1315 : Louis X dit le Hutin abolit le servage en France : " selon le droit de nature, chacun doit naître franc ", c'est à dire libre, et que " par tout notre royaume les serviteurs seront amenés à franchise ".
1669 : Jean Charles de Baas Castemore, gouverneur général des Isles d'Amérique, prend une ordonnance le 1er août :
" A l'égard des Maitres de Cases , qui abusent de leurs Négresses, nous déclarois dès à présent lesdites Négresses confisquées au profit des Pauvres , et leurs enfans libres ; et pour les Commandeurs qui ne sont point mariés, ils payeront quatre mille livres de Sucre d'amende pour la premiere fois ; et s'ils y retombent ils payeront une pareille amende, et seront en outre punis exemplairement"
1680 : En Guadeloupe, un Arrêt du Conseil supérieur de la Guadeloupe " ordonne que tout enfant né de négresses esclaves procréées de blancs ou d'indiens seront et resteront esclaves, excepté ceux qui jouissent à présent de leur liberté "...
1685 : " Le Code Noir ou Edit du Roy servant de règlement pour le Gouvernement et l’Administration de Justice et la Police des Isles Françoises de l’Amérique, et pour la Discipline et le Commerce des Nègres et Esclaves dans ledit Pays " a été rédigé sous l’autorité de Colbert et signé par Louis XIV.
A voir en entier à " Traite et Négriers "
1669 : Jean Charles de Baas Castemore, gouverneur général des Isles d'Amérique, prend une ordonnance le 1er août :
" A l'égard des Maitres de Cases , qui abusent de leurs Négresses, nous déclarois dès à présent lesdites Négresses confisquées au profit des Pauvres , et leurs enfans libres ; et pour les Commandeurs qui ne sont point mariés, ils payeront quatre mille livres de Sucre d'amende pour la premiere fois ; et s'ils y retombent ils payeront une pareille amende, et seront en outre punis exemplairement"
1680 : En Guadeloupe, un Arrêt du Conseil supérieur de la Guadeloupe " ordonne que tout enfant né de négresses esclaves procréées de blancs ou d'indiens seront et resteront esclaves, excepté ceux qui jouissent à présent de leur liberté "...
1685 : " Le Code Noir ou Edit du Roy servant de règlement pour le Gouvernement et l’Administration de Justice et la Police des Isles Françoises de l’Amérique, et pour la Discipline et le Commerce des Nègres et Esclaves dans ledit Pays " a été rédigé sous l’autorité de Colbert et signé par Louis XIV.
A voir en entier à " Traite et Négriers "
Les articles 49 à 53 prévoient sur l’affranchissement :
Art. 49 : Les maîtres âgés de vingt-cinq ans pourront affranchir leurs esclaves par tous entes entre-vifs ou à cause de mort ; et cependant, comme il se peut trouver des maîtres assez mercenaires pour mettre la liberté de leurs esclaves à prix, ce qui porte lesdits esclaves au vol et au brigandage, défendons à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’affranchir leurs esclaves, sans en avoir obtenu la permission par arrêt du conseil supérieur ou provincial de l’île où ils résideront, laquelle permission sera accordée sans frais, lorsque les motifs qui auront été exposés par les maîtres paraîtront légitimes. Voulons que les affranchissements qui seront faits à l’avenir sans cette permission, soient nuls, et que les affranchis n’en puissent jouir, ni être reconnus pour tels ; ordonnons, au contraire, qu’ils soient tenus, censés et réputés esclaves, que les maîtres en soient privés, et qu’ils soient confisqués au profit de la compagnie des Indes.
Art. 50 : Voulons néanmoins que les esclaves qui auront été nommés par leurs maîtres tuteurs de leurs enfants, soient tenus et réputés, comme nous les tenons et réputons, pour affranchis.
Art. 51 : Déclarons les affranchissements faits dans les formes ci-devant prescrites, tenir lieu de naissance dans nos dites îles, et les affranchis n’avoir besoin de nos lettres de naturalité pour jouir des avantages de nos sujets naturels dans notre royaume, terres et pays de notre obéissance, encore qu’ils soient nés dans les pays étrangers ; déclarons cependant lesdits affranchis, ensemble les nègres libres, incapables de recevoir des Blancs aucune donation entre vifs à cause de mort, ou autrement ; voulons, qu’en cas qu’il leur en soit fait aucune, elle demeure nulle a leur égard, et soit appliquée au profit de l’hôpital le plus prochain
Art. 52 : Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leurs anciens maîtres, à leurs veuves et à leurs enfants, en sorte que l’injure qu’ils leur auront faite soit punie plus gravement que si elle était faite à une autre personne, les déclarons toutefois francs et quittes envers eux de toutes autres charge, services et droits utiles, que leurs anciens maîtres voudraient prétendre tant sur leurs personnes que sur leurs biens et successions, en qualités de patrons.
Art. 53 : Octroyons aux affranchis les mêmes droits, privilèges et immunités, dont jouissent les personnes nées libres ; voulons que le mérite d’une liberté acquise produise sur eux, tant pour leurs personnes que pour leurs biens, les mêmes effets que le bonheur de la liberté naturelle cause à nos sujets, le tout cependant aux exceptions portées par l’art 51 des présents.
1686 : Le 13 octobre, un Arrêt du Conseil d’État porte dérogation aux articles 7 et 30 du Code Noir qui permet les marchés de nègres les dimanches et fêtes et autorise leur témoignage en justice à défaut de blancs…
L'esclavage prend une dimension industrielle, spécialement en Martinique, où l’on compte 2 fois plus en 5 ans…
Auparavant les petites plantations de tabac n'employaient que quelques esclaves. Le métissage y était toléré mais restait rare.
La multiplication des habitations comptant plus de 100 esclaves est directement liée à culture de la canne à sucre.
La rentabilité y est poussée au maximum. Le traitement peu humain des esclaves fait chuter le taux de fécondité, les naissances d’esclaves " créoles " sont insuffisantes pour suivre la demande de main d’œuvre, la traite s’amplifie…
1693 : Les Anglais attaquent la Martinique le 12 avril avec 32 vaisseaux et 2500 hommes...
Le gouverneur Jean de Gabaret, a eu le temps d’organiser la défense en armant 1.500 esclaves noirs pour aider les 400 hommes de la milice : le 31 mai, suite à une défaite au Prêcheur, les Anglais doivent rembarquer.
Gabaret leur en sera reconnaissant, il aménagera l’application du Code Noir en Martinique et présentera à Louis XIV en 1696 son :
" Mémoire présenté à Sa Majesté par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'émancipation graduelle des esclaves. "
Il restera sans suite...
1701 : Le Commandeur Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut, qui assure l'intérim du Gouverneur lieutenant-général en Martinique, prend une ordonnance sur l’armement des nègres " nécessaires pour suivre chaque compagnie de milice ".
Il conviendra de choisir " des nègres des habitants d’une fidélité reconnue "... "Ils seront recompensez suivant le mérite de leur action par gratiffications, pensions leurs vies durant et mesme par don de la liberté, pour ceux qui par des actions distinguées auroient mérité une si noble récompense "!
1713 : Arrêt du Roy du 24 octobre contrôlant l’affranchissement : " Il s’est commis... plusieurs abus par l’avidité de plusieurs habitants qui, sans d’autres motifs que ceux de leur avarice, mettaient la liberté des nègres esclaves à prix d’argent ; ce qui porte ceux-ci à se servir des voies les plus illicites pour se procurer les sommes nécessaires pour obtenir cette liberté ".
L'arrêt déclare " nulle toute liberté venant du maître n’ayant point obtenu au préalable l’autorisation écrite du Gouverneur ou de l’Intendant "
1716 : Edit du Roy en octobre " Les esclaves nègres, de l’un ou de l’autre sexe, qui auront été emmenés ou envoyés en France par leurs maîtres, ne pourront s’y marier sans le consentement de leurs maîtres, et en cas qu’ils y consentent lesdits esclaves seront et demeureront libres en vertu dudit consentement. "
Cet Edit sera annulé par une Déclaration royale de 1738...
1724 : Seconde version du Code Noir par Louis XV, destinée en particulier à la Louisiane
Art. 49 : Les maîtres âgés de vingt-cinq ans pourront affranchir leurs esclaves par tous entes entre-vifs ou à cause de mort ; et cependant, comme il se peut trouver des maîtres assez mercenaires pour mettre la liberté de leurs esclaves à prix, ce qui porte lesdits esclaves au vol et au brigandage, défendons à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, d’affranchir leurs esclaves, sans en avoir obtenu la permission par arrêt du conseil supérieur ou provincial de l’île où ils résideront, laquelle permission sera accordée sans frais, lorsque les motifs qui auront été exposés par les maîtres paraîtront légitimes. Voulons que les affranchissements qui seront faits à l’avenir sans cette permission, soient nuls, et que les affranchis n’en puissent jouir, ni être reconnus pour tels ; ordonnons, au contraire, qu’ils soient tenus, censés et réputés esclaves, que les maîtres en soient privés, et qu’ils soient confisqués au profit de la compagnie des Indes.
Art. 50 : Voulons néanmoins que les esclaves qui auront été nommés par leurs maîtres tuteurs de leurs enfants, soient tenus et réputés, comme nous les tenons et réputons, pour affranchis.
Art. 51 : Déclarons les affranchissements faits dans les formes ci-devant prescrites, tenir lieu de naissance dans nos dites îles, et les affranchis n’avoir besoin de nos lettres de naturalité pour jouir des avantages de nos sujets naturels dans notre royaume, terres et pays de notre obéissance, encore qu’ils soient nés dans les pays étrangers ; déclarons cependant lesdits affranchis, ensemble les nègres libres, incapables de recevoir des Blancs aucune donation entre vifs à cause de mort, ou autrement ; voulons, qu’en cas qu’il leur en soit fait aucune, elle demeure nulle a leur égard, et soit appliquée au profit de l’hôpital le plus prochain
Art. 52 : Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leurs anciens maîtres, à leurs veuves et à leurs enfants, en sorte que l’injure qu’ils leur auront faite soit punie plus gravement que si elle était faite à une autre personne, les déclarons toutefois francs et quittes envers eux de toutes autres charge, services et droits utiles, que leurs anciens maîtres voudraient prétendre tant sur leurs personnes que sur leurs biens et successions, en qualités de patrons.
Art. 53 : Octroyons aux affranchis les mêmes droits, privilèges et immunités, dont jouissent les personnes nées libres ; voulons que le mérite d’une liberté acquise produise sur eux, tant pour leurs personnes que pour leurs biens, les mêmes effets que le bonheur de la liberté naturelle cause à nos sujets, le tout cependant aux exceptions portées par l’art 51 des présents.
1686 : Le 13 octobre, un Arrêt du Conseil d’État porte dérogation aux articles 7 et 30 du Code Noir qui permet les marchés de nègres les dimanches et fêtes et autorise leur témoignage en justice à défaut de blancs…
L'esclavage prend une dimension industrielle, spécialement en Martinique, où l’on compte 2 fois plus en 5 ans…
Auparavant les petites plantations de tabac n'employaient que quelques esclaves. Le métissage y était toléré mais restait rare.
La multiplication des habitations comptant plus de 100 esclaves est directement liée à culture de la canne à sucre.
La rentabilité y est poussée au maximum. Le traitement peu humain des esclaves fait chuter le taux de fécondité, les naissances d’esclaves " créoles " sont insuffisantes pour suivre la demande de main d’œuvre, la traite s’amplifie…
1693 : Les Anglais attaquent la Martinique le 12 avril avec 32 vaisseaux et 2500 hommes...
Le gouverneur Jean de Gabaret, a eu le temps d’organiser la défense en armant 1.500 esclaves noirs pour aider les 400 hommes de la milice : le 31 mai, suite à une défaite au Prêcheur, les Anglais doivent rembarquer.
Gabaret leur en sera reconnaissant, il aménagera l’application du Code Noir en Martinique et présentera à Louis XIV en 1696 son :
" Mémoire présenté à Sa Majesté par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'émancipation graduelle des esclaves. "
Il restera sans suite...
1701 : Le Commandeur Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut, qui assure l'intérim du Gouverneur lieutenant-général en Martinique, prend une ordonnance sur l’armement des nègres " nécessaires pour suivre chaque compagnie de milice ".
Il conviendra de choisir " des nègres des habitants d’une fidélité reconnue "... "Ils seront recompensez suivant le mérite de leur action par gratiffications, pensions leurs vies durant et mesme par don de la liberté, pour ceux qui par des actions distinguées auroient mérité une si noble récompense "!
1713 : Arrêt du Roy du 24 octobre contrôlant l’affranchissement : " Il s’est commis... plusieurs abus par l’avidité de plusieurs habitants qui, sans d’autres motifs que ceux de leur avarice, mettaient la liberté des nègres esclaves à prix d’argent ; ce qui porte ceux-ci à se servir des voies les plus illicites pour se procurer les sommes nécessaires pour obtenir cette liberté ".
L'arrêt déclare " nulle toute liberté venant du maître n’ayant point obtenu au préalable l’autorisation écrite du Gouverneur ou de l’Intendant "
1716 : Edit du Roy en octobre " Les esclaves nègres, de l’un ou de l’autre sexe, qui auront été emmenés ou envoyés en France par leurs maîtres, ne pourront s’y marier sans le consentement de leurs maîtres, et en cas qu’ils y consentent lesdits esclaves seront et demeureront libres en vertu dudit consentement. "
Cet Edit sera annulé par une Déclaration royale de 1738...
1724 : Seconde version du Code Noir par Louis XV, destinée en particulier à la Louisiane
1726 : A Marie Galante, Jean-Baptiste du Tertre, chevalier du Fresnoy, décide de rentrer en France. Il demande chez son exécuteur testamentaire Pierre Petit-Maubert, notaire royal et commis-greffier du Conseil supérieur de la Guadeloupe "2.000 livres et 4 nègres de choix à l’entretien de Madelonette et Manon, enfants de Marie, mulâtresse lui appartenant", il a " donné la liberté à ses enfants naturels, à un nègre nommé Basile âgé de 8 ans et à Cathau âgée de 9 ans, enfants de Fleurance sa négresse ", il demande enfin pour ses enfants naturels " la permission de les faire passer en France pour y être élevés ". Il obtiendra, par ordonnance du gouverneur De Feuquières, l’affranchissement de Manon et Madelonette, à condition qu’elles restent en France : en cas de retour, elles deviendraient à nouveau esclaves, attribuées à l’Hôpital de Basse-Terre. Enfin, refus d’affranchissement pour Basile et Cathau…
1727 : En Martinique, le sieur Dubucq, lieutenant colonel de milice qui avait été gracié après les évènements du Baoulé en 1717, publie un "Mémoire pour prouver l’avantage de la Colonie dans l’affranchissement des esclaves et les inconvénients qui resulteroient de les priver de l’espérance de la liberté " : " Lorsque ces mulâtres et nègres demeureront dans l’esclavage, ils s’en faut beaucoup qu’ils soient fidèles, il n’y aura rien dont ils ne soient capables pour s’affranchir "…
L’annotation dans la marge du gouverneur ou du ministre est : " Rien à répondre "…
1727 : En Martinique, le sieur Dubucq, lieutenant colonel de milice qui avait été gracié après les évènements du Baoulé en 1717, publie un "Mémoire pour prouver l’avantage de la Colonie dans l’affranchissement des esclaves et les inconvénients qui resulteroient de les priver de l’espérance de la liberté " : " Lorsque ces mulâtres et nègres demeureront dans l’esclavage, ils s’en faut beaucoup qu’ils soient fidèles, il n’y aura rien dont ils ne soient capables pour s’affranchir "…
L’annotation dans la marge du gouverneur ou du ministre est : " Rien à répondre "…
1729 : Ordonnance du Roy qui attribue au gouverneur et au commissaire-ordonnateur de la Guadeloupe le pouvoir d'accorder des autorisations pour l'affranchissement des esclaves.
1736 : Ordonnance de Louis XV du 15 juin qui impose l'application de l'ordonnance de 1713 : l'affranchissement des esclaves est soumis strictement à " la permission par escrit du Gouverneur général et de l'Intendant " :
1736 : Ordonnance de Louis XV du 15 juin qui impose l'application de l'ordonnance de 1713 : l'affranchissement des esclaves est soumis strictement à " la permission par escrit du Gouverneur général et de l'Intendant " :
Bien qu’aucune rétribution n’ait été fixée, le tarif des autorisations va rapidement s’établir entre 2.000 et 6.000 livres suivant l’importance de l’esclave, ce qui se voulait dissuasif…
1738 : Arrêt du Conseil du Roy du 15 juillet autorisant les esclaves à témoigner en justice "qui admet les témoignages des esclaves à défaut de blancs, excepté ceux portés contre leurs maîtres"
Le 15 décembre, "Déclaration du Roy concernant les Nègres esclaves des Colonies"
1738 : Arrêt du Conseil du Roy du 15 juillet autorisant les esclaves à témoigner en justice "qui admet les témoignages des esclaves à défaut de blancs, excepté ceux portés contre leurs maîtres"
Le 15 décembre, "Déclaration du Roy concernant les Nègres esclaves des Colonies"
Il interdit l’introduction des esclaves des Antilles en France, sauf apprentissage ouvrier temporaire, limité à 3 années. Il interdit aussi aux mulâtres la terre de France...
1744 : En Martinique, l’intendant général César Marie de Lacroix rentre en France : il demande au gouverneur général le Marquis de Champigny un "passeport pour faire passer en France avec luy un nègre de Terre Cap Verd nommé Lalio âgé d’environ douze ans, à luy appartenant auquel il veus faire apprendre un métier", le passeport lui sera accordé le 3 août…
1746 : En Martinique, le gouverneur général des Isles du Vent, le marquis de Caylus et l'intendant Ranché prennent une ordonnance pour favoriser l’affranchissement de nègres, la taxe versée servant aux fortifications.
Dans sa réponse, le ministre, le comte de Maurepas, précise qu"ils n'accordent que rarement les libertés qu'on leur demande pour ces esclaves; Et quand ils le font, c'est toujours sur des motifs avantageux. Ils tirent d'ailleurs de ces libertés un meilleur parti que celuy qui a été proposé de 1000 livres pour les mâles et de 600 pour les négresses. Ils se règlent pour cela sur les facultés des maîtres ou l'âge des esclaves, pour la liberté desquels on paye souvent jusqu'à 3000 livres... Le produit en est appliqué aux travaux publics"
1744 : En Martinique, l’intendant général César Marie de Lacroix rentre en France : il demande au gouverneur général le Marquis de Champigny un "passeport pour faire passer en France avec luy un nègre de Terre Cap Verd nommé Lalio âgé d’environ douze ans, à luy appartenant auquel il veus faire apprendre un métier", le passeport lui sera accordé le 3 août…
1746 : En Martinique, le gouverneur général des Isles du Vent, le marquis de Caylus et l'intendant Ranché prennent une ordonnance pour favoriser l’affranchissement de nègres, la taxe versée servant aux fortifications.
Dans sa réponse, le ministre, le comte de Maurepas, précise qu"ils n'accordent que rarement les libertés qu'on leur demande pour ces esclaves; Et quand ils le font, c'est toujours sur des motifs avantageux. Ils tirent d'ailleurs de ces libertés un meilleur parti que celuy qui a été proposé de 1000 livres pour les mâles et de 600 pour les négresses. Ils se règlent pour cela sur les facultés des maîtres ou l'âge des esclaves, pour la liberté desquels on paye souvent jusqu'à 3000 livres... Le produit en est appliqué aux travaux publics"
1748 : Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu, l’un des grands esprits du Siècle des Lumières, publie à Genève : " De l’Esprit des Loix "
Il est anti-esclavagiste, contrairement à ce que pourrait laisser croire certains paragraphes pris hors de leur contexte…
Il utilise les arguments en faveur de l’esclavagisme pour bien montrer qu’ils sont ridicules : " On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un Être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. "
Il montre l’impiété de ceux qui se disent chrétiens et qui pratiquent l’esclavage : " Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ".
" L'esclavage proprement dit est l'établissement d'un droit qui rend un homme tellement propre à un autre homme, qu'il est le maître absolu de sa vie et de ses biens. Il n'est pas bon par nature ; il n'est utile ni au maître ni à l'esclave ; à celui-ci, parce qu'il ne peut rien faire par vertu ; à celui-là , parce qu'il contracte avec ses esclaves toutes sortes de mauvaises habitudes, qu'il s'accoutume insensiblement à manquer à toutes les vertus morales, qu'il devient fier, prompt, dur, colère, voluptueux, cruel. "
" Louis XIII se fit une peine extrême de la loi qui rendait esclaves les nègres de ses colonies : mais, quand on lui eut bien mis dans l'esprit que c'était la voie la plus sûre pour les convertir, il y consentit "...
Il est anti-esclavagiste, contrairement à ce que pourrait laisser croire certains paragraphes pris hors de leur contexte…
Il utilise les arguments en faveur de l’esclavagisme pour bien montrer qu’ils sont ridicules : " On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un Être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. "
Il montre l’impiété de ceux qui se disent chrétiens et qui pratiquent l’esclavage : " Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ".
" L'esclavage proprement dit est l'établissement d'un droit qui rend un homme tellement propre à un autre homme, qu'il est le maître absolu de sa vie et de ses biens. Il n'est pas bon par nature ; il n'est utile ni au maître ni à l'esclave ; à celui-ci, parce qu'il ne peut rien faire par vertu ; à celui-là , parce qu'il contracte avec ses esclaves toutes sortes de mauvaises habitudes, qu'il s'accoutume insensiblement à manquer à toutes les vertus morales, qu'il devient fier, prompt, dur, colère, voluptueux, cruel. "
" Louis XIII se fit une peine extrême de la loi qui rendait esclaves les nègres de ses colonies : mais, quand on lui eut bien mis dans l'esprit que c'était la voie la plus sûre pour les convertir, il y consentit "...
1752 : L’intendant général Hurson publie un mémoire concernant les "Registres des paroisses et baptêmes des mulatres et mestifs" :
il s’insurge contre l’habitude des curés d’enregistrer le nom du père tel que le donne la mère négresse, cela étant une source de paternités injustifiées et ainsi de problèmes dans les familles de blancs…
1754 : Les colons rentrant en France se voient interdire de ramener plus d’un nègre, avec obligation de le ramener au retour…
Le gouverneur général De Bompar demande l’interdiction pure et simple, en faisant remarquer le danger d’emmener des nègres de France : " Cela fait un mélange odieux qui peut devenir dangereux par la suite…les blancs ne font point de difficulté de se lier avec eux et n’ont pas pour eux le mépris qu’on a icy "
Quant au retour : " Les nègres qui reviennent de France sont insolens par la familiarité qu’ils y ont contracté avec les blancs et y ont acquis des connoissances dont ils peuvent faire un très mauvais usage "…
1759 : François-Marie Arouet, dit Voltaire, publie en Suisse, sous le pseudonyme du Dr Ralph, Candide ou l'Optimisme, conte philosophique. Au chapitre 29, il dénonce l'esclavage en mettant en scène l'épisode du nègre du Surinam, amputé de bras et de jambe:
il s’insurge contre l’habitude des curés d’enregistrer le nom du père tel que le donne la mère négresse, cela étant une source de paternités injustifiées et ainsi de problèmes dans les familles de blancs…
1754 : Les colons rentrant en France se voient interdire de ramener plus d’un nègre, avec obligation de le ramener au retour…
Le gouverneur général De Bompar demande l’interdiction pure et simple, en faisant remarquer le danger d’emmener des nègres de France : " Cela fait un mélange odieux qui peut devenir dangereux par la suite…les blancs ne font point de difficulté de se lier avec eux et n’ont pas pour eux le mépris qu’on a icy "
Quant au retour : " Les nègres qui reviennent de France sont insolens par la familiarité qu’ils y ont contracté avec les blancs et y ont acquis des connoissances dont ils peuvent faire un très mauvais usage "…
1759 : François-Marie Arouet, dit Voltaire, publie en Suisse, sous le pseudonyme du Dr Ralph, Candide ou l'Optimisme, conte philosophique. Au chapitre 29, il dénonce l'esclavage en mettant en scène l'épisode du nègre du Surinam, amputé de bras et de jambe:
1761 : En Martinique, le nouveau gouverneur général, Louis-Charles Le Vassor de la Touche, prend une ordonnance pour la vérification de tous les actes d’affranchissement par un avocat au Parlement, Antoine Toussaint Perdrigeon, réclamant aux gens de couleur libres la présentation sous 3 mois de tous leurs titres.
1766 : Le duc de Choisel écrit dans un mémoire au Roy : " Tous les nègres ont été transportés aux colonies comme esclaves ; l'esclavage a imprimé une tache ineffaçable sur leur postérité ; et par conséquent ceux qui en descendent ne peuvent jamais entrer dans la classe des Blancs. S'il était un temps où ils pouvaient être réputés blancs, ils pourraient prétendre comme eux à toutes les places ou dignités, ce qui serait absolument contraire aux constitutions des colonies "...
Dans le même temps, Turgot, économiste qui appartient aux "physiocrates" écrit dans " Réflexions sur la formation et la distribution des richesses " :
" Les esclaves n’ont aucun motif pour s’acquitter des travaux auxquels on les contraint, avec l’intelligence et les soins qui pourraient en assurer le succès ; d’où suit que ces travaux produisent très peu.
Les maîtres avides ne savent autre chose, pour suppléer à ce défaut de production qui résulte nécessairement de la culture par esclaves, que de forcer ceux-ci à des travaux encore plus rudes, plus continus et plus violents.
Ces travaux excessifs en font périr beaucoup, et il faut, pour entretenir toujours le nombre nécessaire à la culture, que le commerce en fournisse chaque année "
Il condamne l'esclavage et la traite :
" Dès que cette abominable coutume a été établie, les guerres sont devenues encore plus fréquentes. Avant cette époque, elles n’arrivaient que par accident ; depuis, on les a entreprises précisément dans la vue de faire des esclaves, que les vainqueurs forçaient de travailler pour leur compte ou qu’ils vendaient à d’autres.
Tel a été le principal objet des guerres que les anciens peuples se faisaient, et ce brigandage et ce commerce règnent encore dans toute leur horreur sur les côtes de Guinée, où les Européens le fomentent en allant acheter des noirs pour la culture des colonies d’Amérique."
1768 : Le comte d’Ennery devient gouverneur lieutenant général des Isles du Vent, la Guadeloupe a perdu son indépendance comme son gouverneur Nolivos…
Il accorde une exemption de service ou un affranchissement d’esclave en échange d'une somme pour subvenir à la construction de batteries et poudrières dans l’archipel.
Les peines de galère contre les esclaves marrons sont commuées en travaux forcés pour les fortifications et autres travaux de la colonie.
Le rétablissement des milices par Ordonnance Royale le 1er septembre va préciser l'importance des "Compagnies de couleur" .
L’entrée dans la milice sera un moyen d’obtenir la liberté. Pour y parvenir, il faut tout d’abord une permission écrite du maître passée devant notaire et l’accord du commandant du district des gens de couleur. L’entrée dans la milice donne la liberté de fait. Après un temps de service de 16 ans (ramené à 8 ans en 1792...) et l’autorisation des administrateurs, le milicien obtient son acte d’affranchissement.
