 ans, est nommé gouverneur le 24 avril.
Le gouverneur général De Blénac écrit : " Marie Galande est celle où je vois toutes les isles avoir plus d'inclination d'y aller habituer. Monsieur de Maintenon y a pensé mourir "
Un Arrêt du Conseil d’Estat du 2 mai interdit la saisie pour paiement des droits de capitation " des nègres, chaudières et bestiaux servant aux sucreries "
1680 : En France, Colbert abolit toutes les taxes sur le sucre.
Une Ordonnance du Roi impose de mettre en culture avant 3 ans les terres concédées dans les colonies " faute de quoi elles reviendront au Domaine Royal ".
L'intendant général Patoulet reçoit des lettres patentes qui l'autorisent à nommer les procureurs, notaires, greffiers et huissiers, le Conseil Souverain devant simplement confirmer ces nominations.
A Mariegalante, Patoulet, suite à sa tournée dans l’île en mars, a donné une commission de notaire Royal et une de procureur du Roy à Jean Blancfait, sans en référer au gouverneur général de Blénac.
Le Roi écrira à Patoulet de ne rien faire sans concertation avec le gouverneur...
Le recensement est envoyé le 3 mai par le sieur Moulier, habitant sucrier et "commandant pour le Roy" :
" Rôole des habitans tant blanq que noirs de l’isle marie galante "
A leur demande, ils sont chargés de l’activité des milices et du recensement dans leur circonscription.
Selon un règlement de 1678, le taux du salaire journalier des ouvriers est fixé aussi en sucre : un bon conducteur d'ouvrage : 50 livres de sucre, un bon ouvrier maçon, tailleur de pierres, charpentier : 30 livres, autres ouvriers : 25 livres de sucre.
Le Conseil Supérieur se compose désormais du Gouverneur, du Lieutenant de Roi, et de 6 conseillers désignés. Le Gouverneur Général et l’Intendant peuvent y participer lorsqu’ils sont dans l’île. Ce Conseil sert d’intermédiaire judiciaire et légal pouvant promulguer les édits.
Pour Marigalande, Charles d’Angennes, marquis de Maintenon, 29 ans, est nommé gouverneur le 24 avril.
Le gouverneur général De Blénac écrit : " Marie Galande est celle où je vois toutes les isles avoir plus d'inclination d'y aller habituer. Monsieur de Maintenon y a pensé mourir "
Un Arrêt du Conseil d’Estat du 2 mai interdit la saisie pour paiement des droits de capitation " des nègres, chaudières et bestiaux servant aux sucreries "
1680 : En France, Colbert abolit toutes les taxes sur le sucre.
Une Ordonnance du Roi impose de mettre en culture avant 3 ans les terres concédées dans les colonies " faute de quoi elles reviendront au Domaine Royal ".
L'intendant général Patoulet reçoit des lettres patentes qui l'autorisent à nommer les procureurs, notaires, greffiers et huissiers, le Conseil Souverain devant simplement confirmer ces nominations.
A Mariegalante, Patoulet, suite à sa tournée dans l’île en mars, a donné une commission de notaire Royal et une de procureur du Roy à Jean Blancfait, sans en référer au gouverneur général de Blénac.
Le Roi écrira à Patoulet de ne rien faire sans concertation avec le gouverneur...
Le recensement est envoyé le 3 mai par le sieur Moulier, habitant sucrier et "commandant pour le Roy" :
" Rôole des habitans tant blanq que noirs de l’isle marie galante "
Il est détaillé par caze, on ne retrouve plus que 440 âmes : seulement 277 habitants blancs restants, à comparer au 1.225 du dernier recensement de 1671 : 77 hommes, 54 femmes, 59 garçons, 63 filles et 24 serviteurs. 163 esclaves contre 710 en 1671…
Le sieur Moulier vit avec sa femme née Brumant, son fils Jean, ses 4 filles et 3 serviteurs ; pour sa sucrerie, il dispose de 11 nègres et 8 négresses.
Le sieur Governe de Vauluisant vit avec sa femme, ses 2 garçons, ses 2 filles, et 6 esclaves.
Les Thauvet ne sont pas rentrés à Marie Galante, reste 40 esclaves dans leur habitation…
Antoine Luce, notaire, vit avec sa femme Marie Anquetin, ses 2 garçons, ses 4 filles et 4 serviteurs ; pour sa sucrerie, il a 25 esclaves, plus 3 négrillons et 6 mulâtres.
Bernardin Ricord vit avec sa femme, ses 4 garçons, sa fille ; 19 esclaves disponibles pour sa sucrerie.
Jean Blancfait, procureur du Roi, vit avec sa femme Jacqueline du Mouchet, leurs 2 garçons, leurs 3 filles et 5 esclaves.
Restent surtout beaucoup de " petits blancs " sans serviteur ni esclave.
Un certain nombre étaient déjà présents sur le 1er recensement de 1666, ces " petits blancs " n’avaient pas d’autre solution que de rester dans l’île…
Les Carmes doivent vendre une partie de leurs terres au sieur Charpin, car l'Ordre ne peut combler les dettes causées par le pillage des Hollandais.
Ainsi, 4 ans après l’attaque des hollandais et le pillage de l’île, la situation est loin d’être revenue à la normale : manquent toujours les chaudières et le matériel des sucreries, ainsi que la main d’œuvre, la quasi-totalité des esclaves avait été emportés par les attaquants.
Aucune sucrerie n’a pu donc redémarrer…
1681 : A Marie-Galante, une seule sucrerie en activité, celle des Pères Carmes avec 17 esclaves, presque 2 fois moins qu’avant la guerre, mais avec le retour de la paix les colons reviennent et reconstruisent quelques sucreries…
L’ouragan de novembre fait moins de dégâts qu’à St Christophe…
A St Barthelemy, le commandant De Guerre fourni le recensement le 18 juillet : 379 habitants, dont 84 esclaves.
Le gouverneur général De Blénac écrit à Colbert :
"La manière de traiter les engagés est à faire trembler ; il le faut voir pour le croire. De 600 il ne s’en sauvera pas 50. Un habitant traite son engagé de cette manière : il le met à la cassave et à l’eau et trois livres de boeuf puant par semaine, pour le plus. L’engagé qui n’est pas accoutumé à cette vie tombe dans la colique, dans les enflures de jambes, dans la fièvre, dans le mal d’estomac. L’habitant croit son argent perdu, parce que le temps de l’engagement s’écoule, et quelque malade qu’il soit, le roue de coups pour le faire travailler. Il préfère son nègre à lui, parce que le nègre lui demeure toujours et que l’engagé, le temps fini, l’affaire est faite… Je serais bien fâché de battre mon cheval ni mon chien de même. J’en vois tous les jours dont le corps est tout en apostumes à force de coups et la plupart ne leur donnent rien à manger. Ils cherchent la nuit des crabes et le jour quelques fruits dans les bois. Les habitants en achètent au-delà de ce qu’ils peuvent, car pour la nourriture ils ne s’en mettent pas en peine et ce qui les rend si souvent marrons"...
1682 : En France, le Château de Versailles devient la résidence du Roi-Soleil et de la Cour.
Les travaux avaient pris beaucoup de retard, du fait du paludisme qui sévissait avant l’assèchement des marais…
Charles Houël, devenu marquis, meurt à la Cour de Versailles à 66 ans, laissant 2 fils et une succession difficile…
Le R.P. Dominicain André Chevillard publie : " Les desseins de son Eminence le Cardianal de Richelieu pour l'Amérique" où il relate entre autre l'installation des missionnaires dans les Antilles.
Le sieur Moulier vit avec sa femme née Brumant, son fils Jean, ses 4 filles et 3 serviteurs ; pour sa sucrerie, il dispose de 11 nègres et 8 négresses.
Le sieur Governe de Vauluisant vit avec sa femme, ses 2 garçons, ses 2 filles, et 6 esclaves.
Les Thauvet ne sont pas rentrés à Marie Galante, reste 40 esclaves dans leur habitation…
Antoine Luce, notaire, vit avec sa femme Marie Anquetin, ses 2 garçons, ses 4 filles et 4 serviteurs ; pour sa sucrerie, il a 25 esclaves, plus 3 négrillons et 6 mulâtres.
Bernardin Ricord vit avec sa femme, ses 4 garçons, sa fille ; 19 esclaves disponibles pour sa sucrerie.
Jean Blancfait, procureur du Roi, vit avec sa femme Jacqueline du Mouchet, leurs 2 garçons, leurs 3 filles et 5 esclaves.
Restent surtout beaucoup de " petits blancs " sans serviteur ni esclave.
Un certain nombre étaient déjà présents sur le 1er recensement de 1666, ces " petits blancs " n’avaient pas d’autre solution que de rester dans l’île…
Les Carmes doivent vendre une partie de leurs terres au sieur Charpin, car l'Ordre ne peut combler les dettes causées par le pillage des Hollandais.
Ainsi, 4 ans après l’attaque des hollandais et le pillage de l’île, la situation est loin d’être revenue à la normale : manquent toujours les chaudières et le matériel des sucreries, ainsi que la main d’œuvre, la quasi-totalité des esclaves avait été emportés par les attaquants.
Aucune sucrerie n’a pu donc redémarrer…
1681 : A Marie-Galante, une seule sucrerie en activité, celle des Pères Carmes avec 17 esclaves, presque 2 fois moins qu’avant la guerre, mais avec le retour de la paix les colons reviennent et reconstruisent quelques sucreries…
L’ouragan de novembre fait moins de dégâts qu’à St Christophe…
A St Barthelemy, le commandant De Guerre fourni le recensement le 18 juillet : 379 habitants, dont 84 esclaves.
Le gouverneur général De Blénac écrit à Colbert :
"La manière de traiter les engagés est à faire trembler ; il le faut voir pour le croire. De 600 il ne s’en sauvera pas 50. Un habitant traite son engagé de cette manière : il le met à la cassave et à l’eau et trois livres de boeuf puant par semaine, pour le plus. L’engagé qui n’est pas accoutumé à cette vie tombe dans la colique, dans les enflures de jambes, dans la fièvre, dans le mal d’estomac. L’habitant croit son argent perdu, parce que le temps de l’engagement s’écoule, et quelque malade qu’il soit, le roue de coups pour le faire travailler. Il préfère son nègre à lui, parce que le nègre lui demeure toujours et que l’engagé, le temps fini, l’affaire est faite… Je serais bien fâché de battre mon cheval ni mon chien de même. J’en vois tous les jours dont le corps est tout en apostumes à force de coups et la plupart ne leur donnent rien à manger. Ils cherchent la nuit des crabes et le jour quelques fruits dans les bois. Les habitants en achètent au-delà de ce qu’ils peuvent, car pour la nourriture ils ne s’en mettent pas en peine et ce qui les rend si souvent marrons"...
1682 : En France, le Château de Versailles devient la résidence du Roi-Soleil et de la Cour.
Les travaux avaient pris beaucoup de retard, du fait du paludisme qui sévissait avant l’assèchement des marais…
Charles Houël, devenu marquis, meurt à la Cour de Versailles à 66 ans, laissant 2 fils et une succession difficile…
Le R.P. Dominicain André Chevillard publie : " Les desseins de son Eminence le Cardianal de Richelieu pour l'Amérique" où il relate entre autre l'installation des missionnaires dans les Antilles.
Une expédition conduite par Robert Cavalier de la Salle descend à partir des Grands Lacs le Mississipi jusqu’à son embouchure et nomme cette nouvelle terre " Louisiane " en hommage à Louis XIV, elle est rattachée à la Nouvelle-France (Canada).
En Martinique, l’intendant général Patoulet est remplacé par Michel Bégon le 22 novembre.
2 raffineries à St Pierre, crées par Charles d’Angennes.
Le Conseil souverain de la Guadeloupe trouve que le nombre des nègres dans la colonie est trop élevé pour le nombre des blancs, il délibère qu'il serait très important, pour la conservation de la colonie, d'obliger "les plus considérables maîtres de cases et d'engins à faire venir des hommes de l'Europe par le moyen de leurs correspondants, en sorte qu'ils eussent dans leurs maisons des domestiques à proportion des esclaves qu'ils peuvent avoir comme d'un français pour dix esclaves et de vouloir ordonner que la délibération soit envoyée en cour".
Cela restera sans suite...
Un "Mémoire sur les abus qui se sont glissés dans les Isles sur la distribution des monnoyes" nous donne les cours des monnaies en vigueur :lément..
En Martinique, l’intendant général Patoulet est remplacé par Michel Bégon le 22 novembre.
2 raffineries à St Pierre, crées par Charles d’Angennes.
Le Conseil souverain de la Guadeloupe trouve que le nombre des nègres dans la colonie est trop élevé pour le nombre des blancs, il délibère qu'il serait très important, pour la conservation de la colonie, d'obliger "les plus considérables maîtres de cases et d'engins à faire venir des hommes de l'Europe par le moyen de leurs correspondants, en sorte qu'ils eussent dans leurs maisons des domestiques à proportion des esclaves qu'ils peuvent avoir comme d'un français pour dix esclaves et de vouloir ordonner que la délibération soit envoyée en cour".
Cela restera sans suite...
Un "Mémoire sur les abus qui se sont glissés dans les Isles sur la distribution des monnoyes" nous donne les cours des monnaies en vigueur :lément..
" Cet usage est fondé sur un autre arrest du Conseil d'Estat, lequel pour attirer le commerce dans les isles et y retenir l'argent avoit ordonné que les monnoyes s'exposeroient sur le pied cy dessus"
L"Estat des charges des Isles de l’Amérique" nous renseigne sur le salaire annuel du gouverneur de Mariegalande, 25.000 livres de sucre, et de l’ensemble de la garnison, 11.231 livres.
L"Estat des charges des Isles de l’Amérique" nous renseigne sur le salaire annuel du gouverneur de Mariegalande, 25.000 livres de sucre, et de l’ensemble de la garnison, 11.231 livres.
1683 : En France, le 6 septembre, mort de Colbert qui a rempli l’un de ses contrats : la Marine Royale compte maintenant 117 vaisseaux, 1.200 officiers et 53.000 matelots.
Louvois lui succède comme premier ministre, plus intéressé par la Guerre que par les Colonies.
Le fils de Colbert, Jean-Baptiste, marquis de Seignelay, le remplace comme Secrétaire d’Etat à la Marine.
Ordonnance du Roy du 23 septembre qui interdit " a tous sujets d'acheter aucun nègre des Indiens tant de la Terre Ferme que des Isles Caraibes et de les porter dans les Isles Françoises de l'Amérique, à peine de confiscation des dits nègres et des bastiments surlesquels ils seront embarqués et de mil livres d'amende"...
Ordonnance du Roy du 30 septembre qui interdit aux "religionnaires " (protestants), non seulement de faire exercice de leur religion, mais de travailler dans les fermes, de posséder des terres ou de s'établir dans les îles sans permission, et qui ne leur autorise que l'exercice du commerce...
Le même jour, Ordre du Roy de favoriser le commerce entre les Isles d'Amérique et le Canada, par l'envoi d'eau-de-vie, sucre, tabac, coton, en direction du Canada, et par celui de bois, en direction des Isles.
Le Gouverneur général De Blénac et l’Intendant général Bégon, au retour de leur tournée dans les Isles rédigent un " Memoire pour le Roy sur tout ce qui concerne le service de sa Majesté dans les Isles françoises de l'Amerique " :
" Nous avons conferé avec les principaux habitans des Isles, et les officiers des Conseils, suivant l'ordre que nous en a esté donné par Sa Majesté de tout ce qui regarde la jurisprudence des Negres, et comme il n'y a n'y loy n'y coustume en France sur cette matiere nous avons tasché de ne rien obmettre de tout ce qui peut faire quelque difficulté dont nous avons fait un memoire separé en forme de projet d'ordonnance que sa Majesté trouvera cy joint ".
" Nous avons aussy examiné ce qui se pourroit faire pour empesher les mauvais traittemens que les maistres font a leurs engagés, et nous n'avons pas trouvé qu'il y aict aucun reglement a faire sur cet article parcequ'il y a peu d'engagés dans les Isles, et que ceux qui y sont estants necessaires a leurs maistres, ne sont plus maltraittés comme ils estoient autre fois, y en ayant mesme tres peu qui soient employés a la culture de la terre "
Le " Recensement des Isles de l’Amerique " est fourni le 12 avril :
Louvois lui succède comme premier ministre, plus intéressé par la Guerre que par les Colonies.
Le fils de Colbert, Jean-Baptiste, marquis de Seignelay, le remplace comme Secrétaire d’Etat à la Marine.
Ordonnance du Roy du 23 septembre qui interdit " a tous sujets d'acheter aucun nègre des Indiens tant de la Terre Ferme que des Isles Caraibes et de les porter dans les Isles Françoises de l'Amérique, à peine de confiscation des dits nègres et des bastiments surlesquels ils seront embarqués et de mil livres d'amende"...
Ordonnance du Roy du 30 septembre qui interdit aux "religionnaires " (protestants), non seulement de faire exercice de leur religion, mais de travailler dans les fermes, de posséder des terres ou de s'établir dans les îles sans permission, et qui ne leur autorise que l'exercice du commerce...
Le même jour, Ordre du Roy de favoriser le commerce entre les Isles d'Amérique et le Canada, par l'envoi d'eau-de-vie, sucre, tabac, coton, en direction du Canada, et par celui de bois, en direction des Isles.
Le Gouverneur général De Blénac et l’Intendant général Bégon, au retour de leur tournée dans les Isles rédigent un " Memoire pour le Roy sur tout ce qui concerne le service de sa Majesté dans les Isles françoises de l'Amerique " :
" Nous avons conferé avec les principaux habitans des Isles, et les officiers des Conseils, suivant l'ordre que nous en a esté donné par Sa Majesté de tout ce qui regarde la jurisprudence des Negres, et comme il n'y a n'y loy n'y coustume en France sur cette matiere nous avons tasché de ne rien obmettre de tout ce qui peut faire quelque difficulté dont nous avons fait un memoire separé en forme de projet d'ordonnance que sa Majesté trouvera cy joint ".
" Nous avons aussy examiné ce qui se pourroit faire pour empesher les mauvais traittemens que les maistres font a leurs engagés, et nous n'avons pas trouvé qu'il y aict aucun reglement a faire sur cet article parcequ'il y a peu d'engagés dans les Isles, et que ceux qui y sont estants necessaires a leurs maistres, ne sont plus maltraittés comme ils estoient autre fois, y en ayant mesme tres peu qui soient employés a la culture de la terre "
Le " Recensement des Isles de l’Amerique " est fourni le 12 avril :
Mariegalante s'est repeuplée, mais avec 1.029 âmes, elle n'a pas encore atteint sa population de 1671...
Pour les 431 blancs : 133 "hommes portans les armes", 75 femmes, 134 garçons et 89 filles.
Pour les 598 esclaves (58%), 498 negres et negresses "travaillans", 100 negrillons et négrites.
L’activité reprend : 13 habitations-sucreries sont en activité, une de plus qu’avant l’attaque hollandaise, mais sutout 34 indigoteries.
Le développement des indigoteries après le pillage des sucreries est logique : l’investissement est bien moindre et la rentabilité plus rapide.
Dans une indigoterie, on fait fermenter les plantes coupées 24 heures dans une 1ère cuve "trempoire" qui dégage une odeur désagréable et fait mettre les cuves loin des habitations et sous le vent...
A Marie Galante, en l'absence de rivière, l'eau provient d'un puit à proximité.
Le jus jaune s’écoule alors dans une 2ème cuve " batterie ", où il est battu pendant 3 à 4 heures, virant au bleu et on le laisse précipiter 3 à 4 heures.
Le jus surnageant clair est éliminé, la fécule bleue ainsi déposée est rincée et transvasée dans une 3ème cuve, appelée " reposoire " ou " diablotin" d’où on élimine l’eau pour obtenir une pâte.
Cette pâte est mise à égoutter dans des sacs, puis à sécher dans une caisse en bois d’acajou où on l’étale avec une truelle en cuivre.
En fin de séchage, on la fractionne en petits cubes : au bout de 3 mois, l’indigo est prêt à la commercialisation…
Pas d’église recensée, mais le Domaine prévoit des dépenses curiales pour les différentes îles françoises de l’Amérique, pour Marie Galande, est prévu 24.000 livres de sucre pour 2 "prestres"
Pour les 431 blancs : 133 "hommes portans les armes", 75 femmes, 134 garçons et 89 filles.
Pour les 598 esclaves (58%), 498 negres et negresses "travaillans", 100 negrillons et négrites.
L’activité reprend : 13 habitations-sucreries sont en activité, une de plus qu’avant l’attaque hollandaise, mais sutout 34 indigoteries.
Le développement des indigoteries après le pillage des sucreries est logique : l’investissement est bien moindre et la rentabilité plus rapide.
Dans une indigoterie, on fait fermenter les plantes coupées 24 heures dans une 1ère cuve "trempoire" qui dégage une odeur désagréable et fait mettre les cuves loin des habitations et sous le vent...
A Marie Galante, en l'absence de rivière, l'eau provient d'un puit à proximité.
Le jus jaune s’écoule alors dans une 2ème cuve " batterie ", où il est battu pendant 3 à 4 heures, virant au bleu et on le laisse précipiter 3 à 4 heures.
Le jus surnageant clair est éliminé, la fécule bleue ainsi déposée est rincée et transvasée dans une 3ème cuve, appelée " reposoire " ou " diablotin" d’où on élimine l’eau pour obtenir une pâte.
Cette pâte est mise à égoutter dans des sacs, puis à sécher dans une caisse en bois d’acajou où on l’étale avec une truelle en cuivre.
En fin de séchage, on la fractionne en petits cubes : au bout de 3 mois, l’indigo est prêt à la commercialisation…
Pas d’église recensée, mais le Domaine prévoit des dépenses curiales pour les différentes îles françoises de l’Amérique, pour Marie Galande, est prévu 24.000 livres de sucre pour 2 "prestres"
Une demi-compagnie d’infanterie défend l’île.
De Blénac écrit dans son Mémoire du 13 février :
" A Marie galande…il n'y a aucuns deniers publics, et on ne tire rien sur les cabaretiers qui y sont en fort petit nombre", l'Arrest du Conseil d'Estat de l'année précédente établissant un " impôt annuel de 3000 livres de sucre brut sur tous les cabarets ouverts ou qui s'ouvriront dans les Isles d'Amérique" ne peut guère s'y appliquer...
En Guadeloupe, le recensement du 12 avril donne 7.109 âmes.
La population d’esclaves augmente pour la 1ère fois depuis 20 ans : 4.109, mais beaucoup moins vite qu’en Martinique, 8.216.
1684 : En Angleterre, Isaac Newton publie la Loi universelle de la Gravitation.
Le Sieur de la Borde publie : " Relation de l’origine, moeurs, coutumes, religion, guerres et voyages des Caraïbes, sauvages des îles Antilles de l’Amérique faite par le Sieur De La Borde, employé à la conversion des Caraïbes, étant avec le R. P. Simon jésuite "
De Blénac écrit dans son Mémoire du 13 février :
" A Marie galande…il n'y a aucuns deniers publics, et on ne tire rien sur les cabaretiers qui y sont en fort petit nombre", l'Arrest du Conseil d'Estat de l'année précédente établissant un " impôt annuel de 3000 livres de sucre brut sur tous les cabarets ouverts ou qui s'ouvriront dans les Isles d'Amérique" ne peut guère s'y appliquer...
En Guadeloupe, le recensement du 12 avril donne 7.109 âmes.
La population d’esclaves augmente pour la 1ère fois depuis 20 ans : 4.109, mais beaucoup moins vite qu’en Martinique, 8.216.
1684 : En Angleterre, Isaac Newton publie la Loi universelle de la Gravitation.
Le Sieur de la Borde publie : " Relation de l’origine, moeurs, coutumes, religion, guerres et voyages des Caraïbes, sauvages des îles Antilles de l’Amérique faite par le Sieur De La Borde, employé à la conversion des Caraïbes, étant avec le R. P. Simon jésuite "
Louis XIV crée la Compagnie de Guinée, afin de diversifier la traite et d'approvisionner les Antilles et la Guyane : il réduit la concession territoriale de la Compagnie du Sénégal pour établir cette nouvelle Compagnie, dont il choisit les membres. Elle est chargée de faire pendant 20 ans " le commerce des nègres, de la poudre d’or et de toutes les autres marchandises " sur les côtes d’Afrique, de la rivière de Sierra Leone jusqu’au cap de Bonne-Espérance.
Sous la pression des raffineurs de France, qui ferment ou voient leurs ouvriers raffineurs partir dans les îles, un Arrest du Conseil d’Etat du Roi du 21 janvier interdit de créer toute nouvelle raffinerie dans les Isles, qui en comptent déjà 8.
Le sucre brut ne vaut plus que 14 à 15 livres le quintal.
Les habitants-sucriers adoptent de plus en plus la technique de Martin le Fol pour blanchir le sucre sans le raffiner, c’est ce qu’on appelle "terrer" le sucre. On met à cet effet une couche d’argile blanche sur la surface de la forme à sucre et on le lave avec de l’eau filtrée par l’argile : on obtient un sucre beaucoup plus blanc, encore appelé aussi "cassonade blanche".
1685 : En France, en mars, promulgation de l’ "Edit du Roy ou Code Noir sur les esclaves des Isles de l’Amérique " :
Sous la pression des raffineurs de France, qui ferment ou voient leurs ouvriers raffineurs partir dans les îles, un Arrest du Conseil d’Etat du Roi du 21 janvier interdit de créer toute nouvelle raffinerie dans les Isles, qui en comptent déjà 8.
Le sucre brut ne vaut plus que 14 à 15 livres le quintal.
Les habitants-sucriers adoptent de plus en plus la technique de Martin le Fol pour blanchir le sucre sans le raffiner, c’est ce qu’on appelle "terrer" le sucre. On met à cet effet une couche d’argile blanche sur la surface de la forme à sucre et on le lave avec de l’eau filtrée par l’argile : on obtient un sucre beaucoup plus blanc, encore appelé aussi "cassonade blanche".
1685 : En France, en mars, promulgation de l’ "Edit du Roy ou Code Noir sur les esclaves des Isles de l’Amérique " :
Lors de son impression, il deviendra " Recueil d’Edits, Déclarations et Arrêts concernant les Esclaves Nègres des Isles de l’Amérique Françoise ", en 60 articles…
Voir son intégralité à "Traite, négriers"
Le gouverneur général, le comte de Blénac, fournit un mémoire : " Discours sur l'Estat passé et présent des Isles Françoises de l'Amérique et sur ce qu'il seroit du service du Roy d'y establir pour leur accroissement "
Sur le sujet des fortifications :
"L'Isle de Mariegalante n'en a pas besoin puisquelle trouveroit sa sureté dans les fortiffications du cul de sac de la Guadeloupe, mais en cas de guerre on peut remuer la terre pour faire des batteries, et avec des facines faire quelq retranchemens au bor de la mer pour mettre a couvert les habitans qui sopposeroit a la descente...car il faut toujours s'oposer a la dessente des Enemis dans les Isles "
Voir son intégralité à "Traite, négriers"
Le gouverneur général, le comte de Blénac, fournit un mémoire : " Discours sur l'Estat passé et présent des Isles Françoises de l'Amérique et sur ce qu'il seroit du service du Roy d'y establir pour leur accroissement "
Sur le sujet des fortifications :
"L'Isle de Mariegalante n'en a pas besoin puisquelle trouveroit sa sureté dans les fortiffications du cul de sac de la Guadeloupe, mais en cas de guerre on peut remuer la terre pour faire des batteries, et avec des facines faire quelq retranchemens au bor de la mer pour mettre a couvert les habitans qui sopposeroit a la descente...car il faut toujours s'oposer a la dessente des Enemis dans les Isles "
En Martinique, l’Intendant général Michel Bégon est nommé Intendant des Galères à Marseille, il est remplacé par Gabriel Dumaitz de Goimpy, ancien Commissaire Général des Galères.
Le 12 avril, Bégon remet à son successeur Dumaitz un " Mémoire sur l'état présent des Isles d'Amérique"
Pour Marie galante, il écrit :
" Cette Isle est très belle et plate en plusieurs lieux, elle commence a se retablir du pillage des hollandois qui la désolerent en 1676 et de toutes les petites Isles, celle cy est celle qui s'augmente le plus et sur laquelle il y a plus de fonds a faire. On y fait du sucre et de l'indigo et tres peu d'autres marchandises... Elle est mal fame aux nouveaux venus comme les autres isles qui ne sont point défrichées "
Le 12 avril, Bégon remet à son successeur Dumaitz un " Mémoire sur l'état présent des Isles d'Amérique"
Pour Marie galante, il écrit :
" Cette Isle est très belle et plate en plusieurs lieux, elle commence a se retablir du pillage des hollandois qui la désolerent en 1676 et de toutes les petites Isles, celle cy est celle qui s'augmente le plus et sur laquelle il y a plus de fonds a faire. On y fait du sucre et de l'indigo et tres peu d'autres marchandises... Elle est mal fame aux nouveaux venus comme les autres isles qui ne sont point défrichées "
Le 19 mai, " Memoire sur l'establissement d'un evesché aux isles de l'Amerique " :
" Les Isles françoises de l'Amerique qui sont sous l'obeissance du Roy sont au nombre de dix, savoir la Martinique, la Guadeloupe, St. Cristophe, St. Martin, St. Barthelemy, la Grenade, Marie galande, Ste. Croix, Cayenne, la Tortue et Coste St. Domingue,
Elles sont habitées par un tres grand nombre de François, de Negres de Guynee, et par quelques Indiens naturels du païs. Il paroist par les derniers rescensemens envoyez par ceux qui commandent aux Isles que le nombre des habitans est a savoir a la Martinique 15794. Francois ou negres, a la Guadeloupe 11149, St. Cristophe 10269, a St. Martin et St. Barthelemy 992, a la Grenade 587, a Marie Galande et Ste Croix 2296, a Cayenne 800 et a la Coste St. Domingue dix mil, sans y comprendre les sauvages naturels du païs qu'on n'a pu encore gagné a la Religion, ny accoustumer a la maniere de vivre des François."
A Mariegalante, le gouverneur Charles d’Angennes est remercié, car sur 5 ans, il n’a passé que quelques mois dans l’île, plus intéressé par ses plantations de Martinique…
Le chevalier Charles Auger, son beau-frère, déjà lieutenant de Roy, lui succède par intérim le 28 septembre à 43 ans.
Auger est un "créole" né à St Christophe, fils d’une riche famille d’officiers, il a connu l’esclavage comme prisonnier des "barbaresques" pendant plusieurs années, après avoir été capturé en Méditerranée par un pirate de Salé alors qu’il rentrait de Malte…
Auger fournit le recensement :
"Dénombrement des blancs, mulatres, sauvages et negres qui se sont trouver dans l'Isle de Mariegalante en l'année 1685 partager en deux compagnies qui ont chacune leur quartier" :
" Les Isles françoises de l'Amerique qui sont sous l'obeissance du Roy sont au nombre de dix, savoir la Martinique, la Guadeloupe, St. Cristophe, St. Martin, St. Barthelemy, la Grenade, Marie galande, Ste. Croix, Cayenne, la Tortue et Coste St. Domingue,
Elles sont habitées par un tres grand nombre de François, de Negres de Guynee, et par quelques Indiens naturels du païs. Il paroist par les derniers rescensemens envoyez par ceux qui commandent aux Isles que le nombre des habitans est a savoir a la Martinique 15794. Francois ou negres, a la Guadeloupe 11149, St. Cristophe 10269, a St. Martin et St. Barthelemy 992, a la Grenade 587, a Marie Galande et Ste Croix 2296, a Cayenne 800 et a la Coste St. Domingue dix mil, sans y comprendre les sauvages naturels du païs qu'on n'a pu encore gagné a la Religion, ny accoustumer a la maniere de vivre des François."
A Mariegalante, le gouverneur Charles d’Angennes est remercié, car sur 5 ans, il n’a passé que quelques mois dans l’île, plus intéressé par ses plantations de Martinique…
Le chevalier Charles Auger, son beau-frère, déjà lieutenant de Roy, lui succède par intérim le 28 septembre à 43 ans.
Auger est un "créole" né à St Christophe, fils d’une riche famille d’officiers, il a connu l’esclavage comme prisonnier des "barbaresques" pendant plusieurs années, après avoir été capturé en Méditerranée par un pirate de Salé alors qu’il rentrait de Malte…
Auger fournit le recensement :
"Dénombrement des blancs, mulatres, sauvages et negres qui se sont trouver dans l'Isle de Mariegalante en l'année 1685 partager en deux compagnies qui ont chacune leur quartier" :
2 compagnies de milice, la Compagnie d’Auville (Capesterre) et le compagnie de Morisseau (Grand Bourg)
D'Auville était l'ancien maître d'hôtel du gouverneur De Téméricourt, devenu capitaine d'une compagnie de milice.
Morisseau était un colon vendéen installé précédemment à St Christophe.
1.285 âmes dont 771 esclaves (59%).
Pour les 514 blancs, 236 hommes "portant armes" (mais avec 119 armes en tout !), 89 femmes, 95 garçons, 94 filles.
27 mulâtres et mulâtresses, 2 sauvages (caraïbes).
Pour les esclaves, 310 nègres, 271 négresses, 95 négrillons et 85 négrites.
16 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, 36 indigoteries dont 29 sur Capesterre, 24 magasins à Grand Bourg.
Le gouvernement dispose de 20 fusils, 2 canons de 2, 4 barils de poudre à mousquet et 3 barils de plombs.
"Les 20 fusils et les 2 canons ne valant rien sont innutils pour le deffense de l’Isle"
Auger réclame 6 canons de 12, 4 canons de 6, 8 barils de poudre à canon, 100 boulets de 12, 50 boulets de 6 et 2 barils de poudre à mousquet.
A Fontainebleau, le 18 octobre, Louis XIV révoque l'Edit de Nantes : les protestants (huguenots) ne conservent plus que la liberté de culte, les temples sont détruits, les persécutions reprennent...
" ...nos soins ont eu la fin que nous nous sommes proposés, puisque la meilleure et la plus grande partie de nos sujets de ladite R.P.R. ("Religion Prétendument Réformée") ont embrassé la Catholique. Et d’autant qu’au moyen de l’exécution de l’édit de Nantes et de tout ce qui a été ordonné en faveur de ladite R.P.R. demeure inutile, nous avons jugé que nous ne pouvions rien faire de mieux, pour effacer entièrement la mémoire des troubles, de la confusion et des maux que le progrès de cette fausse religion a causés dans notre royaume et qui ont donné lieu audit édit et à tant d’autres édits et déclarations qui l’ont précédé ou ont été faits en conséquence, que de révoquer entièrement ledit édit de Nantes"
Environ 200.000 protestants ou huguenots ou religionnaires, après des années de persécutions "dragonades" et de conversions forcées, vont s'enfuir du royaume avant 1700... En 1686-1687, le pouvoir royal va se débarrasser de ceux qui refusent la conversion, en expulsant les nobles vers l'Angleterre et en déportant les autres aux Antilles.
Nantes installe sa 8ème raffinerie.
1686 : Aux Antilles, nouveau : "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique"
D'Auville était l'ancien maître d'hôtel du gouverneur De Téméricourt, devenu capitaine d'une compagnie de milice.
Morisseau était un colon vendéen installé précédemment à St Christophe.
1.285 âmes dont 771 esclaves (59%).
Pour les 514 blancs, 236 hommes "portant armes" (mais avec 119 armes en tout !), 89 femmes, 95 garçons, 94 filles.
27 mulâtres et mulâtresses, 2 sauvages (caraïbes).
Pour les esclaves, 310 nègres, 271 négresses, 95 négrillons et 85 négrites.
16 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, 36 indigoteries dont 29 sur Capesterre, 24 magasins à Grand Bourg.
Le gouvernement dispose de 20 fusils, 2 canons de 2, 4 barils de poudre à mousquet et 3 barils de plombs.
"Les 20 fusils et les 2 canons ne valant rien sont innutils pour le deffense de l’Isle"
Auger réclame 6 canons de 12, 4 canons de 6, 8 barils de poudre à canon, 100 boulets de 12, 50 boulets de 6 et 2 barils de poudre à mousquet.
A Fontainebleau, le 18 octobre, Louis XIV révoque l'Edit de Nantes : les protestants (huguenots) ne conservent plus que la liberté de culte, les temples sont détruits, les persécutions reprennent...
" ...nos soins ont eu la fin que nous nous sommes proposés, puisque la meilleure et la plus grande partie de nos sujets de ladite R.P.R. ("Religion Prétendument Réformée") ont embrassé la Catholique. Et d’autant qu’au moyen de l’exécution de l’édit de Nantes et de tout ce qui a été ordonné en faveur de ladite R.P.R. demeure inutile, nous avons jugé que nous ne pouvions rien faire de mieux, pour effacer entièrement la mémoire des troubles, de la confusion et des maux que le progrès de cette fausse religion a causés dans notre royaume et qui ont donné lieu audit édit et à tant d’autres édits et déclarations qui l’ont précédé ou ont été faits en conséquence, que de révoquer entièrement ledit édit de Nantes"
Environ 200.000 protestants ou huguenots ou religionnaires, après des années de persécutions "dragonades" et de conversions forcées, vont s'enfuir du royaume avant 1700... En 1686-1687, le pouvoir royal va se débarrasser de ceux qui refusent la conversion, en expulsant les nobles vers l'Angleterre et en déportant les autres aux Antilles.
Nantes installe sa 8ème raffinerie.
1686 : Aux Antilles, nouveau : "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique"
3.358 esclaves à St Domingue, 4.982 en Guadeloupe, 10.343 en Martinique…
L'esclavage prend une dimension industrielle, spécialement en Martinique, où l’on en compte 2 fois plus en 5 ans…
A Marie-Galante, le 1er janvier, Charles Auger est nommé officiellement gouverneur particulier.
Le marquis de Férolles d'Avoir est nommé lieutenant de Roy le 1er septembre.
Le recensement général des Isles françoises reprend en gros les chiffres de Marie Galante de 1685…
Le nouveau recensement fourni par Auger le 1er mars parait plus conforme :
"Dénombrement général de l’Isle Mariegalande, année 1686"
L'esclavage prend une dimension industrielle, spécialement en Martinique, où l’on en compte 2 fois plus en 5 ans…
A Marie-Galante, le 1er janvier, Charles Auger est nommé officiellement gouverneur particulier.
Le marquis de Férolles d'Avoir est nommé lieutenant de Roy le 1er septembre.
Le recensement général des Isles françoises reprend en gros les chiffres de Marie Galante de 1685…
Le nouveau recensement fourni par Auger le 1er mars parait plus conforme :
"Dénombrement général de l’Isle Mariegalande, année 1686"
L’île est maintenant partagée entre 4 compagnies de milice, toujours les Compagnies d’Auville et de Morisseau, mais 2 nouvelles : la Compagnie de Cherpin et celle de Gaigneron.
Jean Gaigneron, chirurgien, est capitaine de milice du quartier des Basses.
Dans ses commentaires, Auger ajoute :
"Dans le dénombrement sont compris 4 hommes habitans de la Religion prétendue réformée"
"Les défrichemens ont peu augmenté fautte de negres" ...
Auger réitère à la fin les mêmes demandes d’armement de l’année précédente, visiblement sans retour !
La population de l'Isle comprend 1.297 âmes se décomposant ainsi :
- 2 Religieux, 276 blancs (hommes portans armes, grands garçons portant armes et au dessous de 15 ans), 183 blanches (femmes, filles nubiles et filles en dessous de l’âge de la puberté), 30 engagez.
- 750 noirs esclaves dont 283 "negres masles", 292 négresses, 115 négrillons et 60 négrillones.
- 28 mulâtres et mulâtresses.
- 24 "Caraybes masles et femelles" libres et 7 Caraybes esclaves
2 églises, 2 bourgs.
16 sucreries, 45 indigoteries (9 de plus), 114 autres habitations, 24 magazins.
248 fusils, 6 mousquetons, 128 épées et 32 pistolets.
En août, le gouverneur Auger reçoit 9 des 10 forçats prévus, incapable de se suffire à eux-mêmes et qu’il a transformé en engagés pour 3 ans, avec le risque qu’ils s’enfuient de l’île…
1687 : En Guadeloupe, le 6 mars, le gouvernuer Hincelin fait effectuer le " Dénombrement par catégorie sociale des religionnaires de la Guadeloupe " avant la tournée du gouvernement général fin mars. En effet, le gouverneur général Blénac et l’intendant général Dumaitz vont faire une tournée en Guadeloupe pour vérifier l’application de la Révocation de l’Edit de Nantes : Hinselin trouve les principales familles huguenotes bien disposées à la conversion, et espère que sous 15 jours il n’y aura plus de protestant dans l’île…
Le 30 mars, le Roi conseille au Chevalier de Saint Laurens, gouverneur général par intérim, de promouvoir la polyculture dans les îles, du fait de la mévente du sucre et de la baisse de son prix.
Nouveau "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique du commencement de l’année 1687"
Jean Gaigneron, chirurgien, est capitaine de milice du quartier des Basses.
Dans ses commentaires, Auger ajoute :
"Dans le dénombrement sont compris 4 hommes habitans de la Religion prétendue réformée"
"Les défrichemens ont peu augmenté fautte de negres" ...
Auger réitère à la fin les mêmes demandes d’armement de l’année précédente, visiblement sans retour !
La population de l'Isle comprend 1.297 âmes se décomposant ainsi :
- 2 Religieux, 276 blancs (hommes portans armes, grands garçons portant armes et au dessous de 15 ans), 183 blanches (femmes, filles nubiles et filles en dessous de l’âge de la puberté), 30 engagez.
- 750 noirs esclaves dont 283 "negres masles", 292 négresses, 115 négrillons et 60 négrillones.
- 28 mulâtres et mulâtresses.
- 24 "Caraybes masles et femelles" libres et 7 Caraybes esclaves
2 églises, 2 bourgs.
16 sucreries, 45 indigoteries (9 de plus), 114 autres habitations, 24 magazins.
248 fusils, 6 mousquetons, 128 épées et 32 pistolets.
En août, le gouverneur Auger reçoit 9 des 10 forçats prévus, incapable de se suffire à eux-mêmes et qu’il a transformé en engagés pour 3 ans, avec le risque qu’ils s’enfuient de l’île…
1687 : En Guadeloupe, le 6 mars, le gouvernuer Hincelin fait effectuer le " Dénombrement par catégorie sociale des religionnaires de la Guadeloupe " avant la tournée du gouvernement général fin mars. En effet, le gouverneur général Blénac et l’intendant général Dumaitz vont faire une tournée en Guadeloupe pour vérifier l’application de la Révocation de l’Edit de Nantes : Hinselin trouve les principales familles huguenotes bien disposées à la conversion, et espère que sous 15 jours il n’y aura plus de protestant dans l’île…
Le 30 mars, le Roi conseille au Chevalier de Saint Laurens, gouverneur général par intérim, de promouvoir la polyculture dans les îles, du fait de la mévente du sucre et de la baisse de son prix.
Nouveau "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique du commencement de l’année 1687"
En Guadeloupe, 4.982 esclaves sur 8688 âmes. 170 mulâtres, 110 engagés.
Auger fournit le "Recensement general de l'Isle de Marie Galande" le 16 avril :
Auger fournit le "Recensement general de l'Isle de Marie Galande" le 16 avril :
Population en légère baisse avec 1.277 âmes dont 745 esclaves noirs (58%), 14 caraïbes libres et 2 "caraybes engagez"…
Parmi les blancs, 32 "engagez" et 3 religieux : les R.P. Carmes Hilaire de la Purification, supérieur, Ambroise de Saint-Léon et Raphaël de Sainte-Agnès.
Pour les 146 hommes et les "garçons armez", 200 fusils, 56 pistolets et 148 épées.
1 bourg, 2 églises. 16 habitations-sucreries, 51 indigoteries, 6 de plus...
Parmi les blancs, 32 "engagez" et 3 religieux : les R.P. Carmes Hilaire de la Purification, supérieur, Ambroise de Saint-Léon et Raphaël de Sainte-Agnès.
Pour les 146 hommes et les "garçons armez", 200 fusils, 56 pistolets et 148 épées.
1 bourg, 2 églises. 16 habitations-sucreries, 51 indigoteries, 6 de plus...
" De 50 hommes envoyez des galères il n’y en a que 47 en la d. Isle, 3 estant demeurez a l’hosp. de la Guadeloupe. Ce nombre 47 n’a pas este compris dans le recensem. cy dessus parcequ’on ne scait pas de quelle manière on veut qu’ils soien employez dans les recensem. "
" L’artillerie, les affutz et les munitions demandées sont venues, mais comme on n’avoit demandé qu’une partie des munitions necess. Pour la d. Isle on a besoin de ce qui suit, scavoir… " suivent 12 lignes de demandes complémentaires…
L’état de l’île est préoccupant, la sécheresse et les chenilles ont détruit les vivres, les habitants doivent les acheter ailleurs.
Auger demande la nomination d’un "major à Marie Galande afin d’aller dans les differends quartiers de l’Isle pour faire vivre les habitans en paix ".
Il réclame aussi d’urgence 100 nègres aux commis de la Compagnie, faute de quoi on ne pourra pas accroitre les défrichements…
Auger effectue une visite des églises le 8 décembre : l’église Notre-Dame de la Conception du Bourg des Basses est en mauvais état et nécessite pour 10.000 livres de travaux, celle de la Capesterre est encore pire et demande 20.000 livres de travaux.
Suivant les consignes du gouverneur général De Blénac, Auger tente la plantation de mûriers pour réaliser une
"manufacture des vers à soy" et négocie le 10 décembre avec les principaux habitants un terrain pour planter "12.000 pieds de meuriers blancs". On retrouve ainsi les signatures de Vincent, Charpin, Luce, Gaigneron, La Guillottière, De Pichery, Duchesne, Chastain et Desboquetz.
" L’artillerie, les affutz et les munitions demandées sont venues, mais comme on n’avoit demandé qu’une partie des munitions necess. Pour la d. Isle on a besoin de ce qui suit, scavoir… " suivent 12 lignes de demandes complémentaires…
L’état de l’île est préoccupant, la sécheresse et les chenilles ont détruit les vivres, les habitants doivent les acheter ailleurs.
Auger demande la nomination d’un "major à Marie Galande afin d’aller dans les differends quartiers de l’Isle pour faire vivre les habitans en paix ".
Il réclame aussi d’urgence 100 nègres aux commis de la Compagnie, faute de quoi on ne pourra pas accroitre les défrichements…
Auger effectue une visite des églises le 8 décembre : l’église Notre-Dame de la Conception du Bourg des Basses est en mauvais état et nécessite pour 10.000 livres de travaux, celle de la Capesterre est encore pire et demande 20.000 livres de travaux.
Suivant les consignes du gouverneur général De Blénac, Auger tente la plantation de mûriers pour réaliser une
"manufacture des vers à soy" et négocie le 10 décembre avec les principaux habitants un terrain pour planter "12.000 pieds de meuriers blancs". On retrouve ainsi les signatures de Vincent, Charpin, Luce, Gaigneron, La Guillottière, De Pichery, Duchesne, Chastain et Desboquetz.
Cet élevage des vers à soie sera un échec complet…
L’intendant général Dumaitz demande de suspendre le recouvrement des dettes de l’ancienne Compagnie :
" Les habitans sur tout ceux de Mariegalande seront entièrement ruinez si on leur permet de les continuer "…
L’intendant général Dumaitz demande de suspendre le recouvrement des dettes de l’ancienne Compagnie :
" Les habitans sur tout ceux de Mariegalande seront entièrement ruinez si on leur permet de les continuer "…
1688 : En France, premier navire de traite au départ de Nantes : la "Paix"...
Nantes deviendra le principal port négrier français à partir du quai de la Fosse : 1427 expéditions y seront armées, soit 42 % de la traite française…
Nantes inaugure aussi sa 12ème raffinerie.
Début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg : Louis XIV, allié aux Ottomans, aux Irlandais et Ecossais rentre en guerre contre l'Angleterre, la Hollande, le St Empire Romain Germanique et les Espagnols...
Louvois et Vauban vont conduire notre défense.
La guerre va aussi se déplacer aux Antilles...
Ordonnance Royale rétablissant les Corps de Milice dans les îles avec leurs privilèges.
Elle sera appliquée par le gouverneur général le comte de Blénac en août :
Nantes deviendra le principal port négrier français à partir du quai de la Fosse : 1427 expéditions y seront armées, soit 42 % de la traite française…
Nantes inaugure aussi sa 12ème raffinerie.
Début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg : Louis XIV, allié aux Ottomans, aux Irlandais et Ecossais rentre en guerre contre l'Angleterre, la Hollande, le St Empire Romain Germanique et les Espagnols...
Louvois et Vauban vont conduire notre défense.
La guerre va aussi se déplacer aux Antilles...
Ordonnance Royale rétablissant les Corps de Milice dans les îles avec leurs privilèges.
Elle sera appliquée par le gouverneur général le comte de Blénac en août :
Le 22 septembre, le Roi écrit " Aux Interessez en la Compagnie de Guinée et du Sénégal " :
"Le Roy a esté informé que les isles Ste Croix, St Martin, St Barthelemy & Marie Galante tombent en friche faute de Noirs et que les habitants se ruinent a en aller chercher dans les autres isles et comme il est important non seulement d'empescher la suite de ce mal ; mais mesme d'ameliorer ces colonies et de mettre les habitans en estat de mettre en valeur les terres qui n'ont pas encore esté defrichées, sa Majesté desire que vous vous entendiez avec les gouverneurs des d. isles et avec le sr Dumaitz de Goimpy pour y faire passer tous les ans la quantité de noirs qu’on estimera necessaire, et il faut pour cet effet que vous vous entendiez aussy avec les interessez en la Compagnie de Guinée afin que vous regliez ensemble la quantité que chaque compagnie devra y envoyer"
A Marie-Galante, le gouverneur Auger a reçu 20 "religionnaires", donc protestants...
Une barque hollandaise est interceptée.
Les 2 églises ont été réparées.
Dans l’ " Isle de Sainct Barthelemy ", le sieur Vauthier de Moyencourt, lieutenant de Roi, fait office de gouverneur et fourni le recensement : 424 habitants, dont 71 esclaves.
1689 : En France, on compte 30 raffineries à Rouen, Dieppe, Nantes, St Malo, La Rochelle, Saumur, Angers, Bordeaux, Marseille et Ypres.
Aux Antilles, le 6 avril, St Eustache tombe aux mains des Français.
Le 15 août, les Français s’emparent de la partie anglaise de St Christophe avec l’aide des Irois (Irlandais), obligeant les Anglais à se replier sur Niéves (Nevis).
Le comte de Blénac, gouverneur général "voyant les Isles malarmées" propose au Ministre d'imposer aux navires marchands "d'apporter chacun 12 fusils boucaniers par an que l'on payeroit 300 livres de sucre pièce"
" A Sainte Croix a Saint Martin a Saint Barthellemy et a Marie Galande il n'y a point de forts de sorte qu'il faut que ce soit leurs retranchements qui les sauvent et les bonnes armes dont ils manquent aussy bien que toutes les isles comme vous le verrés par l'Estat que les gouverneurs vous envoyent "
Un Mémoire lui est remis "sur les secours que l'on pourrait tirer des Caraïbes pendant la guerre" qui propose de les recruter pour faire la guerre aux Anglais : "Ainsi il ne sera pas difficile d'engager les sauvages de la Dominique a secourir le Guadeloupe et Mariegalande en cas de besoin"
"Le Roy a esté informé que les isles Ste Croix, St Martin, St Barthelemy & Marie Galante tombent en friche faute de Noirs et que les habitants se ruinent a en aller chercher dans les autres isles et comme il est important non seulement d'empescher la suite de ce mal ; mais mesme d'ameliorer ces colonies et de mettre les habitans en estat de mettre en valeur les terres qui n'ont pas encore esté defrichées, sa Majesté desire que vous vous entendiez avec les gouverneurs des d. isles et avec le sr Dumaitz de Goimpy pour y faire passer tous les ans la quantité de noirs qu’on estimera necessaire, et il faut pour cet effet que vous vous entendiez aussy avec les interessez en la Compagnie de Guinée afin que vous regliez ensemble la quantité que chaque compagnie devra y envoyer"
A Marie-Galante, le gouverneur Auger a reçu 20 "religionnaires", donc protestants...
Une barque hollandaise est interceptée.
Les 2 églises ont été réparées.
Dans l’ " Isle de Sainct Barthelemy ", le sieur Vauthier de Moyencourt, lieutenant de Roi, fait office de gouverneur et fourni le recensement : 424 habitants, dont 71 esclaves.
1689 : En France, on compte 30 raffineries à Rouen, Dieppe, Nantes, St Malo, La Rochelle, Saumur, Angers, Bordeaux, Marseille et Ypres.
Aux Antilles, le 6 avril, St Eustache tombe aux mains des Français.
Le 15 août, les Français s’emparent de la partie anglaise de St Christophe avec l’aide des Irois (Irlandais), obligeant les Anglais à se replier sur Niéves (Nevis).
Le comte de Blénac, gouverneur général "voyant les Isles malarmées" propose au Ministre d'imposer aux navires marchands "d'apporter chacun 12 fusils boucaniers par an que l'on payeroit 300 livres de sucre pièce"
" A Sainte Croix a Saint Martin a Saint Barthellemy et a Marie Galande il n'y a point de forts de sorte qu'il faut que ce soit leurs retranchements qui les sauvent et les bonnes armes dont ils manquent aussy bien que toutes les isles comme vous le verrés par l'Estat que les gouverneurs vous envoyent "
Un Mémoire lui est remis "sur les secours que l'on pourrait tirer des Caraïbes pendant la guerre" qui propose de les recruter pour faire la guerre aux Anglais : "Ainsi il ne sera pas difficile d'engager les sauvages de la Dominique a secourir le Guadeloupe et Mariegalande en cas de besoin"
A la Martinique, le nouveau gouverneur particulier Claude de Saint Laurens, arrivé le 19 février, meurt le 19 mars…
Il sera remplacé par le Chevalier de Guittaud le 15 août.
Arrivée le 1er mai du nouveau Gouverneur Général François d’Alesso, marquis d’Eragny, à la place du Comte de Blénac rentré en France.
Il sera remplacé par le Chevalier de Guittaud le 15 août.
Arrivée le 1er mai du nouveau Gouverneur Général François d’Alesso, marquis d’Eragny, à la place du Comte de Blénac rentré en France.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin réclame de la poudre pour la défense de l’île, sur les 1.000 hommes en armes du recensement, il précise que cela inclut les vieillards, les infirmes et les nouveaux convertis, prêts à passer à l’ennemi…
Il réclame des "remèdes de France" et des mesures de quarantaine, car la petite vérole (variole) a été amenée par un navire de la Compagnie du Sénégal :
A Marigalande, le lieutenant de Roy Ferolles d’Avoir meurt des fièvres le 1er mai, "beaucoup regretté de ses créanciers"…
Mr de Vaux est nommé à sa place.
Auger a fait construire 2 batteries et 2 retranchements "dans les lieux de l’Isle pour lesquels il y a le plus à craindre"…"Les habitans se sont portés avec beaucoup de zèle à tous les travaux, à l’exception des Pères Carmes qui ayant une habitation considérable ont refusé d’y contribuer, s’excusans sur les privilèges"
Les pères Carmes sont 3 pour le couvent, l’habitation et les 2 églises : les R.P. Raphaël de Sainte-Agnès, Ambroise de Saint-Léon et Séraphin de Sainte-Marie.
Auger rentre en conflit avec le juge Governe de Vauluisant qui a menacé avec un fusil un de ses domestiques en train de chasser :
Auger a fait construire 2 batteries et 2 retranchements "dans les lieux de l’Isle pour lesquels il y a le plus à craindre"…"Les habitans se sont portés avec beaucoup de zèle à tous les travaux, à l’exception des Pères Carmes qui ayant une habitation considérable ont refusé d’y contribuer, s’excusans sur les privilèges"
Les pères Carmes sont 3 pour le couvent, l’habitation et les 2 églises : les R.P. Raphaël de Sainte-Agnès, Ambroise de Saint-Léon et Séraphin de Sainte-Marie.
Auger rentre en conflit avec le juge Governe de Vauluisant qui a menacé avec un fusil un de ses domestiques en train de chasser :
Le 26 décembre, St Barthelemy, avec 67 hommes armés, est attaquée et prise par 900 Anglais.
Vaultier de Moyencourt, qui commande lors de l’attaque les 36 soldats "hommes armés de bons fusils bouquaniers", est emmené à Nevis, déporté avec tous les habitants, puis à la Barbade, avant d’être renvoyé à la Martinique.
A peine sorti de prison, il écrira au gouverneur de Blénac et lui propose d’attaquer la Barbade :
" La conquête de cette isle n'est pas entierement difficille quoique jusqu'icy on ait cru le contraire a cause de 6000 habitans qui y sont actuellement portans les armes, mais pour lever cet obstacle, il n'y qu’à savoir que la plus grande partie des dits habitans n'est point aguerrie, et que la moitié est mal armée, il y a de plus dans la dite isle 90.000 negres qui ne demandent qu'une occasion pour se soulever contre eux et mettre tout à feu et à sang"...
1690 : A Marie-Galante, le 9 janvier, 3 vaisseaux Anglais commandés par le Captain Hewetson attaquent l’île : ils repartent le 13, en ayant incendié le bourg, détruit tous les moulins (à bêtes) et 12 des 16 sucreries :
"General Codrington recently made an attack on St Bartholemews … He also sent Captain Hewetson against Marie Galante, where he burned the town and most of the Island and spiked the guns".
Plus aucune activité des sucreries encore debout, ni des indigoteries…
En août, craignant le retour des Anglais, Auger fait évacuer sur la Martinique tous ceux qui ne peuvent défendre l’île : femmes, enfants, vieillards. Les Caraïbes participent aux évacuations et à la messagerie.
Restent sur l’île 180 "hommes de deffense et leurs nègres fidèles"...
En parallèle, le gouverneur De Blénac demande à l'ingénieur de la Marine Ancelin de Gémosat d'envoyer d'urgence à Auger 20 boulets de 6...
Vaultier de Moyencourt, qui commande lors de l’attaque les 36 soldats "hommes armés de bons fusils bouquaniers", est emmené à Nevis, déporté avec tous les habitants, puis à la Barbade, avant d’être renvoyé à la Martinique.
A peine sorti de prison, il écrira au gouverneur de Blénac et lui propose d’attaquer la Barbade :
" La conquête de cette isle n'est pas entierement difficille quoique jusqu'icy on ait cru le contraire a cause de 6000 habitans qui y sont actuellement portans les armes, mais pour lever cet obstacle, il n'y qu’à savoir que la plus grande partie des dits habitans n'est point aguerrie, et que la moitié est mal armée, il y a de plus dans la dite isle 90.000 negres qui ne demandent qu'une occasion pour se soulever contre eux et mettre tout à feu et à sang"...
1690 : A Marie-Galante, le 9 janvier, 3 vaisseaux Anglais commandés par le Captain Hewetson attaquent l’île : ils repartent le 13, en ayant incendié le bourg, détruit tous les moulins (à bêtes) et 12 des 16 sucreries :
"General Codrington recently made an attack on St Bartholemews … He also sent Captain Hewetson against Marie Galante, where he burned the town and most of the Island and spiked the guns".
Plus aucune activité des sucreries encore debout, ni des indigoteries…
En août, craignant le retour des Anglais, Auger fait évacuer sur la Martinique tous ceux qui ne peuvent défendre l’île : femmes, enfants, vieillards. Les Caraïbes participent aux évacuations et à la messagerie.
Restent sur l’île 180 "hommes de deffense et leurs nègres fidèles"...
En parallèle, le gouverneur De Blénac demande à l'ingénieur de la Marine Ancelin de Gémosat d'envoyer d'urgence à Auger 20 boulets de 6...
A St Christophe, les Anglais attaquent fin juin, la défense du fort capitule le 18 juillet : l’île retombe aux mains des Anglais, qui expulsent les Français le 3 août, en séparant les familles pour éviter tout retour :
"I have to-day shipped off five hundred and fifty men besides women and children to Hispaniola, and I have also sent over two hundred men disarmed and four hundred women and children to St. Martins"
St Eustache suit le même sort.
Le 3 novembre, le fils de Colbert, le marquis de Seignelay meurt à 39 ans, il est remplacé à la Marine par Louis Phélypeaux, comte de Maurepas et de Ponchartrain.
1691 : Fin mars, 2 anciens colons huguenots de Marie Galante, Thauvet et Brissac, déjà réfugiés en Amérique depuis 1687, et parmi les fondateurs de New Rochelle, au nord de New York, écrivent aux protestants de Marie Galante pour leur conseiller de se ranger du côté des Anglais pour sauvegarder leurs biens :
" Messieurs et amis nos très honorés frères, dans l'espérance que j'ai que cette lettre vous parviendra, je veux bien par ycelle vous donner des marques de ma sincère amitié, et comme il m'est connu que depuis longtemps vous gémissez sous la persécution et tyrannie que l'on a exercée dessus vous depuis il y a si longtemps, et à présent que l'heure de votre délivrance est prochaine je ne doute pas que de votre côté vous ne fassiez votre possible de vous retirer de votre captivité et ne devez en négliger toutes les voies possibles qui vous seront présentées, je vous dirai donc que nous sommes ici à Marie-Galante avec 4200 hommes partie des troupes du Roi et un régiment de matelots de 1000 hommes, desquelles forces vous pouvez bien croire que nous serons facilement maîtres de vos isles, Monsieur notre Général Codrington nous comble tous les jours de tant de bontés qu'il a pour nous que vous en seriez dans le dernier étonnement, et m'a engagé à vous écrire la présente, vous assurant de sa part qu'il a reçu ordre du Roi son maître de protéger en général tous les protestants français des îles de l'Amérique, mais particulièrement ceux de votre isle..."
A Marie Galante, le courrier est intercepté : le nègre qui le porte est pendu...
Mais le 11 avril, les "Anglois" sont bien là, avec 14 "vaisseaux et 3 barques" et le 12 débarquent 2.500 hommes...
Avec une défense de 150 hommes dirigée par Auger, la milice doit se réfugier dans les bois devant l’avancée des Anglais du colonel Nal.
Auger va devoir capituler au bout de 15 jours : la visite du général Codrington en inspection permettra sa grâce et celle de quelques personnes...
Il rendra son rapport de l'attaque le 16 mai :
"I have to-day shipped off five hundred and fifty men besides women and children to Hispaniola, and I have also sent over two hundred men disarmed and four hundred women and children to St. Martins"
St Eustache suit le même sort.
Le 3 novembre, le fils de Colbert, le marquis de Seignelay meurt à 39 ans, il est remplacé à la Marine par Louis Phélypeaux, comte de Maurepas et de Ponchartrain.
1691 : Fin mars, 2 anciens colons huguenots de Marie Galante, Thauvet et Brissac, déjà réfugiés en Amérique depuis 1687, et parmi les fondateurs de New Rochelle, au nord de New York, écrivent aux protestants de Marie Galante pour leur conseiller de se ranger du côté des Anglais pour sauvegarder leurs biens :
" Messieurs et amis nos très honorés frères, dans l'espérance que j'ai que cette lettre vous parviendra, je veux bien par ycelle vous donner des marques de ma sincère amitié, et comme il m'est connu que depuis longtemps vous gémissez sous la persécution et tyrannie que l'on a exercée dessus vous depuis il y a si longtemps, et à présent que l'heure de votre délivrance est prochaine je ne doute pas que de votre côté vous ne fassiez votre possible de vous retirer de votre captivité et ne devez en négliger toutes les voies possibles qui vous seront présentées, je vous dirai donc que nous sommes ici à Marie-Galante avec 4200 hommes partie des troupes du Roi et un régiment de matelots de 1000 hommes, desquelles forces vous pouvez bien croire que nous serons facilement maîtres de vos isles, Monsieur notre Général Codrington nous comble tous les jours de tant de bontés qu'il a pour nous que vous en seriez dans le dernier étonnement, et m'a engagé à vous écrire la présente, vous assurant de sa part qu'il a reçu ordre du Roi son maître de protéger en général tous les protestants français des îles de l'Amérique, mais particulièrement ceux de votre isle..."
A Marie Galante, le courrier est intercepté : le nègre qui le porte est pendu...
Mais le 11 avril, les "Anglois" sont bien là, avec 14 "vaisseaux et 3 barques" et le 12 débarquent 2.500 hommes...
Avec une défense de 150 hommes dirigée par Auger, la milice doit se réfugier dans les bois devant l’avancée des Anglais du colonel Nal.
Auger va devoir capituler au bout de 15 jours : la visite du général Codrington en inspection permettra sa grâce et celle de quelques personnes...
Il rendra son rapport de l'attaque le 16 mai :
Les Anglais vont ravager l’île et détruire son économie : 100 morts, dont 23 prisonniers de guerre pendus à la porte de l'église, presque toutes les habitations sont brûlées, tous les puits comblés, les bêtes abattues, les esclaves enlevés…
En se retirant le général Codrington se vante d’avoir laissé l’île "totaly destroyed and dispeopled"
Les quelques survivants sont évacués par Auger sur la Martinique le 23 avril, où ils rejoignent les déplacés de l’année précédente. La plupart vont vivre quelques années d’exil dans la misère.
Quelques "petits blancs" sont restés cachés dans les bois, d’autres vivent avec les indiens Caraïbes dans leur village de l’Anse du Coq, intact…
En se retirant le général Codrington se vante d’avoir laissé l’île "totaly destroyed and dispeopled"
Les quelques survivants sont évacués par Auger sur la Martinique le 23 avril, où ils rejoignent les déplacés de l’année précédente. La plupart vont vivre quelques années d’exil dans la misère.
Quelques "petits blancs" sont restés cachés dans les bois, d’autres vivent avec les indiens Caraïbes dans leur village de l’Anse du Coq, intact…
L'intendant général Dumaitz fait une demande : "les habitans de Mariegalande ayant fait une perte considérable a la descente des Anglois dans cette isle, il empeschera les fermiers (du Domaine du Roy) d'en exiger aucuns droits" ...
Auger va envoyer au Roy un "placet" pour demander "quelques gratifications pour luy donner le moyen de continuer ses services nonobstant cette perte qui se montre à plus de 10" mille livres.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin a réclamé une compagnie supplémentaire avec canonniers et grenadiers…
Le 10 mai, les Anglais, sous les ordres de Codrington, débarquent à Basse-Terre à l’Anse-à-Barque, 25 soldats blancs aidés par des esclaves armés résistent 3 heures, tuent 60 Anglais, mais doivent battre en retraite…
Les Anglais dévastent le Baillif et se présentent devant Basse-Terre et son Fort St Charles : la ville et sa garnison de seulement 60 hommes, commandée par le lieutenant de Roy Robert Cloche de La Malmaison, résiste à un siège de 36 jours, ce qui lui permet d’attendre les secours de la Martinique, avec 7 vaisseaux commandés par le gouverneur général François d’Alesso, qui font lever le siège aux Anglais.
L’île est dévastée et sans vivres…
Le 10 mai, les Anglais, sous les ordres de Codrington, débarquent à Basse-Terre à l’Anse-à-Barque, 25 soldats blancs aidés par des esclaves armés résistent 3 heures, tuent 60 Anglais, mais doivent battre en retraite…
Les Anglais dévastent le Baillif et se présentent devant Basse-Terre et son Fort St Charles : la ville et sa garnison de seulement 60 hommes, commandée par le lieutenant de Roy Robert Cloche de La Malmaison, résiste à un siège de 36 jours, ce qui lui permet d’attendre les secours de la Martinique, avec 7 vaisseaux commandés par le gouverneur général François d’Alesso, qui font lever le siège aux Anglais.
L’île est dévastée et sans vivres…
En Martinique, François d’Alesso d’Eragny meurt le 18 aôut à 47 ans de la fièvre du Siam (fièvre jaune). Il aura eu le temps d’acquérir l’habitation La Frégate au François, qui restera dans sa famille.
Le gouverneur De Blénac est rappelé à son poste le 1er novembre, le Roi lui confère autorité sur l’ensemble des capitaines de navires de guerre.
En France, une Ordonnance du 24 septembre décrète que " les effets et les nègres capturés sur l'ennemi seront distribués aux habitants de Saint-Christophe, Marie-Galante et Guadeloupe "
A Marie Galante, selon une lettre de l'intendant général Dumaitz du 25 novembre, une centaine d'habitans "portans armes" sont de retour et ont commencé à faire de l'indigo. Se pose la question de leur envoyer un officier pour les commander, malgré le risque d'une nouvelle attaque.
Le gouverneur De Blénac est rappelé à son poste le 1er novembre, le Roi lui confère autorité sur l’ensemble des capitaines de navires de guerre.
En France, une Ordonnance du 24 septembre décrète que " les effets et les nègres capturés sur l'ennemi seront distribués aux habitants de Saint-Christophe, Marie-Galante et Guadeloupe "
A Marie Galante, selon une lettre de l'intendant général Dumaitz du 25 novembre, une centaine d'habitans "portans armes" sont de retour et ont commencé à faire de l'indigo. Se pose la question de leur envoyer un officier pour les commander, malgré le risque d'une nouvelle attaque.
1692 : Des réfugiés ont été ramenés de la Martinique surtout par les Caraïbes de l’Anse du Coq.
Par crainte du retour des Anglais, ils construisent des cases dans une région peu accessible proche des Galets, quelques-uns tentent de récupérer des animaux errants ou des affaires dans les ruines de leur habitation, d’autres essaient de planter tabac et indigo.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin demande au Chevalier de Guitaut, gouverneur général par intérim, l’aide de la flotte de guerre pour protéger les côtes et essayer de rétablir le commerce. Le vaisseau l’Ange amène des vivres…
Cloche de la Malmaison est nommé lieutenant de Roi à Basse-Terre, Devaux à Grande-Terre.
1693 : 2 Compagnies d'Infanterie de Marine sont présentes en Guadeloupe et dépendances, contre 11 à la Martinique.
Les Anglais, au mépris du Traité signé à Londres en 1686, font une nouvelle expédition contre la Martinique.
L'amiral Wheeler le 11 avril arrive avec 32 vaisseaux et débarque 2.500 hommes le 12 vers le Cul de Sac Marin défendu par Auger, qui vient d'être nommé commandant.
Le gouverneur Jean Gabaret a eu le temps d’organiser la défense en armant 1.500 esclaves noirs pour aider les 400 hommes de la milice : le 31 mai, suite à une défaite au Prêcheur, les Anglais doivent rembarquer.
Gabaret sera reconnaissant, aménagera l’application du Code Noir en Martinique et présentera à Louis XIV en 1696 son : " Mémoire présenté à Sa Majesté par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'émancipation graduelle des esclaves. "
La "Dame d’Angennes", épouse d’Auger, a réclamé au Roy pour son mari un nouveau poste de gouverneur ou une pension, car, à Marie Galante et à St Christophe ils ont "perdu des establissements considerables et ils ne leur reste pour subsister que la gratification "
Le Roy nomme à nouveau Auger gouverneur de Marie-Galante, dont la colonisation est à nouveau "ouverte", le gouverneur général De Blénac ayant reçu du Roi des consignes pour le retour des habitants.
Un " Estat des depences que le Roy veut et ordonne estre faites tant en sucre qu'en argent pour les appointements des gouverneurs, officiers et entretenement des ecclesiastiques qui font les fonctions curiales dans les Isles françoises " est fourni en décembre :
Par crainte du retour des Anglais, ils construisent des cases dans une région peu accessible proche des Galets, quelques-uns tentent de récupérer des animaux errants ou des affaires dans les ruines de leur habitation, d’autres essaient de planter tabac et indigo.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin demande au Chevalier de Guitaut, gouverneur général par intérim, l’aide de la flotte de guerre pour protéger les côtes et essayer de rétablir le commerce. Le vaisseau l’Ange amène des vivres…
Cloche de la Malmaison est nommé lieutenant de Roi à Basse-Terre, Devaux à Grande-Terre.
1693 : 2 Compagnies d'Infanterie de Marine sont présentes en Guadeloupe et dépendances, contre 11 à la Martinique.
Les Anglais, au mépris du Traité signé à Londres en 1686, font une nouvelle expédition contre la Martinique.
L'amiral Wheeler le 11 avril arrive avec 32 vaisseaux et débarque 2.500 hommes le 12 vers le Cul de Sac Marin défendu par Auger, qui vient d'être nommé commandant.
Le gouverneur Jean Gabaret a eu le temps d’organiser la défense en armant 1.500 esclaves noirs pour aider les 400 hommes de la milice : le 31 mai, suite à une défaite au Prêcheur, les Anglais doivent rembarquer.
Gabaret sera reconnaissant, aménagera l’application du Code Noir en Martinique et présentera à Louis XIV en 1696 son : " Mémoire présenté à Sa Majesté par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'émancipation graduelle des esclaves. "
La "Dame d’Angennes", épouse d’Auger, a réclamé au Roy pour son mari un nouveau poste de gouverneur ou une pension, car, à Marie Galante et à St Christophe ils ont "perdu des establissements considerables et ils ne leur reste pour subsister que la gratification "
Le Roy nomme à nouveau Auger gouverneur de Marie-Galante, dont la colonisation est à nouveau "ouverte", le gouverneur général De Blénac ayant reçu du Roi des consignes pour le retour des habitants.
Un " Estat des depences que le Roy veut et ordonne estre faites tant en sucre qu'en argent pour les appointements des gouverneurs, officiers et entretenement des ecclesiastiques qui font les fonctions curiales dans les Isles françoises " est fourni en décembre :
Pour Marie Galande, l'appointement annuel du gouverneur est de 25.000 livres de sucre et le "prestre seculier servant le spirituel" reçoit 12.000 livres de sucre... Les Carmes ne sont pas encore revenus.
Arrest du Conseil d’Estat du Roy le 1er septembre " qui exempte de tous droits de sortie, l'indigo provenant des Isles Françoises de l'Amérique, qui sera porté hors du Royaume, tant par mer que par terre "
1694 : Grande famine en France, suite à un printemps et un été 93 pluvieux et un hiver 94 glacial, suivie d’une épidémie de typhus, la population française passe de 22,2 millions à 20,7 millions, soit près d’1,5 million de morts…
Le prix du sucre tombe de 10 à 3 livres. L’indigo vaut 3 à 4 livres la livre.
En Martinique, le 27 janvier, le gouverneur général De Blénac est suspecté de contrebande, suite à la saisie de documents compromettants sur un bateau ennemi capturé à St Thomas…Il arrivera à se disculper aux yeux du Roi…
Le 8 juin, une flotte de 22 navires partis de Nantes avec 1.500 hommes, dont une majorité de réfugiés catholiques irlandais, commandés par le capitaine de vaisseau Du Casse, attaquent la Jamaïque avec l’aide de Gabaret : ils brûlent maisons et plantations et s’emparent de 1.300 esclaves qu’ils emmènent à St Domingue.
Les Anglais demandent une trêve, car les équipages de leurs navires sont décimés par la première épidémie de mal du Siam (fièvre jaune, dont le virus et le moustique vecteur, tous 2 africains, ont été amenés aux Antilles grâce à la Traite...)
En Guadeloupe, éruption de la Soufrière et tremblement de terre.
Violent ouragan le 5 et 6 octobre, qui ravage la Guadeloupe et Mariegalande.
L’intendant Du Maitz écrit le 6 novembre :
1694 : Grande famine en France, suite à un printemps et un été 93 pluvieux et un hiver 94 glacial, suivie d’une épidémie de typhus, la population française passe de 22,2 millions à 20,7 millions, soit près d’1,5 million de morts…
Le prix du sucre tombe de 10 à 3 livres. L’indigo vaut 3 à 4 livres la livre.
En Martinique, le 27 janvier, le gouverneur général De Blénac est suspecté de contrebande, suite à la saisie de documents compromettants sur un bateau ennemi capturé à St Thomas…Il arrivera à se disculper aux yeux du Roi…
Le 8 juin, une flotte de 22 navires partis de Nantes avec 1.500 hommes, dont une majorité de réfugiés catholiques irlandais, commandés par le capitaine de vaisseau Du Casse, attaquent la Jamaïque avec l’aide de Gabaret : ils brûlent maisons et plantations et s’emparent de 1.300 esclaves qu’ils emmènent à St Domingue.
Les Anglais demandent une trêve, car les équipages de leurs navires sont décimés par la première épidémie de mal du Siam (fièvre jaune, dont le virus et le moustique vecteur, tous 2 africains, ont été amenés aux Antilles grâce à la Traite...)
En Guadeloupe, éruption de la Soufrière et tremblement de terre.
Violent ouragan le 5 et 6 octobre, qui ravage la Guadeloupe et Mariegalande.
L’intendant Du Maitz écrit le 6 novembre :
"Tout ce qui estoit sur la terre de Mariegalande a esté arraché, le vent y ayant fait le tour du compas, soit vivres et indigot, mais comme les gens qu’y s’y sont retirez ont deja quelque chose devant eux, et que l’indigot semé repousse en trois mois de temps, ils ne sont pas si à plaindre que les habitans de la Guardeloupe, ayans deja pris des mesures pour pouvoir receuillir des vivres qui peuvent estre mangez au bout de six semaines et servir à la subsistance"
1695 : A Marie Galande, Mr de Laurière est nommé gouverneur à la place de Charles Auger le 21 aôut, ce dernier étant nommé gouverneur de la Guadeloupe.
Les Carmes ne sont pas revenus, le Père Biesse, prêtre séculier envoyé de la Grande Terre, assure toujours les fonctions curiales.
En Guadeloupe, Jan Wachter, corsaire hollandais de 35 ans, épouse Anne Vrimout, une compatriote de 22 ans à Vieux Habitants le 12 décembre. Jean est le fils de Henry Wachter et de Deborah van Bolognien (de Bologne), Anne est la fille de Michel Vrimouth et Herine Meugh. Les Vrimout et les Meugh s’étaient installés initialement à St Christophe.
Jan Wachter sera à l’origine de la lignée de Guadeloupe et de Marie Galante.
Pour faire face aux dépenses liées à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui dure depuis 1689, Louis XIV, crée un nouvel impôt : la capitation, impôt par tête.
Hormis le roi, tous les Français y sont soumis. La population est divisée en 22 classes selon sa richesse et sa fonction.
La première classe verse 2 000 livres, la dernière, 1 livre.
Cet impôt devait durer le temps de la guerre, il ne sera suspendu que pendant 3 ans au retour de la paix !
La noblesse arrivera à faire diminuer sa participation et à ne pas payer dans certains cas.
1696 : En Martinique, le Père Labat, dominicain, fonde le monastère-sucrerie-distillerie du Fond-Saint-Jacques à Ste Marie en Martinique, avec, comme tous les autres ordres religieux de l'époque, une large recours aux esclaves…
Avec l’utilisation de l’alambic, il produit de la "guildive sucrée" , ancêtre du rhum, à visée médicinale…
A Marie Galante, le nouveau gouverneur M. de Laurrière meurt des fièvres le 5 février, à peine 6 mois après son arrivée…
Bonaventure François de Boisfermé, déjà lieutenant de Roy depuis le 1er janvier 1695, assure son intérim.
Le 1er septembre, Boisfermé deviendra officiellement gouverneur à 35 ans, le Chevalier de Roussillon, major à la Guadeloupe, prend son poste de lieutenant de Roy le même jour.
En Guadeloupe, le gouverneur Charles de Courbon, comte de Blénac, meurt le 10 juin à 74 ans, après 19 ans de gouvernance presque continue, il était déjà remplacé par Charles Auger depuis l’année précédente.
Le nouveau "Recencement Général des Isles Guadeloupe, Grande Terre, les Sainctes auquel est joint celuy de Mariegalande par les ordres de feu Monsieur le comte de Blénac" est signé par Auger le 17 juillet :
1695 : A Marie Galande, Mr de Laurière est nommé gouverneur à la place de Charles Auger le 21 aôut, ce dernier étant nommé gouverneur de la Guadeloupe.
Les Carmes ne sont pas revenus, le Père Biesse, prêtre séculier envoyé de la Grande Terre, assure toujours les fonctions curiales.
En Guadeloupe, Jan Wachter, corsaire hollandais de 35 ans, épouse Anne Vrimout, une compatriote de 22 ans à Vieux Habitants le 12 décembre. Jean est le fils de Henry Wachter et de Deborah van Bolognien (de Bologne), Anne est la fille de Michel Vrimouth et Herine Meugh. Les Vrimout et les Meugh s’étaient installés initialement à St Christophe.
Jan Wachter sera à l’origine de la lignée de Guadeloupe et de Marie Galante.
Pour faire face aux dépenses liées à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui dure depuis 1689, Louis XIV, crée un nouvel impôt : la capitation, impôt par tête.
Hormis le roi, tous les Français y sont soumis. La population est divisée en 22 classes selon sa richesse et sa fonction.
La première classe verse 2 000 livres, la dernière, 1 livre.
Cet impôt devait durer le temps de la guerre, il ne sera suspendu que pendant 3 ans au retour de la paix !
La noblesse arrivera à faire diminuer sa participation et à ne pas payer dans certains cas.
1696 : En Martinique, le Père Labat, dominicain, fonde le monastère-sucrerie-distillerie du Fond-Saint-Jacques à Ste Marie en Martinique, avec, comme tous les autres ordres religieux de l'époque, une large recours aux esclaves…
Avec l’utilisation de l’alambic, il produit de la "guildive sucrée" , ancêtre du rhum, à visée médicinale…
A Marie Galante, le nouveau gouverneur M. de Laurrière meurt des fièvres le 5 février, à peine 6 mois après son arrivée…
Bonaventure François de Boisfermé, déjà lieutenant de Roy depuis le 1er janvier 1695, assure son intérim.
Le 1er septembre, Boisfermé deviendra officiellement gouverneur à 35 ans, le Chevalier de Roussillon, major à la Guadeloupe, prend son poste de lieutenant de Roy le même jour.
En Guadeloupe, le gouverneur Charles de Courbon, comte de Blénac, meurt le 10 juin à 74 ans, après 19 ans de gouvernance presque continue, il était déjà remplacé par Charles Auger depuis l’année précédente.
Le nouveau "Recencement Général des Isles Guadeloupe, Grande Terre, les Sainctes auquel est joint celuy de Mariegalande par les ordres de feu Monsieur le comte de Blénac" est signé par Auger le 17 juillet :
Auger rajoute un "Estat du Gouvernement", qui précise que pour l'Isle Marie Galande qu'il "a trouvé en tout 107 hommes dont 63 armez, une église assez mal rétablie et deux religieux Carmes"
Pour la Guadeloupe (la Basse Terre), on retrouve 7.774 âmes, dont 2.174 blancs, 4.910 esclaves, 161 mulâtres et 6 sauvages.
Pour la Grande Terre, 2.191 âmes, dont 697 blancs, 1.300 esclaves, 121 mulâtres et 8 sauvages.
Mariegalande s’est repeuplée avec 592 habitants dont 221 esclaves (37%) et 9 mulâtres, pas de "sauvages" caraïbes recensés.
La population reste toutefois 2 fois moindre qu’avant les attaques anglaises. Aucune église, pas de religieux…
Aucune sucrerie n’a encore repris son activité, mais 48 indigoteries en fonction.
Selon une correspondance de l'intendant général Robert du 26 mai, à St Barthelemy les habitants qui y étaient retournés sans que l'île soit officiellement "rétablie" ont été faits prisonniers par les Anglais.
" Comme il est a craindre que le mesme malheur n'arrive a Mari-galande, M. Auger s'est chargé d'aller visiter cette isle et s'informer du nombre de françois qui y sont. Il excita les soldats a prendre des terres, a defricher et cultiver pour se rendre habitans en se mariant, mais il est a propos de ne le donner congé qu'apres qu'il ont acquis quelq biens... la plupart feignant de se rendre habitans pour avoir le congé "...
Pour la Grande Terre, 2.191 âmes, dont 697 blancs, 1.300 esclaves, 121 mulâtres et 8 sauvages.
Mariegalande s’est repeuplée avec 592 habitants dont 221 esclaves (37%) et 9 mulâtres, pas de "sauvages" caraïbes recensés.
La population reste toutefois 2 fois moindre qu’avant les attaques anglaises. Aucune église, pas de religieux…
Aucune sucrerie n’a encore repris son activité, mais 48 indigoteries en fonction.
Selon une correspondance de l'intendant général Robert du 26 mai, à St Barthelemy les habitants qui y étaient retournés sans que l'île soit officiellement "rétablie" ont été faits prisonniers par les Anglais.
" Comme il est a craindre que le mesme malheur n'arrive a Mari-galande, M. Auger s'est chargé d'aller visiter cette isle et s'informer du nombre de françois qui y sont. Il excita les soldats a prendre des terres, a defricher et cultiver pour se rendre habitans en se mariant, mais il est a propos de ne le donner congé qu'apres qu'il ont acquis quelq biens... la plupart feignant de se rendre habitans pour avoir le congé "...
Dans un mémoire au Roi du 12 octobre, le même Robert propose d’évacuer Marie-Galante, St Barthelemy et St Martin :
" ne voulant point dans l'etat ou sont les choses a l'egard de Marie-galante, St Barthelemy et St Martin, y laisser les français exposés aux insultes des ennemis, elle désire que le dit Sr d'Amblimont et luy les en fassent retirer incessement et passer aux isles…de la Guadeloupe et la Martinique, sans laisser personne dans les dittes isles, et il faut envoyer visiter de tems en tems pour savoir si les ennemis n'y avoient point quelques desseins, pour en ce cas les en chasser "…
1697 : Fin de la guerre de la Ligue d'Augsbourg avec le traité de Ryswick.
Au début de la guerre, la flotte française comprenait 295 navires de tout type. À la fin de la guerre, elle possédait 137 navires.
Par comparaison, la flotte anglaise commença la guerre avec 173 navires de tout type et la termina avec 323.
La supériorité anglaise sur mer se précise...
En Martinique, Thomas Claude Renart de Fuchsamberg, marquis d’Amblimont, a été nommé en septembre 1696, il ne prend ses fonctions de gouverneur général qu’en mars.
Il effectue une tournée dans les îles dès avril avec l’intendant général Robert et demande un renforcement des défenses de la Guadeloupe, sans financement selon Auber.
Le 12 mai, le Marquis d'Amblimont et l'intendant Robert fournissent un "Memoire pour repondre aux ordres qu ils ont receu du Roy du 12e octobre de l'année derniere, et rendre compte à sa Majesté de ce qui se passe aux isles françoises de l'Amerique concernant son service":
"Il n'y a plus d'habitants dans les isles de St Barthelemy et St Martin, il s'en trouve seulement dans celle de Mariegalande ; Mrs d'Amblimont et Robert leurs ont fait dire de se retirer a la Guadeloupe, n'ayant point de bastiment pour les y faire transporter avec leurs negres, leurs bestiaux et tous leurs ustanciles ; il n'a point encore paru que les ennemys eussent de dessein sur aucune de ces trois isles, et si on s'en appercevoit les d Srs d'Amblimont et Robert prendroient des mesures pour les en chasser suivant l'ordre de sa Majesté."
Le "Dénombrement général de l’Isle de la Guadeloupe et dépendances" est fourni par Auger le 25 aôut : Marie Galante n'est pas recensée...
1698 : Une ordonnance du Roy du 19 février porte "obligation d'insérer dans les passeports accordés aux navires allant aux îles d'Amérique la condition d'y porter un certain nombre d'engagés" soit de 3 à 6 selon le tonnage du bateau...
Une ordonnance du 20 juin modifie les droits d’entrée des sucres en France : abaissés d’1 livre pour le sucre brut, augmenté de 8 à 15 livres pour le sucre terré, les sucres raffinés sont traités comme des sucres étrangers, leur taxe passant de 8 à 22 livres. Tout est fait pour obliger les isles à exporter leur sucre brut.
Les raffineries de St Pierre de la Martinique ferment ainsi sous la presssion des raffineurs de France…
Celles-ci se développent : 14 raffineries à Rouen, 1 raffinerie à Angers, Saumur, Tours et Orléans.
Aux Antilles, la production de sucre était à moitié en sucre brut et à moitié en sucre terré.
Les résidus, mélasses et "gros sirops", sont mis à fermenter pour produire des "rapes". On distille ensuite ces rapes dans les guildiveries ou vinaigreries pour en faire du tafia.
En Guadeloupe, le 15 mars, Auger fournit le recensement "Dénombrement général des Isles de la Guadeloupe", comme l'année précédente Marie-Galante n'est pas recensée...
Fin mars, l’administration Royale écrit au gouverneur Auger au sujet des affaires générales en Guadeloupe et à Marie-Galante :
" A l'esgard de Marie galande, St. Martin, St. Barthelemy et St. Croix, sa Majesté a desja donné tous les ordres necessaires pour empescher ceux qui habitoie ces isles d'y retourner et elle continuera jusques a ce qu'il n'y en ay plus absolument aucuns qui y retournent "
Auger est donc chargé de proposer à nouveau l’évacuation de Marie-Galante : il redoute que l’île devienne alors un repaire de corsaires, il préférerait qu’on la repeuple avec des engagés.
Il envoie pour cela le 16 juin à l’Intendant des Isles d’Amérique, François Roger Robert, un mémoire sur les inconvénients résultant de l'abandon de cette île et les avantages de son repeuplement.
Le Roi réagit en autorisant un retour partiel des Marie-galantais, sous la menace d’un déplacement sur St Christophe à la moindre menace :
"Lorsque sa Majesté a fait degrader les isles de Marie galande, St Barthelemy et St Martin elle y a esté bien moins excitée par les risques que les habitans couroient d'estre enlevez par les petits corsaires ennemis, que par le desir de fortiffier les colonies de la Martinique, et de la Guadeloupe… désire que les srs. Damblimont et Robert apportent tous leurs soins pour destourner les habitants de St Martin, et de St Barthelemy d'y retourner, voulant bien que ceux de Marie galande s'y restablissent a cause de la proximité de la Guadeloupe, si cependant ils ne peuvent par toutes les considerations qu'ils marquent les en empescher absolument, son intention est qu'ils leurs declarent qu'ils n'y seront point regardez comme des colonies separées de St. Christophe, et qu'au premier evenement de guerre avec quelques unes des nations qui ont des establissements dans l'Amerique, ils en seront enlevez et transportez dans cette isle pour aider a la défendre, et ne pas rester exposez a estre insultez par les moindres corsaires qui oseront l'entreprendre."
1699 : Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d'Etat à la Marine, mais aussi directeur de la Compagnie des Indes Orientales, est nommé Chancelier de France... Il laisse sa place à la Marine (et donc aux Colonies) à son fils Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain.
Celui-ci va créer le 1er Dépôt des Archives de la Marine, confié à Nicolas de Clairambault et installé place des Victoires à Paris. Le seul inventaire du Dépot va durer jusqu'en 1709...
C'est grâce à cette création que nous disposons encore d'archives de cette époque, en particulier à l'ANOM...
Dans sa correspondance avec le nouveau ministre, l'intendant général Robert prend acte du "rétablissement" de Mariegalante :
"Outre qu'il est très avantageux a la Martinique et a la Guadeloupe, il redonne la vie et le repos a tous les habitans...
il est certain que Mariegalande est une très bonne isle et si on s'adonnoit a l'habituer et a la desfricher peutestre qu'on connoistroit qu'elle n'est guere moins bonne que l'isle de St Christophe..."
" ne voulant point dans l'etat ou sont les choses a l'egard de Marie-galante, St Barthelemy et St Martin, y laisser les français exposés aux insultes des ennemis, elle désire que le dit Sr d'Amblimont et luy les en fassent retirer incessement et passer aux isles…de la Guadeloupe et la Martinique, sans laisser personne dans les dittes isles, et il faut envoyer visiter de tems en tems pour savoir si les ennemis n'y avoient point quelques desseins, pour en ce cas les en chasser "…
1697 : Fin de la guerre de la Ligue d'Augsbourg avec le traité de Ryswick.
Au début de la guerre, la flotte française comprenait 295 navires de tout type. À la fin de la guerre, elle possédait 137 navires.
Par comparaison, la flotte anglaise commença la guerre avec 173 navires de tout type et la termina avec 323.
La supériorité anglaise sur mer se précise...
En Martinique, Thomas Claude Renart de Fuchsamberg, marquis d’Amblimont, a été nommé en septembre 1696, il ne prend ses fonctions de gouverneur général qu’en mars.
Il effectue une tournée dans les îles dès avril avec l’intendant général Robert et demande un renforcement des défenses de la Guadeloupe, sans financement selon Auber.
Le 12 mai, le Marquis d'Amblimont et l'intendant Robert fournissent un "Memoire pour repondre aux ordres qu ils ont receu du Roy du 12e octobre de l'année derniere, et rendre compte à sa Majesté de ce qui se passe aux isles françoises de l'Amerique concernant son service":
"Il n'y a plus d'habitants dans les isles de St Barthelemy et St Martin, il s'en trouve seulement dans celle de Mariegalande ; Mrs d'Amblimont et Robert leurs ont fait dire de se retirer a la Guadeloupe, n'ayant point de bastiment pour les y faire transporter avec leurs negres, leurs bestiaux et tous leurs ustanciles ; il n'a point encore paru que les ennemys eussent de dessein sur aucune de ces trois isles, et si on s'en appercevoit les d Srs d'Amblimont et Robert prendroient des mesures pour les en chasser suivant l'ordre de sa Majesté."
Le "Dénombrement général de l’Isle de la Guadeloupe et dépendances" est fourni par Auger le 25 aôut : Marie Galante n'est pas recensée...
1698 : Une ordonnance du Roy du 19 février porte "obligation d'insérer dans les passeports accordés aux navires allant aux îles d'Amérique la condition d'y porter un certain nombre d'engagés" soit de 3 à 6 selon le tonnage du bateau...
Une ordonnance du 20 juin modifie les droits d’entrée des sucres en France : abaissés d’1 livre pour le sucre brut, augmenté de 8 à 15 livres pour le sucre terré, les sucres raffinés sont traités comme des sucres étrangers, leur taxe passant de 8 à 22 livres. Tout est fait pour obliger les isles à exporter leur sucre brut.
Les raffineries de St Pierre de la Martinique ferment ainsi sous la presssion des raffineurs de France…
Celles-ci se développent : 14 raffineries à Rouen, 1 raffinerie à Angers, Saumur, Tours et Orléans.
Aux Antilles, la production de sucre était à moitié en sucre brut et à moitié en sucre terré.
Les résidus, mélasses et "gros sirops", sont mis à fermenter pour produire des "rapes". On distille ensuite ces rapes dans les guildiveries ou vinaigreries pour en faire du tafia.
En Guadeloupe, le 15 mars, Auger fournit le recensement "Dénombrement général des Isles de la Guadeloupe", comme l'année précédente Marie-Galante n'est pas recensée...
Fin mars, l’administration Royale écrit au gouverneur Auger au sujet des affaires générales en Guadeloupe et à Marie-Galante :
" A l'esgard de Marie galande, St. Martin, St. Barthelemy et St. Croix, sa Majesté a desja donné tous les ordres necessaires pour empescher ceux qui habitoie ces isles d'y retourner et elle continuera jusques a ce qu'il n'y en ay plus absolument aucuns qui y retournent "
Auger est donc chargé de proposer à nouveau l’évacuation de Marie-Galante : il redoute que l’île devienne alors un repaire de corsaires, il préférerait qu’on la repeuple avec des engagés.
Il envoie pour cela le 16 juin à l’Intendant des Isles d’Amérique, François Roger Robert, un mémoire sur les inconvénients résultant de l'abandon de cette île et les avantages de son repeuplement.
Le Roi réagit en autorisant un retour partiel des Marie-galantais, sous la menace d’un déplacement sur St Christophe à la moindre menace :
"Lorsque sa Majesté a fait degrader les isles de Marie galande, St Barthelemy et St Martin elle y a esté bien moins excitée par les risques que les habitans couroient d'estre enlevez par les petits corsaires ennemis, que par le desir de fortiffier les colonies de la Martinique, et de la Guadeloupe… désire que les srs. Damblimont et Robert apportent tous leurs soins pour destourner les habitants de St Martin, et de St Barthelemy d'y retourner, voulant bien que ceux de Marie galande s'y restablissent a cause de la proximité de la Guadeloupe, si cependant ils ne peuvent par toutes les considerations qu'ils marquent les en empescher absolument, son intention est qu'ils leurs declarent qu'ils n'y seront point regardez comme des colonies separées de St. Christophe, et qu'au premier evenement de guerre avec quelques unes des nations qui ont des establissements dans l'Amerique, ils en seront enlevez et transportez dans cette isle pour aider a la défendre, et ne pas rester exposez a estre insultez par les moindres corsaires qui oseront l'entreprendre."
1699 : Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d'Etat à la Marine, mais aussi directeur de la Compagnie des Indes Orientales, est nommé Chancelier de France... Il laisse sa place à la Marine (et donc aux Colonies) à son fils Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain.
Celui-ci va créer le 1er Dépôt des Archives de la Marine, confié à Nicolas de Clairambault et installé place des Victoires à Paris. Le seul inventaire du Dépot va durer jusqu'en 1709...
C'est grâce à cette création que nous disposons encore d'archives de cette époque, en particulier à l'ANOM...
Dans sa correspondance avec le nouveau ministre, l'intendant général Robert prend acte du "rétablissement" de Mariegalante :
"Outre qu'il est très avantageux a la Martinique et a la Guadeloupe, il redonne la vie et le repos a tous les habitans...
il est certain que Mariegalande est une très bonne isle et si on s'adonnoit a l'habituer et a la desfricher peutestre qu'on connoistroit qu'elle n'est guere moins bonne que l'isle de St Christophe..."
Il demande pour l'île une compagnie d'infanterie ou du moins un détachement et une suspension des droits comme à St Christophe.
Le chevalier de Roussillon assure l'intérim de gouverneur : il constate l’absence de reprise des sucreries, seules 22 indigoteries fonctionnent et une petite activité de coton vient de démarrer.
