Les prémices…
- vers 20.000 avant J.C. : Entre 30.000 et 14.000 ans avant notre ère, traversée à pied du Détroit de Béring par des tribus nomades asiatiques venant de Sibérie, ancêtres de tous les Amérindiens.
- 13.000 : La fonte progressive de la calotte glaciaire autorise leur migration vers le Sud, 2 groupes migratoires distincts ont été identifiés grâce à leur ADN :
- 1 premier groupe paléo-indien se dirige vers l'Est et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique du Nord.
- 1 deuxième groupe paléo-indien descend directement vers le Sud et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique Centrale, du Sud et de la Caraïbe.
- 12.000 : Établissement des premières populations paléo-indiennes en Amérique du Sud.
- 6.000 : Populations méso-indiennes dites pré-céramiques, nomades, sur la côte Caraïbe de l’Amérique Centrale et du Sud, début d’une civilisation de pêcheurs-cueilleurs, ils vivent beaucoup des ressources de la mangrove.
Première vague de migration méso-indienne par le Sud vers les Petites Antilles, via Trinidad, alors reliée au continent.
- 5.500 : 1er site méso-indien connu dans la Caraïbe : Trinidad.
- 4.500 : Deuxième vague de migration vers les Grandes Antilles par l'Amérique Centrale (Yucatan)
- 3.400 : Campement méso-indien à St Martin : Étang Rouge. Coquilles et pierres taillées.
- 2.500 : Site de la grotte ornée de Morne Rita à Capesterre de Marie Galante, fouillée par Pierrick Fouéré et col. de 2011 à 2014 avec la découverte de 2 sépultures méso-indiennes, avec aussi occupation ultérieure à l'époque néo-indienne avec ses 135 pétroglyphes.
- 1.700 : Site méso-indien à Antigua.
- 1500 : 1er site méso-indien connu en Guadeloupe au Moule.
- 1.000 : Arrivée sur la côte du Venezuela de néo-indiens Igneris, ancêtres des Arawaks, qui pratiquent déjà la culture du manioc, de la patate douce et du piment. Au contact des méso-indiens pécheurs-cueilleurs, ils apprennent la navigation. Premières poteries, platines à manioc.
- 500 : Début (?) de la colonisation néo-indienne des Petites Antilles par les "Arawaks", puis des Grandes Antilles par les "Tainos", en fait de langue commune "arouague".
A bord de grandes pirogues pouvant contenir jusqu’à 100 personnes, ils amènent l’agriculture sur brûlis, la culture du manioc et la poterie, dite "huecoïde" ; Ils utilisent les lambis et autres coquillages pour en faire des outils (haches, racloirs) et des objets décoratifs (perles, pendeloques). Ils retrouvent sur place les premiers migrants méso-indiens pécheurs-cueilleurs.
Occupation néo-indienne de Marie-Galante (site de Folle-Anse fouillé par le R.P. Barbotin) : utilisation des ressources de la mangrove et culture du manioc, platines à manioc en terre cuite apodes, saladoïde.
vers 1000 après JC : arrivée des Kalinago ou Caraibes, nouveaux amérindiens guerriers qui vont supplanter les Arawaks aux Petites Antilles.
vers 1250 : Occupation amérindienne des grottes Cadet 2 et 3 à Capesterre de Marie Galante, fouillées par Patrice Courtaud et Christian Stouvenot.
1328 : Premier recensement ordonné par Philippe VI de Valois "Estat des paroisses et des feux en le Royaume de Francie" : 16 millions d'habitants, les Anglais ne sont que 3,5 millions, sans compter l'Aquitaine qui appartient aussi à Edouard III...
1347 : Arrivée de la Peste en Europe sur un navire génois revenant d'un combat avec les Mongols en Crimée : on estime ses victimes à 25 millions en 5 ans, 1 européen sur 3...
En France, elle va débuter par Marseille puis Avignon, avant de remonter en suivant la vallée du Rhône.
Les Juifs semblent épargnés, ils seront brulés par milliers, accusés d'être à l'origine de l'épidémie...
En fait, ils étaient presque les seuls à éléver des chats, et l'on sait maintenant que les puces des rats sont le vecteur du bacille de la peste, Yersinia pestis...
1402 : Jean de Béthencourt, seigneur normand passé au service de Henri III, roi de Castille, conquiert les Canaries avant d'explorer les côtes africaines.
1478 : Début de l'Inquisition Espagnole sur la demande des Rois Catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, au début contre les juifs "conversos", autorisée par une bulle du Pape Sixte IV. Elle va s'étendre aux musulmants, aux protestants, puis à toutes les catégories jugées déviantes...
Elle ne sera abolie qu'en 1834 !
1492 : Le 17 avril , Cristobal Colon signe avec les Rois Catholiques d'Espagne les "capitulations de Santa Fe" qui lui octroient notamment le titre de noblesse d'Amiral de la Mer Océane et les titres de Vice-Roi et Gouverneur général des territoires qu'il pourrait découvrir ainsi qu'un dixième des richesses qu'il en retirerait.
Lors de son 1er voyage, Christophe Colomb part d'Espagne le 3 aôut avec une caraque, la Santa Maria, et 2 caravelles la Pinta et la Nina. Après une longue escale aux Canaries, il arrive le 12 octobre à San Salvador (Bahamas) : croyant se trouver dans un archipel d'Asie, il les nomme Indes Occidentales...
Il découvre ensuite Cuba, puis Hispaniola, future St Domingue, où il arrive le 10 janvier suivant : il va lancer les bases de la colonisation en laissant, après l'échouage de la Santa Maria, 39 hommes s'installer dans la baie de la Navidad.
La découverte de l'Amérique ne revient pas à Colomb : des fouilles récentes ont daté une implantation viking à Terre-Neuve au carbone 14 de 1021, soit près de 5 siècles avant, confirmant la Saga islandaise d'Erik le Rouge et sa découverte du Vinland...
1493 : Pour son 2ème voyage, Christophe Colomb a organisé une expédition plus ambitieuse avec une flotte de 17 navires dont 13 caravelles et 2 caraques, avec plus de 1.000 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires.
Ils font escale à La Gomera aux Canaries où ils chargent des plants de canne à sucre, le "roseau à sucre" ou "bambou à miel" découvert par les Croisés va ainsi arriver aux Antilles en commençant par Hispaniola (St Domingue).
La canne à sucre serait originaire de Nouvelle Guinée, elle serait arrivée en Inde vers l'an 1000 avant JC, puis en Perse vers 500 après JC, enfin elle sera diffusée par les Arabes à partir de 700 après JC.
Notre mot sucre vient du sanskrit "sarkara" devenu "schakar" en perse, puis "sukar" en arabe, en grec "sakcharon" enfin en latin "saccharum".
Après 21 jours de traversée depuis les Açores, ils voient le 2 novembre une première île que Colomb nomme Desirada.
Le lendemain, dimanche 3 novembre " nous aperçûmes une île à la proue des vaisseaux, et ensuite à la main droite il en parut une autre ; la première était couverte de montagnes, la seconde était un terrain uni, mais rempli d’arbres très épais " : il nomme la première Dominica, la seconde Santa Maria, du nom de son navire amiral.
Les caravelles s'ancrent sur la Côte-sous-le-Vent, probablement vers Folle Anse.
" Je descendis sur le rivage avec beaucoup de mes gens et une bannière royale. A l’endroit le plus approprié avec un étendard, un héraut d’armes, des greffiers et des témoins, je pris possession, comme auparavant, de l’île comme de toutes les autres et de la terre ferme au nom de Vos Altesses en refaisant les mêmes actes de prise de possession que l’an passé et que je fis de nouveau nonobstant en demandant si quelqu’un le contredisait.
Je nommai cette île La Galanta, elle est très plate et couverte d’arbres odoriférants"
Ils repartent le lendemain, après être passés le long de la Côte-au-Vent, déclarant l’île inhabitée.
NB : Sur le dictionnaire " Espagnol-François " de N. de Sejournant en 1789, "galante, adjectif des 2 genres" se traduit par "magnifique, généreux, gracieux"...
A cette époque, les Amérindiens ne semblent effectivement pas avoir eu d’habitat permanent dans l’île, mais des jardins pour le manioc et le coton qui préfèrent un climat plus sec.
Ils venaient par période en groupes sur des pirogues pour défricher, entretenir et planter ces jardins, résidant sous des carbets provisoires près des côtes, où ils trouvaient leur nourriture pendant ces activités agricoles. Ils affectionnaient les crabes et les tortues.
Christophe Colomb va ensuite s'arrêter 6 jours en Guadeloupe, puis découvrir encore Montserrat, St Martin, St Barthélemy avant de revenir à Hispaniola, où il trouve la petite implantation détruite : il fonde sur un autre site la première colonie permanente "La Isabella" en hommage à la Reine de Castille.
Il en repart 5 mois plus tard en laissant son frère Bartolomeo gouverneur.
Sur le retour de ce 2ème voyage, il mouillera le 9 avril à La Galanta avant de repartir faire provision d'eau, de bois et de vivres à la Guadeloupe.
1494 : Le pape Alexandre VI promulgue les bulles Inter Cætera et Eximiae Devotionis qui affirment que, suite à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, ces terres appartiennent aux Espagnols. Le pape effectue un partage, entre les Rois du Portugal et d’Espagne, de toutes les terres encore à découvrir à cette époque.
Les terres se situant à l’ouest d’une ligne située sur les Açores appartiendront à l’Espagne, les autres au Portugal pour autant qu’elles n’appartiennent pas déjà à un autre roi ou prince chrétien. Ce partage implique la responsabilité, pour ces deux royaumes, d’évangéliser les indigènes se trouvant sur leur territoire.
1500 : Pedro Álvares Cabral découvre les côtes du futur Brasil.
Au Moyen Âge, le " bois de braise " - pau brasil en portugais - provenait des Indes via la Perse, importé dans les premiers temps en Europe par les Vénitiens, et était utilisé pour ses propriètés tinctoriales. La richesse en bois rouge va faire donner son nom au Brésil par les Portugais.
1502 : Sur la planisphère de Cantino, Marigalante apparait parmi "Las antilhas del Rey de Castella"...
Alberto Cantino était un espion du Duc de Ferrare qui avait réussi à obtenir une copie de la carte des découvertes portugaises et qu'il avait rapportée de Lisbonne...
- vers 20.000 avant J.C. : Entre 30.000 et 14.000 ans avant notre ère, traversée à pied du Détroit de Béring par des tribus nomades asiatiques venant de Sibérie, ancêtres de tous les Amérindiens.
- 13.000 : La fonte progressive de la calotte glaciaire autorise leur migration vers le Sud, 2 groupes migratoires distincts ont été identifiés grâce à leur ADN :
- 1 premier groupe paléo-indien se dirige vers l'Est et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique du Nord.
- 1 deuxième groupe paléo-indien descend directement vers le Sud et sera majoritairement à l'origine des Amérindiens d'Amérique Centrale, du Sud et de la Caraïbe.
- 12.000 : Établissement des premières populations paléo-indiennes en Amérique du Sud.
- 6.000 : Populations méso-indiennes dites pré-céramiques, nomades, sur la côte Caraïbe de l’Amérique Centrale et du Sud, début d’une civilisation de pêcheurs-cueilleurs, ils vivent beaucoup des ressources de la mangrove.
Première vague de migration méso-indienne par le Sud vers les Petites Antilles, via Trinidad, alors reliée au continent.
- 5.500 : 1er site méso-indien connu dans la Caraïbe : Trinidad.
- 4.500 : Deuxième vague de migration vers les Grandes Antilles par l'Amérique Centrale (Yucatan)
- 3.400 : Campement méso-indien à St Martin : Étang Rouge. Coquilles et pierres taillées.
- 2.500 : Site de la grotte ornée de Morne Rita à Capesterre de Marie Galante, fouillée par Pierrick Fouéré et col. de 2011 à 2014 avec la découverte de 2 sépultures méso-indiennes, avec aussi occupation ultérieure à l'époque néo-indienne avec ses 135 pétroglyphes.
- 1.700 : Site méso-indien à Antigua.
- 1500 : 1er site méso-indien connu en Guadeloupe au Moule.
- 1.000 : Arrivée sur la côte du Venezuela de néo-indiens Igneris, ancêtres des Arawaks, qui pratiquent déjà la culture du manioc, de la patate douce et du piment. Au contact des méso-indiens pécheurs-cueilleurs, ils apprennent la navigation. Premières poteries, platines à manioc.
- 500 : Début (?) de la colonisation néo-indienne des Petites Antilles par les "Arawaks", puis des Grandes Antilles par les "Tainos", en fait de langue commune "arouague".
A bord de grandes pirogues pouvant contenir jusqu’à 100 personnes, ils amènent l’agriculture sur brûlis, la culture du manioc et la poterie, dite "huecoïde" ; Ils utilisent les lambis et autres coquillages pour en faire des outils (haches, racloirs) et des objets décoratifs (perles, pendeloques). Ils retrouvent sur place les premiers migrants méso-indiens pécheurs-cueilleurs.
Occupation néo-indienne de Marie-Galante (site de Folle-Anse fouillé par le R.P. Barbotin) : utilisation des ressources de la mangrove et culture du manioc, platines à manioc en terre cuite apodes, saladoïde.
vers 1000 après JC : arrivée des Kalinago ou Caraibes, nouveaux amérindiens guerriers qui vont supplanter les Arawaks aux Petites Antilles.
vers 1250 : Occupation amérindienne des grottes Cadet 2 et 3 à Capesterre de Marie Galante, fouillées par Patrice Courtaud et Christian Stouvenot.
1328 : Premier recensement ordonné par Philippe VI de Valois "Estat des paroisses et des feux en le Royaume de Francie" : 16 millions d'habitants, les Anglais ne sont que 3,5 millions, sans compter l'Aquitaine qui appartient aussi à Edouard III...
1347 : Arrivée de la Peste en Europe sur un navire génois revenant d'un combat avec les Mongols en Crimée : on estime ses victimes à 25 millions en 5 ans, 1 européen sur 3...
En France, elle va débuter par Marseille puis Avignon, avant de remonter en suivant la vallée du Rhône.
Les Juifs semblent épargnés, ils seront brulés par milliers, accusés d'être à l'origine de l'épidémie...
En fait, ils étaient presque les seuls à éléver des chats, et l'on sait maintenant que les puces des rats sont le vecteur du bacille de la peste, Yersinia pestis...
1402 : Jean de Béthencourt, seigneur normand passé au service de Henri III, roi de Castille, conquiert les Canaries avant d'explorer les côtes africaines.
1478 : Début de l'Inquisition Espagnole sur la demande des Rois Catholiques Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, au début contre les juifs "conversos", autorisée par une bulle du Pape Sixte IV. Elle va s'étendre aux musulmants, aux protestants, puis à toutes les catégories jugées déviantes...
Elle ne sera abolie qu'en 1834 !
1492 : Le 17 avril , Cristobal Colon signe avec les Rois Catholiques d'Espagne les "capitulations de Santa Fe" qui lui octroient notamment le titre de noblesse d'Amiral de la Mer Océane et les titres de Vice-Roi et Gouverneur général des territoires qu'il pourrait découvrir ainsi qu'un dixième des richesses qu'il en retirerait.
Lors de son 1er voyage, Christophe Colomb part d'Espagne le 3 aôut avec une caraque, la Santa Maria, et 2 caravelles la Pinta et la Nina. Après une longue escale aux Canaries, il arrive le 12 octobre à San Salvador (Bahamas) : croyant se trouver dans un archipel d'Asie, il les nomme Indes Occidentales...
Il découvre ensuite Cuba, puis Hispaniola, future St Domingue, où il arrive le 10 janvier suivant : il va lancer les bases de la colonisation en laissant, après l'échouage de la Santa Maria, 39 hommes s'installer dans la baie de la Navidad.
La découverte de l'Amérique ne revient pas à Colomb : des fouilles récentes ont daté une implantation viking à Terre-Neuve au carbone 14 de 1021, soit près de 5 siècles avant, confirmant la Saga islandaise d'Erik le Rouge et sa découverte du Vinland...
1493 : Pour son 2ème voyage, Christophe Colomb a organisé une expédition plus ambitieuse avec une flotte de 17 navires dont 13 caravelles et 2 caraques, avec plus de 1.000 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires.
Ils font escale à La Gomera aux Canaries où ils chargent des plants de canne à sucre, le "roseau à sucre" ou "bambou à miel" découvert par les Croisés va ainsi arriver aux Antilles en commençant par Hispaniola (St Domingue).
La canne à sucre serait originaire de Nouvelle Guinée, elle serait arrivée en Inde vers l'an 1000 avant JC, puis en Perse vers 500 après JC, enfin elle sera diffusée par les Arabes à partir de 700 après JC.
Notre mot sucre vient du sanskrit "sarkara" devenu "schakar" en perse, puis "sukar" en arabe, en grec "sakcharon" enfin en latin "saccharum".
Après 21 jours de traversée depuis les Açores, ils voient le 2 novembre une première île que Colomb nomme Desirada.
Le lendemain, dimanche 3 novembre " nous aperçûmes une île à la proue des vaisseaux, et ensuite à la main droite il en parut une autre ; la première était couverte de montagnes, la seconde était un terrain uni, mais rempli d’arbres très épais " : il nomme la première Dominica, la seconde Santa Maria, du nom de son navire amiral.
Les caravelles s'ancrent sur la Côte-sous-le-Vent, probablement vers Folle Anse.
" Je descendis sur le rivage avec beaucoup de mes gens et une bannière royale. A l’endroit le plus approprié avec un étendard, un héraut d’armes, des greffiers et des témoins, je pris possession, comme auparavant, de l’île comme de toutes les autres et de la terre ferme au nom de Vos Altesses en refaisant les mêmes actes de prise de possession que l’an passé et que je fis de nouveau nonobstant en demandant si quelqu’un le contredisait.
Je nommai cette île La Galanta, elle est très plate et couverte d’arbres odoriférants"
Ils repartent le lendemain, après être passés le long de la Côte-au-Vent, déclarant l’île inhabitée.
NB : Sur le dictionnaire " Espagnol-François " de N. de Sejournant en 1789, "galante, adjectif des 2 genres" se traduit par "magnifique, généreux, gracieux"...
A cette époque, les Amérindiens ne semblent effectivement pas avoir eu d’habitat permanent dans l’île, mais des jardins pour le manioc et le coton qui préfèrent un climat plus sec.
Ils venaient par période en groupes sur des pirogues pour défricher, entretenir et planter ces jardins, résidant sous des carbets provisoires près des côtes, où ils trouvaient leur nourriture pendant ces activités agricoles. Ils affectionnaient les crabes et les tortues.
Christophe Colomb va ensuite s'arrêter 6 jours en Guadeloupe, puis découvrir encore Montserrat, St Martin, St Barthélemy avant de revenir à Hispaniola, où il trouve la petite implantation détruite : il fonde sur un autre site la première colonie permanente "La Isabella" en hommage à la Reine de Castille.
Il en repart 5 mois plus tard en laissant son frère Bartolomeo gouverneur.
Sur le retour de ce 2ème voyage, il mouillera le 9 avril à La Galanta avant de repartir faire provision d'eau, de bois et de vivres à la Guadeloupe.
1494 : Le pape Alexandre VI promulgue les bulles Inter Cætera et Eximiae Devotionis qui affirment que, suite à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, ces terres appartiennent aux Espagnols. Le pape effectue un partage, entre les Rois du Portugal et d’Espagne, de toutes les terres encore à découvrir à cette époque.
Les terres se situant à l’ouest d’une ligne située sur les Açores appartiendront à l’Espagne, les autres au Portugal pour autant qu’elles n’appartiennent pas déjà à un autre roi ou prince chrétien. Ce partage implique la responsabilité, pour ces deux royaumes, d’évangéliser les indigènes se trouvant sur leur territoire.
1500 : Pedro Álvares Cabral découvre les côtes du futur Brasil.
Au Moyen Âge, le " bois de braise " - pau brasil en portugais - provenait des Indes via la Perse, importé dans les premiers temps en Europe par les Vénitiens, et était utilisé pour ses propriètés tinctoriales. La richesse en bois rouge va faire donner son nom au Brésil par les Portugais.
1502 : Sur la planisphère de Cantino, Marigalante apparait parmi "Las antilhas del Rey de Castella"...
Alberto Cantino était un espion du Duc de Ferrare qui avait réussi à obtenir une copie de la carte des découvertes portugaises et qu'il avait rapportée de Lisbonne...
Le navigateur florentin Amerigo Vespucci publie à Paris un ouvrage en latin sur ses 3 voyages, réalisés pour la Couronne d'Espagne puis du Portugal : il appelle Mundus Novus le Brésil et les côtes voisines.
1504 : Le capitaine Paulmier de Gonneville, parti d'Honfleur sur l'Espoir pour la "coste du Brazil" écrit à son retour :
"Empuis aucunes années en ça, les Dieppois, les Malouinois et autres Normands et Bretons vont quérir du bois à teindre en rouge, coton, guenons et perroquets"
1507 : La planisphère publiée sous la direction du cartographe Martin Waldseemüller à Saint-Dié-des-Vosges, contient la première mention du mot "America" donné en l'honneur de l'explorateur Amerigo Vespucci.
1504 : Le capitaine Paulmier de Gonneville, parti d'Honfleur sur l'Espoir pour la "coste du Brazil" écrit à son retour :
"Empuis aucunes années en ça, les Dieppois, les Malouinois et autres Normands et Bretons vont quérir du bois à teindre en rouge, coton, guenons et perroquets"
1507 : La planisphère publiée sous la direction du cartographe Martin Waldseemüller à Saint-Dié-des-Vosges, contient la première mention du mot "America" donné en l'honneur de l'explorateur Amerigo Vespucci.
Le Nouveau Monde va désormais s’appeler l'Amérique...
A Hispaniola, le recensement des Indiens ne retrouve plus que 60.000 individus, alors qu’ils étaient estimés à 500.000 avant l’arrivée des Espagnols : ils ont été décimés par les maladies ("choc microbien", en particulier variole, typhus et rougeole), le travail forcé et la répression sanglante de leurs révoltes par le gouverneur Ovando.
En échange, un des parasites du paludisme, le plasmodium vivax, était endémique, il sera ramené en Espagne, puis en Europe.
De même la syphilis était endémique chez les Amérindiens, les marins espagnols l’attraperont avec les Amérindiennes et l’introduiront en Espagne, où on l’appelait au début "mal d’Hispaniola", puis à travers toute l’Europe…
1510 : Début officielle de la Traite vers les Amériques, le roi Ferdinand d’Espagne donne la permission d'envoyer 50 esclaves sur l’île d’Hispaniola pour l'exploitation des mines d’or "puisqu’un nègre travaille plus que 4 indiens"…
1515 : Les Espagnols s’intéressent à la Guadeloupe, qui sans or, ne leur sert jusque-là que d’aiguade (escale pour l’eau et le bois), les Caraïbes les tolérant ainsi…
Une expédition, commandée par Juan Ponce de Léon, gouverneur de Porto-Rico et Antonio Serrano avec 3 navires et 300 hommes part pour "pacifier" de l’île : ils débarquent en juillet, sont aussitôt attaqués par les Caraïbes, qui leur font 4 morts et 11 blessés.
Quelques jours après, Ponce tombe malade et fait lever l’ancre en renonçant au projet de s’établir en Guadeloupe…
1517 : Pour Hispaniola, le père Dominicain Bartolomeo de Las Casas, défenseur des Indiens, prône la traite de Noirs : il propose "de donner la permission aux colons d’amener des nègres pour soulager les naturels"...
L'année suivante, Charles Quint, Empereur du Saint-Empire romain-germanique et aussi Roi d'Espagne, officialise le début de la traite espagnole :
"L'utilisation de la main d'œuvre servile d'origine africaine est indispensable afin que leur service aux mines et dans les champs permette de rendre moins dur celui des Indiens"
François 1er crée le port du Havre de Grâce dans l'estuaire de la Seine face à l'Angleterre :
"Avons fait chercher en la coste de Normandie et pays de Caux lieu sûr et convenable, et nous ayant été rapporté par vous et notables personnages, en ce exprimés et entendus, que le lieu de Grâce soit le plus propre et le plus aise de ladicte coste et pays de Caux à faire Havre auquel lesdics vaisseaux naviguant sur la Mer Océane puissent aisément arriver et seurement séjourner, et faire ledit Havre"
1523 : Giovanni da Verrazano, explorateur florentin au service de François 1er, part du Havre de Grâce à bord de La Dauphine pour les Indes Occidentales : il découvre le site de New York qu'il nomme "Nouvelle Angoulême" en hommage au Roy, qui est aussi Comte d'Angoulème.
Une expédition avec des missionnaires dominicains françois tente de s’installer en Guadeloupe pour évangéliser les Caraïbes : ils sont tous rapidement exterminés et finissent mangés en boucan (à l’origine "mouken" en langue tupi, grill pour cuire et fumer la viande)
1528 : La 3ème et dernière expédition de Verrazano se termine de la même façon tragique, probablement en Jamaique...
1534 : Le roi François 1er envoie Jacques Cartier explorer l'Amérique du Nord : il découvre le golfe du St Laurent et prend ainsi possession de la Nouvelle-France.
1541 : François Ier envoie Jean de La Rocque, sieur de Roberval, pour fonder une colonie vers l'embouchure du fleuve Saint-Laurent découvert par Cartier, futur Québec.
1555 : Première implantation Françoise au Brésil : Nicolas Durand de Villegagnon, chevalier de Malte, est envoyé par le Roy Henri II, pour tenter de coloniser le Brésil : il part du Havre de Grâce avec 2 navires et 600 hommes, majoritairement protestants, et construit près de l'actuel Rio de Janeiro la première colonie appelée "France Antarctique".
En conflit, d'abord entre protestants et catholiques français, puis avec les Portugais, elle ne durera que 12 ans...
1560 : Charles IX décide un recensement de la population : la population est estimée à 20 millions d'habitants.
A Hispaniola, le recensement des Indiens ne retrouve plus que 60.000 individus, alors qu’ils étaient estimés à 500.000 avant l’arrivée des Espagnols : ils ont été décimés par les maladies ("choc microbien", en particulier variole, typhus et rougeole), le travail forcé et la répression sanglante de leurs révoltes par le gouverneur Ovando.
En échange, un des parasites du paludisme, le plasmodium vivax, était endémique, il sera ramené en Espagne, puis en Europe.
De même la syphilis était endémique chez les Amérindiens, les marins espagnols l’attraperont avec les Amérindiennes et l’introduiront en Espagne, où on l’appelait au début "mal d’Hispaniola", puis à travers toute l’Europe…
1510 : Début officielle de la Traite vers les Amériques, le roi Ferdinand d’Espagne donne la permission d'envoyer 50 esclaves sur l’île d’Hispaniola pour l'exploitation des mines d’or "puisqu’un nègre travaille plus que 4 indiens"…
1515 : Les Espagnols s’intéressent à la Guadeloupe, qui sans or, ne leur sert jusque-là que d’aiguade (escale pour l’eau et le bois), les Caraïbes les tolérant ainsi…
Une expédition, commandée par Juan Ponce de Léon, gouverneur de Porto-Rico et Antonio Serrano avec 3 navires et 300 hommes part pour "pacifier" de l’île : ils débarquent en juillet, sont aussitôt attaqués par les Caraïbes, qui leur font 4 morts et 11 blessés.
Quelques jours après, Ponce tombe malade et fait lever l’ancre en renonçant au projet de s’établir en Guadeloupe…
1517 : Pour Hispaniola, le père Dominicain Bartolomeo de Las Casas, défenseur des Indiens, prône la traite de Noirs : il propose "de donner la permission aux colons d’amener des nègres pour soulager les naturels"...
L'année suivante, Charles Quint, Empereur du Saint-Empire romain-germanique et aussi Roi d'Espagne, officialise le début de la traite espagnole :
"L'utilisation de la main d'œuvre servile d'origine africaine est indispensable afin que leur service aux mines et dans les champs permette de rendre moins dur celui des Indiens"
François 1er crée le port du Havre de Grâce dans l'estuaire de la Seine face à l'Angleterre :
"Avons fait chercher en la coste de Normandie et pays de Caux lieu sûr et convenable, et nous ayant été rapporté par vous et notables personnages, en ce exprimés et entendus, que le lieu de Grâce soit le plus propre et le plus aise de ladicte coste et pays de Caux à faire Havre auquel lesdics vaisseaux naviguant sur la Mer Océane puissent aisément arriver et seurement séjourner, et faire ledit Havre"
1523 : Giovanni da Verrazano, explorateur florentin au service de François 1er, part du Havre de Grâce à bord de La Dauphine pour les Indes Occidentales : il découvre le site de New York qu'il nomme "Nouvelle Angoulême" en hommage au Roy, qui est aussi Comte d'Angoulème.
Une expédition avec des missionnaires dominicains françois tente de s’installer en Guadeloupe pour évangéliser les Caraïbes : ils sont tous rapidement exterminés et finissent mangés en boucan (à l’origine "mouken" en langue tupi, grill pour cuire et fumer la viande)
1528 : La 3ème et dernière expédition de Verrazano se termine de la même façon tragique, probablement en Jamaique...
1534 : Le roi François 1er envoie Jacques Cartier explorer l'Amérique du Nord : il découvre le golfe du St Laurent et prend ainsi possession de la Nouvelle-France.
1541 : François Ier envoie Jean de La Rocque, sieur de Roberval, pour fonder une colonie vers l'embouchure du fleuve Saint-Laurent découvert par Cartier, futur Québec.
1555 : Première implantation Françoise au Brésil : Nicolas Durand de Villegagnon, chevalier de Malte, est envoyé par le Roy Henri II, pour tenter de coloniser le Brésil : il part du Havre de Grâce avec 2 navires et 600 hommes, majoritairement protestants, et construit près de l'actuel Rio de Janeiro la première colonie appelée "France Antarctique".
En conflit, d'abord entre protestants et catholiques français, puis avec les Portugais, elle ne durera que 12 ans...
1560 : Charles IX décide un recensement de la population : la population est estimée à 20 millions d'habitants.
1564 : Tentative d'implantation Françoise en Floride, sous les ordres de René de Laudonnière, capitaine de l'amiral de Coligny.
Ils seront rapidement massacrés par les Espagnols, déjà sur place depuis 1513...
1580 : Carte du Nouveau Monde par le navigateur et cartographe portugais Fernando Vaz :
Ils seront rapidement massacrés par les Espagnols, déjà sur place depuis 1513...
1580 : Carte du Nouveau Monde par le navigateur et cartographe portugais Fernando Vaz :
"Marigalamte" figure bien dans les "Amtilhas"...
Au Brazil, les Portugais ont conquis petit à petit toute la côte, y compris les comptoirs normands.
Ils importent des esclaves qu’ils capturent directement en Afrique, ils perfectionnent les techniques sucrières, tous les ingrédients de la première grande expansion sucrière sont réunis : 60 sucreries appelées "Engenho", dont 23 dans la Capitainerie de Pernanbouco et 18 à Bahia.
1595 : Le corsaire et explorateur anglais Sir Francis Drake, lors de sa dernière expédition, s'ancre dans la partie nord-est de Marie Galante "à un tir de fauconneau de la coste et dans treize brasses d'eau" avant de passer par les Saintes et de s’ancrer en Guadeloupe du 28 au 30 octobre.
1603 : 3 bâtiments de la flotte de la Nouvelle Espagne s'ancrent en Guadeloupe devant la baie de la future Basse-Terre pour faire "aiguade" (escale pour l'eau, le bois et éventuellement la chasse) : un fort coup de vent en jette trois à la côte, les Espagnols les brûlent, les restes seront pillés par les Caraïbes.
Pierre Belain d'Esnambuc s'embarque à 18 ans comme matelot sur la barque Le Petit Argus au départ du Havre de Grâce pour le Brésil : c'est le début de sa carrière de corsaire...
1604 : Un navire espagnol fait escale en Guadeloupe, avec à son bord des 12 Pères Dominicains, ils font aiguade, les Pères célèbrent une messe à terre : ils sont attaqués pendant l'office, 6 Dominicains et quelques membres de l'équipage sont tués par les flèches des Caraïbes...
1607 : Les Anglais fondent leur 1er établissement en Virginie.
1610 : A Paris, le 14 mai, mort d’Henri IV, assassiné à Paris de 3 coups de couteau par François Ravaillac : début du règne de Louis XIII, 8 ans, la régence est assurée par sa mère Marie de Médicis.
Le pirate français Legrand, ayant capturé un galion espagnol chargé d’or, rentre à Dieppe : ce succès lance une vague d’expéditions de ceux que l’on appelait les "Péroutiers", car tout l’or était censé venir du Pérou et les Antilles étaient aussi appelées "Isles du Pérou".
1612 : Marie de Médicis crée la fonction de Vice Roy d'Amérique, donnée Henri II de Bourbon, prince de Condé.
Ce dernier va nommer Samuel de Champlain lieutenant à Québec.
1614 : Champlain s'associe à des marchands et crée la Compagnie de Rouen et St Malo pour la colonisation de la Nouvelle France;
Les Hollandais fondent la Nouvelle Amsterdam, futur New York.
1617 : Louis XIII prend le pouvoir par la force, en faisant assassiner Concino Concini, le favori de sa mère, et en enfermant cette dernière à Blois
La France a 20 millions d’habitants.
La mortalité infantile est de 30%, l’espérance de vie de 24 ans pour les hommes et 25 pour les femmes.
1619 : Un "péroutier" Français, Charles Fleury, parti de Dieppe avec 4 navires, est contraint de se réfugier en Martinique avec son équipage suite à un naufrage. Il sera bien accueilli et vivra avec son équipage 11 mois avec les Indiens Caraïbes.
Un membre de "la Compagnie qui fit le voyage" - non identifié, surnommé l'Anonyme de Carpentras, lieu où a été découvert le manuscrit - rédigera ce récit de 184 pages sur 88 feuillets de parchemin sur leurs aventures :
"Relation d'un voyage infortuné fait aux Indes Occidentalles par le Capitaine Fleury avec la description de quelques Isles qu'on y rencontre"
Au Brazil, les Portugais ont conquis petit à petit toute la côte, y compris les comptoirs normands.
Ils importent des esclaves qu’ils capturent directement en Afrique, ils perfectionnent les techniques sucrières, tous les ingrédients de la première grande expansion sucrière sont réunis : 60 sucreries appelées "Engenho", dont 23 dans la Capitainerie de Pernanbouco et 18 à Bahia.
1595 : Le corsaire et explorateur anglais Sir Francis Drake, lors de sa dernière expédition, s'ancre dans la partie nord-est de Marie Galante "à un tir de fauconneau de la coste et dans treize brasses d'eau" avant de passer par les Saintes et de s’ancrer en Guadeloupe du 28 au 30 octobre.
1603 : 3 bâtiments de la flotte de la Nouvelle Espagne s'ancrent en Guadeloupe devant la baie de la future Basse-Terre pour faire "aiguade" (escale pour l'eau, le bois et éventuellement la chasse) : un fort coup de vent en jette trois à la côte, les Espagnols les brûlent, les restes seront pillés par les Caraïbes.
Pierre Belain d'Esnambuc s'embarque à 18 ans comme matelot sur la barque Le Petit Argus au départ du Havre de Grâce pour le Brésil : c'est le début de sa carrière de corsaire...
1604 : Un navire espagnol fait escale en Guadeloupe, avec à son bord des 12 Pères Dominicains, ils font aiguade, les Pères célèbrent une messe à terre : ils sont attaqués pendant l'office, 6 Dominicains et quelques membres de l'équipage sont tués par les flèches des Caraïbes...
1607 : Les Anglais fondent leur 1er établissement en Virginie.
1610 : A Paris, le 14 mai, mort d’Henri IV, assassiné à Paris de 3 coups de couteau par François Ravaillac : début du règne de Louis XIII, 8 ans, la régence est assurée par sa mère Marie de Médicis.
Le pirate français Legrand, ayant capturé un galion espagnol chargé d’or, rentre à Dieppe : ce succès lance une vague d’expéditions de ceux que l’on appelait les "Péroutiers", car tout l’or était censé venir du Pérou et les Antilles étaient aussi appelées "Isles du Pérou".
1612 : Marie de Médicis crée la fonction de Vice Roy d'Amérique, donnée Henri II de Bourbon, prince de Condé.
Ce dernier va nommer Samuel de Champlain lieutenant à Québec.
1614 : Champlain s'associe à des marchands et crée la Compagnie de Rouen et St Malo pour la colonisation de la Nouvelle France;
Les Hollandais fondent la Nouvelle Amsterdam, futur New York.
1617 : Louis XIII prend le pouvoir par la force, en faisant assassiner Concino Concini, le favori de sa mère, et en enfermant cette dernière à Blois
La France a 20 millions d’habitants.
La mortalité infantile est de 30%, l’espérance de vie de 24 ans pour les hommes et 25 pour les femmes.
1619 : Un "péroutier" Français, Charles Fleury, parti de Dieppe avec 4 navires, est contraint de se réfugier en Martinique avec son équipage suite à un naufrage. Il sera bien accueilli et vivra avec son équipage 11 mois avec les Indiens Caraïbes.
Un membre de "la Compagnie qui fit le voyage" - non identifié, surnommé l'Anonyme de Carpentras, lieu où a été découvert le manuscrit - rédigera ce récit de 184 pages sur 88 feuillets de parchemin sur leurs aventures :
"Relation d'un voyage infortuné fait aux Indes Occidentalles par le Capitaine Fleury avec la description de quelques Isles qu'on y rencontre"
" Il arrive là, toutes les années, quantité de navires chargés de Français, de Flamands, Anglais et Espagnols, qui s’en vont en ces îles pour s’y rafraîchir, pour y recueillir de l’eau et quelques fruits, et principalement de la cassave, qui est le pain des Indiens. Les Espagnols n’y osent demeurer qu’un jour et une nuit, et lorsque les sauvages traitent avec eux, c’est en tenant d’une main l’arc et la flèche et de l’autre la marchandise qu’ils veulent vendre. Pour les Français, Flamands et Anglais, ils y demeurent tant qu’ils veulent et vont librement à terre. Toutefois, ils aiment les Français par-dessus toutes les autres nations..."
Le Hollandais Jan Huyghen van Linshoten publie à Amsterdam : "Description de l’Amérique & des parties d'icelle, comme de la Nouvelle France, Floride, des Antilles, Lucaya, Cuba, Jamaica &c. Item de l'estendue & distance des lieux, de la fertilité & abondance du pays, religion & coustumes des habitans & autres particularitez"
Sur la "Galanta", il écrit :
Le Hollandais Jan Huyghen van Linshoten publie à Amsterdam : "Description de l’Amérique & des parties d'icelle, comme de la Nouvelle France, Floride, des Antilles, Lucaya, Cuba, Jamaica &c. Item de l'estendue & distance des lieux, de la fertilité & abondance du pays, religion & coustumes des habitans & autres particularitez"
Sur la "Galanta", il écrit :
"A dix lieues de Guadalupea au midy git Galanta ayant 30 lieues de circuit qui pareillement est une belle Isle, au regard dequoy aussi ce nom luy est donné. Il y croist des arbres odoriferans et des racines, escorces, & fueilles de mesmes, et s'y trouve des grands laizards"...
Autant la présence d’iguanes semble certaine, autant, à la différence de la Guadeloupe, les Amérindiens lui ont semblé absents ou invisibles…
1620 : Le capitaine anglais Antoine Chester, commandant le navire La Marguerite et Jean, ayant à bord 80 passagers pour la Virginie, jette l’ancre à la Guadeloupe, le 15 mars, et prend à son bord, 6 Français survivants, qui y étaient naufragés depuis 16 mois.
Les débuts de la colonisation "Françoise"…
1623 : Le capitaine corsaire anglais Thomas Waernard, avait repéré St Christophe l'année précédente après un échec d'installation en Guyane. Il revient le 28 janvier avec sa femme, son fils et 13 autres colons. Ils sont bien accueillis par le chef caraïbes Tegramund.
Ils plantent des vivres et du pétun (tabac).
Pierre Belain d’Esnambuc, "péroutier" ou corsaire normand, signe une charte-partie le 1er mai, avec Henry de Chantail, Jehan Le Vasseur et 51 autres marins pour armer le brigantin l’Espérance : " Pierre de Blain, écuyer, sieur d’Enambusc, capitaine et conducteur après Dieu du navire appelé l'Espérance, du port de cent tonneaux ou viron, étant de présent en ce port et Havre de Grâce, prêt à partir pour faire Dieu aidant le voyage du Pérou, Brésil et autres îles et parties de l’aval, ledit sieur d’Enambusc bercement audit navire, pour lui et les pages d’icelui, pour trois pleins tiers, les bourgeois victuailleurs pour un tiers, Henry de Chantail, écuyer, lieutenant audit navire pour un tiers et demi, Jehan Le Vasseur, enseigne…"
Ils partent du Havre de Grâce en décembre avec une soixantaine d’hommes. La présence de religieux n'est pas explicite mais probable...
Après une exploration en Guyane, ils réalisent en fin d'année une première implantation à St Christophe et Jehan Le Vasseur - futur gouverneur de La Tortue - semble être resté sur place avec une trentaine d'hommes.
1624 : Les Anglais de St Christophe sont ravitaillés en vivres et en hommes par le capitaine Jeaffresons en mars.
Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, rentre au Conseil du Roy Louis XIII.
Il obtient rapidement les moyens de sa politique : il crée officiellement la Marine Royale, supprime la fonction d'Amiral de France pour centraliser les grandes décisions maritimes et mettre la Marine à l'abri des grands seigneurs.
Il crée à son profit la charge de Grand-maître et Surintendant général de la Navigation et Commerce de France, il obtient le gouvernement de la plupart des ports du royaume…
1625 : Bellain d'Esnambuc et Urbain de Rossey partent de Honfleur début mai sur le navire l’Espérance.
Arrivés aux Iles Caïmans, dans un combat naval contre un galion espagnol de 30 canons, ils gagnent en dépit de leurs 4 canons, mais perdent un tiers de son équipage et leur brigantin ne tient plus la mer...
Ils décident de faire escale à St Christophe pour réparer où ils retrouvent la trentaine de Français, installés depuis un an, commandés par Le Vasseur, qui cultivent du pétun (tabac).
Ils trouvent également la trentaine d’Anglais, commandés par Thomas Waernard, installés depuis 2 ans, qui ont construit un fortin et cultivent aussi du pétun.
Ils repoussent ensemble une attaque des Caraïbes et envisagent le partage de l’île.
Les Français sont 80, avec 1 fortin et une chapelle avec un chapelain.
D’Esnambuc et De Rossey rentrent en France en septembre, les cales remplies de pétun, pour solliciter de Richelieu la concession de St Christophe, pendant que Waernard rentre en Angleterre pour faire la même demande à la couronne anglaise…
Waernard obtient sa concession le 25 septembre, qui inclus Nevis, Montserrat et la Barbade...
1626 : Pierre de Belain, sieur d’Esnanbuc et Urbain de Rossey, sieur de Chardonville " ont fait telle diligence que depuis quelque temps ils ont découvert les isles Saint-Christophe et de la Barbade, l'une de trente-cinq et l'autre de quarante cinq lieues de tour, et autres isles voisines toutes situées à l'entrée du Pérou ".
Richelieu crée la Compagnie dite de St Christophe pour un capital de 44.000 livres (8.000 livres pour Richelieu, 2.000 pour chacun des associés) pour exploiter cette première implantation française aux Ante-Isles ainsi que les îles voisines.
Le 31 octobre, D'Esnanbuc et De Rossey signent un "Contract pour l'establissement des François"
Autant la présence d’iguanes semble certaine, autant, à la différence de la Guadeloupe, les Amérindiens lui ont semblé absents ou invisibles…
1620 : Le capitaine anglais Antoine Chester, commandant le navire La Marguerite et Jean, ayant à bord 80 passagers pour la Virginie, jette l’ancre à la Guadeloupe, le 15 mars, et prend à son bord, 6 Français survivants, qui y étaient naufragés depuis 16 mois.
Les débuts de la colonisation "Françoise"…
1623 : Le capitaine corsaire anglais Thomas Waernard, avait repéré St Christophe l'année précédente après un échec d'installation en Guyane. Il revient le 28 janvier avec sa femme, son fils et 13 autres colons. Ils sont bien accueillis par le chef caraïbes Tegramund.
Ils plantent des vivres et du pétun (tabac).
Pierre Belain d’Esnambuc, "péroutier" ou corsaire normand, signe une charte-partie le 1er mai, avec Henry de Chantail, Jehan Le Vasseur et 51 autres marins pour armer le brigantin l’Espérance : " Pierre de Blain, écuyer, sieur d’Enambusc, capitaine et conducteur après Dieu du navire appelé l'Espérance, du port de cent tonneaux ou viron, étant de présent en ce port et Havre de Grâce, prêt à partir pour faire Dieu aidant le voyage du Pérou, Brésil et autres îles et parties de l’aval, ledit sieur d’Enambusc bercement audit navire, pour lui et les pages d’icelui, pour trois pleins tiers, les bourgeois victuailleurs pour un tiers, Henry de Chantail, écuyer, lieutenant audit navire pour un tiers et demi, Jehan Le Vasseur, enseigne…"
Ils partent du Havre de Grâce en décembre avec une soixantaine d’hommes. La présence de religieux n'est pas explicite mais probable...
Après une exploration en Guyane, ils réalisent en fin d'année une première implantation à St Christophe et Jehan Le Vasseur - futur gouverneur de La Tortue - semble être resté sur place avec une trentaine d'hommes.
1624 : Les Anglais de St Christophe sont ravitaillés en vivres et en hommes par le capitaine Jeaffresons en mars.
Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu, rentre au Conseil du Roy Louis XIII.
Il obtient rapidement les moyens de sa politique : il crée officiellement la Marine Royale, supprime la fonction d'Amiral de France pour centraliser les grandes décisions maritimes et mettre la Marine à l'abri des grands seigneurs.
Il crée à son profit la charge de Grand-maître et Surintendant général de la Navigation et Commerce de France, il obtient le gouvernement de la plupart des ports du royaume…
1625 : Bellain d'Esnambuc et Urbain de Rossey partent de Honfleur début mai sur le navire l’Espérance.
Arrivés aux Iles Caïmans, dans un combat naval contre un galion espagnol de 30 canons, ils gagnent en dépit de leurs 4 canons, mais perdent un tiers de son équipage et leur brigantin ne tient plus la mer...
Ils décident de faire escale à St Christophe pour réparer où ils retrouvent la trentaine de Français, installés depuis un an, commandés par Le Vasseur, qui cultivent du pétun (tabac).
Ils trouvent également la trentaine d’Anglais, commandés par Thomas Waernard, installés depuis 2 ans, qui ont construit un fortin et cultivent aussi du pétun.
Ils repoussent ensemble une attaque des Caraïbes et envisagent le partage de l’île.
Les Français sont 80, avec 1 fortin et une chapelle avec un chapelain.
D’Esnambuc et De Rossey rentrent en France en septembre, les cales remplies de pétun, pour solliciter de Richelieu la concession de St Christophe, pendant que Waernard rentre en Angleterre pour faire la même demande à la couronne anglaise…
Waernard obtient sa concession le 25 septembre, qui inclus Nevis, Montserrat et la Barbade...
1626 : Pierre de Belain, sieur d’Esnanbuc et Urbain de Rossey, sieur de Chardonville " ont fait telle diligence que depuis quelque temps ils ont découvert les isles Saint-Christophe et de la Barbade, l'une de trente-cinq et l'autre de quarante cinq lieues de tour, et autres isles voisines toutes situées à l'entrée du Pérou ".
Richelieu crée la Compagnie dite de St Christophe pour un capital de 44.000 livres (8.000 livres pour Richelieu, 2.000 pour chacun des associés) pour exploiter cette première implantation française aux Ante-Isles ainsi que les îles voisines.
Le 31 octobre, D'Esnanbuc et De Rossey signent un "Contract pour l'establissement des François"
"pour aller peupler et faire habiter par les François les isles de St Christophle et la Barbade situées à l'entrée du Pérou depuis les onze jusques au dix-huitième degré du nort de la ligne équinoctiale, faisant partie des Indes Occidentales, qui ne sont possédées par aucun Roy ne prince chrétien, et les tenir et posséder ensemble les habitans d'icelles sous l'autorité et obbéissance du Roy, y planter la foi catholique appostholique et romaine, et y trafiquer et négotier de touttes sortes de danrées et marchandises pendant le temps de vingt années privatisvement à tous aucunement, comme il est plus ... jouiront pour leurs peynes sallaires et vacations du dixième de tous les proffits qui seront faits par le moyen de la possession des d. isles et du trafficq et commerce qui se fera en icelles, à scavoir le dixième de touttes les marchandises et ouvrages qui seront fournis et délivrez par les François et autres qui seront habitués ès d. isles et le dixième du profit qui proviendra de ce qui sera achepté ès d. isles et aux autres lieux circonvoisins pour le compte et des deniers des d. sieurs associez, non compris le fonds et port de l'achapt..."
En parallèle, Richelieu a créé la Compagnie des Cents Associés pour la colonisation de la Nouvelle France, futur Canada.
A St Christophe, Waernard revient à l'automne avec une centaine de colons.