1769 : Bernardin de Saint Pierre publie " Voyage à l’Ile de France et à lle de Bourbon ", où il prend une position très nette contre l’esclavage : " Je suis fâché que des philosophes qui combattent les abus avec tant de courage n'aient guère parlé de l'esclavage des Noirs que pour en plaisanter. Ils se détournent au loin ; ils parlent de la Saint-Barthélemy, du massacre des Mexicains par les Espagnols, comme si ce crime n'était pas celui de nos jours, et auquel la moitié de l'Europe prend part "
" Ces belles couleurs de rose et de feu dont s'habillent nos dames ; le coton dont elles ouatent leurs jupes ; le sucre, le café, le chocolat de leurs déjeuners, le rouge dont elles relèvent leur blancheur : la main des malheureux Noirs a préparé tout cela pour elles. Femmes sensibles, vous pleurez aux tragédies, et ce qui sert à vos plaisirs est mouillé de pleurs et teint du sang des hommes"...
1766 : Le duc de Choisel écrit dans un mémoire au Roy : " Tous les nègres ont été transportés aux colonies comme esclaves ; l'esclavage a imprimé une tache ineffaçable sur leur postérité ; et par conséquent ceux qui en descendent ne peuvent jamais entrer dans la classe des Blancs. S'il était un temps où ils pouvaient être réputés blancs, ils pourraient prétendre comme eux à toutes les places ou dignités, ce qui serait absolument contraire aux constitutions des colonies "...
Dans le même temps, Turgot, économiste qui appartient aux "physiocrates" écrit dans " Réflexions sur la formation et la distribution des richesses " :
" Les esclaves n’ont aucun motif pour s’acquitter des travaux auxquels on les contraint, avec l’intelligence et les soins qui pourraient en assurer le succès ; d’où suit que ces travaux produisent très peu.
Les maîtres avides ne savent autre chose, pour suppléer à ce défaut de production qui résulte nécessairement de la culture par esclaves, que de forcer ceux-ci à des travaux encore plus rudes, plus continus et plus violents.
Ces travaux excessifs en font périr beaucoup, et il faut, pour entretenir toujours le nombre nécessaire à la culture, que le commerce en fournisse chaque année "
Il condamne l'esclavage et la traite :
" Dès que cette abominable coutume a été établie, les guerres sont devenues encore plus fréquentes. Avant cette époque, elles n’arrivaient que par accident ; depuis, on les a entreprises précisément dans la vue de faire des esclaves, que les vainqueurs forçaient de travailler pour leur compte ou qu’ils vendaient à d’autres.
Tel a été le principal objet des guerres que les anciens peuples se faisaient, et ce brigandage et ce commerce règnent encore dans toute leur horreur sur les côtes de Guinée, où les Européens le fomentent en allant acheter des noirs pour la culture des colonies d’Amérique."
1768 : Le comte d’Ennery devient gouverneur lieutenant général des Isles du Vent, la Guadeloupe a perdu son indépendance comme son gouverneur Nolivos…
Il accorde une exemption de service ou un affranchissement d’esclave en échange d'une somme pour subvenir à la construction de batteries et poudrières dans l’archipel.
Les peines de galère contre les esclaves marrons sont commuées en travaux forcés pour les fortifications et autres travaux de la colonie.
Le rétablissement des milices par Ordonnance Royale le 1er septembre va préciser l'importance des "Compagnies de couleur" .
L’entrée dans la milice sera un moyen d’obtenir la liberté. Pour y parvenir, il faut tout d’abord une permission écrite du maître passée devant notaire et l’accord du commandant du district des gens de couleur. L’entrée dans la milice donne la liberté de fait. Après un temps de service de 16 ans (ramené à 8 ans en 1792...) et l’autorisation des administrateurs, le milicien obtient son acte d’affranchissement.
1769 : Bernardin de Saint Pierre publie " Voyage à l’Ile de France et à lle de Bourbon ", où il prend une position très nette contre l’esclavage : " Je suis fâché que des philosophes qui combattent les abus avec tant de courage n'aient guère parlé de l'esclavage des Noirs que pour en plaisanter. Ils se détournent au loin ; ils parlent de la Saint-Barthélemy, du massacre des Mexicains par les Espagnols, comme si ce crime n'était pas celui de nos jours, et auquel la moitié de l'Europe prend part "
" Ces belles couleurs de rose et de feu dont s'habillent nos dames ; le coton dont elles ouatent leurs jupes ; le sucre, le café, le chocolat de leurs déjeuners, le rouge dont elles relèvent leur blancheur : la main des malheureux Noirs a préparé tout cela pour elles. Femmes sensibles, vous pleurez aux tragédies, et ce qui sert à vos plaisirs est mouillé de pleurs et teint du sang des hommes"...
1776 : Arrêt du Conseil du Roi "qui casse et annule l'ordonnance rendue le 29 décembre 1774 par les administrateurs des îles du Vent ; cette ordonnance prescrivait aux gens de couleur, libres, de présenter le titre primordial de leur liberté sous peine d'être déclarés esclaves et vendus au profit du roi"
L'arrêt "enjoint aux curés de ces îles de ne baptiser les enfants de couleur comme libres, qu'après que les pères et mères auront fourni leurs actes de liberté autorisés par les administrateurs"
1777 : Déclaration du Roi pour la Police des Noirs le 9 août :
L'arrêt "enjoint aux curés de ces îles de ne baptiser les enfants de couleur comme libres, qu'après que les pères et mères auront fourni leurs actes de liberté autorisés par les administrateurs"
1777 : Déclaration du Roi pour la Police des Noirs le 9 août :
Article 1 : "Faisons défenses expresses à tous nos Sujets, de quelque qualité & condition qu'ils foient, même à tous Etrangers, d'amener dans notre Royaume, après la publication & enregistrement de notre présente Déclaration, aucun Noir, Mulâtre , ou autres Gens de couleur de l'un & de l'autre sexe, & de les y retenir à leur service ; le tout à peine de trois mille livres d'amende, même de plus grande peine s'il y échoit."
Article 2 : "Défendons pareillement, sous les mêmes peines, à tous noirs, mulâtres qui ne seraient point en service, d’entrer à l’avenir dans notre royaume, sous quelque cause et prétexte que ce soit..."
Article 4 "Permettons néanmoins a tout Habitant de nos Colonies qui voudra passer en France, d'embarquer avec lui un seul Noir ou Mulâtre de l'un ou de l'autre sexe, pour le servir pendant la traversée, à la charge de le remettre, à son arrivée dans le Port, au dépôt qui fera à ce destiné par nos ordres, & y demeurer jusqu'à ce qu'il puisse être rembarqué" ...
1778 : La Société de Philantropes existe à Strasbourg depuis 1770. Elle compte 53 membres français, allemands, suédois, suisses, etc... L'un d'eux, l'Abbé Fébué publie à Berne son " Essai philanthopique sur l'Esclavage de Nègres "
Article 2 : "Défendons pareillement, sous les mêmes peines, à tous noirs, mulâtres qui ne seraient point en service, d’entrer à l’avenir dans notre royaume, sous quelque cause et prétexte que ce soit..."
Article 4 "Permettons néanmoins a tout Habitant de nos Colonies qui voudra passer en France, d'embarquer avec lui un seul Noir ou Mulâtre de l'un ou de l'autre sexe, pour le servir pendant la traversée, à la charge de le remettre, à son arrivée dans le Port, au dépôt qui fera à ce destiné par nos ordres, & y demeurer jusqu'à ce qu'il puisse être rembarqué" ...
1778 : La Société de Philantropes existe à Strasbourg depuis 1770. Elle compte 53 membres français, allemands, suédois, suisses, etc... L'un d'eux, l'Abbé Fébué publie à Berne son " Essai philanthopique sur l'Esclavage de Nègres "
1779 : Abolition du servage dans le domaine royal par Louis XVI...
1780 : L’Abbé Guillaume Raynal publie clandestinement en Suisse :
" Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes "
Il contient des attaques violentes contre la politique esclavagiste des peuples colonisateurs, contre le clergé et contre l'Inquisition :
" L'homme n'a pas le droit de se vendre, parce qu'il n'a pas celui d'accéder à tout ce qu'un maître injuste, violent et dépravé pourrait exiger de lui. Il appartient à son premier maître, Dieu, dont il n'est jamais affranchi "
1780 : L’Abbé Guillaume Raynal publie clandestinement en Suisse :
" Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes "
Il contient des attaques violentes contre la politique esclavagiste des peuples colonisateurs, contre le clergé et contre l'Inquisition :
" L'homme n'a pas le droit de se vendre, parce qu'il n'a pas celui d'accéder à tout ce qu'un maître injuste, violent et dépravé pourrait exiger de lui. Il appartient à son premier maître, Dieu, dont il n'est jamais affranchi "
" Rois de la terre, vous seuls pouvez faire cette révolution, si vous ne vous jouez pas du reste des humains, si vous ne regardez pas la puissance des souverains comme le droit d’un brigandage heureux, et l’obéissance des sujets comme une surprise faite à l’ignorance ; pensez à vos devoirs ; refusez le sceau de votre autorité à ce trafic infâme et criminel d’hommes convertis en vils troupeaux, et ce commerce disparaîtra "
En Guyane, Daniel Lescallier, futur préfet de la Guadeloupe, est ordonnateur et gérant d’une habitation appartenant à La Fayette. Il s’attache à améliorer la condition de ses esclaves, essayant de prouver que la douceur est source de productivité…
1781 : Le marquis de Condorcet publie en Suisse sous le pseudonyme de Mr Schwartz, pasteur du St Evangile à Bienne, ses
" Réflexions sur l'Esclavage des Nègres"
En Guyane, Daniel Lescallier, futur préfet de la Guadeloupe, est ordonnateur et gérant d’une habitation appartenant à La Fayette. Il s’attache à améliorer la condition de ses esclaves, essayant de prouver que la douceur est source de productivité…
1781 : Le marquis de Condorcet publie en Suisse sous le pseudonyme de Mr Schwartz, pasteur du St Evangile à Bienne, ses
" Réflexions sur l'Esclavage des Nègres"
" La prospérité du commerce, la richesse nationale ne peuvent être mises en balance avec la justice. Un nombre d'hommes assemblés n'a pas le droit de faire ce qui, de la part de chaque homme en particulier, serait une injustice. Ainsi, l'intérêt de puissance et de richesse d'une nation doit disparaître devant le droit d'un seul homme; autrement, il n'y a plus de différence entre une société réglée et une horde de voleurs."
1788 : A Paris, Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat, fils d’armateur négrier Bordelais, présente à l’Académie des sciences et des Arts de Bordeaux son : " Discours sur la nécessité et les moyens de détruire l'esclavage dans les colonies ".
1788 : A Paris, Jacques-Alexandre Laffon de Ladebat, fils d’armateur négrier Bordelais, présente à l’Académie des sciences et des Arts de Bordeaux son : " Discours sur la nécessité et les moyens de détruire l'esclavage dans les colonies ".
Discours inaugural le 17 février de Jacques Pierre Brissot de Warville " à la prière du Comité de Londres ", il souhaite " établir à Paris une Société pour concourir, avec celle de Londres, à l'abolition de la traite et de l'esclavage des Nègres"
Il crée avec son ami Etienne Clavière la Société des Amis des Noirs : elle se propose de mettre en œuvre la doctrine anti-esclavagiste et abolitionniste dont Montesquieu et l'abbé Raynal furent des précurseurs.
Elle regroupe Condorcet, Mirabeau, Lavoisier et bien d’autres. Elle admet les femmes et les étrangers et se prononce à la fois pour la suppression de la traite et le maintien provisoire de l’esclavage : c’est un abolitionnisme mitigé qui dominera jusqu’à la Révolution.
1789 : L'Abbé Grégoire adhère à cette Société qui compte maintenant 141 membres et en devient l'un des principaux animateurs.
Le 5 mai : Début des Etats Généraux réunissant à Versailles 1.139 députés : 270 pour les 400.000 Nobles, 291 pour les 140.000 membres du Clergé et le reste pour le Tiers-état, soit 98% de la population. Les colonies ne sont pas représentées…
Discours de Necker lors de l’inauguration : " Un jour viendra peut-être où associant à vos délibérations les députés des colonies, vous jetterez un regard de compassion sur ce malheureux peuple dont on a fait tranquillement un barbare objet de trafic, sur ces hommes semblables à nous par la pensée et surtout par la faculté de souffrir, sur ces hommes … que nous entassons au fond d’un vaisseau pour aller ensuite à pleines voiles les présenter aux chaînes qui les attendent…"
Après avoir rencontré des abolitionnistes anglais, en particulier Thomas Clarkson en Angleterre, le pasteur suisse Benjamin Frossard publie à Lyon " La Cause des esclaves nègres et des habitants de la Guinée, portée au tribunal de la justice, de la religion, de la politique ou Histoire de la traite & de l'esclavage des nègres, preuves de leur illégitimité, moyens de les abolir sans nuire ni aux colonies ni aux colons."
Elle regroupe Condorcet, Mirabeau, Lavoisier et bien d’autres. Elle admet les femmes et les étrangers et se prononce à la fois pour la suppression de la traite et le maintien provisoire de l’esclavage : c’est un abolitionnisme mitigé qui dominera jusqu’à la Révolution.
1789 : L'Abbé Grégoire adhère à cette Société qui compte maintenant 141 membres et en devient l'un des principaux animateurs.
Le 5 mai : Début des Etats Généraux réunissant à Versailles 1.139 députés : 270 pour les 400.000 Nobles, 291 pour les 140.000 membres du Clergé et le reste pour le Tiers-état, soit 98% de la population. Les colonies ne sont pas représentées…
Discours de Necker lors de l’inauguration : " Un jour viendra peut-être où associant à vos délibérations les députés des colonies, vous jetterez un regard de compassion sur ce malheureux peuple dont on a fait tranquillement un barbare objet de trafic, sur ces hommes semblables à nous par la pensée et surtout par la faculté de souffrir, sur ces hommes … que nous entassons au fond d’un vaisseau pour aller ensuite à pleines voiles les présenter aux chaînes qui les attendent…"
Après avoir rencontré des abolitionnistes anglais, en particulier Thomas Clarkson en Angleterre, le pasteur suisse Benjamin Frossard publie à Lyon " La Cause des esclaves nègres et des habitants de la Guinée, portée au tribunal de la justice, de la religion, de la politique ou Histoire de la traite & de l'esclavage des nègres, preuves de leur illégitimité, moyens de les abolir sans nuire ni aux colonies ni aux colons."
Thomas Clarkson publie à Neufchâtel son " Essai sur les désavantages politiques de la traite des nègres ", traduit par Gramagnac, secrétaire de la Société des Amis des Noirs.
La Société des Amis des Noirs va enchainer ses messages aux politiques dés 1789 :
1790 : En février, 2ème " Adresse à l'Assemblée Nationale pour l'abolition de la Traite des Noirs" par la Société des Amis des Noirs :
Le 6 mars, Mirabeau prononce un discours contre l'esclavage devant le Club des Jacobins.
Le 8 mars, l'Assemblée Constituante a voté sous la pression du Club de Massiac, du Comité des colonies et de son rapporteur Antoine Barnave, un décret, l’Assemblée nationale qui abandonne les colonies aux mains des colons blancs qui formeront des assemblées coloniales et qui pourront dès lors poursuivre la traite négrière et l’esclavage :
" L’Assemblée Nationale...déclare que, considérant les Colonies comme une partie de l’Empire François...elle n’a cependant jamais entendu les comprendre dans la Constitution
qu’elle a décrétée pour le Royaume, & les assujettir à des Loix qui pourroient être incompatibles avec leur convenances locales & particulières...déclare qu’elle n’a entendu rien innover dans aucune des branches du Commerce soit direct, soit indirect de la France avec ses Colonies ; déclare qu’il n’y a lieu contre eux (les Citoyens des colonies) à aucune inculpation" ...
Une partie de l’article VI visait directement la Société des Amis des Noirs et son président Brissot de Warville, stipulant que l’Assemblée nationale déclarait criminel, envers la Nation, quiconque travailleroit à exciter des soulèvemens contre eux "
La Société des Amis des Noirs réplique le 9 avril par une 3ème adresse, dénonçant l’article en question, rédigé selon elle en vue de l’arrêter dans ses travaux, et annonçant la poursuite de ses activités anti-esclavagistes jusqu’à l’abolition des crimes perpétrés contre les Noirs !
Une " Adresse aux amis de l'humanité " en juin...
qu’elle a décrétée pour le Royaume, & les assujettir à des Loix qui pourroient être incompatibles avec leur convenances locales & particulières...déclare qu’elle n’a entendu rien innover dans aucune des branches du Commerce soit direct, soit indirect de la France avec ses Colonies ; déclare qu’il n’y a lieu contre eux (les Citoyens des colonies) à aucune inculpation" ...
Une partie de l’article VI visait directement la Société des Amis des Noirs et son président Brissot de Warville, stipulant que l’Assemblée nationale déclarait criminel, envers la Nation, quiconque travailleroit à exciter des soulèvemens contre eux "
La Société des Amis des Noirs réplique le 9 avril par une 3ème adresse, dénonçant l’article en question, rédigé selon elle en vue de l’arrêter dans ses travaux, et annonçant la poursuite de ses activités anti-esclavagistes jusqu’à l’abolition des crimes perpétrés contre les Noirs !
Une " Adresse aux amis de l'humanité " en juin...
En octobre, l'Abbé Henri Grégoire publie à Paris sa " Lettre aux Philantropes sur les malheurs, les droits et les réclamations des Gens de couleur de Saint Domingue et des autres îles françoises de l'Amérique "
1791 : 4ème adresse à l'Assemblée Nationale par Etienne Clavière en mars :
" Elle pense qu'elle est même une violation de la constitution, parce jamais une assemblée constituante ou législative ne peut déléguer à une classe d'hommes le droit de disposer d'une autre classe d'hommes"
L'abbé Raynal publie sa "Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres"
L'abbé Raynal publie sa "Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres"
En septembre, "Adresse des citoyens de couleur résidans à Paris à l'Assemblée Nationale ":
Le 24 septembre, un Décret de l'Assemblée Nationale Constituante précise la répartition des pouvoirs entre la nation et les Assemblées coloniales, en particulier quant aux " personnes non libres " :
" Les loix concernant l'état des personnes non libres & l'état politique des hommes de couleur & nègres libres, ainsi que les règlemens relatifs à l'exécution de ces mêmes loix, seront faites par les Assemblées Coloniales actuellement existantes & celles qui leur succèderont, s'exécuteront provisoirement avec l'approbation des Gouverneurs des Colonies, pendant l'espace d'un an pour les Colonies d'Amérique, & pendant l'espace de deux ans pour les Colonies au-delà du cap de Bonne-Espérance, & seront portées directement à la sanction absolue du Roi, sans qu'aucun décret antérieur puisse porter obstacle au plein exercice du droit conféré par le présent article aux Assemblées Coloniales "
Les conservateurs du Club Massiac, par la voix de Barnave, ont encore gagné un peu d'indépendance pour les colonies...
1792 : Devant les évènements de St Domingue, la Convention vote la loi du 4 avril, qui donne des droits civiques aux "hommes de couleur et nègres libres", ordonne de nouvelles élections des assemblées coloniales et des municipalités, et nomme des commissaires civils, 3 pour St Domingue et 4 pour les Iles du Vent.
" Les loix concernant l'état des personnes non libres & l'état politique des hommes de couleur & nègres libres, ainsi que les règlemens relatifs à l'exécution de ces mêmes loix, seront faites par les Assemblées Coloniales actuellement existantes & celles qui leur succèderont, s'exécuteront provisoirement avec l'approbation des Gouverneurs des Colonies, pendant l'espace d'un an pour les Colonies d'Amérique, & pendant l'espace de deux ans pour les Colonies au-delà du cap de Bonne-Espérance, & seront portées directement à la sanction absolue du Roi, sans qu'aucun décret antérieur puisse porter obstacle au plein exercice du droit conféré par le présent article aux Assemblées Coloniales "
Les conservateurs du Club Massiac, par la voix de Barnave, ont encore gagné un peu d'indépendance pour les colonies...
1792 : Devant les évènements de St Domingue, la Convention vote la loi du 4 avril, qui donne des droits civiques aux "hommes de couleur et nègres libres", ordonne de nouvelles élections des assemblées coloniales et des municipalités, et nomme des commissaires civils, 3 pour St Domingue et 4 pour les Iles du Vent.
1793 : Le 27 mai " Adresse à la Convention Nationale, à tous les Clubs et Sociétés Patriotiques Pour les Nègres détenus en esclavagedans les Colonies Françaises de l’Amérique, sous le régime de la République "
L'abbé Grégoire prononce le 4 juin devant la Convention : "J’ai une autre demande à soumettre à votre humanité et à votre philosophie. Il existe encore une aristocratie de la peau ; plus grands que vos prédécesseurs dont les décrets l’ont, pour ainsi dire, consacrée, vous la ferez disparaître"...
1794 : 1ère abolition le 16 pluviose an II de la République, soit le 4 février :
L'abbé Grégoire prononce le 4 juin devant la Convention : "J’ai une autre demande à soumettre à votre humanité et à votre philosophie. Il existe encore une aristocratie de la peau ; plus grands que vos prédécesseurs dont les décrets l’ont, pour ainsi dire, consacrée, vous la ferez disparaître"...
1794 : 1ère abolition le 16 pluviose an II de la République, soit le 4 février :
1794 / 1802 : Une première abolition en demi-teinte...
Voir pour cette période les chapitres " République de Douze " et " 1802 "
Voir pour cette période les chapitres " République de Douze " et " 1802 "
1798 : Moreau de St Méry, colon de St Domingue, réfugié aux Etats-Unis pendant la Terreur, publie à Philadelphie son grand œuvre :
"Description de la partie française de Saint-Domingue"
Il y développe entre autres sa classification selon la couleur de peau, qui restera la base des préjugés de couleur et du ségrégationnisme pendant très longtemps : selon lui 128 combinaisons possibles !!!
Voilà son intégralité, sans commentaires dont je vous fais grâce...
"Description de la partie française de Saint-Domingue"
Il y développe entre autres sa classification selon la couleur de peau, qui restera la base des préjugés de couleur et du ségrégationnisme pendant très longtemps : selon lui 128 combinaisons possibles !!!
Voilà son intégralité, sans commentaires dont je vous fais grâce...
1808 : Interdiction de la traite en Angleterre, votée en janvier par les 2 Chambres sous la pression des députés Wilberforce et Grenville.
Aux Etats-Unis, la nouvelle Constitution interdit la traite, sous la présidence du Républicain Abraham Lincoln.
L’abbé Grégoire publie l’un de ses textes les plus importants : " De la littérature des nègres "
Le livre est dédié " à tous les hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux noirs et sang-mêlé, soit par leurs ouvrages, soit par leurs discours dans les assemblées politiques, pour l’abolition de la traite, le soulagement et la liberté des esclaves "
Aux Etats-Unis, la nouvelle Constitution interdit la traite, sous la présidence du Républicain Abraham Lincoln.
L’abbé Grégoire publie l’un de ses textes les plus importants : " De la littérature des nègres "
Le livre est dédié " à tous les hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux noirs et sang-mêlé, soit par leurs ouvrages, soit par leurs discours dans les assemblées politiques, pour l’abolition de la traite, le soulagement et la liberté des esclaves "
1809 : En Guadeloupe, on se prépare pour l’attaque Anglaise : suite à un arrêté du 15 février, les colons doivent enrôler des esclaves choisis dans leurs ateliers. Ils vont constituer une troupe de 1.500 hommes, incorporés au 66ème Régiment d’Infanterie, où ils sont habillés et armés, ce qui porte les effectifs à 2.600 hommes.
Les esclaves changent ainsi de maître, devenant propriété du gouvernement, salariés 2.000 livres par an.
Le gouverneur leur promet l’affranchissement en cas de grand service ou d’action d’éclat…
1815 : Après presqu'un an de négociations, le 8 février, l’Acte d’Abolition de la Traite, soumis par les Anglais aux gouvernements européens au Congrès de Vienne, est enfin signé :
Les esclaves changent ainsi de maître, devenant propriété du gouvernement, salariés 2.000 livres par an.
Le gouverneur leur promet l’affranchissement en cas de grand service ou d’action d’éclat…
1815 : Après presqu'un an de négociations, le 8 février, l’Acte d’Abolition de la Traite, soumis par les Anglais aux gouvernements européens au Congrès de Vienne, est enfin signé :
Il déclare la traite négrière illégale : elle se poursuivra jusqu’en 1831 dans les colonies françaises, avec la complicité des autorités métropolitaines et coloniales, malgré 3 lois successives…
L’abbé Grégoire publie à Paris : " De la traite et de l'esclavage des Noirs et des Blancs par un ami des hommes de toutes les couleurs "
L’abbé Grégoire publie à Paris : " De la traite et de l'esclavage des Noirs et des Blancs par un ami des hommes de toutes les couleurs "
Dans sa dernière page, il écrit : "Avilir les hommes, c’est l’infaillible moyen de les rendre vils. L’esclavage dégrade à la fois les maîtres et les esclaves, il endurcit les cœurs, éteint la moralité et prépare à tous des catastrophes"...
" Quinte-Curce a très-bien exprimé cette vérité : Inter dominum et servum nulla amicitia est ; etiam in pace, belli tamen jura servantur" (Entre maître et esclave, pas de place pour l'amitié ; même en temps de paix, ce sont les lois de la guerre qui sont observées...) NB : Quinte-Curce était un historien du 1er siècle après J.C.
1817 : Le 8 janvier, Ordonnance du Roi " portant peine de confiscation contre tout bâtiment qui tenterait d’introduire des Noirs de traite dans les Colonies françaises", mais rien au départ des ports français...
" Quinte-Curce a très-bien exprimé cette vérité : Inter dominum et servum nulla amicitia est ; etiam in pace, belli tamen jura servantur" (Entre maître et esclave, pas de place pour l'amitié ; même en temps de paix, ce sont les lois de la guerre qui sont observées...) NB : Quinte-Curce était un historien du 1er siècle après J.C.
1817 : Le 8 janvier, Ordonnance du Roi " portant peine de confiscation contre tout bâtiment qui tenterait d’introduire des Noirs de traite dans les Colonies françaises", mais rien au départ des ports français...
1818 : Nouvelle Ordonnance du Roi le 24 juin " qui établit une Croisière sur les côtes d'Afrique pour empêcher la Traite des Noirs ":
" Sera entretenu constament, sur les côtes de nos établissemens d'Afrique, une croisière de notre marine, à l'effet de visiter tous bâtimens français qui se présenteraient dans les parages de nos possessions sur lesdites côtes et d'empêcher toutes contraventions à notre Ordonnance du 8 janvier 1817 et à la loi du 15 avril 1818 ..."
1820 : Morénas présente à la Chambre des Députés sa "Pétition contre la traite des noirs, qui se fait au Sénégal".
1820 : Morénas présente à la Chambre des Députés sa "Pétition contre la traite des noirs, qui se fait au Sénégal".