Un recensement spécifique de la Guadeloupe et dépendances est fourni par Auger le 7 aôut :
" Dénombrement general de l'Isle Guadeloupe et dependances" détaillé comme précédemment par compagnies de milice,
Marie-Galante n'y figure toujours pas...
Le recensement général dans les Isles du Vent demandé par le gouverneur général d’Amblimont est publié le 18 septembre "Dénombrement general des Isles Françoises d'amerique de la présente année":
Le chevalier de Roussillon assure l'intérim de gouverneur : il constate l’absence de reprise des sucreries, seules 22 indigoteries fonctionnent et une petite activité de coton vient de démarrer.
Un recensement spécifique de la Guadeloupe et dépendances est fourni par Auger le 7 aôut :
" Dénombrement general de l'Isle Guadeloupe et dependances" détaillé comme précédemment par compagnies de milice,
Marie-Galante n'y figure toujours pas...
Le recensement général dans les Isles du Vent demandé par le gouverneur général d’Amblimont est publié le 18 septembre "Dénombrement general des Isles Françoises d'amerique de la présente année":
En Martinique, 20.277 âmes, dont 13.292 esclaves.
25 églises, 44 religieux, 12 religieuses. 1 hôpital.
11 bourgs, 169 sucreries, 1 raffinerie, 5 indigoteries.
En Guadeloupe, 10.436 âmes, dont 6.185 esclaves.
19 églises, 19 religieux. 1 hôpital.
9 bourgs, 48 sucreries, 3 raffineries, 48 indigoteries.
Mariegalande n'est recensée qu'avec ses anciens chiffres : 482 habitants...
Guy Botreau, fils du notaire royal, épouse Elisabeth Roussel, selon les sources fille du gouverneur de Nevis James Russel ou de Jean Roussel, venu de St Christophe. Ils auront 8 enfants vivants, dont le premier Botreau-Roussel, Paul.
Le 15 juin, un Arrêt du Roi décharge les habitants des droits de capitation pendant 4 ans à compter du 1er octobre, pour les indemniser des ravages des Anglais. Il sera entériné par le Conseil Supérieur de la Martinique le 3 novembre.
25 églises, 44 religieux, 12 religieuses. 1 hôpital.
11 bourgs, 169 sucreries, 1 raffinerie, 5 indigoteries.
En Guadeloupe, 10.436 âmes, dont 6.185 esclaves.
19 églises, 19 religieux. 1 hôpital.
9 bourgs, 48 sucreries, 3 raffineries, 48 indigoteries.
Mariegalande n'est recensée qu'avec ses anciens chiffres : 482 habitants...
Guy Botreau, fils du notaire royal, épouse Elisabeth Roussel, selon les sources fille du gouverneur de Nevis James Russel ou de Jean Roussel, venu de St Christophe. Ils auront 8 enfants vivants, dont le premier Botreau-Roussel, Paul.
Le 15 juin, un Arrêt du Roi décharge les habitants des droits de capitation pendant 4 ans à compter du 1er octobre, pour les indemniser des ravages des Anglais. Il sera entériné par le Conseil Supérieur de la Martinique le 3 novembre.
En cette fin du XVIIème siècle, Marie Galante est revenue à sa population de 1666, toutes les sucreries sont arrêtées : les 50 premières années de la colonisation auront connu plus de destruction que de développement...
XVIIIème siècle, première moitié : des hauts et des bas pour le sucre comme pour les habitants...
1700 : Sur cette carte peu détaillée de Marie Galante, les 3 paroisses sont figurées et le nom de Grand Bourg apparait pour la première fois, avec son église et son fort...
La France a 21 millions d’habitants.
Le sucre brut vaut 12 livres le quintal, presque doublé en 2 ans, le sucre terré entre 36 et 44.
Nantes ouvre sa 15ème raffinerie...
Le marquis d’Amblimont meurt du mal du Siam le 17 août à Fort-Royal de la Martinique à 59 ans. Charles de Pechpeyrou-Comminges, chevalier de Guitaut, assure l’intérim de gouverneur général.
C’est lui qui signe le " Recensement général " du 1er décembre, accompagné d’un "Mémoire du nombre d’habitans qui sont aux Isles "
La France a 21 millions d’habitants.
Le sucre brut vaut 12 livres le quintal, presque doublé en 2 ans, le sucre terré entre 36 et 44.
Nantes ouvre sa 15ème raffinerie...
Le marquis d’Amblimont meurt du mal du Siam le 17 août à Fort-Royal de la Martinique à 59 ans. Charles de Pechpeyrou-Comminges, chevalier de Guitaut, assure l’intérim de gouverneur général.
C’est lui qui signe le " Recensement général " du 1er décembre, accompagné d’un "Mémoire du nombre d’habitans qui sont aux Isles "
La population de Mariegalande est quasi-inchangée : 492 habitants, soit 10 de plus dont 77 "hommes portant armes", 6 engagés et 6 "nègres mulastres ou sauvages libres" et les mêmes 191 esclaves (38%)…
La plupart des habitations restent abandonnées, toujours aucune sucrerie en activité, 23 indigoteries.
Le sieur De la Boulaye, après son inspection, rend un mémoire sur Mariegalande : il propose la construction d’un nouveau fort près du bourg "assez fort pour soustenir un siège et capable de contenir tous les principaux effects des habitans". Il demande la réunion (au Domaine) des terres "qui ont été anciennement concédées et qui n’ont jamais esté habituées" (cultivées)
Le secrétaire d'Etat lui répond indirectement en proposant de donner des terres à Mariegalande aux habitants de St Christophe qui ne veulent pas rentrer chez eux : "Vous pouvez leur offrir des terres dans Marie Galande, ou ils pourroient trouver la même facilité de subsister, qu'au lieu ou ils sont…"
Le chevalier de Roussillon, arrivé comme gouverneur par intérim l'année précédente, est rappelé devant de multiples plaintes sur sa "brutalité à gouverner " : le sieur de Boisfermé va arriver comme gouverneur mais exige au moins un détachement d'infanterie.
La plupart des habitations restent abandonnées, toujours aucune sucrerie en activité, 23 indigoteries.
Le sieur De la Boulaye, après son inspection, rend un mémoire sur Mariegalande : il propose la construction d’un nouveau fort près du bourg "assez fort pour soustenir un siège et capable de contenir tous les principaux effects des habitans". Il demande la réunion (au Domaine) des terres "qui ont été anciennement concédées et qui n’ont jamais esté habituées" (cultivées)
Le secrétaire d'Etat lui répond indirectement en proposant de donner des terres à Mariegalande aux habitants de St Christophe qui ne veulent pas rentrer chez eux : "Vous pouvez leur offrir des terres dans Marie Galande, ou ils pourroient trouver la même facilité de subsister, qu'au lieu ou ils sont…"
Le chevalier de Roussillon, arrivé comme gouverneur par intérim l'année précédente, est rappelé devant de multiples plaintes sur sa "brutalité à gouverner " : le sieur de Boisfermé va arriver comme gouverneur mais exige au moins un détachement d'infanterie.
Un "Estat de la depense a faire par le fermier du Domaine d'Occident aux Isles d'Amerique" nous montre que les charges "tant en sucre qu'en argent" destinées à Mariegalande sont :
- 25.000 livres pour le Gouverneur
- 20.000 pour le Lieutenant de Roy
- 24.000 pour les 2 "prestres qui font les fonctions curiales".
1701 : Le 27 août, signature de l’Asiento entre les Rois de France et d’Espagne, pour la fourniture par la France de "nègres" dans les colonies Espagnoles.
Les Espagnols, grands consommateurs d’esclaves dans leurs colonies, auront toujours sous-traité la traite, d’abord aux Portugais, puis aux Hollandais, avant de la confier progressivement aux autres Européens.
Le nouveau Gouverneur lieutenant-général Charles d’Esnots, comte de Forbonest, meurt aussi de la fièvre jaune 3 mois après son arrivée, il aura juste eu le temps de signer le 15 juillet le "Dénombrement général des Isles de la Martinique, de la Guadeloupe et de St Cristophle "...
Son remplaçant, le marquis de Rosmadec, l’attrapera lors de son escale à Cuba et n’aura pas le temps d’exercer ses fonctions début 1702…
La fièvre jaune est devenue endémique, elle frappe autant le maître que l’esclave…
L’intérim est assuré par le Commandeur Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut.
Il prend une ordonnance sur l’armement des nègres " nécessaires pour suivre chaque compagnie de milice " : il conviendra de choisir " des nègres des habitants d’une fidélité reconnue... Ils seront recompensez suivant le mérite de leur action par gratiffications, pensions leurs vies durant et mesme par don de la liberté, pour ceux qui par des actions distinguées auroient mérité une si noble récompense "
A Mariegalande, arrivée du sieur Vincent comme juge royal.
1702 : A la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol, Charles II, début de la guerre de succession d'Espagne : le 15 mai, la Hollande, l'Angleterre et l'Autriche déclarent la guerre à Louis XIV qui veut installer son petit-fils Philippe V comme roi d'Espagne.
Comme précédemment, la guerre va aussi se dérouler aux Antilles...
St Christophe est définitivement repris par les Anglais le 15 juillet. Les Français restants sont exilés à la Martinique.
Un de leurs navires est capturé par des corsaires anglais, avec comme otage la femme du gouverneur Jean Baptiste de Gennes ainsi que la femme du gouverneur de Marie-Galante, Mr De Boisfermé, qui partaient toutes 2 se refugier à la Martinique…
En Martinique, le Commandeur de Guitaut qui assure l’intérim meurt à son tour le 7 septembre, le nouveau gouverneur général des Isles de l’Amérique, Charles François de Machault, seigneur de Bellemont, est nommé en octobre.
L’intendant général Robert, nommé à Dunkerque, rentre en France, son remplacement est assuré par Jean-Jacques Mithon de Senneville, en attendant l’arrivée du nouvel intendant général Nicolas Arnoul de Vaucresson.
En Guadeloupe, le Père Labat participe à l’organisation de la défense de l’île : il fait rajouter une demi-lune au Fort St Charles de Basse-Terre et organise des batteries et des retranchements dans la ville, il fait construire au Baillif une tour de défense pour protéger les 2 habitations-sucreries appartenant à son couvent des Dominicains : elles possèdent " l’une 400, l’autre 300 nègres "...
Le gouverneur Auger se plaint que les Jésuites, les Jacobins et les Frères de la Charité refusent de prêter leurs nègres pour les travaux des fortifications.
Des corsaires Anglais attaquent Marie Galante début octobre : ils brûlent la sucrerie et les bâtiments des De Boisseret et enlèvent " les habitans et les noirs ".
Sur ordre du gouverneur général, la plupart des habitants restants sont évacués le 15 sur la Grande Terre, avec Bonaventure de Boisfermé muté comme Commandant en Guadeloupe.
Ils y resteront 3 ans, constamment menacés par la famine.
- 20.000 pour le Lieutenant de Roy
- 24.000 pour les 2 "prestres qui font les fonctions curiales".
1701 : Le 27 août, signature de l’Asiento entre les Rois de France et d’Espagne, pour la fourniture par la France de "nègres" dans les colonies Espagnoles.
Les Espagnols, grands consommateurs d’esclaves dans leurs colonies, auront toujours sous-traité la traite, d’abord aux Portugais, puis aux Hollandais, avant de la confier progressivement aux autres Européens.
Le nouveau Gouverneur lieutenant-général Charles d’Esnots, comte de Forbonest, meurt aussi de la fièvre jaune 3 mois après son arrivée, il aura juste eu le temps de signer le 15 juillet le "Dénombrement général des Isles de la Martinique, de la Guadeloupe et de St Cristophle "...
Son remplaçant, le marquis de Rosmadec, l’attrapera lors de son escale à Cuba et n’aura pas le temps d’exercer ses fonctions début 1702…
La fièvre jaune est devenue endémique, elle frappe autant le maître que l’esclave…
L’intérim est assuré par le Commandeur Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut.
Il prend une ordonnance sur l’armement des nègres " nécessaires pour suivre chaque compagnie de milice " : il conviendra de choisir " des nègres des habitants d’une fidélité reconnue... Ils seront recompensez suivant le mérite de leur action par gratiffications, pensions leurs vies durant et mesme par don de la liberté, pour ceux qui par des actions distinguées auroient mérité une si noble récompense "
A Mariegalande, arrivée du sieur Vincent comme juge royal.
1702 : A la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol, Charles II, début de la guerre de succession d'Espagne : le 15 mai, la Hollande, l'Angleterre et l'Autriche déclarent la guerre à Louis XIV qui veut installer son petit-fils Philippe V comme roi d'Espagne.
Comme précédemment, la guerre va aussi se dérouler aux Antilles...
St Christophe est définitivement repris par les Anglais le 15 juillet. Les Français restants sont exilés à la Martinique.
Un de leurs navires est capturé par des corsaires anglais, avec comme otage la femme du gouverneur Jean Baptiste de Gennes ainsi que la femme du gouverneur de Marie-Galante, Mr De Boisfermé, qui partaient toutes 2 se refugier à la Martinique…
En Martinique, le Commandeur de Guitaut qui assure l’intérim meurt à son tour le 7 septembre, le nouveau gouverneur général des Isles de l’Amérique, Charles François de Machault, seigneur de Bellemont, est nommé en octobre.
L’intendant général Robert, nommé à Dunkerque, rentre en France, son remplacement est assuré par Jean-Jacques Mithon de Senneville, en attendant l’arrivée du nouvel intendant général Nicolas Arnoul de Vaucresson.
En Guadeloupe, le Père Labat participe à l’organisation de la défense de l’île : il fait rajouter une demi-lune au Fort St Charles de Basse-Terre et organise des batteries et des retranchements dans la ville, il fait construire au Baillif une tour de défense pour protéger les 2 habitations-sucreries appartenant à son couvent des Dominicains : elles possèdent " l’une 400, l’autre 300 nègres "...
Le gouverneur Auger se plaint que les Jésuites, les Jacobins et les Frères de la Charité refusent de prêter leurs nègres pour les travaux des fortifications.
Des corsaires Anglais attaquent Marie Galante début octobre : ils brûlent la sucrerie et les bâtiments des De Boisseret et enlèvent " les habitans et les noirs ".
Sur ordre du gouverneur général, la plupart des habitants restants sont évacués le 15 sur la Grande Terre, avec Bonaventure de Boisfermé muté comme Commandant en Guadeloupe.
Ils y resteront 3 ans, constamment menacés par la famine.
1703 : Nouvelle carte de Marie Galante par l’ingénieur géographe De Beauvilliers, montrant ses côtes et ses habitations stylisées par un simple rectangle rouge, sans préciser leur "maistre de caze", leur activité sucrière ou autre…
56 habitations y figurent, soit 11 de moins que sur la carte de Blondel de 1667, positionnées de façon quasi identique.
Le bourg au pied du fort, futur Grand Bourg, n’a toujours que 6 maisons… :
56 habitations y figurent, soit 11 de moins que sur la carte de Blondel de 1667, positionnées de façon quasi identique.
Le bourg au pied du fort, futur Grand Bourg, n’a toujours que 6 maisons… :
Le 6 mars, les Anglais commandés par Codrington fils s’emparent à nouveau de l’île.
Codrington y concentre ses troupes pour préparer l’attaque de la Guadeloupe.
Codrington y concentre ses troupes pour préparer l’attaque de la Guadeloupe.
En Guadeloupe, à Basse Terre, le gouverneur Auger et le père Labat sont informés par un messager de la Grande Terre que de nombreux navires sont venus s’ancrer à Marie Galante : Auger envoie 2 pirogues commandées par le lieutenant de milice Raby pour s’approcher au plus près de cette flotte.
La 1ère confirme qu’il s’agit bien des Anglais, la 2ème que les Anglais attendent des derniers renforts pour attaquer la Guadeloupe.
Auger demande à tous les habitants de prendre les armes et regroupe les troupes au fort de Basse-Terre : il passe la revue et compte 1.418 hommes. On forme en sus la 1ère "compagnie de Nègres", commandés par le capitaine La Perle.
Le 18 mars, l’escadre anglaise commandée par l’Amiral Benbow-Walker se présente à la Pointe Vieux-Fort vers 8 heures avec 45 navires, 400 canons et 4.000 hommes.
L’attaque de la Guadeloupe va durer jusqu'au 18 mai, les Anglais finiront par repartir en laissant 1.964 morts.
Les Français n'ont eu que 27 tués et 150 blessés...
Par contre, selon le Père Labat, présent alors en Guadeloupe et témoin de l’attaque, les Anglais ont brûlé 4 églises, 4 couvents, 4 bourgs et 29 habitations sucreries…
Disette extrême dans toutes les îles...
Joseph d'Honon de Gallifet assure l'intérim de gouverneur.
Entre-temps, le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Charles-François de Machault de Belmont a pris ses fonctions en Martinique le 23 mars...
Premier acte enregistré à Marie Galante arrivé jusqu’à nous : le baptème de Pierre Legal, fils de Pierre Legal et Françoise Duverger, administré par le Frère Carme Estienne de Saint Quentin à Capesterre le 26 août…
La 1ère confirme qu’il s’agit bien des Anglais, la 2ème que les Anglais attendent des derniers renforts pour attaquer la Guadeloupe.
Auger demande à tous les habitants de prendre les armes et regroupe les troupes au fort de Basse-Terre : il passe la revue et compte 1.418 hommes. On forme en sus la 1ère "compagnie de Nègres", commandés par le capitaine La Perle.
Le 18 mars, l’escadre anglaise commandée par l’Amiral Benbow-Walker se présente à la Pointe Vieux-Fort vers 8 heures avec 45 navires, 400 canons et 4.000 hommes.
L’attaque de la Guadeloupe va durer jusqu'au 18 mai, les Anglais finiront par repartir en laissant 1.964 morts.
Les Français n'ont eu que 27 tués et 150 blessés...
Par contre, selon le Père Labat, présent alors en Guadeloupe et témoin de l’attaque, les Anglais ont brûlé 4 églises, 4 couvents, 4 bourgs et 29 habitations sucreries…
Disette extrême dans toutes les îles...
Joseph d'Honon de Gallifet assure l'intérim de gouverneur.
Entre-temps, le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Charles-François de Machault de Belmont a pris ses fonctions en Martinique le 23 mars...
Premier acte enregistré à Marie Galante arrivé jusqu’à nous : le baptème de Pierre Legal, fils de Pierre Legal et Françoise Duverger, administré par le Frère Carme Estienne de Saint Quentin à Capesterre le 26 août…
1704 : En France, une Ordonnance du Roy du 29 avril " sur les contestations entre les milices et les troupes réglées " essaie de trouver un équilibre entre les troupes dépendantes du Roy et les milices qui se sont organisées spontanément depuis le début de la colonisation dans un but d'auto-défense...
Une autre Ordonnance du 13 novembre décrète que : " Tous les nobles qui avaient épousé ou qui épouseraient des femmes noires seraient, eux et leurs enfants, déchus de la noblesse "...
En effet, aux Antilles, les Grands-Blancs, comme les Petits-Blancs, avaient souvent pris femme chez leurs esclaves, y compris dans la noblesse, ce qui dérangeait en haut-lieu.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison, toujours lieutenant de Roy, fait le bilan des hommes en armes disponibles entre la Basse Terre, la Grande Terre et les Saintes.
Il les classe par quartier et capitaine de milice, et distingue les " bien armez " des " mal armez ", voire sans armes.
Au total, 1.069 hommes armés :
- 723 "bien armés", 479 en Basse Terre, 34 aux Saintes et 210 en GrandeTerre
- 346 "mal armés", 223 en Basse Terre, 23 aux Saintes et 100 en Grande Terre
Mais aussi, 111 manquants : 39 prisonniers des Anglais et 72 embarqués sur les corsaires…
Une autre Ordonnance du 13 novembre décrète que : " Tous les nobles qui avaient épousé ou qui épouseraient des femmes noires seraient, eux et leurs enfants, déchus de la noblesse "...
En effet, aux Antilles, les Grands-Blancs, comme les Petits-Blancs, avaient souvent pris femme chez leurs esclaves, y compris dans la noblesse, ce qui dérangeait en haut-lieu.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison, toujours lieutenant de Roy, fait le bilan des hommes en armes disponibles entre la Basse Terre, la Grande Terre et les Saintes.
Il les classe par quartier et capitaine de milice, et distingue les " bien armez " des " mal armez ", voire sans armes.
Au total, 1.069 hommes armés :
- 723 "bien armés", 479 en Basse Terre, 34 aux Saintes et 210 en GrandeTerre
- 346 "mal armés", 223 en Basse Terre, 23 aux Saintes et 100 en Grande Terre
Mais aussi, 111 manquants : 39 prisonniers des Anglais et 72 embarqués sur les corsaires…
A Marie Galante, sur le registre de la paroisse de Capesterre, 13 baptêmes, dont beaucoup en retard du fait de l’occupation anglaise, et une inhumation.
1705 : En Martinique, le nouvel intendant général, Nicolas-François Arnoul, chevalier de Vaucresson, fixe les droits curiaux et les droits de justice pour les îles d’Amérique : une taxe sera perçue sur chaque baptême, mariage, enterrement, extrait de registre, exception faite pour les nègres où ces actes sont gratuits ; les taxes de justice sont détaillées pour les actes des juges, procureurs, greffiers, notaires, etc…mais là les esclaves n’existent pas…
Le sieur Claude Gaigneron est capitaine de milice et habitant sucrier, une partie de ses descendants viendront s’installer à Marie Galante.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison est nommé gouverneur en mai, il prendra son poste le 1er novembre.
A Marie Galante, le juge Vincent Governe de Vauluisant s’est marié avec Magdeleine Boulogne. Dans le même temps, Toinette Governe de Vauluisant a épousé Antoine Boulogne.
Plus tard, 2 des enfants de ces mêmes couples se marieront avec une dispense de consanguinité…
A Capesterre, 2 mariages, 14 baptêmes et 2 enterrements.
1706 : En Guadeloupe, Bonaventure de Boisfermé finit son intérim en réclamant en avril 300 fusils boucaniers et des canons pour renforcer les défenses.
Les Anglais sont chassés de Marie-Galante par Cloche de la Malmaison.
Le commissaire de Marine Jean-Jacques Mithon de Senneville envoie un mémoire sur l’ " Estat present des Isles " au nouvel intendant général Nicolas François Arnoul de Vaucresson : il concerne la Martinique, la Guadeloupe, la Grenade et Mariegalande.
1705 : En Martinique, le nouvel intendant général, Nicolas-François Arnoul, chevalier de Vaucresson, fixe les droits curiaux et les droits de justice pour les îles d’Amérique : une taxe sera perçue sur chaque baptême, mariage, enterrement, extrait de registre, exception faite pour les nègres où ces actes sont gratuits ; les taxes de justice sont détaillées pour les actes des juges, procureurs, greffiers, notaires, etc…mais là les esclaves n’existent pas…
Le sieur Claude Gaigneron est capitaine de milice et habitant sucrier, une partie de ses descendants viendront s’installer à Marie Galante.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison est nommé gouverneur en mai, il prendra son poste le 1er novembre.
A Marie Galante, le juge Vincent Governe de Vauluisant s’est marié avec Magdeleine Boulogne. Dans le même temps, Toinette Governe de Vauluisant a épousé Antoine Boulogne.
Plus tard, 2 des enfants de ces mêmes couples se marieront avec une dispense de consanguinité…
A Capesterre, 2 mariages, 14 baptêmes et 2 enterrements.
1706 : En Guadeloupe, Bonaventure de Boisfermé finit son intérim en réclamant en avril 300 fusils boucaniers et des canons pour renforcer les défenses.
Les Anglais sont chassés de Marie-Galante par Cloche de la Malmaison.
Le commissaire de Marine Jean-Jacques Mithon de Senneville envoie un mémoire sur l’ " Estat present des Isles " au nouvel intendant général Nicolas François Arnoul de Vaucresson : il concerne la Martinique, la Guadeloupe, la Grenade et Mariegalande.
Il constate que l’île, sans défense, est restée sans gouvernement, ni juge pendant la guerre, mais qu’une majorité d’habitants sont restés malgré tout : " Le sieur Regnault habitant de cette Isle est reconnu entr’eux pour leur commandant…tout yvrogne qu’il est il vaut mieux qu’aucun autre de cette Isle "
Le 5 décembre, Barthélémy de la Tour Jean est nommé commandant de l’île.
2 Pères Carmes sur place : le R.P. Estienne et le R.P. Gabriel.
Sur le registre de la paroisse de Capesterre : 10 inhumations dont celle de Henry Guesnon surnommé Lacavé, 80 ans, un des plus anciens habitants arrivé depuis 1660, 12 baptêmes et 2 mariages.
1708 : En Guadeloupe, la disette a été aggravée par un ouragan les 9 et 10 septembre dernier, le Conseil Supérieur impose, par ordonnance du 21 mai, à chaque colon d’entretenir non plus 200 mais 500 fosses de manioc par engagé ou esclave sous peine d’amende.
En août, nouvelle attaque de l’île par des corsaires anglais avec la complicité d’un habitant, Louis Duval, rapportée par l'intendant Arnoul de Vaucresson :
Le 5 décembre, Barthélémy de la Tour Jean est nommé commandant de l’île.
2 Pères Carmes sur place : le R.P. Estienne et le R.P. Gabriel.
Sur le registre de la paroisse de Capesterre : 10 inhumations dont celle de Henry Guesnon surnommé Lacavé, 80 ans, un des plus anciens habitants arrivé depuis 1660, 12 baptêmes et 2 mariages.
1708 : En Guadeloupe, la disette a été aggravée par un ouragan les 9 et 10 septembre dernier, le Conseil Supérieur impose, par ordonnance du 21 mai, à chaque colon d’entretenir non plus 200 mais 500 fosses de manioc par engagé ou esclave sous peine d’amende.
En août, nouvelle attaque de l’île par des corsaires anglais avec la complicité d’un habitant, Louis Duval, rapportée par l'intendant Arnoul de Vaucresson :
Ils emportent 60 nègres et pillent une partie de l’île.
La pénurie de viande oblige l'intendant Vaucresson et le gouverneur général Machault de Belmont à autoriser leur importation à Marie Galante depuis les îles danoises : " Monsieur de Machault et moy avons donné une permission au Sieur Valletton de faire venir du boeuf de Saint-Thomas "
En Martinique, le sieur de la Martinière, médecin du Roy, publie un mémoire : " Projet de moiens pour empêcher la fièvre plus que maligne, pour ne pas dire pestilentielle, appellé vulgairement fièvre de Siam " (fièvre jaune) : il donne de bons conseils d’hygiène pour les navires, à garder propres, en évitant les mauvaises nourritures et les mauvaises boissons pendant la traversée. Il propose la quarantaine à l’arrivée, l’isolement de tout malade, et l’enterrement rapide des défunts sans cérémonie…
Cela aboutira à une Ordonnance du Roy avec un règlement du 25 juillet qui demande " de nettoyer et parfumez entre les ponts " et de " faire reconnaistre les vivres qui auroient été embarquez pour les voyages de bonne qualité et dans la quantité suffisante par les Officiers de l’Amirauté, qui seroient tenus de faire la visite des bastimens "
1709 : En France, 2ème hiver très rigoureux, la Seine gèle à - 26°, les récoltes sont catastrophiques, le prix du blé est multiplié par 10 : émeutes de la faim à Paris, Rouen, Clermont, et dans le Languedoc : 600.000 morts…
La France n’a plus que 19,5 millions d’habitants.
En Martinique, Machault de Bellemont meurt lui aussi des fièvres le 7 janvier, il est remplacé par Nicolas de Gabaret, nouvel intérim.
Raymond Balthazar Phélypeaux, sieur du Verger, est finalement nommé lieutenant général des Isles.
Il arrivera en Martinique le 22 décembre 1710 et ne prendra son poste que le 2 janvier 1711…
Sur le registre de la paroisse de Capesterre de Marie-Galante, tenu maintenant par le frère Carme Martin de Saint Jacques, 12 baptêmes et 3 mariages.
1711 : Nouvelle ordonnance le 20 avril défendant " aux Blancs de l’un et l’autre sexe de contracter mariage avec des Noirs, sous peine de punition et d’amende arbitraire "
En Guadeloupe, le gouverneur Cloche de la Malmaison se plaint de la disette qui accable toujours l’île.
Les vivres se vendent trop cher, la pénurie faisant monter les prix : le baril de farine se vend 45 livres, le baril de bœuf salé idem, le baril de lard 55 livres et le baril de vin de Bordeaux 210. Le ravitaillement tant attendu n'arrivera qu'en août.
Les exportations étant en grande partie bloquées, les prix ont baissé : le quintal de sucre se vend de 6 livres le brut à 22 livres le blanc, l’indigo 40 livres, le coton 38 livres.
1713 : En France, le 24 janvier, Déclaration du Roy " qui fait défense de fabriquer aucunes eaux-de-vie de sirops, melaffes, grains, lies, bieres, baissieres, marc de raisins, hydromel & toutes autres matieres que du vin " : cette interdiction de fabriquer des tafias ou guildives dans nos îles avait été obtenue par les distillateurs de France pour ne pas faire de tort à leurs eaux de vie…
La pénurie de viande oblige l'intendant Vaucresson et le gouverneur général Machault de Belmont à autoriser leur importation à Marie Galante depuis les îles danoises : " Monsieur de Machault et moy avons donné une permission au Sieur Valletton de faire venir du boeuf de Saint-Thomas "
En Martinique, le sieur de la Martinière, médecin du Roy, publie un mémoire : " Projet de moiens pour empêcher la fièvre plus que maligne, pour ne pas dire pestilentielle, appellé vulgairement fièvre de Siam " (fièvre jaune) : il donne de bons conseils d’hygiène pour les navires, à garder propres, en évitant les mauvaises nourritures et les mauvaises boissons pendant la traversée. Il propose la quarantaine à l’arrivée, l’isolement de tout malade, et l’enterrement rapide des défunts sans cérémonie…
Cela aboutira à une Ordonnance du Roy avec un règlement du 25 juillet qui demande " de nettoyer et parfumez entre les ponts " et de " faire reconnaistre les vivres qui auroient été embarquez pour les voyages de bonne qualité et dans la quantité suffisante par les Officiers de l’Amirauté, qui seroient tenus de faire la visite des bastimens "
1709 : En France, 2ème hiver très rigoureux, la Seine gèle à - 26°, les récoltes sont catastrophiques, le prix du blé est multiplié par 10 : émeutes de la faim à Paris, Rouen, Clermont, et dans le Languedoc : 600.000 morts…
La France n’a plus que 19,5 millions d’habitants.
En Martinique, Machault de Bellemont meurt lui aussi des fièvres le 7 janvier, il est remplacé par Nicolas de Gabaret, nouvel intérim.
Raymond Balthazar Phélypeaux, sieur du Verger, est finalement nommé lieutenant général des Isles.
Il arrivera en Martinique le 22 décembre 1710 et ne prendra son poste que le 2 janvier 1711…
Sur le registre de la paroisse de Capesterre de Marie-Galante, tenu maintenant par le frère Carme Martin de Saint Jacques, 12 baptêmes et 3 mariages.
1711 : Nouvelle ordonnance le 20 avril défendant " aux Blancs de l’un et l’autre sexe de contracter mariage avec des Noirs, sous peine de punition et d’amende arbitraire "
En Guadeloupe, le gouverneur Cloche de la Malmaison se plaint de la disette qui accable toujours l’île.
Les vivres se vendent trop cher, la pénurie faisant monter les prix : le baril de farine se vend 45 livres, le baril de bœuf salé idem, le baril de lard 55 livres et le baril de vin de Bordeaux 210. Le ravitaillement tant attendu n'arrivera qu'en août.
Les exportations étant en grande partie bloquées, les prix ont baissé : le quintal de sucre se vend de 6 livres le brut à 22 livres le blanc, l’indigo 40 livres, le coton 38 livres.
1713 : En France, le 24 janvier, Déclaration du Roy " qui fait défense de fabriquer aucunes eaux-de-vie de sirops, melaffes, grains, lies, bieres, baissieres, marc de raisins, hydromel & toutes autres matieres que du vin " : cette interdiction de fabriquer des tafias ou guildives dans nos îles avait été obtenue par les distillateurs de France pour ne pas faire de tort à leurs eaux de vie…
Fin de la Guerre de Succession d’Espagne, Traité d’Utrecht le 11 avril : l’Angleterre récupère Terre-Neuve et la Baie d’Hudson, St Christophe reste Anglais sous le nom de St Kitts. Les Anglais obtiennent l'asiento, c’est-à-dire le monopole de la fourniture d’esclaves aux colonies Espagnoles, au détriment des Français.
Rentrant de sa tournée d’inspection dans l’archipel, le gouverneur général Phélypeaux écrit le 10 janvier au secrétaire d’Etat à la Marine. A la fin de son mémoire de 147 pages, il consacre 2 pages à Marie Galante :
"On fait a Marie Galante beaucoup d’indigo et on y nourrit de bons bestiaux, il y a pendant la paix d’excellentes sucreries. Enfin cette isle meriteroit d’estre mieux habitée et d’avoir un bon fort, aux endroits ou l’eau manque il y seroit suplée par des cisternes"
Rentrant de sa tournée d’inspection dans l’archipel, le gouverneur général Phélypeaux écrit le 10 janvier au secrétaire d’Etat à la Marine. A la fin de son mémoire de 147 pages, il consacre 2 pages à Marie Galante :
"On fait a Marie Galante beaucoup d’indigo et on y nourrit de bons bestiaux, il y a pendant la paix d’excellentes sucreries. Enfin cette isle meriteroit d’estre mieux habitée et d’avoir un bon fort, aux endroits ou l’eau manque il y seroit suplée par des cisternes"
" Actuellement sont a Marie Galante quatre cent vingt cinq testes de blancs... cinq cent cinquante esclaves" , donc 975 habitants.
"soixante indigoteries, deux sucreries allantes et vingt deux abandonnées..."
Donc seulement 2 sucreries ont été remises en fonction sur les 16 avant l’attaque anglaise de 1687.
L’indigo, qui permet un petit revenu avec nettement moins d’investissement en hommes et en matériel, est devenu la première activité avec ces 60 indigoteries, la plupart sur le Côte au Vent, soit Capesterre, dont celle du sieur Mathieu Lambert, quartier de Téméricourt et celle du sieur François Bigot Laforest, quartier de la Magdeleine.
Le 17 mai, l’intendant général Vaucresson rend un Mémoire sur le rétablissement des " Isles Françoises de l’Amérique qui ont été dégradées ", il commence par Marie Galande :
"soixante indigoteries, deux sucreries allantes et vingt deux abandonnées..."
Donc seulement 2 sucreries ont été remises en fonction sur les 16 avant l’attaque anglaise de 1687.
L’indigo, qui permet un petit revenu avec nettement moins d’investissement en hommes et en matériel, est devenu la première activité avec ces 60 indigoteries, la plupart sur le Côte au Vent, soit Capesterre, dont celle du sieur Mathieu Lambert, quartier de Téméricourt et celle du sieur François Bigot Laforest, quartier de la Magdeleine.
Le 17 mai, l’intendant général Vaucresson rend un Mémoire sur le rétablissement des " Isles Françoises de l’Amérique qui ont été dégradées ", il commence par Marie Galande :
" Son terroir est un des meilleurs, on en tiroit anciennement de quoi charger 10 à 12 navires en sucre et en indigot, il y a actuellement 100 hommes portant armes et depuis la suspension d’armes avec l’Angleterre, plusieurs personnes ont pris des concessions et d’autres qui avaient abandonné leur terrain à cause de la guerre attendant la paix avec impatience pour y retourner ; cela ne fera qu’augmenter, car outre la bonté de la terre et la beauté de l’isle, l’air y est excellent, de sorte qu’elle se rétablira d’elle-même, mais pour y parvenir solidement il faut en exempter les habitans de tous droits pendant quelques années et que le commandant qu’on y enverra soit sage, populaire et désintéréssé…"
En Martinique, le gouverneur général Phélypeaux, écrit à son cousin le secrétaire d'Etat à la Marine :
" Jeudi 24 aoust la paix fut publiée par toutes nos isles, le lendemain jour de la Saint Louis j'assistay au Te Deum qui fut chanté a ce sujet dans nostre principale eglise ... je fis ensuite tirer le canon la mousqueterie briller feux d'artifice et autres ...
Vous m'ordonés encore Monsieur d'examiner si il est de l'interest du Roy de restablir les isles de Tabago, Marie galante, St. Barthelemy et St. Martin, de vous marquer les raisons qui peuvent déterminer a ce restablissement, les troupes qu'il sera necessaire d'y mettre, et les sujets qui je croyrai qui pourront convenir pour y comander, ainsy que les moyens que je jugeray les plus convenables pour retirer de ces isles une utilité proportionée à la dépense qu'il faudra faire pour les entretenir. "
Il va mourir de la fièvre jaune le 21 octobre, moins de 3 ans après son arrivée.
Laurent Reynal de Saint-Michel, fils du procureur et Capitoul de Toulouse Jean, est arrivé en Martinique comme corsaire pendant la Guerre de Succession d'Espagne, où il s’est marié en 1704. Il a demandé l’enregistrement de ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Martinique avant de partir s’installer à Marie Galante avec le retour de la paix…
En Martinique, le gouverneur général Phélypeaux, écrit à son cousin le secrétaire d'Etat à la Marine :
" Jeudi 24 aoust la paix fut publiée par toutes nos isles, le lendemain jour de la Saint Louis j'assistay au Te Deum qui fut chanté a ce sujet dans nostre principale eglise ... je fis ensuite tirer le canon la mousqueterie briller feux d'artifice et autres ...
Vous m'ordonés encore Monsieur d'examiner si il est de l'interest du Roy de restablir les isles de Tabago, Marie galante, St. Barthelemy et St. Martin, de vous marquer les raisons qui peuvent déterminer a ce restablissement, les troupes qu'il sera necessaire d'y mettre, et les sujets qui je croyrai qui pourront convenir pour y comander, ainsy que les moyens que je jugeray les plus convenables pour retirer de ces isles une utilité proportionée à la dépense qu'il faudra faire pour les entretenir. "
Il va mourir de la fièvre jaune le 21 octobre, moins de 3 ans après son arrivée.
Laurent Reynal de Saint-Michel, fils du procureur et Capitoul de Toulouse Jean, est arrivé en Martinique comme corsaire pendant la Guerre de Succession d'Espagne, où il s’est marié en 1704. Il a demandé l’enregistrement de ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Martinique avant de partir s’installer à Marie Galante avec le retour de la paix…
Le 4 septembre, ouragan suivi de disette…
1714 : En Pologne, Gabriel Fahrenheit invente le thermomètre.
Réforme administrative aux Antilles le 1er janvier : la fonction de Gouverneur général des Isles d’Amérique est scindée en 2 :
Le 1er gouverneur des Isles du Vent est l’Amiral Abraham Duquesne Guitton, marquis de Bellebat, huguenot qui a obtenu ce poste après s’être converti au catholicisme.
Le secrétaire d'Etat à la Marine leur écrit dés octobre au sujet de l'utilisation de moulins à vent pour le raffinage des sucres, avec les avantages et les inconvénients de ce système, à copier sur les Anglais de la Barbade.
A Marie-Galante, Bonaventure de Boisfermé revient comme gouverneur le 1er août.
Charles de Brunier, marquis de Larnage, arrive avec lui comme lieutenant de Roy : il était auparavant capitaine des gardes du gouverneur général Phélypeaux.
Simon Poulain de Guerville arrive aussi comme major, après avoir été major à St Christophe, puis garde-côte à Noirmoutier.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le nouveau gouverneur général Duquesne-Guitton envoie en décembre une compagnie en garnison dans l’île.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le Conseil Souverain de la Martinique, dont dépend la Guadeloupe et Marie Galante, fait le point sur les droits de capitation en sucre et en argent : il estime que Marie Galante devra près de 10.000 livres par an quand cessera son exemption...
1714 : En Pologne, Gabriel Fahrenheit invente le thermomètre.
Réforme administrative aux Antilles le 1er janvier : la fonction de Gouverneur général des Isles d’Amérique est scindée en 2 :
- le gouverneur général des Isles du Vent siège en Martinique
- le gouverneur général des Isles sous le Vent siège à St Domingue.
Le 1er gouverneur des Isles du Vent est l’Amiral Abraham Duquesne Guitton, marquis de Bellebat, huguenot qui a obtenu ce poste après s’être converti au catholicisme.
Le secrétaire d'Etat à la Marine leur écrit dés octobre au sujet de l'utilisation de moulins à vent pour le raffinage des sucres, avec les avantages et les inconvénients de ce système, à copier sur les Anglais de la Barbade.
A Marie-Galante, Bonaventure de Boisfermé revient comme gouverneur le 1er août.
Charles de Brunier, marquis de Larnage, arrive avec lui comme lieutenant de Roy : il était auparavant capitaine des gardes du gouverneur général Phélypeaux.
Simon Poulain de Guerville arrive aussi comme major, après avoir été major à St Christophe, puis garde-côte à Noirmoutier.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le nouveau gouverneur général Duquesne-Guitton envoie en décembre une compagnie en garnison dans l’île.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le Conseil Souverain de la Martinique, dont dépend la Guadeloupe et Marie Galante, fait le point sur les droits de capitation en sucre et en argent : il estime que Marie Galante devra près de 10.000 livres par an quand cessera son exemption...
En France, le Roi de Hollande fait offrir à Louis XIV un plant de caféier issu du Jardin botanique d'Amsterdam; il sera planté au Jardin Royal des Plantes à Paris, 2 de ses rejetons seront transplantés plus tard en Martinique et seront à l'origine de nos caféières aux Antilles…
Ce "coffea arabica" originaire d’Ethiopie et du Yemen (Moka est un port du Yemen) était bien connu des Arabes.
Les Hollandais l’avaient introduit dans leur colonies des Indes, en particulier depuis 1690 à Batavia, ancien nom de Jakarta en Indonésie.
1715 : Mort de Louis XIV le 1er septembre à 77 ans. Son arrière-petit-fils et seul héritier, le duc d'Anjou, devient Louis XV mais n’a que 5 ans : la Régence est assurée par son cousin le Duc Philippe d’Orléans, qui instaure la Polysynodie, système de gouvernement par Conseil.
Création le 3 novembre du Conseil de Marine pour statuer entre autres sur les colonies. Il est chargé de nommer le gouvernement de chaque colonie.
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, enfant naturel de Louis XIV avec la Marquise de Montespan, déja nommé Amiral de France à l'âge de 5 ans par son père, devient Chef du Conseil de Marine, équivalent de l'ancien Secrétaire d'Etat.
L’état économique de la France est catastrophique après ces décennies de guerre, elle a 19,6 millions d’habitants.
En Guadeloupe, révoltés par le nouvel impôt imposé par l’intendant général, l’octroi, 500 habitants prennent les armes le 15 juillet et assiègent le fort : le gouverneur de la Malmaison, qui ne dispose que de 100 soldats, est contraint de signer un accord qui les déchargent de l’octroi.
Le nouveau gouverneur général des Isles du Vent, Abraham de Duquesne-Guitton, mis devant le fait accompli, se pose la question d’abolir les droits du Domaine si on veut imposer l’octroi...
Il précise dans une correspondance sur Marie-Galante :
"Malgré la bonté de sa terre, cette isle ne mérite pas une garnison, puisque n'ayant aucun lieu de retraite, au premier bruit de guerre on seroit obligé de faire revenir les officiers et les soldats, si mesme on en avoit le temps"
Ce "coffea arabica" originaire d’Ethiopie et du Yemen (Moka est un port du Yemen) était bien connu des Arabes.
Les Hollandais l’avaient introduit dans leur colonies des Indes, en particulier depuis 1690 à Batavia, ancien nom de Jakarta en Indonésie.
1715 : Mort de Louis XIV le 1er septembre à 77 ans. Son arrière-petit-fils et seul héritier, le duc d'Anjou, devient Louis XV mais n’a que 5 ans : la Régence est assurée par son cousin le Duc Philippe d’Orléans, qui instaure la Polysynodie, système de gouvernement par Conseil.
Création le 3 novembre du Conseil de Marine pour statuer entre autres sur les colonies. Il est chargé de nommer le gouvernement de chaque colonie.
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, enfant naturel de Louis XIV avec la Marquise de Montespan, déja nommé Amiral de France à l'âge de 5 ans par son père, devient Chef du Conseil de Marine, équivalent de l'ancien Secrétaire d'Etat.
L’état économique de la France est catastrophique après ces décennies de guerre, elle a 19,6 millions d’habitants.
En Guadeloupe, révoltés par le nouvel impôt imposé par l’intendant général, l’octroi, 500 habitants prennent les armes le 15 juillet et assiègent le fort : le gouverneur de la Malmaison, qui ne dispose que de 100 soldats, est contraint de signer un accord qui les déchargent de l’octroi.
Le nouveau gouverneur général des Isles du Vent, Abraham de Duquesne-Guitton, mis devant le fait accompli, se pose la question d’abolir les droits du Domaine si on veut imposer l’octroi...
Il précise dans une correspondance sur Marie-Galante :
"Malgré la bonté de sa terre, cette isle ne mérite pas une garnison, puisque n'ayant aucun lieu de retraite, au premier bruit de guerre on seroit obligé de faire revenir les officiers et les soldats, si mesme on en avoit le temps"
Après les rapports sur place du gouverneur De Boisfermé et du lieutenant de Roy De Larnage, le gouverneur général se pose la question du maintien de la garnison qui n’a " aucun lieu de retraite ", les soldats " n’estants logés que sous des roseaux où le feu a pris plusieurs fois ".
Il considère que la priorité est "d’achever l’hospital. Les malades qu’ont est obligé de transporter d’icy a St Pierre meurent souvent en chemin"
En novembre, 5 soldats de la garnison désertent et s’emparent d’un navire marchand de la Martinique, "mouillé a la coste" : ils ne seront jamais retrouvés…
1716 : Duquesne-Guitton et son intendant général Vaucresson écrivent au ministre pour se plaindre de la " misère extreme " à laquelle sont réduits les officiers, les soldats et les employés de l’administration, dont ils ne parviennent pas à payer l’intégralité des salaires.
Le Conseil Supérieur de la Martinique liste ses membres ainsi que les officiers des Justices Royales de son ressort : Martinique, Guadeloupe, Grenade et Marie Galande.
Pour cette dernière : " Tout y est vacquant, il y faut un juge, un procureur du Roy et un greffier. On n'a point encore pourvu un de ces postes la, parceque la Colonie qui avoit esté chassée par la dernière guerre ne fait que dy retouner, et ceux qui possedoient ces emplois cy devant estant morts, on pourroit envoyer les Commissions en blanc qu'on rempliroit icy des meilleurs sujets "...
Il considère que la priorité est "d’achever l’hospital. Les malades qu’ont est obligé de transporter d’icy a St Pierre meurent souvent en chemin"
En novembre, 5 soldats de la garnison désertent et s’emparent d’un navire marchand de la Martinique, "mouillé a la coste" : ils ne seront jamais retrouvés…
1716 : Duquesne-Guitton et son intendant général Vaucresson écrivent au ministre pour se plaindre de la " misère extreme " à laquelle sont réduits les officiers, les soldats et les employés de l’administration, dont ils ne parviennent pas à payer l’intégralité des salaires.
Le Conseil Supérieur de la Martinique liste ses membres ainsi que les officiers des Justices Royales de son ressort : Martinique, Guadeloupe, Grenade et Marie Galande.
Pour cette dernière : " Tout y est vacquant, il y faut un juge, un procureur du Roy et un greffier. On n'a point encore pourvu un de ces postes la, parceque la Colonie qui avoit esté chassée par la dernière guerre ne fait que dy retouner, et ceux qui possedoient ces emplois cy devant estant morts, on pourroit envoyer les Commissions en blanc qu'on rempliroit icy des meilleurs sujets "...
Cliquez ici pour modifier un élément..Barthélemy de Latour Jean, qui avait assuré l'intérim de gouverneur, est nommé juge royal le 20 avril.
L’écossais John Law est autorisé par la Régence à créer la Banque Générale à Paris et à imprimer du " Papier d’Etat ", le premier billet de banque, convertible en or.
La Régence supprime le monopole des Compagnies du Sénégal et de Guinée pour la traite : des lettres patentes autorisent les ports de Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes à
" faire librement le commerce des nègres "...
L’écossais John Law est autorisé par la Régence à créer la Banque Générale à Paris et à imprimer du " Papier d’Etat ", le premier billet de banque, convertible en or.
La Régence supprime le monopole des Compagnies du Sénégal et de Guinée pour la traite : des lettres patentes autorisent les ports de Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes à
" faire librement le commerce des nègres "...
Un Règlement du Roi du 16 novembre " au sujet des Engagés et des Fusils qui doivent être portés par les Navires Marchands aux Colonies des Iles Françaises de l’Amérique " donne obligation de transporter 6 fusils et surtout 3 engagés pour les bâtiments de moins de 60 tonneaux, 4 entre 60 et 100, 6 engagés au-delà de 100 tonneaux.
Une autre Ordonnance recommande à chaque habitant d’avoir un engagé pour 20 nègres.
La pénurie de monnaies est un problème majeur des isles, entravant le commerce. Un Edit du Roy en décembre tente d'y remédier : "il sera fabriqué dans la Monnoye de Perpignan cent cinquante mille marcs de pièces de cuivre de six deniers et de douze deniers pour les Colonies de l'Amérique "
Une autre Ordonnance recommande à chaque habitant d’avoir un engagé pour 20 nègres.
La pénurie de monnaies est un problème majeur des isles, entravant le commerce. Un Edit du Roy en décembre tente d'y remédier : "il sera fabriqué dans la Monnoye de Perpignan cent cinquante mille marcs de pièces de cuivre de six deniers et de douze deniers pour les Colonies de l'Amérique "
1717 : Les pièces de 6 et 12 deniers des Colonies arrivent aux Isles...
En Martinique, le 2 janvier, le gouverneur général Duquesne-Guitton et l’intendant général Vaucresson, sur le départ, écrivent au ministre pour se plaindre de la misère "estreme" à laquelle sont réduits les officiers, les soldats et les employés de l’administration, dont ils ne parviennent pas à payer l’intégralité des salaires.
Le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Antoine d'Arcy, marquis de la Varenne, accompagné du nouvel intendant Louis Balthazar de Ricouart, arrive en Martinique le 5 janvier.
Chargés de rétablir une bonne administration, d’augmenter les droits et de lutter contre la contrebande, ils sont reçus dés le 7 janvier par le Conseil Supérieur, et dés le 11, le nouveau gouverneur écrit au Conseil de la Marine et au ministre une lettre de doléances sur le fonctionnement de la colonie…
Ils dérangent rapidement les colons : alors qu'ils sont en tournée d'inspection dans l'île, le 17 mai au soir pendant leur diner sur l’habitation Bourgeot au Diamant, ils sont arrétés par un groupe de miliciens et de colons en colère, menés par Vassor de la Touche et Jean Dubucq de l’Etang.
Ils sont embarqués de force le 23 mai à St Pierre sur le Gédéon-Gallay en partance pour La Rochelle.
Ce sont les fameux événements du " Gaoulé ".
Le gouverneur général est remplacé le 1er septembre par François de Pas de Mazencourt, marquis de Feuquières, qui libère son poste de la Guadeloupe, poste qu’il n’aura occupé que 3 mois…L’Intendant par intérim est Charles Mesnier, contrôleur de la Marine, qui constate la reprise du commerce étranger…
En avril, " Lettres patentes du Roy portant Reglement pour le Commerce des Colonies Françoises ", en 16 pages :
Le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Antoine d'Arcy, marquis de la Varenne, accompagné du nouvel intendant Louis Balthazar de Ricouart, arrive en Martinique le 5 janvier.
Chargés de rétablir une bonne administration, d’augmenter les droits et de lutter contre la contrebande, ils sont reçus dés le 7 janvier par le Conseil Supérieur, et dés le 11, le nouveau gouverneur écrit au Conseil de la Marine et au ministre une lettre de doléances sur le fonctionnement de la colonie…
Ils dérangent rapidement les colons : alors qu'ils sont en tournée d'inspection dans l'île, le 17 mai au soir pendant leur diner sur l’habitation Bourgeot au Diamant, ils sont arrétés par un groupe de miliciens et de colons en colère, menés par Vassor de la Touche et Jean Dubucq de l’Etang.
Ils sont embarqués de force le 23 mai à St Pierre sur le Gédéon-Gallay en partance pour La Rochelle.
Ce sont les fameux événements du " Gaoulé ".
Le gouverneur général est remplacé le 1er septembre par François de Pas de Mazencourt, marquis de Feuquières, qui libère son poste de la Guadeloupe, poste qu’il n’aura occupé que 3 mois…L’Intendant par intérim est Charles Mesnier, contrôleur de la Marine, qui constate la reprise du commerce étranger…
En avril, " Lettres patentes du Roy portant Reglement pour le Commerce des Colonies Françoises ", en 16 pages :
Elles autorisent 13 ports Français à faire le commerce avec les Colonies : les marchandises destinées aux colonies sortent sans payer de droits, les denrées coloniales introduites en France ne payent que des droits modérés. Elles interdisant l’entrée de farines étrangères dans les Isles.
Elles fixent les droits sur les marchandises en provenance des Isles, en particulier sur les sucres : les bruts ou "moscovades", 2 livres 10 sols et les terrés ou "cassonnades" : 8 livres.
Elles fixent les droits sur les marchandises en provenance des Isles, en particulier sur les sucres : les bruts ou "moscovades", 2 livres 10 sols et les terrés ou "cassonnades" : 8 livres.
En Guadeloupe, le gouverneur Cloche de la Malmaison meurt le 1er juillet à Basse-Terre, il est remplacé en intérim par le commandant Bachelier.
Alexandre Vaultier, comte de Moyencourt, déjà gouverneur à la Grenade, est nommé à sa place le 1er novembre, il n’arrivera effectivement à son poste qu’en juin 1719. L’intérim sera poursuivi par Michel de Lagarrigue de Savigny…
La Guadeloupe et ses îles restent dépendantes de la Martinique. Un siège de l’Amirauté est établi à Basse-Terre.
L'intendant Ricouart aura eu le temps d'écrire dans un mémoire sur Marie-Galante :
" Le roi pense que par sa situation elle peut être détruite par les ennemis, et il lui paraît convenable de n'y plus permettre l'établissement de nouvelles sucreries, et voudrait qu'il n'y eût que de petits habitants entièrement adonnés à la culture du tabac, de l'indigo, du coton et autres menues cultures. L'élevage du bétail pourrait s'y faire avec succès et Marie-Galante pourrait en fournir aux autres îles "
A Marie-Galante, en février, la frégate La Valeur apporte du ravitaillement, en particulier farines et argent pour la paye de la garnison. L'île est défendue par une Compagnie détachée de la Marine.
Simon Poulain de Gerville, major, est muté comme commandant à la Grande-Terre en remplacement du sieur de Maisoncelle.
Mr de Boisfermé va régler des affaires personnelles en Martinique, le capitaine François Simson effectue l’intérim de gouverneur.
Le gouverneur général réclame pour l’île " 14 pièces de canon de 12 avec leurs affuts et ustenciles "
Jean Poisson a démissionné de son poste de greffier en chef au Conseil Supérieur de la Martinique et a refusé une promotion de Conseiller, car il est trop occupé par sa nouvelle habitation de Marie Galante…
1718 : En Louisiane, fondation de la Nouvelle-Orléans par le Français Jean-Baptiste Le Moyne, en hommage au Régent le Duc d’Orléans.
En Martinique, Feuquières et Mesmier envoient un mémoire "sur le mauvais estat de toutes ces isles "…"Les appointements des officiers en ces isles sont si modiques qu’à moins d’estre créols ou d’avoir quelques amis qui leur fournissent dequoy les aider à vivre, il leur est absolument impossible de subsister dans un pays où tout est d’une cherté exhorbitante "
Une épidémie de "mal du Siam " (fièvre jaune) frappe la colonie, avec de nombreux morts parmi les officiers et les soldats, alors que l’hôpital n’est pas terminé…
Le 6 août, arrive le nouvel Intendant général des Iles du Vent, Constant de Sylvecane : il est emporté par la fièvre jaune le 2 octobre, moins de 2 mois après son arrivée, ayant eu le temps de proposer une taxe pour construire une léproserie, car 800 à 900 personnes en serait atteintes dans la colonie.
Alexandre Vaultier, comte de Moyencourt, déjà gouverneur à la Grenade, est nommé à sa place le 1er novembre, il n’arrivera effectivement à son poste qu’en juin 1719. L’intérim sera poursuivi par Michel de Lagarrigue de Savigny…
La Guadeloupe et ses îles restent dépendantes de la Martinique. Un siège de l’Amirauté est établi à Basse-Terre.
L'intendant Ricouart aura eu le temps d'écrire dans un mémoire sur Marie-Galante :
" Le roi pense que par sa situation elle peut être détruite par les ennemis, et il lui paraît convenable de n'y plus permettre l'établissement de nouvelles sucreries, et voudrait qu'il n'y eût que de petits habitants entièrement adonnés à la culture du tabac, de l'indigo, du coton et autres menues cultures. L'élevage du bétail pourrait s'y faire avec succès et Marie-Galante pourrait en fournir aux autres îles "
A Marie-Galante, en février, la frégate La Valeur apporte du ravitaillement, en particulier farines et argent pour la paye de la garnison. L'île est défendue par une Compagnie détachée de la Marine.
Simon Poulain de Gerville, major, est muté comme commandant à la Grande-Terre en remplacement du sieur de Maisoncelle.
Mr de Boisfermé va régler des affaires personnelles en Martinique, le capitaine François Simson effectue l’intérim de gouverneur.
Le gouverneur général réclame pour l’île " 14 pièces de canon de 12 avec leurs affuts et ustenciles "
Jean Poisson a démissionné de son poste de greffier en chef au Conseil Supérieur de la Martinique et a refusé une promotion de Conseiller, car il est trop occupé par sa nouvelle habitation de Marie Galante…
1718 : En Louisiane, fondation de la Nouvelle-Orléans par le Français Jean-Baptiste Le Moyne, en hommage au Régent le Duc d’Orléans.
En Martinique, Feuquières et Mesmier envoient un mémoire "sur le mauvais estat de toutes ces isles "…"Les appointements des officiers en ces isles sont si modiques qu’à moins d’estre créols ou d’avoir quelques amis qui leur fournissent dequoy les aider à vivre, il leur est absolument impossible de subsister dans un pays où tout est d’une cherté exhorbitante "
Une épidémie de "mal du Siam " (fièvre jaune) frappe la colonie, avec de nombreux morts parmi les officiers et les soldats, alors que l’hôpital n’est pas terminé…
Le 6 août, arrive le nouvel Intendant général des Iles du Vent, Constant de Sylvecane : il est emporté par la fièvre jaune le 2 octobre, moins de 2 mois après son arrivée, ayant eu le temps de proposer une taxe pour construire une léproserie, car 800 à 900 personnes en serait atteintes dans la colonie.
A Marie Galande, le marquis de Larnage, arrivé comme lieutenant de Roy, réclame le 19 mars une gratification de 300 livres en plus des 1.200 livres annuelles et demande la Croix de St Louis.
Selon son rapport du 12 octobre sur Mariegalande : "600 nègres… à 9 sucreries et 70 indigoteries, seules denrées qu’on fabrique en ce pays"...
David Lhoste, marquis de Selorge, originaire de Montargis, épouse la marie-galantaise Catherine Poisson, sœur de Jean Poisson, ancien greffier au Conseil Supérieur de la Martinique, et reprend l’habitation Grand'Anse.
1719 : Le 8 janvier, Déclaration du Roi "qui permet d’envoyer les condamnés aux Galères, les Bannis, les Vagabons et les Gens sans aveu aux Colonies pour y servir comme Engagés"...
Selon son rapport du 12 octobre sur Mariegalande : "600 nègres… à 9 sucreries et 70 indigoteries, seules denrées qu’on fabrique en ce pays"...
David Lhoste, marquis de Selorge, originaire de Montargis, épouse la marie-galantaise Catherine Poisson, sœur de Jean Poisson, ancien greffier au Conseil Supérieur de la Martinique, et reprend l’habitation Grand'Anse.
1719 : Le 8 janvier, Déclaration du Roi "qui permet d’envoyer les condamnés aux Galères, les Bannis, les Vagabons et les Gens sans aveu aux Colonies pour y servir comme Engagés"...
En Guadeloupe, le nouveau gouverneur Alexandre Vauthier de Moyencourt s’insurge dés son arrivée contre la contrebande de nègres : " les vaisseaux Négriers passent devant la Guadeloupe pour St Domingue, ils ne s’y arrestent point cependant ou payeroit chaque nègre 7 à 800 livres pièce d’Inde, argent comptant et c’est ce qui oblige les habitans de faire la contrebande... On ne peut découvrir la contrebande faute de dénonciateurs…"
Mais rapidement, il acquiert une habitation et demande l’autorisation d’acheter 50 esclaves aux Anglais…
L’intendant Bénard fait de même peu après.
Ils seront vivement réprimandés par une lettre du Conseil du Marine du 3 novembre, qui débouchera sur l’Ordonnance du 7 novembre qui interdit aux administrateurs, gouverneurs ou intendants, d’avoir des plantations.
Elle aura du mal à être appliquée, car l’acquisition d’une habitation dés l’arrivée était ancrée dans les habitudes…
Elle devra être renouvellée en 1758.
Vauthier de Moyencourt n'avait pas tort quant à la fréquentation de la Guadeloupe par les négriers : seuls 2 sont venus vendre en Guadeloupe en 10 ans, 1 en 1715, 1 en 1717, la Martinique et St Domingue restent les destinations privilégiées.
La Guadeloupe et Marie-Galante sont dépendantes pour leurs nègres des revendeurs de St Pierre ou de la contrebande...
L'intendant Bénard, dans son courrier de novembre au ministre accompagnant le recensement de la Guadeloupe et dépendances, semble dubitatif quant à son exactitude : " Je ne vous réponds pas, Monseigneur, que ce recensement soit fait avec la dernière justesse, car il a esté fait à la haste et par vingt quatre différentes personnes, dont peu savent travailler et ne veulent pas se donner
la peine qu'il faudrait prendre pour avoir un dénombrement bien juste "...
A Mariegalante, le marquis de Larnage, lieutenant de Roy, remercie pour la Croix de St Louis qu’il a obtenue et envoie le 29 juillet le "Recensement general de l'Isle de Mariegalante en l'année 1719" :
Mais rapidement, il acquiert une habitation et demande l’autorisation d’acheter 50 esclaves aux Anglais…
L’intendant Bénard fait de même peu après.
Ils seront vivement réprimandés par une lettre du Conseil du Marine du 3 novembre, qui débouchera sur l’Ordonnance du 7 novembre qui interdit aux administrateurs, gouverneurs ou intendants, d’avoir des plantations.
Elle aura du mal à être appliquée, car l’acquisition d’une habitation dés l’arrivée était ancrée dans les habitudes…
Elle devra être renouvellée en 1758.
Vauthier de Moyencourt n'avait pas tort quant à la fréquentation de la Guadeloupe par les négriers : seuls 2 sont venus vendre en Guadeloupe en 10 ans, 1 en 1715, 1 en 1717, la Martinique et St Domingue restent les destinations privilégiées.
La Guadeloupe et Marie-Galante sont dépendantes pour leurs nègres des revendeurs de St Pierre ou de la contrebande...
L'intendant Bénard, dans son courrier de novembre au ministre accompagnant le recensement de la Guadeloupe et dépendances, semble dubitatif quant à son exactitude : " Je ne vous réponds pas, Monseigneur, que ce recensement soit fait avec la dernière justesse, car il a esté fait à la haste et par vingt quatre différentes personnes, dont peu savent travailler et ne veulent pas se donner
la peine qu'il faudrait prendre pour avoir un dénombrement bien juste "...
A Mariegalante, le marquis de Larnage, lieutenant de Roy, remercie pour la Croix de St Louis qu’il a obtenue et envoie le 29 juillet le "Recensement general de l'Isle de Mariegalante en l'année 1719" :
2.009 habitants dont 1419 esclaves (71%).
91 hommes portant armes, 80 garçons portant armes, 108 garçons au-dessous de 12 ans, 13 hommes infirmes et surâgés, 16 domestiques blancs ou engagés, 100 femmes et veuves, 63 filles à marier, 104 filles au-dessous de 12 ans. Total des blancs : 575.
15 nègres libres et leurs enfants, 558 nègres esclaves de travail, 428 négresses de travail, 233 nègres au-dessous de 14 ans, 150 négresses au-dessous de 14 ans, 65 nègres infirmes et surâgés. Total des noirs : 1434.
2 églises paroissiales, 1 chapelle.
86 indigoteries, la production d’indigo atteint son plus haut niveau, 12 habitations-sucreries.
En commentaire en dessous du recensement, collationné par l'intendant Bénard :
"Depuis plusieurs années, les habitans de Mariegalante sont exempts de payer la capitation et toute autre sorte de droits, mais leur exemption a finy à la fin de 1718. Si Sa Majesté juge à propos de la prolonger, elle est très humblement supliée de donner des ordres, sans quoy les commis du Domaine ne manqueront pas d’exiger la capitation et le droit d’un pour cent"
Il demande par ailleurs d'établir des batteries pour "éviter les descentes ennemies" et réclame des canons.
Le 24 juillet, le maréchal d’Estrée prend possession de la nouvelle colonie de Ste Lucie, Mr de Saint Martin est nommé commandant.
1720 : En France, faillite du système Law qui avait essayé d'imposer le papier monnaie en France :
- le 1er janvier, la livre est dévaluée de 60% et ne vaut plus que 0,249 gr d’or
- le 5 janvier, Law est nommé en janvier Contrôleur Général des Finances et interdit de détenir plus de 500 livres en or, les Français ont perdu confiance dans le papier-monnaie
la livre se dévalue 3 fois de suite pour ne valoir plus que 0,124 gr d’or en juillet, soit 80% de dévaluation, émeutes à Paris autour du siège de la Banque en semi-banqueroute,
- le 1er novembre suspension du papier monnaie
- le 14 décembre Law s’enfuit et se réfugie à Venise…
Cette banqueroute va mettre à mal le commerce et l'armement des navires pour plusieurs années...
Les Antilles vont avoir recours de plus en plus au commerce "interlope"…
La peste débarque à Marseille (du fait d’un armateur qui n’a pas respecté la quarantaine…), elle se répand en Provence et dans le Languedoc : 120.000 morts.
En Martinique, un navire de Sète, alors en fin d’épidémie de peste, arrive à Fort Saint-Pierre : les marins sont mis en quarantaine sur l’îlet à Ramiers, les marchandises et le navire sont brûlés. Pas de contamination...
Le gouverneur général de Feuquières et l’intendant Bénard prennent une ordonnance pour autoriser l’achat de bœuf salé et de farines à St Thomas, compte-tenu de la pénurie dans les îles du Vent. En fin d’année, des farines sont importées du Canada.
L’intendant est atteint par les fièvres et en réchappe, mais son fils écrivain en meurt.
Le 1er septembre, arrivée du nouveau gouverneur de la Martinique, le capitaine de frégate et marquis Champigny de Noroy.
En Guadeloupe, le recensement est fourni le 20 aôut par Moyencourt : 24.317 âmes dont 17.181 esclaves.
Un mémoire au Conseil de la Marine pour lutter contre le commerce "interlope" précise sur Mariegalante :
91 hommes portant armes, 80 garçons portant armes, 108 garçons au-dessous de 12 ans, 13 hommes infirmes et surâgés, 16 domestiques blancs ou engagés, 100 femmes et veuves, 63 filles à marier, 104 filles au-dessous de 12 ans. Total des blancs : 575.
15 nègres libres et leurs enfants, 558 nègres esclaves de travail, 428 négresses de travail, 233 nègres au-dessous de 14 ans, 150 négresses au-dessous de 14 ans, 65 nègres infirmes et surâgés. Total des noirs : 1434.
2 églises paroissiales, 1 chapelle.
86 indigoteries, la production d’indigo atteint son plus haut niveau, 12 habitations-sucreries.
En commentaire en dessous du recensement, collationné par l'intendant Bénard :
"Depuis plusieurs années, les habitans de Mariegalante sont exempts de payer la capitation et toute autre sorte de droits, mais leur exemption a finy à la fin de 1718. Si Sa Majesté juge à propos de la prolonger, elle est très humblement supliée de donner des ordres, sans quoy les commis du Domaine ne manqueront pas d’exiger la capitation et le droit d’un pour cent"
Il demande par ailleurs d'établir des batteries pour "éviter les descentes ennemies" et réclame des canons.
Le 24 juillet, le maréchal d’Estrée prend possession de la nouvelle colonie de Ste Lucie, Mr de Saint Martin est nommé commandant.
1720 : En France, faillite du système Law qui avait essayé d'imposer le papier monnaie en France :
- le 1er janvier, la livre est dévaluée de 60% et ne vaut plus que 0,249 gr d’or
- le 5 janvier, Law est nommé en janvier Contrôleur Général des Finances et interdit de détenir plus de 500 livres en or, les Français ont perdu confiance dans le papier-monnaie
la livre se dévalue 3 fois de suite pour ne valoir plus que 0,124 gr d’or en juillet, soit 80% de dévaluation, émeutes à Paris autour du siège de la Banque en semi-banqueroute,
- le 1er novembre suspension du papier monnaie
- le 14 décembre Law s’enfuit et se réfugie à Venise…
Cette banqueroute va mettre à mal le commerce et l'armement des navires pour plusieurs années...
Les Antilles vont avoir recours de plus en plus au commerce "interlope"…
La peste débarque à Marseille (du fait d’un armateur qui n’a pas respecté la quarantaine…), elle se répand en Provence et dans le Languedoc : 120.000 morts.
En Martinique, un navire de Sète, alors en fin d’épidémie de peste, arrive à Fort Saint-Pierre : les marins sont mis en quarantaine sur l’îlet à Ramiers, les marchandises et le navire sont brûlés. Pas de contamination...
Le gouverneur général de Feuquières et l’intendant Bénard prennent une ordonnance pour autoriser l’achat de bœuf salé et de farines à St Thomas, compte-tenu de la pénurie dans les îles du Vent. En fin d’année, des farines sont importées du Canada.
L’intendant est atteint par les fièvres et en réchappe, mais son fils écrivain en meurt.
Le 1er septembre, arrivée du nouveau gouverneur de la Martinique, le capitaine de frégate et marquis Champigny de Noroy.
En Guadeloupe, le recensement est fourni le 20 aôut par Moyencourt : 24.317 âmes dont 17.181 esclaves.
Un mémoire au Conseil de la Marine pour lutter contre le commerce "interlope" précise sur Mariegalante :
"Cette Isle contient 14 lieues, toute l’étendue du costé du vent n’est habituée qu’au tiers par de petits habitans qui n’ont pour toute richesse que 3 ou 4 noirs, et les plus riches jusqu’à 8 et 10. Ce terrain produit peu de chose tant parceque le fonds n’est pas bon qu’à cause de la grande sécheresse pendant 2 tiers de l’année.
L’entrée du costé du vent de cette isle est impraticable, les vaisseaux n’y peuvent mouiller, ce qui oblige les pauvres habitans de détourner le peu de nègres qu’ils ont pour la culture de leur terre, pour faire porter leurs fruits au bord de la mer sous le vent ou les batteaux mouillent, distant de 5 à 6 lieues. Ils sont si pauvres qu’on a pas trouvé un lit à coucher, ny une maison de planches, mais des cases de paille avec un homac"
"Ainsi ils ne sont point en estat de payer les droits du Roy et menacent de quitter la colonie si on veut les exiger…Il n’y a que 9 sucreries d’établys et le reste ne consiste qu’en petits habitans qui ne font que de l’indigo. Ils perdent la moitié du fruit de leurs travaux par la grande sécheresse, a l’exception de 6 habitans qui ont des sucreries, le reste n’est point en estat de payer les droits du Roy"
"Il n’y a que 2 curés dans cette isle et il seroit nécessaire d’y en establir d’avantage, parcequ’une partie des habitans n’entend point la messe acause de l’éloignement et vivent comme des Caraibes, on pourroit establir une cure dans le quartier du Vieux-Fort, l’objet de cette dépense pour le Roy n’est que de 500 livres"
"Le commerce etranger s’y fait journellement par les anglois et cette isle sert d’entrepost aux batteaux de la Martinique qui sous pretexte de venir apporter des vivres aux habitans de l’isle et chercher leurs sucres font leur renversement dans les batteaux anglois. Pour remedier a cet inconvenient, il faudroit percevoir les droits du Domayne sur les sucreries"
"Il y a des abus dans la perception des droits du Domayne parceque la Compagnie y a envoyé des regisseurs dont elle ne connaissoit point la capacité et la probité : l’un d’eux a esté un capitaine marchand faisant le commerce etranger et qui n’a demandé cet employ que pour mieux parvenir a la continuation de son metier".
Bilan peu flatteur...
Robert Giraud du Poyet, créole de St Domingue, est nommé major le 23 avril en remplacement de Poulain de Guerville.
Les Dumoulier relancent l'ancienne sucrerie d'Antoine Luce, premier notaire de l'île, sur le site du futur Murat.
1721 : Le poste de major est supprimé : "Marie Galande est une petite isle ou il y a sufisament d’officiers au moyen d’un Gouverneur et d’un Lieutenant".
Robert Giraud du Poyet qui venait de prendre ce poste est promu lieutenant de Roy et muté commandant de la Grande-Terre.
Fin avril, la garnison de Marie Galande est changée : la Compagnie de La Garrigue remplace celle de Préveraud.
Devant le refus des habitants de payer la capitation (impôt par tête), l’intendant général Bénard doit prendre une ordonnance le 11 mars, qui exige la remise du "dénombrements des blancs et noirs" au sieur Lequoy, directeur du Domaine, pour le calcul de la capitation : il leur rappelle que leur exemption est terminée depuis la paix…
L’entrée du costé du vent de cette isle est impraticable, les vaisseaux n’y peuvent mouiller, ce qui oblige les pauvres habitans de détourner le peu de nègres qu’ils ont pour la culture de leur terre, pour faire porter leurs fruits au bord de la mer sous le vent ou les batteaux mouillent, distant de 5 à 6 lieues. Ils sont si pauvres qu’on a pas trouvé un lit à coucher, ny une maison de planches, mais des cases de paille avec un homac"
"Ainsi ils ne sont point en estat de payer les droits du Roy et menacent de quitter la colonie si on veut les exiger…Il n’y a que 9 sucreries d’établys et le reste ne consiste qu’en petits habitans qui ne font que de l’indigo. Ils perdent la moitié du fruit de leurs travaux par la grande sécheresse, a l’exception de 6 habitans qui ont des sucreries, le reste n’est point en estat de payer les droits du Roy"
"Il n’y a que 2 curés dans cette isle et il seroit nécessaire d’y en establir d’avantage, parcequ’une partie des habitans n’entend point la messe acause de l’éloignement et vivent comme des Caraibes, on pourroit establir une cure dans le quartier du Vieux-Fort, l’objet de cette dépense pour le Roy n’est que de 500 livres"
"Le commerce etranger s’y fait journellement par les anglois et cette isle sert d’entrepost aux batteaux de la Martinique qui sous pretexte de venir apporter des vivres aux habitans de l’isle et chercher leurs sucres font leur renversement dans les batteaux anglois. Pour remedier a cet inconvenient, il faudroit percevoir les droits du Domayne sur les sucreries"
"Il y a des abus dans la perception des droits du Domayne parceque la Compagnie y a envoyé des regisseurs dont elle ne connaissoit point la capacité et la probité : l’un d’eux a esté un capitaine marchand faisant le commerce etranger et qui n’a demandé cet employ que pour mieux parvenir a la continuation de son metier".
Bilan peu flatteur...
Robert Giraud du Poyet, créole de St Domingue, est nommé major le 23 avril en remplacement de Poulain de Guerville.
Les Dumoulier relancent l'ancienne sucrerie d'Antoine Luce, premier notaire de l'île, sur le site du futur Murat.
1721 : Le poste de major est supprimé : "Marie Galande est une petite isle ou il y a sufisament d’officiers au moyen d’un Gouverneur et d’un Lieutenant".
Robert Giraud du Poyet qui venait de prendre ce poste est promu lieutenant de Roy et muté commandant de la Grande-Terre.
Fin avril, la garnison de Marie Galande est changée : la Compagnie de La Garrigue remplace celle de Préveraud.
Devant le refus des habitants de payer la capitation (impôt par tête), l’intendant général Bénard doit prendre une ordonnance le 11 mars, qui exige la remise du "dénombrements des blancs et noirs" au sieur Lequoy, directeur du Domaine, pour le calcul de la capitation : il leur rappelle que leur exemption est terminée depuis la paix…
Finalement, une nouvelle exemption de droits sera accordée à Marie-Galante par le Régent, le Duc d’Orléans, suite à une requête des habitants auprès du Conseil de Marine. Proposée en juin, elle sera appliquée à partir du 15 novembre.
Le 9 juillet, 21 soldats de la garnison, dont 2 sergents, 2 caporaux et 2 anspessades, désertent en emportant dans les magasins du Roy 2 barils de poudre, des balles, des fusils, baïonnettes et 1 canon.
Ils s’emparent du bateau La Justice appartenant aux sieurs Poisson et Montois, et passent à la Dominique.
Le gouverneur de Moyencourt dans une correspondance au gouverneur général de Feuquières ne peut qu’en faire le constat : en l’absence de canon, les quelques coups de fusil n’ont pu les empécher d’appareiller…
Ils s’emparent du bateau La Justice appartenant aux sieurs Poisson et Montois, et passent à la Dominique.
Le gouverneur de Moyencourt dans une correspondance au gouverneur général de Feuquières ne peut qu’en faire le constat : en l’absence de canon, les quelques coups de fusil n’ont pu les empécher d’appareiller…
19 de ces déserteurs sont ensuite repérés à St Thomas, où ils se sont réfugiés.
Feuquières envoie pour les arraisonner un vaisseau du Roi commandé par le sieur Dampierre de Millancourt avec 30 grenadiers: le gouverneur anglais les empèchent de débarquer…
Le 9 octobre, le marquis de Larnage réclame "quelques petites batteries de canon" et expose au gouverneur général la difficulté des soldats à subsister avec une paye de 3 livres par jour, avec des denrées particulièrement chères à Marie-Galante, ce qui oblige à laisser par roulement un tiers des effectifs travailler chez l’habitant…
Feuquières envoie pour les arraisonner un vaisseau du Roi commandé par le sieur Dampierre de Millancourt avec 30 grenadiers: le gouverneur anglais les empèchent de débarquer…
Le 9 octobre, le marquis de Larnage réclame "quelques petites batteries de canon" et expose au gouverneur général la difficulté des soldats à subsister avec une paye de 3 livres par jour, avec des denrées particulièrement chères à Marie-Galante, ce qui oblige à laisser par roulement un tiers des effectifs travailler chez l’habitant…
Il propose aussi de convertir 2/3 de leur solde en bœuf salé, ce qui éviterait "qu’aussitôt que le soldat a reçu sa paye d’un mois, il yvrogne les 3 premiers jours et meurt de faim le reste du mois", du fait du "bon marché où est le tafia (rhum) qui est pernicieux et en fait périr un grand nombre".
Pour finir, il demande la Lieutenance de Roy à l'île de la Trinité, future Trinidad, alors françoise...
Jean Poisson, membre du Conseil Supérieur en Martinique, épouse en deuxième noce sa cousine de Marie-Galante la demoiselle Catherine Perault, après dispense papale de consanguinité : il était veuf de sa mère, décédée depuis 4 ans…
A Capesterre, 3 baptêmes Caraibes : Jean Baptiste 18 mois, Jean 5 ans et Jeanne 6 ans, enfants naturels de Pierre Caraïbe et Marie Anne Caraïbesse.
En juin, Edit du Roy " pour la fabrication de cent cinquante mille marcs d’espèces de cuivre pour les colonies d’Amérique "
Pour finir, il demande la Lieutenance de Roy à l'île de la Trinité, future Trinidad, alors françoise...
Jean Poisson, membre du Conseil Supérieur en Martinique, épouse en deuxième noce sa cousine de Marie-Galante la demoiselle Catherine Perault, après dispense papale de consanguinité : il était veuf de sa mère, décédée depuis 4 ans…
A Capesterre, 3 baptêmes Caraibes : Jean Baptiste 18 mois, Jean 5 ans et Jeanne 6 ans, enfants naturels de Pierre Caraïbe et Marie Anne Caraïbesse.
En juin, Edit du Roy " pour la fabrication de cent cinquante mille marcs d’espèces de cuivre pour les colonies d’Amérique "
En Martinique, le 15 décembre, l’intendant général Bénard interdit les " jeux d’hazard qui ruinent les habitans " " il se joue à St Pierre un jeu épouvantable, qu’il s’y perd jusqu’à 14.000 livres dans une séance au Lansquenet ou au Faraon " : une amende de 500 livres menace désormais les joueurs…
1722 : Joseph Fleuriau d'Armenonville remplace de Comte de Toulouse dans le poste de Chef du Conseil de Marine et donc des Colonies.
Le 26 mars, "Arrest du Conseil d’Etat du Roi qui ordonne que...toutes les marchandises du crû des Isles et Colonies Françoises, même celles provenantes de la Traite des Noirs, payeront le droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident "
1722 : Joseph Fleuriau d'Armenonville remplace de Comte de Toulouse dans le poste de Chef du Conseil de Marine et donc des Colonies.
Le 26 mars, "Arrest du Conseil d’Etat du Roi qui ordonne que...toutes les marchandises du crû des Isles et Colonies Françoises, même celles provenantes de la Traite des Noirs, payeront le droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident "
Fin février, le gouverneur général Feuquière et l’intendant Bénard font une tournée et envoient le 4 mars un rapport sur l’état de Marie-Galante : "Ils ont visité le fort, le Bourg et 3 lieues de la plus belle coste du monde qui s’étend depuis le dit Bourg jusqu’à St Louis ou est l’habitation de M. de Champigny"
"C’est de ce costé seul que cette isle est insultée, car tout le reste du contour est deffendu par des cayes. Cette Isle ne devroit pas être abandonnée comme elle l’est. La terre y est très bonne, y ayant vu de fort belles cannes, les bestiaux y viennent bien et si elle n’est guère peuplée d’habitants, c’est l’aprehension continuelle qu’ils ont d’estre pillés par les forbans ou par les ennemis en temps de guerre"
"Le fort qui étoit autrefois la maison du seigneur est sur le bord de la mer et vis-à-vis une espèce de port dans lequel les batteaux entrent par un chenal et ou ils sont a l’abri par des cayes"
"Ce port est entierement decouvert, a peine y a til un petit magasin pour renfermer les munitions, mais les murs étant bons on pourroit avec un peu de dépense le rétablir et le mettre en état de loger les officiers, les soldats et les munitions. Ils envoient copie d’un devis que M. Benard en a fait faire, il monte a 1659 livres"
"Le fort qui étoit autrefois la maison du seigneur est sur le bord de la mer et vis-à-vis une espèce de port dans lequel les batteaux entrent par un chenal et ou ils sont a l’abri par des cayes"
"Ce port est entierement decouvert, a peine y a til un petit magasin pour renfermer les munitions, mais les murs étant bons on pourroit avec un peu de dépense le rétablir et le mettre en état de loger les officiers, les soldats et les munitions. Ils envoient copie d’un devis que M. Benard en a fait faire, il monte a 1659 livres"
"Il y a joignant ce fort une batterie avec 6 embrasures mais sans canons, ils estiment qu’il seroit a propos d’en envoyer, parcequ’au moyen de cette batterie, garnie de 2 autres canons que le sieur Poisson a devant son habitation,qui est a moitié chemin du bourg St Louis et de 2 autres batteries de canons que M. de Champigny a vis à vis la sienne, cette isle seroit hors d’insulte"
En mars, le gouverneur fait envoyer 30 hommes supplémentaires, mais il attend la réponse du Conseil pour expédier les canons...
Laurent Reynal de Saint-Michel, commandant de la garnison et habitant sucrier, semble avoir un fort caractère et dérange bien des habitants. Comme nous l'apprend la correspondance du gouverneur général au Conseil de Marine, dans la nuit du 13 au 14 avril, "il y eut dans cette isle une espèce d’émotion populaire et qu’environ 100 habitans avoient pris les armes et étoient allés a une demie lieue de la maison qu’on apelle le fort ou se tient le sieur de Saint Michel avec la garnison, d’où ils envoyérent une espece de deputé pour lui signifier, qu’a cause des mauvais traitements qu’ils pretendoient avoir recu de lui et du sieur Nadeau enseigne qui sert sous ses ordres, ils ne vouloient plus lui obeir et qu’il n’avoit qu’a s’embarquer pour retourner en Martinique"
En mars, le gouverneur fait envoyer 30 hommes supplémentaires, mais il attend la réponse du Conseil pour expédier les canons...
Laurent Reynal de Saint-Michel, commandant de la garnison et habitant sucrier, semble avoir un fort caractère et dérange bien des habitants. Comme nous l'apprend la correspondance du gouverneur général au Conseil de Marine, dans la nuit du 13 au 14 avril, "il y eut dans cette isle une espèce d’émotion populaire et qu’environ 100 habitans avoient pris les armes et étoient allés a une demie lieue de la maison qu’on apelle le fort ou se tient le sieur de Saint Michel avec la garnison, d’où ils envoyérent une espece de deputé pour lui signifier, qu’a cause des mauvais traitements qu’ils pretendoient avoir recu de lui et du sieur Nadeau enseigne qui sert sous ses ordres, ils ne vouloient plus lui obeir et qu’il n’avoit qu’a s’embarquer pour retourner en Martinique"
Joseph de Jarrier de la Chassaigne, "capitaine réformé, homme sage", qui s’est illustré en poursuivant les navires forbans avec un détachement de la Marine, est envoyé le 21 juin par le gouverneur général pour le remplacer.
Le vaisseau du Roy le François, qui a débarqué De la Chassaigne, repart avec les 4 "plus séditieux des habitans...2 mulâtres et 2 Blancs", dont Brumant de Bellevue, d’une grande famille martiniquaise et le chirurgien Chamier. Ils sont tous 4 envoyés en prison à Fort Royal en attendant leur jugement.
Brument sera gracié avec une amende de 2.000 écus payés par ses parents, les 3 autres seront bannis des îles et renvoyés en France.
Le 3 aôut, Arrêt du Conseil de Marine qui baisse le cours de la piastre de 9 livres à 7, de la pistole de 36 à 30, pour favoriser la nouvelle monnaie.
En réaction, 36 capitaines de vaisseaux et négociants signent une requête adressée au gouverneur général de Feuquières et à l’Intendant Bénard :
Le vaisseau du Roy le François, qui a débarqué De la Chassaigne, repart avec les 4 "plus séditieux des habitans...2 mulâtres et 2 Blancs", dont Brumant de Bellevue, d’une grande famille martiniquaise et le chirurgien Chamier. Ils sont tous 4 envoyés en prison à Fort Royal en attendant leur jugement.
Brument sera gracié avec une amende de 2.000 écus payés par ses parents, les 3 autres seront bannis des îles et renvoyés en France.
Le 3 aôut, Arrêt du Conseil de Marine qui baisse le cours de la piastre de 9 livres à 7, de la pistole de 36 à 30, pour favoriser la nouvelle monnaie.
En réaction, 36 capitaines de vaisseaux et négociants signent une requête adressée au gouverneur général de Feuquières et à l’Intendant Bénard :
Pour eux l’application de ce nouvel arrêt sur les monnaies " jette le commerce dans une létargie et un dérangement étrange ", ils leur demandent de rétablir le cours précédent pour les îles, en attendant leur recours au Conseil de Marine.
Cette requête aboutira l’année suivante...
La nuit du 4 au 5 septembre, un violent coup de vent " fait eschouer a la coste" 12 "batteaux", dont le vaisseau du Roy venant de la Martinique, chargé du ravitaillement de la garnison de Mariegalande en "farines et hardes".
Cette requête aboutira l’année suivante...
La nuit du 4 au 5 septembre, un violent coup de vent " fait eschouer a la coste" 12 "batteaux", dont le vaisseau du Roy venant de la Martinique, chargé du ravitaillement de la garnison de Mariegalande en "farines et hardes".
Destruction aussi des "magnocs qui ont esté exposées", alors que les vivres manquent et que la farine de manioc est chère à 25 livres le baril.
Le 12 septembre, le gouverneur général De Feuquières insiste sur l'urgence à fournir les 6 canons de 8 pour le fort.
Le sieur de Ravary, capitaine à St Domingue est nommé le 1er décembre lieutenant de Roy à la place du marquis de Larnage, lui-même muté à la Grande-Terre. Longvilliers de Bellebrune est major.
L’ancien gouverneur Bonaventure de Boisfermé, devenu celui de la Grenade, était venu finir sa vie à Marie-Galante, il meurt le 11 décembre lors d’un déplacement en Martinique. Sa veuve Catherine Le Boucher, déjà veuve du capitaine Nadau du Treil, demande une pension pour l’éducation de ses enfants issus des 2 mariages, dont Charles Nadau du Treil, le futur gouverneur de la Guadeloupe.
1723 : Louis XV a la majorité - 14 ans - et prend officiellement le pouvoir.
Avec lui commence une période de paix avec l'Angleterre et l'Espagne. Les ports français s'ouvrent de plus en plus au commerce vers les Indes et les Antilles.
Le système de l'Exclusif réserve aux marchands des grands ports le privilège du commerce colonial.
Toutes les marchandises en provenance des Colonies doivent payer un Droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident.
Le 31 août, la Compagnie des Indes obtient par Arrest du Conseil d’Etat du Roi le privilège exclusif de la vente du café. Pierre Le Sueur en sera le responsable par Arrest du 12 octobre. Un modèle de certificat est fourni :
Le 12 septembre, le gouverneur général De Feuquières insiste sur l'urgence à fournir les 6 canons de 8 pour le fort.
Le sieur de Ravary, capitaine à St Domingue est nommé le 1er décembre lieutenant de Roy à la place du marquis de Larnage, lui-même muté à la Grande-Terre. Longvilliers de Bellebrune est major.
L’ancien gouverneur Bonaventure de Boisfermé, devenu celui de la Grenade, était venu finir sa vie à Marie-Galante, il meurt le 11 décembre lors d’un déplacement en Martinique. Sa veuve Catherine Le Boucher, déjà veuve du capitaine Nadau du Treil, demande une pension pour l’éducation de ses enfants issus des 2 mariages, dont Charles Nadau du Treil, le futur gouverneur de la Guadeloupe.
1723 : Louis XV a la majorité - 14 ans - et prend officiellement le pouvoir.
Avec lui commence une période de paix avec l'Angleterre et l'Espagne. Les ports français s'ouvrent de plus en plus au commerce vers les Indes et les Antilles.
Le système de l'Exclusif réserve aux marchands des grands ports le privilège du commerce colonial.
Toutes les marchandises en provenance des Colonies doivent payer un Droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident.
Le 31 août, la Compagnie des Indes obtient par Arrest du Conseil d’Etat du Roi le privilège exclusif de la vente du café. Pierre Le Sueur en sera le responsable par Arrest du 12 octobre. Un modèle de certificat est fourni :
Un secrétaire d’Etat est nommé pour la Marine et les Colonies, Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas, 22 ans, fils et petit-fils des Sécrétaires d'Etat précédents...
Il veut développer le commerce avec les colonies et écrit à propos de la traite : " les nègres…sont absolument nécessaires à nos colonies ".
En décembre, il fixe le recrutement des troupes destinées aux colonies : Rochefort est chargé de recruter les Compagnies pour le Canada et Cayenne, Bordeaux et Nantes pour les Isles du Vent et St Domingue, ce qui explique l’origine de la majorité des soldats, l’Ouest de la France.
Il veut développer le commerce avec les colonies et écrit à propos de la traite : " les nègres…sont absolument nécessaires à nos colonies ".
En décembre, il fixe le recrutement des troupes destinées aux colonies : Rochefort est chargé de recruter les Compagnies pour le Canada et Cayenne, Bordeaux et Nantes pour les Isles du Vent et St Domingue, ce qui explique l’origine de la majorité des soldats, l’Ouest de la France.
La Compagnie des Indes arme cette année au départ de Lorient 19 navires dont 11 pour la traite. 4 ont pour destination première le Sénégal, les 7 autres la Côte de Guinée et en particulier Juda. Pendant plus de 30 ans, tous les négriers de la Compagnie vont partir de Port Louis à Lorient.
Compte-tenu de la pénurie, le gouverneur général des Isles du Vent, le marquis de Feuquières, et l'intendant général Blondel de Jouvancourt obtiennent l'autorisation de "tirer 1.200 barils de farine des Isles Etrangeres" dont 500 pour la Guadeloupe et dépendances. Ils prennent aussi une Ordonnance sur l'obligation de la culture du manioc et des plantes à vivres : " les habitans de ces Isles...auront toujours sur leurs habitations la subsistance assurée pour leurs domestiques blancs et negres a raison de cinq cens fosses de magnoc par teste "...
Compte-tenu de la pénurie, le gouverneur général des Isles du Vent, le marquis de Feuquières, et l'intendant général Blondel de Jouvancourt obtiennent l'autorisation de "tirer 1.200 barils de farine des Isles Etrangeres" dont 500 pour la Guadeloupe et dépendances. Ils prennent aussi une Ordonnance sur l'obligation de la culture du manioc et des plantes à vivres : " les habitans de ces Isles...auront toujours sur leurs habitations la subsistance assurée pour leurs domestiques blancs et negres a raison de cinq cens fosses de magnoc par teste "...
Le capitaine Gabriel de Clieu arrive en Martinique avec les 2 premiers plants de caféier, issus du fameux plant du Jardin Royal des Plantes et confiés par Mr de Chirac, médecin du Roy :
" Dans la traversée, la disette d’eau se fit sentir, il partagea sa portion contingente et diminuée avec ses 2 arbustes : l’un périt cependant, l’autre est devenu la tige de tous les caffés françois de l’Amérique "...
Il sera à l’origine des 2 premières caféières : dans son habitation de la Jambette et chez le sieur de Survilliers à Ste Marie.
Le café va ensuite se répandre dans les autres îles...
A Mariegalande, le juge royal Latour-Jean, qui semble avoir eu un rôle dans la révolte de l'année précédente, demande sa démission à l'intendant Bénard : "Il luy a accordée d'autant plus facilement que cest un médiocre sujet"...
Il est remplacé par le juge Jean Poisson, qui reste conseiller au Conseil Supérieur de la Martinique, poste qu’il aura bien du mal à assurer…Un greffier est aussi nommé.
" Dans la traversée, la disette d’eau se fit sentir, il partagea sa portion contingente et diminuée avec ses 2 arbustes : l’un périt cependant, l’autre est devenu la tige de tous les caffés françois de l’Amérique "...
Il sera à l’origine des 2 premières caféières : dans son habitation de la Jambette et chez le sieur de Survilliers à Ste Marie.
Le café va ensuite se répandre dans les autres îles...
A Mariegalande, le juge royal Latour-Jean, qui semble avoir eu un rôle dans la révolte de l'année précédente, demande sa démission à l'intendant Bénard : "Il luy a accordée d'autant plus facilement que cest un médiocre sujet"...
Il est remplacé par le juge Jean Poisson, qui reste conseiller au Conseil Supérieur de la Martinique, poste qu’il aura bien du mal à assurer…Un greffier est aussi nommé.
Les 6 canons de 8 attendus depuis 2 ans sont apportés en juin par la frégate Le Héros de Mr de Fontenay, qui meurt des fièvres peu après son arrivée.
Les habitants envoient une nouvelle " Requeste " en novembre pour demander la prolongation de l’exemption des droits de capitation, l'intendant général semble douter du résultat...
Les habitants envoient une nouvelle " Requeste " en novembre pour demander la prolongation de l’exemption des droits de capitation, l'intendant général semble douter du résultat...
Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, petit-fils de l’ancien gouverneur de St Christophe et arrière-arrière petit neveu du Commandeur arrive comme major le 23 novembre.
Le 12 décembre, Nicolas Bonhomme fait baptiser son fils Nicolas qu’il a eu avec Manon, esclave de Mr de Champigny. On ne sait si la mère a bénéficié d’un affranchissement…
Le 22 décembre, Laurent Reynal, écuyer et seigneur de Saint Michel et Dame Marguerite Bosredon son épouse font baptiser leur fille Marie Thérèse Elisabeth, née le 27 janvier 1716, donc presque 7 ans, dans l’église de la Conception par le Père Cyprien Pichon. Le 19 juin suivant, ils baptiseront son frère Jean Joseph, né 12 jours avant ?...
Sur les registres de la paroisse de Capesterre, après quelques années d’actes manquants, détruits lors d’un ouragan, on recense 24 baptêmes, 2 mariages et 6 sépultures.
Les négociants américains se tournent de plus en plus vers les approvisionnements venant des Antilles françaises :
A New-York City, 16 distilleries sont entièrement alimentées par des mélasses venant de Martinique et autres îles françaises.
A Boston, seulement, l’importation des mélasses étrangères est de 3 000 barriques, qu'ils payent 3 ou 4 dollars le gallon.
Le sucre se vend aux colonies de 23 à 24 livres le quintal et se revend en France à 29 livres. Entre les frais et les pertes subies durant le voyage, l’opération est souvent négative.
Aussi les colons français préférent vendre leurs sucres directement aux Américains, qui les payent plus chers qu’en France.
1724 : Le 1er février, Arrest du Conseil d’Etat " qui accorde à la Compagnie des Indes l'exemption des droits d'Octrois, Locaux, de Tarif, de Péages, Passages & Barrages , sur tous les caffés qu'elle fera entrer, sortir ou traverser le Royaume "
En mars, nouvelle édition de Code Noir avec quelques modifications depuis 1685, concernant en particulier la colonie de Louisiane.