1627 : Le 22 février, D’Esnanbuc part du Havre de Grâce avec 322 hommes sur la Catholique, De Roissey part de Port Louis (Lorient) avec 210 hommes sur la Cardinale et la Victoire, en tout 3 vaisseaux mal approvisionnés et des engagés peu préparés à une telle expédition…
Ils arrivent le 8 mai à la Pointe de Sable à St Christophe, en ayant perdu un tiers des effectifs du scorbut et de la dysenterie…
Rien que sur la Cardinale, 16 survivants sur 70. Une centaine d’autres mourront à l’arrivée dont 30, épuisés, mangés par les crabes sur la grève…
Les survivants officialisent la partition de l’île avec les Anglais de Waernard le 13 mai lors de l’accord dit " du Figuier " : les Anglais de Warner ont le centre de l’île, les Français la Pointe de Sable au nord-ouest avec son port "Dieppe" sous le contrôle de D’Esnanbuc et la Basse-Terre au sud-est sous le contrôle de De Rossey.
Autorisation du Roi de déporter 40 esclaves Noirs à St Christophe : ce seront les premiers esclaves Français "officiels"…
En octobre, Urbain de Rossey rentre en France pour obtenir du secours...
Les Anglais du capitaine Henry Powell prennent possession de la Barbade avec 80 colons et 10 esclaves.
1628 : La Rochelle, dernière grande place fortifiée protestante avait déclaré son indépendance en 1621 avec la " Nouvelle République de La Rochelle "...
Elle tombe après 13 mois de siège mené par Richelieu, malgré 3 expéditions anglaises de secours : les huguenots perdent leurs droits politiques, militaires et territoriaux, mais conservent leur liberté de culte garantie par l'édit de Nantes.
En mai, Urbain de Rossey revient à St Christophe sur La Cardinale avec du ravitaillement et 150 hommes, dont une bonne partie meurt en route...
1629 : Après une attaque espagnole, ne cultivant que du tabac, les Français de St Christophe sont menacés de famine : ils n'arrivent à tenir que grâce au commerce avec les Hollandais à qui ils échangent du tabac contre des denrées alimentaires, malgré la volonté de la Compagnie d'avoir le monopole commercial.
La légende voudrait que la cuisinière normande de D’Esnanbuc, à court de vivres, aurait inventé avec son esclave de cuisine la recette des acras avec des restes de morue et de la farine…
D'Esnambuc rentre en France pour demander du secours et de l'aide pour faire respecter l'accord du Figuier, les Anglais ayant largement dépassé leur territoire.
François de Rothonne, sieur de Cahuzac, est envoyée par Richelieu pour prêter "main-forte à ceux qui sont dans l’isle de Saint-Christophe, en telle manière qu'il rende les François maistres de l'isle, s'il se peut" : parti du Havre de Grâce le 5 juin, il arrive le 25 juillet avec son escadre de 6 bâtiments, dont le vaisseau amiral les Trois Rois de Cahuzac, l'Intendant du vice-amiral Leroy du May et la Cardinale de D'Esnambuc, escortant 3 navires marchands, apportant en tout 400 nouveaux colons.
Le 2 août, ils attaquent les Anglais de Waernard pour leur faire rendre les terres occupées en dépit de l'accord signé en 1627.
3 navires anglais sont coulés...
Le 4 août, un nouveau traité est signé à bord du Trois Rois.
Les colons français sont maintenant 500 ou 600, plus 52 esclaves noirs, et produisent 200.000 livres de tabac.
Les colons anglais sont plus de 2.000 et en produisent 400.000 livres.
Cahuzac part ensuite prendre possession de St Eustache.
En septembre, la flotte espagnole de l'amiral Don Federico de Tolède attaque St Christophe et Nieves avec 16 galions, 29 navires et 8 galiotes, détruisant et dispersant la colonie, tant du côté Français qu'Anglais.
400 colons Français quittent St Christophe sur 2 navires, 1 pour Antigua, 1 autre pour Anguilla, St Barthélémy et St Martin...
Quelques Anglais et Français vont rester cachés dans les bois, peut-être aidés par les Caraïbes...
En novembre, une Déclaration du Roy met en place des taxes protectionnistes sur le pétun : " A ces causes voulons et nous plaît que de tout le pétun ou tabac
qui sera apporté des pays étrangers en nostre Royaume il sera dorénavant payé trente sols pour livre pour le droit d'entrée, excepté pour celui qui viendra de
l'isle de Saint-Christofle, la Barbade et autres Isles occidentales qui appartiennent à la Compagnie formée pour habiter les dites isles "
Cette Déclaration visait probablement à favoriser la Compagnie et le recolonisation de St Christophe...
Au Brésil, le sucre est en pleine expansion : 436 sucreries - engenho de açúcar - 7 fois plus en 50 ans, dont 150 à Pernambuco, 80 à Bahia et 60 à Rio...
En parallèle, Richelieu a créé la Compagnie des Cents Associés pour la colonisation de la Nouvelle France, futur Canada.
A St Christophe, Waernard revient à l'automne avec une centaine de colons.
1627 : Le 22 février, D’Esnanbuc part du Havre de Grâce avec 322 hommes sur la Catholique, De Roissey part de Port Louis (Lorient) avec 210 hommes sur la Cardinale et la Victoire, en tout 3 vaisseaux mal approvisionnés et des engagés peu préparés à une telle expédition…
Ils arrivent le 8 mai à la Pointe de Sable à St Christophe, en ayant perdu un tiers des effectifs du scorbut et de la dysenterie…
Rien que sur la Cardinale, 16 survivants sur 70. Une centaine d’autres mourront à l’arrivée dont 30, épuisés, mangés par les crabes sur la grève…
Les survivants officialisent la partition de l’île avec les Anglais de Waernard le 13 mai lors de l’accord dit " du Figuier " : les Anglais de Warner ont le centre de l’île, les Français la Pointe de Sable au nord-ouest avec son port "Dieppe" sous le contrôle de D’Esnanbuc et la Basse-Terre au sud-est sous le contrôle de De Rossey.
Autorisation du Roi de déporter 40 esclaves Noirs à St Christophe : ce seront les premiers esclaves Français "officiels"…
En octobre, Urbain de Rossey rentre en France pour obtenir du secours...
Les Anglais du capitaine Henry Powell prennent possession de la Barbade avec 80 colons et 10 esclaves.
1628 : La Rochelle, dernière grande place fortifiée protestante avait déclaré son indépendance en 1621 avec la " Nouvelle République de La Rochelle "...
Elle tombe après 13 mois de siège mené par Richelieu, malgré 3 expéditions anglaises de secours : les huguenots perdent leurs droits politiques, militaires et territoriaux, mais conservent leur liberté de culte garantie par l'édit de Nantes.
En mai, Urbain de Rossey revient à St Christophe sur La Cardinale avec du ravitaillement et 150 hommes, dont une bonne partie meurt en route...
1629 : Après une attaque espagnole, ne cultivant que du tabac, les Français de St Christophe sont menacés de famine : ils n'arrivent à tenir que grâce au commerce avec les Hollandais à qui ils échangent du tabac contre des denrées alimentaires, malgré la volonté de la Compagnie d'avoir le monopole commercial.
La légende voudrait que la cuisinière normande de D’Esnanbuc, à court de vivres, aurait inventé avec son esclave de cuisine la recette des acras avec des restes de morue et de la farine…
D'Esnambuc rentre en France pour demander du secours et de l'aide pour faire respecter l'accord du Figuier, les Anglais ayant largement dépassé leur territoire.
François de Rothonne, sieur de Cahuzac, est envoyée par Richelieu pour prêter "main-forte à ceux qui sont dans l’isle de Saint-Christophe, en telle manière qu'il rende les François maistres de l'isle, s'il se peut" : parti du Havre de Grâce le 5 juin, il arrive le 25 juillet avec son escadre de 6 bâtiments, dont le vaisseau amiral les Trois Rois de Cahuzac, l'Intendant du vice-amiral Leroy du May et la Cardinale de D'Esnambuc, escortant 3 navires marchands, apportant en tout 400 nouveaux colons.
Le 2 août, ils attaquent les Anglais de Waernard pour leur faire rendre les terres occupées en dépit de l'accord signé en 1627.
3 navires anglais sont coulés...
Le 4 août, un nouveau traité est signé à bord du Trois Rois.
Les colons français sont maintenant 500 ou 600, plus 52 esclaves noirs, et produisent 200.000 livres de tabac.
Les colons anglais sont plus de 2.000 et en produisent 400.000 livres.
Cahuzac part ensuite prendre possession de St Eustache.
En septembre, la flotte espagnole de l'amiral Don Federico de Tolède attaque St Christophe et Nieves avec 16 galions, 29 navires et 8 galiotes, détruisant et dispersant la colonie, tant du côté Français qu'Anglais.
400 colons Français quittent St Christophe sur 2 navires, 1 pour Antigua, 1 autre pour Anguilla, St Barthélémy et St Martin...
Quelques Anglais et Français vont rester cachés dans les bois, peut-être aidés par les Caraïbes...
En novembre, une Déclaration du Roy met en place des taxes protectionnistes sur le pétun : " A ces causes voulons et nous plaît que de tout le pétun ou tabac
qui sera apporté des pays étrangers en nostre Royaume il sera dorénavant payé trente sols pour livre pour le droit d'entrée, excepté pour celui qui viendra de
l'isle de Saint-Christofle, la Barbade et autres Isles occidentales qui appartiennent à la Compagnie formée pour habiter les dites isles "
Cette Déclaration visait probablement à favoriser la Compagnie et le recolonisation de St Christophe...
Au Brésil, le sucre est en pleine expansion : 436 sucreries - engenho de açúcar - 7 fois plus en 50 ans, dont 150 à Pernambuco, 80 à Bahia et 60 à Rio...
Une "Engenho de açúcar" à Pernambuco
1630 : Des négociants de Rouen fondent à St Louis du Sénégal un comptoir avec un fort pour contrôler le commerce avec la France : la traite va commencer à s'organiser...
Les Hollandais possèdent déjà 2 forts sur l'île de Gorée depuis 1620.
La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (en néerlandais : Geoctroyeerde Westindische Compagnie, GWC) était une société de marchands créée en 1621.
A St Christophe, après l'attaque espagnole, les Anglais reviennent en premier, les Français un peu plus tard avec D'Esnambuc.
1632 : A St Christophe, les Français ne sont plus que 360, les Anglais plus de 1.000 avec des engagements de 6 ans.
D’Esnanbuc règle les rapports entre les maîtres et les "engagez" : la durée de l’engagement est fixée à 3 ans, après avoir proposé 5 ans et essuyé une rébellion.
Les engagés ont des conditions de serviteurs-esclaves et peuvent être vendus, certains changent 6 à 7 fois de maître en 3 ans : leur servitude n’est limitée que par la durée…
1633 : Liénart de l’Olive, lieutenant de D’Esnanbuc à St Christophe, fait reconnaître par le Sieur Guillaume d’Orange les îles voisines Guadeloupe, Dominique et Martinique en vue d’y fonder un établissement : la Guadeloupe lui semble " la plus facile et la plus commode pour habituer ".
De l’Olive part ensuite en France pour en demander la concession, sans en référer à son supérieur…
A Rome, Galilée est contraint d'abjurer par l'Inquisition : " J'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs"...
1635 : Le 31 janvier, les associés de la Compagnie de St Christophe se réunissent chez Fouquet et décident d'augmenter la colonie de St Christophe et d'établir des colonies dans les îles voisines.
Le 12 février, ils se réunissant chez Berruyer et Richelieu signe la transformation ou "Contrat du Rétablissement de la Compagnie des Isles de l’Amérique"
Tous les Seigneurs associés de la 1ère Compagnie font partie de la 2ème, avec en plus de nouveaux associés.
Sa gestion est confiée à 4 directeurs qui vont se réunir chaque mois chez Fouquet.
La nouvelle Compagnie est chargée de faire passer "au moins 2 ou 3 écclesiastiques pour administrer la parolle de Dieu et les sacrements aux catholiques et pour instruire les sauvages".
Elle obtient le monopole du commerce avec les Antilles, avec l’engagement de faire passer 4.000 colons sur 20 ans "à condition qu’ils fassent profession de la religion catholique, apostolique et romaine"...
1630 : Des négociants de Rouen fondent à St Louis du Sénégal un comptoir avec un fort pour contrôler le commerce avec la France : la traite va commencer à s'organiser...
Les Hollandais possèdent déjà 2 forts sur l'île de Gorée depuis 1620.
La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (en néerlandais : Geoctroyeerde Westindische Compagnie, GWC) était une société de marchands créée en 1621.
A St Christophe, après l'attaque espagnole, les Anglais reviennent en premier, les Français un peu plus tard avec D'Esnambuc.
1632 : A St Christophe, les Français ne sont plus que 360, les Anglais plus de 1.000 avec des engagements de 6 ans.
D’Esnanbuc règle les rapports entre les maîtres et les "engagez" : la durée de l’engagement est fixée à 3 ans, après avoir proposé 5 ans et essuyé une rébellion.
Les engagés ont des conditions de serviteurs-esclaves et peuvent être vendus, certains changent 6 à 7 fois de maître en 3 ans : leur servitude n’est limitée que par la durée…
1633 : Liénart de l’Olive, lieutenant de D’Esnanbuc à St Christophe, fait reconnaître par le Sieur Guillaume d’Orange les îles voisines Guadeloupe, Dominique et Martinique en vue d’y fonder un établissement : la Guadeloupe lui semble " la plus facile et la plus commode pour habituer ".
De l’Olive part ensuite en France pour en demander la concession, sans en référer à son supérieur…
A Rome, Galilée est contraint d'abjurer par l'Inquisition : " J'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs"...
1635 : Le 31 janvier, les associés de la Compagnie de St Christophe se réunissent chez Fouquet et décident d'augmenter la colonie de St Christophe et d'établir des colonies dans les îles voisines.
Le 12 février, ils se réunissant chez Berruyer et Richelieu signe la transformation ou "Contrat du Rétablissement de la Compagnie des Isles de l’Amérique"
Tous les Seigneurs associés de la 1ère Compagnie font partie de la 2ème, avec en plus de nouveaux associés.
Sa gestion est confiée à 4 directeurs qui vont se réunir chaque mois chez Fouquet.
La nouvelle Compagnie est chargée de faire passer "au moins 2 ou 3 écclesiastiques pour administrer la parolle de Dieu et les sacrements aux catholiques et pour instruire les sauvages".
Elle obtient le monopole du commerce avec les Antilles, avec l’engagement de faire passer 4.000 colons sur 20 ans "à condition qu’ils fassent profession de la religion catholique, apostolique et romaine"...
Charles Liénard, sieur de l’Olive et Jehan Duplessis, sieur d’Ossonville se sont associés à des marchands de Dieppe pour coloniser la Guadeloupe, ils signent le 14 février un "Traité avec les Marchands de Dieppe pour la Traite de la Gardeloupe" :
Le 26 février, ils reçoivent le "Traité de la Compagnie pour la fondation de la Guadeloupe" , en s’engageant à faire passer dès le début 200 engagés français, tous catholiques, puis 800 sur 10 ans.
Ils quittent Dieppe le 25 mai :
" s'estant embarquez tous deux avec quatre cens hommes et deux des religieux missionnaires dans le navire du capitaine Fel, les deux autres s'estant mis avec cent cinquante personnes qui composoient le reste de la colonie dans le petit vaisseau de David Michel, ils partirent de la rade de Dieppe le vingt cinquième de may de l'année 1635 "
Ils font escale à la Martinique le 25 juin puis débarquent en Guadeloupe le 28 à la Pointe Allègre, au nord de la Basse-Terre. (voir les détails au chapitre "Carmes")
Les 2 chefs, qui ne s'entendent guère, s'installent à courte distance...
Du Plessis meurt en décembre...
Belain d’Esnanbuc et ses hommes arrivent de St Christophe pour coloniser la Martinique le 15 septembre.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu de la Marine et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'huy 15 de septembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Martinique par la grâce de Dieu, accompagné d'honorable homme Jean Dupont, lieutenant de la Compagnie colonelle en ladite isle de Saint-Christophe, des sieurs de La Garenne, La Chesnaye, Levesque, Morin et autres en nombre, en présence desquels et du capitaine Drouain, le sieur Allard et autres de son équipage, j'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Martinique "
Ils construisent un fort sur l'emplacement du futur St Pierre et installent une garnison de 150 hommes sous le commandement de Dupont.
D'Esnambuc repart le 17 novembre pour prendre possession de la Dominique.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'hui 17e jour de novembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Dominique, par la grâce de Dieu, accompagné du capitaine Baillardel, de son maistre, contre-maistre et matelots, ensemble de Philippe Levayer de La Vallée, Louys David, Pierre Pradier et autres... J'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Dominique pour et au nom du Roy nostre Sire, Mgr le cardinal de Richelieu et nos Seigneurs de la Compagnie "
Il laisse une petite implantation sous les ordres du capitaine Baillardel : ces premiers colons seront tous massacrés par les Caraibes...
1636 : En mai, la Compagnie maintient d'Esnambuc à la tête de la colonie de la Martinique : "Sera escript au sieur d'Esnambuc que la Compagnie, désirant lui donner tout contentement et espérant de le faire davantage à l'avenir, s'il plaist à Dieu de luy en donner les moyens, trouve bon que celuy qu'il a establi dans la Martinique y demeure et que pour cet effet elle luy envoyra commission en conséquence. Sera escript au sieur D'Esnambuc que la Compagnie le juge trop utile pour le service de Sa Majesté et le bien de la Compagnie pour consentir qu'il quitte les Isles pour faire un voyage en France, et que son absence pourrait apporter un notable préjudice à l'establissement de la Martinique et à la conservation de Saint-Christophe et au secours qu'il peut donner à ceux qui sont à la Guadeloupe et à la Dominique"
Mais D'Esnambuc va mourir sur place en décembre...
En Guadeloupe, après la mort de Du Plessis, Liénart de l'Olive, devenu l’unique chef, quitte l’implantation initiale du Nord où la famine et les maladies les ont décimés, pour une nouvelle au Sud de la Basse-Terre, où il construit le Fort Olive, sur l’emplacement qui deviendra Vieux-Fort.
Il déclare la guerre aux Caraïbes sous prétexte d’un vol de hamac, envoie son lieutenant Fontaine avec 15 hommes sur une chaloupe pour repérer les carbets pour choisir le lieu de l’attaque : ils attaquent le 26 janvier le village caraïbe de Vieux Fort, quasi abandonné, où ne restent que vieillards et enfants.
Les Caraïbes vont désormais les harceler et surtout ne plus leur apporter aucun ravitaillement, la famine va redoubler…
Selon le R.P. Du Tertre :
" Depuis qu’on eut déclaré la guerre aux sauvages, nos gens n’osant plus sortir du Fort, mangèrent jusqu’à l’onguent des chirurgiens et au cuir des baudriers qu’ils faisaient bouillir pour le réduire en colle. On en a vu quelques-uns brouter de l’herbe, d’autres manger les excrémens de leurs camarades après s’estre remplis des leurs. On a mesme cru qu’un certain jeune homme de Dieppe avait mangé la chair d’un sien compagnon. L’on a souvent vu la terre des fosses où nos pères avoient enterré les morts toute bouleversée le matin, avec beaucoup d’apparence que quelqu’un les avait fouillés pour en couper quelque membre pour vivre "...
Après 3 ans de guerre, les Caraïbes, ne pouvant faire face aux armes à feu des Français, vont préférer en majorité quitter la Basse-terre pour se réfugier chez les Caraibes de la Grande-Terre, de la Dominique et de Marie-Galante, ne laissant sur place que quelques guerriers chargés de la surveillance des colons.
A la réunion des associés de la Compagnie du 31 décembre est décidé une tentative d'implantation sur la Désirade :
"Sur la requête présentée par Antoine Girault, l’un des habitants de l’isle Saint-Christophe, contenant plusieurs articles, le premier à ce qu’il lui fut permis de faire naviguer son navire aux isles de l’Amérique pour y pêcher et chasser dans les îles pour la nourriture et entretien des Français habitants des isles... A été accordé audit Girault qu’il pourra découvrir l’isle de la Désirade et les îles circonvoisines non encore habitées par les Français, prendre possession d’icelles au nom de sa majesté et de la Compagnie, et y laisser tel nombre d’hommes qu’il avisera, à la charge d’envoyer un procès-verbal authentique de la dite prise de possession dans six mois avec la description sommaire de la consistance de l’isle qu’il aura occupée, et lors, sera traité avec lui par la Compagnie pour le tout ou partie de l’isle qu’il aura occupée à des conditions très raisonnables et avantageuses pour lui et par préférence à tous autres "
1637 : Pieter Blower, colon et négociant hollandais venu du Brésil avec ses secrets de fabrication du sucre, s'installe sur l'île de la Barbade pour la culture et la transformation de la canne à sucre. Le sucre va rapidement remplacer le tabac et le coton.
1639 : Philippe Longvilliers de Poincy, commandeur de l'Ordre de Malte, est nommé lieutenant général des Isles de l'Amérique en février 1638, il arrive en février à la Martinique et commence par racheter à Dyel du Parquet, neveu de D'Esnambuc, 3 habitations à St Christophe pour 118.000 livres de pétun (tabac) avant de s'installer à St Christophe.
1er navire au départ de Dieppe pour aller charger sucre et tabac à St Christophe.
Le systéme des engagés commencé avec la colonisation de St Christophe s'accélère : de 1637 à 1639, le seul port de Honfleur va voir s'embarquer "pour les Isles" plus de 600 travailleurs engagés : " Les actes qui les concernent ont permis de noter les paroisses rurales auxquelles ces engagés appartenaient.. Sur une liste de 57 paroisses, nous trouvons que 34 étaient situées dans le pays d'Auge et le Lieuvin, 8 dans le Roumois, 12 dans la vicomté de Caen, et 3 dans le Cotentin.
9 navires : le Henry, le Saint-Nicolas, l'Ange-Gabriel, la Petite-Marie, l'Espérance, la Sainte-Anne, le Saint-Pierre, la Marguerite et le Jacques les transportèrent dans les îles ces ouvriers enlevés au champ natal pour trois ans."
Daniel Trezel, protestant hollandais d’Amsterdam, installé comme négociant à Rouen et à la tête d’une des premières raffineries de sucre, se voie confier par la Compagnie l’exclusivité du sucre en Martinique pour 15 ans par acte notarié du 6 avril, avec l’autorisation de s’établir aussi en Guadeloupe mais sans exclusivité.
" Que ledit Tresel pourra seul, ses hoirs et ayant cause et ceux qui auront pouvoir d’eux pendant le reste de cette année et pendant les années 1640 à 1645, faire du sucre en
ladite isle de la Martinique et que, pour cet effet, Messieurs de la Compagnie et directeurs d’icelle feront défense à tous les habitants de la dite isle et tous autres d’en faire pendant ledit temps ni de planter des cannes de sucre, à peine d’amendes arbitraires et de confiscation des moulins et marchandises et sera ledit Tresel subrogé au droit de ladite Compagnie pour faire juger à son profit les amendes des contraventions"
" Qu’il sera permis audit Tresel d’avoir une ou deux habitations dans l’isle de la Gardeloupe avec droits communs des autres habitants des isles avec pouvoir d’y cultiver des cannes de sucre et de transporter celles qu’il y a et aura en l’isle de la Martinique. Qu’il sera donné audit Tresel des lettres de recommandation dans la Martinique et
Gardeloupe pour favoriser ses desseins et mandé au commis général de la Compagnie qu’il lui fasse distribuer des terres et lieux commodes pour son entreprise."
" Moyennant ce que dessus le dit Tresel promet aux dits seigneurs directeurs de faire passer le plus tôt qu’il lui sera possible des hommes capables de la culture des cannes et qui savent faire des sucres pour y travailler incessamment. Cette concession faite moyennant que ledit Trezel a promis et promet par ces présentes de bailler et donner à la dite Compagnie pendant le temps de la présente concession le dixième du sucre et autres marchandises de traite que lui ses hoirs et ayant cause feront dans la dite isle de la Martinique et outre ledit dixième encore le quarantième à telles personnes que par ladite Compagnie sera ordonné. "
" En outre ce ledit Tresel promet qu’il ne fera transporter du sucre et aucune marchandise qu’en France et qu’il n’en vendra point à aucun étranger..."
" s'estant embarquez tous deux avec quatre cens hommes et deux des religieux missionnaires dans le navire du capitaine Fel, les deux autres s'estant mis avec cent cinquante personnes qui composoient le reste de la colonie dans le petit vaisseau de David Michel, ils partirent de la rade de Dieppe le vingt cinquième de may de l'année 1635 "
Ils font escale à la Martinique le 25 juin puis débarquent en Guadeloupe le 28 à la Pointe Allègre, au nord de la Basse-Terre. (voir les détails au chapitre "Carmes")
Les 2 chefs, qui ne s'entendent guère, s'installent à courte distance...
Du Plessis meurt en décembre...
Belain d’Esnanbuc et ses hommes arrivent de St Christophe pour coloniser la Martinique le 15 septembre.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu de la Marine et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'huy 15 de septembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Martinique par la grâce de Dieu, accompagné d'honorable homme Jean Dupont, lieutenant de la Compagnie colonelle en ladite isle de Saint-Christophe, des sieurs de La Garenne, La Chesnaye, Levesque, Morin et autres en nombre, en présence desquels et du capitaine Drouain, le sieur Allard et autres de son équipage, j'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Martinique "
Ils construisent un fort sur l'emplacement du futur St Pierre et installent une garnison de 150 hommes sous le commandement de Dupont.
D'Esnambuc repart le 17 novembre pour prendre possession de la Dominique.
" Nous, Pierre de Blain, escuyer, sieur de d'Esnambuc, capitaine entretenu et gouverneur pour le Roy en l'isle de Saint-Christophe des Indes occidentales, ce jourd'hui 17e jour de novembre 1635, je suis arrivé en l'isle de la Dominique, par la grâce de Dieu, accompagné du capitaine Baillardel, de son maistre, contre-maistre et matelots, ensemble de Philippe Levayer de La Vallée, Louys David, Pierre Pradier et autres... J'ay pris pleine et entière possession de ladite isle de la Dominique pour et au nom du Roy nostre Sire, Mgr le cardinal de Richelieu et nos Seigneurs de la Compagnie "
Il laisse une petite implantation sous les ordres du capitaine Baillardel : ces premiers colons seront tous massacrés par les Caraibes...
1636 : En mai, la Compagnie maintient d'Esnambuc à la tête de la colonie de la Martinique : "Sera escript au sieur d'Esnambuc que la Compagnie, désirant lui donner tout contentement et espérant de le faire davantage à l'avenir, s'il plaist à Dieu de luy en donner les moyens, trouve bon que celuy qu'il a establi dans la Martinique y demeure et que pour cet effet elle luy envoyra commission en conséquence. Sera escript au sieur D'Esnambuc que la Compagnie le juge trop utile pour le service de Sa Majesté et le bien de la Compagnie pour consentir qu'il quitte les Isles pour faire un voyage en France, et que son absence pourrait apporter un notable préjudice à l'establissement de la Martinique et à la conservation de Saint-Christophe et au secours qu'il peut donner à ceux qui sont à la Guadeloupe et à la Dominique"
Mais D'Esnambuc va mourir sur place en décembre...
En Guadeloupe, après la mort de Du Plessis, Liénart de l'Olive, devenu l’unique chef, quitte l’implantation initiale du Nord où la famine et les maladies les ont décimés, pour une nouvelle au Sud de la Basse-Terre, où il construit le Fort Olive, sur l’emplacement qui deviendra Vieux-Fort.
Il déclare la guerre aux Caraïbes sous prétexte d’un vol de hamac, envoie son lieutenant Fontaine avec 15 hommes sur une chaloupe pour repérer les carbets pour choisir le lieu de l’attaque : ils attaquent le 26 janvier le village caraïbe de Vieux Fort, quasi abandonné, où ne restent que vieillards et enfants.
Les Caraïbes vont désormais les harceler et surtout ne plus leur apporter aucun ravitaillement, la famine va redoubler…
Selon le R.P. Du Tertre :
" Depuis qu’on eut déclaré la guerre aux sauvages, nos gens n’osant plus sortir du Fort, mangèrent jusqu’à l’onguent des chirurgiens et au cuir des baudriers qu’ils faisaient bouillir pour le réduire en colle. On en a vu quelques-uns brouter de l’herbe, d’autres manger les excrémens de leurs camarades après s’estre remplis des leurs. On a mesme cru qu’un certain jeune homme de Dieppe avait mangé la chair d’un sien compagnon. L’on a souvent vu la terre des fosses où nos pères avoient enterré les morts toute bouleversée le matin, avec beaucoup d’apparence que quelqu’un les avait fouillés pour en couper quelque membre pour vivre "...
Après 3 ans de guerre, les Caraïbes, ne pouvant faire face aux armes à feu des Français, vont préférer en majorité quitter la Basse-terre pour se réfugier chez les Caraibes de la Grande-Terre, de la Dominique et de Marie-Galante, ne laissant sur place que quelques guerriers chargés de la surveillance des colons.
A la réunion des associés de la Compagnie du 31 décembre est décidé une tentative d'implantation sur la Désirade :
"Sur la requête présentée par Antoine Girault, l’un des habitants de l’isle Saint-Christophe, contenant plusieurs articles, le premier à ce qu’il lui fut permis de faire naviguer son navire aux isles de l’Amérique pour y pêcher et chasser dans les îles pour la nourriture et entretien des Français habitants des isles... A été accordé audit Girault qu’il pourra découvrir l’isle de la Désirade et les îles circonvoisines non encore habitées par les Français, prendre possession d’icelles au nom de sa majesté et de la Compagnie, et y laisser tel nombre d’hommes qu’il avisera, à la charge d’envoyer un procès-verbal authentique de la dite prise de possession dans six mois avec la description sommaire de la consistance de l’isle qu’il aura occupée, et lors, sera traité avec lui par la Compagnie pour le tout ou partie de l’isle qu’il aura occupée à des conditions très raisonnables et avantageuses pour lui et par préférence à tous autres "
1637 : Pieter Blower, colon et négociant hollandais venu du Brésil avec ses secrets de fabrication du sucre, s'installe sur l'île de la Barbade pour la culture et la transformation de la canne à sucre. Le sucre va rapidement remplacer le tabac et le coton.
1639 : Philippe Longvilliers de Poincy, commandeur de l'Ordre de Malte, est nommé lieutenant général des Isles de l'Amérique en février 1638, il arrive en février à la Martinique et commence par racheter à Dyel du Parquet, neveu de D'Esnambuc, 3 habitations à St Christophe pour 118.000 livres de pétun (tabac) avant de s'installer à St Christophe.
1er navire au départ de Dieppe pour aller charger sucre et tabac à St Christophe.
Le systéme des engagés commencé avec la colonisation de St Christophe s'accélère : de 1637 à 1639, le seul port de Honfleur va voir s'embarquer "pour les Isles" plus de 600 travailleurs engagés : " Les actes qui les concernent ont permis de noter les paroisses rurales auxquelles ces engagés appartenaient.. Sur une liste de 57 paroisses, nous trouvons que 34 étaient situées dans le pays d'Auge et le Lieuvin, 8 dans le Roumois, 12 dans la vicomté de Caen, et 3 dans le Cotentin.
9 navires : le Henry, le Saint-Nicolas, l'Ange-Gabriel, la Petite-Marie, l'Espérance, la Sainte-Anne, le Saint-Pierre, la Marguerite et le Jacques les transportèrent dans les îles ces ouvriers enlevés au champ natal pour trois ans."
Daniel Trezel, protestant hollandais d’Amsterdam, installé comme négociant à Rouen et à la tête d’une des premières raffineries de sucre, se voie confier par la Compagnie l’exclusivité du sucre en Martinique pour 15 ans par acte notarié du 6 avril, avec l’autorisation de s’établir aussi en Guadeloupe mais sans exclusivité.
" Que ledit Tresel pourra seul, ses hoirs et ayant cause et ceux qui auront pouvoir d’eux pendant le reste de cette année et pendant les années 1640 à 1645, faire du sucre en
ladite isle de la Martinique et que, pour cet effet, Messieurs de la Compagnie et directeurs d’icelle feront défense à tous les habitants de la dite isle et tous autres d’en faire pendant ledit temps ni de planter des cannes de sucre, à peine d’amendes arbitraires et de confiscation des moulins et marchandises et sera ledit Tresel subrogé au droit de ladite Compagnie pour faire juger à son profit les amendes des contraventions"
" Qu’il sera permis audit Tresel d’avoir une ou deux habitations dans l’isle de la Gardeloupe avec droits communs des autres habitants des isles avec pouvoir d’y cultiver des cannes de sucre et de transporter celles qu’il y a et aura en l’isle de la Martinique. Qu’il sera donné audit Tresel des lettres de recommandation dans la Martinique et
Gardeloupe pour favoriser ses desseins et mandé au commis général de la Compagnie qu’il lui fasse distribuer des terres et lieux commodes pour son entreprise."
" Moyennant ce que dessus le dit Tresel promet aux dits seigneurs directeurs de faire passer le plus tôt qu’il lui sera possible des hommes capables de la culture des cannes et qui savent faire des sucres pour y travailler incessamment. Cette concession faite moyennant que ledit Trezel a promis et promet par ces présentes de bailler et donner à la dite Compagnie pendant le temps de la présente concession le dixième du sucre et autres marchandises de traite que lui ses hoirs et ayant cause feront dans la dite isle de la Martinique et outre ledit dixième encore le quarantième à telles personnes que par ladite Compagnie sera ordonné. "
" En outre ce ledit Tresel promet qu’il ne fera transporter du sucre et aucune marchandise qu’en France et qu’il n’en vendra point à aucun étranger..."
Trezel installe en Martinique 2 de ses fils, Samuel et François, qui vont installer le premier moulin à sucre (moulin à bêtes).
Il commande à un marchand de Rouen, Daniel Rozée, 100 esclaves à 200 livres l’un.
François va rester en Martinique, où il sera proche du gouverneur général Lonvilliers de Poincy.
Samuel négocie avec Liénart de l’Olive pour acquérir en Guadeloupe une habitation à Grande Anse de Capesterre, future Trois Rivières, moyennant 35.000 livres de pétun.
Ne pouvant la financer seul, il demande l'aide de la Compagnie et il va installer l'année suivante le 1er moulin à sucre en Guadeloupe.
1640 : Le hollandais Jean de Laet publie à Anvers " Histoire du Nouveau Monde ou description des Indes Occidentales "
Il commande à un marchand de Rouen, Daniel Rozée, 100 esclaves à 200 livres l’un.
François va rester en Martinique, où il sera proche du gouverneur général Lonvilliers de Poincy.
Samuel négocie avec Liénart de l’Olive pour acquérir en Guadeloupe une habitation à Grande Anse de Capesterre, future Trois Rivières, moyennant 35.000 livres de pétun.
Ne pouvant la financer seul, il demande l'aide de la Compagnie et il va installer l'année suivante le 1er moulin à sucre en Guadeloupe.
1640 : Le hollandais Jean de Laet publie à Anvers " Histoire du Nouveau Monde ou description des Indes Occidentales "
Parmi les "Isles Cannibales", il écrit sur Marigalande : "Elle est plate et pleine de bocages, de sorte que la voyant de loin, il semble que les arbres flottent sur la mer ; elle est souvent visitées par les Sauvages comme sont les autres insulaires et il est mesme incertain si elle n’est point habitée"
En effet, la Guadeloupe, sans Gouverneur, est menacée par les Caraïbes : De Poincy envoie le 28 janvier 264 hommes depuis St Christophe, commandés par M. de Sabouilly, que De Poincy voudrait faire nommer par la Compagnie comme gouverneur.
Plusieurs violents combats vont se dérouler contre les Caraïbes, dont les survivants vont se réfugier à Antigue.
La Compagnie envoie en Guadeloupe 6 nouveaux missionaires, 3 frères convers avec les R.P. Jean-Baptiste Dutertre, Jean de St Paul et Nicolas de la Marre, qui vont arriver peu avant le nouveau gouverneur Aubert.
Jean Aubert, ancien chirurgien de St Christophe, lieutenant du Roi, qui avait épousé la veuve de Du Plessis, est nommé le 4 avril par la Compagnie pour 3 ans gouverneur, en remplacement de De l'Olive, Sabouilly n’a pas été retenu.
Il arrive début septembre en Martinique et tente une négociation avec les Caraïbes de la Dominique avec l’aide de Dyel du Parquet.
Il prend possession de son gouvernement en Guadeloupe le 25 novembre.
Il va délaisser le site de Fort Olive (Vieux Fort) pour s'installer sur la rive gauche du Galion (site de l’actuelle marina de Gourbeyre).
1641 : A St Christophe, la Compagnie confirme le 1er mai Longvilliers de Poincy dans le grade de Gouverneur de St-Christophe et Lieutenant Général des Iles de l'Amérique pour 3 ans, à commencer de janvier 1642 pour 3 ans.
Il va entreprendre la construction de son château sur son habitation La Montagne.
En effet, la Guadeloupe, sans Gouverneur, est menacée par les Caraïbes : De Poincy envoie le 28 janvier 264 hommes depuis St Christophe, commandés par M. de Sabouilly, que De Poincy voudrait faire nommer par la Compagnie comme gouverneur.
Plusieurs violents combats vont se dérouler contre les Caraïbes, dont les survivants vont se réfugier à Antigue.
La Compagnie envoie en Guadeloupe 6 nouveaux missionaires, 3 frères convers avec les R.P. Jean-Baptiste Dutertre, Jean de St Paul et Nicolas de la Marre, qui vont arriver peu avant le nouveau gouverneur Aubert.
Jean Aubert, ancien chirurgien de St Christophe, lieutenant du Roi, qui avait épousé la veuve de Du Plessis, est nommé le 4 avril par la Compagnie pour 3 ans gouverneur, en remplacement de De l'Olive, Sabouilly n’a pas été retenu.
Il arrive début septembre en Martinique et tente une négociation avec les Caraïbes de la Dominique avec l’aide de Dyel du Parquet.
Il prend possession de son gouvernement en Guadeloupe le 25 novembre.
Il va délaisser le site de Fort Olive (Vieux Fort) pour s'installer sur la rive gauche du Galion (site de l’actuelle marina de Gourbeyre).
1641 : A St Christophe, la Compagnie confirme le 1er mai Longvilliers de Poincy dans le grade de Gouverneur de St-Christophe et Lieutenant Général des Iles de l'Amérique pour 3 ans, à commencer de janvier 1642 pour 3 ans.
Il va entreprendre la construction de son château sur son habitation La Montagne.
En Guadeloupe, le 1er moulin à sucre de Trézel semble s’être arrêté...
Pour Schnackenbourg, 2 explications pour cet échec rapide, l’une économique : le Brésil sucrier traversait une crise de surproduction, la guerre de Trente Ans freinait la consommation, le prix du sucre était en baisse, l’autre technique, les Trézel ne savaient pas blanchir le sucre pour faire face à la concurrence...
Selon les travaux plus récents de Roulet, il a probablement continué, mais la Compagnie a décidé de s'investir davantage...
Le 22 décembre, la Compagnie écrit dans ses délibérations : "Sera faict recherche d'hommes entendus et qui veuillent entreprendre à faire des sucres dans l'isle de la Gardeloupe, lesquelz seront gratifiez par la Compagnie. Et pour cest effect, en cas qu'il se trouve quelqu'un qui y veuille aller travailler, l'on récompensera le sr Trézel de sa manufacture en lad. Gardelouppe"
La Compagnie recrute pour le projet sucrier de "La Famille" : 3 jeunes gens de Dieppe, Robert Dumesnil, Antoine de la Croix et Étienne de Vic, viennent ainsi à la Guadeloupe comme engagés.
1642 : Mort de Richelieu le 4 décembre. Louis XIII fait entrer au Conseil d'Etat le cardinal Mazarin, proche collaborateur de Richelieu.
En Martinique, Daniel Trézel, qui a rejoint son fils François, se heurte aux habitants qui ne supportent pas qu’il ait obtenu l’exclusivité du sucre : ceux-ci ont " dissippé touttes leurs ustencilles sous prétexte de quelques debtes, faict vendre leurs habitations et rendu inutil tous leurs frais, travaux et inventions pour parvenir à la nourriture des cannes et confiction des sucres "...
Charles Houël du Petit Pré est envoyé en Guadeloupe par la Compagnie pour faire une enquête générale. Il arrive en fin d’année.
Aubert le reçoit avec magnificence et lui expose ses grands projets avec la canne et le sucre, qui vient de démarrer à St Christophe.
Selon Dutertre : "Il luy fit voir avec beaucoup de franchise et de simplicité ce qu'il y avoit de plus beau dans l'isle, luy communiqua avec confiance le grand dessein qu'on avoit d'y faire du sucre, dont Messieurs de la Compagnie lui avoient promis la conduite"
Houël va rentrer en France, bien décidé à prendre sa place : il va négocier avec la Compagnie pour obtenir le gouvernement de la Guadeloupe…
Le 16 décembre, la Compagnie décide se s’investir dans la production de sucre en Guadeloupe : elle s’engage à envoyer 60 esclaves et 40 artisans et s’apprête à investir 60.000 livres.
La Compagnie charge Jean Rozée, marchand à Rouen, associés de la Compagnie, d'envoyer des vivres, des armes et des marchandises, pour constituer un fond commun : " de la somme de 32 000 livres fournies savoir par nous directeurs audit nom 14 000 livres et par moi, Rozée, 18 000 livres et employé la dite somme par avis commun en munitions, vivres et marchandises nécessaires aux dites isles et icelles envoyées pour la plus grande partie par le navire du capitaine Gandouin, fretté exprès à La Rochelle, et le sur plus dans le vaisseau du capitaine Le Clerc, parti de Dieppe"
1643 : Mort de Louis XIII à 41 ans. La reine Anne d’Autriche assure la régence, avec l’aide du Cardinal Mazarin, car Louis XIV n’a que 4 ans…
Hugues de Lionne est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
Le 7 janvier, la Compagnie charge Jean Rozée, l’un des associés, fondateur de la Compagnie Normande, de lui fournir les 60 Noirs pour son projet sucrier à 200 livres pièce, pour un total de 12.000 livres. Il seront livrés en Guadeloupe par le capitaine Drouant peu après la Pentecôte.
Pour la Guadeloupe, Charles Houël est nommé sénéchal, c’est-à-dire gouverneur, pour 3 ans, Aubert devient son subordonné comme lieutenant général...
Il prend des engagés avant son départ, dont Jehan Fleury "qui se soumet envers Charles Houel, écuyer, seigneur du Petit-Pré, de présent demeurant à Honnefleur, stipullant pour les directeurs de la Compagnie de l'Amérique, de s'embarquer aux fins d'estre transporté à la Gardeloupe et y servir pendant trois ans lesd. seigneurs desd. isles en la façon et manufacture de pétun"
Pour Schnackenbourg, 2 explications pour cet échec rapide, l’une économique : le Brésil sucrier traversait une crise de surproduction, la guerre de Trente Ans freinait la consommation, le prix du sucre était en baisse, l’autre technique, les Trézel ne savaient pas blanchir le sucre pour faire face à la concurrence...
Selon les travaux plus récents de Roulet, il a probablement continué, mais la Compagnie a décidé de s'investir davantage...
Le 22 décembre, la Compagnie écrit dans ses délibérations : "Sera faict recherche d'hommes entendus et qui veuillent entreprendre à faire des sucres dans l'isle de la Gardeloupe, lesquelz seront gratifiez par la Compagnie. Et pour cest effect, en cas qu'il se trouve quelqu'un qui y veuille aller travailler, l'on récompensera le sr Trézel de sa manufacture en lad. Gardelouppe"
La Compagnie recrute pour le projet sucrier de "La Famille" : 3 jeunes gens de Dieppe, Robert Dumesnil, Antoine de la Croix et Étienne de Vic, viennent ainsi à la Guadeloupe comme engagés.
1642 : Mort de Richelieu le 4 décembre. Louis XIII fait entrer au Conseil d'Etat le cardinal Mazarin, proche collaborateur de Richelieu.
En Martinique, Daniel Trézel, qui a rejoint son fils François, se heurte aux habitants qui ne supportent pas qu’il ait obtenu l’exclusivité du sucre : ceux-ci ont " dissippé touttes leurs ustencilles sous prétexte de quelques debtes, faict vendre leurs habitations et rendu inutil tous leurs frais, travaux et inventions pour parvenir à la nourriture des cannes et confiction des sucres "...
Charles Houël du Petit Pré est envoyé en Guadeloupe par la Compagnie pour faire une enquête générale. Il arrive en fin d’année.
Aubert le reçoit avec magnificence et lui expose ses grands projets avec la canne et le sucre, qui vient de démarrer à St Christophe.
Selon Dutertre : "Il luy fit voir avec beaucoup de franchise et de simplicité ce qu'il y avoit de plus beau dans l'isle, luy communiqua avec confiance le grand dessein qu'on avoit d'y faire du sucre, dont Messieurs de la Compagnie lui avoient promis la conduite"
Houël va rentrer en France, bien décidé à prendre sa place : il va négocier avec la Compagnie pour obtenir le gouvernement de la Guadeloupe…
Le 16 décembre, la Compagnie décide se s’investir dans la production de sucre en Guadeloupe : elle s’engage à envoyer 60 esclaves et 40 artisans et s’apprête à investir 60.000 livres.
La Compagnie charge Jean Rozée, marchand à Rouen, associés de la Compagnie, d'envoyer des vivres, des armes et des marchandises, pour constituer un fond commun : " de la somme de 32 000 livres fournies savoir par nous directeurs audit nom 14 000 livres et par moi, Rozée, 18 000 livres et employé la dite somme par avis commun en munitions, vivres et marchandises nécessaires aux dites isles et icelles envoyées pour la plus grande partie par le navire du capitaine Gandouin, fretté exprès à La Rochelle, et le sur plus dans le vaisseau du capitaine Le Clerc, parti de Dieppe"
1643 : Mort de Louis XIII à 41 ans. La reine Anne d’Autriche assure la régence, avec l’aide du Cardinal Mazarin, car Louis XIV n’a que 4 ans…
Hugues de Lionne est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
Le 7 janvier, la Compagnie charge Jean Rozée, l’un des associés, fondateur de la Compagnie Normande, de lui fournir les 60 Noirs pour son projet sucrier à 200 livres pièce, pour un total de 12.000 livres. Il seront livrés en Guadeloupe par le capitaine Drouant peu après la Pentecôte.
Pour la Guadeloupe, Charles Houël est nommé sénéchal, c’est-à-dire gouverneur, pour 3 ans, Aubert devient son subordonné comme lieutenant général...
Il prend des engagés avant son départ, dont Jehan Fleury "qui se soumet envers Charles Houel, écuyer, seigneur du Petit-Pré, de présent demeurant à Honnefleur, stipullant pour les directeurs de la Compagnie de l'Amérique, de s'embarquer aux fins d'estre transporté à la Gardeloupe et y servir pendant trois ans lesd. seigneurs desd. isles en la façon et manufacture de pétun"
Il arrive dans l’île le 5 septembre, trouve l’habitation du fort en mauvais état, avec 6 engagés et 56 esclaves : il décide d’abandonner cette implantation pour la rive droite du Galion, où il fait bâtir le fort St Charles, initialement simple tour carrée.
Les religieux élèvent peu de temps après la première chapelle, aujourd'hui l'église Notre-Dame du Mont-Carmel.
Les Seigneurs de la Compagnie, devant le manque de femmes dans l'île, se sont "avisez de tirer des filles de l'Hospital de Saint-Joseph de Paris pour les envoyer aux Isles afin d'y arrester les habitans... elles y furent conduites cette année 1643 par Mademoiselle La Fayolle". Elles arriveront sur le navire du capitaine Boudard et seront hébergées dans l'habitation d'Aubert à Rivère Sence.
"On ne manqua pas d'aller captiver la bienveillance de La Fayolle pour avoir de ses filles en mariage... les officiers estant trop heureux pour lors d'en rechercher"
(Les filles à marier étaient des orphelines de la noblesse placées par la Compagnie du Saint Sacrement à l'Hospital St Joseph, couvent dirigé par la Supérieure Marie Delpech de l'Estang )
La Soeur Léonore de la Fayolle écrira au conseiller du Roy La Marguerie l'année suivante :
"Toutes nos filles sont mariées à leurs contentements et nul d’elles ne voudrait être en France. Ce pays ici est beau et bon. L’on y est en grand repos... Il est vrai que nous avons un gouverneur qui par son bon ordre le fait vivre de la sorte. C’est monsieur Houël homme très vertueux et craignant Dieu, qui sans doute fera beaucoup de fruits ici pour sa gloire. Il m’a obligé par ses pieuses persuasions à demeurer en cette île pour faire une maison de Saint Joseph afin de recevoir les filles qui nous seront envoyées de la nôtre de Paris et les tenir jusque elles soient pourvues. Je mande à mademoiselle de l’Estang d’en envoyer tous les ans le plus qu’elle pourra"...
Houël est chargé par la Compagnie de superviser la production de sucre : "prendra le soin et la direction entière de la Famille que la Compagnie entretiendra en lad.isle pour la confection des sucres, donnera les ordres aux ouvriers, conducteurs de neigres et autres de lad. Famille selon qu'il jugera le plus à propos pour l'exécution dud. Establissement de la manufacture des sucres sans que pour la conduite de cette entreprise il soit obligé de suivre les avis d’aucuns autres officiers sur les lieux, la compagnie s’en remettant totalement à sa prudence"
La Compagnie accorde pour cela à Houël le dixième des sucres produits sous sa direction.