En dépit du soutien que lui apporte pour confirmer ses dires l'abbé Guidicelli, ancien préfet apostolique au Sénégal, en publiant
" Observations sur la traite des noirs, en réponse au rapport de M. de Courvoisier sur la pétition de M. Morénas ", lui et l'abbé sont traités d'imposteurs et menacés d'être traduits en justice comme calomniateurs pour avoir dénoncé comme négriers des agents de l'État !
1821 : Morenas persiste et présente sa seconde pétition le 19 mars :
" Observations sur la traite des noirs, en réponse au rapport de M. de Courvoisier sur la pétition de M. Morénas ", lui et l'abbé sont traités d'imposteurs et menacés d'être traduits en justice comme calomniateurs pour avoir dénoncé comme négriers des agents de l'État !
1821 : Morenas persiste et présente sa seconde pétition le 19 mars :
A la Chambre des députés, le 27 juin, Benjamin Constant demande l'application de la répression de la traite conformément aux engagements du Congrès de Vienne :
" La traite se fait : elle se fait impunément. On sait la date des départs, des achats, des arrivées. On publie des prospectus pour inviter à prendre des actions dans cette traite, seulement on déguise l'achat des esclaves en supposant l'achat des mulets sur la côte d'Afrique où jamais on n'acheta de mulets. La traite se fait plus cruellement que jamais parce que les capitaines négriers, pour se dérober à la surveillance, recourent à des expédients atroces, pour faire disparaître les captifs.
Messieurs, au nom de l'humanité, dans cette cause, où toutes les distinctions de parti doivent disparaître, unissez-vous à moi pour réclamer la loi que le ministère vous avait promise "
NB : Morenas avait fait une nomenclature de l'argot de la traite : les Noirs pouvaient être qualifiés aussi de billots, souches, bûches, ballots, tous termes qui permettaient d'obtenir une assurance pour le négrier...
En Guadeloupe, 108 patentes d’affranchissement : 68 femmes, 40 hommes, pour environ 56.000 esclaves noirs payant droit, donc entre 14 et 60 ans.
1822 : Le Duc de Broglie, futur président de la Société pour l’Abolition de l’esclavage, prononce un discours à la Chambre des Pairs :
" La traite se fait : elle se fait impunément. On sait la date des départs, des achats, des arrivées. On publie des prospectus pour inviter à prendre des actions dans cette traite, seulement on déguise l'achat des esclaves en supposant l'achat des mulets sur la côte d'Afrique où jamais on n'acheta de mulets. La traite se fait plus cruellement que jamais parce que les capitaines négriers, pour se dérober à la surveillance, recourent à des expédients atroces, pour faire disparaître les captifs.
Messieurs, au nom de l'humanité, dans cette cause, où toutes les distinctions de parti doivent disparaître, unissez-vous à moi pour réclamer la loi que le ministère vous avait promise "
NB : Morenas avait fait une nomenclature de l'argot de la traite : les Noirs pouvaient être qualifiés aussi de billots, souches, bûches, ballots, tous termes qui permettaient d'obtenir une assurance pour le négrier...
En Guadeloupe, 108 patentes d’affranchissement : 68 femmes, 40 hommes, pour environ 56.000 esclaves noirs payant droit, donc entre 14 et 60 ans.
1822 : Le Duc de Broglie, futur président de la Société pour l’Abolition de l’esclavage, prononce un discours à la Chambre des Pairs :
"Après 2 exemples documentés de navires négriers illicites et un bref historique sur l'abolition de la Traite, il déplore la lenteur de son application en s’appuyant sur diverses pièces justificatives :
" En droit et en principe, la traite des noirs ne conserve plus de défenseurs...En fait elle est abolie : tous les peuples du monde civilisé se sont accordés sur ce point...
Les négociants qui, poussés par une honteuse avidité, s’efforcent aujourd’hui de faire renaître ou de perpétuer de semblables besoins, n’ont réellement aucune excuse ; ils se montrent rebelles aux lois de leur pays...ne méritent ni égards, ni ménagements, ni pitié...je viens vous dire : Les engagements pris au nom de l’État ne sont point accomplis ; les lois que vous avez rendues n’ont pas atteint leur but ; il faut maintenir l’honneur de la France aux yeux de l’étranger ; il faut faire respecter vos volontés par les citoyens."
L'Abbé Grégoire publie à Paris : " Des peines infamantes à infliger aux négriers"
" En droit et en principe, la traite des noirs ne conserve plus de défenseurs...En fait elle est abolie : tous les peuples du monde civilisé se sont accordés sur ce point...
Les négociants qui, poussés par une honteuse avidité, s’efforcent aujourd’hui de faire renaître ou de perpétuer de semblables besoins, n’ont réellement aucune excuse ; ils se montrent rebelles aux lois de leur pays...ne méritent ni égards, ni ménagements, ni pitié...je viens vous dire : Les engagements pris au nom de l’État ne sont point accomplis ; les lois que vous avez rendues n’ont pas atteint leur but ; il faut maintenir l’honneur de la France aux yeux de l’étranger ; il faut faire respecter vos volontés par les citoyens."
L'Abbé Grégoire publie à Paris : " Des peines infamantes à infliger aux négriers"
Le brick négrier La Vigilante, armé à Nantes, est capturé par les Anglais peu après son départ de Bony, avec 355 esclaves de traite illégale. Les plans du navire et ses équipements sont décrits dans un fascicule publié à Paris l'année suivante :
Le 31 juillet, le baron Desbassayns de Richemont, commissaire général de la Marine est envoyé en inspection à la Martinique et à la Guadeloupe, désigné commissaire inspecteur. A son retour, il estime que la journée de travail aux Antilles françaises revient à 1 Franc 45 centimes contre 30 centimes pour les Anglais, prix calculé en tenant compte " du prix actuel des nègres, des lois du code noir sur la nourriture, les rechanges, les soins à leur donner et la capitation ou les droits…"
1823 : Le ministre de la Marine et des Colonies, Gaspard de Clermont-Tonnerre, établit un "Etat des poursuites contre 249 navires inculpés de trafic d'esclaves" entre 1817 et 1823, dont 53 de Nantes, 27 de Bordeaux...
La Société de Morale Chrétienne forme un Comité pour l'Abolition de la Traite des Noirs :
1823 : Le ministre de la Marine et des Colonies, Gaspard de Clermont-Tonnerre, établit un "Etat des poursuites contre 249 navires inculpés de trafic d'esclaves" entre 1817 et 1823, dont 53 de Nantes, 27 de Bordeaux...
La Société de Morale Chrétienne forme un Comité pour l'Abolition de la Traite des Noirs :
André Dubuc du Ferret, capitaine de frégate et colon créole de la Martinique, publie son "Projet d’amélioration coloniale", où il propose la création d’une caisse d’amortissement de l’esclavage, une émancipation graduelle des esclaves et la participation des libres aux droits civils et politique.
1825 : Le baron Auguste-Louis de Staël-Holstein, philanthrope, présente à la Société de Morale Chrétienne les fers, chaines et entraves à esclaves dont il a fait l'acquisition, déclenchant l'indignation : il avait pu en effet les acheter en toute impunité sur les quais du port de Nantes, dix ans après l'abolition de la traite…
Il va les montrer dans tous les bureaux, salons, palais où il va avoir accès...
1826 : Boyer-Peyreleau écrit : " Dans les deux villes de la Pointe-à-Pitre et Basse-Terre, on a établi un officier de l’Etat Civil dont les fonctions ont pour but de constater les mariages, les naissances et les morts des blancs et des gens de couleur libres…
Il est étonnant que jusqu’ici les esclaves n’aient pas même obtenu cette légère marque d’intérêt , cependant elle leur prouverait…qu’on s’occupe un peu plus de leur existence que de celle d’un bœuf ou d’un mulet "...
Dernière expédition négrière illégale Bordelaise : depuis 1672, Bordeaux aura armé 508 navires de traite, répartis sur 105 armateurs et ayant transporté plus de 120.000 Noirs…
A Paris, la Société de Morale Chrétienne publie par son Comité pour l’Abolition : " Faits relatifs à la traite des Noirs ", où elle démontre la poursuite, voire l’accélération de la traite illégale, en particulier à Nantes. Elle joint un plan de chargement d'un navire négrier...
1825 : Le baron Auguste-Louis de Staël-Holstein, philanthrope, présente à la Société de Morale Chrétienne les fers, chaines et entraves à esclaves dont il a fait l'acquisition, déclenchant l'indignation : il avait pu en effet les acheter en toute impunité sur les quais du port de Nantes, dix ans après l'abolition de la traite…
Il va les montrer dans tous les bureaux, salons, palais où il va avoir accès...
1826 : Boyer-Peyreleau écrit : " Dans les deux villes de la Pointe-à-Pitre et Basse-Terre, on a établi un officier de l’Etat Civil dont les fonctions ont pour but de constater les mariages, les naissances et les morts des blancs et des gens de couleur libres…
Il est étonnant que jusqu’ici les esclaves n’aient pas même obtenu cette légère marque d’intérêt , cependant elle leur prouverait…qu’on s’occupe un peu plus de leur existence que de celle d’un bœuf ou d’un mulet "...
Dernière expédition négrière illégale Bordelaise : depuis 1672, Bordeaux aura armé 508 navires de traite, répartis sur 105 armateurs et ayant transporté plus de 120.000 Noirs…
A Paris, la Société de Morale Chrétienne publie par son Comité pour l’Abolition : " Faits relatifs à la traite des Noirs ", où elle démontre la poursuite, voire l’accélération de la traite illégale, en particulier à Nantes. Elle joint un plan de chargement d'un navire négrier...
1827 : Par la loi du 25 avril 1827, Charles X interdit à nouveau la traite négrière : l'infraction n'est plus un délit mais un crime...
1828 : M.J. Morénas, qui a côtoyé la traite quand il était botaniste au Sénégal, continue sa lutte en publiant son "Précis historique de la Traite des Noirs et de l'Esclavage Colonial" avec un "exposé des horreurs produites par le despotisme des colons"...
1829 : Le marquis de Sainte Croix présente une pétition à la Chambre des Députés pour " la demande d'une autorité spéciale et protectrice...des esclaves nègres"
1830 : Louis Philippe devient Roi des Français le 3 août.
Ordonnance du Roi du 4 août " concernant les recensements des esclaves dans les colonies " qui donne un État Civil aux esclaves.
Elle ordonnne : Article 1er : " à partir du 1er janvier 1834, les états de recensements qui sont annuellement remis à l'administration municipale dans les colonies, et affirmés par les maîtres d'esclaves ou par leurs fondés de pouvoirs, indiqueront les noms, prénoms, âge, sexe et caste des individus ; les signes particuliers propres à les faire reconnaître et le genre de travail auquel ils sont employés. Ils feront mention individuelle et par date des circonstances qui, depuis le précédent recensement, auront produit des augmentations ou des diminutions dans le nombre des esclaves. En cas d'acquisitions ou pertes par achat, vente, succession ou donation, les états indiqueront les dates ainsi que les noms des personnes qui auront acheté ou autrem ent acquis, ou qui auront vendu, donné ou légué ".
Une nouveauté apparaît : les maîtres doivent désormais déclarer les naissances et les mariages, les décès des esclaves.
" Les états de recensements seront faits triples. Une des expéditions restera déposée aux archives de la commune ; la seconde sera transmise au chef de l'administration intérieure ; la troisième, visée par le fonctionnaire municipal qui l'aura reçue, sera laissée au déclarant "...
Le non respect de ces dispositions était puni d'amendes comprises, selon le cas, entre vingt et trois mille francs.
Ordonnance du 7 septembre établissant qu'à partir de 1831 les actes de l’État civil de la population blanche et de la population libre de couleur de la Martinique, de la Guadeloupe, de l'île Bourbon et de la Guyane seront inscrits sur les mêmes registres.
Ordonnance du 12 novembre : abolition des règlements qui privent les hommes de couleur des droits de citoyens et proclamation de leur assimilation à la race blanche.
Cyrille-Charles-Auguste Bissette, mulâtre de la Martinique, dont la mère était la fille naturelle du gouverneur Joseph Gaspard Tascher de la Pajerie, père de Joséphine de Beauharnais, a été banni des Colonies pour une pétition dont il n'est probablement pas l'auteur...
Il publie à Paris une déclaration sur " L’émancipation civile et politique appliquée aux colonies françaises "
Ordonnance du Roi du 4 août " concernant les recensements des esclaves dans les colonies " qui donne un État Civil aux esclaves.
Elle ordonnne : Article 1er : " à partir du 1er janvier 1834, les états de recensements qui sont annuellement remis à l'administration municipale dans les colonies, et affirmés par les maîtres d'esclaves ou par leurs fondés de pouvoirs, indiqueront les noms, prénoms, âge, sexe et caste des individus ; les signes particuliers propres à les faire reconnaître et le genre de travail auquel ils sont employés. Ils feront mention individuelle et par date des circonstances qui, depuis le précédent recensement, auront produit des augmentations ou des diminutions dans le nombre des esclaves. En cas d'acquisitions ou pertes par achat, vente, succession ou donation, les états indiqueront les dates ainsi que les noms des personnes qui auront acheté ou autrem ent acquis, ou qui auront vendu, donné ou légué ".
Une nouveauté apparaît : les maîtres doivent désormais déclarer les naissances et les mariages, les décès des esclaves.
" Les états de recensements seront faits triples. Une des expéditions restera déposée aux archives de la commune ; la seconde sera transmise au chef de l'administration intérieure ; la troisième, visée par le fonctionnaire municipal qui l'aura reçue, sera laissée au déclarant "...
Le non respect de ces dispositions était puni d'amendes comprises, selon le cas, entre vingt et trois mille francs.
Ordonnance du 7 septembre établissant qu'à partir de 1831 les actes de l’État civil de la population blanche et de la population libre de couleur de la Martinique, de la Guadeloupe, de l'île Bourbon et de la Guyane seront inscrits sur les mêmes registres.
Ordonnance du 12 novembre : abolition des règlements qui privent les hommes de couleur des droits de citoyens et proclamation de leur assimilation à la race blanche.
Cyrille-Charles-Auguste Bissette, mulâtre de la Martinique, dont la mère était la fille naturelle du gouverneur Joseph Gaspard Tascher de la Pajerie, père de Joséphine de Beauharnais, a été banni des Colonies pour une pétition dont il n'est probablement pas l'auteur...
Il publie à Paris une déclaration sur " L’émancipation civile et politique appliquée aux colonies françaises "
1831 : Le 24 février, un rapport est présenté à Louis-Philippe proposant de conférer les droits civils aux personnes de couleur libres et d'abroger tous les textes restrictifs en ce domaine appliqués aux colonies : il est suivi le jour-même d’une Ordonnance du Roi abrogeant les arrêtés coloniaux qui ont restreint la jouissance des droits civils des personnes de couleur libres à la Martinique, à la Guadeloupe, à la Guyane française et à l'île Bourbon.
Le 1er mars, Ordonnance du Roi qui supprime la taxe d’affranchissement de 1.200 francs.
Les " libres de couleur ", affranchis et mulâtres, ont les mêmes droits civils, mais ne sont toujours pas électeurs ou éligibles…
Convention entre Anglais et Français sur un droit de visite réciproque pour surveiller l’abolition effective de la traite.
1832 : Le 8 mars, Loi déclarant libres les Noirs trouvés sur les négriers clandestins.
M.X. Tang, qui revient de la Guadeloupe où il a été juge de paix, témoigne de ce qu'il a pu constater en particulier sur les violences faites aux esclaves dans ce livre publié à Paris...
Le 1er mars, Ordonnance du Roi qui supprime la taxe d’affranchissement de 1.200 francs.
Les " libres de couleur ", affranchis et mulâtres, ont les mêmes droits civils, mais ne sont toujours pas électeurs ou éligibles…
Convention entre Anglais et Français sur un droit de visite réciproque pour surveiller l’abolition effective de la traite.
1832 : Le 8 mars, Loi déclarant libres les Noirs trouvés sur les négriers clandestins.
M.X. Tang, qui revient de la Guadeloupe où il a été juge de paix, témoigne de ce qu'il a pu constater en particulier sur les violences faites aux esclaves dans ce livre publié à Paris...
Le 12 juillet, Ordonnance du Roi simplifiant les conditions d’affranchissement des esclaves et autorisant la régularisation de toutes les libertés qui n’avaient pas encore reçu la sanction légale : "désirant notamment appeler au plus tôt à la liberté légale les individus...jouissant à divers titre de la liberté de fait", stipulait "tout individu qui jouit actuellement de la liberté de fait, le cas de marronage excepté, sera admis à former, par l'intermédiaire, soit de son patron, soit du procureur du roi, une demande pour être définitivement reconnu libre"...
"Cette déclaration sera inscrite sur un registre spécial, et transmise, dans les huit jours de sa date, au procureur du Roi près le tribunal de première instance, pour être affichée par ses soins, dans semblable délai, à la porte de la mairie de la commune où le déclarant fait sa demeure habituelle, ainsi qu’à celle de l’auditoire du tribunal ; ladite déclaration devra en outre être insérée trois fois consécutivement dans un des journaux de la colonie "
L’annulation de la taxe d’affranchissement l’année précédente et surtout cette régularisation des " libres de fait " va entrainer une apparente explosion des affranchissements à partir de l’année suivante…
1833 : Victor Schoelcher publie son premier livre.
Quelques extraits : " l'homme noir n'est pas moins digne de la liberté que l'homme blanc ... l'esclavage des nègres est une injure à la dignité humaine, parce que l'intelligence de l'homme noir est parfaitement égale à celle de l'homme blanc "
"Cette déclaration sera inscrite sur un registre spécial, et transmise, dans les huit jours de sa date, au procureur du Roi près le tribunal de première instance, pour être affichée par ses soins, dans semblable délai, à la porte de la mairie de la commune où le déclarant fait sa demeure habituelle, ainsi qu’à celle de l’auditoire du tribunal ; ladite déclaration devra en outre être insérée trois fois consécutivement dans un des journaux de la colonie "
L’annulation de la taxe d’affranchissement l’année précédente et surtout cette régularisation des " libres de fait " va entrainer une apparente explosion des affranchissements à partir de l’année suivante…
1833 : Victor Schoelcher publie son premier livre.
Quelques extraits : " l'homme noir n'est pas moins digne de la liberté que l'homme blanc ... l'esclavage des nègres est une injure à la dignité humaine, parce que l'intelligence de l'homme noir est parfaitement égale à celle de l'homme blanc "
Loi du 24 avril instituant un nouveau régime : la Charte des Colonies, avec plus d’indépendance :
Les Conseils Généraux sont remplacés par des Conseils Coloniaux élus par des collèges électoraux au suffrage censitaire.
Les Libres de couleur accèdent à la plénitude des droits politiques et deviennent électeurs et éligibles dans les mêmes conditions que les Blancs, mais pour être électeur censitaire, il fallait justifier de revenus ou de biens suffisants : soit payer 300 francs d’impôt direct, soit posséder un bien de 30.000 francs. Pour être éligible, il faut soit payer 600 francs d’impôt, soit posséder 60.000 francs de biens. Ainsi, malgré une large majorité de Noirs, les électeurs et les membres du Conseil resteront presque tous Blancs…
Le 30 avril, Ordonnance royale interdisant la marque ou la mutilation pour les " nègres marrons " : elle sera contestée par beaucoup de colons, en particulier à la Martinique...
Le 4 août, Ordonnance royale qui impose le recensement des esclaves et leur attribue un État Civil : les actes doivent être inscrit sur un registre tenu en deux exemplaires (un exemplaire communal et un exemplaire pour le greffe), regroupant les naissances, mariages et décès.
Le 28 août, l’Angleterre publie l’Acte d’Émancipation des Esclaves, malgré l’opposition des planteurs Jamaïcains. Il prévoit une émancipation progressive avec maintien de l'esclavage urbain jusqu'en 1838 et de l'esclavage rural jusqu'en 1840.
Les colonies britanniques, au moment de l'affranchissement comptent 780.933 esclaves dont notamment : 311.692 à la Jamaïque, 82.807 à la Barbade, 84.715 à la Guyane, 68.613 à Maurice.
Aux Antilles Françaises, de nombreux esclaves s’enfuient vers les colonies anglaises, la Dominique, Ste Lucie, Montserrat, Antigua, Anguilla, etc… pour y conquérir leur liberté.
En réponse, la peine de mort est adoptée pour les fugitifs...
A Marie-Galante, l’application de l’Ordonnance de 1832 sur les "Libres de Fait" débouche sur de nombreuses régularisations, qu'il est parfois difficile de distinguer des autres affranchissements…
Les demandeurs, en nom propre ou de par leur maître, ont obtenu auparavant un Arrêté du Gouverneur de la Guadeloupe.
A noter que l’intégralité des actes a été enregistrée au Grand Bourg pour les 3 communes.
Les Conseils Généraux sont remplacés par des Conseils Coloniaux élus par des collèges électoraux au suffrage censitaire.
Les Libres de couleur accèdent à la plénitude des droits politiques et deviennent électeurs et éligibles dans les mêmes conditions que les Blancs, mais pour être électeur censitaire, il fallait justifier de revenus ou de biens suffisants : soit payer 300 francs d’impôt direct, soit posséder un bien de 30.000 francs. Pour être éligible, il faut soit payer 600 francs d’impôt, soit posséder 60.000 francs de biens. Ainsi, malgré une large majorité de Noirs, les électeurs et les membres du Conseil resteront presque tous Blancs…
Le 30 avril, Ordonnance royale interdisant la marque ou la mutilation pour les " nègres marrons " : elle sera contestée par beaucoup de colons, en particulier à la Martinique...
Le 4 août, Ordonnance royale qui impose le recensement des esclaves et leur attribue un État Civil : les actes doivent être inscrit sur un registre tenu en deux exemplaires (un exemplaire communal et un exemplaire pour le greffe), regroupant les naissances, mariages et décès.
Le 28 août, l’Angleterre publie l’Acte d’Émancipation des Esclaves, malgré l’opposition des planteurs Jamaïcains. Il prévoit une émancipation progressive avec maintien de l'esclavage urbain jusqu'en 1838 et de l'esclavage rural jusqu'en 1840.
Les colonies britanniques, au moment de l'affranchissement comptent 780.933 esclaves dont notamment : 311.692 à la Jamaïque, 82.807 à la Barbade, 84.715 à la Guyane, 68.613 à Maurice.
Aux Antilles Françaises, de nombreux esclaves s’enfuient vers les colonies anglaises, la Dominique, Ste Lucie, Montserrat, Antigua, Anguilla, etc… pour y conquérir leur liberté.
En réponse, la peine de mort est adoptée pour les fugitifs...
A Marie-Galante, l’application de l’Ordonnance de 1832 sur les "Libres de Fait" débouche sur de nombreuses régularisations, qu'il est parfois difficile de distinguer des autres affranchissements…
Les demandeurs, en nom propre ou de par leur maître, ont obtenu auparavant un Arrêté du Gouverneur de la Guadeloupe.
- La demoiselle Agathe Bénard, propriétaire au Bourg, affranchit sa servante Rosélie 30 ans et son fils Anselme.
- Le sieur Charles Frédéric Houelche affranchit sa couturière Delphine, 37 ans, et de ses 8 enfants.
- François Sevrin, habitant de Capesterre, affranchit 2 enfants nés à son domicile, Jean Jacques 8 ans et Euphémie 5 ans.
- Christophe François, habitant propriétaire à Grand Bourg, affranchit son charpentier Louis, 28 ans et ses esclaves Berthilde 42 ans et ses 4 enfants et Marie Noelle et ses 3 enfants.
- Le sieur Joachim Eugène, propriétaire à Capesterre, affranchit ses menuisiers Illirye et Adolphe, 21 ans tous deux, ainsi que Jeannette 30 ans et ses 5 enfants. Par actes ultérieurs, il reconnaitra Adolphe comme son fils, épousera Jeannette et reconnaitra ses 5 enfants…
- Le sieur Louis Clauzure Laffrancherie, 43 ans, habitant propriétaire à Capesterre, affranchit sa couturière Alexandrine 19 ans et ses 3 enfants. Par acte séparé, il reconnaîtra la petite Elvire, 2 ans… Il affranchit le même jour Héloise, blanchisseuse de 31 ans, Victoire, couturière de 20 ans, Eulalie, couturière de 23 ans et ses 2 enfants.
- Le sieur Noel, habitant propriétaire à Capesterre, affranchit Rose, 60 ans, et 3 enfants.
- Georges Lestien, cordonnier à Grand Bourg, affranchit Césarine, couturière de 27 ans.
- Alphonse Monluceau, cordonnier à Grand Bourg, affranchit 3 enfants, qui seront reconnus par acte ultérieur par Blaise Narcisse, européen…
- Le sieur Léandre, 52 ans, propriétaire à la Capesterre, obtient l’ « Inscription de Liberté » d’Angélique, couturière de 50 ans, et de ses 7 enfants.
- Louis Angèle, 31 ans, propriètaire charpentier au Grand Bourg, présente l’Inscription de Liberté de sa mère Isménie, 60 ans.
- Le sieur Excelin, 41 ans, propriétaire au Grand Bourg, présente l’Inscription de Liberté de Sophie, 43 ans et de ses 6 enfants. Par acte ultérieur, il les reconnaitra tous les 6…
- Sébastien Placide, 32 ans, cordonnier à Vieux Fort, obtient l’Inscription de Liberté d’Elise, 22 ans et ses 3 enfants. Par acte ultérieur, il les reconnaitra tous les 3…
- Valère, 44 ans, charpentier à St Louis, présente l’Incription de Liberté de sa compagne Célestine, 40 ans, couturière et de ses 4 enfants. Il reconnaitra seulement Reine, la petite dernière…
- Jean Merville, tailleur d’habits de 29 ans, obtient l’Inscription de Liberté de sa mère Catherinette 54 ans, Marie-Anne Gasquet 75 ans celle de son fils Modeste 28 ans, cordonnier à Vieux Fort.
- Le sieur Jean-Pierre Guillaume Larrouy, propriétaire habitant à St Louis, présente l’Inscription de Liberté de Clémence, 10 ans.
- Pierre Archange, maçon de 34 ans à Grand Bourg, présente son Inscription de Liberté, ainsi que celle de sa femme Angélique 32 ans et ses 5 enfants, qui seront reconnus par acte ultérieur.
- Le sieur Joseph Abraham Morancy, propriétaire au Grand Bourg, présente l’Inscription de Liberté de Luce, 4 ans. Elle sera reconnue par acte ultérieur par son père Blaise Narcisse.
- Jean-Louis Goguer, charpentier de 33 ans au Grand Bourg, présente les Inscriptions de Liberté de Jean-Louis, charpentier de 18 ans et Alexandre, tailleur d’habits de 14 ans.
- La demoiselle Eliette, 40 ans, propriétaire à St Louis, inscrit Amédée 10 ans.
- La demoiselle Louise, propriétaire de 40 ans au Grand Bourg, présente les Inscriptions de Liberté de Joseph, charpentier de 25 ans, Louise, couturière de 19 ans, Pauline, couturière de 18 ans, Euphémie, couturière de 14 ans, Saint Olympe 13 ans et Florentin 10 ans. Par acte séparé, elle reconnait ses 6 enfants.
- Le sieur François Séverin, charpentier de 35 ans à la Capesterre, présente l’inscription de Liberté de sa mère Angèle, 65 ans.