Le 12 décembre, Nicolas Bonhomme fait baptiser son fils Nicolas qu’il a eu avec Manon, esclave de Mr de Champigny. On ne sait si la mère a bénéficié d’un affranchissement…
Le 22 décembre, Laurent Reynal, écuyer et seigneur de Saint Michel et Dame Marguerite Bosredon son épouse font baptiser leur fille Marie Thérèse Elisabeth, née le 27 janvier 1716, donc presque 7 ans, dans l’église de la Conception par le Père Cyprien Pichon. Le 19 juin suivant, ils baptiseront son frère Jean Joseph, né 12 jours avant ?...
Sur les registres de la paroisse de Capesterre, après quelques années d’actes manquants, détruits lors d’un ouragan, on recense 24 baptêmes, 2 mariages et 6 sépultures.
Les négociants américains se tournent de plus en plus vers les approvisionnements venant des Antilles françaises :
A New-York City, 16 distilleries sont entièrement alimentées par des mélasses venant de Martinique et autres îles françaises.
A Boston, seulement, l’importation des mélasses étrangères est de 3 000 barriques, qu'ils payent 3 ou 4 dollars le gallon.
Le sucre se vend aux colonies de 23 à 24 livres le quintal et se revend en France à 29 livres. Entre les frais et les pertes subies durant le voyage, l’opération est souvent négative.
Aussi les colons français préférent vendre leurs sucres directement aux Américains, qui les payent plus chers qu’en France.
1724 : Le 1er février, Arrest du Conseil d’Etat " qui accorde à la Compagnie des Indes l'exemption des droits d'Octrois, Locaux, de Tarif, de Péages, Passages & Barrages , sur tous les caffés qu'elle fera entrer, sortir ou traverser le Royaume "
En mars, nouvelle édition de Code Noir avec quelques modifications depuis 1685, concernant en particulier la colonie de Louisiane.
Le R.P. Jean-Baptiste Labat publie son œuvre après avoir quitté les Antilles : "Nouveau Voyage aux Isles de l’Amérique" en 6 tomes publiés à La Haye.
Dans le tome 3 , il présente la guildive (de l’Anglais "Kill Devil" : tue le diable…), ancêtre du rhum : "L'eau-de-vie qu'on tire des cannes est appelée guildive, les sauvages et les nègres l'appellent tafia"
Dans le tome 3 , il présente la guildive (de l’Anglais "Kill Devil" : tue le diable…), ancêtre du rhum : "L'eau-de-vie qu'on tire des cannes est appelée guildive, les sauvages et les nègres l'appellent tafia"
Dans le tome 5, il détaille les techniques de production du sucre avec les équipages des sucreries.
La chaîne des opérations passe par une succession de 6 chaudières d'un mètre de diamètre environ, en cuivre rouge, chacune possédant un nom et une fonction spécifiques : le vesou ou jus de canne était d'abord recueilli dans la Grande, puis il passait dans la Propre où il était clarifié, dans le Flambeau où il était réduit une première fois, ensuite dans le Sirop et, enfin, le sirop obtenu terminait sa cuisson dans la Batterie.
Une fois la cuisson terminée, le sucre liquide est versé dans de grands bacs en bois, les "rafraîchissoirs", où il cristallise.
A Marie Galante, les sucreries sont montées à 15.
Le Gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général de Jouvancourt passent à Marie-Galante lors de leur tournée dans les Isles du Vent, nous laissant une carte des côtes et des 2 paroisses, signée par l’Intendant général :
(NB : le Sud est à l'Est…Le futur Grand Bourg s'appelle Basse-Terre, en A)
La chaîne des opérations passe par une succession de 6 chaudières d'un mètre de diamètre environ, en cuivre rouge, chacune possédant un nom et une fonction spécifiques : le vesou ou jus de canne était d'abord recueilli dans la Grande, puis il passait dans la Propre où il était clarifié, dans le Flambeau où il était réduit une première fois, ensuite dans le Sirop et, enfin, le sirop obtenu terminait sa cuisson dans la Batterie.
Une fois la cuisson terminée, le sucre liquide est versé dans de grands bacs en bois, les "rafraîchissoirs", où il cristallise.
A Marie Galante, les sucreries sont montées à 15.
Le Gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général de Jouvancourt passent à Marie-Galante lors de leur tournée dans les Isles du Vent, nous laissant une carte des côtes et des 2 paroisses, signée par l’Intendant général :
(NB : le Sud est à l'Est…Le futur Grand Bourg s'appelle Basse-Terre, en A)
Le 3 avril, à Capesterre, enterrement "près de la Croix" d'un des plus anciens habitants de l'île : Jean Hotessier dit Laplante "plus de cent ans" par le Père Carme Simon.
Le major Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, est atteint d’une "espèce de paralysie des muscles du pharynx qui servent à la déglutition" : il rentre en France se soigner.
Jarrier de la Chassaigne le remplace par intérim.
A son retour, Lonvilliers de Poincy sollicite le poste de lieutenant de Roy, laissé vacant par le décès du sieur De Ravary le 4 juillet, moins de 2 ans après son arrivée...
Le major Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, est atteint d’une "espèce de paralysie des muscles du pharynx qui servent à la déglutition" : il rentre en France se soigner.
Jarrier de la Chassaigne le remplace par intérim.
A son retour, Lonvilliers de Poincy sollicite le poste de lieutenant de Roy, laissé vacant par le décès du sieur De Ravary le 4 juillet, moins de 2 ans après son arrivée...
Peu après Mr de Crapado sollicite aussi la lieutenance de Roy...
Dans un courrier, le gouverneur général lui préfère Mr de Poincy, ainsi que le capitaine Sinson comme major.
Le gouverneur souhaite aussi la construction d'un palais de justice et d'une prison à Marie Galante.
Claude Antoine Pasquier de Varennes, 24 ans, arrive de Paris comme procureur du Roi.
Selon la nouvelle ordonnance ministérielle qui veut lutter contre les "empoisonneurs", 1 seul marchand de drogues, dont l’arsenic (utilisé comme insecticide et raticide) est habilité par l’intendant à Grand-Bourg pour tout Marie-Galante.
Mr Lefebure est missionné pour rendre un rapport annuelle sur " la distribution des fonds faits sur l’estat du Domaine d’Occident pour les appointements des curés " pour l’ensemble des Isles du Vent.
Dans un courrier, le gouverneur général lui préfère Mr de Poincy, ainsi que le capitaine Sinson comme major.
Le gouverneur souhaite aussi la construction d'un palais de justice et d'une prison à Marie Galante.
Claude Antoine Pasquier de Varennes, 24 ans, arrive de Paris comme procureur du Roi.
Selon la nouvelle ordonnance ministérielle qui veut lutter contre les "empoisonneurs", 1 seul marchand de drogues, dont l’arsenic (utilisé comme insecticide et raticide) est habilité par l’intendant à Grand-Bourg pour tout Marie-Galante.
Mr Lefebure est missionné pour rendre un rapport annuelle sur " la distribution des fonds faits sur l’estat du Domaine d’Occident pour les appointements des curés " pour l’ensemble des Isles du Vent.
Pour Marie Galande, il prévoit 12.000 livres de sucre pour chacune des 2 cures tenues par les Carmes, la Conception à Basse-Terre (Grand-Bourg) et Ste Anne à la Capesterre.
1725 : En France, suppression des monopoles des Compagnies de traite : tous les ports français peuvent désormais la pratiquer, la traite devient libre en échange de droits. La Compagnie des Indes va armer cette année 19 navires dont 10 pour la traite au départ de Port Louis à Lorient, 5 pour le Sénégal, 5 pour la Guinée.
Un Arrêt du Conseil Supérieur de la Martinique prévoit 22 procureurs et 30 huissiers pour l’ensemble des Isles.
En Guadeloupe, le gouverneur De Moyencourt fournit le dernier recensement : 43.815 âmes, près de 10.000 de plus en 1 an et 31.539 esclaves, plus de 3 fois plus en 15 ans, et 976 libres de couleur. 200 habitations-sucreries.
Suspicion d'épidémie de lèpre en particulier sur la Grande Terre : les habitants envoient un mémoire au gouverneur De Moyencourt pour lui demander de "séquestrer les lépreux" ...
Un arrêt du Conseil souverain du 6 septembre interdit de vendre du vin ou du tafia aux esclaves à partir de 18 heures, pour éviter toute agitation nocturne.
Pour Marie-Galante, le Conseil Supérieur prévoit 2 procureurs et 4 huissiers de justice.
Robert Philippe Longvilliers de Poincy obtient sa lieutenance de Roy le 30 janvier, à la même date, Gabriel d’Erchigny de Clieu, capitaine à la Martinique, est nommé major à Marie Galante à sa place.
Fin mai, 7 soldats de la garnison désertent et prennent la fuite sur Le Castor, mouillé dans la rade.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne tente de les poursuivre, en vain.
Ils se réfugieront à St Eustache, île hollandaise qui vit avant tout du commerce interlope, d’où le bateau sera renvoyé sans les fugitifs…
1725 : En France, suppression des monopoles des Compagnies de traite : tous les ports français peuvent désormais la pratiquer, la traite devient libre en échange de droits. La Compagnie des Indes va armer cette année 19 navires dont 10 pour la traite au départ de Port Louis à Lorient, 5 pour le Sénégal, 5 pour la Guinée.
Un Arrêt du Conseil Supérieur de la Martinique prévoit 22 procureurs et 30 huissiers pour l’ensemble des Isles.
En Guadeloupe, le gouverneur De Moyencourt fournit le dernier recensement : 43.815 âmes, près de 10.000 de plus en 1 an et 31.539 esclaves, plus de 3 fois plus en 15 ans, et 976 libres de couleur. 200 habitations-sucreries.
Suspicion d'épidémie de lèpre en particulier sur la Grande Terre : les habitants envoient un mémoire au gouverneur De Moyencourt pour lui demander de "séquestrer les lépreux" ...
Un arrêt du Conseil souverain du 6 septembre interdit de vendre du vin ou du tafia aux esclaves à partir de 18 heures, pour éviter toute agitation nocturne.
Pour Marie-Galante, le Conseil Supérieur prévoit 2 procureurs et 4 huissiers de justice.
Robert Philippe Longvilliers de Poincy obtient sa lieutenance de Roy le 30 janvier, à la même date, Gabriel d’Erchigny de Clieu, capitaine à la Martinique, est nommé major à Marie Galante à sa place.
Fin mai, 7 soldats de la garnison désertent et prennent la fuite sur Le Castor, mouillé dans la rade.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne tente de les poursuivre, en vain.
Ils se réfugieront à St Eustache, île hollandaise qui vit avant tout du commerce interlope, d’où le bateau sera renvoyé sans les fugitifs…
1726 : En France, la Livre a été réévaluée de 150% depuis la banqueroute Law de 1720 : elle vaut désormais 0,312 gr d’or.
Le Cardinal de Fleury, 76 ans, ancien précepteur de Louis XV, 16 ans, devenu Ministre d'Etat le 11 juin, rétablit le budget et met en place un système monétaire qui restera stable jusqu’à la Révolution : 1 Louis d’or vaut 24 Livres, 1 Ecu d’argent vaut 6 Livres, 1 Livre vaut 20 Sols ou sous et 1 sou vaut 12 deniers.
L'économie va repartir...
Le 27 février, Edit du Roi qui déclare " les nègres libres et affranchis, leurs enfans et descendans incapables de recevoir des donations d’aucune espèce, et les biens donnés par des blancs au préjudice de ces dispositions confisqués au profit de l’hôpital le plus prochain "
Le 24 août, Déclaration du Roi sur les Licitations et Partages : " La plus grande partie des biens fonds des Isles du Vent de l'Amérique, étant d'une espèce à ne pouvoir être partagés sans détruire les manufactures qui y sont établies, et sans exposer les familles à être ruinées, l'usage d'en partager seulement la valeur s'y est introduit jusqu'à présent; ensorte que presque tous lesdits partages de successions et communautés, soit entre majeurs ou mineurs, s'y sont faits par licitation, et sur le pied que l'un des héritiers ou le survivant a eu le principal établissement avec une grande partie des terres, et tel nombre d'esclaves et de bestiaux, nécessaires pour leur culture et l'entretien des manufactures établies sur l'habitation, à la charge de l'aire à chacun des copartageans, dans les termes convenus, les retours dus, à proportion de l'estimation des biens qui composent chaque succession eu communauté..."
En Guadeloupe, le marronage prend de l'ampleur, en particulier sur la Grande Terre, le comte de Crapado qui la commande écrit :
"Il y a dans cette île plus de 500 nègres marrons qui sont attroupés en quatre bandes et qui journellement envoient des détachements de soixante à quatre-vingt nègres armés, piller les habitations ; et quoique j ’ai continuellement des détachements après ces marrons, nous ne pouvons éviter les vols et les enlèvements de négresses et de vivres qu’ils font sur les habitants. J’en ai déjà fait tuer ou pris plus de cinquante, c’est peu pour un si grand nombre et les habitants commencent à abandonner la culture des habitations éloignées par l’appréhension qu’ils ont de ces marrons"
En Martinique, le 28 mars, le gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général Blondel donnent " ordre à l'officier qui commande a Marie Galande de faire tous les ans le recencement de la ditte Isle ".
Le Cardinal de Fleury, 76 ans, ancien précepteur de Louis XV, 16 ans, devenu Ministre d'Etat le 11 juin, rétablit le budget et met en place un système monétaire qui restera stable jusqu’à la Révolution : 1 Louis d’or vaut 24 Livres, 1 Ecu d’argent vaut 6 Livres, 1 Livre vaut 20 Sols ou sous et 1 sou vaut 12 deniers.
L'économie va repartir...
Le 27 février, Edit du Roi qui déclare " les nègres libres et affranchis, leurs enfans et descendans incapables de recevoir des donations d’aucune espèce, et les biens donnés par des blancs au préjudice de ces dispositions confisqués au profit de l’hôpital le plus prochain "
Le 24 août, Déclaration du Roi sur les Licitations et Partages : " La plus grande partie des biens fonds des Isles du Vent de l'Amérique, étant d'une espèce à ne pouvoir être partagés sans détruire les manufactures qui y sont établies, et sans exposer les familles à être ruinées, l'usage d'en partager seulement la valeur s'y est introduit jusqu'à présent; ensorte que presque tous lesdits partages de successions et communautés, soit entre majeurs ou mineurs, s'y sont faits par licitation, et sur le pied que l'un des héritiers ou le survivant a eu le principal établissement avec une grande partie des terres, et tel nombre d'esclaves et de bestiaux, nécessaires pour leur culture et l'entretien des manufactures établies sur l'habitation, à la charge de l'aire à chacun des copartageans, dans les termes convenus, les retours dus, à proportion de l'estimation des biens qui composent chaque succession eu communauté..."
En Guadeloupe, le marronage prend de l'ampleur, en particulier sur la Grande Terre, le comte de Crapado qui la commande écrit :
"Il y a dans cette île plus de 500 nègres marrons qui sont attroupés en quatre bandes et qui journellement envoient des détachements de soixante à quatre-vingt nègres armés, piller les habitations ; et quoique j ’ai continuellement des détachements après ces marrons, nous ne pouvons éviter les vols et les enlèvements de négresses et de vivres qu’ils font sur les habitants. J’en ai déjà fait tuer ou pris plus de cinquante, c’est peu pour un si grand nombre et les habitants commencent à abandonner la culture des habitations éloignées par l’appréhension qu’ils ont de ces marrons"
En Martinique, le 28 mars, le gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général Blondel donnent " ordre à l'officier qui commande a Marie Galande de faire tous les ans le recencement de la ditte Isle ".
A Marie Galande, le 5 février, Gabriel Jacques Dunot, écuyer et seigneur de Saint Maclou, épouse en l’Eglise Notre Dame de la Conception Marie Magdelaine Moreau de Boncourt.
Le 4 décembre, ils baptiseront leur première fille Catherine Magdelaine, le parrain sera Rémy Lecointre de Berville, conseiller du Roy au Conseil Supérieur de la Guadeloupe.
Le nouveau gouverneur particulier Pierre Joseph de Bègue, lieutenant de Roy venant St Pierre en Martinique, a pris ses fonctions le 19 mars. Est arrivé avec lui le Sieur François Sinson, déjà capitaine à la Martinique, nommé major : il est chargé de réorganiser les 3 compagnies de milice et d’en nommer les capitaines, lieutenants et enseignes.
Le major Sinson va fournir le "Recensement General fait au mois de septembre de Lanné 1726 Par moy Sinson, major de la ditte Isle"
Ce recensement est réparti entre les 3 compagnies de milice, celle de Dumoulier pour le quartier de la Basse-Terre, paroisse de la Conception (futur Grand Bourg), celle de Dulacq pour le quartier de la Capesterre, paroisse de St Anne et celle de Villemorin pour le quartier du Vieux Fort, "autrefois paroisse, très nécessaire de la rétablir".
La requête des habitants aboutira rapidement : la nouvelle paroisse de Vieux Fort et Anse du Vent est créée officiellement par le gouverneur général le 20 octobre...
Le 4 décembre, ils baptiseront leur première fille Catherine Magdelaine, le parrain sera Rémy Lecointre de Berville, conseiller du Roy au Conseil Supérieur de la Guadeloupe.
Le nouveau gouverneur particulier Pierre Joseph de Bègue, lieutenant de Roy venant St Pierre en Martinique, a pris ses fonctions le 19 mars. Est arrivé avec lui le Sieur François Sinson, déjà capitaine à la Martinique, nommé major : il est chargé de réorganiser les 3 compagnies de milice et d’en nommer les capitaines, lieutenants et enseignes.
Le major Sinson va fournir le "Recensement General fait au mois de septembre de Lanné 1726 Par moy Sinson, major de la ditte Isle"
Ce recensement est réparti entre les 3 compagnies de milice, celle de Dumoulier pour le quartier de la Basse-Terre, paroisse de la Conception (futur Grand Bourg), celle de Dulacq pour le quartier de la Capesterre, paroisse de St Anne et celle de Villemorin pour le quartier du Vieux Fort, "autrefois paroisse, très nécessaire de la rétablir".
La requête des habitants aboutira rapidement : la nouvelle paroisse de Vieux Fort et Anse du Vent est créée officiellement par le gouverneur général le 20 octobre...
2.332 habitants dont 1.806 esclaves (77%).
2 Religieux desservant les cures, 10 officiers dont 4 à la Basse-Terre, 6 gentilhommes, tous à la Basse-Terre avec 10 "privilégiez pour leur employ", 175 hommes et garçons portant armes dont 71 à Capesterre, 22 hommes infirmes et surâgés, 95 femmes mariées, 125 garçons au-dessous de 14 ans, 29 veuves, 81 filles à marier, 85 filles non nubiles, 678 nègres payant droit, 480 négresses payant droit, 361 négrillons, 287 négrittes.
Plus que 17 indigoteries (contre 2.640 indigoteries à St Domingue !), 20 sucreries en fonction.
Jean-Baptiste du Tertre, chevalier du Fresnoy, habitant de Marie-Galante, décide de rentrer en France. Il demande chez son exécuteur testamentaire Pierre Petit-Maubert, notaire royal et commis-greffier du Conseil supérieur de la Guadeloupe " 2.000 livres et 4 nègres de choix à l’entretien de Madelonette et Manon, enfants de Marie, mulâtresse lui appartenant ", il a " donné la liberté à ses enfants naturels, à un nègre nommé Basile âgé de 8 ans et à Cathau âgée de 9 ans, enfants de Fleurance sa négresse ", il demande pour ses enfants naturels " la permission de les faire passer en France pour y être élevés " : il obtiendra, par ordonnance du gouverneur De Feuquières, l’affranchissement de Manon et Madelonette, à condition qu’elles restent en France, mais refus d’affranchissement pour Basile et Cathau...
Le sieur Ancelin rend en septembre, à la demande du ministère et du Roi, un "Mémoire pour les Isles du Vent de l’Amérique" :
" On ne sauroit disconvenir que les establissements des colonies n’ayent étés faits par aucun autre secours que la propre industrie et les travaux infinis de ceux qui les premiers si sont sacriffiez et qu’elles ne se soutiennent et ne se perfectionnent à présent qu’avec des dépenses incroyables et sans fin "
" L’opinnion reçue chez ceux qui mal à propos se sont figurez qu’il suffit d’avoir une sucrerie pour estre riche et mener une vie aisée et tranquille est bien fausse. Ils sont bien mal instruits des dépenses sans fin qu’on y est obligé de faire pour la réparation des bâtiments, nourriture et entretien des nègres, pour leur remplacement ainsi que des bestiaux en cas de mortalité qui n’est que trop fréquent "
1727 : Edit en octobre qui condamne aux galères tout individu coupable d’avoir introduit des " nègres, effets, denrées ou marchandises autrement que par navire français " : le gouvernement veut faire cesser le commerce " interlope ", qui est devenu dominant du fait de la faiblesse du commerce maritime français.
Les Hollandais sont au centre de ce trafic, en particulier au départ de St Eustache.
Toujours en octobre Une Ordonnance du Roi précise l'importance de la milice " Veut sa majesté, que tous les sujets habitants en ladite isle, autres que les officiers de guerre, et de justice, ayant commission, brevet et ordre de sa majesté, servent en qualité d’officiers, cadets, ou soldats, dans lesdites compagnies de milice ", sont exclus bien sûr les femmes et les esclaves...
En Martinique, les plantations de caféier réussissent parfaitement. L’intendant Blondel, dans sa tournée, recense 200 pieds porteurs de fleurs et fruits et 2.000 jeunes pieds. On décide de l’introduire le café dans les îles voisines.
En Guadeloupe, le marronage reste préoccupant pour les colons, l'ordonnateur Mesmier écrit : "Nous mettrons toute notre application à chercher à détruire les nègres marrons attroupés dans les différents quartiers de cette île. Il en fut pris trois qui furent condamnés à mort au conseil de novembre dernier et ensuite exécutés dont un chef de bande fut rompu vif, ensuite jeté au feu" ...
Le 21 octobre, Robert Giraud du Poyet, ancien major de Marie-Galante, devenu entre-temps gouverneur de la Grenade, remplace le gouverneur Vauthier de Moyencourt, rappelé en France sur soupçons de contrebande…
Le gouverneur général de Feuquières fait le point sur la défense de Marie galande :
"Quoy que les forces que ... entretient dans cette isle de Marie galande ne soient pas assez considérables pour faire l'objet d'entreprise en cas de guerre, elles suffisent certainement pour soutenir les incursions particulières de Ennemis..."
2 Religieux desservant les cures, 10 officiers dont 4 à la Basse-Terre, 6 gentilhommes, tous à la Basse-Terre avec 10 "privilégiez pour leur employ", 175 hommes et garçons portant armes dont 71 à Capesterre, 22 hommes infirmes et surâgés, 95 femmes mariées, 125 garçons au-dessous de 14 ans, 29 veuves, 81 filles à marier, 85 filles non nubiles, 678 nègres payant droit, 480 négresses payant droit, 361 négrillons, 287 négrittes.
Plus que 17 indigoteries (contre 2.640 indigoteries à St Domingue !), 20 sucreries en fonction.
Jean-Baptiste du Tertre, chevalier du Fresnoy, habitant de Marie-Galante, décide de rentrer en France. Il demande chez son exécuteur testamentaire Pierre Petit-Maubert, notaire royal et commis-greffier du Conseil supérieur de la Guadeloupe " 2.000 livres et 4 nègres de choix à l’entretien de Madelonette et Manon, enfants de Marie, mulâtresse lui appartenant ", il a " donné la liberté à ses enfants naturels, à un nègre nommé Basile âgé de 8 ans et à Cathau âgée de 9 ans, enfants de Fleurance sa négresse ", il demande pour ses enfants naturels " la permission de les faire passer en France pour y être élevés " : il obtiendra, par ordonnance du gouverneur De Feuquières, l’affranchissement de Manon et Madelonette, à condition qu’elles restent en France, mais refus d’affranchissement pour Basile et Cathau...
Le sieur Ancelin rend en septembre, à la demande du ministère et du Roi, un "Mémoire pour les Isles du Vent de l’Amérique" :
" On ne sauroit disconvenir que les establissements des colonies n’ayent étés faits par aucun autre secours que la propre industrie et les travaux infinis de ceux qui les premiers si sont sacriffiez et qu’elles ne se soutiennent et ne se perfectionnent à présent qu’avec des dépenses incroyables et sans fin "
" L’opinnion reçue chez ceux qui mal à propos se sont figurez qu’il suffit d’avoir une sucrerie pour estre riche et mener une vie aisée et tranquille est bien fausse. Ils sont bien mal instruits des dépenses sans fin qu’on y est obligé de faire pour la réparation des bâtiments, nourriture et entretien des nègres, pour leur remplacement ainsi que des bestiaux en cas de mortalité qui n’est que trop fréquent "
1727 : Edit en octobre qui condamne aux galères tout individu coupable d’avoir introduit des " nègres, effets, denrées ou marchandises autrement que par navire français " : le gouvernement veut faire cesser le commerce " interlope ", qui est devenu dominant du fait de la faiblesse du commerce maritime français.
Les Hollandais sont au centre de ce trafic, en particulier au départ de St Eustache.
Toujours en octobre Une Ordonnance du Roi précise l'importance de la milice " Veut sa majesté, que tous les sujets habitants en ladite isle, autres que les officiers de guerre, et de justice, ayant commission, brevet et ordre de sa majesté, servent en qualité d’officiers, cadets, ou soldats, dans lesdites compagnies de milice ", sont exclus bien sûr les femmes et les esclaves...
En Martinique, les plantations de caféier réussissent parfaitement. L’intendant Blondel, dans sa tournée, recense 200 pieds porteurs de fleurs et fruits et 2.000 jeunes pieds. On décide de l’introduire le café dans les îles voisines.
En Guadeloupe, le marronage reste préoccupant pour les colons, l'ordonnateur Mesmier écrit : "Nous mettrons toute notre application à chercher à détruire les nègres marrons attroupés dans les différents quartiers de cette île. Il en fut pris trois qui furent condamnés à mort au conseil de novembre dernier et ensuite exécutés dont un chef de bande fut rompu vif, ensuite jeté au feu" ...
Le 21 octobre, Robert Giraud du Poyet, ancien major de Marie-Galante, devenu entre-temps gouverneur de la Grenade, remplace le gouverneur Vauthier de Moyencourt, rappelé en France sur soupçons de contrebande…
Le gouverneur général de Feuquières fait le point sur la défense de Marie galande :
"Quoy que les forces que ... entretient dans cette isle de Marie galande ne soient pas assez considérables pour faire l'objet d'entreprise en cas de guerre, elles suffisent certainement pour soutenir les incursions particulières de Ennemis..."
A Marie-Galante, fin avril, le chevalier du Fresnoy périt pendant la traversée pour la Guadeloupe avec son neveu et probablement avec ses enfants naturels et esclaves affranchis : ils ne verront jamais la France...
Robert Philippe Longvilliers de Poincy prend sa fonction de lieutenant de Roy avec les recommandations du gouverneur général:
" Il n'en faut pas retirer l'Etat Major ny la garnison comme on a fait précedemment lors de la déclaration de la guerre, par ce que cette garnison jointe aux Compagnies de milice, parmy lesquelles Mr de Poincy et les autres commandans après luy peuvent établir une bonne discipline, la defendrons non seulement d'un coup de main mais encore donneront le tems d'attendre du secours de la Martinique ou de la Guadeloupe... l'intention de Sa Majesté étant que la Compagnie de troupes qui est en garnison à Marie galande y soit toujours tenue complette et que les officiers de cette Compagnei y reside tout aussy bien que le Lieutenant du Roy et le Major..."
"Comme nous attendons a tous momens la flute du Roy La Baleine qui doit apporter en ces isles des farines pour la subsistance des troupes, Mr l'Intendant envoyera à Marie galande celle necessaire pour la subsistance de la Compagnie pendant six mois et pareille quantité dans l'envoy qui suivra...Mr de Poincy doit avoir l'attention de faire visiter souvent ces farines par le garde magasin et faire consommer les plus anciennes par préference aux nouvelles..."
Le sieur Pontonnier recoit la commission de garde magasin.
M. de Poincy réorganise les milices : les "habitans portant armes" sont répartis en 3 compagnies de milice, M. de la Roche du Vezien, "gentilhomme de la dite Isle" est nommé "ayde major de ces milices".
Robert Philippe Longvilliers de Poincy prend sa fonction de lieutenant de Roy avec les recommandations du gouverneur général:
" Il n'en faut pas retirer l'Etat Major ny la garnison comme on a fait précedemment lors de la déclaration de la guerre, par ce que cette garnison jointe aux Compagnies de milice, parmy lesquelles Mr de Poincy et les autres commandans après luy peuvent établir une bonne discipline, la defendrons non seulement d'un coup de main mais encore donneront le tems d'attendre du secours de la Martinique ou de la Guadeloupe... l'intention de Sa Majesté étant que la Compagnie de troupes qui est en garnison à Marie galande y soit toujours tenue complette et que les officiers de cette Compagnei y reside tout aussy bien que le Lieutenant du Roy et le Major..."
"Comme nous attendons a tous momens la flute du Roy La Baleine qui doit apporter en ces isles des farines pour la subsistance des troupes, Mr l'Intendant envoyera à Marie galande celle necessaire pour la subsistance de la Compagnie pendant six mois et pareille quantité dans l'envoy qui suivra...Mr de Poincy doit avoir l'attention de faire visiter souvent ces farines par le garde magasin et faire consommer les plus anciennes par préference aux nouvelles..."
Le sieur Pontonnier recoit la commission de garde magasin.
M. de Poincy réorganise les milices : les "habitans portant armes" sont répartis en 3 compagnies de milice, M. de la Roche du Vezien, "gentilhomme de la dite Isle" est nommé "ayde major de ces milices".
M. de Poincy rend le 8 avril le nouveau "Ressensement General de l'Isle Mariegalande de l'année 1727" "non compris les officiers, troupes, religieux et l’habitation de Mr De Champigny"
2.539 habitants dont 1.769 esclaves (69%), répartis essentiellement dans 20 habitations-sucreries, 15 à Basse-Terre (futur Grand Bourg), 5 à Capesterre.
- A Basse-Terre, 1 paroisse, 250 blancs dont 77 portant armes, 17 mulâtres, nègres ou sauvages libres, 846 esclaves dont 452 payant droits. 118 fusils et pistolets, 32 épées.
- A Capesterre, 1 paroisse, 264 blancs dont 76 portant armes, pas de libres, 613 esclaves dont 288 payant droits. 95 fusils et pistolets, 23 épées.
- Au Vieux Fort, pas d’église, 179 blancs dont 73 portant armes, pas de libres, 370 esclaves dont 219 payant droits. 272 épées et pistolets, 23 épées.
Le nouveau Procureur du Roy, Claude-Antoine Pasquier de Varennes, 27 ans, est arrivé de Paris depuis 3 ans.
- A Basse-Terre, 1 paroisse, 250 blancs dont 77 portant armes, 17 mulâtres, nègres ou sauvages libres, 846 esclaves dont 452 payant droits. 118 fusils et pistolets, 32 épées.
- A Capesterre, 1 paroisse, 264 blancs dont 76 portant armes, pas de libres, 613 esclaves dont 288 payant droits. 95 fusils et pistolets, 23 épées.
- Au Vieux Fort, pas d’église, 179 blancs dont 73 portant armes, pas de libres, 370 esclaves dont 219 payant droits. 272 épées et pistolets, 23 épées.
Le nouveau Procureur du Roy, Claude-Antoine Pasquier de Varennes, 27 ans, est arrivé de Paris depuis 3 ans.
Dans une correspondance du marquis de Feuquières en décembre, on apprend qu’il attend toujours ses émoluments, prévus à 8.000 livres de sucre par an.
Les appointements du juge Royal Jean Poisson sont de 12.000 livres de sucre par an.
La pénurie de viande dans toutes les Isles du Vent fait prendre un Arrest le 23 décembre "qui permet pour une année seulement aux Négocians françois qui font le commerce des Isles d'envoyer leurs vaisseaux directement en Irlande pour y acheter du boeuf salé et le transporter en droiture dans les dites Isles"
1728 : Le nouvel Gouverneur et Lieutenant général des Isles du Vent est Jacques Bochart, marquis de Champigny de Noroy, le nouvel Intendant général est Jacques Pannier d'Orgeville.
Ils arrivent le 22 janvier avec un Mémoire du Roy de 16 pages sur les différentes isles, où Sa Majesté leur explique ses instructions :
Les appointements du juge Royal Jean Poisson sont de 12.000 livres de sucre par an.
La pénurie de viande dans toutes les Isles du Vent fait prendre un Arrest le 23 décembre "qui permet pour une année seulement aux Négocians françois qui font le commerce des Isles d'envoyer leurs vaisseaux directement en Irlande pour y acheter du boeuf salé et le transporter en droiture dans les dites Isles"
1728 : Le nouvel Gouverneur et Lieutenant général des Isles du Vent est Jacques Bochart, marquis de Champigny de Noroy, le nouvel Intendant général est Jacques Pannier d'Orgeville.
Ils arrivent le 22 janvier avec un Mémoire du Roy de 16 pages sur les différentes isles, où Sa Majesté leur explique ses instructions :
"Marie Galante n’est pas aussy peuplée qu’elle pourroit l’estre parce que l’Estat major et la garnison en ayant esté retirés pendant la derniere guerre, à cause qu’elle estoit sans deffense, on l’avoit regardée comme abandonnée, Comme on y a remis depuis quelques années et l’estat major et la garnison, et que l’Intention de sa Majesté est de ne les point retirer à l’avenir "...
A Marie Galande, le 13 janvier, le Procureur du Roy Claude Antoine Pasquier de Varennes épouse la belle-sœur du Juge royal Poisson, Anne Rose Perault, "native de la paroisse". Les témoins sont Poincy, lieutenant de Roy, le juge Royal Poisson, Jarrier de La Chassaigne, Selorge et le chevalier de Selorge, De Sainte Marie, Fouchard, De la Robinière.
Le curé de la paroisse de la Conception est le Frére Valérien, Carme.
A Marie Galande, le 13 janvier, le Procureur du Roy Claude Antoine Pasquier de Varennes épouse la belle-sœur du Juge royal Poisson, Anne Rose Perault, "native de la paroisse". Les témoins sont Poincy, lieutenant de Roy, le juge Royal Poisson, Jarrier de La Chassaigne, Selorge et le chevalier de Selorge, De Sainte Marie, Fouchard, De la Robinière.
Le curé de la paroisse de la Conception est le Frére Valérien, Carme.
Cela fera jaser, l’indépendance de la justice étant déjà en question : De Poincy proposera au Gouverneur général de Champigny de renvoyer le juge en Martinique, où il est aussi membre du Conseil Supérieur (toujours absent…), de donner à Pasquier de Varennes le poste de juge et de désigner un autre procureur à sa place…
On pouvait visiblement à l’époque être dans l’administration à cheval sur les 2 îles…
La création de ses 3 habitations par Pasquier de Varennes, dont Port Louis sucrerie puis caféière, est probablement consécutive à ce mariage avec cette créole marie-galantaise, les terres devaient appartenir à la famille Poisson ou Perault, qui les avaient acquises des De Surmont.
Le gouverneur particulier Pierre de Bègue "compte tenu de ses grandes infirmités" a obtenu de rester avec sa nombreuse famille à St Pierre de la Martinique.
Le lieutenant de Roy Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy prend son intérim.
Il demande le poste de gouverneur par son courrier du 4 février, où il fournit le recensement général dans les 3 paroisses "dont chaque capitaine de quartier m’a remis le sien particulier en détail".
On pouvait visiblement à l’époque être dans l’administration à cheval sur les 2 îles…
La création de ses 3 habitations par Pasquier de Varennes, dont Port Louis sucrerie puis caféière, est probablement consécutive à ce mariage avec cette créole marie-galantaise, les terres devaient appartenir à la famille Poisson ou Perault, qui les avaient acquises des De Surmont.
Le gouverneur particulier Pierre de Bègue "compte tenu de ses grandes infirmités" a obtenu de rester avec sa nombreuse famille à St Pierre de la Martinique.
Le lieutenant de Roy Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy prend son intérim.
Il demande le poste de gouverneur par son courrier du 4 février, où il fournit le recensement général dans les 3 paroisses "dont chaque capitaine de quartier m’a remis le sien particulier en détail".
Il a aussi effectué la "Revue générale des milices portant armes, la compagnie de la Basse-Terre le 11 janvier, celle de la Capesterre le 18 janvier et le 25 celle de Vieux-Fort"
Il se plaint du manque de prêtres Carmes, quasi permanent depuis l’attaque anglaise de 1691 : 1 ou 2 paroisses en sont régulièrement dépourvues, "des habitants et habitantes sont morts sans les sacrements". Il souhaite qu’un autre ordre, par exemple les Capucins, soit nommé à ces fonctions curiales, créant une émulation et évitant la négligence…
Le Carme en place "est un jeune homme de 28 ans, altier, paresseux et méprisant les habitants".
"Il y a environ six mois qu’il détruisit entièrement une sucrerie que son ordre avoit icy, parceque son supérieur ne vouloit pas luy accorder une augmentation de nègres pour la rendre aussi lucrative qu’il la vouloit" : il a ainsi vendu les bestiaux et les nègres en Guadeloupe sans autorisation ni de son supérieur, ni du gouverneur…
Il se plaint du sieur Lantimo, "qui n’est ny marchand ny habitans et qui fait les deux métiers néanmoins" et qui cherche à soulever la population contre son autorité.
Il déplore le manque de farines, le manque de munitions.
Il attend toujours la visite de l’ingénieur Houel pour réparer la batterie et de l’arpenteur général, il estime que le gouverneur général, le Chevalier de Feuquières, et l’intendant Blondel de Jouvancourt se sont désintéressés de Marie-Galante et la laissent à l’abandon...
Le 6 mars, le Gouverneur De Champigny annonce l'arrivée à la Martinique de la flûte La Baleine avec 1200 quintaux de farine : " Il a déja donné les ordres pour faire passer à la Guadeloupe, à la Grenade et à Marie galante celles qui sont nécessaires pour la subsistance de la garnison de ces Isles"
Il se plaint du manque de prêtres Carmes, quasi permanent depuis l’attaque anglaise de 1691 : 1 ou 2 paroisses en sont régulièrement dépourvues, "des habitants et habitantes sont morts sans les sacrements". Il souhaite qu’un autre ordre, par exemple les Capucins, soit nommé à ces fonctions curiales, créant une émulation et évitant la négligence…
Le Carme en place "est un jeune homme de 28 ans, altier, paresseux et méprisant les habitants".
"Il y a environ six mois qu’il détruisit entièrement une sucrerie que son ordre avoit icy, parceque son supérieur ne vouloit pas luy accorder une augmentation de nègres pour la rendre aussi lucrative qu’il la vouloit" : il a ainsi vendu les bestiaux et les nègres en Guadeloupe sans autorisation ni de son supérieur, ni du gouverneur…
Il se plaint du sieur Lantimo, "qui n’est ny marchand ny habitans et qui fait les deux métiers néanmoins" et qui cherche à soulever la population contre son autorité.
Il déplore le manque de farines, le manque de munitions.
Il attend toujours la visite de l’ingénieur Houel pour réparer la batterie et de l’arpenteur général, il estime que le gouverneur général, le Chevalier de Feuquières, et l’intendant Blondel de Jouvancourt se sont désintéressés de Marie-Galante et la laissent à l’abandon...
Le 6 mars, le Gouverneur De Champigny annonce l'arrivée à la Martinique de la flûte La Baleine avec 1200 quintaux de farine : " Il a déja donné les ordres pour faire passer à la Guadeloupe, à la Grenade et à Marie galante celles qui sont nécessaires pour la subsistance de la garnison de ces Isles"
Le 4 mai, De Poincy écrit à nouveau au ministre pour réclamer l’officialisation de son poste de gouverneur, et en insistant sur le peuplement de Marie-Galante, "utile aux deux Isles de Martinique et Guadeloupe par les secours mutuels qu’ils se doivent en temps de guerre en cas d’attaque"
On apprend ainsi qu’il faut une nuit pour passer de la Martinique à Marie Galande et 8 heures de Marie Galande à la Guadeloupe.
Le 14 juillet, De Poincy annonce au ministre l'arrivée de présents : du bois des Isles et une paire de bas blancs...
Le 27 septembre, Michel Milouin, dit Latreille, épouse Elisabeth Ganze, veuve Thoreau. Il donnera son surnom à son habitation au dessus du Bourg.
En fin d'année, le supérieur des Capucins en Martinique déplore que, malgré la demande de De Poincy d'un capucin pour une nouvelle église au quartier du Vieux Fort, son Ordre n'ai pas été à même d'en fournir un religieux et que
" les Carmes charmez de cela en ont pris possession"
On apprend ainsi qu’il faut une nuit pour passer de la Martinique à Marie Galande et 8 heures de Marie Galande à la Guadeloupe.
Le 14 juillet, De Poincy annonce au ministre l'arrivée de présents : du bois des Isles et une paire de bas blancs...
Le 27 septembre, Michel Milouin, dit Latreille, épouse Elisabeth Ganze, veuve Thoreau. Il donnera son surnom à son habitation au dessus du Bourg.
En fin d'année, le supérieur des Capucins en Martinique déplore que, malgré la demande de De Poincy d'un capucin pour une nouvelle église au quartier du Vieux Fort, son Ordre n'ai pas été à même d'en fournir un religieux et que
" les Carmes charmez de cela en ont pris possession"
L'épidémie de lèpre se précise : le Sieur Peyssonnel, médecin du roi, est chargé d’effectuer la visite de 256 personnes suspectes, la plupart dénoncées par leur entourage. Peyssonnel confirme formellement la lèpre. Sa visite lui permet de découvrir 127 lépreux sur une population de 43000 habitants, dont 97 nègres, 22 blancs et 6 mulâtres.
Un impôt spécial est mis en place pour financer un recensement des lépreux, à raison de 20 sols par "tête de nègre".
Ce recensement est obligatoire, toute personne qui chercherait à s’y soustraire serait fusillé…
Il est décidé de créer une léproserie à la Désirade, île quasiment déserte. En attendant, les lépreux ont été "séquestrés et transportés" sur la Petite Terre.
La lèpre est probablement originaire du Moyen-Orient, dans l'Antiquité les Hébreux et les Egyptiens vont s'en rejeter mutuellement l'origine, elle sera appelée Mal Phénicien par le médecin grec Hippocrate, elle arrivera en France dès le VIème siècle, les croisades vont entrainer des épidémies au XIème et XIIéme siècle, mais c'est la colonisation qui l'a importé aux Isles d'Amérique.
1729 : Les moulins à bêtes des sucreries manquent de bestiaux, en particulier de mulets : le gouverneur général Champigny de Noroy autorise à aller les chercher sur la côte d’Espagne ou en Nouvelle-Angleterre, où ils seront payés en sirops et tafias.
Avec l’intendant général Pannier d’Orgeville, ils prennent une ordonnance le 14 mars pour expulser ou emprisonner tous les mendiants et vagabonds des Isles du Vent…
Pierre de Bègue décède à la Martinique le 9 mars à 58 ans, Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, 48 ans, est nommé officiellement gouverneur particulier de Marie Galande à sa place le 18 juillet.
Un impôt spécial est mis en place pour financer un recensement des lépreux, à raison de 20 sols par "tête de nègre".
Ce recensement est obligatoire, toute personne qui chercherait à s’y soustraire serait fusillé…
Il est décidé de créer une léproserie à la Désirade, île quasiment déserte. En attendant, les lépreux ont été "séquestrés et transportés" sur la Petite Terre.
La lèpre est probablement originaire du Moyen-Orient, dans l'Antiquité les Hébreux et les Egyptiens vont s'en rejeter mutuellement l'origine, elle sera appelée Mal Phénicien par le médecin grec Hippocrate, elle arrivera en France dès le VIème siècle, les croisades vont entrainer des épidémies au XIème et XIIéme siècle, mais c'est la colonisation qui l'a importé aux Isles d'Amérique.
1729 : Les moulins à bêtes des sucreries manquent de bestiaux, en particulier de mulets : le gouverneur général Champigny de Noroy autorise à aller les chercher sur la côte d’Espagne ou en Nouvelle-Angleterre, où ils seront payés en sirops et tafias.
Avec l’intendant général Pannier d’Orgeville, ils prennent une ordonnance le 14 mars pour expulser ou emprisonner tous les mendiants et vagabonds des Isles du Vent…
Pierre de Bègue décède à la Martinique le 9 mars à 58 ans, Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, 48 ans, est nommé officiellement gouverneur particulier de Marie Galande à sa place le 18 juillet.
Il est chargé de réorganiser les milices et demande en plus une Compagnie de cavalerie.
Le sieur Robert de Rostang est nommé arpenteur royal de l’île.
Vincent Houel, qui vient d'être nommé ingénieur général des Isles du Vent, est missionné par le gouverneur général pour étudier la défense de l’île et la renforcer : il note les emplacements des corps de garde et des batteries, et propose d'ajouter 4 canons de 12, qui " mettroit cette isle a l’abry de l’insulte des corsaires et des forbans ".
Le sieur Robert de Rostang est nommé arpenteur royal de l’île.
Vincent Houel, qui vient d'être nommé ingénieur général des Isles du Vent, est missionné par le gouverneur général pour étudier la défense de l’île et la renforcer : il note les emplacements des corps de garde et des batteries, et propose d'ajouter 4 canons de 12, qui " mettroit cette isle a l’abry de l’insulte des corsaires et des forbans ".
Il propose de renforcer le fort de 6.000 pieux de bois " incorruptible " de 4 pieds de long selon ses plans.
Il prévoit aussi une "cazerne", "les soldats qui y tiennent garnizon etoient logez à divers endroits ecartez les uns des autres et tous eloignez du logement de leurs officiers" ce qui rend difficile une défense rapide en cas d’attaque...
Il prévoit aussi une "cazerne", "les soldats qui y tiennent garnizon etoient logez à divers endroits ecartez les uns des autres et tous eloignez du logement de leurs officiers" ce qui rend difficile une défense rapide en cas d’attaque...
De Poincy estime que ces travaux ne coûteront que 800 livres, "les habitans faisant le reste par mes soins et avec plaisir "...
1730 : En Guadeloupe, les lépreux "séquestrés" sur la Petite Terre sont transférés à la Désirade où la "maladrerie" ou léproserie vient d'ouvrir par Ordonnance de MM de Champigny et Blondel, qui ont aussi signé un Code des Lépreux : il y est stipulé que chaque malade blanc peut être accompagné de deux esclaves sains.
La léproserie regroupe de simples cases en palme où les malades sont laissés livrés à eux-mêmes, en l’absence de tout traitement connu. On leur a remis une provision de nourriture pour 6 mois, un peu de bétail et des outils, ils doivent cultiver leurs propres vivres pour limiter au maximum les contacts liés à un approvisionnement. Un "capitaine" est nommé pour la surveillance du groupe. Un prêtre vient une à deux fois par an administrer les sacrements.
Le commissaire d’artillerie pour les Isles du Vent, Paul Jean Baptiste de Malherbe débarque en février avec l’ingénieur Houel pour une inspection des fortifications et de l’artillerie.
1730 : En Guadeloupe, les lépreux "séquestrés" sur la Petite Terre sont transférés à la Désirade où la "maladrerie" ou léproserie vient d'ouvrir par Ordonnance de MM de Champigny et Blondel, qui ont aussi signé un Code des Lépreux : il y est stipulé que chaque malade blanc peut être accompagné de deux esclaves sains.
La léproserie regroupe de simples cases en palme où les malades sont laissés livrés à eux-mêmes, en l’absence de tout traitement connu. On leur a remis une provision de nourriture pour 6 mois, un peu de bétail et des outils, ils doivent cultiver leurs propres vivres pour limiter au maximum les contacts liés à un approvisionnement. Un "capitaine" est nommé pour la surveillance du groupe. Un prêtre vient une à deux fois par an administrer les sacrements.
Le commissaire d’artillerie pour les Isles du Vent, Paul Jean Baptiste de Malherbe débarque en février avec l’ingénieur Houel pour une inspection des fortifications et de l’artillerie.
A Marie Galante, début mars, tournée d’inspection du gouverneur général Champigny de Noroy et de l’intendant général Pannier d’Orgeville, accompagnés de l'ingénieur Houel : l’inspection des troupes se passe bien.
En mai, le gouverneur général donne les ordres pour la construction du fort et de la caserne prévue par l’ingénieur Houel. Les habitants doivent fournir leur aide pour installer l’enceinte de pieux en bois.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne est nommé major le 8 mai, en remplacement du sieur François Simson, décédé le 17 février au fort St Pierre de la Martinique.
Changement de garnison le 13 mai : la compagnie de Tonty venue de St Pierre de la Martinique remplace celle de Piétré envoyée à la Guadeloupe.
En novembre, le Chevalier de Selorge, David Lhoste, qui vient d'épouser Catherine Poisson, est chargé par son beau-frère le juge Poisson, syndic, de superviser l’implantation des pieux de l’enceinte. Le fort sera terminé en janvier suivant.
En parallèle, David Lhoste relance l'ancienne habitation sucrerie de Thauvet à Grande Anse.
En décembre, Edit du Roy Louis XV " qu'il seroit fabriqué dans la Monnoie de La Rochelle des espèces d’argent particulières pour les Isles du Vent d’Amérique…lesquelles espèces seront marquées sur la tranche et auront cours dans nos Isles de la Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante, Grenade, Sainte-Lucie " : seront ainsi fabriquées les pièces de 6 et 12 sols :
En mai, le gouverneur général donne les ordres pour la construction du fort et de la caserne prévue par l’ingénieur Houel. Les habitants doivent fournir leur aide pour installer l’enceinte de pieux en bois.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne est nommé major le 8 mai, en remplacement du sieur François Simson, décédé le 17 février au fort St Pierre de la Martinique.
Changement de garnison le 13 mai : la compagnie de Tonty venue de St Pierre de la Martinique remplace celle de Piétré envoyée à la Guadeloupe.
En novembre, le Chevalier de Selorge, David Lhoste, qui vient d'épouser Catherine Poisson, est chargé par son beau-frère le juge Poisson, syndic, de superviser l’implantation des pieux de l’enceinte. Le fort sera terminé en janvier suivant.
En parallèle, David Lhoste relance l'ancienne habitation sucrerie de Thauvet à Grande Anse.
En décembre, Edit du Roy Louis XV " qu'il seroit fabriqué dans la Monnoie de La Rochelle des espèces d’argent particulières pour les Isles du Vent d’Amérique…lesquelles espèces seront marquées sur la tranche et auront cours dans nos Isles de la Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante, Grenade, Sainte-Lucie " : seront ainsi fabriquées les pièces de 6 et 12 sols :
1731 : Nantes représente 44% du commerce colonial, traite incluse.
Aux Antilles, après presque 20 ans de paix, l’économie est florissante, particulièrement en Martinique où se passent toutes les transactions pour l’Europe.
Une " Récapitulation du commerce des Isles du Vent " nous montre que la Martinique a vu entrer 227 navires de commerce en 1730, pour seulement 26 en Guadeloupe, quasiment 10 fois moins, sachant qu’à priori le commerce de Marie Galante est inclus…
Aux Antilles, après presque 20 ans de paix, l’économie est florissante, particulièrement en Martinique où se passent toutes les transactions pour l’Europe.
Une " Récapitulation du commerce des Isles du Vent " nous montre que la Martinique a vu entrer 227 navires de commerce en 1730, pour seulement 26 en Guadeloupe, quasiment 10 fois moins, sachant qu’à priori le commerce de Marie Galante est inclus…
Pour l’ensemble des Isles du Vent, est fourni un " État estimatif des quantités de denrées ou marchandises qui peuvent sortir annullement des îles du Vent, du prix que chaque espèce peut valoir et du produit du droit de 1 % dressé sur les états du commerce des années 1729, 1730 et 1731 " : on exporte majoritairement sur la France, mais aussi sur le Canada (français) et sur partie française de St Domingue.
Pour la France, le sucre est largement en tête avec 70.000 quintaux de sucre brut, 80.000 de sucre terré, 86.000 de commun et 70.000 de blanc, en tout 306.000 quintaux. Suivent 13.000 quintaux de coton, 7.200 de café et 1.200 de cacao.
Le prix du sucre oscille entre 10 et 48 livres le quintal selon son raffinement, celui du café est de 100 livres le quintal, le coton 80 et le cacao 250.
Pour la France, le sucre est largement en tête avec 70.000 quintaux de sucre brut, 80.000 de sucre terré, 86.000 de commun et 70.000 de blanc, en tout 306.000 quintaux. Suivent 13.000 quintaux de coton, 7.200 de café et 1.200 de cacao.
Le prix du sucre oscille entre 10 et 48 livres le quintal selon son raffinement, celui du café est de 100 livres le quintal, le coton 80 et le cacao 250.
A l’importation, les denrées de France coûtent cher : les farines entre 28 et 36 livres le quintal (contre 25 celle du Canada), le bœuf salé entre 27 et 35 livres le quintal, les vins de Provence 50 livres la barique, ceux de Bordeaux 120 à 130…
La pénurie de bœuf salé oblige le Conseil Supérieur à autoriser l’introduction de bœuf " étranger " : 600 barils en provenance d’Irlande sont débarqués à St Pierre en février, suivis de 1.060 en juin et 700 en octobre, avant d’être répartis dans les îles du Vent dont Marie-Galante.
A Marie-Galante, le gouverneur Longvilliers de Poincy réclame un aide-major des milices : le gouverneur général propose le sieur de Crezol, mousquetaire gris, neveu de Du Poyet.
Le Sieur de Sainte-Marie démissionne de son poste de lieutenant de Roy, il est remplacé par le Sieur de La Chaussée.
Un ouragan a ravagé la Grenade le 25 aôut.
"Grâce à Dieu, la Martinique, la Guadeloupe et Marie Galande n'ont essuyées que beaucoup de vent, meslées de grandes pluyes et de tonnerre horrible qui n'ont fait aucun ravage considérable, à la réserve de Marie Galande dont les magnocs ont esté totallement ruinés par les chenilles"
La pénurie de bœuf salé oblige le Conseil Supérieur à autoriser l’introduction de bœuf " étranger " : 600 barils en provenance d’Irlande sont débarqués à St Pierre en février, suivis de 1.060 en juin et 700 en octobre, avant d’être répartis dans les îles du Vent dont Marie-Galante.
A Marie-Galante, le gouverneur Longvilliers de Poincy réclame un aide-major des milices : le gouverneur général propose le sieur de Crezol, mousquetaire gris, neveu de Du Poyet.
Le Sieur de Sainte-Marie démissionne de son poste de lieutenant de Roy, il est remplacé par le Sieur de La Chaussée.
Un ouragan a ravagé la Grenade le 25 aôut.
"Grâce à Dieu, la Martinique, la Guadeloupe et Marie Galande n'ont essuyées que beaucoup de vent, meslées de grandes pluyes et de tonnerre horrible qui n'ont fait aucun ravage considérable, à la réserve de Marie Galande dont les magnocs ont esté totallement ruinés par les chenilles"
Le gouverneur général réclame des vivres de secours le 16 septembre...
Fin octobre, le navire royal Le François, en provenance de la Martinique, débarque à Marie-Galante 4 canons de 12 et de la farine, avant de poursuivre sa course vers St Domingue.
Le gouverneur Lonvilliers de Poincy accuse réception des 4 nouveaux canons, mais déplore qu'il manque les boulets...
Fin octobre, le navire royal Le François, en provenance de la Martinique, débarque à Marie-Galante 4 canons de 12 et de la farine, avant de poursuivre sa course vers St Domingue.
Le gouverneur Lonvilliers de Poincy accuse réception des 4 nouveaux canons, mais déplore qu'il manque les boulets...
1732 : Déclaration du Roi le 27 septembre " concernant les caffés provenant des plantations & culture de la Martinique & autres Isles Françoises de l'Amérique, y dénommées "
dont Marie Galante : ils sont désormais autorisés à être entreposés dans les ports français de l’Atlantique et de la Manche, indépendamment de la Compagnie des Indes, en vue de leur vente exclusive à l’étranger :
" Ne pemettons ledit entrepôt que dans les Ports de Marseille , de Bordeaux, de Bayonne , de la Rochelle, de Nantes , du Havre , de Dunkerque & de Saint Malo & la permission du transport des caffés de la Martinique , de la Guadeloupe , de la Grenade & de Marie-Galante , en France , que dans des Vaisseaux ou autres Bâtimens François du port de cinquante tonneaux au moins : Faisons défenses d’en transporter dans de moindres Bâtimens , ni d’en faire entrer en d’autres Ports , hors dans le cas de relâche forcé, dont il fera parlé ci-après, à peine de confiscation des caffés & de trois mille livres d’amende "
Un "État des prix auxquels ont été vendues au fort Saint-Pierre de la Martinique pendant le mois d'octobre 1732 les principales denrées tant de France que des Isles du Vent de l'Amérique " nous donne des précisions sur les prix, sachant que pour Marie Galande, il fallait rajouter un intermédiaire et le transport...
Le commissaire d’artillerie, Paul de Malherbe produit un "Estat des canons de service appartenant au roy qui se sont trouvés aux Isles Françoises du Vent de l'Amérique le dernier jour du mois de juin 1732 dans les forts, batteries et citadelles endépendantes qui sont ou doivent être montés sur des afusts"..
On apprend ainsi que le fort de la Basse-Terre (Grand Bourg) à Marie-Galante possède maintenant 4 canons de 12 et 8 canons de 8. Il a fait expédier des affûts de rechange.
Le major Jarrier de la Chassaigne remplace Lonvilliers de Poincy pendant que ce dernier, malade, part "prendre les eaux" en France à Bagnères de Bigorre.
1733 : La Compagnie des Indes décide de transférer de Nantes à Lorient le siège de toutes ses ventes, et fait construire par l'architecte Jean-Charles Gabriel les nouveaux bâtiments pour accueillir ses activités dans l" Enclos de Port-Louis " , à l’entrée de la rade de L'Orient.
1733 : La Compagnie des Indes décide de transférer de Nantes à Lorient le siège de toutes ses ventes, et fait construire par l'architecte Jean-Charles Gabriel les nouveaux bâtiments pour accueillir ses activités dans l" Enclos de Port-Louis " , à l’entrée de la rade de L'Orient.
A Marie-Galante, le nom de l’habitation Port-Louis doit venir de ce port de départ de nombre de colons, d'où est probablement parti le jeune procureur du Roy, Claude Antoine Pasquier de Varennes, cette habitation dans les terres n’ayant jamais pu être un port, tel Port-Louis en Grande-Terre…
Un "Bordereau des recettes et dépenses concernant l'estat des charges du Domaine d'Occident aux isles françoises du Vent" nous donne pour Marie Galande "les appointements de M. Lonvilliers de Poincy, gouverneur", ainsi que la "subsistance des 3 religieux qui desservent les cures" (en livres de sucre à gauche ou en monnaie à droite)
Un "Bordereau des recettes et dépenses concernant l'estat des charges du Domaine d'Occident aux isles françoises du Vent" nous donne pour Marie Galande "les appointements de M. Lonvilliers de Poincy, gouverneur", ainsi que la "subsistance des 3 religieux qui desservent les cures" (en livres de sucre à gauche ou en monnaie à droite)
Un autre " Bordereau général des recettes et dépenses faites pour le Roy aux Isles françoises du Vent de l'Amérique" nous donne en complément les gratifications du Gouverneur et du Major Jarrier de La Chassaigne :..
La compagnie commandée par Mr de Tonty touche 4.668 livres pour l'ensemble de la garnison.
Jarrier de la Chassaigne demande la Croix de Saint-Louis et une promotion au poste de lieutenant de Roy.
Le Bordereau du Domaine d'Occident nous donne aussi les réparations aux fortifications et bâtiments :
Jarrier de la Chassaigne demande la Croix de Saint-Louis et une promotion au poste de lieutenant de Roy.
Le Bordereau du Domaine d'Occident nous donne aussi les réparations aux fortifications et bâtiments :
Mr Charles Ribaudeau a fourni pour 72 livres de "roches plattes" et des particuliers pour 200 livres d"essentes et de planches".
Le sieur Antoine Pontonnier, receveur des Domaines, nous fournit les " Déclarations du départ des batteaux ", concernant les sorties de bêtes à cornes enregistrées en 1 an, en tout 169, donc une exportation marie-galantaise ; le nom et le propriétaire du bateau étant notés, on constate que 2 navires ont monopolisé ce type de transport, le Dauphin appartenant à Mr Lenard et l’Oizeau appartenant successivement à Mr Sentier puis à Mr Lebasque.
Aucun renseignement par contre sur la destination : Guadeloupe ou plus probablement Martinique ?
Le sieur Antoine Pontonnier, receveur des Domaines, nous fournit les " Déclarations du départ des batteaux ", concernant les sorties de bêtes à cornes enregistrées en 1 an, en tout 169, donc une exportation marie-galantaise ; le nom et le propriétaire du bateau étant notés, on constate que 2 navires ont monopolisé ce type de transport, le Dauphin appartenant à Mr Lenard et l’Oizeau appartenant successivement à Mr Sentier puis à Mr Lebasque.
Aucun renseignement par contre sur la destination : Guadeloupe ou plus probablement Martinique ?
Sur un " Bordereau des Depenses ", le "batteau Loiseau" semble appartenir à Jean Moulier, associé à Jacques Vins et Antoine Le Basque, il a transporté en 3 voyages 91 barils de farine de Fort St Pierre à Mariegalande, il semble donc que, pour certains voyages, les bêtes à cornes de Marie Galante de l'aller ait été vendues en échange des barils de farine du retour :
La couronne de France vend l’Isle de Sainte Croix à la Compagnie Danoise des Isles Occidentales pour 750.000 livres "argent courant payable en la ville de Paris", moitié au comptant, l’autre moitié à 18 mois. César Marie de La Croix, commissaire général de la Marine et futur intendant des Isles du Vent pose la question du commerce avec cette île : sera-t-il interdit comme avec les autres " Isles angloises ou hollandoises ?
Ordonnance du 6 février "défense aux Mulâtres de prendre et porter les mêmes noms que les Blancs "...
1734 : A Marie Galante, le recensement du 13 février pour "le quartier et paroisse de la Basse-Terre" (futur Grand Bourg) est signé Dumoulier. Il a le mérite d'être en grande partie nominatif :
Ordonnance du 6 février "défense aux Mulâtres de prendre et porter les mêmes noms que les Blancs "...
1734 : A Marie Galante, le recensement du 13 février pour "le quartier et paroisse de la Basse-Terre" (futur Grand Bourg) est signé Dumoulier. Il a le mérite d'être en grande partie nominatif :
On retrouve 3.071 habitants dont 2.311 esclaves, répartis dans les 54 habitations-sucreries, mais surtout 71 hectares de café, culture qui a débuté il y a seulement 6 ans, et 194 ha de coton (la conversion est faite selon la proposition de Lasserre, car ces plantations sont données en nombre de pieds : environ 1.600 pieds de caféier par hectare et 1.500 pour les cotonniers)
Une seule caféière recensée sur la Basse-Terre (Grand Bourg), celle de Saint Maclou, la majorité sont sur Vieux Fort. Plus aucune indigoterie en fonction.
La paroisse de la Basse-Terre concentre la majorité des gentilhommes, parmi eux :
- David Lhoste, marquis de Selorge, capitaine de cavalerie, vit avec sa femme Catherine Poisson, ses 2 garçons, dont 1 portant armes, et ses 6 filles, dont une à marier. 2 fusils, 4 pistolets et 4 épées. 1000 pieds de bananiers, un carré d’ignames et 20.000 fosses de manioc. Pour son habitation sucrerie, il dispose d’un moulin à bêtes et de 37 esclaves dont 1 déclaré marron…
- Gabriel Jacques Dunot de Saint Maclou est toujours major des milices, il vit avec sa femme, ses garçons et sa fille. 10 fusils, 4 pistolets et 2 épées. Pour ses habitations, 1 sucrerie avec moulin à bêtes et 1 caféière, il dispose de 52 esclaves, dont 23 nègres. Il est la seule caféière déclarée de Grand Bourg avec 2.000 pieds de café.
- Laurent Reynal de Saint Michel, Gentilhomme de Toulouse, veuf, vit avec son garçon portant armes et ses 7 filles dont 3 à marier ; 3 fusils, 4 pistolets, 2 épées. 14 chevaux.
Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 37 esclaves, dont 8 nègres, et de 3 sauvages… 600 pieds de bananiers, 4.000 fosses à manioc.
Effectivement des filles à marier : sa 2ème fille Catherine va épouser le 21 juin en l’Eglise de la Conception Nicolas Bonhomme ; sa fille Marie-Eugénie épousera plus tard Robert Philippe Deshayes.
- Joseph de Jarrier de la Chassaigne, major de l’île, originaire de Mortagne, vit avec sa femme et 1 garçon. 1 fusil, 1 pistolet et 1 épée. Pour sa sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 68 esclaves dont 35 payant droits.
Il avait fait nommer son frère Antoine de Jarrier de la Besse aide-major : il l’installe comme capitaine des milices dans le quartier de Vieux-Fort et Anses du Vent.
- Claude Antoine Pasquier de Varennes, procureur du Roy, arrivé de Paris en 1724, vit avec sa femme, ses 2 garçons et ses 2 filles. 1 fusil, 2 pistolets et 1 épée. Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 39 esclaves dont 18 payant droits dont 11 nègres et 3 infirmes ou "surâgés". Il ne semble pas avoir commencé sa future caféière…
- Les Dumoulier, père et fils se portent bien : le père Jean, arrivé de St Flour en 1660 sous le nom de Moulier, a été un des premiers habitants sucriers et est devenu capitaine de milice. Il vit avec sa femme et ses 2 garçons "portant armes" donc de plus de 12 ans. Sa sucrerie dispose de 65 esclaves dont 36 payant droits.
Son fils ainé Jean, créole né à Marie Galante, est devenu lui aussi habitant sucrier et lieutenant de milice. Il vit avec sa femme, ses 3 garçons et ses 2 filles. Sa sucrerie utilise 52 esclaves dont 35 payant droits.
Le juge Jean Poisson vit sur sa sucrerie Pirogue avec sa 2ème femme, ses 6 garçons et ses 2 filles. Il utilise 74 esclaves dont 41 payant droits.
Guillaume Massicot, créole de Marie Galante, a été rejoint par la veuve de son frère, native de St Christophe. Son frère Jean Massicot, lui aussi natif de Marie Galante, possède une autre habitation.
Pierre Hotessier, fils de Jean, est dit créole de Marie Galante, Jacques Vergé également. Mathieu Mercier, lieutenant de milice, est aussi créole de l’île : bon nombre des Marie-Galantais sont propriétaires d’habitation en sont donc à la 2ème génération, ils sont 17 dans la paroisse de la Basse-Terre, futur Grand Bourg …
Un " habitans " propriétaire est dit " indien ", Jacqueson…
Jean Beaufils, natif de Tours et sa femme Marguerite La Montagne, native du Brésil, ont leur 2ème fils, Jean.
Henry Wachter, fils du corsaire hollandais Jan installé à Vieux Habitants, épouse à Vieux Fort Marguerite Guesnon Lacavé : ils auront 10 enfants...
En avril, un mémoire est envoyé au secrétaire d’Etat à la Marine " sur l'Estat actuel des colonies françoises, sur les dispositions à faire et les approvisionnements nécessaires en cas de rupture avec l'Angleterre ".
Pour Marie Galante, il note : " Dans les precedentes guerres, on avoit retiré l'Etat major et la garnison, parce que n'y ayant pour toute fortiffication que des batteries et des retranchemens pour deffendre les descentes, on a promis depuis aus habitans qu'on ne retireroie plus ny l'Etat major ny la garnison. Le Roy y entretient une compagnie d'infanterie de 50 hommes. Il y a en outre environ 250 hommes de milice qui deffendroie bien leur terrain, il y a aussi 6 a 700 negres et mulatres en estat d'etre armés..."
Une seule caféière recensée sur la Basse-Terre (Grand Bourg), celle de Saint Maclou, la majorité sont sur Vieux Fort. Plus aucune indigoterie en fonction.
La paroisse de la Basse-Terre concentre la majorité des gentilhommes, parmi eux :
- David Lhoste, marquis de Selorge, capitaine de cavalerie, vit avec sa femme Catherine Poisson, ses 2 garçons, dont 1 portant armes, et ses 6 filles, dont une à marier. 2 fusils, 4 pistolets et 4 épées. 1000 pieds de bananiers, un carré d’ignames et 20.000 fosses de manioc. Pour son habitation sucrerie, il dispose d’un moulin à bêtes et de 37 esclaves dont 1 déclaré marron…
- Gabriel Jacques Dunot de Saint Maclou est toujours major des milices, il vit avec sa femme, ses garçons et sa fille. 10 fusils, 4 pistolets et 2 épées. Pour ses habitations, 1 sucrerie avec moulin à bêtes et 1 caféière, il dispose de 52 esclaves, dont 23 nègres. Il est la seule caféière déclarée de Grand Bourg avec 2.000 pieds de café.
- Laurent Reynal de Saint Michel, Gentilhomme de Toulouse, veuf, vit avec son garçon portant armes et ses 7 filles dont 3 à marier ; 3 fusils, 4 pistolets, 2 épées. 14 chevaux.
Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 37 esclaves, dont 8 nègres, et de 3 sauvages… 600 pieds de bananiers, 4.000 fosses à manioc.
Effectivement des filles à marier : sa 2ème fille Catherine va épouser le 21 juin en l’Eglise de la Conception Nicolas Bonhomme ; sa fille Marie-Eugénie épousera plus tard Robert Philippe Deshayes.
- Joseph de Jarrier de la Chassaigne, major de l’île, originaire de Mortagne, vit avec sa femme et 1 garçon. 1 fusil, 1 pistolet et 1 épée. Pour sa sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 68 esclaves dont 35 payant droits.
Il avait fait nommer son frère Antoine de Jarrier de la Besse aide-major : il l’installe comme capitaine des milices dans le quartier de Vieux-Fort et Anses du Vent.
- Claude Antoine Pasquier de Varennes, procureur du Roy, arrivé de Paris en 1724, vit avec sa femme, ses 2 garçons et ses 2 filles. 1 fusil, 2 pistolets et 1 épée. Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 39 esclaves dont 18 payant droits dont 11 nègres et 3 infirmes ou "surâgés". Il ne semble pas avoir commencé sa future caféière…
- Les Dumoulier, père et fils se portent bien : le père Jean, arrivé de St Flour en 1660 sous le nom de Moulier, a été un des premiers habitants sucriers et est devenu capitaine de milice. Il vit avec sa femme et ses 2 garçons "portant armes" donc de plus de 12 ans. Sa sucrerie dispose de 65 esclaves dont 36 payant droits.
Son fils ainé Jean, créole né à Marie Galante, est devenu lui aussi habitant sucrier et lieutenant de milice. Il vit avec sa femme, ses 3 garçons et ses 2 filles. Sa sucrerie utilise 52 esclaves dont 35 payant droits.
Le juge Jean Poisson vit sur sa sucrerie Pirogue avec sa 2ème femme, ses 6 garçons et ses 2 filles. Il utilise 74 esclaves dont 41 payant droits.
Guillaume Massicot, créole de Marie Galante, a été rejoint par la veuve de son frère, native de St Christophe. Son frère Jean Massicot, lui aussi natif de Marie Galante, possède une autre habitation.
Pierre Hotessier, fils de Jean, est dit créole de Marie Galante, Jacques Vergé également. Mathieu Mercier, lieutenant de milice, est aussi créole de l’île : bon nombre des Marie-Galantais sont propriétaires d’habitation en sont donc à la 2ème génération, ils sont 17 dans la paroisse de la Basse-Terre, futur Grand Bourg …
Un " habitans " propriétaire est dit " indien ", Jacqueson…
Jean Beaufils, natif de Tours et sa femme Marguerite La Montagne, native du Brésil, ont leur 2ème fils, Jean.
Henry Wachter, fils du corsaire hollandais Jan installé à Vieux Habitants, épouse à Vieux Fort Marguerite Guesnon Lacavé : ils auront 10 enfants...
En avril, un mémoire est envoyé au secrétaire d’Etat à la Marine " sur l'Estat actuel des colonies françoises, sur les dispositions à faire et les approvisionnements nécessaires en cas de rupture avec l'Angleterre ".
Pour Marie Galante, il note : " Dans les precedentes guerres, on avoit retiré l'Etat major et la garnison, parce que n'y ayant pour toute fortiffication que des batteries et des retranchemens pour deffendre les descentes, on a promis depuis aus habitans qu'on ne retireroie plus ny l'Etat major ny la garnison. Le Roy y entretient une compagnie d'infanterie de 50 hommes. Il y a en outre environ 250 hommes de milice qui deffendroie bien leur terrain, il y a aussi 6 a 700 negres et mulatres en estat d'etre armés..."
La garnison est relevée : la compagnie du capitaine Le Bègue remplace celle du capitaine De la Chaussée.
Louis Hector de Lalande, soldat de la garnison, " s’étant marié avantageusement à Marie-Galante ", le gouverneur De Champigny lui donne " son congé absolu "
A St Martin, le 17 mai, Traité de neutralité entre les Français et les Hollandais :
" Entre haut et puissant seigneur Monseigneur Jacques Charles Bochart seigneur de Champigny, Noroy, Poincy, marquis de Ste Marie, chevalier de l'ordre royal et militaire de St. Louis, Capitaine des Vaisseaux du Roy, Gouverneur et Lieutenant général pour sa majesté trés chretienne des isles La Martinique la Guadeloupe, la Desirade, Marie galante, Tabago, Sainte Alousie, la Grenade, St. Martin, Ste. Croix, St. Barthelemy, et autres isles adjacentes d'Amerique, et M. Nicolas Salomon holandois de St. Martin, au nom et comme chargé des pouvoirs a luy donnés à cet effet par Monseigneur Johanis Heïliger Gouverneur pour les hollandois des isles St. Eustache, Saba, et St. Martin, et Jacobus Barry vice-commandant de la d. isle St Martin suivant leur procuration cy aprés transcrite dattée a St. Eustache le dix septieme may dix sept cent trente quatre,
Nous les habitants tant françois qu'hollandois de l'isle St. Martin ayant suplié Messieurs le marquis de Champigny et Joh.Heïliger, de leur accorder leur protection, et d'aprouver qu'il soit fait une neutralité de la dite isle St. Martin entre les deux nations, pour sureté de leurs familles et biens et pouvoir étre en état de deffense en cas de guerre entre le Roy trés chrestien et les Etats generaux contre toute autre nation qui pourroit les attaquer et faire des irruptions dans la dite isle. A quoy ayant égard, il a esté convenu et arresté ce qui suit... " (suivent 5 articles)
En Guadeloupe, Robert Giraud du Poyet se retire le 18 juillet avec une pension de 3.000 livres-tournois, la plus élevée jamais attribuée à un gouverneur, et le brevet " ad honores " de lieutenant-gouverneur général des Isles…
Charles de Brunier, marquis de Larnage, déjà gouverneur de la Grenade, est nommé à sa place le 27 juillet, mais ne prendra ses fonctions que début 1735.
1735 : Nouveau règlement pour les droits de capitation : les habitants et les engagés peuvent les payer en argent et non plus seulement en sucre...
En Guadeloupe, le 10 juin, l’intendant général Pannier d’Orgeville se plaint que seulement 4 navires de France aient amené des marchandises en Guadeloupe. Il se plaint de la baisse de production de sucre, la production de café n’ayant pas non plus suivi les prévisions : " soit parceque les cannes ont moins rendu, soit parceque les sucriers occupés a planter de caffés ayent partagé les travaux de leurs nègres et fait par conséquent moins de sucre... L’augmentation sur le caffé n’est pas aussi considérable qu’elle devroit l’être parceque pendant les mois de novembre et décembre de l’année dernière, la saison a été fort pluvieuse et les caffés n’ont pas pu sécher ny être remis en vente avant le commencement de cette année "
Le 27 juillet, tremblement de terre avec " grandes pertes ", suivi de répliques en août et septembre.
Dans son rapport du 6 août, l’intendant Pannier d’Orgeville écrit : " presque tous les bâtiments en maçonnerie ont été endommagés, plusieurs ont été jetés à bas…
Dans le rapport du Commerce des Isles du Vent, il est bien rappelé " qu’aux Isles de la Grenade et de Marie Galande il n’a point été de vaisseaux directement. Leur commerce se fait par des batteaux qui portent leur denrées à la Martinique, d'où ils raportent celles de France et de Canada ", ce qui est aussi valable pour les négriers qui transitent par la Martinique et non la Guadeloupe.
Louis Hector de Lalande, soldat de la garnison, " s’étant marié avantageusement à Marie-Galante ", le gouverneur De Champigny lui donne " son congé absolu "
A St Martin, le 17 mai, Traité de neutralité entre les Français et les Hollandais :
" Entre haut et puissant seigneur Monseigneur Jacques Charles Bochart seigneur de Champigny, Noroy, Poincy, marquis de Ste Marie, chevalier de l'ordre royal et militaire de St. Louis, Capitaine des Vaisseaux du Roy, Gouverneur et Lieutenant général pour sa majesté trés chretienne des isles La Martinique la Guadeloupe, la Desirade, Marie galante, Tabago, Sainte Alousie, la Grenade, St. Martin, Ste. Croix, St. Barthelemy, et autres isles adjacentes d'Amerique, et M. Nicolas Salomon holandois de St. Martin, au nom et comme chargé des pouvoirs a luy donnés à cet effet par Monseigneur Johanis Heïliger Gouverneur pour les hollandois des isles St. Eustache, Saba, et St. Martin, et Jacobus Barry vice-commandant de la d. isle St Martin suivant leur procuration cy aprés transcrite dattée a St. Eustache le dix septieme may dix sept cent trente quatre,
Nous les habitants tant françois qu'hollandois de l'isle St. Martin ayant suplié Messieurs le marquis de Champigny et Joh.Heïliger, de leur accorder leur protection, et d'aprouver qu'il soit fait une neutralité de la dite isle St. Martin entre les deux nations, pour sureté de leurs familles et biens et pouvoir étre en état de deffense en cas de guerre entre le Roy trés chrestien et les Etats generaux contre toute autre nation qui pourroit les attaquer et faire des irruptions dans la dite isle. A quoy ayant égard, il a esté convenu et arresté ce qui suit... " (suivent 5 articles)
En Guadeloupe, Robert Giraud du Poyet se retire le 18 juillet avec une pension de 3.000 livres-tournois, la plus élevée jamais attribuée à un gouverneur, et le brevet " ad honores " de lieutenant-gouverneur général des Isles…
Charles de Brunier, marquis de Larnage, déjà gouverneur de la Grenade, est nommé à sa place le 27 juillet, mais ne prendra ses fonctions que début 1735.
1735 : Nouveau règlement pour les droits de capitation : les habitants et les engagés peuvent les payer en argent et non plus seulement en sucre...
En Guadeloupe, le 10 juin, l’intendant général Pannier d’Orgeville se plaint que seulement 4 navires de France aient amené des marchandises en Guadeloupe. Il se plaint de la baisse de production de sucre, la production de café n’ayant pas non plus suivi les prévisions : " soit parceque les cannes ont moins rendu, soit parceque les sucriers occupés a planter de caffés ayent partagé les travaux de leurs nègres et fait par conséquent moins de sucre... L’augmentation sur le caffé n’est pas aussi considérable qu’elle devroit l’être parceque pendant les mois de novembre et décembre de l’année dernière, la saison a été fort pluvieuse et les caffés n’ont pas pu sécher ny être remis en vente avant le commencement de cette année "
Le 27 juillet, tremblement de terre avec " grandes pertes ", suivi de répliques en août et septembre.
Dans son rapport du 6 août, l’intendant Pannier d’Orgeville écrit : " presque tous les bâtiments en maçonnerie ont été endommagés, plusieurs ont été jetés à bas…
Dans le rapport du Commerce des Isles du Vent, il est bien rappelé " qu’aux Isles de la Grenade et de Marie Galande il n’a point été de vaisseaux directement. Leur commerce se fait par des batteaux qui portent leur denrées à la Martinique, d'où ils raportent celles de France et de Canada ", ce qui est aussi valable pour les négriers qui transitent par la Martinique et non la Guadeloupe.
Le 21 janvier, le gouverneur Robert Philippe Lonvilliers de Poincy envoie le recensement. Il note la mortalité liée à une épidémie.
Le 23 février, le même gouverneur, avec l'aide du major De la Chassaigne et d'habitants, arrive à prendre le contrôle d'un navire forban anglais, le Sea Horse, arrivé le 21 (détail au chapitre corsaires)
Le 27 juillet, selon le rapport de Pannier d’Orgeville, le tremblement de terre ne semble pas avoir fait à Marie Galande autant de dégats qu’en Grande Terre :
Le 23 février, le même gouverneur, avec l'aide du major De la Chassaigne et d'habitants, arrive à prendre le contrôle d'un navire forban anglais, le Sea Horse, arrivé le 21 (détail au chapitre corsaires)
Le 27 juillet, selon le rapport de Pannier d’Orgeville, le tremblement de terre ne semble pas avoir fait à Marie Galande autant de dégats qu’en Grande Terre :
Le 26 août, le receveur des Domaines, le sieur Pontonnier, fait saisir Le George, bateau anglais qui s’est ancré dans la rade de Marie Galande, qu’il aurait confondue avec Antigue, alors qu'il allait de la Barbade à Rhode Island…
Le juge Poisson prononce la confiscation, mais décide, à la demande de Pontonnier, de le faire envoyer au Fort Royal de la Martinique, " ce bateau n’étoit pas en sureté dans une rade foraine dans la saison ou nous sommes "…
1736 : Le 29 mai, un Arrest du Conseil d’Etat soumet aux mêmes droits les cafés destinés à la France ou à l’exportation réduits à 4 sols par livre :
" Il sera libre à tous les Négocians du Royaume, à l’avenir & à commencer du prémier Octobre prochain, d’introduire dans les Ports de Dunkerque, Calais, Dieppe, du Havre, de Rouen, Honfleur, Saint Malo, Nantes, la Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Cette & Marseille, les caffés provenant du crû des Isles Françoises de l’Amerique, pour être consommés dans le Royaume ; à la charge de payer pour droit d’entrée dans les Bureaux des Fermes, pour quelque destination que ce soit, dix livres par cent pesant desdits caffés, à quoi Sa Majesté a réduit & fixé tous les droits desdits caffés, locaux & autres & fans être sujets aux quatre sols pour livre : à l’exception néanmoins des droits dûs au Domaine d’Occident, qui continueront d’être perçus comme par le passé, Sa Majesté dérogeant à tous Edits ,Déclarations Arrêts & Réglemens à ce contraire "
La culture du café va de ce fait se développer rapidement…
Compte-tenu de la disette liée à la sécheresse, le gouverneur général M. de Champigny et l'intendant d'Orgeville prennent une ordonnance le 1er septembre qui impose à tous les habitant des Isles du Vent "qu'outre les plantations ordinaires des maniocq prescrites par les ordonnances precedentes, chaque habitant plantera incessament sur ses terres vingt cinq pieds de bananniers pour chaque tête de ses negres"...
Le juge Poisson prononce la confiscation, mais décide, à la demande de Pontonnier, de le faire envoyer au Fort Royal de la Martinique, " ce bateau n’étoit pas en sureté dans une rade foraine dans la saison ou nous sommes "…
1736 : Le 29 mai, un Arrest du Conseil d’Etat soumet aux mêmes droits les cafés destinés à la France ou à l’exportation réduits à 4 sols par livre :
" Il sera libre à tous les Négocians du Royaume, à l’avenir & à commencer du prémier Octobre prochain, d’introduire dans les Ports de Dunkerque, Calais, Dieppe, du Havre, de Rouen, Honfleur, Saint Malo, Nantes, la Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Cette & Marseille, les caffés provenant du crû des Isles Françoises de l’Amerique, pour être consommés dans le Royaume ; à la charge de payer pour droit d’entrée dans les Bureaux des Fermes, pour quelque destination que ce soit, dix livres par cent pesant desdits caffés, à quoi Sa Majesté a réduit & fixé tous les droits desdits caffés, locaux & autres & fans être sujets aux quatre sols pour livre : à l’exception néanmoins des droits dûs au Domaine d’Occident, qui continueront d’être perçus comme par le passé, Sa Majesté dérogeant à tous Edits ,Déclarations Arrêts & Réglemens à ce contraire "
La culture du café va de ce fait se développer rapidement…
Compte-tenu de la disette liée à la sécheresse, le gouverneur général M. de Champigny et l'intendant d'Orgeville prennent une ordonnance le 1er septembre qui impose à tous les habitant des Isles du Vent "qu'outre les plantations ordinaires des maniocq prescrites par les ordonnances precedentes, chaque habitant plantera incessament sur ses terres vingt cinq pieds de bananniers pour chaque tête de ses negres"...
Le contrôle de ces plantations est confié au capitaine de milice de chaque quartier, accompagné de 4 habitants, et ce chaque mois de décembre.
" Recensement Général de l'Isle Guadeloupe et dépendances ": 39.098 âmes dont 30.112 esclaves et 464 "nègres marons", pas de détail pour Marie Galante.
" Recensement Général de l'Isle Guadeloupe et dépendances ": 39.098 âmes dont 30.112 esclaves et 464 "nègres marons", pas de détail pour Marie Galante.
Le 16 décembre, Mr de Mont Saint Rémy, qui assure l'intérim du gouverneur De Larnage reçoit un courrier du capitaine de milices de Bouillante qui annonce : "Je viens de recevoir des avis de plusieurs habitants que les compagnies de la Pointe Noire et du Grand Cul de Sac sont sous les armes du fait des nègres qui doivent faire un grand soulèvement et se rendre maîtres du pays, et que leur entreprise doit s'exécuter sous quarante huit heures"
Il met toutes les milices en alerte...
Le 26 décembre, il écrit : "Ne découvrant que peu de choses et les nègres ne tentant rien, j'ai congédié nos habitants avec ordre de se tenir sur leurs gardes... Il est pourtant vrai que les nègres marrons ont quelque idée, mais point de conduite... Il serait pourtant nécessaire de faire une chasse générale. Dans cette affaire tout le monde a fait son devoir, officiers de milice et habitants, officiers des troupes, major, aide major, etc... "
A Marie Galande, le 24 juillet, David Lhoste, écuyer et seigneur de Seloge, est inhumé dans l’Eglise de la Conception "sous le premier banc, proche de l’autel". L’inventaire de sa succession avait été fait par Maître Lagarde les 10 et 11 mars, ce qui suppose une longue maladie...
M. de Saint Maclou se voit retirer sa commission de major de la milice par le gouverneur général De Champigny, à la demande de M. de Poincy, du fait de son comportement : "Il affecte de mépriser l’employ dont nous l’avons honoré ".
Il est remplacé par Lhoste de Selorge fils et cherche à vendre son habitation pour s’installer à la Grande-Terre.
Le capitaine Pierre Joseph de Bègue sollicite le rétablissement du poste de lieutenant de Roi : il ne l’obtiendra pas, l’intendant Jacques Pannier d’Orgeville considérant que l’état de Marie-Galante ne mérite pas de poste supplémentaire.
Les 2 ordonnances successives de mars et d’avril ont obligé les habitants à payer leur impôt de capitation : la collecte se passe normalement pour l’intendant D’Orgeville, l’acquittement est constaté en septembre avec la réception du recensement envoyé par De Poincy en juillet : 3.212 habitants, dont 2.424 esclaves.
Toujours 54 habitations-sucreries, toutes avec moulin à bêtes, 94 hectares de café et 211 ha de coton, du fait de la grande sécheresse, le gouverneur Lonvilliers de Poincy avait conseillé la culture du coton plutôt que celle du café.
1737 : Le Secrétaire d'Etat à la Marine, le comte de Maurepas est intronisé franc-maçon : les poursuites contre la franc-maçonnerie vont s'arrêter...
Le 4 février, Ordonnance du Roy exemptant, pour 10 ans, les Isles et la Louisiane de tous droits d'entrée ou de sortie pour les marchandises entre nos colonies.
Le 2 avril, Arrêt qui exempte des droits du Domaine d'Occident les marchandises provenant des îles du Vent, quand elles seront transportées au Canada et à l'île Royale. Le commerce entre nos colonies d'Amérique est stimulé, on échange ainsi des sucres et des sirops contre du bois, des peaux, etc...
Les Anglais et les Français décident de lutter ensemble contre le commerce illicite et d’appliquer les traités qui autorisaient les vaisseaux des deux puissances à visiter tous les navires se trouvant à moins d’une league (une lieue) des rivages, de saisir les navires étrangers à l’exception des Français et des Anglais retournant en Europe.
Des visites à bord des navires sont effectuées et plusieurs navires saisis : St. Antony, Two Sisters, Catherine, Dolphin.
A cette occasion, John Sharpe, agent pour le gouverneur Mathew d’Antigua, dévoile les pratiques utilisées : " Il est un fait notoire qu'il y a un commerce illicite entre les Anglais et les Français par le biais des Hollandais de Saint-Eustache au grand préjudice des colonies à sucre de Sa Majesté "
Le gouverneur Mathew écrit : "Concernant les articles précisant les ports dans lesquels les vaisseaux français et anglais pouvaient s'arrêter, nous pensons que les principaux ports de Grenade et Marie-Galante pourraient être spécifiés. Nous proposons qu'aucun navire français ne puisse s'ancrer dans aucun port à l'exception des suivants : à Barbade : Carlisle Bay et Speights, à Antigua : Willoughby Bay et Saint-John, à Montserrat : Plymouth, à Nevis : Charleston, à Saint-Christophe : Basse-Terre et Old Road, à la Jamaica : Port Royal, Port Antonio et Blue Fields."
" Ces régulations peuvent contribuer dans quelques degrés à prévenir le commerce illicite, mais on ne pourra jamais effectivement l'arrêter sans l'interdire dans les ports des autres nations et spécialement Saint-Eustache "...
L’intendant Pannier d’Orgeville est promu intendant à la Cour, son successeur César Marie de Lacroix est nommé.
Le 23 décembre, publication d’un " Mémoire du Roy pour servir d’instruction au Sieur De Lacroix, intendant des Isles du Vent " :
" Sa Majesté ayant fait choix du S. De Lacroix pour l'Intendance des Isles du vent, Elle a résolu de lui expliquer Ses intentions sur les principales parties de Son administration, pour le metre en état de repondre a ce qu'Elle attend de son zèle et de son aplication."
Suit sur 29 pages, l’étude des îles et les instructions dont celles sur Marie Galante :
Il met toutes les milices en alerte...
Le 26 décembre, il écrit : "Ne découvrant que peu de choses et les nègres ne tentant rien, j'ai congédié nos habitants avec ordre de se tenir sur leurs gardes... Il est pourtant vrai que les nègres marrons ont quelque idée, mais point de conduite... Il serait pourtant nécessaire de faire une chasse générale. Dans cette affaire tout le monde a fait son devoir, officiers de milice et habitants, officiers des troupes, major, aide major, etc... "
A Marie Galande, le 24 juillet, David Lhoste, écuyer et seigneur de Seloge, est inhumé dans l’Eglise de la Conception "sous le premier banc, proche de l’autel". L’inventaire de sa succession avait été fait par Maître Lagarde les 10 et 11 mars, ce qui suppose une longue maladie...
M. de Saint Maclou se voit retirer sa commission de major de la milice par le gouverneur général De Champigny, à la demande de M. de Poincy, du fait de son comportement : "Il affecte de mépriser l’employ dont nous l’avons honoré ".
Il est remplacé par Lhoste de Selorge fils et cherche à vendre son habitation pour s’installer à la Grande-Terre.
Le capitaine Pierre Joseph de Bègue sollicite le rétablissement du poste de lieutenant de Roi : il ne l’obtiendra pas, l’intendant Jacques Pannier d’Orgeville considérant que l’état de Marie-Galante ne mérite pas de poste supplémentaire.
Les 2 ordonnances successives de mars et d’avril ont obligé les habitants à payer leur impôt de capitation : la collecte se passe normalement pour l’intendant D’Orgeville, l’acquittement est constaté en septembre avec la réception du recensement envoyé par De Poincy en juillet : 3.212 habitants, dont 2.424 esclaves.
Toujours 54 habitations-sucreries, toutes avec moulin à bêtes, 94 hectares de café et 211 ha de coton, du fait de la grande sécheresse, le gouverneur Lonvilliers de Poincy avait conseillé la culture du coton plutôt que celle du café.
1737 : Le Secrétaire d'Etat à la Marine, le comte de Maurepas est intronisé franc-maçon : les poursuites contre la franc-maçonnerie vont s'arrêter...
Le 4 février, Ordonnance du Roy exemptant, pour 10 ans, les Isles et la Louisiane de tous droits d'entrée ou de sortie pour les marchandises entre nos colonies.
Le 2 avril, Arrêt qui exempte des droits du Domaine d'Occident les marchandises provenant des îles du Vent, quand elles seront transportées au Canada et à l'île Royale. Le commerce entre nos colonies d'Amérique est stimulé, on échange ainsi des sucres et des sirops contre du bois, des peaux, etc...
Les Anglais et les Français décident de lutter ensemble contre le commerce illicite et d’appliquer les traités qui autorisaient les vaisseaux des deux puissances à visiter tous les navires se trouvant à moins d’une league (une lieue) des rivages, de saisir les navires étrangers à l’exception des Français et des Anglais retournant en Europe.
Des visites à bord des navires sont effectuées et plusieurs navires saisis : St. Antony, Two Sisters, Catherine, Dolphin.
A cette occasion, John Sharpe, agent pour le gouverneur Mathew d’Antigua, dévoile les pratiques utilisées : " Il est un fait notoire qu'il y a un commerce illicite entre les Anglais et les Français par le biais des Hollandais de Saint-Eustache au grand préjudice des colonies à sucre de Sa Majesté "
Le gouverneur Mathew écrit : "Concernant les articles précisant les ports dans lesquels les vaisseaux français et anglais pouvaient s'arrêter, nous pensons que les principaux ports de Grenade et Marie-Galante pourraient être spécifiés. Nous proposons qu'aucun navire français ne puisse s'ancrer dans aucun port à l'exception des suivants : à Barbade : Carlisle Bay et Speights, à Antigua : Willoughby Bay et Saint-John, à Montserrat : Plymouth, à Nevis : Charleston, à Saint-Christophe : Basse-Terre et Old Road, à la Jamaica : Port Royal, Port Antonio et Blue Fields."
" Ces régulations peuvent contribuer dans quelques degrés à prévenir le commerce illicite, mais on ne pourra jamais effectivement l'arrêter sans l'interdire dans les ports des autres nations et spécialement Saint-Eustache "...
L’intendant Pannier d’Orgeville est promu intendant à la Cour, son successeur César Marie de Lacroix est nommé.
Le 23 décembre, publication d’un " Mémoire du Roy pour servir d’instruction au Sieur De Lacroix, intendant des Isles du Vent " :
" Sa Majesté ayant fait choix du S. De Lacroix pour l'Intendance des Isles du vent, Elle a résolu de lui expliquer Ses intentions sur les principales parties de Son administration, pour le metre en état de repondre a ce qu'Elle attend de son zèle et de son aplication."
Suit sur 29 pages, l’étude des îles et les instructions dont celles sur Marie Galante :
"Marie Galande n’est pas aussi peuplée qu’elle pourroit l’être, ce qui vient que pendant la dernière guerre avec les puissances maritimes, on en avoit retiré la garnison et qu’on l’avoit regardée pour cette raison comme abandonnée. Mais comme Sa Majesté y a rétabli depuis quelques années l’Etat Major et le garnison, il paroit que cette Isle commence à augmenter ses Etablissements"
Le marquis de Selorge fils décède, il est remplacé en tant que capitaine de cavalerie par Desjarrier de la Besse.
En mars, arrivée de la Compagnie du Comte de Rochechouart avec pour lieutenant Duchatel.
Cette compagnie remplace celle du Sieur Le Begue repartie en Guadeloupe. Inspection des milices par le gouverneur.
Selon le gouverneur De Poincy : " Extrême sécheresse, récolte compromise, mort des bestiaux, malgré tout les droits seront payés ". La sécheresse dure depuis 18 mois, la canne ne pousse pas…
En Guadeloupe, le gouverneur De Larnage, en reprenant son poste, reste plus modéré que son intérim quant au marronage et au risque de révolte : " Pour surprendre et frapper tous les blancs à la fois... il faudrait un concert général qui est impossible par le défaut de communication, un art et une conduite qui est au-dessus de leur portée et un secret qui ne peut être conservé par la liaison intime que cette nation a avec celle des blancs qu'elle préfère"...
Le 25 juin, le marquis de Larnage est nommé gouverneur les Isles sous le Vent à St Domingue, où il prendra son poste le 11 novembre.
Gabriel Mathieu d’Erchigny de Clieu, lieutenant de Roi à la Martinique, est nommé à sa place en décembre.
Une troupe de nègres marrons de Pointe-Noire, commandés par Grand Goulou et La Tulipe, soulèvent une révolte d’esclaves dans une douzaine d’habitations de Grande-Terre.
Le nouveau gouverneur D’Ercigny de Clieu leur fait donner la chasse avec 3 compagnies de milice, les chefs sont roués et pendus, l’enquête aurait révélé qu’un enfant blanc aurait été dévoré…
Le marquis de Selorge fils décède, il est remplacé en tant que capitaine de cavalerie par Desjarrier de la Besse.
En mars, arrivée de la Compagnie du Comte de Rochechouart avec pour lieutenant Duchatel.
Cette compagnie remplace celle du Sieur Le Begue repartie en Guadeloupe. Inspection des milices par le gouverneur.