Pour son projet, Houël commande une centaine d’esclaves, il fait venir de France une centaine d’ouvriers, des bestiaux et entreprend la construction des bâtiments.
Toutefois, Houël est censé rendre des comptes à la Compagnie, il devra "conférer par lettres avec le sieur de Leumont, intendant général des affaires de la Compagnie …pour avoir ses avis aux choses importantes", intendant qui réside à St Christophe.
La tenue des comptes et des livres revient au commis de la Famille, le sieur Legay, qui réside sur place : "de six mois en six mois envoyera aux dits sieurs directeurs de la dite Compagnie les extraits de sesdits livres et les états des habitations, moulins, terres cultivées, plants de cannes, ouvriers, nègres, et autres particularité afin que la Compagnie connaisse les progrès qui se feront de temps en temps, et lorsqu’il aura plu à Dieu de bénir l’ouvrage et que le labeur de la Famille produira des sucres, les comptes en seront tenus par ledit commis et rendus aux sieurs directeurs de ladite Compagnie".
L’activité sucrière va amplifier le besoin de main d'œuvre et donc la traite qui vient de débuter.
La condition des esclaves décrite semble raisonnable pour l’époque : ils sont "honnestement traictez, ne différans en rien des serviteurs françois, sinon qu'ils sont serviteurs et servantes perpétuels à leurs maistres"...
1644 : En Guadeloupe, le projet sucrier a bien avancé, mais Houël a investi sans compter, dépensant la totalité des revenus de la Compagnie dans les îles pour le projet sucrier de la Famille…
Le 3 juin, Trézel et son frère forment une société pour établir des moulins à sucre dans l’île.
Houël accuse Aubert d’avoir voulu fomenter une révolte de Caraïbes contre lui. Aubert part à St Christophe pour raison familiale.
Houël, reparti en France au mois d’août, en profite pour le faire condamner à la peine capitale par contumace…
Aubert, revenu en France pour se justifier, en vain, devra s’enfuir pour St Christophe où il sera bien accueilli par De Poincy.
C’est le début d’une période de grande instabilité politique aux Antilles…
Tentative d’installation à Mariegalande :
En avril, Constant d’Aubigné signe un contrat à La Rochelle avec l’armateur Hilaire Germond pour partir en Guadeloupe avec sa deuxième femme Jeanne de Cadilhac, ses 3 enfants dont sa fille Françoise (surnommée par la suite "la Belle Indienne", elle deviendra Madame de Maintenon, favorite de Louis XIV) et un valet Tesseron. L’armateur leur propose à crédit un engagé, un coffre et un baril d’eau de vie à payer en tabac à l’arrivée…
Ils embarquent à La Rochelle au début de l’été sur l’Isabelle de La Tremblade, commandée par le maître de vaisseau Mathurin Forpe.
Le navire de 200 tonneaux transporte 300 passagers, dont 200 pauvres engagés, et des marchandises.
La traversée va durer 60 jours, dans des conditions très difficiles, 50 des engagés vont mourir et seront jetés à la mer, salués d’un coup de canon…
Ils débarquent début août à Basse-Terre, après une escale en Martinique.
Constant d’Aubigné a décidé de s’installer à Mariegalande, habitée par les indiens caraïbes et quelques boucaniers irois (irlandais): il part avec Tesseron, quelques passagers de l’Isabelle, dont Merry Rolle, Jean Fris de Bonnefon, Michel de Jacquières, son épouse Sara Martin et quelques esclaves : ils défrichent, construisent une maison en bois, plantent des vivres et du tabac.
Sa femme, ses enfants et un engagé les rejoignent quelques semaines après, dans des conditions encore précaires…
NB : aucun document ne permet de localiser cette première implantation, nécessairement proche de la côte sous le Vent, seule zone d'ancrage des navires en l'absence de port.
1645 : Constant d’Aubigné quitte Mariegalande pour la France en janvier, laissant sa petite implantation sous la responsabilité de Merry Rolle et de sa femme : il veut demander à la Compagnie des Isles de l’Amérique la commission de gouverneur.
Il réussit à l’obtenir le 31 mars, signé par Boisseret, Berruyer et Case :
" Monsieur Foucquet a rapporté les requêtes et mémoires dudit sieur d’Aubigné, tendante à ce qu’il plût à la Compagnie lui donner commission pour habiter l’isle de Marigalande aux conditions portées par lesdites requêtes. Surquoi, a été ordonné que présentement commission lui sera expédiée de gouverneur de ladite isle pour trois années et assurance pour trois autres, et ont été priés lesdits sieurs directeurs de traiter avec ledit d’Aubigné aux conditions les plus avantageuses qu’il se pourra dont la Compagnie leur a donné pouvoir...Et incontinant après, ledit sieur d’Aubigné est entré en l’assemblé en laquelle il a prêté le serment de gouverneur de ladite isle de Marigalande entre les mains de monsieur Daligre, dont lui a été délivré acte."
Mais D'Aubigné ne reviendra pas, abandonnant femme et enfants et retournant à sa vie de débauche, facilitée par les revenus de sa nouvelle charge…
A Mariegalande, les colons restants, livrés à eux-mêmes, manquent de vivres, quelques esclaves s’enfuient dans les bois, les boucaniers Irois, qui vivent au contact des Caraïbes, menacent de les attaquer…
Le R.P. Maurile de Saint Michel écrit à ce sujet :difier un élément..
Mais D'Aubigné ne reviendra pas, abandonnant femme et enfants et retournant à sa vie de débauche, facilitée par les revenus de sa nouvelle charge…
A Mariegalande, les colons restants, livrés à eux-mêmes, manquent de vivres, quelques esclaves s’enfuient dans les bois, les boucaniers Irois, qui vivent au contact des Caraïbes, menacent de les attaquer…
Le R.P. Maurile de Saint Michel écrit à ce sujet :difier un élément..
Merry Rolle s’embarque pour la Guadeloupe avec ses engagés.
Mme D’Aubigné et ses enfants s'embarquent pour la Martinique
Elle y reçoit des nouvelles de son mari, en négociation avec la Compagnie pour de grands projets…
En l’attendant, elle loue une maison au Prêcheur et achète une vingtaine d’esclaves.
En Guadeloupe, Houël revient le 25 mai avec entre autres le R.P. Capucin Pacifique de Provins, qui a été nommé Préfet Apostolique des Terres Françoises d'Amérique depuis 1642.
Sur le plan sucrier, 2 ou 3 moulins à bêtes "banaux", sont mis en fonction sous la direction d’Houël, où les habitants apportent leurs cannes.
Les Trézel sont appelés comme conseils auprès de Houel pour son entreprise de la Famille.
Le 3 mars 1645, la Compagnie autorise les Trézel à avoir un moulin pour cinq ans. Elle les exonère des droits qui lui sont dus "tous les sucres par eux ci devant faits et qu’ils feront jusque au dernier jour de décembre MVI quarante-sept".
Elle permet aux particuliers de faire moudre "leurs cannes au moulin de Trezel contre le payement d’un droit modique aux seigneurs de la Compagnie pour la permission de moudre hors les moulins banaux ".
Trézel obtient aussi "le passage franc de six tonneaux pour porter les moulins et autres machines et la possibilité de fretter des navires pendant six ans".
1646 : Mme d’Aubigné et ses enfants quittent la Martinique pour St Christophe, où ils rejoignent Constant d’Aubigné, logé chez le gouverneur De Poincy à la Pointe de Sable.
Sous prétexte de nouvelles négociations avec la Compagnie, Constant d’Aubigné repart quelques mois plus tard en France, où il va mourir à Orange, sans revoir sa femme et ses enfants, qui rentreront en France l’été suivant…
Le R.P. Pacifique de Provins publie à son retour à Paris : "Brieve Relation du Voyage des Isles de l'Amérique par le P. Pacifique de Provins, Capucin, Prédicateur et Missionnaire Apostolique et Supérieur Prefect des Missions de son Ordre en ces quartiers et en la Nouvelle France"
Mme D’Aubigné et ses enfants s'embarquent pour la Martinique
Elle y reçoit des nouvelles de son mari, en négociation avec la Compagnie pour de grands projets…
En l’attendant, elle loue une maison au Prêcheur et achète une vingtaine d’esclaves.
En Guadeloupe, Houël revient le 25 mai avec entre autres le R.P. Capucin Pacifique de Provins, qui a été nommé Préfet Apostolique des Terres Françoises d'Amérique depuis 1642.
Sur le plan sucrier, 2 ou 3 moulins à bêtes "banaux", sont mis en fonction sous la direction d’Houël, où les habitants apportent leurs cannes.
Les Trézel sont appelés comme conseils auprès de Houel pour son entreprise de la Famille.
Le 3 mars 1645, la Compagnie autorise les Trézel à avoir un moulin pour cinq ans. Elle les exonère des droits qui lui sont dus "tous les sucres par eux ci devant faits et qu’ils feront jusque au dernier jour de décembre MVI quarante-sept".
Elle permet aux particuliers de faire moudre "leurs cannes au moulin de Trezel contre le payement d’un droit modique aux seigneurs de la Compagnie pour la permission de moudre hors les moulins banaux ".
Trézel obtient aussi "le passage franc de six tonneaux pour porter les moulins et autres machines et la possibilité de fretter des navires pendant six ans".
1646 : Mme d’Aubigné et ses enfants quittent la Martinique pour St Christophe, où ils rejoignent Constant d’Aubigné, logé chez le gouverneur De Poincy à la Pointe de Sable.
Sous prétexte de nouvelles négociations avec la Compagnie, Constant d’Aubigné repart quelques mois plus tard en France, où il va mourir à Orange, sans revoir sa femme et ses enfants, qui rentreront en France l’été suivant…
Le R.P. Pacifique de Provins publie à son retour à Paris : "Brieve Relation du Voyage des Isles de l'Amérique par le P. Pacifique de Provins, Capucin, Prédicateur et Missionnaire Apostolique et Supérieur Prefect des Missions de son Ordre en ces quartiers et en la Nouvelle France"
A l'assemblée générale de la Compagnie le 6 janvier, les actionnaires constatent que “les grandes dépenses faites à la Guadeloupe avaient consommé au-delà du fonds”. Houel avait généré 300 000 livres tournois de déficit ...
1647 : Le R.P. Breton écrit ses "Relations de l'Isle de Guadelouppe" , il note :
1647 : Le R.P. Breton écrit ses "Relations de l'Isle de Guadelouppe" , il note :
"Aujourd'hui dans l'isle de la Guadeloupe - on l'a deja dict - il n'y a plus d'indiens, encore qu'ils viennent souvent pour comercer. Par contre, on y compte plus de 12.000 franscois, catholicques. Il y a des noirs originaires d'Afrique vendus par leurs roys comme esclaves ou plutost comme betail pour les travaux serviles. Ilz sont a peu pres trois mille de l'ung et l'autre sexe"
" C'est icy le vray payis au petun ou tabac qui est notre plus grand traffic, le sucre y vient fort bon et excellent... On aurait bien plus de proffit à faire de cette marchandise que du tabac, mais il faut de grands frais pour monter un moulin et des hommes adroits"
Nouveau projet d’implantation de colons à Mariegalande :
" C'est icy le vray payis au petun ou tabac qui est notre plus grand traffic, le sucre y vient fort bon et excellent... On aurait bien plus de proffit à faire de cette marchandise que du tabac, mais il faut de grands frais pour monter un moulin et des hommes adroits"
Nouveau projet d’implantation de colons à Mariegalande :
Louis Haussier, sieur de La Fontaine et Antoine Camot, sieur de la Butte, capitaines de St Christophe en conflit avec le gouverneur De Poincy, sont allés demander à la Compagnie le gouvernement de Marie Galante, que Constant d'Aubigné avait abandonné 2 ans auparavant : ils nommés le 8 février pour aller commander conjointement une implantation de colons, avec une concession de 4 ans et l’engagement d’introduire chaque année 60 colons par année ainsi que 2 ecclésiastiques dès la 1ère année : faute de fonds, ils ne purent profiter de l’acte de concession...
XVIIème siècle : Débuts difficiles de Mariegalande de 1648 / 1699
1648 : En France, le 27 aôut, Journée des Barricades à Paris : début de la Fronde, soulèvement contre Anne d’Autriche et Mazarin.
En Guadeloupe, Houël arrête l’activité de ses moulins à sucre : faute de connaître la technique du blanchiment du sucre, il ne peut résister à la concurrence des sucres du Brésil.
Comme l’écrit le R.P. Dutertre : "A faute de ce secret, Monsieur Houël a esté contrainct de quiter la sucrerie, au grand dommage des Seigneurs des Isles".
De plus, la Compagnie des Isles est au bord de la faillite, en partie à cause de lui, et elle ne peut plus le soutenir…
Malgré tout, c’est le temps des conquêtes :
De Poincy envoie 58 Français depuis Saint-Christophe, commandés par le Sieur Jacques Gente, pour occuper Saint-Barthélémy.
Depuis la Martinique, Du Parquet fait occuper la Grenade et Sainte-Lucie.
Houël fait occuper le 18 octobre les 7 îlots des Saintes par le Capitaine Nicolas Le Roy du Mé avec le R.P. Mathias du Puys.
L’unique source se tarit bientôt du fait de la sécheresse, ils doivent rapidement rentrer en Guadeloupe…
Yves Le Cerqueux dit Lefort, ancien lieutenant de Du Parquet, gouverneur de la Martinique, a du quitter la Martinique suite à un violent conflit, il s'est réfugié chez Houël .
Ce dernier l'envoie occuper Mariegalande avec une cinquantaine d'hommes.
Ils arrivent le 8 novembre, s’installent sur ce qui deviendra Vieux Fort et construisent un petit fortin en bois ; ils cultivent des vivres et du pétun (tabac).
Ils sont sous la protection du chef Caraïbes Baron, qui avait de bonnes relations avec le gouverneur Houël.
1649 : En septembre, Lefort quitte la petite colonie avec une vingtaine d’hommes, en laissant une trentaine sur place. Il part à la Grenade, accompagné par Du Parquet, en espérant en devenir le gouverneur, il y finira empoisonné en prison en 1654...
En France, la Compagnie des Isles d’Amérique a fait faillite, toutes les îles vont être revendues : c’est le début des Seigneurs Propriétaires…
Le 1er septembre, les associés se réunissent pour donner pouvoir à de Ricouart et Berruyer de négocier la vente de la Guadeloupe.
Le 4 septembre, Jean de Boisseret signe devant les notaires royaux Oger et Morel, le contrat de vente de "la dite isle de la Gardeloupe et isles adjacentes la Desirade, Marigalande et Xaintes" pour "la somme de 60.000 livres tournois payables en cette ville de Paris, scavoir comptant 12.000 et les 48.000 restans en quatre payements égaux échéans au premier janvier des années 1650, 52, 53 et 54" et "par redevance seigneuriale la quantité de 600 livres de sucre fin ou la somme de 300 livres d’argent chaque premier de l’an commençant… l’année 1651"
XVIIème siècle : Débuts difficiles de Mariegalande de 1648 / 1699
1648 : En France, le 27 aôut, Journée des Barricades à Paris : début de la Fronde, soulèvement contre Anne d’Autriche et Mazarin.
En Guadeloupe, Houël arrête l’activité de ses moulins à sucre : faute de connaître la technique du blanchiment du sucre, il ne peut résister à la concurrence des sucres du Brésil.
Comme l’écrit le R.P. Dutertre : "A faute de ce secret, Monsieur Houël a esté contrainct de quiter la sucrerie, au grand dommage des Seigneurs des Isles".
De plus, la Compagnie des Isles est au bord de la faillite, en partie à cause de lui, et elle ne peut plus le soutenir…
Malgré tout, c’est le temps des conquêtes :
De Poincy envoie 58 Français depuis Saint-Christophe, commandés par le Sieur Jacques Gente, pour occuper Saint-Barthélémy.
Depuis la Martinique, Du Parquet fait occuper la Grenade et Sainte-Lucie.
Houël fait occuper le 18 octobre les 7 îlots des Saintes par le Capitaine Nicolas Le Roy du Mé avec le R.P. Mathias du Puys.
L’unique source se tarit bientôt du fait de la sécheresse, ils doivent rapidement rentrer en Guadeloupe…
Yves Le Cerqueux dit Lefort, ancien lieutenant de Du Parquet, gouverneur de la Martinique, a du quitter la Martinique suite à un violent conflit, il s'est réfugié chez Houël .
Ce dernier l'envoie occuper Mariegalande avec une cinquantaine d'hommes.
Ils arrivent le 8 novembre, s’installent sur ce qui deviendra Vieux Fort et construisent un petit fortin en bois ; ils cultivent des vivres et du pétun (tabac).
Ils sont sous la protection du chef Caraïbes Baron, qui avait de bonnes relations avec le gouverneur Houël.
1649 : En septembre, Lefort quitte la petite colonie avec une vingtaine d’hommes, en laissant une trentaine sur place. Il part à la Grenade, accompagné par Du Parquet, en espérant en devenir le gouverneur, il y finira empoisonné en prison en 1654...
En France, la Compagnie des Isles d’Amérique a fait faillite, toutes les îles vont être revendues : c’est le début des Seigneurs Propriétaires…
Le 1er septembre, les associés se réunissent pour donner pouvoir à de Ricouart et Berruyer de négocier la vente de la Guadeloupe.
Le 4 septembre, Jean de Boisseret signe devant les notaires royaux Oger et Morel, le contrat de vente de "la dite isle de la Gardeloupe et isles adjacentes la Desirade, Marigalande et Xaintes" pour "la somme de 60.000 livres tournois payables en cette ville de Paris, scavoir comptant 12.000 et les 48.000 restans en quatre payements égaux échéans au premier janvier des années 1650, 52, 53 et 54" et "par redevance seigneuriale la quantité de 600 livres de sucre fin ou la somme de 300 livres d’argent chaque premier de l’an commençant… l’année 1651"
Dans cette vente était inclus maisons, forts, canons, munitions, marchandises et esclaves appartenant à la Compagnie, mais aussi le passif de la Compagnie, non négligeable surtout en Guadeloupe...
Selon Dutertre, Charles Houël espère toujours tirer de grands bénéfices du sucre, il prévoit environ 50.000 livres de sucre en 1649 et même 100.000 livres en 1650 à 6 sols la livre !
1650 : Le 27 novembre, achat par Dyel du Parquet de la Martinique, Sainte-Lucie, la Grenade et les Grenadines.
1651 : Longvilliers de Poincy fait acheter St Christophe par l'Ordre de Malte le 24 mai.
1652 : 2ème tentative de colonisation des Saintes par Houël qui envoie Isaac Le Moyne dit le Hazier avec une cinquantaine d'hommes : cette implantation sera durable...
Selon Dutertre, Charles Houël espère toujours tirer de grands bénéfices du sucre, il prévoit environ 50.000 livres de sucre en 1649 et même 100.000 livres en 1650 à 6 sols la livre !
1650 : Le 27 novembre, achat par Dyel du Parquet de la Martinique, Sainte-Lucie, la Grenade et les Grenadines.
1651 : Longvilliers de Poincy fait acheter St Christophe par l'Ordre de Malte le 24 mai.
1652 : 2ème tentative de colonisation des Saintes par Houël qui envoie Isaac Le Moyne dit le Hazier avec une cinquantaine d'hommes : cette implantation sera durable...
Le R.P. Mathias Du Puis publie à Caen "Relation de l’establissement d’une colonie française dans la Gardeloupe Isle de l’Amérique, et des moeurs des Sauvages"
1653 : 1ère raffinerie de sucre à Nantes.
Les Caraïbes de la Dominique, rentrent début octobre dans leurs carbets après une expédition victorieuse contre les Anglais d'Antigua.
Selon Dutertre : "à peine furent ils entrez dans leur isle que la joye de leur victoire se changea en pleurs, en cris et en hurlements effroyables parce qu'ils apprirent qu'un canot de la Martinique remply de méchants garnements y estoit arrivé pendant leur absence, lesquels avoient non seulement pille leurs licts de coton et pris ce qu'il y avoit de meilleur, mais aussi fait mille insolences à leurs filles et à leurs femmes".
" Ces barbares irritez de cette insulte, & n'estans pas assez forts pour décharger leur rage sur la Martinique, resolurent de se venger sur les habitans de Mariegalande, qu'ils estaient asseurée de surprendre, & de vaincre, à cause de leur petit nombre. Ils y vinrent en effet & sous pretexte de traiter, allerent de case en case & assommerent tous les François à coups de boutou; apres quoy ils mirent le feu au Fort & aux cases, & ce feu fut si grand, qu'il fut apperceu de la Gardaloupe"
Le cap et l’anse ont gardé depuis le nom de "Massacre".
(A noter que leur chef Warner était le fils du premier gouverneur Anglais de St Christophe et d’une femme caraïbe…)
Charles Houël envoie son jeune frère le Chevalier Robert Houël avec ses ordres écrits :
"M. le Chevalier Houël mon frere, se transportera en l'Isle de Mariegalande avec cent hommes que nous avons commandez pour cet effet, lesquels seront embarquez dans les barques & bateaux necessaires.
Passera par les habitations de Maistre François la Verdure, la Ramée, & autres qui ont esté massacrez par les Sauvages, & renvoyera à terre le sieur de Blagny avec vingt fuzeliers, pour voir en quel estat elles sont, faire enterrer les corps qui y seront, & faire amasser les armes & ustencilles qu'ils trouveront, dont sera fait inventaire dans chacune case; & apres que lesdits sieurs de Blagny & autres seront embarquez, s'en ira avec le plus de diligence qu'il pourra à l'entrée des basses avec tout son monde & bâteaux : où il fera aussitost travailler sur une pointe de Roche qui fait l'entrée des Basses, du costé de la terre, pour abbatre du bois, tant qu'il jugera necessaire, & jusques à la savanne ; pour sur ladite pointe faire la maison ou forteresse de pierres selon le plan & dessein que ie luy ay mis entre les mains. Fera aussi faire la closture d'une cour de cent pieds entre la maison & le bord de la Mer. En cas qu'il renvoye de deça quelque bâteau, il sortira son équipage jusqu'au nombre de sept ou huict hommes.
Sur toutes choses fera faire bonne garde, ne se fiera point aux Sauvages, & ne permettra qu'aucun d'entre-eux, dorme avec les François, sans toutefois leur faire aucun acte d'hostilité ny mauvais traitement."
Le Chevalier Robert Houël débarque le 20 octobre avec les 100 hommes, avec parmi eux les 2 frères Boulogne : les Caraïbes se saisissent de l'un d'eux et le mangent en boucan…
L'autre est à l’origine de la nombreuse famille Boulogne, existant encore à Marie-Galante et en Guadeloupe.
" A son arrivé les Sauvages qui s'estoient maintenus dans cette Isle prirent la fuite, & ce Chevalier trouva les corps de ceux qui avoient esté massacrez estendus, & tous pourris sur le sable, les testes cassées à coups de boutous, & separées de leur corps sur des pieux, qui estoient fichez dans le sable."
Le Chevalier Houël veut faire un exemple : il dévaste et brûle tous les carbets caraïbes.
On ensevelit nos morts, le bateau du Chevalier s'ancre au Sud-Ouest.
Selon Dutertre :
"Le Chevalier se posta à deux lieuës des premieres habitations, dans un lieu que l'on nomme la pointe des Basses, où il fit travailler avec tant de vigueur & de diligence, qu'avec cent hommes il bastit en moins de 3 mois une forteresse de pierre à quatre grands corps de logis, qui environnoient une cour, avec une demy-lune à l'entrée"
C'est l'origine de Marigot, futur Grand-Bourg. Les nouveaux colons s’y installent. La partie abandonnée prend le nom de Vieux-Fort. Le sieur de Blagny est mis à la tête de la colonie.
Le capitaine Nicolas Le Roy du May (ou du Mé), est envoyé par Houël à la Dominique avec 100 hommes pour continuer les représailles entreprises par le Chevalier Houël. Les Caraïbes sont battus et leurs carbets brûlés.
A peine Le Roy du May est-il rentré en Guadeloupe qu’Houël apprend qu’une nouvelle attaque contre Marie Galande se prépare : il leur envoie en renfort 16 hommes commandés par Des Cerisiers.
Arrivé à Mariegalande, Des Cerisiers apprend que les Caraïbes sont déjà descendus de leurs pirogues et marchent vers le fortin des Basses : sa barque étant entre les Basses et les Caraïbes, il met pied à terre, fonce à travers bois où il attaque les 300 Caraïbes.
Selon Dutertre : "Ces barbares voyant un si petit nombre de François, vinrent à eux tous rians pour les assommer à coups de boutous ; mais Des Cerisiers fit faire si à propos sur eux une décharge de mousquetons, qu'il en jetta huict, roides morts sur la place; puis faisant mettre le pistolet à la main à ses gens, il les poursuivit battant jusques dans leurs pirogues, où plusieurs ayant encore esté tuez & blessez, le reste se sauva à la Dominique. "
1654 : Sacre de Louis XIV à Reims.
Jean de Boisseret meurt d'une crise cardiaque suite à une altercation avec son beau-frère Charles Houël sur le partage de leurs îles...
Suivra une longue période de conflit judiciaire, voire armé, entre les 2 branches de la famille…
Au Brésil, les Portugais ont repris Pernambuco, province que la Compagnie Hollandaise des Indes Occidentales avait conquise en 1630 et nommée Nouvelle Hollande…
La majorité de la population blanche de Pernambuco est composée de Protestants mais aussi de Juifs réfugiés en Hollande puis au Brésil (suite à l'inquisition) ; ils avaient apporté des Canaries des techniques d’industrie sucrière.
Chassés par le soulèvement de la population, ces Hollandais vont fuir en partie vers les îles.
Certains trouvent refuge à la Barbade où les Anglais, qui ont besoin de leurs compétences, leur offre des facilités pour s'installer.
Un de leurs navires se présente devant la Martinique, ils sont refoulés par Du Parquet, qui sur conseil des Jésuites ne veut pas d’hérétiques sur son île…
Houël vient de rentrer de France, le 28 février, le même navire hollandais se présente devant Basse-Terre, suivi de 5 autres.
Au total, ils sont environ 900, dont 300 soldats et 300 esclaves, à débarquer en Guadeloupe avec l’accord d’Houël.
Il leur confie 16 hectares de terre à la "Baie des Flamands " vers Sainte Marie à Capesterre de la Guadeloupe, contre l’avis des Jésuites.
Les nouveaux arrivants "après qu'ils eurent bien considéré la terre, ils l'asseurèrent qu'elle estoit merveilleuse pour les cannes à sucre, et luy promirent de luy en faire de plus beau que dans le Brésil"...
En échange, Houël leur demande 2 cinquièmes des sucres produits.
Ces Hollandais apportent une technique de fabrication moderne du sucre, ils vont contribuer au vrai début de l'industrie sucrière en particulier en Guadeloupe, où ils apportent le secret du blanchiment, qui avait fait défaut à Houël…
Cette méthode traditionnelle de fabrication du sucre dans les habitations antillaises ne sera pratiquement pas modifiée pendant près de deux siècles.
Parmi des Hollandais, Jean Melse et Marie Fernandes, s’implanteront plus tard à Mariegalante et donneront naissance à Toussaint Melse, l’un des premiers créoles de l’île.
A Marie Galande, en fin d’année, les relations avec les Caraïbes semblent normalisées…
Le chef caraïbe Baron, ami de Houël, vient au fort pour troquer de l’écaille de caret (tortue), le commandant du fort le laisse rentrer et ils boivent ensemble copieusement…
A la nuit tombée, Baron sort pour un besoin naturel, la sentinelle l’empêche de rentrer, il la bouscule et il se retrouve aux fers…
Le lendemain matin, le commandant se rend compte de la gravité de la situation et écrit au gouverneur : le chevalier Houël, qui assure l’intérim de son oncle, demande de le libérer et de le lui envoyer…
Entre-temps, les Caraïbes qui étaient avec Baron sont rentrés en Dominique pour raconter la situation : les fils de Baron, avec un groupe de guerriers, débarquent à Marie-Galante : le commandant De Blagny se croit attaqué, il fait capturer 3 prisonniers qui sont exécutés, parmi eux, le fils préféré de Baron, Marivet…
Baron, fou de rage, veut déclarer la guerre, le Chevalier Houël négocie, promet une vengeance : il fait arrêter et transférer en Guadeloupe le commandant et le fait mettre au fer devant Baron, à qui il conseille d’aller de reposer en Dominique.
De retour à l’improviste, il voit le commandant de nouveau libre : furieux, il se déclare prêt à la guerre…
Houël prend alors contact avec d’autres chefs caraïbes influents, à qui il explique qu’ils ont plus à perdre dans un conflit armé, il arrive à ses fins et rétablit une paix fragile…
Le R.P. Jean-Baptiste du Tertre publie à Paris " Histoire générale, des isles de S. Christophe, de la Guadeloupe, de la Martinique, et autres dans l’Amérique.
Où l’on verra l’establissement des Colonies Françoises, dans ces Isles ; leurs guerres Civiles & Estrangeres, & tout ce qui se passe dans les voyages & retours des Indes "
1653 : 1ère raffinerie de sucre à Nantes.
Les Caraïbes de la Dominique, rentrent début octobre dans leurs carbets après une expédition victorieuse contre les Anglais d'Antigua.
Selon Dutertre : "à peine furent ils entrez dans leur isle que la joye de leur victoire se changea en pleurs, en cris et en hurlements effroyables parce qu'ils apprirent qu'un canot de la Martinique remply de méchants garnements y estoit arrivé pendant leur absence, lesquels avoient non seulement pille leurs licts de coton et pris ce qu'il y avoit de meilleur, mais aussi fait mille insolences à leurs filles et à leurs femmes".
" Ces barbares irritez de cette insulte, & n'estans pas assez forts pour décharger leur rage sur la Martinique, resolurent de se venger sur les habitans de Mariegalande, qu'ils estaient asseurée de surprendre, & de vaincre, à cause de leur petit nombre. Ils y vinrent en effet & sous pretexte de traiter, allerent de case en case & assommerent tous les François à coups de boutou; apres quoy ils mirent le feu au Fort & aux cases, & ce feu fut si grand, qu'il fut apperceu de la Gardaloupe"
Le cap et l’anse ont gardé depuis le nom de "Massacre".
(A noter que leur chef Warner était le fils du premier gouverneur Anglais de St Christophe et d’une femme caraïbe…)
Charles Houël envoie son jeune frère le Chevalier Robert Houël avec ses ordres écrits :
"M. le Chevalier Houël mon frere, se transportera en l'Isle de Mariegalande avec cent hommes que nous avons commandez pour cet effet, lesquels seront embarquez dans les barques & bateaux necessaires.
Passera par les habitations de Maistre François la Verdure, la Ramée, & autres qui ont esté massacrez par les Sauvages, & renvoyera à terre le sieur de Blagny avec vingt fuzeliers, pour voir en quel estat elles sont, faire enterrer les corps qui y seront, & faire amasser les armes & ustencilles qu'ils trouveront, dont sera fait inventaire dans chacune case; & apres que lesdits sieurs de Blagny & autres seront embarquez, s'en ira avec le plus de diligence qu'il pourra à l'entrée des basses avec tout son monde & bâteaux : où il fera aussitost travailler sur une pointe de Roche qui fait l'entrée des Basses, du costé de la terre, pour abbatre du bois, tant qu'il jugera necessaire, & jusques à la savanne ; pour sur ladite pointe faire la maison ou forteresse de pierres selon le plan & dessein que ie luy ay mis entre les mains. Fera aussi faire la closture d'une cour de cent pieds entre la maison & le bord de la Mer. En cas qu'il renvoye de deça quelque bâteau, il sortira son équipage jusqu'au nombre de sept ou huict hommes.
Sur toutes choses fera faire bonne garde, ne se fiera point aux Sauvages, & ne permettra qu'aucun d'entre-eux, dorme avec les François, sans toutefois leur faire aucun acte d'hostilité ny mauvais traitement."
Le Chevalier Robert Houël débarque le 20 octobre avec les 100 hommes, avec parmi eux les 2 frères Boulogne : les Caraïbes se saisissent de l'un d'eux et le mangent en boucan…
L'autre est à l’origine de la nombreuse famille Boulogne, existant encore à Marie-Galante et en Guadeloupe.
" A son arrivé les Sauvages qui s'estoient maintenus dans cette Isle prirent la fuite, & ce Chevalier trouva les corps de ceux qui avoient esté massacrez estendus, & tous pourris sur le sable, les testes cassées à coups de boutous, & separées de leur corps sur des pieux, qui estoient fichez dans le sable."
Le Chevalier Houël veut faire un exemple : il dévaste et brûle tous les carbets caraïbes.
On ensevelit nos morts, le bateau du Chevalier s'ancre au Sud-Ouest.
Selon Dutertre :
"Le Chevalier se posta à deux lieuës des premieres habitations, dans un lieu que l'on nomme la pointe des Basses, où il fit travailler avec tant de vigueur & de diligence, qu'avec cent hommes il bastit en moins de 3 mois une forteresse de pierre à quatre grands corps de logis, qui environnoient une cour, avec une demy-lune à l'entrée"
C'est l'origine de Marigot, futur Grand-Bourg. Les nouveaux colons s’y installent. La partie abandonnée prend le nom de Vieux-Fort. Le sieur de Blagny est mis à la tête de la colonie.
Le capitaine Nicolas Le Roy du May (ou du Mé), est envoyé par Houël à la Dominique avec 100 hommes pour continuer les représailles entreprises par le Chevalier Houël. Les Caraïbes sont battus et leurs carbets brûlés.
A peine Le Roy du May est-il rentré en Guadeloupe qu’Houël apprend qu’une nouvelle attaque contre Marie Galande se prépare : il leur envoie en renfort 16 hommes commandés par Des Cerisiers.
Arrivé à Mariegalande, Des Cerisiers apprend que les Caraïbes sont déjà descendus de leurs pirogues et marchent vers le fortin des Basses : sa barque étant entre les Basses et les Caraïbes, il met pied à terre, fonce à travers bois où il attaque les 300 Caraïbes.
Selon Dutertre : "Ces barbares voyant un si petit nombre de François, vinrent à eux tous rians pour les assommer à coups de boutous ; mais Des Cerisiers fit faire si à propos sur eux une décharge de mousquetons, qu'il en jetta huict, roides morts sur la place; puis faisant mettre le pistolet à la main à ses gens, il les poursuivit battant jusques dans leurs pirogues, où plusieurs ayant encore esté tuez & blessez, le reste se sauva à la Dominique. "
1654 : Sacre de Louis XIV à Reims.
Jean de Boisseret meurt d'une crise cardiaque suite à une altercation avec son beau-frère Charles Houël sur le partage de leurs îles...
Suivra une longue période de conflit judiciaire, voire armé, entre les 2 branches de la famille…
Au Brésil, les Portugais ont repris Pernambuco, province que la Compagnie Hollandaise des Indes Occidentales avait conquise en 1630 et nommée Nouvelle Hollande…
La majorité de la population blanche de Pernambuco est composée de Protestants mais aussi de Juifs réfugiés en Hollande puis au Brésil (suite à l'inquisition) ; ils avaient apporté des Canaries des techniques d’industrie sucrière.
Chassés par le soulèvement de la population, ces Hollandais vont fuir en partie vers les îles.
Certains trouvent refuge à la Barbade où les Anglais, qui ont besoin de leurs compétences, leur offre des facilités pour s'installer.
Un de leurs navires se présente devant la Martinique, ils sont refoulés par Du Parquet, qui sur conseil des Jésuites ne veut pas d’hérétiques sur son île…
Houël vient de rentrer de France, le 28 février, le même navire hollandais se présente devant Basse-Terre, suivi de 5 autres.
Au total, ils sont environ 900, dont 300 soldats et 300 esclaves, à débarquer en Guadeloupe avec l’accord d’Houël.
Il leur confie 16 hectares de terre à la "Baie des Flamands " vers Sainte Marie à Capesterre de la Guadeloupe, contre l’avis des Jésuites.
Les nouveaux arrivants "après qu'ils eurent bien considéré la terre, ils l'asseurèrent qu'elle estoit merveilleuse pour les cannes à sucre, et luy promirent de luy en faire de plus beau que dans le Brésil"...
En échange, Houël leur demande 2 cinquièmes des sucres produits.
Ces Hollandais apportent une technique de fabrication moderne du sucre, ils vont contribuer au vrai début de l'industrie sucrière en particulier en Guadeloupe, où ils apportent le secret du blanchiment, qui avait fait défaut à Houël…
Cette méthode traditionnelle de fabrication du sucre dans les habitations antillaises ne sera pratiquement pas modifiée pendant près de deux siècles.
Parmi des Hollandais, Jean Melse et Marie Fernandes, s’implanteront plus tard à Mariegalante et donneront naissance à Toussaint Melse, l’un des premiers créoles de l’île.
A Marie Galande, en fin d’année, les relations avec les Caraïbes semblent normalisées…
Le chef caraïbe Baron, ami de Houël, vient au fort pour troquer de l’écaille de caret (tortue), le commandant du fort le laisse rentrer et ils boivent ensemble copieusement…
A la nuit tombée, Baron sort pour un besoin naturel, la sentinelle l’empêche de rentrer, il la bouscule et il se retrouve aux fers…
Le lendemain matin, le commandant se rend compte de la gravité de la situation et écrit au gouverneur : le chevalier Houël, qui assure l’intérim de son oncle, demande de le libérer et de le lui envoyer…
Entre-temps, les Caraïbes qui étaient avec Baron sont rentrés en Dominique pour raconter la situation : les fils de Baron, avec un groupe de guerriers, débarquent à Marie-Galante : le commandant De Blagny se croit attaqué, il fait capturer 3 prisonniers qui sont exécutés, parmi eux, le fils préféré de Baron, Marivet…
Baron, fou de rage, veut déclarer la guerre, le Chevalier Houël négocie, promet une vengeance : il fait arrêter et transférer en Guadeloupe le commandant et le fait mettre au fer devant Baron, à qui il conseille d’aller de reposer en Dominique.
De retour à l’improviste, il voit le commandant de nouveau libre : furieux, il se déclare prêt à la guerre…
Houël prend alors contact avec d’autres chefs caraïbes influents, à qui il explique qu’ils ont plus à perdre dans un conflit armé, il arrive à ses fins et rétablit une paix fragile…
Le R.P. Jean-Baptiste du Tertre publie à Paris " Histoire générale, des isles de S. Christophe, de la Guadeloupe, de la Martinique, et autres dans l’Amérique.
Où l’on verra l’establissement des Colonies Françoises, dans ces Isles ; leurs guerres Civiles & Estrangeres, & tout ce qui se passe dans les voyages & retours des Indes "
Il confirme la quasi absence de monnaie dans nos isles pour les échanges : " l'usage de l'argent monnayé n'est pas encore introduit dans nos isles et tout le commerce s'y fait par des trocs, en donnant aux marchands françois et estrangers en échange de leurs denrées ce que le pays produit, c'est-à-dire, de l'indigo, du tabac, de la casse, du séné, du gingembre, du coton, du caret, des bois de teinture et du roucou "...
1655 : Le P.P. Jésuite Pierre Pelleprat publie à Paris : " Relation des missions des P.P. de la Compagnie de Jésus dans les Isles et dans la terre ferme de l’Amérique Méridionale "
Sur la traite des nègres, alors essentiellement hollandaise, il écrit : " Les marchands en emmènent tous les ans plusieurs navires chargés : il en arriva trois l’année passée à la Martinique qui en mirent à terre six à sept cents "
A Mariegalande, toujours selon le recensement à venir, 13 nouveaux venus " Blancs modestes " seront encore présents 12 ans plus tard.
Ils ont pour consigne de se mettre à l’abri du nouveau fort "quartier du Fort" ou à l’Est en direction des Basses "quartier des Basses".
On leur attribue une concession de quelques arpents de terre, disposés en bandes à partir de la mer, pour faciliter le transport. Ces arrivants venaient surtout de Normandie ou de Bretagne.
Certains avaient vécu avant en Guadeloupe ou à St Christophe, première implantation française.
Toussaint Delaporte est arrivé du Bourbonnais avec sa femme et son fils, 4 autres vont prendre femme sur place avec des créoles blanches, mais il y aussi une femme du Brésil de 18 ans.
Ces unions nous donneront 6 enfants vivants en 1666…
Ils habitent des cases très simples, inspirées de celles des Caraïbes "bâtis de fourches d’acomas et couverts de feuilles de palmistes" selon Dutertre.
1656 : En Guadeloupe, un autre Hollandais, également expulsé du Brésil, du nom de Piter ou Pitre, s’installe sur un bout de terre sur une pointe de la Grande-Terre. Démarrant par la vente de poissons, il aurait selon certaines interprétations développé un commerce. L'endroit serait vite devenu incontournable pour tous les navires qui y trouvaient de quoi acheter ou échanger des biens, vivres ou munitions, les marins allaient chez "Pitre" à la Pointe.
Le nom de cette implantation deviendra, plus d’un siècle plus tard, la ville de Pointe-à-Pitre en 1772…
1657 : A Mariegalande, ils seront 16 restants en 1666 sur les arrivants de cette année, dont Anthoine Luce, "maistre
de caze" et futur habitant sucrier, qui deviendra le 1er notaire de l’île, ainsi que 3 employés des futurs magasins de la Compagnie.
Seulement 2 prendront femme sur place, avec une " Indienne de la GranTerre " et une créole de la Guadeloupe.
1658 : Pour Mariegalande, 21 arrivants seront encore dans l’île en 1666 :
Noel Grenier, 72 ans, vient de Suisse, Paul de la Gueste arrive de Blois.
Jean Duval dit La Fortune arrive du Pays de Caux avec sa femme et son fils.
Louis Mittaux, gendre de Henri Guesnon, arrive de Saintonge avec sa femme.
1659 : Mme Magdeleine Houël, veuve de Boisseret, signe un contrat le 12 avril avec son frère le Chevalier Robert Houël, en lui vendant le tiers de ses droits sur la Guadeloupe et dépendances pour 30.000 livres et en le chargeant de l’organisation d’une expédition militaire sur la Guadeloupe contre Charles Houël, dont il partage la moitié des frais.
Le navire expéditionnaire est armé dans le petit port de St Valéry, pour éviter Dieppe et le Havre et garder le secret sur l’expédition…
Le Chevalier Houël et ses neveux Boisseret de Téméricourt et D’Herblay s’embarquent début juin avec 100 soldats.
Fin juillet, le navire expéditionnaire débarque à Marie Galande : tous les habitants, qui ne supportent plus la tyrannie et les taxes d’Houël, se rangent sous leurs couleurs. Le Chevalier fait prêter serment au commandant de la garnison. Il choisit les 20 habitants les plus aguerris et il reprend la mer le lendemain matin pour la Basse-Terre.
Le navire débarque à la Grande Anse de Trois Rivières, où le Chevalier possède une habitation.
Téméricourt part par la terre avec une partie des soldats vers Capesterre pour attaquer le fort Sainte Marie.
Le Chevalier embarque des partisans et reprend la mer pour aller mouiller dans la rade de Basse-Terre.
Il débarque, tambour battant, enseignes déployées, et vient prendre position près de la rivière des Galions, dominant la maison fortifiée du gouverneur.
Charles Houël pense pouvoir résister, convoque le Conseil Souverain qui lui est soumis et prend un arrêté le 29 juillet qui demande au peuple d’attaquer son frère le Chevalier Houël et ses neveux, pour crime de lèse-majesté…
Mais la population soutient les De Boisseret ...
Il est obligé d’accepter un arbitrage, il prend pour arbitre 3 Jésuites et 1 Carme, le Chevalier et ses neveux 3 Jacobins dont Du Tertre et 1 Jésuite ; les arbitres choisissent un tiers, le Chevalier de Sales, neveu de St François de Sales.
Après 7 semaines de délibérations, on arrive à 2 lots :
A Mariegalande, toujours selon le recensement à venir, 13 nouveaux venus " Blancs modestes " seront encore présents 12 ans plus tard.
Ils ont pour consigne de se mettre à l’abri du nouveau fort "quartier du Fort" ou à l’Est en direction des Basses "quartier des Basses".
On leur attribue une concession de quelques arpents de terre, disposés en bandes à partir de la mer, pour faciliter le transport. Ces arrivants venaient surtout de Normandie ou de Bretagne.
Certains avaient vécu avant en Guadeloupe ou à St Christophe, première implantation française.
Toussaint Delaporte est arrivé du Bourbonnais avec sa femme et son fils, 4 autres vont prendre femme sur place avec des créoles blanches, mais il y aussi une femme du Brésil de 18 ans.
Ces unions nous donneront 6 enfants vivants en 1666…
Ils habitent des cases très simples, inspirées de celles des Caraïbes "bâtis de fourches d’acomas et couverts de feuilles de palmistes" selon Dutertre.
1656 : En Guadeloupe, un autre Hollandais, également expulsé du Brésil, du nom de Piter ou Pitre, s’installe sur un bout de terre sur une pointe de la Grande-Terre. Démarrant par la vente de poissons, il aurait selon certaines interprétations développé un commerce. L'endroit serait vite devenu incontournable pour tous les navires qui y trouvaient de quoi acheter ou échanger des biens, vivres ou munitions, les marins allaient chez "Pitre" à la Pointe.
Le nom de cette implantation deviendra, plus d’un siècle plus tard, la ville de Pointe-à-Pitre en 1772…
1657 : A Mariegalande, ils seront 16 restants en 1666 sur les arrivants de cette année, dont Anthoine Luce, "maistre
de caze" et futur habitant sucrier, qui deviendra le 1er notaire de l’île, ainsi que 3 employés des futurs magasins de la Compagnie.
Seulement 2 prendront femme sur place, avec une " Indienne de la GranTerre " et une créole de la Guadeloupe.
1658 : Pour Mariegalande, 21 arrivants seront encore dans l’île en 1666 :
Noel Grenier, 72 ans, vient de Suisse, Paul de la Gueste arrive de Blois.
Jean Duval dit La Fortune arrive du Pays de Caux avec sa femme et son fils.
Louis Mittaux, gendre de Henri Guesnon, arrive de Saintonge avec sa femme.
1659 : Mme Magdeleine Houël, veuve de Boisseret, signe un contrat le 12 avril avec son frère le Chevalier Robert Houël, en lui vendant le tiers de ses droits sur la Guadeloupe et dépendances pour 30.000 livres et en le chargeant de l’organisation d’une expédition militaire sur la Guadeloupe contre Charles Houël, dont il partage la moitié des frais.
Le navire expéditionnaire est armé dans le petit port de St Valéry, pour éviter Dieppe et le Havre et garder le secret sur l’expédition…
Le Chevalier Houël et ses neveux Boisseret de Téméricourt et D’Herblay s’embarquent début juin avec 100 soldats.
Fin juillet, le navire expéditionnaire débarque à Marie Galande : tous les habitants, qui ne supportent plus la tyrannie et les taxes d’Houël, se rangent sous leurs couleurs. Le Chevalier fait prêter serment au commandant de la garnison. Il choisit les 20 habitants les plus aguerris et il reprend la mer le lendemain matin pour la Basse-Terre.
Le navire débarque à la Grande Anse de Trois Rivières, où le Chevalier possède une habitation.
Téméricourt part par la terre avec une partie des soldats vers Capesterre pour attaquer le fort Sainte Marie.
Le Chevalier embarque des partisans et reprend la mer pour aller mouiller dans la rade de Basse-Terre.
Il débarque, tambour battant, enseignes déployées, et vient prendre position près de la rivière des Galions, dominant la maison fortifiée du gouverneur.
Charles Houël pense pouvoir résister, convoque le Conseil Souverain qui lui est soumis et prend un arrêté le 29 juillet qui demande au peuple d’attaquer son frère le Chevalier Houël et ses neveux, pour crime de lèse-majesté…
Mais la population soutient les De Boisseret ...
Il est obligé d’accepter un arbitrage, il prend pour arbitre 3 Jésuites et 1 Carme, le Chevalier et ses neveux 3 Jacobins dont Du Tertre et 1 Jésuite ; les arbitres choisissent un tiers, le Chevalier de Sales, neveu de St François de Sales.
Après 7 semaines de délibérations, on arrive à 2 lots :
- Le 1er lot comprend Marie Galande, la Désirade, la Petite Terre et la partie de la Guadeloupe entre la rivière Baillif et la Grande Rivière à Goyave.
- Le 2ème comprend l’autre moitié de la Guadeloupe, la Grande Terre, et les Saintes.
Mariegalande appartient désormais à la famille De Boisseret : Magdelaine Houël, veuve De Boisseret la donne à ses 2 fils Charles de Boisseret, marquis d’Herblay et Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt.
En dehors des conflits, 16 nouveaux arrivants dans l’île seront encore dans l'île lors du recensement à venir :
Jean Daussin est arrivé avec sa femme " négresse d’Angole " et son fils " mulastre "
Baptiste Lemisle est arrivé avec sa femme, 1 fils né à St Christophe et le 2ème en Guadeloupe
Robert Jeulin et Daniel Lusse sont arrivés de Guadeloupe avec 2 enfants nés sur place.