- Cyriaque, cordonnier de 30 ans à Vieux Fort, inscrit sa compagne Cillette dite Fillette 24 ans, couturière.
- Le sieur Jean Baptiste Thibuste, habitant propriétaire au Grand Bourg, présente l’inscription de Liberté d’Octave 2 ans et Gustave 1 an.
- Monfils, dit Symphor, 26 ans, charpentier et sa compagne Céphise, 29 ans, blanchisseuse présentent leur Incription de Liberté avec leurs 2 enfants.
- Michel, tonnelier de 21 ans au Grand Bourg, présente l’Incription de Liberté de sa sœur Félicité Uranie, 5 ans.
- Jeannette, 63 ans, Marguerite couturière de 17 ans, Adèle dite Jeannette, couturière de 47 ans et Angèle 14 ans obtiennent ensemble leur Inscription de Liberté : 3 générations ??
- Joseph, dit Chouchou, charpentier de 40 ans.
- Théophile dit Montout, cordonnier de 28 ans.
- Ismail, tailleur d’habits de 16 ans.
- Joséphin Nocsy, cordonnier de 33 ans.
- Darius dit Dorville, menuisier de 18 ans et son frère Joseph, tailleur d’habits de 13 ans.
- Coquin, maçon de 36 ans.
- Hilaire, tonnelier de 32 ans.
- Jean Louis, charpentier de 28 ans.
- Jean Severin, charpentier de 34 ans au Vieux Fort.
- Joseph Benjamin, cordonnier de 32 ans au Vieux Fort.
- Jean Baptiste, charpentier de 23 ans au Vieux Fort.
- Cazimir, maçon de 42 ans au Grand Bourg.
- Prosper, tailleur d’habits de 40 ans au Grand Bourg.
- Louis, cordonnier de 23 ans à la Capesterre.
- Tertulien, 39 ans, économe d’habitation à la Capesterre.
- François, 24 ans, charpentier au Vieux Fort.
- Jean-Jacques, 42 ans, charpentier au Grand Bourg.
- Saint Neuf, 19 ans, de la Capesterre.
- Telcide, 20 ans, de la Capesterre.
- Sainte-Luce Ervert, 34 ans, menuisier au Grand Bourg.
- Germain, 23 ans, menuisier au Grand Bourg.
- Saint Yves, 30 ans, menuisier au Grand Bourg.
- Félicien, 42 ans, habitant à la Capesterre.
- Simon, 55 ans, habitant à la Capesterre.
- Romain, 40 ans, habitant à la Capesterre.
- Maurice Sébastien, 40 ans, maçon au Grand Bourg.
- Médéric, 36 ans, tonnelier au Grand Bourg.
- Victor, 50 ans, cuisinier au Grand Bourg.
- François, 18 ans, charpentier au Grand Bourg et son frère Joseph, 14 ans charpentier.
- Turbal, 33 ans, cordonnier à la Capesterre.
- Joseph dit Petit, maçon de 34 ans au Vieux Fort.
- Pierre dit Forestal, perruquier de 52 ans au Grand Bourg.
- Médéric, 57 ans, maçon au Vieux Fort.
- Jeannot, charpentier de 33 ans.
- Jean Charles, maçon de 27 ans au Vieux Fort.
- Joseph dit Monfils, charpentier de 29 ans à St Louis.
- Hypolitte dit Chouchou, charpentier de 19 ans au Grand Bourg.
- Allonzo, charpentier de 29 ans au Vieux Fort, prendra le nom de Saint-Jean Alonzo, nous le retrouverons en 1849 au coeur de l'histoire de la Mare au Punch…
- Fifine, bouchère de 30 ans au Grand Bourg.
- Félicité dite Cité, couturière de 44 ans.
- Clara, blanchisseuse de 30 ans.
- Victoire, marchande de 53 ans.
- Marie Joseph Cocotte, marchande de 43 ans avec son fils charpentier et sa fille couturière, Annette, marchande de 32 ans et ses 2 filles.
- Marie Victoire, couturière de 16 ans.
- Virginie, couturière de 23 ans et ses 2 enfants.
- Adeline, couturière de 32 ans et ses 6 enfants.
- Marthe 57 ans et son fils Baptiste.
- Emilie, couturière de 40 ans et ses 2 fils.
- Lise, couturière de 30 ans.
- Victoire, couturière de 40 ans et sa fille.
- Rose, couturière de 22 ans et ses 2 enfants.
- Eléonore, couturière de 36 ans à la Capesterre et ses 2 enfants : ils seront reconnu par leur père Joseph Jean-Pierre lors de son mariage ultérieur avec leur mère.
- Pélagie, couturière de 38 ans au Grand Bourg et sa fille.
- Adela, couturière de 22 ans au Vieux Fort et sa sœur Joséphine 15 ans.
- Victoire, blanchisseuse de 49 ans à St Louis.
- Eugénie, couturière de 24 ans au Grand Bourg.
- Marie Acélie, couturière de 23 ans au Vieux Fort.
- Reinette, couturière de 35 ans au Grand Bourg.
- Héloise, couturière de 36 ans et ses 3 enfants.
- Marie-Luce, couturière de 17 ans et ses 3 enfants.
- Solitude, blanchisseuse de 47 ans au Grand Bourg et ses 4 enfants.
- Cocotte, 17 ans, sans profession et ses 3 frères et sœurs.
- Marie-Anne dite Greffine, couturière de 39 ans au Vieux Fort et ses 2 enfants.
- Nelly, 29 ans, couturière au Grand Bourg.
- Frosine, 24 ans, couturière au Grand Bourg et sa fille Titite.
- Marie-Françoise, 30 ans et ses enfants à la Capesterre.
- Esther, 20 ans, couturière au Grand Bourg.
- Louise, 12 ans et son frère Saint Louis, 10 ans.
- Marie, 65 ans, confiseuse au Grand Bourg et Ambroise, 4 ans (petit-fils ?).
- Catherine, 42 ans, marchande au Grand Bourg et sa fille Clémentine.
- Christonne, 60 ans, sans profession, et sa fille Acélie.
- Désirée Boulogne, 27 ans, couturière au Grand Bourg.
- Jeannette, 34 ans, couturière au Grand Bourg.
- Reine, 50 ans, couturière au Grand Bourg.
- Marthe, 50 ans, couturière au Grand Bourg.
- Annette, 41 ans, couturière à la Capesterre et ses 2 filles. Lors de son mariage l’année suivante avec Joseph dit Josephon, elles seront reconnues par le père.
- Marguerite, 25 ans, couturière à la Capesterre et ses 2 enfants.
- Louisianne, 20 ans, couturière au Vieux Fort.
- Sophie, 37 ans, blanchisseuse au Grand Bourg et son fils Louis.
- Sophie, 14 ans, du Vieux Fort.
- Françoise-Sophie, 30 ans, couturière à la Capesterre, et ses 5 enfants.
- Claire-Reine dite Dandaille, couturière de 29 ans au Grand Bourg.
- Judith, couturière de 43 ans au Grand Bourg et ses 2 enfants.
- Nancy, couturière de 40 ans au Grand Bourg.
- Marie-Rose dite Coette, couturière de 41 ans au Grand Bourg, et ses 3 enfants.
- Andrinette, couturière de 18 ans à St Louis.
- Emilie et Suzette, deux couturières de 22 et 16 ans au Vieux Fort.
- Angélique dite Matoute, couturière de 20 ans au Vieux Fort.
- Calixte, 39 ans, couturière au Grand Bourg.
- Marguerite, couturière de 73 ans au Grand Bourg.
- Adela, couturière de 30 ans au Grand Bourg.
- Ursule, couturière de 34 ans à la Capesterre et ses 6 enfants.
A noter que l’intégralité des actes a été enregistrée au Grand Bourg pour les 3 communes.
1834 : La Société de la Morale Chrétienne crée le 15 août la "Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage" sur le modèle anglais, présidée par le Duc Victor de Broglie.
Elle compte parmi ses 27 membres fondateurs Lamartine, Lafayette, Laborde, Tracy, La Rochefoucauld et Isambert, parmi les membres associés Montalembert, Tocqueville, Gatine, etc...
Le 25 décembre, une pétition est présentée à la Chambre des Députés :
" Loin de nous, cependant, la pensée que l’isolement et la faiblesse de nos colonies puissent y autoriser des essais hasardeux. Les difficultés que présente l’abolition de l’esclavage nous sont connues, et bien que l’exemple de l’Angleterre ait montré qu’elles ne sont pas aussi insurmontables qu’on s’est plu à le dire, nous n’en serons pas moins attentifs à consulter tous les avis, à peser soigneusement toutes les objections ; en un mot, à ne combiner et à ne proposer que des mesures d’une application sûre et conforme à tous les intérêts. Nous n’avons pas besoin d’affirmer que ce serait à tort qu’on chercherait dans les motifs qui nous guident rien qui se ressente des calculs et des arrangements qu’enfantent parfois les querelles des partis. Il s’agit ici d’une de ces questions de haute morale sur lesquelles les hommes véritablement éclairés, quelle que soit encore sur d’autres points la divergence de leurs vues, ne sont plus divisés. En Angleterre, Pitt et Fox, Burke et Wilberforce, Canning et Brougham, ont toujours été d’accord pour réclamer l’extinction de la traite et des lois qui préparassent les esclaves aux bienfaits de la liberté. Il en sera de même dans notre pays. "
Bissette fonde à Paris la " Revue des Colonies " où il poursuit sa campagne en faveur de l’abolition.
Elle compte parmi ses 27 membres fondateurs Lamartine, Lafayette, Laborde, Tracy, La Rochefoucauld et Isambert, parmi les membres associés Montalembert, Tocqueville, Gatine, etc...
Le 25 décembre, une pétition est présentée à la Chambre des Députés :
" Loin de nous, cependant, la pensée que l’isolement et la faiblesse de nos colonies puissent y autoriser des essais hasardeux. Les difficultés que présente l’abolition de l’esclavage nous sont connues, et bien que l’exemple de l’Angleterre ait montré qu’elles ne sont pas aussi insurmontables qu’on s’est plu à le dire, nous n’en serons pas moins attentifs à consulter tous les avis, à peser soigneusement toutes les objections ; en un mot, à ne combiner et à ne proposer que des mesures d’une application sûre et conforme à tous les intérêts. Nous n’avons pas besoin d’affirmer que ce serait à tort qu’on chercherait dans les motifs qui nous guident rien qui se ressente des calculs et des arrangements qu’enfantent parfois les querelles des partis. Il s’agit ici d’une de ces questions de haute morale sur lesquelles les hommes véritablement éclairés, quelle que soit encore sur d’autres points la divergence de leurs vues, ne sont plus divisés. En Angleterre, Pitt et Fox, Burke et Wilberforce, Canning et Brougham, ont toujours été d’accord pour réclamer l’extinction de la traite et des lois qui préparassent les esclaves aux bienfaits de la liberté. Il en sera de même dans notre pays. "
Bissette fonde à Paris la " Revue des Colonies " où il poursuit sa campagne en faveur de l’abolition.
A Marie Galante, l’État Civil montre la poursuite des régularisations des " Libres de Fait " suite à l’Ordonnance Royale de 1832, les " Inscriptions de Liberté " de l’année dernière deviennent des " Inscriptions de l’Affranchissement ".
Avant de se présenter à l’État Civil de Grand Bourg pour l’inscription, il avait fallu faire la demande auprès du Gouverneur de la Guadeloupe et obtenir l’Arrêté correspondant.
Tout l’État Civil est centralisé à Grand Bourg pour les 3 communes.
Avant de se présenter à l’État Civil de Grand Bourg pour l’inscription, il avait fallu faire la demande auprès du Gouverneur de la Guadeloupe et obtenir l’Arrêté correspondant.
Tout l’État Civil est centralisé à Grand Bourg pour les 3 communes.
- La demoiselle Catherine dite Caprice, habitante propriétaire au Grand Bourg, demande les inscriptions d’affranchissement de Louis, charpentier de 24 ans, Rose-Lise, couturière de 20 ans, Joseph 16 ans et Simon 12 ans.
- La demoiselle Cillette dite Filette, libre de fait inscrite l’année précédente, demande les inscriptions d’affranchissement de Marie-Augustine 4 ans et Auguste 11 mois. Elle reconnait ses 2 enfants par acte séparé.
- La demoiselle Barbe, couturière de 34 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de Anatole 5 ans et Idalie 2 ans.
- Jean-Louis, charpentier de 27 ans au Grand Bourg, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celles de Kelvina, couturière de 17 ans, Cherubin dit Alcindor, charpentier de 21 ans et Pierre, charpentier de 17 ans.
- Le sieur Joseph Dorville, propriétaire au Vieux Fort, demande l’affranchissement d’Eliette, 10 ans.
- La demoiselle Annette veuve Toussaint, propriétaire de 55 ans à St Louis, demande l’inscription d’affranchissement de Ismenic 4 ans et Quelmy 2 ans.
- Jean-Baptiste, charpentier de 54 ans à la Capesterre, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celles de Hélène 54 ans, Céleste 23 ans, Louisonne 21 ans couturière, Louis 8 ans, Gustave 5 ans et Jean 3 ans, "ces 3 derniers enfants de la dite Céleste". Ils seront reconnus par l’acte de mariage de Céleste avec Jean Louis.
- Emélie, 45 ans, du Vieux Fort, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celle de Lucsin 14 ans, Montout 11 ans, Toutout 10 ans et Céline 7 ans.
- Goltier, charpentier de 16 ans au Grand Bourg, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celle de Joseph Terminien, 14 ans.
- Thimothée, menuisier de 41 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de Henri Léoncy 4 ans. Il sera reconnu par sa mère Marie par acte ultérieur.
- Marie-Joseph, blanchisseuse de 20 ans au Grand Bourg, demande son inscription ainsi que celle de Louis, charpentier de 19 ans et Orville 4 mois.
- Gêne, 32 ans, habitante de la Capesterre, demande son inscription et celle de ses 3 enfants : Symphor 8 ans, Saint Val 4 ans et Céphalide 3 ans.
- Marie Thérèse, couturière de 30 ans au Vieux Fort, demande son inscription et celle de ses 3 enfants : Rosélie 8 ans, Estelle 5 ans et Anselme 1 an.
- Louise, couturière de 26 ans au Vieux Fort, demande son inscription et celle de ses 3 enfants : Louisonne 5 ans, Ernest 3 ans et Némorin 2 ans
- Le sieur Coquin, maçon de 37 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de Pierre dit Petit Coquin 6 ans.
- Charles, charpentier de 53 ans au Vieux Fort, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celle de Rosette, couturière de 43 ans avec sa fille Cécile 4 mois.
- La demoiselle Marie Anne Hérisson, habitante propriétaire à la Capesterre, déclare libre la jeune Zélina 8 ans.
- Le sieur Charles Thomas Houelche, 64 ans, habitant propriétaire au Grand Bourg, demande l’affranchissement de Félicien 31 ans et François 28 ans, maçons.
- La nommé Marie, couturière de 42 ans au Vieux Fort, demande les inscriptions d’affranchissement de François dit Coq, charpentier de 24 ans, de Germain, charpentier de 16 ans, de Félicité, couturière de 14 ans et de Charles dit Petit Frère charpentier de 14 ans.
- Emelie, couturière de 39 ans au Grand Bourg, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celle d’Ajax, tailleur d’habits de 22 ans. Elle le reconnaitra par acte ultérieur.
- Rosélie, couturière de 30 ans au Grand Bourg, fait l’inscription d’affranchissement de sa fille Edelvie 3 mois, qu’elle reconnaitra par acte séparé.
- Le sieur Louis Clauzure Laffrancherie, habitant propriétaire à la Capesterre, demande l’incription d’affranchissement de Valincourt 1 an et Exélie 6 mois. Il reconnait par acte séparé les avoir eu avec Alexandrine, qu’il avait affranchie l’année précédente…Quelques mois plus tard, il demandera l’inscription de Victor, 8 mois.
- Le sieur Pierre Abraham Morancy, habitant propriétaire au Grand Bourg, demande l’incription d’affranchissement de Reinette 15 ans et Joséphine, 10 ans, ses filles.
- Le sieur Josephazon, planteur de 67 ans à la Capesterre, demande l’incription d’affranchissement de Jason, charpentier de 23 ans et Félicie, couturière de 18 ans.
- Le sieur Pierre Vanheck, négociant au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de Sainte Rose, 26 mois.
- Rose, couturière de 16 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de
- Joséphine, couturière de 35 ans au Vieux Fort, demande son incription d’affranchissement, ainsi que celle de ses 7 enfants.
- Eloise, couturière de 35 ans au Grand Bourg, demande son incription et celle de ses 3 enfants.
- Rose Emélie, couturière de 46 ans à la Capesterre, demande l’incription d’affranchissement de sa fille Acelina, 21 mois, qu’elle reconnait par acte séparé.
- Clarisse, blanchisseuse de 46 ans au Grand Bourg, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celle de sa fille Adelle.
- Eugénie, couturière de 38 ans au Grand Bourg, demande son incription d’affranchissement ainsi que celle de ses enfants, Louis dit Numa 13 ans, Henry et William 12 ans.
- Victoire, couturière de 19 ans à la Capesterre, demande son inscription d’affranchissement ainsi que celle de son fils Louis 21 mois.
- La dame Marie Adélaide Houelche, veuve Guérin, demande l’affranchissement de la jeune Uranie, 12 ans.
- Marie, 45 ans, de la Capesterre, demande son inscription ainsi que celle de sa fille Victoire, 5 ans.
- Marguerite, couturière de 45 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de sa fille Anais, 2 ans.
- La demoiselle Eléonore, couturière de 36 ans à la Capesterre, demande l’inscription de Joseph et Emilie, ses jumeaux de 13 mois. Ils seront reconnus lors de son mariage avec Joseph en 1836.
- Emilienne dite Matoubelle, couturière de 27 ans au Grand Bourg, demande son incription et celle de ses 2 enfants Rosny 11 ans et Rosella 14 ans.
- Chonchonne, blanchisseuse de 35 ans à la Capesterre, demande son inscription et celle de ses 2 enfants Alain 3 ans et Sophie 2 ans.
- Sophie, couturière de 58 ans au Vieux Fort, demande son inscription et celle de ses 2 enfants, Serenus charpentier de 16 ans et Louis 14 ans.
- Célestine, couturière de 45 ans au Vieux Fort, demande l’inscription de Cherubin, 41 ans, charpentier au Vieux Fort.
- Joseph Sansal, 76 ans, sans profession au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement d’Eugénie, 11 ans.
- Le sieur Saint Georges Lestien, cordonnier de 44 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de Montrose 29 ans, Alexandre 12 ans et Georges 6 ans.
- Eléonore Marie Catherine, 84 ans, sans profession au Grand Bourg, demande l’inscription de Jean Charles, charpentier de 16 ans.
- Joseph Jean François, propriétaire à la Capesterre, demande l’inscription de Amnésie 4 ans, Cécilia 3 ans et Jean Rose 2 ans.
- Le sieur Léandre, propriétaire de 56 ans à la Capesterre, demande l’inscription de Aline 8 ans, Léandre 3 ans et Amélie 14 mois.
- Adelaide Laborde, marchande de 60 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Joséphine, couturière de 14 ans.
- La demoiselle Rose Azenat, marchande de 46 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Eulalie couturière de 31 ans, de son fils Charles 12 ans et Moricène 14 ans.
- Le sieur Cyrille, propriétaire de 45 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Saint Cyr 8 ans, Siliette 5 ans, Umise 3 ans, Célestine 2 ans et Colon 1 an.
- Elisa, couturière de 34 ans au Grand Bourg, demande son inscription et celle de ses enfants : Saint Père 15 ans ouvrier charpentier, Champfleury 12 ans, Firmin 8 ans, Irma 4 ans et Ernest 20 mois.
- Le sieur Noel, propriétaire de 58 ans à la Capesterre, demande les inscriptions d’affranchissement de Virginie 18 ans et Rosette 14 ans, toutes deux couturières.
- La demoiselle Emélie Bénard, propriétaire de 29 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Félicianne, couturière de 17 ans.
- Le sieur Joseph Cazimir, propriétaire de 42 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’Eugène, tonnelier de 30 ans.
- La demoiselle Adèle Borne, propriétaire de 32 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Charlotte 69 ans.
- Le sieur Montout, charpentier de 29 ans au Grand Bourg, représentant sa mère Catherinette décédée, présente l’arrêté d’affranchissement de son petit frère Denis 3 ans et de sa petite sœur Fanchine 2 ans. Ils sont reconnus par acte successif par François Rock, charpentier de 28 ans.
- Delphine, marchande de 31 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Rosette 60 ans et ses enfants Lima, couturière de 18 ans et Jean 15 ans.
- Le sieur Eugène Raillon, propriétaire de 35 ans au Grand Bourg, représentant la dame Marie Jeanne veuve Eugène, demande l’inscription de Antoinette, blanchisseuse de 39 ans et son fils Saint-Ange 5 ans.
- Jean Baptiste, charpentier de 25 au Vieux Fort, époux légitime d’Adella, tous deux affranchis l’année précédente, demande l’inscription de leur fille Louise 11 mois…
- Joseph, 53 ans demande son inscription et celle de Rosette couturière de 51 ans au Grand Bourg.
- François, charpentier de 29 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Louisia, couturière de 19 ans et sa fille Mimi 20 mois.
- Seraphine, couturière de 17 ans au Grand Bourg, demande l’inscription d’affranchissement de Pierre, charpentier de 35 ans et de son frère François, charpentier de 17 ans. Elle sera reconnue ultérieurement avec son frère François par François Christophe.
- Le sieur Saint-Georges Placide Lacavé demande l’affranchissement d’Emile, 3 ans…
- Marie-Claire, blanchisseuse de 67 ans au Grand Bourg.
- Jeannette, couturière de 27 ans au Grand Bourg
- Iphigénie, couturière de 40 ans à Grand Bourg.
- Marie, sage-femme de 72 ans au Grand Bourg. Par acte consécutif, elle reconnait ses 3 enfants Marie-Joseph Cocotte, Marie-Victoire et Fifine.
- Camille, couturière de 60 ans au Grand Bourg.
- Rosilette, couturière de 41 ans au Grand Bourg.
- Louisa, couturière de 20 ans à la Capesterre.
- Emélie, couturière de 36 ans au Grand Bourg.
- Louise, blanchisseuse de 45 ans au Vieux Fort.
- Luce, blanchisseuse de 62 ans au Grand Bourg.
- Clarice, 39 ans, domicilée au Grand Bourg et sa fille Adelle 11 ans.
- Valine, couturière de 22 ans à St Louis.
- Aglaé, couturière de 22 ans à St Louis.
- Anne-Rose, couturière de 44 ans au Grand Bourg.
- Geneviève dite Joujoute, couturière de 65 ans au Grand Bourg.
- Alexandrine, couturière de 31 ans au Grand Bourg.
- Eglée, 78 ans au Grand Bourg.
- Jeanne, blanchisseuse de 30 ans au Grand Bourg.
- Amédée, 61 ans au Grand Bourg.
- Eulalie, couturière de 34 ans au Grand Bourg et son fils Lucien 5 ans.
- Zabeth, revendeuse de 66 ans au Grand Bourg.
- Félicité, blanchisseuse de 45 ans au Grand Bourg.
- Jeannette, blanchisseuse de 24 ans au Grand Bourg.
- Marianne, couturière de 49 ans au Vieux Fort
- Félicien, charpentier de 57 ans au Grand Bourg.
- Paris, charpentier de 44 ans à la Capesterre.
- Alexandre, charpentier de 37 ans à la Capesterre.
- Prosper, cordonnier de 27 ans à la Capesterre.
- Frédéric, tonnelier de 29 ans au Grand Bourg.
- Zénon, tonnelier de 28 ans au Grand Bourg.
- Saint Espère, charpentier de 23 ans au Vieux Fort.
- Sainville, tonnelier de 15 ans au Grand Bourg.
- Mezanie, maçon de 40 ans à St Louis.
- Bastien Bézard, charpentier de 36 ans au Vieux Fort.
- Joseph Saint Cély, charpentier de 38 ans au Grand Bourg.
- Saint Ruf, charpentier de 16 ans à la Capesterre.
- Edouard, charpentier de 21 ans au Grand Bourg.
- Jean Baptiste, tonnelier de 20 ans au Grand Bourg.
- Joseph dit Désir, charpentier de 33 ans au Grand Bourg.
- Lemony, maçon de 46 ans à la Capesterre.
- Giles, cultivateur de 67 ans à la Capesterre.
1835 : Alors que De Broglie est devenu président du Conseil des ministres, les membres de la Société Française pour l'Abolition ont l'espoir que ce nouveau chef du gouvernement propose une loi d'abolition, une partie d'entre eux interviennent dans les Chambres pour y dénoncer l’esclavage : un "principe vicieux " selon Laborde, " une grande monstruosité collective dans le pays des Droits de l’Homme " selon Lamartine, " une absurdité insoutenable " selon Tracy et " un crime social " selon Isambert.
L’abolition de l’esclavage n’étant pas inscrite à l’ordre du jour, aucun vote à son sujet n’a lieu...
Le 23 avril, dans un discours à la Chambre des députés, Lamartine déclare:
" Nous disons et l'esclave dit avec nous : Aucune loi ne peut donner à l'homme la propriété de l'homme, car la loi n'est que la sanction de la justice, car aucune conscience humaine ne peut légitimer l'esclavage, car nul n'est obligé de ratifier une loi qui le prive des droits donnés par la nature. "
A Marie Galante, les "Inscriptions de Liberté" continuent à l’État Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
L’abolition de l’esclavage n’étant pas inscrite à l’ordre du jour, aucun vote à son sujet n’a lieu...
Le 23 avril, dans un discours à la Chambre des députés, Lamartine déclare:
" Nous disons et l'esclave dit avec nous : Aucune loi ne peut donner à l'homme la propriété de l'homme, car la loi n'est que la sanction de la justice, car aucune conscience humaine ne peut légitimer l'esclavage, car nul n'est obligé de ratifier une loi qui le prive des droits donnés par la nature. "
A Marie Galante, les "Inscriptions de Liberté" continuent à l’État Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
- Marie Anne Modeste, propriétaire de 78 ans au Vieux Fort, présente l’arrêté du gouverneur autorisant l’inscription d’Eulalie, 9 ans.
- Reinette, couturière de 35 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de sa fille Coralie, couturière de 17 ans.
- Luce dite Orélie, couturière de 20 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de ses enfants Louis 3 ans et Louis-Saint 2 ans.
- Adélaide, blanchisseuse de 26 ans à la Capesterre demande son insription et celle de sa fille Theresia 6 ans.
- Le sieur Emile S… propriétaire de 32 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Béatrix, couturière de 64 ans au Grand Bourg. Dans un autre acte, il demande l’inscription de Eugène 10 ans et Anselme 8 ans.
- Fanchine, domestique de 21 ans à la Capesterre, demande l’inscription de Alfrède 7 ans, Euphroisine 4 ans, Angèle 2 ans, Christophe 1 an 7 mois et Eloi 14 mois ?
- Marie Noelle, blanchisseuse de 28 ans à la Capesterre, demande son inscription et celle de Lise, blanchisseuse de 24 ans et de Noémie 4 ans.