Selon le gouverneur De Poincy : " Extrême sécheresse, récolte compromise, mort des bestiaux, malgré tout les droits seront payés ". La sécheresse dure depuis 18 mois, la canne ne pousse pas…
En Guadeloupe, le gouverneur De Larnage, en reprenant son poste, reste plus modéré que son intérim quant au marronage et au risque de révolte : " Pour surprendre et frapper tous les blancs à la fois... il faudrait un concert général qui est impossible par le défaut de communication, un art et une conduite qui est au-dessus de leur portée et un secret qui ne peut être conservé par la liaison intime que cette nation a avec celle des blancs qu'elle préfère"...
Le 25 juin, le marquis de Larnage est nommé gouverneur les Isles sous le Vent à St Domingue, où il prendra son poste le 11 novembre.
Gabriel Mathieu d’Erchigny de Clieu, lieutenant de Roi à la Martinique, est nommé à sa place en décembre.
Une troupe de nègres marrons de Pointe-Noire, commandés par Grand Goulou et La Tulipe, soulèvent une révolte d’esclaves dans une douzaine d’habitations de Grande-Terre.
Le nouveau gouverneur D’Ercigny de Clieu leur fait donner la chasse avec 3 compagnies de milice, les chefs sont roués et pendus, l’enquête aurait révélé qu’un enfant blanc aurait été dévoré…
1738 : En Martinique, le 29 janvier, le quartier du Mouillage à St Pierre est ravagé par les flammes, dont l’église des Jacobins et le nouvel hôpital. Laurent Reynal de Saint Michel, habitant sucrier à Marie-Galante perd ainsi la maison de ses enfants et leurs magasins, qui ont du être abattus pour empécher l’extension de l’incendie : il écrira au roi pour être dédommagé.
Arrivée le 28 mars du nouvel Intendant général des Isles, César Marie de Lacroix.
Devant le retard considérable des recettes, le nouvel intendant demande un Etat comparatif pour les Isles du Vent depuis 1733, fourni en septembre. Cela nous donne la distribution de l’impôt de capitation pour les différentes îles, la part payable en sucre (100 livres par tête) et celle en argent (6 livre par tête).
A Mariegalande, reste dû 4.774 livres en argent et 75.505 livres de sucre…
On comprend vite que l’impôt ne rentre quasiment pas, et ce dans toutes les îles…
Arrivée le 28 mars du nouvel Intendant général des Isles, César Marie de Lacroix.
Devant le retard considérable des recettes, le nouvel intendant demande un Etat comparatif pour les Isles du Vent depuis 1733, fourni en septembre. Cela nous donne la distribution de l’impôt de capitation pour les différentes îles, la part payable en sucre (100 livres par tête) et celle en argent (6 livre par tête).
A Mariegalande, reste dû 4.774 livres en argent et 75.505 livres de sucre…
On comprend vite que l’impôt ne rentre quasiment pas, et ce dans toutes les îles…
Un "Extrait des charges du Domaine d'Occident acquittées par le Domaine des Isles du Vent, des fonds ordonnés pour ces charges et des excédens de ces charges sur les fonds ordonnés, avancés par le domaine des Isles du Vent" montre une stabilité des dépenses du Domaine à Marie Galande depuis 1733 : 1.710 livres en sucre et 600 livres en argent par an.
Le 10 février, Claude Rameaux, 21 ans, originaire de Fort St Pierre de la Martinique, épouse à l’Eglise de la Conception de Grand Bourg Geneviève Favereau, 20 ans, fille d’un habitant de Capesterre. La cérémonie est célébrée par le Père Carme François Telesphore. Le couple aura 5 enfants.
Le 29 août, un cyclone majeur ravage l’île qui se remettait à peine de 18 mois de sécheresse.
Joseph du Jarrier de la Chassaigne écrit un rapport : "Estat ou l’isle Mariegalande s’est trouvée après le houragan du 29 Aoust dernier" : au Bourg des Basses 18 sucreries "totalement à bas", à St Louis toutes les sucreries ont été rasées "jusqu’au carré des murs"... " Le vent étoit si foudroyant par sa force, que la pluye qui tomboit abondamment ressembloit à de la gresle de feu ; plusieurs femmes sont accouchées avant leur terme, les enfants sont morts, d’autres ont fait des fausses couches" ... "les vieux habitans n’ont point en mémoire un pareil événement depuis l’établissement de ces colonies".
Le gouverneur général Champigny de Noroy voit l’habitation de ses enfants entièrement détruite, seul le moulin (à bêtes) est resté debout…
Certains habitants se réfugient à la Dominique, une longue période de famine commence…
Le 15 septembre, Champigny de Noroy écrit au ministre de la Marine sur ce sujet :
" ... toutes les maisons, sucreries, purgeries, moulins, etuves et cazes à negres ont été renversées, la moitié du fort a été emportée, tous les plants de vivres, les cannes et les cottons ont été arrachés. Plusieurs personnes ont péry, quantité de bestiaux y ont été tués... il ne reste pas trente maisons sur pied dans l'isle..."
Le 29 août, un cyclone majeur ravage l’île qui se remettait à peine de 18 mois de sécheresse.
Joseph du Jarrier de la Chassaigne écrit un rapport : "Estat ou l’isle Mariegalande s’est trouvée après le houragan du 29 Aoust dernier" : au Bourg des Basses 18 sucreries "totalement à bas", à St Louis toutes les sucreries ont été rasées "jusqu’au carré des murs"... " Le vent étoit si foudroyant par sa force, que la pluye qui tomboit abondamment ressembloit à de la gresle de feu ; plusieurs femmes sont accouchées avant leur terme, les enfants sont morts, d’autres ont fait des fausses couches" ... "les vieux habitans n’ont point en mémoire un pareil événement depuis l’établissement de ces colonies".
Le gouverneur général Champigny de Noroy voit l’habitation de ses enfants entièrement détruite, seul le moulin (à bêtes) est resté debout…
Certains habitants se réfugient à la Dominique, une longue période de famine commence…
Le 15 septembre, Champigny de Noroy écrit au ministre de la Marine sur ce sujet :
" ... toutes les maisons, sucreries, purgeries, moulins, etuves et cazes à negres ont été renversées, la moitié du fort a été emportée, tous les plants de vivres, les cannes et les cottons ont été arrachés. Plusieurs personnes ont péry, quantité de bestiaux y ont été tués... il ne reste pas trente maisons sur pied dans l'isle..."
L'escadre commandée par le capitaine de vaisseau Joseph de Nesmond arrive en Martinique le 7 septembre avec 3 navires fortement endommagés par une tempête à 80 lieues au large.
L’intendant César de la Croix fait verser dés septembre par le trésorier de la Marine de Martinique 23.269 livres pour l’achat de vivres de secours en Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le gouverneur général est obligé d’autoriser le ravitaillement par des navires étrangers : jusqu’à fin 1839, 48 navires vont remplir ce rôle, hollandais de St Eustache et de St Martin, américains de Rhode Island et de Boston, anglais de la Barbade et espagnols de la "Coste d'Espagne".
Ils apportent farines, poissons salés, fromages, huiles, vins et alcools pour le ravitaillement, des madriers, planches, essentes, clous, briques, etc... pour la reconstruction et des bêtes sur pieds.
Ils repartent avec des sucres, des sirops, de la mélasse, du tafia et des denrées des isles.
En fin d'année, un " Estat des payemens que le roy veut et ordonne estre faits par M. Barthélémy Moufle de La Tuilerie, trésorier général de la Marine, pour les dépenses mentionnées cy après faites et à faire pour le service de Sa Majesté aux Isles françoises de l'Amérique" nous donne les appointements à Marie Galante : le gouverneur Lonvilliers de Poincy 30.000 livres et les 3 Carmes 36.000 :
L’intendant César de la Croix fait verser dés septembre par le trésorier de la Marine de Martinique 23.269 livres pour l’achat de vivres de secours en Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le gouverneur général est obligé d’autoriser le ravitaillement par des navires étrangers : jusqu’à fin 1839, 48 navires vont remplir ce rôle, hollandais de St Eustache et de St Martin, américains de Rhode Island et de Boston, anglais de la Barbade et espagnols de la "Coste d'Espagne".
Ils apportent farines, poissons salés, fromages, huiles, vins et alcools pour le ravitaillement, des madriers, planches, essentes, clous, briques, etc... pour la reconstruction et des bêtes sur pieds.
Ils repartent avec des sucres, des sirops, de la mélasse, du tafia et des denrées des isles.
En fin d'année, un " Estat des payemens que le roy veut et ordonne estre faits par M. Barthélémy Moufle de La Tuilerie, trésorier général de la Marine, pour les dépenses mentionnées cy après faites et à faire pour le service de Sa Majesté aux Isles françoises de l'Amérique" nous donne les appointements à Marie Galante : le gouverneur Lonvilliers de Poincy 30.000 livres et les 3 Carmes 36.000 :
Edit du Roy pour la fabrication de double sols de 24 deniers en billon (alliage argent / cuivre) pour les colonies. Cette pièce arrivera l'année suivante aux Antilles.
Bordeaux poursuit son activité négrière : alors que Nantes a déja réalisé 348 expéditions de traite, Bordeaux fait en fin d'année sa 38ème...
En seulement 10 ans, les négriers nantais ont armés 129 navires, dont 60 ont desservi la Martinique, 69 St Domingue et aucun la Guadeloupe.
St Domingue est devenue la principale isle à sucre, sur les 2 dernières années, 32 navires pour St Domingue pour seulement 7 pour la Martinique !
1739 : Les dégats de l'ouragan sont suivis par une attaque d'insectes et de chenilles : devant la disette, les habitants doivent demander des vivres à la Martinique, dont les prix ont triplé...
Robert Deshaies, fils d’une famille de Honfleur "sans biens" arrive à Marie-Galante comme enseigne de milice. Il se marie le 26 octobre avec Elisabeth Quentin, veuve de Messire Jean Dumoulier.
Le sieur Pasquier de Varennes est toujours procureur du Roi et propriétaire de 3 habitations dont la caféière Port-Louis : il n’arrive pas à payer ses dettes vis-à-vis d’une dame du Parc à Paris, à qui il doit 3.000 livres. Il doit attendre la prochaine récolte, l’ouragan de l’an dernier ayant détruit la précédente…
En seulement 10 ans, les négriers nantais ont armés 129 navires, dont 60 ont desservi la Martinique, 69 St Domingue et aucun la Guadeloupe.
St Domingue est devenue la principale isle à sucre, sur les 2 dernières années, 32 navires pour St Domingue pour seulement 7 pour la Martinique !
1739 : Les dégats de l'ouragan sont suivis par une attaque d'insectes et de chenilles : devant la disette, les habitants doivent demander des vivres à la Martinique, dont les prix ont triplé...
Robert Deshaies, fils d’une famille de Honfleur "sans biens" arrive à Marie-Galante comme enseigne de milice. Il se marie le 26 octobre avec Elisabeth Quentin, veuve de Messire Jean Dumoulier.
Le sieur Pasquier de Varennes est toujours procureur du Roi et propriétaire de 3 habitations dont la caféière Port-Louis : il n’arrive pas à payer ses dettes vis-à-vis d’une dame du Parc à Paris, à qui il doit 3.000 livres. Il doit attendre la prochaine récolte, l’ouragan de l’an dernier ayant détruit la précédente…
Une " Poste aux lettres " est mise en place pour les Isles du Vent, Mr Le Vasseur est nommé directeur : il va établir " une poste générale dans tous les bours de la Martinique, et de la Martinique à la Guadeloupe, Marie-Galante et la Grenade, en telle sorte qu’en 24 heures on reçoit des lettres du bout de l’isle a l’autre "...
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 2 mars interdit d’utiliser les Caraibes comme esclaves.
Il sera enregistré par le Conseil Souverain le 2 mai pour les Isles du Vent.
1740 : Guerre de Succession d'Autriche mais la France de Louis XV ne rentrera en guerre qu'en 1744...
Le 4 mars sont officialisés les cours de change, en particulier des monnaies anciennes ou étrangères, différents en France et dans les îles :
" Évaluation et tarif des prix payez aux monnoyes et par les changeurs de France en conséquence de l'arrest du Conseil du 15 juin 1726 et du tarif arresté en la Cour des Monnoyes le 18 dudit mois et de ceux à payer dans les Isles Françoises de l'Amérique pour les barres, lingots, espèces anciennes ou étrangères, matières et vaisselles d'or et d'argent ".
Il sera enregistré par le Conseil Souverain le 2 mai pour les Isles du Vent.
1740 : Guerre de Succession d'Autriche mais la France de Louis XV ne rentrera en guerre qu'en 1744...
Le 4 mars sont officialisés les cours de change, en particulier des monnaies anciennes ou étrangères, différents en France et dans les îles :
" Évaluation et tarif des prix payez aux monnoyes et par les changeurs de France en conséquence de l'arrest du Conseil du 15 juin 1726 et du tarif arresté en la Cour des Monnoyes le 18 dudit mois et de ceux à payer dans les Isles Françoises de l'Amérique pour les barres, lingots, espèces anciennes ou étrangères, matières et vaisselles d'or et d'argent ".
A Marie Galante, le 9 février, Pierre Feneteau "arpenteur royal, natif de Bordeaux" épouse Marie Hotessier "née dans cette paroisse" en l’église Ste Marie de Capesterre, le mariage est célébré par le R.P. Carme Eugène. Sa jeune épouse décèdera le 11 avril…
Nouveau cyclone le 10 et 11 septembre à Marie Galante et en Guadeloupe, suivi de " disette affligean " : le gouverneur Lonvilliers de Poincy réclame des aides urgentes...
Le 28 septembre, l'Intendant général de La Croix écrit : "Toutes les nouvelles que nous recevons des différens quartiers de la Guadeloupe et de Marie Galante ne nous confirment qur trop la ruine totale de ces deux Isles "
Nouveau cyclone le 10 et 11 septembre à Marie Galante et en Guadeloupe, suivi de " disette affligean " : le gouverneur Lonvilliers de Poincy réclame des aides urgentes...
Le 28 septembre, l'Intendant général de La Croix écrit : "Toutes les nouvelles que nous recevons des différens quartiers de la Guadeloupe et de Marie Galante ne nous confirment qur trop la ruine totale de ces deux Isles "
Des secours en vivres sont envoyés; le gouvernement général est aussi obligé d’accepter l’importation provisoire de vivres étrangers, dont des viandes salées du Danemark et des farines de Nouvelle Angleterre.
Les Anglais concentrent des forces à la Barbade, à St Christophe et à Antigues, les Français renforcent leurs défenses…
En décembre, dans une lettre au ministre, le gouverneur général évoque même une évacuation de Marie Galande, entre la disette et la menace de guerre avec les Anglais : "je ne pense pas que nous puissions prendre sur nous de l'évacuer sans de nouveaux ordres du Roy"...
Les Anglais concentrent des forces à la Barbade, à St Christophe et à Antigues, les Français renforcent leurs défenses…
En décembre, dans une lettre au ministre, le gouverneur général évoque même une évacuation de Marie Galande, entre la disette et la menace de guerre avec les Anglais : "je ne pense pas que nous puissions prendre sur nous de l'évacuer sans de nouveaux ordres du Roy"...
1741 : Une sécheresse sévère a pris la suite, la disette de vivres s'amplifie.
Dans une lettre du 18 avril, le gouverneur de Champigny décrit une grande famine à Marie-Galante : " Plusieurs ont été réduits à vivre de feuilles qu’ils ramassoient dans l’intérieur des bois "...
Le 21 juillet, le gouverneur Champigny de Noroy écrit : "Nombre d'habitans de la Guadeloupe et de Mariegalande se sont trouvez absolument hors d'état de se procurer les aliments nécessaires..."
Dans une lettre du 18 avril, le gouverneur de Champigny décrit une grande famine à Marie-Galante : " Plusieurs ont été réduits à vivre de feuilles qu’ils ramassoient dans l’intérieur des bois "...
Le 21 juillet, le gouverneur Champigny de Noroy écrit : "Nombre d'habitans de la Guadeloupe et de Mariegalande se sont trouvez absolument hors d'état de se procurer les aliments nécessaires..."
Il fait envoyer "30 barils de farine de froment à Mariegalande... pour la distribuer gratuitement au nom du Roy et pour le bon plaisir de Sa Majesté..."
Quelques colons aisés arrivent à reconstruire leurs sucreries, souvent avec un soutien financier de métropole, d’autres se reconvertissent dans le café et le coton, enfin nombreux petits colons émigrent à la Dominique.
Ainsi, le registre d’état civil de la paroisse de la Conception est passé de 20 mariages, baptêmes et inhumations en 1740, à 13 actes dont beaucoup d’inhumations d’enfants en 1741…
Pour la paroisse Ste Marie de Capesterre, on est passé de 46 actes en 1740 à 21 en 1741…
L’île s'est vidée…
L’impôt de capitation est prévu pour les îles du Vent : seulement 1408 têtes sujettes à la capitation à Marie Galande, pour 16.653 en Guadeloupe et 35.960 en Martinique.
Quelques colons aisés arrivent à reconstruire leurs sucreries, souvent avec un soutien financier de métropole, d’autres se reconvertissent dans le café et le coton, enfin nombreux petits colons émigrent à la Dominique.
Ainsi, le registre d’état civil de la paroisse de la Conception est passé de 20 mariages, baptêmes et inhumations en 1740, à 13 actes dont beaucoup d’inhumations d’enfants en 1741…
Pour la paroisse Ste Marie de Capesterre, on est passé de 46 actes en 1740 à 21 en 1741…
L’île s'est vidée…
L’impôt de capitation est prévu pour les îles du Vent : seulement 1408 têtes sujettes à la capitation à Marie Galande, pour 16.653 en Guadeloupe et 35.960 en Martinique.
Le gouverneur général constate que cette baisse en Guadeloupe et surtout à Marie Galande est liée "à la quantité de petits habitans que la misère a chassé de leur Isle..." Beaucoup sont aussi partis vers les "isles neutres" pour échapper à leur créanciers...
Une Ordonnance du Roy du 30 mars : " fait don et remise, pendant 2 ans, de 90 000 livres sur la capitation des habitants de la Guadeloupe, et de 7 000 livres sur celle des habitants de Marie-Galante, à cause des dommages infligés aux îles par les ouragans".
Le Domaine d’Occident fournit un "Etat d'évaluation du prix des marchandises du crû des Isles...sur le quel les trois pour cent...seront perçus dans tous les Ports du Royaume" :
Le Domaine d’Occident fournit un "Etat d'évaluation du prix des marchandises du crû des Isles...sur le quel les trois pour cent...seront perçus dans tous les Ports du Royaume" :
1742 : " Ordonnance du Roy concernant l'exemption accordées aux marchandises provenant de la Traite des Nègres aux Isles Françoises de l'Amérique " :
Elle impose aussi aux capitaines des vaisseaux à déclarer à faire aux greffes des intendances des colonies "le nombre de nègres qu'ils introduiront et le prix auquel ils les auront vendus".
Lettre du Roi au gouverneur général Champigny de Noroy : en cas de guerre avec l’Angleterre, les habitants de Marie-Galante devront être évacués avec leurs biens transportables en Guadeloupe ou en Martinique.
L’ingénieur général des Isles du Vent, Vincent Houël, part dans sa dernière tournée d’inspection des fortifications dans toutes les îles, à la demande du gouverneur général, le marquis de Champigny.
Le 20 février, l'ingénieur Houël est passé à Marie-Galante, où il a fait la visite "des magasins et des logements des officiers avec Mr de Poincy, gouverneur", il les a trouvé "tous en bon état" : "les poudres bien arrangées et conditionnées, les gargousses et les cartouches partagées dans de petites caisses propres au transport, les armes bien entretenue... les canons de la batterie sont montés sur de bons affûts, mais comme la plateforme a été endommagée par les ouragans, elle demande réparation... la cazerne des soldats est en bon état, elle est en fourches en terre palissadée de planches et couverte d’essentes, mais elle est trop petite pour les 50 soldats qui sont en garnison, il convient l’augmenter de 18 à 20 pieds de longueur sur la même largeur"
Lettre du Roi au gouverneur général Champigny de Noroy : en cas de guerre avec l’Angleterre, les habitants de Marie-Galante devront être évacués avec leurs biens transportables en Guadeloupe ou en Martinique.
L’ingénieur général des Isles du Vent, Vincent Houël, part dans sa dernière tournée d’inspection des fortifications dans toutes les îles, à la demande du gouverneur général, le marquis de Champigny.
Le 20 février, l'ingénieur Houël est passé à Marie-Galante, où il a fait la visite "des magasins et des logements des officiers avec Mr de Poincy, gouverneur", il les a trouvé "tous en bon état" : "les poudres bien arrangées et conditionnées, les gargousses et les cartouches partagées dans de petites caisses propres au transport, les armes bien entretenue... les canons de la batterie sont montés sur de bons affûts, mais comme la plateforme a été endommagée par les ouragans, elle demande réparation... la cazerne des soldats est en bon état, elle est en fourches en terre palissadée de planches et couverte d’essentes, mais elle est trop petite pour les 50 soldats qui sont en garnison, il convient l’augmenter de 18 à 20 pieds de longueur sur la même largeur"
Le gouverneur général Champigny de Noroy résume avec l'intendant De La Croix les travaux à envisager et félicite le gouverneur De Poincy pour sa gestion :
Dominique Gallinière, écuyer et seigneur de Bonneval, et dame Elisabeth Jespere de Meze baptisent leur fils François en l’église de la Conception.
Moins de 3 pages et 10 actes pour le curé de la paroisse, le R.P. Carme Télésphore. L’île vit au ralenti…
A Vieux Fort, Jean Sarragot et sa femme Elisabeth Moore font baptiser leur fils Jean Baptiste par le R.P. Carme Stanislas de Coetdihuel. 15 actes cette année pour le curé de Vieux Fort.
Par contre, 37 actes pour le curé de Capesterre, le R.P. Carme Cyrille, dont le baptème d’Alexis, 6 mois, caraïbe : le parrain est le sieur Lebrun Cognet, la marraine Françoise Fontaine.
Capesterre semble avoir été un peu préservée par le cyclone de 1738, son économie est moins dépendante du sucre…
Les salaires des employés du Domaine pour l’ensemble des Isles du Vent sont publiés :
Pour Mariegalande, le "Bureau de la Basseterre" (Grand Bourg), le receveur des droits touche 1.500 livres, le commis et visiteur 500, leurs fonctions sont précisées :
Moins de 3 pages et 10 actes pour le curé de la paroisse, le R.P. Carme Télésphore. L’île vit au ralenti…
A Vieux Fort, Jean Sarragot et sa femme Elisabeth Moore font baptiser leur fils Jean Baptiste par le R.P. Carme Stanislas de Coetdihuel. 15 actes cette année pour le curé de Vieux Fort.
Par contre, 37 actes pour le curé de Capesterre, le R.P. Carme Cyrille, dont le baptème d’Alexis, 6 mois, caraïbe : le parrain est le sieur Lebrun Cognet, la marraine Françoise Fontaine.
Capesterre semble avoir été un peu préservée par le cyclone de 1738, son économie est moins dépendante du sucre…
Les salaires des employés du Domaine pour l’ensemble des Isles du Vent sont publiés :
Pour Mariegalande, le "Bureau de la Basseterre" (Grand Bourg), le receveur des droits touche 1.500 livres, le commis et visiteur 500, leurs fonctions sont précisées :
Une " Balance à l'effet d'établir la différence du produit de la capitation de l'année 1742 à celuy de l'année 1741" a été publiée. Elle nous permet de connaître les détails de la capitation à Marie Galande : 417 têtes de sucriers payant droit et 887 têtes de noirs soit à 6 livres par tête 9.075 livres pour les 1.304 têtes imposables :
Le gouverneur de la Grenade, M. de Pradines, demande au gouverneur général de récupérer la garnison de Marie Galande...
1743 : La "Compagnie qui étoit en garnison a été transférée à la Grenade" sur ordre du gouverneur général Champigny de Noroy.
1743 : La "Compagnie qui étoit en garnison a été transférée à la Grenade" sur ordre du gouverneur général Champigny de Noroy.
Tous les travaux prévus à Marie Galande sont suspendus.
Les habitants ne peuvent plus compter que sur leurs milices pour leur défense...
Les habitants ne peuvent plus compter que sur leurs milices pour leur défense...
Longvilliers de Poincy, de passage à St Pierre de la Martinique, tombe gravement malade et ne peut rentrer prendre son poste de gouverneur à Marie-Galante.
Un "Estat des privilégiés qui jouissent de l’exemption du droit de capitation dans l’étendue des Isles du Vent" au 1er janvier, dressé par la Direction générale du Domaine, est fournie le 1er août.
Pour Marie Galante, les privilégiés qui ne payent donc pas l'impôt sont :
Un "Estat des privilégiés qui jouissent de l’exemption du droit de capitation dans l’étendue des Isles du Vent" au 1er janvier, dressé par la Direction générale du Domaine, est fournie le 1er août.
Pour Marie Galante, les privilégiés qui ne payent donc pas l'impôt sont :
- Les Carmes avec 6 non sucriers.
- Les officiers major : le Gouverneur De Poincy avec 24 non sucriers, le Major général Jarrier de la Chassaigne avec 16 sucriers.
- Les officiers de justice : le juge Poisson avec 12 sucriers, le procureur du Roy Pasquier de Varennes avec 12 sucriers, le greffier Poutonnier avec 6 non sucriers.
- Les officiers de milice : les capitaines Dumoulier de Lacombe avec 12 sucriers, Jarrier de Trachèze avec 12 sucriers, Mathurin Dulac avec 12 sucriers, Jean Sarragot avec 12 non sucriers, Jarrier de Labesse avec 12 non sucriers ; les lieutenants Martin de Morandière avec 9 sucriers, Pierre Hotessier avec 8 non sucriers, René Vavon avec 8 non sucriers, Joseph Faussecave avec 8 non sucriers ; les enseignes et cornettes Robert Deshayes avec 6 sucriers, Jacques Cognet Lebrun avec 6 non sucriers, Georges Botreau Bellair avec 6 non sucriers, Jean Sarragot fils avec 6 non sucriers ; les sergents Jacques Dauvergne Rose avec 4 non sucriers, André Girard avec 4 non sucriers, Joseph Abraham Morancy avec 4 non sucriers et Joseph Sicot avec 4 non sucriers.
- Les voyers : Jean Vauclin des Rivierres avec 8 non sucriers, Jacques Boulogne avec 8 non sucriers.
- Les nobles : Joseph Dumoulier des Brosses avec 12 non sucriers, Laurent Reynal de Saint Michel avec 12 sucriers.
- Les veuves de nobles et privilégiés : la veuve du marquis de Selorge avec 6 sucriers, la veuve du sergent Mathieu Mercier, la veuve du sergent Villeneuve, la veuve du greffier Simon Vauclin.
Au total pour Marie Galante, 107 exemption de capitation pour esclaves sucriers, 153 exemption pour esclaves non sucriers...
Les observations notées dans la marge droite de l’Estat sont instructives :
"On voit dans le présent Etat quelques vuides dans les comptes de certains Privilégiés qui paroissent d’abord débiteurs pour quelques années, ne rien devoir dans d’autres et reparoissent ensuite débiteurs dans les suivantes.
Plusieurs causes donnent lieu à ce vuide.
Premièrement, le changement de demeure de certains Privilégiés qui n’ont point acquitté le droit de Capitation dans le quartier qu’ils ont quitté et qui l’ont payé dans celuy ou ils ont passé.
En second lieu, de ce que quelques uns de ces Privilègiés qui n’étoient point exempts dans les premières années ont dans la suite été pourvus d’employes dont l’exemption égale ou même excède le nombre de leurs nègres.
Et enfin, de ce que d’autres ont vendu ou loué leur habitation sans avoir acquitté ce qu’ils devoient au Domaine et que les particuliers a qui ces habitations ont passé ont payé exactement pendant qu’ils ont été en possession."
La fraude fiscale existait déjà …
31 navires français en provenance du Canada et de la Louisiane ont importé en 1743 en Martinique (et donc en partie pour Marie-Galante...) de la morue et des poissons salés, des farines, des matériaux de construction (planches, briques, feuillards, goudron), 360 meules en grés, du charbon, etc…,le tout pour 1.172.661 livres.
Au retour, les mêmes ont exporté des produits des isles : sucres, sirops, tafia, café, etc…en tout pour 1.037.889 livres, donc légèrement déficitaire…
Le prix du sucre a peu monté en 10 ans, entre 24 et 50 livres le quintal selon son raffinement, celui du café a baissé à 70 livres le quintal, le coton a monté à 110 le quintal, l’indigo 4 livres la livre, enfin la barrique de tafia (rhum) vaut 60 livres.
En 5 ans, les négriers nantais ont armé 148 navires dont seulement 130 sont arrivés à bon port, entre les naufrages, les révoltes de noirs et surtout les corsaires anglais qui en ont capturé 11 en 1743...
Sur ces 130, 100 pour St Domingue, 30 pour la Martinique, aucun pour la Guadeloupe, les colons de la Guadeloupe et de Marie-Galante devaient se fournir auprès des vendeurs de St Pierre...
Le 1er février : " Déclaration du Roy sur les negres qui composent des remedes " : " Faisons défenses à tous esclaves de l’un & de l’autre sexe, de composer & distribuer aucuns remedes en poudre ou en quelqu’autre forme que ce puisse être, & d’entreprendre la guérison d’aucuns malades, à l’exception de la morsure des serpens, à peine de mort" : on redoutait les empoisonements…
Le même jour, Ordonnance du Roy "Qui défend aux esclaves le port d’armes "
Le 17 juillet, nouvelle Déclaration du Roy "Concenant les concessions de terres dans les colonies françoises de l'Amérique": elle impose que toutes les nouvelles concessions soient données conjointement par le Gouverneur et l'Intendant, les concessions abandonnées seront réunies au Domaine.
1744 : La France entre en guerre le 15 mars, la France alliée à l’Espagne va combattre les Anglais, associés aux Hollandais.
La guerre navale franco-anglaise va donc reprendre, entre autres aux Antilles...
La dépêche contenant la déclaration de guerre arrive en Martinique le 5 mai, chiffrée :
- Les officiers major : le Gouverneur De Poincy avec 24 non sucriers, le Major général Jarrier de la Chassaigne avec 16 sucriers.
- Les officiers de justice : le juge Poisson avec 12 sucriers, le procureur du Roy Pasquier de Varennes avec 12 sucriers, le greffier Poutonnier avec 6 non sucriers.
- Les officiers de milice : les capitaines Dumoulier de Lacombe avec 12 sucriers, Jarrier de Trachèze avec 12 sucriers, Mathurin Dulac avec 12 sucriers, Jean Sarragot avec 12 non sucriers, Jarrier de Labesse avec 12 non sucriers ; les lieutenants Martin de Morandière avec 9 sucriers, Pierre Hotessier avec 8 non sucriers, René Vavon avec 8 non sucriers, Joseph Faussecave avec 8 non sucriers ; les enseignes et cornettes Robert Deshayes avec 6 sucriers, Jacques Cognet Lebrun avec 6 non sucriers, Georges Botreau Bellair avec 6 non sucriers, Jean Sarragot fils avec 6 non sucriers ; les sergents Jacques Dauvergne Rose avec 4 non sucriers, André Girard avec 4 non sucriers, Joseph Abraham Morancy avec 4 non sucriers et Joseph Sicot avec 4 non sucriers.
- Les voyers : Jean Vauclin des Rivierres avec 8 non sucriers, Jacques Boulogne avec 8 non sucriers.
- Les nobles : Joseph Dumoulier des Brosses avec 12 non sucriers, Laurent Reynal de Saint Michel avec 12 sucriers.
- Les veuves de nobles et privilégiés : la veuve du marquis de Selorge avec 6 sucriers, la veuve du sergent Mathieu Mercier, la veuve du sergent Villeneuve, la veuve du greffier Simon Vauclin.
Au total pour Marie Galante, 107 exemption de capitation pour esclaves sucriers, 153 exemption pour esclaves non sucriers...
Les observations notées dans la marge droite de l’Estat sont instructives :
"On voit dans le présent Etat quelques vuides dans les comptes de certains Privilégiés qui paroissent d’abord débiteurs pour quelques années, ne rien devoir dans d’autres et reparoissent ensuite débiteurs dans les suivantes.
Plusieurs causes donnent lieu à ce vuide.
Premièrement, le changement de demeure de certains Privilégiés qui n’ont point acquitté le droit de Capitation dans le quartier qu’ils ont quitté et qui l’ont payé dans celuy ou ils ont passé.
En second lieu, de ce que quelques uns de ces Privilègiés qui n’étoient point exempts dans les premières années ont dans la suite été pourvus d’employes dont l’exemption égale ou même excède le nombre de leurs nègres.
Et enfin, de ce que d’autres ont vendu ou loué leur habitation sans avoir acquitté ce qu’ils devoient au Domaine et que les particuliers a qui ces habitations ont passé ont payé exactement pendant qu’ils ont été en possession."
La fraude fiscale existait déjà …
31 navires français en provenance du Canada et de la Louisiane ont importé en 1743 en Martinique (et donc en partie pour Marie-Galante...) de la morue et des poissons salés, des farines, des matériaux de construction (planches, briques, feuillards, goudron), 360 meules en grés, du charbon, etc…,le tout pour 1.172.661 livres.
Au retour, les mêmes ont exporté des produits des isles : sucres, sirops, tafia, café, etc…en tout pour 1.037.889 livres, donc légèrement déficitaire…
Le prix du sucre a peu monté en 10 ans, entre 24 et 50 livres le quintal selon son raffinement, celui du café a baissé à 70 livres le quintal, le coton a monté à 110 le quintal, l’indigo 4 livres la livre, enfin la barrique de tafia (rhum) vaut 60 livres.
En 5 ans, les négriers nantais ont armé 148 navires dont seulement 130 sont arrivés à bon port, entre les naufrages, les révoltes de noirs et surtout les corsaires anglais qui en ont capturé 11 en 1743...
Sur ces 130, 100 pour St Domingue, 30 pour la Martinique, aucun pour la Guadeloupe, les colons de la Guadeloupe et de Marie-Galante devaient se fournir auprès des vendeurs de St Pierre...
Le 1er février : " Déclaration du Roy sur les negres qui composent des remedes " : " Faisons défenses à tous esclaves de l’un & de l’autre sexe, de composer & distribuer aucuns remedes en poudre ou en quelqu’autre forme que ce puisse être, & d’entreprendre la guérison d’aucuns malades, à l’exception de la morsure des serpens, à peine de mort" : on redoutait les empoisonements…
Le même jour, Ordonnance du Roy "Qui défend aux esclaves le port d’armes "
Le 17 juillet, nouvelle Déclaration du Roy "Concenant les concessions de terres dans les colonies françoises de l'Amérique": elle impose que toutes les nouvelles concessions soient données conjointement par le Gouverneur et l'Intendant, les concessions abandonnées seront réunies au Domaine.
1744 : La France entre en guerre le 15 mars, la France alliée à l’Espagne va combattre les Anglais, associés aux Hollandais.
La guerre navale franco-anglaise va donc reprendre, entre autres aux Antilles...
La dépêche contenant la déclaration de guerre arrive en Martinique le 5 mai, chiffrée :
Le nouvel intendant général Jean Louis Albert de Ranché, nommé en mars, arrive fin octobre en Martinique.
A Marie Galande, en novembre, Jarrier de la Chassaigne écrit au gouverneur général pour se plaindre de l'absence de garnison et de canons...
" L'Etat général du produit de la capitation" retrouve 1.395 têtes payant droit contre 1.304 en 1742, mais on ne sait si ces 91 nouvelles têtes sont blanches ou noires !
Les Anglais continuent de rassembler des navires à la Barbade et à la Dominique.
Les navires marchands français ne partent plus qu’en convoi de 4 ou 5…
Sur les 11 navires négriers armés à Nantes, 5 sont arrivés en Martinique, 6 ont été pris par les corsaires anglais...
En fin d’année, les corsaires anglais établissent un blocus autour de la Martinique, les vivres commencent à manquer…
1745 : Le 11 mai, à la bataille de Fontenoy, le Maréchal de Saxe gagne après le fameux : " Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! "
Les négriers nantais n'arment que 2 bateaux, aucun n'arrivera...
Aux Antilles, compte-tenu de la guerre, le secrétaire d’Etat à la Marine, le comte de Maurepas impose à tous les navires de traverser l’Atlantique en convoi sous peine d’une amende de 500 livres-tournois : ainsi, 3 convois partiront cette année pour les Antilles, dont 1 de 123 voiles en septembre, et 2 en reviendront.
Celui de novembre verra 16 de ses 43 navires pris ou détruits malgré l’encadrement par 2 vaisseaux de guerre de la Marine Royale…
En parallèle, les corsaires de Martinique auront capturé 69 navires anglais en 1 an.
Les Anglais prennent St Martin, St Barthélemy est considérée comme île neutre.
En Martinique, le gouverneur général, le marquis de Champigny de Noroy, 72 ans prend sa retraite.
Il est remplacé le 1er mai par Charles de Thubières de Grimoard de Pestel de Lévis, marquis de Caylus, chevalier de l’Ordre de Malte, ancien commandant de vaisseau, sa mère était la nièce de Mme de Maintenon.
A Marie-Galante, la capitation a été payée en argent, pour 1.488 livres, en sucre pour 306, soit au total 1.794 :
11 fois moins que la Guadeloupe, 29 fois moins que la Martinique, cela situe les capacités économiques de l’île à l’époque.
Le marquis de Caylus, envoie une note au ministre sur la défense des Isles du Vent.
Concernant Marie-Galande, il écrit :
A Marie Galande, en novembre, Jarrier de la Chassaigne écrit au gouverneur général pour se plaindre de l'absence de garnison et de canons...
" L'Etat général du produit de la capitation" retrouve 1.395 têtes payant droit contre 1.304 en 1742, mais on ne sait si ces 91 nouvelles têtes sont blanches ou noires !
Les Anglais continuent de rassembler des navires à la Barbade et à la Dominique.
Les navires marchands français ne partent plus qu’en convoi de 4 ou 5…
Sur les 11 navires négriers armés à Nantes, 5 sont arrivés en Martinique, 6 ont été pris par les corsaires anglais...
En fin d’année, les corsaires anglais établissent un blocus autour de la Martinique, les vivres commencent à manquer…
1745 : Le 11 mai, à la bataille de Fontenoy, le Maréchal de Saxe gagne après le fameux : " Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! "
Les négriers nantais n'arment que 2 bateaux, aucun n'arrivera...
Aux Antilles, compte-tenu de la guerre, le secrétaire d’Etat à la Marine, le comte de Maurepas impose à tous les navires de traverser l’Atlantique en convoi sous peine d’une amende de 500 livres-tournois : ainsi, 3 convois partiront cette année pour les Antilles, dont 1 de 123 voiles en septembre, et 2 en reviendront.
Celui de novembre verra 16 de ses 43 navires pris ou détruits malgré l’encadrement par 2 vaisseaux de guerre de la Marine Royale…
En parallèle, les corsaires de Martinique auront capturé 69 navires anglais en 1 an.
Les Anglais prennent St Martin, St Barthélemy est considérée comme île neutre.
En Martinique, le gouverneur général, le marquis de Champigny de Noroy, 72 ans prend sa retraite.
Il est remplacé le 1er mai par Charles de Thubières de Grimoard de Pestel de Lévis, marquis de Caylus, chevalier de l’Ordre de Malte, ancien commandant de vaisseau, sa mère était la nièce de Mme de Maintenon.
A Marie-Galante, la capitation a été payée en argent, pour 1.488 livres, en sucre pour 306, soit au total 1.794 :
11 fois moins que la Guadeloupe, 29 fois moins que la Martinique, cela situe les capacités économiques de l’île à l’époque.
Le marquis de Caylus, envoie une note au ministre sur la défense des Isles du Vent.
Concernant Marie-Galande, il écrit :
" Comme cette Isle est peu considérable par elle-même, on n’a jamais pensé à y faire des fortications.
En temps de paix, on y tient un Etat Major avec une Compagnie françoise de 50 hommes, afin d’y soutenir l’établissement.
Mais à l’exemple de ce qui s’étoit pratiqué dans les précédentes guerres, on a pris le parti en 1743 d’en retirer la garnison pour fortifier celle de la Grenade…
Au moyen de quelques batteries et retranchements, on a mis les habitants qui composent 250 hommes de bonnes milices, en état de se deffendre contre les corsaires ennemis. "
Le 10 janvier, Nicolas Sarragot du Foudrier, 42 ans, a été enterré "dans la Chapelle de l’Ance du Vent" par le R.P. Cyrille, curé de Capesterre.
Le 27 juin, toujours à Capesterre, Henry Wachter et Marguerite Guesnon ont baptisé leur fils Jean, né le 28 mai.
1746 : Le 5 juillet, Sa Majesté ordonne " qu'aucunes lettres de grâce, de rémission ou d'abolition, lettres d'anoblissement, de confirmation de noblesse, de relief, de surannation ou de dérogeance à noblesse, ne fussent enregistrées aux Conseils supérieurs des Isles sous le Vent, qu'après que son secrétaire d'État aurait fait savoir de sa part qu'il trouve bon qu'on procède auxdits enregistrements "
En effet, les Conseils Supérieurs avaient souvent cédé à la pression des habitants qui voulaient échapper à l’impôt de la capitation…
Aux Antilles, la Marine Anglaise est partout et perturbe considérablement les échanges avec la métropole, réalisant un véritable blocus : 2 convois seulement arrivent à atteindre nos îles, dont 1 de 196 navires, dont 56 pour la Martinique. Un seul arrive à en partir le 1er mars avec 42 navires marchands escortés par 2 vaisseaux du Roi : ils en perdront 14 pendant la traversée pour St Malo.
Pour les négriers nantais, 2 armements, pris par les corsaires tous les 2...
La Guadeloupe et Marie-Galante, dont le commerce dépend de St Pierre de la Martinique sont les plus pénalisés : le sucre ne s’exporte plus et tombe à 3 livres les 50 kg.
La disette s’installe…
A Marie Galante, la capitation concerne cette année 1.487 têtes : la capitation en sucre est fixée à 100 "livres pesant" par tête, qui peut être rachetée à 9 livres tournois le quintal, soit 5.049 livres, la capitation en argent est toujours fixée à 6 livres par "tête de Blanc ou de Noir", soit 5.556 livres, en tout 10.605 livres d’impôts pour les habitants.
Seules 1.986 livres seront versés au receveur du Domaine du Roi…
En temps de paix, on y tient un Etat Major avec une Compagnie françoise de 50 hommes, afin d’y soutenir l’établissement.
Mais à l’exemple de ce qui s’étoit pratiqué dans les précédentes guerres, on a pris le parti en 1743 d’en retirer la garnison pour fortifier celle de la Grenade…
Au moyen de quelques batteries et retranchements, on a mis les habitants qui composent 250 hommes de bonnes milices, en état de se deffendre contre les corsaires ennemis. "
Le 10 janvier, Nicolas Sarragot du Foudrier, 42 ans, a été enterré "dans la Chapelle de l’Ance du Vent" par le R.P. Cyrille, curé de Capesterre.
Le 27 juin, toujours à Capesterre, Henry Wachter et Marguerite Guesnon ont baptisé leur fils Jean, né le 28 mai.
1746 : Le 5 juillet, Sa Majesté ordonne " qu'aucunes lettres de grâce, de rémission ou d'abolition, lettres d'anoblissement, de confirmation de noblesse, de relief, de surannation ou de dérogeance à noblesse, ne fussent enregistrées aux Conseils supérieurs des Isles sous le Vent, qu'après que son secrétaire d'État aurait fait savoir de sa part qu'il trouve bon qu'on procède auxdits enregistrements "
En effet, les Conseils Supérieurs avaient souvent cédé à la pression des habitants qui voulaient échapper à l’impôt de la capitation…
Aux Antilles, la Marine Anglaise est partout et perturbe considérablement les échanges avec la métropole, réalisant un véritable blocus : 2 convois seulement arrivent à atteindre nos îles, dont 1 de 196 navires, dont 56 pour la Martinique. Un seul arrive à en partir le 1er mars avec 42 navires marchands escortés par 2 vaisseaux du Roi : ils en perdront 14 pendant la traversée pour St Malo.
Pour les négriers nantais, 2 armements, pris par les corsaires tous les 2...
La Guadeloupe et Marie-Galante, dont le commerce dépend de St Pierre de la Martinique sont les plus pénalisés : le sucre ne s’exporte plus et tombe à 3 livres les 50 kg.
La disette s’installe…
A Marie Galante, la capitation concerne cette année 1.487 têtes : la capitation en sucre est fixée à 100 "livres pesant" par tête, qui peut être rachetée à 9 livres tournois le quintal, soit 5.049 livres, la capitation en argent est toujours fixée à 6 livres par "tête de Blanc ou de Noir", soit 5.556 livres, en tout 10.605 livres d’impôts pour les habitants.
Seules 1.986 livres seront versés au receveur du Domaine du Roi…
En décembre, le gouverneur général Charles de Caylus, fait rétablir la garnison que Champigny avait fait enlever, car "il est vray que les habitans de Marie Galante etoient dans la consternation" en maintenant en place Jarrier de la Chassaigne. Il fait livrer de la poudre et des boulets et demande 6000 fusils pour les milices.
" J’ay tout lieu d’être satisfait de ceux de Mariegalante, ils se portent très bravement a la deffense de nos bateaux caboteurs dont ils ont sauvé quelque uns et je regarde cette isle comme hors d’insulte de la part d’un ou plusieurs corsaires…"
" J’ay tout lieu d’être satisfait de ceux de Mariegalante, ils se portent très bravement a la deffense de nos bateaux caboteurs dont ils ont sauvé quelque uns et je regarde cette isle comme hors d’insulte de la part d’un ou plusieurs corsaires…"
1747 : Début janvier, un convoi, estimé à plus de 40 millions de livres-tournois, soit 2 fois le budget de la Marine, arrive à quitter les Antilles et à atteindre la métropole.
Inversement, plus aucun convoi n’arrive aux Antilles pendant l’année : la disette augmente…
Le gouverneur général se voit obligé d'autoriser des navires neutres, en particulier hollandais, à apporter des vivres.
Finalement, fin décembre, un convoi arrive à passer : 73 navires marchands atteignent la Guadeloupe ou la Martinique, 20 ont été capturés et conduits à la Barbade par les navires de guerre ou les corsaires anglais.
En parallèlle, nos corsaires, en particulier ceux de la Martinique, ont fait 99 prises en 1747, gênant considérablement le commerce colonial anglais.
A Marie Galante, la vie continue...
Le 3 avril Jean Grelin et sa femme Anne Dubois font baptiser à Vieux Fort leur fille Euphrosine.
Catherine Boulogne, épouse de Joseph Lacavé Faussecave, décède en lui laissant 10 enfants à charge…
Le veuf se remarie le 26 juin avec une voisine déjà veuve avec 1 fille à charge : Jeanne Cognet, veuve de Nicolas Sarragot Coudrie, habitant du quartier de l’Anse du Vent décédé en 1745.
Le contrat de mariage, type communauté réduite aux acquêts, devant Pasquier de Varennes, notaire et cousin, prévoit un inventaire de chaque communauté antérieure pour conserver les droits des enfants nés des mariages précédents. Ces 2 inventaires vont nous donner des renseignements très précieux sur une grande et une petite habitation marie-galantaise à cette époque…
Un 1er inventaire concernant la succession Boulogne a lieu du 10 au 14 décembre dans l’habitation de la Grande Ravine, en présence du grand-père Jean Boulogne, qui "a déclaré ne savoir écrire ny signer", de Germain Boulogne, Joseph Abraham, Gaujal de l’Estrade et Dulac et sera enregistré par le greffier du juge sénéchal Poisson. Elle protège les biens des 10 enfants du premier lit.
Dans l’inventaire des meubles, on commence par le contenu des 3 chambres et de la cuisine. On passe aux bâtiments de production : la "caze à grager" pour le manioc, la sucrerie avec 4 "canots" à sucre ou à vesou, la purgerie avec 700 formes à sucre en stock, la vinaigrerie avec une chaudière en cuivre et couleuvre en étain pour faire le tafia et 2 barriques.
Viennent ensuite les 56 esclaves : 22 nègres, 15 négresses, 19 négrillons et négrites.
Tous ces enfants sont "créol", nés dans l’île, ils sont évalués entre 350 et 1000 livres.
Les nègres de 18 à 51 ans sont en grande partie identifiés par leur origine en Afrique : 3 Timbou, 3 Arada (actuel Benin), 1 Ibo (actuel Nigeria), 2 Mandingue (Guinée ou Sierra Leone actuels), 5 Congo. Ils sont évalués en fonction de l’âge et de l’aspect entre 800 et 1500 livres.
Les 5 nègres créoles sont "à talents" : 1 tonnelier, 3 sucriers, 1 chasseur-pêcheur, ils valent entre 1800 et 2.400 livres…
Les négresses de 14 à 50 ans, en grande partie avec enfants, 1 Ibo, 3 Congo, 1 Arada, 9 Créoles, sont estimées entre 600 et 1.300 livres.
2 négresses "à talents" se détachent, la blanchisseuse 1.500 et la couturière 2.300…
Un couple de nègres marrons de 22 ans est mentionné.
A la fin des meubles sont consignés les bêtes :
26 "bêtes cavalines", chevaux, juments et mules, valant de 200 à 1.000 livres (un peu moins cher qu’un esclave…)
26 "bêtes à cornes", bœufs de cabrouet, vaches et veaux entre 50 et 250 livres
Enfin 27 "bêtes à laine", bélier, brebis et agneaux, 6 "cabrittes" et 24 cochons.
Dans l’inventaire des immeubles, on retrouvera les terres, les bâtiments de production et la maison familiale :
La "maison à demeure" fait 57 pieds sur 18 (Le " pied du Roy " faisait 32,4 cm) soit 18 m par 6. C’est une case en bois et charpente avec 3 chambres et un bout "rabattu" qui sert de magasin. Elle est estimée 3.000 livres.
La cuisine est une case en bois et gaulettes séparée du bâtiment principal de 40 pieds sur 16. Une partie fait aussi gragerie pour le manioc, l’ensemble vaut 100 livres.
Il existe 2 "cazes à houragan", 1 grande de 18 pieds par 16 et 1 petite de 15 pieds sur 10, qui sert aussi d’école. Leur base est en "massonerie", le haut en double palissade.
Il existe un petit colombier de 8 par 4 pieds.
La sucrerie mesure 26 pieds sur 24 (8.5 m par 7.8 m) avec 2 murs pignons maçonnés et charpente, elle contient une chaudière et un rafraichissoir, évaluée 3.500 livres.
A côté, un moulin à bêtes avec poteaux et charpente, renfermant pivot, chassis et tambour, estimé 5.000 livres.
Une étuve à sucre en maçonnerie et charpente de 10 par 10 pieds avec limandes, chaudière et fourneau, estimée 4.000 livres.
La purgerie en bois rond et palissade fait 50 par 17 pieds (NB : 16 m par 5.5), valeur 500 livres.
Enfin une case à bagasse de 50 par 20 pieds.
Les terres en plusieurs concessions totalisent 450 " quarrés " soit presque 450 hectares.
Le terrain où est implanté l’habitation-sucrerie est partiellement planté, dont 8 carrés en cannes, estimés 4.400 livres, 1 carré en manioc 300 livres, 33 carrés en savane en partie palissadé 1.650 livres, 24 carrés en bois debout 1.800 livres.
Sur les autres terrains, on retrouve 55 carrés en canne, 70 carrés en cacao et bananiers, 4 carrés de café.
Cette prospère habitation avait aussi près de 10.000 livres de dettes, dont 1.200 pour le marquis de Selorge et 800 pour le gouverneur De Poincy…
Le 2ème inventaire, concernant la succession Sarragot, a lieu le 15 décembre. Elle protège la fille unique Marie-Jeanne Sarragot-Coudrie.
Elle nous montre une petite habitation de culture vivrière sans bâtiments de production.
On recense 12 esclaves : 4 nègres, 3 négresses et 5 négrillons ou négrites, 1 seul cheval et 4.000 livres de dettes pour cette petite exploitation…
1748 : Robert Philippe Lonvilliers de Poincy est envoyé comme gouverneur à la Grenade.
En Martinique, le gouverneur général de Caylus prend une ordonnance pour l'ensemble des Isles du Vent, qui interdit de tirer des coups de fusil ou de pistolet après le coucher du soleil, et qui impose la fermeture des cabarets dans les Isles du Vent après 8 heures du soir, sous peine d’amende contre les blancs et de punition corporelle contre les nègres.
Aux Isles du Vent, le blocus anglais est sévère, la frégate du Roi La Perle est capturée en février, le commerce est paralysé, la disette s’installe à nouveau…
A Mariegalande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne obtient le poste de lieutenant du Roi qu’il demande depuis plus de 15 ans et fait office de gouverneur.
Le gouverneur général De Caylus écrit sur lui : "brave homme et d’une petite capacité et dont les lumières sont fort bornées. Comme il a son bien dans l’isle où il commande et qu’il y est connu et aimé, je pense que le bien du service demande qu’il y soit continué " !
Dans un autre mémoire, il écrit : "Mary galande est une petite isle de peu de considération et de nulle ressource. On en a ôté la garnison avant la dernière guerre, les habitans sont en état de la défendre. Sa situation au vent des autres Isles demande qu’on la conserve au Roy"
Inversement, plus aucun convoi n’arrive aux Antilles pendant l’année : la disette augmente…
Le gouverneur général se voit obligé d'autoriser des navires neutres, en particulier hollandais, à apporter des vivres.
Finalement, fin décembre, un convoi arrive à passer : 73 navires marchands atteignent la Guadeloupe ou la Martinique, 20 ont été capturés et conduits à la Barbade par les navires de guerre ou les corsaires anglais.
En parallèlle, nos corsaires, en particulier ceux de la Martinique, ont fait 99 prises en 1747, gênant considérablement le commerce colonial anglais.
A Marie Galante, la vie continue...
Le 3 avril Jean Grelin et sa femme Anne Dubois font baptiser à Vieux Fort leur fille Euphrosine.
Catherine Boulogne, épouse de Joseph Lacavé Faussecave, décède en lui laissant 10 enfants à charge…
Le veuf se remarie le 26 juin avec une voisine déjà veuve avec 1 fille à charge : Jeanne Cognet, veuve de Nicolas Sarragot Coudrie, habitant du quartier de l’Anse du Vent décédé en 1745.
Le contrat de mariage, type communauté réduite aux acquêts, devant Pasquier de Varennes, notaire et cousin, prévoit un inventaire de chaque communauté antérieure pour conserver les droits des enfants nés des mariages précédents. Ces 2 inventaires vont nous donner des renseignements très précieux sur une grande et une petite habitation marie-galantaise à cette époque…
Un 1er inventaire concernant la succession Boulogne a lieu du 10 au 14 décembre dans l’habitation de la Grande Ravine, en présence du grand-père Jean Boulogne, qui "a déclaré ne savoir écrire ny signer", de Germain Boulogne, Joseph Abraham, Gaujal de l’Estrade et Dulac et sera enregistré par le greffier du juge sénéchal Poisson. Elle protège les biens des 10 enfants du premier lit.
Dans l’inventaire des meubles, on commence par le contenu des 3 chambres et de la cuisine. On passe aux bâtiments de production : la "caze à grager" pour le manioc, la sucrerie avec 4 "canots" à sucre ou à vesou, la purgerie avec 700 formes à sucre en stock, la vinaigrerie avec une chaudière en cuivre et couleuvre en étain pour faire le tafia et 2 barriques.
Viennent ensuite les 56 esclaves : 22 nègres, 15 négresses, 19 négrillons et négrites.
Tous ces enfants sont "créol", nés dans l’île, ils sont évalués entre 350 et 1000 livres.
Les nègres de 18 à 51 ans sont en grande partie identifiés par leur origine en Afrique : 3 Timbou, 3 Arada (actuel Benin), 1 Ibo (actuel Nigeria), 2 Mandingue (Guinée ou Sierra Leone actuels), 5 Congo. Ils sont évalués en fonction de l’âge et de l’aspect entre 800 et 1500 livres.
Les 5 nègres créoles sont "à talents" : 1 tonnelier, 3 sucriers, 1 chasseur-pêcheur, ils valent entre 1800 et 2.400 livres…
Les négresses de 14 à 50 ans, en grande partie avec enfants, 1 Ibo, 3 Congo, 1 Arada, 9 Créoles, sont estimées entre 600 et 1.300 livres.
2 négresses "à talents" se détachent, la blanchisseuse 1.500 et la couturière 2.300…
Un couple de nègres marrons de 22 ans est mentionné.
A la fin des meubles sont consignés les bêtes :
26 "bêtes cavalines", chevaux, juments et mules, valant de 200 à 1.000 livres (un peu moins cher qu’un esclave…)
26 "bêtes à cornes", bœufs de cabrouet, vaches et veaux entre 50 et 250 livres
Enfin 27 "bêtes à laine", bélier, brebis et agneaux, 6 "cabrittes" et 24 cochons.
Dans l’inventaire des immeubles, on retrouvera les terres, les bâtiments de production et la maison familiale :
La "maison à demeure" fait 57 pieds sur 18 (Le " pied du Roy " faisait 32,4 cm) soit 18 m par 6. C’est une case en bois et charpente avec 3 chambres et un bout "rabattu" qui sert de magasin. Elle est estimée 3.000 livres.
La cuisine est une case en bois et gaulettes séparée du bâtiment principal de 40 pieds sur 16. Une partie fait aussi gragerie pour le manioc, l’ensemble vaut 100 livres.
Il existe 2 "cazes à houragan", 1 grande de 18 pieds par 16 et 1 petite de 15 pieds sur 10, qui sert aussi d’école. Leur base est en "massonerie", le haut en double palissade.
Il existe un petit colombier de 8 par 4 pieds.
La sucrerie mesure 26 pieds sur 24 (8.5 m par 7.8 m) avec 2 murs pignons maçonnés et charpente, elle contient une chaudière et un rafraichissoir, évaluée 3.500 livres.
A côté, un moulin à bêtes avec poteaux et charpente, renfermant pivot, chassis et tambour, estimé 5.000 livres.
Une étuve à sucre en maçonnerie et charpente de 10 par 10 pieds avec limandes, chaudière et fourneau, estimée 4.000 livres.
La purgerie en bois rond et palissade fait 50 par 17 pieds (NB : 16 m par 5.5), valeur 500 livres.
Enfin une case à bagasse de 50 par 20 pieds.
Les terres en plusieurs concessions totalisent 450 " quarrés " soit presque 450 hectares.
Le terrain où est implanté l’habitation-sucrerie est partiellement planté, dont 8 carrés en cannes, estimés 4.400 livres, 1 carré en manioc 300 livres, 33 carrés en savane en partie palissadé 1.650 livres, 24 carrés en bois debout 1.800 livres.
Sur les autres terrains, on retrouve 55 carrés en canne, 70 carrés en cacao et bananiers, 4 carrés de café.
Cette prospère habitation avait aussi près de 10.000 livres de dettes, dont 1.200 pour le marquis de Selorge et 800 pour le gouverneur De Poincy…
Le 2ème inventaire, concernant la succession Sarragot, a lieu le 15 décembre. Elle protège la fille unique Marie-Jeanne Sarragot-Coudrie.
Elle nous montre une petite habitation de culture vivrière sans bâtiments de production.
On recense 12 esclaves : 4 nègres, 3 négresses et 5 négrillons ou négrites, 1 seul cheval et 4.000 livres de dettes pour cette petite exploitation…
1748 : Robert Philippe Lonvilliers de Poincy est envoyé comme gouverneur à la Grenade.
En Martinique, le gouverneur général de Caylus prend une ordonnance pour l'ensemble des Isles du Vent, qui interdit de tirer des coups de fusil ou de pistolet après le coucher du soleil, et qui impose la fermeture des cabarets dans les Isles du Vent après 8 heures du soir, sous peine d’amende contre les blancs et de punition corporelle contre les nègres.
Aux Isles du Vent, le blocus anglais est sévère, la frégate du Roi La Perle est capturée en février, le commerce est paralysé, la disette s’installe à nouveau…
A Mariegalande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne obtient le poste de lieutenant du Roi qu’il demande depuis plus de 15 ans et fait office de gouverneur.
Le gouverneur général De Caylus écrit sur lui : "brave homme et d’une petite capacité et dont les lumières sont fort bornées. Comme il a son bien dans l’isle où il commande et qu’il y est connu et aimé, je pense que le bien du service demande qu’il y soit continué " !
Dans un autre mémoire, il écrit : "Mary galande est une petite isle de peu de considération et de nulle ressource. On en a ôté la garnison avant la dernière guerre, les habitans sont en état de la défendre. Sa situation au vent des autres Isles demande qu’on la conserve au Roy"
La vie continue dans l'isle, au fil des registres paroissiaux :
le 28 janvier, Henri Wachter et Marguerite Guesnon font baptiser leur fils Pierre à Vieux Fort.
Le 10 juillet, le jeune Jean Baptiste Lhoste de Selorge, 12 ans, meurt foudroyé.
Le 12 juillet, c’est la jeune Catherine Poisson, 13 ans, qui meurt des fièvres…
Le 2 septembre, Jacques Laurent Mollenthiel, notaire royal à St François de Grande-Terre vient épouser en l’Eglise de la Conception Marie Anne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne.
Le 10 septembre, Anne Catherine Pasquier de Varennes, 19 ans, épouse en l’Eglise Notre Dame de la Conception Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge.
Le 12 mars, le recensement de la Guadeloupe et dépendances est publié, Marie Galande n'est pas détaillée...
le 28 janvier, Henri Wachter et Marguerite Guesnon font baptiser leur fils Pierre à Vieux Fort.
Le 10 juillet, le jeune Jean Baptiste Lhoste de Selorge, 12 ans, meurt foudroyé.
Le 12 juillet, c’est la jeune Catherine Poisson, 13 ans, qui meurt des fièvres…
Le 2 septembre, Jacques Laurent Mollenthiel, notaire royal à St François de Grande-Terre vient épouser en l’Eglise de la Conception Marie Anne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne.
Le 10 septembre, Anne Catherine Pasquier de Varennes, 19 ans, épouse en l’Eglise Notre Dame de la Conception Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge.
Le 12 mars, le recensement de la Guadeloupe et dépendances est publié, Marie Galande n'est pas détaillée...
Les "Prix des Marchandises d'Europe en cette Isle" est fourni par l'intendant général Ranché pour la Martinique : il donne un bon aperçu des importations de l'époque, les prix à Marie Galante étaient nécessairement plus élevés...
Le 18 octobre, fin de la Guerre de Succession d’Autriche avec la Paix d’Aix-la-Chapelle : restitution des conquêtes. Ste Lucie redevient neutre.
La France sort affaiblie, selon le mot de Voltaire, elle a "travaillé pour le Roi de Prusse" !...
A partir de fin octobre, le commerce ayant redémarré, les vivres arrivent normalement dans nos isles depuis la France...
1749 : En France, grande famine.
Le maréchal de Noailles, membre du Conseil du Roi, devant les récents échecs militaires propose en août 2 mémoires au Roi : il est décidé d’augmenter les troupes de colonies de 4.290 à 8.600 hommes.
Le Comte de Maurepas est tombé en disgrâce du fait de ses conflits avec les maitresses du Roi...
Il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Antoine-Louis Rouillé, comte de Jouy, déja commissaire à la Compagnie des Indes.
La guerre finie, le commerce reprend, les négriers nantais se rattrapent : 44 armements, 37 navires arrivés à bon port dont 20 pour la Martinique, 17 pour St Domingue et toujours aucun pour la Guadeloupe. Nantes en est à sa 570ème expédition négrière...
Bordeaux arrive à sa 59ème, dont 10 cette année : 7 sont arrivées à bon port, dont 6 pour la Martinique.
Le gouverneur général De Caylus écrit : "Il y a longtemps qu'on éprouve en ces isles des pertes en nègres et en bestiaux occasionnées par des nègres scélérats qui composent des poisons lents et les administrent avec tant d'adresse qu'ils sont rarement découverts et que par là ils échappent à la punition. Il y a divers exemples d'habitants ruinés par leurs propres nègres et souvent par ceux en qui ils avaient le plus confiance"...
Le 4 octobre, il publie une ordonnance contre les "nègres empoisonneurs".
A Marie galande, le marie-galantais Robert Deshayes était devenu député de quartier à Ste Anne en Grande Terre.
En tant qu’époux d’une héritière marie-galantaise Bonhomme, il entre en procès contre Jean Ballet et Jean-Jacques Lhoste pour la propriété d’un terrain de 25 carrés "Le Dauphin", issu d’une concession au "quatrième étage" de La Ramée : le "soi-disant écuyer" pour ses adversaires, puis ses héritiers feront durer la procédure 40 ans avec 1564 pages de procédure qui nous sont parvenues…
Cela nous donnera beaucoup d’informations sur la génèse des habitations et une carte d'un partie des concessions :
La France sort affaiblie, selon le mot de Voltaire, elle a "travaillé pour le Roi de Prusse" !...
A partir de fin octobre, le commerce ayant redémarré, les vivres arrivent normalement dans nos isles depuis la France...
1749 : En France, grande famine.
Le maréchal de Noailles, membre du Conseil du Roi, devant les récents échecs militaires propose en août 2 mémoires au Roi : il est décidé d’augmenter les troupes de colonies de 4.290 à 8.600 hommes.
Le Comte de Maurepas est tombé en disgrâce du fait de ses conflits avec les maitresses du Roi...
Il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Antoine-Louis Rouillé, comte de Jouy, déja commissaire à la Compagnie des Indes.
La guerre finie, le commerce reprend, les négriers nantais se rattrapent : 44 armements, 37 navires arrivés à bon port dont 20 pour la Martinique, 17 pour St Domingue et toujours aucun pour la Guadeloupe. Nantes en est à sa 570ème expédition négrière...
Bordeaux arrive à sa 59ème, dont 10 cette année : 7 sont arrivées à bon port, dont 6 pour la Martinique.
Le gouverneur général De Caylus écrit : "Il y a longtemps qu'on éprouve en ces isles des pertes en nègres et en bestiaux occasionnées par des nègres scélérats qui composent des poisons lents et les administrent avec tant d'adresse qu'ils sont rarement découverts et que par là ils échappent à la punition. Il y a divers exemples d'habitants ruinés par leurs propres nègres et souvent par ceux en qui ils avaient le plus confiance"...
Le 4 octobre, il publie une ordonnance contre les "nègres empoisonneurs".
A Marie galande, le marie-galantais Robert Deshayes était devenu député de quartier à Ste Anne en Grande Terre.
En tant qu’époux d’une héritière marie-galantaise Bonhomme, il entre en procès contre Jean Ballet et Jean-Jacques Lhoste pour la propriété d’un terrain de 25 carrés "Le Dauphin", issu d’une concession au "quatrième étage" de La Ramée : le "soi-disant écuyer" pour ses adversaires, puis ses héritiers feront durer la procédure 40 ans avec 1564 pages de procédure qui nous sont parvenues…
Cela nous donnera beaucoup d’informations sur la génèse des habitations et une carte d'un partie des concessions :
1750 : A Marie Galante, attaque anglaise menée par le commodore Moore avec 12 vaisseaux de ligne, 6 frégates, 4 galiotes à bombe, 24 transports, 6.000 soldats et 2.000 miliciens noirs de la Barbade.
Marie-Galante ne peut leur opposer que 400 combattants, et, une fois encore, l'île connait le pillage, suivie d’une courte occupation anglaise…
En Martinique, le gouverneur général de Caylus meurt subitement le 12 mai à 52 ans, alors qu’il était mis en cause dans des affaires de contrebande…
Le nouveau gouverneur général Maximin de Bompar arrive le 5 novembre. Son premier rapport au ministre le 31 décembre constate " la situation des finances de ce pays qui est très désagréable… et peut devenir des plus embarrassante "
Entre attaques anglaises et cyclones, en un demi-siècle, le sucre a connu bien des hauts et des bas, café et coton ont démarré…
Marie-Galante ne peut leur opposer que 400 combattants, et, une fois encore, l'île connait le pillage, suivie d’une courte occupation anglaise…
En Martinique, le gouverneur général de Caylus meurt subitement le 12 mai à 52 ans, alors qu’il était mis en cause dans des affaires de contrebande…
Le nouveau gouverneur général Maximin de Bompar arrive le 5 novembre. Son premier rapport au ministre le 31 décembre constate " la situation des finances de ce pays qui est très désagréable… et peut devenir des plus embarrassante "
Entre attaques anglaises et cyclones, en un demi-siècle, le sucre a connu bien des hauts et des bas, café et coton ont démarré…
XVIIIème siècle, deuxième moitié : le sucre fluctue, le café et le coton prennent le dessus…
1751 : En février, création du "Dépôt de l'ile de Ré " pour former et encadrer les jeunes recrues des troupes coloniales "destiné pour les faire rassembler à l’île de Ré et les y faire discipliner, et exercer jusqu’à ce qu’elles soient embarquées pour la destination qu’elle jugera à propos de leur donner"
Publication de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert :
" MARIE-GALANTE, s. f. (Géog.) île de l'Amérique, appartenant à la France ; elle est située au vent de celles des Saintes, à 18 lieues au nord de la Martinique, à 3 ou 4 de la pointe des Salines de la Grande Terre de Guadeloupe. Cette île est presque ronde et peut avoir 18 lieues de tour ; ses bords sont fort escarpés dans certaines parties, mais les montagnes qui couvrent l'intérieur du pays sont moins hautes que celles des hautes îles, la terre y produit du sucre, du café, beaucoup de coton et quantité de maïs et de légumes, elle n'est pas bien pourvue de rivières ; à cela près cette île est très agréable. "
Ouragan le 19 septembre qui fait surtout des dégâts aux cultures : cannes, café et vivres, il est suivi d’une invasion de chenilles, aggravant la misère et entrainant secondairement des révoltes d’esclaves sur plusieurs habitations.
On retrouvera dans un "État des sommes dues au Domaine des Isles du Vent " une "Avance aux Habitans ouraganez" pour la Guadeloupe et Marie Galande...
Le recensement retrouve 4.541 habitants, dont 3.535 esclaves.
Reste 23 habitations-sucreries en activité, moins de la moitié qu’en 1738, les cyclones et les Anglais sont passés par là…204 hectares de café, 1525 ha de coton, en pleine expansion...
Côté Etat civil, 13 enterrements à Vieux Fort, dont une majorité d’enfants, 5 enterrements à Grand Bourg, dont le juge royal Jean Poisson, 75 ans, 5 également à Capesterre, surtout d’enfants.
1752 : Jean Louis Nicolas Desmerliers de Longueville, ancien lieutenant de Roy à Ste Lucie (île qui a été évacuée de ses habitants l’année précédente, devant la menace anglaise) est nommé gouverneur le 15 février en remplacement de Robert de Longvilliers de Poincy.
Il ne prendra ses fonctions que le 1er novembre, soit-disant retardé par la maladie qui le retiendrait à Ste Lucie, en fait il demandait un autre gouvernement : celui de la Guadeloupe ou de la Grenade…
En avril, lors de leur tournée d'inspection sur le Léopard, le gouverneur général De Bompar et l’intendant général Hurson passent 2 jours à Marie-Galante :
"Cette isle a environ 12 à 14 lieues de tour. Son terrain est bon, plat, et traversé par une chaîne de mornes très praticables. Mr de Champigny y possède une habitation très considérable, mais qui ne lui rend presque rien par la friponerie ou le peu de capacité de ceux qu’il a chargé de ses intérêts dans ces isles "
Publication de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert :
" MARIE-GALANTE, s. f. (Géog.) île de l'Amérique, appartenant à la France ; elle est située au vent de celles des Saintes, à 18 lieues au nord de la Martinique, à 3 ou 4 de la pointe des Salines de la Grande Terre de Guadeloupe. Cette île est presque ronde et peut avoir 18 lieues de tour ; ses bords sont fort escarpés dans certaines parties, mais les montagnes qui couvrent l'intérieur du pays sont moins hautes que celles des hautes îles, la terre y produit du sucre, du café, beaucoup de coton et quantité de maïs et de légumes, elle n'est pas bien pourvue de rivières ; à cela près cette île est très agréable. "
Ouragan le 19 septembre qui fait surtout des dégâts aux cultures : cannes, café et vivres, il est suivi d’une invasion de chenilles, aggravant la misère et entrainant secondairement des révoltes d’esclaves sur plusieurs habitations.
On retrouvera dans un "État des sommes dues au Domaine des Isles du Vent " une "Avance aux Habitans ouraganez" pour la Guadeloupe et Marie Galande...
Le recensement retrouve 4.541 habitants, dont 3.535 esclaves.
Reste 23 habitations-sucreries en activité, moins de la moitié qu’en 1738, les cyclones et les Anglais sont passés par là…204 hectares de café, 1525 ha de coton, en pleine expansion...
Côté Etat civil, 13 enterrements à Vieux Fort, dont une majorité d’enfants, 5 enterrements à Grand Bourg, dont le juge royal Jean Poisson, 75 ans, 5 également à Capesterre, surtout d’enfants.
1752 : Jean Louis Nicolas Desmerliers de Longueville, ancien lieutenant de Roy à Ste Lucie (île qui a été évacuée de ses habitants l’année précédente, devant la menace anglaise) est nommé gouverneur le 15 février en remplacement de Robert de Longvilliers de Poincy.
Il ne prendra ses fonctions que le 1er novembre, soit-disant retardé par la maladie qui le retiendrait à Ste Lucie, en fait il demandait un autre gouvernement : celui de la Guadeloupe ou de la Grenade…
En avril, lors de leur tournée d'inspection sur le Léopard, le gouverneur général De Bompar et l’intendant général Hurson passent 2 jours à Marie-Galante :
"Cette isle a environ 12 à 14 lieues de tour. Son terrain est bon, plat, et traversé par une chaîne de mornes très praticables. Mr de Champigny y possède une habitation très considérable, mais qui ne lui rend presque rien par la friponerie ou le peu de capacité de ceux qu’il a chargé de ses intérêts dans ces isles "
" Cependant, ce terrain qui est le plus beau de l'isle de Marie Galande empêche l'établissement de nombre de petits habitants qui font la force de ces isles : ce bien n'ayant pas de bornes reconnues, personne ne veut se placer à portée, craignant que si l'on vient un jour à fixer les bornes de cette terre, ils ne soient dans le cas d'avoir travaillé en pure perte"...
A Vieux Fort, le 30 avril, est baptisé André Hégesippe Wachter, né le 17 avril, fils de Henry Wachter et Marguerite Lacavé. La cérémonie est donnée par le R.P. Cyrille, le parrain est Jean Delport, la marraine Marie Cognet.
Il sera le repreneur de l'habitation Port Louis juste avant la Révolution.
Le 20 juin, l’ingénieur militaire de Bury propose un nouveau fortin pour Grand-Bourg "dont les plans ci-joints ont été faits sur les ordres de Mr de Bompar lors de sa tournée dans cette isle". Il y joint un plan des casernes et un état de l’artillerie.
A Vieux Fort, le 30 avril, est baptisé André Hégesippe Wachter, né le 17 avril, fils de Henry Wachter et Marguerite Lacavé. La cérémonie est donnée par le R.P. Cyrille, le parrain est Jean Delport, la marraine Marie Cognet.
Il sera le repreneur de l'habitation Port Louis juste avant la Révolution.
Le 20 juin, l’ingénieur militaire de Bury propose un nouveau fortin pour Grand-Bourg "dont les plans ci-joints ont été faits sur les ordres de Mr de Bompar lors de sa tournée dans cette isle". Il y joint un plan des casernes et un état de l’artillerie.
Le 20 octobre, le R.P. Telesphore, curé de Notre Dame de la Conception, 58 ans dont 25 de missions, est inhumé dans l’église.
Le 21 novembre, Claude Renault de la Billonière épouse sa cousine Marie Victoire Hotessier, après dispense de consanguinité du 2ème degré accordée par le "Supérieur Général de la Mission des Carmes de la province de Touraine, affecté aux Isles de l’Amérique", Frère Rodolphe de Saint Etienne.
Le même jour à Vieux Fort, le R.P. Cyrille bénit une cloche destinée à Jean Laferrière Sarragot, capitaine de milice et commandant du quartier.
Le 9 décembre, le nouveau gouverneur Desmerliers de Longueville ne semble guère ravi de son nouveau poste à Marie Galande, il écrit : "Je n’y ait trouvé ni logement pour les troupes, ni pour le gouverneur, ni fort ni fortifications aucune, seulement une mauvaise batterie de 8 canons de 12 et de 8 dont les affûts sont pourris... Il est assez étonnant que depuis 100 ans que cette isle appartient à la France, elle ne soit pas aujourd’hui plus en état de défense…si ce n’est par 300 hommes qu’il y a de plus, en 4 compagnies de milice, 3 d’infanterie et 1 de cavalerie"...
Le 21 novembre, Claude Renault de la Billonière épouse sa cousine Marie Victoire Hotessier, après dispense de consanguinité du 2ème degré accordée par le "Supérieur Général de la Mission des Carmes de la province de Touraine, affecté aux Isles de l’Amérique", Frère Rodolphe de Saint Etienne.
Le même jour à Vieux Fort, le R.P. Cyrille bénit une cloche destinée à Jean Laferrière Sarragot, capitaine de milice et commandant du quartier.
Le 9 décembre, le nouveau gouverneur Desmerliers de Longueville ne semble guère ravi de son nouveau poste à Marie Galande, il écrit : "Je n’y ait trouvé ni logement pour les troupes, ni pour le gouverneur, ni fort ni fortifications aucune, seulement une mauvaise batterie de 8 canons de 12 et de 8 dont les affûts sont pourris... Il est assez étonnant que depuis 100 ans que cette isle appartient à la France, elle ne soit pas aujourd’hui plus en état de défense…si ce n’est par 300 hommes qu’il y a de plus, en 4 compagnies de milice, 3 d’infanterie et 1 de cavalerie"...
"Il paroit donc, Monseigneur, comme indispensable si l’on veut conserver cette isle et en tirer tout l’avantage qu’elle peut prouver en temps de guerre et pendant la paix, de faire un bon port à la Basse-Terre qui en est le chef-lieu, une batterie fermée à la pointe du Maréchal et une autre au Vieux-Fort. Dans chacun de ces 2 derniers endroits, il y a 2 canons de 8 et à la Capesterre aussi 3 canons, 1 de 6 et 2 de 4, destinés pour garder l’entrée du petit port, dont la passe est si étroite et si difficile qu’il ne pourroit entrer que de très petits batteaux"
" ... de sorte que cette isle représente aujourd’hui la misère en tout son plein, l’habitant y est pauvre et aura d’autant plus de peine à se relever de ses pertes qu’il ne travaille qu’en crainte d’être encore une fois abandonné et de rester la proie de l’ennemi ..."
Le 31 décembre, nouveau "Denombrement et ressençement général de l'Isle Marie Galante" :
Le 31 décembre, nouveau "Denombrement et ressençement général de l'Isle Marie Galante" :
4.972 habitants, 1.091 blancs dont "342 portans armes" et 3.881 esclaves dont "3.267 paiant droits" donc actifs.
23 sucreries, 11 carrés (~hectares) de cacao, 216 carrés de café, 2.214 carrés de coton, 709 carrés de manioc et vivres.
23 sucreries, 11 carrés (~hectares) de cacao, 216 carrés de café, 2.214 carrés de coton, 709 carrés de manioc et vivres.
La Compagnie de milice commandée par Botreau-Belair donne le recensement séparé du quartier de la Capesterre : 335 blancs dont 107 portant armes, 1.435 esclaves dont 821 payant droits. 16 sucreries, 83 carrés de café, 473 de coton, 236 de vivres et 4 de cacao.
La Compagnie de Sarragot nous donne celui de Vieux Fort : 358 blancs dont 121 portant armes, 1302 esclaves payant droit. 3 sucreries, 2 carrés de cacao, 62 de café, 257 de vivres et 918 de coton.
Par déduction, on retrouve le recensement du quartier de Grand Bourg : 398 blancs, 1.144 esclaves payant droits. 4 sucreries, 71 carrés de café, 823 de coton.
"Age d’Or" de St Domingue avec 599 sucreries...
Par déduction, on retrouve le recensement du quartier de Grand Bourg : 398 blancs, 1.144 esclaves payant droits. 4 sucreries, 71 carrés de café, 823 de coton.
"Age d’Or" de St Domingue avec 599 sucreries...
1753 : Dans son courrier du 26 février accompagnant le recensement de la fin de l'année, le gouverneur Desmerliers de Longueville est toujours aussi découragé :
"Ce n’est pas que cette isle ne peut produire beaucoup de revenu, si elle étoit cultivée et mise en valeur, mais l’abandon qu’on en a fait, joint à la façon dont elle a été conduite, a découragé les habitans. Un pais ne prospere que par le soin que l'on en prend..."
Un Etat des Recettes du Domaine montre que Marie Galante n'a rien payé en droits de capitation de 1733 à 1741, puis 6 livres (!) en argent par an jusqu'en 1745, ensuite uen capitation en progrès payée un peu en argent et beaucoup en sucres .
Un Etat des Recettes du Domaine montre que Marie Galante n'a rien payé en droits de capitation de 1733 à 1741, puis 6 livres (!) en argent par an jusqu'en 1745, ensuite uen capitation en progrès payée un peu en argent et beaucoup en sucres .
Un hôpital militaire est en construction : Grand-Bourg possède en effet un détachement du Régiment de la Guadeloupe.
Un Etat abrégé d’une cargaison pour la Guadeloupe nous donne une idée des besoins des habitants : chandelles, suif, huile, savon, papier, etc... et fromages : le gruyère est celui qui a la meilleure conservation, mais le sassenage et le roquefort ont la côte !
Un Etat abrégé d’une cargaison pour la Guadeloupe nous donne une idée des besoins des habitants : chandelles, suif, huile, savon, papier, etc... et fromages : le gruyère est celui qui a la meilleure conservation, mais le sassenage et le roquefort ont la côte !
Au retour, l’état montre que la cargaison était surtout faite de 543 bariques de sucre, mais aussi de café, de cacao, gingembre, confiture et de 52 cuirs en poil, le gibier n’est pas mentionné…
En Guadeloupe, le comte de Crapado assure l’intérim.
Le successeur du gouverneur De Clieu arrive enfin le 27 décembre, après 1 mois d’escale en Martinique : il s’agit de Jean Antoine Riqueti, Chevalier de Mirabeau, frère du Marquis et oncle du futur Mirabeau, tribun de la Révolution.
Il a ordre de ne rien entreprendre sans en référer au gouverneur général De Bompar et s’entendre avec l’ordonnateur Marin pour réprimer la contrebande…
En Martinique, le gouverneur général de Bompar et l’intendant général Hurson publient le 24 décembre les nouveaux tarifs pour les " droits curiaux et les droits de justice applicables aux Iles du Vent" :
Pour les droits curiaux, le baptême et le mariage restent gratuits, l’enterrement est payant, sauf pour les "pauvres blancs", mais pour les esclaves il faut payer le fossoyeur 15 livres…
Pour les frais de justice, qu’il s’agisse des juges, procureurs, greffiers, huissiers, geoliers, voyers, jaugeurs, étalonneurs, arpenteurs ou notaires royaux, tous les actes sont payants, sauf pour les pauvres et les esclaves.
1754 : Le comte de Jouy est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Jean-Baptiste de Machault, comte d'Arnouville.
Paul Jean-Baptiste de Malherbe, commissaire d’artillerie, publie un mémoire pour les Isles du Vent, où il propose de surveiller les défrichages de bois-debout en marquant et préservant les arbres propres à la construction de maisons et de bateaux, comme l’acajou, voire en les replantant : il redoute les conséquences des coupes sauvages et de la pénurie de bois qu’elles risquent d’entrainer…écologiste avant l’heure !
Ouragan le 13 septembre, importants dégâts aux cultures, en Guadeloupe et à Marie Galande.
Le 15 octobre est inhumé à Vieux Fort le jeune Gabriel Grelin, 12 ans, "après avoir beaucoup souffert d’une longue maladie".
1755 : A Marie Galande, production de 489 tonnes métrique de sucre ; 351 hectares de café produisant 8.000 quintaux (mesure de Paris = 48,9 kg), 3.018 hectares de coton produisant 1.000 quintaux, soit 2,5 fois plus de café et 9 fois plus de coton qu’en 1738…
Louis Joseph Martineau, créole du Précheur en Martinique arrive pour épouser le 21 décembre Madeleine Félicité Poisson, fille de l’ancien juge Jean Poisson et de Catherine Perrault.
Son beau-père le fera rapidement progresser dans sa juridiction, greffier en 1757, greffier en chef en 1763, procureur du Roi en 1782 puis notaire royal à partir de 1791…
Le gouverneur général de Bompar demande au Roy de prendre position quant aux prétentions des héritiers de Boisseret, qui revendiquent la possession de près d’un tiers de l’île, selon " un vieux plan qui n’est ni signé ni datté " fourni par leur régisseur, le sieur Havre de l’Epine. En l’absence de plan officiel ou de titres précis, il leur est difficile de trancher et une grande partie de ces terres restent en friche, personne ne voulant se hasarder à les exploiter.
Le successeur du gouverneur De Clieu arrive enfin le 27 décembre, après 1 mois d’escale en Martinique : il s’agit de Jean Antoine Riqueti, Chevalier de Mirabeau, frère du Marquis et oncle du futur Mirabeau, tribun de la Révolution.
Il a ordre de ne rien entreprendre sans en référer au gouverneur général De Bompar et s’entendre avec l’ordonnateur Marin pour réprimer la contrebande…
En Martinique, le gouverneur général de Bompar et l’intendant général Hurson publient le 24 décembre les nouveaux tarifs pour les " droits curiaux et les droits de justice applicables aux Iles du Vent" :
Pour les droits curiaux, le baptême et le mariage restent gratuits, l’enterrement est payant, sauf pour les "pauvres blancs", mais pour les esclaves il faut payer le fossoyeur 15 livres…
Pour les frais de justice, qu’il s’agisse des juges, procureurs, greffiers, huissiers, geoliers, voyers, jaugeurs, étalonneurs, arpenteurs ou notaires royaux, tous les actes sont payants, sauf pour les pauvres et les esclaves.
1754 : Le comte de Jouy est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Jean-Baptiste de Machault, comte d'Arnouville.
Paul Jean-Baptiste de Malherbe, commissaire d’artillerie, publie un mémoire pour les Isles du Vent, où il propose de surveiller les défrichages de bois-debout en marquant et préservant les arbres propres à la construction de maisons et de bateaux, comme l’acajou, voire en les replantant : il redoute les conséquences des coupes sauvages et de la pénurie de bois qu’elles risquent d’entrainer…écologiste avant l’heure !
Ouragan le 13 septembre, importants dégâts aux cultures, en Guadeloupe et à Marie Galande.
Le 15 octobre est inhumé à Vieux Fort le jeune Gabriel Grelin, 12 ans, "après avoir beaucoup souffert d’une longue maladie".
1755 : A Marie Galande, production de 489 tonnes métrique de sucre ; 351 hectares de café produisant 8.000 quintaux (mesure de Paris = 48,9 kg), 3.018 hectares de coton produisant 1.000 quintaux, soit 2,5 fois plus de café et 9 fois plus de coton qu’en 1738…
Louis Joseph Martineau, créole du Précheur en Martinique arrive pour épouser le 21 décembre Madeleine Félicité Poisson, fille de l’ancien juge Jean Poisson et de Catherine Perrault.
Son beau-père le fera rapidement progresser dans sa juridiction, greffier en 1757, greffier en chef en 1763, procureur du Roi en 1782 puis notaire royal à partir de 1791…
Le gouverneur général de Bompar demande au Roy de prendre position quant aux prétentions des héritiers de Boisseret, qui revendiquent la possession de près d’un tiers de l’île, selon " un vieux plan qui n’est ni signé ni datté " fourni par leur régisseur, le sieur Havre de l’Epine. En l’absence de plan officiel ou de titres précis, il leur est difficile de trancher et une grande partie de ces terres restent en friche, personne ne voulant se hasarder à les exploiter.
Au Portugal, le 1er novembre, à 9H40, Lisbonne est détruite par un tremblement de terre majeur, estimé à 8.5 à 9 sur l’échelle de Richter, suivi de 2 répliques puis d’incendies : entre 55.000 et 62.000 morts.
Quelques minutes plus tard, les côtes atlantiques des Antilles subissent un effet tsunami avec inondations : la vague en Martinique atteint 1m80...
1756 : En France, le 31 janvier, 2.000 Parisiens patinent sur la Seine entièrement gelée.
Le 1er mai, la France déclare la guerre à l’Angleterre, ce sera la Guerre de Sept Ans…
Depuis 1751, les négriers nantais ont armé 143 navires, mais seulement 104 sont arrivés à bon port, l'année 1755 a été une année noire avec 8 navires sur 22 arrivés à destination entre les corsaires anglais, les naufrages et les révoltes de Noirs...
Toujours depuis 1751, les négriers bordelais n'ont armé que 28 navires, 14 semblent arrivés à bon port dont 7 pour St Domingue et 4 pour la Martinique, les 2 derniers de 1755 ont été capturés par les Anglais...
La traite va s'arrêter du fait de la guerre pendant 5 ans, elle ne reprendra qu'en 1763 avec le retour de la paix...
Aux Antilles, les corsaires Anglais capturent 350 navires marchands français…
Les communications sont presque coupées entre les Antilles et la métropole. Elles vont devoir tirer leur ravitaillement des îles hollandaises et espagnoles voisines, les négociants doivent payer pour des "droits, permissions et hollandisations ".
Quelques minutes plus tard, les côtes atlantiques des Antilles subissent un effet tsunami avec inondations : la vague en Martinique atteint 1m80...
1756 : En France, le 31 janvier, 2.000 Parisiens patinent sur la Seine entièrement gelée.
Le 1er mai, la France déclare la guerre à l’Angleterre, ce sera la Guerre de Sept Ans…
Depuis 1751, les négriers nantais ont armé 143 navires, mais seulement 104 sont arrivés à bon port, l'année 1755 a été une année noire avec 8 navires sur 22 arrivés à destination entre les corsaires anglais, les naufrages et les révoltes de Noirs...
Toujours depuis 1751, les négriers bordelais n'ont armé que 28 navires, 14 semblent arrivés à bon port dont 7 pour St Domingue et 4 pour la Martinique, les 2 derniers de 1755 ont été capturés par les Anglais...
La traite va s'arrêter du fait de la guerre pendant 5 ans, elle ne reprendra qu'en 1763 avec le retour de la paix...
Aux Antilles, les corsaires Anglais capturent 350 navires marchands français…
Les communications sont presque coupées entre les Antilles et la métropole. Elles vont devoir tirer leur ravitaillement des îles hollandaises et espagnoles voisines, les négociants doivent payer pour des "droits, permissions et hollandisations ".
En Martinique, arrivée en mai du nouveau Gouverneur Général des Isles sous le Vent, François de Beauharnais de Beaumont, baron de Beauville, marquis de la Ferté, père d’Alexandre, le futur époux de Rose Tascher de la Pagerie, future Joséphine de Beauharnais.
En Guadeloupe, le Chevalier de Mirabeau comprend que l’île, mal armée, ne pourra résister à une nouvelle attaque Anglaise :
il préfère démissionner de son poste de Gouverneur, demande à reprendre son poste dans la Marine et rentre en France avec sa maîtresse noire Félicité et son enfant…
Il sera remplacé le 15 janvier suivant par Charles François Emmanuel Nadeau du Treil, lieutenant de Roi à la Martinique.
On institue un droit de 40 sols par nègre payant droit pour mettre la colonie en état de défense.
A Marie-Galante, le ravitaillement vient quasi exclusivement de l’extérieur par des navires étrangers, les exportations aussi, ainsi en septembre est publié un " Etat des bâtiments étrangers arrivés à Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils y ont apportées " et un " Etat des bâtiments étrangers partis de Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils ont emportées "
Ouragan le 12 septembre avec dégats aux cultures.
Guy Botreau, dit Fils, meurt à Vieux Fort : "environ 88 ans, mort en démence, maladie dont il était attaqué depuis 2 ans ; pendant son bon sens, il a paru vivre en bon chrétien"...
1757 : Mme de Pompadour obtient la disgrâce de Jean-Baptiste de Machault : il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par François Marie Peyrenc de Moras, qui est proche de La Pompadour...
L’approvisionnement de la Martinique se fait pour plus de la moitié par des navires étrangers "neutres" autorisés, venant majoritairement des îles hollandaises et en particulier St Eustache. Ils permettent aussi l’exportation des denrées produites sur place : sucres, sirops, tafia et café.
Le bilan commercial de Marie-Galante, qui dépend toujours de la Martinique, est déficitaire : 223.789 livres importées, 197.580 livres exportées par navires "françois ou étrangers neutres"
Michel François Pasquier de Varennes épouse le 11 janvier Catherine Rose Dauvergne : ils n’auront pas d’enfants vivants pour prendre la suite de leurs habitations dont Port Louis.
1758 : Claude Louis d'Espinchal, marquis de Massiac, assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine pendant 6 mois, avant la nomination de Nicolas-René Berryer, comte de La Ferrière, proche de La Pompadour...
Une escadre anglaise commandée par l’Admiral John Moore quitte Portmouth le 15 novembre avec 46 navires et 6.000 hommes de troupe pour les Antilles…
En décembre, le gouverneur général des Isles, le marquis de Beauharnais de Beaumont, constate les préparatifs de guerre anglais, survenant sur une crise économique et une disette déjà bien installés.
Le blocus anglais se renforce, les vivres manquent...
De Beauharnais expédie à Saint-Eustache la corvette et deux frégates du Roy pour escorter une petite flotte d'une douzaine de navires censés être chargés de vivres pour la colonie.
Il écrit dans son Mémoire l'année suivante : "...Mais quel fut l'étonnement et la consternation de cette colonie, lorsqu'elle apprit que par un abus criminel... les bateaux au lieu de vivres si nécessaires, n'avaient apporté que des marchandises sèches, propres seulement à un lucre pour lors si déplacé "...
En cette fin d’année, seuls 2 navires chargés de farine arriveront de France.
Le 12 décembre, le gouverneur général De Beauharnais appelle à lancer l’ordre général pour mettre en marche les milices avec vivres et munitions, d’approvisionner les forts et de prévenir les compagnies qui doivent y stationner. Les commandants en charge des forts doivent envoyer aussi un état des lieux de leurs forts.
1759 : L'amiral Moore fait escale à la Barbade le 3 janvier, où il embarque 2.000 hommes supplémentaires.
Son escadre se présente le 15 janvier devant la Martinique, avec 71 bâtiments dont 12 vaisseaux de ligne et 5 frégates, totalisant 940 canons et 8.000 hommes.
Les Anglais tentent 2 débarquements le 16 et le 17 : ils perdent 400 hommes tués ou blessés en 2 jours et 2 nuits, les Français 20...
Les Anglais battent en retraite et doivent rembarquer le 18.
Le gouverneur de la Guadeloupe Nadau du Treil ne dispose que d'environ 500 militaires, avec 6 compagnies d'infanterie et une demi compagnie d'artillerie...
Le 19 janvier, il envoie une lettre à tous les capitaines de milices, qui commandent environ 3.000 miliciens en Guadeloupe :
" A la réception de ma lettre, monsieur, vous aurez agréable de commander en toute diligence dix ou douze hommes de vôtre compagnie et un officier armez et bagage pour serendre icy : et que ce soient autant que vous le pourrez des garçons et gens qui ont moins besoin chez eux que les autres. Ceux qui n’auront point de fusils, je leur en fourni. Je compte sur vôtre exactitude et vôtre zèle pour la prompte exécution de cet ordre. Vous répartirez avec le reste de votre monde que lors que l’alarme sera tirée. S’il y a plus d’un adjudant pour la batterie vous ferez marche."
21 janvier, les Anglais se présentent avec une grande partie de la même escadre, toujours commandée par l’Amiral Moore, devant Basse-Terre. Les bombardements commencent le 23, ils s'approchent du fort Charles le 24, qui est évacué...
Quelques habitants montent à bord pour demander la neutralité et obtiennent un accord...
Les Anglais débarquent le 24, ils attaquent le fort St Charles et prennent rapidement la ville…
Commence alors une guérilla qui devient vite meurtrière pour les Anglais, car la topographie de la Basse-Terre et la connaissance du terrain avantage les Français.
Une partie des Anglais se portent alors sur la Grande-Terre en débarquant au Gosier : ils prennent le Fort Louis le 19 février et deviennent maîtres de la Grande-Terre.
En Martinique, Bompar et son escadre, arrivés depuis le 8 mars, ne se décide à partir au secours de la Guadeloupe qu’à partir du 17 avril. Le temps de réunir 1.800 hommes et quelques corsaires, l’escadre prend la mer le 23 avril avec le gouverneur général de Beauharnais, ils débarquent le 27 avril à Ste Anne avec 600 hommes, apprennent la capitulation du même jour, et rembarquent le 28 pour la Martinique…
Les secours n’arrivant pas, le gouverneur Nadau du Treil, après 3 mois de résistance et beaucoup de désertions chez les miliciens, a effectivement été contraint de capituler.
La reddition de la Guadeloupe est signée le 1er mai auprès du Général John Barington, les Anglais laissent aux Français des conditions honorables : rien n’est changé dans leur mode de vie et leurs taxes, mais 6.000 esclaves seront déportés dans les colonies Anglaises.
Le colonel Byam Crump devient gouverneur.
Les 2 responsables de la défaite de la Guadeloupe, le Gouverneur Nadau du Treil et le lieutenant de Roi Leroy de la Potherie seront jugés à Fort Royal, dégradés et condamnés en 1761 à la prison à vie…Passés quelques jours par la Bastille, ils passeront quelques années à la prison de la Marine à Rochefort.
A Marie Galande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne assure l’intérim du gouverneur Desmerliers de Longueville, en déplacement à Ste Lucie pour affaires personnelles.