4 autres prendront femme sur place, ce qui nous donnera 7 ans plus tard 6 enfants nés à Mariegalante encore vivants…
1660 : Le 9 juin, Louis XIV et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse, tous deux 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz : leur union consacre le rapprochement entre les deux principales puissances européennes de l'époque, la France et l'Espagne.
Elle fait suite au Traité des Pyrénées négocié par Mazarin et signé le 7 novembre de l'année précédente, qui a mis fin à 25 ans de guerre contre l'Espagne...
Charles de Boisseret fait établir les religieux Carmes à Marie Galande au nom de sa mère, en leur donnant une habitation de 600 pas de large sur 1000 de haut et en leur accordant un prêt de 20.000 livres de pétun (tabac) sur 3 ans pour construire leur couvent. (voir les détails à "Carmes")
Chaque religieux percevra 6.000 Livres de pétun ou de sucre ou 10 esclaves par an, "selon le choix du seigneur".
Ils obtiennent les droits de moulin à sucre, d’indigoterie et des facilités pour l’acquisition des esclaves.
En échange, ils ont l’obligation de fournir le nombre de religieux nécessaires " selon la volonté du Seigneur ", d’administrer les offices, les sacrements et les enterrements, de catéchiser les habitants.
26 nouveaux arrivants seront encore présents au recensement de 1666.
Laurent Lerouirs arrive de Guadeloupe avec sa femme et 2 enfants, ils en auront 3 autres avant le recensement.
Julien Dastin arrive avec sa femme, ils auront 1 fils et il se retrouvera veuf au recensement.
3 autres arrivent aussi avec leur femme, 2 prendront femme sur place, ce qui veut dire que 19 d’entre eux resteront célibataires…
Jean Mollier arrive de St Flour, il va épouser une créole de St Christophe, Renée Brument et lancer sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Henry Guesnon, dit La Cavée, arrive du Havre de Grâce et acquiert sa première concession à défricher. Il sera l’ancêtre de tous les Lacavé et Faussecave de Marie-Galante et de Guadeloupe.
Le 31 mars, un " Traitte d’union offensive et deffensive entre les François et les Anglois pour le maintien de la paix avec les Caraybes" est signé par les gouverneurs français et anglais au Fort de la Basse-Terre : les Caraïbes se retirent majoritairement à la Dominique et à St Vincent, où les Français et Anglais s’engagent à ne pas s’établir...
1661 : Michel Poisson, engagé pour 400 livres de pétun, part de Dieppe pour la Martinique : il sera à l’origine de la lignée martiniquaise et marie-galantaise…
Le 29 mars, les De Boisseret obtiennent les "Lettres patentes portant érection en fief du Marquisat de Sainte Marie" à Capesterre de la Guadeloupe, incluant le fief de St Louis de Marie-Galande.
A Mariegalande, Henry Le Prevost, natif d’Orléans, arrive pour lancer son habitation sucrerie.
1662 : Arrivée de seulement 3 nouveaux colons :
Jacques Lebris et sa femme, vont héberger dans leur case de Nouel, serrurier arrivé depuis 4 ans.
Pierre Harsiau arrive comme commandeur pour la future sucrerie de Le Prevost.
Les Carmes se structurent pour lancer leur sucrerie : le R.P. Carme Ferdinand de Saint Claude fait l’acquisition d’un terrain à Grande Anse de cent pas de large sur 1.000 pas de haut, par échange de parcelle avec Paul de la Gueste devant le notaire Luce le 14 avril.
Le 9 octobre, il fait l’acquisition d’un magasin à la Basse-Terre (futur Grand Bourg) auprès de Silvestre Roussel pour 3.600 livres de sucre.
Anthoine Luce, arrivé en 1657 avec un projet sucrier, a donc démarré son activité de notaire.
Henri IV avait remplacé les tabellions et garde-notes par les notaires royaux en 1597.
Pour devenir notaire royal, il fallait avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire (ce qui restait réservé à une élite...), les connaissances de droit ne semblait pas indispensables.
Il fallait surtout fournir une information de vie et mœurs et témoigner de son appartenance à la religion catholique, apostolique et romaine...
En France, initialement, le Roy nommait les notaires avec une lettre de provisions. Pour les colonies, ce pouvoir est rapidement délégué soit aux Compagnies, soit au Conseils Souverains.
Dunkerque, libérée des Espagnols en 1658, vient d'être rachetée aux Anglais : la 1ère "affinerie" de sucre y est installlée.
1663 : En France, le sieur Nacquart fournit au Roy un mémoire de 10 pages proposant " d'acccoder par octroy a une Compagnie françoise le commerce des Isles de l’Amérique qui sont Martinique, Gardeloupe, Marie galande, Grenade, St Vincent et la Dominique " en lui attribuant l’exclusivité du commerce pour 12 ans et des allègements de droits.
Il détaille et chiffre tout ce devra comporter la cargaison de chaque bateau partant pour les isles, dont " 800 habits de thoille pour habiller les nègres et le menu peuple quy travaille aux cannes et engins a sucre ", le menu peuple étant les engagés…
En dehors des conflits, 16 nouveaux arrivants dans l’île seront encore dans l'île lors du recensement à venir :
Jean Daussin est arrivé avec sa femme " négresse d’Angole " et son fils " mulastre "
Baptiste Lemisle est arrivé avec sa femme, 1 fils né à St Christophe et le 2ème en Guadeloupe
Robert Jeulin et Daniel Lusse sont arrivés de Guadeloupe avec 2 enfants nés sur place.
4 autres prendront femme sur place, ce qui nous donnera 7 ans plus tard 6 enfants nés à Mariegalante encore vivants…
1660 : Le 9 juin, Louis XIV et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse, tous deux 21 ans, se marient à Saint-Jean-de-Luz : leur union consacre le rapprochement entre les deux principales puissances européennes de l'époque, la France et l'Espagne.
Elle fait suite au Traité des Pyrénées négocié par Mazarin et signé le 7 novembre de l'année précédente, qui a mis fin à 25 ans de guerre contre l'Espagne...
Charles de Boisseret fait établir les religieux Carmes à Marie Galande au nom de sa mère, en leur donnant une habitation de 600 pas de large sur 1000 de haut et en leur accordant un prêt de 20.000 livres de pétun (tabac) sur 3 ans pour construire leur couvent. (voir les détails à "Carmes")
Chaque religieux percevra 6.000 Livres de pétun ou de sucre ou 10 esclaves par an, "selon le choix du seigneur".
Ils obtiennent les droits de moulin à sucre, d’indigoterie et des facilités pour l’acquisition des esclaves.
En échange, ils ont l’obligation de fournir le nombre de religieux nécessaires " selon la volonté du Seigneur ", d’administrer les offices, les sacrements et les enterrements, de catéchiser les habitants.
26 nouveaux arrivants seront encore présents au recensement de 1666.
Laurent Lerouirs arrive de Guadeloupe avec sa femme et 2 enfants, ils en auront 3 autres avant le recensement.
Julien Dastin arrive avec sa femme, ils auront 1 fils et il se retrouvera veuf au recensement.
3 autres arrivent aussi avec leur femme, 2 prendront femme sur place, ce qui veut dire que 19 d’entre eux resteront célibataires…
Jean Mollier arrive de St Flour, il va épouser une créole de St Christophe, Renée Brument et lancer sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Henry Guesnon, dit La Cavée, arrive du Havre de Grâce et acquiert sa première concession à défricher. Il sera l’ancêtre de tous les Lacavé et Faussecave de Marie-Galante et de Guadeloupe.
Le 31 mars, un " Traitte d’union offensive et deffensive entre les François et les Anglois pour le maintien de la paix avec les Caraybes" est signé par les gouverneurs français et anglais au Fort de la Basse-Terre : les Caraïbes se retirent majoritairement à la Dominique et à St Vincent, où les Français et Anglais s’engagent à ne pas s’établir...
1661 : Michel Poisson, engagé pour 400 livres de pétun, part de Dieppe pour la Martinique : il sera à l’origine de la lignée martiniquaise et marie-galantaise…
Le 29 mars, les De Boisseret obtiennent les "Lettres patentes portant érection en fief du Marquisat de Sainte Marie" à Capesterre de la Guadeloupe, incluant le fief de St Louis de Marie-Galande.
A Mariegalande, Henry Le Prevost, natif d’Orléans, arrive pour lancer son habitation sucrerie.
1662 : Arrivée de seulement 3 nouveaux colons :
Jacques Lebris et sa femme, vont héberger dans leur case de Nouel, serrurier arrivé depuis 4 ans.
Pierre Harsiau arrive comme commandeur pour la future sucrerie de Le Prevost.
Les Carmes se structurent pour lancer leur sucrerie : le R.P. Carme Ferdinand de Saint Claude fait l’acquisition d’un terrain à Grande Anse de cent pas de large sur 1.000 pas de haut, par échange de parcelle avec Paul de la Gueste devant le notaire Luce le 14 avril.
Le 9 octobre, il fait l’acquisition d’un magasin à la Basse-Terre (futur Grand Bourg) auprès de Silvestre Roussel pour 3.600 livres de sucre.
Anthoine Luce, arrivé en 1657 avec un projet sucrier, a donc démarré son activité de notaire.
Henri IV avait remplacé les tabellions et garde-notes par les notaires royaux en 1597.
Pour devenir notaire royal, il fallait avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire (ce qui restait réservé à une élite...), les connaissances de droit ne semblait pas indispensables.
Il fallait surtout fournir une information de vie et mœurs et témoigner de son appartenance à la religion catholique, apostolique et romaine...
En France, initialement, le Roy nommait les notaires avec une lettre de provisions. Pour les colonies, ce pouvoir est rapidement délégué soit aux Compagnies, soit au Conseils Souverains.
Dunkerque, libérée des Espagnols en 1658, vient d'être rachetée aux Anglais : la 1ère "affinerie" de sucre y est installlée.
1663 : En France, le sieur Nacquart fournit au Roy un mémoire de 10 pages proposant " d'acccoder par octroy a une Compagnie françoise le commerce des Isles de l’Amérique qui sont Martinique, Gardeloupe, Marie galande, Grenade, St Vincent et la Dominique " en lui attribuant l’exclusivité du commerce pour 12 ans et des allègements de droits.
Il détaille et chiffre tout ce devra comporter la cargaison de chaque bateau partant pour les isles, dont " 800 habits de thoille pour habiller les nègres et le menu peuple quy travaille aux cannes et engins a sucre ", le menu peuple étant les engagés…
Le 19 novembre, Alexandre de Prouville, chevalier et seigneur de Tracy, est nommé par le Roy " Lieutenant Général dans toute l’étendue des Terres de notre Obéissance situées en l’Amérique Méridionale et Septentrionale, de Terre ferme, et des Isles ".
Il sait que le Roy projette de racheter les îles et de les confier à une nouvelle Compagnie, mais il doit garder le secret, les colons ayant gardé un mauvais souvenir de l’ancienne Compagnie…
A Marigalande, 10 nouveaux arrivants mais un seul avec sa femme : François Milingue avec Françoise Vasque, native du Brésil : ils auront 1 fils l’année suivante.
Pierre Thibaut est arrivé comme sucrier chez Anthoine Luce, dont la sucrerie du quartier du Fort a pu démarrer, sa sucrerie dite de "Luce le jeune ", car son frère ainé arrivera plus tard, il sera la 6ème de l’île par sa production en 1669.
Gilles Vautrin est arrivé comme commandeur chez François Pichery, la plantation de la canne est lancée pour sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Les Carmes augmentent leur domaine : ils font l'acquisition d’une "place du nommé Paul La Gaitte, située à la Grande Ance, puis d’une "place située à la Grande Ance du nommé Nicolas Alexandre", suivant contrat chez Mr Luce, notaire.
Il sait que le Roy projette de racheter les îles et de les confier à une nouvelle Compagnie, mais il doit garder le secret, les colons ayant gardé un mauvais souvenir de l’ancienne Compagnie…
A Marigalande, 10 nouveaux arrivants mais un seul avec sa femme : François Milingue avec Françoise Vasque, native du Brésil : ils auront 1 fils l’année suivante.
Pierre Thibaut est arrivé comme sucrier chez Anthoine Luce, dont la sucrerie du quartier du Fort a pu démarrer, sa sucrerie dite de "Luce le jeune ", car son frère ainé arrivera plus tard, il sera la 6ème de l’île par sa production en 1669.
Gilles Vautrin est arrivé comme commandeur chez François Pichery, la plantation de la canne est lancée pour sa sucrerie du quartier de la Pirogue.
Les Carmes augmentent leur domaine : ils font l'acquisition d’une "place du nommé Paul La Gaitte, située à la Grande Ance, puis d’une "place située à la Grande Ance du nommé Nicolas Alexandre", suivant contrat chez Mr Luce, notaire.
1664 : Par Edit royal du 28 mai, suivi d'une Déclaration du Roy de 27 août, Colbert a obtenu la création de 2 Compagnies : la Compagnie des Indes Orientales et la Compagnie des Indes Occidentales. Cette dernière, qui nous concerne, a son siège au Havre. Elle reçoit, pour 40 ans, le monopole du commerce " dans les Isles et Terres fermes de l'Amérique"
La Charte de la Compagnie comporte 43 articles, 2 articles résument la prise de possession :
Art. 20. Appartiendront à ladite Compagnie en toute seigneurie, propriété et justice, toutes les terres quelle pourra conquérir et habiter pendant lesdites 40 années, et l'étendue des territoires ci-devant exprimés et concédés, comme les isles de l'Amérique appelées Antilles, habitées par des Français, qui ont été vendues à plusieurs particuliers par la Compagnie desdites isles formée en 1642, en remboursant les seigneurs propriétaires d'icelles des sommes qu'ils out payées pour l'achat, conformément à leur contrat d'acquisition, et des améliorations et augmentations qu'ils y ont faites, suivant la liquidation qu'en feront les commissaires par nous députés, en les laissant jouir des habitations qu'ils y ont établies depuis l'acquisition desdites isles.
Art. 21. Tous lesquels pays, isles et terres, places et forts qui peuvent avoir été construits et établis par nos sujets, nous avons donné, octroyé et concédé, donnons, octroyons et concédons à ladite Compagnie pour en jouir à perpétuité, en toute propriété, seigneurie et justice, ne nous réservant autre droit ni devoir que la seule foi et hommage-lige que ladite Compagnie sera tenue de nous rendre et à nos successeurs rois, à chaque mutation de roi, avec une couronne d'or du poids de trente marcs.
Par souci d'uniformisation du droit civil, Colbert impose aux Isles la coutume de Paris dans l'article 34 : " Seront les juges établis en tous les dits lieux, tenus de juger suivant les loix et ordonnances du royaume, et les officiers de suivre et se conformer à la Coutume de la prévôté et vicomté de Paris, suivant laquelle les habitans pourront contracter sans que l’on puisse y introduire aucune coutume pour éviter la diversité "
Alexandre de Prouville, chevalier et seigneur de Tracy, a repris Cayenne aux Hollandais et installé Lefebvre de la Barre comme gouverneur, après un " Traitté fait entre les nations hollandoise, indiens et Juifs habitants en Cayenne" signé le 18 mai.
Tracy, arrive le 1er juin à la Martinique, il arrive ensuite en Guadeloupe le 23 juin.
Gabriel Folio des Roses, lieutenant de Roi dans la compagnie du fils ainé De Boisseret d’Herblay est envoyé en délégation auprès de Tracy pour essayer de résoudre les conflits avec Houël.
De Tracy leur recommande "d’aller trouver le Roy ": Houël est expédié en France le 5 juillet, les fils De Boisseret le 12, le Roi veut en finir avec les conflits dans cette famille…
De Tracy nomme le 5 juillet Claude François du Lion, sieur de Poinçon, comme Gouverneur de la Guadeloupe, il sera en place le 4 novembre.
Les Anglais de Warner, qui viennent d’attaquer Ste Lucie, menacent Marie Galande.
De Tracy y envoie " du canon, des munitions et des soldats" et le 5 juillet le lieutenant de Roy Gabriel Foliot des Roses pour assurer la défense du fort et du petit bourg attenant de Marigot (futur Grand-Bourg). Il remplace le commandant De Bourgneuf et fait fonction de gouverneur intérimaire en attendant l’arrivée de Mr de Téméricourt.
Il arrive avec 4 serviteurs.
La nouvelle Compagnie des Indes Occidentales va racheter les Iles à leurs Seigneurs : la moitié de la Guadeloupe " la seigneury de l’isle de la Gardaloupe et la totalité de celles de Marigalande et la Désirade " sont rachetées le 10 juillet à Jean Bochart, chevalier et seigneur de Champigny, Noroy et son épouse Dame Magdelaine Houël, veuve De Boisseret, par Louis Béchameil, conseiller d’Etat et directeur de la Compagnie des Indes Occidentales devant Nicolas de La Mothe et Jacques Le Beuf, notaires gardenotes du Roi. La transaction se fait pour 120.000 livres tournois, dont 20.000 au comptant, le reste par traites.
Le 22 octobre, ouragan qui arrache les cannes et aggrave la disette due au manque d’approvisionnement.
Le 15 novembre, De Tracy écrit à Colbert pour réclamer du secours et de l’approvisionnement.
Le 11 décembre, par Lettres Patentes, le Roy établit un Conseil Souverain en Guadeloupe et en Martinique.
Le 14 décembre, la Compagnie envoie - enfin - ses 4 premiers navires…
La veuve De Boisseret, se réserve la possession de son Marquisat pour elle et ses fils, Boisseret d’Herbelay et de Téméricourt, en particulier " les habitations et le moulin à sucre en fief avec La Savane de Marie Galande ... avec leurs domestiques et nègres ".
Le 15 novembre, De Tracy écrit à Colbert pour réclamer du secours et de l’approvisionnement.
Le 11 décembre, par Lettres Patentes, le Roy établit un Conseil Souverain en Guadeloupe et en Martinique.
Le 14 décembre, la Compagnie envoie - enfin - ses 4 premiers navires…
La veuve De Boisseret, se réserve la possession de son Marquisat pour elle et ses fils, Boisseret d’Herbelay et de Téméricourt, en particulier " les habitations et le moulin à sucre en fief avec La Savane de Marie Galande ... avec leurs domestiques et nègres ".
Cette sucrerie du Marquisat de St Louis, propriété du nouveau gouverneur de Téméricourt dont on attend l’arrivée, se développe avec l’arrivée d’un commandeur, d’un chirurgien, d’un tailleur de pierre et d’un serviteur.
Cette arrivée attendue du gouverneur et de la Compagnie provoque la venue de nouveaux colons : ils seront 34 cette année, dont 2 avec leur femme.
Les Carmes augmentent leurs terres, avec un nouveau terrain déjà défriché, acheté à Henri Guesnon 6.000 livres de sucre.
Le frère ainé du notaire, Nicolas Luce arrive avec sa femme et 2 enfants nés en Guadeloupe, pour lancer sa sucrerie.
Henry Le Prevost embauche 4 nouveaux arrivants dont 1 sucrier : sa sucrerie du quartier de la Savane doit être opérationnelle.
Jean Guarisson arrive de La Rochelle pour démarrer une sucrerie également au quartier de la Savane.
Les 4 habitations-sucreries en activité fonctionnent avec des moulins à bêtes.
Cette arrivée attendue du gouverneur et de la Compagnie provoque la venue de nouveaux colons : ils seront 34 cette année, dont 2 avec leur femme.
Les Carmes augmentent leurs terres, avec un nouveau terrain déjà défriché, acheté à Henri Guesnon 6.000 livres de sucre.
Le frère ainé du notaire, Nicolas Luce arrive avec sa femme et 2 enfants nés en Guadeloupe, pour lancer sa sucrerie.
Henry Le Prevost embauche 4 nouveaux arrivants dont 1 sucrier : sa sucrerie du quartier de la Savane doit être opérationnelle.
Jean Guarisson arrive de La Rochelle pour démarrer une sucrerie également au quartier de la Savane.
Les 4 habitations-sucreries en activité fonctionnent avec des moulins à bêtes.
Aux Saintes, l’implantation reste très faible : 13 habitants, dont 2 couples et 1 veuf avec 3 enfants, 5 célibataires.
En Martinique, Benjamin da Costa d'Andrade, juif émigré du Portugal du fait de l'Inquisition, plante le premier plant de cacaoyer de l'île (selon le Père Labat). Il avait ramené des plants du Venezuela, ainsi que la technique de préparation du breuvage, apprise des Indiens. Il appelle "chocolat" des dérivés qu'il commercialise sous forme de pilules médicinales.
Il sera expulsé par l'Edit de 1685, dit Code Noir, mais dont l'article 1er concernait les Juifs, ses cacaoyères devviendront la propriété d'un juge royal proche du gouverneur...
Les Anglais de la Barbade s’emparent fin juin de Ste Alousie (Ste Lucie) alors Française, en attaquant avec 5 navires, 1.500 hommes et l’aide des Caraïbes de Warner.
Ils s’emparent aussi de la Jamaïque, jusque-là simple repaire de pirates et de boucaniers.
En Amérique, Peter Stuyvesant vend aux Anglais le comptoir hollandais de la Nouvelle Amsterdam : les Anglais le rebaptiseront New York.
1665 : Le négrier hollandais Carolof a signé le 8 février à Amsterdam un contrat avec la nouvelle Compagnie des Indes Occidentales, dans lequel il s'engage à livrer des esclaves pendant 6 ans, payables en sucre.
Il s'installe en Guadeloupe, envoyé par Colbert comme conseil de la Compagnie pour organiser la traite qu'il pratique depuis 10 ans pour les Hollandais...
Le 3 mars, l'intendant général Mr de Chambré prend possession de la Guadeloupe au nom de la Compagnie.
Le 1er avril, Prouville de Tracy émet le "Reglement pour le gouvernement et police de la Guadeloupe", en 20 pages et 24 articles :
En Martinique, Benjamin da Costa d'Andrade, juif émigré du Portugal du fait de l'Inquisition, plante le premier plant de cacaoyer de l'île (selon le Père Labat). Il avait ramené des plants du Venezuela, ainsi que la technique de préparation du breuvage, apprise des Indiens. Il appelle "chocolat" des dérivés qu'il commercialise sous forme de pilules médicinales.
Il sera expulsé par l'Edit de 1685, dit Code Noir, mais dont l'article 1er concernait les Juifs, ses cacaoyères devviendront la propriété d'un juge royal proche du gouverneur...
Les Anglais de la Barbade s’emparent fin juin de Ste Alousie (Ste Lucie) alors Française, en attaquant avec 5 navires, 1.500 hommes et l’aide des Caraïbes de Warner.
Ils s’emparent aussi de la Jamaïque, jusque-là simple repaire de pirates et de boucaniers.
En Amérique, Peter Stuyvesant vend aux Anglais le comptoir hollandais de la Nouvelle Amsterdam : les Anglais le rebaptiseront New York.
1665 : Le négrier hollandais Carolof a signé le 8 février à Amsterdam un contrat avec la nouvelle Compagnie des Indes Occidentales, dans lequel il s'engage à livrer des esclaves pendant 6 ans, payables en sucre.
Il s'installe en Guadeloupe, envoyé par Colbert comme conseil de la Compagnie pour organiser la traite qu'il pratique depuis 10 ans pour les Hollandais...
Le 3 mars, l'intendant général Mr de Chambré prend possession de la Guadeloupe au nom de la Compagnie.
Le 1er avril, Prouville de Tracy émet le "Reglement pour le gouvernement et police de la Guadeloupe", en 20 pages et 24 articles :
Quelques extraits :
" On fera venir au plus tôt qu’il sera possible…des prêtres de bonne vie et mœurs et de capacité requise pour establir des cures…"
" Les habitants des Isles seront tenus tant pour eux que pour leurs engagez, nègres et négresses depuis l’âge de 15 ans jusqu’à 56 ans payer le droit de capitation des seigneurs et du gouverneur, scavoir les sucriers à raison de 125 livres par tête…ceux qui font du petun 110 livres par tête… les pauvres qui ne font ni sucre ni petun payeront 100 livres de petun ou cassave à leur chois…"
" Ceux qui feront de nouvelles sucreries sur de vieilles places déjà défrichées…jouiront de 2 années d’exemption de droits de capitation tant des anciens que des nouveaux nègres et engagez qu’ils pourront mettre sur les dites sucreries. Et pour ceux qui establiront de nouvelles sucreries sur des places nouvelles qui ne sont deffrichées, ils jouiront de la dite exemption pendant trois années ".
" Tout blasphème ou injure contre l’Eglise est puni d’une amende de 30 kg de tabac, 50 kg en cas de récidive puis la langue percée la 3ème fois "… " Les juifs n’ont plus le droit d’observer le sabbat "
" Tout commandeur blanc coupable de relation avec une négresse est condamné à 20 coups de fouet, 50 en cas de récidive, puis la joue marquée au fer rouge d’une fleur de lys "…
La Compagnie poursuit son rachat des îles :
Le 10 août, St Christophe, St Martin, St Barthelemy et Ste Croix en 1665 sont rachetés pour 500.000 livres à l’Ordre de Malte.
Le 14 août, la Martinique est rachetée 120.000 livres tournois aux héritiers de Du Parquet
Le 27 août, la Grenade est rachetée 100.000 livres au Comte de Cerillac.
L’ancien gouverneur de la Tortue, Deschamps du Rausset est emprisonné à la Bastille, car il refuse de vendre la Tortue à la Compagnie…Il n’en sortira que le 15 novembre pour signer l’acte de vente contre 15.000 livres tournois.
La Compagnie aura donc déboursé plus de 900.000 livres pour ses acquisitions, il lui reste moins de 500.000 livres de capital.
Le commerce avec les Hollandais a été brutalement suspendu, mais la Compagnie est encore dans l’incapacité d’envoyer des marchandises aux îles, la disette va s’installer…
Charles de Rochefort, pasteur français installé en Hollande, de retour de voyage, publie à Rotterdam son ouvrage : " Histoire naturelle et morale des Iles Antilles de l’Amérique ".
" On fera venir au plus tôt qu’il sera possible…des prêtres de bonne vie et mœurs et de capacité requise pour establir des cures…"
" Les habitants des Isles seront tenus tant pour eux que pour leurs engagez, nègres et négresses depuis l’âge de 15 ans jusqu’à 56 ans payer le droit de capitation des seigneurs et du gouverneur, scavoir les sucriers à raison de 125 livres par tête…ceux qui font du petun 110 livres par tête… les pauvres qui ne font ni sucre ni petun payeront 100 livres de petun ou cassave à leur chois…"
" Ceux qui feront de nouvelles sucreries sur de vieilles places déjà défrichées…jouiront de 2 années d’exemption de droits de capitation tant des anciens que des nouveaux nègres et engagez qu’ils pourront mettre sur les dites sucreries. Et pour ceux qui establiront de nouvelles sucreries sur des places nouvelles qui ne sont deffrichées, ils jouiront de la dite exemption pendant trois années ".
" Tout blasphème ou injure contre l’Eglise est puni d’une amende de 30 kg de tabac, 50 kg en cas de récidive puis la langue percée la 3ème fois "… " Les juifs n’ont plus le droit d’observer le sabbat "
" Tout commandeur blanc coupable de relation avec une négresse est condamné à 20 coups de fouet, 50 en cas de récidive, puis la joue marquée au fer rouge d’une fleur de lys "…
La Compagnie poursuit son rachat des îles :
Le 10 août, St Christophe, St Martin, St Barthelemy et Ste Croix en 1665 sont rachetés pour 500.000 livres à l’Ordre de Malte.
Le 14 août, la Martinique est rachetée 120.000 livres tournois aux héritiers de Du Parquet
Le 27 août, la Grenade est rachetée 100.000 livres au Comte de Cerillac.
L’ancien gouverneur de la Tortue, Deschamps du Rausset est emprisonné à la Bastille, car il refuse de vendre la Tortue à la Compagnie…Il n’en sortira que le 15 novembre pour signer l’acte de vente contre 15.000 livres tournois.
La Compagnie aura donc déboursé plus de 900.000 livres pour ses acquisitions, il lui reste moins de 500.000 livres de capital.
Le commerce avec les Hollandais a été brutalement suspendu, mais la Compagnie est encore dans l’incapacité d’envoyer des marchandises aux îles, la disette va s’installer…
Charles de Rochefort, pasteur français installé en Hollande, de retour de voyage, publie à Rotterdam son ouvrage : " Histoire naturelle et morale des Iles Antilles de l’Amérique ".
Sur "Marigalande", il écrit :
" C'est une terre assez platte & remplie de bois, qui témoignent qu'elle ne seroit pas inféconde, si elle étoit cultivée. Elle a toujours été fréquentée des Indiens, tant pour la pesche, que pour l'entretien de quelques petis jardinages qu'ils y ont.
Les derniers avis, qui nous font venus des Antilles, portent, que Monsieur D'Hoüel, Gouverneur de la Gardeloupe, a nouvellement fait peupler cette Isle & qu'il y a fait bâtir un Fort, pour reprimer quelques Indiens, qui vouloient s'opposer à ce dessein,& qui y avoient tué vint hommes, qu'il y avoit envoyez par avance, pour découvrir peu à peu la terre & qu'à cause de cet accident, il y en a fait passer environs trois cens, qui se retiroient la nuit en un grand vaisseau qu'ils avoient à la rade, jusques à ce que la fortification fut en defense. Les Caraïbes de la Dominique, pour entretenir l'amitie qu'ils ont avec les Habitans de la Gardeloupe, qui sont leurs plus proches voisins, disent qu'ils sont innocens de ce massacre, & en ont fait excuse à Monsieur d'Hoüel, l'imputant à ceus de leur Nation, qui habitent aus autres Isles "
" La hauteur de cette Isle est sous le quinziesme degré quarante minutes au deça de la ligne: elle est à sept lieues de la Guadeloupe, & au vent de toutes les Isles habitées par les François, ce qui n'est pas un petit avantage. Elle peut avoir six ou sept lieues de long, sur trois ou quatre de large, & environ dix-sept ou dix-huit de circuit : elle paroist de loin toute plate, & comme si c'estoit une Isle flotante, les arbres semblent floter : mais quand l'on range la coste de prés, on découvre qu'elle est fort coupée de petites montagnes."
" Elle parut si agréable aux Espagnols, qu'ils la nommerent Marie Galande ; l'on a crû fort longtemps qu'il n'y avoit point de rivieres : mais depuis qu'elle est habitée, il s'y en est trouvé une tres belle & tres-bonne, le long de laquelle l'on a fait plusieurs belles habitations ; & mesme l'on m'a asseuré qu'il y a deja plusieurs belles sucreries.
Toute l'Isle est habitable, parce que les montagnes ne sont pas trop hautes. Ses arbres, ses plantes, & ses animaux, sont semblables à ceux de toutes les autres Isles; l'on ne sçauroit donner une marque plus évidente de la bonté de cette terre, qu'en disant que les Sauvages l'ont tousiours fort estimée: & qu'encore qu'il n'y eussent point de residence actuelle, ils y ont pourtant tousiours entretenu de grands jardins pleins de vivres & de coton; ils l'ont aussi courageusement deffendue contre les Anglois, lors qu'ils s'en sont voulu emparer.
Toute la coste de la Basseterre est si saine, & a si bon fond, que les vaisseaux y peuvent moüiller l'ancre en toute seureté."
" C'est une terre assez platte & remplie de bois, qui témoignent qu'elle ne seroit pas inféconde, si elle étoit cultivée. Elle a toujours été fréquentée des Indiens, tant pour la pesche, que pour l'entretien de quelques petis jardinages qu'ils y ont.
Les derniers avis, qui nous font venus des Antilles, portent, que Monsieur D'Hoüel, Gouverneur de la Gardeloupe, a nouvellement fait peupler cette Isle & qu'il y a fait bâtir un Fort, pour reprimer quelques Indiens, qui vouloient s'opposer à ce dessein,& qui y avoient tué vint hommes, qu'il y avoit envoyez par avance, pour découvrir peu à peu la terre & qu'à cause de cet accident, il y en a fait passer environs trois cens, qui se retiroient la nuit en un grand vaisseau qu'ils avoient à la rade, jusques à ce que la fortification fut en defense. Les Caraïbes de la Dominique, pour entretenir l'amitie qu'ils ont avec les Habitans de la Gardeloupe, qui sont leurs plus proches voisins, disent qu'ils sont innocens de ce massacre, & en ont fait excuse à Monsieur d'Hoüel, l'imputant à ceus de leur Nation, qui habitent aus autres Isles "
" La hauteur de cette Isle est sous le quinziesme degré quarante minutes au deça de la ligne: elle est à sept lieues de la Guadeloupe, & au vent de toutes les Isles habitées par les François, ce qui n'est pas un petit avantage. Elle peut avoir six ou sept lieues de long, sur trois ou quatre de large, & environ dix-sept ou dix-huit de circuit : elle paroist de loin toute plate, & comme si c'estoit une Isle flotante, les arbres semblent floter : mais quand l'on range la coste de prés, on découvre qu'elle est fort coupée de petites montagnes."
" Elle parut si agréable aux Espagnols, qu'ils la nommerent Marie Galande ; l'on a crû fort longtemps qu'il n'y avoit point de rivieres : mais depuis qu'elle est habitée, il s'y en est trouvé une tres belle & tres-bonne, le long de laquelle l'on a fait plusieurs belles habitations ; & mesme l'on m'a asseuré qu'il y a deja plusieurs belles sucreries.
Toute l'Isle est habitable, parce que les montagnes ne sont pas trop hautes. Ses arbres, ses plantes, & ses animaux, sont semblables à ceux de toutes les autres Isles; l'on ne sçauroit donner une marque plus évidente de la bonté de cette terre, qu'en disant que les Sauvages l'ont tousiours fort estimée: & qu'encore qu'il n'y eussent point de residence actuelle, ils y ont pourtant tousiours entretenu de grands jardins pleins de vivres & de coton; ils l'ont aussi courageusement deffendue contre les Anglois, lors qu'ils s'en sont voulu emparer.
Toute la coste de la Basseterre est si saine, & a si bon fond, que les vaisseaux y peuvent moüiller l'ancre en toute seureté."
Le R.P. Raymond Breton publie à Auxerre : " Dictionaire Caraibe-François, meslé de quantité de remarques historiques pour l'eclaircissement de la Langue"
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion annonce le 6 avril l'arrivée du nouveau gouverneur à Mariegalande, en précisant : "cette petite isle augmente et fournira une fois une bonne quantité de sucre"...
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion annonce le 6 avril l'arrivée du nouveau gouverneur à Mariegalande, en précisant : "cette petite isle augmente et fournira une fois une bonne quantité de sucre"...
Le 8 avril, Du Lion écrit : " La Compagnie me donne le pouvoir de donner en son nom... les terres qui sont à défricher ; je ne presseray point à le faire, cognoissant que peu d'habitans ont la force de faire valoir celles qu'ils ont "..."La liaison des habitans avec les Hollandois leur est peut-estre encore à coeur "...
Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt, fils cadet de Madame de Champigny, veuve De Boisseret, a prêté serment le 20 février et revient le 8 juin à Marigalande comme Gouverneur au nom de la Compagnie à 23 ans :
il trouve la colonie réduite à 10 soldats et 300 habitants.
Il arrive avec sa "Maison" : 1 aumônier, 1 écuyer, 1 maître d’hôtel, 1 maître de chambre, 2 cuisiniers et 2 autres serviteurs.
Pour sa "garnizon", il arrive avec 12 soldats dont 1 sergent et un caporal, 1 tambour et un chirurgien.
Peu après, il fait le tour de l’île avec son frère ainé Charles, 29 ans, et une petite compagnie, accompagné par 2 guides caraïbes et de porteurs noirs. Il visite les Bas, alors inexplorés, et est invité dans un carbet qu’il surnommera "Bons Hôtes" sur sa future carte en 1671…
Le bourg prend forme avec la maison du Gouverneur, l’habitation des Carmes, le Fort et ses soldats.
Les artisans se regroupent près du port et des "magasins de la Compagnie" , où arrivent et partent les cargaisons…
L’arrivée du gouverneur stimule la colonisation : ils sont 35 à arriver cette année :
Daniel Thauvet arrive de la Rochelle avec 9 hommes, dont 3 engagés, pour lancer sa sucrerie dans le quartier de la "Grande Ance": l’année suivante, il aura 37 nègres dont Jean Langlois "nègre sucrier".
Bernardin Ricord, natif du Havre, arrive de Guadeloupe avec sa femme créole de St Christophe et leurs 5 enfants : il va lancer une sucrerie au quartier de la Pirogue.
Henri de Surmont arrive de Guadeloupe, où il s'est associé l'année précédente avec le Chevalier Robert Houël dans une sucrerie à Trois Rivières. Il va créer la sienne dans le quartier de La Pirogue, associé au même Chevalier.
5 nouveaux arrivants chez Jean Guérisson pour sa future sucrerie, dont 4 engagés.
Les Carmes sont toujours en expansion : le nouveau Révérend Carme Ignasse de l’Assomption s’engage à acheter à Pierre Rioud un terrain, leur sucrerie au quartier de la Savane a démarré, y seront recensés l’année suivante un commandeur, un chirurgien, 4 serviteurs blancs et 10 esclaves…
De Téméricourt se plaint à son frère que la Compagnie ne respecte pas ses engagements et qu'il attend toujours 2 bateaux, alors qu'il a 60.000 livres de sucre prêtes à être chargées et 100.000 qui attendent dans son habitation...
Malgré tout, il va faire prospérer l'isle : en 1 an, on atteindra presque les 500 âmes et les habitations sucreries vont passer de 4 à 10, toutes avec moulin à bêtes.
Les Hollandais arment leurs navires de commerce pour répondre aux corsaires Anglais, qui leur ont capturé plus de 200 navires en 5 ans.
Le Roi d’Angleterre Charles II leur déclare la guerre. C’est le début de la 2ème Guerre Anglo-néerlandaise, où les Français et les Danois vont se se ranger au côté des Hollandais.
En Angleterre, Grande Peste de Londres : 100.000 morts.
1666 : Le 26 janvier, déclaration de guerre par Louis XIV, déclaration de guerre par le roi d’Angleterre le 6 février, c’est le début de la guerre Franco-Anglaise.
Les Provinces Unies de Hollande sont nos alliées.
Aux Antilles, l'escadre française commandée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre prend possession de l’intégralité de St Christophe en avril. Dans les combats à la Pointe Sable, l’ancien gouverneur particulier Robert de Lonvilliers de Poincy meurt, le gouverneur Charles de Sales meurt peu après, il sera remplacé le 22 avril par un autre chevalier de Malte, Claude de Roux, seigneur de Saint Laurens.
La flotte Anglaise, commandée par l’Amiral Willougby se concentre devant la Guadeloupe du 2 au 4 août.
Le 4, les Anglais débarquent et attaquent les Saintes, défendues par le commandant Des Meuriers à la tête de la milice, qui doit se réfugier dans un fortin. On s’attend à une attaque de la Guadeloupe le lendemain.
Entre 18 heures et minuit, un ouragan providentiel détruit 16 de leurs 18 navires et en jette les débris sur les Saintes, 500 marins morts...
Selon la lettre du capitaine Bridall, survivant : "At night it blew an absolute hurricane ; all their masts and bowsprit were carried by the board, and in their hold was eight or nine feet of water. Next day they lost their rudder about three leagues from Guadaloupe, and then yielded ourselves lost "
Le gouverneur Du Lion se porte alors sur les Saintes, soutenu par le chef Baron et 200 Caraïbes.
Le 15 août, les Anglais survivants sont forcés à la reddition.
Les pertes dues à l’ouragan se montent à quinze cent mille livres de sucre, un mal pour un bien…
Le 15 septembre, 5 navires de la Marine royale avec 400 hommes arrivent à la Martinique, suivis le 1er octobre de 8 navires de la Compagnie, avec 400 hommes.
Ces forces, alliées aux colons de la Martinique et de la Guadeloupe, vont permettre de reprendre aux Anglais, qui ont perdu la majeure partie de leur flotte, Montserrat, Antigue, St Eustache et Tobago...
Premier recensement de "Mariegalande", manuscrit de 19 pages, l'un des rares nominatif et fondamental pour comprendre les débuts de la colonisation, 17 ans après l’arrivée des premiers français, avec leur date d'arrivée dans l'isle :
" Controlle des habitans de l'Isle de Mariegalande tant des hommes portant armes, femmes, enfants, engagez qu'esclaves et les armes à feu qui sont en icelle " :
Il décrit en premier le fort et son équipement : " 2 pièces de canon de fonte, 4 de fer, 35 mousquetons, 12 mousquets, 1 pétart, 40 picques, 24 grenades, 100 boulets de canon et 150 livres de poudre ".
Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt, fils cadet de Madame de Champigny, veuve De Boisseret, a prêté serment le 20 février et revient le 8 juin à Marigalande comme Gouverneur au nom de la Compagnie à 23 ans :
il trouve la colonie réduite à 10 soldats et 300 habitants.
Il arrive avec sa "Maison" : 1 aumônier, 1 écuyer, 1 maître d’hôtel, 1 maître de chambre, 2 cuisiniers et 2 autres serviteurs.
Pour sa "garnizon", il arrive avec 12 soldats dont 1 sergent et un caporal, 1 tambour et un chirurgien.
Peu après, il fait le tour de l’île avec son frère ainé Charles, 29 ans, et une petite compagnie, accompagné par 2 guides caraïbes et de porteurs noirs. Il visite les Bas, alors inexplorés, et est invité dans un carbet qu’il surnommera "Bons Hôtes" sur sa future carte en 1671…
Le bourg prend forme avec la maison du Gouverneur, l’habitation des Carmes, le Fort et ses soldats.
Les artisans se regroupent près du port et des "magasins de la Compagnie" , où arrivent et partent les cargaisons…
L’arrivée du gouverneur stimule la colonisation : ils sont 35 à arriver cette année :
Daniel Thauvet arrive de la Rochelle avec 9 hommes, dont 3 engagés, pour lancer sa sucrerie dans le quartier de la "Grande Ance": l’année suivante, il aura 37 nègres dont Jean Langlois "nègre sucrier".
Bernardin Ricord, natif du Havre, arrive de Guadeloupe avec sa femme créole de St Christophe et leurs 5 enfants : il va lancer une sucrerie au quartier de la Pirogue.
Henri de Surmont arrive de Guadeloupe, où il s'est associé l'année précédente avec le Chevalier Robert Houël dans une sucrerie à Trois Rivières. Il va créer la sienne dans le quartier de La Pirogue, associé au même Chevalier.
5 nouveaux arrivants chez Jean Guérisson pour sa future sucrerie, dont 4 engagés.
Les Carmes sont toujours en expansion : le nouveau Révérend Carme Ignasse de l’Assomption s’engage à acheter à Pierre Rioud un terrain, leur sucrerie au quartier de la Savane a démarré, y seront recensés l’année suivante un commandeur, un chirurgien, 4 serviteurs blancs et 10 esclaves…
De Téméricourt se plaint à son frère que la Compagnie ne respecte pas ses engagements et qu'il attend toujours 2 bateaux, alors qu'il a 60.000 livres de sucre prêtes à être chargées et 100.000 qui attendent dans son habitation...
Malgré tout, il va faire prospérer l'isle : en 1 an, on atteindra presque les 500 âmes et les habitations sucreries vont passer de 4 à 10, toutes avec moulin à bêtes.
Les Hollandais arment leurs navires de commerce pour répondre aux corsaires Anglais, qui leur ont capturé plus de 200 navires en 5 ans.
Le Roi d’Angleterre Charles II leur déclare la guerre. C’est le début de la 2ème Guerre Anglo-néerlandaise, où les Français et les Danois vont se se ranger au côté des Hollandais.
En Angleterre, Grande Peste de Londres : 100.000 morts.
1666 : Le 26 janvier, déclaration de guerre par Louis XIV, déclaration de guerre par le roi d’Angleterre le 6 février, c’est le début de la guerre Franco-Anglaise.
Les Provinces Unies de Hollande sont nos alliées.
Aux Antilles, l'escadre française commandée par Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre prend possession de l’intégralité de St Christophe en avril. Dans les combats à la Pointe Sable, l’ancien gouverneur particulier Robert de Lonvilliers de Poincy meurt, le gouverneur Charles de Sales meurt peu après, il sera remplacé le 22 avril par un autre chevalier de Malte, Claude de Roux, seigneur de Saint Laurens.
La flotte Anglaise, commandée par l’Amiral Willougby se concentre devant la Guadeloupe du 2 au 4 août.
Le 4, les Anglais débarquent et attaquent les Saintes, défendues par le commandant Des Meuriers à la tête de la milice, qui doit se réfugier dans un fortin. On s’attend à une attaque de la Guadeloupe le lendemain.
Entre 18 heures et minuit, un ouragan providentiel détruit 16 de leurs 18 navires et en jette les débris sur les Saintes, 500 marins morts...
Selon la lettre du capitaine Bridall, survivant : "At night it blew an absolute hurricane ; all their masts and bowsprit were carried by the board, and in their hold was eight or nine feet of water. Next day they lost their rudder about three leagues from Guadaloupe, and then yielded ourselves lost "
Le gouverneur Du Lion se porte alors sur les Saintes, soutenu par le chef Baron et 200 Caraïbes.
Le 15 août, les Anglais survivants sont forcés à la reddition.
Les pertes dues à l’ouragan se montent à quinze cent mille livres de sucre, un mal pour un bien…
Le 15 septembre, 5 navires de la Marine royale avec 400 hommes arrivent à la Martinique, suivis le 1er octobre de 8 navires de la Compagnie, avec 400 hommes.
Ces forces, alliées aux colons de la Martinique et de la Guadeloupe, vont permettre de reprendre aux Anglais, qui ont perdu la majeure partie de leur flotte, Montserrat, Antigue, St Eustache et Tobago...
Premier recensement de "Mariegalande", manuscrit de 19 pages, l'un des rares nominatif et fondamental pour comprendre les débuts de la colonisation, 17 ans après l’arrivée des premiers français, avec leur date d'arrivée dans l'isle :
" Controlle des habitans de l'Isle de Mariegalande tant des hommes portant armes, femmes, enfants, engagez qu'esclaves et les armes à feu qui sont en icelle " :
Il décrit en premier le fort et son équipement : " 2 pièces de canon de fonte, 4 de fer, 35 mousquetons, 12 mousquets, 1 pétart, 40 picques, 24 grenades, 100 boulets de canon et 150 livres de poudre ".
Il s'intéresse ensuite en priorité aux Seigneurs et à leur "Maison" :
- Le gouverneur Jacques de Boisseret, 23 ans, chevalier et marquis de Téméricourt, sa Maison avec 1 aumosnier, 1 escuyer, 1 maistre d'hostel, 1 homme de chambre, 2 cuiziniers, 1 chasseur et 2 autres serviteurs, sa garnison avec 1 sergent, 1 caporal, 10 soldats, 1 tambour et 1 chirurgien.
- Le lieutenant Gabriel Foliot, 30 ans, écuyer et seigneur des Rozes, sa Maison avec 4 serviteurs
A noter que les seigneurs n'ont pas d'esclaves, seulement des serviteurs blancs...
Le recensement se poursuit par quartier et par "caze" en comptabilisant hommes, femmes, enfants, engagés, nègres et armes à feu, avec en sus pour les blancs leur âge et paroisse ou évéché d'origine en France :
- Au quartier du Fort (futur Grand Bourg), 16 cazes dont 2 tailleurs, 1 arquebusier, 1 tailleur de pierre et l'habitation sucrerie d’Anthoine Luce notaire, avec 1 commandeur, 1 sucrier et 11 esclaves.
- Au quartier des Basses, 28 cazes de "petits Blancs" dont 1 sergent, 2 caporal, seulement 4 possèdent une négresse pour s’occuper des enfants et de la maison.
- Au quartier de la Pirogue, 7 cazes dont 4 habitations-sucrerie avec entre 5 et 32 esclaves : Ricord, Pichery, Mollier et De Surmont.
- Le gouverneur Jacques de Boisseret, 23 ans, chevalier et marquis de Téméricourt, sa Maison avec 1 aumosnier, 1 escuyer, 1 maistre d'hostel, 1 homme de chambre, 2 cuiziniers, 1 chasseur et 2 autres serviteurs, sa garnison avec 1 sergent, 1 caporal, 10 soldats, 1 tambour et 1 chirurgien.
- Le lieutenant Gabriel Foliot, 30 ans, écuyer et seigneur des Rozes, sa Maison avec 4 serviteurs
A noter que les seigneurs n'ont pas d'esclaves, seulement des serviteurs blancs...
Le recensement se poursuit par quartier et par "caze" en comptabilisant hommes, femmes, enfants, engagés, nègres et armes à feu, avec en sus pour les blancs leur âge et paroisse ou évéché d'origine en France :
- Au quartier du Fort (futur Grand Bourg), 16 cazes dont 2 tailleurs, 1 arquebusier, 1 tailleur de pierre et l'habitation sucrerie d’Anthoine Luce notaire, avec 1 commandeur, 1 sucrier et 11 esclaves.
- Au quartier des Basses, 28 cazes de "petits Blancs" dont 1 sergent, 2 caporal, seulement 4 possèdent une négresse pour s’occuper des enfants et de la maison.
- Au quartier de la Pirogue, 7 cazes dont 4 habitations-sucrerie avec entre 5 et 32 esclaves : Ricord, Pichery, Mollier et De Surmont.