- Balthide, couturière de 54 ans à Saint Louis demande son inscription et celle de ses enfants, Pierre dit Monfils 26 ans, Joseph dit Petit Frère 21 ans et Adélaide 24 ans couturière.
- Rosette, couturière de 42 ans au Grand Bourg, demande l’inscription de Bruno, 19 ans maçon.
- Joseph, cordonnier de 37 ans à la Capesterre, demande son inscription et celle de Victorine couturière de 21 ans, de Théophile charpentier de 20 ans et Saint-Georges apprenti de 14 ans.Catherine Riboul, propriétaire au Grand Bourg, présente l’arrêté de liberté d’Octave, 13 ans, apprenti tailleur.
- Guillaume Jean-Régis Ravend, propriétaire de 40 ans à la Cpesterre, présente l’arrété de liberté de Rosélie, couturière de 16 ans, Virginie 11 ans et Françoise 9 ans.
- Célanie, couturière de 24 ans au Grand Bourg, présente son arrêté et celui de sa fille Célina 20 mois.
- Pollux, mousse de 16 ans, présente son inscription et celle de son frère Amédée 3 ans.
- Le sieur Valère, charpentier de 44 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de liberté d’Anais, couturière de 18 ans et de Marie, couturière de 14 ans.
- La demoiselle Aglaé Rodney, 23 ans, sans profession au Grand Bourg, présente l’arrêté de Julie Octavie 10 mois.
- La demoiselle Calixte, marchande de 31 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Germain, 20 ans. Il sera reconnu par son père Alcindor par acte ultérieur.
- Le sieur Alcindor, marin de 38 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de René dit Alcin, marin de 16 ans. Il le reconnaitra par acte ultérieur…
- Le sieur Joseph Saint Cely, charpentier de 38 ans au Grand Bourg et fondé de pouvoir de Mr Anselme Botreau Roussel, présente l’arrêté de Herminie, couturière de 32 ans et ses enfants, Charles dit Fanfan 8 ans et Céphise 3 ans.
- Le sieur Prosper Charlotte, cordonnier de 27 ans à la Capesterre, présente l’arrêté d’Edmée, 10 ans.
- Marie Acélie, couturière de 24 ans à Saint Louis, qui avait obtenu son inscription de liberté à Vieux Fort il y a 2 ans, présente l’arrêté de sa fille Joséphine 22 mois, qu’elle reconnait par acte successif ainsi que sa petite sœur Marie 4 mois.
- Le sieur Jean Claude Ravend, propriétaire de 37 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Stanislas dit Mon Nègre 8 ans.
- Marguerite, blanchisseuse de 49 ans à la Capesterre, présente son incription de liberté et celle de Jeanne 18 ans et Simon 16 ans.
- Monsieur Furiani, procureur de Roi, présente l’arrêté de la petite Adèle, 4 ans.
- La demoiselle Claire Reine dite Dandaille, couturière de 31 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de ses enfants, Louise 7 ans et Félicie dite Lolotte 5 ans.
- La dame Hyppolite née Rauzan, propriétaire de 35 ans à St Louis, présente l’arrêté d’ Esthère, blanchisseuse de 31 ans.
- La demoiselle Marie Rose dite Coette, couturière de 45 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Christonne 18 ans.
- La demoiselle Anize Brumant, propriétaire de 42 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Cidalise 10 ans.
- La demoiselle Marie, habitante de 45 ans à la Capesterre, présente l’arrêté d’Elize 4 ans.
- La dame veuve Toussaint Annette, 63 ans, sans profession à St Louis, présente l’arrêté de Nancy, blanchisseuse de 25 ans et sa fille Polèxenne 2 ans.
- Le sieur Pierre Vanheck, négociant de 33 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté du petit Antoine 10 mois.
- Jeannette, blanchisseuse de 42 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté la concernant ainsi que ses enfants Jean Louis 3 ans et Auguste 20 mois.
- Calixte, couturière de 48 ans au Grand Bourg.
- Annette, revendeuse de 45 ans au Grand Bourg.
- Marie Francine, couturière de 24 ans au Grand Bourg. Elle sera reconnue par sa mère Marie Joseph Cocotte par acte ultérieur.
- Désirée, 70 ans sans profession au Grand Bourg.
- Sophie, blanchisseuse de 42 ans au Grand Bourg.
- Anne, 66 ans sans profession au Grand Bourg.
- Geneviève, blanchisseuse de 66 ans au Grand Bourg.
- Jeanneton, revendeuse de 44 ans au Grand Bourg.
- Sophie, couturière de 59 ans au Grand Bourg.
- Louisianne, couturière de 18 ans au Grand Bourg.
- Marie-Anne, cultivatrice de 50 ans à la Capesterre.
- Angélique, 81 ans, sans profession, au Grand Bourg.
- Clarisse, couturière de 50 ans au Grand Bourg.
- Céleste, couturière de 29 ans à la Capesterre.
- Citté, 71 ans, sans profession au Grand Bourg.
- Catherinette, blanchisseuse de 39 ans au Grand Bourg.
- Reinette, blanchisseuse de 35 ans au Grand Bourg.
- Charlotte, 65 ans, sans profession au Grand Bourg.
- Rosélia, couturière de 20 ans au Grand Bourg.
- Sophronie, charpentier de 25 ans au Grand Bourg. Par acte consécutif, il est reconnu par sa mère Marie Joseph Cocotte, ainsi que sa sœur Marie Francine et son frère Edouard.
- Adolphe, charpentier de 28 ans au Grand Bourg.
- Cloris, 67 ans sans profession, au Grand Bourg.
- Gabriel, cultivateur de 47 ans au Grand Bourg.
- Benjamin, charpentier de 47 ans au Grand Bourg.
- Mézanne, cultivateur de 24 ans au Grand Bourg.
- Edouard, charpentier de 31 ans au Grand Bourg.
- Victor, charpentier de 21 ans au Vieux Fort.
- Gustave, cordonnier de 24 ans à St Louis.
- Pierre Lubin, charpentier de 27 ans à la Capesterre.
- Facy, pécheur de 49 ans au Grand Bourg.
- Antoine, pécheur de 77 ans au Grand Bourg.
- Mézance, cordonnier de 62 ans au Grand Bourg.
1836 : Voyant qu'aucun projet d'abolition ne se précise, La Rochefoucauld s'en indigne à la tribune de la Chambre des députés :
"C'est en vain que le ministre proclame aujourd'hui son intention d'arriver quelque jour à l'abolition... Les conseils coloniaux ont établi en principe qu'elle ne pouvait avoir lieu qu'avec leur assentiment, et le ministre s'y est soumis... le Gouvernement trop timide pour lutter contre les colons, proclame qu'il veut l'abolition, mais avec le consentement de ceux qui n'y consentiront jamais"...
Louis Philippe promulgue le 20 avril une Ordonnance " concernant les noms et prénoms à donner aux affranchis dans les colonies"
Elle va permettre - enfin - de donner aux affranchis un patronyme sortant des prénoms et surnoms usuels...
"C'est en vain que le ministre proclame aujourd'hui son intention d'arriver quelque jour à l'abolition... Les conseils coloniaux ont établi en principe qu'elle ne pouvait avoir lieu qu'avec leur assentiment, et le ministre s'y est soumis... le Gouvernement trop timide pour lutter contre les colons, proclame qu'il veut l'abolition, mais avec le consentement de ceux qui n'y consentiront jamais"...
Louis Philippe promulgue le 20 avril une Ordonnance " concernant les noms et prénoms à donner aux affranchis dans les colonies"
Elle va permettre - enfin - de donner aux affranchis un patronyme sortant des prénoms et surnoms usuels...
A Marie Galante, les "Inscriptions de Liberté" se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
- Le sieur Jean Charles Ravend, propriétaire de 37 ans à la Capesterre, présente l’arrêté d’affranchissement de la petite Aimée, 1 an et 8 mois.
- Le sieur Julien Louis Foucou présente l’arrêté de Jules François Repert 5 ans et Pierre Monville 22 mois.
- La demoiselle Rosie, couturière de 25 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Reinette, couturière de 53 ans.
- Le sieur Duchaine Wanou, charpentier de 39 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Catherine, couturière de 33 ans et de ses enfants : Farnèse 12 ans, Joséphine 10 ans, Celina 8 ans, Alexandre 6 ans et Saint Fes 2 ans.
- La demoiselle Louise Robertine, propriétaire de 40 ans à la Capesterre, présenté l’arrêté de Eloi 11 ans.
- Le sieur Joseph Benjamin, cordonnier de 33 ans à Vieux Fort, présente l’arrêté d’Elisabeth, blanchisseuse de 69 ans et Ursule, blanchisseuse de 49 ans.
- Le sieur Célestin Zacou, propriétaire de 46 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Jacques 9 ans.
- Le sieur Louis Nelson, charpentier de 49 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Sainte Luce 14 mois.
- Le sieur Cyprien, tonnelier de 58 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Minette dite Florentine, couturière de 40 ans.
- Le sieur Germain Loréal, propriétaire de 58 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’Auguste, charpentier de 19 ans.
- Le sieur Jean Louis Botreau, propriétaire de 46 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Deliza 13 ans et Paul 11 ans. Par acte ultérieur, il les reconnaitra…
- Le sieur Coquin, maçon de 38 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Rosette, blanchisseuse de 36 ans et Jeanne 7 ans.
- La nommée Zélise, couturière de 35 ans à la Capesterre, présente l’arrêté la concernant ainsi que ses enfants Ariste 20 ans et Luzincourt 18 ans.
- Le sieur Michel Malouin, 75 ans, sacristain de la paroisse, présente l’arrêté de la petite Mélanie Rose 2 ans.
- Le sieur Donatien Hégesippe Wachter, habitant propriétaire de 47 ans au Grand Bourg, présente au nom de sa femme Luce O’Neil, l’arrêté de la jeune Tzaure 12 ans.
- La demoiselle Emélie, couturière de 43 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’Achilia 2 ans ; par acte consécutif, elle la reconnait avec son père Jean François Achille, propriétaire maçon au Grand Bourg, ainsi que son petit frère Louis Thomas, 5 mois.
- Adèle, cultivatrice de 26 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté la concernant ainsi que ses jumeaux Barthelémy et Louisa 4 ans et 9 mois, et Eugène et Franille 2 ans et 9 mois…
- Le sieur Louis Rose, charpentier de 26 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Louisy 13 ans.
- La nommée Emélie, cultivatrice de 51 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté la concernant ainsi que sa fille Héloise 8 ans.
- Le sieur Auguste Roussel Bonneterre, propriétaire de 36 ans au Vieux Fort, présente l’arrêté de Coralie 6 ans.
- La nommée Rose, 11 ans, en présence des sieurs Sophronie Marie-Joseph, charpentier de 25 ans et Pierre Désir, marin de 30 ans tous deux domiciliés au Grand Bourg, présente son arrêté d’affranchissement ainsi que celui de sa sœur Hortense Elisabeth, 8 ans.
- Le sieur Jean Baptiste Gérard, propriétaire à la Capesterre, présente l’arrêté de Nancy, blanchisseuse de 24 ans et de ses filles Amélia 7 ans et Céline 5 ans.
- Le sieur Saint Germain Brumant, habitant propriétaire de 31 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Coralie, couturière de 24 ans et de ses garçons Ernest 2 ans et Arthur 1 an.
- Marie-Joseph Ventre, officier d’Etat Civil de Grand Bourg, chargé des enregistrements depuis quelques années, enregistre l’arrêté des enfants Marcellin 8 ans et Alexandrine 6 ans du fait de déces de leur patron Joseph Sanson et le transmet à leur mère.
- Le sieur Saint-Georges Lacavé, propriétaire de 45 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Louisie 4 ans et Cidalise 2 ans.
- Le sieur Charles, charpentier de 58 ans au Vieux Fort, présente l’arrêté de Segond 12 ans et Héloise 6 ans.
- La demoiselle Marguerite Gérard, 50 ans, sans profession à la Capesterre, présente l’arrêté de Roselia 7 ans et Jean Louis 4 ans.
- Le sieur Denis Hérisson, habitant propriétaire de 22 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Marguerite 9 ans.
- Le sieur Germain Loréal, 58 ans, sans profession au Grand Bourg, présente l’arrêté de Citée, couturière de 39 ans et de son fils Charles, apprenti charpentier.
- Le sieur Jean dit Coquin, maçon de 48 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Désirée, blanchisseuse de 44 ans.
- Le sieur Nicolas Martel, pêcheur de 48 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’Adelaide, blanchisseuse de 30 ans. L’acte consécutif est la naissance de son fils naturel Antoine…
- La nommée Clarisse, blanchisseuse de 32 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté la concernant ainsi que sa fille Louise 3 ans.
- Françoise, cultivatrice de 79 ans à la Capesterre.
- Eugénie dite Géniette, couturière de 30 ans à la Capesterre.
- Fanchette, 75 ans, sans profession au Grand Bourg.
- Catherine, domestique de 42 ans au Grand Bourg.
- Célestine, 65 ans, sans profession au Vieux Fort.
- Victoire, couturière de 26 ans au Vieux Fort.
- Arsenne, couturière de 72 ans au Grand Bourg.
- Victoire, blanchisseuse de 53 ans à la Capesterre.
- Claire, cultivatrice de 45 ans au Grand Bourg.
- Désirée dite Dédé, couturière de 64 ans au Grand Bourg.
- Hélène, blanchisseuse de 66 ans à la Capesterre.
- Elisabeth, 68 ans, sans profession au Grand Bourg.
- Xavier, charpentier de 47 ans au Grand Bourg.
- Louis, charpentier de 61 ans au Grand Bourg.
- Martin, cultivateur de 67 ans au Grand Bourg.
- Pascal, domestique de 35 ans au Grand Bourg.
- Sebastien, tonnelier de 32 ans à la Capesterre.
- Thomas dit Jérome, charpentier de 26 ans au Grand Bourg.
- Sydney, menuisier de 17 ans à la Capesterre.
- Domicien, cordonnier de 24 ans à la Capesterre.
- Rodolphe dit Tout Petit, pêcheur de 41 ans au Vieux Fort.
- Désir Chérubin, menuisier de 30 ans au Grand Bourg.
- Désir, maçon de 32 ans au Grand Bourg.
En Guadeloupe, un article du "Moniteur" du 25 février évalue à 7.642 le nombre d’affranchissements en Guadeloupe depuis 1830 (et un total de 27.000 sur les 300.000 esclaves de nos colonies, soit 9%)
La réunion du Conseil Colonial s’intéresse particulièrement au rachat des esclaves et aux conditions financières progressives à mettre en place. L’Angleterre vient de consacrer 500 millions de francs au rachat de 2 millions d’esclaves de ses colonies, avec une période d’apprentissage de la liberté et du travail de 5 ans…
Les partisans de l’abolition veulent appliquer rapidement un système analogue, ce qui n’arrange pas les propriétaires d’habitations.
La réunion du Conseil Colonial s’intéresse particulièrement au rachat des esclaves et aux conditions financières progressives à mettre en place. L’Angleterre vient de consacrer 500 millions de francs au rachat de 2 millions d’esclaves de ses colonies, avec une période d’apprentissage de la liberté et du travail de 5 ans…
Les partisans de l’abolition veulent appliquer rapidement un système analogue, ce qui n’arrange pas les propriétaires d’habitations.
1837 : Passy interpelle la Chambre des Députés:
"Ne soyez donc pas surpris, Messieurs, que sans autre préambule, je demande à MM. les ministres s’ils veulent ou non l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Je souhaite ardemment que la réponse qui me sera faite et il faudra bien qu’il en soit fait une, que cette réponse, dis-je, soit nettement affirmative."
Victor Schoelcher rejoint la Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage.
A Marie Galante, les affranchissements se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg pour les 3 communes. A noter que l’ordonnance royale du 20 avril 1836, concernant la création des patronymes des affranchis, commence à être appliquée, avec l’apparition de patronyme (noms de famille) en cours d’année :
"Ne soyez donc pas surpris, Messieurs, que sans autre préambule, je demande à MM. les ministres s’ils veulent ou non l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Je souhaite ardemment que la réponse qui me sera faite et il faudra bien qu’il en soit fait une, que cette réponse, dis-je, soit nettement affirmative."
Victor Schoelcher rejoint la Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage.
A Marie Galante, les affranchissements se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg pour les 3 communes. A noter que l’ordonnance royale du 20 avril 1836, concernant la création des patronymes des affranchis, commence à être appliquée, avec l’apparition de patronyme (noms de famille) en cours d’année :
- Le sieur Jean Baptiste Ravanas, 85 ans, propriétaire au Grand Bourg, présente l’arrêté d’affranchissement d’Augustine 9 mois…
- Le sieur Jean Joseph Gaucher Cazalis, marchand de 27 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Ceran dit Monrosier 5 ans, de Euphrasie dite Sainte Aude 2 ans et de Valentin dit Corentin 1 an.
- La nommée Euphrasie dite Phrazile, blanchisseuse de 23 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté la concernant ainsi que ses enfants Leopold 2 ans et Onézime 8 mois.
- Le sieur Eugène Toto, habitant propriétaire de 36 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Fabien 4 ans et Fanelly 3 ans.
- Monsieur Louis Auguste Vendôme Lacour, Procureur du roi, présente l’arrêté de Louisy, charpentier de 22 ans.
- La demoiselle Marie Victoire, propriétaire de 68 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Simon, domestique de 14 ans.
- La dame veuve Saint-Germain Partarrieu, propriétaire de 45 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Saint-Clair 9 ans, en présence de Théophile Raiffer, 28 ans, pharmacien et Joseph Lalung, 28 ans, praticien au Grand Bourg.
- La demoiselle Adelaide Marion, marchande de 46 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Pélorse Hylaire 9 ans.
- Le sieur Louis Eugène, propriétaire de 29 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’Amélia Rosélie 8 ans.
- Le sieur Saint Cyr, charpentier de 30 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Saint Cyr Ernest 8 ans.
- La nommée Zélise, couturière de 21 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté la concernant ainsi que sa fille Azélina.
- Le sieur Jean Baptiste Dubernat, propriétaire de 42 ans à St Louis, présente l’arrêté de Manette, blanchisseuse de 59 ans.
- La demoiselle Victoire, couturière de 46 ans au Vieux Fort, présente l’arrêté de Marcillac Mathurin 4 ans.
- Florian Dermancourt, charpentier de 26 ans, présente son arrêté ainsi que celui de Néphalie Azéa, couturière de 25 ans et Melitus Jean Louis 3 ans, en présence d’Auguste Mélidor, tailleur d’habits de 25 ans et Saint-Georges Lestien, bottier de 45 ans.
- Le sieur François Christophe, charpentier de 45 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Frégemont Coralie, blanchisseuse de 20 ans et de sa fille Célina 1 an.
- Le sieur François Chezel, charpentier de 50 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’affranchissement de la famille Rivière : Claire blanchisseuse de 25 ans et ses enfants Alcin 6 ans, Joseph 4 ans et François 2 ans.
- Le sieur Paul Lacavé, propriétaire de 52 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Résus Gustave, charpentier de 29 ans et Glaucé Julie 6 ans.
- La dame veuve Rodney, 48 ans, présente l’arrêté de Julien Marie 81 ans.
- La demoiselle Reinette, blanchisseuse de 27 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Joyeux Amédée, 10 ans.
- Le sieur Jean Monfret, habitant propriétaire de 27 ans à la Capesterre, présente l’arrêté des enfants Berger, Charlotte 5 ans et Joseph 3 ans.
- La demoiselle Victoire, propriétaire au Grand Bourg, présente l’arrêté de Montel Faussette, 36 ans.
- Le sieur Saint Goerges Leslien, maître bottier de 45 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’Aurel Saint Hilaire, apprenti charpentier de 15 ans.
- Le sieur Stanislas Guesnon, 45 ans sans profession au Grand Bourg, présente l’arrêté de Capharnaum Félicité, couturière de 22 ans et sa fille Angèle 2 ans.
- Le sieur Joseph Melise, propriétaire charpentier de 29 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté d’Aménaide Elisabeth Melise, 3 ans.
- Le sieur François Elisabeth, charpentier de 27 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Elisabeth 6 ans et Alexis 10 ans.
- La demoiselle Jeanne Heloise, couturière de 44 ans à St Louis, présente l’arrêté de Bremont Agathe, couturière de 26 ans et ses enfants Anne Toinette dite Amélie 9 ans, Marie Louise 3 ans et Joseph dit Chouchou 1 an.
- Le sieur Alexandre, charpentier de 42 ans à la Capesterre, présente l’arrêté de Sébastien 10 ans et Clémentine 8 ans.
- Le sieur Jacques Davaine, propriétaire de 74 ans au Grand Bourg, présente l’arrêté de Thésée René pêcheur de 30 ans ainsi que Léda Hélène 3 ans, Putiphae Joseph 2 ans et Clovis Stanislas 1 an. Par acte de mariage ultérieur avec Catherine, les 3 enfants seront reconnus par leur père Thésée René.
- Marie-Louise, blanchisseuse de 51 ans au Grand Bourg.
- Allette, couturière de 21 ans au Vieux Fort.
- Désirée, 61 ans, de la Capesterre.
- Adélaide, couturière de 39 ans au Grand Bourg.
- Anais, couturière de 28 ans au Grand Bourg.
- Lucile, 75 ans, de la Capesterre.
- Caroline, 77 ans, née en Afrique, domiciliée au Grand Bourg.
- Emélie, couturière de 42 ans à Saint Louis.
- Lise, 25 ans, attachée à la culture à Capesterre.
- Marie Virginie dite Guiguille, couturière de 28 ans au Grand Bourg.
- Ménoville Virginie dite Eugénie, blanchisseuse de 40 ans au Grand Bourg.
- Marianne Marie-Marthe, attachée à la culture de 91 ans…
- Giraudin Zabeth, blanchisseuse de 46 ans au Grand Bourg et son fils Felix 10 ans.
- Dorville Joséphine, blanchisseuse de 51 ans.
- Durance Claudine, 62 ans.
- Dujardin Aglaé, blanchisseuse de 23 ans au Grand Bourg.
- Saint-Juste, menuisier de 16 ans à la Capesterre.
- Mézane, charpentier de 29 ans au Grand Bourg.
- Joseph, 36 ans, de la Capesterre.
- Charles, cuisinier de 50 ans au Grand Bourg.
- Jean Louis, libre de fait, demeurant sur l’Habitation du sieur Houelche fils.
- Achille, charpentier de 26 ans à St Louis.
- Charles Bernard, cultivateur de 40 ans à la Capesterre.
- Jolimon Zoute Sainte-Rose, menuisier de 20 ans au Grand Bourg.
- Armelin, pêcheur de 55 ans au Grand Bourg.
- Roussereau Jean Louis, pêcheur de 49 ans au Grand Bourg.
- Pierre Adolphe, charpentier de 24 ans au Grand Bourg.
- Jean Baptiste Belmont, marin de 51 ans au Grand Bourg.
- Maurin Charléry, charpentier de 29 ans.
- Adibert Joseph, cultivateur de 66 ans au Grand Bourg.
- Nestolat Pierre, cultivateur de 72 ans à la Capesterre.
1838 : Une commission a été créée par la Chambre des députés, suite à un projet de loi de Passy. Elle fournit son rapport: ..."la commission, après avoir rappelé qu'il y avait 258.956 esclaves dans les colonies françaises, indique qu'elle souhaite une émancipation de masse, elle propose toutefois d'attendre 1840 pour juger pleinement l'expérience britannique et indique qu'en attendant il convenait de voter des mesures préparatoires à l'émancipation (pécule, rachat, éducation religieuse)"
A Marie Galante, la totalité des registres d’État Civil de Grand Bourg Bourg semble avoir disparu dans l’incendie du 18 mai, seuls subsistent les registres de Grand Bourg Campagne, nouvelle mairie qui vient d’être crée dans l’habitation Pirogue, tenue par le maire et " habitant " Théophile Botreau Roussel Bonneterre : aucun acte de reconnaissance ou d’affranchissement…
L'Etat Civil de St Louis, qui vient d'apparaitre, ne note pas d'affranchissement.
L’Ordonnance de 1833 sur l’Etat Civil des esclaves semble respectée, les seuls registres préservés intégralement sont aussi ceux de Grand Bourg Campagne : on retrouve 273 déclarations concernant les esclaves.
Par exemple, 4 déclarations du sieur Murat le 2 août pour les accouchements sur son habitation de la négresse Joséphine d’une petite Coralie, de la négresse Alexandrine d’un petit Philippe, de la négresse Lucile d’une petite Claudie et une déclaration de décès, toujours sur l’habitation, de Hilaire, 29 ans.
Le 17 octobre, Murat reviendra à la mairie pour 5 déclarations de naissance : Nanon d’une fille Amédée, Marie Zabette d'une fille Denise, Clarisse d’une fille Christine, Clara d’une fille Louisa, Laurette d’une fille Magdelon, la fécondité de ses esclaves est certaine, mais pas de garçon !
A Marie Galante, la totalité des registres d’État Civil de Grand Bourg Bourg semble avoir disparu dans l’incendie du 18 mai, seuls subsistent les registres de Grand Bourg Campagne, nouvelle mairie qui vient d’être crée dans l’habitation Pirogue, tenue par le maire et " habitant " Théophile Botreau Roussel Bonneterre : aucun acte de reconnaissance ou d’affranchissement…
L'Etat Civil de St Louis, qui vient d'apparaitre, ne note pas d'affranchissement.
L’Ordonnance de 1833 sur l’Etat Civil des esclaves semble respectée, les seuls registres préservés intégralement sont aussi ceux de Grand Bourg Campagne : on retrouve 273 déclarations concernant les esclaves.
Par exemple, 4 déclarations du sieur Murat le 2 août pour les accouchements sur son habitation de la négresse Joséphine d’une petite Coralie, de la négresse Alexandrine d’un petit Philippe, de la négresse Lucile d’une petite Claudie et une déclaration de décès, toujours sur l’habitation, de Hilaire, 29 ans.
Le 17 octobre, Murat reviendra à la mairie pour 5 déclarations de naissance : Nanon d’une fille Amédée, Marie Zabette d'une fille Denise, Clarisse d’une fille Christine, Clara d’une fille Louisa, Laurette d’une fille Magdelon, la fécondité de ses esclaves est certaine, mais pas de garçon !
1839 : Une nouvelle commission, avec Tocqueville comme rapporteur, propose qu'à la session législative de 1840 soit voté une "loi qui : 1°) fixe une date de l’abolition de l’esclavage 2°) prévoit qu'après cette libération les esclaves passeront sous la tutelle de l'État et recevront un salaire payé par les colons, dont une partie sera récupérée par l'État pour rembourser le coût de l'indemnité qui aura été versée aux colons"
Le 6 novembre, une Ordonnance Royale met 650.000 francs à la disposition du Ministère de la Marine et des Colonies pour augmenter le clergé, les instituteurs et les magistrats et pour construire des chapelles dans les colonies de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Bourbon.