En février, il éconduit un parlementaire anglais porteur d’un message lui proposant une reddition sans combat.
Le 18 mai, les Anglais se présentent Marie Galante avec 5 bâtiments de guerre et des transports de troupe.
Jarrier de la Chassaigne et son aide-major Des Ormeaux ne veulent pas signer la capitulation, avec une proposition de reddition aux mêmes conditions que la Guadeloupe, que leur présente Byam Crump et Guillaume Harman :
En Guadeloupe, le Chevalier de Mirabeau comprend que l’île, mal armée, ne pourra résister à une nouvelle attaque Anglaise :
il préfère démissionner de son poste de Gouverneur, demande à reprendre son poste dans la Marine et rentre en France avec sa maîtresse noire Félicité et son enfant…
Il sera remplacé le 15 janvier suivant par Charles François Emmanuel Nadeau du Treil, lieutenant de Roi à la Martinique.
On institue un droit de 40 sols par nègre payant droit pour mettre la colonie en état de défense.
A Marie-Galante, le ravitaillement vient quasi exclusivement de l’extérieur par des navires étrangers, les exportations aussi, ainsi en septembre est publié un " Etat des bâtiments étrangers arrivés à Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils y ont apportées " et un " Etat des bâtiments étrangers partis de Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils ont emportées "
Ouragan le 12 septembre avec dégats aux cultures.
Guy Botreau, dit Fils, meurt à Vieux Fort : "environ 88 ans, mort en démence, maladie dont il était attaqué depuis 2 ans ; pendant son bon sens, il a paru vivre en bon chrétien"...
1757 : Mme de Pompadour obtient la disgrâce de Jean-Baptiste de Machault : il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par François Marie Peyrenc de Moras, qui est proche de La Pompadour...
L’approvisionnement de la Martinique se fait pour plus de la moitié par des navires étrangers "neutres" autorisés, venant majoritairement des îles hollandaises et en particulier St Eustache. Ils permettent aussi l’exportation des denrées produites sur place : sucres, sirops, tafia et café.
Le bilan commercial de Marie-Galante, qui dépend toujours de la Martinique, est déficitaire : 223.789 livres importées, 197.580 livres exportées par navires "françois ou étrangers neutres"
Michel François Pasquier de Varennes épouse le 11 janvier Catherine Rose Dauvergne : ils n’auront pas d’enfants vivants pour prendre la suite de leurs habitations dont Port Louis.
1758 : Claude Louis d'Espinchal, marquis de Massiac, assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine pendant 6 mois, avant la nomination de Nicolas-René Berryer, comte de La Ferrière, proche de La Pompadour...
Une escadre anglaise commandée par l’Admiral John Moore quitte Portmouth le 15 novembre avec 46 navires et 6.000 hommes de troupe pour les Antilles…
En décembre, le gouverneur général des Isles, le marquis de Beauharnais de Beaumont, constate les préparatifs de guerre anglais, survenant sur une crise économique et une disette déjà bien installés.
Le blocus anglais se renforce, les vivres manquent...
De Beauharnais expédie à Saint-Eustache la corvette et deux frégates du Roy pour escorter une petite flotte d'une douzaine de navires censés être chargés de vivres pour la colonie.
Il écrit dans son Mémoire l'année suivante : "...Mais quel fut l'étonnement et la consternation de cette colonie, lorsqu'elle apprit que par un abus criminel... les bateaux au lieu de vivres si nécessaires, n'avaient apporté que des marchandises sèches, propres seulement à un lucre pour lors si déplacé "...
En cette fin d’année, seuls 2 navires chargés de farine arriveront de France.
Le 12 décembre, le gouverneur général De Beauharnais appelle à lancer l’ordre général pour mettre en marche les milices avec vivres et munitions, d’approvisionner les forts et de prévenir les compagnies qui doivent y stationner. Les commandants en charge des forts doivent envoyer aussi un état des lieux de leurs forts.
1759 : L'amiral Moore fait escale à la Barbade le 3 janvier, où il embarque 2.000 hommes supplémentaires.
Son escadre se présente le 15 janvier devant la Martinique, avec 71 bâtiments dont 12 vaisseaux de ligne et 5 frégates, totalisant 940 canons et 8.000 hommes.
Les Anglais tentent 2 débarquements le 16 et le 17 : ils perdent 400 hommes tués ou blessés en 2 jours et 2 nuits, les Français 20...
Les Anglais battent en retraite et doivent rembarquer le 18.
Le gouverneur de la Guadeloupe Nadau du Treil ne dispose que d'environ 500 militaires, avec 6 compagnies d'infanterie et une demi compagnie d'artillerie...
Le 19 janvier, il envoie une lettre à tous les capitaines de milices, qui commandent environ 3.000 miliciens en Guadeloupe :
" A la réception de ma lettre, monsieur, vous aurez agréable de commander en toute diligence dix ou douze hommes de vôtre compagnie et un officier armez et bagage pour serendre icy : et que ce soient autant que vous le pourrez des garçons et gens qui ont moins besoin chez eux que les autres. Ceux qui n’auront point de fusils, je leur en fourni. Je compte sur vôtre exactitude et vôtre zèle pour la prompte exécution de cet ordre. Vous répartirez avec le reste de votre monde que lors que l’alarme sera tirée. S’il y a plus d’un adjudant pour la batterie vous ferez marche."
21 janvier, les Anglais se présentent avec une grande partie de la même escadre, toujours commandée par l’Amiral Moore, devant Basse-Terre. Les bombardements commencent le 23, ils s'approchent du fort Charles le 24, qui est évacué...
Quelques habitants montent à bord pour demander la neutralité et obtiennent un accord...
Les Anglais débarquent le 24, ils attaquent le fort St Charles et prennent rapidement la ville…
Commence alors une guérilla qui devient vite meurtrière pour les Anglais, car la topographie de la Basse-Terre et la connaissance du terrain avantage les Français.
Une partie des Anglais se portent alors sur la Grande-Terre en débarquant au Gosier : ils prennent le Fort Louis le 19 février et deviennent maîtres de la Grande-Terre.
En Martinique, Bompar et son escadre, arrivés depuis le 8 mars, ne se décide à partir au secours de la Guadeloupe qu’à partir du 17 avril. Le temps de réunir 1.800 hommes et quelques corsaires, l’escadre prend la mer le 23 avril avec le gouverneur général de Beauharnais, ils débarquent le 27 avril à Ste Anne avec 600 hommes, apprennent la capitulation du même jour, et rembarquent le 28 pour la Martinique…
Les secours n’arrivant pas, le gouverneur Nadau du Treil, après 3 mois de résistance et beaucoup de désertions chez les miliciens, a effectivement été contraint de capituler.
La reddition de la Guadeloupe est signée le 1er mai auprès du Général John Barington, les Anglais laissent aux Français des conditions honorables : rien n’est changé dans leur mode de vie et leurs taxes, mais 6.000 esclaves seront déportés dans les colonies Anglaises.
Le colonel Byam Crump devient gouverneur.
Les 2 responsables de la défaite de la Guadeloupe, le Gouverneur Nadau du Treil et le lieutenant de Roi Leroy de la Potherie seront jugés à Fort Royal, dégradés et condamnés en 1761 à la prison à vie…Passés quelques jours par la Bastille, ils passeront quelques années à la prison de la Marine à Rochefort.
A Marie Galande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne assure l’intérim du gouverneur Desmerliers de Longueville, en déplacement à Ste Lucie pour affaires personnelles.
En février, il éconduit un parlementaire anglais porteur d’un message lui proposant une reddition sans combat.
Le 18 mai, les Anglais se présentent Marie Galante avec 5 bâtiments de guerre et des transports de troupe.
Jarrier de la Chassaigne et son aide-major Des Ormeaux ne veulent pas signer la capitulation, avec une proposition de reddition aux mêmes conditions que la Guadeloupe, que leur présente Byam Crump et Guillaume Harman :
Mais les habitants renoncent à résister pour protéger leurs biens, De la Chassaigne est contraint à la reddition :
les Anglais reprennent Marie-Galante sans combats, la capitulation est signée le 26 mai avec Barrington et Moore, document contenant 23 articles…
les Anglais reprennent Marie-Galante sans combats, la capitulation est signée le 26 mai avec Barrington et Moore, document contenant 23 articles…
Ils ne pilleront pas Marie-Galante, car ils souhaitent la conserver : les 21 sucreries resteront en activité.
Le gouverneur Anglais est Francis Mac Lean. 200 hommes sont positionnés dans le fort, "The Royal Camp", mais les fièvres vont décimer leur garnison.
Le gouverneur Anglais est Francis Mac Lean. 200 hommes sont positionnés dans le fort, "The Royal Camp", mais les fièvres vont décimer leur garnison.
The Royal Camp in " La Marie Galante "…
Fin juillet, le gouverneur général De Beauharnais propose au ministre de reprendre Marie Galante, il ne sera pas suivi dans cette décision...
Le 4 septembre, Jarrier de la Chassaigne arrive en Martinique, il semble "retourné en enfance", la capitulation lui a été fatale...
1760 : Les Anglais s’emparent de la Nouvelle-France, futur Canada.
Fin juillet, le gouverneur général De Beauharnais propose au ministre de reprendre Marie Galante, il ne sera pas suivi dans cette décision...
Le 4 septembre, Jarrier de la Chassaigne arrive en Martinique, il semble "retourné en enfance", la capitulation lui a été fatale...
1760 : Les Anglais s’emparent de la Nouvelle-France, futur Canada.
Les Anglais occupent Basse-Terre d’où ils gouvernent la Guadeloupe.
Ils démarrent la construction de la future ville de Pointe-à-Pitre, concentrée sur le Morne Renfermé, ils drainent les marécages et construisent les quais du port.
Ils vont introduire 20.000 esclaves en 4 ans, développer l’agriculture, en particulier sucrière, et le commerce.
Ils prennent de mesures favorables aux colons : les marchandises de l’île ne sont soumises qu’à un droit de 1% contre 4% aux îles Anglaises ; ils accordent aussi des facilités de paiement aux colons, toutes mesures destinées à développer la colonie et à être appréciés.
L’occupation Anglaise va donner de fait un boom économique en Guadeloupe...
Le " Rolle général des Troupes des Isles du Vent commencé en 1727 " est publié : il montre que depuis 30 ans 48% des soldats sont morts en service, 9% ont été renvoyés et 8% ont déserté. Le surnom de "nègres blancs " que certains leur ont donné était proche de la réalité…
1761 : En France, Étienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville devient Secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Marine, il est en charge des colonies : il crée à Versailles le Bureau de Législation des Colonies.
En Guadeloupe, nouveau gouverneur anglais, le général Campbell Dalrymple.
En Martinique, arrivée en janvier du nouveau gouverneur général des Iles du Vent, qui sera intronisé le 7 février : Louis-Charles Le Vassor de la Touche, marquis de Tréville.
Les Anglais concentrent des troupes aux Antilles, en particulier à la Dominique.
Conscient d’une attaque prochaine, le nouveau gouverneur de Tréville envoie en novembre une lettre en grande partie "chiffrée" au ministre, avec demande de secours et de navires de guerre :
Ils démarrent la construction de la future ville de Pointe-à-Pitre, concentrée sur le Morne Renfermé, ils drainent les marécages et construisent les quais du port.
Ils vont introduire 20.000 esclaves en 4 ans, développer l’agriculture, en particulier sucrière, et le commerce.
Ils prennent de mesures favorables aux colons : les marchandises de l’île ne sont soumises qu’à un droit de 1% contre 4% aux îles Anglaises ; ils accordent aussi des facilités de paiement aux colons, toutes mesures destinées à développer la colonie et à être appréciés.
L’occupation Anglaise va donner de fait un boom économique en Guadeloupe...
Le " Rolle général des Troupes des Isles du Vent commencé en 1727 " est publié : il montre que depuis 30 ans 48% des soldats sont morts en service, 9% ont été renvoyés et 8% ont déserté. Le surnom de "nègres blancs " que certains leur ont donné était proche de la réalité…
1761 : En France, Étienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville devient Secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Marine, il est en charge des colonies : il crée à Versailles le Bureau de Législation des Colonies.
En Guadeloupe, nouveau gouverneur anglais, le général Campbell Dalrymple.
En Martinique, arrivée en janvier du nouveau gouverneur général des Iles du Vent, qui sera intronisé le 7 février : Louis-Charles Le Vassor de la Touche, marquis de Tréville.
Les Anglais concentrent des troupes aux Antilles, en particulier à la Dominique.
Conscient d’une attaque prochaine, le nouveau gouverneur de Tréville envoie en novembre une lettre en grande partie "chiffrée" au ministre, avec demande de secours et de navires de guerre :
Il espère aussi des secours de Ste Lucie et des Caraibes de St Vincent.
Ils disposeront au maximum de "13.000 hommes tant blancs que noirs" en armant les habitants et dispose de 2 mois de vivres…
En décembre, 19 navires de guerre anglais arrivent à la Barbade.
A Marie Galante, le 23 avril, le sieur Jarrier Des Roches, écuyer, voulant défendre la négresse Dorothée, tue sans le vouloir le soldat anglais Daniel Vinet : il sera gracié en 1767, on peut supposer qu'il aura attendu sa grâce en prison...
Le procés entre Jean Ballet et les héritiers Deshayes et Selorge pour le terrain contesté Le Dauphin au Quatrième étage dure depuis 12 ans, il nous apporte une nouvelle carte des concessions du secteur :
Ils disposeront au maximum de "13.000 hommes tant blancs que noirs" en armant les habitants et dispose de 2 mois de vivres…
En décembre, 19 navires de guerre anglais arrivent à la Barbade.
A Marie Galante, le 23 avril, le sieur Jarrier Des Roches, écuyer, voulant défendre la négresse Dorothée, tue sans le vouloir le soldat anglais Daniel Vinet : il sera gracié en 1767, on peut supposer qu'il aura attendu sa grâce en prison...
Le procés entre Jean Ballet et les héritiers Deshayes et Selorge pour le terrain contesté Le Dauphin au Quatrième étage dure depuis 12 ans, il nous apporte une nouvelle carte des concessions du secteur :
A la Grenade, l’ancien gouverneur de Marie-Galante, Robert Philippe Lonvilliers de Poincy, meurt à 80 ans, longévité exceptionnelle à une époque où l'espérance de vie était de 30 ans environ en France...
A Ste Lucie, un autre ancien gouverneur de Marie Galante, Jean Louis Desmerliers de Longueville, meurt également très âgé, à 70 ans.
1762 : Wolfgang Amadeus Mozart a 6 ans : il compose la 1ère de ses 893 oeuvres...
A la Martinique, le 16 janvier, première attaque anglaise, qui est repoussée…
Le 3 février, nouvelle attaque avec 35 navires de guerre et 18.000 hommes sous les ordres de l’amiral Rodney et du général Monkton.
Fort-Royal tombe le 4, le gouverneur général de Tréville signe la capitulation le 13 février, devant des forces bien supérieures, mais sans avoir entrepris une véritable défense...
Cela lui vaudra d'être transféré en France le 30 mars ainsi que les autres officiers responsables de la capitulation : ils passeront devant le Conseil de Guerre en octobre.
Les Anglais nous prennent ensuite Ste Lucie le 26 février puis la Grenade le 5 mars.
La France a perdu toutes ses isles aux Antilles...
En Guadeloupe, le gouverneur Campbell Dalrymple, en place depuis l'an dernier, rédige le 16 février pour le comte d’Egremont, secrétaire d’Etat aux Colonies, un intéressant mémoire de 15 pages, étudié par Schnakenbourg.
Il nous donne une étude économique de la Guadeloupe avant leur conquête :
" Droit de capitation sur 20.000 Noirs
- Appartenant aux habitants-sucriers, à 9 livres par tête : 180.000
- Idem sur 10.000 appartenant aux habitants caféiers et cotonniers, à 6 livres : 60.000
Total 240.000
- Droit de un pour cent sur l’importation de toutes les marchandises d’Europe vendues au poids : 8.000
- Droit de un pour cent sur l’exportation des productions : 20.000
N. B. : tout ce qui était envoyé à la Martinique, comme il a été dit plus haut, le payait là-bas
- Droit de poudre. Chaque navire portant canons payait 40 lb du ditdroit, primitivement payé comme droit d’ancrage, il fut plus tard réuni au Domaine : 1.000
- Confiscations, amendes et autres revenus casuels, environ 20.000
Montant total des revenus de la Guadeloupe et dépendances 289.000
Marie-Galante devait rapporter environ 20.000
Total pour le gouvernement tel qu’il est actuellement 309.000
D’autre part, les dépenses d’administration devaient atteindre les sommes portées aux rubriques suivantes, soit :
Etat-major, y compris le gouverneur, l’intendant ou l’ordonnateur subdélégué, 3 lieutenants du roi, 1 major, 3 adjudants, 1 ingénieur, 1 ingénieur adjoint, un garde-magasin, un chirurgien-major, canonnier, et gratification aux ingénieurs et autres, peuvent atteindre 51.920 livres
Pensions du Clergé
- 16 curés en Guadeloupe à 540 livres chacun : 8.640
- Aux Jésuites, pour l’instruction des Noirs et le service des écoles : 810
- 9 curés en Grande-Terre à 540 livres chacun 4.860
- 1 à la Désirade, à 1.000
Total : 15.310
Dépenses des magistrats et frais de justice, environ 30.000
L’entretien des fortifications devait coûter au roi, indépendamment de la corvée à laquelle étaient soumis les habitants, environ
50.000
Dépense totale supportée par le roi, à l’exception de la garnison, formée de six compagnies qui étaient toutes approvisionnées avec une lb de farine par jour : 147.230
Solde net en faveur du Trésor Royal, indépendamment du droit de trois et demi pour cent payé par tous les produits importés depuis ces colonies dans n’importe quel port de France : 161.770
Les habitants étaient obligés, par la loi ou par la coutume, de donner chaque année au roi deux jours de travail de tous leurs Noirs pour l’entretien du fort, des batteries et des fortifications, et en outre d’en fournir autant qu’il pouvait leur en être réclamé pour des travaux particuliers en cas de nécessité.
Le roi payait tous les entrepreneurs, le bois, le fer et les autres matériaux nécessaires aux fortifications, et les navires arrivant étaient obligés d’apporter chaque année une charge de chaux et de bois pour la brûler.
Tous ces services rendus au public par ce qu’on appelle la corvée des habitants sont supprimés par l’article 17 de l’accord de capitalisation, mais cette disposition doit prendre fin avec la paix."
" Il convient en outre de noter que les planteurs de ce pays, comme de tous les autres, imaginent toutes sortes de moyens pour tromper les meilleurs commis du Domaine et payer bien moins de droits qu’ils ne devraient par rapport à ce qu’ils embarquent ; et surtout, les vieilles liaisons et les mauvaises habitudes étant difficiles à détruire, que St-Eustache continue à attirer une grande partie de nos sucres, car on offre un plus haut prix là-bas qu’ici, et en retour, déverse chez nous leurs marchandises sèches, ce qui constitue le plus nuisible de tous les commerces, tant pour la métropole que pour la colonie ; mais comme j’ai percé à jour ces gredins, j’espère pouvoir, par une nécessaire sévérité, donner pour l’avenir un coup d’arrêt à ces pratiques illégales."
" Il convient ensuite de régler l’administration interne de la colonie de telle façon que les colons britanniques soient incités à y venir sans que les Français soient découragés d’y rester. Les oppositions entre les lois, les langues et les religions et entre coutumes et préjugés sont évidemment de très gros obstacles à cet égard pour au moins une génération : mais en agissant avec prudence, je pense que les choses peuvent se passer dans le calme, la liberté et à la satisfaction de tous : car si nous agissons avec arrogance nous n’améliorerons pas la condition des habitants français"
Pour le gouverneur, la Guadeloupe et ses dépendances sont bien définitivement anglais...
Sur Marie Galante, le gouverneur Dalrymple écrit : "Marie Gallante before the conquest held of Martinique. It may supposed equal to St Kits in extent, but for want of strength far short of it in riches & cultivation ; it contains only 21 sugar plantations & is inhabited by 304 heads of famillys with 3516 slaves paying duty . This island is not so well cleared, but not less fertile than the others, tho it lyes under the same disadvantages of Antigua & Grandeterre, the want of water."
En Français : "Marie Gallante dépendait de la Martinique avant la conquête. On peut lui supposer une superficie comparable à celle de Saint-Kitts, mais, par manque de moyens, en est bien éloignée en richesse et en cultures. Elle contient seulement 21 habitations-sucreries et est habitée par 304 chefs de famille et par 3.516 esclaves payant droit. Cette île n’est pas aussi bien défrichée, quoique pas moins fertile que les autres, mais elle subit le même inconvénient qu’Antigue et la Grande-Terre, le manque d’eau."
Donc toujours 21 sucreries.
La vie continue sous l’occupation anglaise, qui se veut durable...
François Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, fils d’un capitaine d’infanterie installé au Macouba en Martinique, devenu habitant de l’île, épouse Rose Magdeleine du Jarrier, fille de Joseph du Jarrier de la Chassaigne, ancien gouverneur de Marie-Galante.
Une " Ordonnance concernant l’infanterie françoise" est publiée le 21 décembre : elle affecte 23 régiments au service de la Marine et des colonies
1763 : Une Ordonnance de janvier fait frapper pour 600.000 livres de pièces de 2 sous, marquées d’un C couronné, destiné exclusivement aux Isles
A Ste Lucie, un autre ancien gouverneur de Marie Galante, Jean Louis Desmerliers de Longueville, meurt également très âgé, à 70 ans.
1762 : Wolfgang Amadeus Mozart a 6 ans : il compose la 1ère de ses 893 oeuvres...
A la Martinique, le 16 janvier, première attaque anglaise, qui est repoussée…
Le 3 février, nouvelle attaque avec 35 navires de guerre et 18.000 hommes sous les ordres de l’amiral Rodney et du général Monkton.
Fort-Royal tombe le 4, le gouverneur général de Tréville signe la capitulation le 13 février, devant des forces bien supérieures, mais sans avoir entrepris une véritable défense...
Cela lui vaudra d'être transféré en France le 30 mars ainsi que les autres officiers responsables de la capitulation : ils passeront devant le Conseil de Guerre en octobre.
Les Anglais nous prennent ensuite Ste Lucie le 26 février puis la Grenade le 5 mars.
La France a perdu toutes ses isles aux Antilles...
En Guadeloupe, le gouverneur Campbell Dalrymple, en place depuis l'an dernier, rédige le 16 février pour le comte d’Egremont, secrétaire d’Etat aux Colonies, un intéressant mémoire de 15 pages, étudié par Schnakenbourg.
Il nous donne une étude économique de la Guadeloupe avant leur conquête :
" Droit de capitation sur 20.000 Noirs
- Appartenant aux habitants-sucriers, à 9 livres par tête : 180.000
- Idem sur 10.000 appartenant aux habitants caféiers et cotonniers, à 6 livres : 60.000
Total 240.000
- Droit de un pour cent sur l’importation de toutes les marchandises d’Europe vendues au poids : 8.000
- Droit de un pour cent sur l’exportation des productions : 20.000
N. B. : tout ce qui était envoyé à la Martinique, comme il a été dit plus haut, le payait là-bas
- Droit de poudre. Chaque navire portant canons payait 40 lb du ditdroit, primitivement payé comme droit d’ancrage, il fut plus tard réuni au Domaine : 1.000
- Confiscations, amendes et autres revenus casuels, environ 20.000
Montant total des revenus de la Guadeloupe et dépendances 289.000
Marie-Galante devait rapporter environ 20.000
Total pour le gouvernement tel qu’il est actuellement 309.000
D’autre part, les dépenses d’administration devaient atteindre les sommes portées aux rubriques suivantes, soit :
Etat-major, y compris le gouverneur, l’intendant ou l’ordonnateur subdélégué, 3 lieutenants du roi, 1 major, 3 adjudants, 1 ingénieur, 1 ingénieur adjoint, un garde-magasin, un chirurgien-major, canonnier, et gratification aux ingénieurs et autres, peuvent atteindre 51.920 livres
Pensions du Clergé
- 16 curés en Guadeloupe à 540 livres chacun : 8.640
- Aux Jésuites, pour l’instruction des Noirs et le service des écoles : 810
- 9 curés en Grande-Terre à 540 livres chacun 4.860
- 1 à la Désirade, à 1.000
Total : 15.310
Dépenses des magistrats et frais de justice, environ 30.000
L’entretien des fortifications devait coûter au roi, indépendamment de la corvée à laquelle étaient soumis les habitants, environ
50.000
Dépense totale supportée par le roi, à l’exception de la garnison, formée de six compagnies qui étaient toutes approvisionnées avec une lb de farine par jour : 147.230
Solde net en faveur du Trésor Royal, indépendamment du droit de trois et demi pour cent payé par tous les produits importés depuis ces colonies dans n’importe quel port de France : 161.770
Les habitants étaient obligés, par la loi ou par la coutume, de donner chaque année au roi deux jours de travail de tous leurs Noirs pour l’entretien du fort, des batteries et des fortifications, et en outre d’en fournir autant qu’il pouvait leur en être réclamé pour des travaux particuliers en cas de nécessité.
Le roi payait tous les entrepreneurs, le bois, le fer et les autres matériaux nécessaires aux fortifications, et les navires arrivant étaient obligés d’apporter chaque année une charge de chaux et de bois pour la brûler.
Tous ces services rendus au public par ce qu’on appelle la corvée des habitants sont supprimés par l’article 17 de l’accord de capitalisation, mais cette disposition doit prendre fin avec la paix."
" Il convient en outre de noter que les planteurs de ce pays, comme de tous les autres, imaginent toutes sortes de moyens pour tromper les meilleurs commis du Domaine et payer bien moins de droits qu’ils ne devraient par rapport à ce qu’ils embarquent ; et surtout, les vieilles liaisons et les mauvaises habitudes étant difficiles à détruire, que St-Eustache continue à attirer une grande partie de nos sucres, car on offre un plus haut prix là-bas qu’ici, et en retour, déverse chez nous leurs marchandises sèches, ce qui constitue le plus nuisible de tous les commerces, tant pour la métropole que pour la colonie ; mais comme j’ai percé à jour ces gredins, j’espère pouvoir, par une nécessaire sévérité, donner pour l’avenir un coup d’arrêt à ces pratiques illégales."
" Il convient ensuite de régler l’administration interne de la colonie de telle façon que les colons britanniques soient incités à y venir sans que les Français soient découragés d’y rester. Les oppositions entre les lois, les langues et les religions et entre coutumes et préjugés sont évidemment de très gros obstacles à cet égard pour au moins une génération : mais en agissant avec prudence, je pense que les choses peuvent se passer dans le calme, la liberté et à la satisfaction de tous : car si nous agissons avec arrogance nous n’améliorerons pas la condition des habitants français"
Pour le gouverneur, la Guadeloupe et ses dépendances sont bien définitivement anglais...
Sur Marie Galante, le gouverneur Dalrymple écrit : "Marie Gallante before the conquest held of Martinique. It may supposed equal to St Kits in extent, but for want of strength far short of it in riches & cultivation ; it contains only 21 sugar plantations & is inhabited by 304 heads of famillys with 3516 slaves paying duty . This island is not so well cleared, but not less fertile than the others, tho it lyes under the same disadvantages of Antigua & Grandeterre, the want of water."
En Français : "Marie Gallante dépendait de la Martinique avant la conquête. On peut lui supposer une superficie comparable à celle de Saint-Kitts, mais, par manque de moyens, en est bien éloignée en richesse et en cultures. Elle contient seulement 21 habitations-sucreries et est habitée par 304 chefs de famille et par 3.516 esclaves payant droit. Cette île n’est pas aussi bien défrichée, quoique pas moins fertile que les autres, mais elle subit le même inconvénient qu’Antigue et la Grande-Terre, le manque d’eau."
Donc toujours 21 sucreries.
La vie continue sous l’occupation anglaise, qui se veut durable...
François Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, fils d’un capitaine d’infanterie installé au Macouba en Martinique, devenu habitant de l’île, épouse Rose Magdeleine du Jarrier, fille de Joseph du Jarrier de la Chassaigne, ancien gouverneur de Marie-Galante.
Une " Ordonnance concernant l’infanterie françoise" est publiée le 21 décembre : elle affecte 23 régiments au service de la Marine et des colonies
1763 : Une Ordonnance de janvier fait frapper pour 600.000 livres de pièces de 2 sous, marquées d’un C couronné, destiné exclusivement aux Isles
Ces nouvelles pièces de monnaie simplifiée seront estampées " tampés " sur des anciennes pièces de 2 sols ou fabriquées en billon : ce sera le bonheur des faussaires qui vont en inonder les Antilles. De ce fait, elles finiront par être interdites par le Conseil Souverain de la Martinique en 1797…
Fin de la Guerre de Sept Ans par le Traité de Versailles le 10 février :
la France perd le Canada et la Louisiane, mais récupère une partie de ses Antilles : Guadeloupe et dépendances, Martinique, Ste Lucie et la moitié occidentale de St Domingue.
La Dominique, St Vincent, Grenade et les Grenadines restent ou deviennent Anglaises. Les Espagnols récupèrent Cuba en échange de la Floride.
Le Bureau des Archives quitte ses locaux parisiens pour l’Hôtel de la Guerre et de la Marine à Versailles.
La traite reprend : dés cette année, les Nantais arment 32 négriers, les Bordelais 3...
Du fait des désertions et des échecs des miliciens lors de l'attaque de la Guadeloupe, le ministre Choiseul décide le 24 mars de supprimer les milices locales, contrôlées par les colons, et de n'assurer la défense de l'île que par des troupes réglées :
"Sa Majesté voulant confier la défense à ses troupes réglées... il n'y aura point de milice générale ni particulière en cette isle".
La défense des îles sera maintenant assurée par des régiments venus de métropole, au départ le régiment de Beauvoisis.
Le 8 octobre est prise une "Ordonnance pour l’établissement des Commissaires de paroisse, et pour les fonctions de leurs charges" qui ne reprend qu'une partie des fonctions de milices.
En Martinique, arrivée le 20 juin du nouveau gouverneur particulier François Louis de Salignac de la Motte, marquis de Fénelon et du nouvel intendant des îles du Vent, Pierre Paul le Mercier de la Rivière. Le gouverneur anglais Ruffane traine à faire évacuer l’île, ils doivent rester en rade de Fort Royal et ne pourront descendre à terre que le 30…
L’île ne repassera sous contrôle français que le 8 juillet.
En Guadeloupe, le 12 juin, le Chevalier François Charles de Bourlamaque, maréchal de camp, nouveau gouverneur, et Thomassin de Peynier, nouvel intendant se retrouvent à Ste Lucie à bord du Sceptre avant de reprendre possession de la Guadeloupe.
De Peynier, avec l’aide-major général Mr de La Rochebeaucourt, se rend à Basse-Terre à bord du Mars pour remettre au gouverneur anglais Dalrymple la lettre de De Bourlamaque concernant l’évacuation de l’île.
Les Anglais trainent à évacuer l’archipel, ce qui leur permet d’enlever ce qui les intéresse et de saboter éventuellement ce qu’ils laissent…
Ils refusent le débarquement du Gouverneur Français et de ses troupes à Basse-Terre et leur propose Marie-Galante…
Le 25 juin, De Bourlamaque vient mouiller en rade de Basse-Terre sur le Sceptre, suivi de l’Actif, de l’Etoile et de l’Hirondelle. Il échange quasi-quotidiennement des correspondances avec son homologue anglais qu’il somme de respecter le traité…
L'île est enfin rendue à la France le 4 juillet.
Le 19 septembre, le Conseil des députés de la Guadeloupe demande l’indépendance de la Guadeloupe et de Marie-Galante.
Le 11 octobre, par Ordonnance du Conseil du Roy, elle devient indépendante de la Martinique, tant sur le plan administratif qu’économique.
Le Roi supprime la Chambre mixte de culture et commerce qui siégeait en Martinique, il crée par Arrêt 2 Chambres d’Agriculture distinctes, 1 en Guadeloupe, 1 en Martinique.
Ces Chambres sont composées de 7 colons créoles nommés par le Roi, qui ne gardent que le droit de proposition.
Ni le Gouverneur, ni l’Intendant ne peuvent assister aux séances. Ils peuvent ainsi donner au Roi leur avis sur le Gouverneur ou l’Intendant. Les 2 Chambres ont 1 seul député à Paris.
Pour la Guadeloupe, Robert Deshaies est nommé député permanent au bureau de Commerce auprès du Gouvernement, à Versailles, chargé de défendre les intérêts de la colonie.
La " Nouvelle Ville " de Pointe-à-Pitre est crée officiellement : les travaux de comblement des marais permettent un vrai démarrage urbain, on crée 2 administrations, un tribunal d'Amirauté et de la Sénéchaussée.
Les Jésuites ont été expulsés des îles : en Guadeloupe, ils possédaient l’habitation Bisdary au dessus de Basse-Terre avec 312 esclaves. Sur leur terrain est construit le nouvel hôpital militaire.
A Marie Galande, retour de la souveraineté Française le 5 juillet.
L’île ne dépend plus de la Martinique, mais de la Guadeloupe, elle a désormais un commandant particulier, faisant fonction de gouverneur, le lieutenant-colonel Marc Etienne de Joubert, assisté d'un Aide-Major, le Chevalier Antoine François de la Rochette.
De Joubert écrit peu après son arrivée :
Fin de la Guerre de Sept Ans par le Traité de Versailles le 10 février :
la France perd le Canada et la Louisiane, mais récupère une partie de ses Antilles : Guadeloupe et dépendances, Martinique, Ste Lucie et la moitié occidentale de St Domingue.
La Dominique, St Vincent, Grenade et les Grenadines restent ou deviennent Anglaises. Les Espagnols récupèrent Cuba en échange de la Floride.
Le Bureau des Archives quitte ses locaux parisiens pour l’Hôtel de la Guerre et de la Marine à Versailles.
La traite reprend : dés cette année, les Nantais arment 32 négriers, les Bordelais 3...
Du fait des désertions et des échecs des miliciens lors de l'attaque de la Guadeloupe, le ministre Choiseul décide le 24 mars de supprimer les milices locales, contrôlées par les colons, et de n'assurer la défense de l'île que par des troupes réglées :
"Sa Majesté voulant confier la défense à ses troupes réglées... il n'y aura point de milice générale ni particulière en cette isle".
La défense des îles sera maintenant assurée par des régiments venus de métropole, au départ le régiment de Beauvoisis.
Le 8 octobre est prise une "Ordonnance pour l’établissement des Commissaires de paroisse, et pour les fonctions de leurs charges" qui ne reprend qu'une partie des fonctions de milices.
En Martinique, arrivée le 20 juin du nouveau gouverneur particulier François Louis de Salignac de la Motte, marquis de Fénelon et du nouvel intendant des îles du Vent, Pierre Paul le Mercier de la Rivière. Le gouverneur anglais Ruffane traine à faire évacuer l’île, ils doivent rester en rade de Fort Royal et ne pourront descendre à terre que le 30…
L’île ne repassera sous contrôle français que le 8 juillet.
En Guadeloupe, le 12 juin, le Chevalier François Charles de Bourlamaque, maréchal de camp, nouveau gouverneur, et Thomassin de Peynier, nouvel intendant se retrouvent à Ste Lucie à bord du Sceptre avant de reprendre possession de la Guadeloupe.
De Peynier, avec l’aide-major général Mr de La Rochebeaucourt, se rend à Basse-Terre à bord du Mars pour remettre au gouverneur anglais Dalrymple la lettre de De Bourlamaque concernant l’évacuation de l’île.
Les Anglais trainent à évacuer l’archipel, ce qui leur permet d’enlever ce qui les intéresse et de saboter éventuellement ce qu’ils laissent…
Ils refusent le débarquement du Gouverneur Français et de ses troupes à Basse-Terre et leur propose Marie-Galante…
Le 25 juin, De Bourlamaque vient mouiller en rade de Basse-Terre sur le Sceptre, suivi de l’Actif, de l’Etoile et de l’Hirondelle. Il échange quasi-quotidiennement des correspondances avec son homologue anglais qu’il somme de respecter le traité…
L'île est enfin rendue à la France le 4 juillet.
Le 19 septembre, le Conseil des députés de la Guadeloupe demande l’indépendance de la Guadeloupe et de Marie-Galante.
Le 11 octobre, par Ordonnance du Conseil du Roy, elle devient indépendante de la Martinique, tant sur le plan administratif qu’économique.
Le Roi supprime la Chambre mixte de culture et commerce qui siégeait en Martinique, il crée par Arrêt 2 Chambres d’Agriculture distinctes, 1 en Guadeloupe, 1 en Martinique.
Ces Chambres sont composées de 7 colons créoles nommés par le Roi, qui ne gardent que le droit de proposition.
Ni le Gouverneur, ni l’Intendant ne peuvent assister aux séances. Ils peuvent ainsi donner au Roi leur avis sur le Gouverneur ou l’Intendant. Les 2 Chambres ont 1 seul député à Paris.
Pour la Guadeloupe, Robert Deshaies est nommé député permanent au bureau de Commerce auprès du Gouvernement, à Versailles, chargé de défendre les intérêts de la colonie.
La " Nouvelle Ville " de Pointe-à-Pitre est crée officiellement : les travaux de comblement des marais permettent un vrai démarrage urbain, on crée 2 administrations, un tribunal d'Amirauté et de la Sénéchaussée.
Les Jésuites ont été expulsés des îles : en Guadeloupe, ils possédaient l’habitation Bisdary au dessus de Basse-Terre avec 312 esclaves. Sur leur terrain est construit le nouvel hôpital militaire.
A Marie Galande, retour de la souveraineté Française le 5 juillet.
L’île ne dépend plus de la Martinique, mais de la Guadeloupe, elle a désormais un commandant particulier, faisant fonction de gouverneur, le lieutenant-colonel Marc Etienne de Joubert, assisté d'un Aide-Major, le Chevalier Antoine François de la Rochette.
De Joubert écrit peu après son arrivée :
"J'ay trouvé cette colonie très découragée par le bas prix des caffes...et la confiance dans le commerce presque anéantie". L’île va rapidement redémarrer sous son impulsion…
Le recensement retrouve 5.521 habitants au total.
Le sieur Marc Antoine Ballias de Saint Pré est nommé contrôleur particulier de Marie-Galante, sous les ordres de l’intendant et du sub-délégué contrôleur de la Guadeloupe.
Un chirurgien-major est nommé par le Roi, le sieur Escoffier, "capable et expérimenté " pour s’occuper des troupes en garnison et " administrer les mêmes secours aux habitans ".
Jean-Baptiste Rameaux, 18 ans, fils de Claude, né à St Pierre de la Martinique comme son père, épouse Marguerite Hotessier, 20 ans, fille d’habitant de Capesterre. Le couple aura 9 enfants vivants. Le grand-père de la mariée, Jean-Baptiste Hotessier a été le premier du nom à Capesterre.
Beaucoup d’esclaves ont été importé en Guadeloupe, mais très peu à Marie-Galante.
La nouvelle église de la Conception est construite à Grand-Bourg.
Des liaisons maritimes directes avec la France sont crées.
Le 22 décembre, le Chevalier de la Rochette, aide-major, devient commandant par intérim pendant l’absence de De Joubert.
La Désirade a été rendue à la France le 6 juillet : par Ordonnance de Roy du 15 juillet, elle devient une île d"exportation" pour " les Jeunes gens de mauvaise conduite" dont la famille veut se débarrasser en France...
Le recensement retrouve 5.521 habitants au total.
Le sieur Marc Antoine Ballias de Saint Pré est nommé contrôleur particulier de Marie-Galante, sous les ordres de l’intendant et du sub-délégué contrôleur de la Guadeloupe.
Un chirurgien-major est nommé par le Roi, le sieur Escoffier, "capable et expérimenté " pour s’occuper des troupes en garnison et " administrer les mêmes secours aux habitans ".
Jean-Baptiste Rameaux, 18 ans, fils de Claude, né à St Pierre de la Martinique comme son père, épouse Marguerite Hotessier, 20 ans, fille d’habitant de Capesterre. Le couple aura 9 enfants vivants. Le grand-père de la mariée, Jean-Baptiste Hotessier a été le premier du nom à Capesterre.
Beaucoup d’esclaves ont été importé en Guadeloupe, mais très peu à Marie-Galante.
La nouvelle église de la Conception est construite à Grand-Bourg.
Des liaisons maritimes directes avec la France sont crées.
Le 22 décembre, le Chevalier de la Rochette, aide-major, devient commandant par intérim pendant l’absence de De Joubert.
La Désirade a été rendue à la France le 6 juillet : par Ordonnance de Roy du 15 juillet, elle devient une île d"exportation" pour " les Jeunes gens de mauvaise conduite" dont la famille veut se débarrasser en France...
En Martinique, Dubuc, député du Commerce et premier commis de la Marine, rappelle les pratiques récentes du commerce interlope :
" Avant la guerre, les denrées de la Guadeloupe n'entraient point à Antigues qu'en payant de très gros droits. Mais Antigues fournissait des vivres et des marchandises, et les denrées de la Guadeloupe étaient portées à Saint-Eustache par entrepôt. Les navires anglais, à l'aide d'une fausse déclaration, les y allaient prendre et les mettaient dans des boucauts anglais pour les entrer à Londres "
On peut imaginer qu'un partie du sucre de Marie Galante suivait le même chemin hors taxe...
Suite au traité de Versailles et avant la restitution des Isles, le Roy dés le mois de juin veut imposer des tarifs sur tous les produits courants "pour les soldats et ouvriers entretenus à son service" avec une dotation annuelle et payable en argent de France :
" Avant la guerre, les denrées de la Guadeloupe n'entraient point à Antigues qu'en payant de très gros droits. Mais Antigues fournissait des vivres et des marchandises, et les denrées de la Guadeloupe étaient portées à Saint-Eustache par entrepôt. Les navires anglais, à l'aide d'une fausse déclaration, les y allaient prendre et les mettaient dans des boucauts anglais pour les entrer à Londres "
On peut imaginer qu'un partie du sucre de Marie Galante suivait le même chemin hors taxe...
Suite au traité de Versailles et avant la restitution des Isles, le Roy dés le mois de juin veut imposer des tarifs sur tous les produits courants "pour les soldats et ouvriers entretenus à son service" avec une dotation annuelle et payable en argent de France :
1764 : Le 21 janvier, une ordonnance des administrateurs de la Guadeloupe décide que les terrains de Marie-Galante sur lesquels les propriétaires n’auront pas fait construire sous 1 an seront réunis au Domaine.
La comtesse de Neuville, héritière de son père le marquis de Champigny, après une procédure judiciaire, revend le fief de St Louis créé par les De Boisseret à Jean Baptiste de Poyen, ancien capitaine de cavalerie et Pierre Bouscarens, négociant. L’habitation compte 936 carrés et 372 esclaves, dont 250 entre 14 et 60 ans : c’est toujours la plus importante…
Philippe Héloin arrive comme arpenteur à Capesterre, il épouse Marie Abraham Morancy. Il deviendra habitant caféier.
Poussée de marronage dans toute l’île.
Le 8 octobre, Mémoire du commandant particulier Marc Etienne de Joubert sur la défense de l’île, qui joint une carte réalisée en 1759 par Jacques Nicolas Bellin, ingénieur cartographe de la Marine et du Dépôt des Plans, à la demande de Nicolas Berryer, comte de La Ferrière, secrétaire d'Etat à la Marine (et confident de Mme De Pompadour, maîtresse de Louis XV...)
La comtesse de Neuville, héritière de son père le marquis de Champigny, après une procédure judiciaire, revend le fief de St Louis créé par les De Boisseret à Jean Baptiste de Poyen, ancien capitaine de cavalerie et Pierre Bouscarens, négociant. L’habitation compte 936 carrés et 372 esclaves, dont 250 entre 14 et 60 ans : c’est toujours la plus importante…
Philippe Héloin arrive comme arpenteur à Capesterre, il épouse Marie Abraham Morancy. Il deviendra habitant caféier.
Poussée de marronage dans toute l’île.
Le 8 octobre, Mémoire du commandant particulier Marc Etienne de Joubert sur la défense de l’île, qui joint une carte réalisée en 1759 par Jacques Nicolas Bellin, ingénieur cartographe de la Marine et du Dépôt des Plans, à la demande de Nicolas Berryer, comte de La Ferrière, secrétaire d'Etat à la Marine (et confident de Mme De Pompadour, maîtresse de Louis XV...)
En Guadeloupe, le 24 février, ordonnance du marquis de Peynier, sur la levée d'une somme de 750 000 livres en Guadeloupe, à Marie-Galante, à la Désirade et dans les autres dépendances, à prendre pendant les six derniers mois de l'année, à partir d'impositions sur les nègres, les cabarets et auberges, et les exportations de sucres, cotons, cacaos et indigos.
Le 1er octobre, nouvelle Ordonnance du marquis de Peynier précisant l'obligation pour les curés de l'île de tenir les registres des baptêmes, mariages et sépultures. Elle impose la tenue des registres des esclaves en deux exemplaires : les propriétaires d'esclaves sont tenus de déclarer les décès en transmettant au curé le nom et l'âge du décédé ainsi que le nom du maître.
Le gouverneur De Bourlamaque décède des fièvres le 24 juin à 42 ans, il est remplacé en intérim par le Baron Henri Edouard de Copley, commandant en second.
1765 : Le duc de Choiseul fait remettre aux gouverneurs et intendants coloniaux des instructions détaillées pour administrer les colonies des Isles.
Ces instructions furent rédigées par le colon martiniquais Dubucq, devenu Premier Commis au Ministère de la Marine après avoir été premier Député Permanent des Isles du Vent au Bureau des Colonies à Versailles avec cette affirmation : " Les Antilles ne sont absolument que des établissements de commerce "…
Compte-tenu du risque d’une nouvelle guerre avec les Anglais, Choiseul décide de porter les effectifs des troupes dans les îles à 24 bataillons.
Une Ordonnance rétablit partiellement les milices dans les colonies : leur rôle dans la sécurité intérieure est reconnu indispensable.
On les divise en quartiers avec un commandant, chaque paroisse a un capitaine.
En Martinique, le nouveau gouverneur de la Martinique est Victor-Thérèse Charpentier, comte d’Ennery.
Thomassin de Peynier est muté depuis la Guadeloupe au poste d’intendant général des Isles du Vent.
En Guadeloupe, le 1er janvier est nommé un nouvel intendant : Jean Louis Honoré Hesmivy de Moissac. En l’attendant, l’intérim est assuré par Mr de Laval, qui meurt rapidement des fièvres.
Le 20 mars, Pierre Gédéon, comte de Nolivos, d'origine béarnaise mais né créole de St Domingue, reprend le poste de gouverneur.
Il crée la poste au lettre dans chaque quartier.
Le 11 mai, il rétablit les milices à la Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le 31 juillet, un ouragan avec raz de marée détruit de nombreux navires en rade de Basse-Terre : le mouillage conseillé pendant l’hivernage sera désormais à Terre de Haut aux Saintes.
A Marie Galante, le 5 janvier, nouveau mémoire du commandant Marc Etienne de Joubert : "Mémoire sur les différents augmentations de Lisle de Marie-Galante depuis la reprise de possession du 7 juillet 1763"
Le Chevalier Marie-Maximilien Bosredon de Saint-Avit est nommé major général des milices.
Dans les milices, on retrouve les habitants et notables :
Robert Philippe Deshaies fils est nommé lieutenant des Dragons de la milice.
La famille marie-galantaise Faussecave commence sa carrière dans les milices : Joseph Decavery Faussecave est nommé sous-lieutenant des Dragons, Germain Faussecave brigadier des Dragons et Jean Baptiste Faussecave capitaine des Dragons.
A Vieux Fort, dans la 2ème compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Roussel Bourt, le lieutenant Paul d’Honneur, le lieutenant en second Brunet Saragot, le sous-lieutenant Nicolas Vilmorin.
A Capesterre, dans la 1ère compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Brument Bellevue, bientôt remplacé pour infirmité par Germain Boulogne, le lieutenant Jean Baptiste de la Morandière et le sous-lieutenant Gratien Dulac.
A Grand Bourg, dans la 3ème compagnie, on retouve le capitaine Jean Claude Beillert, le lieutenant Pierre Hotessier, le sous-lieutenant Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine.
Pour la compagnie d’artillerie des gens libres de couleur, on retrouve le capitaine Laurent Poisson, le lieutenant Jean Baptiste Helloin, le sous-lieutenant Benjamin Beaufils.
L'habitation Grande Anse est reprise par le fils De Selorge, Jean-Jacques, marié à Anne Pasquier de Varennes, puis par leur fille Anne Catherine, qui va épouser Antoine de Retz.
Claude Antoine Pasquier de Varennes meurt le 22 septembre à 67 ans sur son Habitation Port Louis : il aura fini
" conseiller du Roy, juge royal civil et criminel de police, commerce et navigation "
Un rapport : " Observations de la Guadeloupe sur le projet d'établissement d'un port franc et neutre à l'isle de Saint-Martin " pose clairement les problèmes des échanges avec les colonies anglaises :
" La Guadeloupe produit des sirops et fabrique du taffia qui ne se consomment point en Europe et dont elle n'a de débouchés qu'avec la Nouvelle Angleterre et les autres sites du nouveau continent. La culture et les besoins qu'elle entraîne exigent d'un autre côté beaucoup de bêtes à cornes, de chevaux, de mulets, de moutons, de bois de charpente et de construction, de mérins, d'essentes et autres denrées qu'elle ne peut tirer de son crû, que la métropole ne peut lui fournir et que les seules isles étrangères lui offrent.
Les Anglais, surtout ceux de la Nouvelle Angleterre qui sont les principaux agents de ce commerce d'échange, n'ont que deux moyens de tirer profit de nos sirops et taffias. Le premier par la voie de Saint-Eustache où ils les achètent argent comptant, le second par la voie de la Guadeloupe où ils apportent en droiture les denrées permises de leur crû.
Au premier cas, une partie des profits de la vente est perdue pour nous ; au second l'étranger retire seul le bénéfice de l'échange..."
Les avantages de la création d'un entrepôt à Saint-Martin sont évidentes pour le rapporteur :
" Les négociants de la Nouvelle Angleterre, avec lesquels se fait principalement le commerce permis de la Guadeloupe, c'est la facilité de débouquement. On sait que quoique les Anglais ne puissent se passer de nos sirops et nos taffias, l'introduction en est cependant rigoureusement deffendue chez eux ; lorsqu'ils les viennent chercher en Guadeloupe, ils sont obligés de passer à la hauteur de leurs différentesisles, d'en ranger (longer) les côtes et d'être souvent quatre à cinq jours sans pouvoir débouquer, aux risques d'être découverts par les vaisseaux garde-côtes qui sont en grand nombre dans ces parages..."
1766 : En France, le Duc de Choiseul reprend le Ministère des Affaires Etrangères de Louis XV, son cousin Cesar-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, hérite du Sécrétariat d’Etat à la Marine.
Dans un mémoire au Roi, le Duc de Choiseul écrit : " J’ai fait beaucoup de changements, mais presque tous ont mal réussi…J’ai engagé V.M. dans des dépenses considérables en pure perte, de sorte que vos colonies sont peut-être en plus mauvais état qu’elle l’étaient en 1755 "…
Edit du Roi en octobre " qui ordonne la fabrication de pièces de cuivre d’un sou pour l’usage intérieur des Colonies ", compte-tenu de " la disette de petite monnoies dans nos Colonies de l’Amérique... Défendons de donner cours dans notre royaume à ces pièces de cuivre, uniquement destinées pour le service de Colonies, à peine de confiscation et de cinq cent livres d’amende "
Le 1er octobre, nouvelle Ordonnance du marquis de Peynier précisant l'obligation pour les curés de l'île de tenir les registres des baptêmes, mariages et sépultures. Elle impose la tenue des registres des esclaves en deux exemplaires : les propriétaires d'esclaves sont tenus de déclarer les décès en transmettant au curé le nom et l'âge du décédé ainsi que le nom du maître.
Le gouverneur De Bourlamaque décède des fièvres le 24 juin à 42 ans, il est remplacé en intérim par le Baron Henri Edouard de Copley, commandant en second.
1765 : Le duc de Choiseul fait remettre aux gouverneurs et intendants coloniaux des instructions détaillées pour administrer les colonies des Isles.
Ces instructions furent rédigées par le colon martiniquais Dubucq, devenu Premier Commis au Ministère de la Marine après avoir été premier Député Permanent des Isles du Vent au Bureau des Colonies à Versailles avec cette affirmation : " Les Antilles ne sont absolument que des établissements de commerce "…
Compte-tenu du risque d’une nouvelle guerre avec les Anglais, Choiseul décide de porter les effectifs des troupes dans les îles à 24 bataillons.
Une Ordonnance rétablit partiellement les milices dans les colonies : leur rôle dans la sécurité intérieure est reconnu indispensable.
On les divise en quartiers avec un commandant, chaque paroisse a un capitaine.
En Martinique, le nouveau gouverneur de la Martinique est Victor-Thérèse Charpentier, comte d’Ennery.
Thomassin de Peynier est muté depuis la Guadeloupe au poste d’intendant général des Isles du Vent.
En Guadeloupe, le 1er janvier est nommé un nouvel intendant : Jean Louis Honoré Hesmivy de Moissac. En l’attendant, l’intérim est assuré par Mr de Laval, qui meurt rapidement des fièvres.
Le 20 mars, Pierre Gédéon, comte de Nolivos, d'origine béarnaise mais né créole de St Domingue, reprend le poste de gouverneur.
Il crée la poste au lettre dans chaque quartier.
Le 11 mai, il rétablit les milices à la Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le 31 juillet, un ouragan avec raz de marée détruit de nombreux navires en rade de Basse-Terre : le mouillage conseillé pendant l’hivernage sera désormais à Terre de Haut aux Saintes.
A Marie Galante, le 5 janvier, nouveau mémoire du commandant Marc Etienne de Joubert : "Mémoire sur les différents augmentations de Lisle de Marie-Galante depuis la reprise de possession du 7 juillet 1763"
Le Chevalier Marie-Maximilien Bosredon de Saint-Avit est nommé major général des milices.
Dans les milices, on retrouve les habitants et notables :
Robert Philippe Deshaies fils est nommé lieutenant des Dragons de la milice.
La famille marie-galantaise Faussecave commence sa carrière dans les milices : Joseph Decavery Faussecave est nommé sous-lieutenant des Dragons, Germain Faussecave brigadier des Dragons et Jean Baptiste Faussecave capitaine des Dragons.
A Vieux Fort, dans la 2ème compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Roussel Bourt, le lieutenant Paul d’Honneur, le lieutenant en second Brunet Saragot, le sous-lieutenant Nicolas Vilmorin.
A Capesterre, dans la 1ère compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Brument Bellevue, bientôt remplacé pour infirmité par Germain Boulogne, le lieutenant Jean Baptiste de la Morandière et le sous-lieutenant Gratien Dulac.
A Grand Bourg, dans la 3ème compagnie, on retouve le capitaine Jean Claude Beillert, le lieutenant Pierre Hotessier, le sous-lieutenant Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine.
Pour la compagnie d’artillerie des gens libres de couleur, on retrouve le capitaine Laurent Poisson, le lieutenant Jean Baptiste Helloin, le sous-lieutenant Benjamin Beaufils.
L'habitation Grande Anse est reprise par le fils De Selorge, Jean-Jacques, marié à Anne Pasquier de Varennes, puis par leur fille Anne Catherine, qui va épouser Antoine de Retz.
Claude Antoine Pasquier de Varennes meurt le 22 septembre à 67 ans sur son Habitation Port Louis : il aura fini
" conseiller du Roy, juge royal civil et criminel de police, commerce et navigation "
Un rapport : " Observations de la Guadeloupe sur le projet d'établissement d'un port franc et neutre à l'isle de Saint-Martin " pose clairement les problèmes des échanges avec les colonies anglaises :
" La Guadeloupe produit des sirops et fabrique du taffia qui ne se consomment point en Europe et dont elle n'a de débouchés qu'avec la Nouvelle Angleterre et les autres sites du nouveau continent. La culture et les besoins qu'elle entraîne exigent d'un autre côté beaucoup de bêtes à cornes, de chevaux, de mulets, de moutons, de bois de charpente et de construction, de mérins, d'essentes et autres denrées qu'elle ne peut tirer de son crû, que la métropole ne peut lui fournir et que les seules isles étrangères lui offrent.
Les Anglais, surtout ceux de la Nouvelle Angleterre qui sont les principaux agents de ce commerce d'échange, n'ont que deux moyens de tirer profit de nos sirops et taffias. Le premier par la voie de Saint-Eustache où ils les achètent argent comptant, le second par la voie de la Guadeloupe où ils apportent en droiture les denrées permises de leur crû.
Au premier cas, une partie des profits de la vente est perdue pour nous ; au second l'étranger retire seul le bénéfice de l'échange..."
Les avantages de la création d'un entrepôt à Saint-Martin sont évidentes pour le rapporteur :
" Les négociants de la Nouvelle Angleterre, avec lesquels se fait principalement le commerce permis de la Guadeloupe, c'est la facilité de débouquement. On sait que quoique les Anglais ne puissent se passer de nos sirops et nos taffias, l'introduction en est cependant rigoureusement deffendue chez eux ; lorsqu'ils les viennent chercher en Guadeloupe, ils sont obligés de passer à la hauteur de leurs différentesisles, d'en ranger (longer) les côtes et d'être souvent quatre à cinq jours sans pouvoir débouquer, aux risques d'être découverts par les vaisseaux garde-côtes qui sont en grand nombre dans ces parages..."
1766 : En France, le Duc de Choiseul reprend le Ministère des Affaires Etrangères de Louis XV, son cousin Cesar-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, hérite du Sécrétariat d’Etat à la Marine.
Dans un mémoire au Roi, le Duc de Choiseul écrit : " J’ai fait beaucoup de changements, mais presque tous ont mal réussi…J’ai engagé V.M. dans des dépenses considérables en pure perte, de sorte que vos colonies sont peut-être en plus mauvais état qu’elle l’étaient en 1755 "…
Edit du Roi en octobre " qui ordonne la fabrication de pièces de cuivre d’un sou pour l’usage intérieur des Colonies ", compte-tenu de " la disette de petite monnoies dans nos Colonies de l’Amérique... Défendons de donner cours dans notre royaume à ces pièces de cuivre, uniquement destinées pour le service de Colonies, à peine de confiscation et de cinq cent livres d’amende "
En Guadeloupe, le gouverneur De Nolivos, assisté de l’intendant De Moissac, enfin arrivé depuis février, entreprend de refaire tous les chemins de l’île.
Il décide de créer une communication terrestre entre Basse-Terre et Grande-Terre, avec la construction d’une gabarre sur la Rivière Salée : un bac tiré par un câble à la force des bras et pouvant transporter 15 personnes et 8 chevaux.
Jusque-là, la communication entre Grande-Terre et Basse-Terre se faisait seulement par barque au départ de Petit Bourg…
Terrible ouragan et raz de marée le 6 octobre en Guadeloupe et à Marie Galante.
29 bateaux détruits en rade de Basse-Terre.
Aux Saintes, 12 navires chargés d’esclaves coulent dans la rade, qui étaient pourtant devenue l’hivernage de sécurité…
A Marie-Galante, M. de Joubert est toujours commandant particulier.
Poyen et Bouscarens, qui ont racheté le fief de St Louis depuis 2 ans, demandent au ministre la confirmation des privilèges accordés par ce marquisat, en particulier l’exemption de la capitation et du doit de sortie de 1% sur les sucres.
Le Chevalier de la Rochette demande sa promotion au grade de major et la Croix de St Louis, avec l’appui du Gouverneur de la Guadeloupe de Nivolos, sachant " qu’il est impossible qu’avec 1.500 livres d’appointement, il puisse vivre à Marie-Galante "… Il épouse le 28 octobre Marie Anne Rose Pasquier de Varennes.
Le sieur Belleville est nommé aide-major des milices.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, on retrouve comme sous-lieutenants à Capesterre Desforges Ravant, à Vieux Fort Germain Faussecave.
Jean-François Bellair est reconnu comme enfant naturel par son père Jean, capitaine de milice devenu habitant, enfant qu’il a eu avec son esclave Catherine.
1767 : Le sieur de la Rochette est élevé au grade de major le 25 novembre. Il baptise sa fille Gédeine qu’il vient d’avoir avec Marie Anne Pasquier de Varennes 15 jours après sa naissance, le parrain est Pierre Gédéon de Nolivos, gouverneur de la Guadeloupe…
Hugues Aimé Joubert de Laloge, neveu de l'ancien gouverneur, épouse Marie Jeanne Désirée Lacavé Faussecave, fille du capitaine de Vieux Fort.
Le sieur Gassies, chirurgien-major à Brest, est nommé à l’hôpital militaire de Grand-Bourg.
Les Carmes échangent leur habitation Bellevue de Marie-Galante contre celle du Dos d’Ane en Guadeloupe avec le sieur Beausoleil de Vermont.
En Guadeloupe, 85.206 habitants dont 72.761 esclaves, 762 libres ou affranchis.
5.900.000 pieds de café en Guadeloupe et 12.157.000 pieds de coton, presque 10 fois plus qu’en 1720.
Un arrêt du Conseil Souverain du 23 mars fixe le nombre des notaires : 12 en Basse-Terre, 8 en Grande-Terre et 4 à Marie-Galante. Le même arrêt impose au notaires qui sont aussi procureurs de démissionner d’une des 2 charges…
1768 : La République de Gênes cède la Corse au Royaume de France.
Le 1er mars, Déclaration du secrétaire d'Etat à la Marine qui " autorise les gouverneur et intendant de la Guadeloupe à commuer la peine des galères prononcée contre les nègres fugitifs et marrons, en celle d'être enchaînés pour servir à perpétuité aux fortifications et autres travaux de la colonie "
Le 1er septembre, une Ordonnance Royale rétablit formellement les milices avec une nouvelle organisation : la colonie divisée en quartiers. Chaque quartier est commandé par un commandant qui dirige l’ensemble des compagnies. " Chacune est formée d’un capitaine, d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant, de 2 sergents, de 4 caporaux, de 46 fusiliers et d’un tambour nègre ou mulâtre aux frais du capitaine. Les compagnies blanches sont composées de tous les hommes de 15 à 55 ans et celles de couleur de tous les libres ou affranchis de 15 à 60 ans, cependant, tous les officiers sont blancs. Les compagnies de couleur ont le même armement et sont soumises à la même discipline et aux mêmes revues que les compagnies des blancs. Leurs bas officiers sont choisis parmi les gens de couleur par les capitaines. Le rôle des compagnies de couleur est la chasse des nègres marrons, des déserteurs et la police des quartiers."
Les grands propriétaires de la Martinique obtiennent, par Décret du 20 septembre, le rétablissement du Gouvernement Général des Antilles avec la Martinique comme chef-lieu : le gouverneur de la Martinique, Victoire Thérèse Charpentier, comte d'Ennery et du Saint-Empire, maréchal de camps, devient gouverneur lieutenant général des Isles du Vent :
la Guadeloupe perd son indépendance…
Le Gouverneur de la Guadeloupe De Nolivos laisse les pleins pouvoirs au compte d’Ennery pour réformer les milices de Guadeloupe et de Marie-Galante. Il est remplacé par intérim en octobre par le colonel Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès de Malartic.
Il accorde une exemption de service ou un affranchissement d’esclave en échange d'une somme pour subvenir à la construction de batteries et poudrières dans l’archipel.
Marie Galante dépend à nouveau de la Martinique.
Le gouverneur particulier Marc Etienne de Joubert ne touche que 8.000 livres par an, alors que celui de la Martinique en touche 16.000, celui de la Guadeloupe 40.000 et le gouverneur lieutenant général des Isles du Vent 80.000…
Par Ordonnance du 29 octobre, le gouverneur particulier est admis au Conseil Supérieur de la Guadeloupe et obtient une voix aux délibérations.
Le paiement de 2 affranchissements d’esclaves a servi à réparer le logement du gouverneur et à construire une prison.
Le frère du gouverneur, Hugues Aimé de Joubert de la Loge, est devenu habitant sucrier en épousant Marie Désirée Lacavé-Faussecave, fille du commandant de Vieux-Fort et nièce du capitaine des Dragons.
Pierre Lecesne épouse en l’église de la Conception Jeanne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne. Il commencera ses activités de notaire l’année suivante.
A noter que les Doro avaient marié leur 1ère fille Marie Anne au notaire Mollenthiel de Basse-Terre…
Ils auront 4 enfants vivants, dont Pierre Michel baptisé en 1772, parrain Michel François Pasquier de Varennes et marraine sa femme Catherine Dauvergne, propriétaires de l’habitation Port Louis.
Le régiment du Vermandois est en garnison à Marie-Galante, mais aussi à la Désirade et aux Saintes.
1769 : La Compagnie des Indes, qui va d'emprunts en emprunts pour reconstruire sa flotte et relancer ses comptoirs, est suspendue en 1769.
Choiseul fait racheter 4 de ses vaisseaux et plusieurs de ses frégates que la Marine intègre dans ses rangs. Elle récupère aussi les installations de Lorient qui s'additionnent aux trois arsenaux dont elle dispose déjà à Brest, Rochefort et Toulon. Les bois, les agrès et les munitions étant hors de prix en temps de guerre, on constitue des stocks gigantesques.
En Guadeloupe, François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, colonel du régiment du Vexin, nommé gouverneur en août précédent, prend son poste le 27 février. Eu de Montdenoix remplace l’intendant De Moissac, mort le 16 janvier des fièvres.
L’lngénieur-géographe royal Thévenet réalise une carte détaillée de Marie-Galante :
Il décide de créer une communication terrestre entre Basse-Terre et Grande-Terre, avec la construction d’une gabarre sur la Rivière Salée : un bac tiré par un câble à la force des bras et pouvant transporter 15 personnes et 8 chevaux.
Jusque-là, la communication entre Grande-Terre et Basse-Terre se faisait seulement par barque au départ de Petit Bourg…
Terrible ouragan et raz de marée le 6 octobre en Guadeloupe et à Marie Galante.
29 bateaux détruits en rade de Basse-Terre.
Aux Saintes, 12 navires chargés d’esclaves coulent dans la rade, qui étaient pourtant devenue l’hivernage de sécurité…
A Marie-Galante, M. de Joubert est toujours commandant particulier.
Poyen et Bouscarens, qui ont racheté le fief de St Louis depuis 2 ans, demandent au ministre la confirmation des privilèges accordés par ce marquisat, en particulier l’exemption de la capitation et du doit de sortie de 1% sur les sucres.
Le Chevalier de la Rochette demande sa promotion au grade de major et la Croix de St Louis, avec l’appui du Gouverneur de la Guadeloupe de Nivolos, sachant " qu’il est impossible qu’avec 1.500 livres d’appointement, il puisse vivre à Marie-Galante "… Il épouse le 28 octobre Marie Anne Rose Pasquier de Varennes.
Le sieur Belleville est nommé aide-major des milices.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, on retrouve comme sous-lieutenants à Capesterre Desforges Ravant, à Vieux Fort Germain Faussecave.
Jean-François Bellair est reconnu comme enfant naturel par son père Jean, capitaine de milice devenu habitant, enfant qu’il a eu avec son esclave Catherine.
1767 : Le sieur de la Rochette est élevé au grade de major le 25 novembre. Il baptise sa fille Gédeine qu’il vient d’avoir avec Marie Anne Pasquier de Varennes 15 jours après sa naissance, le parrain est Pierre Gédéon de Nolivos, gouverneur de la Guadeloupe…
Hugues Aimé Joubert de Laloge, neveu de l'ancien gouverneur, épouse Marie Jeanne Désirée Lacavé Faussecave, fille du capitaine de Vieux Fort.
Le sieur Gassies, chirurgien-major à Brest, est nommé à l’hôpital militaire de Grand-Bourg.
Les Carmes échangent leur habitation Bellevue de Marie-Galante contre celle du Dos d’Ane en Guadeloupe avec le sieur Beausoleil de Vermont.
En Guadeloupe, 85.206 habitants dont 72.761 esclaves, 762 libres ou affranchis.
5.900.000 pieds de café en Guadeloupe et 12.157.000 pieds de coton, presque 10 fois plus qu’en 1720.
Un arrêt du Conseil Souverain du 23 mars fixe le nombre des notaires : 12 en Basse-Terre, 8 en Grande-Terre et 4 à Marie-Galante. Le même arrêt impose au notaires qui sont aussi procureurs de démissionner d’une des 2 charges…
1768 : La République de Gênes cède la Corse au Royaume de France.
Le 1er mars, Déclaration du secrétaire d'Etat à la Marine qui " autorise les gouverneur et intendant de la Guadeloupe à commuer la peine des galères prononcée contre les nègres fugitifs et marrons, en celle d'être enchaînés pour servir à perpétuité aux fortifications et autres travaux de la colonie "
Le 1er septembre, une Ordonnance Royale rétablit formellement les milices avec une nouvelle organisation : la colonie divisée en quartiers. Chaque quartier est commandé par un commandant qui dirige l’ensemble des compagnies. " Chacune est formée d’un capitaine, d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant, de 2 sergents, de 4 caporaux, de 46 fusiliers et d’un tambour nègre ou mulâtre aux frais du capitaine. Les compagnies blanches sont composées de tous les hommes de 15 à 55 ans et celles de couleur de tous les libres ou affranchis de 15 à 60 ans, cependant, tous les officiers sont blancs. Les compagnies de couleur ont le même armement et sont soumises à la même discipline et aux mêmes revues que les compagnies des blancs. Leurs bas officiers sont choisis parmi les gens de couleur par les capitaines. Le rôle des compagnies de couleur est la chasse des nègres marrons, des déserteurs et la police des quartiers."
Les grands propriétaires de la Martinique obtiennent, par Décret du 20 septembre, le rétablissement du Gouvernement Général des Antilles avec la Martinique comme chef-lieu : le gouverneur de la Martinique, Victoire Thérèse Charpentier, comte d'Ennery et du Saint-Empire, maréchal de camps, devient gouverneur lieutenant général des Isles du Vent :
la Guadeloupe perd son indépendance…
Le Gouverneur de la Guadeloupe De Nolivos laisse les pleins pouvoirs au compte d’Ennery pour réformer les milices de Guadeloupe et de Marie-Galante. Il est remplacé par intérim en octobre par le colonel Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès de Malartic.
Il accorde une exemption de service ou un affranchissement d’esclave en échange d'une somme pour subvenir à la construction de batteries et poudrières dans l’archipel.
Marie Galante dépend à nouveau de la Martinique.
Le gouverneur particulier Marc Etienne de Joubert ne touche que 8.000 livres par an, alors que celui de la Martinique en touche 16.000, celui de la Guadeloupe 40.000 et le gouverneur lieutenant général des Isles du Vent 80.000…
Par Ordonnance du 29 octobre, le gouverneur particulier est admis au Conseil Supérieur de la Guadeloupe et obtient une voix aux délibérations.
Le paiement de 2 affranchissements d’esclaves a servi à réparer le logement du gouverneur et à construire une prison.
Le frère du gouverneur, Hugues Aimé de Joubert de la Loge, est devenu habitant sucrier en épousant Marie Désirée Lacavé-Faussecave, fille du commandant de Vieux-Fort et nièce du capitaine des Dragons.
Pierre Lecesne épouse en l’église de la Conception Jeanne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne. Il commencera ses activités de notaire l’année suivante.
A noter que les Doro avaient marié leur 1ère fille Marie Anne au notaire Mollenthiel de Basse-Terre…
Ils auront 4 enfants vivants, dont Pierre Michel baptisé en 1772, parrain Michel François Pasquier de Varennes et marraine sa femme Catherine Dauvergne, propriétaires de l’habitation Port Louis.
Le régiment du Vermandois est en garnison à Marie-Galante, mais aussi à la Désirade et aux Saintes.
1769 : La Compagnie des Indes, qui va d'emprunts en emprunts pour reconstruire sa flotte et relancer ses comptoirs, est suspendue en 1769.
Choiseul fait racheter 4 de ses vaisseaux et plusieurs de ses frégates que la Marine intègre dans ses rangs. Elle récupère aussi les installations de Lorient qui s'additionnent aux trois arsenaux dont elle dispose déjà à Brest, Rochefort et Toulon. Les bois, les agrès et les munitions étant hors de prix en temps de guerre, on constitue des stocks gigantesques.
En Guadeloupe, François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, colonel du régiment du Vexin, nommé gouverneur en août précédent, prend son poste le 27 février. Eu de Montdenoix remplace l’intendant De Moissac, mort le 16 janvier des fièvres.
L’lngénieur-géographe royal Thévenet réalise une carte détaillée de Marie-Galante :
Comme le notent Parisis et Genet, 19 des 20 habitations-sucreries ont eu un prolongement jusqu'à nos jours :
- D’abord l'habitation St Louis (sur le site non pas du bourg actuel, né après la Révolution, mais à Desmarais) la plus importante, provenant de l’immense concession du premier gouverneur de l’île Boisseret de Téméricourt, qui appartient encore à Poyen et Bouscarens
- Puis le long de la plaine côtière de Grand Bourg, 7 sucreries : Selorge (en face de l’usine Grande Anse actuelle), Comette (actuellement Ballet ouest), Faussecave (Trianon), Martineau (future distillerie Poisson), Bonneval, Lamure (Beaurenon), Poisson (en fait le futur Murat et non la distillerie actuelle, la fille Dumoulier ayant épousé Jacques Poisson)
- Sur les Hauts de Grand Bourg, 7 sucreries sur l’emplacement de moulins actuels : Bonnain (Pirogue), Pasquier (Port-Louis), Hautessier (Bielle), Saint Michel, Pascal (Vannier-Houelche), Audrie (Maurailles), Gagneron.
- Sur les Hauts de Capesterre, 6 sucreries : 5 correspondent à des moulins actuels Tellier (Dugay), Bellevue, Fossecave (Calebassier), Boulogne, Lebrun (Ballet Est) et une autre Lebrun (entre Pichery et Vidon) qui a disparu sans laisser de trace...
Le 8 mai, Jean Bruno Roux de Sainte Croix, originaire d'Apt, épouse dans l'église de la Conception Marie Jeanne Houelche, soeur de Philémon qui a créé une habitation cotonnière, future Thibault, au 2ème étage des Basses.
Marie Anne Pasquier de Varennes, épouse d’Antoine François de la Rochette, décède à 36 ans, laissant son mari veuf avec leur fille unique de 3 ans.
Le 9 mai, Jean Lacombe Costalat, maître chirurgien, épouse à Vieux Fort Elisabeth Botreau, veuve de Vincent Boulogne Clérange.
J.B. Poyen et Bouscarens ont revendu le fief de St Louis, créé par les De Boisseret, avec ses 367 carrés de terre et ses 132 nègres, à un syndic d'habitants puis à Paul Botreau Roussel le 21 novembre, mais sans les nègres qu'ils ont emporté en Guadeloupe.
La famille Botreau Roussel, à partir de cette acquisition des terres du Marquisat, rajoutera Bonneterre à leur patronyme.
Marc Etienne de Joubert, qui administre l’île depuis 1763, réside à Grand-Bourg dans le nouveau palais du gouverneur.
Fort coup de vent dans la nuit du 25 au 26 juillet, avec dégâts aux bâtiments et aux cultures.
Aux Saintes, la Catherine et le Felix, en partance pour la France, sont jetés à la côte…
1770 : En France, grande famine qui dure depuis l'été 1769 ...
Les Choiseul tombent en disgrâce, l'Abbé Joseph Marie Terray, favori de La Pompadour, assure l'intérim du Secrétariat d'État à la marine.
Devant les nouvelles menaces de guerre avec les Anglais, le gouverneur général des Isles du Vent, le comte d'Ennery, envoie au ministre en novembre un Etat de la défense des Isles, partiellement codé, au cas où le message soit intercepté : on sait ainsi qu'une partie du régiment de Vexin est en garnison à Marie Galande...
Aux Saintes, la Catherine et le Felix, en partance pour la France, sont jetés à la côte…
1770 : En France, grande famine qui dure depuis l'été 1769 ...
Les Choiseul tombent en disgrâce, l'Abbé Joseph Marie Terray, favori de La Pompadour, assure l'intérim du Secrétariat d'État à la marine.
Devant les nouvelles menaces de guerre avec les Anglais, le gouverneur général des Isles du Vent, le comte d'Ennery, envoie au ministre en novembre un Etat de la défense des Isles, partiellement codé, au cas où le message soit intercepté : on sait ainsi qu'une partie du régiment de Vexin est en garnison à Marie Galande...
Un Tableau Général des Milices des Isles du Vent nous donne les milices de Marie Galande : 6 Compagnies d'Infanterie blancs, 1 Compagnie d'artillerie et une Compagnie de dragons (infanterie se déplaçant à cheval) :
Joseph Decavery Faussecave est promu lieutenant des Dragons, François Bourguignon de la Mure sous-lieutenant.
Dans la compagnie de Blancs d’infanterie, à Grand-Bourg on retrouve Pierre Hautessier promu capitaine, Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine promu lieutenant, Joseph Pontonnier fils lieutenant en second et les sous-lieutenants Pierre Prevost et Felix Richaudet La Ferrière. Jean Baptiste Gaucher est promu lieutenant.
A Vieux Fort, Hugues Aimé Joubert de la Loge est aide-major des milices.
A Capesterre, Robert Deshaies est promu aide-major.
Le Sieur Blouin, sous-commissaire de la marine, décède : il est remplacé par le Sieur de l’Etang, inspecteur du magasin, lui-même remplacé par Baillas de Galand, écrivain de la marine.
Paul Botreau Roussel demande en avril au gouverneur D’Ennery et à l’intendant une dérogation pour introduire "cent nègres étrangers dont il a absolument besoin et sans lesquels cette habitation restera inculte" car il "ne vient point de négriers françois aux Isles du Vent "...
L’intendant général, le marquis de Peynier, rentrant de sa tournée fin octobre à Marie Galande, écrit le 15 novembre :
Dans la compagnie de Blancs d’infanterie, à Grand-Bourg on retrouve Pierre Hautessier promu capitaine, Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine promu lieutenant, Joseph Pontonnier fils lieutenant en second et les sous-lieutenants Pierre Prevost et Felix Richaudet La Ferrière. Jean Baptiste Gaucher est promu lieutenant.
A Vieux Fort, Hugues Aimé Joubert de la Loge est aide-major des milices.
A Capesterre, Robert Deshaies est promu aide-major.
Le Sieur Blouin, sous-commissaire de la marine, décède : il est remplacé par le Sieur de l’Etang, inspecteur du magasin, lui-même remplacé par Baillas de Galand, écrivain de la marine.
Paul Botreau Roussel demande en avril au gouverneur D’Ennery et à l’intendant une dérogation pour introduire "cent nègres étrangers dont il a absolument besoin et sans lesquels cette habitation restera inculte" car il "ne vient point de négriers françois aux Isles du Vent "...
L’intendant général, le marquis de Peynier, rentrant de sa tournée fin octobre à Marie Galande, écrit le 15 novembre :
" J’ai passé quelques jours a Marie Galande. Ce pays a ete longtems inconnu. Sa valeur est maintenant a un degré fort différent du Passé. L'année dernière, on estimoit ses productions a quatre millions : tous les habitans y sont aisés, il y en a de riches : ils ne doivent rien. Ils exportent beaucoup de caffé a St Pierre. Le commerce de France envoye trois ou quatre navires par an pour traiter dans cette isle, et les géreurs font leurs recouvrements sans difficulté aux termes qu'ils ont donné ".
"Mr de Joubert a contribué en bonne partie aux succès de l’agriculture a Marie Galande, et à la Police particulière de l’isle... Le Grandbourg qui est le principal établissement commence a prendre figure, c’est le fruit de ses soins"
Marie-Galante produit 2.500 barriques de sucre, selon un Mémoire de ses habitants, soit environ 1.222 tonnes, ce qui ferait 2,5 fois plus qu’en 1755, un peu optimiste selon Schnakenbourg…
La production de café, 25.000 quintaux, soit 3 fois plus, et de coton, 9.000 quintaux, soit 9 fois plus, est peut-être aussi embellie, ces cultures sont devenues les productions phare de l’île.
Dominique Murat, originaire de Cap Breton, est arrivé dans l’île à 28 ans, il a commencé comme négociant au bourg de Vieux Fort. Rapidement, il devient géreur de l’habitation caféière Héloin, reprise par les Lafutine.
Avec sa compagne Magdeleine "négresse", il a un enfant, Modeste.
Saint-Eustache reste le centre du commerce interlope...
Comme l'écrit Lafleur, l'île " produisait environ 600 000 livres de sucre mais elle en exportait 20 millions. Les navires qui venaient chercher le sucre amenaient de la viande et du poisson salés ou secs d'Amérique du Nord, du Canada, du maïs et du riz du Venezuela, des haricots, de la farine, des clous de Scandinavie, d'Irlande et d'Angleterre, et il ne faut pas oublier les centaines d'esclaves d'Afrique destinés à l'île mais surtout à la revente dans les îles environnantes et encore les armes (canons, fusils), la poudre de France et de Belgique, qui avaient souvent transité par les Pays-Bas. L'île était devenue un vaste entrepôt "...
En Martinique, Louis-Florent, chevalier de Vallière, maréchal des camps et armées du Roy, arrive le 28 décembre pour prendre la suite du comte d'Ennery, en tant que Lieutenant général des Isles Françaises du Vent.
1771 : Pierre Étienne Bourgeois, marquis de Boynes, devient secrétaire d’Etat à la Marine.
Dés le 3 janvier, le gouverneur général, le chevalier de Vallière, et l'intendant général, le marquis de Peynier, prennent une "Ordonnance concernant l'imposition sur la Martinique, la Guadeloupe et dépendances"
"Mr de Joubert a contribué en bonne partie aux succès de l’agriculture a Marie Galande, et à la Police particulière de l’isle... Le Grandbourg qui est le principal établissement commence a prendre figure, c’est le fruit de ses soins"
Marie-Galante produit 2.500 barriques de sucre, selon un Mémoire de ses habitants, soit environ 1.222 tonnes, ce qui ferait 2,5 fois plus qu’en 1755, un peu optimiste selon Schnakenbourg…
La production de café, 25.000 quintaux, soit 3 fois plus, et de coton, 9.000 quintaux, soit 9 fois plus, est peut-être aussi embellie, ces cultures sont devenues les productions phare de l’île.
Dominique Murat, originaire de Cap Breton, est arrivé dans l’île à 28 ans, il a commencé comme négociant au bourg de Vieux Fort. Rapidement, il devient géreur de l’habitation caféière Héloin, reprise par les Lafutine.
Avec sa compagne Magdeleine "négresse", il a un enfant, Modeste.
Saint-Eustache reste le centre du commerce interlope...
Comme l'écrit Lafleur, l'île " produisait environ 600 000 livres de sucre mais elle en exportait 20 millions. Les navires qui venaient chercher le sucre amenaient de la viande et du poisson salés ou secs d'Amérique du Nord, du Canada, du maïs et du riz du Venezuela, des haricots, de la farine, des clous de Scandinavie, d'Irlande et d'Angleterre, et il ne faut pas oublier les centaines d'esclaves d'Afrique destinés à l'île mais surtout à la revente dans les îles environnantes et encore les armes (canons, fusils), la poudre de France et de Belgique, qui avaient souvent transité par les Pays-Bas. L'île était devenue un vaste entrepôt "...
En Martinique, Louis-Florent, chevalier de Vallière, maréchal des camps et armées du Roy, arrive le 28 décembre pour prendre la suite du comte d'Ennery, en tant que Lieutenant général des Isles Françaises du Vent.
1771 : Pierre Étienne Bourgeois, marquis de Boynes, devient secrétaire d’Etat à la Marine.
Dés le 3 janvier, le gouverneur général, le chevalier de Vallière, et l'intendant général, le marquis de Peynier, prennent une "Ordonnance concernant l'imposition sur la Martinique, la Guadeloupe et dépendances"
Cette ordonnance précise que "Tous les esclaves de l'un et l'autre sexe des Isles Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante, la Désirade et les Saintes, depuis l'âge de quatorze ans jusqu'à celui de soixante ans exclusivement, attachés aux manufactures à sucre, seront imposés pour la présente année à 15 livres par tête, sur le pied des dénombrements qui ont du être fournis..."
"Pour les esclaves des habitans cultivateurs de caffé, cacao, cotton, magnoc et autres vivres... à 10 livres par tête"
"Les esclaves des villes et bourgs, soit ouvriers, domestiques ou servants à loyer ou à la journée et tous autres non attachés à la culture des terres... 20 livres par tête"
"Les nègres et gens de couleur, libres et affranchis... à 15 livres par tête" mais exemption pour ceux servants dans les compagnies de milice.
"Tous les Blancs européens ouvriers... à 10 livres, ceux non ouvriers à 9 livres"
Les maisons et locaux commerciaux sont taxés à 4% du loyer de ce qu'ils occupent, propriétaires ou non, sans exemption pour les nobles ou les ecclésiastiques...
Toutes les marchandises importées ou exportées sont frappées d'un droit de 1%, les gros sirops ou tafia à 3%.
Une autre ordonnance du 30 avril fixe les nouveaux droits, restés inchangés depuis 1753 : Pour les droits curiaux, baptêmes et mariages restent gratis, l’enterrement simple passe de 10 à 12 livres, l’enterrement solennel de 15 à 18 livres.
Pour les juges royaux, l’heure d’interrogatoire des accusés passe de 3 à 5 livres, les inventaires passent de 12 à 15 livres la vacation de 3 heures, et pour les déplacements à l’extérieur 50 au lieu de 45 livres par jour ; les procédures contre les esclaves restent gratuites…
Pour les notaires, les donations ou testaments passent de 18 à 30 livres, les contrats de vente de sucreries de 36 à 66 livres, des maisons de 15 à 20 ; les inventaires passent de 9 à 12 livres, en cas de déplacement à la " campagne " 30 livres par jour.
En Guadeloupe, le Gouverneur Bouillé du Chariol demande au Roi l’indépendance de la Guadeloupe ou son rappel : il est rappelé et quitte la colonie début août.
Le 16 aôut, le Roi rend son indépendance à la Guadeloupe vis à vis de la Martinique, sauf pour les affaires militaires.
Vital-Auguste de Grégoire, comte de Nozières, est nommé gouverneur général des Isles du Vent en remplacement du chevalier de Vallière nommé à St Domingue. Il n'arrivera qu'en février suivant, accompagné du nouvel intendant général Philippe Athanase de Tascher.
Le Chevalier Louis François de Dion, lieutenant du Roi, assume l’intérim, puis sera nommé gouverneur de la Guadeloupe.
L’hôpital est géré par les Frères de la Charité, un rapport fait le point sur les malades soignés pour le compte du Roy : en 6 mois, 1464 malades chez les troupes de terre avec 58 morts (3,9%), 56 malades chez les gens de mer et ouvriers avec 6 morts (10,7%) ; chaque malade coûte 50 livres coloniales par an, soit 33 livres-tournois.
Marie Galante dépend à nouveau de la Guadeloupe.
Le gouverneur De Joubert reçoit 10.000 livres d’appointement annuel. Il se bat pour sa promotion au grade de brigadier. Il joint un Mémoire des "habitans de l’Isle de Marie Galante" qui fait le bilan élogieux de ses 10 ans de gouvernement ! :
"Pour les esclaves des habitans cultivateurs de caffé, cacao, cotton, magnoc et autres vivres... à 10 livres par tête"
"Les esclaves des villes et bourgs, soit ouvriers, domestiques ou servants à loyer ou à la journée et tous autres non attachés à la culture des terres... 20 livres par tête"
"Les nègres et gens de couleur, libres et affranchis... à 15 livres par tête" mais exemption pour ceux servants dans les compagnies de milice.
"Tous les Blancs européens ouvriers... à 10 livres, ceux non ouvriers à 9 livres"
Les maisons et locaux commerciaux sont taxés à 4% du loyer de ce qu'ils occupent, propriétaires ou non, sans exemption pour les nobles ou les ecclésiastiques...
Toutes les marchandises importées ou exportées sont frappées d'un droit de 1%, les gros sirops ou tafia à 3%.
Une autre ordonnance du 30 avril fixe les nouveaux droits, restés inchangés depuis 1753 : Pour les droits curiaux, baptêmes et mariages restent gratis, l’enterrement simple passe de 10 à 12 livres, l’enterrement solennel de 15 à 18 livres.
Pour les juges royaux, l’heure d’interrogatoire des accusés passe de 3 à 5 livres, les inventaires passent de 12 à 15 livres la vacation de 3 heures, et pour les déplacements à l’extérieur 50 au lieu de 45 livres par jour ; les procédures contre les esclaves restent gratuites…
Pour les notaires, les donations ou testaments passent de 18 à 30 livres, les contrats de vente de sucreries de 36 à 66 livres, des maisons de 15 à 20 ; les inventaires passent de 9 à 12 livres, en cas de déplacement à la " campagne " 30 livres par jour.
En Guadeloupe, le Gouverneur Bouillé du Chariol demande au Roi l’indépendance de la Guadeloupe ou son rappel : il est rappelé et quitte la colonie début août.
Le 16 aôut, le Roi rend son indépendance à la Guadeloupe vis à vis de la Martinique, sauf pour les affaires militaires.
Vital-Auguste de Grégoire, comte de Nozières, est nommé gouverneur général des Isles du Vent en remplacement du chevalier de Vallière nommé à St Domingue. Il n'arrivera qu'en février suivant, accompagné du nouvel intendant général Philippe Athanase de Tascher.
Le Chevalier Louis François de Dion, lieutenant du Roi, assume l’intérim, puis sera nommé gouverneur de la Guadeloupe.
L’hôpital est géré par les Frères de la Charité, un rapport fait le point sur les malades soignés pour le compte du Roy : en 6 mois, 1464 malades chez les troupes de terre avec 58 morts (3,9%), 56 malades chez les gens de mer et ouvriers avec 6 morts (10,7%) ; chaque malade coûte 50 livres coloniales par an, soit 33 livres-tournois.
Marie Galante dépend à nouveau de la Guadeloupe.
Le gouverneur De Joubert reçoit 10.000 livres d’appointement annuel. Il se bat pour sa promotion au grade de brigadier. Il joint un Mémoire des "habitans de l’Isle de Marie Galante" qui fait le bilan élogieux de ses 10 ans de gouvernement ! :
"Il a rétabli l’ordre, la subordination et les mœurs. Il a fait réparer les fortifications, construire des casernes pour les troupes, un hôpital, une prison, un palais du gouvernement, sans qu’il ait rien couté au Roy, les habitants les ayant fait faire de gré à gré…"
"Quoy que les terres de cette colonies fussent propre à la culture de la canne à sucre, du caffé, du coton et de l’indigo, il n’étoit pas possible d’y établir de manufacture, parce qu’elle étoit privée de tout secours de la part du commerce, il ne se faisoit que par cabotage, ce qui réduisoit à moitié le prix de production de l’isle"
"Mr de Joubert, par de fréquentes invitations et en offrant le secours de son autorité pour assurer l’exactitude du payement des dettes, a tellement attiré de bâtiments d’Europe qu’il y en a de tout temps dans le port de cette colonie et que l’isle est presque entièrement en valeur "...
Il finira par obtenir son grade de brigadier du secrétaire d’Etat à la Marine…
Les frères Roux de Sainte Croix, Jean Bruno écuyer et Pierre Xavier chevalier, habitants de l’île, le premier depuis 20 ans, le second depuis 3 ans, sollicitent du Conseil Supérieur de la Guadeloupe l’enregistrement de leurs titres de noblesse, qui leur permettra d’être exonérés de droits de capitation.
Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, dépose aussi son mémoire avec ses titres de noblesse, pour les mêmes raisons fiscales…Ils seront enregistrés en 1775, en même temps que son frère François, doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Le 8 mai, Paul Botreau Roussel, qui n'a probalement pas eu obtenu gain de cause pour importer des nègres étrangers, revend le fief de St Louis à Jean Baptiste et Nicolas Desbois Boissulant. Il n'aura conservé le fief que 18 mois...
Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi, se marie avec Marie-Victoire Verger.
"Quoy que les terres de cette colonies fussent propre à la culture de la canne à sucre, du caffé, du coton et de l’indigo, il n’étoit pas possible d’y établir de manufacture, parce qu’elle étoit privée de tout secours de la part du commerce, il ne se faisoit que par cabotage, ce qui réduisoit à moitié le prix de production de l’isle"
"Mr de Joubert, par de fréquentes invitations et en offrant le secours de son autorité pour assurer l’exactitude du payement des dettes, a tellement attiré de bâtiments d’Europe qu’il y en a de tout temps dans le port de cette colonie et que l’isle est presque entièrement en valeur "...
Il finira par obtenir son grade de brigadier du secrétaire d’Etat à la Marine…
Les frères Roux de Sainte Croix, Jean Bruno écuyer et Pierre Xavier chevalier, habitants de l’île, le premier depuis 20 ans, le second depuis 3 ans, sollicitent du Conseil Supérieur de la Guadeloupe l’enregistrement de leurs titres de noblesse, qui leur permettra d’être exonérés de droits de capitation.
Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, dépose aussi son mémoire avec ses titres de noblesse, pour les mêmes raisons fiscales…Ils seront enregistrés en 1775, en même temps que son frère François, doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Le 8 mai, Paul Botreau Roussel, qui n'a probalement pas eu obtenu gain de cause pour importer des nègres étrangers, revend le fief de St Louis à Jean Baptiste et Nicolas Desbois Boissulant. Il n'aura conservé le fief que 18 mois...
Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi, se marie avec Marie-Victoire Verger.
1772 : Le marquis de Boynes, secrétaire d’Etat à la Marine, par Ordonnance du Roi du 18 août, crée les premières troupes exclusivement coloniales avec 6 Régiments Coloniaux formant 14 bataillons, soit 6.240 hommes théoriques. 4 sont destinés aux Antilles, dont 1 en Martinique et 1 en Guadeloupe.
A Marie-Galante, au recensement rendu le 23 mai, 9.617 habitants dont 8.303 esclaves (86%), 80 esclaves sont déclarés "marrons".
A Marie-Galante, au recensement rendu le 23 mai, 9.617 habitants dont 8.303 esclaves (86%), 80 esclaves sont déclarés "marrons".
Sur les 1209 blancs, 450 au Grand Bourg, 509 à la Capesterre et 250 à Vieux Fort.
Les gens de couleurs libres apparaissent, ils sont 76 au Grand Bourg, 12 à la Capesterre et 17 à Vieux Fort.
Plus que 16 habitations-sucreries avec 447 hectares de canne, 1.949 hectares de café, en hausse considérable, et 2765 de coton.
Paul Botreau Roussel revend l'habitation Desmarais 2 ans après son acquisition à Jean-Baptiste et Paul Desbois, qui vont faire construire le premier moulin à vent de l'île après 1773.
Joseph Lacavé Faussecave demande son anoblissement : " Le sieur Jean Joseph Lacavé Faussecave par son ardeur au travail a réussi à créer 3 sucreries et dispose de 800 carrés de terre, sans avoir de dettes…Dans la dernière guerre, il a monté tout le zèle d’un vrai Français". Il échouera…
Marc Antoine Ballias de Saint-Pré est nommé par le Roi subdélégué de l'Intendance à Marie-Galante. Il sera promu Commissaire de la Colonie, détaché à Marie-Galante en 1779, où il décèdera en 1784.
L’arpenteur général des Iles du Vent Gordon meurt des fièvres en juillet au cours de son travail dans l’île.
Trois "coups de vent" successifs les 2, 27 puis 30 aôut, avec beaucoup de dégats aux cultures et disette...
Une demande de secours pour la colonie, en particulier l’importation de morue étrangère, ne débouchera que sur un seul navire fin décembre...
1773 : En Guadeloupe, Édouard Hilaire Louis, comte de Tilly est nommé gouverneur.
Le Régiment Colonial se forme le 17 février avec l'arrivée de 17 officiers et 95 soldats, commandés par le colonel Neyon, et l'incorporation de 617 soldats du Régiment du Vexin.
Le 15 mai, le gouverneur général De Nozières et l'intendant Tascher décident la fermeture des ports de Martinique, Guadeloupe et Marie Galante "à tous Bâtiments anglais" à partir du 1er juillet, malgré les risques de pénurie :
Les gens de couleurs libres apparaissent, ils sont 76 au Grand Bourg, 12 à la Capesterre et 17 à Vieux Fort.
Plus que 16 habitations-sucreries avec 447 hectares de canne, 1.949 hectares de café, en hausse considérable, et 2765 de coton.
Paul Botreau Roussel revend l'habitation Desmarais 2 ans après son acquisition à Jean-Baptiste et Paul Desbois, qui vont faire construire le premier moulin à vent de l'île après 1773.
Joseph Lacavé Faussecave demande son anoblissement : " Le sieur Jean Joseph Lacavé Faussecave par son ardeur au travail a réussi à créer 3 sucreries et dispose de 800 carrés de terre, sans avoir de dettes…Dans la dernière guerre, il a monté tout le zèle d’un vrai Français". Il échouera…
Marc Antoine Ballias de Saint-Pré est nommé par le Roi subdélégué de l'Intendance à Marie-Galante. Il sera promu Commissaire de la Colonie, détaché à Marie-Galante en 1779, où il décèdera en 1784.
L’arpenteur général des Iles du Vent Gordon meurt des fièvres en juillet au cours de son travail dans l’île.
Trois "coups de vent" successifs les 2, 27 puis 30 aôut, avec beaucoup de dégats aux cultures et disette...
Une demande de secours pour la colonie, en particulier l’importation de morue étrangère, ne débouchera que sur un seul navire fin décembre...
1773 : En Guadeloupe, Édouard Hilaire Louis, comte de Tilly est nommé gouverneur.
Le Régiment Colonial se forme le 17 février avec l'arrivée de 17 officiers et 95 soldats, commandés par le colonel Neyon, et l'incorporation de 617 soldats du Régiment du Vexin.