- Au quartier de La Savane, 8 cazes dont 4 habitations-sucrerie avec entre 1 et 28 esclaves : Les Carmes, Le Prevost, Guarisson, et celle du gouverneur De Téméricourt.
- Au quartier de la Grande Ance, 11 cazes dont la sucrerie de Thauvet avec 37 esclaves.
- Au quartier du Vieux Fort, 3 cazes de "petits Blancs"
- Enfin les magasins de la Compagnie avec 18 employés : 1 commis, 1 "thonnelier", 1 "pezeur", 3 charpentiers, 1 scieur de long et 2 chirurgiens.
- Au quartier de la Grande Ance, 11 cazes dont la sucrerie de Thauvet avec 37 esclaves.
- Au quartier du Vieux Fort, 3 cazes de "petits Blancs"
- Enfin les magasins de la Compagnie avec 18 employés : 1 commis, 1 "thonnelier", 1 "pezeur", 3 charpentiers, 1 scieur de long et 2 chirurgiens.
Au total, 486 habitants dont 209 esclaves et 10 sucreries.
Sur ces 496 habitants, on trouve 11 " Indiens ou issus de François et d’indiennes " et sur les 36 épouses d’hommes libres, il y a 3 Indiennes du Brésil, une caraïbesse de Grande-Terre et une métisse caraïbe.
Ne semblent pas recensés, selon le RP Barbotin, les caraïbes libres qui vivaient au lieu-dit "Carbet" vers Trianon en bord de mer, en tout cas pas ceux qui vivaient isolés au-dessus de l’Anse du Coq.
Les "petits Blancs" n’ont pas d'esclave, à l’exception des familles nombreuses qui disposent parfois d’une ou deux négresses âgées…
Les plus riches, qui exploitent une sucrerie, en ont entre 10 et 37, mais au maximum 25 actifs ; la plupart du temps, les noirs sont cités par couple, avec leurs enfants éventuels, l’âge de l’ainé permet d’évaluer l’époque d’arrivée pour ceux venant d’Afrique. L’origine n’est pas précisée, sauf pour Christine : Cap-Vert.
Quelques-uns ont un patronyme en plus du prénom attribué, leur activité est précisée pour ces esclaves à "talent" : sucrier, serrurier, etc…
En moyenne, ces petites habitations-sucreries emploient 7 esclaves noirs actifs et 1 engagé blanc.
Dés sa 1ère année de plein exercice de l’Exclusif, la Compagnie des Indes Occidentales a déjà envoyé en mai 19 navires aux Isles :
3 sont partis de Hollande, 10 de La Rochelle, 4 du Havre et 1 de Marseille et 18 sont sur le retour.
Du fait de la nouvelle guerre, les Anglais vont leur capturer cette année 6 navires...
En fin d’année, le Mémoire des directeurs de la Compagnie est sévère : " Les Isles sont un gouffre qui consomme une furieuse quantité de marchandises, et l'usage ayant toujours esté de faire crédit aux habitans d'une année à l'autre, il est impossible d'en changer, de sorte que quand on escrit de presser ceux qui doibvent, on reçoit aussy tost des plaintes que l'on veut ruiner les habitans "...
1667 : Le 6 juillet, attaque anglaise de la Martinique : les Anglais coulent devant Fort St Pierre 23 navires appartenant pour la plupart à la Compagnie des Indes, coulant avec eux 1 million de livres de sucre...
Le 31 juillet, Traité de Breda et fin de la 2ème Guerre : la France rend Antigua et Montserrat que le gouverneur de Clodoré venait de prendre, ainsi que la partie Anglaise de St Christophe prise en 1666. Elle récupère Ste Lucie et l’Acadie au Canada.
Envoyé par Colbert, l'ingénieur du Roy François Blondel termine sa mission de 7 mois aux Isles Françoises des Antilles pour étudier leur fortification éventuelle.
On lui doit cette 1ère " Carte particuliere de l'Isle de Marigalante":
Envoyé par Colbert, l'ingénieur du Roy François Blondel termine sa mission de 7 mois aux Isles Françoises des Antilles pour étudier leur fortification éventuelle.
On lui doit cette 1ère " Carte particuliere de l'Isle de Marigalante":
(Attention, le Sud est à l'Est, le futur Grand Bourg s'appelle le Fort...)
67 habitations, dont les 10 habitations sucreries, sont portées sur la carte, elles occupent l’Ouest et du Sud, rien dans l’intérieur (les Hauts) ni au Nord. Selon le recensement de l’année précédente, nous devrions en retrouver 73 : 6 ne sont donc pas figurées...
Ainsi, l’ensemble de terres acquises depuis la "fondation" de 1660 occupe près de 180 hectares…
En parallèle, ils font une "augmentation de naigres" le 3 mai en achetant à "Mr Girardain 4 nègres, à scavoir Jean et sa femme, Mengel et Pettre, pour la quantité de 18.000 de sucre" devant Legris, notaire en Gardeloupe, puis bientôt acquisition de 3 négresses supplémentaires pour 6.000 livres de sucre et 2 nègres supplémentaires pour aussi 6.000, ce qui nous donne un montant de 3.000 par homme et 2.000 par femme…
A noter que désormais le sucre remplace le pétun (tabac) dans la majorité des transactions...
Publication de l " Histoire Générale des Ant-Isles habitées par les François " par le R.P. du Tertre en 2 puis 3 volumes successifs jusqu’en 1671. Selon lui, les maîtres habitent des maisons " en charpente et planches ", les habitants ordinaires " de logements aux salles basses séparés en dedans en deux ou trois départements, dont l’un sert de salle, l’autre de salle à manger, le troisième de garde-manger ".
67 habitations, dont les 10 habitations sucreries, sont portées sur la carte, elles occupent l’Ouest et du Sud, rien dans l’intérieur (les Hauts) ni au Nord. Selon le recensement de l’année précédente, nous devrions en retrouver 73 : 6 ne sont donc pas figurées...
- 10 petites habitations entre Vieux Fort et la rivière St Louis (Du Ber, La Valée, Bourguignon, Briare, Benard, Desné, Parmentier, Ridele, Desmaretz et Freulat)
- Juste au Sud de la rivière St Louis, l’habitation du gouverneur De Boisseret et celle du gouverneur de la Guadeloupe, Du Lion.
- Au Sud des terres de Boisseret jusqu’à la pointe du Fort, 42 habitations (Les Carmes, Des Bosquetz, Le Bris, Dastein, 2 Testu, Maillard, Paillard, La Cance, St Jean, 2 La Verdure, Le Tellier, 2 Houdan, Des Champs, Guarison, Cheutay, Jaunet, Poignon, Vincent, La Ramée, Surmont, Pichery, Duchemin, Bonjoret, Molier, La Forge, Le Breton, Maret, Oulet, Maupitois, Alexandre, La Porte, Fouchet, Jeulin, La Mure, Prevost, Crossart, Bourgaut, Hue et Leisse)
- Au bourg des Basses, futur Grand Bourg, à la pointe du Fort, le fort, la maison du gouverneur, l’église des Carmes et 5 maisons...
- Après les Basses, 7 habitations (Du Lion, De Boisseret, Luce, 2 Ricord, Manigot et Lambert)
Ainsi, l’ensemble de terres acquises depuis la "fondation" de 1660 occupe près de 180 hectares…
En parallèle, ils font une "augmentation de naigres" le 3 mai en achetant à "Mr Girardain 4 nègres, à scavoir Jean et sa femme, Mengel et Pettre, pour la quantité de 18.000 de sucre" devant Legris, notaire en Gardeloupe, puis bientôt acquisition de 3 négresses supplémentaires pour 6.000 livres de sucre et 2 nègres supplémentaires pour aussi 6.000, ce qui nous donne un montant de 3.000 par homme et 2.000 par femme…
A noter que désormais le sucre remplace le pétun (tabac) dans la majorité des transactions...
Publication de l " Histoire Générale des Ant-Isles habitées par les François " par le R.P. du Tertre en 2 puis 3 volumes successifs jusqu’en 1671. Selon lui, les maîtres habitent des maisons " en charpente et planches ", les habitants ordinaires " de logements aux salles basses séparés en dedans en deux ou trois départements, dont l’un sert de salle, l’autre de salle à manger, le troisième de garde-manger ".
" Quand quelque commandeur abuse d’une négre, l’enfant mulâtre qui en vient est libre et le père est obligé de le nourrir et de l’entretenir jusqu’à l’âge de douze ans, sans l’amende à laquelle il est encore condamné. "
" Les cannes brisées et épuisées de leur suc, aussi bien que de leurs écumes, ne sont pas inutiles, car pour les écumes de seconde et troisième chaudières et tout ce qui se répand en remontant…coule dans un canot où il est réservé pour faire de l’eau de vie, les nègres en font une boisson qui enivre et dont l’on a un assez bon débit dans les Isles "
Il remet aussi en cause la bulle papale de 1493 : " Les Roys d’Espagne en vertu de cette donnation pretendirent en estre les seuls possesseurs legitimes ; & sous ce pretexte traitterent comme des Corsaires tous ceux qui furent trouvez entre les deux Tropiques. Mais ny la concession du souverain Poncife, ny la cruauté barbare des Espagnols, ne purent empescher les Estrangers de faire voile en l’Amerique, pour tascher de s’y enrichir "
En dehors des concessions des riches sucriers, les "petits Blancs" cultivent d’abord des légumes, appelés vivres, puis le tabac et l’indigo, denrées négociables, les premières exportées de l’île.
Les Blancs les plus pauvres sont les "engagés", au service d’un maître.
La plupart ont signé un contrat de 3 ans pour 300 livres de pétun (tabac) : ils ne seront libres que quand ils auront fait leur temps, s’ils ont survécu. En effet, leur mortalité est très élevée, près de 50%, surtout la première année, à cause du travail forcé et des "fièvres"…
Le maître peut aussi vendre son engagé avant la fin du contrat.
Quand ils ont fini leur engagement, ils doivent se présenter au Gouverneur, qui leur donne une concession de 200 pas sur 500 ou 1.000 pas, à titre de provision, en attendant que le Roi leur accorde la propriété définitive.
La concession commence à 50 pas du rivage, dits pas du Roy. Les concessions se découpent à partir de la mer par "étage" de 1000 pas, d'où les "3ème" ou "4ème" étages, que l'on retrouve encore à Faup ou Potel...
NB : le pas de Roy correspondait initialement à 3,5 pieds mais variait selon les colonies, il sera fixé à 1,624 mètre
Rares parmi eux sont ceux qui feront fortune, si ce n’est en épousant de riches veuves…
La 2ème génération comptera beaucoup de mulâtres : compte-tenu du peu de femmes d’origine européenne, beaucoup ont pris des épouses noires. A cette époque, en cas de reconnaissance de paternité, l’enfant mulâtre ne suit pas la condition de sa mère, il est libre. Son père est obligé de le nourrir jusqu’à 12 ans, et de payer des dommages-intérêts pour la perte de l’enfant si la négresse appartient à un autre maître...
Jean de Baas, marquis de Castelmore, est nommé en remplacement de M. de Tracy , avec le titre de Gouverneur général des Isles.
Il doit s'installer à la Martinique au lieu de Saint-Christophe où résidait jusqu'alors le chef de l'administration.
1668 : Un Arrêt du Conseil d'Estat du 10 septembre interdit à la Compagnie des Indes Occidentales de donner des permissions de commerce aux Isles d'Amérique à des navires étrangers.
Un Edit Royal de novembre décide que toutes les prises faites aux Antilles seront transférées à la Martinique, qui commence à accaparer le commerce et le trafic maritime des îles, en particulier à St Pierre…
Les autres colonies, en particulier Guadeloupe et Marie Galante, n'achetant et ne vendant qu'en seconde main, après avoir payé des frais de cabotage et une commission au commerce de la Martinique, le prix des objets de consommation sera pour elles plus élevé , et celui des denrées fournies en paiement plus bas…
A Marigalante, le R.P. Ferdinand écrit : " Maintenant nous avons Dieu mercy honnestement de quoy pour estre bien autant que le pais le peut permettre, et suis sur le point de faire bastir une belle eglize a la grande ance de Mariegalande et pour cet effect j’auray bien bessoin de vostre asistance pour procurer quelques charitez en Frence des gens de bien "
Le 12 novembre, tremblement de terre : 2 des 12 sucreries sont détruites à Marie-Galante.
Le R.P. Carme Ignasse, voyant la supériorité des bâtiments en bois lors du séisme, demande à son supérieur en Guadeloupe : "S’il se trouvoit quelque bon charpentier qui vouloit venir ici pour travailler, je lui donnerai un bon gage"…
1669 : En France, Hugues de Lionne, ministre de Louis XIV, reçoit l’ambassadeur Turc de Soliman le Magnifique et déguste un "cavé ", c’est le 1er café à la Cour et en France…La mode du café va se développer rapidement, créant une demande en Europe.
Louis XIV crée le titre de Secrétaire d’État à la Marine et nomme Colbert, déjà Contrôleur Général des Finances, comme premier titulaire du poste.
Colbert décide d'établir un Gouvernement Général des Isles d'Amérique, dont la Martinique devient le chef-lieu, ce qui donnera à cette dernière une place prédominante au détriment des autres îles : la Guadeloupe et Marie Galante deviennent ainsi dépendante de la Martinique.
Le lieutenant général Jean Charles de Baas-Castelmore arrive le 4 février avec l’escadre du Comte d’Estrée pour prendre ses fonctions, porteur d’une "lettre du Roy pour lui marquer la conduite qu'il doit tenir dans le gouvernement des peuples des Isles françoises de l'Amérique"
En Guadeloupe, 3.083 Blancs, 4.267 Noirs et 47 Métis.
Les relations du lieutenant général avec le gouverneur Du Lion vont vite se dégrader, au détriment de la Guadeloupe…
Du Lion, rentré en France en août, écrit un mémoire à Colbert sur son administration et les réformes à prévoir.
Le surintendant Louis de Béchameil lui répond : "La Compagnie vous promet l’envoi des Negres et des Engagez mais je vois bien qu’elle ne peut y satisfaire aussy amplement qu’il le faut pour le bien des Isles"...
" Les cannes brisées et épuisées de leur suc, aussi bien que de leurs écumes, ne sont pas inutiles, car pour les écumes de seconde et troisième chaudières et tout ce qui se répand en remontant…coule dans un canot où il est réservé pour faire de l’eau de vie, les nègres en font une boisson qui enivre et dont l’on a un assez bon débit dans les Isles "
Il remet aussi en cause la bulle papale de 1493 : " Les Roys d’Espagne en vertu de cette donnation pretendirent en estre les seuls possesseurs legitimes ; & sous ce pretexte traitterent comme des Corsaires tous ceux qui furent trouvez entre les deux Tropiques. Mais ny la concession du souverain Poncife, ny la cruauté barbare des Espagnols, ne purent empescher les Estrangers de faire voile en l’Amerique, pour tascher de s’y enrichir "
En dehors des concessions des riches sucriers, les "petits Blancs" cultivent d’abord des légumes, appelés vivres, puis le tabac et l’indigo, denrées négociables, les premières exportées de l’île.
Les Blancs les plus pauvres sont les "engagés", au service d’un maître.
La plupart ont signé un contrat de 3 ans pour 300 livres de pétun (tabac) : ils ne seront libres que quand ils auront fait leur temps, s’ils ont survécu. En effet, leur mortalité est très élevée, près de 50%, surtout la première année, à cause du travail forcé et des "fièvres"…
Le maître peut aussi vendre son engagé avant la fin du contrat.
Quand ils ont fini leur engagement, ils doivent se présenter au Gouverneur, qui leur donne une concession de 200 pas sur 500 ou 1.000 pas, à titre de provision, en attendant que le Roi leur accorde la propriété définitive.
La concession commence à 50 pas du rivage, dits pas du Roy. Les concessions se découpent à partir de la mer par "étage" de 1000 pas, d'où les "3ème" ou "4ème" étages, que l'on retrouve encore à Faup ou Potel...
NB : le pas de Roy correspondait initialement à 3,5 pieds mais variait selon les colonies, il sera fixé à 1,624 mètre
Rares parmi eux sont ceux qui feront fortune, si ce n’est en épousant de riches veuves…
La 2ème génération comptera beaucoup de mulâtres : compte-tenu du peu de femmes d’origine européenne, beaucoup ont pris des épouses noires. A cette époque, en cas de reconnaissance de paternité, l’enfant mulâtre ne suit pas la condition de sa mère, il est libre. Son père est obligé de le nourrir jusqu’à 12 ans, et de payer des dommages-intérêts pour la perte de l’enfant si la négresse appartient à un autre maître...
Jean de Baas, marquis de Castelmore, est nommé en remplacement de M. de Tracy , avec le titre de Gouverneur général des Isles.
Il doit s'installer à la Martinique au lieu de Saint-Christophe où résidait jusqu'alors le chef de l'administration.
1668 : Un Arrêt du Conseil d'Estat du 10 septembre interdit à la Compagnie des Indes Occidentales de donner des permissions de commerce aux Isles d'Amérique à des navires étrangers.
Un Edit Royal de novembre décide que toutes les prises faites aux Antilles seront transférées à la Martinique, qui commence à accaparer le commerce et le trafic maritime des îles, en particulier à St Pierre…
Les autres colonies, en particulier Guadeloupe et Marie Galante, n'achetant et ne vendant qu'en seconde main, après avoir payé des frais de cabotage et une commission au commerce de la Martinique, le prix des objets de consommation sera pour elles plus élevé , et celui des denrées fournies en paiement plus bas…
A Marigalante, le R.P. Ferdinand écrit : " Maintenant nous avons Dieu mercy honnestement de quoy pour estre bien autant que le pais le peut permettre, et suis sur le point de faire bastir une belle eglize a la grande ance de Mariegalande et pour cet effect j’auray bien bessoin de vostre asistance pour procurer quelques charitez en Frence des gens de bien "
Le 12 novembre, tremblement de terre : 2 des 12 sucreries sont détruites à Marie-Galante.
Le R.P. Carme Ignasse, voyant la supériorité des bâtiments en bois lors du séisme, demande à son supérieur en Guadeloupe : "S’il se trouvoit quelque bon charpentier qui vouloit venir ici pour travailler, je lui donnerai un bon gage"…
1669 : En France, Hugues de Lionne, ministre de Louis XIV, reçoit l’ambassadeur Turc de Soliman le Magnifique et déguste un "cavé ", c’est le 1er café à la Cour et en France…La mode du café va se développer rapidement, créant une demande en Europe.
Louis XIV crée le titre de Secrétaire d’État à la Marine et nomme Colbert, déjà Contrôleur Général des Finances, comme premier titulaire du poste.
Colbert décide d'établir un Gouvernement Général des Isles d'Amérique, dont la Martinique devient le chef-lieu, ce qui donnera à cette dernière une place prédominante au détriment des autres îles : la Guadeloupe et Marie Galante deviennent ainsi dépendante de la Martinique.
Le lieutenant général Jean Charles de Baas-Castelmore arrive le 4 février avec l’escadre du Comte d’Estrée pour prendre ses fonctions, porteur d’une "lettre du Roy pour lui marquer la conduite qu'il doit tenir dans le gouvernement des peuples des Isles françoises de l'Amérique"
En Guadeloupe, 3.083 Blancs, 4.267 Noirs et 47 Métis.
Les relations du lieutenant général avec le gouverneur Du Lion vont vite se dégrader, au détriment de la Guadeloupe…
Du Lion, rentré en France en août, écrit un mémoire à Colbert sur son administration et les réformes à prévoir.
Le surintendant Louis de Béchameil lui répond : "La Compagnie vous promet l’envoi des Negres et des Engagez mais je vois bien qu’elle ne peut y satisfaire aussy amplement qu’il le faut pour le bien des Isles"...
Les sucres français ou étrangers étaient taxés de la même manière à 4 livres " le cent pesant ".
Le 2 septembre, un Arrêt du Conseil d’Etat prend des mesures protectionnistes en augmentant les droits sur l’importation des sucres " estrangers " à 22 livres " le cent pesant " et en supprimant les droits sur les sucres de nos colonies. En même temps, nos colonies n’ont plus le droit d’exporter en dehors de ports du Royaume.
A Marigalande, le gouverneur De Téméricourt écrit au gouverneur Du Lion : il demande à établir un Conseil Souverain pour obtenir un peu d’indépendance vis-à-vis de la Martinique. Il a nommé Luce comme juge. Il remarque plus loin que "l'entretien du juge qu'il a establi ne coute que 4 mil livres de sucres, ce qui n'est pas considérable l'isle en produisant 13 ou 14 cens mil"
Compte-tenu du manque d'esclaves, le gouverneur de Marie Galante, le marquis de Téméricourt "a envoyé a Corosol (Curacao, déja hollandais) un vaisseau chercher des nègres"..
Il écrit le 14 décembre un rapport de 7 pages sur l’état de l’île et note en particulier :
" Le houragan qui est survenu le 30ème d’aoust…a fait un tel dommage en l’isle que je ne croy pas qu’elle puisse se remettre de deux années, n’aiant pas laissé une seule maison ny sucrerie de bout ".
Le 2 septembre, un Arrêt du Conseil d’Etat prend des mesures protectionnistes en augmentant les droits sur l’importation des sucres " estrangers " à 22 livres " le cent pesant " et en supprimant les droits sur les sucres de nos colonies. En même temps, nos colonies n’ont plus le droit d’exporter en dehors de ports du Royaume.
A Marigalande, le gouverneur De Téméricourt écrit au gouverneur Du Lion : il demande à établir un Conseil Souverain pour obtenir un peu d’indépendance vis-à-vis de la Martinique. Il a nommé Luce comme juge. Il remarque plus loin que "l'entretien du juge qu'il a establi ne coute que 4 mil livres de sucres, ce qui n'est pas considérable l'isle en produisant 13 ou 14 cens mil"
Compte-tenu du manque d'esclaves, le gouverneur de Marie Galante, le marquis de Téméricourt "a envoyé a Corosol (Curacao, déja hollandais) un vaisseau chercher des nègres"..
Il écrit le 14 décembre un rapport de 7 pages sur l’état de l’île et note en particulier :
" Le houragan qui est survenu le 30ème d’aoust…a fait un tel dommage en l’isle que je ne croy pas qu’elle puisse se remettre de deux années, n’aiant pas laissé une seule maison ny sucrerie de bout ".
Il signale par ailleurs la construction de 6 indigoteries, les premières...
Pour la Guadeloupe et Marie-Galante, un rapport de Polluche le 26 décembre nous donne les revenus du sucre :
"Estat des sucreries quy sont aux Isles de la Guadaloupe et de Mariegalante, avec la quantité de sucre à peu près que chacune peut faire par an"
Pour la Guadeloupe et Marie-Galante, un rapport de Polluche le 26 décembre nous donne les revenus du sucre :
"Estat des sucreries quy sont aux Isles de la Guadaloupe et de Mariegalante, avec la quantité de sucre à peu près que chacune peut faire par an"
Pour Marie Galante, cet "Estat" nous donne un inventaire précis des 12 sucreries et de leur production :
Les 2 sucreries du gouverneur De Téméricourt et de ses associés Du Lion ou le Chevalier Houel donnent chacune 100.000 livres de sucre par an, soit plus du quart de la production totale de Marie Galante.
De Surmont associé au Chevalier Houel (vers Pirogue et Port Louis actuel) produisent 90.000 livres, Chauvet (en fait Thauvet) 80.000 livres, Ricord et Dauville 80.000 livres, Luce le jeune (le notaire) 75.000, Molliere (Moulier) 71.000, Chauvin 62.000, Luce l’ayné (le frère ainé du notaire) 60.000, De Fontenay 48.000, et enfin Guarisson 30.000 livres.
Au total, ces 11 sucreries de Marie-Galante auxquelles il faut rajouter celle des Carmes, produisent 796.000 livres-poids de 0,489 kg, soit un peu plus de 389 tonnes métriques, soit en moyenne chacune 66.000 livres (33 tonnes) contre 35.400 livres (17,5 tonnes) pour les 101 sucreries de la Guadeloupe, ce sont donc les plus productives…
L’habitation-sucrerie des Pères Carmes cultive 35 carrés tout près du bourg, avec un atelier de 35 esclaves : elle a coûté 200.000 livres de sucre pour les terres, les bâtiments, les esclaves et le bétail, elle produit en moyenne 50.000 livres de sucre par an.
Un autre rapport de Polluche à la même date : " Estat des marchandises qui ce peuvent à peu près consommer dans cette Isle Guadaloupe et celle de Mariegallande pendant une année, avec le prix de ce quelle ce pourront vendre " nous donne une bonne idée du mode de vie des iles, très dépendantes de la France, même pour l’alcool, la production de rhum - guildive - n’a quasiment pas commencé…
Les 2 sucreries du gouverneur De Téméricourt et de ses associés Du Lion ou le Chevalier Houel donnent chacune 100.000 livres de sucre par an, soit plus du quart de la production totale de Marie Galante.
De Surmont associé au Chevalier Houel (vers Pirogue et Port Louis actuel) produisent 90.000 livres, Chauvet (en fait Thauvet) 80.000 livres, Ricord et Dauville 80.000 livres, Luce le jeune (le notaire) 75.000, Molliere (Moulier) 71.000, Chauvin 62.000, Luce l’ayné (le frère ainé du notaire) 60.000, De Fontenay 48.000, et enfin Guarisson 30.000 livres.
Au total, ces 11 sucreries de Marie-Galante auxquelles il faut rajouter celle des Carmes, produisent 796.000 livres-poids de 0,489 kg, soit un peu plus de 389 tonnes métriques, soit en moyenne chacune 66.000 livres (33 tonnes) contre 35.400 livres (17,5 tonnes) pour les 101 sucreries de la Guadeloupe, ce sont donc les plus productives…
L’habitation-sucrerie des Pères Carmes cultive 35 carrés tout près du bourg, avec un atelier de 35 esclaves : elle a coûté 200.000 livres de sucre pour les terres, les bâtiments, les esclaves et le bétail, elle produit en moyenne 50.000 livres de sucre par an.
Un autre rapport de Polluche à la même date : " Estat des marchandises qui ce peuvent à peu près consommer dans cette Isle Guadaloupe et celle de Mariegallande pendant une année, avec le prix de ce quelle ce pourront vendre " nous donne une bonne idée du mode de vie des iles, très dépendantes de la France, même pour l’alcool, la production de rhum - guildive - n’a quasiment pas commencé…
- 4.000 barils de bœuf d’Irlande en saumure à 250 livres,
- 800 barils de lard frais salé à 500 livres,
- 400 barils d’eau de vie à 500 livres,
- 200 tonneaux de vin rouge de Bordeaux à 2.000 livres,
- 200 pipes de vin de madère à 1200,
- 400 barils de farine à 200,
- 100 petits barils d’huile d’olive de 15 pots à 20 le pot,
- 60 demi-barils d’huile à bruler de 25 pots,
- 50 caisses de chandelles de Hollande de 50 chacune,
- 50 caisses de savon de 100 chacune,
- 20 barils de morue en saumure à 300,
- 15 boucaux de morue séchée à 600,
- 20 ancres de saumon à 200
- Suit 1.000 paires de souliers pour hommes, 500 pour femmes et 300 pour enfants, 200 paires de pantoufles, 1200 chapeaux, puis toute une variété de tissus, toiles, dentelles, rubans, boutons, bas, suivi de vaisselle, couverts et batterie de cuisine, puis papiers, écritoires, plumes et gants, enfin planches, clous, serrures et outillage…
1670 : La pénurie de monnaie dans nos colonies conduit le 19 février à la Déclaration du Roy " portant qu’il sera fabriqué une monnoye particulière pour les Isles et Terre ferme de l’Amérique " en pièces d’argent de 15 et 5 sols " en l’Hostel de la Monnoye de Paris " jusqu’à concurrence de 100.000 livres.
Le 28 février, un Arrêt du Conseil d’Etat dit que ceux qui auront à payé leur passage aux Isles ne pourrons être "retenus en esclavage plus de 18 mois, sauf artisans et gens de métier". La durée des engagements est ainsi réduite de 3 ans à 18 mois, compte-tenu de la pénurie d’engagés.
Le 8 octobre, Colbert écrit aux juges des Amirautés :
"Le Roy continuant ses marques de bonté envers ceux de ses sujets qui s'adonnent au commerce de ses Isles de l'Amérique, il a non-seulement ordonné par arrest de son conseil du 16 a oust dernier que les nègres qu'on amène des costes de Guinée auxdites isles seront exempts du droit de 5 p. 0/0 qu'on avoit accoustumé de payer à leur arrivée , mais aussy, pour faciliter aux n#gb~cfcïns la vente et débit des sucres qu'ils rapportent en France en échange de leurs marchandises, Sa Majesté auroit, par un autre arrest du 9 septembre, enjoint au fermier général de ses fermes unies de rendre et restituer auxdits négocians six livres pour chacun cent pesant des sucres raffinés qu'ils feront sortir de ce royaume pour les porterdans les pays estrangers."
En Guadeloupe, le 28 mars, le gouverneur Du Lion écrit à Colbert sur " la disette de son isle " et se plaint toujours du lieutenant général De Baas : " les marchands excédés par les taxes et les lois imposées par le gouverneur de Baas ont résolu de ne plus venir aux îles "...
Il propose des réformes pour le commerce de la Compagnie avec un commerce libre entre les îles et le Royaume.
" Sur la plainte que les marchands ont fait que les sucres qui leur estoient livrés par les habitans n'estoient pas de bonne qualité, j'establis des visiteurs bien cognoissants qui se trouvent à l'ouverture du poids du Roy, pour empescher que les sucres vicieux ne soyent pezés, et pour procéder à la confiscation d'iceux quand le cas le méritera "
Le 18 juillet, Du Lion dans son bilan de la colonie insiste sur les difficultés croissantes des habitants sucriers :
" Le sucre vaut si peu en France et les capitaines des navires françois ont poussé le fret si loing, que j'ay veu quantité de gens dans le dessein de faire d'autres marchandises, mais après que je les ay rasseuré, ce bruit a cessé.
Vous aves fait beaucoup pour le commerce Monseigneur, en foisant oster les deux escus par tonneau.
Les advis que nous avons, font espérer que vous feres supprimer les cinq pour cent qui pèsent sur les retours ; que la mesure, il vous plaira peut-estre de faire diminuer les droicts de quatre francs par cent livres de sucre, parce que l'habitant estant obligé d'achepter à présent plus chèrement que du passé les denrées pour son habitation, payant le fret à quinze deniers par livres, qui le donnoit, il y a cinq ou six ans pour six, donnant quatre francs par cent livres, et payant deux et demy d'entrée et autant de sortie, souffrant, outre cela, le coulage, les risques, les avaries, frais de commission et autres, veu encor le peu de valeur du sucre, tout cela supputé, il sera aisé de voir, s'il vous plaist, Monseigneur, que celuy qui fait ou envoye du sucre ne peut presque retirer son advance, bien loing de faire subsister sa famille de son guain et de assambler un fond pour l'establir. Il est donc nécessaire de donner une bonne valeur au sucre, pour obliger les uns et les autres à venir faire des establissemens dans les isles "…
20 raffineries de sucre à Bordeaux.
Le prix du sucre s’est effectivement effondré du fait de la surproduction…
2 navires négriers armés au Havre de Grâce, la Concorde et la Justice, qui ont pris leur cargaison à Ardra (Bénin) et livré leurs nègres en Martinique, respectivement 433 et 344. La vente en Guadeloupe ci-dessous est très probablement liée à cette "livraison"...
Le 1er octobre, ce " Procès verbal de distribution des neigres entre certains habitants de la Guadeloupe " nous donne le nom des acquéreurs, le nombre d'esclaves vendus ou attribués " pièces d’Inde mâles, femelles, vieux, vieilles, jeunes, négrillons " et le montant de la vente.
Le 8 octobre, Colbert écrit aux juges des Amirautés :
"Le Roy continuant ses marques de bonté envers ceux de ses sujets qui s'adonnent au commerce de ses Isles de l'Amérique, il a non-seulement ordonné par arrest de son conseil du 16 a oust dernier que les nègres qu'on amène des costes de Guinée auxdites isles seront exempts du droit de 5 p. 0/0 qu'on avoit accoustumé de payer à leur arrivée , mais aussy, pour faciliter aux n#gb~cfcïns la vente et débit des sucres qu'ils rapportent en France en échange de leurs marchandises, Sa Majesté auroit, par un autre arrest du 9 septembre, enjoint au fermier général de ses fermes unies de rendre et restituer auxdits négocians six livres pour chacun cent pesant des sucres raffinés qu'ils feront sortir de ce royaume pour les porterdans les pays estrangers."
En Guadeloupe, le 28 mars, le gouverneur Du Lion écrit à Colbert sur " la disette de son isle " et se plaint toujours du lieutenant général De Baas : " les marchands excédés par les taxes et les lois imposées par le gouverneur de Baas ont résolu de ne plus venir aux îles "...
Il propose des réformes pour le commerce de la Compagnie avec un commerce libre entre les îles et le Royaume.
" Sur la plainte que les marchands ont fait que les sucres qui leur estoient livrés par les habitans n'estoient pas de bonne qualité, j'establis des visiteurs bien cognoissants qui se trouvent à l'ouverture du poids du Roy, pour empescher que les sucres vicieux ne soyent pezés, et pour procéder à la confiscation d'iceux quand le cas le méritera "
Le 18 juillet, Du Lion dans son bilan de la colonie insiste sur les difficultés croissantes des habitants sucriers :
" Le sucre vaut si peu en France et les capitaines des navires françois ont poussé le fret si loing, que j'ay veu quantité de gens dans le dessein de faire d'autres marchandises, mais après que je les ay rasseuré, ce bruit a cessé.
Vous aves fait beaucoup pour le commerce Monseigneur, en foisant oster les deux escus par tonneau.
Les advis que nous avons, font espérer que vous feres supprimer les cinq pour cent qui pèsent sur les retours ; que la mesure, il vous plaira peut-estre de faire diminuer les droicts de quatre francs par cent livres de sucre, parce que l'habitant estant obligé d'achepter à présent plus chèrement que du passé les denrées pour son habitation, payant le fret à quinze deniers par livres, qui le donnoit, il y a cinq ou six ans pour six, donnant quatre francs par cent livres, et payant deux et demy d'entrée et autant de sortie, souffrant, outre cela, le coulage, les risques, les avaries, frais de commission et autres, veu encor le peu de valeur du sucre, tout cela supputé, il sera aisé de voir, s'il vous plaist, Monseigneur, que celuy qui fait ou envoye du sucre ne peut presque retirer son advance, bien loing de faire subsister sa famille de son guain et de assambler un fond pour l'establir. Il est donc nécessaire de donner une bonne valeur au sucre, pour obliger les uns et les autres à venir faire des establissemens dans les isles "…
20 raffineries de sucre à Bordeaux.
Le prix du sucre s’est effectivement effondré du fait de la surproduction…
2 navires négriers armés au Havre de Grâce, la Concorde et la Justice, qui ont pris leur cargaison à Ardra (Bénin) et livré leurs nègres en Martinique, respectivement 433 et 344. La vente en Guadeloupe ci-dessous est très probablement liée à cette "livraison"...
Le 1er octobre, ce " Procès verbal de distribution des neigres entre certains habitants de la Guadeloupe " nous donne le nom des acquéreurs, le nombre d'esclaves vendus ou attribués " pièces d’Inde mâles, femelles, vieux, vieilles, jeunes, négrillons " et le montant de la vente.
Les premiers servis ont droit à des " neigres de choix ou de préférence " : la Compagnie en a acheté 7 pour 10.000 livres, De Baas 2 pour 5.000 livres, Du Lion 8 pour 20.000, De Saint Laurens 6 pour 15.000, Hinselin 4 pour 10.000, etc…
Le prix moyen de ces esclaves de choix est donc de 2.500 livres.
Les autres habitants ont droit à une " distribution au sort ou par billet " :
Sont concernés Houël avec 4 esclaves pour 7.099 livres, Téméricourt avec 4 pour 7.916 livres, les religieux ne sont pas de reste : les Carmes en ont acheté 4, les Jacobins 4 et les Jésuites 2. Suivent 125 habitants…
Le prix moyen de ces esclaves tirés au sort est donc de moins de 2.000 livres. Le total de la vente des 332 esclaves a rapporté 718.750 livres.
On sait de plus que sur ces 332 esclaves , il y avait 124 hommes, 101 femmes, 29 vieux et 78 enfants et que 3 sont " morts à terre et à bord " et 3 sont malades et n’ont pu être vendus…
Entre le 4 et le 8 octobre, le sieur Paul Poluche, "commis général des Seigneurs de la Compagnie Royale des Indes Occidentales", prend "possession de la partie de la Guadeloupe appartenant à Mme de Champigny au nom de la Compagnie" en présence de " Pierre Denison, juge civil et criminel de cette isle" porteur de la procuration de "Messire Jacques de Boisseret, chevalier et seigneur de Téméricourt, conseiller du Roy, marquis de Ste Marie, gouverneur pour sa Majesté de l'Isle de Marie Gallande, tant en son nom que comme Procureur général et spécial de Dame Magdelaine Houel sa mère" : cet acte en 20 pages correspond à la "prise de possession réelle et actuelle", telle prévue par le contrat de rachat de 1664, la Dame et ses enfants déclarent avoir "rendu, quitté ou délaissé" leur propriété qui passe sous l'autorité du gouverneur Du Lion...
Le prix moyen de ces esclaves de choix est donc de 2.500 livres.
Les autres habitants ont droit à une " distribution au sort ou par billet " :
Sont concernés Houël avec 4 esclaves pour 7.099 livres, Téméricourt avec 4 pour 7.916 livres, les religieux ne sont pas de reste : les Carmes en ont acheté 4, les Jacobins 4 et les Jésuites 2. Suivent 125 habitants…
Le prix moyen de ces esclaves tirés au sort est donc de moins de 2.000 livres. Le total de la vente des 332 esclaves a rapporté 718.750 livres.
On sait de plus que sur ces 332 esclaves , il y avait 124 hommes, 101 femmes, 29 vieux et 78 enfants et que 3 sont " morts à terre et à bord " et 3 sont malades et n’ont pu être vendus…
Entre le 4 et le 8 octobre, le sieur Paul Poluche, "commis général des Seigneurs de la Compagnie Royale des Indes Occidentales", prend "possession de la partie de la Guadeloupe appartenant à Mme de Champigny au nom de la Compagnie" en présence de " Pierre Denison, juge civil et criminel de cette isle" porteur de la procuration de "Messire Jacques de Boisseret, chevalier et seigneur de Téméricourt, conseiller du Roy, marquis de Ste Marie, gouverneur pour sa Majesté de l'Isle de Marie Gallande, tant en son nom que comme Procureur général et spécial de Dame Magdelaine Houel sa mère" : cet acte en 20 pages correspond à la "prise de possession réelle et actuelle", telle prévue par le contrat de rachat de 1664, la Dame et ses enfants déclarent avoir "rendu, quitté ou délaissé" leur propriété qui passe sous l'autorité du gouverneur Du Lion...
A Marie-Galante, le recensement signale 3 religieux missionnaires, 2 églises et 1.276 habitants.
Toujours 12 sucreries, 6 indigoteries.
Sur le procès verbal de vente de "neigres" en Guadeloupe le 1er octobre, on sait que 61 étaient destinés à Marie Galante, 20 hommes, 20 femmes, 15 enfants et 6 vieux, pour un montant total de 132.916 livres…
Colbert envoie au gouverneur De Téméricourt le sieur Pelissier " pour remettre de l’ordre dans les affaires de la Compagnie " et " l’établissement du commerce dans les isles ".
De Téméricourt fait mettre en prison Henri de Surmont "qui a espousé une de ses parentes et qui a une habitation dans l’isle" pour avoir "donné des coups de baston à la sortie de la Grand Messe au nommé Prevost, plus ancien et plus fameux habitans" et avoir "voulut metre l’espée a la main devant le Gouverneur" qu’il a traité de "fils de boucher"…
Toujours 12 sucreries, 6 indigoteries.
Sur le procès verbal de vente de "neigres" en Guadeloupe le 1er octobre, on sait que 61 étaient destinés à Marie Galante, 20 hommes, 20 femmes, 15 enfants et 6 vieux, pour un montant total de 132.916 livres…
Colbert envoie au gouverneur De Téméricourt le sieur Pelissier " pour remettre de l’ordre dans les affaires de la Compagnie " et " l’établissement du commerce dans les isles ".
De Téméricourt fait mettre en prison Henri de Surmont "qui a espousé une de ses parentes et qui a une habitation dans l’isle" pour avoir "donné des coups de baston à la sortie de la Grand Messe au nommé Prevost, plus ancien et plus fameux habitans" et avoir "voulut metre l’espée a la main devant le Gouverneur" qu’il a traité de "fils de boucher"…
De Baas, après avoir eu " les informations que le Sieur Du Plessis a fait estant a MarieGalante " demande sa libération :
" J’ay ordonné au Sieur De Surmond de s’en retourner a son habitation ou il a ordre de vivre comme il doit tant a vostre egard qu’envers tous les habitans de MarieGalante et ou je vous prie de le laisser jouir de son bien sans luy causer nulle inquietude, car le Roy veut, mais absolument, que ses sujets soient en liberté et qu’ils travaillent assidument a la culture des terres…quoyque je le connoisse pour un homme fort emporté et mesme jusqu’au dernier dereglement, je vous prie de suporter ses infirmitez…"
Le lieutenant général De Baas écrit en Martinique le 24 décembre :
" Le deffrichement et la culture de la terre...ne peut se faire que selon la force et la faculté des habitans. C'est-à-dire que ceux qui ont beaucoup de naigres, de chevaux ou de bœufs pour planter et coupper les cannes et tourner incessament leurs moulins, sont forts et font beaucoup de sucre ; et ceux qui n'ent ont que peu font du tabac ou de l'indigot, pourtant la terre ne manque pas à ceux-cy, car leurs concessions sont amples, mais ils ne peuvent la mettre en valeur faute de bestiaux et de naigres, et ce sont ces pauvres gens que la Compagnie doit assister pour les faire devenir sucriers "…
De ce fait, aux Antilles, les "Grands Blancs" vont racheter progressivement les terres aux "petits blancs", concentrant le patrimoine foncier, comme l’a parfaitement analysé Schnackenbourg…
1671 : En France, le Roi autorise Nantes à commercer avec les Antilles, en baissant leurs droits à 4 livres par quintal, alors qu’il est de 7 livres à la douane de Rouen et St Malo et 4,5 à La Rochelle et Bordeaux : 20 ans plus tard, Nantes aura la moitié du commerce avec les Antilles…
Installation de la 5ème raffinerie à Nantes sous la pression de Colbert...
Un exemple de cargaison ramenée à St Malo par le St Michel, capitaine Chéneau : "66 baricques de sucre, 8 tierçons de sucre, 14 barrils de sucre, 1006 rolles de tabacq, 1000 livres de casse (cannelle), 400 livres de gimgendre" (les baricques pesaient environ 750 livres, le tierçon 400 et le barril 250 livres)
" J’ay ordonné au Sieur De Surmond de s’en retourner a son habitation ou il a ordre de vivre comme il doit tant a vostre egard qu’envers tous les habitans de MarieGalante et ou je vous prie de le laisser jouir de son bien sans luy causer nulle inquietude, car le Roy veut, mais absolument, que ses sujets soient en liberté et qu’ils travaillent assidument a la culture des terres…quoyque je le connoisse pour un homme fort emporté et mesme jusqu’au dernier dereglement, je vous prie de suporter ses infirmitez…"
Le lieutenant général De Baas écrit en Martinique le 24 décembre :
" Le deffrichement et la culture de la terre...ne peut se faire que selon la force et la faculté des habitans. C'est-à-dire que ceux qui ont beaucoup de naigres, de chevaux ou de bœufs pour planter et coupper les cannes et tourner incessament leurs moulins, sont forts et font beaucoup de sucre ; et ceux qui n'ent ont que peu font du tabac ou de l'indigot, pourtant la terre ne manque pas à ceux-cy, car leurs concessions sont amples, mais ils ne peuvent la mettre en valeur faute de bestiaux et de naigres, et ce sont ces pauvres gens que la Compagnie doit assister pour les faire devenir sucriers "…
De ce fait, aux Antilles, les "Grands Blancs" vont racheter progressivement les terres aux "petits blancs", concentrant le patrimoine foncier, comme l’a parfaitement analysé Schnackenbourg…
1671 : En France, le Roi autorise Nantes à commercer avec les Antilles, en baissant leurs droits à 4 livres par quintal, alors qu’il est de 7 livres à la douane de Rouen et St Malo et 4,5 à La Rochelle et Bordeaux : 20 ans plus tard, Nantes aura la moitié du commerce avec les Antilles…
Installation de la 5ème raffinerie à Nantes sous la pression de Colbert...
Un exemple de cargaison ramenée à St Malo par le St Michel, capitaine Chéneau : "66 baricques de sucre, 8 tierçons de sucre, 14 barrils de sucre, 1006 rolles de tabacq, 1000 livres de casse (cannelle), 400 livres de gimgendre" (les baricques pesaient environ 750 livres, le tierçon 400 et le barril 250 livres)
Une Ordonnance du Lieutenant général des Isles du 12 février régle les impôts : Toute personne non noble est soumise au droit de capitation, celles qui prétendent en être exempt, doivent produire un certificat de noblesse pour s'en faire décharger.
Beaucoup de gentilshommes et surtout de cadets de famille, attirés par l'espoir d'une fortune brillante et rapide, s'étaient établis dans les Antilles...
Nouveau recensement : " Estat abrégé des hommes, femmes, garçons, filles, neigres et bestiaux estant dans les Isles Françoises d’Amérique cy apres nommées "
Beaucoup de gentilshommes et surtout de cadets de famille, attirés par l'espoir d'une fortune brillante et rapide, s'étaient établis dans les Antilles...
Nouveau recensement : " Estat abrégé des hommes, femmes, garçons, filles, neigres et bestiaux estant dans les Isles Françoises d’Amérique cy apres nommées "
Pour "Mariegalande", le recensement donne 1.221 habitants, dont 120 "maistres de cazes habitans", 2 "maistres de cazes artisans", 3 "veufses maistres de cazes", 66 femmes mariées, 63 garçons, 46 filles, 160 serviteurs blancs, 63 serviteurs artisans, 2 servantes, 704 esclaves "neigres" (57%), dont 176 "neigrillons et neigrites", 6 "mulastres".
Toujours 12 habitations-sucreries en activité.
Nouvelle carte réalisée, selon Dutertre par Téméricourt lui-même : " Monsieur de Themericour qui est Gouverneur de cette Isle, & qui en a fait plusieurs fois le tour, en a fait une carte fort exacte : en voicy la copie tirée sur l'original, qui est tracé de la main de ce Gentilhomme, sur la peau d'une brebis, dont il a luy-mesme fait le parchemin, apres avoir mangé la beste ; en faisant le tour de l'Isle, pour en tirer le plan "
Elle est reprise par Lapointe, graveur: Attention, le Sud est à l'Ouest, le futur Grand Bourg en face du "fort passage des barques"...
Toujours 12 habitations-sucreries en activité.
Nouvelle carte réalisée, selon Dutertre par Téméricourt lui-même : " Monsieur de Themericour qui est Gouverneur de cette Isle, & qui en a fait plusieurs fois le tour, en a fait une carte fort exacte : en voicy la copie tirée sur l'original, qui est tracé de la main de ce Gentilhomme, sur la peau d'une brebis, dont il a luy-mesme fait le parchemin, apres avoir mangé la beste ; en faisant le tour de l'Isle, pour en tirer le plan "
Elle est reprise par Lapointe, graveur: Attention, le Sud est à l'Ouest, le futur Grand Bourg en face du "fort passage des barques"...
89 concessions occupent la zone côtière de l’Ouest et du Sud, rien dans l’intérieur (les Hauts) ni au Nord.
Beaucoup sont tracées en bande à partir de la mer.
Si nous ne sommes plus en guerre avec eux, ils continuent de subir notre choc microbien avec une épidémie de "verette" c’est-à-dire la variole qui a été ramenée aux Amériques par les Espagnols, les Croisés l’ayant eu mêmes ramenée du Moyen-Orient…
L’année suivante, le R.P. Carme Ferdinand écrira : " les Sauvages ont estez grandement affligez a la Dominique ou tous les jeunnes sont presque morts et beaucoup des vieux "
A Marie Galante, il sera obligé d’isoler une famille de Caraïbes :
" Il n y a eu que moy a les gouverner pandant leur maladie dans un bois ou je les avois fait retirer de peur qu’ils n’eussent communiqué leur mal a nos neigres et aux François de nostre caze, Dieu nous en a encore preservé jusque a presant "
Beaucoup sont tracées en bande à partir de la mer.
- 11 petites parcelles du côté de Vieux Fort.
- Tout le reste au Sud de la rivière St Louis dont la plus grosse concession de l’île, celle du gouverneur de Boisseret qui possède 2 sucreries, celle du Fief de St Louis en copropriété avec son oncle le Chevalier Houël (1600 hectares) et une autre en copropriété avec le Gouverneur de la Guadeloupe, du Lion.
- Au Sud des terres des Boisseret, jusqu’à la pointe des Basses 61 concessions dont 10 sucreries, dont Les Carmes, Du Lion, De Surmont (vers Pirogue et Port Louis actuel), Molier.