Le pape Grégoire XVI, dans son Encyclique du 5 décembre, condamne officiellement la traite négrière :
"Il arriva enfin que, depuis plusieurs siècles, il ne se trouvait plus d'esclaves dans la plupart des nations chrétiennes. Mais, nous le disons avec douleur, il y en eut depuis, parmi les fidèles même, qui, honteusement aveuglés par l'appât d'un gain sordide, ne craignirent point de réduire en servitude, dans des contrées lointaines, les Indiens, les nègres ou autres malheureux, ou bien de favoriser cet indigne attentat en établissant le commerce de ceux qui avaient été faits captifs par d'autres"
L’État Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme l’année précédente depuis l’incendie, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent mais pas de reconnaissance ni d’affranchissement…
Parmi les décès, Dominique Emmanuel Murat, décédé sur son habitation à 57 ans.
Pour St Louis, enregistré par Guy Jean Claude Hotessier Ravend, officier d’Etat Civil, pas de reconnaissance ni d’affranchissement.
Pour Capesterre, toujours pas d’Etat Civil disponible…
1840 : En France, le 5 janvier, une Ordonnance Royale impose que les "ministres du culte dans les colonies françaises" assurent l'instruction religieuse et morale des esclaves, et effectuent des visites "au moins une fois par mois" dans les habitations afin de constater leurs conditions de vie, sous peine "d'une amende de 25 à 100 Fr et d'une amende double en cas de récidive"
Le 6 novembre, une Ordonnance Royale met 650.000 francs à la disposition du Ministère de la Marine et des Colonies pour augmenter le clergé, les instituteurs et les magistrats et pour construire des chapelles dans les colonies de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Bourbon.
Le pape Grégoire XVI, dans son Encyclique du 5 décembre, condamne officiellement la traite négrière :
"Il arriva enfin que, depuis plusieurs siècles, il ne se trouvait plus d'esclaves dans la plupart des nations chrétiennes. Mais, nous le disons avec douleur, il y en eut depuis, parmi les fidèles même, qui, honteusement aveuglés par l'appât d'un gain sordide, ne craignirent point de réduire en servitude, dans des contrées lointaines, les Indiens, les nègres ou autres malheureux, ou bien de favoriser cet indigne attentat en établissant le commerce de ceux qui avaient été faits captifs par d'autres"
L’État Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme l’année précédente depuis l’incendie, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent mais pas de reconnaissance ni d’affranchissement…
Parmi les décès, Dominique Emmanuel Murat, décédé sur son habitation à 57 ans.
Pour St Louis, enregistré par Guy Jean Claude Hotessier Ravend, officier d’Etat Civil, pas de reconnaissance ni d’affranchissement.
Pour Capesterre, toujours pas d’Etat Civil disponible…
1840 : En France, le 5 janvier, une Ordonnance Royale impose que les "ministres du culte dans les colonies françaises" assurent l'instruction religieuse et morale des esclaves, et effectuent des visites "au moins une fois par mois" dans les habitations afin de constater leurs conditions de vie, sous peine "d'une amende de 25 à 100 Fr et d'une amende double en cas de récidive"
Le frère de Ploermel Saturnin Navate écrit à son Supérieur à propos de l’instruction des noirs :
« Les propriétaires…sont furieux, sachant que les gens de couleur seront plus instruits que leurs enfants »…
En février, le gouvernement du Maréchal Soult, favorable à une prochaine abolition et dans lequel se trouvait Passy, tombe...
Le nouveau chef du gouvernement, Adolphe Thiers déclare que l'émancipation était une "mesure grave qui devait être prise avec prudence".
Le 25 mai 1840, il nomme une nouvelle commission "pour l'examen des questions relatives à l'esclavage et la constitution politique des colonies".
Composée de douze membres, elle est présidée par De Broglie, toujours président de la Socièté Française pour l'Abolition de l'Esclavage (SFAE).
Un mois après, la commission indique qu'elle doit faire des consultations sur les trois types d’émancipations possibles :
1°) celle d’une émancipation partielle et progressive (correspondant à la proposition Tracy)
2°) celle d’une émancipation pour tous et immédiate avec rachat des esclaves par l’État (correspondant à la proposition Tocqueville)
3°) ou celle d’une émancipation pour tous et immédiate, avec une période d’apprentissage pour les anciens esclaves (correspondant à l'émancipation britannique).
Elle rendra son rapport en 1844...
Frédéric Chassériau publie, sur ordre de l’amiral Duperré, ministre secrétaire d’État de la Marine et des Colonies, son "Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises"
« Les propriétaires…sont furieux, sachant que les gens de couleur seront plus instruits que leurs enfants »…
En février, le gouvernement du Maréchal Soult, favorable à une prochaine abolition et dans lequel se trouvait Passy, tombe...
Le nouveau chef du gouvernement, Adolphe Thiers déclare que l'émancipation était une "mesure grave qui devait être prise avec prudence".
Le 25 mai 1840, il nomme une nouvelle commission "pour l'examen des questions relatives à l'esclavage et la constitution politique des colonies".
Composée de douze membres, elle est présidée par De Broglie, toujours président de la Socièté Française pour l'Abolition de l'Esclavage (SFAE).
Un mois après, la commission indique qu'elle doit faire des consultations sur les trois types d’émancipations possibles :
1°) celle d’une émancipation partielle et progressive (correspondant à la proposition Tracy)
2°) celle d’une émancipation pour tous et immédiate avec rachat des esclaves par l’État (correspondant à la proposition Tocqueville)
3°) ou celle d’une émancipation pour tous et immédiate, avec une période d’apprentissage pour les anciens esclaves (correspondant à l'émancipation britannique).
Elle rendra son rapport en 1844...
Frédéric Chassériau publie, sur ordre de l’amiral Duperré, ministre secrétaire d’État de la Marine et des Colonies, son "Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises"
Le philanthrope et abolitionniste anglais Sir Thomas Buxton, présidant du comité de la Société pour l’extinction de la traite des esclaves et la civilisation de l’Afrique, fondée en juin 1839 à Londres, publie à Paris : " De la traite des Esclaves en Afrique et des moyens d'y remédier " :
Victor Schoelcher publie à Paris : "Abolition de l'esclavage : Examen critique du Préjugé contre la couleur des africains et des sang-mêlés"
A Marie Galante, l’État Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’État Civil de Grand Bourg Campagne est disponible : 1 affranchissement, celui de Modeste Taillefer, forgeron de 46 ans…
Pour Grand Bourg Bourg, on retrouve dans la Gazette Officielle 10 affranchissements en avril, certifiés par Bardat, procureur du Roi, dont 2 couturières, 1 lessivière et 3 charpentiers, dont Jean-Baptiste, esclave de Marguerite Renaud à qui on donne le patronyme de Jean Goudou.
Pour Capesterre, pas d’État Civil disponible.
Pour St Louis, enregistrés par François Mathieu Schmit, adjoint au maire, on retrouve 11 affranchissements :
Le fils d’Hégesippe Wachter, Boesménil ou Boiminy, reprend l’habitation Port-Louis :
l’habitation occupe 72 carrés (~Ha) de terre dont 32 propres à la canne, estimés 32.000 francs (soit 1.000 francs le carré) et 40 carrés en friche, halliers et savane pour 22.000 francs (soit 550 le carré) et des pièces de canne plantées à 20 francs le quintal pour 64.561 francs.
Lindor 77 ans, Ignace 59 ans, Isidor 53 ans, Marie Catherine 70 ans, Joachim 69 ans, Henry 61 ans, Nanette 59 ans, Joseph 60 ans, Marie Ursule 58 ans, Louis 50 ans, Eulalie 46 ans, Clément 49 ans, Annette 55 ans, X 44 ans, Sylvette 48 ans, Françoise 60 ans, Joachim 37 ans, Jeannette 49 ans, Justine 34 ans, Zélia 27 ans, Williams 30 ans, Moise 30 ans, Michel 30 ans, Alexandre 29 ans, Pierre 29 ans, Pie 28 ans, Geneviève 27 ans « avec un enfant à la mamelle », Gratien 26 ans, Suffren 26 ans, André 24 ans, Joséphine 28 ans, Francette 22 ans "avec un enfant à la mamelle", Jean Baptiste 20 ans, Saint Louis 20 ans, Eusèbe 19 ans, Douze 18 ans, Ursule 17 ans, Jean Noel 17 ans, Zabeth 15 ans, Jeannette dite Justine 19 ans, Médéric dit Petit Frère 14 ans, Luce 14 ans, Montout 14 ans, Marie Rose 14 ans, Anais 8 ans, Sainte Rose 7 ans, Fanchonette 7 ans, Anéggie 5 ans, Felix 4 ans, Sylvie 2 ans, Jean Bart 2 ans, Rosella 2 ans, Lambert "en mauvaise santé ".
1841 : L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 3 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent : 19 naissances, 6 mariages, 22 décès, 1 reconnaissance et 3 transcriptions d’affranchissement :
Pour Grand Bourg Bourg, on retrouve dans la Gazette Officielle 10 affranchissements en avril, certifiés par Bardat, procureur du Roi, dont 2 couturières, 1 lessivière et 3 charpentiers, dont Jean-Baptiste, esclave de Marguerite Renaud à qui on donne le patronyme de Jean Goudou.
Pour Capesterre, pas d’État Civil disponible.
Pour St Louis, enregistrés par François Mathieu Schmit, adjoint au maire, on retrouve 11 affranchissements :
- Catherine Solaris, 50 ans, sans profession.
- Elisabeth Morand, couturière de 20 ans.
- Elise Bonno, couturière de 30 ans.
- Marie Victoire Ignon, couturière de 21 ans.
- Anne Hotesse, 41 ans, sans profession.
- Cyrille Andréseau, charpentier de 31 ans.
- Jean Lubino, 50 ans, sans profession.
- Charles Charlery, 3 ans.
- Benjamin Lépine, charpentier de 59 ans.
- Jean Valéri Exélix, charpentier de 22 ans.
Le fils d’Hégesippe Wachter, Boesménil ou Boiminy, reprend l’habitation Port-Louis :
l’habitation occupe 72 carrés (~Ha) de terre dont 32 propres à la canne, estimés 32.000 francs (soit 1.000 francs le carré) et 40 carrés en friche, halliers et savane pour 22.000 francs (soit 550 le carré) et des pièces de canne plantées à 20 francs le quintal pour 64.561 francs.
- Une maison principale construite en bois sur socle palissadé en planches et couverte d’essentes : 6.000 francs
- Une cuisine en maçonnerie, couverte d’essentes : 1.500 francs
- Un bâtiment en très mauvais état servant d’écurie et un parc à moutons entouré de planches : 7.500 francs
- Un moulin à vent en maçonnerie : 22.000 francs
- Une sucrerie en maçonnerie et couverte d’essentes, 4 chaudières, bacs à vesou, bacs à sucre et tous les ustensiles de fabrication : la couverture en très mauvais état et un des murs lézardé : 10.000 francs
- Une case à bagasse couverte de paille : 600 francs
- 17 cases à nègres en assez mauvais état : 1.700 francs
- 1 cabrouet, 2 charettes, 1 cloche montée, 1 meule à manivelle, 1 platine percée, 20 chaines et 20 piquets pour les bêtes
- 53 esclaves
Lindor 77 ans, Ignace 59 ans, Isidor 53 ans, Marie Catherine 70 ans, Joachim 69 ans, Henry 61 ans, Nanette 59 ans, Joseph 60 ans, Marie Ursule 58 ans, Louis 50 ans, Eulalie 46 ans, Clément 49 ans, Annette 55 ans, X 44 ans, Sylvette 48 ans, Françoise 60 ans, Joachim 37 ans, Jeannette 49 ans, Justine 34 ans, Zélia 27 ans, Williams 30 ans, Moise 30 ans, Michel 30 ans, Alexandre 29 ans, Pierre 29 ans, Pie 28 ans, Geneviève 27 ans « avec un enfant à la mamelle », Gratien 26 ans, Suffren 26 ans, André 24 ans, Joséphine 28 ans, Francette 22 ans "avec un enfant à la mamelle", Jean Baptiste 20 ans, Saint Louis 20 ans, Eusèbe 19 ans, Douze 18 ans, Ursule 17 ans, Jean Noel 17 ans, Zabeth 15 ans, Jeannette dite Justine 19 ans, Médéric dit Petit Frère 14 ans, Luce 14 ans, Montout 14 ans, Marie Rose 14 ans, Anais 8 ans, Sainte Rose 7 ans, Fanchonette 7 ans, Anéggie 5 ans, Felix 4 ans, Sylvie 2 ans, Jean Bart 2 ans, Rosella 2 ans, Lambert "en mauvaise santé ".
1841 : L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 3 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent : 19 naissances, 6 mariages, 22 décès, 1 reconnaissance et 3 transcriptions d’affranchissement :
- Hélène Marie, blanchisseuse de 21 ans
- Joseph Térascon, charpentier de 21 ans
- Céron Florian, charpentier de 36 ans
L’État Civil de St Louis retrouve 12 affranchissements :
Le procureur du Roi fait en juillet la tournée d’inspection sur l’instruction et le patronage des esclaves que lui impose l’Ordonnance de 1840, rapport que l’on retrouvera l’année suivante dans les rapports au ministre De Mackau concernant l’ensemble des colonies :
"Dans cette tournée, le magistrat inspecteur a visité 69 habitations et environ 5.000 esclaves. Il n'a rencontré aucune résistance de la part des colons, et l'officier municipal de la commune de Joinville s'est empressé de lui prêter son assistance"
Dans son rapport, daté du 6 septembre 1841, il expose la situation générale des noirs de la commune de Joinville :
" Plusieurs fois j'ai eu occasion d'interroger les nègres, soit devant leurs maîtres, en rappelant à chacun leurs obligations respectives, soit hors de leur présence, dans les plantations qui se trouvaient sur mon passage. Il n'en est pas un seul qui ne connût l'objet de ma tournée, et aucune plainte ne m'a été adressée. J'ai vu des travailleurs contents de leur bien-être matériel, qui allait, pour certains, jusqu'à la richesse. Sur l'habitation de la dame Bernard, trois esclaves possèdent des chevaux et des vaches laitières. Rarement j'ai vu, sur les autres exploitations, le parc (au milieu duquel sont bâties les cases à nègres) dépourvu de porcs, de cabris, de poules, animaux que les esclaves élèvent pour les vendre, quelquefois même à leurs maîtres.
Les noirs ont tous des vêtements, que quelques-uns, à la vérité, ne doivent qu'à leur industrie. Ils vivent dans une parfaite soumission envers les maîtres, qui sont généralement contents d'eux, ce qui justifie la conduite des uns et la sage administration des autres."
Nourriture.
"Dans la commune de Joinville, les rations de vivres sont remplacées par la concession du samedi; les esclaves ont en outre les dimanches et les fêtes pour se livrer à la culture particulière de leurs jardins. Quelquefois, pendant ces jours, les esclaves se louent, soit à leurs maîtres, soit à d'autres habitants, soit même à des esclaves laborieux, pour aider ceux-ci dans la culture de leurs jardins , moyennant un prix invariablement fixé à 1 franc 60 centimes sans nourriture, ou à 1 franc 20 centimes avec la nourriture. Indépendamment de la concession du samedi, 22 habitants de la commune du Grand-Bourg donnent chaque semaine à leurs noirs, à titre d'ordinaire, de la morue, du rhum, du sirop, de la farine de manioc et d'autres vivres.
Les femmes enceintes, les nourrices, les vieillards et les infirmes sont nourris sur toutes les habitations. Le magistrat inspecteur a interrogé plusieurs de ces individus, qui lui ont paru contents."
Vêtements.
"Les prescriptions de l'édit de 1685, en ce qui touche l'habillement des noirs, sont ignorées des habitants de la commune de Joinville. Le magistrat inspecteur a compté 31 de ces habitants qui pensent agir par pure générosité en donnant un rechange par an à leurs esclaves. Ces rechanges dépassent du reste la valeur de ceux qui sont exigés par l'édit.
« Le surplus des habitants, dit le procureur du Roi de Marie-Galante, se dispense de donner aucuns vêtements, croyant que cette obligation se trouve aussi remplie par la concession du samedi. Il n'en sera plus ainsi, je l'espère, après les pressantes exhortations que j'ai adressées, de concert avec l'officier municipal, pour l'exécution, à l'avenir, de l'article 25 de l'édit. J'ai remarqué néanmoins que sur toutes les habitations les esclaves étaient bien vêtus, et que l'industrie suppléait partout à la générosité négative des habitants que je viens de signaler."
Jardins.
"Plusieurs propriétaires de sucreries abandonnent périodiquement, chaque année, à leurs noirs, pour en faire leurs jardins, quelques carrés de terre labourée. Ce labour vient en aide à la paresse ordinaire de l'esclave, à qui tout travail pénible répugne. Le magistrat inspecteur a trouvé quelques belles plantations de vivres; il a rencontré aussi des jardins fort négligés ou complétement abandonnés par les noirs auxquels ils appartiennent. Il fait la remarque que les maîtres ne se montrent pas assez exigeants pour le bon entretien de ces jardins."
"Il faut reconnaître qu'il existe une cause qui favorise généralement la négligence de l'esclave à cet égard : c'est la proximité du bourg de Joinville, où il est sûr de trouver un bénéfice immédiat, en venant y vendre des fourrages pour les chevaux, des pierres de construction, du bois de campêche, le tout payé comptant, et dont il fait un commerce fort lucratif, commerce dédaigneusement repoussé par les hommes libres."
Cases.
"Les cases à nègres, dans la commune de Joinville, sont propres et spacieuses. Plusieurs, appartenant à des esclaves laborieux, sont garnies de meubles, et plusieurs de provisions de bouche."
"Il serait à désirer qu'un règlement prescrivît un mode uniforme de construction, tant pour la nature des matériaux à employer, que pour les dimensions. La toiture m'a paru trop basse sur quelques habitations, ce qui entretient l'humidité, et entraîne une progressive détérioration."
Toutes les fois que le magistrat inspecteur a trouvé des cases en mauvais état, il a adressé des avertissements ou des réprimandes aux habitants : il constate que, sur une habitation, toutes les cases de l'atelier ont été reconstruites sur un bon plan, par suite des observations qu'il avait faites dans sa précédente tournée.
Hôpitaux.
" Sur les 69 habitations visitées, 28 ont des hôpitaux, où les noirs malades sont soignés avec la plus grande humanité. Les 41 autres n'en ont point" , le magistrat inspecteur a exigé que les propriétaires s'occupassent d'en établir.
Sa tournée s'est au reste effectuée presque sans rencontrer d'esclaves malades.
Travail.
"Les heures du travail et du repos sont partout fixées avec la même régularité : seulement, sur les habitations-sucreries, le travail commence une heure plus tôt et finit une heure plus tard que sur les habitations à vivres; mais, en compensation, l'esclave jouit , dans les sucreries, de bien des douceurs qu'il ne trouverait pas ailleurs, et il ne voudrait pas changer de condition. Le plus petit travail, le plus léger service demandé à l'esclave hors du temps qu'il doit à son maître, est toujours immédiatement payé par quelques verres de rhum, quelque portion de morue, de boeuf salé ou par des fruits. Jusqu'à l'âge de 14 ans, les jeunes nègres ne font qu'un travail léger. Trois mois avant leurs couches, et 40 jours après, les négresses cessent d'aller au travail des champs. Enfin tous les sexagénaires sont absolument exemptés de ce dernier travail."
Régime disciplinaire.
" J'ai la satisfaction de constater que le droit de punir, tel qu'il est établi par le Code noir, a subi l'heureuse influence de l'intelligente administration des habitants, dont le plus grand nombre appartient aujourd'hui à une génération nouvelle. L'usage du fouet est banni sur quelques petites habitations vivrières; il est modéré sur les grandes habitations, et ne s'applique qu'à la punition des manquements graves; le nombre des coups de fouet ne s'élève guère qu'à 10 ou 15. Il n'existe plus de cachot dans la commune de Joinville, et il n'est pas sans intérêt de remarquer que leur suppression depuis longtemps a été volontaire de la part des colons."
" Il m'a été présenté, sur quelques habitations, des esclaves qui font le désespoir de leurs maîtres par leur paresse et leur déplorable penchant au marronnage; le nombre heureusement n'en est pas grand: ceux-là sont emprisonnés la nuit, et mis à la barre ou bloc dans l'hôpital, ou dans une chambre spacieuse, soit dans la maison principale, soit dans une case très-rapprochée.
La barre ou bloc est une tringle en bois, placée horizontalement au pied d'un lit de camp; elle est percée de trous ronds, espacés et assez grands pour recevoir librement le pied de l'esclave, qui est ainsi condamné à passer la nuit avec un seulpied pris dans l'entrave. Ce châtiment n'en est pas un en quelque sorte ; le noir ne le redoute que parce qu'il est privé de la nuit, dont il aime tant à disposer: le jour, ce châtiment serait un encouragement à la paresse; aussi on ne l'emploie jamais."
" Dans ma visite sur une habitation-sucrerie, je n'ai pu me défendre d'une certaine impression désagréable à l'aspect, flétrissant pour l'humanité, de deux esclaves, un nègre et une négresse, qui portaient chacun un collier de fer, d'où partaient quatre branches d'un pied et demi de long, se terminant en spirale et en fer de lance. Le nègre était à la vérité un fort mauvais sujet, toujours marron: il venait de quitter la chaîne des travaux forcés, à laquelle il avait été condamné, sur ma poursuite, par la cour d'assises de la Pointe-à-Pitre, pour différents vols de moutons, de volailles et de vivres, commis en état de marronnage , avec une extrême audace. La négresse avait aussi l'habitude du marronnage, et maraudait dans les plantations, dans les jardins des nègres et dans les poulaillers pour se nourrir"
" Sur une autre habitation, j'ai été encore plus frappé à la vue hideuse d'un masque de fer-blanc sur la figure d'un négrillon, et surtout sur celle d'un esclave de 25 ans, nommé Albert ; les masques étaient cadenassés derrière la tête. En l'absence du propriétaire de cette habitation, sa femme, que j'interpellai, me dit que ces deux esclaves mangeaient de la terre. Albert contredisait cette assertion. En vain j'ai insisté pour voir tomber les masques : je n'ai pu l'obtenir, la propriétaire m'ayant déclaré qu'elle ne pouvait les faire ôter en l'absence de son mari, qui d'ailleurs avait serré la clef. Un bruit de chaînes se fit immédiatement entendre, et je vis un esclave avec un bout de chaîne au pied, un autre un nabot (gros anneau de fer) à la jambe, enfin un troisième, nommé Jean, domestique de la maison, avec un collier hérissé de sept branches. L'officier municipal qui m'accompagnait ne fut pas étranger à l'impression pénible que j'éprouvai. Ce n'était pas pour délit de marronnage que ce dernier esclave était ainsi puni, mais seulement pour manquement fait à sa maîtresse, ainsi que je l'appris de celle-ci."
" Cette habitation m'ayant toujours été signalée pour avoir une discipline dure, je crus devoir m'y transporter de nouveau le samedi suivant, pour m'assurer surtout si la règle du samedi nègre y était observée : nous trouvâmes cette fois le propriétaire, qui nous montra le masque brisé d'Albert, dont il nous annonça la fuite depuis deux jours; mais le domestique Jean portait encore son collier à branches, et son maître avait encore augmenté son châtiment en lui emprisonnant le pied droit dans une jambière en fer fixée dans le poteau d'une chambre assez spacieuse. Cette fois le propriétaire me dit qu'il punissait ainsi Jean pour avoir comploté une évasion avec Albert, dont il n'avait pu prévenir la fuite. En vain j'ai insisté encore avec énergie auprès de ce propriétaire pour obtenir l'enlèvement de ces entraves; il s'est montré inflexible, en disant qu'il s'y refuserait jusqu'à la rentrée d'Albert. Ici se remarquent le vague et l'insuffisance des dispositions du Code noir, sur le droit de punir, droit qui laisse au maître la faculté de mettre son esclave aux fers indéfiniment "
En transmettant, le 28 septembre 1841, au département de la marine, le rapport où les faits qui précèdent se trouvent relatés, le gouverneur de la Guadeloupe fait les observations suivantes :
" M. le procureur du Roi de Marie-Galante insiste sur l'emploi des fers et des entraves ; il cite quelques faits. Il s'élève surtout contre l'usage des masques qu'il a vus collés sur la figure de deux esclaves. Cette dernière circonstance n'était pas faite pour motiver les avertissements donnés au maître ; ces masques ne sont employés que comme moyen curatif, et pour empêcher l'esclave atteint du mal d'estomac de manger de la terre, pour laquelle ces sortes d'affection donnent une grande appétence; ils sont enlevés à l'heure du repas, et replacés ensuite de manière à interdire l'introduction dans la bouche de toute matière étrangère à l'alimentation. Quoique rigoureuse, cette entrave doit être imposée à l'esclave sous peine de le voir périr. "
" Quant aux fers remarqués sur un esclave, je ne comprends pas que M. le procureur du Roi se soit borné à d'énergiques sollicitations auprès du maître, et se soit cru assez désarmé pour accepter un refus. Des instructions lui seront données pourqu'il ne demande à l'habitant que ce qu'il sera en droit d'exiger et de faire exécuter. Les fers dont le procureur du Roi trouve l'esclave chargé sont-ils de nature à nuire à sa santé, il doit demander qu'ils soient enlevés ; en cas de refus, il doit poursuivre pour tortures ou châtiments excessifs. Admettre qu'il suffise au propriétaire d'esclaves d'un simple refus pour arrêter l'action de l'ordonnance du 5 janvier, c'est compromettre l'autorité du magistrat et la mettre à la merci d'un mauvais vouloir. "
Marronnage et évasions d'esclaves.
" Les évasions des esclaves hors de l'île, que semble favoriser le peu d'étendue du canal qui sépare Marie-Galante de la Dominique, étaient devenues fort rares; il n'y en avait même pas eu depuis plus de deux ans, lorsque en un fort court espace de temps 29 esclaves se sont évadés ; et sur ces 29 esclaves, 18 appartenaient à une habitation dont la bonne administration semblait devoir mettre le propriétaire à l'abri d'une si grande perte."
Au moment où le procureur du Roi de Marie-Galante rédigeait le rapport, un nouveau complot d'évasion venait de lui être dévoilé; mais on avait pu en prévenir à temps l'exécution.
Instruction religieuse
" Il ne peut citer aucun progrès sensible dans cette commune, sous le rapport de l'instruction religieuse. La prière du soir est le seul exercice religieux pratiqué sur les habitations, et les esclaves y apportent souvent peu de recueillement. Les noirs qui demeurent dans le voisinage du bourg de Joinville assistent, le dimanche, à la messe et à l'instruction pastorale du curé. Quant à l'instruction pastorale qui devrait être faite périodiquement sur les habitations, il faudrait qu'elle fût réclamée par les maîtres pour porter quelque fruit; mais ils semblent craindre de prendre l'initiative à cet égard, et elle n’a point lieu"
Mariage
" Je ne dois pas laisser ignorer qu'en général les esclaves, surtout les hommes, montrent de la répugnance pour le lien du mariage. La proximité des habitations, dans les communes de Marie-Galante, favorise malheureusement trop le penchant naturel du noir à porter son hommage à plusieurs femmes "...