Le 15 mai, le gouverneur général De Nozières et l'intendant Tascher décident la fermeture des ports de Martinique, Guadeloupe et Marie Galante "à tous Bâtiments anglais" à partir du 1er juillet, malgré les risques de pénurie :
77 navires vont desservir la Guadeloupe et dépendances cette année, contre 95 pour la Martinique.
La pénurie de monnaie reste un problème : l'armateur David Gradis, famille juive portugaise installée à Bordeaux depuis 3 générations, est chargé d'importer de la monnaie, en l'occurences des moèdes, pièces d'or portugaises...
La pénurie de monnaie reste un problème : l'armateur David Gradis, famille juive portugaise installée à Bordeaux depuis 3 générations, est chargé d'importer de la monnaie, en l'occurences des moèdes, pièces d'or portugaises...
Le Marquisat de Houelbourg (future ZI Jarry…) appartient à la veuve Lecointre de Berville, il comprend 703 carrés (~hectares) dont 180 en cannes, emploie 381 esclaves, dont 233 payant droit (en âge de travailler).
A Terre de Haut des Saintes, le Fort Louis en haut du Morne Mire est terminé, il sera détruit par les Anglais en 1809 et deviendra le Fort Napoléon.
A Marie Galante, le recensement est rendu le 29 juin : 10.938 habitants dont 9488 esclaves dont 124 "nègres marrons", soit 1321 âmes de plus dont 1185 esclaves : la population servile s’accroit…
A Terre de Haut des Saintes, le Fort Louis en haut du Morne Mire est terminé, il sera détruit par les Anglais en 1809 et deviendra le Fort Napoléon.
A Marie Galante, le recensement est rendu le 29 juin : 10.938 habitants dont 9488 esclaves dont 124 "nègres marrons", soit 1321 âmes de plus dont 1185 esclaves : la population servile s’accroit…
15 habitations-sucreries, encore une de moins (dont 10 à Grand Bourg), avec 15 moulins à bêtes, aucun à vent.
331 habitations " cafféières et autres ".
331 habitations " cafféières et autres ".
L’habitation St Louis reste l’une des toutes premières de l’archipel : 347 carrés (~hectares),147 cultivés dont 110 en cannes, 30 en manioc, 7 en patates, 100 carrés laissés en savane pour bestiaux, 100 carrés en bois-debout, enfin 20 inexploités (marécage ?), 132 esclaves (50 femmes et 60 hommes entre 14 et 60 ans, 18 enfants et 4 vieillards). La production est de 2.670 quintaux de sucre " mesure de Paris " soit 130 tonnes métriques.
A la même époque, l'habitation Trianon que les Botreau Roussel ont hérité des Lacavé Fossecave, possède 218 carrés, mais seulement 59 cultivés en canne et 16 en manioc, utilise 37 esclaves actifs sur un total de 63.
L’habitation "les Dames-de-Selorge" à Grande-Anse, qui appartient à Jacques Bourjac depuis 1769, réunit alors 80 ha de terre, dont 30 en canne, et utilise 35 esclaves.
Une habitation-sucrerie moyenne à Marie-Galante occupe 44 carrés de canne pour 64 en Guadeloupe.
Par ailleurs, en plus des 659 hectares de canne à Marie-Galante, il y a surtout 2.145 hectares de café qui a presque rattrapé le coton avec 2.428 hectares. Ce sera la plus grande surface jamais occupée par le café dans l’île…
Le 30 mars, décés d’Anne Catherine Pasquier de Varennes, épouse de Jean Jacques Lhoste de Selorge. Son fils ainé Jean Jacques se mariera le 30 août avec Marie Catherine Poisson Bontemps.
En juin, le gouverneur de Joubert, malade, rentre en France, il est remplacé en intérim par le Chevalier de la Rochette, major, devenu titulaire de la Croix de Saint-Louis.
Le 13 juillet, Dominique Murat, 30 ans, épouse à Vieux Fort Anne Victoire Saignes, 13 ans, fille de Pierre Saignes, chirurgien originaire de Saint-Affrique, et de Suzanne Vieillard.
Sa mère s’était remariée avec Jean Laffutine qui l’avait ruinée avant de l’abandonner avec l’habitation caféière Héloin, où elle a pris Dominique Murat comme géreur depuis 3 ans.
Dominique Murat se met à cette occasion en société avec la mère. Ils n’auront pas d’enfant, car Anne Victoire décèdera à 16 ans, peut-être en couche…
En août, le sieur Laurent, garde-magasin des Domaines du Roy décède : il est remplacé par Pierre Amand Cambiez de Buhat, avec un " appointement de 6.000 livres argent des isles ". Ce dernier va mourir aussi des fièvres le 16 décembre, à 33 ans...
Il sera remplacé par le sieur Desmoulins de Charme.
Coup de vent le 11 septembre avec dégâts aux cultures.
1774 : Le 10 mai, mort de Louis XV à 64 ans, âge respectable pour l’époque : ses 10 enfants légitimes auront une espérance de vie moyenne de 34 ans…
Début du règne de Louis XVI, qui succède à son grand-père à 20 ans (le Dauphin, son père, est mort en 1765).
La France a 26 millions d’habitants.
Après un intérim de Robert Jacques de Turgot, c'est Antoine Raymond Jean de Sartines, comte d’Alby, qui est chargé du Ministère de la Marine et des Colonies.
L’esclavage est en pleine expansion : 51 expéditions négrières vont partir des ports français dont 19 de Nantes.
En 10 ans, rien que pour les négriers nantais, 208 navires sont arrivés à bon port sur les 225 qui ont été armés pour la traite : 12 à la Martinique, 11 à la Guadeloupe et 169 à St Domingue !
" En Guadeloupe, le taux de mortalité des esclaves oscillait entre 30 et 50 pour mille. En métropole, le taux de mortalité était compris entre 30 et 38 pour mille. Plusieurs facteurs expliquaient ces écarts entre la métropole et les Antilles françaises : d’abord la surmortalité des bossales durant la période d'acclimatation et la surmortalité infantile.
On estime le taux de mortalité infantile à cette époque à 431 /1000 en Guadeloupe, alors qu’il se fixait à 233 /1.000 en France (mais dans les couches populaires les plus défavorisées, il doublait)
Par ailleurs, cette forte mortalité dans les colonies touchait presque autant les Blancs, les libres et les esclaves du fait des maladies et des mauvaises conditions d'hygiène "
En Martinique, le gouverneur général, le comte de Nozières, fournit un mémoire sur les Isles du Vent, il écrit sur Marie Galante :
A la même époque, l'habitation Trianon que les Botreau Roussel ont hérité des Lacavé Fossecave, possède 218 carrés, mais seulement 59 cultivés en canne et 16 en manioc, utilise 37 esclaves actifs sur un total de 63.
L’habitation "les Dames-de-Selorge" à Grande-Anse, qui appartient à Jacques Bourjac depuis 1769, réunit alors 80 ha de terre, dont 30 en canne, et utilise 35 esclaves.
Une habitation-sucrerie moyenne à Marie-Galante occupe 44 carrés de canne pour 64 en Guadeloupe.
Par ailleurs, en plus des 659 hectares de canne à Marie-Galante, il y a surtout 2.145 hectares de café qui a presque rattrapé le coton avec 2.428 hectares. Ce sera la plus grande surface jamais occupée par le café dans l’île…
Le 30 mars, décés d’Anne Catherine Pasquier de Varennes, épouse de Jean Jacques Lhoste de Selorge. Son fils ainé Jean Jacques se mariera le 30 août avec Marie Catherine Poisson Bontemps.
En juin, le gouverneur de Joubert, malade, rentre en France, il est remplacé en intérim par le Chevalier de la Rochette, major, devenu titulaire de la Croix de Saint-Louis.
Le 13 juillet, Dominique Murat, 30 ans, épouse à Vieux Fort Anne Victoire Saignes, 13 ans, fille de Pierre Saignes, chirurgien originaire de Saint-Affrique, et de Suzanne Vieillard.
Sa mère s’était remariée avec Jean Laffutine qui l’avait ruinée avant de l’abandonner avec l’habitation caféière Héloin, où elle a pris Dominique Murat comme géreur depuis 3 ans.
Dominique Murat se met à cette occasion en société avec la mère. Ils n’auront pas d’enfant, car Anne Victoire décèdera à 16 ans, peut-être en couche…
En août, le sieur Laurent, garde-magasin des Domaines du Roy décède : il est remplacé par Pierre Amand Cambiez de Buhat, avec un " appointement de 6.000 livres argent des isles ". Ce dernier va mourir aussi des fièvres le 16 décembre, à 33 ans...
Il sera remplacé par le sieur Desmoulins de Charme.
Coup de vent le 11 septembre avec dégâts aux cultures.
1774 : Le 10 mai, mort de Louis XV à 64 ans, âge respectable pour l’époque : ses 10 enfants légitimes auront une espérance de vie moyenne de 34 ans…
Début du règne de Louis XVI, qui succède à son grand-père à 20 ans (le Dauphin, son père, est mort en 1765).
La France a 26 millions d’habitants.
Après un intérim de Robert Jacques de Turgot, c'est Antoine Raymond Jean de Sartines, comte d’Alby, qui est chargé du Ministère de la Marine et des Colonies.
L’esclavage est en pleine expansion : 51 expéditions négrières vont partir des ports français dont 19 de Nantes.
En 10 ans, rien que pour les négriers nantais, 208 navires sont arrivés à bon port sur les 225 qui ont été armés pour la traite : 12 à la Martinique, 11 à la Guadeloupe et 169 à St Domingue !
" En Guadeloupe, le taux de mortalité des esclaves oscillait entre 30 et 50 pour mille. En métropole, le taux de mortalité était compris entre 30 et 38 pour mille. Plusieurs facteurs expliquaient ces écarts entre la métropole et les Antilles françaises : d’abord la surmortalité des bossales durant la période d'acclimatation et la surmortalité infantile.
On estime le taux de mortalité infantile à cette époque à 431 /1000 en Guadeloupe, alors qu’il se fixait à 233 /1.000 en France (mais dans les couches populaires les plus défavorisées, il doublait)
Par ailleurs, cette forte mortalité dans les colonies touchait presque autant les Blancs, les libres et les esclaves du fait des maladies et des mauvaises conditions d'hygiène "
En Martinique, le gouverneur général, le comte de Nozières, fournit un mémoire sur les Isles du Vent, il écrit sur Marie Galante :
"Ses productions principales consistent en cotton et caffé qui est supérieur à celui des autres isles. L’objet de ses exportations est d’environ 4 millions. Le commerce de France y envoye 3 ou 4 navires par an et y fait ses recouvrements avec facilité. On ne doit point espérer que cette Isle fasse de grands progrès : elle n’est susceptible d’aucune défense, les habitans l’évacuent en cas de guerre. Sa population actuelle est d’environ 8 a 900 blancs et 6000 esclaves."
" On compte dans cette Isle 3 bourgs desservis par les Carmes de la Mission de Guadeloupe. Le chef lieu est Le Grand Bourg. Le Roy y entretient un Gouverneur particulier et un Major. La garde consiste en un détachement de 50 hommes. Il y a une juridiction qui ressortit au Conseil Supérieur de la Guadeloupe et on s'occupe maintenant du soin d'y etablir un Siège d'Amirauté "
Les Franc-Maçons de Marie Galante sont en pleine expansion : leur "Loge de la Vraye Fraternité " est reconnue par le Grand Orient de France :
Les Franc-Maçons de Marie Galante sont en pleine expansion : leur "Loge de la Vraye Fraternité " est reconnue par le Grand Orient de France :
Le Chevalier Antoine François de la Rochette, 47 ans, major de l’île, qui fait fonction de commandant par intérim, écrit au Ministre de la Marine De Sartines pour lui demander de monter au grade de lieutenant-colonel et pour obtenir des frais de représentation : " dépense bien au-delà des 2.000 livres d’appointement dont je jouis en qualité de major…né sans fortune, j’ose donc espérer que votre Grandeur voudra bien m’accorder cette gratification pour un dédommagement de dépenses… "
Il envoie en aôut à son "Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc de Penthièvre", petit fils de Louis XIV et lieutenant général des Armées, le " Plan de l’Isle Marie Galande " réalisé par B. de Coullonges : Attention, le Sud est à l'Est...
Il envoie en aôut à son "Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc de Penthièvre", petit fils de Louis XIV et lieutenant général des Armées, le " Plan de l’Isle Marie Galande " réalisé par B. de Coullonges : Attention, le Sud est à l'Est...
" Ses habitants sont pollis, honnestes et hospitaliers"
Il détaille ses mérites : il a développé les chemins Royaux de l’île, fait clore les cimetières par des murs et non de simples fossés "les moindres pluies infectoit l’air, ce qui causoit des maladies pestilentielles".
Il a soigné dans son habitation des canonniers " qui ne pouvait se remettre à cause du mauvais air de l’hôpital de Grand-Bourg " (NB : 7 morts, cette année à l’Hôpital Militaire, première épidémie…)
Enfin, il a fait arrêter par la milice une bande de 17 "nègres marrons", réfugiés dans un "ténébreux caveau", accusés de viol, vols , pillages et de projet d’incendie à Grand-Bourg : "La juridiction Royale en condamna sept à avoir le poignet coupé et rompu vif, les autres pendus".
Il présente avec sa requête une lettre signée des " soixante dix neuf principaux habitans de l’isle Marie Galante...qu’il a encouragé à la culture de leur terre "
On trouve ainsi, en plus de nombreux colons " pénétrés de la plus vive reconnoissance ", le juge sénéchal De Laussedat, le substitut du procureur Saulnier, l’ancien procureur Martineau, 4 procureurs Chauvot, Moulinier, Bridaut, Fournier, les 2 notaires Royaux Lecesne et Guillambaud, un ancien major Poisson (en plus de l’habitant Poisson fils), un Devarennes officier de dragons, 6 officiers de milice, l’arpenteur du Roy Roche, 4 négociants, 3 bourgeois et de nombreux habitant-sucriers dont les 3 branches Wachter : Sehuit, Meugle et Vrimouth…
Pour ce qui est des milices, Robert Philippe Deshaies est promu capitaine d’artillerie des libres de couleur, Nicolas Bonhomme est promu lieutenant, Chanet sous-lieutenant.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, à Capesterre, Desbois de Boissulant devient aide-major, à Vieux-Fort, Bazile La Ferrière est promu lieutenant, Laballe fils sous-lieutenant.
Le garde-magasin des Domaines Cambiez de Buhat meurt des fièvres 15 mois après son arrivée dans l’île. Il est remplacé par le sieur Sareaud.
Le sieur Jean François Hersemule de la Roche est nommé visiteur du Domaine à Grand-Bourg.
Antoine de Retz de Bressoles, arrivé dans le régiment de la Guadeloupe en 1772 et détaché à Marie Galante, fait enregistrer ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Guadeloupe avant d'épouser en janvier Anne-Catherine de Selorge, fille du marquis propriétaire de l’habitation future Grande-Anse et petite-fille du procureur du Roi Claude Antoine Pasquier de Varennes.
Elle décèdera en 1780, lui laissant un seul fils Jean Georges, seul survivant d’une fratrie de 3...
Il continuera sa carrière militaire, dont la campagne de Ste Lucie en 1778, en laissant régulièrement l’habitation en gérance. Il sera à l’origine de la lignée des De Retz de Marie-Galante, que l’on retrouvera un siècle plus tard.
Le 24 novembre, décès de Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge à 54 ans.
On connait le prix de l'habillement fourni aux soldats par un échange entre les officiers de la Martinique et l'intendant général Philippe Athanase de Tascher : "la chemise à 3 livres 18, la paire de guetres à 3 livres, la paire de soulliers à 6 livres, argent de France"...
Il détaille ses mérites : il a développé les chemins Royaux de l’île, fait clore les cimetières par des murs et non de simples fossés "les moindres pluies infectoit l’air, ce qui causoit des maladies pestilentielles".
Il a soigné dans son habitation des canonniers " qui ne pouvait se remettre à cause du mauvais air de l’hôpital de Grand-Bourg " (NB : 7 morts, cette année à l’Hôpital Militaire, première épidémie…)
Enfin, il a fait arrêter par la milice une bande de 17 "nègres marrons", réfugiés dans un "ténébreux caveau", accusés de viol, vols , pillages et de projet d’incendie à Grand-Bourg : "La juridiction Royale en condamna sept à avoir le poignet coupé et rompu vif, les autres pendus".
Il présente avec sa requête une lettre signée des " soixante dix neuf principaux habitans de l’isle Marie Galante...qu’il a encouragé à la culture de leur terre "
On trouve ainsi, en plus de nombreux colons " pénétrés de la plus vive reconnoissance ", le juge sénéchal De Laussedat, le substitut du procureur Saulnier, l’ancien procureur Martineau, 4 procureurs Chauvot, Moulinier, Bridaut, Fournier, les 2 notaires Royaux Lecesne et Guillambaud, un ancien major Poisson (en plus de l’habitant Poisson fils), un Devarennes officier de dragons, 6 officiers de milice, l’arpenteur du Roy Roche, 4 négociants, 3 bourgeois et de nombreux habitant-sucriers dont les 3 branches Wachter : Sehuit, Meugle et Vrimouth…
Pour ce qui est des milices, Robert Philippe Deshaies est promu capitaine d’artillerie des libres de couleur, Nicolas Bonhomme est promu lieutenant, Chanet sous-lieutenant.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, à Capesterre, Desbois de Boissulant devient aide-major, à Vieux-Fort, Bazile La Ferrière est promu lieutenant, Laballe fils sous-lieutenant.
Le garde-magasin des Domaines Cambiez de Buhat meurt des fièvres 15 mois après son arrivée dans l’île. Il est remplacé par le sieur Sareaud.
Le sieur Jean François Hersemule de la Roche est nommé visiteur du Domaine à Grand-Bourg.
Antoine de Retz de Bressoles, arrivé dans le régiment de la Guadeloupe en 1772 et détaché à Marie Galante, fait enregistrer ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Guadeloupe avant d'épouser en janvier Anne-Catherine de Selorge, fille du marquis propriétaire de l’habitation future Grande-Anse et petite-fille du procureur du Roi Claude Antoine Pasquier de Varennes.
Elle décèdera en 1780, lui laissant un seul fils Jean Georges, seul survivant d’une fratrie de 3...
Il continuera sa carrière militaire, dont la campagne de Ste Lucie en 1778, en laissant régulièrement l’habitation en gérance. Il sera à l’origine de la lignée des De Retz de Marie-Galante, que l’on retrouvera un siècle plus tard.
Le 24 novembre, décès de Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge à 54 ans.
On connait le prix de l'habillement fourni aux soldats par un échange entre les officiers de la Martinique et l'intendant général Philippe Athanase de Tascher : "la chemise à 3 livres 18, la paire de guetres à 3 livres, la paire de soulliers à 6 livres, argent de France"...
1775 : Les appointements annuels pour Marie Galande sont détaillées dans le budget prévisionnel du commissaire ordonnateur Eu de Mondenois : si le gouverneur particulier reste à 10.000 livres, le major est à 2.000 livres, le directeur du domaine du Roy à 2.400, le garde-magasin du Roy à 2.000, le chirurgien du Roy est à 1.500, le juge royal ne reçoit que 360 livres (306 un sergent), le procureur du Roy 240 livres (207 un caporal), quant aux fusilliers ou grenadiers, ils reçoivent entre 150 et 160 livres…
En comparaison, le gouverneur général touche 60.000 livres, l'intendant général 40.000.
A leur arrivée début 1776, les 2 nouveaux réclameront une augmentation qui leur sera accordée à 80.000 et 50.000 livres...
Le Chevalier Antoine François de la Rochette envoie en avril à l'Intendant Général des Isles du Vent Tascher le "Plan de l’Isle Marie Galande avec son Mémoire local ", la carte a été réalisée par Bégorat de Coullonges :
En comparaison, le gouverneur général touche 60.000 livres, l'intendant général 40.000.
A leur arrivée début 1776, les 2 nouveaux réclameront une augmentation qui leur sera accordée à 80.000 et 50.000 livres...
Le Chevalier Antoine François de la Rochette envoie en avril à l'Intendant Général des Isles du Vent Tascher le "Plan de l’Isle Marie Galande avec son Mémoire local ", la carte a été réalisée par Bégorat de Coullonges :
"L'Isle est une des plus fertile des Antilles ... Elle a de particulier son caffé qui par son excellence ne cède en rien à celui du Moka"...
La défense de l'isle est confiée à une garnison de 50 hommes détachés du Régiment de Guadeloupe et 11 canoniers du Corps Royal d'Artillerie, joint à la milice locale avec 1 compagnie de Dragons, 5 de fusilliers pour les blancs et 1 compagnie de 80 hommes "mulastres et nègres libres".
Le Chevalier de la Rochette n’a toujours pas de réponse à ses demandes de promotion : il envoie au ministre une nouvelle lettre et lui annonce l’arrivée prochaine au Havre " de deux caisses de liqueurs et deux petits barils de confiture du fruit de ces isles, que je vous prie de recevoir avec autant de plaisir que j’ai eu à vous l’envoyer "…
Il propose aussi de construire un pont sur la Rivière St Louis, pour pouvoir porter secours à Vieux-Fort en cas d’attaque des corsaires, ainsi qu’un pont sur la ravine des Basses pour pouvoir rejoindre Capesterre en cas d’inondation.
Marc Etienne de Joubert reprend son poste de gouverneur particulier de Marie-Galante le 14 juin, avec un salaire annuel de 10.000 livres, il réclame un salaire de 24.000 livres correspondant à un commandant en second et demande le grade de brigadier.
Il repartira quelques mois plus tard, car il est envoyé comme gouverneur à Ste Lucie, avec le grade de brigadier des colonies et un salaire plus conséquent...
A Vieux Fort est inhumé le 4 avril Henri Guesnon, dit Lacavé, 96 ans " vénérable personne "
Dominique Murat est nommé par les syndics de l’ " Union de Saint Louis ", sorte de chambre d’agriculture avant l’heure, " fondé de pouvoir et procureur général et spécial ", chargé du recouvrement du denier.
Le recensement donne 9.415 habitants et 14 sucreries, encore en baisse, produisant 1.056 tonnes de sucre à l’exportation, 347 habitations en café et coton, produisant 60.000 quintaux de café, plus que doublé en 5 ans, et 12.000 quintaux de coton, soit 30% de hausse, le tout produit grâce à 7.800 esclaves…
Le café est alors la production la plus importante de l’île : sa culture va en fait rapidement diminuer, car la surproduction de café est générale dans les Antilles et son cours baisse…
A noter, selon le rapport de la tournée de l’Intendant, que la relation privilègiée de l’île avec la Martinique " facilite, plus qu’à toute autre le versement frauduleux de ses cafés et cotons à la Dominique et à St Eustache "
Le coton, assure le père Labat, "surpasse le coton du Levant pour la longueur, la finesse et le lustre soyeux". C'était le fameux coton à graine verte, ancêtre du coton dit "longue soie". Marie-Galante en exporte pour 400.000 livres.
Sur les exportations marie-galantaises qui transitent en grande partie par St Pierre de la Martinique, le sucre ne représente plus que 6%, par contre le café 68% et le coton 24%.
Grande nouveauté technique : le 1er moulin à vent construit à Desmarais par l’indivision Dubois après la mort de leur père Nicolas, sur ce qui reste de l’ancien marquisat de St Louis des Téméricourt.
Les 13 autres sucreries n’ont toujours qu’un moulin à bêtes…
La défense de l'isle est confiée à une garnison de 50 hommes détachés du Régiment de Guadeloupe et 11 canoniers du Corps Royal d'Artillerie, joint à la milice locale avec 1 compagnie de Dragons, 5 de fusilliers pour les blancs et 1 compagnie de 80 hommes "mulastres et nègres libres".
Le Chevalier de la Rochette n’a toujours pas de réponse à ses demandes de promotion : il envoie au ministre une nouvelle lettre et lui annonce l’arrivée prochaine au Havre " de deux caisses de liqueurs et deux petits barils de confiture du fruit de ces isles, que je vous prie de recevoir avec autant de plaisir que j’ai eu à vous l’envoyer "…
Il propose aussi de construire un pont sur la Rivière St Louis, pour pouvoir porter secours à Vieux-Fort en cas d’attaque des corsaires, ainsi qu’un pont sur la ravine des Basses pour pouvoir rejoindre Capesterre en cas d’inondation.
Marc Etienne de Joubert reprend son poste de gouverneur particulier de Marie-Galante le 14 juin, avec un salaire annuel de 10.000 livres, il réclame un salaire de 24.000 livres correspondant à un commandant en second et demande le grade de brigadier.
Il repartira quelques mois plus tard, car il est envoyé comme gouverneur à Ste Lucie, avec le grade de brigadier des colonies et un salaire plus conséquent...
A Vieux Fort est inhumé le 4 avril Henri Guesnon, dit Lacavé, 96 ans " vénérable personne "
Dominique Murat est nommé par les syndics de l’ " Union de Saint Louis ", sorte de chambre d’agriculture avant l’heure, " fondé de pouvoir et procureur général et spécial ", chargé du recouvrement du denier.
Le recensement donne 9.415 habitants et 14 sucreries, encore en baisse, produisant 1.056 tonnes de sucre à l’exportation, 347 habitations en café et coton, produisant 60.000 quintaux de café, plus que doublé en 5 ans, et 12.000 quintaux de coton, soit 30% de hausse, le tout produit grâce à 7.800 esclaves…
Le café est alors la production la plus importante de l’île : sa culture va en fait rapidement diminuer, car la surproduction de café est générale dans les Antilles et son cours baisse…
A noter, selon le rapport de la tournée de l’Intendant, que la relation privilègiée de l’île avec la Martinique " facilite, plus qu’à toute autre le versement frauduleux de ses cafés et cotons à la Dominique et à St Eustache "
Le coton, assure le père Labat, "surpasse le coton du Levant pour la longueur, la finesse et le lustre soyeux". C'était le fameux coton à graine verte, ancêtre du coton dit "longue soie". Marie-Galante en exporte pour 400.000 livres.
Sur les exportations marie-galantaises qui transitent en grande partie par St Pierre de la Martinique, le sucre ne représente plus que 6%, par contre le café 68% et le coton 24%.
Grande nouveauté technique : le 1er moulin à vent construit à Desmarais par l’indivision Dubois après la mort de leur père Nicolas, sur ce qui reste de l’ancien marquisat de St Louis des Téméricourt.
Les 13 autres sucreries n’ont toujours qu’un moulin à bêtes…
Carte anglaise de Thomas Jefferys 1775
Le bourg de la Basse-Terre, futur Grand-Bourg, n'a pas 20 maisons, Ste Anne, futur Capesterre moins de 10, et Vieux Fort n'est pas mentionné... La chapelle et l'habitation des Carmes apparaissent clairement.
La Guadeloupe devient définitivement indépendante de la Martinique par ordonnance du 24 octobre, sauf sur le plan militaire.
Son nouveau Gouverneur, Alexandre-Bache-Elzéar d'Arbaud de Jouques, dit le Comte d'Arbaud, ne dépend plus que du Ministre de la Marine et des Colonies. Louis de Thomassin de Peynier est à nouveau nommé intendant.
Nommés le 24 octobre, ils arrivent prendre leurs fonctions le 29 décembre.
1776 : Un Edit du Roy du 19 juin crée le Dépôt des Chartes des Colonies au Ministère de la Marine à Versailles, pour garder copie de tous les actes authentiques que le climat tropical détériore trop vite.
Grâce à cette décison historique, nous disposons aujourd’hui des Archives Nationales d’Outre-Mer, transférées par la suite sur Paris et enfin à Aix en Provence.
Le Chevalier de la Rochette, vient d’être nommé lieutenant-colonel, sans changement d’appointement.
Déjà veuf, il perd sa fille unique de 9 ans. Malade, il part se faire soigner en Martinique.
L’intérim est assuré par le capitaine René Joseph Robert de Brébeuf, 29 ans, ancien capitaine à St Domingue et aide-major déjà en place.
Pierre Joseph Neyon de Villiers, ancien commandant en Illinois puis en Louisiane, colonel au régiment de la Guadeloupe, nommé gouverneur le remplace effectivement à Marie Galante à partir du 26 mai.
Le bourg de la Basse-Terre, futur Grand-Bourg, n'a pas 20 maisons, Ste Anne, futur Capesterre moins de 10, et Vieux Fort n'est pas mentionné... La chapelle et l'habitation des Carmes apparaissent clairement.
La Guadeloupe devient définitivement indépendante de la Martinique par ordonnance du 24 octobre, sauf sur le plan militaire.
Son nouveau Gouverneur, Alexandre-Bache-Elzéar d'Arbaud de Jouques, dit le Comte d'Arbaud, ne dépend plus que du Ministre de la Marine et des Colonies. Louis de Thomassin de Peynier est à nouveau nommé intendant.
Nommés le 24 octobre, ils arrivent prendre leurs fonctions le 29 décembre.
1776 : Un Edit du Roy du 19 juin crée le Dépôt des Chartes des Colonies au Ministère de la Marine à Versailles, pour garder copie de tous les actes authentiques que le climat tropical détériore trop vite.
Grâce à cette décison historique, nous disposons aujourd’hui des Archives Nationales d’Outre-Mer, transférées par la suite sur Paris et enfin à Aix en Provence.
Le Chevalier de la Rochette, vient d’être nommé lieutenant-colonel, sans changement d’appointement.
Déjà veuf, il perd sa fille unique de 9 ans. Malade, il part se faire soigner en Martinique.
L’intérim est assuré par le capitaine René Joseph Robert de Brébeuf, 29 ans, ancien capitaine à St Domingue et aide-major déjà en place.
Pierre Joseph Neyon de Villiers, ancien commandant en Illinois puis en Louisiane, colonel au régiment de la Guadeloupe, nommé gouverneur le remplace effectivement à Marie Galante à partir du 26 mai.
Lors de leur tournée, De Peynier et D’Arbaud demandent pour le Sieur André Thoreau de la Touchardière le poste de médecin du Roy à Marie-Galante en remplacement du Sieur De la Vergne, parti à Basse-Terre.
Thoreau de la Touchardière, 37 ans, arrive à Marie-Galante et épouse le 12 février à Capesterre Charlotte Cognet Lebrun, 23 ans : elle mourra de suites de couches l’année suivante, ainsi que son bébé…Il restera sans descendance.
D’Arbaud recommande aussi la mise à la retraite de La Rochette, infirme, endetté et peu présent…
Robert Philippe Deshaies fils entre à la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe comme représentant de Marie-Galante.
"Lettres de naturalité" ou demandes de naturalisation venant de 2 habitants qui possèdent des terres à Marie Galante :
Thoreau de la Touchardière, 37 ans, arrive à Marie-Galante et épouse le 12 février à Capesterre Charlotte Cognet Lebrun, 23 ans : elle mourra de suites de couches l’année suivante, ainsi que son bébé…Il restera sans descendance.
D’Arbaud recommande aussi la mise à la retraite de La Rochette, infirme, endetté et peu présent…
Robert Philippe Deshaies fils entre à la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe comme représentant de Marie-Galante.
"Lettres de naturalité" ou demandes de naturalisation venant de 2 habitants qui possèdent des terres à Marie Galante :
- L’ "Irlandois" Michel Bourcke, ancien officier du régiment du Bailly
- Le "sujet du Grand Seigneur" - le sultan turc - Demetrius Nesty né à Tine (Tenos dans les Cyclades) qui a épousé une "françoise à qui il a fait plusieurs enfans"
Cyclone majeur les 5 et 6 septembre : nombreuses habitations à terre, la presque totalité des plants de café et de coton ainsi qu'une partie des forêts détruits. On abat une partie des forêts restantes pour planter sur un sol vierge et productif.
Compte-tenu de la baisse des cours du café, les colons ne seront guère incités à remplacer toutes leurs caféières...
Le gouverneur décide du report de la capitation à 1777.
En Guadeloupe, le cyclone du 6 septembre ravage le port de Pointe-à-Pitre et les Saintes : 65 navires sont portés manquants.
A la Désirade, la léproserie est rasée, le gouvernement devra la reconstruire.
La Martinique et la Guadeloupe souffrent d'une grande disette de vivres, le gouverneur général, le comte d'Argout se voit obligé d'autoriser les navires étrangers à approvisionner les 2 îles en particulier en farine...
Par contre le cours du sucre reprend (23 livres le quintal à Nantes) et favorise un nouveau départ de la canne, et ce dans toutes les Antilles (1 Louis d’or valait 24 livres).
Mais la reconversion reste une opération couteuse que peu de colons peuvent mener à bien…
1777 : Début de la guerre d’Indépendance de l’Amérique.
Le marquis de La Fayette, quitte la France pour l’Amérique le 20 avril, en embarquant en Espagne à Pajades (actuel San Sébastian), après avoir armé à ses frais le Victoria, 200 tonneaux, 30 hommes d’équipage. Il sympathisera avec George Washington et participera aux combats dès l’été.
Le 6 mars, Déclaration du Roi "qui permet l’entrée et l’entrepôt dans différens Ports du Royaume des Taffias venans des Colonies françoises de l’Amérique ", à condition qu’ils restent en entrepôt 2 ans et soient destinés à l’exportation : le commerce du rhum va pouvoir commencer...
Compte-tenu de la baisse des cours du café, les colons ne seront guère incités à remplacer toutes leurs caféières...
Le gouverneur décide du report de la capitation à 1777.
En Guadeloupe, le cyclone du 6 septembre ravage le port de Pointe-à-Pitre et les Saintes : 65 navires sont portés manquants.
A la Désirade, la léproserie est rasée, le gouvernement devra la reconstruire.
La Martinique et la Guadeloupe souffrent d'une grande disette de vivres, le gouverneur général, le comte d'Argout se voit obligé d'autoriser les navires étrangers à approvisionner les 2 îles en particulier en farine...
Par contre le cours du sucre reprend (23 livres le quintal à Nantes) et favorise un nouveau départ de la canne, et ce dans toutes les Antilles (1 Louis d’or valait 24 livres).
Mais la reconversion reste une opération couteuse que peu de colons peuvent mener à bien…
1777 : Début de la guerre d’Indépendance de l’Amérique.
Le marquis de La Fayette, quitte la France pour l’Amérique le 20 avril, en embarquant en Espagne à Pajades (actuel San Sébastian), après avoir armé à ses frais le Victoria, 200 tonneaux, 30 hommes d’équipage. Il sympathisera avec George Washington et participera aux combats dès l’été.
Le 6 mars, Déclaration du Roi "qui permet l’entrée et l’entrepôt dans différens Ports du Royaume des Taffias venans des Colonies françoises de l’Amérique ", à condition qu’ils restent en entrepôt 2 ans et soient destinés à l’exportation : le commerce du rhum va pouvoir commencer...
Le 9 août, Déclaration du Roy pour la Police des Noirs qui interdit d'introduire des nègres en France sous peine de 3.000 livres d'amende...
François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, arrive comme nouveau gouverneur général des Isles du Vent en juillet, accompagné du nouvel Intendant général Antoine-Bernard d’Eu de Montdenoix.
La Guadeloupe dispose désormais de 4 bataillons de troupes régulières.
Le gouvernement décide que l’assiette de l’impôt soit faite par une assemblée constituée des membres du Conseil Supérieur et d’un député par quartier, et non simplement appliquée par l’Intendant sur directive ministérielle.
Compte-tenu des ouragans de l’année précédente, cette assemblée décide de baisser l’impôt à 1.000.000 d’argent des colonies, soit 666.000 livres tournois.
Cet impôt est basé sur la capitation sur tout individu, sur une taxe sur les maisons (4% du loyer), enfin sur un droit d’entrée et de sortie de 1% sur toutes les marchandises soumises au pesage.
Les relations du marquis de Bouillé avec le gouverneur de la Dominique Sir Shirley sont encore bonnes, puisque ce dernier lui écrit entre autres sur la restitution de 4 nègres de Marie Galante qui étaient à la geôle en Dominique :
La Guadeloupe dispose désormais de 4 bataillons de troupes régulières.
Le gouvernement décide que l’assiette de l’impôt soit faite par une assemblée constituée des membres du Conseil Supérieur et d’un député par quartier, et non simplement appliquée par l’Intendant sur directive ministérielle.
Compte-tenu des ouragans de l’année précédente, cette assemblée décide de baisser l’impôt à 1.000.000 d’argent des colonies, soit 666.000 livres tournois.
Cet impôt est basé sur la capitation sur tout individu, sur une taxe sur les maisons (4% du loyer), enfin sur un droit d’entrée et de sortie de 1% sur toutes les marchandises soumises au pesage.
Les relations du marquis de Bouillé avec le gouverneur de la Dominique Sir Shirley sont encore bonnes, puisque ce dernier lui écrit entre autres sur la restitution de 4 nègres de Marie Galante qui étaient à la geôle en Dominique :
A Marie-Galante, le nouveau Tribunal de Grande Instance commence ses activités judiciaires.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat, écuyer et conseiller du Roy, a été nommé juge royal.
Pierre Lecesne est notaire royal à Grand Bourg depuis 1769. Il est rejoint par Réné Claude Bouchard du Coudray, qui a commencé le notariat à St Pierre de la Martinique. Louis Joseph Martineau commence son activité de notaire la même année également à Grand Bourg.
Le Chevalier de la Rochette, à son retour en début d’année, trouve sa place prise, il a été mis à la retraite d’office à 50 ans avec une pension de 1.200 livres. La récolte de son habitation du quartier de la Pirogue a été détruite…
Ayant déjà perdu sa femme et sa fille, il organise ses affaires : le 13 septembre, il vend à Pierre Charles Dolet 43 esclaves pour 60.000 livres pour payer ses dettes devant Maître Bouchard.
Le 1 novembre, il signe devant le même notaire un compromis avec Michel Pasquier de Varennes pour le partage de succession de sa fille Gédéine et de sa femme Rose, sœur de Michel Pasquier de Varennes.
Le 30 octobre est décédé aussi Jean Jacques Lhoste à 27 ans. Sa jeune veuve Marie Catherine Poisson Bontemps est encore mineure, on lui nomme un curateur : c’est Maximilien de Bosredon, major de la milice, qu’elle épousera bientôt…
Dominique Murat, qui vient de perdre sa très jeune femme, fait dissoudre la société qui le liait à sa mère sur l’habitation Héloin, en contre-partie elle lui cède 9 des 25 carrés de son habitation.
Murat devient ainsi petit propriétaire et nomme sa caféière Grand Bois, près de l’habitation Wachter, entre la rivière Vieux Fort et le morne Coran.
Maître Pichelin Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, rachète à Maître Martineau, lui aussi notaire royal, son habitation caféière. Il épousera sa fille Marie-Magdeleine 4 ans plus tard...
La sécheresse a fait suite au cyclone, les récoltes y compris vivrières sont presque nulles, grande famine : les esclaves en sont les premières victimes, il ne reste que 9.415 habitants dont 7.800 esclaves.
Les registres de l’Hôpital Militaire notent une recrudescence des décès parmi les militaires, avec 12 morts dans l’année, contre 1 à 3 les années ordinaires, dont Martin Delvaux, contremaître du vaisseau du Roy, l’Alexandre : cette épidémie n’est pas identifiée, probablement paludisme ou fièvre jaune " mal du Siam ".
A noter que l’un des parasites du paludisme, le plasmodium falciparum est originaire d’Afrique et a donc été importé avec la traite…
Pour la fièvre jaune (virus de la même famille que la dengue), l’origine africaine est presque certaine, donc même conclusion…
En fin d’année, 14 sucreries sont à nouveau en fonction, avec une production de 1.056 tonnes de sucre, mais aucune production connue de café ou de coton…
1778 : Le 6 février, la France reconnaît " la liberté, la souveraineté et l’indépendance, absolues et illimitées, des Etats-Unis en matière de gouvernement aussi bien que de commerce ". Elle prête 38 millions de livres aux Américains.
Le 20 mars, Benjamin Franklin, " Ambassadeur des Treize Provinces Unies " d’Amérique est reçu solennellement par Louis XVI " dans l’allégresse générale "...
Le même jour, De Sartines envoie un message codé au gouverneur général des Isles du Vent, Mr de Bouillé confirmant la signature du Traité et demandant de donner " assistance, faveur et protection aux Américains ".
Le 13 juillet, une Ordonnance du Roi autorise l’ouverture des ports des colonies aux étrangers. Elle permet de régler en denrées les substances et articles de toutes sortes introduits par les Nord-Américains moyennant le droit d’un pourcentage à l’entrée et à la sortie.
Le gouverneur de la Guadeloupe la promulgue en exprimant son soulagement : " Le petit nombre de bâtiments de France qui y sont arrivés depuis le commencement de l’année y ont rendu d’une rareté et d’une chèreté extrême les articles de premier besoin…"
Le Régiment d'Armagnac est en garnison en Guadeloupe.
La France entre en guerre officiellement contre l'Angleterre, alors qu'elle soutient depuis 1775 les "insurgents" américains dans leur guerre d'Indépendance...
Cette guerre franco-anglaise va se développer aux Antilles et bloquer la traite : Nantes va envoyer son dernier navire, les 2 suivants ne seront envoyés qu'en 1781 et la traite ne reprendra vraiment qu'en 1783...
Le 2 avril, l’escadre du vice-amiral Charles-Henri d’Estaing part avec une escadre de 12 vaisseaux pour intervenir en Amérique et aux Antilles.
Le 23 juillet, 59 navires quittent la Martinique en convoi, protégés par 2 frégates de l’escadre d’Estaing, la Blanche et l’Aimable, à destination de la Guadeloupe ou de l’Europe : la navigation est devenue de plus en plus dangereuse dans ce contexte de guerre…
Le 6 septembre, le marquis de Bouillé, gouverneur général, débarque ses troupes en Dominique, la garnison Anglaise se rend sans un coup de feu, l’île sera Française pour 6 ans.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat, écuyer et conseiller du Roy, a été nommé juge royal.
Pierre Lecesne est notaire royal à Grand Bourg depuis 1769. Il est rejoint par Réné Claude Bouchard du Coudray, qui a commencé le notariat à St Pierre de la Martinique. Louis Joseph Martineau commence son activité de notaire la même année également à Grand Bourg.
Le Chevalier de la Rochette, à son retour en début d’année, trouve sa place prise, il a été mis à la retraite d’office à 50 ans avec une pension de 1.200 livres. La récolte de son habitation du quartier de la Pirogue a été détruite…
Ayant déjà perdu sa femme et sa fille, il organise ses affaires : le 13 septembre, il vend à Pierre Charles Dolet 43 esclaves pour 60.000 livres pour payer ses dettes devant Maître Bouchard.
Le 1 novembre, il signe devant le même notaire un compromis avec Michel Pasquier de Varennes pour le partage de succession de sa fille Gédéine et de sa femme Rose, sœur de Michel Pasquier de Varennes.
Le 30 octobre est décédé aussi Jean Jacques Lhoste à 27 ans. Sa jeune veuve Marie Catherine Poisson Bontemps est encore mineure, on lui nomme un curateur : c’est Maximilien de Bosredon, major de la milice, qu’elle épousera bientôt…
Dominique Murat, qui vient de perdre sa très jeune femme, fait dissoudre la société qui le liait à sa mère sur l’habitation Héloin, en contre-partie elle lui cède 9 des 25 carrés de son habitation.
Murat devient ainsi petit propriétaire et nomme sa caféière Grand Bois, près de l’habitation Wachter, entre la rivière Vieux Fort et le morne Coran.
Maître Pichelin Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, rachète à Maître Martineau, lui aussi notaire royal, son habitation caféière. Il épousera sa fille Marie-Magdeleine 4 ans plus tard...
La sécheresse a fait suite au cyclone, les récoltes y compris vivrières sont presque nulles, grande famine : les esclaves en sont les premières victimes, il ne reste que 9.415 habitants dont 7.800 esclaves.
Les registres de l’Hôpital Militaire notent une recrudescence des décès parmi les militaires, avec 12 morts dans l’année, contre 1 à 3 les années ordinaires, dont Martin Delvaux, contremaître du vaisseau du Roy, l’Alexandre : cette épidémie n’est pas identifiée, probablement paludisme ou fièvre jaune " mal du Siam ".
A noter que l’un des parasites du paludisme, le plasmodium falciparum est originaire d’Afrique et a donc été importé avec la traite…
Pour la fièvre jaune (virus de la même famille que la dengue), l’origine africaine est presque certaine, donc même conclusion…
En fin d’année, 14 sucreries sont à nouveau en fonction, avec une production de 1.056 tonnes de sucre, mais aucune production connue de café ou de coton…
1778 : Le 6 février, la France reconnaît " la liberté, la souveraineté et l’indépendance, absolues et illimitées, des Etats-Unis en matière de gouvernement aussi bien que de commerce ". Elle prête 38 millions de livres aux Américains.
Le 20 mars, Benjamin Franklin, " Ambassadeur des Treize Provinces Unies " d’Amérique est reçu solennellement par Louis XVI " dans l’allégresse générale "...
Le même jour, De Sartines envoie un message codé au gouverneur général des Isles du Vent, Mr de Bouillé confirmant la signature du Traité et demandant de donner " assistance, faveur et protection aux Américains ".
Le 13 juillet, une Ordonnance du Roi autorise l’ouverture des ports des colonies aux étrangers. Elle permet de régler en denrées les substances et articles de toutes sortes introduits par les Nord-Américains moyennant le droit d’un pourcentage à l’entrée et à la sortie.
Le gouverneur de la Guadeloupe la promulgue en exprimant son soulagement : " Le petit nombre de bâtiments de France qui y sont arrivés depuis le commencement de l’année y ont rendu d’une rareté et d’une chèreté extrême les articles de premier besoin…"
Le Régiment d'Armagnac est en garnison en Guadeloupe.
La France entre en guerre officiellement contre l'Angleterre, alors qu'elle soutient depuis 1775 les "insurgents" américains dans leur guerre d'Indépendance...
Cette guerre franco-anglaise va se développer aux Antilles et bloquer la traite : Nantes va envoyer son dernier navire, les 2 suivants ne seront envoyés qu'en 1781 et la traite ne reprendra vraiment qu'en 1783...
Le 2 avril, l’escadre du vice-amiral Charles-Henri d’Estaing part avec une escadre de 12 vaisseaux pour intervenir en Amérique et aux Antilles.
Le 23 juillet, 59 navires quittent la Martinique en convoi, protégés par 2 frégates de l’escadre d’Estaing, la Blanche et l’Aimable, à destination de la Guadeloupe ou de l’Europe : la navigation est devenue de plus en plus dangereuse dans ce contexte de guerre…
Le 6 septembre, le marquis de Bouillé, gouverneur général, débarque ses troupes en Dominique, la garnison Anglaise se rend sans un coup de feu, l’île sera Française pour 6 ans.
A Marie-Galante, Louis-Appolinaire Abraham Vittet démarre comme notaire royal à Vieux Fort. Fils de créoles, habitant cotonnier, il était devenu négociant en 1777.
Le tribunal de 1ère instance rend ses jugements pour la 2ème année :
Le tribunal de 1ère instance rend ses jugements pour la 2ème année :
Parmi les jugements, Maître Lauriat, notaire royal, se sépare de son épouse Marie-Jeanne Cognet, avec jugement rendu le 15 juillet.
Le sieur Jean Séverin Doriot, négociant du bourg, a du être enfermé à la prison pour démence. Il est embarqué de force sur le navire Le Citoyen à destination de Bordeaux, car "son esprit est aliéné" et "qu’il n’y a point de maison de force dans ces colonies ". Après inventaire par son curateur " la dépense est égale à la recette " : la vente de sa maison, de sa mulâtresse Victoire et de ses 3 enfants payant juste ses dettes. A noter que son esclave et ses 3 enfants ont été évalués 4.700 livres, plus cher que sa maison, 910 livres.
Robert Philippe Deshaies fils devient commandant d’artillerie pour toute l’île.
Joseph Decavery Faussecave devient Aide-major à Vieux-Fort. Son frère Germain Faussecave devient Lieutenant des Dragons à Capesterre.
Le chevalier de la Rochette, malgré tous ses recours, n’a rien obtenu : il meurt de chagrin le 27 novembre : il est inhumé le 28 au cimetière de l’Eglise Notre-Dame de la Conception à Grand-Bourg.
Le soldat Jean Paignat, du Régiment de la Guadeloupe, meurt des fièvres à l’Hôpital Militaire de Grand-Bourg : ils seront 5 cette année.
Le sieur Jean Séverin Doriot, négociant du bourg, a du être enfermé à la prison pour démence. Il est embarqué de force sur le navire Le Citoyen à destination de Bordeaux, car "son esprit est aliéné" et "qu’il n’y a point de maison de force dans ces colonies ". Après inventaire par son curateur " la dépense est égale à la recette " : la vente de sa maison, de sa mulâtresse Victoire et de ses 3 enfants payant juste ses dettes. A noter que son esclave et ses 3 enfants ont été évalués 4.700 livres, plus cher que sa maison, 910 livres.
Robert Philippe Deshaies fils devient commandant d’artillerie pour toute l’île.
Joseph Decavery Faussecave devient Aide-major à Vieux-Fort. Son frère Germain Faussecave devient Lieutenant des Dragons à Capesterre.
Le chevalier de la Rochette, malgré tous ses recours, n’a rien obtenu : il meurt de chagrin le 27 novembre : il est inhumé le 28 au cimetière de l’Eglise Notre-Dame de la Conception à Grand-Bourg.
Le soldat Jean Paignat, du Régiment de la Guadeloupe, meurt des fièvres à l’Hôpital Militaire de Grand-Bourg : ils seront 5 cette année.
L'habitation Pirogue est rachetée aux héritiers Poisson par François Dubois Pillardière, il s'associe à François Bonnet.
Ils vont reconstruire la sucrerie, construire le moulin à vent, en exploitant 120 carrés dont 90 en cannes avec 139 esclaves.
L’habitation Fonds-à-Liane, propriétaire Hotessier (située entre Nesmond et Grand-Etang) compte 75 carrés mais seulement 8 en canne et seulement 26 esclaves : elle démarre une activité de sucrerie avec un équipement rudimentaire : 1 seul bâtiment à la fois sucrerie et purgerie, pas d’étuve, pas de sucre " terré ", seulement du sucre brut.
La purgerie, bâtiment distinct ou commun avec la sucrerie, abritait les "boucauts" (barriques) de sucre et les "formes" (moules en terre cuite) qui formaient les pains de sucre.
Une étuve servait à parfaire la dessiccation des pains de sucre.
3 à 4 navires par an effectuent maintenant une liaison directe de Marie-Galante avec la France, une partie du commerce transite par Pointe à Pitre, mais la majorité des échanges passe toujours par St Pierre de la Martinique.
Un "Etat du cabotage entre la Guadeloupe et la Martinique", publié début 1779, nous renseigne sur la part des importations et exportations de Marie Galante qui transitent par la Martinique :
Ils vont reconstruire la sucrerie, construire le moulin à vent, en exploitant 120 carrés dont 90 en cannes avec 139 esclaves.
L’habitation Fonds-à-Liane, propriétaire Hotessier (située entre Nesmond et Grand-Etang) compte 75 carrés mais seulement 8 en canne et seulement 26 esclaves : elle démarre une activité de sucrerie avec un équipement rudimentaire : 1 seul bâtiment à la fois sucrerie et purgerie, pas d’étuve, pas de sucre " terré ", seulement du sucre brut.
La purgerie, bâtiment distinct ou commun avec la sucrerie, abritait les "boucauts" (barriques) de sucre et les "formes" (moules en terre cuite) qui formaient les pains de sucre.
Une étuve servait à parfaire la dessiccation des pains de sucre.
3 à 4 navires par an effectuent maintenant une liaison directe de Marie-Galante avec la France, une partie du commerce transite par Pointe à Pitre, mais la majorité des échanges passe toujours par St Pierre de la Martinique.
Un "Etat du cabotage entre la Guadeloupe et la Martinique", publié début 1779, nous renseigne sur la part des importations et exportations de Marie Galante qui transitent par la Martinique :
- Marie-Galante exporte pour 1.552.897 livres de sa production "Denrées du paîs", dont 628.000 livres pour ses 12.576 quintaux de café et 611.700 pour ses 61.170 quintaux de coton.
Les 7.134 quintaux de sucres, majoritairement "commun" sont moins rentables : seulement 294.816 livres…
A noter les prix différentiels du sucre : le quintal de "blanc" vaut 55 livres, le quintal de "commun" 50, celui de "teré" 48, enfin le "brut" 30.
- En contre-partie, elle doit importer pour 571.716 livres, sa balance commerciale est donc positive, avec un excédent de 981.181 livres, uniquement sur ce qui transite par la Martinique.
Elle doit bien évidemment importer surtout des "Marchandises d’Europe" : 1.206 barils de bœuf salé, 492 barils de farine, 607 barrils de vin (plus 23 caisses), 738 quintaux de morue, 144 de harengs et maquereaux, 138 de sel, 11 d’eaux de vie, etc…
En "Denrées de paîs", elle importe de la Martinique 78 barils de tafia à 120 livres pièce, 196 de farine de manioc à 30, 20 pains de sucre à 20 livres et même 14 quintaux de sucre commun…
1779 : La pénurie de monnaie aux Antilles françaises fait aussi utiliser des monnaies étrangères, en particulier la piastre ou gourde hispano-américaine, très répandue dans les Antilles et qui valait 12 escalins (skelling hollandais ou 9 livres coloniales ; on prit l’habitude de la couper en 4 morceaux (mocos) ou en 12 (escalins) pour augmenter les liquidités.
Les 7.134 quintaux de sucres, majoritairement "commun" sont moins rentables : seulement 294.816 livres…
A noter les prix différentiels du sucre : le quintal de "blanc" vaut 55 livres, le quintal de "commun" 50, celui de "teré" 48, enfin le "brut" 30.
- En contre-partie, elle doit importer pour 571.716 livres, sa balance commerciale est donc positive, avec un excédent de 981.181 livres, uniquement sur ce qui transite par la Martinique.
Elle doit bien évidemment importer surtout des "Marchandises d’Europe" : 1.206 barils de bœuf salé, 492 barils de farine, 607 barrils de vin (plus 23 caisses), 738 quintaux de morue, 144 de harengs et maquereaux, 138 de sel, 11 d’eaux de vie, etc…
En "Denrées de paîs", elle importe de la Martinique 78 barils de tafia à 120 livres pièce, 196 de farine de manioc à 30, 20 pains de sucre à 20 livres et même 14 quintaux de sucre commun…
1779 : La pénurie de monnaie aux Antilles françaises fait aussi utiliser des monnaies étrangères, en particulier la piastre ou gourde hispano-américaine, très répandue dans les Antilles et qui valait 12 escalins (skelling hollandais ou 9 livres coloniales ; on prit l’habitude de la couper en 4 morceaux (mocos) ou en 12 (escalins) pour augmenter les liquidités.
L’année suivante, l’Intendant général Peynier sera obligé de faire rentrer 1 million de piastres de La Havane pour les Isles du Vent...
A Marie Galante, le gouverneur Neyon de Villiers, malade et ruiné, est renvoyé en France en août sur un navire marchand avec ses 2 domestiques " les nègres Darrius et Pierre, le premier est libre et attaché depuis longtemps à ce commandant, l’autre est esclave et lui appartient ". Ils sont capturés par les Anglais et il meurt en mer avant d’arriver en Angleterre…
Il sera remplacé en intérim par Auguste Lescuiller d’Escoudrelles, colonel d'infanterie, auparavant gouverneur à Saint-Martin et St Barthelémy, nommé commandant particulier le 12 janvier suivant.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat est toujours juge royal, Le Duc est greffier en chef du tribunal.
A Marie Galante, le gouverneur Neyon de Villiers, malade et ruiné, est renvoyé en France en août sur un navire marchand avec ses 2 domestiques " les nègres Darrius et Pierre, le premier est libre et attaché depuis longtemps à ce commandant, l’autre est esclave et lui appartient ". Ils sont capturés par les Anglais et il meurt en mer avant d’arriver en Angleterre…
Il sera remplacé en intérim par Auguste Lescuiller d’Escoudrelles, colonel d'infanterie, auparavant gouverneur à Saint-Martin et St Barthelémy, nommé commandant particulier le 12 janvier suivant.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat est toujours juge royal, Le Duc est greffier en chef du tribunal.
Jacques Robert Bioche, chirurgien des Vaisseaux du Roy, arrive de la Grande Terre et épouse à Vieux Fort Anne Eulalie Boulogne Cazeau, ils auront 6 enfants vivants.
Jean Baptiste Bourjac, négociant à Pointe à Pitre, et dont le frère ainé est directeur du Domaine du Roi à Grand Bourg, épouse à Vieux Fort Solitude Germaine Filézac Létang, ils auront 13 enfants dont 11 filles...
Le 4 juillet, la flotte de l’Amiral d’Estaing prend la Grenade aux Anglais. Cette belle victoire navale contre le vice-amiral Byron n'est pas exploitée, car d'Estaing laisse passer l'occasion de détruire la flotte anglaise des Antilles.
Jean Baptiste Bourjac, négociant à Pointe à Pitre, et dont le frère ainé est directeur du Domaine du Roi à Grand Bourg, épouse à Vieux Fort Solitude Germaine Filézac Létang, ils auront 13 enfants dont 11 filles...
Le 4 juillet, la flotte de l’Amiral d’Estaing prend la Grenade aux Anglais. Cette belle victoire navale contre le vice-amiral Byron n'est pas exploitée, car d'Estaing laisse passer l'occasion de détruire la flotte anglaise des Antilles.
La "bataille de la Martinique" oppose le 28 décembre 13 navires anglais à 3 navires français qui escortent 26 navires marchands pour forcer le blocus : devant Fort Royal, les Anglais sont repoussés, ils n'ont capturé qu'une dizaine de navires...
Alexandre de Beauharnais, créole de la Martinique et fils du gouverneur, épouse Joséphine Tascher de la Pagerie, descendante du conquérant des Antilles Pierre Belain d’Esnanbuc. Le mari sera guillotiné en 1794, la veuve deviendra la maîtresse d’un certain Bonaparte, avant de finir Impératrice…
1780 : En France, Charles Eugène Gabriel de la Croix, marquis de Castries, proche De Necker, devient Secrétaire d’Etat à la Marine.
Début février, le Conseil du Roi, après de longs débats, décide l’envoi d’une troupe de 5.500 hommes pour aider les Américains.
La Fayette, jugé trop jeune (22 ans), est écarté du commandement au profit d’un officier d’expérience vétéran de la guerre de Sept Ans, le comte de Rochambeau.
Le 2 mai, les soldats de Rochambeau quittent Brest sur 26 navires de transport escortés par Ternay, à la tête de 7 vaisseaux de ligne et 3 frégates.
Le 11 juillet, le corps expéditionnaire français débarque dans Rhode Island avec son artillerie.
L’Amiral Guichen a reçu en janvier le commandement de l’armée navale, il traverse l’Atlantique sans encombre et amène des renforts aux garnisons locales.
C’est là qu’il croise l’escadre de Rodney par trois fois, au large de la Dominique, le 17 avril, le 15 et le 18 mai.
Dans les Antilles auront lieu des affrontements importants entre Anglais et Français.
1780 : En France, Charles Eugène Gabriel de la Croix, marquis de Castries, proche De Necker, devient Secrétaire d’Etat à la Marine.
Début février, le Conseil du Roi, après de longs débats, décide l’envoi d’une troupe de 5.500 hommes pour aider les Américains.
La Fayette, jugé trop jeune (22 ans), est écarté du commandement au profit d’un officier d’expérience vétéran de la guerre de Sept Ans, le comte de Rochambeau.
Le 2 mai, les soldats de Rochambeau quittent Brest sur 26 navires de transport escortés par Ternay, à la tête de 7 vaisseaux de ligne et 3 frégates.
Le 11 juillet, le corps expéditionnaire français débarque dans Rhode Island avec son artillerie.
L’Amiral Guichen a reçu en janvier le commandement de l’armée navale, il traverse l’Atlantique sans encombre et amène des renforts aux garnisons locales.
C’est là qu’il croise l’escadre de Rodney par trois fois, au large de la Dominique, le 17 avril, le 15 et le 18 mai.
Dans les Antilles auront lieu des affrontements importants entre Anglais et Français.
A Marie-Galante, Auguste Lescuiller d’Escoudrelles est nommé commandant particulier le 12 janvier.
Les frères Dubois créent l'habitation sucrerie St Charles.
L’habitation Trianon appartient à la famille Botreau-Roussel qui en a hérité des Lacavé-Fossecave et compte 218 carrés mais seulement 59 en canne et 16 en manioc, 63 esclaves (19 hommes, 18 femmes, 20 enfants, 6 vieillards)
Le Sieur Jean Costalat-Lacombe, habitant-sucrier, décède. Dans sa succession rédigée sur procuration des héritiers par Bourjac, directeur des Domaines, on trouve les dettes des voisins :
Les frères Dubois créent l'habitation sucrerie St Charles.
L’habitation Trianon appartient à la famille Botreau-Roussel qui en a hérité des Lacavé-Fossecave et compte 218 carrés mais seulement 59 en canne et 16 en manioc, 63 esclaves (19 hommes, 18 femmes, 20 enfants, 6 vieillards)
Le Sieur Jean Costalat-Lacombe, habitant-sucrier, décède. Dans sa succession rédigée sur procuration des héritiers par Bourjac, directeur des Domaines, on trouve les dettes des voisins :
Les commentaires sont parlants :
Boulogne qui lui loue des terres "le débiteur est bon, mais le bas prix de la denrée l’empêchera de liquider en entier", De Retz "ce débiteur est très obéré, il faut le poursuivre en justice", etc…
Le 10 octobre, ouragan, surnommé " le Grand Ouragan ", qui ravage plusieurs îles antillaises : 15.000 morts entre Ste Lucie et la Martinique. Dans l’archipel Guadeloupe, l’ouragan et le raz de marée coulent beaucoup de navires, mais moins de victimes.
Dans un courrier du 6 novembre, l’Intendant général, le marquis de Peynier, propose au Gouverneur général, le marquis de Bouillé, de remplacer la ration de vin des soldats et des marins par une ration de tafia, moins onéreux…
Boulogne qui lui loue des terres "le débiteur est bon, mais le bas prix de la denrée l’empêchera de liquider en entier", De Retz "ce débiteur est très obéré, il faut le poursuivre en justice", etc…
Le 10 octobre, ouragan, surnommé " le Grand Ouragan ", qui ravage plusieurs îles antillaises : 15.000 morts entre Ste Lucie et la Martinique. Dans l’archipel Guadeloupe, l’ouragan et le raz de marée coulent beaucoup de navires, mais moins de victimes.
Dans un courrier du 6 novembre, l’Intendant général, le marquis de Peynier, propose au Gouverneur général, le marquis de Bouillé, de remplacer la ration de vin des soldats et des marins par une ration de tafia, moins onéreux…
A l'automne, épidémie de dysenterie en France : 175.000 morts dont 45.000 en Bretagne...
1781 : La France aide les " insurgents " américains avec des victoires maritimes de la flotte Française, commandée par l’Amiral de Grasse contre la flotte Anglaise, avec une nouvelle bataille en Martinique et aux Antilles puis en Floride, le 14 août, dans la baie de Chesapeake : la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis touche à sa fin…
1781 : La France aide les " insurgents " américains avec des victoires maritimes de la flotte Française, commandée par l’Amiral de Grasse contre la flotte Anglaise, avec une nouvelle bataille en Martinique et aux Antilles puis en Floride, le 14 août, dans la baie de Chesapeake : la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis touche à sa fin…
Bataille navale de Chesapeake
La guerre aux Antilles continue, St Martin est prise par les Anglais, Tobago par les Français.
St Eustache est prise par les Anglais le 3 février.
En Guadeloupe, le gouverneur, le marquis de Bouillé, reçoit le 21 février un rapport sur les forces anglaises de l’Amiral Rodney stationnées aux Isles du Vent : 23 navires, 1.722 canons…
Le capitaine de génie Monneron, à l'annonce de la prise de l'île par les Anglais, écrit :
" La prise de Saint-Eustache doit avoir une trop grande influence sur la situation des Antilles pour ne pas mériter l'attention la plus sérieuse du ministère : on ne peut dissimuler que cette colonie était l'entrepôt de la plus grande partie des objets de consommation des possessions françaises dans les isles du Vent et particulièrement de la Guadeloupe, dont le commerce direct avec la France a été borné, depuis la guerre, à un très petit nombre d'expéditions. C'était aussy le débouché naturel des denrées coloniales qui, par ce moyen, étaient soutenues à un prix assez élevé "...
St Eustache est reprise par le Marquis de Bouillé avec 1.200 Français le 26 novembre.
Le commandant particulier d’Escoudrelles fournit l’état des milices et le "Rèçensement gènèral de l'isle Marie Galante" le 1er février :
La guerre aux Antilles continue, St Martin est prise par les Anglais, Tobago par les Français.
St Eustache est prise par les Anglais le 3 février.
En Guadeloupe, le gouverneur, le marquis de Bouillé, reçoit le 21 février un rapport sur les forces anglaises de l’Amiral Rodney stationnées aux Isles du Vent : 23 navires, 1.722 canons…
Le capitaine de génie Monneron, à l'annonce de la prise de l'île par les Anglais, écrit :
" La prise de Saint-Eustache doit avoir une trop grande influence sur la situation des Antilles pour ne pas mériter l'attention la plus sérieuse du ministère : on ne peut dissimuler que cette colonie était l'entrepôt de la plus grande partie des objets de consommation des possessions françaises dans les isles du Vent et particulièrement de la Guadeloupe, dont le commerce direct avec la France a été borné, depuis la guerre, à un très petit nombre d'expéditions. C'était aussy le débouché naturel des denrées coloniales qui, par ce moyen, étaient soutenues à un prix assez élevé "...
St Eustache est reprise par le Marquis de Bouillé avec 1.200 Français le 26 novembre.
Le commandant particulier d’Escoudrelles fournit l’état des milices et le "Rèçensement gènèral de l'isle Marie Galante" le 1er février :
Pour les blancs : 183 hommes portant armes, 177 garçons portant armes, 18 gentilhommes, 30 exempts et privilégiés, 302 garçons au-dessous de 14 ans, 218 femmes, 79 veuves, 175 filles à marier, 266 filles au-dessous de 12 ans, 70 hommes infirmes et surâgés. Au total 1.518 blancs.
Pour les libres : 73 mulâtres et nègres libres, 84 mulâtresses et négresses libres, 102 enfants, 40 infirmes et surâgés. Au total 299 libres.
Pour les esclaves : 2.629 mulâtres et nègres esclaves payant droit, 2.452 mulâtresses et négresses esclaves payant droit, leurs enfants 2.985, 589 infirmes et surâgés, 110 nègres marrons. Au total 8.764 esclaves.
A noter que les zones de marronnage étaient les Bas encore peu occupés par la colonisation fin XVIIIème et les gorges de la rivière St Louis.
Soit un total de 10.581 âmes, 83% d’esclaves.
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.579 âmes à Grand Bourg, dont 3.798 esclaves et 167 libres. Le bourg comprend 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, dont 2.966 esclaves et 23 libres. Le bourg comprend 62 maisons.
- 2.423 à Vieux Fort, dont 2003 esclaves et 109 libres. Le bourg comprend 46 maisons.
317 habitations à café, coton ou vivres.
2.097.800 pieds de café dont près de la moitié sur Grand Bourg.
3.123.710 pieds de coton, Grand Bourg un peu en tête.
4.461 pieds de cacao, la moitié à Grand Bourg.
16 habitations-sucreries avec 742 "quarrés" de terre en canne ; 12 sucreries avec moulin à bêtes, 4 avec la grande nouveauté technique : le moulin à vent, dont 3 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
Ce premier moulin de Capesterre est construit par les héritiers Lacavé Faussecave sur l'habitation Calebassier.
Ces habitations exportent 4.960 quintaux de sucre, produits sur 742 hectares de canne, pour 1.311 hectares de café et 2.082 hectares de coton.
La défense de l’île est assurée par 3 batteries, avec 9 canons à Grand Bourg, 1 à Maréchal et 3 à St Louis. Les habitants disposent de 460 fusils de calibre, 291 fusils de chasse, 762 sabres, coutelas et épées…
Gabriel Teyrade de l’Ossédat "grand sénéchal de l'isle, juge civil et criminel de police, de commerce et navigation sur cette isle et subdélégué honoraire" décède le 14 avril à 66 ans.
Jean Baptiste Robert Coquille, procureur du Roi, le remplace par intérim, il est lui-même remplacé par le notaire Royal Martineau dans sa fonction de procureur, selon les décisions du Conseil Souverain de la Guadeloupe.
Ce chassé-croisé au tribunal explique probablement le certificat l’année suivante du greffier en chef Dubusq, contresigné de Martineau : " qu'il n’a point été rendu en cette Juridiction pendant le courant de l’année 1781 de jugements "...
Pour les libres : 73 mulâtres et nègres libres, 84 mulâtresses et négresses libres, 102 enfants, 40 infirmes et surâgés. Au total 299 libres.
Pour les esclaves : 2.629 mulâtres et nègres esclaves payant droit, 2.452 mulâtresses et négresses esclaves payant droit, leurs enfants 2.985, 589 infirmes et surâgés, 110 nègres marrons. Au total 8.764 esclaves.
A noter que les zones de marronnage étaient les Bas encore peu occupés par la colonisation fin XVIIIème et les gorges de la rivière St Louis.
Soit un total de 10.581 âmes, 83% d’esclaves.
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.579 âmes à Grand Bourg, dont 3.798 esclaves et 167 libres. Le bourg comprend 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, dont 2.966 esclaves et 23 libres. Le bourg comprend 62 maisons.
- 2.423 à Vieux Fort, dont 2003 esclaves et 109 libres. Le bourg comprend 46 maisons.
317 habitations à café, coton ou vivres.
2.097.800 pieds de café dont près de la moitié sur Grand Bourg.
3.123.710 pieds de coton, Grand Bourg un peu en tête.
4.461 pieds de cacao, la moitié à Grand Bourg.
16 habitations-sucreries avec 742 "quarrés" de terre en canne ; 12 sucreries avec moulin à bêtes, 4 avec la grande nouveauté technique : le moulin à vent, dont 3 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
Ce premier moulin de Capesterre est construit par les héritiers Lacavé Faussecave sur l'habitation Calebassier.
Ces habitations exportent 4.960 quintaux de sucre, produits sur 742 hectares de canne, pour 1.311 hectares de café et 2.082 hectares de coton.
La défense de l’île est assurée par 3 batteries, avec 9 canons à Grand Bourg, 1 à Maréchal et 3 à St Louis. Les habitants disposent de 460 fusils de calibre, 291 fusils de chasse, 762 sabres, coutelas et épées…
Gabriel Teyrade de l’Ossédat "grand sénéchal de l'isle, juge civil et criminel de police, de commerce et navigation sur cette isle et subdélégué honoraire" décède le 14 avril à 66 ans.
Jean Baptiste Robert Coquille, procureur du Roi, le remplace par intérim, il est lui-même remplacé par le notaire Royal Martineau dans sa fonction de procureur, selon les décisions du Conseil Souverain de la Guadeloupe.
Ce chassé-croisé au tribunal explique probablement le certificat l’année suivante du greffier en chef Dubusq, contresigné de Martineau : " qu'il n’a point été rendu en cette Juridiction pendant le courant de l’année 1781 de jugements "...
Jean François Hersemule de la Roche, visiteur du Domaine, épouse Catherine Hébert, créole de la Basse-Terre " accusée d’être de couleur ", elle sera baptisée par les Capucins avant son mariage.
Jean Rémy, marchand boucher, achète à Jean Baptiste Belmond une maison avec ses dépendances à Grand Bourg
" sur la rue qui de la place de l’embarcadère conduit à la place d’Armes, mitoyenne des négociants Nesty, Dubourg, Richard et Martin, pavillon de charpente à 2 étages de 12 pieds carrés avec galerie haute et basse sur le devant "
Dominique Murat, veuf de 38 ans, épouse le 3 février en seconde noce Françoise Morel, 23 ans, cousine germaine de sa 1ère femme, originaire de Vieux-Fort, orpheline de mère et abandonnée par son père depuis 22 ans...
Dans leur contrat de mariage, ils s’engagent à prendre en charge son ex-belle-mère "dépourvue des premières nécessités" et à "l’accueillir sa vie durant"...
Ils vendent rapidement le seul héritage de Françoise Morel, 6 carrés dont 1 seul planté en cotonniers, situé au bord de la Barre de l'Ile, avec une petite case en bois pour 9.000 livres à Jean-Baptiste Degrange, maître chirurgien.
Louis Appolinaire Abraham Vittet est toujours notaire à Vieux-Fort mais aussi habitant cotonnier : il a été témoin du mariage.
Rémi Pichelin dit Pichelin-Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, se marie le 15 mai avec Marie Madeleine Martineau, fille de l’ancien procureur et notaire royal et de Madeleine Félicité Poisson. Il débute son activité de notaire à Capesterre, il le restera jusqu’en 1788.
L’habitation caféière Pichelin a certainement démarré peu avant, probablement issue comme Port Louis des concessions du juge Poisson et devenue propriété des héritiers Pichelin, eux aussi créoles de la Martinique…
1782 : Le 26 janvier, bataille de St Christophe : les Français reprennent l’île, ainsi que Nevis et Montserrat.
Le 12 avril, bataille navale des Saintes : l’Amiral de Grasse n’a que 31 vaisseaux, alors que l’Amiral Rodney, avec ses 37 unités, dont de nombreux trois-ponts, dispose de 1.000 canons supplémentaires.
Face à un tel déséquilibre, les lois de la guerre exigeraient de se replier.
De Grasse, pourtant, accepte le combat. La bataille débute vers 7h du matin, vers 19h, le drame est consommé : 5 vaisseaux hors de combat, dont le Ville de Paris, navire amiral, gréements ravagés et équipages décimés, ont du baisser pavillon.
Jean Rémy, marchand boucher, achète à Jean Baptiste Belmond une maison avec ses dépendances à Grand Bourg
" sur la rue qui de la place de l’embarcadère conduit à la place d’Armes, mitoyenne des négociants Nesty, Dubourg, Richard et Martin, pavillon de charpente à 2 étages de 12 pieds carrés avec galerie haute et basse sur le devant "
Dominique Murat, veuf de 38 ans, épouse le 3 février en seconde noce Françoise Morel, 23 ans, cousine germaine de sa 1ère femme, originaire de Vieux-Fort, orpheline de mère et abandonnée par son père depuis 22 ans...
Dans leur contrat de mariage, ils s’engagent à prendre en charge son ex-belle-mère "dépourvue des premières nécessités" et à "l’accueillir sa vie durant"...
Ils vendent rapidement le seul héritage de Françoise Morel, 6 carrés dont 1 seul planté en cotonniers, situé au bord de la Barre de l'Ile, avec une petite case en bois pour 9.000 livres à Jean-Baptiste Degrange, maître chirurgien.
Louis Appolinaire Abraham Vittet est toujours notaire à Vieux-Fort mais aussi habitant cotonnier : il a été témoin du mariage.
Rémi Pichelin dit Pichelin-Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, se marie le 15 mai avec Marie Madeleine Martineau, fille de l’ancien procureur et notaire royal et de Madeleine Félicité Poisson. Il débute son activité de notaire à Capesterre, il le restera jusqu’en 1788.
L’habitation caféière Pichelin a certainement démarré peu avant, probablement issue comme Port Louis des concessions du juge Poisson et devenue propriété des héritiers Pichelin, eux aussi créoles de la Martinique…
1782 : Le 26 janvier, bataille de St Christophe : les Français reprennent l’île, ainsi que Nevis et Montserrat.
Le 12 avril, bataille navale des Saintes : l’Amiral de Grasse n’a que 31 vaisseaux, alors que l’Amiral Rodney, avec ses 37 unités, dont de nombreux trois-ponts, dispose de 1.000 canons supplémentaires.
Face à un tel déséquilibre, les lois de la guerre exigeraient de se replier.
De Grasse, pourtant, accepte le combat. La bataille débute vers 7h du matin, vers 19h, le drame est consommé : 5 vaisseaux hors de combat, dont le Ville de Paris, navire amiral, gréements ravagés et équipages décimés, ont du baisser pavillon.
Bataille des Saintes, à droite, le vaisseau amiral français Ville de Paris au combat contre le HMS Barfleur
Sur le Ville de Paris, la légende dit que De Grasse ayant épuisé son stock de boulets, a fait tirer les dernières salves avec son argenterie…L’amiral, seul survivant avec 2 matelots, est secouru par le Pluton : il refuse de se faire remorquer ou de changer de vaisseau, il est fait prisonnier et emmené en Angleterre. La victoire Anglaise est totale…
En Martinique, Claude-Charles de Marcillac, Vicomte de Damas, prend le poste de gouverneur général.
Joseph François Foulquier, baron de la Bastide, ancien président du parlement de Toulouse est nommé Intendant, avec pour mission de réformer l’administration et la justice : il crée l’Assemblée Coloniale.
Les caisses des colonies sont vides avec la guerre qui continue : 2 navires partent de Brest en février avec 800.000 livres pour les îles, dont 100.000 sont destinés à la Guadeloupe et dépendances.
Les droits des sucres sont portés à 60 livres le quintal.
Le 15 février, le commandant particulier d’Escoudrelles fournit le nouveau "Réçensentement de l'Isle Marie-Galante pour l’année 1782", auquel il rajoute : "Naissances, mariages et morts à Marie-Galante en 1781 par paroisses : blancs et libres, esclaves"
Sur le Ville de Paris, la légende dit que De Grasse ayant épuisé son stock de boulets, a fait tirer les dernières salves avec son argenterie…L’amiral, seul survivant avec 2 matelots, est secouru par le Pluton : il refuse de se faire remorquer ou de changer de vaisseau, il est fait prisonnier et emmené en Angleterre. La victoire Anglaise est totale…
En Martinique, Claude-Charles de Marcillac, Vicomte de Damas, prend le poste de gouverneur général.
Joseph François Foulquier, baron de la Bastide, ancien président du parlement de Toulouse est nommé Intendant, avec pour mission de réformer l’administration et la justice : il crée l’Assemblée Coloniale.
Les caisses des colonies sont vides avec la guerre qui continue : 2 navires partent de Brest en février avec 800.000 livres pour les îles, dont 100.000 sont destinés à la Guadeloupe et dépendances.
Les droits des sucres sont portés à 60 livres le quintal.
Le 15 février, le commandant particulier d’Escoudrelles fournit le nouveau "Réçensentement de l'Isle Marie-Galante pour l’année 1782", auquel il rajoute : "Naissances, mariages et morts à Marie-Galante en 1781 par paroisses : blancs et libres, esclaves"
11.193 âmes, 612 âmes de plus en 1 an, en fait 625 esclaves de plus, surtout des enfants…
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.940 âmes à Grand Bourg, 361 de plus, dont 4.164 esclaves, 366 de plus, et 170 libres. Le bourg comprend toujours 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, 225 de plus, dont 3.170 esclaves, 204 de plus, toujours 23 libres. Le bourg comprend toujours 62 maisons.
- 2.449 à Vieux Fort, 23 de plus, dont 2003 esclaves, 55 de plus, et 99 libres. Le bourg comprend toujours 46 maisons.
L’augmentation de la population en 1 an est donc presque exclusivement servile…
17 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, avec 5 moulins à vent (4 sur Gd Bourg), cultivant 737 "quarrés" de cannes.
322 habitations en café, coton et vivres :
2.009.480 pieds de café, soit environ 1.473 ha, la moitié sur Grand Bourg.
3.301.400 pieds de coton, soit environ 3.755 ha : jamais plus le coton n’occupera une telle surface…
Sur le plan de la défense, 3 batteries avec 15 canons sur Grand Bourg, 1 batterie avec 3 canons à Capesterre et 1 batterie avec 3 canons à Vieux Fort.
Pour l’état civil est joint "Naissances, mariages et morts à Marie Galante en 1781"
- 414 naissances : 335 chez les esclaves (taux de natalité 35/1000), 79 pour les blancs et libres (taux 43/1000)
- 203 morts : 130 chez les esclaves (taux de mortalité ~14/1000) et 73 chez les blancs et libres (42/1000)
On se reproduit donc un peu plus chez les "blancs et libres", mais on meurt 3 fois plus…
Quant aux 24 mariages, 2 seulement concernent les esclaves.
Les frères Laurent et Jean Beaufils ont été humiliés d'avoir à faire "leur service militaire avec les gens de couleur".
Ils demandent dans une réquête au Roi "à jouir de l’Etat de Blanc". Ils " sont nés du mariage de Jean Beaufils, Blanc Européen, et de Margueritte La Montagne, originaire du Brezil"... "la nature les a donc placé au rang des citoyens, et à ce titre, ils n’avoient et ne pouvoient rien avoir de commun avec la race noire"…
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.940 âmes à Grand Bourg, 361 de plus, dont 4.164 esclaves, 366 de plus, et 170 libres. Le bourg comprend toujours 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, 225 de plus, dont 3.170 esclaves, 204 de plus, toujours 23 libres. Le bourg comprend toujours 62 maisons.
- 2.449 à Vieux Fort, 23 de plus, dont 2003 esclaves, 55 de plus, et 99 libres. Le bourg comprend toujours 46 maisons.
L’augmentation de la population en 1 an est donc presque exclusivement servile…
17 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, avec 5 moulins à vent (4 sur Gd Bourg), cultivant 737 "quarrés" de cannes.
322 habitations en café, coton et vivres :
2.009.480 pieds de café, soit environ 1.473 ha, la moitié sur Grand Bourg.
3.301.400 pieds de coton, soit environ 3.755 ha : jamais plus le coton n’occupera une telle surface…
Sur le plan de la défense, 3 batteries avec 15 canons sur Grand Bourg, 1 batterie avec 3 canons à Capesterre et 1 batterie avec 3 canons à Vieux Fort.
Pour l’état civil est joint "Naissances, mariages et morts à Marie Galante en 1781"
- 414 naissances : 335 chez les esclaves (taux de natalité 35/1000), 79 pour les blancs et libres (taux 43/1000)
- 203 morts : 130 chez les esclaves (taux de mortalité ~14/1000) et 73 chez les blancs et libres (42/1000)
On se reproduit donc un peu plus chez les "blancs et libres", mais on meurt 3 fois plus…
Quant aux 24 mariages, 2 seulement concernent les esclaves.
Les frères Laurent et Jean Beaufils ont été humiliés d'avoir à faire "leur service militaire avec les gens de couleur".
Ils demandent dans une réquête au Roi "à jouir de l’Etat de Blanc". Ils " sont nés du mariage de Jean Beaufils, Blanc Européen, et de Margueritte La Montagne, originaire du Brezil"... "la nature les a donc placé au rang des citoyens, et à ce titre, ils n’avoient et ne pouvoient rien avoir de commun avec la race noire"…
Une enquête de voisinage est diligentée par le juge sénéchal Coquille, puis une comparution après assignation des témoins : le curé Carme Eugène, le capitaine de milices de la Paroisse Notre-Dame de la Conception (Grand-Bourg) et 5 anciens habitants voisins, dont Botreau. Bien que probablement métis, ils obtiendront satisfaction…
Le juge Coquille, oncle des demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, a été nommé leur tuteur.
Elles sont pensionnaires du couvent de la Magdeleine à Bordeaux, et rapidement il cesse de subvenir à leurs besoins, se contentant de gérer les biens familiaux pour son propre compte...
Les demoiselles Vidon, après de nombreux recours, finiront par obtenir gain de cause en 1786...
1783 : A Paris, le 19 octobre, premier vol humain dans une Montgolfière, inventée par les frères Montgolfier l’année précédente, après un vol inaugural le 19 septembre avec un coq, un canrd et un mouton...
Fin de la guerre franco-anglaise, en parallèle avec la fin de la guerre d'Indépendance des Etats Unis, avec la Paix de Paris signée à Versailles le 3 septembre entre les Etats-Unis et l’Angleterre : les Anglais ont perdu 13 colonies, les Etats-Unis d’Amérique sont définitivement reconnus par la communauté internationale.
Aux Antilles, la France garde la Martinique, la Guadeloupe et dépendances et Ste Lucie, récupère Tobago et la Trinité, mais cède St Vincent et les Grenadines à la Grande-Bretagne.
Cette paix sera suivie en juillet d'une "Ordonnance sur le Commerce avec les Américains", signée par le vicomte de Damas, devenu gouverneur général des Isles du Vent.
Le juge Coquille, oncle des demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, a été nommé leur tuteur.
Elles sont pensionnaires du couvent de la Magdeleine à Bordeaux, et rapidement il cesse de subvenir à leurs besoins, se contentant de gérer les biens familiaux pour son propre compte...
Les demoiselles Vidon, après de nombreux recours, finiront par obtenir gain de cause en 1786...
1783 : A Paris, le 19 octobre, premier vol humain dans une Montgolfière, inventée par les frères Montgolfier l’année précédente, après un vol inaugural le 19 septembre avec un coq, un canrd et un mouton...
Fin de la guerre franco-anglaise, en parallèle avec la fin de la guerre d'Indépendance des Etats Unis, avec la Paix de Paris signée à Versailles le 3 septembre entre les Etats-Unis et l’Angleterre : les Anglais ont perdu 13 colonies, les Etats-Unis d’Amérique sont définitivement reconnus par la communauté internationale.
Aux Antilles, la France garde la Martinique, la Guadeloupe et dépendances et Ste Lucie, récupère Tobago et la Trinité, mais cède St Vincent et les Grenadines à la Grande-Bretagne.
Cette paix sera suivie en juillet d'une "Ordonnance sur le Commerce avec les Américains", signée par le vicomte de Damas, devenu gouverneur général des Isles du Vent.
Marc-Antoine Beaumé de la Saulais assure l'intérim de gouverneur.
Le " Recensement général de la Guadeloupe et Dépendances " est rendu le 23 juillet : 99.979 âmes, dont 11.155 à Marie Galante, 1.381 aux Saintes et 718 à la Désirade.
Sur les 11.155 âmes de Marie-Galante, 9.321 esclaves et 165 "nègres marrons".
Le " Recensement général de la Guadeloupe et Dépendances " est rendu le 23 juillet : 99.979 âmes, dont 11.155 à Marie Galante, 1.381 aux Saintes et 718 à la Désirade.
Sur les 11.155 âmes de Marie-Galante, 9.321 esclaves et 165 "nègres marrons".
15 habitations-sucreries, avec 3 moulins à vent en activité (mais le moulin à bêtes est conservé), cultivant 851 carrés (~hectares) de canne, pour 1.540 hectares estimés de café (2.468.900 pieds, dont la moitié à Vieux Fort) et 3606 ha estimés de coton (5.409.500 pieds, presque également répartis entre les 3 paroisses).
Dominique Emmanuel Murat nait le 26 mars, fils unique de Dominique Murat et Françoise Morel.
Joseph Lacavé Faussecave meurt en laissant 7 héritiers.
La succession de cette riche famille , issue de Henri Guesnon arrivé parmi les premiers colons, concerne plusieurs sucreries dont Trianon.
L’inventaire de Trianon chez Maitre Abraham Vittet retrouve en grande partie les origines ethniques des esclaves de l’habitation : à l’inverse de l’inventaire de 1747, près de 3 sur 4 sont créoles : 46 sur 63, donc nés sur l’île. 10 sont "nègres de Guinée", 3 sont Ibos (actuel Nigeria), 2 Mines (El Mina, actuel Ghana), 1 Arada (actuel Dahomey) et 1 Congo.
A noter que les toponymes du " moulin de Mayoumbé " renvoie à Mayumba au Gabon, un des sites de la traite française fin XVIIIème siècle/début XIXème et la " ravine Bambara " renvoie à l’ethnie du Mali, sans doute déportés par le port négrier de St Louis du Sénégal…
La Traite se renforce : une subvention de 40 livres par tonneau est décrétée pour l’armement des navires négriers : on va assister à une course au tonnage…
Nantes arme cette année 35 navires négriers, d’un tonnage moyen de 202 tonneaux.
Bordeaux en arme 20, d'un tonnage moyen de 263 tonneaux, Bordeaux rattrape petit à petit son retard sur Nantes...
Dominique Emmanuel Murat nait le 26 mars, fils unique de Dominique Murat et Françoise Morel.
Joseph Lacavé Faussecave meurt en laissant 7 héritiers.
La succession de cette riche famille , issue de Henri Guesnon arrivé parmi les premiers colons, concerne plusieurs sucreries dont Trianon.
L’inventaire de Trianon chez Maitre Abraham Vittet retrouve en grande partie les origines ethniques des esclaves de l’habitation : à l’inverse de l’inventaire de 1747, près de 3 sur 4 sont créoles : 46 sur 63, donc nés sur l’île. 10 sont "nègres de Guinée", 3 sont Ibos (actuel Nigeria), 2 Mines (El Mina, actuel Ghana), 1 Arada (actuel Dahomey) et 1 Congo.
A noter que les toponymes du " moulin de Mayoumbé " renvoie à Mayumba au Gabon, un des sites de la traite française fin XVIIIème siècle/début XIXème et la " ravine Bambara " renvoie à l’ethnie du Mali, sans doute déportés par le port négrier de St Louis du Sénégal…
La Traite se renforce : une subvention de 40 livres par tonneau est décrétée pour l’armement des navires négriers : on va assister à une course au tonnage…
Nantes arme cette année 35 navires négriers, d’un tonnage moyen de 202 tonneaux.
Bordeaux en arme 20, d'un tonnage moyen de 263 tonneaux, Bordeaux rattrape petit à petit son retard sur Nantes...
Navire négrier en rade du Havre en 1783 : Les Deux Sœurs, 280 tonneaux, 14 canons
Aux Isles du Vent, du fait de la "disette de nègres" et pour freiner la contrebande, une ordonnance du 28 juin autorise pour 3 ans l’introduction de nègres de traite étrangère, avec un droit de 100 livres par tête.
Le 20 Décembre , Ordonnance du Roi Louis XVI concerne les États-majors des isles du Vent de l'Amérique :
" Sa Majesté ayant jugé utile à son service d'apporter quelques changements à l'ordre ci-devant établi dans les États-majors des îles du Vent, et de les subordonner pour le commandement militaire, au Gouverneur-lieutenant général de la Martinique & voulant régler dans des proportions plus convenables à leurs grades, les appointemens qui leur seront attribués à l'avenir, Elle a ordonné & ordonne ce qui suit :
- Article 1
Veut Sa Majesté qu'indépendamment des Gouverneurs, les dits États-majors soient composés de deux Commandans en second, de quatre Commandans particuliers, de trois Majors, de huit Aides-majors, suivant la répartition ci-après :
- Isles de la Martinique & de Sainte-Lucie :
Un Gouverneur-lieutenant général, lequel sera en même temps Commandant général de toutes les îles du Vent.
Un Commandant en second, qui résidera à Saint-Pierre.
Un Major au fort Saint-Pierre.
Un Major & un Aide-major au fort Royal.
Un Aide-major au fort Bourbon.
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major à Sainte-Lucie.
- Isles de la Guadeloupe, Marie-Galante, Saint-Martin, Saint-Barthélemi.
Un Gouverneur général ou particulier, un Commandant en second, qui résidera à la Pointe-à-Pitre, jusqu'à ce que le siège du Gouvernement y soit transporté.
Un Major & un Aide-major à la Basse-Terre.
Un Aide-major à la Pointe-à-Pitre.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Marie-Galante.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Saint-Martin & à Saint-Barthélemi.
- Tabago
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major.
Aux Isles du Vent, du fait de la "disette de nègres" et pour freiner la contrebande, une ordonnance du 28 juin autorise pour 3 ans l’introduction de nègres de traite étrangère, avec un droit de 100 livres par tête.
Le 20 Décembre , Ordonnance du Roi Louis XVI concerne les États-majors des isles du Vent de l'Amérique :
" Sa Majesté ayant jugé utile à son service d'apporter quelques changements à l'ordre ci-devant établi dans les États-majors des îles du Vent, et de les subordonner pour le commandement militaire, au Gouverneur-lieutenant général de la Martinique & voulant régler dans des proportions plus convenables à leurs grades, les appointemens qui leur seront attribués à l'avenir, Elle a ordonné & ordonne ce qui suit :
- Article 1
Veut Sa Majesté qu'indépendamment des Gouverneurs, les dits États-majors soient composés de deux Commandans en second, de quatre Commandans particuliers, de trois Majors, de huit Aides-majors, suivant la répartition ci-après :
- Isles de la Martinique & de Sainte-Lucie :
Un Gouverneur-lieutenant général, lequel sera en même temps Commandant général de toutes les îles du Vent.
Un Commandant en second, qui résidera à Saint-Pierre.
Un Major au fort Saint-Pierre.
Un Major & un Aide-major au fort Royal.
Un Aide-major au fort Bourbon.
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major à Sainte-Lucie.
- Isles de la Guadeloupe, Marie-Galante, Saint-Martin, Saint-Barthélemi.
Un Gouverneur général ou particulier, un Commandant en second, qui résidera à la Pointe-à-Pitre, jusqu'à ce que le siège du Gouvernement y soit transporté.
Un Major & un Aide-major à la Basse-Terre.
Un Aide-major à la Pointe-à-Pitre.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Marie-Galante.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Saint-Martin & à Saint-Barthélemi.
- Tabago
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major.
Le gouverneur particulier de la Guadeloupe est appointé 24.000 livres, son " commandans en second" 20.000.
Pour Marie Galante, le "commandans particulier" est appointé 9.000 livres, l'aide-major 3.600 livres.
Dans une autre Ordonnance à la même date, le traitement annuel des gouverneurs-lieutenants généraux est augmenté à 100.000 livres tournois, pour éviter une activité commerciale licite ou illicite, que certains n’avaient pas hésité à développer :
" Dés lors, ces places furent recherchées par tout ce qu’il y avait de plus distingué dans la robe et dans l’épée"...
1784 : L’Arrêt du 30 août autorise les bâtiments des Etats-Unis apporter dans nos îles leurs produits.
Le Ministère interdit de transporter des esclaves d’une île à l’autre, pour préserver la main d’œuvre de chaque exploitation.
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
Le ministère de la Marine crée un Régiment d'Artillerie Coloniale dont le dépôt est à Lorient.
Aux Antilles, le Roi établit le 26 octobre une flotte de contrôle du commerce " interlope ", constituée de 1 vaisseau, 2 frégates et 4 corvettes aux ordres du Gouverneur général de la Martinique.
En Guadeloupe, Nicolas Gabriel Marc Antoine, baron de Clugny, prend ses fonctions de gouverneur le 27 mai, le commandant en second Marc-Antoine Beauné de la Saulais est remplacé par le René Marie, vicomte d’Arrot.
De Clugny et Foulquier prennent le 14 juillet une ordonnance qui autorise les navires étrangers à s'arrêter dans le port de Pointe-à-Pitre pour un temps limité.
Un Arrêté du 30 août établit 5 entrepôts aux Antilles Françaises : Saint-Pierre de la Martinique , Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, Le Carénage à Sainte-Lucie et Scarborough à Tobago, qui venait d’être acquise sur les Anglais par le Traité de Versailles.
A Marie Galande, le commandant particulier D’Escoudrelles devient gouverneur particulier, Mr De Brebeuf est son aide-major. Mr Thoreau de la Touchaudière est officier de santé, Mr Gaffies est chirurgien.
Pour Marie Galante, le "commandans particulier" est appointé 9.000 livres, l'aide-major 3.600 livres.
Dans une autre Ordonnance à la même date, le traitement annuel des gouverneurs-lieutenants généraux est augmenté à 100.000 livres tournois, pour éviter une activité commerciale licite ou illicite, que certains n’avaient pas hésité à développer :
" Dés lors, ces places furent recherchées par tout ce qu’il y avait de plus distingué dans la robe et dans l’épée"...
1784 : L’Arrêt du 30 août autorise les bâtiments des Etats-Unis apporter dans nos îles leurs produits.
Le Ministère interdit de transporter des esclaves d’une île à l’autre, pour préserver la main d’œuvre de chaque exploitation.
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
Le ministère de la Marine crée un Régiment d'Artillerie Coloniale dont le dépôt est à Lorient.
Aux Antilles, le Roi établit le 26 octobre une flotte de contrôle du commerce " interlope ", constituée de 1 vaisseau, 2 frégates et 4 corvettes aux ordres du Gouverneur général de la Martinique.
En Guadeloupe, Nicolas Gabriel Marc Antoine, baron de Clugny, prend ses fonctions de gouverneur le 27 mai, le commandant en second Marc-Antoine Beauné de la Saulais est remplacé par le René Marie, vicomte d’Arrot.
De Clugny et Foulquier prennent le 14 juillet une ordonnance qui autorise les navires étrangers à s'arrêter dans le port de Pointe-à-Pitre pour un temps limité.
Un Arrêté du 30 août établit 5 entrepôts aux Antilles Françaises : Saint-Pierre de la Martinique , Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, Le Carénage à Sainte-Lucie et Scarborough à Tobago, qui venait d’être acquise sur les Anglais par le Traité de Versailles.
A Marie Galande, le commandant particulier D’Escoudrelles devient gouverneur particulier, Mr De Brebeuf est son aide-major. Mr Thoreau de la Touchaudière est officier de santé, Mr Gaffies est chirurgien.
Le recensement donne 11.187 habitants, dont 9.351 esclaves.
A Grand Bourg, 728 blancs dont 30 veuves, 99 gens de couleur libres et 4.217 esclaves.
A Capesterre, 613 blancs dont 26 veuves, 26 gens de couleur libres et 3.105 esclaves.
A Vieux Fort, 351 blancs dont 12 veuves, 19 gens de couleur libres et 2.029 esclaves.
A Grand Bourg, 728 blancs dont 30 veuves, 99 gens de couleur libres et 4.217 esclaves.
A Capesterre, 613 blancs dont 26 veuves, 26 gens de couleur libres et 3.105 esclaves.