- Après les Basses, 15 concessions dont la sucrerie de Ricord.
Si nous ne sommes plus en guerre avec eux, ils continuent de subir notre choc microbien avec une épidémie de "verette" c’est-à-dire la variole qui a été ramenée aux Amériques par les Espagnols, les Croisés l’ayant eu mêmes ramenée du Moyen-Orient…
L’année suivante, le R.P. Carme Ferdinand écrira : " les Sauvages ont estez grandement affligez a la Dominique ou tous les jeunnes sont presque morts et beaucoup des vieux "
A Marie Galante, il sera obligé d’isoler une famille de Caraïbes :
" Il n y a eu que moy a les gouverner pandant leur maladie dans un bois ou je les avois fait retirer de peur qu’ils n’eussent communiqué leur mal a nos neigres et aux François de nostre caze, Dieu nous en a encore preservé jusque a presant "
La population résiduelle de Caraïbes va cohabiter paisiblement avec les colons pendant près de 2 siècles, avant de se métisser et de presque disparaître.
Ils laissent un important héritage culturel et culinaire : le carbet, le hamac "hamaca", la pirogue, le "canoa" (canot), le "pripri" (radeau), le coui (calebasse), le roucou, le piment "daji" ("Nos indiens en usent de tous ce qu'ils mangent au lieu de sel" selon le R.P. Labat ), la patate douce "mabi", qui fermentée fournie une boisson alcoolisée "ouicou", le giraumon, le malanga et surtout l’usage du manioc appelé "turi"…
Ils maitrisent toutes les étapes de la production de la farine de manioc : épluchage avec des coquilles de palourde "boétè", râpage avec du corail "chimali", séchage dans un boyau de vannerie "aualli", tamisage sur une vannerie "hubischi", cuisson de la cassave sur une platine de terre cuite "toucqué".
Les "grageries" des habitations, où l’on produira cette farine, ainsi que la production marie-galantaise actuelle, même si l’outillage a évolué, ne font que reproduire leurs gestes.
On leur doit encore le nom "ouassou" pour les écrevisses, balaou et coulirou pour les poissons et des cayes "cairi".
La section Pirogue, où les colons avaient retrouvé dans la forêt une grande pirogue, rappelle leur technique de fabrication dans un tronc de gommier, comme cela se pratique encore en Dominique.
Et n'oublions pas leur Dieu des tempètes "Hurrakan" !
Le Brésil reste en tête de la production sucrière avec 30.000 tonnes, contre 25.000 pour les Antilles Anglaises et seulement 10.000 pour les Françaises…
1672 : Arrest du Conseil d’Etat qui autorise l’usage des pièces de France aux Isles de l’Amérique et fixe leur cours : 15 sols pour 20 sols, 15 deniers pour 20 deniers.
Les règlements en sucre et autres denrées sont supprimés…
Début de la Guerre de Hollande : la Quadruple Alliance, Hollandais et Espagnols en tête, déclare la guerre aux Français et aux Anglais.
Louis XIV fait envoyer 6 compagnies de troupes de la Marine pour défendre nos îles.
Les Anglais prennent 4 îles hollandaises : St Eustache, Saba, Tortola et Tabacq (Tobago).
Le gouverneur Du Lion écrit le 15 mars : "Mr Carolof (négrier hollandais propriétaire d'une habitation en Guadeloupe) est enfin arrivé avec 361 neigres dans cette isle, le tiers desquels est destiné pour Mariegalante..."
Ils laissent un important héritage culturel et culinaire : le carbet, le hamac "hamaca", la pirogue, le "canoa" (canot), le "pripri" (radeau), le coui (calebasse), le roucou, le piment "daji" ("Nos indiens en usent de tous ce qu'ils mangent au lieu de sel" selon le R.P. Labat ), la patate douce "mabi", qui fermentée fournie une boisson alcoolisée "ouicou", le giraumon, le malanga et surtout l’usage du manioc appelé "turi"…
Ils maitrisent toutes les étapes de la production de la farine de manioc : épluchage avec des coquilles de palourde "boétè", râpage avec du corail "chimali", séchage dans un boyau de vannerie "aualli", tamisage sur une vannerie "hubischi", cuisson de la cassave sur une platine de terre cuite "toucqué".
Les "grageries" des habitations, où l’on produira cette farine, ainsi que la production marie-galantaise actuelle, même si l’outillage a évolué, ne font que reproduire leurs gestes.
On leur doit encore le nom "ouassou" pour les écrevisses, balaou et coulirou pour les poissons et des cayes "cairi".
La section Pirogue, où les colons avaient retrouvé dans la forêt une grande pirogue, rappelle leur technique de fabrication dans un tronc de gommier, comme cela se pratique encore en Dominique.
Et n'oublions pas leur Dieu des tempètes "Hurrakan" !
Le Brésil reste en tête de la production sucrière avec 30.000 tonnes, contre 25.000 pour les Antilles Anglaises et seulement 10.000 pour les Françaises…
1672 : Arrest du Conseil d’Etat qui autorise l’usage des pièces de France aux Isles de l’Amérique et fixe leur cours : 15 sols pour 20 sols, 15 deniers pour 20 deniers.
Les règlements en sucre et autres denrées sont supprimés…
Début de la Guerre de Hollande : la Quadruple Alliance, Hollandais et Espagnols en tête, déclare la guerre aux Français et aux Anglais.
Louis XIV fait envoyer 6 compagnies de troupes de la Marine pour défendre nos îles.
Les Anglais prennent 4 îles hollandaises : St Eustache, Saba, Tortola et Tabacq (Tobago).
Le gouverneur Du Lion écrit le 15 mars : "Mr Carolof (négrier hollandais propriétaire d'une habitation en Guadeloupe) est enfin arrivé avec 361 neigres dans cette isle, le tiers desquels est destiné pour Mariegalante..."
A "Mariegalande", le gouverneur Boisseret de Téméricourt décrit dans un rapport l’état florissant de la colonie.
Il a fait construire un fort en 2 ans par les habitants et demande de la poudre et des soldats.
Colbert, au vu du développement sucrier rapide se pose la question de l’intérêt d’une raffinerie dans l’île…
Charles de Boisseret, son frère ainé, " a eu la main gauche emportée par un pierrier " lors de tirs de "feux de joye" pour fêter les premières victoires de Louis XIV dans la guerre en Hollande : "les chirurgiens luy ont coupé le bras assés pres du coude"...
1673 : A Paris, Molière meurt sur scène à 51 ans en jouant le " Malade Imaginaire "
La concession du Sénégal de la Compagnie normande de Rozée est vendue à un groupe de négocaints, constituant la nouvelle Compagnie du Sénégal.
Elle s'engage à introduire 2.000 esclaves par an aux Iles Françoises de l’Amérique pendant 8 ans, son prochain directeur sera Jean-Baptiste du Casse qui possède une grande plantation à St Domingue, dont il deviendra gouverneur en 1691 : St Domingue va devenir prioritaire...
Plus de 8.000 esclaves ont déjà été déportés pour les "Isles Françoises"…
Ces nouvelles compagnies anglaises et françaises font baisser le coût de la traversée, entrant en concurrence avec les Hollandais, dont le système de traite était déjà en place.
Leur arrivée sur les côtes d'Afrique fait augmenter le prix des esclaves, majorant la traite intra-africaine et stimulant les guerres tribales…
Dominique Lhoste de Selorge, lieutenant général civil et criminel au Présidial de Montargis épouse à Paris Geneviève de Boisseret, fille de Jean de Boisseret et Madeleine Houel, marquise de Sainte Marie.
Cette alliance rapprochera la famille Lhoste de Marie Galante, leur 2ème fils David deviendra propriétaire d’une habitation à Grande Anse et capitaine de cavalerie, où il épousera Catherine Poisson en 1720.
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion se plaint des bénéfices illicites que font les Commis de la Compagnie dans leurs magasins, ainsi que de Beaudoin, le peseur général de l’île.
Il se plaint que " les derniers navires marchands ont surtout apporté du vin, ce qui renouvelle la débauche, des étoffes de soie et des rubans, qui répand un luxe inutile, mais fort peu de choses indispensables "...
Un Arrêt du Conseil d'Estat charge Bertrand Pallu du Ruau, agent général de la Compagnie des Indes, de recouvrer les 3 millions de sucre sur les habitants des Isles débiteurs de la dite Compagnie...
Première révolte d’esclaves en Jamaïque, avec les premières bandes de "maroons"...
Guerre de Hollande suite : Charles d’Angennes participe à l’attaque de l’île hollandaise de Curaçao commandée par le gouverneur De Baas et Mr de Saint Laurens.
Les Hollandais reprennent St Eustache.
1674 : Louis XIV tombe amoureux de Françoise d’Aubigné "la Belle Indienne" : il confie à sa maîtresse la Ferme du Tabac, lui assurant le monopole de ce commerce.
Elle le revend au marchand Jacques Oudiette pour acheter le château de Maintenon et le titre à Charles François d'Angennes, qui se reconvertit ainsi en riche planteur à la Martinique...
La Rochelle est parmi les premiers ports pour le commerce avec les Isles avec 120 navires en 5 ans, soit un quart de l'ensemble des ports.
En mars, Colbert, au vu de la menace Hollandaise, écrit au Premier Commis de la Compagnie des Indes : " Le Roy voulant pourvoir à la conservation des Isles de l’Amérique qui seront apparemment attaquées cette année par les Hollandois, sa Majesté a donné les ordres pour y faire passer incessamment 400 soldats sur ses vaisseaux de guerre et en même temps les armes et munitions "
A la Martinique, le 19 juillet, l’armada hollandaise commandée par l’Amiral Ruyter se présente devant Fort-Royal, avec 44 navires, 4.300 marins et 3.300 soldats. Le gouverneur général De Baas étant malade, c'est le gouverneur particulier de la Martinique, le chevalier de Sainte-Marthe, qui organise la défense du fort avec 161 hommes (marins, miliciens, colons), après avoir coulé 3 vaisseaux pour interdire l’entrée de la rade.
La concession du Sénégal de la Compagnie normande de Rozée est vendue à un groupe de négocaints, constituant la nouvelle Compagnie du Sénégal.
Elle s'engage à introduire 2.000 esclaves par an aux Iles Françoises de l’Amérique pendant 8 ans, son prochain directeur sera Jean-Baptiste du Casse qui possède une grande plantation à St Domingue, dont il deviendra gouverneur en 1691 : St Domingue va devenir prioritaire...
Plus de 8.000 esclaves ont déjà été déportés pour les "Isles Françoises"…
Ces nouvelles compagnies anglaises et françaises font baisser le coût de la traversée, entrant en concurrence avec les Hollandais, dont le système de traite était déjà en place.
Leur arrivée sur les côtes d'Afrique fait augmenter le prix des esclaves, majorant la traite intra-africaine et stimulant les guerres tribales…
Dominique Lhoste de Selorge, lieutenant général civil et criminel au Présidial de Montargis épouse à Paris Geneviève de Boisseret, fille de Jean de Boisseret et Madeleine Houel, marquise de Sainte Marie.
Cette alliance rapprochera la famille Lhoste de Marie Galante, leur 2ème fils David deviendra propriétaire d’une habitation à Grande Anse et capitaine de cavalerie, où il épousera Catherine Poisson en 1720.
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion se plaint des bénéfices illicites que font les Commis de la Compagnie dans leurs magasins, ainsi que de Beaudoin, le peseur général de l’île.
Il se plaint que " les derniers navires marchands ont surtout apporté du vin, ce qui renouvelle la débauche, des étoffes de soie et des rubans, qui répand un luxe inutile, mais fort peu de choses indispensables "...
Un Arrêt du Conseil d'Estat charge Bertrand Pallu du Ruau, agent général de la Compagnie des Indes, de recouvrer les 3 millions de sucre sur les habitants des Isles débiteurs de la dite Compagnie...
Première révolte d’esclaves en Jamaïque, avec les premières bandes de "maroons"...
Guerre de Hollande suite : Charles d’Angennes participe à l’attaque de l’île hollandaise de Curaçao commandée par le gouverneur De Baas et Mr de Saint Laurens.
Les Hollandais reprennent St Eustache.
1674 : Louis XIV tombe amoureux de Françoise d’Aubigné "la Belle Indienne" : il confie à sa maîtresse la Ferme du Tabac, lui assurant le monopole de ce commerce.
Elle le revend au marchand Jacques Oudiette pour acheter le château de Maintenon et le titre à Charles François d'Angennes, qui se reconvertit ainsi en riche planteur à la Martinique...
La Rochelle est parmi les premiers ports pour le commerce avec les Isles avec 120 navires en 5 ans, soit un quart de l'ensemble des ports.
En mars, Colbert, au vu de la menace Hollandaise, écrit au Premier Commis de la Compagnie des Indes : " Le Roy voulant pourvoir à la conservation des Isles de l’Amérique qui seront apparemment attaquées cette année par les Hollandois, sa Majesté a donné les ordres pour y faire passer incessamment 400 soldats sur ses vaisseaux de guerre et en même temps les armes et munitions "
A la Martinique, le 19 juillet, l’armada hollandaise commandée par l’Amiral Ruyter se présente devant Fort-Royal, avec 44 navires, 4.300 marins et 3.300 soldats. Le gouverneur général De Baas étant malade, c'est le gouverneur particulier de la Martinique, le chevalier de Sainte-Marthe, qui organise la défense du fort avec 161 hommes (marins, miliciens, colons), après avoir coulé 3 vaisseaux pour interdire l’entrée de la rade.
L’attaque des Hollandais par Théodore Gudin
Le 20, 4.000 hollandais débarquent à la Pointe Simon, leur commandement leur donne quartier libre après 40 jours de mer avant de lancer l'attaque le soir : ils commencent par piller les magasins et abusent de la guildive (ancêtre du rhum) et des liqueurs…
Lors des 2 assauts successifs, les Hollandais auront 1.300 morts, les Français seulement 16, dont Guillaume d’Orange.
Boire ou combattre, il faut choisir !
Le 20, 4.000 hollandais débarquent à la Pointe Simon, leur commandement leur donne quartier libre après 40 jours de mer avant de lancer l'attaque le soir : ils commencent par piller les magasins et abusent de la guildive (ancêtre du rhum) et des liqueurs…
Lors des 2 assauts successifs, les Hollandais auront 1.300 morts, les Français seulement 16, dont Guillaume d’Orange.
Boire ou combattre, il faut choisir !
Louis XIV fera réaliser une médaille commémorative en bronze : Batavas ad Martinicam caesis ac fugatis...
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion décède le 14 septembre, 3 mois avant la dissolution de la Compagnie. Du Tertre écrira sur lui :
" Je suis obligé de lui rendre le témoignage que nos religieux m'en ont donné…car ils m'ont assuré qu'il s'y conduit avec beaucoup d'adresse et de prudence, rendant et faisant la justice fort équitablement à tous les habitants et gagnant adroitement les cœurs de tout le monde par une affabilité qui lui est comme naturelle ".
Pierre Hinselin de Morache, beau-frère de Houël, le remplace en intérim.
A Marie-Galante, Jean Guarisson, arrivé en 1664 de La Rochelle, décède en laissant sa veuve endettée sur son habitation de la Savane.
Jacob Delacroix, propriétaire d'une des 5 raffineries de La Rochelle, rachète à sa veuve la moitié de l'habitation pour 100.000 de sucre en futailles, payables en cinq ans et adressés à Pierre Gombault, bâilleur de fonds du fils de la vendeuse, elle-même chargée de dettes s'élevant de 20 à 30.000 de sucre, dont 10.000 à un ancien régisseur.
Cette habitation Guarisson avait, selon l"Estat" fait par Poluche en 1669, la plus petite production de l'île avec 30.000 livres .
Jacob Delacroix dit d'ailleurs : "il y a peu de gens qui veulent acheter... et beaucoup qui cherchent à vendre et à vil prix pour du contant, on aurait peu vendre les naigres de vostre part et trois cavales, et vous scavez qu'une terre sans naigre n'est rien..."
Les Caraïbes de Mariegalante organisent un grand "vin" au carbet de l’Anse du Coq, rassemblant 14 "canoas" et 500 hommes des îles voisines pour aller attaquer les Anglais d’Antigue.
Le gouverneur De Téméricourt l'apprend et essaie de les dissuader, car nous ne sommes pas (encore…) en guerre contre les Anglais…Seuls 3 canoas partirent et reviennnent avec un beau butin, dont quelques nègres : De Téméricourt les rachète et les renvoie à ses amis Anglais.
Les pirogues caraïbes nous serviront pour la reconnaissance et la messagerie pendant cette guerre avec les Hollandais…
La guerre de Hollande et les révoltes des colons contre l'Exclusif en particulier en Martinique (qui ont entrainé de coûteuses opérations militaires) ont mis à mal la Compagnie des Indes Occidentales.
La Compagnie est dissoute le 4 décembre par l'Edit du Roy de Saint-Germain en Laye, après avoir accusé un passif de 3.523.000 livres-tournois. Il sera entériné par le Conseil d'Estat en février suivant. Le Roi se charge d’éteindre sa dette et lui rembourse son capital de 1.297.185 livres.
Le même Edit rattache les Isles au Domaine Royal, elles deviennent le " Domaine Royal des Indes Occidentales " :
" Édit portant révocation de la Compagnie des Indes occidentales et union au Domaine de la Couronne, des terres, isles, pays et droits de ladite Compagnie, avec permission à tous les sujets de Sa Majesté d’y trafiquer "
En Guadeloupe, le gouverneur Du Lion décède le 14 septembre, 3 mois avant la dissolution de la Compagnie. Du Tertre écrira sur lui :
" Je suis obligé de lui rendre le témoignage que nos religieux m'en ont donné…car ils m'ont assuré qu'il s'y conduit avec beaucoup d'adresse et de prudence, rendant et faisant la justice fort équitablement à tous les habitants et gagnant adroitement les cœurs de tout le monde par une affabilité qui lui est comme naturelle ".
Pierre Hinselin de Morache, beau-frère de Houël, le remplace en intérim.
A Marie-Galante, Jean Guarisson, arrivé en 1664 de La Rochelle, décède en laissant sa veuve endettée sur son habitation de la Savane.
Jacob Delacroix, propriétaire d'une des 5 raffineries de La Rochelle, rachète à sa veuve la moitié de l'habitation pour 100.000 de sucre en futailles, payables en cinq ans et adressés à Pierre Gombault, bâilleur de fonds du fils de la vendeuse, elle-même chargée de dettes s'élevant de 20 à 30.000 de sucre, dont 10.000 à un ancien régisseur.
Cette habitation Guarisson avait, selon l"Estat" fait par Poluche en 1669, la plus petite production de l'île avec 30.000 livres .
Jacob Delacroix dit d'ailleurs : "il y a peu de gens qui veulent acheter... et beaucoup qui cherchent à vendre et à vil prix pour du contant, on aurait peu vendre les naigres de vostre part et trois cavales, et vous scavez qu'une terre sans naigre n'est rien..."
Les Caraïbes de Mariegalante organisent un grand "vin" au carbet de l’Anse du Coq, rassemblant 14 "canoas" et 500 hommes des îles voisines pour aller attaquer les Anglais d’Antigue.
Le gouverneur De Téméricourt l'apprend et essaie de les dissuader, car nous ne sommes pas (encore…) en guerre contre les Anglais…Seuls 3 canoas partirent et reviennnent avec un beau butin, dont quelques nègres : De Téméricourt les rachète et les renvoie à ses amis Anglais.
Les pirogues caraïbes nous serviront pour la reconnaissance et la messagerie pendant cette guerre avec les Hollandais…
La guerre de Hollande et les révoltes des colons contre l'Exclusif en particulier en Martinique (qui ont entrainé de coûteuses opérations militaires) ont mis à mal la Compagnie des Indes Occidentales.
La Compagnie est dissoute le 4 décembre par l'Edit du Roy de Saint-Germain en Laye, après avoir accusé un passif de 3.523.000 livres-tournois. Il sera entériné par le Conseil d'Estat en février suivant. Le Roi se charge d’éteindre sa dette et lui rembourse son capital de 1.297.185 livres.
Le même Edit rattache les Isles au Domaine Royal, elles deviennent le " Domaine Royal des Indes Occidentales " :
" Édit portant révocation de la Compagnie des Indes occidentales et union au Domaine de la Couronne, des terres, isles, pays et droits de ladite Compagnie, avec permission à tous les sujets de Sa Majesté d’y trafiquer "
1675 : Un Arrêt du Conseil d’Etat du 26 octobre nomme Jean Oudiette " Fermier général du Domaine Royal d'Occident ... dans les Isles et Terre Ferme de l'Amérique " :
Il est chargé de percevoir les droits de poids et de capitation dans les îles, fixé à 100 livres de sucre brut par tête, qu’il s’agisse d’un individu libre ou d’un esclave.
Il perçoit aussi un droit de 40 sous (2 livres tournois) par quintal de sucre brut et 12 livres par quintal de sucre raffiné.
Jean Oudiette " s'est obligé de porter, pendant quatre années prochaines et consécutives, le nombre de huit cent Nègres chacune d'icelles dans les Isles, a la charge qu'il luy sera payé comptant par les Directeurs pour chacune des Teste de Nègre la somme de treize livres "
Il est chargé de percevoir les droits de poids et de capitation dans les îles, fixé à 100 livres de sucre brut par tête, qu’il s’agisse d’un individu libre ou d’un esclave.
Il perçoit aussi un droit de 40 sous (2 livres tournois) par quintal de sucre brut et 12 livres par quintal de sucre raffiné.
Jean Oudiette " s'est obligé de porter, pendant quatre années prochaines et consécutives, le nombre de huit cent Nègres chacune d'icelles dans les Isles, a la charge qu'il luy sera payé comptant par les Directeurs pour chacune des Teste de Nègre la somme de treize livres "
Il passera un contrat l’année suivante avec 4 procureurs, dont Samuel François Levassor de la Touche, chargés de la levée des impôts.
Un " Estat des dépenses ordonnées par le Roy " retrouve à Marie Galante une garnison de 5 soldats !
Jacques Savary, dans son "Parfait Commercant ou Instruction générale du commerce" écrit sur Mariegalante :
Un " Estat des dépenses ordonnées par le Roy " retrouve à Marie Galante une garnison de 5 soldats !
Jacques Savary, dans son "Parfait Commercant ou Instruction générale du commerce" écrit sur Mariegalante :
" Mariegalante est presque toute habitée : la rade y est fort bonne, mais il n'y a point de port dans toute l'isle...
Il s'y fait par an environ mil cinq cent mil livres pesant de sucre et peu de tabac, mais il est tres bon"
1676 : Le 31 mai, attaque des Hollandais commandée par le commodore Jacob Binckes avec 10 navires et 1.350 hommes, la Guerre de Hollande est toujours en cours...
NB : Une interprétation voulait qu'il s’agisse de représailles à un achat d’une " cargaison de neigres " au négrier hollandais Carolof en 1672 par M. de Téméricourt, bien identifiée, et qui n'aurait jamais été réglée…
De fait, Carolof était un aventurier mercenaire, négrier au besoin, qui avait travaillé pour la Suède, puis le Danemark, puis la Hollande, puis la France avant de négocier à nouveau avec les Hollandais sa participation à la colonisation de Tabacq (Tobago) que les Hollandais venaient de reprendre : ayant travaillé pour les François, il connaissait parfaitement la richesse de Marie Galante et sa faiblesse défensive ! Il a au minimum servi d'informateur pour planifier l'attaque hollandaise...
Le commandeur de l'habitation du gouverneur de Téméricourt, le sieur Vallois, raconte le débarquement des Hollandais : il a pu aller informer son maître en Guadeloupe en faisant l’aller-retour sur une pirogue caraibe.
Les Hollandais repartent le 12 juin, après 11 jours d'un pillage très orienté : démontage des chaudières des sucreries, des rolles des moulins, des ferrures des portes, etc... incendie de quelques habitations, enlèvement de quelques colons et de la presque totalité des artisans (3 charpentiers, 3 maréchaux ferrants, 3 tonneliers, 3 chirurgiens, 1 scieur de long, 1 cordonnier…), de 700 esclaves (soit la quasi-totalité) et de 100 chevaux.
Selon le témoignage ultérieur du gouverneur De Téméricourt, absent lors de l’attaque : les Hollandois ont enlevé
" presque tous les esclaves, grand nombre de bestiaux, les chaudieres à sucre, serrures de moulin, ustancilles, meubles, hardes et linge ; en sorte qu'il ne se voit resté auxdits religieux en icelle, non plus qu'ausdits habitants que les terres seules et hors d'estat de sauver les cannes a sucre et vivres qui estoient dessus "
Le lieutenant général De Baas écrira :
" J'ai trouvé l'isle dans un déplorable état, l'ennemi ayant tout pillé, et brûlé en plusieurs endroits, particulièrement chez Mademoiselle de Surmont, et tout le quartier du Vieux Fort, et emporté la plus grande partie des nègres. L'on fait état de près de 700 travaillants, et 80 à 100 chevaux, le tout contre la parole donnée aux habitants de les laisser jouir en repos de tous leurs biens, qu'ils seraient les maîtres comme auparavant chez eux, et qu'au lieu de souffrir par une défense sévère du commerce ils en auraient la liberté avec toute sorte de nations, et qu'il ne leur manquerait point de nègres...
Les officiers dirent tous unanimement qu'il fallait se battre, mais il arriva qu'un peu avant la lune levante, Duplessis étant allé faire la ronde, Berchaud fut alors dans tous les corps de garde persuader et solliciter tous les habitans à se rendre, lequel en gagna plusieurs par les avantages qu'il leur faisait voir, en sorte que la plus grand partie ne parlait plus de se battre quand la lune se leva, et fut envoyé à bord de l'amiral l'avertir de ce qui se passait, Chaigneau, le jeune Thauvet et Laroze, et leur dire qu'ils eussent à envoyer un officier parce qu'on avait résolu de leur rendre la place...
Les plus criminels sont partis avec l'ennemi, quand ils ont su qu'ils ne voulaient point garder la terre. Leur nom est Berchaud, Chaigneau, Thauvet, Laforest, Bigot, Gebert, Delacroix, et Torin, lesquels ont embarqué tout leur butin, et laissé leurs places à l'abandon "
Tous ces hommes et ces biens seront envoyés à Tabacq (Tobago), île que les hollandais viennent de reprendre…
Le 27 juillet, le gouverneur De Baas envoie " une corvette du Roy à la Guadeloupe pour prendre le juge et le conduire a l’isle de Mariegalante , ou il fera l’inventaire des biens delaissez par les habitants deserteurs quy s’en sont allez avec les hollandois, ausquels il fera le procez "…
Il s'y fait par an environ mil cinq cent mil livres pesant de sucre et peu de tabac, mais il est tres bon"
1676 : Le 31 mai, attaque des Hollandais commandée par le commodore Jacob Binckes avec 10 navires et 1.350 hommes, la Guerre de Hollande est toujours en cours...
NB : Une interprétation voulait qu'il s’agisse de représailles à un achat d’une " cargaison de neigres " au négrier hollandais Carolof en 1672 par M. de Téméricourt, bien identifiée, et qui n'aurait jamais été réglée…
De fait, Carolof était un aventurier mercenaire, négrier au besoin, qui avait travaillé pour la Suède, puis le Danemark, puis la Hollande, puis la France avant de négocier à nouveau avec les Hollandais sa participation à la colonisation de Tabacq (Tobago) que les Hollandais venaient de reprendre : ayant travaillé pour les François, il connaissait parfaitement la richesse de Marie Galante et sa faiblesse défensive ! Il a au minimum servi d'informateur pour planifier l'attaque hollandaise...
Le commandeur de l'habitation du gouverneur de Téméricourt, le sieur Vallois, raconte le débarquement des Hollandais : il a pu aller informer son maître en Guadeloupe en faisant l’aller-retour sur une pirogue caraibe.
Les Hollandais repartent le 12 juin, après 11 jours d'un pillage très orienté : démontage des chaudières des sucreries, des rolles des moulins, des ferrures des portes, etc... incendie de quelques habitations, enlèvement de quelques colons et de la presque totalité des artisans (3 charpentiers, 3 maréchaux ferrants, 3 tonneliers, 3 chirurgiens, 1 scieur de long, 1 cordonnier…), de 700 esclaves (soit la quasi-totalité) et de 100 chevaux.
Selon le témoignage ultérieur du gouverneur De Téméricourt, absent lors de l’attaque : les Hollandois ont enlevé
" presque tous les esclaves, grand nombre de bestiaux, les chaudieres à sucre, serrures de moulin, ustancilles, meubles, hardes et linge ; en sorte qu'il ne se voit resté auxdits religieux en icelle, non plus qu'ausdits habitants que les terres seules et hors d'estat de sauver les cannes a sucre et vivres qui estoient dessus "
Le lieutenant général De Baas écrira :
" J'ai trouvé l'isle dans un déplorable état, l'ennemi ayant tout pillé, et brûlé en plusieurs endroits, particulièrement chez Mademoiselle de Surmont, et tout le quartier du Vieux Fort, et emporté la plus grande partie des nègres. L'on fait état de près de 700 travaillants, et 80 à 100 chevaux, le tout contre la parole donnée aux habitants de les laisser jouir en repos de tous leurs biens, qu'ils seraient les maîtres comme auparavant chez eux, et qu'au lieu de souffrir par une défense sévère du commerce ils en auraient la liberté avec toute sorte de nations, et qu'il ne leur manquerait point de nègres...
Les officiers dirent tous unanimement qu'il fallait se battre, mais il arriva qu'un peu avant la lune levante, Duplessis étant allé faire la ronde, Berchaud fut alors dans tous les corps de garde persuader et solliciter tous les habitans à se rendre, lequel en gagna plusieurs par les avantages qu'il leur faisait voir, en sorte que la plus grand partie ne parlait plus de se battre quand la lune se leva, et fut envoyé à bord de l'amiral l'avertir de ce qui se passait, Chaigneau, le jeune Thauvet et Laroze, et leur dire qu'ils eussent à envoyer un officier parce qu'on avait résolu de leur rendre la place...
Les plus criminels sont partis avec l'ennemi, quand ils ont su qu'ils ne voulaient point garder la terre. Leur nom est Berchaud, Chaigneau, Thauvet, Laforest, Bigot, Gebert, Delacroix, et Torin, lesquels ont embarqué tout leur butin, et laissé leurs places à l'abandon "
Tous ces hommes et ces biens seront envoyés à Tabacq (Tobago), île que les hollandais viennent de reprendre…
Le 27 juillet, le gouverneur De Baas envoie " une corvette du Roy à la Guadeloupe pour prendre le juge et le conduire a l’isle de Mariegalante , ou il fera l’inventaire des biens delaissez par les habitants deserteurs quy s’en sont allez avec les hollandois, ausquels il fera le procez "…
Plus aucune habitation sucrière en activité après ce pillage…
En septembre, une partie des habitants restants se mutinent contre le gouverneur De Téméricourt, en particulier ceux
" du Costé de La Cabesterre " : le lieutenant général De Baas demande au Roy par courrier du 31 octobre des consignes précises avant de prendre parti…
En septembre, une partie des habitants restants se mutinent contre le gouverneur De Téméricourt, en particulier ceux
" du Costé de La Cabesterre " : le lieutenant général De Baas demande au Roy par courrier du 31 octobre des consignes précises avant de prendre parti…
1677 : L'amiral Jean d'Estrées est commissionné par le Roy pour reprendre Tabacq aux Néerlandais.
Il se présente le 3 mars avec 4 vaisseaux, 4 frégates et 400 hommes devant l'isle. Les Français attaquent par terre et par mer, la flotte du Commodore Binckes est mise hors de combat, mais les Français échouent à reprendre l'île qui vient d'être fortifiée...
Il se présente le 3 mars avec 4 vaisseaux, 4 frégates et 400 hommes devant l'isle. Les Français attaquent par terre et par mer, la flotte du Commodore Binckes est mise hors de combat, mais les Français échouent à reprendre l'île qui vient d'être fortifiée...
Le Lieutenant général De Baas meurt le 15 janvier, l’intérim est assuré par le gouverneur de la Martinique, le Chevalier de Sainte Marthe.
Charles de Courbon, Comte de Blénac, Chevalier de Romegou, est nommé Gouverneur Général des Isles d’Amérique le 28 avril.
Il arrivera en octobre avec l’escadre du Comte d’Estrées, et résidera à Fort-Royal, où De Baas a initié la nouvelle ville qu’il va développer.
L'amiral d'Estrées revient en décembre à Tabacq avec 8 vaisseaux, rejoint par le gouverneur général De Blénac avec 600 hommes des milices de la Guadeloupe et de la Martinique : ils font sauter le magasin à poudre du fort, tuant le gouverneur hollandais, le commodore Benckes, qui avait attaqué Marigalande l'année d'avant, et des centaines de soldats, ils reprennent l’île aux Hollandais...
En Guadeloupe, Pierre Hicelin, beau-frère de Houel, assure l'intérim de gouverneur en attendant confirmation de son poste.
Le R.P. Dassié, chanoine de St Ruf, rédige pour son supérieur : " Description générale des costes de l'Amérique…le tout recueilly des autheurs les plus modernes, & des memoires des pilotes, François, Espagnols & Portugais ".
Il parle de l'Isle Marigalante (avant le pillage…) :
Charles de Courbon, Comte de Blénac, Chevalier de Romegou, est nommé Gouverneur Général des Isles d’Amérique le 28 avril.
Il arrivera en octobre avec l’escadre du Comte d’Estrées, et résidera à Fort-Royal, où De Baas a initié la nouvelle ville qu’il va développer.
L'amiral d'Estrées revient en décembre à Tabacq avec 8 vaisseaux, rejoint par le gouverneur général De Blénac avec 600 hommes des milices de la Guadeloupe et de la Martinique : ils font sauter le magasin à poudre du fort, tuant le gouverneur hollandais, le commodore Benckes, qui avait attaqué Marigalande l'année d'avant, et des centaines de soldats, ils reprennent l’île aux Hollandais...
En Guadeloupe, Pierre Hicelin, beau-frère de Houel, assure l'intérim de gouverneur en attendant confirmation de son poste.
Le R.P. Dassié, chanoine de St Ruf, rédige pour son supérieur : " Description générale des costes de l'Amérique…le tout recueilly des autheurs les plus modernes, & des memoires des pilotes, François, Espagnols & Portugais ".
Il parle de l'Isle Marigalante (avant le pillage…) :
" Toute la côte de la Basse-Terre (Grand Bourg) a bon fond, les vaisseaux y peuvent mouiller l'anchre en toute seureté "
1678 : A Mariegalande, le gouverneur Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt meurt des fièvres à 35 ans.
Selon le témoignage du Vincent Governe de Vauluisant, notaire devenu juge, 2 ans après le pillage, toujours une misère générale, beaucoup de propriétaires ont quitté Marie Galante, les sucreries sont toujours abandonnées, le bétail errant dévore les cannes…
Un inventaire du pillage hollandais est réalisé sur ordonnance du gouverneur général De Blénac par le capitaine Jean Roy de la Martinique, accompagné du greffier Vanon et de l'aide-greffier Bouffereton, en présence de " Governe de Vauluisant, juge civil et criminel de cette Isle " : il est chargé de recenser " les sucreries, habitations, maisons, bestiaux et autres choses délaissées et abandonnées par quelques habitans particuliers de cette Isle lors de la descente qu’y ont fait les hollandois "
1678 : A Mariegalande, le gouverneur Jacques de Boisseret, marquis de Téméricourt meurt des fièvres à 35 ans.
Selon le témoignage du Vincent Governe de Vauluisant, notaire devenu juge, 2 ans après le pillage, toujours une misère générale, beaucoup de propriétaires ont quitté Marie Galante, les sucreries sont toujours abandonnées, le bétail errant dévore les cannes…
Un inventaire du pillage hollandais est réalisé sur ordonnance du gouverneur général De Blénac par le capitaine Jean Roy de la Martinique, accompagné du greffier Vanon et de l'aide-greffier Bouffereton, en présence de " Governe de Vauluisant, juge civil et criminel de cette Isle " : il est chargé de recenser " les sucreries, habitations, maisons, bestiaux et autres choses délaissées et abandonnées par quelques habitans particuliers de cette Isle lors de la descente qu’y ont fait les hollandois "
Cet inventaire de 12 pages décompte 12 habitations abandonnées, dont 3 sucreries et 7 indigoteries.
On constate aussi que, 2 ans seulement après, la majorité des " déportés " à Tabacq (Tobago), volontaires ou non, n’ont pas survécu…
Guy Botreau, dit Père, est nommé Notaire Royal de l’île par acte de De Blénac. Avec son épouse Marguerite Dauvergne, il a eu 4 enfants. A sa mort, elle épousera Nicolas Guesnon-Lacavé, puis rapidement veuve avec un nouvel enfant, elle se remariera à son cousin Nicolas Lacavé, dont elle aura 3 enfants…
Le 21 janvier, une Ordonnance du gouverneur général de Blénac demande "à tous capitaines et officiers de milice d'assister de leurs soins et même de leurs personnes" le sieur Desnotz, "commis général du fermier du Domaine Royal d'Occident", lorsqu'il se transportera "dans toutes les habitations pour y prendre le dénombrement de tous les blancs et neigres qui appartiennent à chacun habitant et autre". Ordre est donné aux habitants de déclarer "tous leurs dits blancs, neigres et négrillons aveq leurs noms et surnoms et leur âge".
En mai, la flotte française, commandée par l’amiral d’Estrées, avec 18 navires royaux et 12 corsaires, se présente devant Curacao, mais le refus de l'amiral d'écouter son pilote et ses officiers va jeter 14 de leurs navires sur les récifs de l'île d'Aves...
En fin d'année, une expédition de "pêche aux canons" envoyée par Colbert va permettre de remonter 364 canons sur les 494 perdus dans le naufrage, ainsi que 3.000 boulets ! D'Estrées ne sera pas sanctionné et finira maréchal de France...
Fin de la Guerre de Hollande avec le Traité de Nimègue le 10 août.
Dans la Caraïbe, les Français s’étendent en gardant Tabacq (Tobago) qu’ils ont pris l’année précédente aux Hollandais, la Trinité (Trinidad) prise aux Espagnols et les Anglais nous laissent St Vincent, la Dominique et St Lucie.
Colbert donne ses instructions dans un règlement sur l’organisation des " Compagnies dites détachées de la Marine ", ayant une mission exclusivement coloniale : elles sont commandées par un capitaine, comptent 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades et 24 soldats.
Le capitaine touche 60 livres par mois, les soldats 6 sous par jour, dont 3 retenus pour la nourriture et l’habillement.
La tenue des soldats est un justaucorps de drap gris avec doublure bleue et boutons en étain.
Charles François d’Angennes n'est plus corsaire mais travaille maintenant pour le Roi : il fait la chasse aux flibustiers sur la frégate royale La Sorcière... Son lieutenant est Charles Auger, son beau-frère, qui a épousé sa sœur cadette Louise de Maintenon.
Il a acheté avec l’argent de ses captures sa première habitation-sucrerie au Précheur en Martinique.
Il va commander à la Compagnie du Sénégal 1.600 esclaves sur 4 ans...
1679 : Une nouvelle fonction est créée le 24 avril par le Roy pour les Isles de l’Amérique : Intendant général de justice, police et marine, établi en Martinique, puisque le gouvernement général des Isles du Vent réside en Martinique depuis 1669.
Jean-Baptiste Patoulet inaugure ce poste, qui augmente le pouvoir civil par rapport au militaire.
Le Conseil Supérieur, qui le reçoit en septembre, l’assimile à un Président de Cour en France.
Il a pouvoir, comme le Comte de Blénac, " de concéder aux Isles d’Amérique "
Dans un courrier au Roy du 2 novembre, Patoulet annonce sa tournée d'inspection " à St Christophe, La Guadaloupe et Mariegalande ": " Je tascheray...a vous donner un plan exact et fidele de l'Estat des Isles, tant pour le spirituel que pour le temporel"
On constate aussi que, 2 ans seulement après, la majorité des " déportés " à Tabacq (Tobago), volontaires ou non, n’ont pas survécu…
Guy Botreau, dit Père, est nommé Notaire Royal de l’île par acte de De Blénac. Avec son épouse Marguerite Dauvergne, il a eu 4 enfants. A sa mort, elle épousera Nicolas Guesnon-Lacavé, puis rapidement veuve avec un nouvel enfant, elle se remariera à son cousin Nicolas Lacavé, dont elle aura 3 enfants…
Le 21 janvier, une Ordonnance du gouverneur général de Blénac demande "à tous capitaines et officiers de milice d'assister de leurs soins et même de leurs personnes" le sieur Desnotz, "commis général du fermier du Domaine Royal d'Occident", lorsqu'il se transportera "dans toutes les habitations pour y prendre le dénombrement de tous les blancs et neigres qui appartiennent à chacun habitant et autre". Ordre est donné aux habitants de déclarer "tous leurs dits blancs, neigres et négrillons aveq leurs noms et surnoms et leur âge".
En mai, la flotte française, commandée par l’amiral d’Estrées, avec 18 navires royaux et 12 corsaires, se présente devant Curacao, mais le refus de l'amiral d'écouter son pilote et ses officiers va jeter 14 de leurs navires sur les récifs de l'île d'Aves...
En fin d'année, une expédition de "pêche aux canons" envoyée par Colbert va permettre de remonter 364 canons sur les 494 perdus dans le naufrage, ainsi que 3.000 boulets ! D'Estrées ne sera pas sanctionné et finira maréchal de France...
Fin de la Guerre de Hollande avec le Traité de Nimègue le 10 août.
Dans la Caraïbe, les Français s’étendent en gardant Tabacq (Tobago) qu’ils ont pris l’année précédente aux Hollandais, la Trinité (Trinidad) prise aux Espagnols et les Anglais nous laissent St Vincent, la Dominique et St Lucie.
Colbert donne ses instructions dans un règlement sur l’organisation des " Compagnies dites détachées de la Marine ", ayant une mission exclusivement coloniale : elles sont commandées par un capitaine, comptent 2 sergents, 3 caporaux, 3 anspessades et 24 soldats.
Le capitaine touche 60 livres par mois, les soldats 6 sous par jour, dont 3 retenus pour la nourriture et l’habillement.
La tenue des soldats est un justaucorps de drap gris avec doublure bleue et boutons en étain.
Charles François d’Angennes n'est plus corsaire mais travaille maintenant pour le Roi : il fait la chasse aux flibustiers sur la frégate royale La Sorcière... Son lieutenant est Charles Auger, son beau-frère, qui a épousé sa sœur cadette Louise de Maintenon.
Il a acheté avec l’argent de ses captures sa première habitation-sucrerie au Précheur en Martinique.
Il va commander à la Compagnie du Sénégal 1.600 esclaves sur 4 ans...
1679 : Une nouvelle fonction est créée le 24 avril par le Roy pour les Isles de l’Amérique : Intendant général de justice, police et marine, établi en Martinique, puisque le gouvernement général des Isles du Vent réside en Martinique depuis 1669.
Jean-Baptiste Patoulet inaugure ce poste, qui augmente le pouvoir civil par rapport au militaire.
Le Conseil Supérieur, qui le reçoit en septembre, l’assimile à un Président de Cour en France.
Il a pouvoir, comme le Comte de Blénac, " de concéder aux Isles d’Amérique "
Dans un courrier au Roy du 2 novembre, Patoulet annonce sa tournée d'inspection " à St Christophe, La Guadaloupe et Mariegalande ": " Je tascheray...a vous donner un plan exact et fidele de l'Estat des Isles, tant pour le spirituel que pour le temporel"
En Guadeloupe, le salaire annuel du Gouverneur de Guadeloupe est de 36.000 livres de sucre (en Martinique 64.000...), celui des lieutenants de Roi de 12.000. Les lieutenants de Roi sont les subordonnés directs des Gouverneurs.
A leur demande, ils sont chargés de l’activité des milices et du recensement dans leur circonscription.
Selon un règlement de 1678, le taux du salaire journalier des ouvriers est fixé aussi en sucre : un bon conducteur d'ouvrage : 50 livres de sucre, un bon ouvrier maçon, tailleur de pierres, charpentier : 30 livres, autres ouvriers : 25 livres de sucre.
Le Conseil Supérieur se compose désormais du Gouverneur, du Lieutenant de Roi, et de 6 conseillers désignés. Le Gouverneur Général et l’Intendant peuvent y participer lorsqu’ils sont dans l’île. Ce Conseil sert d’intermédiaire judiciaire et légal pouvant promulguer les édits.
Pour Marigalande, Charles d’Angennes, marquis de Maintenon, 29 ans, est nommé gouverneur le 24 avril.
Le gouverneur général De Blénac écrit : " Marie Galande est celle où je vois toutes les isles avoir plus d'inclination d'y aller habituer. Monsieur de Maintenon y a pensé mourir "
Un Arrêt du Conseil d’Estat du 2 mai interdit la saisie pour paiement des droits de capitation " des nègres, chaudières et bestiaux servant aux sucreries "
1680 : En France, Colbert abolit toutes les taxes sur le sucre.
Une Ordonnance du Roi impose de mettre en culture avant 3 ans les terres concédées dans les colonies " faute de quoi elles reviendront au Domaine Royal ".
L'intendant général Patoulet reçoit des lettres patentes qui l'autorisent à nommer les procureurs, notaires, greffiers et huissiers, le Conseil Souverain devant simplement confirmer ces nominations.
A Mariegalante, Patoulet, suite à sa tournée dans l’île en mars, a donné une commission de notaire Royal et une de procureur du Roy à Jean Blancfait, sans en référer au gouverneur général de Blénac.
Le Roi écrira à Patoulet de ne rien faire sans concertation avec le gouverneur...
Le recensement est envoyé le 3 mai par le sieur Moulier, habitant sucrier et "commandant pour le Roy" :
" Rôole des habitans tant blanq que noirs de l’isle marie galante "
A leur demande, ils sont chargés de l’activité des milices et du recensement dans leur circonscription.
Selon un règlement de 1678, le taux du salaire journalier des ouvriers est fixé aussi en sucre : un bon conducteur d'ouvrage : 50 livres de sucre, un bon ouvrier maçon, tailleur de pierres, charpentier : 30 livres, autres ouvriers : 25 livres de sucre.
Le Conseil Supérieur se compose désormais du Gouverneur, du Lieutenant de Roi, et de 6 conseillers désignés. Le Gouverneur Général et l’Intendant peuvent y participer lorsqu’ils sont dans l’île. Ce Conseil sert d’intermédiaire judiciaire et légal pouvant promulguer les édits.
Pour Marigalande, Charles d’Angennes, marquis de Maintenon, 29 ans, est nommé gouverneur le 24 avril.
Le gouverneur général De Blénac écrit : " Marie Galande est celle où je vois toutes les isles avoir plus d'inclination d'y aller habituer. Monsieur de Maintenon y a pensé mourir "
Un Arrêt du Conseil d’Estat du 2 mai interdit la saisie pour paiement des droits de capitation " des nègres, chaudières et bestiaux servant aux sucreries "
1680 : En France, Colbert abolit toutes les taxes sur le sucre.
Une Ordonnance du Roi impose de mettre en culture avant 3 ans les terres concédées dans les colonies " faute de quoi elles reviendront au Domaine Royal ".
L'intendant général Patoulet reçoit des lettres patentes qui l'autorisent à nommer les procureurs, notaires, greffiers et huissiers, le Conseil Souverain devant simplement confirmer ces nominations.
A Mariegalante, Patoulet, suite à sa tournée dans l’île en mars, a donné une commission de notaire Royal et une de procureur du Roy à Jean Blancfait, sans en référer au gouverneur général de Blénac.
Le Roi écrira à Patoulet de ne rien faire sans concertation avec le gouverneur...
Le recensement est envoyé le 3 mai par le sieur Moulier, habitant sucrier et "commandant pour le Roy" :
" Rôole des habitans tant blanq que noirs de l’isle marie galante "
Il est détaillé par caze, on ne retrouve plus que 440 âmes : seulement 277 habitants blancs restants, à comparer au 1.225 du dernier recensement de 1671 : 77 hommes, 54 femmes, 59 garçons, 63 filles et 24 serviteurs. 163 esclaves contre 710 en 1671…
Le sieur Moulier vit avec sa femme née Brumant, son fils Jean, ses 4 filles et 3 serviteurs ; pour sa sucrerie, il dispose de 11 nègres et 8 négresses.
Le sieur Governe de Vauluisant vit avec sa femme, ses 2 garçons, ses 2 filles, et 6 esclaves.
Les Thauvet ne sont pas rentrés à Marie Galante, reste 40 esclaves dans leur habitation…
Antoine Luce, notaire, vit avec sa femme Marie Anquetin, ses 2 garçons, ses 4 filles et 4 serviteurs ; pour sa sucrerie, il a 25 esclaves, plus 3 négrillons et 6 mulâtres.
Bernardin Ricord vit avec sa femme, ses 4 garçons, sa fille ; 19 esclaves disponibles pour sa sucrerie.
Jean Blancfait, procureur du Roi, vit avec sa femme Jacqueline du Mouchet, leurs 2 garçons, leurs 3 filles et 5 esclaves.
Restent surtout beaucoup de " petits blancs " sans serviteur ni esclave.