1842 : Victor Schœlcher, de retour de mission en Guadeloupe et Martinique, publie : " Des colonies françaises, abolition immédiate de l'esclavage "
- Joseph Adolcie, charpentier de 28 ans
- Auguste Badoul, charpentier de 20 ans et son frère Thomas 14 ans
- Félicianne Chérol, cultivatrice de 30 ans et ses 2 fils Pierre 13 ans et St Cyr 2 ans
- St Jean Exelix, charpentier de 24 ans
- Georgette Gay, 30 ans, sans profession
- Stéphanie Guérimar, 26 ans, sans profession
- Marie-Francilie Jamin, 5 ans
- Félicien Lascari, cordonnier de 27 ans
- Jean-Nelson Lourray, charpentier de 26 ans
- Rose Lubino, cultivatrive de 26 ans
- Victoire Nazie, couturière de 29 ans et son fils Louis
- enfin 1 arrêté d'affranchissement concernant 3 enfants, présenté par Jean Lubino : Rose Vécala 5 ans, Joseph Cavéla 2 ans et Florina Lavéca 1 an : ces 3 anagrammes de Lacavé font penser à des enfants naturels et à une forme de reconnaissance...
Le procureur du Roi fait en juillet la tournée d’inspection sur l’instruction et le patronage des esclaves que lui impose l’Ordonnance de 1840, rapport que l’on retrouvera l’année suivante dans les rapports au ministre De Mackau concernant l’ensemble des colonies :
"Dans cette tournée, le magistrat inspecteur a visité 69 habitations et environ 5.000 esclaves. Il n'a rencontré aucune résistance de la part des colons, et l'officier municipal de la commune de Joinville s'est empressé de lui prêter son assistance"
Dans son rapport, daté du 6 septembre 1841, il expose la situation générale des noirs de la commune de Joinville :
" Plusieurs fois j'ai eu occasion d'interroger les nègres, soit devant leurs maîtres, en rappelant à chacun leurs obligations respectives, soit hors de leur présence, dans les plantations qui se trouvaient sur mon passage. Il n'en est pas un seul qui ne connût l'objet de ma tournée, et aucune plainte ne m'a été adressée. J'ai vu des travailleurs contents de leur bien-être matériel, qui allait, pour certains, jusqu'à la richesse. Sur l'habitation de la dame Bernard, trois esclaves possèdent des chevaux et des vaches laitières. Rarement j'ai vu, sur les autres exploitations, le parc (au milieu duquel sont bâties les cases à nègres) dépourvu de porcs, de cabris, de poules, animaux que les esclaves élèvent pour les vendre, quelquefois même à leurs maîtres.
Les noirs ont tous des vêtements, que quelques-uns, à la vérité, ne doivent qu'à leur industrie. Ils vivent dans une parfaite soumission envers les maîtres, qui sont généralement contents d'eux, ce qui justifie la conduite des uns et la sage administration des autres."
Nourriture.
"Dans la commune de Joinville, les rations de vivres sont remplacées par la concession du samedi; les esclaves ont en outre les dimanches et les fêtes pour se livrer à la culture particulière de leurs jardins. Quelquefois, pendant ces jours, les esclaves se louent, soit à leurs maîtres, soit à d'autres habitants, soit même à des esclaves laborieux, pour aider ceux-ci dans la culture de leurs jardins , moyennant un prix invariablement fixé à 1 franc 60 centimes sans nourriture, ou à 1 franc 20 centimes avec la nourriture. Indépendamment de la concession du samedi, 22 habitants de la commune du Grand-Bourg donnent chaque semaine à leurs noirs, à titre d'ordinaire, de la morue, du rhum, du sirop, de la farine de manioc et d'autres vivres.
Les femmes enceintes, les nourrices, les vieillards et les infirmes sont nourris sur toutes les habitations. Le magistrat inspecteur a interrogé plusieurs de ces individus, qui lui ont paru contents."
Vêtements.
"Les prescriptions de l'édit de 1685, en ce qui touche l'habillement des noirs, sont ignorées des habitants de la commune de Joinville. Le magistrat inspecteur a compté 31 de ces habitants qui pensent agir par pure générosité en donnant un rechange par an à leurs esclaves. Ces rechanges dépassent du reste la valeur de ceux qui sont exigés par l'édit.
« Le surplus des habitants, dit le procureur du Roi de Marie-Galante, se dispense de donner aucuns vêtements, croyant que cette obligation se trouve aussi remplie par la concession du samedi. Il n'en sera plus ainsi, je l'espère, après les pressantes exhortations que j'ai adressées, de concert avec l'officier municipal, pour l'exécution, à l'avenir, de l'article 25 de l'édit. J'ai remarqué néanmoins que sur toutes les habitations les esclaves étaient bien vêtus, et que l'industrie suppléait partout à la générosité négative des habitants que je viens de signaler."
Jardins.
"Plusieurs propriétaires de sucreries abandonnent périodiquement, chaque année, à leurs noirs, pour en faire leurs jardins, quelques carrés de terre labourée. Ce labour vient en aide à la paresse ordinaire de l'esclave, à qui tout travail pénible répugne. Le magistrat inspecteur a trouvé quelques belles plantations de vivres; il a rencontré aussi des jardins fort négligés ou complétement abandonnés par les noirs auxquels ils appartiennent. Il fait la remarque que les maîtres ne se montrent pas assez exigeants pour le bon entretien de ces jardins."
"Il faut reconnaître qu'il existe une cause qui favorise généralement la négligence de l'esclave à cet égard : c'est la proximité du bourg de Joinville, où il est sûr de trouver un bénéfice immédiat, en venant y vendre des fourrages pour les chevaux, des pierres de construction, du bois de campêche, le tout payé comptant, et dont il fait un commerce fort lucratif, commerce dédaigneusement repoussé par les hommes libres."
Cases.
"Les cases à nègres, dans la commune de Joinville, sont propres et spacieuses. Plusieurs, appartenant à des esclaves laborieux, sont garnies de meubles, et plusieurs de provisions de bouche."
"Il serait à désirer qu'un règlement prescrivît un mode uniforme de construction, tant pour la nature des matériaux à employer, que pour les dimensions. La toiture m'a paru trop basse sur quelques habitations, ce qui entretient l'humidité, et entraîne une progressive détérioration."
Toutes les fois que le magistrat inspecteur a trouvé des cases en mauvais état, il a adressé des avertissements ou des réprimandes aux habitants : il constate que, sur une habitation, toutes les cases de l'atelier ont été reconstruites sur un bon plan, par suite des observations qu'il avait faites dans sa précédente tournée.
Hôpitaux.
" Sur les 69 habitations visitées, 28 ont des hôpitaux, où les noirs malades sont soignés avec la plus grande humanité. Les 41 autres n'en ont point" , le magistrat inspecteur a exigé que les propriétaires s'occupassent d'en établir.
Sa tournée s'est au reste effectuée presque sans rencontrer d'esclaves malades.
Travail.
"Les heures du travail et du repos sont partout fixées avec la même régularité : seulement, sur les habitations-sucreries, le travail commence une heure plus tôt et finit une heure plus tard que sur les habitations à vivres; mais, en compensation, l'esclave jouit , dans les sucreries, de bien des douceurs qu'il ne trouverait pas ailleurs, et il ne voudrait pas changer de condition. Le plus petit travail, le plus léger service demandé à l'esclave hors du temps qu'il doit à son maître, est toujours immédiatement payé par quelques verres de rhum, quelque portion de morue, de boeuf salé ou par des fruits. Jusqu'à l'âge de 14 ans, les jeunes nègres ne font qu'un travail léger. Trois mois avant leurs couches, et 40 jours après, les négresses cessent d'aller au travail des champs. Enfin tous les sexagénaires sont absolument exemptés de ce dernier travail."
Régime disciplinaire.
" J'ai la satisfaction de constater que le droit de punir, tel qu'il est établi par le Code noir, a subi l'heureuse influence de l'intelligente administration des habitants, dont le plus grand nombre appartient aujourd'hui à une génération nouvelle. L'usage du fouet est banni sur quelques petites habitations vivrières; il est modéré sur les grandes habitations, et ne s'applique qu'à la punition des manquements graves; le nombre des coups de fouet ne s'élève guère qu'à 10 ou 15. Il n'existe plus de cachot dans la commune de Joinville, et il n'est pas sans intérêt de remarquer que leur suppression depuis longtemps a été volontaire de la part des colons."
" Il m'a été présenté, sur quelques habitations, des esclaves qui font le désespoir de leurs maîtres par leur paresse et leur déplorable penchant au marronnage; le nombre heureusement n'en est pas grand: ceux-là sont emprisonnés la nuit, et mis à la barre ou bloc dans l'hôpital, ou dans une chambre spacieuse, soit dans la maison principale, soit dans une case très-rapprochée.
La barre ou bloc est une tringle en bois, placée horizontalement au pied d'un lit de camp; elle est percée de trous ronds, espacés et assez grands pour recevoir librement le pied de l'esclave, qui est ainsi condamné à passer la nuit avec un seulpied pris dans l'entrave. Ce châtiment n'en est pas un en quelque sorte ; le noir ne le redoute que parce qu'il est privé de la nuit, dont il aime tant à disposer: le jour, ce châtiment serait un encouragement à la paresse; aussi on ne l'emploie jamais."
" Dans ma visite sur une habitation-sucrerie, je n'ai pu me défendre d'une certaine impression désagréable à l'aspect, flétrissant pour l'humanité, de deux esclaves, un nègre et une négresse, qui portaient chacun un collier de fer, d'où partaient quatre branches d'un pied et demi de long, se terminant en spirale et en fer de lance. Le nègre était à la vérité un fort mauvais sujet, toujours marron: il venait de quitter la chaîne des travaux forcés, à laquelle il avait été condamné, sur ma poursuite, par la cour d'assises de la Pointe-à-Pitre, pour différents vols de moutons, de volailles et de vivres, commis en état de marronnage , avec une extrême audace. La négresse avait aussi l'habitude du marronnage, et maraudait dans les plantations, dans les jardins des nègres et dans les poulaillers pour se nourrir"
" Sur une autre habitation, j'ai été encore plus frappé à la vue hideuse d'un masque de fer-blanc sur la figure d'un négrillon, et surtout sur celle d'un esclave de 25 ans, nommé Albert ; les masques étaient cadenassés derrière la tête. En l'absence du propriétaire de cette habitation, sa femme, que j'interpellai, me dit que ces deux esclaves mangeaient de la terre. Albert contredisait cette assertion. En vain j'ai insisté pour voir tomber les masques : je n'ai pu l'obtenir, la propriétaire m'ayant déclaré qu'elle ne pouvait les faire ôter en l'absence de son mari, qui d'ailleurs avait serré la clef. Un bruit de chaînes se fit immédiatement entendre, et je vis un esclave avec un bout de chaîne au pied, un autre un nabot (gros anneau de fer) à la jambe, enfin un troisième, nommé Jean, domestique de la maison, avec un collier hérissé de sept branches. L'officier municipal qui m'accompagnait ne fut pas étranger à l'impression pénible que j'éprouvai. Ce n'était pas pour délit de marronnage que ce dernier esclave était ainsi puni, mais seulement pour manquement fait à sa maîtresse, ainsi que je l'appris de celle-ci."
" Cette habitation m'ayant toujours été signalée pour avoir une discipline dure, je crus devoir m'y transporter de nouveau le samedi suivant, pour m'assurer surtout si la règle du samedi nègre y était observée : nous trouvâmes cette fois le propriétaire, qui nous montra le masque brisé d'Albert, dont il nous annonça la fuite depuis deux jours; mais le domestique Jean portait encore son collier à branches, et son maître avait encore augmenté son châtiment en lui emprisonnant le pied droit dans une jambière en fer fixée dans le poteau d'une chambre assez spacieuse. Cette fois le propriétaire me dit qu'il punissait ainsi Jean pour avoir comploté une évasion avec Albert, dont il n'avait pu prévenir la fuite. En vain j'ai insisté encore avec énergie auprès de ce propriétaire pour obtenir l'enlèvement de ces entraves; il s'est montré inflexible, en disant qu'il s'y refuserait jusqu'à la rentrée d'Albert. Ici se remarquent le vague et l'insuffisance des dispositions du Code noir, sur le droit de punir, droit qui laisse au maître la faculté de mettre son esclave aux fers indéfiniment "
En transmettant, le 28 septembre 1841, au département de la marine, le rapport où les faits qui précèdent se trouvent relatés, le gouverneur de la Guadeloupe fait les observations suivantes :
" M. le procureur du Roi de Marie-Galante insiste sur l'emploi des fers et des entraves ; il cite quelques faits. Il s'élève surtout contre l'usage des masques qu'il a vus collés sur la figure de deux esclaves. Cette dernière circonstance n'était pas faite pour motiver les avertissements donnés au maître ; ces masques ne sont employés que comme moyen curatif, et pour empêcher l'esclave atteint du mal d'estomac de manger de la terre, pour laquelle ces sortes d'affection donnent une grande appétence; ils sont enlevés à l'heure du repas, et replacés ensuite de manière à interdire l'introduction dans la bouche de toute matière étrangère à l'alimentation. Quoique rigoureuse, cette entrave doit être imposée à l'esclave sous peine de le voir périr. "
" Quant aux fers remarqués sur un esclave, je ne comprends pas que M. le procureur du Roi se soit borné à d'énergiques sollicitations auprès du maître, et se soit cru assez désarmé pour accepter un refus. Des instructions lui seront données pourqu'il ne demande à l'habitant que ce qu'il sera en droit d'exiger et de faire exécuter. Les fers dont le procureur du Roi trouve l'esclave chargé sont-ils de nature à nuire à sa santé, il doit demander qu'ils soient enlevés ; en cas de refus, il doit poursuivre pour tortures ou châtiments excessifs. Admettre qu'il suffise au propriétaire d'esclaves d'un simple refus pour arrêter l'action de l'ordonnance du 5 janvier, c'est compromettre l'autorité du magistrat et la mettre à la merci d'un mauvais vouloir. "
Marronnage et évasions d'esclaves.
" Les évasions des esclaves hors de l'île, que semble favoriser le peu d'étendue du canal qui sépare Marie-Galante de la Dominique, étaient devenues fort rares; il n'y en avait même pas eu depuis plus de deux ans, lorsque en un fort court espace de temps 29 esclaves se sont évadés ; et sur ces 29 esclaves, 18 appartenaient à une habitation dont la bonne administration semblait devoir mettre le propriétaire à l'abri d'une si grande perte."
Au moment où le procureur du Roi de Marie-Galante rédigeait le rapport, un nouveau complot d'évasion venait de lui être dévoilé; mais on avait pu en prévenir à temps l'exécution.
Instruction religieuse
" Il ne peut citer aucun progrès sensible dans cette commune, sous le rapport de l'instruction religieuse. La prière du soir est le seul exercice religieux pratiqué sur les habitations, et les esclaves y apportent souvent peu de recueillement. Les noirs qui demeurent dans le voisinage du bourg de Joinville assistent, le dimanche, à la messe et à l'instruction pastorale du curé. Quant à l'instruction pastorale qui devrait être faite périodiquement sur les habitations, il faudrait qu'elle fût réclamée par les maîtres pour porter quelque fruit; mais ils semblent craindre de prendre l'initiative à cet égard, et elle n’a point lieu"
Mariage
" Je ne dois pas laisser ignorer qu'en général les esclaves, surtout les hommes, montrent de la répugnance pour le lien du mariage. La proximité des habitations, dans les communes de Marie-Galante, favorise malheureusement trop le penchant naturel du noir à porter son hommage à plusieurs femmes "...
1842 : Victor Schœlcher, de retour de mission en Guadeloupe et Martinique, publie : " Des colonies françaises, abolition immédiate de l'esclavage "
Quelques extraits : " L'esclavage ne peut plus, ne doit plus subsister, son abolition absorbe toute la question coloniale ; là est le présent plein de trouble, là est le difficile avenir qui agitent si profondément les colonies. L'émancipation est pour les propriétaires d'esclaves une épée de Damoclès qu'ils voient toujours suspendue sur leur tête. L'édifice entier des colonies repose aujourd'hui et reposera longtemps encore, sur la race nègre qui les cultive ; forcément il faut tout rattacher à eux ; c'est sur eux donc qu'il nous paraît opportun de fixer d'abord l'attention. En les suivant dans les différentes phases de leur existence actuelle, on doit pouvoir préjuger de leur existence future, et trouver la solution du problème colonial "
" Il faut détruire l’esclavage, non seulement pour les esclaves mais pour les maîtres, car il torture les uns et déprave les autres "
M. de Broglie, dans son rapport à la Chambre du Commerce, propose de préparer l'émancipation par des mesures transitoires rendant le travail obligatoire aux affranchis, contraints de résider au moins cinq ans dans la colonie. Il écrit :
" En aucun pays, l'homme ne travaille plus que ses besoins, en aucun pays, l'homme ne travaille volontiers pour autrui, quand il peut travailler pour lui-même…"
A Marie-Galante, l’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est disponible avec 3 affranchissements :
L'Etat Civil de St Louis note 3 affranchissements:
1843 : L’Etat Civil de Joinville Bourg réapparait, sous le contrôle du maire Luc Dumay et de son adjoint Antoine Jean Duteil, 14 " transcriptions d’affranchissement " :
L’Etat Civil de Joinville Campagne n’est pas disponible.
En novembre, le maire de Joinville Campagne, Botreau Roussel Bonneterre, porte plainte auprès du gouverneur de la Guadeloupe contre le curé Grivel et le procureur du roi Bousquet, jugés trop proches des esclaves voire subversifs car ils osent évoquer une émancipation possible…
L’Etat Civil de Capesterre, qui avait disparu des archives depuis 1800, réapparait.
On retrouve, enregistrés par Jean Baptiste Girard, officier d’Etat Civil, 6 affranchissements :
L’Etat Civil de Saint Louis, sous le contrôle de Joseph Célestin Raynier, officier d’Etat Civil, retrouve 8 affranchissements :
A Paris, CH.J. D… publie : " Considérations sur l'esclavage aux Antilles françaises et de son abolition graduelle : d’un aperçu analytique du système d’apprentissage et de ses résultats dans les colonies anglaises " : Il en conclue la nécessité d’une abolition immédiate et totale…
" Il faut détruire l’esclavage, non seulement pour les esclaves mais pour les maîtres, car il torture les uns et déprave les autres "
M. de Broglie, dans son rapport à la Chambre du Commerce, propose de préparer l'émancipation par des mesures transitoires rendant le travail obligatoire aux affranchis, contraints de résider au moins cinq ans dans la colonie. Il écrit :
" En aucun pays, l'homme ne travaille plus que ses besoins, en aucun pays, l'homme ne travaille volontiers pour autrui, quand il peut travailler pour lui-même…"
A Marie-Galante, l’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est disponible avec 3 affranchissements :
- Désirée Salisca lessivère de 53 ans
- Rosélia Félicianne, couturière de 18 ans
- Estelle Adéla couturière de 18 ans.
L'Etat Civil de St Louis note 3 affranchissements:
- Joseph Lépine, charpentier de 24 ans
- Denis Monvalsy, 4 ans
- Thélisma Roussereau, cordonnier de 23 ans
1843 : L’Etat Civil de Joinville Bourg réapparait, sous le contrôle du maire Luc Dumay et de son adjoint Antoine Jean Duteil, 14 " transcriptions d’affranchissement " :
- Armelin Julien 9 ans.
- Sagne Joseph, 89 ans.
- Reine Charléry, maçon de 14 ans et son frère Jean Marie 26 ans, sans profession.
- Manapiré Louis, boulanger de 35 ans.
- Corindon Jules, marin de 40 ans.
- Rafisimoine Céran, 71 ans.
- Rasolie Rasolie 53 ans.
- Bécaré Rebecca 71 ans.
- Touloute Léonie 8 ans.
- Diamantel Nancy, 38 ans.
- Jean-Nire Fanélie, 7 ans.
- Youlousara Adélaide, blanchisseuse de 61 ans.
L’Etat Civil de Joinville Campagne n’est pas disponible.
En novembre, le maire de Joinville Campagne, Botreau Roussel Bonneterre, porte plainte auprès du gouverneur de la Guadeloupe contre le curé Grivel et le procureur du roi Bousquet, jugés trop proches des esclaves voire subversifs car ils osent évoquer une émancipation possible…
L’Etat Civil de Capesterre, qui avait disparu des archives depuis 1800, réapparait.
On retrouve, enregistrés par Jean Baptiste Girard, officier d’Etat Civil, 6 affranchissements :
- Annette Tourange, cultivatrice de 31 ans, et ses 5 enfants.
- Marie Jeanne Cécité, cultivatrice de 41 ans.
- Désirée Désintéressée, cultivatrice de 51 ans.
- Euranie Florin, domestique de 22 ans.
- Charles Putembourg, cordonnier de 23 ans.
- Maximin Chibichou, charpentier de 58 ans.
L’Etat Civil de Saint Louis, sous le contrôle de Joseph Célestin Raynier, officier d’Etat Civil, retrouve 8 affranchissements :
- Louise Mélisse, cultivatrice de 61 ans.
- Désirée Rouyar, cultivatrice de 54 ans.
- Félix Lubino, maçon de 32 ans.
- Michel Roc, cultivateur de 22 ans.
- Jacques Gratien, cultivateur de 29 ans.
- Marcellin Chérubin, charpentier de 15 ans.
- Joseph Niérai, 23 ans, sans profession.
- Sylvestre Cado, 65 ans, sans profession.
A Paris, CH.J. D… publie : " Considérations sur l'esclavage aux Antilles françaises et de son abolition graduelle : d’un aperçu analytique du système d’apprentissage et de ses résultats dans les colonies anglaises " : Il en conclue la nécessité d’une abolition immédiate et totale…
Le Duc de Broglie, président de la Commission instituée en 1840 pour " l'examen des questions relatives à l'Esclavage et à la Constitution politique des Colonies ", composée d’Alexis de Tocqueville, du comte de Saint-Cricq, du comte de Sade, de Wustemberg, Hippolyte Passy, du marquis d’Audiffret, etc... a rendu son rapport au Ministère :
1844 : En France, Victor Schoelcher publie à Paris "De la pétition des ouvriers pour l’abolition immédiate de l’esclavage" : avant la séance à la Chambre, 7.126 ouvriers parisiens et 1.704 ouvriers lyonnais ont signé cette pétition.
Le 4 mai, la Chambre des Députés vote à 193 voix contre 52, un projet de loi préparatoire à la libération des esclaves sur le rachat des esclaves, le droit à l’instruction, la durée du travail, le droit de propriété mobilière et les pénalités applicables aux maîtres.
L’État affranchit tous les esclaves du domaine public des Antilles, de la Guyane et de Bourbon. A la Guadeloupe, cela ne concerne que 63 esclaves…
A St Martin, Auguste-François Perrinon, mulâtre martiniquais fils d’une esclave affranchie, premier polytechnicien antillais, expérimente de nouvelles méthodes de travail dans les salines dont il est actionnaire : coexistence de travailleurs libres et d'esclaves, versement de salaires à tous les travailleurs quel que soit le statut, interdiction des châtiments corporels, recours aux blâmes et aux gratifications.
A Marie-Galante, réapparition de l’Etat Civil de Joinville Campagne avec 15 affranchissements :
L'Etat civil de St Louis ne donne pas d'affranchissement.
L'Etat Civil de Capesterre nous donne 10 affranchissements :
1845 : Bissette publie : "Lettres politiques sur les colonies, sur l'esclavage et sur les questions qui s'y rattachent"
L’État affranchit tous les esclaves du domaine public des Antilles, de la Guyane et de Bourbon. A la Guadeloupe, cela ne concerne que 63 esclaves…
A St Martin, Auguste-François Perrinon, mulâtre martiniquais fils d’une esclave affranchie, premier polytechnicien antillais, expérimente de nouvelles méthodes de travail dans les salines dont il est actionnaire : coexistence de travailleurs libres et d'esclaves, versement de salaires à tous les travailleurs quel que soit le statut, interdiction des châtiments corporels, recours aux blâmes et aux gratifications.
A Marie-Galante, réapparition de l’Etat Civil de Joinville Campagne avec 15 affranchissements :
- Thom Polesco, tonnelier de 48 ans.
- Joseph Odilon 8 ans.
- Jean-Charles Faustin 3 ans.
- Marcel Léonidas, charpentier de 46 ans.
- Gustave Jean-Baptiste 11 ans.
- Honoré dit Théodore Firmin 4 ans.
- Sainte Rose Onésipe 14 ans.
- Médor Beaurenom, domestique de 38 ans.
- Thimothée Gogery, cultivateur de 42 ans.
- Louis Anatole 1 an.
- Augustin Germain 7 ans et sa sœur Virginie Germain 9 ans.
- Claire Taillefer 9 ans.
- Catherine Charles, servante de 50 ans.
- Mélise Fréjus, servante de 41 ans.
- Elodie Elisa 8 ans.
- Alican Marcianello, pêcheur de 38 ans.
- Montezumel Jean-Bart, charpentier de 39 ans.
- Gatinosin William, marin de 27 ans.
- Victor Sainte-Rose, 11 ans.
- Rosi Parysatis, couturière de 29 ans.
- Rémy Nelly, couturière de 29 ans et ses 4 enfants.
- Sixinska Caroline, couturière de 28 ans et ses 9 enfants…
L'Etat civil de St Louis ne donne pas d'affranchissement.
L'Etat Civil de Capesterre nous donne 10 affranchissements :
- Borin Julie 9 ans
- Branto Eliza 11 ans
- Cabanisse Eugeniette, cultivatrice de 52 ans
- César Jean-Baptiste, cultivateur de 71 ans
- Eléga Alexandrine, domestique de 21 ans
- Mainger Zélia, domestique de 65 ans
- Ravin Rosalia 12 ans
- Ruaf Marie 9 ans
- Sébastien Emilie 7 ans
- Vital Joseph dit Coquin, cultivateur de 40 ans
1845 : Bissette publie : "Lettres politiques sur les colonies, sur l'esclavage et sur les questions qui s'y rattachent"
Le 18 juillet, lois Mackau, "relatives au régime des esclaves dans les colonies " signées par Louis Philippe.
l’Amiral Mackau, ministre de la Marine et ex-gouverneur de la Martinique, apporte une législation qui veut réglementer 4 domaines :
l’Amiral Mackau, ministre de la Marine et ex-gouverneur de la Martinique, apporte une législation qui veut réglementer 4 domaines :
- Obligation de nourriture et d’entretien avec logement et habillement obligatoire, sous peine d’amende de 101 à 300 francs
- Contrôle du régime des ateliers (journée de 9 heures et demi 6 heure du matin à 6 heure du soir avec 2 heures et demi de repos, pouvant être prolongée de 2 heures pendant les périodes de récolte ou de fabrication, le repos dominical ou lors des fêtes religieuses est obligatoire, sous peine d’amende de 15 à 100 francs. Les sévices corporels et violences "en dehors de limites du pouvoir disciplinaire" sont punis d’emprisonnement de 16 jours à 2 ans et/ou d’amendes de 101 à 300 francs, et si la préméditation est prouvée de 200 à 1.000 francs…
- Obligation d’une instruction religieuse, sous peine d’amende de 101 à 300 francs et d’instruction élémentaire avec création d’écoles.
- Droit au mariage des personnes "non libres".
Le maître a droit au travail de son esclave, l’esclave a le droit de posséder (sauf des armes ou des bateaux…), d’hériter d’un libre ou d’un non-libre.