A Vieux Fort, 351 blancs dont 12 veuves, 19 gens de couleur libres et 2.029 esclaves.
Toujours 15 habitations sucreries dont 11 sur Grand Bourg, cultivant 851 ha de cannes.
262 habitations "caféteries", dont 100 sur Grand Bourg et 100 sur Capesterre, cultivant 1.485 ha de café.
116 habitations "cotonneries" dont 54 sur Grand Bourg et 40 sur Vieux Fort, cultivant 1.626 ha de coton.
Le coton est à son plus haut niveau, le café aussi, la canne est largement derrière…
262 habitations "caféteries", dont 100 sur Grand Bourg et 100 sur Capesterre, cultivant 1.485 ha de café.
116 habitations "cotonneries" dont 54 sur Grand Bourg et 40 sur Vieux Fort, cultivant 1.626 ha de coton.
Le coton est à son plus haut niveau, le café aussi, la canne est largement derrière…
Thimothé Ballias de Saint Pré est commissaire aux Colonies, délégué de Marie Galante. Il décèdera rapidement le 13 février. Pacaud est garde-magasin du Roi.
Jacques Michel Voisin est écrivain principal de Colonies, chef du service de Marie Galante.
Bouchard, substitut du procureur du Roi, fait fonction de juge et de procureur en l’absence de ces 2 derniers…
Le 17 février, Pierre Ducos, négociant à Grand Bourg, Franc maçon, membre de la Loge " La Vraie Fraternité ", se marie devant notaire avec Marie Madelaine La Roche.
Le 7 avril, Jean Georges, chevalier de Retz, lieutenant au régiment d’Armagnac, fait baptiser par le Père Toulmé, curé de Vieux Fort, sa fille Françoise Josèphe qu’il a eu avec son épouse Françoise Josèphe Bourguignon de La Mure.
Le 26 mai, le Père Vianney célèbre le mariage de François, caraibe de la Désirade avec Seraute, négresse, son esclave…
Le 28 mai, Dominique Murat commence son activité de notaire à Grand-Bourg en reprenant l’étude de Maître Bouchard.
Le 12 juin, Michel François Pasquier de Varennes, fils du juge royal, meurt à 52 ans. Il ne laisse pas d’héritier direct pour s’occuper de ses 3 habitations Le Temps Perdu, Cocoyer et Port Louis devenue essentiellement caféière.
Sa veuve Catherine Dauvergne "répudie la succession pour s’en tenir à l’usufruit", elle décèdra le 23 juin 1785 : cette succession sera houleuse et prendra 4 ans, avec de multiples recours, le seul héritier restant des De Varennes est son frère ainé Claude Antoine, pannetier du Roy à Versailles, car le jeune frère et les 3 sœurs sont déjà morts.
Le 17 août, André Hégesippe Wachter, déjà 2 fois veuf à 28 ans, se marie avec dispense de consanguinité avec sa cousine Marguerite Wachter Vrimouth devant le père Carme Vianney puis le notaire Lecesne. Il est dit "habitans la paroisse St Joseph de Vieux Fort"
Jacques Michel Voisin est écrivain principal de Colonies, chef du service de Marie Galante.
Bouchard, substitut du procureur du Roi, fait fonction de juge et de procureur en l’absence de ces 2 derniers…
Le 17 février, Pierre Ducos, négociant à Grand Bourg, Franc maçon, membre de la Loge " La Vraie Fraternité ", se marie devant notaire avec Marie Madelaine La Roche.
Le 7 avril, Jean Georges, chevalier de Retz, lieutenant au régiment d’Armagnac, fait baptiser par le Père Toulmé, curé de Vieux Fort, sa fille Françoise Josèphe qu’il a eu avec son épouse Françoise Josèphe Bourguignon de La Mure.
Le 26 mai, le Père Vianney célèbre le mariage de François, caraibe de la Désirade avec Seraute, négresse, son esclave…
Le 28 mai, Dominique Murat commence son activité de notaire à Grand-Bourg en reprenant l’étude de Maître Bouchard.
Le 12 juin, Michel François Pasquier de Varennes, fils du juge royal, meurt à 52 ans. Il ne laisse pas d’héritier direct pour s’occuper de ses 3 habitations Le Temps Perdu, Cocoyer et Port Louis devenue essentiellement caféière.
Sa veuve Catherine Dauvergne "répudie la succession pour s’en tenir à l’usufruit", elle décèdra le 23 juin 1785 : cette succession sera houleuse et prendra 4 ans, avec de multiples recours, le seul héritier restant des De Varennes est son frère ainé Claude Antoine, pannetier du Roy à Versailles, car le jeune frère et les 3 sœurs sont déjà morts.
Le 17 août, André Hégesippe Wachter, déjà 2 fois veuf à 28 ans, se marie avec dispense de consanguinité avec sa cousine Marguerite Wachter Vrimouth devant le père Carme Vianney puis le notaire Lecesne. Il est dit "habitans la paroisse St Joseph de Vieux Fort"
Le 9 septembre, il rachète l’habitation caféière Pichelin aux héritiers Pichelin, représentés par Joseph Rémy Pichelin, originaire de St Pierre de la Martinique, frère ainé du notaire devenu négociant à Grand Bourg : elle est vendue avec une "mauvaise maison poteaux en terre couverte d’essentes", un moulin à café et 7 esclaves pour 29.000 livres, dont 5.000 comptants. Il devient ainsi habitant de Grand Bourg…
Le 21 septembre est célébré le mariage de Laurent Leroux, mulâtre libre, fils de feu Marguerite, ancienne esclave de Mme la veuve Leroux, avec Anne Marie, esclave appartenant à Mme la veuve Pasquier de Varennes. Sont nommés dans l’acte leurs 4 enfants : Solitude 13 ans, Rosette 7 ans, Florentine 5 ans et Michel 3 ans.
Le 29 octobre, Jean Rigaude, perruquier dans la paroisse Notre Dame de la Conception et natif de Montréal au Canada, épouse Marie Angélique Boisjoly, native de St Pierre de la Martinique et veuve de Jean Pierre Melse.
Sur St Barthelemy, le gouverneur De Clugny écrit :
" Sa population est de 458 Blancs qui travaillent à la terre, et de 281 Négres. Un nègre esclave sert de médecin dans l'isle, il a la confiance de tout le monde, on le dit fort entendu pour la saignée et les fractures ou blessures. Un européen marié a St Barthelemy sert d'écrivain, de notaire et régle les affaires des habitans, elles sont en mauvaises mains, attendu que c’est un yvrogne "…
St Barthélemy est vendu à la Suède le 10 août en échange d’une partie du commerce de la Baltique.
Le baron de Kayalin en prendra possession pour la Suède le 19 mars suivant.
Le bourg portuaire Carénage sera rebaptisé Gustavia et déclaré "port franc libre pour toutes les nations" : de nombreux négociants vont s’y installer et développer le commerce "interlope", l'île va passer en 1 an de 950 à 1396 habitants...
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
Le 21 septembre est célébré le mariage de Laurent Leroux, mulâtre libre, fils de feu Marguerite, ancienne esclave de Mme la veuve Leroux, avec Anne Marie, esclave appartenant à Mme la veuve Pasquier de Varennes. Sont nommés dans l’acte leurs 4 enfants : Solitude 13 ans, Rosette 7 ans, Florentine 5 ans et Michel 3 ans.
Le 29 octobre, Jean Rigaude, perruquier dans la paroisse Notre Dame de la Conception et natif de Montréal au Canada, épouse Marie Angélique Boisjoly, native de St Pierre de la Martinique et veuve de Jean Pierre Melse.
Sur St Barthelemy, le gouverneur De Clugny écrit :
" Sa population est de 458 Blancs qui travaillent à la terre, et de 281 Négres. Un nègre esclave sert de médecin dans l'isle, il a la confiance de tout le monde, on le dit fort entendu pour la saignée et les fractures ou blessures. Un européen marié a St Barthelemy sert d'écrivain, de notaire et régle les affaires des habitans, elles sont en mauvaises mains, attendu que c’est un yvrogne "…
St Barthélemy est vendu à la Suède le 10 août en échange d’une partie du commerce de la Baltique.
Le baron de Kayalin en prendra possession pour la Suède le 19 mars suivant.
Le bourg portuaire Carénage sera rebaptisé Gustavia et déclaré "port franc libre pour toutes les nations" : de nombreux négociants vont s’y installer et développer le commerce "interlope", l'île va passer en 1 an de 950 à 1396 habitants...
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
1785 : A Marie-Galante, en mai, le gouverneur général, le vicomte de Damas, fait une tournée dans l’île avec Du Puget et De Geoffroy : il juge inutile les 3 batteries prévues avant le début des hostilités.
Le commandant particulier Lescuiller d’Escoudrelles meurt des fièvres le 27 juin.
Il sera remplacé par Emmanuel Joseph Desnoyers, déjà lieutenant de Roy à Basse-Terre.
Le sieur De Verdier est visiteur du Domaine à Vieux Fort, le sieur Michel à Capesterre.
Le procureur du Roy Martineau décède lui aussi en juin.
Hersemule de la Roche, visiteur du Domaine à Grand Bourg, meurt à 42 ans en laissant une jeune veuve, une fillette en bas âge et 10.200 livres de dettes : elle devra se battre pendant 3 ans pour obtenir quelque chose…
Il sera remplacé par le sieur Reptier le 1er septembre.
A la mort du père de sa femme Désirée Lacavé Faussecave, Hugues Aimé Joubert de Laloge devient partiellement propriétaire de l'habitation Gagneron, en société avec sa belle-mère veuve. Il décèdera 2 ans plus tard, la société continuera avec son épouse
En Guadeloupe, le gouverneur De Clugny est informé fin mai de l’arrivée de 9 transports de troupes avec 4.000 hommes à la Barbade : il craint une attaque des Anglais et suspend un déplacement prévu à Saint Martin.
Un " Etat du Recensement de la Guadeloupe et dépendances " est enregistré le 26 juillet à Basse Terre par l'intendant Foulquier : 14.534 blancs, 1.918 gens de couleur libres et 89.617 esclaves.
Dans ses commentaires d'accompagnement, il note à propos des domestiques : "Il n’existe pas des hommes de cette classe a la Guadeloupe. Ceux que lon emmene de France se croient avilis en remplissant les mêmes fonctions que les nègres et quittent aussitôt leur etat pour faire le commerce ou solliciter des emplois : les colonies sont le pais des mettamorphoses"…
Le commandant particulier Lescuiller d’Escoudrelles meurt des fièvres le 27 juin.
Il sera remplacé par Emmanuel Joseph Desnoyers, déjà lieutenant de Roy à Basse-Terre.
Le sieur De Verdier est visiteur du Domaine à Vieux Fort, le sieur Michel à Capesterre.
Le procureur du Roy Martineau décède lui aussi en juin.
Hersemule de la Roche, visiteur du Domaine à Grand Bourg, meurt à 42 ans en laissant une jeune veuve, une fillette en bas âge et 10.200 livres de dettes : elle devra se battre pendant 3 ans pour obtenir quelque chose…
Il sera remplacé par le sieur Reptier le 1er septembre.
A la mort du père de sa femme Désirée Lacavé Faussecave, Hugues Aimé Joubert de Laloge devient partiellement propriétaire de l'habitation Gagneron, en société avec sa belle-mère veuve. Il décèdera 2 ans plus tard, la société continuera avec son épouse
En Guadeloupe, le gouverneur De Clugny est informé fin mai de l’arrivée de 9 transports de troupes avec 4.000 hommes à la Barbade : il craint une attaque des Anglais et suspend un déplacement prévu à Saint Martin.
Un " Etat du Recensement de la Guadeloupe et dépendances " est enregistré le 26 juillet à Basse Terre par l'intendant Foulquier : 14.534 blancs, 1.918 gens de couleur libres et 89.617 esclaves.
Dans ses commentaires d'accompagnement, il note à propos des domestiques : "Il n’existe pas des hommes de cette classe a la Guadeloupe. Ceux que lon emmene de France se croient avilis en remplissant les mêmes fonctions que les nègres et quittent aussitôt leur etat pour faire le commerce ou solliciter des emplois : les colonies sont le pais des mettamorphoses"…
Quant à la déclaration des esclaves pour la capitation et donc le paiement le l’impôt, il précise :
" il s’est commis jusqua ce jour de grands abus dans cette partie par l’infidélité des declarations faites par les habitants ; mais nous venons de rendre une ordonnance qui reformera ces abus et augmentera vraissemblablement le nombre des esclaves déclarés à un quart en sus au moins "…
Ouragan dans la nuit du 24 au 25 août, nombreux bateaux jetés à la côte en particulier à la Grande-Terre, ravages aux plantations : la disette s'installe.
En octobre, le gouverneur et l’intendant sont obligés d’accepter l’introduction de 207 barils de farines étrangères à Pointe-à-Pitre compte-tenu de la famine…L’arrivée de France de la Minerve avec sa cargaison de bœuf salé évite d’en acheter ailleurs.
Pour Marie Galante au recensement de juillet : 11.265 habitants dont 9.490 esclaves et 126 gens de couleur libres.
" il s’est commis jusqua ce jour de grands abus dans cette partie par l’infidélité des declarations faites par les habitants ; mais nous venons de rendre une ordonnance qui reformera ces abus et augmentera vraissemblablement le nombre des esclaves déclarés à un quart en sus au moins "…
Ouragan dans la nuit du 24 au 25 août, nombreux bateaux jetés à la côte en particulier à la Grande-Terre, ravages aux plantations : la disette s'installe.
En octobre, le gouverneur et l’intendant sont obligés d’accepter l’introduction de 207 barils de farines étrangères à Pointe-à-Pitre compte-tenu de la famine…L’arrivée de France de la Minerve avec sa cargaison de bœuf salé évite d’en acheter ailleurs.
Pour Marie Galante au recensement de juillet : 11.265 habitants dont 9.490 esclaves et 126 gens de couleur libres.
- Sur le Grand Bourg, 792 blancs, dont 29 veuves, 5 régisseurs, 9 économes, 3 rafineurs, 5 chirurgiens, 7 commis et 12 ouvriers. 75 gens de couleur libres. 4.265 esclaves avec 128 naissances pour 145 morts, balance négative…
- Sur la Capesterre, 502 blancs, dont 19 veuves, 1 régisseur, 4 économes, 2 chirurgiens et 5 ouvriers. 29 gens de couleur libres. 3.174 esclaves avec 95 naissances pour 98 morts.
- Sur le Vieux Fort, 355 blancs, dont 9 veuves, 1 chirurgien et 7 ouvriers.
Toujours 15 habitations sucrières dont 11 sur Grand Bourg, avec 3 moulins à vent (2 sur Grand Bourg et 1 à Capesterre), les moulins à bêtes sont tous conservés ; elles cultivent 869 "quarreaux" de terre.
121 "cottoneries" dont 70 à Capesterre, cultivant 1.216 "quarreaux", les 23 de Vieux Fort en cultivent à elles seules 630.
172 "cafféteries" dont 73 sur Grand Bourg, cultivant 1.530 "quarreaux", dont 840 sur Grand Bourg : le café est la 1ère production de l’île, avec presque 2 fois plus de surface que la canne…
A noter l’apparition des 5 fours à chaux, 3 sur Grand Bourg et 2 sur Capesterre, la construction se développe…
- Sur la Capesterre, 502 blancs, dont 19 veuves, 1 régisseur, 4 économes, 2 chirurgiens et 5 ouvriers. 29 gens de couleur libres. 3.174 esclaves avec 95 naissances pour 98 morts.
- Sur le Vieux Fort, 355 blancs, dont 9 veuves, 1 chirurgien et 7 ouvriers.
Toujours 15 habitations sucrières dont 11 sur Grand Bourg, avec 3 moulins à vent (2 sur Grand Bourg et 1 à Capesterre), les moulins à bêtes sont tous conservés ; elles cultivent 869 "quarreaux" de terre.
121 "cottoneries" dont 70 à Capesterre, cultivant 1.216 "quarreaux", les 23 de Vieux Fort en cultivent à elles seules 630.
172 "cafféteries" dont 73 sur Grand Bourg, cultivant 1.530 "quarreaux", dont 840 sur Grand Bourg : le café est la 1ère production de l’île, avec presque 2 fois plus de surface que la canne…
A noter l’apparition des 5 fours à chaux, 3 sur Grand Bourg et 2 sur Capesterre, la construction se développe…
Carte côtière de Vieux Fort à Maréchal, avec les batteries de défense : le bourg de St Louis n'existe pas encore, seule l'habitation St Louis, future Desmarais est représentée...
Suite de la succession Pasquier de Varenne : le 3 mars, Thoreau de la Touchardière, médecin de Roy, prend le bail judiciaire de l’habitation "vulgairement nommée le Port Louis" devant Maître Lecesne, notaire royal, sur adjudication du juge sénéchal Coquille et sous le contrôle du curateur des successions vacantes Magne après cautionnement du sieur Jean Antoine Bataillon, négociant, et de Messire Jean Baptiste Dumoulier, écuyer.
Suite de la succession Pasquier de Varenne : le 3 mars, Thoreau de la Touchardière, médecin de Roy, prend le bail judiciaire de l’habitation "vulgairement nommée le Port Louis" devant Maître Lecesne, notaire royal, sur adjudication du juge sénéchal Coquille et sous le contrôle du curateur des successions vacantes Magne après cautionnement du sieur Jean Antoine Bataillon, négociant, et de Messire Jean Baptiste Dumoulier, écuyer.
Le 30 juillet, ce sera l’habitation Le Temps Perdu qui sera en location au sieur Dubois Pillardière, selon bail devant Maître Vittet, avec procuration du curateur André Marc Dermott.
Le 17 octobre, Jean Pierre Bielle, maître-chirurgien originaire du Languedoc, habitant la paroisse Ste Anne de la Capesterre, épouse une créole de Vieux-Fort.
Catherine Lacavé Faussecave, veuve Vavon Duplessis, se remarie à Paul Botreau Roussel : l'habitation Trianon change de famille à cette occasion, les jeunes mariés auront 11 enfants...
Le Sieur Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi et propriétaire de l’habitation Grande Savane, qui vient de démarrer avec un moulin à bêtes, écrit au Duc de Castries, ministre de la Marine un "Mémoire pour l’introduction de 100 nègres nouveaux en franchise de Droits d’entrée sur son habitation" : Il "possède une sucrerie où il a établi une guildiverie. Ces deux établissements naissants ne peuvent être portés à leur valeur faute d’esclaves pour la culture. Il ne peut même remplacer ceux qu’il a perdus, par la disette des Noirs dans la Colonie…Les Négriers françois attirés à St Domingue par le haut prix des Noirs n’en portent plus aux Isles du Vent, où les étrangers également rebutés par celui du droit d’Entrée"...
Le 17 octobre, Jean Pierre Bielle, maître-chirurgien originaire du Languedoc, habitant la paroisse Ste Anne de la Capesterre, épouse une créole de Vieux-Fort.
Catherine Lacavé Faussecave, veuve Vavon Duplessis, se remarie à Paul Botreau Roussel : l'habitation Trianon change de famille à cette occasion, les jeunes mariés auront 11 enfants...
Le Sieur Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi et propriétaire de l’habitation Grande Savane, qui vient de démarrer avec un moulin à bêtes, écrit au Duc de Castries, ministre de la Marine un "Mémoire pour l’introduction de 100 nègres nouveaux en franchise de Droits d’entrée sur son habitation" : Il "possède une sucrerie où il a établi une guildiverie. Ces deux établissements naissants ne peuvent être portés à leur valeur faute d’esclaves pour la culture. Il ne peut même remplacer ceux qu’il a perdus, par la disette des Noirs dans la Colonie…Les Négriers françois attirés à St Domingue par le haut prix des Noirs n’en portent plus aux Isles du Vent, où les étrangers également rebutés par celui du droit d’Entrée"...
Il obtiendra du ministère sa dispense de droits, comme "encouragements accordés au Commerce National".
Jean Toussaint Joseph de Neyon, capitaine au régiment de la Guadeloupe, et fils de l’ancien gouverneur meurt le 9 novembre à 28 ans dans son habitation de Marie-Galante. Il laisse une veuve avec 2 enfants, mais aussi sa mère, âgée de 60 ans et qui était restée à sa charge.
Les demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, sont en pension à Bordeaux chez les Sœurs de la Magdelaine.
Leur oncle et tuteur, le juge sénéchal Jean Baptiste Coquille, semble oublier de leur verser leur rente de 2.000 livres depuis au moins 2 ans. Elles doivent faire un recours contre lui devant le gouverneur et l’intendant de la Guadeloupe, puis au ministre de la Marine, le Maréchal de Castries…
1786 : Le gouverneur De Clugny et l’intendant De Foulquier sont rappelés en France le 9 juin pour suspicion de commerce interlope en profitant dun nouveau port de Gustavia à St Barthélémy…
Claude François de Micoud devient gouverneur par intérim. Le nouvel intendant est Eugène Joseph Stanislas Foullon d’Ecotier.
Ils font en novembre une tournée à Marie-Galante et à la Désirade. Ils décident de réduire les effectifs des Domaines.
De Clugny et De Foulquier se sont facilement disculpés à Paris, le premier reprend son poste de gouverneur de la Guadeloupe le 4 décembre, le second reprend le poste en Martinique.
En Guadeloupe, un " Etat des bâtiments venant de l'étranger et qui ont importé de la morue et du poisson salé à l'entrepôt de Pointe-à-Pitre pendant l'année 1786 " retrouve 124 bâtiments déclarés, 76 venaient des États-Unis, 19 de Grande-Bretagne, 4 des Antilles britanniques, 2 de Saint-Barthélemy, 1 de Saint-Eustache, 2 du Canada.
Le 14 décembre, un règlement met en place les rotations des 12 paquebots (à voile) entre la France et les Antilles : ils partent à tour de rôle de Bordeaux ou du Havre le 1er de chaque mois, font escale 5 jours en Martinique, puis 4 jours en Guadeloupe, enfin St Domingue, puis retour sur l’Europe.
A la Désirade, par Ordonnance du 10 novembre, on décide de regrouper tous les malades du pian et de la lèpre, non seulement de la Guadeloupe et dépendances , mais aussi de la Martinique et de Ste Lucie, où l’épidémie s’est répandue.
A Marie-Galante, le recensement est fourni le 20 janvier avec celui de la Guadeloupe et dépendances et détaillé par paroisse :
Jean Toussaint Joseph de Neyon, capitaine au régiment de la Guadeloupe, et fils de l’ancien gouverneur meurt le 9 novembre à 28 ans dans son habitation de Marie-Galante. Il laisse une veuve avec 2 enfants, mais aussi sa mère, âgée de 60 ans et qui était restée à sa charge.
Les demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, sont en pension à Bordeaux chez les Sœurs de la Magdelaine.
Leur oncle et tuteur, le juge sénéchal Jean Baptiste Coquille, semble oublier de leur verser leur rente de 2.000 livres depuis au moins 2 ans. Elles doivent faire un recours contre lui devant le gouverneur et l’intendant de la Guadeloupe, puis au ministre de la Marine, le Maréchal de Castries…
1786 : Le gouverneur De Clugny et l’intendant De Foulquier sont rappelés en France le 9 juin pour suspicion de commerce interlope en profitant dun nouveau port de Gustavia à St Barthélémy…
Claude François de Micoud devient gouverneur par intérim. Le nouvel intendant est Eugène Joseph Stanislas Foullon d’Ecotier.
Ils font en novembre une tournée à Marie-Galante et à la Désirade. Ils décident de réduire les effectifs des Domaines.
De Clugny et De Foulquier se sont facilement disculpés à Paris, le premier reprend son poste de gouverneur de la Guadeloupe le 4 décembre, le second reprend le poste en Martinique.
En Guadeloupe, un " Etat des bâtiments venant de l'étranger et qui ont importé de la morue et du poisson salé à l'entrepôt de Pointe-à-Pitre pendant l'année 1786 " retrouve 124 bâtiments déclarés, 76 venaient des États-Unis, 19 de Grande-Bretagne, 4 des Antilles britanniques, 2 de Saint-Barthélemy, 1 de Saint-Eustache, 2 du Canada.
Le 14 décembre, un règlement met en place les rotations des 12 paquebots (à voile) entre la France et les Antilles : ils partent à tour de rôle de Bordeaux ou du Havre le 1er de chaque mois, font escale 5 jours en Martinique, puis 4 jours en Guadeloupe, enfin St Domingue, puis retour sur l’Europe.
A la Désirade, par Ordonnance du 10 novembre, on décide de regrouper tous les malades du pian et de la lèpre, non seulement de la Guadeloupe et dépendances , mais aussi de la Martinique et de Ste Lucie, où l’épidémie s’est répandue.
A Marie-Galante, le recensement est fourni le 20 janvier avec celui de la Guadeloupe et dépendances et détaillé par paroisse :
- A Grand Bourg, 703 blancs, dont 25 veuves, 5 régisseurs, 8 économes, 3 rafineurs, 4 chirurgiens, 6 commis, 9 ouvriers, pas de domestiques ; 101 gens de couleur libres et 2.612 esclaves, parmi eux 125 naissances pour 135 morts, balance négative…
- A Capesterre, 222 blancs, dont 8 veuves, 2 régisseurs, 8 économes, 3 rafineurs, 3 chirurgiens, 1 commis et 3 ouvriers ; 71 gens de couleur libres et 3.550 esclaves, parmi eux 85 naissances et 117 morts, toujours négatif.
- A Vieux Fort, 214 blancs dont 5 veuves, 1 régisseur, 5 économes, 2 chirurgiens, 1 commis et 4 ouvriers ; 44 gens de couleur libres et 1.755 esclaves, parmi eux 65 naissances et 25 morts, positif pour Vieux Fort…
Pour les habitations ou "manufactures" :
- 16 sucreries "en blanc" donc produisant du sucre "terré", avec 18 moulins à bêtes et à vent (2 sucreries ont donc gardé les 2 types de moulin), 11 sont sur Grand Bourg…
- 130 "cottoneries" dont 70 sur Capesterre
- 160 "caffeteries" dont 70 sur Grand Bourg
- 4 cacaoteries
- 5 "guildiveries" soit distilleries, nouveauté au moins sur le papier
- 5 fours à chaux.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, une patrouille de police envoyée par Pierre Joseph Le Bègue (fils de l’ancien gouverneur) surprend un bateau mouillé dans une anse en train de décharger 26 nègres d'un canot, on leur tire dessus, ils partent et reviennent avec des renforts et trouvent cette fois les hommes en train de charger 28 barriques de sucre brut sur le même bateau, en partance pour la Dominique…
Ils avouent bénéficier de la complicité du nouveau visiteur du Domaine, qui ferme les yeux sur cette contrebande moyennant une commission : le bateau est saisi avec son chargement, les 9 prisonniers sont mis en prison, dont le sieur Blanchard, associé de Bourjac dans une sucrerie, ce même Bourjac, directeur du Domaine qui demandait l’an dernier une dispense de droits pour importer des nègres…
Le visiteur De l’Espine, qui proclame son innocence, sera destitué par l’Intendant Foulon d’Ecotier. Il sera remplacé par le sieur de Verdier, qui sera aussi remercié...
Le 20 novembre, arrivée d’un nouveau visiteur du Domaine, le sieur Ducommet et d’un nouveau lieutenant de port à Grand Bourg, le sieur Richer.
Le sieur l’Eschevin est chargé du poste d’écrivain ordinaire à Grand-Bourg, c’est d’ailleurs lui qui a rédigé le procès verbal de cette contrebande.
Le garde-magasin du Roi Pacaud n’a toujours pas réglé la facture d’une commande de coutellerie livrée depuis 2 ans.
Après moult relances, le coutelier parisien Baillet passe par le Ministre de la Marine, le Maréchal de Castries, qui met le gouverneur et l’intendant sur l’affaire.
Une retenue sur salaire est envisagée. Pascaud fait intervenir sa belle-mère, son épouse étant morte en couche 1 an après son arrivée sur l’île, il se trouve avec un enfant handicapé et sa belle-mère à charge, avec très peu de revenus.
Un compromis sera trouvé avec étalement de la dette…
Tout ne va pas pour le mieux au Domaine et au Magasin du Roi !
Le 20 décembre, arrivée à Pointe-à-Pitre de la goelette négrière La Boiteuse, en provenance de la Martinique qui paye 513 livres au Domaine pour l’importation de 114 nègres de traite étrangère.
Le sieur Esnard, négociant à Vieux-Fort, les transfère à Marie-Galante et les revend aux habitants...
Une Ordonnance Royale du 15 octobre donne officiellement aux esclaves le samedi libre pour s’occuper de leur "jardin à nègre" : c’est l’avénement du "samedi jardin". Dans le même temps, elle limite les coups de fouet à 50 par punition…
La traite européenne aura déporté cette année 74.000 esclaves Africains, dont 38.000 pour les Anglais, 20.000 pour les Français, 10.000 pour les Portugais, 4.000 pour les Hollandais et 2.000 pour les Danois.
- A Capesterre, 222 blancs, dont 8 veuves, 2 régisseurs, 8 économes, 3 rafineurs, 3 chirurgiens, 1 commis et 3 ouvriers ; 71 gens de couleur libres et 3.550 esclaves, parmi eux 85 naissances et 117 morts, toujours négatif.
- A Vieux Fort, 214 blancs dont 5 veuves, 1 régisseur, 5 économes, 2 chirurgiens, 1 commis et 4 ouvriers ; 44 gens de couleur libres et 1.755 esclaves, parmi eux 65 naissances et 25 morts, positif pour Vieux Fort…
Pour les habitations ou "manufactures" :
- 16 sucreries "en blanc" donc produisant du sucre "terré", avec 18 moulins à bêtes et à vent (2 sucreries ont donc gardé les 2 types de moulin), 11 sont sur Grand Bourg…
- 130 "cottoneries" dont 70 sur Capesterre
- 160 "caffeteries" dont 70 sur Grand Bourg
- 4 cacaoteries
- 5 "guildiveries" soit distilleries, nouveauté au moins sur le papier
- 5 fours à chaux.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, une patrouille de police envoyée par Pierre Joseph Le Bègue (fils de l’ancien gouverneur) surprend un bateau mouillé dans une anse en train de décharger 26 nègres d'un canot, on leur tire dessus, ils partent et reviennent avec des renforts et trouvent cette fois les hommes en train de charger 28 barriques de sucre brut sur le même bateau, en partance pour la Dominique…
Ils avouent bénéficier de la complicité du nouveau visiteur du Domaine, qui ferme les yeux sur cette contrebande moyennant une commission : le bateau est saisi avec son chargement, les 9 prisonniers sont mis en prison, dont le sieur Blanchard, associé de Bourjac dans une sucrerie, ce même Bourjac, directeur du Domaine qui demandait l’an dernier une dispense de droits pour importer des nègres…
Le visiteur De l’Espine, qui proclame son innocence, sera destitué par l’Intendant Foulon d’Ecotier. Il sera remplacé par le sieur de Verdier, qui sera aussi remercié...
Le 20 novembre, arrivée d’un nouveau visiteur du Domaine, le sieur Ducommet et d’un nouveau lieutenant de port à Grand Bourg, le sieur Richer.
Le sieur l’Eschevin est chargé du poste d’écrivain ordinaire à Grand-Bourg, c’est d’ailleurs lui qui a rédigé le procès verbal de cette contrebande.
Le garde-magasin du Roi Pacaud n’a toujours pas réglé la facture d’une commande de coutellerie livrée depuis 2 ans.
Après moult relances, le coutelier parisien Baillet passe par le Ministre de la Marine, le Maréchal de Castries, qui met le gouverneur et l’intendant sur l’affaire.
Une retenue sur salaire est envisagée. Pascaud fait intervenir sa belle-mère, son épouse étant morte en couche 1 an après son arrivée sur l’île, il se trouve avec un enfant handicapé et sa belle-mère à charge, avec très peu de revenus.
Un compromis sera trouvé avec étalement de la dette…
Tout ne va pas pour le mieux au Domaine et au Magasin du Roi !
Le 20 décembre, arrivée à Pointe-à-Pitre de la goelette négrière La Boiteuse, en provenance de la Martinique qui paye 513 livres au Domaine pour l’importation de 114 nègres de traite étrangère.
Le sieur Esnard, négociant à Vieux-Fort, les transfère à Marie-Galante et les revend aux habitants...
Une Ordonnance Royale du 15 octobre donne officiellement aux esclaves le samedi libre pour s’occuper de leur "jardin à nègre" : c’est l’avénement du "samedi jardin". Dans le même temps, elle limite les coups de fouet à 50 par punition…
La traite européenne aura déporté cette année 74.000 esclaves Africains, dont 38.000 pour les Anglais, 20.000 pour les Français, 10.000 pour les Portugais, 4.000 pour les Hollandais et 2.000 pour les Danois.
1787 : En Angleterre, création de la Société pour l’Abolition de la Traite.
En France, cette année, 101 expéditions négrières vont partir au départ de 17 ports français, dont 29 de Nantes et 19 de Bordeaux : la Traite bat son plein…
Armand Marc, comte de Montmorin Saint-Hérem assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine, en attendant le retour en France du nouveau Secrétaire, César Henri Guillaume de La Luzerne, alors gouveneur des Isles sous le Vent à St Domingue.
Une ordonnance du 1er janvier a réorganisé les milices : elles dépendent désormais de l’état major de la place, elles sont composées d’habitants blancs de 15 à 55 ans, ou de gens de couleur libres de 15 à 60 ans, nommés par le gouverneur. On crée des compagnies d’infanterie, de fusiliers, de dragons et d’artillerie.
Pour être dragon, il fallait posséder et entretenir un cheval, tous les miliciens doivent fournir leurs armes.
Par ordonnance du 7 juin, le Roi supprime les Chambres du Commerce des colonies et les remplacent par des Assemblées Coloniales.
Comme dans les autres îles, l’Assemblée Coloniale est composée du Gouverneur, de l’Intendant, du Commissaire de la Marine, de 2 députés du Conseil Souverain et de députés élus pour 4 ans, renouvelable par moitié par les assemblées paroissiales à raison d’un élu par paroisse ; sont électeurs les propriétaires de 12 esclaves ou d’une habitation valant 40.000 livres. Par ailleurs, les " grands habitans " contrôlent aussi le Conseil Supérieur et les milices…
L'impôt de capitation (par tête) est variable : les Blancs ouvriers payent 9 livres, les non-ouvriers 6 livres, les gens de couleur libres 25 livres (exemptés si servant dans les milices), les esclaves des bourgs (domestiques et journaliers) 25 livres, les esclaves caféiers 9 livres, les esclaves sucriers 7 livres, enfin les cotonniers et vivriers 3 livres.
Les esclaves "à loyer" sont souvent fournis par des habitants-sucriers endettés auprès des négociants : ils louent ainsi leurs "nègres à talent", ouvriers, artisans ou domestiques, à des propriétaires des villes, le tarif de location mensuelle est de 24 à 36 livres, la location à la journée se pratique aussi pour certaines spécialités, tel les blanchisseuses.
Le gouverneur De Clugny et l’intendant Foulon d'Ecotier émettent le 31 mars une Ordonnance qui impose aux "habitans" le
" Dénombremens pour l'année 1787 ", donc la déclaration des esclaves pour payer la capitation, sous peine de poursuites.
A Marie-Galante, elle est affichée "comme de coutume à la porte de l’Eglise" le 3 juin par le sieur Marchan, commis à la police.
En France, cette année, 101 expéditions négrières vont partir au départ de 17 ports français, dont 29 de Nantes et 19 de Bordeaux : la Traite bat son plein…
Armand Marc, comte de Montmorin Saint-Hérem assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine, en attendant le retour en France du nouveau Secrétaire, César Henri Guillaume de La Luzerne, alors gouveneur des Isles sous le Vent à St Domingue.
Une ordonnance du 1er janvier a réorganisé les milices : elles dépendent désormais de l’état major de la place, elles sont composées d’habitants blancs de 15 à 55 ans, ou de gens de couleur libres de 15 à 60 ans, nommés par le gouverneur. On crée des compagnies d’infanterie, de fusiliers, de dragons et d’artillerie.
Pour être dragon, il fallait posséder et entretenir un cheval, tous les miliciens doivent fournir leurs armes.
Par ordonnance du 7 juin, le Roi supprime les Chambres du Commerce des colonies et les remplacent par des Assemblées Coloniales.
Comme dans les autres îles, l’Assemblée Coloniale est composée du Gouverneur, de l’Intendant, du Commissaire de la Marine, de 2 députés du Conseil Souverain et de députés élus pour 4 ans, renouvelable par moitié par les assemblées paroissiales à raison d’un élu par paroisse ; sont électeurs les propriétaires de 12 esclaves ou d’une habitation valant 40.000 livres. Par ailleurs, les " grands habitans " contrôlent aussi le Conseil Supérieur et les milices…
L'impôt de capitation (par tête) est variable : les Blancs ouvriers payent 9 livres, les non-ouvriers 6 livres, les gens de couleur libres 25 livres (exemptés si servant dans les milices), les esclaves des bourgs (domestiques et journaliers) 25 livres, les esclaves caféiers 9 livres, les esclaves sucriers 7 livres, enfin les cotonniers et vivriers 3 livres.
Les esclaves "à loyer" sont souvent fournis par des habitants-sucriers endettés auprès des négociants : ils louent ainsi leurs "nègres à talent", ouvriers, artisans ou domestiques, à des propriétaires des villes, le tarif de location mensuelle est de 24 à 36 livres, la location à la journée se pratique aussi pour certaines spécialités, tel les blanchisseuses.
Le gouverneur De Clugny et l’intendant Foulon d'Ecotier émettent le 31 mars une Ordonnance qui impose aux "habitans" le
" Dénombremens pour l'année 1787 ", donc la déclaration des esclaves pour payer la capitation, sous peine de poursuites.
A Marie-Galante, elle est affichée "comme de coutume à la porte de l’Eglise" le 3 juin par le sieur Marchan, commis à la police.
Certains habitants sont dénoncés pour fraude au dénombrement des esclaves par le directeur particulier du Domaine, le sieur De Briel : La veuve Cailleteau-Delorme, le sieur Lacavé-Faussecave, habitant et exécuteur testamentaire Boulogne-Cazeau et le sieur Esnard, négociant, tous du quartier de Vieux-Fort, sont assignés le 5 juillet et condamnés en première instance le 20 novembre par l’Intendance pour fraude envers le Domaine…
Avec la complicité du sieur Esnard négociant et négrier qui leur a fourni de "faux billets", ils n’auraient pas déclaré 4 nègres pour la veuve et 10 nègres pour l’héritier…
Ils feront appel au Conseil d’Etat : pour leur défense, les nègres ont été achetés au sieur Esnard après le dénombrement…
Tous les nègres en cause seront entendus 2 fois par la justice.
Ils perdront en appel l'année suivante et seront condamnés par le Domaine pour fraude fiscale : les 14 nègres seront saisis et ils seront condamnés à 500 livres d’amende…
A Marie Galante, "un commandant particulier, un major de place, un petit détachement du régiment de la Guadeloupe et la milice du pays - portant l'uniforme blanc à parements et revers jaunes - constituaient sa force militaire"
25% des effectifs de la milice sont des "libres de couleur".
10 batteries (aujourd'hui quasi disparues) défendent le littoral : ce sont celles de Grand-Bourg, de Doyen, du Maréchal, de Folle-Anse, de Saint-Louis, du Massacre, entre le cimetière et Saint-Louis, du cimetière du Vieux-Fort, de la Capesterre et des Basses.
Le recensement est fourni en même temps que celui de la Guadeloupe et dépendances, mais il n’est plus détaillé par paroisse : 12.320 habitants au total.
1.792 blancs, dont 70 veuves, 5 régisseurs, 2 économes, 3 raffineurs, 2 chirurgiens, 3 commis, 52 ouvriers, 52 domestiques ; 198 gens de couleur libres et 10.330 esclaves, avec 44 morts et seulement 4 naissances…
Avec la complicité du sieur Esnard négociant et négrier qui leur a fourni de "faux billets", ils n’auraient pas déclaré 4 nègres pour la veuve et 10 nègres pour l’héritier…
Ils feront appel au Conseil d’Etat : pour leur défense, les nègres ont été achetés au sieur Esnard après le dénombrement…
Tous les nègres en cause seront entendus 2 fois par la justice.
Ils perdront en appel l'année suivante et seront condamnés par le Domaine pour fraude fiscale : les 14 nègres seront saisis et ils seront condamnés à 500 livres d’amende…
A Marie Galante, "un commandant particulier, un major de place, un petit détachement du régiment de la Guadeloupe et la milice du pays - portant l'uniforme blanc à parements et revers jaunes - constituaient sa force militaire"
25% des effectifs de la milice sont des "libres de couleur".
10 batteries (aujourd'hui quasi disparues) défendent le littoral : ce sont celles de Grand-Bourg, de Doyen, du Maréchal, de Folle-Anse, de Saint-Louis, du Massacre, entre le cimetière et Saint-Louis, du cimetière du Vieux-Fort, de la Capesterre et des Basses.
Le recensement est fourni en même temps que celui de la Guadeloupe et dépendances, mais il n’est plus détaillé par paroisse : 12.320 habitants au total.
1.792 blancs, dont 70 veuves, 5 régisseurs, 2 économes, 3 raffineurs, 2 chirurgiens, 3 commis, 52 ouvriers, 52 domestiques ; 198 gens de couleur libres et 10.330 esclaves, avec 44 morts et seulement 4 naissances…
Les sucreries sont toujours 15, avec 31 moulins à vent et à bêtes, tous en double, ce qui ne correspond pas au recensement précédent où seuls 2 étaient en double, ce qui semble plus conforme…
99 cotonneries, 238 "caffeteries", 2 guildiveries et 4 poteries, là aussi les chiffres semblent fantaisistes par rapport à ceux de l’année précédente…
Louis Appolinaire Abraham-Vittet, notaire à la Désirade, vient s’installer à Grand-Bourg.
Le 19 mars, Gilles, nègre libre charpentier, affranchi par la demoiselle Gouverne de Vauluisant, épouse Anne Véronique, mulâtresse libre, devant Murat, notaire.
Le 7 juillet, Louis Breton navigateur de Vieux Fort, vend une négresse de 16 ans, Magdeleine, à la nommée Marie Louise, quarteronne de couleur libre pour 1.400 livres.
Le 30 octobre, Michel Antoine, caraibe, tailleur d’habits à Capesterre, achète une esclave mulâtresse 2.000 livres pour pouvoir l’épouser le lendemain…
Le 30 novembre, Laurent Beaufils, 53 ans, sans héritier, rédige son testament devant notaire : il donne 3.000 livres à sa négresse affranchie Barbie, donne l’usufruit de son habitation à sa mère Marguerite Lamontagne, veuve de son père Jean et la nue-propriété à son frère Blaise et à sa famille.
Le 2 décembre, le notaire Abraham Vittet se sépare de son épouse, Dame Luce Hardouin, devant son homologue Murat "en attendant qu’il plaise à Dieu de leur faire la grâce de rétablir la concorde et la paix dans leur cœur, que l’incompatibilité de leur caractère en a banni depuis longtemps"…
Le 7 novembre, Louis XVI signe l’Edit de Versailles qui accorde aux protestants et aux juifs un état civil, sans avoir besoin de se convertir au catholicisme...
1788 : En France, Règlement du Roi du 19 mars, "portant établissement d’un conseil d’administration du département de la Marine, sous le titre de Conseil de Marine ",
sa présidence est attachée à la charge de Secrétaire d’Etat à la Marine.
En Afrique, les Européens disposent de 66 comptoirs ou forts destinés à la traite, depuis le Cap Blanc en Mauritanie jusqu’à St Paul de Loango en Angola :
40 Anglais, 15 Hollandais, 4 Danois, 4 Portugais et 3 Français au Sénégal, dont celui de Gorée.
Un "Récensement général de la Population des Colonies françoises en Amérique" est publié en septembre :
il recense 51.115 blancs dont 12.039 en Guadeloupe et dépendances, 29.735 gens de couleur libres, dont 1.877 en Guadeloupe et 557.152 esclaves, dont 82.938 en Guadeloupe pour 364.596 à St Domingue…
99 cotonneries, 238 "caffeteries", 2 guildiveries et 4 poteries, là aussi les chiffres semblent fantaisistes par rapport à ceux de l’année précédente…
Louis Appolinaire Abraham-Vittet, notaire à la Désirade, vient s’installer à Grand-Bourg.
Le 19 mars, Gilles, nègre libre charpentier, affranchi par la demoiselle Gouverne de Vauluisant, épouse Anne Véronique, mulâtresse libre, devant Murat, notaire.
Le 7 juillet, Louis Breton navigateur de Vieux Fort, vend une négresse de 16 ans, Magdeleine, à la nommée Marie Louise, quarteronne de couleur libre pour 1.400 livres.
Le 30 octobre, Michel Antoine, caraibe, tailleur d’habits à Capesterre, achète une esclave mulâtresse 2.000 livres pour pouvoir l’épouser le lendemain…
Le 30 novembre, Laurent Beaufils, 53 ans, sans héritier, rédige son testament devant notaire : il donne 3.000 livres à sa négresse affranchie Barbie, donne l’usufruit de son habitation à sa mère Marguerite Lamontagne, veuve de son père Jean et la nue-propriété à son frère Blaise et à sa famille.
Le 2 décembre, le notaire Abraham Vittet se sépare de son épouse, Dame Luce Hardouin, devant son homologue Murat "en attendant qu’il plaise à Dieu de leur faire la grâce de rétablir la concorde et la paix dans leur cœur, que l’incompatibilité de leur caractère en a banni depuis longtemps"…
Le 7 novembre, Louis XVI signe l’Edit de Versailles qui accorde aux protestants et aux juifs un état civil, sans avoir besoin de se convertir au catholicisme...
1788 : En France, Règlement du Roi du 19 mars, "portant établissement d’un conseil d’administration du département de la Marine, sous le titre de Conseil de Marine ",
sa présidence est attachée à la charge de Secrétaire d’Etat à la Marine.
En Afrique, les Européens disposent de 66 comptoirs ou forts destinés à la traite, depuis le Cap Blanc en Mauritanie jusqu’à St Paul de Loango en Angola :
40 Anglais, 15 Hollandais, 4 Danois, 4 Portugais et 3 Français au Sénégal, dont celui de Gorée.
Un "Récensement général de la Population des Colonies françoises en Amérique" est publié en septembre :
il recense 51.115 blancs dont 12.039 en Guadeloupe et dépendances, 29.735 gens de couleur libres, dont 1.877 en Guadeloupe et 557.152 esclaves, dont 82.938 en Guadeloupe pour 364.596 à St Domingue…
La succession Pasquier de Varennes touche à sa fin : le 20 mai, Claude Antoine Pasquier de Varennes, demeurant à Paris, céde la succession de son frère décédé à Marie-Galante en 1784 à son neveu Antoine de Retz, commandant le second bataillon du régiment de la Guadeloupe. Cette succession concerne les habitations Le Port-Louis, le Temps Perdu et Cocoyer .
L’acte initial a été signé devant Etienne Bernard Dubois, juge Royal de Basse-Terre.
Le 19 juillet est signé l’acte final chez Maître Andelle, notaire à Paris "M. Claude Antoine Pasquier de Varennes, écuyer, seigneur de Cléry, demeurant à Paris rue du Cocq, paroisse St-Jean en Grève, vend, cède et transporte à Messire Antoine, comte de Retz, commandant le second bataillon du régiment de la Guadeloupe, demeurant ville de Basse-Terre, paroisse de Notre Dame du Mont-Carmel, représenté par Me Claude Charles Pointard, avocat en parlement, demeurant à Paris, hôtel de Lamoignon, rue Pavée, paroisse St-Paul, tous les biens, reprises, créances, droits successifs qui lui appartiennent dans la succession de M. Michel François Pasquier de Varennes, son frère, décédé à Marie-Galante le 13 juin 1784, et dont il est seul héritier ; à la charge par le dit comte de Retz d'acquitter toutes les dettes (et notamment les reprises et créances que la dame veuve du dit feu sr de Varennes ou les héritiers de la dite dame ont droit d'exercer sur la succession) et moyennant 6.000 livres de rente viagère argent de France, d'année en année, à compter du 1er janvier dernier et ce jusqu'au jour du décès du sieur de Varennes. "
L’acte initial a été signé devant Etienne Bernard Dubois, juge Royal de Basse-Terre.
Le 19 juillet est signé l’acte final chez Maître Andelle, notaire à Paris "M. Claude Antoine Pasquier de Varennes, écuyer, seigneur de Cléry, demeurant à Paris rue du Cocq, paroisse St-Jean en Grève, vend, cède et transporte à Messire Antoine, comte de Retz, commandant le second bataillon du régiment de la Guadeloupe, demeurant ville de Basse-Terre, paroisse de Notre Dame du Mont-Carmel, représenté par Me Claude Charles Pointard, avocat en parlement, demeurant à Paris, hôtel de Lamoignon, rue Pavée, paroisse St-Paul, tous les biens, reprises, créances, droits successifs qui lui appartiennent dans la succession de M. Michel François Pasquier de Varennes, son frère, décédé à Marie-Galante le 13 juin 1784, et dont il est seul héritier ; à la charge par le dit comte de Retz d'acquitter toutes les dettes (et notamment les reprises et créances que la dame veuve du dit feu sr de Varennes ou les héritiers de la dite dame ont droit d'exercer sur la succession) et moyennant 6.000 livres de rente viagère argent de France, d'année en année, à compter du 1er janvier dernier et ce jusqu'au jour du décès du sieur de Varennes. "
Claude Antoine Pasquier de Varennes aura le plus grand mal à se faire payer cette rente viagère de 6.000 livres les années suivantes et devra même lancer une procédure judiciaire contre son neveu en 1791...
A Marie-Galante, Antoine de Retz est devenu ainsi propriétaire de ces 3 habitations.
Il est nommé le 23 octobre chevalier de Saint Louis.
Réalisant probablement que cette succession est chargée de dettes, Antoine de Retz va revendre successivement la plus grande partie de ces 3 habitations :
Le 21 novembre, devant le notaire royal Pichelin St Rémi, il revend à Messire Claude Auguste Dumoulier, chevalier, une partie de l’habitation caféière Le Temps Perdu pour 30.000 livres : ces 20 carrés sont bornés à l’est par l’habitation elle-même qu’il conserve, toujours louée à Dubois Pillardière, à l’ouest par les terres de l’acquéreur, au nord par les sieurs Gaucher et Ballet et au sud par 10 carrés que garde le vendeur.
Toujours le 21 novembre, et devant le même notaire royal Pichelin St Rémi, il revend pour 15.000 livres au "mestif libre François, demeurant chez Monsieur le Chevalier Dumoulier" les 10 carrés de terres précédents, sur lesquels se trouve "une maison de charpente ayant besoin de réparation et quelques autres mauvais batiments" plantés en partie de café.
Le 22 novembre, suite des ventes chez le même notaire : il revend pour 51.000 livres à Jean Baptiste Gaucher, capitaine de milices, "une habitation (Cocoyer ?) contenant 40 carrés de terre, bornée à l’est par l’habitation Port Louis lui appartenant encore, à l’ouest par l’acquéreur, Dumoulier et Lecesne, au nord déjà par Gaucher et au sud par André Hégésippe Wachter qui a acquis Pichelin 4 ans avant. Plantée en café, elle comprend une maison de maître de 40 pieds par 30 "divisée en plusieurs appartements bas et hauts", la jouissance ne sera effective que le 19 février suivant, lorsque le locataire Guery aura terminé son bail.
Le 6 décembre, devant un nouveau notaire royal, Maître Bonifay, il revend pour 78.000 livres à André Hégesippe Wachter, "officier dans l’infanterie de milice demeurant au quartier et paroisse Saint Joseph du Vieux-Fort" "une habitation dite Le Port Louis située dans la paroisse de Notre Dame de la Conception de la contenance de 47 quarrés et demi de terres dont 15 en bois debout, 22 et demi en café, coton et savane, bornée au nord par la nommée Marianne, Veuve Tanneur, au sud par les terres de Monsieur Gaucher, à l’est par celles du sieur acquéreur (Pichelin), à l’ouest par les terres du sieur Paquier fils, plus les bâtiments construits sur la dite habitation, consistant en la maison principale bâtie en toute force de bois du pays, potaux en terre, palissadée de planches, couverte en essentes, une cuisine couverte en paille entourée de pieux de bois incorruptible et quelques cases à nègres, le tout en l’état"
A Marie-Galante, Antoine de Retz est devenu ainsi propriétaire de ces 3 habitations.
Il est nommé le 23 octobre chevalier de Saint Louis.
Réalisant probablement que cette succession est chargée de dettes, Antoine de Retz va revendre successivement la plus grande partie de ces 3 habitations :
Le 21 novembre, devant le notaire royal Pichelin St Rémi, il revend à Messire Claude Auguste Dumoulier, chevalier, une partie de l’habitation caféière Le Temps Perdu pour 30.000 livres : ces 20 carrés sont bornés à l’est par l’habitation elle-même qu’il conserve, toujours louée à Dubois Pillardière, à l’ouest par les terres de l’acquéreur, au nord par les sieurs Gaucher et Ballet et au sud par 10 carrés que garde le vendeur.
Toujours le 21 novembre, et devant le même notaire royal Pichelin St Rémi, il revend pour 15.000 livres au "mestif libre François, demeurant chez Monsieur le Chevalier Dumoulier" les 10 carrés de terres précédents, sur lesquels se trouve "une maison de charpente ayant besoin de réparation et quelques autres mauvais batiments" plantés en partie de café.
Le 22 novembre, suite des ventes chez le même notaire : il revend pour 51.000 livres à Jean Baptiste Gaucher, capitaine de milices, "une habitation (Cocoyer ?) contenant 40 carrés de terre, bornée à l’est par l’habitation Port Louis lui appartenant encore, à l’ouest par l’acquéreur, Dumoulier et Lecesne, au nord déjà par Gaucher et au sud par André Hégésippe Wachter qui a acquis Pichelin 4 ans avant. Plantée en café, elle comprend une maison de maître de 40 pieds par 30 "divisée en plusieurs appartements bas et hauts", la jouissance ne sera effective que le 19 février suivant, lorsque le locataire Guery aura terminé son bail.
Le 6 décembre, devant un nouveau notaire royal, Maître Bonifay, il revend pour 78.000 livres à André Hégesippe Wachter, "officier dans l’infanterie de milice demeurant au quartier et paroisse Saint Joseph du Vieux-Fort" "une habitation dite Le Port Louis située dans la paroisse de Notre Dame de la Conception de la contenance de 47 quarrés et demi de terres dont 15 en bois debout, 22 et demi en café, coton et savane, bornée au nord par la nommée Marianne, Veuve Tanneur, au sud par les terres de Monsieur Gaucher, à l’est par celles du sieur acquéreur (Pichelin), à l’ouest par les terres du sieur Paquier fils, plus les bâtiments construits sur la dite habitation, consistant en la maison principale bâtie en toute force de bois du pays, potaux en terre, palissadée de planches, couverte en essentes, une cuisine couverte en paille entourée de pieux de bois incorruptible et quelques cases à nègres, le tout en l’état"
Antoine Bonifay, notaire aux Saintes en 1787, vient de s’installer à Grand-Bourg avec René Pézier. Il partira à Saint Pierre de la Martinique l’année suivante et ne reviendra à Marie-Galante qu’après la Révolution en 1804…
Joseph Faup, maître chirurgien, épouse le 2 juillet à Capesterre Marie Joséphe Héloin, fille de l’arpenteur royal devenu habitant caféier et Franc maçon.
Quant à la production de l’île, les 17 sucreries cultivent 840 hectares de canne et exportent 6.356 quintaux de sucre ; sur ces 17, 5 ne font que du sucre brut (29%) alors qu’en Guadeloupe 28 sur 345 ne font que du brut (8%), donc sucre moins valorisé…
Par ailleurs, 1.388 hectares de café et 2.297 de coton, en hausse.
En Guadeloupe, suite à la plainte des habitants de Basse-Terre qui supportent mal l’extension de Pointe-à-Pitre, un Arrêt du Conseil d’Etat transfère le siège de l’entrepôt à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre ne gardant sa fonction que pendant les 3 mois d’hivernage : son activité d’exportation va beaucoup baisser…
Les " maronages " font l’objet de petites annonces dans la Gazette de la Guadeloupe, comme le 29 mai :
Joseph Faup, maître chirurgien, épouse le 2 juillet à Capesterre Marie Joséphe Héloin, fille de l’arpenteur royal devenu habitant caféier et Franc maçon.
Quant à la production de l’île, les 17 sucreries cultivent 840 hectares de canne et exportent 6.356 quintaux de sucre ; sur ces 17, 5 ne font que du sucre brut (29%) alors qu’en Guadeloupe 28 sur 345 ne font que du brut (8%), donc sucre moins valorisé…
Par ailleurs, 1.388 hectares de café et 2.297 de coton, en hausse.
En Guadeloupe, suite à la plainte des habitants de Basse-Terre qui supportent mal l’extension de Pointe-à-Pitre, un Arrêt du Conseil d’Etat transfère le siège de l’entrepôt à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre ne gardant sa fonction que pendant les 3 mois d’hivernage : son activité d’exportation va beaucoup baisser…
Les " maronages " font l’objet de petites annonces dans la Gazette de la Guadeloupe, comme le 29 mai :
La Gazette nous donne aussi le prix des denrées d’Europe à la Basse-Terre et le prix de vente des productions de la Guadeloupe :
Dans toute la France, marasme financier et économique, grande famine, l'hiver précédent a été glacial : à Paris, la Seine est restée gelée pendant 2 mois...
Le 17 décembre, Louis XVI décide la convocation des Etats Généraux pour essayer de faire passer ses réformes, bloquées en particulier par le Comte de Provence, le futur Louis XVIII, qui facilite la chute des ministres réformateurs Calonne et Necker...
1789 : A Paris, 760.000 habitants, c’est le début de la Révolution Française en mai...
Le début de la Révolution ne ralentit aucunement la traite : Nantes va battre son record d'armement avec 46 navires de traite dont 45 à destination de St Domingue ! Bordeaux est juste derrière avec 37 navires...
Voir à "République des Douze" pour les débuts de la Révolution en France et en Guadeloupe...
A Marie-Galante, on est informé tardivement de la convocation des Etats Généraux et on ne sera informé des évènements de juillet qu’en septembre…
Antoine de Retz et son fils Jean Georges quittent la colonie pour "raison de santé". Devant la montée de la Révolution, ils se réfugieront en Suisse jusqu’en 1797, leurs biens restants - dont la sucrerie Grande-Anse - seront séquestrés.
Selon le Chanoine Ballivet (écrit en 1937) :
"Grand-Bourg présentait presque l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui, avec ses rues, tracés perpendiculairement à la mer. La rue de l' Allée se prolongeait en celle du Presbytère. L'avenue des Poiriers existait. La rue de l’Eglise, la rue Jubelin, la rue de la Savane étaient coupées à angle droit par les rues de la Marine, du Vieil Arbre, Jacob, Beaurenom. La rue de la Marine servait de voie coloniale, et mettait Grand-Bourg en communication avec la Capesterre ".
" Le marquis de Ségur, commandant, habite, à Grand-Bourg à l'angle de la Rue du Gouvernement et de la Place de l'Eglise"
" Les trois paroisses de Marie-Galante dépendaient de la Mission des Carmes. Le P. Toulmé était curé de Grand-Bourg. Le P. Martineau desservait la cure de la Capesterre. Celle du Vieux-Fort-Saint-Louis était vacante ; ce quartier, peu salubre, restait souvent sans missionnaire attitré ".
" Capesterre, avec son unique rue, présentait l'aspect d'un simple village "...
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on recense 154 maisons à Grand-Bourg, 43 à Capesterre et 18 à Vieux-Fort.
Pour la capitation sur les esclaves payant droit, on recense :
497 esclaves sucriers à Grand-Bourg, 212 à Capesterre
1.412 esclaves caféiers à Grand-Bourg, 867 à Capesterre et 877 à Vieux-Fort
301 esclaves cotonniers à Grand-Bourg, 687 à Capesterre et 272 à Vieux-Fort.
Le café occupe beaucoup plus de bras que le sucre…
Enfin, 182 esclaves de bourg payant droit à Grand-Bourg, 42 à Capesterre et 70 à Vieux-Fort.
Le 17 décembre, Louis XVI décide la convocation des Etats Généraux pour essayer de faire passer ses réformes, bloquées en particulier par le Comte de Provence, le futur Louis XVIII, qui facilite la chute des ministres réformateurs Calonne et Necker...
1789 : A Paris, 760.000 habitants, c’est le début de la Révolution Française en mai...
Le début de la Révolution ne ralentit aucunement la traite : Nantes va battre son record d'armement avec 46 navires de traite dont 45 à destination de St Domingue ! Bordeaux est juste derrière avec 37 navires...
Voir à "République des Douze" pour les débuts de la Révolution en France et en Guadeloupe...
A Marie-Galante, on est informé tardivement de la convocation des Etats Généraux et on ne sera informé des évènements de juillet qu’en septembre…
Antoine de Retz et son fils Jean Georges quittent la colonie pour "raison de santé". Devant la montée de la Révolution, ils se réfugieront en Suisse jusqu’en 1797, leurs biens restants - dont la sucrerie Grande-Anse - seront séquestrés.
Selon le Chanoine Ballivet (écrit en 1937) :
"Grand-Bourg présentait presque l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui, avec ses rues, tracés perpendiculairement à la mer. La rue de l' Allée se prolongeait en celle du Presbytère. L'avenue des Poiriers existait. La rue de l’Eglise, la rue Jubelin, la rue de la Savane étaient coupées à angle droit par les rues de la Marine, du Vieil Arbre, Jacob, Beaurenom. La rue de la Marine servait de voie coloniale, et mettait Grand-Bourg en communication avec la Capesterre ".
" Le marquis de Ségur, commandant, habite, à Grand-Bourg à l'angle de la Rue du Gouvernement et de la Place de l'Eglise"
" Les trois paroisses de Marie-Galante dépendaient de la Mission des Carmes. Le P. Toulmé était curé de Grand-Bourg. Le P. Martineau desservait la cure de la Capesterre. Celle du Vieux-Fort-Saint-Louis était vacante ; ce quartier, peu salubre, restait souvent sans missionnaire attitré ".
" Capesterre, avec son unique rue, présentait l'aspect d'un simple village "...
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on recense 154 maisons à Grand-Bourg, 43 à Capesterre et 18 à Vieux-Fort.
Pour la capitation sur les esclaves payant droit, on recense :
497 esclaves sucriers à Grand-Bourg, 212 à Capesterre
1.412 esclaves caféiers à Grand-Bourg, 867 à Capesterre et 877 à Vieux-Fort
301 esclaves cotonniers à Grand-Bourg, 687 à Capesterre et 272 à Vieux-Fort.
Le café occupe beaucoup plus de bras que le sucre…
Enfin, 182 esclaves de bourg payant droit à Grand-Bourg, 42 à Capesterre et 70 à Vieux-Fort.
Les "Affiches de la Guadeloupe" du 3 septembre nous donnent le prix des nègres : 2.000 livres pour la traite française, 1.800 pour la traite étrangère.
Pour la capitation, il y a sur la Guadeloupe et dépendances 53.848 esclaves payant droit.
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on en recense 1.794.
Malgré tout, les impôts sont insuffisants pour couvrir les dépenses de la colonie, le Roi doit envoyer chaque année environ 450.000 livres.
L’Assemblée coloniale décide d’augmenter à 5% les droits de sortie sur les denrées coloniales, en remplacement des droits d’entrée en métropole, pour essayer d’équilibrer le budget. L’impôt global est porté à 1.200.000 livres, les Européens et les gens de couleur libres sont exemptés de capitation.
La capitation est augmentée par l’Assemblée à 13 livres par esclave des bourgs ou sucriers, 9 pour les caféiers et 6 pour les cotonniers ou vivriers.
La taxe sur les " nègres justiciés " est abaissée à 15 sols par esclave, les esclaves justiciés ne se comptant qu’entre 8 et 13 par an pour l’ensemble de la Guadeloupe…
1790 : En France, sont émis les Assignats, gagés sur la vente des biens d'Église, portant intérêts au départ puis simple papier-monnaie.
Un Décret du 8 mars organise les municipalités.
Un Décret du 28 mars autorise les colonies à élire au suffrage universel des Assemblées locales chargées de "faire connaître leurs vœux sur la Constitution, la législation et l’administration qu’ils souhaitent", le droit de vote étant étendu aux libres de couleur de plus de 25 ans.
Le Docteur Dutrône la Couture, planteur à St Domingue, publie : " Précis sur la canne et sur les moyens d’en extraire le sel essentiel". En plus de nombreux conseils de culture et d’équipement des sucreries, il explique la bonne gestion d’un " attelier général " avec un registre rangeant les "nègres, négrillons, négresses et négrites " entre l'hopital, la culture, le roulaison et les purgeries...
Pour la capitation, il y a sur la Guadeloupe et dépendances 53.848 esclaves payant droit.
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on en recense 1.794.
Malgré tout, les impôts sont insuffisants pour couvrir les dépenses de la colonie, le Roi doit envoyer chaque année environ 450.000 livres.
L’Assemblée coloniale décide d’augmenter à 5% les droits de sortie sur les denrées coloniales, en remplacement des droits d’entrée en métropole, pour essayer d’équilibrer le budget. L’impôt global est porté à 1.200.000 livres, les Européens et les gens de couleur libres sont exemptés de capitation.
La capitation est augmentée par l’Assemblée à 13 livres par esclave des bourgs ou sucriers, 9 pour les caféiers et 6 pour les cotonniers ou vivriers.
La taxe sur les " nègres justiciés " est abaissée à 15 sols par esclave, les esclaves justiciés ne se comptant qu’entre 8 et 13 par an pour l’ensemble de la Guadeloupe…
1790 : En France, sont émis les Assignats, gagés sur la vente des biens d'Église, portant intérêts au départ puis simple papier-monnaie.
Un Décret du 8 mars organise les municipalités.
Un Décret du 28 mars autorise les colonies à élire au suffrage universel des Assemblées locales chargées de "faire connaître leurs vœux sur la Constitution, la législation et l’administration qu’ils souhaitent", le droit de vote étant étendu aux libres de couleur de plus de 25 ans.
Le Docteur Dutrône la Couture, planteur à St Domingue, publie : " Précis sur la canne et sur les moyens d’en extraire le sel essentiel". En plus de nombreux conseils de culture et d’équipement des sucreries, il explique la bonne gestion d’un " attelier général " avec un registre rangeant les "nègres, négrillons, négresses et négrites " entre l'hopital, la culture, le roulaison et les purgeries...
On distinguait le " grand atelier ", correspondant aux esclaves adultes et valides, chargés des travaux les plus durs, et le " petit atelier " , regroupant les jeunes de 7 à 14 ans, les vieux et les infirmes, ainsi que les " nouveaux nègres ", chargés des travaux plus légers.
Pour la sucrerie et la purgerie, on utilise des " nègres à talent " : chauffeurs, raffineurs et dans la vinaigrerie (distillerie), quant elle existe, des vinaigriers. D’autres esclaves à talent servent dans l’habitation : maçons, scieurs, charpentiers, tonneliers, puisque l’habitation se doit d’être autonome.
Pour les évènements de la période révolutionnaire à Marie-Galante, voir à "République des Douze"
Le nouveau recensement de la Guadeloupe et dépendances donne 11.707 habitants pour Marie-Galante :
Pour la sucrerie et la purgerie, on utilise des " nègres à talent " : chauffeurs, raffineurs et dans la vinaigrerie (distillerie), quant elle existe, des vinaigriers. D’autres esclaves à talent servent dans l’habitation : maçons, scieurs, charpentiers, tonneliers, puisque l’habitation se doit d’être autonome.
Pour les évènements de la période révolutionnaire à Marie-Galante, voir à "République des Douze"
Le nouveau recensement de la Guadeloupe et dépendances donne 11.707 habitants pour Marie-Galante :
1.830 blancs, dont 72 veuves, 8 régisseurs, 57 économes, 5 rafineurs, 6 chirurgiens, 31 commis et 23 ouvriers.
217 gens de couleur libres (1,8%) et 9.660 esclaves (81,6%).
Pour les cultures, le coton occupe 2330 "quarrés de terre" (~ hectares), le café 1459, la canne 843 reste quasi-stable en surface.
16 habitations-sucreries en activité, dont 4 ne font pas de sucre terré, seulement du brut, avec 24 moulins à bêtes et à vent, donc 8 ont gardé les 2.
Les équipages des sucreries sont généralement passés de 6 à 5 et les cuves ne sont plus en cuivre, mais en fonte.
La surface moyenne en par sucrerie est de 52 carrés à Marie-Galante pour 62 en Guadeloupe.
A côté du sucre, la canne fait fonctionner 8 guidiveries (distilleries).
Par ailleurs, 151 cotonneries, 162 "caféteries" et 3 cacaoteries.
Toujours 5 fours à chaux.
Quant au cheptel : 1.106 chevaux, 225 mulets, 1.843 "bœufs, vaches, gazelles et bouvards" et 2.611 "moutons et cabrits".
Le sieur Hudeline est nommé visiteur et receveur du Domaine du Roi à Grand Bourg, le sieur De Montemont à Capesterre.
Claude Florent de Lapoterie prend possession de la cure de l’église paroissiale St Joseph de Vieux Fort par acte notarié du 19 mars, remplaçant l’abbé de Montecote décédé.
1791 : La Révolution suit son cours en France et en Guadeloupe :
cf toujours "République des Douze"...
La Révolution ne perturbe toujours guère la traite : Nantes arme 36 navires négriers, dont 34 arriveront à destination, 25 pour St Domingue, 4 pour la Martinique et 2 pour la Guadeloupe.
217 gens de couleur libres (1,8%) et 9.660 esclaves (81,6%).
Pour les cultures, le coton occupe 2330 "quarrés de terre" (~ hectares), le café 1459, la canne 843 reste quasi-stable en surface.
16 habitations-sucreries en activité, dont 4 ne font pas de sucre terré, seulement du brut, avec 24 moulins à bêtes et à vent, donc 8 ont gardé les 2.
Les équipages des sucreries sont généralement passés de 6 à 5 et les cuves ne sont plus en cuivre, mais en fonte.
La surface moyenne en par sucrerie est de 52 carrés à Marie-Galante pour 62 en Guadeloupe.
A côté du sucre, la canne fait fonctionner 8 guidiveries (distilleries).
Par ailleurs, 151 cotonneries, 162 "caféteries" et 3 cacaoteries.
Toujours 5 fours à chaux.
Quant au cheptel : 1.106 chevaux, 225 mulets, 1.843 "bœufs, vaches, gazelles et bouvards" et 2.611 "moutons et cabrits".
Le sieur Hudeline est nommé visiteur et receveur du Domaine du Roi à Grand Bourg, le sieur De Montemont à Capesterre.
Claude Florent de Lapoterie prend possession de la cure de l’église paroissiale St Joseph de Vieux Fort par acte notarié du 19 mars, remplaçant l’abbé de Montecote décédé.
1791 : La Révolution suit son cours en France et en Guadeloupe :
cf toujours "République des Douze"...
La Révolution ne perturbe toujours guère la traite : Nantes arme 36 navires négriers, dont 34 arriveront à destination, 25 pour St Domingue, 4 pour la Martinique et 2 pour la Guadeloupe.
A Marie-Galante, nouveau recensement : 11.292 âmes pour les 3 paroisses :
1.869 blancs, en augmentation de 39, avec toujours les 72 veuves, 8 régisseurs, 57 économes, 5 raffineurs, 6 chirurgiens, 31 commis et 23 ouvriers.
219 gens de couleur libres.
9.204 esclaves, les femmes excédent les hommes de 63, avec 287 naissances pour 169 morts, la créolisation des esclaves se poursuit, avec excédent des naissances…
Le notaire Pichelin Saint Rémi décède le 12 mars, laissant sa veuve la fille Martineau avec 4 enfants de 6 à 9 ans.
Elle se remariera l’année suivante avec Dominique Mabile.
Le notaire Pierre Lecesne décède lui aussi sur son habitation Lamalétie le 16 mai, sa femme Jeanne Doro est déjà morte en 1788, ses enfants mineurs gardent l’habitation avec un curateur.
Robert Coquille a démissioné de son mandat de député à la Constituante le 16 mai, il rentre dans l’île reprendre son poste de juge sénéchal et son habitation sucrière de Capesterre qu’il avait laissé en gérance à sa 2ème femme Cognet Lebrun.
En décembre, découverte d’un complot en vue d’un soulèvement des esclaves, organisé par un mulâtre libre de St Domingue, Bonhomme et son complice Zéphir. L’attaque était prévue pour Noel, avec incendie et pillage du bourg.
On retrouve à son domicile le tableau de recensement de chaque colonie, avec le nombre des habitants blancs et de couleur. Les deux comploteurs sont arrêtés, jugés, condamnés et pendus.
1792 : En France, la Révolution s'amplifie, le 21 septembre, Louis XVI est détrôné par la Convention qui abolit la monarchie : il devient Louis Capet…
Le 22 septembre devient le 1er jour de l’An 1 de la République.
Décret de la Convention Nationale le 8 novembre qui punit de mort les Emigrés qui rentrent en France mais aussi dans les Colonies :
219 gens de couleur libres.
9.204 esclaves, les femmes excédent les hommes de 63, avec 287 naissances pour 169 morts, la créolisation des esclaves se poursuit, avec excédent des naissances…
Le notaire Pichelin Saint Rémi décède le 12 mars, laissant sa veuve la fille Martineau avec 4 enfants de 6 à 9 ans.
Elle se remariera l’année suivante avec Dominique Mabile.
Le notaire Pierre Lecesne décède lui aussi sur son habitation Lamalétie le 16 mai, sa femme Jeanne Doro est déjà morte en 1788, ses enfants mineurs gardent l’habitation avec un curateur.
Robert Coquille a démissioné de son mandat de député à la Constituante le 16 mai, il rentre dans l’île reprendre son poste de juge sénéchal et son habitation sucrière de Capesterre qu’il avait laissé en gérance à sa 2ème femme Cognet Lebrun.
En décembre, découverte d’un complot en vue d’un soulèvement des esclaves, organisé par un mulâtre libre de St Domingue, Bonhomme et son complice Zéphir. L’attaque était prévue pour Noel, avec incendie et pillage du bourg.
On retrouve à son domicile le tableau de recensement de chaque colonie, avec le nombre des habitants blancs et de couleur. Les deux comploteurs sont arrêtés, jugés, condamnés et pendus.
1792 : En France, la Révolution s'amplifie, le 21 septembre, Louis XVI est détrôné par la Convention qui abolit la monarchie : il devient Louis Capet…
Le 22 septembre devient le 1er jour de l’An 1 de la République.
Décret de la Convention Nationale le 8 novembre qui punit de mort les Emigrés qui rentrent en France mais aussi dans les Colonies :
La traite va s'arrêter avec l'arrivée de la République...
Nantes va encore armer 21 navires négriers, 7 seront pris par les Anglais avec lesquels nous sommes à nouveau en guerre, 1 fera naufrage et sur les 13 restants, 4 arriveront en Guadeloupe. Sa moyenne annuelle depuis 10 ans était de 29 négriers.
En Guadeloupe, les Royalistes prennent le dessus...
Marie Galante se déclare indépendante de la Guadeloupe et fidèle à la Convention :
voir tous les détails dans "République des Douze"
8 représentants des Assemblées municipales de Grand Bourg et de Captesterre créent une Commission le 23 octobre, rejoints le 6 novembre par les 4 de Vieux Fort.
Les 12 membres des 3 communes prêtent serment civique : " Je jure d’être fidèle à la Nation, aux Loix qui ont été faites pour la Colonie, au chef suprême du pouvoir exécutif reconnu par la Nation et de remplir avec fidélité, zèle et intégrité tous les devoirs demandés à la Commission "
Le 8 novembre, Deshaies est élu président de cette " République des Douze ", il sera remplacé le 11 par Murat.
1793 : En France, la Révolution va déboucher sur la Terreur :
. Le 21 janvier : Louis XVI est guillotiné Place de la Révolution (Concorde actuellement)
. Le 10 mars création du Tribunal Révolutionnaire, le 6 avril création du Comité de Salut Public.
. Le 17 septembre, loi des Suspects, c’est le début de la Terreur, qui coupera 16.600 têtes…
Nantes a armé ses 5 derniers navires négriers, dont 2 seulement arriveront à bon port, tous 2 en Guadeloupe.
Le dernier sera l'Eole, 540 tonneaux, arrivé en Guadeloupe le 7 juin avec seulement 68 noirs sur les 450 attendus : sa traite a été interrompue à Badagri (actuel Nigéria) par des navires anglais " armés en guerre "...
En Guadeloupe, le 5 janvier, Lacrosse peut débarquer à Pointe-à-Pitre et proclamer la République :
" Révolution, révolution ! Egalité ou la mort ! En révolution tout est permis : insurgez-vous donc, ô patriotes ! Vous êtes, dans ces climats, d'une modération coupable. Armez une de vos mains d'un poignard, armez l'autre d'une torche, et marchez ! Point de grâce aux modérés surtout ; que le fer ou le feu vous fasse une juste raison de tous les obstacles qui se présenteront devant vous " …
Le gouverneur d’Arrot embarque le 10 janvier en pleine nuit à Baillif et s’enfuit à l’île de la Trinité, future Trinidad, alors française.
Le 23 janvier, en attendant le nouveau gouverneur nommé par la Convention, la Commission demande à Lacrosse de faire fonction de gouverneur.
Le 6 février, le général Georges Henri Victor Collot arrive à Basse-Terre en provenance de St Domingue, pour prendre le gouvernement de la Guadeloupe.
L’île est à nouveau divisée en 2 camps, ceux qui veulent Collot, ceux qui veulent Lacrosse…
Arrive la nouvelle de la reprise de la guerre avec les Anglais, que Lacrosse proclame officiellement le 19 : la Commission déclare la colonie en danger.
Le 20 mars, Lacrosse laisse la place à Collot qui est nommé officiellement gouverneur par la Commission.
Le 21 décembre, la Commission se transforme en Corps Représentatif Révolutionnaire, présidé par Bovis et décide de destituer Collot de ses pouvoirs civils. Elle crée un Conseil Exécutif.
La Guadeloupe compte ainsi 2 gouvernements : à la Pointe-à-Pitre, le Corps Représentatif Révolutionnaire avec son Conseil Exécutif et à la Basse-Terre, le Gouverneur et le conseil général de la commune.
Les biens et les habitations des émigrés royalistes sont séquestrés, les habitations du clergé aussi : les caisses de la colonie se remplissent…
A Marie-Galante, le 12 février, une lettre imprimée de la Commission signée Bovis a été remise à l’officier municipal de Grand Bourg, Botreau-Roussel : il la présente au Comité des Douze lors de son assemblée, la lettre soulève l’indignation, on se rend compte que la municipalité de Capesterre a reçu la même, ce qui veut dire que la Guadeloupe ne respecte pas leur corps représentatif…
Marie-Galante " arrête qu’elle persiste dans son indépendance et une scission nécessitée par l’égarement de la Guadeloupe, et qu’elle n’y renoncera qu’après avoir tout tenté auprès de la République pour les obtenir ".
Collot n’aura pas plus de succès : les Douze continueront à gouverner en s’appuyant sur des principes de liberté et d’égalité…
Un arrêté des Douze est pris le 19 décembre :
" Considérant qu'il ne doit exister, parmi les hommes libres, et surtout parmi les Français, aucune différence ou distinction qui ne soit émanée des talents et des vertus ;
Considérant qu'il est du devoir de l'Assemblée de s'appliquer, par tous les moyens qui sont en son pouvoir, à extirper jusque dans sa racine, le préjugé le plus injuste et le plus nuisible à la société qui ait jamais existé parmi les hommes ;
Considérant que la destruction de ce préjugé rendra à la société des hommes qui, par cet encouragement, s'adonnant désormais à la pratique de toutes les vertus civiques, en deviendront le soutien et l'ornement ;
Considérant enfin que cet acte de patriotisme est le plus sûr moyen de consolider l'union et l'harmonie parmi les citoyens, et de déjouer les projets de nos ennemis qui épient sans cesse les occasions de semer, parmi nous la discorde, et de mettre à profit tout ce qui peut être favorable à leur cause, et tendre au rétablissement de l’ancien despotisme ;
Arrête qu'à l'avenir il ne sera fait aucune distinction ni division de classes entre les hommes libres, parce que la loi ne leur donne d'autre dénomination que celle de citoyens ;
Défend les expressions de nouveau, ou toute autre qui pourrait marquer quelque différence ou supériorité contraire à la loi, notamment dans les actes publics ;
Arrête que toute personne libre, de l'un ou de l'autre sexe, prendra, si fait n'a été, un nom propre qui la désigne, et sans lequel tous les actes qu'elle passera seront nuls ;
Arrête que le plus ancien de chaque famille rassemblera ses parents pour fixer leurs noms et constater leur degré de parenté, et que l'acte en sera dressé pardevant notaire ;
Arrête que les déclarations et l'enregistrement de ces actes seront faits aux municipalités, signés par les parties et affichés à la porte de la maison commune. "
On peut dire que les colons de Marie-Galante furent en bonne partie républicains, contrairement à la majorité de ceux de Guadeloupe et surtout de ceux de la Martinique et de Saint-Domingue…
Le père Toulmé, de retour dans l’île, se marie avec Marianne Victoire Balois, mineure autorisée par sa mère tutrice ! Cela ne l’empêchera pas de continuer son activité de curé pendant 1 an, puis il sera "garde magasin de la République", instituteur et finira "propriétaire bourgeois"…
1794 : En France : La Révolution, suite et fin...
Nantes va encore armer 21 navires négriers, 7 seront pris par les Anglais avec lesquels nous sommes à nouveau en guerre, 1 fera naufrage et sur les 13 restants, 4 arriveront en Guadeloupe. Sa moyenne annuelle depuis 10 ans était de 29 négriers.
En Guadeloupe, les Royalistes prennent le dessus...
Marie Galante se déclare indépendante de la Guadeloupe et fidèle à la Convention :
voir tous les détails dans "République des Douze"
8 représentants des Assemblées municipales de Grand Bourg et de Captesterre créent une Commission le 23 octobre, rejoints le 6 novembre par les 4 de Vieux Fort.
Les 12 membres des 3 communes prêtent serment civique : " Je jure d’être fidèle à la Nation, aux Loix qui ont été faites pour la Colonie, au chef suprême du pouvoir exécutif reconnu par la Nation et de remplir avec fidélité, zèle et intégrité tous les devoirs demandés à la Commission "
Le 8 novembre, Deshaies est élu président de cette " République des Douze ", il sera remplacé le 11 par Murat.
1793 : En France, la Révolution va déboucher sur la Terreur :
. Le 21 janvier : Louis XVI est guillotiné Place de la Révolution (Concorde actuellement)
. Le 10 mars création du Tribunal Révolutionnaire, le 6 avril création du Comité de Salut Public.
. Le 17 septembre, loi des Suspects, c’est le début de la Terreur, qui coupera 16.600 têtes…
Nantes a armé ses 5 derniers navires négriers, dont 2 seulement arriveront à bon port, tous 2 en Guadeloupe.
Le dernier sera l'Eole, 540 tonneaux, arrivé en Guadeloupe le 7 juin avec seulement 68 noirs sur les 450 attendus : sa traite a été interrompue à Badagri (actuel Nigéria) par des navires anglais " armés en guerre "...
En Guadeloupe, le 5 janvier, Lacrosse peut débarquer à Pointe-à-Pitre et proclamer la République :
" Révolution, révolution ! Egalité ou la mort ! En révolution tout est permis : insurgez-vous donc, ô patriotes ! Vous êtes, dans ces climats, d'une modération coupable. Armez une de vos mains d'un poignard, armez l'autre d'une torche, et marchez ! Point de grâce aux modérés surtout ; que le fer ou le feu vous fasse une juste raison de tous les obstacles qui se présenteront devant vous " …
Le gouverneur d’Arrot embarque le 10 janvier en pleine nuit à Baillif et s’enfuit à l’île de la Trinité, future Trinidad, alors française.
Le 23 janvier, en attendant le nouveau gouverneur nommé par la Convention, la Commission demande à Lacrosse de faire fonction de gouverneur.
Le 6 février, le général Georges Henri Victor Collot arrive à Basse-Terre en provenance de St Domingue, pour prendre le gouvernement de la Guadeloupe.
L’île est à nouveau divisée en 2 camps, ceux qui veulent Collot, ceux qui veulent Lacrosse…
Arrive la nouvelle de la reprise de la guerre avec les Anglais, que Lacrosse proclame officiellement le 19 : la Commission déclare la colonie en danger.
Le 20 mars, Lacrosse laisse la place à Collot qui est nommé officiellement gouverneur par la Commission.
Le 21 décembre, la Commission se transforme en Corps Représentatif Révolutionnaire, présidé par Bovis et décide de destituer Collot de ses pouvoirs civils. Elle crée un Conseil Exécutif.
La Guadeloupe compte ainsi 2 gouvernements : à la Pointe-à-Pitre, le Corps Représentatif Révolutionnaire avec son Conseil Exécutif et à la Basse-Terre, le Gouverneur et le conseil général de la commune.
Les biens et les habitations des émigrés royalistes sont séquestrés, les habitations du clergé aussi : les caisses de la colonie se remplissent…
A Marie-Galante, le 12 février, une lettre imprimée de la Commission signée Bovis a été remise à l’officier municipal de Grand Bourg, Botreau-Roussel : il la présente au Comité des Douze lors de son assemblée, la lettre soulève l’indignation, on se rend compte que la municipalité de Capesterre a reçu la même, ce qui veut dire que la Guadeloupe ne respecte pas leur corps représentatif…
Marie-Galante " arrête qu’elle persiste dans son indépendance et une scission nécessitée par l’égarement de la Guadeloupe, et qu’elle n’y renoncera qu’après avoir tout tenté auprès de la République pour les obtenir ".
Collot n’aura pas plus de succès : les Douze continueront à gouverner en s’appuyant sur des principes de liberté et d’égalité…
Un arrêté des Douze est pris le 19 décembre :
" Considérant qu'il ne doit exister, parmi les hommes libres, et surtout parmi les Français, aucune différence ou distinction qui ne soit émanée des talents et des vertus ;
Considérant qu'il est du devoir de l'Assemblée de s'appliquer, par tous les moyens qui sont en son pouvoir, à extirper jusque dans sa racine, le préjugé le plus injuste et le plus nuisible à la société qui ait jamais existé parmi les hommes ;
Considérant que la destruction de ce préjugé rendra à la société des hommes qui, par cet encouragement, s'adonnant désormais à la pratique de toutes les vertus civiques, en deviendront le soutien et l'ornement ;
Considérant enfin que cet acte de patriotisme est le plus sûr moyen de consolider l'union et l'harmonie parmi les citoyens, et de déjouer les projets de nos ennemis qui épient sans cesse les occasions de semer, parmi nous la discorde, et de mettre à profit tout ce qui peut être favorable à leur cause, et tendre au rétablissement de l’ancien despotisme ;
Arrête qu'à l'avenir il ne sera fait aucune distinction ni division de classes entre les hommes libres, parce que la loi ne leur donne d'autre dénomination que celle de citoyens ;
Défend les expressions de nouveau, ou toute autre qui pourrait marquer quelque différence ou supériorité contraire à la loi, notamment dans les actes publics ;
Arrête que toute personne libre, de l'un ou de l'autre sexe, prendra, si fait n'a été, un nom propre qui la désigne, et sans lequel tous les actes qu'elle passera seront nuls ;
Arrête que le plus ancien de chaque famille rassemblera ses parents pour fixer leurs noms et constater leur degré de parenté, et que l'acte en sera dressé pardevant notaire ;
Arrête que les déclarations et l'enregistrement de ces actes seront faits aux municipalités, signés par les parties et affichés à la porte de la maison commune. "
On peut dire que les colons de Marie-Galante furent en bonne partie républicains, contrairement à la majorité de ceux de Guadeloupe et surtout de ceux de la Martinique et de Saint-Domingue…
Le père Toulmé, de retour dans l’île, se marie avec Marianne Victoire Balois, mineure autorisée par sa mère tutrice ! Cela ne l’empêchera pas de continuer son activité de curé pendant 1 an, puis il sera "garde magasin de la République", instituteur et finira "propriétaire bourgeois"…
1794 : En France : La Révolution, suite et fin...
- 4 février (16 Pluviôse An II), sur proposition de Levasseur et après les discours du député de St Domingue Dufay puis de Danton, 1ère Abolition de l’Esclavage par décret :
" La Convention Nationale déclare que l'esclavage des Nègres dans toutes les colonies est aboli ; en conséquence elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution "
La Révolution Française aura fait entre 600 et 800.000 morts, dont 290.000 dans les guerres contre la coalition, le reste dans la guerre civile, dont 50.000 dans les colonies, sur une population totale en 1789 d’environ 26 millions d’habitants !
A Marie-Galante, le 24 février, le Comité des Douze publie un Arrêté sur l’affranchissement des esclaves :
" Plusieurs citoyens désirant procurer la liberté à quelques-uns de leurs esclaves, et la municipalité de Grand-Bourg demandant un mode d'affranchissement, l'Assemblée,
Considérant que l'affranchissement doit être soumis à des règles, parce que le bien dégénère en mal lorsqu'il n'est pas renfermé dans de justes bornes,
Considérant qu'un Maître, sous prétexte de donner la liberté, ne doit point se débarrasser d'un vieillard, d'un infirme, d'un incurable, d'un sujet diffamé, qui deviendrait à charge et dangereux pour la société,
Considérant qu'outre le bienfait de la liberté il faut encore que le Maître pourvoie, au moins pour quelque temps, à la nourriture et à l'entretien de l'affranchi lorsqu'il n'aura aucun métier pour se les procurer,
Considérant que cet acte de la part du Maître ne peut nuire aux intérêts de son créancier,
Considérant que la liberté ne doit jamais être la récompense d'un crime commis ou à commettre,
Arrête provisoirement :
Tout Maître qui voudra procurer la liberté à un ou plusieurs de ses esclaves en fera la déclaration aux trois municipalités de la Colonie et désignera le nom, l'âge, la qualité, les talents et les infirmités des dits esclaves, ainsi que le genre de service qu'ils en auront reçu ;
que les municipalités en dresseront procès-verbal, qu'elles feront publier et afficher trois fois dans trois semaines consécutives, en la forme ordinaire, pour la plus grande publicité;
que pendant ladite publication, tout particulier aura droit de s'opposer à ce que ladite liberté ait lieu ;
que l'opposition sera jugée par la municipalité et la commune assemblées dans la quinzaine du jour de la notification;
que si le particulier opposant prouve que l'esclave à qui l'on se propose de donner la liberté est un vieillard, un infirme, un incurable, un diffamé ou un mauvais sujet notoirement connu ; qu'il n'a aucun métier ou industrie honnête pour subsister ;
que, dans ce cas, le maître ne s'oblige pas de lui procurer la subsistance au moins pendant trois ans, s'il n'est pas âgé de plus de trente ans, et pendant toute sa vie, s'il passe trente ans ;
que c'est en fraude de ses créanciers que le maître agit ;
et qu'enfin c'est en récompense d'un crime commis ou à commettre qu'on se propose de donner la liberté, alors l'opposition sera jugée bonne et valable, et la liberté n'aura pas lieu.
Mais si, au contraire, aucun de ces cas n'est prouvé, l'opposant sera déchu, et le procès-verbal de publication dressé par la municipalité y sera enregistré et expédition du tout, signée et scellée, servira de titre au nouvel affranchi pour le faire jouir de la liberté et du titre de citoyen, conformément au décret du 4 avril mil sept cent quatre-vingt douze. "
Il sera ainsi plus facile d’affranchir les esclaves sans l’autorisation du gouverneur et la lourde taxe habituelle...
Ailleurs aux Antilles :
Le 23 mars, les Anglais s'emparent de la Martinique gouvernée par Rochambeau après un siège de 32 jours.
Elle restera sous leur contrôle jusqu'en 1802, avec 4 gouverneurs successifs, donc sans jamais appliquer les lois de la Révolution et par conséquent l’Abolition de l’esclavage.
Le 4 avril, les Anglais s’emparent de St Lucie.
Le 9, ils prennent aussi les Saintes, qu’ils conserveront aussi jusqu’en 1802.
En Guadeloupe, le 4 avril, Collot lance une proclamation " Aux armes citoyens ! " qui punit de mort tout citoyen qui ne resterait pas à son poste : la plupart des membres du Corps Représentatif Révolutionnaire sont arrêtés alors qu’ils sont en train d’embarquer pour fuir en France ou en Amérique…
A Marie-Galante, début avril, à la nouvelle de la prise de la Martinique et de Sainte-Lucie, les Douze déclarent leur impuissance, et convoquent tous les citoyens en assemblées primaires.
Le commandant militaire Kerméné, appelé pour éclairer la colonie sur ses moyens de défense, fait savoir que pour lui la défense n'est pas possible et que l’on ne peut pas même à songer à opposer une résistance sérieuse…
Le citoyen Bourjac propose de nommer des commissaires. Cette idée acceptée, on décide qu'il en sera désigné 4 par paroisse :
Ces nouveaux élus vont faire basculer Marie-Galante dans le camp des Anglais...
A la Guadeloupe, le 10 avril, l’escadre de l’Amiral John Jervis arrive à Grande-Terre à Gosier, débarque les troupes du général Charles Grey qui prennent le 12 le fort de Fleur d’Epée, tuant 150 sur les 232 hommes de la garnison. Elles s’emparent ensuite du fort St Louis et de Pointe-à-Pitre.
Le 16 et le 17, les Anglais font 2 débarquements pour attaquer Basse-Terre par l’Est et par l’Ouest.
Le 20, Grey exige qui a pris les 2 dernières positions de défense, demande une reddition sans conditions.
Une capitulation avec les honneurs de la guerre et libre retour en métropole est signée par le gouverneur Collot qui n’avait guère le soutien de la population pour résister. Il part aux Etats-Unis avec l’accord des Anglais, son retour en France l’aurait conduit à la guillotine …
Le général Dundas devient gouverneur, aidé par quelques colons devenus commissaires, il proscrit tous ceux qui n’acceptent pas l’occupation anglaise.
A Marie-Galante, le commandant Kerméné veut mettre l'île en état de siège, les commissaires s'y opposent, et prennent le 21 avril un arrêté :
" Considérant que cette colonie a été absolument abandonnée, depuis la déclaration de la guerre, par les généraux et délégués de la République, et privée de tous les secours qui lui étaient nécessaires et qui leur avaient été demandés ;
Considérant encore que les îles de la Martinique, Sainte-Lucie et Grande-Terre sont déjà conquises, que la Guadeloupe est assiégée, et qu’il ne reste plus aucun espoir de secours et de moyens pour la conserver à la République ;
Considérant enfin que, dans cette cruelle position, c'est un devoir pour l’assemblée de veiller à la conservation des propriétés, et que l’intention de la République n'est pas de régner sur des cendres et sur des débris ;
Arrête que la proclamation du commandant militaire restera sans effet, et que les commissaires sont autorisés à préparer dans leur sagesse les conditions qui leur paraîtront les plus avantageuses pour le bonheur de la colonie.
Invite tous les citoyens à l’harmonie, à la paix et à une union générale de coeur et d'esprit qui, en confondant tous les intérêts, doit préparer le salut commun et la tranquillité de tous. "
Ils demandent clairement de ne pas tirer sur les Anglais...
Quelques jours après, les Anglais envoient quelques hommes en garnison : Marie-Galante rentre paisiblement dans le giron de la Guadeloupe anglaise : l’île est remise au capitaine Anglais Robert Johnston.
Lors de cette nouvelle occupation, ceux qui ne veulent pas prêter serment au roi Georges III sont déportés.
Les Anglais nomment pour administrer l'île, trois commissaires parmi ceux déjà élus par la dernière assemblée : Robert Coquille pour Grand-Bourg, Pierre Hotessier pour Capesterre et, Jacques Bourjac, receveur du Domaine du Roi, pour Saint-Louis.
Victor Hugues est envoyé par la Convention comme Commissaire délégué pour essayer d’empécher la prise de la Guadeloupe par les Anglais. Le 23 avril, lendemain de la capitulation qu’il ignore, il part de l'île d'Aix...
Le 2 juin, en approchant de la Grande Terre, il apprend par une barque les évènements et l’occupation anglaise.
Hugues décide de débarquer malgré tout : le débarquement se fait par surprise à la Pointe des Salines, près du Gosier.
Le 6 juin, le fort Fleur d’Epée est repris, le 7 Pointe-à-Pitre est repris, les Anglais s’enfuient au-delà de la Rivière Salée, en faisant couler le bac sous la surcharge…
Avertis du débarquement français, les Anglais envoient des renforts qui partent de la Martinique, avec le général Grey, 6 vaisseaux, 12 frégates, 5 canonnières et 16 transports de troupes, ils débarquent à Basse Terre et contrattaquent sur terre en repassent la Rivière Salée.
Le bombardement de Pointe-à-Pitre dure par terre et par mer plus d'un mois : la population est décimée avec en plus une épidémie de fièvre jaune
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les Anglais reprennent Pointe-à-Pitre.
Les Français contre-attaquent et chargent à la baïonnette, les Anglais se replient, l’escadre anglaise quitte la Grande Terre le 5 juillet…
Hugues décide d’attaquer la Basse-Terre avec 3 corps : les Anglais prennent la fuite par la mer dans la nuit du 10 au 11 décembre…
- 10 juin : loi de Prairial qui prive les accusés du droit de défense et recours et aboutit rapidement à la Grande Terreur à Paris, 1.350 guillotinés
- 28 juillet : Robespierre est guillotiné avec 21 de ses partisans : c’est la fin des Montagnards
La Révolution Française aura fait entre 600 et 800.000 morts, dont 290.000 dans les guerres contre la coalition, le reste dans la guerre civile, dont 50.000 dans les colonies, sur une population totale en 1789 d’environ 26 millions d’habitants !