Un certain nombre étaient déjà présents sur le 1er recensement de 1666, ces " petits blancs " n’avaient pas d’autre solution que de rester dans l’île…
Les Carmes doivent vendre une partie de leurs terres au sieur Charpin, car l'Ordre ne peut combler les dettes causées par le pillage des Hollandais.
Ainsi, 4 ans après l’attaque des hollandais et le pillage de l’île, la situation est loin d’être revenue à la normale : manquent toujours les chaudières et le matériel des sucreries, ainsi que la main d’œuvre, la quasi-totalité des esclaves avait été emportés par les attaquants.
Aucune sucrerie n’a pu donc redémarrer…
1681 : A Marie-Galante, une seule sucrerie en activité, celle des Pères Carmes avec 17 esclaves, presque 2 fois moins qu’avant la guerre, mais avec le retour de la paix les colons reviennent et reconstruisent quelques sucreries…
L’ouragan de novembre fait moins de dégâts qu’à St Christophe…
A St Barthelemy, le commandant De Guerre fourni le recensement le 18 juillet : 379 habitants, dont 84 esclaves.
Le gouverneur général De Blénac écrit à Colbert :
"La manière de traiter les engagés est à faire trembler ; il le faut voir pour le croire. De 600 il ne s’en sauvera pas 50. Un habitant traite son engagé de cette manière : il le met à la cassave et à l’eau et trois livres de boeuf puant par semaine, pour le plus. L’engagé qui n’est pas accoutumé à cette vie tombe dans la colique, dans les enflures de jambes, dans la fièvre, dans le mal d’estomac. L’habitant croit son argent perdu, parce que le temps de l’engagement s’écoule, et quelque malade qu’il soit, le roue de coups pour le faire travailler. Il préfère son nègre à lui, parce que le nègre lui demeure toujours et que l’engagé, le temps fini, l’affaire est faite… Je serais bien fâché de battre mon cheval ni mon chien de même. J’en vois tous les jours dont le corps est tout en apostumes à force de coups et la plupart ne leur donnent rien à manger. Ils cherchent la nuit des crabes et le jour quelques fruits dans les bois. Les habitants en achètent au-delà de ce qu’ils peuvent, car pour la nourriture ils ne s’en mettent pas en peine et ce qui les rend si souvent marrons"...
1682 : En France, le Château de Versailles devient la résidence du Roi-Soleil et de la Cour.
Les travaux avaient pris beaucoup de retard, du fait du paludisme qui sévissait avant l’assèchement des marais…
Charles Houël, devenu marquis, meurt à la Cour de Versailles à 66 ans, laissant 2 fils et une succession difficile…
Le R.P. Dominicain André Chevillard publie : " Les desseins de son Eminence le Cardianal de Richelieu pour l'Amérique" où il relate entre autre l'installation des missionnaires dans les Antilles.
Le sieur Moulier vit avec sa femme née Brumant, son fils Jean, ses 4 filles et 3 serviteurs ; pour sa sucrerie, il dispose de 11 nègres et 8 négresses.
Le sieur Governe de Vauluisant vit avec sa femme, ses 2 garçons, ses 2 filles, et 6 esclaves.
Les Thauvet ne sont pas rentrés à Marie Galante, reste 40 esclaves dans leur habitation…
Antoine Luce, notaire, vit avec sa femme Marie Anquetin, ses 2 garçons, ses 4 filles et 4 serviteurs ; pour sa sucrerie, il a 25 esclaves, plus 3 négrillons et 6 mulâtres.
Bernardin Ricord vit avec sa femme, ses 4 garçons, sa fille ; 19 esclaves disponibles pour sa sucrerie.
Jean Blancfait, procureur du Roi, vit avec sa femme Jacqueline du Mouchet, leurs 2 garçons, leurs 3 filles et 5 esclaves.
Restent surtout beaucoup de " petits blancs " sans serviteur ni esclave.
Un certain nombre étaient déjà présents sur le 1er recensement de 1666, ces " petits blancs " n’avaient pas d’autre solution que de rester dans l’île…
Les Carmes doivent vendre une partie de leurs terres au sieur Charpin, car l'Ordre ne peut combler les dettes causées par le pillage des Hollandais.
Ainsi, 4 ans après l’attaque des hollandais et le pillage de l’île, la situation est loin d’être revenue à la normale : manquent toujours les chaudières et le matériel des sucreries, ainsi que la main d’œuvre, la quasi-totalité des esclaves avait été emportés par les attaquants.
Aucune sucrerie n’a pu donc redémarrer…
1681 : A Marie-Galante, une seule sucrerie en activité, celle des Pères Carmes avec 17 esclaves, presque 2 fois moins qu’avant la guerre, mais avec le retour de la paix les colons reviennent et reconstruisent quelques sucreries…
L’ouragan de novembre fait moins de dégâts qu’à St Christophe…
A St Barthelemy, le commandant De Guerre fourni le recensement le 18 juillet : 379 habitants, dont 84 esclaves.
Le gouverneur général De Blénac écrit à Colbert :
"La manière de traiter les engagés est à faire trembler ; il le faut voir pour le croire. De 600 il ne s’en sauvera pas 50. Un habitant traite son engagé de cette manière : il le met à la cassave et à l’eau et trois livres de boeuf puant par semaine, pour le plus. L’engagé qui n’est pas accoutumé à cette vie tombe dans la colique, dans les enflures de jambes, dans la fièvre, dans le mal d’estomac. L’habitant croit son argent perdu, parce que le temps de l’engagement s’écoule, et quelque malade qu’il soit, le roue de coups pour le faire travailler. Il préfère son nègre à lui, parce que le nègre lui demeure toujours et que l’engagé, le temps fini, l’affaire est faite… Je serais bien fâché de battre mon cheval ni mon chien de même. J’en vois tous les jours dont le corps est tout en apostumes à force de coups et la plupart ne leur donnent rien à manger. Ils cherchent la nuit des crabes et le jour quelques fruits dans les bois. Les habitants en achètent au-delà de ce qu’ils peuvent, car pour la nourriture ils ne s’en mettent pas en peine et ce qui les rend si souvent marrons"...
1682 : En France, le Château de Versailles devient la résidence du Roi-Soleil et de la Cour.
Les travaux avaient pris beaucoup de retard, du fait du paludisme qui sévissait avant l’assèchement des marais…
Charles Houël, devenu marquis, meurt à la Cour de Versailles à 66 ans, laissant 2 fils et une succession difficile…
Le R.P. Dominicain André Chevillard publie : " Les desseins de son Eminence le Cardianal de Richelieu pour l'Amérique" où il relate entre autre l'installation des missionnaires dans les Antilles.
Une expédition conduite par Robert Cavalier de la Salle descend à partir des Grands Lacs le Mississipi jusqu’à son embouchure et nomme cette nouvelle terre " Louisiane " en hommage à Louis XIV, elle est rattachée à la Nouvelle-France (Canada).
En Martinique, l’intendant général Patoulet est remplacé par Michel Bégon le 22 novembre.
2 raffineries à St Pierre, crées par Charles d’Angennes.
Le Conseil souverain de la Guadeloupe trouve que le nombre des nègres dans la colonie est trop élevé pour le nombre des blancs, il délibère qu'il serait très important, pour la conservation de la colonie, d'obliger "les plus considérables maîtres de cases et d'engins à faire venir des hommes de l'Europe par le moyen de leurs correspondants, en sorte qu'ils eussent dans leurs maisons des domestiques à proportion des esclaves qu'ils peuvent avoir comme d'un français pour dix esclaves et de vouloir ordonner que la délibération soit envoyée en cour".
Cela restera sans suite...
Un "Mémoire sur les abus qui se sont glissés dans les Isles sur la distribution des monnoyes" nous donne les cours des monnaies en vigueur :lément..
En Martinique, l’intendant général Patoulet est remplacé par Michel Bégon le 22 novembre.
2 raffineries à St Pierre, crées par Charles d’Angennes.
Le Conseil souverain de la Guadeloupe trouve que le nombre des nègres dans la colonie est trop élevé pour le nombre des blancs, il délibère qu'il serait très important, pour la conservation de la colonie, d'obliger "les plus considérables maîtres de cases et d'engins à faire venir des hommes de l'Europe par le moyen de leurs correspondants, en sorte qu'ils eussent dans leurs maisons des domestiques à proportion des esclaves qu'ils peuvent avoir comme d'un français pour dix esclaves et de vouloir ordonner que la délibération soit envoyée en cour".
Cela restera sans suite...
Un "Mémoire sur les abus qui se sont glissés dans les Isles sur la distribution des monnoyes" nous donne les cours des monnaies en vigueur :lément..
" Cet usage est fondé sur un autre arrest du Conseil d'Estat, lequel pour attirer le commerce dans les isles et y retenir l'argent avoit ordonné que les monnoyes s'exposeroient sur le pied cy dessus"
L"Estat des charges des Isles de l’Amérique" nous renseigne sur le salaire annuel du gouverneur de Mariegalande, 25.000 livres de sucre, et de l’ensemble de la garnison, 11.231 livres.
L"Estat des charges des Isles de l’Amérique" nous renseigne sur le salaire annuel du gouverneur de Mariegalande, 25.000 livres de sucre, et de l’ensemble de la garnison, 11.231 livres.
1683 : En France, le 6 septembre, mort de Colbert qui a rempli l’un de ses contrats : la Marine Royale compte maintenant 117 vaisseaux, 1.200 officiers et 53.000 matelots.
Louvois lui succède comme premier ministre, plus intéressé par la Guerre que par les Colonies.
Le fils de Colbert, Jean-Baptiste, marquis de Seignelay, le remplace comme Secrétaire d’Etat à la Marine.
Ordonnance du Roy du 23 septembre qui interdit " a tous sujets d'acheter aucun nègre des Indiens tant de la Terre Ferme que des Isles Caraibes et de les porter dans les Isles Françoises de l'Amérique, à peine de confiscation des dits nègres et des bastiments surlesquels ils seront embarqués et de mil livres d'amende"...
Ordonnance du Roy du 30 septembre qui interdit aux "religionnaires " (protestants), non seulement de faire exercice de leur religion, mais de travailler dans les fermes, de posséder des terres ou de s'établir dans les îles sans permission, et qui ne leur autorise que l'exercice du commerce...
Le même jour, Ordre du Roy de favoriser le commerce entre les Isles d'Amérique et le Canada, par l'envoi d'eau-de-vie, sucre, tabac, coton, en direction du Canada, et par celui de bois, en direction des Isles.
Le Gouverneur général De Blénac et l’Intendant général Bégon, au retour de leur tournée dans les Isles rédigent un " Memoire pour le Roy sur tout ce qui concerne le service de sa Majesté dans les Isles françoises de l'Amerique " :
" Nous avons conferé avec les principaux habitans des Isles, et les officiers des Conseils, suivant l'ordre que nous en a esté donné par Sa Majesté de tout ce qui regarde la jurisprudence des Negres, et comme il n'y a n'y loy n'y coustume en France sur cette matiere nous avons tasché de ne rien obmettre de tout ce qui peut faire quelque difficulté dont nous avons fait un memoire separé en forme de projet d'ordonnance que sa Majesté trouvera cy joint ".
" Nous avons aussy examiné ce qui se pourroit faire pour empesher les mauvais traittemens que les maistres font a leurs engagés, et nous n'avons pas trouvé qu'il y aict aucun reglement a faire sur cet article parcequ'il y a peu d'engagés dans les Isles, et que ceux qui y sont estants necessaires a leurs maistres, ne sont plus maltraittés comme ils estoient autre fois, y en ayant mesme tres peu qui soient employés a la culture de la terre "
Le " Recensement des Isles de l’Amerique " est fourni le 12 avril :
Louvois lui succède comme premier ministre, plus intéressé par la Guerre que par les Colonies.
Le fils de Colbert, Jean-Baptiste, marquis de Seignelay, le remplace comme Secrétaire d’Etat à la Marine.
Ordonnance du Roy du 23 septembre qui interdit " a tous sujets d'acheter aucun nègre des Indiens tant de la Terre Ferme que des Isles Caraibes et de les porter dans les Isles Françoises de l'Amérique, à peine de confiscation des dits nègres et des bastiments surlesquels ils seront embarqués et de mil livres d'amende"...
Ordonnance du Roy du 30 septembre qui interdit aux "religionnaires " (protestants), non seulement de faire exercice de leur religion, mais de travailler dans les fermes, de posséder des terres ou de s'établir dans les îles sans permission, et qui ne leur autorise que l'exercice du commerce...
Le même jour, Ordre du Roy de favoriser le commerce entre les Isles d'Amérique et le Canada, par l'envoi d'eau-de-vie, sucre, tabac, coton, en direction du Canada, et par celui de bois, en direction des Isles.
Le Gouverneur général De Blénac et l’Intendant général Bégon, au retour de leur tournée dans les Isles rédigent un " Memoire pour le Roy sur tout ce qui concerne le service de sa Majesté dans les Isles françoises de l'Amerique " :
" Nous avons conferé avec les principaux habitans des Isles, et les officiers des Conseils, suivant l'ordre que nous en a esté donné par Sa Majesté de tout ce qui regarde la jurisprudence des Negres, et comme il n'y a n'y loy n'y coustume en France sur cette matiere nous avons tasché de ne rien obmettre de tout ce qui peut faire quelque difficulté dont nous avons fait un memoire separé en forme de projet d'ordonnance que sa Majesté trouvera cy joint ".
" Nous avons aussy examiné ce qui se pourroit faire pour empesher les mauvais traittemens que les maistres font a leurs engagés, et nous n'avons pas trouvé qu'il y aict aucun reglement a faire sur cet article parcequ'il y a peu d'engagés dans les Isles, et que ceux qui y sont estants necessaires a leurs maistres, ne sont plus maltraittés comme ils estoient autre fois, y en ayant mesme tres peu qui soient employés a la culture de la terre "
Le " Recensement des Isles de l’Amerique " est fourni le 12 avril :
Mariegalante s'est repeuplée, mais avec 1.029 âmes, elle n'a pas encore atteint sa population de 1671...
Pour les 431 blancs : 133 "hommes portans les armes", 75 femmes, 134 garçons et 89 filles.
Pour les 598 esclaves (58%), 498 negres et negresses "travaillans", 100 negrillons et négrites.
L’activité reprend : 13 habitations-sucreries sont en activité, une de plus qu’avant l’attaque hollandaise, mais sutout 34 indigoteries.
Le développement des indigoteries après le pillage des sucreries est logique : l’investissement est bien moindre et la rentabilité plus rapide.
Dans une indigoterie, on fait fermenter les plantes coupées 24 heures dans une 1ère cuve "trempoire" qui dégage une odeur désagréable et fait mettre les cuves loin des habitations et sous le vent...
A Marie Galante, en l'absence de rivière, l'eau provient d'un puit à proximité.
Le jus jaune s’écoule alors dans une 2ème cuve " batterie ", où il est battu pendant 3 à 4 heures, virant au bleu et on le laisse précipiter 3 à 4 heures.
Le jus surnageant clair est éliminé, la fécule bleue ainsi déposée est rincée et transvasée dans une 3ème cuve, appelée " reposoire " ou " diablotin" d’où on élimine l’eau pour obtenir une pâte.
Cette pâte est mise à égoutter dans des sacs, puis à sécher dans une caisse en bois d’acajou où on l’étale avec une truelle en cuivre.
En fin de séchage, on la fractionne en petits cubes : au bout de 3 mois, l’indigo est prêt à la commercialisation…
Pas d’église recensée, mais le Domaine prévoit des dépenses curiales pour les différentes îles françoises de l’Amérique, pour Marie Galande, est prévu 24.000 livres de sucre pour 2 "prestres"
Pour les 431 blancs : 133 "hommes portans les armes", 75 femmes, 134 garçons et 89 filles.
Pour les 598 esclaves (58%), 498 negres et negresses "travaillans", 100 negrillons et négrites.
L’activité reprend : 13 habitations-sucreries sont en activité, une de plus qu’avant l’attaque hollandaise, mais sutout 34 indigoteries.
Le développement des indigoteries après le pillage des sucreries est logique : l’investissement est bien moindre et la rentabilité plus rapide.
Dans une indigoterie, on fait fermenter les plantes coupées 24 heures dans une 1ère cuve "trempoire" qui dégage une odeur désagréable et fait mettre les cuves loin des habitations et sous le vent...
A Marie Galante, en l'absence de rivière, l'eau provient d'un puit à proximité.
Le jus jaune s’écoule alors dans une 2ème cuve " batterie ", où il est battu pendant 3 à 4 heures, virant au bleu et on le laisse précipiter 3 à 4 heures.
Le jus surnageant clair est éliminé, la fécule bleue ainsi déposée est rincée et transvasée dans une 3ème cuve, appelée " reposoire " ou " diablotin" d’où on élimine l’eau pour obtenir une pâte.
Cette pâte est mise à égoutter dans des sacs, puis à sécher dans une caisse en bois d’acajou où on l’étale avec une truelle en cuivre.
En fin de séchage, on la fractionne en petits cubes : au bout de 3 mois, l’indigo est prêt à la commercialisation…
Pas d’église recensée, mais le Domaine prévoit des dépenses curiales pour les différentes îles françoises de l’Amérique, pour Marie Galande, est prévu 24.000 livres de sucre pour 2 "prestres"
Une demi-compagnie d’infanterie défend l’île.
De Blénac écrit dans son Mémoire du 13 février :
" A Marie galande…il n'y a aucuns deniers publics, et on ne tire rien sur les cabaretiers qui y sont en fort petit nombre", l'Arrest du Conseil d'Estat de l'année précédente établissant un " impôt annuel de 3000 livres de sucre brut sur tous les cabarets ouverts ou qui s'ouvriront dans les Isles d'Amérique" ne peut guère s'y appliquer...
En Guadeloupe, le recensement du 12 avril donne 7.109 âmes.
La population d’esclaves augmente pour la 1ère fois depuis 20 ans : 4.109, mais beaucoup moins vite qu’en Martinique, 8.216.
1684 : En Angleterre, Isaac Newton publie la Loi universelle de la Gravitation.
Le Sieur de la Borde publie : " Relation de l’origine, moeurs, coutumes, religion, guerres et voyages des Caraïbes, sauvages des îles Antilles de l’Amérique faite par le Sieur De La Borde, employé à la conversion des Caraïbes, étant avec le R. P. Simon jésuite "
De Blénac écrit dans son Mémoire du 13 février :
" A Marie galande…il n'y a aucuns deniers publics, et on ne tire rien sur les cabaretiers qui y sont en fort petit nombre", l'Arrest du Conseil d'Estat de l'année précédente établissant un " impôt annuel de 3000 livres de sucre brut sur tous les cabarets ouverts ou qui s'ouvriront dans les Isles d'Amérique" ne peut guère s'y appliquer...
En Guadeloupe, le recensement du 12 avril donne 7.109 âmes.
La population d’esclaves augmente pour la 1ère fois depuis 20 ans : 4.109, mais beaucoup moins vite qu’en Martinique, 8.216.
1684 : En Angleterre, Isaac Newton publie la Loi universelle de la Gravitation.
Le Sieur de la Borde publie : " Relation de l’origine, moeurs, coutumes, religion, guerres et voyages des Caraïbes, sauvages des îles Antilles de l’Amérique faite par le Sieur De La Borde, employé à la conversion des Caraïbes, étant avec le R. P. Simon jésuite "
Louis XIV crée la Compagnie de Guinée, afin de diversifier la traite et d'approvisionner les Antilles et la Guyane : il réduit la concession territoriale de la Compagnie du Sénégal pour établir cette nouvelle Compagnie, dont il choisit les membres. Elle est chargée de faire pendant 20 ans " le commerce des nègres, de la poudre d’or et de toutes les autres marchandises " sur les côtes d’Afrique, de la rivière de Sierra Leone jusqu’au cap de Bonne-Espérance.
Sous la pression des raffineurs de France, qui ferment ou voient leurs ouvriers raffineurs partir dans les îles, un Arrest du Conseil d’Etat du Roi du 21 janvier interdit de créer toute nouvelle raffinerie dans les Isles, qui en comptent déjà 8.
Le sucre brut ne vaut plus que 14 à 15 livres le quintal.
Les habitants-sucriers adoptent de plus en plus la technique de Martin le Fol pour blanchir le sucre sans le raffiner, c’est ce qu’on appelle "terrer" le sucre. On met à cet effet une couche d’argile blanche sur la surface de la forme à sucre et on le lave avec de l’eau filtrée par l’argile : on obtient un sucre beaucoup plus blanc, encore appelé aussi "cassonade blanche".
1685 : En France, en mars, promulgation de l’ "Edit du Roy ou Code Noir sur les esclaves des Isles de l’Amérique " :
Sous la pression des raffineurs de France, qui ferment ou voient leurs ouvriers raffineurs partir dans les îles, un Arrest du Conseil d’Etat du Roi du 21 janvier interdit de créer toute nouvelle raffinerie dans les Isles, qui en comptent déjà 8.
Le sucre brut ne vaut plus que 14 à 15 livres le quintal.
Les habitants-sucriers adoptent de plus en plus la technique de Martin le Fol pour blanchir le sucre sans le raffiner, c’est ce qu’on appelle "terrer" le sucre. On met à cet effet une couche d’argile blanche sur la surface de la forme à sucre et on le lave avec de l’eau filtrée par l’argile : on obtient un sucre beaucoup plus blanc, encore appelé aussi "cassonade blanche".
1685 : En France, en mars, promulgation de l’ "Edit du Roy ou Code Noir sur les esclaves des Isles de l’Amérique " :
Lors de son impression, il deviendra " Recueil d’Edits, Déclarations et Arrêts concernant les Esclaves Nègres des Isles de l’Amérique Françoise ", en 60 articles…
Voir son intégralité à "Traite, négriers"
Le gouverneur général, le comte de Blénac, fournit un mémoire : " Discours sur l'Estat passé et présent des Isles Françoises de l'Amérique et sur ce qu'il seroit du service du Roy d'y establir pour leur accroissement "
Sur le sujet des fortifications :
"L'Isle de Mariegalante n'en a pas besoin puisquelle trouveroit sa sureté dans les fortiffications du cul de sac de la Guadeloupe, mais en cas de guerre on peut remuer la terre pour faire des batteries, et avec des facines faire quelq retranchemens au bor de la mer pour mettre a couvert les habitans qui sopposeroit a la descente...car il faut toujours s'oposer a la dessente des Enemis dans les Isles "
Voir son intégralité à "Traite, négriers"
Le gouverneur général, le comte de Blénac, fournit un mémoire : " Discours sur l'Estat passé et présent des Isles Françoises de l'Amérique et sur ce qu'il seroit du service du Roy d'y establir pour leur accroissement "
Sur le sujet des fortifications :
"L'Isle de Mariegalante n'en a pas besoin puisquelle trouveroit sa sureté dans les fortiffications du cul de sac de la Guadeloupe, mais en cas de guerre on peut remuer la terre pour faire des batteries, et avec des facines faire quelq retranchemens au bor de la mer pour mettre a couvert les habitans qui sopposeroit a la descente...car il faut toujours s'oposer a la dessente des Enemis dans les Isles "
En Martinique, l’Intendant général Michel Bégon est nommé Intendant des Galères à Marseille, il est remplacé par Gabriel Dumaitz de Goimpy, ancien Commissaire Général des Galères.
Le 12 avril, Bégon remet à son successeur Dumaitz un " Mémoire sur l'état présent des Isles d'Amérique"
Pour Marie galante, il écrit :
" Cette Isle est très belle et plate en plusieurs lieux, elle commence a se retablir du pillage des hollandois qui la désolerent en 1676 et de toutes les petites Isles, celle cy est celle qui s'augmente le plus et sur laquelle il y a plus de fonds a faire. On y fait du sucre et de l'indigo et tres peu d'autres marchandises... Elle est mal fame aux nouveaux venus comme les autres isles qui ne sont point défrichées "
Le 12 avril, Bégon remet à son successeur Dumaitz un " Mémoire sur l'état présent des Isles d'Amérique"
Pour Marie galante, il écrit :
" Cette Isle est très belle et plate en plusieurs lieux, elle commence a se retablir du pillage des hollandois qui la désolerent en 1676 et de toutes les petites Isles, celle cy est celle qui s'augmente le plus et sur laquelle il y a plus de fonds a faire. On y fait du sucre et de l'indigo et tres peu d'autres marchandises... Elle est mal fame aux nouveaux venus comme les autres isles qui ne sont point défrichées "
Le 19 mai, " Memoire sur l'establissement d'un evesché aux isles de l'Amerique " :
" Les Isles françoises de l'Amerique qui sont sous l'obeissance du Roy sont au nombre de dix, savoir la Martinique, la Guadeloupe, St. Cristophe, St. Martin, St. Barthelemy, la Grenade, Marie galande, Ste. Croix, Cayenne, la Tortue et Coste St. Domingue,
Elles sont habitées par un tres grand nombre de François, de Negres de Guynee, et par quelques Indiens naturels du païs. Il paroist par les derniers rescensemens envoyez par ceux qui commandent aux Isles que le nombre des habitans est a savoir a la Martinique 15794. Francois ou negres, a la Guadeloupe 11149, St. Cristophe 10269, a St. Martin et St. Barthelemy 992, a la Grenade 587, a Marie Galande et Ste Croix 2296, a Cayenne 800 et a la Coste St. Domingue dix mil, sans y comprendre les sauvages naturels du païs qu'on n'a pu encore gagné a la Religion, ny accoustumer a la maniere de vivre des François."
A Mariegalante, le gouverneur Charles d’Angennes est remercié, car sur 5 ans, il n’a passé que quelques mois dans l’île, plus intéressé par ses plantations de Martinique…
Le chevalier Charles Auger, son beau-frère, déjà lieutenant de Roy, lui succède par intérim le 28 septembre à 43 ans.
Auger est un "créole" né à St Christophe, fils d’une riche famille d’officiers, il a connu l’esclavage comme prisonnier des "barbaresques" pendant plusieurs années, après avoir été capturé en Méditerranée par un pirate de Salé alors qu’il rentrait de Malte…
Auger fournit le recensement :
"Dénombrement des blancs, mulatres, sauvages et negres qui se sont trouver dans l'Isle de Mariegalante en l'année 1685 partager en deux compagnies qui ont chacune leur quartier" :
" Les Isles françoises de l'Amerique qui sont sous l'obeissance du Roy sont au nombre de dix, savoir la Martinique, la Guadeloupe, St. Cristophe, St. Martin, St. Barthelemy, la Grenade, Marie galande, Ste. Croix, Cayenne, la Tortue et Coste St. Domingue,
Elles sont habitées par un tres grand nombre de François, de Negres de Guynee, et par quelques Indiens naturels du païs. Il paroist par les derniers rescensemens envoyez par ceux qui commandent aux Isles que le nombre des habitans est a savoir a la Martinique 15794. Francois ou negres, a la Guadeloupe 11149, St. Cristophe 10269, a St. Martin et St. Barthelemy 992, a la Grenade 587, a Marie Galande et Ste Croix 2296, a Cayenne 800 et a la Coste St. Domingue dix mil, sans y comprendre les sauvages naturels du païs qu'on n'a pu encore gagné a la Religion, ny accoustumer a la maniere de vivre des François."
A Mariegalante, le gouverneur Charles d’Angennes est remercié, car sur 5 ans, il n’a passé que quelques mois dans l’île, plus intéressé par ses plantations de Martinique…
Le chevalier Charles Auger, son beau-frère, déjà lieutenant de Roy, lui succède par intérim le 28 septembre à 43 ans.
Auger est un "créole" né à St Christophe, fils d’une riche famille d’officiers, il a connu l’esclavage comme prisonnier des "barbaresques" pendant plusieurs années, après avoir été capturé en Méditerranée par un pirate de Salé alors qu’il rentrait de Malte…
Auger fournit le recensement :
"Dénombrement des blancs, mulatres, sauvages et negres qui se sont trouver dans l'Isle de Mariegalante en l'année 1685 partager en deux compagnies qui ont chacune leur quartier" :
2 compagnies de milice, la Compagnie d’Auville (Capesterre) et le compagnie de Morisseau (Grand Bourg)
D'Auville était l'ancien maître d'hôtel du gouverneur De Téméricourt, devenu capitaine d'une compagnie de milice.
Morisseau était un colon vendéen installé précédemment à St Christophe.
1.285 âmes dont 771 esclaves (59%).
Pour les 514 blancs, 236 hommes "portant armes" (mais avec 119 armes en tout !), 89 femmes, 95 garçons, 94 filles.
27 mulâtres et mulâtresses, 2 sauvages (caraïbes).
Pour les esclaves, 310 nègres, 271 négresses, 95 négrillons et 85 négrites.
16 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, 36 indigoteries dont 29 sur Capesterre, 24 magasins à Grand Bourg.
Le gouvernement dispose de 20 fusils, 2 canons de 2, 4 barils de poudre à mousquet et 3 barils de plombs.
"Les 20 fusils et les 2 canons ne valant rien sont innutils pour le deffense de l’Isle"
Auger réclame 6 canons de 12, 4 canons de 6, 8 barils de poudre à canon, 100 boulets de 12, 50 boulets de 6 et 2 barils de poudre à mousquet.
A Fontainebleau, le 18 octobre, Louis XIV révoque l'Edit de Nantes : les protestants (huguenots) ne conservent plus que la liberté de culte, les temples sont détruits, les persécutions reprennent...
" ...nos soins ont eu la fin que nous nous sommes proposés, puisque la meilleure et la plus grande partie de nos sujets de ladite R.P.R. ("Religion Prétendument Réformée") ont embrassé la Catholique. Et d’autant qu’au moyen de l’exécution de l’édit de Nantes et de tout ce qui a été ordonné en faveur de ladite R.P.R. demeure inutile, nous avons jugé que nous ne pouvions rien faire de mieux, pour effacer entièrement la mémoire des troubles, de la confusion et des maux que le progrès de cette fausse religion a causés dans notre royaume et qui ont donné lieu audit édit et à tant d’autres édits et déclarations qui l’ont précédé ou ont été faits en conséquence, que de révoquer entièrement ledit édit de Nantes"
Environ 200.000 protestants ou huguenots ou religionnaires, après des années de persécutions "dragonades" et de conversions forcées, vont s'enfuir du royaume avant 1700... En 1686-1687, le pouvoir royal va se débarrasser de ceux qui refusent la conversion, en expulsant les nobles vers l'Angleterre et en déportant les autres aux Antilles.
Nantes installe sa 8ème raffinerie.
1686 : Aux Antilles, nouveau : "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique"
D'Auville était l'ancien maître d'hôtel du gouverneur De Téméricourt, devenu capitaine d'une compagnie de milice.
Morisseau était un colon vendéen installé précédemment à St Christophe.
1.285 âmes dont 771 esclaves (59%).
Pour les 514 blancs, 236 hommes "portant armes" (mais avec 119 armes en tout !), 89 femmes, 95 garçons, 94 filles.
27 mulâtres et mulâtresses, 2 sauvages (caraïbes).
Pour les esclaves, 310 nègres, 271 négresses, 95 négrillons et 85 négrites.
16 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, 36 indigoteries dont 29 sur Capesterre, 24 magasins à Grand Bourg.
Le gouvernement dispose de 20 fusils, 2 canons de 2, 4 barils de poudre à mousquet et 3 barils de plombs.
"Les 20 fusils et les 2 canons ne valant rien sont innutils pour le deffense de l’Isle"
Auger réclame 6 canons de 12, 4 canons de 6, 8 barils de poudre à canon, 100 boulets de 12, 50 boulets de 6 et 2 barils de poudre à mousquet.
A Fontainebleau, le 18 octobre, Louis XIV révoque l'Edit de Nantes : les protestants (huguenots) ne conservent plus que la liberté de culte, les temples sont détruits, les persécutions reprennent...
" ...nos soins ont eu la fin que nous nous sommes proposés, puisque la meilleure et la plus grande partie de nos sujets de ladite R.P.R. ("Religion Prétendument Réformée") ont embrassé la Catholique. Et d’autant qu’au moyen de l’exécution de l’édit de Nantes et de tout ce qui a été ordonné en faveur de ladite R.P.R. demeure inutile, nous avons jugé que nous ne pouvions rien faire de mieux, pour effacer entièrement la mémoire des troubles, de la confusion et des maux que le progrès de cette fausse religion a causés dans notre royaume et qui ont donné lieu audit édit et à tant d’autres édits et déclarations qui l’ont précédé ou ont été faits en conséquence, que de révoquer entièrement ledit édit de Nantes"
Environ 200.000 protestants ou huguenots ou religionnaires, après des années de persécutions "dragonades" et de conversions forcées, vont s'enfuir du royaume avant 1700... En 1686-1687, le pouvoir royal va se débarrasser de ceux qui refusent la conversion, en expulsant les nobles vers l'Angleterre et en déportant les autres aux Antilles.
Nantes installe sa 8ème raffinerie.
1686 : Aux Antilles, nouveau : "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique"
3.358 esclaves à St Domingue, 4.982 en Guadeloupe, 10.343 en Martinique…
L'esclavage prend une dimension industrielle, spécialement en Martinique, où l’on en compte 2 fois plus en 5 ans…
A Marie-Galante, le 1er janvier, Charles Auger est nommé officiellement gouverneur particulier.
Le marquis de Férolles d'Avoir est nommé lieutenant de Roy le 1er septembre.
Le recensement général des Isles françoises reprend en gros les chiffres de Marie Galante de 1685…
Le nouveau recensement fourni par Auger le 1er mars parait plus conforme :
"Dénombrement général de l’Isle Mariegalande, année 1686"
L'esclavage prend une dimension industrielle, spécialement en Martinique, où l’on en compte 2 fois plus en 5 ans…
A Marie-Galante, le 1er janvier, Charles Auger est nommé officiellement gouverneur particulier.
Le marquis de Férolles d'Avoir est nommé lieutenant de Roy le 1er septembre.
Le recensement général des Isles françoises reprend en gros les chiffres de Marie Galante de 1685…
Le nouveau recensement fourni par Auger le 1er mars parait plus conforme :
"Dénombrement général de l’Isle Mariegalande, année 1686"
L’île est maintenant partagée entre 4 compagnies de milice, toujours les Compagnies d’Auville et de Morisseau, mais 2 nouvelles : la Compagnie de Cherpin et celle de Gaigneron.
Jean Gaigneron, chirurgien, est capitaine de milice du quartier des Basses.
Dans ses commentaires, Auger ajoute :
"Dans le dénombrement sont compris 4 hommes habitans de la Religion prétendue réformée"
"Les défrichemens ont peu augmenté fautte de negres" ...
Auger réitère à la fin les mêmes demandes d’armement de l’année précédente, visiblement sans retour !
La population de l'Isle comprend 1.297 âmes se décomposant ainsi :
- 2 Religieux, 276 blancs (hommes portans armes, grands garçons portant armes et au dessous de 15 ans), 183 blanches (femmes, filles nubiles et filles en dessous de l’âge de la puberté), 30 engagez.
- 750 noirs esclaves dont 283 "negres masles", 292 négresses, 115 négrillons et 60 négrillones.
- 28 mulâtres et mulâtresses.
- 24 "Caraybes masles et femelles" libres et 7 Caraybes esclaves
2 églises, 2 bourgs.
16 sucreries, 45 indigoteries (9 de plus), 114 autres habitations, 24 magazins.
248 fusils, 6 mousquetons, 128 épées et 32 pistolets.
En août, le gouverneur Auger reçoit 9 des 10 forçats prévus, incapable de se suffire à eux-mêmes et qu’il a transformé en engagés pour 3 ans, avec le risque qu’ils s’enfuient de l’île…
1687 : En Guadeloupe, le 6 mars, le gouvernuer Hincelin fait effectuer le " Dénombrement par catégorie sociale des religionnaires de la Guadeloupe " avant la tournée du gouvernement général fin mars. En effet, le gouverneur général Blénac et l’intendant général Dumaitz vont faire une tournée en Guadeloupe pour vérifier l’application de la Révocation de l’Edit de Nantes : Hinselin trouve les principales familles huguenotes bien disposées à la conversion, et espère que sous 15 jours il n’y aura plus de protestant dans l’île…
Le 30 mars, le Roi conseille au Chevalier de Saint Laurens, gouverneur général par intérim, de promouvoir la polyculture dans les îles, du fait de la mévente du sucre et de la baisse de son prix.
Nouveau "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique du commencement de l’année 1687"
Jean Gaigneron, chirurgien, est capitaine de milice du quartier des Basses.
Dans ses commentaires, Auger ajoute :
"Dans le dénombrement sont compris 4 hommes habitans de la Religion prétendue réformée"
"Les défrichemens ont peu augmenté fautte de negres" ...
Auger réitère à la fin les mêmes demandes d’armement de l’année précédente, visiblement sans retour !
La population de l'Isle comprend 1.297 âmes se décomposant ainsi :
- 2 Religieux, 276 blancs (hommes portans armes, grands garçons portant armes et au dessous de 15 ans), 183 blanches (femmes, filles nubiles et filles en dessous de l’âge de la puberté), 30 engagez.
- 750 noirs esclaves dont 283 "negres masles", 292 négresses, 115 négrillons et 60 négrillones.
- 28 mulâtres et mulâtresses.
- 24 "Caraybes masles et femelles" libres et 7 Caraybes esclaves
2 églises, 2 bourgs.
16 sucreries, 45 indigoteries (9 de plus), 114 autres habitations, 24 magazins.
248 fusils, 6 mousquetons, 128 épées et 32 pistolets.
En août, le gouverneur Auger reçoit 9 des 10 forçats prévus, incapable de se suffire à eux-mêmes et qu’il a transformé en engagés pour 3 ans, avec le risque qu’ils s’enfuient de l’île…
1687 : En Guadeloupe, le 6 mars, le gouvernuer Hincelin fait effectuer le " Dénombrement par catégorie sociale des religionnaires de la Guadeloupe " avant la tournée du gouvernement général fin mars. En effet, le gouverneur général Blénac et l’intendant général Dumaitz vont faire une tournée en Guadeloupe pour vérifier l’application de la Révocation de l’Edit de Nantes : Hinselin trouve les principales familles huguenotes bien disposées à la conversion, et espère que sous 15 jours il n’y aura plus de protestant dans l’île…
Le 30 mars, le Roi conseille au Chevalier de Saint Laurens, gouverneur général par intérim, de promouvoir la polyculture dans les îles, du fait de la mévente du sucre et de la baisse de son prix.
Nouveau "Recensement general des Isles Françoises de l’Amerique du commencement de l’année 1687"
En Guadeloupe, 4.982 esclaves sur 8688 âmes. 170 mulâtres, 110 engagés.
Auger fournit le "Recensement general de l'Isle de Marie Galande" le 16 avril :
Auger fournit le "Recensement general de l'Isle de Marie Galande" le 16 avril :
Population en légère baisse avec 1.277 âmes dont 745 esclaves noirs (58%), 14 caraïbes libres et 2 "caraybes engagez"…
Parmi les blancs, 32 "engagez" et 3 religieux : les R.P. Carmes Hilaire de la Purification, supérieur, Ambroise de Saint-Léon et Raphaël de Sainte-Agnès.
Pour les 146 hommes et les "garçons armez", 200 fusils, 56 pistolets et 148 épées.
1 bourg, 2 églises. 16 habitations-sucreries, 51 indigoteries, 6 de plus...
Parmi les blancs, 32 "engagez" et 3 religieux : les R.P. Carmes Hilaire de la Purification, supérieur, Ambroise de Saint-Léon et Raphaël de Sainte-Agnès.
Pour les 146 hommes et les "garçons armez", 200 fusils, 56 pistolets et 148 épées.
1 bourg, 2 églises. 16 habitations-sucreries, 51 indigoteries, 6 de plus...
" De 50 hommes envoyez des galères il n’y en a que 47 en la d. Isle, 3 estant demeurez a l’hosp. de la Guadeloupe. Ce nombre 47 n’a pas este compris dans le recensem. cy dessus parcequ’on ne scait pas de quelle manière on veut qu’ils soien employez dans les recensem. "
" L’artillerie, les affutz et les munitions demandées sont venues, mais comme on n’avoit demandé qu’une partie des munitions necess. Pour la d. Isle on a besoin de ce qui suit, scavoir… " suivent 12 lignes de demandes complémentaires…
L’état de l’île est préoccupant, la sécheresse et les chenilles ont détruit les vivres, les habitants doivent les acheter ailleurs.
Auger demande la nomination d’un "major à Marie Galande afin d’aller dans les differends quartiers de l’Isle pour faire vivre les habitans en paix ".
Il réclame aussi d’urgence 100 nègres aux commis de la Compagnie, faute de quoi on ne pourra pas accroitre les défrichements…
Auger effectue une visite des églises le 8 décembre : l’église Notre-Dame de la Conception du Bourg des Basses est en mauvais état et nécessite pour 10.000 livres de travaux, celle de la Capesterre est encore pire et demande 20.000 livres de travaux.
Suivant les consignes du gouverneur général De Blénac, Auger tente la plantation de mûriers pour réaliser une
"manufacture des vers à soy" et négocie le 10 décembre avec les principaux habitants un terrain pour planter "12.000 pieds de meuriers blancs". On retrouve ainsi les signatures de Vincent, Charpin, Luce, Gaigneron, La Guillottière, De Pichery, Duchesne, Chastain et Desboquetz.
" L’artillerie, les affutz et les munitions demandées sont venues, mais comme on n’avoit demandé qu’une partie des munitions necess. Pour la d. Isle on a besoin de ce qui suit, scavoir… " suivent 12 lignes de demandes complémentaires…
L’état de l’île est préoccupant, la sécheresse et les chenilles ont détruit les vivres, les habitants doivent les acheter ailleurs.
Auger demande la nomination d’un "major à Marie Galande afin d’aller dans les differends quartiers de l’Isle pour faire vivre les habitans en paix ".
Il réclame aussi d’urgence 100 nègres aux commis de la Compagnie, faute de quoi on ne pourra pas accroitre les défrichements…
Auger effectue une visite des églises le 8 décembre : l’église Notre-Dame de la Conception du Bourg des Basses est en mauvais état et nécessite pour 10.000 livres de travaux, celle de la Capesterre est encore pire et demande 20.000 livres de travaux.
Suivant les consignes du gouverneur général De Blénac, Auger tente la plantation de mûriers pour réaliser une
"manufacture des vers à soy" et négocie le 10 décembre avec les principaux habitants un terrain pour planter "12.000 pieds de meuriers blancs". On retrouve ainsi les signatures de Vincent, Charpin, Luce, Gaigneron, La Guillottière, De Pichery, Duchesne, Chastain et Desboquetz.
Cet élevage des vers à soie sera un échec complet…
L’intendant général Dumaitz demande de suspendre le recouvrement des dettes de l’ancienne Compagnie :
" Les habitans sur tout ceux de Mariegalande seront entièrement ruinez si on leur permet de les continuer "…
L’intendant général Dumaitz demande de suspendre le recouvrement des dettes de l’ancienne Compagnie :
" Les habitans sur tout ceux de Mariegalande seront entièrement ruinez si on leur permet de les continuer "…
1688 : En France, premier navire de traite au départ de Nantes : la "Paix"...
Nantes deviendra le principal port négrier français à partir du quai de la Fosse : 1427 expéditions y seront armées, soit 42 % de la traite française…
Nantes inaugure aussi sa 12ème raffinerie.
Début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg : Louis XIV, allié aux Ottomans, aux Irlandais et Ecossais rentre en guerre contre l'Angleterre, la Hollande, le St Empire Romain Germanique et les Espagnols...
Louvois et Vauban vont conduire notre défense.
La guerre va aussi se déplacer aux Antilles...
Ordonnance Royale rétablissant les Corps de Milice dans les îles avec leurs privilèges.
Elle sera appliquée par le gouverneur général le comte de Blénac en août :
Nantes deviendra le principal port négrier français à partir du quai de la Fosse : 1427 expéditions y seront armées, soit 42 % de la traite française…
Nantes inaugure aussi sa 12ème raffinerie.
Début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg : Louis XIV, allié aux Ottomans, aux Irlandais et Ecossais rentre en guerre contre l'Angleterre, la Hollande, le St Empire Romain Germanique et les Espagnols...
Louvois et Vauban vont conduire notre défense.
La guerre va aussi se déplacer aux Antilles...
Ordonnance Royale rétablissant les Corps de Milice dans les îles avec leurs privilèges.
Elle sera appliquée par le gouverneur général le comte de Blénac en août :
Le 22 septembre, le Roi écrit " Aux Interessez en la Compagnie de Guinée et du Sénégal " :
"Le Roy a esté informé que les isles Ste Croix, St Martin, St Barthelemy & Marie Galante tombent en friche faute de Noirs et que les habitants se ruinent a en aller chercher dans les autres isles et comme il est important non seulement d'empescher la suite de ce mal ; mais mesme d'ameliorer ces colonies et de mettre les habitans en estat de mettre en valeur les terres qui n'ont pas encore esté defrichées, sa Majesté desire que vous vous entendiez avec les gouverneurs des d. isles et avec le sr Dumaitz de Goimpy pour y faire passer tous les ans la quantité de noirs qu’on estimera necessaire, et il faut pour cet effet que vous vous entendiez aussy avec les interessez en la Compagnie de Guinée afin que vous regliez ensemble la quantité que chaque compagnie devra y envoyer"
A Marie-Galante, le gouverneur Auger a reçu 20 "religionnaires", donc protestants...
Une barque hollandaise est interceptée.
Les 2 églises ont été réparées.
Dans l’ " Isle de Sainct Barthelemy ", le sieur Vauthier de Moyencourt, lieutenant de Roi, fait office de gouverneur et fourni le recensement : 424 habitants, dont 71 esclaves.
1689 : En France, on compte 30 raffineries à Rouen, Dieppe, Nantes, St Malo, La Rochelle, Saumur, Angers, Bordeaux, Marseille et Ypres.
Aux Antilles, le 6 avril, St Eustache tombe aux mains des Français.
Le 15 août, les Français s’emparent de la partie anglaise de St Christophe avec l’aide des Irois (Irlandais), obligeant les Anglais à se replier sur Niéves (Nevis).
Le comte de Blénac, gouverneur général "voyant les Isles malarmées" propose au Ministre d'imposer aux navires marchands "d'apporter chacun 12 fusils boucaniers par an que l'on payeroit 300 livres de sucre pièce"
" A Sainte Croix a Saint Martin a Saint Barthellemy et a Marie Galande il n'y a point de forts de sorte qu'il faut que ce soit leurs retranchements qui les sauvent et les bonnes armes dont ils manquent aussy bien que toutes les isles comme vous le verrés par l'Estat que les gouverneurs vous envoyent "
Un Mémoire lui est remis "sur les secours que l'on pourrait tirer des Caraïbes pendant la guerre" qui propose de les recruter pour faire la guerre aux Anglais : "Ainsi il ne sera pas difficile d'engager les sauvages de la Dominique a secourir le Guadeloupe et Mariegalande en cas de besoin"
"Le Roy a esté informé que les isles Ste Croix, St Martin, St Barthelemy & Marie Galante tombent en friche faute de Noirs et que les habitants se ruinent a en aller chercher dans les autres isles et comme il est important non seulement d'empescher la suite de ce mal ; mais mesme d'ameliorer ces colonies et de mettre les habitans en estat de mettre en valeur les terres qui n'ont pas encore esté defrichées, sa Majesté desire que vous vous entendiez avec les gouverneurs des d. isles et avec le sr Dumaitz de Goimpy pour y faire passer tous les ans la quantité de noirs qu’on estimera necessaire, et il faut pour cet effet que vous vous entendiez aussy avec les interessez en la Compagnie de Guinée afin que vous regliez ensemble la quantité que chaque compagnie devra y envoyer"
A Marie-Galante, le gouverneur Auger a reçu 20 "religionnaires", donc protestants...
Une barque hollandaise est interceptée.
Les 2 églises ont été réparées.
Dans l’ " Isle de Sainct Barthelemy ", le sieur Vauthier de Moyencourt, lieutenant de Roi, fait office de gouverneur et fourni le recensement : 424 habitants, dont 71 esclaves.
1689 : En France, on compte 30 raffineries à Rouen, Dieppe, Nantes, St Malo, La Rochelle, Saumur, Angers, Bordeaux, Marseille et Ypres.
Aux Antilles, le 6 avril, St Eustache tombe aux mains des Français.
Le 15 août, les Français s’emparent de la partie anglaise de St Christophe avec l’aide des Irois (Irlandais), obligeant les Anglais à se replier sur Niéves (Nevis).
Le comte de Blénac, gouverneur général "voyant les Isles malarmées" propose au Ministre d'imposer aux navires marchands "d'apporter chacun 12 fusils boucaniers par an que l'on payeroit 300 livres de sucre pièce"
" A Sainte Croix a Saint Martin a Saint Barthellemy et a Marie Galande il n'y a point de forts de sorte qu'il faut que ce soit leurs retranchements qui les sauvent et les bonnes armes dont ils manquent aussy bien que toutes les isles comme vous le verrés par l'Estat que les gouverneurs vous envoyent "
Un Mémoire lui est remis "sur les secours que l'on pourrait tirer des Caraïbes pendant la guerre" qui propose de les recruter pour faire la guerre aux Anglais : "Ainsi il ne sera pas difficile d'engager les sauvages de la Dominique a secourir le Guadeloupe et Mariegalande en cas de besoin"
A la Martinique, le nouveau gouverneur particulier Claude de Saint Laurens, arrivé le 19 février, meurt le 19 mars…
Il sera remplacé par le Chevalier de Guittaud le 15 août.