Les esclaves ont le droit de se racheter ou de racheter leurs ascendants ou descendants : le prix est fixé à l’amiable avec le maître ou par une commission, dans tous les cas l’affranchi doit accepter un engagement de travail de 5 ans sur l’habitation, sous peine de dommages intérêts.
Le 30 octobre, Lamartine écrit : "Le parlement a voté une loi destinée à améliorer le régime des esclaves dans nos colonies. Les esclaves, en apprenant que le parlement s'était occupé d'eux, comptaient sur la liberté, objet incessant de leurs rêves, unique remède à leurs maux. Quand ils ont vu que la loi ne contenait ni la liberté qu'ils espèrent, ni même la moindre modification à leur misérable destin, ils sont tombés dans le découragement qui suit toute grande déception."
La population de la Guadeloupe est de 129.109 habitants, dont 41.357 libres, dont 30.000 de couleur, et 87.752 esclaves. Les affranchissements s’accélèrent…
A Marie-Galante, l’’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve 40 naissances, 18 reconnaissances, 30 affranchissements :
L’Etat Civil de Joinville Campagne retrouve 16 naissances, 1 reconnaissance et 7 affranchissements :
L’Etat Civil de Capesterre retrouve 16 affranchissements :
1846 : M. France, gendarme colonial de retour de la Martinique, publie à Paris son livre de témoignage sur les violences faites aux esclaves, avec 180 pages de rapports de gendarmerie édifiants...
Les esclaves ont le droit de se racheter ou de racheter leurs ascendants ou descendants : le prix est fixé à l’amiable avec le maître ou par une commission, dans tous les cas l’affranchi doit accepter un engagement de travail de 5 ans sur l’habitation, sous peine de dommages intérêts.
Le 30 octobre, Lamartine écrit : "Le parlement a voté une loi destinée à améliorer le régime des esclaves dans nos colonies. Les esclaves, en apprenant que le parlement s'était occupé d'eux, comptaient sur la liberté, objet incessant de leurs rêves, unique remède à leurs maux. Quand ils ont vu que la loi ne contenait ni la liberté qu'ils espèrent, ni même la moindre modification à leur misérable destin, ils sont tombés dans le découragement qui suit toute grande déception."
La population de la Guadeloupe est de 129.109 habitants, dont 41.357 libres, dont 30.000 de couleur, et 87.752 esclaves. Les affranchissements s’accélèrent…
A Marie-Galante, l’’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve 40 naissances, 18 reconnaissances, 30 affranchissements :
- Clémentine Catherine, 21 ans.
- Négresse Honorat, blanchisseuse de 41 ans.
- Jeannette Pomaré, blanchisseuse de 30 ans.
- Estella Augustine 12 ans.
- Estelle Termosiris, 2 ans.
- Marie-Elisa Parisatis, 1 an.
- Marie-Joseph Métophi, couturière de 29 ans et sa fille.
- Mélanie Brancourt, blanchisseuse de 41 ans.
- Elliam Amelia, couturière de 31 ans.
- Florentine Florence, blanchisseuse de 67 ans.
- Ernestine Mogador, couturière de 25 ans.
- Meyrilier Barbe Catherine, blanchisseuse de 52 ans.
- Polka Marguerite, blanchisseuse de 58 ans.
- Sigiscar Astérie, couturière de 29 ans et sa fille.
- Ismaine Louise, couturière de 15 ans.
- Varisatis Vincentia 1 an…
- Jéricault Caroline, couturière de 26 ans et son fils.
- Lucie Frégand, couturière de 30 ans et ses 3 filles.
- Félicité Bardus, blanchisseuse de 49 ans.
- Marie Potarienne, blanchisseuse de 30 ans et ses 2 filles.
- Romain Gastibelza 55 ans.
- Anténor Melphore, charpentier de 21 ans.
- Domino Jérome, charpentier de 27 ans.
- Léonardin Eléonard dit Joseph 8 ans.
- Jean Baptiste Chambart, charpentier de 21 ans.
- Ludger Chaliac, charpentier de 32 ans.
- Joséphin Destin, charpentier de 30 ans.
- Petit Frère Miralba, marin de 32 ans.
- Sylvestre Lexinska, 1 an.
L’Etat Civil de Joinville Campagne retrouve 16 naissances, 1 reconnaissance et 7 affranchissements :
- Rénélia Félicianne 2 ans.
- Marie Jeanne Claire, 31 ans, domestique de la veuve Ralion.
- Rose-Lise Bruno, couturière de 17 ans.
- Marie-Jeanne Claire, domestique de 31 ans.
- Zésie Mondésir, cultivatrice de 25 ans et ses 3 enfants.
- Léontine, 18 ans, et son frère Ernest, 20 ans, domestiques, sous le patronyme de Fréjus.
- François Bonhomme, cuisinier de 32 ans.
- Clément Granlière, 18 mois.
- Louis Gérome Laduc, 11 mois.
L’Etat Civil de Capesterre retrouve 16 affranchissements :
- Marie-Anne Agnésa, cultivatrice de 39 ans.
- Désirée Acanrin, cultivatrice de 32 ans.
- Jeanne Zozy, cultivatrice de 45 ans.
- Rose-Lise Métrégise et ses 2 enfants.
- Catherine Bourgeline, cultivatrice de 25 ans et ses 2 enfants.
- Zilia Brantine, cultivatrice de 25 ans et ses 2 enfants.
- Victoire Gatineaux, cultivatrice de 42 ans.
- Ebier Marie-Noelle, cultivatrice de 38 ans.
- Pélagie Rosette, cultivatrice de 32 ans, et sa fille Rosa.
- Marie-Louise Naves, « rouge » de 67 ans.
- Félicité Vernéjoux, 80 ans.
- Jean-Louis Desvagues, cuisinier de 37 ans.
- Petit Poban, domestique de 34 ans.
- Auguste Lissandre, tonnelier de 32 ans.
- Charles Cadeau, apprenti charpentier de 16 ans.
- Charles Polko, maçon de 32 ans.
- Sainte-Aure et Pauline Anatilde, 6 et 2 ans par le sieur Mathieu Desmarais.
- Reinette Trobo, couturière de 15 ans.
- Planbeau Madeleine, domestique de 67 ans.
- Louis Siriaque, charpentier de 33 ans.
- Charles Pelage, "rouge" (métis) cultivateur de 35 ans, par le sieur Morancy.
- Luctin Jean-Baptiste, charpentier de 34 ans.
1846 : M. France, gendarme colonial de retour de la Martinique, publie à Paris son livre de témoignage sur les violences faites aux esclaves, avec 180 pages de rapports de gendarmerie édifiants...
L’Ordonnance Royale du 4 juin limite l’usage du fouet à 15 coups par semaine et aux seuls esclaves mâles…
L'Ordonnance du 26 septembre porte de 6 à 10 le nombre de juges de paix chargés de la surveillance de l’exécution de la loi de juillet 45, avec tournées d’inspection dans les ateliers.
L'Ordonnance du 26 septembre porte de 6 à 10 le nombre de juges de paix chargés de la surveillance de l’exécution de la loi de juillet 45, avec tournées d’inspection dans les ateliers.
Le 31 octobre, Arrêté du gouverneur de Guadeloupe qui impose le respect de l’ordonnance de 1833 concernant les terres qui doivent être données à cultiver aux esclaves avec 1 jour de liberté pour sa culture. La surface doit être de 8 ares minimum pour chaque esclave s’il assure sa subsistance, de 4 ares s’il est nourri par le maître, surface à laquelle on rajoute 1/5ème d’are par enfant.
A Marie Galante, l’Etat Civil de Joinville Campagne retrouve : 19 naissances, 1 reconnaissance et 12 affranchissements : 3 charpentiers de Joinville Campagne ont obtenu leur affranchissement :
Obtiennent aussi leur affranchissement :
L’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve 26 affranchissements :
1847 : Victor Schoelcher fait publier à Paris "Histoire de l’Esclavage pendant les deux dernières années", où il a réuni des articles déja insérés dans la presse, en particulier dans "L’Abolitioniste Français" et "La Réforme". Son sous-titre résume sa pensée : "On ne peut pas plus régler humainement l'esclavage que l'assassinat"...
- Louis Ciléry, 35 ans
- Gustave Tarilau, 29 ans
- Charlery Colaris, 26 ans.
- Jean Charles Boulogne obtient l’affranchissement de son commandeur Mésance Augustin, 46 ans et de son domestique Charles Casimir, 32 ans.
- Jean Briolan Lacavé fait affranchir l’enfant Jean Anatole, 21 mois, fils de Anne son esclave.
- François Vatelle, 30 ans, planton du maire, affranchit sa mère Jeanne, 69 ans, servante.
Obtiennent aussi leur affranchissement :
- Marie Catherine Cléopâtre 4 ans.
- Jeannette Corrèze, cultivatrice de 42 ans.
- Marie Françoise Boucan, cultivatrice de 35 ans et son fils.
- Bérénice Lucas, cultivatrice de 32 ans et sa fille.
- Roseline Bruno, couturière de 18 ans.
L’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve 26 affranchissements :
- Tonga Marie Jeanne, blanchisseuse de 63 ans.
- Papeyti Elisabeth, couturière de 21 ans et sa fille.
- Diaman Luce, blanchisseuse de 43 ans.
- Sahib Pauline, blanchisseuse de 41 ans.
- Cordoue Philotée, couturière de 38 ans.
- Cordouan Cécile, blanchisseuse de 48 ans.
- Menilek Marie Elodie, couturière de 20 ans.
- Piton Cécile, blanchisseuse de 21 ans.
- Césarin Uranie, blanchisseuse de 56 ans.
- Alvergne Adeline, couturière de 15 ans.
- Barussy Jeanne et Zabotine, sœurs couturières de 21 et 18 ans.
- Sinéry Lucette, couturière de 36 ans.
- Almène Félicité, couturière de 16 ans.
- Elvert Clara, revendeuse de 36 ans et son fils Saint Gris.
- Cyrin Césarine, couturière de 16 ans.
- Lapleau Marie Bernardine, couturière de 30 ans.
- Jouvency Augusta, blanchisseuse de 37 ans.
- Sayan Emilie, blanchisseuse de 58 ans.
- Gourdon Félicité, blanchisseuse de 36 ans.
- Bindécar Jean Baptiste, tonnelier de 55 ans.
- Ravayi Maurice, maçon de 45 ans.
- Silène René, charpentier de 67 ans.
- Elmès Auguste, charpentier de 20 ans.
- Pomaré Edgar 1 an.
1847 : Victor Schoelcher fait publier à Paris "Histoire de l’Esclavage pendant les deux dernières années", où il a réuni des articles déja insérés dans la presse, en particulier dans "L’Abolitioniste Français" et "La Réforme". Son sous-titre résume sa pensée : "On ne peut pas plus régler humainement l'esclavage que l'assassinat"...
La Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage publie après la séance du 31 mars à la Chambre des Pairs la liste des pétitions :
Le 30 août, au nom de la Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage, Schoelcher adresse une pétition pour l'abolition complète et immédiate de l'esclavage à la Chambre des Pairs et à la Chambre des Députés, qui commence par ces termes :
" Messieurs, comme hommes, comme Français, nous venons vous demander l'abolition complète et immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises "
Aux Antilles, les habitants-sucriers se sentent menacés : l’abolition se profile, la concurrence du sucre de betterave métropolitain se précise et de plus leurs procédés de fabrication n’ont guère évolué depuis le Père Labat, 150 ans avant…
Une minorité des colons réclament l’abolition, se rendant compte du désir de liberté grandissant et du risque de violences qu’il entraine…
Mr Pelouze, créole de la Martinique, écrit : "Je suis personnellement intéréssé par l’émancipation, je la crois urgente, je la considère comme l’unique moyen d’éviter une catastrophe qui me ruinerait complètement"
Schoelcher écrit : "A la Guadeloupe, 12.000 blancs en face de 93.000 esclaves, ne se trouvent pas en sécurité avec 3.000 hommes de forces armées et 6.000 de milice…"
En Guadeloupe, le 21 juin, le général Armand de la Tourette d’Ambert, président du Conseil Colonial, prononce un discours où il invite les colons à devancer et à préparer l’abolition "par une puissante organisation du travail leur transformation future".
A Marie Galante, le 26 février, malgré l’interdiction de la traite, une goelette exporte 30 esclaves qui seront revendus à Vieques (Porto Rico), alors que le procureur du Roi Mercier est en tournée à Saint Louis.
Les autorités locales resteront silencieuses, mais nous savons que quelques colons Marie-Galantais vont partir à Viecques au moment de l'Abolition, cette destination n'est donc pas un hasard...
L’Etat Civil de Joinville-Bourg retrouve 23 affranchissements :
A Capesterre, 14 affranchissements pour 1847 :
A Vieux-Fort St Louis, 15 affranchissements pour 1847.
Suite à une directive ministérielle pour favoriser l’affranchissement, le gouverneur, après avis du procureur et du Conseil Privé, alloue une somme "pour parfaire le prix de leur rachat amiable ou forcé" de ceux qui en ont fait la demande ; après enquête de moralité, le but est de leur permettre de se réunir à une famille déjà libre ou de contracter un mariage…Ces demandeurs bénéficient ainsi d’une allocation entre 300 et 2500 francs.
" Messieurs, comme hommes, comme Français, nous venons vous demander l'abolition complète et immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises "
Aux Antilles, les habitants-sucriers se sentent menacés : l’abolition se profile, la concurrence du sucre de betterave métropolitain se précise et de plus leurs procédés de fabrication n’ont guère évolué depuis le Père Labat, 150 ans avant…
Une minorité des colons réclament l’abolition, se rendant compte du désir de liberté grandissant et du risque de violences qu’il entraine…
Mr Pelouze, créole de la Martinique, écrit : "Je suis personnellement intéréssé par l’émancipation, je la crois urgente, je la considère comme l’unique moyen d’éviter une catastrophe qui me ruinerait complètement"
Schoelcher écrit : "A la Guadeloupe, 12.000 blancs en face de 93.000 esclaves, ne se trouvent pas en sécurité avec 3.000 hommes de forces armées et 6.000 de milice…"
En Guadeloupe, le 21 juin, le général Armand de la Tourette d’Ambert, président du Conseil Colonial, prononce un discours où il invite les colons à devancer et à préparer l’abolition "par une puissante organisation du travail leur transformation future".
A Marie Galante, le 26 février, malgré l’interdiction de la traite, une goelette exporte 30 esclaves qui seront revendus à Vieques (Porto Rico), alors que le procureur du Roi Mercier est en tournée à Saint Louis.
Les autorités locales resteront silencieuses, mais nous savons que quelques colons Marie-Galantais vont partir à Viecques au moment de l'Abolition, cette destination n'est donc pas un hasard...
L’Etat Civil de Joinville-Bourg retrouve 23 affranchissements :
- Charlotte, blanchisseuse de 47 ans esclave chez Etienne Lacoste, prend le patronyme de Saleres
- Solitude, blanchisseuse de 57 ans esclave chez Ernest Lauriat, prend le patronyme de Verdois.
- Roso, blanchisseuse de 37 ans chez la dame Lauriat, devient Rose Monédières.
- Marie-Louise, blanchisseuse de 49 ans chez la dame Bernier, prend le patronyme de Merisier.
- Françoise dite Fanchon, blanchisseuse de 47 ans esclave chez François Achille, prend le patronyme de Higland.
- Modeste, maçon de 46 ans aussi esclave chez Achille, devient François Louzac.
- Jean, domestique de 45 ans aussi chez Achille, prend le patronyme de Sémiramoth.
- Dauxili, charpentier de 28 ans chez Pierre Edouard, devient Pierre Monjore.
- Crépin dit Sans-Pareil, cultivateur de 47 ans chez Louise Audry, prend son surnom comme patronyme.
- Edmond Réussi, domestique de 27 ans chez la veuve Bonnet, devient Joseph Nébot.
- Jean Louis dit Séverin, pécheur de 20 ans chez St Yes Gounod, devient Jean-Louis Mercoeur.
- Bertrand, maçon chez Céphise Baucage, devient Louis-Bertrand Bagnolet.
- Sophie, blanchisseuse de 58 ans chez la fille Gounod, devient Elisabeth Rugraux.
- Magdeleine dite Cafourneau, blanchisseuse de 69 ans chez la demoiselle Potinec garde son surnom comme patronyme.
- Charlotte, blanchisseuse chez Etienne Lacoste, prend le patronyme de Saleres.
- Solitude, blanchisseuse chez Roussel-Bonneterre, prend le patronyme de Verdois.
- Marie-Rose, blanchisseuse de 45 ans, est affranchie par son maître Varain Ballet et prend le patronyme de Voignole.
- Rose-Lise, couturière de 16 ans chez Henry Guillaume, prend le patronyme d’Ortigier.
- Coralie, domestique de 30 ans, est affranchie par son maître Alphonse David et prend le nom de Daméry.
- Orella, couturière de 20 ans, s’est rachetée à son maître St Georges Lestien et devient Aurélia Somer.
- Zoé, couturière de 14 ans, s’est rachetée aux héritiers Lauriat et prend le patronyme de Jamin.
- Fifine, couturière de 17 ans, est rachetée par sa sœur Anais et devient Joséphine Solare.
- Delphine, domestique de 34 ans chez Joseph Jeanne, se rachète avec ses 2 enfants et prend le nom de Jackon.
- Melon, maçon esclave chez Lérany, devient Jean Ranely, anagramme de son maître et peut-être géniteur…
- Joseph, tonnelier de 61 ans, s’est racheté à son maître la veuve Arsène Roussel-Bonneterre et prend le patronyme de Urie, il rachète aussi son épouse Jeanneton, cultivatrice de 56 ans chez la même veuve. Ils reconnaitront l’année suivante leurs 4 enfants, qui pourront prendre le nom de Urie…
- Jean dit Soigné, cultivateur de 79 ans chez le sieur Faup, prend le patronyme de Bamboula.
- Jean-Pierre, charpentier de 62 ans, charpentier chez les sieurs Annette, prend le patronyme d’Aligène.
- Bernard, charpentier de 30 ans chez la veuve Hubert Raillon, prend le patronyme de Reichenau.
- Michel, cultivateur de 27 ans chez Eugène Raillon, prend le patronyme de Marozet.
- Jean Lubin Kauzduel, 37 ans, charpentier, fait affranchir son père Louis Lubin Kauzduel, 56 ans, domestique et sa mère Eulalie, 45 ans, domestique ainsi que ses 4 petits frères et soeurs encore à charge…
- Bibiane, cultivatrice de 37 ans chez la demoiselle Etienne devient Marie-Anne Colbert.
- Louisa, domestique de 19 ans, est affranchie par le procureur du Roi selon le testament de la dame Grenet et prend le nom de Chebron.
- Luce Galaad, 45 ans, domestique, est affranchie avec ses 4 enfants.
A Capesterre, 14 affranchissements pour 1847 :
- Achille dit Joseph, charpentier de 26 ans chez Marguerite Rives, prend le patronyme de Salvadour.
- Melon, charpentier de 42 ans chez Sébastien Boulogne, devient Louis Melon.
- Joseph dit Galette, maçon de 46 ans chez Nicolas Baucage, prend le patronyme de Machir.
- Jean-Baptiste, cultivateur de 37 ans chez le sieur Paris, prend le patronyme de Nordet.
- Sébastien, cultivateur de 57 ans, prend de patronyme de Ida.
- Paul, commandeur de 60 ans chez la dame Demeulle, prend le patronyme de Salomith.
- Michel, commandeur de 33 ans, prend le patronyme de Bougard.
- Benjamin, tonnelier de 57 ans chez le sieur Fincer Bellevue, prend le patronyme de Ramoth.
- Saint-Clair, tonnelier de 18 ans chez la veuve Roche, devient Saint-Clair Nestolat.
- Valère, tonnelier de 70 ans, prend le patronyme de Abisur.
- Louise, couturière de 23 ans, est affranchie par son maître Saint-Omer Baquié et prende le nom de Pavien.
- Jeanne, cultivatrice de 55 ans, prend le patronyme d'Absalon.
- Marie-Anne, cultivatrice de 39 ans, se rachète à son maître la veuve Lénard, elle rachète en même temps ses enfants Victor 9 ans et Marie Seine 4 ans, ils prennent le patronyme de Ismiel.
- Louise, couturière de 17 ans est rachetée par son père Pierre Archange.
A Vieux-Fort St Louis, 15 affranchissements pour 1847.
- Adélaide, couturière de 36 ans qui prend le patronyme de Monsalvy
- Annette, domestique de 17ans et ses 3 petites sœurs prennent le patronyme de Nazie.
- Julie, domestique de 61 ans, est affranchie par son maître Th. Roussel-Bonneterre, prend le patronyme de Pinsel.
- Clorisse, cultivatrice de 87 ans, est aussi affranchie par Th. Roussel-Bonneterre et prend le patronyme de Lorisse.
- Alphonse, cultivateur de 17 ans chez le sieur de Marguerie, s’affranchit avec ses 3 petites sœurs et prennent le nom de Meptenville.
- Christophe dit Jean-Baptiste, cultivateur de 45 ans chez Guillaume Larrouy, prend le patronyme de Larnica.
- Alcindor, maçon de 24 ans chez Paul Placide, devient Jean-Alcindor Plazol.
- Victoire, cultivatrice de 47ans chez la veuve Cognet, prend le patronyme de Colorado.
- Marie Ursule, cultivatrice de 65 ans, est affranchie par son fils Charles Pelage.
- Florentine, cultivatrice de 75 ans, est affranchie par son fils Felix Lubino.
- Ida, 3 ans est affranchie par son maître Léonce Boulogne et prend le patronyme de Sébastien.
Suite à une directive ministérielle pour favoriser l’affranchissement, le gouverneur, après avis du procureur et du Conseil Privé, alloue une somme "pour parfaire le prix de leur rachat amiable ou forcé" de ceux qui en ont fait la demande ; après enquête de moralité, le but est de leur permettre de se réunir à une famille déjà libre ou de contracter un mariage…Ces demandeurs bénéficient ainsi d’une allocation entre 300 et 2500 francs.
Pour Marie Galante, 38 benéficieront d’une allocation en 1847:
Si l’on regarde les 104 affranchissements de l’année, sur les 69 adultes, les affranchis sont d’abord des " nègres à talent " qui ont pu financer en partie ou en totalité leur rachat :
Chez les hommes, 6 charpentiers, 5 maçons, 3 tonneliers, 3 domestiques, 1 commandeur, 1 pêcheur et 6 cultivateurs.
Chez les femmes, 14 domestiques, 12 blanchisseuses, 7 couturières, 1 infirmière et 7 cultivatrices.
- Rosa, domestique de 16 ans chez Irma Faussecave à Joinville prend le nom de Sinéry.
- Augustin, domestique de 30 ans chez la veuve Partarrieu.
- Zaire, blanchisseuse de 39 ans et sa fille chez les mineurs Moringlane qui deviennent Mermann.
- Delphine, domestique de 34 ans chez Joseph Jeanne, avec ses 2 enfants, qui prennent le nom de Jackon.
- Adèle, blanchisseuse chez Sophie Larrouy, avec ses 2 enfants, prennent le patronyme de Laronce.
- Brigitte blanchisseuse de 37 ans et ses 6 enfants deviennent la famille Buglion.
- Alexine blanchisseuse de 40 ans et ses 2 enfants Victor 12 ans et Justin 5 ans deviennent la famille Rinaldo.
- Lubin 56 ans et Eulalie 45 ans, domestiques chez la veuve Roussel-Bonneterre, se rachètent avec leurs 3 enfants en même temps que leur fils Lubin, charpentier de 28 ans, sa femme Rainette, domestique de 23 ans et leurs 3 enfants : ils deviennent la famille Adjutor.
- Maximin, charpentier de 49 ans chez Omer Douy.
- Héloise, domestique de 27 ans chez Fontenelle Bellevue, avec ses 2 enfants, prennent le patronyme de Baikal.
- Iréna, domestique de 22 ans chez Angillette Perrau, prend le nom de Parry.
- Victorine dite Chouchoute, domestique de 22 ans chez les frères Bosredon, avec son fils, prennent le nom de Baigneux.
- Marie-Joseph dite Cajou, infirmière de 63 ans appartenant aux héritiers Bonneval, prend le nom de Bakan.
Si l’on regarde les 104 affranchissements de l’année, sur les 69 adultes, les affranchis sont d’abord des " nègres à talent " qui ont pu financer en partie ou en totalité leur rachat :
Chez les hommes, 6 charpentiers, 5 maçons, 3 tonneliers, 3 domestiques, 1 commandeur, 1 pêcheur et 6 cultivateurs.
Chez les femmes, 14 domestiques, 12 blanchisseuses, 7 couturières, 1 infirmière et 7 cultivatrices.
1848 : A Marie Galante, en février, Saint-Jean Alonzo, commerçant de Grand Bourg, est condamné à 25 F d’amende
" pour avoir volontairement porté l'esclave Céran qui était sous sa discipline deux coups de bâton "…
Derniers affranchissements Ancien Régime…
Le 4 mars, 3 affranchissements à Grand-Bourg, publiés dans le Bulletin Officiel :
Et ce 27 mai 1848, l’Abolition de l’Esclavage est proclamée à Marie Galante
comme en Guadeloupe...…
" pour avoir volontairement porté l'esclave Céran qui était sous sa discipline deux coups de bâton "…
Derniers affranchissements Ancien Régime…
Le 4 mars, 3 affranchissements à Grand-Bourg, publiés dans le Bulletin Officiel :
- Suzon, cultivatrice de 42 ans, prend le patronyme de Salahel.
- Zabotine, cultivatrice de 42 ans, prend le patronyme de Abotinez.
- Anne, cultivatrice de 30 ans, et sa fille de 10 mois sont affranchies par leur maître Briolan Lacavé et prennent le nom de Liroban, anagramme de celui qui est probablement le père de la fillette…
- Azénaide, couturière de 19 ans, qui prend le nom de Myrrha.
- Léon, domestique de 15 ans, qui prend le nom d’Antenor.
- Marie, domestique de 42 ans, et ses 2 enfants prennent le nom de Victro.
- Marie Irena, domestique de 22 ans, prend le patronyme de Parry.
- Sainte Aure Marsed, 9 ans, et Elmire Anatilde, 5 ans, sont affranchies.
- Alexandrine, blanchisseuse de 32 ans avec ses 3 enfants qui prennent le nom de Cornimont.
- Marcel, domestique de 23 ans, devient Marcel Seldar.
- Catie domestique de 22 ans et sa fille prennent le nom de Quos-Ego.
- Iris, couturière de 72 ans, devient Mme Victona.
- Sylvain 12 ans devient Sylvain Sylvande.
- Cécé, blanchisseuse de 35 ans et ses 4 enfants deviennent la famille Didier, de même que sa sœur Magdelaine, couturière de 21 ans et sa fille.
- Michel, domestique de 25 ans, prend le nom de Braba-Roux.
- Felix, domestique de 16 ans, s’appelle le 27 mai Benalabar.
Et ce 27 mai 1848, l’Abolition de l’Esclavage est proclamée à Marie Galante
comme en Guadeloupe...…