A Marie-Galante, le 24 février, le Comité des Douze publie un Arrêté sur l’affranchissement des esclaves :
" Plusieurs citoyens désirant procurer la liberté à quelques-uns de leurs esclaves, et la municipalité de Grand-Bourg demandant un mode d'affranchissement, l'Assemblée,
Considérant que l'affranchissement doit être soumis à des règles, parce que le bien dégénère en mal lorsqu'il n'est pas renfermé dans de justes bornes,
Considérant qu'un Maître, sous prétexte de donner la liberté, ne doit point se débarrasser d'un vieillard, d'un infirme, d'un incurable, d'un sujet diffamé, qui deviendrait à charge et dangereux pour la société,
Considérant qu'outre le bienfait de la liberté il faut encore que le Maître pourvoie, au moins pour quelque temps, à la nourriture et à l'entretien de l'affranchi lorsqu'il n'aura aucun métier pour se les procurer,
Considérant que cet acte de la part du Maître ne peut nuire aux intérêts de son créancier,
Considérant que la liberté ne doit jamais être la récompense d'un crime commis ou à commettre,
Arrête provisoirement :
Tout Maître qui voudra procurer la liberté à un ou plusieurs de ses esclaves en fera la déclaration aux trois municipalités de la Colonie et désignera le nom, l'âge, la qualité, les talents et les infirmités des dits esclaves, ainsi que le genre de service qu'ils en auront reçu ;
que les municipalités en dresseront procès-verbal, qu'elles feront publier et afficher trois fois dans trois semaines consécutives, en la forme ordinaire, pour la plus grande publicité;
que pendant ladite publication, tout particulier aura droit de s'opposer à ce que ladite liberté ait lieu ;
que l'opposition sera jugée par la municipalité et la commune assemblées dans la quinzaine du jour de la notification;
que si le particulier opposant prouve que l'esclave à qui l'on se propose de donner la liberté est un vieillard, un infirme, un incurable, un diffamé ou un mauvais sujet notoirement connu ; qu'il n'a aucun métier ou industrie honnête pour subsister ;
que, dans ce cas, le maître ne s'oblige pas de lui procurer la subsistance au moins pendant trois ans, s'il n'est pas âgé de plus de trente ans, et pendant toute sa vie, s'il passe trente ans ;
que c'est en fraude de ses créanciers que le maître agit ;
et qu'enfin c'est en récompense d'un crime commis ou à commettre qu'on se propose de donner la liberté, alors l'opposition sera jugée bonne et valable, et la liberté n'aura pas lieu.
Mais si, au contraire, aucun de ces cas n'est prouvé, l'opposant sera déchu, et le procès-verbal de publication dressé par la municipalité y sera enregistré et expédition du tout, signée et scellée, servira de titre au nouvel affranchi pour le faire jouir de la liberté et du titre de citoyen, conformément au décret du 4 avril mil sept cent quatre-vingt douze. "
Il sera ainsi plus facile d’affranchir les esclaves sans l’autorisation du gouverneur et la lourde taxe habituelle...
Ailleurs aux Antilles :
Le 23 mars, les Anglais s'emparent de la Martinique gouvernée par Rochambeau après un siège de 32 jours.
Elle restera sous leur contrôle jusqu'en 1802, avec 4 gouverneurs successifs, donc sans jamais appliquer les lois de la Révolution et par conséquent l’Abolition de l’esclavage.
Le 4 avril, les Anglais s’emparent de St Lucie.
Le 9, ils prennent aussi les Saintes, qu’ils conserveront aussi jusqu’en 1802.
En Guadeloupe, le 4 avril, Collot lance une proclamation " Aux armes citoyens ! " qui punit de mort tout citoyen qui ne resterait pas à son poste : la plupart des membres du Corps Représentatif Révolutionnaire sont arrêtés alors qu’ils sont en train d’embarquer pour fuir en France ou en Amérique…
A Marie-Galante, début avril, à la nouvelle de la prise de la Martinique et de Sainte-Lucie, les Douze déclarent leur impuissance, et convoquent tous les citoyens en assemblées primaires.
Le commandant militaire Kerméné, appelé pour éclairer la colonie sur ses moyens de défense, fait savoir que pour lui la défense n'est pas possible et que l’on ne peut pas même à songer à opposer une résistance sérieuse…
Le citoyen Bourjac propose de nommer des commissaires. Cette idée acceptée, on décide qu'il en sera désigné 4 par paroisse :
- pour la paroisse de la Capesterre : les citoyens Coquille, Hotessier père, Cadet Duclos et Faussecave père
- pour la paroisse de Vieux-Fort : les citoyens Partarrieu, Enard, Romain cadet et Roussel-Bonneterre
- pour la paroisse de Grand-Bourg : les citoyens Bourjac, Lamière, Cartaide et Roussel aîné.
Ces nouveaux élus vont faire basculer Marie-Galante dans le camp des Anglais...
A la Guadeloupe, le 10 avril, l’escadre de l’Amiral John Jervis arrive à Grande-Terre à Gosier, débarque les troupes du général Charles Grey qui prennent le 12 le fort de Fleur d’Epée, tuant 150 sur les 232 hommes de la garnison. Elles s’emparent ensuite du fort St Louis et de Pointe-à-Pitre.
Le 16 et le 17, les Anglais font 2 débarquements pour attaquer Basse-Terre par l’Est et par l’Ouest.
Le 20, Grey exige qui a pris les 2 dernières positions de défense, demande une reddition sans conditions.
Une capitulation avec les honneurs de la guerre et libre retour en métropole est signée par le gouverneur Collot qui n’avait guère le soutien de la population pour résister. Il part aux Etats-Unis avec l’accord des Anglais, son retour en France l’aurait conduit à la guillotine …
Le général Dundas devient gouverneur, aidé par quelques colons devenus commissaires, il proscrit tous ceux qui n’acceptent pas l’occupation anglaise.
A Marie-Galante, le commandant Kerméné veut mettre l'île en état de siège, les commissaires s'y opposent, et prennent le 21 avril un arrêté :
" Considérant que cette colonie a été absolument abandonnée, depuis la déclaration de la guerre, par les généraux et délégués de la République, et privée de tous les secours qui lui étaient nécessaires et qui leur avaient été demandés ;
Considérant encore que les îles de la Martinique, Sainte-Lucie et Grande-Terre sont déjà conquises, que la Guadeloupe est assiégée, et qu’il ne reste plus aucun espoir de secours et de moyens pour la conserver à la République ;
Considérant enfin que, dans cette cruelle position, c'est un devoir pour l’assemblée de veiller à la conservation des propriétés, et que l’intention de la République n'est pas de régner sur des cendres et sur des débris ;
Arrête que la proclamation du commandant militaire restera sans effet, et que les commissaires sont autorisés à préparer dans leur sagesse les conditions qui leur paraîtront les plus avantageuses pour le bonheur de la colonie.
Invite tous les citoyens à l’harmonie, à la paix et à une union générale de coeur et d'esprit qui, en confondant tous les intérêts, doit préparer le salut commun et la tranquillité de tous. "
Ils demandent clairement de ne pas tirer sur les Anglais...
Quelques jours après, les Anglais envoient quelques hommes en garnison : Marie-Galante rentre paisiblement dans le giron de la Guadeloupe anglaise : l’île est remise au capitaine Anglais Robert Johnston.
Lors de cette nouvelle occupation, ceux qui ne veulent pas prêter serment au roi Georges III sont déportés.
Les Anglais nomment pour administrer l'île, trois commissaires parmi ceux déjà élus par la dernière assemblée : Robert Coquille pour Grand-Bourg, Pierre Hotessier pour Capesterre et, Jacques Bourjac, receveur du Domaine du Roi, pour Saint-Louis.
Victor Hugues est envoyé par la Convention comme Commissaire délégué pour essayer d’empécher la prise de la Guadeloupe par les Anglais. Le 23 avril, lendemain de la capitulation qu’il ignore, il part de l'île d'Aix...
Le 2 juin, en approchant de la Grande Terre, il apprend par une barque les évènements et l’occupation anglaise.
Hugues décide de débarquer malgré tout : le débarquement se fait par surprise à la Pointe des Salines, près du Gosier.
Le 6 juin, le fort Fleur d’Epée est repris, le 7 Pointe-à-Pitre est repris, les Anglais s’enfuient au-delà de la Rivière Salée, en faisant couler le bac sous la surcharge…
Avertis du débarquement français, les Anglais envoient des renforts qui partent de la Martinique, avec le général Grey, 6 vaisseaux, 12 frégates, 5 canonnières et 16 transports de troupes, ils débarquent à Basse Terre et contrattaquent sur terre en repassent la Rivière Salée.
Le bombardement de Pointe-à-Pitre dure par terre et par mer plus d'un mois : la population est décimée avec en plus une épidémie de fièvre jaune
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les Anglais reprennent Pointe-à-Pitre.
Les Français contre-attaquent et chargent à la baïonnette, les Anglais se replient, l’escadre anglaise quitte la Grande Terre le 5 juillet…
Hugues décide d’attaquer la Basse-Terre avec 3 corps : les Anglais prennent la fuite par la mer dans la nuit du 10 au 11 décembre…
Pendant le siège, Victor Hugues a préparé fin août une expédition pour Marie-Galante, commandée par Jean Claude Rameaux, habitant cotonier à Capesterre de Marie Galante.
La nuit du 27 novembre, leurs pirogues débarquent entre Vieux-Fort et Saint-Louis.
Les Anglais sont taillés en pièces, la ravine prendra le nom de " Ravine du Massacre "…
De là, ils fondent sur Grand-Bourg, à la fois par terre et par mer. La ville est plongée dans le sommeil. Ils s'emparent des batteries et de la ville, la frégate et la corvette anglaises mouillées dans la rade prennent la fuite.
Les Sans-culottes décident d’éliminer d'abord les commissaires nommés par les Anglais.
Coquille s'éveille, comprend ce qui se passe, saute par la fenêtre de sa chambre côté mer, se fracture la cuisse et s'achève d'un coup de pistolet.
On se met à la recherche des deux autres commissaires.
Hotessier se plonge un poignard en plein cœur. Les soldats de Rameaux insultent et fouettent son cadavre pendant qu’on le ramène sur une charrette au Bourg.
Bourjac, plus heureux, a eu le temps de fuir ; il s'est caché dans la mangrove de Saint-Louis. Dénoncé quelques jours après par son domestique noir Simon, il est rapidement encerclé : il essaie vainement de se brûler la cervelle, se manque, s’ouvre le ventre avec son sabre. Il est capturé, baignant dans son sang, on le traîne jusqu'à Grand-Bourg où il est finalement fusillé sur les glacis du Fort.
Rameaux, resté le maître, terrorise Marie-Galante, comme Victor Hugues la Guadeloupe.
L’huissier Gauguery est nommé commissaire et s’occupe des éxécutions : entre la guillotine installée à Pointe à Pitre et la fusillade, il décime les royalistes et les rares aristocrates restants…
32 habitants propriétaires sont guillotinés, dont Gaucher et ses 2 fils, Gassier, Bégorat, Saint Villiers, Lapillardière, Bézard fils, etc…
67 habitations sont séquestrées.
Hugues a fait interner à Capesterre les femmes et enfants d’émigrés. Quand un bateau anglais passe, Gauguery s’en sert de bouclier humain en les faisant prendre entre le feu de ses sans-culottes et celui du navire…
L’île est à nouveau réunie à la Guadeloupe, l’esclavage est aboli.
Grand-Bourg change de nom et est rebaptisé "Réunion".
On applique désormais le calendrier républicain.
Ainsi, une expédition de 1.150 hommes, dont plus de 80% devait mourir par les armes ou la fièvre jaune, a réussi, après presque 7 mois de combats, à reprendre l’archipel à 8.000 Anglais…
A St Domingue, le gouverneur Lavaux réussi à rallier à la République Toussaint Louverture et son armée noire de 3000 hommes, tenté depuis 1793 au ralliement avec les Espagnols.
1795 : En Guadeloupe, Hugues rebaptise les principales communes : Port-Louis devient Port-Libre, Ste Anne Fraternité, St François Egalité, Ste Rose Tricolore.
Il installe son administration : 1 commissaire dans chaque commune, les membres de la municipalité sont nommés par le commissaire ou par Hugues.
Une commission militaire, sorte de tribunal présidé à Pointe-à-Pitre par Carpentier, ancien huissier martiniquais, chargé des éxécutions et un comité de surveillance révolutionnaire, composé de 8 membres, dont Darboussier père, chargé des dénonciations.
Les églises sont fermées, voire détruites, ou deviennent des bâtiments municipaux : le 8 février, celle de Pointe-à-Pitre devient la municipalité.
Alors que la Terreur est presque terminée en France, Victor Hugues, surnommé par certains " le Robespierre colonial ", l’applique avec ferveur : du fait des exécutions et de la fuite, notamment vers la Martinique, de ceux qui risquaient la guillotine, la population blanche va passer de 9.371 à 1.092, dont seulement 255 hommes…
Les biens de 688 "émigrés" qui ont fuit l’instauration de la République sont séquestrés, dont 288 habitations-sucreries qui deviennent "habitations nationales" ou "habitations de la République" ; idem en ville, 180 maisons pour la seule Basse-Terre sont confisquées aux émigrés…
La gestion des habitations est confiée à des géreurs ou séquestres, partisans de Hugues.
Hugues prend un arrêté pour interdire le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Hugues édite aussi un " Ordre du travail " pour les citoyens travailleurs de chaque habitation :
"Cinq heures et demie du matin : La cloche avertira les citoyens et citoyennes de se réunir dans un lieu quelconque indiqué par le principal chef de l’habitation.
Cinq heures trois quarts : Le chef entonnera un des couplets de l'hymne républicain, terminé par le cri de : Vive la République ! Il sera strict à l'heure, et prendra l'habitude de n'attendre personne. Ensuite il fera l'appel nominal et pointera les absents.
Ces mesures remplies, les citoyens se rendront de suite à l'ouvrage avec leur conducteur, toujours en chantant, et avec cette gaîté simple et vive qui doit animer le bon enfant de la patrie.
Le principal chef se transportera de son côté dans toutes les cases des citoyens ; il interrogera ceux qui s'y trouveront, et leur demandera pourquoi ils ne sont pas avec les autres au travail ; il écoutera leurs excuses, examinera si elles sont légitimes ou non, et prendra des notes.
Tous les chefs communiqueront au moins une fois par décade avec le commissaire délégué, ou avec la municipalité, ou avec ceux préposés pour recevoir le détail des travaux et de la conduite des citoyens pendant la décade.
A huit heures : le déjeûner, pris sur le terrain, à l'exemple des sans-culottes cultivateurs en France.
A huit heures et demie : on reprend le travail qui cessera à onze heures et demie.
A deux heures après dîner, la cloche annonce partout la fin du repos. Les citoyens et citoyennes se rendront alors comme le matin au lieu indiqué. Le chef fera l'appel nominal, et répétera généralement le soir les mesures prises le matin.
Le travail cessera à la nuit"
Mais les salaires promis aux séquestres n’arrivent pas et encore moins celui des noirs…
Les noirs refusent de travailler dans ces conditions et se réunissent aux Abymes pour faire valoir leurs droits : Hugues leur envoie la troupe, les taille en pièces, capture et fait exécuter les meneurs…
La nuit du 27 novembre, leurs pirogues débarquent entre Vieux-Fort et Saint-Louis.
Les Anglais sont taillés en pièces, la ravine prendra le nom de " Ravine du Massacre "…
De là, ils fondent sur Grand-Bourg, à la fois par terre et par mer. La ville est plongée dans le sommeil. Ils s'emparent des batteries et de la ville, la frégate et la corvette anglaises mouillées dans la rade prennent la fuite.
Les Sans-culottes décident d’éliminer d'abord les commissaires nommés par les Anglais.
Coquille s'éveille, comprend ce qui se passe, saute par la fenêtre de sa chambre côté mer, se fracture la cuisse et s'achève d'un coup de pistolet.
On se met à la recherche des deux autres commissaires.
Hotessier se plonge un poignard en plein cœur. Les soldats de Rameaux insultent et fouettent son cadavre pendant qu’on le ramène sur une charrette au Bourg.
Bourjac, plus heureux, a eu le temps de fuir ; il s'est caché dans la mangrove de Saint-Louis. Dénoncé quelques jours après par son domestique noir Simon, il est rapidement encerclé : il essaie vainement de se brûler la cervelle, se manque, s’ouvre le ventre avec son sabre. Il est capturé, baignant dans son sang, on le traîne jusqu'à Grand-Bourg où il est finalement fusillé sur les glacis du Fort.
Rameaux, resté le maître, terrorise Marie-Galante, comme Victor Hugues la Guadeloupe.
L’huissier Gauguery est nommé commissaire et s’occupe des éxécutions : entre la guillotine installée à Pointe à Pitre et la fusillade, il décime les royalistes et les rares aristocrates restants…
32 habitants propriétaires sont guillotinés, dont Gaucher et ses 2 fils, Gassier, Bégorat, Saint Villiers, Lapillardière, Bézard fils, etc…
67 habitations sont séquestrées.
Hugues a fait interner à Capesterre les femmes et enfants d’émigrés. Quand un bateau anglais passe, Gauguery s’en sert de bouclier humain en les faisant prendre entre le feu de ses sans-culottes et celui du navire…
L’île est à nouveau réunie à la Guadeloupe, l’esclavage est aboli.
Grand-Bourg change de nom et est rebaptisé "Réunion".
On applique désormais le calendrier républicain.
Ainsi, une expédition de 1.150 hommes, dont plus de 80% devait mourir par les armes ou la fièvre jaune, a réussi, après presque 7 mois de combats, à reprendre l’archipel à 8.000 Anglais…
A St Domingue, le gouverneur Lavaux réussi à rallier à la République Toussaint Louverture et son armée noire de 3000 hommes, tenté depuis 1793 au ralliement avec les Espagnols.
1795 : En Guadeloupe, Hugues rebaptise les principales communes : Port-Louis devient Port-Libre, Ste Anne Fraternité, St François Egalité, Ste Rose Tricolore.
Il installe son administration : 1 commissaire dans chaque commune, les membres de la municipalité sont nommés par le commissaire ou par Hugues.
Une commission militaire, sorte de tribunal présidé à Pointe-à-Pitre par Carpentier, ancien huissier martiniquais, chargé des éxécutions et un comité de surveillance révolutionnaire, composé de 8 membres, dont Darboussier père, chargé des dénonciations.
Les églises sont fermées, voire détruites, ou deviennent des bâtiments municipaux : le 8 février, celle de Pointe-à-Pitre devient la municipalité.
Alors que la Terreur est presque terminée en France, Victor Hugues, surnommé par certains " le Robespierre colonial ", l’applique avec ferveur : du fait des exécutions et de la fuite, notamment vers la Martinique, de ceux qui risquaient la guillotine, la population blanche va passer de 9.371 à 1.092, dont seulement 255 hommes…
Les biens de 688 "émigrés" qui ont fuit l’instauration de la République sont séquestrés, dont 288 habitations-sucreries qui deviennent "habitations nationales" ou "habitations de la République" ; idem en ville, 180 maisons pour la seule Basse-Terre sont confisquées aux émigrés…
La gestion des habitations est confiée à des géreurs ou séquestres, partisans de Hugues.
Hugues prend un arrêté pour interdire le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Hugues édite aussi un " Ordre du travail " pour les citoyens travailleurs de chaque habitation :
"Cinq heures et demie du matin : La cloche avertira les citoyens et citoyennes de se réunir dans un lieu quelconque indiqué par le principal chef de l’habitation.
Cinq heures trois quarts : Le chef entonnera un des couplets de l'hymne républicain, terminé par le cri de : Vive la République ! Il sera strict à l'heure, et prendra l'habitude de n'attendre personne. Ensuite il fera l'appel nominal et pointera les absents.
Ces mesures remplies, les citoyens se rendront de suite à l'ouvrage avec leur conducteur, toujours en chantant, et avec cette gaîté simple et vive qui doit animer le bon enfant de la patrie.
Le principal chef se transportera de son côté dans toutes les cases des citoyens ; il interrogera ceux qui s'y trouveront, et leur demandera pourquoi ils ne sont pas avec les autres au travail ; il écoutera leurs excuses, examinera si elles sont légitimes ou non, et prendra des notes.
Tous les chefs communiqueront au moins une fois par décade avec le commissaire délégué, ou avec la municipalité, ou avec ceux préposés pour recevoir le détail des travaux et de la conduite des citoyens pendant la décade.
A huit heures : le déjeûner, pris sur le terrain, à l'exemple des sans-culottes cultivateurs en France.
A huit heures et demie : on reprend le travail qui cessera à onze heures et demie.
A deux heures après dîner, la cloche annonce partout la fin du repos. Les citoyens et citoyennes se rendront alors comme le matin au lieu indiqué. Le chef fera l'appel nominal, et répétera généralement le soir les mesures prises le matin.
Le travail cessera à la nuit"
Mais les salaires promis aux séquestres n’arrivent pas et encore moins celui des noirs…
Les noirs refusent de travailler dans ces conditions et se réunissent aux Abymes pour faire valoir leurs droits : Hugues leur envoie la troupe, les taille en pièces, capture et fait exécuter les meneurs…
A défaut de battre la monnaie, les anciennes pièces royales sont estampés : R F
Un " Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible " est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d'âge.
Pour Marie-Galante :
Un " Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible " est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d'âge.
Pour Marie-Galante :
L’Etat Civil républicain de Réunion (Grand Bourg), avec pour officier public Duburg, commence le 13 pluviose
(1er février) avec des mariages de couples noirs, en grande partie travailleurs du bourg : au total 10 mariages noirs pour 2 blancs.
89 décès, essentiellement de noirs, anciens esclaves devenus "soldats" pour partie et en grande majorité sur les mêmes habitations où ils sont devenus "cultivateurs"…
Les patronymes n’existant pas, comme pour les mariages, on reste avec les prénoms ou surnoms.
Le 23 vendémiaire (15 octobre), le fils d’André Hégésippe Wachter, Joseph, 14 ans, " fusilier dans la Compagnie n°5 du deuxième bataillon de la deuxième demy Brigade des Sans-culottes ", rentre mourir chez ses parents sur l'habitation Port Louis…
Quant aux 86 naissances, elles sont presque toutes désignées "naturel de", en l’absence de patronyme, les couples étant rarement identifiés : ainsi le 14 pluviose (2 février), Edouard Vavon vient déclarer 3 naissances sur son habitation : "Légalité, naturelle de Amédée, Brutus, naturel de Jeanne et Sans-culotte, naturel de Pélagie", la Révolution est bien passée par là ! Légalité est "rouge", c’est-à-dire métisse.
(1er février) avec des mariages de couples noirs, en grande partie travailleurs du bourg : au total 10 mariages noirs pour 2 blancs.
89 décès, essentiellement de noirs, anciens esclaves devenus "soldats" pour partie et en grande majorité sur les mêmes habitations où ils sont devenus "cultivateurs"…
Les patronymes n’existant pas, comme pour les mariages, on reste avec les prénoms ou surnoms.
Le 23 vendémiaire (15 octobre), le fils d’André Hégésippe Wachter, Joseph, 14 ans, " fusilier dans la Compagnie n°5 du deuxième bataillon de la deuxième demy Brigade des Sans-culottes ", rentre mourir chez ses parents sur l'habitation Port Louis…
Quant aux 86 naissances, elles sont presque toutes désignées "naturel de", en l’absence de patronyme, les couples étant rarement identifiés : ainsi le 14 pluviose (2 février), Edouard Vavon vient déclarer 3 naissances sur son habitation : "Légalité, naturelle de Amédée, Brutus, naturel de Jeanne et Sans-culotte, naturel de Pélagie", la Révolution est bien passée par là ! Légalité est "rouge", c’est-à-dire métisse.
A Vieux Fort, l’Etat Civil "révolutionnaire" commence le 17 pluviose (5 février) et est signé par André Blanchard Cadet ou Pierre Martial, commissaires populaires de la commune.
On relève 6 mariages de blancs et un mixte : Pierre Dumas, gascon, épouse Ursule, domestique chez la veuve Labat, il reconnait son fils Guillaume et adopte les 3 enfants précédents.
Parmi les naissances, 2 blancs, 68 noirs et une métisse "officielle" Andrèse, fille d’André Lacavé et d’Elisabeth, sa "femme de confiance"…
A noter que beaucoup de naissances sont des régularisations des 2 dernières années troublées.
Enfin, 42 décès dont 33 noirs, une majorité d’enfants…
A Capesterre, l’Etat Civil de la République commence le 22 nivose (11 janvier) et est signé par Jean Cluzelle, citoyen maire puis Pierre Vallier ou Louis Cognet officiers publics. On comptabilise 12 mariages (dont 5 couples noirs) 1 divorce (blanc !), 79 naissances (dont 60 noirs et un métis) et 45 décès (dont 37 noirs et 5 "rouges" métis).
Les habitations des "ci-devant" qui ont fuit ou ont été guillotinés sont devenues "Habitation de la République" ou "Propriété Nationale". Parmi les 67 habitations séquestrées :
A Réunion (Grand Bourg) : De Retz, Desmarais, Bourjac, Gaucher, Duparc, Cazalis, Badiff, Pillardière, Loncourt, Courtois, Larrigot, Latour-Lillet, La Grande Baye, Castayde, Ballet, St Charles, Laloge, Parfourru, Gaucher fils, Gaucher père, Beillert fils, Hérisson, Marseille Vergé, Lalanne, Bégora, Richer, Lamure, Bosredon.
A Vieux Fort : Ménard (appellée M. Enard), Ribourgeon, Partarieu, Brunel, Pluquet.
A Capesterre : Faussecave père, Decavery, Hotessier, Coquille, St Villiers, Courtois, Lebrun, Vidon.
Paradoxalement, l'habitation Grande Savane de Jacques Bourjac, exécuté par les révolutionnaires, ne sera pas séquestrée : elle est rachetée à sa veuve par Bernard Espaignet.
Un "Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible" est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d’âge.
Pour Marie Galante :
On relève 6 mariages de blancs et un mixte : Pierre Dumas, gascon, épouse Ursule, domestique chez la veuve Labat, il reconnait son fils Guillaume et adopte les 3 enfants précédents.
Parmi les naissances, 2 blancs, 68 noirs et une métisse "officielle" Andrèse, fille d’André Lacavé et d’Elisabeth, sa "femme de confiance"…
A noter que beaucoup de naissances sont des régularisations des 2 dernières années troublées.
Enfin, 42 décès dont 33 noirs, une majorité d’enfants…
A Capesterre, l’Etat Civil de la République commence le 22 nivose (11 janvier) et est signé par Jean Cluzelle, citoyen maire puis Pierre Vallier ou Louis Cognet officiers publics. On comptabilise 12 mariages (dont 5 couples noirs) 1 divorce (blanc !), 79 naissances (dont 60 noirs et un métis) et 45 décès (dont 37 noirs et 5 "rouges" métis).
Les habitations des "ci-devant" qui ont fuit ou ont été guillotinés sont devenues "Habitation de la République" ou "Propriété Nationale". Parmi les 67 habitations séquestrées :
A Réunion (Grand Bourg) : De Retz, Desmarais, Bourjac, Gaucher, Duparc, Cazalis, Badiff, Pillardière, Loncourt, Courtois, Larrigot, Latour-Lillet, La Grande Baye, Castayde, Ballet, St Charles, Laloge, Parfourru, Gaucher fils, Gaucher père, Beillert fils, Hérisson, Marseille Vergé, Lalanne, Bégora, Richer, Lamure, Bosredon.
A Vieux Fort : Ménard (appellée M. Enard), Ribourgeon, Partarieu, Brunel, Pluquet.
A Capesterre : Faussecave père, Decavery, Hotessier, Coquille, St Villiers, Courtois, Lebrun, Vidon.
Paradoxalement, l'habitation Grande Savane de Jacques Bourjac, exécuté par les révolutionnaires, ne sera pas séquestrée : elle est rachetée à sa veuve par Bernard Espaignet.
Un "Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible" est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d’âge.
Pour Marie Galante :
On constate 20 naissances d'enfants blancs pour 243 noirs...
La mortalité est maximum chez les hommes et femmes rouges (métis) et chez les enfants noirs.
Le 22 avril les Français, commandés par Goyrand, débarquent à Ste Lucie, le 18 juin l’île est reprise aux Anglais.
St Martin et St Eustache sont aussi repris aux Anglais.
A St Vincent, Hugues envoie des émissaires pour soulever les Caraibes contre les Anglais.
En France, le 14 avril, loi sur les poids et mesures instaurant le système métrique. La Livre est remplacée par le Franc.
Le 17 août : nouvelle Constitution de l’An III et création du Directoire.
Le 26 octobre, la Convention démissionne : " La Convention nationale déclare que sa mission est remplie, et que sa session est terminée. "
Le 4 novembre, le Directoire est constitué et proclame : " Qu'il était résolu à faire régner la concorde, ramener la paix, régénérer les moeurs, rouvrir les sources de la production, ranimer l'industrie et le commerce remettre l'ordre social à la place du chaos inséparable des révolutions "...
1796 : En Guadeloupe, le Directoire n’a pas le temps d’envoyer de nouveaux commissaires : par arrêté du 26 janvier, Hugues et Lebas sont renommés Agents du Directoire pour 18 mois.
Le 16 mars, Hugues épouse une riche créole de Martinique, Angélique Jacquin : ses biens sont alors estimés à 458.000 livres, dont une partie en France, une autre aux Etats Unis : la Révolution a bien profité à certains !
Hugues est plus riche que son gouvernement !
La guillotine s’est calmée, peut-être un effet du mariage…
Hugues prend un arrêté contre le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Il écrit dans son rapport au Directoire : " L'homme attaché ici aux travaux de la terre peut, sans se gêner, se procurer en dix jours l'existence d'une année ; il n'a pas de besoins ; les vêtements lui sont inutiles ; l'indolence et la paresse sont le suprême bonheur pour lui ; il n'est mû par aucune des passions qui peuvent porter l'homme au travail "
Hugues s’est toujours refusé à appliquer la Constitution de 93, il se justifie dans une lettre au ministre le 9 août :
" Plusieurs raisons nous ont empêché de mettre jusqu'à présent la constitution en activité dans cette colonie ; nous allons vous les déduire…La constitution, qui offre tant d'avantages en France, ne présente que des difficultés dans ces contrées ; la promulguer, la mettre aujourd'hui en activité, le lendemain il n'y a plus de colonies. En effet, qui pourra contenir 90.000 individus forts et robustes, aigris par de longs malheurs, par des tourments horribles et par des supplices affreux ? Qui pourra contenir la férocité naturelle aux Africains, accrue par le désir de la vengeance ? Qui empêchera les funestes effets de l'ignorance et de l'abrutissement de l’esclavage ? Sera-ce 3.000 personnes, dont 2.000 détestent autant l'ordre de choses actuel que le gouvernement républicain, et dont 500 sont enfants ou valétudinaires ? A l'exception de 200 ou de 300 hommes à principes, venus d'Europe, le reste des blancs est ennemi aussi juré des noirs que les noirs le sont des blancs…
Nous vous le répétons, citoyen Ministre, la Constitution, loin d'être un bienfait pour la colonie, dans la situation où elle se trouve, sera sa perte"
Recensement du 1er Vendémiaire An V, soit le 26 septembre :
"Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
La mortalité est maximum chez les hommes et femmes rouges (métis) et chez les enfants noirs.
Le 22 avril les Français, commandés par Goyrand, débarquent à Ste Lucie, le 18 juin l’île est reprise aux Anglais.
St Martin et St Eustache sont aussi repris aux Anglais.
A St Vincent, Hugues envoie des émissaires pour soulever les Caraibes contre les Anglais.
En France, le 14 avril, loi sur les poids et mesures instaurant le système métrique. La Livre est remplacée par le Franc.
Le 17 août : nouvelle Constitution de l’An III et création du Directoire.
Le 26 octobre, la Convention démissionne : " La Convention nationale déclare que sa mission est remplie, et que sa session est terminée. "
Le 4 novembre, le Directoire est constitué et proclame : " Qu'il était résolu à faire régner la concorde, ramener la paix, régénérer les moeurs, rouvrir les sources de la production, ranimer l'industrie et le commerce remettre l'ordre social à la place du chaos inséparable des révolutions "...
1796 : En Guadeloupe, le Directoire n’a pas le temps d’envoyer de nouveaux commissaires : par arrêté du 26 janvier, Hugues et Lebas sont renommés Agents du Directoire pour 18 mois.
Le 16 mars, Hugues épouse une riche créole de Martinique, Angélique Jacquin : ses biens sont alors estimés à 458.000 livres, dont une partie en France, une autre aux Etats Unis : la Révolution a bien profité à certains !
Hugues est plus riche que son gouvernement !
La guillotine s’est calmée, peut-être un effet du mariage…
Hugues prend un arrêté contre le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Il écrit dans son rapport au Directoire : " L'homme attaché ici aux travaux de la terre peut, sans se gêner, se procurer en dix jours l'existence d'une année ; il n'a pas de besoins ; les vêtements lui sont inutiles ; l'indolence et la paresse sont le suprême bonheur pour lui ; il n'est mû par aucune des passions qui peuvent porter l'homme au travail "
Hugues s’est toujours refusé à appliquer la Constitution de 93, il se justifie dans une lettre au ministre le 9 août :
" Plusieurs raisons nous ont empêché de mettre jusqu'à présent la constitution en activité dans cette colonie ; nous allons vous les déduire…La constitution, qui offre tant d'avantages en France, ne présente que des difficultés dans ces contrées ; la promulguer, la mettre aujourd'hui en activité, le lendemain il n'y a plus de colonies. En effet, qui pourra contenir 90.000 individus forts et robustes, aigris par de longs malheurs, par des tourments horribles et par des supplices affreux ? Qui pourra contenir la férocité naturelle aux Africains, accrue par le désir de la vengeance ? Qui empêchera les funestes effets de l'ignorance et de l'abrutissement de l’esclavage ? Sera-ce 3.000 personnes, dont 2.000 détestent autant l'ordre de choses actuel que le gouvernement républicain, et dont 500 sont enfants ou valétudinaires ? A l'exception de 200 ou de 300 hommes à principes, venus d'Europe, le reste des blancs est ennemi aussi juré des noirs que les noirs le sont des blancs…
Nous vous le répétons, citoyen Ministre, la Constitution, loin d'être un bienfait pour la colonie, dans la situation où elle se trouve, sera sa perte"
Recensement du 1er Vendémiaire An V, soit le 26 septembre :
"Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
Pour Marie Galante, 13.082 habitants, dont 9.597 noirs (2.987 hommes, 3.469 femmes et 3.141 enfants) soit 73% , 1.925 "rouge" (14% de métis) et 1.628 blancs (12%) dont seulement 352 hommes de plus de 21 ans...
En complément un "Etat nominatif des citoyens de tout âge et de tout sexe existans" dans chaque commune est publié.
Pour Grand Bourg, rebaptisé Réunion, sont recensés 3 bourgs : le "Bourg de Réunion", le "Bourg de la Grand Baye" et le "Bourg des Basses" en plus de la campagne.
Au total, nous disposons de 110 pages pour Réunion, 104 pour Capesterre et 56 pages pour Vieux Fort...
Ci-dessous la page 1 du Bourg de Réunion :
Pour Grand Bourg Réunion, une "Récapitulation Générale" précise le nombre de citoyens dans les bourgs : 872, sur les habitations nationales : 1.433 et dans les habitations particulières : 4.083 pour un total de 6.471.
Toujours pour Réunion, une Récapitulation étudie les habitations particulières : les 12 sucreries totalisent 1.062 citoyens, 88 en moyenne par habitation, les 83 caféyères 2.624 citoyens, 31 en moyenne, et les 18 cotonneries 397 citoyens, 22 en moyenne : le sucre demande toujours plus de main d'oeuvre, mais le café est loin devant...
Pour exemple, la première des "Sucreries nationales", celle du sieur Bourjac, qui a été tué lors de la reprise de Marie Galante par les soldats de Rameaux, dirigée par le séquestre Benézet, avec 1 charpentier, 1 forgeron, 1 maçon, 5 tonneliers, 1 raffineur, 2 surveillants et surtout 93 cultivateurs, anciens esclaves :
Autre exemple, la première des "caféyères particulières", celle de André Wachter Hésésippe (Pichelin, puisqu'il vient de revendre Port Louis) avec sa femme, ses 3 fils, sa fille, 2 domestiques et 25 cultivateurs et 33 cultivatrices, tous anciens esclaves 2 ans avant...
Pour Vieux Fort, les mêmes récapitulations : 2.270 habitants, dont 36 dans le bourg, 410 dans les habitations séquestrées et 1.824 dans les habitations particulières restées indépendantes...
Pas d'habitations sucrières à Vieux Fort, 36 caféières particulières avec 1.447 citoyens et 38 cotonneries avec 377 citoyens, coton et café presque à égalité
Pour Capesterre, les mêmes récapitulations : 4.341 citoyens dont 154 dans le bourg, 626 dans les habitations nationales et 3.561 dans les habitations particulières :
Parmi les habitations particulières de Capesterre, 2 sucreries avec 186 citoyens, 45 caféyères avec 1.491 citoyens et 84 cotonneries avec 1.884 citoyens : le coton est dominant
A noter que Dominique Murat 54 ans, notaire, possède une petite caféyère sur Capesterre, non séquestrée.
Il y habite avec sa femme 40 ans, son dernier fils Dominique 14 ans, clerc de notaire, ses 2 premiers enfants naturels Jean Pierre 28 ans, maçon, et Modeste 26 ans, tailleur, un surveillant de 45 ans Honoré, une femme de confiance de 45 ans Ginette, un vieux cultivateur infirme de 51 ans Pierre, 24 actifs : 9 cultivateurs, 15 cultivatrices et 10 enfants.
Dans les 3 communes, une dizaine de métiers sont répertoriés selon la couleur de peau : blancs, rouges (métis) et noirs. Par exemple pour Réunion (Grand Bourg) :
- les hommes blancs de plus de 21 ans sont "habitans" donc propriétaires terriens (78), marchands (29), pècheurs (11), charpentiers (4), maçons (2)
- les femmes blanches sont habitans (30) beaucoup d'habitations appartiennent à des veuves, ou marchandes (29)
- les hommes métis, employés à la culture (69), domestiques (10)
- les femmes métis, employées à la culture (140), domestiques (77), habitantes ou marchandes (8)
- les hommes noirs sont d'abord employés à la culture (4.120 !), puis domestiques (34), tonneliers (15), charpentiers (12), habitans et pêcheurs (9), maçons et forgerons (3).
- les femmes noires sont empoyées à la culture (1.300), domestiques (92) et 11 sont marchandes.
Il y habite avec sa femme 40 ans, son dernier fils Dominique 14 ans, clerc de notaire, ses 2 premiers enfants naturels Jean Pierre 28 ans, maçon, et Modeste 26 ans, tailleur, un surveillant de 45 ans Honoré, une femme de confiance de 45 ans Ginette, un vieux cultivateur infirme de 51 ans Pierre, 24 actifs : 9 cultivateurs, 15 cultivatrices et 10 enfants.
Dans les 3 communes, une dizaine de métiers sont répertoriés selon la couleur de peau : blancs, rouges (métis) et noirs. Par exemple pour Réunion (Grand Bourg) :
- les hommes blancs de plus de 21 ans sont "habitans" donc propriétaires terriens (78), marchands (29), pècheurs (11), charpentiers (4), maçons (2)
- les femmes blanches sont habitans (30) beaucoup d'habitations appartiennent à des veuves, ou marchandes (29)
- les hommes métis, employés à la culture (69), domestiques (10)
- les femmes métis, employées à la culture (140), domestiques (77), habitantes ou marchandes (8)
- les hommes noirs sont d'abord employés à la culture (4.120 !), puis domestiques (34), tonneliers (15), charpentiers (12), habitans et pêcheurs (9), maçons et forgerons (3).
- les femmes noires sont empoyées à la culture (1.300), domestiques (92) et 11 sont marchandes.
En analysant les autres professions à Réunion, et sans la notion de couleur de peau, on retouve pour les hommes des métiers du bourg : 6 tailleurs, 4 cordonniers, 2 perruquiers, 1 sellier, 2 orfèvres, 1 Menuisier, 1 serrurier, 2 cuisiniers, 4 boulangers, des métiers de la mer, en sus de pêcheurs, 2 navigateurs, 1 matelot, 2 marins et 1 calfat.
Dans des activités plus particulières, 1 ouvrier à moulin à café et 1 étalonneur.
Pour les femmes, 32 couturières et 13 blanchisseuses, après les domestiques les 2 métiers dominants dans le bourg...
En définitive, la grande majorité des noirs, hors du bourg, restent "employés à la culture" dans les habitations, seulement 9 sont propriétaires de petites habitations vivrières et 38 propriétaires terriens, mais ce sont tous des noirs anciennement affranchis.
Dans des activités plus particulières, 1 ouvrier à moulin à café et 1 étalonneur.
Pour les femmes, 32 couturières et 13 blanchisseuses, après les domestiques les 2 métiers dominants dans le bourg...
En définitive, la grande majorité des noirs, hors du bourg, restent "employés à la culture" dans les habitations, seulement 9 sont propriétaires de petites habitations vivrières et 38 propriétaires terriens, mais ce sont tous des noirs anciennement affranchis.
Pour cette majorité, la nouvelle liberté ne change guère leur vie quotidienne : ils restent cultivateurs attachés à leur habitation et soumis à l'Arrêté de Hugues qui leur interdit d'en sortir sans un congé du géreur ou du séquestre...
Le 14 octobre, Victor Hugues ordonne "à tout pavillon étranger de ne pas faire relâche plus de 24 heures à Marie-Galante, avec interdiction de tout embarquement ou débarquement"...
Le 14 octobre, Victor Hugues ordonne "à tout pavillon étranger de ne pas faire relâche plus de 24 heures à Marie-Galante, avec interdiction de tout embarquement ou débarquement"...
En avril, Ste Lucie est reprise par 20.000 Anglais, malgré la défense de 1.500 Français.
A St Domingue, le gouverneur, le général Lavaux, qui ne s’entend guère avec les mulâtres libres, est fait prisonnier avec ses aides de camp le 20 mars.
Toussaint Louverture, avec lequel il entretenait de bonnes relations, vient le délivrer.
En remerciement, il le nomme lieutenant général du gouvernement le 31 mars.
En septembre, Toussaint Louverture réussit à faire élire Sonthonax et Lavaux comme députés.
1797 : Le 27 octobre, "Loi sur la division du territoire des Colonies Occidentales" : St Domingue est divisée en 5 départements, la Guyane forme 1 département, la Guadeloupe et dépendances 1 autre département Français ; les lois de la métropole s’appliquent outremer.
La Guadeloupe est partagée en 27 cantons avec Pointe-à-Pitre devenu "Port-la-Liberté" pour chef-lieu.
Les Dépendances comprennent Marie-Galante, la Désirade, Les Saintes et la partie Française de St Martin.
Pour Marie-Galante, 3 cantons : Réunion, Capesterre, Vieux-Fort.
Nouveau recensement : "Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
La Guadeloupe est partagée en 27 cantons avec Pointe-à-Pitre devenu "Port-la-Liberté" pour chef-lieu.
Les Dépendances comprennent Marie-Galante, la Désirade, Les Saintes et la partie Française de St Martin.
Pour Marie-Galante, 3 cantons : Réunion, Capesterre, Vieux-Fort.
Nouveau recensement : "Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
Cet "Etat sommaire" donne pour Marie Galante 11.833 citoyens, dont 5.348 à Réunion, 4.270 à Capesterre et 2.215 à Vieux Fort. 8.794 noirs, 1.493 "rouges" et 1.546 blancs.
Parmi ces derniers, 328 hommes pour 543 femmes, la Révolution est bien passée par l'isle…
Un "Tableau général de la population des isles Guadeloupe, Marie Galante, Désirade et partie française de St Martin, dressé d’après les états remis par les communes" sert à distinguer parmi les citoyens ceux qui sont "employés à la culture".
Pour l'isle Marie Galante :
Parmi ces derniers, 328 hommes pour 543 femmes, la Révolution est bien passée par l'isle…
Un "Tableau général de la population des isles Guadeloupe, Marie Galante, Désirade et partie française de St Martin, dressé d’après les états remis par les communes" sert à distinguer parmi les citoyens ceux qui sont "employés à la culture".
Pour l'isle Marie Galante :
On voit ainsi que sur les 5.348 citoyens de Réunion, 2.088 sont attachés à la culture, soit 39%, sur les 4.270 de Capesterre, 1.849 cultivateurs soit 43% et sur les 2.215 de Vieux Fort, 1.227 soit 55% : plus le bourg est petit, plus la part de la culture est grande…
La citoyenne noire Angélique est la concubine officielle du citoyen blanc Garnier. Ayant eu une aventure avec un amoureux noir, elle met au monde un nouveau-né noir et non métis ; elle demande à son ami Marc de l’enterrer vivant, la découverte de sa faute pouvant lui coûter sa position sociale : ils seront condamnés pour infanticide…
La citoyenne noire Angélique est la concubine officielle du citoyen blanc Garnier. Ayant eu une aventure avec un amoureux noir, elle met au monde un nouveau-né noir et non métis ; elle demande à son ami Marc de l’enterrer vivant, la découverte de sa faute pouvant lui coûter sa position sociale : ils seront condamnés pour infanticide…
Le manque de liberté évident va à l'encontre de ce que les Noirs attendaient, la révolte couve dans l'archipel...
Fin décembre, menés par le mulâtre Goyote et les noirs Adon et Jolicoeur, 5 à 6000 citoyens noirs armés de quelques fusils, de sabres et de bâtons, assiègent Réunion, qui n’a comme garnison qu’une compagnie de "couleur" commandée par le mulâtre Lapoterie.
Le commissaire Piaud qui a remplacé Gauguery envoie des parlementaires et ouvre des négociations, qu’il fait trainer 3 jours, en demandant aux meneurs de se faire connaître.
Cela laisse le temps aux renforts, commandés par le général de brigade Paris, de venir de Guadeloupe et de réprimer la révolte : les 3 meneurs sont fusillés dans la savane Bosredon.
De la part des insurgés, il n’y eu ni meurtre, ni pillage, ni incendie.
Seul Reynal de Saint Michel fut blessé d’un coup de pique au bras, et Langlois renvoyé tondu à Capesterre, attaché sur son cheval, sa tête regardant la queue de l’animal…
En Guadeloupe, dans la nuit du 29 au 30 décembre, 300 Noirs se révoltent au Lamentin, ils sont écrasés par le général Boudet le 31…
A Capesterre, autre révolte de quelques centaines de noirs, écrasée par le capitaine Gédéon.
Le 3 mai, Toussaint Louverture est élu par Sonthonax commandant en chef de l’armée de St Domingue à la place de Lavaux.
En août, il expédie manu militari Sonthonax en France prendre son poste de député, il devient de fait seul gouverneur de l’île…
1798 : La loi du 1er janvier reconnait comme citoyens français les hommes de couleur des colonies, à condition qu’ils aient un travail ou qu’ils soient employés par l’armée. Tout nouveau noir arrivant dans une colonie acquiert la citoyenneté aux mêmes conditions.
Tous les décrets, ordonnances et arrêtés antérieurs, dont le Code Noir, sont abolis.
En Guadeloupe, le 6 janvier, après les soulèvements des Noirs en Guadeloupe et à Marie-Galante, Hugues met la colonie en état de siège.
La justice civile réapparait : 5 tribunaux correctionnels sont installés, dont celui de Réunion (Grand-Bourg) à Marie-Galante.
Le 19 mars, Hugues et Lebas voient leur fonction d’agent du Directoire prolongée de 18 mois par arrêté, mais en mai Lebas rentre en France pour raison de santé, où il apprend qu’il n’est plus agent du Directoire. Cela laisse le champ libre à Hugues…
Avec ses 2 beaux-frères, le genéral Paris et le genéral Boudet, Hugues crée une nouvelle "Agence" qui gère l’Administration des Finances, la Régie des Biens des Emigrés et l’Armement des corsaires, profitant bien plus à lui et à sa famille qu’à la République…
Les Américains ne tolérent plus ces corsaires qui perturbent leur commerce et les Anglais ne supportent plus la capture de leurs vaisseaux, plus de 150 ont été pris : les nègres pris à bord sont ramenés en Guadeloupe et les denrées confisquées expédiées en France.
Les plaintes contre Hugues, la suspicion de détournement de biens nationaux et la mésentente qu’il a provoquée avec les Américains finissent par se retourner contre lui : il est finalement destitué le 5 juin par le Directoire et remplacé par le Général Edmée Borne-Desfourneaux, qui s’est illustré à St Domingue, comme agent particulier du Directoire.
Le 28 août, violente éruption de la Soufrière et coulées de lave sur le flanc oriental : l’explosion a été très fortement ressentie à Marie-Galante…
Desfourneaux arrive le 22 novembre avec le général Pelardy et 168 hommes. Il est chargé de faire appliquer la loi du 1er janvier.
Hugues fait tout pour ne pas quitter la colonie, malgré l’arrêté le concernant...
Desfourneaux craint une conspiration de ses partisans, il décide de s’en débarrasser : il finit par l’inviter le 3 décembre à un banquet sur sa frégate, où ils arrivent ensemble, le fait arrêter à la fin du repas…
Hugues sera expédié en France le 6 décembre.
Il sera réhabilité et nommé gouverneur en Guyane l’année suivante, il rétablira l'esclavage pour le Consulat en 1802 et finira planteur esclavagiste à Cayenne, où il mourut aveugle et lépreux en 1826 à 56 ans…
A Marie-Galante, Modeste Murat, 26 ans, fils métis de Dominique Murat, est caporal dans la 1ère Compagnie des hommes de couleur : il épouse le 21 prairial (9 juin) Anne Rose Tanneur, 22 ans, fille de "feu Tanneur et Marie-Anne" devant Lignières, officier public. Il deviendra géreur de l'habitation de sa belle-mère, voisine de Port Louis.
1799 : En Guadeloupe, le général Desfourneaux ne fait que renforcer la politique de répression de Hugues, en rétablissant les peines corporelles, notamment le fouet manié par les inspecteurs, et en obligeant les Noirs à résider sur les propriétés séquestrées, dont ils ne peuvent sortir sans laisser-passer du géreur. Les vagabonds risquent la prison…
Pour éviter l’enrôlement des Noirs par des corsaires, une amende de 780 francs est prévue.
Sur les plantations, le travail est imposé du lever au coucher du soleil, 8 jours par décade, avec 2 pauses par jour.
Un arrêté du 10 février est censé obliger les propriétaires à payer aux " nègres cultivateurs " le quart du revenu de l’habitation, partagé entre-eux selon leur fonction et leur âge : il s’avérera difficilement applicable par les planteurs restants.
Quant aux domestiques, ils doivent être payés en argent : 10 francs 80 centimes par mois.
Résidence forcée, travail obligatoire, châtiments corporels, cela ressemble beaucoup à l’esclavage !
Sur l’ensemble de l’archipel, 1.005 habitations ont été séquestrées.
Dans chaque commune, les géreurs séquestres doivent livrer les produits fabriqués (sucres, café, coton, etc…) au commissaire :
cet employé est souvent incapable de tenir des comptes et est très mal payé, d’où des détournements réguliers;
Desfourneaux impose des règles de comptabilité et leur donne un salaire fonction de la richesse de la commune : de 4% à 1% par exemple pour Marie-Galante.
Le 14 mars, il appelle aux habituelles élections, en donnant des consignes de vote.
Mais pour voter au suffrage censitaire, il faut payer une contribution foncière ou personnelle, ce que plus personne n’a fait depuis 1794…Un contribution transitoire de 3 journées de travail est prévue : les électeurs resteront chez eux…
Le 4 avril, nouvelle éruption de la Soufrière, suivi de tremblements de terre le 6 juin, le 23 août et le 28 septembre…
Desfourneaux apprend qu’il va être destitué par le Conseil des Cinq Cents : il annonce qu’il ne partira pas. Il est révoqué le 14 août…
Considéré comme traître par une partie de ses officiers, pour avoir parlé de ne pas obéir à n’importe quel gouvernement après la chute du Directoire, officiellement menacé, il est arrêté le 3 octobre par 46 conjurés qui ont convaincu le général Pelardy, puis renvoyé en France le 16.
Le général Pélardy gère la colonie avec une commission d’agence en attendant l’arrivée des nouveaux agents.
3 agents particuliers ont été nommés par le Directoire le 31 août : René Gaston Baco de la Chapelle, magistrat, Georges Nicolas Jeannet-Oudin, neveu de Danton, Etienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux, général de division, et accompagnés du beau-frère de Jeannet, Louis François, adjudant-général.
Partis de Rochefort le 16 novembre sur la frégate La Vengeance et la corvette Le Berceau, ils arrivent à Pointe-à-Pitre le 11 décembre.
L’aide de camp de Jeannet est le Chef de Brigade Magloire Pelage, et l’aide de camp de Braco est le chef de Bataillon Louis Delgrès, fils d’un procureur du Roi de la Martinique et d’une mulâtresse, 2 militaires de couleur qui feront parler d’eux bientôt…
Jeannet, nommé commandant militaire de la Grande-Terre s’installe avec Baco à Pointe-à-Pitre.
Le Général Lavaux, dont l’entente avec les 2 autres agents est loin d’être parfaite, s’installe à Basse-Terre.
A Marie Galante, Etat civil approximatif à Réunion : 106 naissances très majoritairement chez les "cultivatrices", 11 mariages, 3 divorces et 137 décés.
Pour Vieux Fort : 106 naissances, 7 mariages, 4 divorces et 57 décès.
Pour Capesterre : 45 naissances, 6 mariages, 1 divorce et 73 décès.
Les 267 décès de l'île sont majoritairement des "cultivateurs" et "cultivatrices" décèdés sur les habitations, qu'elles soient "nationales" ou "particulières"...
L'Almanach de l'An VIII de la Guadeloupe et dépendances nous donne l'administration de l'Isle :
Fin décembre, menés par le mulâtre Goyote et les noirs Adon et Jolicoeur, 5 à 6000 citoyens noirs armés de quelques fusils, de sabres et de bâtons, assiègent Réunion, qui n’a comme garnison qu’une compagnie de "couleur" commandée par le mulâtre Lapoterie.
Le commissaire Piaud qui a remplacé Gauguery envoie des parlementaires et ouvre des négociations, qu’il fait trainer 3 jours, en demandant aux meneurs de se faire connaître.
Cela laisse le temps aux renforts, commandés par le général de brigade Paris, de venir de Guadeloupe et de réprimer la révolte : les 3 meneurs sont fusillés dans la savane Bosredon.
De la part des insurgés, il n’y eu ni meurtre, ni pillage, ni incendie.
Seul Reynal de Saint Michel fut blessé d’un coup de pique au bras, et Langlois renvoyé tondu à Capesterre, attaché sur son cheval, sa tête regardant la queue de l’animal…
En Guadeloupe, dans la nuit du 29 au 30 décembre, 300 Noirs se révoltent au Lamentin, ils sont écrasés par le général Boudet le 31…
A Capesterre, autre révolte de quelques centaines de noirs, écrasée par le capitaine Gédéon.
Le 3 mai, Toussaint Louverture est élu par Sonthonax commandant en chef de l’armée de St Domingue à la place de Lavaux.
En août, il expédie manu militari Sonthonax en France prendre son poste de député, il devient de fait seul gouverneur de l’île…
1798 : La loi du 1er janvier reconnait comme citoyens français les hommes de couleur des colonies, à condition qu’ils aient un travail ou qu’ils soient employés par l’armée. Tout nouveau noir arrivant dans une colonie acquiert la citoyenneté aux mêmes conditions.
Tous les décrets, ordonnances et arrêtés antérieurs, dont le Code Noir, sont abolis.
En Guadeloupe, le 6 janvier, après les soulèvements des Noirs en Guadeloupe et à Marie-Galante, Hugues met la colonie en état de siège.
La justice civile réapparait : 5 tribunaux correctionnels sont installés, dont celui de Réunion (Grand-Bourg) à Marie-Galante.
Le 19 mars, Hugues et Lebas voient leur fonction d’agent du Directoire prolongée de 18 mois par arrêté, mais en mai Lebas rentre en France pour raison de santé, où il apprend qu’il n’est plus agent du Directoire. Cela laisse le champ libre à Hugues…
Avec ses 2 beaux-frères, le genéral Paris et le genéral Boudet, Hugues crée une nouvelle "Agence" qui gère l’Administration des Finances, la Régie des Biens des Emigrés et l’Armement des corsaires, profitant bien plus à lui et à sa famille qu’à la République…
Les Américains ne tolérent plus ces corsaires qui perturbent leur commerce et les Anglais ne supportent plus la capture de leurs vaisseaux, plus de 150 ont été pris : les nègres pris à bord sont ramenés en Guadeloupe et les denrées confisquées expédiées en France.
Les plaintes contre Hugues, la suspicion de détournement de biens nationaux et la mésentente qu’il a provoquée avec les Américains finissent par se retourner contre lui : il est finalement destitué le 5 juin par le Directoire et remplacé par le Général Edmée Borne-Desfourneaux, qui s’est illustré à St Domingue, comme agent particulier du Directoire.
Le 28 août, violente éruption de la Soufrière et coulées de lave sur le flanc oriental : l’explosion a été très fortement ressentie à Marie-Galante…
Desfourneaux arrive le 22 novembre avec le général Pelardy et 168 hommes. Il est chargé de faire appliquer la loi du 1er janvier.
Hugues fait tout pour ne pas quitter la colonie, malgré l’arrêté le concernant...
Desfourneaux craint une conspiration de ses partisans, il décide de s’en débarrasser : il finit par l’inviter le 3 décembre à un banquet sur sa frégate, où ils arrivent ensemble, le fait arrêter à la fin du repas…
Hugues sera expédié en France le 6 décembre.
Il sera réhabilité et nommé gouverneur en Guyane l’année suivante, il rétablira l'esclavage pour le Consulat en 1802 et finira planteur esclavagiste à Cayenne, où il mourut aveugle et lépreux en 1826 à 56 ans…
A Marie-Galante, Modeste Murat, 26 ans, fils métis de Dominique Murat, est caporal dans la 1ère Compagnie des hommes de couleur : il épouse le 21 prairial (9 juin) Anne Rose Tanneur, 22 ans, fille de "feu Tanneur et Marie-Anne" devant Lignières, officier public. Il deviendra géreur de l'habitation de sa belle-mère, voisine de Port Louis.
1799 : En Guadeloupe, le général Desfourneaux ne fait que renforcer la politique de répression de Hugues, en rétablissant les peines corporelles, notamment le fouet manié par les inspecteurs, et en obligeant les Noirs à résider sur les propriétés séquestrées, dont ils ne peuvent sortir sans laisser-passer du géreur. Les vagabonds risquent la prison…
Pour éviter l’enrôlement des Noirs par des corsaires, une amende de 780 francs est prévue.
Sur les plantations, le travail est imposé du lever au coucher du soleil, 8 jours par décade, avec 2 pauses par jour.
Un arrêté du 10 février est censé obliger les propriétaires à payer aux " nègres cultivateurs " le quart du revenu de l’habitation, partagé entre-eux selon leur fonction et leur âge : il s’avérera difficilement applicable par les planteurs restants.
Quant aux domestiques, ils doivent être payés en argent : 10 francs 80 centimes par mois.
Résidence forcée, travail obligatoire, châtiments corporels, cela ressemble beaucoup à l’esclavage !
Sur l’ensemble de l’archipel, 1.005 habitations ont été séquestrées.
Dans chaque commune, les géreurs séquestres doivent livrer les produits fabriqués (sucres, café, coton, etc…) au commissaire :
cet employé est souvent incapable de tenir des comptes et est très mal payé, d’où des détournements réguliers;
Desfourneaux impose des règles de comptabilité et leur donne un salaire fonction de la richesse de la commune : de 4% à 1% par exemple pour Marie-Galante.
Le 14 mars, il appelle aux habituelles élections, en donnant des consignes de vote.
Mais pour voter au suffrage censitaire, il faut payer une contribution foncière ou personnelle, ce que plus personne n’a fait depuis 1794…Un contribution transitoire de 3 journées de travail est prévue : les électeurs resteront chez eux…
Le 4 avril, nouvelle éruption de la Soufrière, suivi de tremblements de terre le 6 juin, le 23 août et le 28 septembre…
Desfourneaux apprend qu’il va être destitué par le Conseil des Cinq Cents : il annonce qu’il ne partira pas. Il est révoqué le 14 août…
Considéré comme traître par une partie de ses officiers, pour avoir parlé de ne pas obéir à n’importe quel gouvernement après la chute du Directoire, officiellement menacé, il est arrêté le 3 octobre par 46 conjurés qui ont convaincu le général Pelardy, puis renvoyé en France le 16.
Le général Pélardy gère la colonie avec une commission d’agence en attendant l’arrivée des nouveaux agents.
3 agents particuliers ont été nommés par le Directoire le 31 août : René Gaston Baco de la Chapelle, magistrat, Georges Nicolas Jeannet-Oudin, neveu de Danton, Etienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux, général de division, et accompagnés du beau-frère de Jeannet, Louis François, adjudant-général.
Partis de Rochefort le 16 novembre sur la frégate La Vengeance et la corvette Le Berceau, ils arrivent à Pointe-à-Pitre le 11 décembre.
L’aide de camp de Jeannet est le Chef de Brigade Magloire Pelage, et l’aide de camp de Braco est le chef de Bataillon Louis Delgrès, fils d’un procureur du Roi de la Martinique et d’une mulâtresse, 2 militaires de couleur qui feront parler d’eux bientôt…
Jeannet, nommé commandant militaire de la Grande-Terre s’installe avec Baco à Pointe-à-Pitre.
Le Général Lavaux, dont l’entente avec les 2 autres agents est loin d’être parfaite, s’installe à Basse-Terre.
A Marie Galante, Etat civil approximatif à Réunion : 106 naissances très majoritairement chez les "cultivatrices", 11 mariages, 3 divorces et 137 décés.
Pour Vieux Fort : 106 naissances, 7 mariages, 4 divorces et 57 décès.
Pour Capesterre : 45 naissances, 6 mariages, 1 divorce et 73 décès.
Les 267 décès de l'île sont majoritairement des "cultivateurs" et "cultivatrices" décèdés sur les habitations, qu'elles soient "nationales" ou "particulières"...
L'Almanach de l'An VIII de la Guadeloupe et dépendances nous donne l'administration de l'Isle :
La carte militaire montre l'implantation des batteries mises en place par Hugues pour la défense de l'île :
En France, le 9 novembre (coup d’état du 18 Brumaire An VIII), création du Consulat dont Bonaparte est Premier Consul.
Le 13 décembre, nouvelle Constitution de l’An VIII, qui supprime les départements des colonies : le régime redevient différent de la métropole, il n’y a plus de députation coloniale…
A la Cour du Roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, le chimiste Franz Karl Achard, descendant de huguenots du Dauphiné, présente le 1er échantillon de sucre de betterave, mais ceci sera une autre histoire…
Dans cette 2ème moitié du XVIIIème siècle, dont la fin a été très troublée, la part du sucre à Marie Galante s'est réduite, le café et le coton sont passés loin devant.
XIXème siècle, première moitié de 1800 à 1850 : d'une Abolition à l'Autre, la vie ne sera pas toujours simple et la paix bien rare…
Le 13 décembre, nouvelle Constitution de l’An VIII, qui supprime les départements des colonies : le régime redevient différent de la métropole, il n’y a plus de députation coloniale…
A la Cour du Roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, le chimiste Franz Karl Achard, descendant de huguenots du Dauphiné, présente le 1er échantillon de sucre de betterave, mais ceci sera une autre histoire…
Dans cette 2ème moitié du XVIIIème siècle, dont la fin a été très troublée, la part du sucre à Marie Galante s'est réduite, le café et le coton sont passés loin devant.
XIXème siècle, première moitié de 1800 à 1850 : d'une Abolition à l'Autre, la vie ne sera pas toujours simple et la paix bien rare…
1800 : Le Consulat autorise Victor Collot, l’ancien gouverneur de la Guadeloupe émigré en Amérique, à rentrer en France pour " rendre compte de sa conduite " : rentré en 1801, il n’a aucune peine à se justifier, il est réintégré dans l’armée, mais il va mourir en 1805 à 55 ans…
En Guadeloupe, le général Lavaux, qui avait été proche de Toussaint Louverture à St Domingue, devient populaire auprès des gens de couleur et organise des rencontres.
Jeannet et Baco le suspecte d’organiser la révolution comme à St Domingue : ils descendent de nuit le 27 février à Basse-Terre, convainquent le général Paris qui va l'arrêter, Lavaux est renvoyé en France le 3 mars.
Il est remplacé par Maurice Bresseau, commissaire du gouvernement transformé en agent par les 2 agents des Consuls.
Les 3 agents prennent des mesures contre le marronnage et les désertions dans les troupes.
Le 4 avril, un arrêté fixe les droits de douane à la sortie : 10 fr 80 par barrique de sucre de 500 kg, 16 fr 20 les 50 kg de café ou coton.
Le passage des bateaux de commerce est interdit par la Rivière Salée, sauf autorisation spéciale, pour limiter la fraude.
En octobre, selon un projet de 1782, stoppé par la Révolution et peu modifié depuis, les travaux de l’aqueduc en bois pour alimenter Port Liberté (Pointe-à-Pitre) en eau douce commencent. Il amène l’eau de la rivière Lézarde en Basse-Terre, partant de l’Habitation Nationale dite Grand-Val jusqu’à un réservoir au bord ouest de la Rivière Salée.
En Guadeloupe, le général Lavaux, qui avait été proche de Toussaint Louverture à St Domingue, devient populaire auprès des gens de couleur et organise des rencontres.
Jeannet et Baco le suspecte d’organiser la révolution comme à St Domingue : ils descendent de nuit le 27 février à Basse-Terre, convainquent le général Paris qui va l'arrêter, Lavaux est renvoyé en France le 3 mars.
Il est remplacé par Maurice Bresseau, commissaire du gouvernement transformé en agent par les 2 agents des Consuls.
Les 3 agents prennent des mesures contre le marronnage et les désertions dans les troupes.
Le 4 avril, un arrêté fixe les droits de douane à la sortie : 10 fr 80 par barrique de sucre de 500 kg, 16 fr 20 les 50 kg de café ou coton.
Le passage des bateaux de commerce est interdit par la Rivière Salée, sauf autorisation spéciale, pour limiter la fraude.
En octobre, selon un projet de 1782, stoppé par la Révolution et peu modifié depuis, les travaux de l’aqueduc en bois pour alimenter Port Liberté (Pointe-à-Pitre) en eau douce commencent. Il amène l’eau de la rivière Lézarde en Basse-Terre, partant de l’Habitation Nationale dite Grand-Val jusqu’à un réservoir au bord ouest de la Rivière Salée.
Le 30 décembre, Baco meurt des fièvres à 51 ans. Jeannet et Bresseau décident de ne pas le remplacer.
A Marie-Galante, le 16 janvier, le chef de bataillon Dandieu devient commandant de l’île.
Le citoyen Pellier est nommé arpenteur. Le citoyen Simon Devasse est commissaire de marin, le citoyen Bioche chirurgien et le citoyen Amic médecin inspecteur.
Marguerite Cognet Lebrun, veuve de Jean Baptiste Coquille, qui s’était tué lors de la reprise de l’île par Hugues, meurt 6 ans après son mari, laissant 2 enfants mineurs. Un inventaire de ses biens est fait à la demande de Jean Vidon, associé pour partie et tuteur des 2 enfants.
Hégesippe Wachter fils, sous-lieutenant des conscrits, meurt à 25 ans, laissant une veuve Emilie Vavon avec 2 enfants.
L’agent national Julien Chorot, chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, aura enregistré 86 naissances, 108 décès, la mortalité l'emporte.
L'Etat Civil de Capesterre est difficile à interpréter, car les 87 décès sont cumulatifs de l'an 3 à l'an 8, les 40 mariages sont à cheval entre l'an 7 et l'an 8, seules les 30 naissances semblent de l'an 8...
Dernier Etat Civil pour Vieux Fort, les années suivantes, l'Etat Civil sera enregistré à St Louis : 104 naissances, 52 décès, 6 mariages, 3 divorces.
1801 : A St Domingue, Toussaint Louverture, rallié au gouvernement français depuis mai 1794, nommé en 1797 commandant en chef de la colonie de Saint-Domingue, prend possession en janvier de la partie orientale espagnole et y abolit l'esclavage.
En Mai, il fait voter une constitution qui lui donne le titre de Gouverneur Général à vie.
Des centaines de colons Français ont fuit St Domingue, dont la production de sucre s’est effondrée, ils se sont réfugiés majoritairement à Cuba et en Louisiane…
En Guadeloupe, est publié un " Etat de revenus de la Guadeloupe et dépendances " : on constate que sur 2.314 habitations, 1.005 sont séquestrées, dont 907 en Guadeloupe et 69 à Marie-Galante, ces "habitations nationales" utilisent 41.129 nègres...
A Marie-Galante, le 16 janvier, le chef de bataillon Dandieu devient commandant de l’île.
Le citoyen Pellier est nommé arpenteur. Le citoyen Simon Devasse est commissaire de marin, le citoyen Bioche chirurgien et le citoyen Amic médecin inspecteur.
Marguerite Cognet Lebrun, veuve de Jean Baptiste Coquille, qui s’était tué lors de la reprise de l’île par Hugues, meurt 6 ans après son mari, laissant 2 enfants mineurs. Un inventaire de ses biens est fait à la demande de Jean Vidon, associé pour partie et tuteur des 2 enfants.
Hégesippe Wachter fils, sous-lieutenant des conscrits, meurt à 25 ans, laissant une veuve Emilie Vavon avec 2 enfants.
L’agent national Julien Chorot, chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, aura enregistré 86 naissances, 108 décès, la mortalité l'emporte.
L'Etat Civil de Capesterre est difficile à interpréter, car les 87 décès sont cumulatifs de l'an 3 à l'an 8, les 40 mariages sont à cheval entre l'an 7 et l'an 8, seules les 30 naissances semblent de l'an 8...
Dernier Etat Civil pour Vieux Fort, les années suivantes, l'Etat Civil sera enregistré à St Louis : 104 naissances, 52 décès, 6 mariages, 3 divorces.
1801 : A St Domingue, Toussaint Louverture, rallié au gouvernement français depuis mai 1794, nommé en 1797 commandant en chef de la colonie de Saint-Domingue, prend possession en janvier de la partie orientale espagnole et y abolit l'esclavage.
En Mai, il fait voter une constitution qui lui donne le titre de Gouverneur Général à vie.
Des centaines de colons Français ont fuit St Domingue, dont la production de sucre s’est effondrée, ils se sont réfugiés majoritairement à Cuba et en Louisiane…
En Guadeloupe, est publié un " Etat de revenus de la Guadeloupe et dépendances " : on constate que sur 2.314 habitations, 1.005 sont séquestrées, dont 907 en Guadeloupe et 69 à Marie-Galante, ces "habitations nationales" utilisent 41.129 nègres...
Le 19 janvier, les 2 agents des Consuls allègent l’administration et la justice par arrêté : plus de juges correctionnels mais des commissaires municipaux, plus que 5 juges civils avec pour président Darboussier fils, 1 seul représentant de l’Administration centrale Deshayes, 1 seul administrateur des Douanes Couturier.
Par arrêté des Consuls du 19 avril, nouveau régime, la colonie sera régie par 3 magistrats :
1 Capitaine général, 1 Préfet colonial et 1 Commissaire de justice.
Le Contre-Amiral Lacrosse (qui avait proclamé la République en 1793), nommé Capitaine Général, est parti de Lorient sur la Cocarde et la Cornèlie avec 400 hommes. Il débarque à nouveau le 29 mai à Pointe-à-Pitre, accompagné du général Béthencourt, nommé pour commander les troupes en remplacement du général Paris.
Doivent arriver plus tard, nommés par le même décret consulaire, le préfet colonial Lescallier et le commissaire de justice Coster.
Les évènements et émeutes vont se succèder (voir le détail à "1802")
Le choix de la colonie se résume alors à la soumission à Lacrosse, qu’une minorité de colons soutiennent, ou à la guerre d’indépendance que souhaitent Massoteau et Ignace…
A Marie Galante, la 8ème Compagnie d’Artillerie est en garnison : selon le registre de l’Hospice Militaire de Réunion, ils perdent 4 cannoniers emportés par les fièvres en novembre, probablement fièvre jaune.
Joseph Garreau Desmarais est locataire de l’habitation sucrerie appartenant aux mineurs Pichelin St Rémy.
Son épouse Marie-Jeanne Claire Mayne accouche dans la maison de l’habitation de la petite Marie Acélie.
Placide Gay vient déclarer la naissance de sa fille Marie-Anne Joseph née sur l’habitation de sa mère, la veuve Gay.
Deux cultivatrices de l’habitation déclarent en même temps la naissance de leurs enfants : la première déclare un garçon " rouge " (métis) Jean Marie, la seconde d’un garçon noir Prosper…
Sur l’habitation de Pierre Hôtessier, ce sont 6 cultivatrices qui viennent présenter leurs enfants ensemble et déclarer les 6 naissances.
Le citoyen Pierre Arsonneau, accompagne 14 de ses cultivatrices pour la déclaration de 15 naissances sur son habitation : 8 rouges et 7 noirs…
Se succédent beaucoup de déclarations collectives par habitation, dont beaucoup appartiennent à des veuves…
Jean-Pierre Bielle, habitant propriétaire et officier de Santé à Réunion, vient déclarer la naissance de ses 2 enfants que sa femme Julienne a mis au monde en 1792 pour Félicité et en 1795 pour Maximilien, sans préciser s’ils sont nés dans l’île…
Au total, l’Officier Public chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, Bernard Duffau, aura enregistré :
138 naissances, dont beaucoup sont des "rattrapages", 108 décès, 33 mariages.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre ni pour St Louis Vieux Fort...
Marie-Galante prend parti pour le Gouvernement provisoire dont Pélage est le chef à la Basse-Terre et lui envoie une lettre le 2 novembre, ils recoivent la réponse des Commissaires civils provisoires le 11.
Par arrêté des Consuls du 19 avril, nouveau régime, la colonie sera régie par 3 magistrats :
1 Capitaine général, 1 Préfet colonial et 1 Commissaire de justice.
Le Contre-Amiral Lacrosse (qui avait proclamé la République en 1793), nommé Capitaine Général, est parti de Lorient sur la Cocarde et la Cornèlie avec 400 hommes. Il débarque à nouveau le 29 mai à Pointe-à-Pitre, accompagné du général Béthencourt, nommé pour commander les troupes en remplacement du général Paris.
Doivent arriver plus tard, nommés par le même décret consulaire, le préfet colonial Lescallier et le commissaire de justice Coster.
Les évènements et émeutes vont se succèder (voir le détail à "1802")
Le choix de la colonie se résume alors à la soumission à Lacrosse, qu’une minorité de colons soutiennent, ou à la guerre d’indépendance que souhaitent Massoteau et Ignace…
A Marie Galante, la 8ème Compagnie d’Artillerie est en garnison : selon le registre de l’Hospice Militaire de Réunion, ils perdent 4 cannoniers emportés par les fièvres en novembre, probablement fièvre jaune.
Joseph Garreau Desmarais est locataire de l’habitation sucrerie appartenant aux mineurs Pichelin St Rémy.
Son épouse Marie-Jeanne Claire Mayne accouche dans la maison de l’habitation de la petite Marie Acélie.
Placide Gay vient déclarer la naissance de sa fille Marie-Anne Joseph née sur l’habitation de sa mère, la veuve Gay.
Deux cultivatrices de l’habitation déclarent en même temps la naissance de leurs enfants : la première déclare un garçon " rouge " (métis) Jean Marie, la seconde d’un garçon noir Prosper…
Sur l’habitation de Pierre Hôtessier, ce sont 6 cultivatrices qui viennent présenter leurs enfants ensemble et déclarer les 6 naissances.
Le citoyen Pierre Arsonneau, accompagne 14 de ses cultivatrices pour la déclaration de 15 naissances sur son habitation : 8 rouges et 7 noirs…
Se succédent beaucoup de déclarations collectives par habitation, dont beaucoup appartiennent à des veuves…
Jean-Pierre Bielle, habitant propriétaire et officier de Santé à Réunion, vient déclarer la naissance de ses 2 enfants que sa femme Julienne a mis au monde en 1792 pour Félicité et en 1795 pour Maximilien, sans préciser s’ils sont nés dans l’île…
Au total, l’Officier Public chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, Bernard Duffau, aura enregistré :
138 naissances, dont beaucoup sont des "rattrapages", 108 décès, 33 mariages.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre ni pour St Louis Vieux Fort...
Marie-Galante prend parti pour le Gouvernement provisoire dont Pélage est le chef à la Basse-Terre et lui envoie une lettre le 2 novembre, ils recoivent la réponse des Commissaires civils provisoires le 11.
Le 26 novembre, l’Agence Municipale se réunit et entérine son ralliement.
Le 23 décembre, 94 Habitants de Marie-Galante écrivent au préfet Lescallier et à Coster pour demander la paix...
1802 : Le général Sériziat a été nommé capitaine général en remplacement du défunt Béthencourt et commandant des forces armées aux Antilles. Il a pour consigne d'attendre Richepance.
Il arrive le 10 février vers la Guadeloupe sur la corvette La Diligence, Lacrosse le conduit avec ses croiseurs à la Dominique.
Ne voulant pas rester sur une île anglaise, il repart, fait escale aux Saintes, puis fait route vers Marie-Galante avec les frégates La Pensée, capitaine Valteau avec 45 hommes et La Cocarde Nationale, capitaine Henry avec 130 hommes.
Il envoie en éclaireur la goélette La Biche, qui accoste à Grande-Anse, 2 militaires descendent et rencontrent le fermier Briel de l’habitation Grand’Anse, qui leur confirme la sécurité de l’endroit. Ils lui remettent un courrier pour Lignières, le commissaire délégué, et une proclamation pour les habitants.
Sériziat arrive avec les 2 frégates, descend à terre le 13 février avec 200 hommes et se dirige sur Grand Bourg.
Il prend le contrôle l’île et fait d’abord prisonnier à bord de la Pensée, la compagnie de 15 Noirs de la garnison de Marie-Galante, commandés par le mulâtre La Poterie.
Le reste de la garnison souhaite rester à son poste.
En Guadeloupe, le 15 février, Delgrés et Massoteau arrêtent une douzaine d’officiers blancs qui avaient manifesté leur contentement à l’arrivée de Sériziat à Marie-Galante…Ils lancent un enrôlement de volontaires.
Pelage ne sait plus comment ramener le calme, il décide d’appeler Massoteau à Pointe-à-Pitre, pour limiter son influence…
Le gouvernement provisoire prévoit d’envoyer 3 députés à Richepance dés son arrivée.
En France, le 25 mars, Paix d’Amiens avec restitution par les Anglais de la Martinique.
Le 26 avril, un senatus consulte accorde l’amnistie aux propriétaires de la Guadeloupe " qui étaient réfugiés à la Martinique ou autres lieux " : ils ont jusqu’au 7 août pour prêter serment devant le Préfet Colonial…
Il arrive le 10 février vers la Guadeloupe sur la corvette La Diligence, Lacrosse le conduit avec ses croiseurs à la Dominique.
Ne voulant pas rester sur une île anglaise, il repart, fait escale aux Saintes, puis fait route vers Marie-Galante avec les frégates La Pensée, capitaine Valteau avec 45 hommes et La Cocarde Nationale, capitaine Henry avec 130 hommes.
Il envoie en éclaireur la goélette La Biche, qui accoste à Grande-Anse, 2 militaires descendent et rencontrent le fermier Briel de l’habitation Grand’Anse, qui leur confirme la sécurité de l’endroit. Ils lui remettent un courrier pour Lignières, le commissaire délégué, et une proclamation pour les habitants.
Sériziat arrive avec les 2 frégates, descend à terre le 13 février avec 200 hommes et se dirige sur Grand Bourg.
Il prend le contrôle l’île et fait d’abord prisonnier à bord de la Pensée, la compagnie de 15 Noirs de la garnison de Marie-Galante, commandés par le mulâtre La Poterie.
Le reste de la garnison souhaite rester à son poste.
En Guadeloupe, le 15 février, Delgrés et Massoteau arrêtent une douzaine d’officiers blancs qui avaient manifesté leur contentement à l’arrivée de Sériziat à Marie-Galante…Ils lancent un enrôlement de volontaires.
Pelage ne sait plus comment ramener le calme, il décide d’appeler Massoteau à Pointe-à-Pitre, pour limiter son influence…
Le gouvernement provisoire prévoit d’envoyer 3 députés à Richepance dés son arrivée.
En France, le 25 mars, Paix d’Amiens avec restitution par les Anglais de la Martinique.
Le 26 avril, un senatus consulte accorde l’amnistie aux propriétaires de la Guadeloupe " qui étaient réfugiés à la Martinique ou autres lieux " : ils ont jusqu’au 7 août pour prêter serment devant le Préfet Colonial…
Le 3 mai, Sériziat séjourne toujours avec ses 200 hommes à Marie-Galante, sa frégate la Pensée est mouillée devant Grand Bourg. Il établit le contact avec Pelage par l’entremise de l’officier de marine Dugournay, puis par 2 habitants de Marie-Galante, Girard et Merlande. Il lui annonce l’arrivée de Richepance.
L’escadre de Richepance, partie de Brest le 1er avril avec 7 navires et 2.900 hommes, arrive en vue de Roseau à la Dominique.
Il envoie à Lacrosse la frégate La Romaine qui revient avec à son bord le préfet Lescalier et le commissaire Coster.
Ces derniers lui donnent la version de Lacrosse sur le gouvernement provisoire, l’arrestation de Pelage est décidée.
Dans le même temps, et en attendant l’évolution de la situation, Lacrosse quitte la Dominique et vient s’ancrer à St Louis de Marie-Galante sur l’aviso L’Enfant Prodigue, où il restera tout le temps des combats…
Pelage envoie à Richepance, en plus de la députation, son aide de camp Prudhomme avec un courrier d’accueil : " Vous nous apportez la paix générale "...
Richepanse arrive le 6 à Pointe-à-Pitre avec son escadre. Tous les navires sauf les 2 vaisseaux entrent dans le port sans la moindre hostilité, à leur débarquement, ils sont accueillis par des " Vive la République, vive Bonaparte "…
Quand Richepance débarque en personne, Pelage lui réaffirme sa soumission et lui demande de regrouper toutes les troupes sur la plaine Stiwenson pour une revue. Ignace et ses troupes refusent d’en faire partie.
Richepanse passe en revue les troupes de couleur restantes, les invite à se joindre à eux et à embarquer pour aller à Basse-Terre. Les hommes montent à bord, ils sont désarmés et jetés à fond de cale…
Tous pensent que Pelage les a trahis…
Du 7 au 28 mai, suivra une courte guerre civile qui privera la Guadeloupe de 12.000 habitants, 2.000 blancs émigrèrent, 10.000 noirs furent tués, fusillés ou déportés…(voir les détails à "1802"...)
Le 20 mai, le Premier Consul Bonaparte rétablit l'esclavage et la traite "dans les Colonies restituées à la France", mais ce décret ne concerne pas la Guadeloupe et dépendances, îles qui, comme St Domingue, n'ont pas été restituées par le traité d'Amiens...
L’escadre de Richepance, partie de Brest le 1er avril avec 7 navires et 2.900 hommes, arrive en vue de Roseau à la Dominique.
Il envoie à Lacrosse la frégate La Romaine qui revient avec à son bord le préfet Lescalier et le commissaire Coster.
Ces derniers lui donnent la version de Lacrosse sur le gouvernement provisoire, l’arrestation de Pelage est décidée.
Dans le même temps, et en attendant l’évolution de la situation, Lacrosse quitte la Dominique et vient s’ancrer à St Louis de Marie-Galante sur l’aviso L’Enfant Prodigue, où il restera tout le temps des combats…
Pelage envoie à Richepance, en plus de la députation, son aide de camp Prudhomme avec un courrier d’accueil : " Vous nous apportez la paix générale "...
Richepanse arrive le 6 à Pointe-à-Pitre avec son escadre. Tous les navires sauf les 2 vaisseaux entrent dans le port sans la moindre hostilité, à leur débarquement, ils sont accueillis par des " Vive la République, vive Bonaparte "…
Quand Richepance débarque en personne, Pelage lui réaffirme sa soumission et lui demande de regrouper toutes les troupes sur la plaine Stiwenson pour une revue. Ignace et ses troupes refusent d’en faire partie.
Richepanse passe en revue les troupes de couleur restantes, les invite à se joindre à eux et à embarquer pour aller à Basse-Terre. Les hommes montent à bord, ils sont désarmés et jetés à fond de cale…
Tous pensent que Pelage les a trahis…
Du 7 au 28 mai, suivra une courte guerre civile qui privera la Guadeloupe de 12.000 habitants, 2.000 blancs émigrèrent, 10.000 noirs furent tués, fusillés ou déportés…(voir les détails à "1802"...)
Le 20 mai, le Premier Consul Bonaparte rétablit l'esclavage et la traite "dans les Colonies restituées à la France", mais ce décret ne concerne pas la Guadeloupe et dépendances, îles qui, comme St Domingue, n'ont pas été restituées par le traité d'Amiens...
Le 18 juin, organisation de la justice selon le régime de la Métropole. Le Conseil supérieur est remplacé par un Tribunal d’Appel, composé d’1 président, 9 juges et 4 assesseurs. Les Sénéchaussées et les Justices de paix sont remplacées par des Tribunaux de 1ère Instance.
Le 2 juillet, les mulâtres perdent leurs droits civiques, il leur est interdit d’entrer en métropole.
Le 16 juillet, Bonaparte doit prendre un Arrêté spécifique pour rendre la loi applicable à la Guadeloupe, dont la version manuscrite n'a été retrouvée qu'en 2007...
Le 17 juillet, Richepance prend un Arrêté sur la citoyenneté, bien sûr sans connaître l'Arrêté de Bonaparte qui ne parviendra dans la Colonie que 5 à 6 semaines plus tard, soit fin août : " Jusqu'à ce qu'il soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l'étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées. "
Le 4 août, Lacrosse revient comme Capitaine Général mais reste sous l’autorité de Richepanse.
Daniel Lescallier est toujours préfet colonial.
Le 7 aôut, est fournie la " Liste nominative des personnes propriétaires de la Guadeloupe réfugiées à la Martinique et autres lieux qui ont prêté serment devant le préfet pour profiter de l'amnistie accordée pour fait d'émigration par le senatus-consulte du 6 floréal an X "
Le 9 août, Richepance décide de vendre aux enchères les 5 habitations qui avaient été confisquées au clergé, pour renflouer les caisses de la colonie : Bisdary, Dolé, l’Hôpital, Grand et Petit Marigot.
Le 2 septembre, un arrêté du Consulat concerne les " Fermes des habitations, maisons et magasins à St Domingue et à la Guadeloupe" : les biens séquestrés doivent être rendus à leurs propriétaires, les baux publics ou privés les concernant sont résiliés.
Les propriétaires Blancs exilés reviennent, tout recommence comme avant, certains se retrouvent du jour au lendemain à nouveau esclaves dans la même habitation…
Le 3 septembre, Richepanse meurt de la fièvre jaune, à 32 ans, son médecin le suit le même jour…
Le commissaire Coster et le général Sériziat ont déjà été emportés par le " mal du Siam "…
Cette 1ère épidémie sur la Guadeloupe aura fait 1.889 morts sur un effectif de 3.126 soldats, soit près de 60% de mortalité…
Le 4 septembre, Gobert lance la chasse aux insurgés : il crée des troupes de Chasseurs de bois, commandée par Lemercier de Vermont, pour essayer d’arrêter et d’expulser de la colonie les Noirs ou mulâtres qui avaient pris le parti de la Révolution…
Les blancs désignés ne peuvent refuser sous peine de lourdes sanctions.
Le 9 septembre, Lescallier prend un " Arrêté concernant l’état des personnes de couleur " qui impose à tous les anciens libres de se justifier en apportant leur patente d’affranchissement si elle est antérieure à 1789. Entre 1789 et 1794, il leur faut repayer 1.200 francs…
Les Noirs ont 3 mois pour fournir leurs titres de liberté, ainsi sur 14.912 libres, 8.207 se retrouvent esclaves…
Reste 6.707 libres, soit plus du double qu’en 1789.
Le 20 septembre, Lacrosse active le désarmement et la répression, demandant l’arrestation de tous les noirs ou mulâtres qui étaient dans les forces armées avant l’arrivée de Richepance…
Il écrit le 29 octobre dans un arrêté : " Vous penserez donc comme moi, citoyen, que le supplice de la potence n'expiant pas assez le crime de ceux des assassins que la loi condamne à la peine de mort, ils doivent être rompus vif et expirer sur la roue... Les geôles de Pointe-à-Pitre et du Moule sont déjà encombrées : il faut les déblayer le plus tôt possible"...
Le 5 novembre, Lacrosse installe le nouveau système judiciaire en Guadeloupe : 3 tribunaux de Première Instance, Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Marie-Galante, avec 1 juge, 1 commissaire du gouvernement et des substituts plus 1 Tribunal d’Appel à Basse-Terre.
Le 3 décembre, les préfets apostoliques sont rétablis, les curés des paroisses disposent maintenant de la charité des fidèles.
A Marie Galante, pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 36 mariages, 17 divorces, 141 naissances, 173 décès.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre et St Louis Vieux Fort.
A St Domingue, le général Charles Leclerc arrive en février avec 20.000 hommes de troupe. Les combats sont immédiats et violents.
Après sa défaite, Toussaint Louverture est arrêté le 7 Juin et emprisonné en France au Fort de Joux dans le Jura, où il va mourir le 7 avril suivant…
Au départ de Leclerc le 2 novembre, le général Rochambeau assure l’intérim de gouverneur.
Premiers cas de mal du Siam à Brest et Marseille : la fièvre jaune arrive des Antilles...
Le 2 juillet, les mulâtres perdent leurs droits civiques, il leur est interdit d’entrer en métropole.
Le 16 juillet, Bonaparte doit prendre un Arrêté spécifique pour rendre la loi applicable à la Guadeloupe, dont la version manuscrite n'a été retrouvée qu'en 2007...
Le 17 juillet, Richepance prend un Arrêté sur la citoyenneté, bien sûr sans connaître l'Arrêté de Bonaparte qui ne parviendra dans la Colonie que 5 à 6 semaines plus tard, soit fin août : " Jusqu'à ce qu'il soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l'étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées. "
Le 4 août, Lacrosse revient comme Capitaine Général mais reste sous l’autorité de Richepanse.
Daniel Lescallier est toujours préfet colonial.
Le 7 aôut, est fournie la " Liste nominative des personnes propriétaires de la Guadeloupe réfugiées à la Martinique et autres lieux qui ont prêté serment devant le préfet pour profiter de l'amnistie accordée pour fait d'émigration par le senatus-consulte du 6 floréal an X "
Le 9 août, Richepance décide de vendre aux enchères les 5 habitations qui avaient été confisquées au clergé, pour renflouer les caisses de la colonie : Bisdary, Dolé, l’Hôpital, Grand et Petit Marigot.
Le 2 septembre, un arrêté du Consulat concerne les " Fermes des habitations, maisons et magasins à St Domingue et à la Guadeloupe" : les biens séquestrés doivent être rendus à leurs propriétaires, les baux publics ou privés les concernant sont résiliés.
Les propriétaires Blancs exilés reviennent, tout recommence comme avant, certains se retrouvent du jour au lendemain à nouveau esclaves dans la même habitation…
Le 3 septembre, Richepanse meurt de la fièvre jaune, à 32 ans, son médecin le suit le même jour…
Le commissaire Coster et le général Sériziat ont déjà été emportés par le " mal du Siam "…
Cette 1ère épidémie sur la Guadeloupe aura fait 1.889 morts sur un effectif de 3.126 soldats, soit près de 60% de mortalité…
Le 4 septembre, Gobert lance la chasse aux insurgés : il crée des troupes de Chasseurs de bois, commandée par Lemercier de Vermont, pour essayer d’arrêter et d’expulser de la colonie les Noirs ou mulâtres qui avaient pris le parti de la Révolution…
Les blancs désignés ne peuvent refuser sous peine de lourdes sanctions.
Le 9 septembre, Lescallier prend un " Arrêté concernant l’état des personnes de couleur " qui impose à tous les anciens libres de se justifier en apportant leur patente d’affranchissement si elle est antérieure à 1789. Entre 1789 et 1794, il leur faut repayer 1.200 francs…
Les Noirs ont 3 mois pour fournir leurs titres de liberté, ainsi sur 14.912 libres, 8.207 se retrouvent esclaves…
Reste 6.707 libres, soit plus du double qu’en 1789.
Le 20 septembre, Lacrosse active le désarmement et la répression, demandant l’arrestation de tous les noirs ou mulâtres qui étaient dans les forces armées avant l’arrivée de Richepance…
Il écrit le 29 octobre dans un arrêté : " Vous penserez donc comme moi, citoyen, que le supplice de la potence n'expiant pas assez le crime de ceux des assassins que la loi condamne à la peine de mort, ils doivent être rompus vif et expirer sur la roue... Les geôles de Pointe-à-Pitre et du Moule sont déjà encombrées : il faut les déblayer le plus tôt possible"...
Le 5 novembre, Lacrosse installe le nouveau système judiciaire en Guadeloupe : 3 tribunaux de Première Instance, Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Marie-Galante, avec 1 juge, 1 commissaire du gouvernement et des substituts plus 1 Tribunal d’Appel à Basse-Terre.
Le 3 décembre, les préfets apostoliques sont rétablis, les curés des paroisses disposent maintenant de la charité des fidèles.
A Marie Galante, pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 36 mariages, 17 divorces, 141 naissances, 173 décès.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre et St Louis Vieux Fort.
A St Domingue, le général Charles Leclerc arrive en février avec 20.000 hommes de troupe. Les combats sont immédiats et violents.
Après sa défaite, Toussaint Louverture est arrêté le 7 Juin et emprisonné en France au Fort de Joux dans le Jura, où il va mourir le 7 avril suivant…
Au départ de Leclerc le 2 novembre, le général Rochambeau assure l’intérim de gouverneur.
Premiers cas de mal du Siam à Brest et Marseille : la fièvre jaune arrive des Antilles...
1803 : A St Domingue, l’Armée Noire, commandée par le Général Jean-Jacques Dessalines, reprend le dessus et gagne la bataille de Vertières, qui lui ouvre la route de Port-au-Prince. Dessalines s’autoproclame gouverneur le 30 novembre.
En Guadeloupe, l’épidémie de fièvre jaune se poursuit, avec 1.163 morts sur les 3.520 hommes de troupe, on passe à 40% de mortalité. La population civile est moins touchée, en particulier les Noirs qui semblent un peu immunisés.
Le 3 février, le capitaine général Jean-Baptiste Lacrosse, le préfet colonial Daniel Lescallier et le commissaire de justice Antoine Bertolio adoptent un arrêté relatif à l’instauration d’un Tribunal Spécial pour les îles de la Guadeloupe et Dépendances.
Composée d’un jury de 3 magistrats, 3 militaires et 2 colons, cette juridiction extraordinaire d’outre-mer instruit et juge selon une procédure accélérée des crimes et des délits de droit commun sans voies de recours possible pour les accusés, libres ou esclaves !
De fait, ce tribunal spécial poursuit l’activité de la Commission militaire instaurée le 2 juin 1802, cour martiale spécialisée dans la "liquidation des rebelles", il jugera 161 accusés jusqu'en 1806...
Le 1er mars, le commissaire de justice, Bertolio, infprme le ministre de la Marine Denis Decrès, des progrès de la répression de la rébellion : " Le nombre de rebelles réfugiés dans les bois diminue mais sensiblement. Il y a à peu près 15 jours, on en a fait prendre plus de 150. Un des chefs nommés Sylvain a été brûlé vif ainsi que plus de la moitié de ses complices. Le surplus a été fusillé ou renvoyé dans les geôles pour être jugé"...
Lacrosse, de plus en plus impopulaire, est rappelé par le Consulat.
Le Général Manuel Jean-Baptiste Ernouf, nommé à sa place Capitaine-Général le 8 mars, arrive en Guadeloupe le 8 mai.
Il est accueilli avec soulagement par les colons.
Le 14 mai, il accorde l'amnistie aux nègres marrons.
Le 25 juin, il met en place la Garde Nationale, qui remplace les anciennes milices, formée d’habitants libres de 16 à 55 ans.
Elle est divisée en 6 bataillons, comprenant les 26 paroisses.
Le même jour, il ouvre les ports aux navires étrangers, les marchandises payant 2% à l’entrée, mais 8% à la sortie.
Les 150.000 émigrés des Antilles françaises sont amnistiés, les biens séquestrés sont rendus à leurs propriétaires, s’ils ont respecté l’arrêté de septembre 1802.
L’ancienne habitation du Marquisat de Houelbourg-Bellevue est retrouvée dévastée au retour des familles, elles doivent en racheter une partie " au sieur Darboussier qui était locataire de la part de l’autorité qui a eu lieu " moyennant 24.000 livres. Elle sera démembrée dans la succession en habitation Bellecour et habitation Berville. (L'ancien Marquisat est aujourd’hui occupé en grande partie par la Z.A. de Jarry)
Le 2 août, Ernouf annule l’amnistie prévue pour les nègres marrons, considérés désormais comme brigands, et décide sur proposition du commissaire de Basse-Terre de les faire brûler vifs devant leur atelier pour l’exemple. Il a