Arrivée le 1er mai du nouveau Gouverneur Général François d’Alesso, marquis d’Eragny, à la place du Comte de Blénac rentré en France.
Il sera remplacé par le Chevalier de Guittaud le 15 août.
Arrivée le 1er mai du nouveau Gouverneur Général François d’Alesso, marquis d’Eragny, à la place du Comte de Blénac rentré en France.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin réclame de la poudre pour la défense de l’île, sur les 1.000 hommes en armes du recensement, il précise que cela inclut les vieillards, les infirmes et les nouveaux convertis, prêts à passer à l’ennemi…
Il réclame des "remèdes de France" et des mesures de quarantaine, car la petite vérole (variole) a été amenée par un navire de la Compagnie du Sénégal :
A Marigalande, le lieutenant de Roy Ferolles d’Avoir meurt des fièvres le 1er mai, "beaucoup regretté de ses créanciers"…
Mr de Vaux est nommé à sa place.
Auger a fait construire 2 batteries et 2 retranchements "dans les lieux de l’Isle pour lesquels il y a le plus à craindre"…"Les habitans se sont portés avec beaucoup de zèle à tous les travaux, à l’exception des Pères Carmes qui ayant une habitation considérable ont refusé d’y contribuer, s’excusans sur les privilèges"
Les pères Carmes sont 3 pour le couvent, l’habitation et les 2 églises : les R.P. Raphaël de Sainte-Agnès, Ambroise de Saint-Léon et Séraphin de Sainte-Marie.
Auger rentre en conflit avec le juge Governe de Vauluisant qui a menacé avec un fusil un de ses domestiques en train de chasser :
Auger a fait construire 2 batteries et 2 retranchements "dans les lieux de l’Isle pour lesquels il y a le plus à craindre"…"Les habitans se sont portés avec beaucoup de zèle à tous les travaux, à l’exception des Pères Carmes qui ayant une habitation considérable ont refusé d’y contribuer, s’excusans sur les privilèges"
Les pères Carmes sont 3 pour le couvent, l’habitation et les 2 églises : les R.P. Raphaël de Sainte-Agnès, Ambroise de Saint-Léon et Séraphin de Sainte-Marie.
Auger rentre en conflit avec le juge Governe de Vauluisant qui a menacé avec un fusil un de ses domestiques en train de chasser :
Le 26 décembre, St Barthelemy, avec 67 hommes armés, est attaquée et prise par 900 Anglais.
Vaultier de Moyencourt, qui commande lors de l’attaque les 36 soldats "hommes armés de bons fusils bouquaniers", est emmené à Nevis, déporté avec tous les habitants, puis à la Barbade, avant d’être renvoyé à la Martinique.
A peine sorti de prison, il écrira au gouverneur de Blénac et lui propose d’attaquer la Barbade :
" La conquête de cette isle n'est pas entierement difficille quoique jusqu'icy on ait cru le contraire a cause de 6000 habitans qui y sont actuellement portans les armes, mais pour lever cet obstacle, il n'y qu’à savoir que la plus grande partie des dits habitans n'est point aguerrie, et que la moitié est mal armée, il y a de plus dans la dite isle 90.000 negres qui ne demandent qu'une occasion pour se soulever contre eux et mettre tout à feu et à sang"...
1690 : A Marie-Galante, le 9 janvier, 3 vaisseaux Anglais commandés par le Captain Hewetson attaquent l’île : ils repartent le 13, en ayant incendié le bourg, détruit tous les moulins (à bêtes) et 12 des 16 sucreries :
"General Codrington recently made an attack on St Bartholemews … He also sent Captain Hewetson against Marie Galante, where he burned the town and most of the Island and spiked the guns".
Plus aucune activité des sucreries encore debout, ni des indigoteries…
En août, craignant le retour des Anglais, Auger fait évacuer sur la Martinique tous ceux qui ne peuvent défendre l’île : femmes, enfants, vieillards. Les Caraïbes participent aux évacuations et à la messagerie.
Restent sur l’île 180 "hommes de deffense et leurs nègres fidèles"...
En parallèle, le gouverneur De Blénac demande à l'ingénieur de la Marine Ancelin de Gémosat d'envoyer d'urgence à Auger 20 boulets de 6...
Vaultier de Moyencourt, qui commande lors de l’attaque les 36 soldats "hommes armés de bons fusils bouquaniers", est emmené à Nevis, déporté avec tous les habitants, puis à la Barbade, avant d’être renvoyé à la Martinique.
A peine sorti de prison, il écrira au gouverneur de Blénac et lui propose d’attaquer la Barbade :
" La conquête de cette isle n'est pas entierement difficille quoique jusqu'icy on ait cru le contraire a cause de 6000 habitans qui y sont actuellement portans les armes, mais pour lever cet obstacle, il n'y qu’à savoir que la plus grande partie des dits habitans n'est point aguerrie, et que la moitié est mal armée, il y a de plus dans la dite isle 90.000 negres qui ne demandent qu'une occasion pour se soulever contre eux et mettre tout à feu et à sang"...
1690 : A Marie-Galante, le 9 janvier, 3 vaisseaux Anglais commandés par le Captain Hewetson attaquent l’île : ils repartent le 13, en ayant incendié le bourg, détruit tous les moulins (à bêtes) et 12 des 16 sucreries :
"General Codrington recently made an attack on St Bartholemews … He also sent Captain Hewetson against Marie Galante, where he burned the town and most of the Island and spiked the guns".
Plus aucune activité des sucreries encore debout, ni des indigoteries…
En août, craignant le retour des Anglais, Auger fait évacuer sur la Martinique tous ceux qui ne peuvent défendre l’île : femmes, enfants, vieillards. Les Caraïbes participent aux évacuations et à la messagerie.
Restent sur l’île 180 "hommes de deffense et leurs nègres fidèles"...
En parallèle, le gouverneur De Blénac demande à l'ingénieur de la Marine Ancelin de Gémosat d'envoyer d'urgence à Auger 20 boulets de 6...
A St Christophe, les Anglais attaquent fin juin, la défense du fort capitule le 18 juillet : l’île retombe aux mains des Anglais, qui expulsent les Français le 3 août, en séparant les familles pour éviter tout retour :
"I have to-day shipped off five hundred and fifty men besides women and children to Hispaniola, and I have also sent over two hundred men disarmed and four hundred women and children to St. Martins"
St Eustache suit le même sort.
Le 3 novembre, le fils de Colbert, le marquis de Seignelay meurt à 39 ans, il est remplacé à la Marine par Louis Phélypeaux, comte de Maurepas et de Ponchartrain.
1691 : Fin mars, 2 anciens colons huguenots de Marie Galante, Thauvet et Brissac, déjà réfugiés en Amérique depuis 1687, et parmi les fondateurs de New Rochelle, au nord de New York, écrivent aux protestants de Marie Galante pour leur conseiller de se ranger du côté des Anglais pour sauvegarder leurs biens :
" Messieurs et amis nos très honorés frères, dans l'espérance que j'ai que cette lettre vous parviendra, je veux bien par ycelle vous donner des marques de ma sincère amitié, et comme il m'est connu que depuis longtemps vous gémissez sous la persécution et tyrannie que l'on a exercée dessus vous depuis il y a si longtemps, et à présent que l'heure de votre délivrance est prochaine je ne doute pas que de votre côté vous ne fassiez votre possible de vous retirer de votre captivité et ne devez en négliger toutes les voies possibles qui vous seront présentées, je vous dirai donc que nous sommes ici à Marie-Galante avec 4200 hommes partie des troupes du Roi et un régiment de matelots de 1000 hommes, desquelles forces vous pouvez bien croire que nous serons facilement maîtres de vos isles, Monsieur notre Général Codrington nous comble tous les jours de tant de bontés qu'il a pour nous que vous en seriez dans le dernier étonnement, et m'a engagé à vous écrire la présente, vous assurant de sa part qu'il a reçu ordre du Roi son maître de protéger en général tous les protestants français des îles de l'Amérique, mais particulièrement ceux de votre isle..."
A Marie Galante, le courrier est intercepté : le nègre qui le porte est pendu...
Mais le 11 avril, les "Anglois" sont bien là, avec 14 "vaisseaux et 3 barques" et le 12 débarquent 2.500 hommes...
Avec une défense de 150 hommes dirigée par Auger, la milice doit se réfugier dans les bois devant l’avancée des Anglais du colonel Nal.
Auger va devoir capituler au bout de 15 jours : la visite du général Codrington en inspection permettra sa grâce et celle de quelques personnes...
Il rendra son rapport de l'attaque le 16 mai :
"I have to-day shipped off five hundred and fifty men besides women and children to Hispaniola, and I have also sent over two hundred men disarmed and four hundred women and children to St. Martins"
St Eustache suit le même sort.
Le 3 novembre, le fils de Colbert, le marquis de Seignelay meurt à 39 ans, il est remplacé à la Marine par Louis Phélypeaux, comte de Maurepas et de Ponchartrain.
1691 : Fin mars, 2 anciens colons huguenots de Marie Galante, Thauvet et Brissac, déjà réfugiés en Amérique depuis 1687, et parmi les fondateurs de New Rochelle, au nord de New York, écrivent aux protestants de Marie Galante pour leur conseiller de se ranger du côté des Anglais pour sauvegarder leurs biens :
" Messieurs et amis nos très honorés frères, dans l'espérance que j'ai que cette lettre vous parviendra, je veux bien par ycelle vous donner des marques de ma sincère amitié, et comme il m'est connu que depuis longtemps vous gémissez sous la persécution et tyrannie que l'on a exercée dessus vous depuis il y a si longtemps, et à présent que l'heure de votre délivrance est prochaine je ne doute pas que de votre côté vous ne fassiez votre possible de vous retirer de votre captivité et ne devez en négliger toutes les voies possibles qui vous seront présentées, je vous dirai donc que nous sommes ici à Marie-Galante avec 4200 hommes partie des troupes du Roi et un régiment de matelots de 1000 hommes, desquelles forces vous pouvez bien croire que nous serons facilement maîtres de vos isles, Monsieur notre Général Codrington nous comble tous les jours de tant de bontés qu'il a pour nous que vous en seriez dans le dernier étonnement, et m'a engagé à vous écrire la présente, vous assurant de sa part qu'il a reçu ordre du Roi son maître de protéger en général tous les protestants français des îles de l'Amérique, mais particulièrement ceux de votre isle..."
A Marie Galante, le courrier est intercepté : le nègre qui le porte est pendu...
Mais le 11 avril, les "Anglois" sont bien là, avec 14 "vaisseaux et 3 barques" et le 12 débarquent 2.500 hommes...
Avec une défense de 150 hommes dirigée par Auger, la milice doit se réfugier dans les bois devant l’avancée des Anglais du colonel Nal.
Auger va devoir capituler au bout de 15 jours : la visite du général Codrington en inspection permettra sa grâce et celle de quelques personnes...
Il rendra son rapport de l'attaque le 16 mai :
Les Anglais vont ravager l’île et détruire son économie : 100 morts, dont 23 prisonniers de guerre pendus à la porte de l'église, presque toutes les habitations sont brûlées, tous les puits comblés, les bêtes abattues, les esclaves enlevés…
En se retirant le général Codrington se vante d’avoir laissé l’île "totaly destroyed and dispeopled"
Les quelques survivants sont évacués par Auger sur la Martinique le 23 avril, où ils rejoignent les déplacés de l’année précédente. La plupart vont vivre quelques années d’exil dans la misère.
Quelques "petits blancs" sont restés cachés dans les bois, d’autres vivent avec les indiens Caraïbes dans leur village de l’Anse du Coq, intact…
En se retirant le général Codrington se vante d’avoir laissé l’île "totaly destroyed and dispeopled"
Les quelques survivants sont évacués par Auger sur la Martinique le 23 avril, où ils rejoignent les déplacés de l’année précédente. La plupart vont vivre quelques années d’exil dans la misère.
Quelques "petits blancs" sont restés cachés dans les bois, d’autres vivent avec les indiens Caraïbes dans leur village de l’Anse du Coq, intact…
L'intendant général Dumaitz fait une demande : "les habitans de Mariegalande ayant fait une perte considérable a la descente des Anglois dans cette isle, il empeschera les fermiers (du Domaine du Roy) d'en exiger aucuns droits" ...
Auger va envoyer au Roy un "placet" pour demander "quelques gratifications pour luy donner le moyen de continuer ses services nonobstant cette perte qui se montre à plus de 10" mille livres.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin a réclamé une compagnie supplémentaire avec canonniers et grenadiers…
Le 10 mai, les Anglais, sous les ordres de Codrington, débarquent à Basse-Terre à l’Anse-à-Barque, 25 soldats blancs aidés par des esclaves armés résistent 3 heures, tuent 60 Anglais, mais doivent battre en retraite…
Les Anglais dévastent le Baillif et se présentent devant Basse-Terre et son Fort St Charles : la ville et sa garnison de seulement 60 hommes, commandée par le lieutenant de Roy Robert Cloche de La Malmaison, résiste à un siège de 36 jours, ce qui lui permet d’attendre les secours de la Martinique, avec 7 vaisseaux commandés par le gouverneur général François d’Alesso, qui font lever le siège aux Anglais.
L’île est dévastée et sans vivres…
Le 10 mai, les Anglais, sous les ordres de Codrington, débarquent à Basse-Terre à l’Anse-à-Barque, 25 soldats blancs aidés par des esclaves armés résistent 3 heures, tuent 60 Anglais, mais doivent battre en retraite…
Les Anglais dévastent le Baillif et se présentent devant Basse-Terre et son Fort St Charles : la ville et sa garnison de seulement 60 hommes, commandée par le lieutenant de Roy Robert Cloche de La Malmaison, résiste à un siège de 36 jours, ce qui lui permet d’attendre les secours de la Martinique, avec 7 vaisseaux commandés par le gouverneur général François d’Alesso, qui font lever le siège aux Anglais.
L’île est dévastée et sans vivres…
En Martinique, François d’Alesso d’Eragny meurt le 18 aôut à 47 ans de la fièvre du Siam (fièvre jaune). Il aura eu le temps d’acquérir l’habitation La Frégate au François, qui restera dans sa famille.
Le gouverneur De Blénac est rappelé à son poste le 1er novembre, le Roi lui confère autorité sur l’ensemble des capitaines de navires de guerre.
En France, une Ordonnance du 24 septembre décrète que " les effets et les nègres capturés sur l'ennemi seront distribués aux habitants de Saint-Christophe, Marie-Galante et Guadeloupe "
A Marie Galante, selon une lettre de l'intendant général Dumaitz du 25 novembre, une centaine d'habitans "portans armes" sont de retour et ont commencé à faire de l'indigo. Se pose la question de leur envoyer un officier pour les commander, malgré le risque d'une nouvelle attaque.
Le gouverneur De Blénac est rappelé à son poste le 1er novembre, le Roi lui confère autorité sur l’ensemble des capitaines de navires de guerre.
En France, une Ordonnance du 24 septembre décrète que " les effets et les nègres capturés sur l'ennemi seront distribués aux habitants de Saint-Christophe, Marie-Galante et Guadeloupe "
A Marie Galante, selon une lettre de l'intendant général Dumaitz du 25 novembre, une centaine d'habitans "portans armes" sont de retour et ont commencé à faire de l'indigo. Se pose la question de leur envoyer un officier pour les commander, malgré le risque d'une nouvelle attaque.
1692 : Des réfugiés ont été ramenés de la Martinique surtout par les Caraïbes de l’Anse du Coq.
Par crainte du retour des Anglais, ils construisent des cases dans une région peu accessible proche des Galets, quelques-uns tentent de récupérer des animaux errants ou des affaires dans les ruines de leur habitation, d’autres essaient de planter tabac et indigo.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin demande au Chevalier de Guitaut, gouverneur général par intérim, l’aide de la flotte de guerre pour protéger les côtes et essayer de rétablir le commerce. Le vaisseau l’Ange amène des vivres…
Cloche de la Malmaison est nommé lieutenant de Roi à Basse-Terre, Devaux à Grande-Terre.
1693 : 2 Compagnies d'Infanterie de Marine sont présentes en Guadeloupe et dépendances, contre 11 à la Martinique.
Les Anglais, au mépris du Traité signé à Londres en 1686, font une nouvelle expédition contre la Martinique.
L'amiral Wheeler le 11 avril arrive avec 32 vaisseaux et débarque 2.500 hommes le 12 vers le Cul de Sac Marin défendu par Auger, qui vient d'être nommé commandant.
Le gouverneur Jean Gabaret a eu le temps d’organiser la défense en armant 1.500 esclaves noirs pour aider les 400 hommes de la milice : le 31 mai, suite à une défaite au Prêcheur, les Anglais doivent rembarquer.
Gabaret sera reconnaissant, aménagera l’application du Code Noir en Martinique et présentera à Louis XIV en 1696 son : " Mémoire présenté à Sa Majesté par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'émancipation graduelle des esclaves. "
La "Dame d’Angennes", épouse d’Auger, a réclamé au Roy pour son mari un nouveau poste de gouverneur ou une pension, car, à Marie Galante et à St Christophe ils ont "perdu des establissements considerables et ils ne leur reste pour subsister que la gratification "
Le Roy nomme à nouveau Auger gouverneur de Marie-Galante, dont la colonisation est à nouveau "ouverte", le gouverneur général De Blénac ayant reçu du Roi des consignes pour le retour des habitants.
Un " Estat des depences que le Roy veut et ordonne estre faites tant en sucre qu'en argent pour les appointements des gouverneurs, officiers et entretenement des ecclesiastiques qui font les fonctions curiales dans les Isles françoises " est fourni en décembre :
Par crainte du retour des Anglais, ils construisent des cases dans une région peu accessible proche des Galets, quelques-uns tentent de récupérer des animaux errants ou des affaires dans les ruines de leur habitation, d’autres essaient de planter tabac et indigo.
En Guadeloupe, le gouverneur Hinselin demande au Chevalier de Guitaut, gouverneur général par intérim, l’aide de la flotte de guerre pour protéger les côtes et essayer de rétablir le commerce. Le vaisseau l’Ange amène des vivres…
Cloche de la Malmaison est nommé lieutenant de Roi à Basse-Terre, Devaux à Grande-Terre.
1693 : 2 Compagnies d'Infanterie de Marine sont présentes en Guadeloupe et dépendances, contre 11 à la Martinique.
Les Anglais, au mépris du Traité signé à Londres en 1686, font une nouvelle expédition contre la Martinique.
L'amiral Wheeler le 11 avril arrive avec 32 vaisseaux et débarque 2.500 hommes le 12 vers le Cul de Sac Marin défendu par Auger, qui vient d'être nommé commandant.
Le gouverneur Jean Gabaret a eu le temps d’organiser la défense en armant 1.500 esclaves noirs pour aider les 400 hommes de la milice : le 31 mai, suite à une défaite au Prêcheur, les Anglais doivent rembarquer.
Gabaret sera reconnaissant, aménagera l’application du Code Noir en Martinique et présentera à Louis XIV en 1696 son : " Mémoire présenté à Sa Majesté par le comte de Gabaret, gouverneur de la Martinique sur l'émancipation graduelle des esclaves. "
La "Dame d’Angennes", épouse d’Auger, a réclamé au Roy pour son mari un nouveau poste de gouverneur ou une pension, car, à Marie Galante et à St Christophe ils ont "perdu des establissements considerables et ils ne leur reste pour subsister que la gratification "
Le Roy nomme à nouveau Auger gouverneur de Marie-Galante, dont la colonisation est à nouveau "ouverte", le gouverneur général De Blénac ayant reçu du Roi des consignes pour le retour des habitants.
Un " Estat des depences que le Roy veut et ordonne estre faites tant en sucre qu'en argent pour les appointements des gouverneurs, officiers et entretenement des ecclesiastiques qui font les fonctions curiales dans les Isles françoises " est fourni en décembre :
Pour Marie Galande, l'appointement annuel du gouverneur est de 25.000 livres de sucre et le "prestre seculier servant le spirituel" reçoit 12.000 livres de sucre... Les Carmes ne sont pas encore revenus.
Arrest du Conseil d’Estat du Roy le 1er septembre " qui exempte de tous droits de sortie, l'indigo provenant des Isles Françoises de l'Amérique, qui sera porté hors du Royaume, tant par mer que par terre "
1694 : Grande famine en France, suite à un printemps et un été 93 pluvieux et un hiver 94 glacial, suivie d’une épidémie de typhus, la population française passe de 22,2 millions à 20,7 millions, soit près d’1,5 million de morts…
Le prix du sucre tombe de 10 à 3 livres. L’indigo vaut 3 à 4 livres la livre.
En Martinique, le 27 janvier, le gouverneur général De Blénac est suspecté de contrebande, suite à la saisie de documents compromettants sur un bateau ennemi capturé à St Thomas…Il arrivera à se disculper aux yeux du Roi…
Le 8 juin, une flotte de 22 navires partis de Nantes avec 1.500 hommes, dont une majorité de réfugiés catholiques irlandais, commandés par le capitaine de vaisseau Du Casse, attaquent la Jamaïque avec l’aide de Gabaret : ils brûlent maisons et plantations et s’emparent de 1.300 esclaves qu’ils emmènent à St Domingue.
Les Anglais demandent une trêve, car les équipages de leurs navires sont décimés par la première épidémie de mal du Siam (fièvre jaune, dont le virus et le moustique vecteur, tous 2 africains, ont été amenés aux Antilles grâce à la Traite...)
En Guadeloupe, éruption de la Soufrière et tremblement de terre.
Violent ouragan le 5 et 6 octobre, qui ravage la Guadeloupe et Mariegalande.
L’intendant Du Maitz écrit le 6 novembre :
1694 : Grande famine en France, suite à un printemps et un été 93 pluvieux et un hiver 94 glacial, suivie d’une épidémie de typhus, la population française passe de 22,2 millions à 20,7 millions, soit près d’1,5 million de morts…
Le prix du sucre tombe de 10 à 3 livres. L’indigo vaut 3 à 4 livres la livre.
En Martinique, le 27 janvier, le gouverneur général De Blénac est suspecté de contrebande, suite à la saisie de documents compromettants sur un bateau ennemi capturé à St Thomas…Il arrivera à se disculper aux yeux du Roi…
Le 8 juin, une flotte de 22 navires partis de Nantes avec 1.500 hommes, dont une majorité de réfugiés catholiques irlandais, commandés par le capitaine de vaisseau Du Casse, attaquent la Jamaïque avec l’aide de Gabaret : ils brûlent maisons et plantations et s’emparent de 1.300 esclaves qu’ils emmènent à St Domingue.
Les Anglais demandent une trêve, car les équipages de leurs navires sont décimés par la première épidémie de mal du Siam (fièvre jaune, dont le virus et le moustique vecteur, tous 2 africains, ont été amenés aux Antilles grâce à la Traite...)
En Guadeloupe, éruption de la Soufrière et tremblement de terre.
Violent ouragan le 5 et 6 octobre, qui ravage la Guadeloupe et Mariegalande.
L’intendant Du Maitz écrit le 6 novembre :
"Tout ce qui estoit sur la terre de Mariegalande a esté arraché, le vent y ayant fait le tour du compas, soit vivres et indigot, mais comme les gens qu’y s’y sont retirez ont deja quelque chose devant eux, et que l’indigot semé repousse en trois mois de temps, ils ne sont pas si à plaindre que les habitans de la Guardeloupe, ayans deja pris des mesures pour pouvoir receuillir des vivres qui peuvent estre mangez au bout de six semaines et servir à la subsistance"
1695 : A Marie Galande, Mr de Laurière est nommé gouverneur à la place de Charles Auger le 21 aôut, ce dernier étant nommé gouverneur de la Guadeloupe.
Les Carmes ne sont pas revenus, le Père Biesse, prêtre séculier envoyé de la Grande Terre, assure toujours les fonctions curiales.
En Guadeloupe, Jan Wachter, corsaire hollandais de 35 ans, épouse Anne Vrimout, une compatriote de 22 ans à Vieux Habitants le 12 décembre. Jean est le fils de Henry Wachter et de Deborah van Bolognien (de Bologne), Anne est la fille de Michel Vrimouth et Herine Meugh. Les Vrimout et les Meugh s’étaient installés initialement à St Christophe.
Jan Wachter sera à l’origine de la lignée de Guadeloupe et de Marie Galante.
Pour faire face aux dépenses liées à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui dure depuis 1689, Louis XIV, crée un nouvel impôt : la capitation, impôt par tête.
Hormis le roi, tous les Français y sont soumis. La population est divisée en 22 classes selon sa richesse et sa fonction.
La première classe verse 2 000 livres, la dernière, 1 livre.
Cet impôt devait durer le temps de la guerre, il ne sera suspendu que pendant 3 ans au retour de la paix !
La noblesse arrivera à faire diminuer sa participation et à ne pas payer dans certains cas.
1696 : En Martinique, le Père Labat, dominicain, fonde le monastère-sucrerie-distillerie du Fond-Saint-Jacques à Ste Marie en Martinique, avec, comme tous les autres ordres religieux de l'époque, une large recours aux esclaves…
Avec l’utilisation de l’alambic, il produit de la "guildive sucrée" , ancêtre du rhum, à visée médicinale…
A Marie Galante, le nouveau gouverneur M. de Laurrière meurt des fièvres le 5 février, à peine 6 mois après son arrivée…
Bonaventure François de Boisfermé, déjà lieutenant de Roy depuis le 1er janvier 1695, assure son intérim.
Le 1er septembre, Boisfermé deviendra officiellement gouverneur à 35 ans, le Chevalier de Roussillon, major à la Guadeloupe, prend son poste de lieutenant de Roy le même jour.
En Guadeloupe, le gouverneur Charles de Courbon, comte de Blénac, meurt le 10 juin à 74 ans, après 19 ans de gouvernance presque continue, il était déjà remplacé par Charles Auger depuis l’année précédente.
Le nouveau "Recencement Général des Isles Guadeloupe, Grande Terre, les Sainctes auquel est joint celuy de Mariegalande par les ordres de feu Monsieur le comte de Blénac" est signé par Auger le 17 juillet :
1695 : A Marie Galande, Mr de Laurière est nommé gouverneur à la place de Charles Auger le 21 aôut, ce dernier étant nommé gouverneur de la Guadeloupe.
Les Carmes ne sont pas revenus, le Père Biesse, prêtre séculier envoyé de la Grande Terre, assure toujours les fonctions curiales.
En Guadeloupe, Jan Wachter, corsaire hollandais de 35 ans, épouse Anne Vrimout, une compatriote de 22 ans à Vieux Habitants le 12 décembre. Jean est le fils de Henry Wachter et de Deborah van Bolognien (de Bologne), Anne est la fille de Michel Vrimouth et Herine Meugh. Les Vrimout et les Meugh s’étaient installés initialement à St Christophe.
Jan Wachter sera à l’origine de la lignée de Guadeloupe et de Marie Galante.
Pour faire face aux dépenses liées à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, qui dure depuis 1689, Louis XIV, crée un nouvel impôt : la capitation, impôt par tête.
Hormis le roi, tous les Français y sont soumis. La population est divisée en 22 classes selon sa richesse et sa fonction.
La première classe verse 2 000 livres, la dernière, 1 livre.
Cet impôt devait durer le temps de la guerre, il ne sera suspendu que pendant 3 ans au retour de la paix !
La noblesse arrivera à faire diminuer sa participation et à ne pas payer dans certains cas.
1696 : En Martinique, le Père Labat, dominicain, fonde le monastère-sucrerie-distillerie du Fond-Saint-Jacques à Ste Marie en Martinique, avec, comme tous les autres ordres religieux de l'époque, une large recours aux esclaves…
Avec l’utilisation de l’alambic, il produit de la "guildive sucrée" , ancêtre du rhum, à visée médicinale…
A Marie Galante, le nouveau gouverneur M. de Laurrière meurt des fièvres le 5 février, à peine 6 mois après son arrivée…
Bonaventure François de Boisfermé, déjà lieutenant de Roy depuis le 1er janvier 1695, assure son intérim.
Le 1er septembre, Boisfermé deviendra officiellement gouverneur à 35 ans, le Chevalier de Roussillon, major à la Guadeloupe, prend son poste de lieutenant de Roy le même jour.
En Guadeloupe, le gouverneur Charles de Courbon, comte de Blénac, meurt le 10 juin à 74 ans, après 19 ans de gouvernance presque continue, il était déjà remplacé par Charles Auger depuis l’année précédente.
Le nouveau "Recencement Général des Isles Guadeloupe, Grande Terre, les Sainctes auquel est joint celuy de Mariegalande par les ordres de feu Monsieur le comte de Blénac" est signé par Auger le 17 juillet :
Auger rajoute un "Estat du Gouvernement", qui précise que pour l'Isle Marie Galande qu'il "a trouvé en tout 107 hommes dont 63 armez, une église assez mal rétablie et deux religieux Carmes"
Pour la Guadeloupe (la Basse Terre), on retrouve 7.774 âmes, dont 2.174 blancs, 4.910 esclaves, 161 mulâtres et 6 sauvages.
Pour la Grande Terre, 2.191 âmes, dont 697 blancs, 1.300 esclaves, 121 mulâtres et 8 sauvages.
Mariegalande s’est repeuplée avec 592 habitants dont 221 esclaves (37%) et 9 mulâtres, pas de "sauvages" caraïbes recensés.
La population reste toutefois 2 fois moindre qu’avant les attaques anglaises. Aucune église, pas de religieux…
Aucune sucrerie n’a encore repris son activité, mais 48 indigoteries en fonction.
Selon une correspondance de l'intendant général Robert du 26 mai, à St Barthelemy les habitants qui y étaient retournés sans que l'île soit officiellement "rétablie" ont été faits prisonniers par les Anglais.
" Comme il est a craindre que le mesme malheur n'arrive a Mari-galande, M. Auger s'est chargé d'aller visiter cette isle et s'informer du nombre de françois qui y sont. Il excita les soldats a prendre des terres, a defricher et cultiver pour se rendre habitans en se mariant, mais il est a propos de ne le donner congé qu'apres qu'il ont acquis quelq biens... la plupart feignant de se rendre habitans pour avoir le congé "...
Pour la Grande Terre, 2.191 âmes, dont 697 blancs, 1.300 esclaves, 121 mulâtres et 8 sauvages.
Mariegalande s’est repeuplée avec 592 habitants dont 221 esclaves (37%) et 9 mulâtres, pas de "sauvages" caraïbes recensés.
La population reste toutefois 2 fois moindre qu’avant les attaques anglaises. Aucune église, pas de religieux…
Aucune sucrerie n’a encore repris son activité, mais 48 indigoteries en fonction.
Selon une correspondance de l'intendant général Robert du 26 mai, à St Barthelemy les habitants qui y étaient retournés sans que l'île soit officiellement "rétablie" ont été faits prisonniers par les Anglais.
" Comme il est a craindre que le mesme malheur n'arrive a Mari-galande, M. Auger s'est chargé d'aller visiter cette isle et s'informer du nombre de françois qui y sont. Il excita les soldats a prendre des terres, a defricher et cultiver pour se rendre habitans en se mariant, mais il est a propos de ne le donner congé qu'apres qu'il ont acquis quelq biens... la plupart feignant de se rendre habitans pour avoir le congé "...
Dans un mémoire au Roi du 12 octobre, le même Robert propose d’évacuer Marie-Galante, St Barthelemy et St Martin :
" ne voulant point dans l'etat ou sont les choses a l'egard de Marie-galante, St Barthelemy et St Martin, y laisser les français exposés aux insultes des ennemis, elle désire que le dit Sr d'Amblimont et luy les en fassent retirer incessement et passer aux isles…de la Guadeloupe et la Martinique, sans laisser personne dans les dittes isles, et il faut envoyer visiter de tems en tems pour savoir si les ennemis n'y avoient point quelques desseins, pour en ce cas les en chasser "…
1697 : Fin de la guerre de la Ligue d'Augsbourg avec le traité de Ryswick.
Au début de la guerre, la flotte française comprenait 295 navires de tout type. À la fin de la guerre, elle possédait 137 navires.
Par comparaison, la flotte anglaise commença la guerre avec 173 navires de tout type et la termina avec 323.
La supériorité anglaise sur mer se précise...
En Martinique, Thomas Claude Renart de Fuchsamberg, marquis d’Amblimont, a été nommé en septembre 1696, il ne prend ses fonctions de gouverneur général qu’en mars.
Il effectue une tournée dans les îles dès avril avec l’intendant général Robert et demande un renforcement des défenses de la Guadeloupe, sans financement selon Auber.
Le 12 mai, le Marquis d'Amblimont et l'intendant Robert fournissent un "Memoire pour repondre aux ordres qu ils ont receu du Roy du 12e octobre de l'année derniere, et rendre compte à sa Majesté de ce qui se passe aux isles françoises de l'Amerique concernant son service":
"Il n'y a plus d'habitants dans les isles de St Barthelemy et St Martin, il s'en trouve seulement dans celle de Mariegalande ; Mrs d'Amblimont et Robert leurs ont fait dire de se retirer a la Guadeloupe, n'ayant point de bastiment pour les y faire transporter avec leurs negres, leurs bestiaux et tous leurs ustanciles ; il n'a point encore paru que les ennemys eussent de dessein sur aucune de ces trois isles, et si on s'en appercevoit les d Srs d'Amblimont et Robert prendroient des mesures pour les en chasser suivant l'ordre de sa Majesté."
Le "Dénombrement général de l’Isle de la Guadeloupe et dépendances" est fourni par Auger le 25 aôut : Marie Galante n'est pas recensée...
1698 : Une ordonnance du Roy du 19 février porte "obligation d'insérer dans les passeports accordés aux navires allant aux îles d'Amérique la condition d'y porter un certain nombre d'engagés" soit de 3 à 6 selon le tonnage du bateau...
Une ordonnance du 20 juin modifie les droits d’entrée des sucres en France : abaissés d’1 livre pour le sucre brut, augmenté de 8 à 15 livres pour le sucre terré, les sucres raffinés sont traités comme des sucres étrangers, leur taxe passant de 8 à 22 livres. Tout est fait pour obliger les isles à exporter leur sucre brut.
Les raffineries de St Pierre de la Martinique ferment ainsi sous la presssion des raffineurs de France…
Celles-ci se développent : 14 raffineries à Rouen, 1 raffinerie à Angers, Saumur, Tours et Orléans.
Aux Antilles, la production de sucre était à moitié en sucre brut et à moitié en sucre terré.
Les résidus, mélasses et "gros sirops", sont mis à fermenter pour produire des "rapes". On distille ensuite ces rapes dans les guildiveries ou vinaigreries pour en faire du tafia.
En Guadeloupe, le 15 mars, Auger fournit le recensement "Dénombrement général des Isles de la Guadeloupe", comme l'année précédente Marie-Galante n'est pas recensée...
Fin mars, l’administration Royale écrit au gouverneur Auger au sujet des affaires générales en Guadeloupe et à Marie-Galante :
" A l'esgard de Marie galande, St. Martin, St. Barthelemy et St. Croix, sa Majesté a desja donné tous les ordres necessaires pour empescher ceux qui habitoie ces isles d'y retourner et elle continuera jusques a ce qu'il n'y en ay plus absolument aucuns qui y retournent "
Auger est donc chargé de proposer à nouveau l’évacuation de Marie-Galante : il redoute que l’île devienne alors un repaire de corsaires, il préférerait qu’on la repeuple avec des engagés.
Il envoie pour cela le 16 juin à l’Intendant des Isles d’Amérique, François Roger Robert, un mémoire sur les inconvénients résultant de l'abandon de cette île et les avantages de son repeuplement.
Le Roi réagit en autorisant un retour partiel des Marie-galantais, sous la menace d’un déplacement sur St Christophe à la moindre menace :
"Lorsque sa Majesté a fait degrader les isles de Marie galande, St Barthelemy et St Martin elle y a esté bien moins excitée par les risques que les habitans couroient d'estre enlevez par les petits corsaires ennemis, que par le desir de fortiffier les colonies de la Martinique, et de la Guadeloupe… désire que les srs. Damblimont et Robert apportent tous leurs soins pour destourner les habitants de St Martin, et de St Barthelemy d'y retourner, voulant bien que ceux de Marie galande s'y restablissent a cause de la proximité de la Guadeloupe, si cependant ils ne peuvent par toutes les considerations qu'ils marquent les en empescher absolument, son intention est qu'ils leurs declarent qu'ils n'y seront point regardez comme des colonies separées de St. Christophe, et qu'au premier evenement de guerre avec quelques unes des nations qui ont des establissements dans l'Amerique, ils en seront enlevez et transportez dans cette isle pour aider a la défendre, et ne pas rester exposez a estre insultez par les moindres corsaires qui oseront l'entreprendre."
1699 : Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d'Etat à la Marine, mais aussi directeur de la Compagnie des Indes Orientales, est nommé Chancelier de France... Il laisse sa place à la Marine (et donc aux Colonies) à son fils Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain.
Celui-ci va créer le 1er Dépôt des Archives de la Marine, confié à Nicolas de Clairambault et installé place des Victoires à Paris. Le seul inventaire du Dépot va durer jusqu'en 1709...
C'est grâce à cette création que nous disposons encore d'archives de cette époque, en particulier à l'ANOM...
Dans sa correspondance avec le nouveau ministre, l'intendant général Robert prend acte du "rétablissement" de Mariegalante :
"Outre qu'il est très avantageux a la Martinique et a la Guadeloupe, il redonne la vie et le repos a tous les habitans...
il est certain que Mariegalande est une très bonne isle et si on s'adonnoit a l'habituer et a la desfricher peutestre qu'on connoistroit qu'elle n'est guere moins bonne que l'isle de St Christophe..."
" ne voulant point dans l'etat ou sont les choses a l'egard de Marie-galante, St Barthelemy et St Martin, y laisser les français exposés aux insultes des ennemis, elle désire que le dit Sr d'Amblimont et luy les en fassent retirer incessement et passer aux isles…de la Guadeloupe et la Martinique, sans laisser personne dans les dittes isles, et il faut envoyer visiter de tems en tems pour savoir si les ennemis n'y avoient point quelques desseins, pour en ce cas les en chasser "…
1697 : Fin de la guerre de la Ligue d'Augsbourg avec le traité de Ryswick.
Au début de la guerre, la flotte française comprenait 295 navires de tout type. À la fin de la guerre, elle possédait 137 navires.
Par comparaison, la flotte anglaise commença la guerre avec 173 navires de tout type et la termina avec 323.
La supériorité anglaise sur mer se précise...
En Martinique, Thomas Claude Renart de Fuchsamberg, marquis d’Amblimont, a été nommé en septembre 1696, il ne prend ses fonctions de gouverneur général qu’en mars.
Il effectue une tournée dans les îles dès avril avec l’intendant général Robert et demande un renforcement des défenses de la Guadeloupe, sans financement selon Auber.
Le 12 mai, le Marquis d'Amblimont et l'intendant Robert fournissent un "Memoire pour repondre aux ordres qu ils ont receu du Roy du 12e octobre de l'année derniere, et rendre compte à sa Majesté de ce qui se passe aux isles françoises de l'Amerique concernant son service":
"Il n'y a plus d'habitants dans les isles de St Barthelemy et St Martin, il s'en trouve seulement dans celle de Mariegalande ; Mrs d'Amblimont et Robert leurs ont fait dire de se retirer a la Guadeloupe, n'ayant point de bastiment pour les y faire transporter avec leurs negres, leurs bestiaux et tous leurs ustanciles ; il n'a point encore paru que les ennemys eussent de dessein sur aucune de ces trois isles, et si on s'en appercevoit les d Srs d'Amblimont et Robert prendroient des mesures pour les en chasser suivant l'ordre de sa Majesté."
Le "Dénombrement général de l’Isle de la Guadeloupe et dépendances" est fourni par Auger le 25 aôut : Marie Galante n'est pas recensée...
1698 : Une ordonnance du Roy du 19 février porte "obligation d'insérer dans les passeports accordés aux navires allant aux îles d'Amérique la condition d'y porter un certain nombre d'engagés" soit de 3 à 6 selon le tonnage du bateau...
Une ordonnance du 20 juin modifie les droits d’entrée des sucres en France : abaissés d’1 livre pour le sucre brut, augmenté de 8 à 15 livres pour le sucre terré, les sucres raffinés sont traités comme des sucres étrangers, leur taxe passant de 8 à 22 livres. Tout est fait pour obliger les isles à exporter leur sucre brut.
Les raffineries de St Pierre de la Martinique ferment ainsi sous la presssion des raffineurs de France…
Celles-ci se développent : 14 raffineries à Rouen, 1 raffinerie à Angers, Saumur, Tours et Orléans.
Aux Antilles, la production de sucre était à moitié en sucre brut et à moitié en sucre terré.
Les résidus, mélasses et "gros sirops", sont mis à fermenter pour produire des "rapes". On distille ensuite ces rapes dans les guildiveries ou vinaigreries pour en faire du tafia.
En Guadeloupe, le 15 mars, Auger fournit le recensement "Dénombrement général des Isles de la Guadeloupe", comme l'année précédente Marie-Galante n'est pas recensée...
Fin mars, l’administration Royale écrit au gouverneur Auger au sujet des affaires générales en Guadeloupe et à Marie-Galante :
" A l'esgard de Marie galande, St. Martin, St. Barthelemy et St. Croix, sa Majesté a desja donné tous les ordres necessaires pour empescher ceux qui habitoie ces isles d'y retourner et elle continuera jusques a ce qu'il n'y en ay plus absolument aucuns qui y retournent "
Auger est donc chargé de proposer à nouveau l’évacuation de Marie-Galante : il redoute que l’île devienne alors un repaire de corsaires, il préférerait qu’on la repeuple avec des engagés.
Il envoie pour cela le 16 juin à l’Intendant des Isles d’Amérique, François Roger Robert, un mémoire sur les inconvénients résultant de l'abandon de cette île et les avantages de son repeuplement.
Le Roi réagit en autorisant un retour partiel des Marie-galantais, sous la menace d’un déplacement sur St Christophe à la moindre menace :
"Lorsque sa Majesté a fait degrader les isles de Marie galande, St Barthelemy et St Martin elle y a esté bien moins excitée par les risques que les habitans couroient d'estre enlevez par les petits corsaires ennemis, que par le desir de fortiffier les colonies de la Martinique, et de la Guadeloupe… désire que les srs. Damblimont et Robert apportent tous leurs soins pour destourner les habitants de St Martin, et de St Barthelemy d'y retourner, voulant bien que ceux de Marie galande s'y restablissent a cause de la proximité de la Guadeloupe, si cependant ils ne peuvent par toutes les considerations qu'ils marquent les en empescher absolument, son intention est qu'ils leurs declarent qu'ils n'y seront point regardez comme des colonies separées de St. Christophe, et qu'au premier evenement de guerre avec quelques unes des nations qui ont des establissements dans l'Amerique, ils en seront enlevez et transportez dans cette isle pour aider a la défendre, et ne pas rester exposez a estre insultez par les moindres corsaires qui oseront l'entreprendre."
1699 : Louis Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d'Etat à la Marine, mais aussi directeur de la Compagnie des Indes Orientales, est nommé Chancelier de France... Il laisse sa place à la Marine (et donc aux Colonies) à son fils Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain.
Celui-ci va créer le 1er Dépôt des Archives de la Marine, confié à Nicolas de Clairambault et installé place des Victoires à Paris. Le seul inventaire du Dépot va durer jusqu'en 1709...
C'est grâce à cette création que nous disposons encore d'archives de cette époque, en particulier à l'ANOM...
Dans sa correspondance avec le nouveau ministre, l'intendant général Robert prend acte du "rétablissement" de Mariegalante :
"Outre qu'il est très avantageux a la Martinique et a la Guadeloupe, il redonne la vie et le repos a tous les habitans...
il est certain que Mariegalande est une très bonne isle et si on s'adonnoit a l'habituer et a la desfricher peutestre qu'on connoistroit qu'elle n'est guere moins bonne que l'isle de St Christophe..."
Il demande pour l'île une compagnie d'infanterie ou du moins un détachement et une suspension des droits comme à St Christophe.
Le chevalier de Roussillon assure l'intérim de gouverneur : il constate l’absence de reprise des sucreries, seules 22 indigoteries fonctionnent et une petite activité de coton vient de démarrer.
Un recensement spécifique de la Guadeloupe et dépendances est fourni par Auger le 7 aôut :
" Dénombrement general de l'Isle Guadeloupe et dependances" détaillé comme précédemment par compagnies de milice,
Marie-Galante n'y figure toujours pas...
Le recensement général dans les Isles du Vent demandé par le gouverneur général d’Amblimont est publié le 18 septembre "Dénombrement general des Isles Françoises d'amerique de la présente année":
Le chevalier de Roussillon assure l'intérim de gouverneur : il constate l’absence de reprise des sucreries, seules 22 indigoteries fonctionnent et une petite activité de coton vient de démarrer.
Un recensement spécifique de la Guadeloupe et dépendances est fourni par Auger le 7 aôut :
" Dénombrement general de l'Isle Guadeloupe et dependances" détaillé comme précédemment par compagnies de milice,
Marie-Galante n'y figure toujours pas...
Le recensement général dans les Isles du Vent demandé par le gouverneur général d’Amblimont est publié le 18 septembre "Dénombrement general des Isles Françoises d'amerique de la présente année":
En Martinique, 20.277 âmes, dont 13.292 esclaves.
25 églises, 44 religieux, 12 religieuses. 1 hôpital.
11 bourgs, 169 sucreries, 1 raffinerie, 5 indigoteries.
En Guadeloupe, 10.436 âmes, dont 6.185 esclaves.
19 églises, 19 religieux. 1 hôpital.
9 bourgs, 48 sucreries, 3 raffineries, 48 indigoteries.
Mariegalande n'est recensée qu'avec ses anciens chiffres : 482 habitants...
Guy Botreau, fils du notaire royal, épouse Elisabeth Roussel, selon les sources fille du gouverneur de Nevis James Russel ou de Jean Roussel, venu de St Christophe. Ils auront 8 enfants vivants, dont le premier Botreau-Roussel, Paul.
Le 15 juin, un Arrêt du Roi décharge les habitants des droits de capitation pendant 4 ans à compter du 1er octobre, pour les indemniser des ravages des Anglais. Il sera entériné par le Conseil Supérieur de la Martinique le 3 novembre.
25 églises, 44 religieux, 12 religieuses. 1 hôpital.
11 bourgs, 169 sucreries, 1 raffinerie, 5 indigoteries.
En Guadeloupe, 10.436 âmes, dont 6.185 esclaves.
19 églises, 19 religieux. 1 hôpital.
9 bourgs, 48 sucreries, 3 raffineries, 48 indigoteries.
Mariegalande n'est recensée qu'avec ses anciens chiffres : 482 habitants...
Guy Botreau, fils du notaire royal, épouse Elisabeth Roussel, selon les sources fille du gouverneur de Nevis James Russel ou de Jean Roussel, venu de St Christophe. Ils auront 8 enfants vivants, dont le premier Botreau-Roussel, Paul.
Le 15 juin, un Arrêt du Roi décharge les habitants des droits de capitation pendant 4 ans à compter du 1er octobre, pour les indemniser des ravages des Anglais. Il sera entériné par le Conseil Supérieur de la Martinique le 3 novembre.
En cette fin du XVIIème siècle, Marie Galante est revenue à sa population de 1666, toutes les sucreries sont arrêtées : les 50 premières années de la colonisation auront connu plus de destruction que de développement...
XVIIIème siècle, première moitié : des hauts et des bas pour le sucre comme pour les habitants...
1700 : Sur cette carte peu détaillée de Marie Galante, les 3 paroisses sont figurées et le nom de Grand Bourg apparait pour la première fois, avec son église et son fort...
La France a 21 millions d’habitants.
Le sucre brut vaut 12 livres le quintal, presque doublé en 2 ans, le sucre terré entre 36 et 44.
Nantes ouvre sa 15ème raffinerie...
Le marquis d’Amblimont meurt du mal du Siam le 17 août à Fort-Royal de la Martinique à 59 ans. Charles de Pechpeyrou-Comminges, chevalier de Guitaut, assure l’intérim de gouverneur général.
C’est lui qui signe le " Recensement général " du 1er décembre, accompagné d’un "Mémoire du nombre d’habitans qui sont aux Isles "
La France a 21 millions d’habitants.
Le sucre brut vaut 12 livres le quintal, presque doublé en 2 ans, le sucre terré entre 36 et 44.
Nantes ouvre sa 15ème raffinerie...
Le marquis d’Amblimont meurt du mal du Siam le 17 août à Fort-Royal de la Martinique à 59 ans. Charles de Pechpeyrou-Comminges, chevalier de Guitaut, assure l’intérim de gouverneur général.
C’est lui qui signe le " Recensement général " du 1er décembre, accompagné d’un "Mémoire du nombre d’habitans qui sont aux Isles "
La population de Mariegalande est quasi-inchangée : 492 habitants, soit 10 de plus dont 77 "hommes portant armes", 6 engagés et 6 "nègres mulastres ou sauvages libres" et les mêmes 191 esclaves (38%)…
La plupart des habitations restent abandonnées, toujours aucune sucrerie en activité, 23 indigoteries.
Le sieur De la Boulaye, après son inspection, rend un mémoire sur Mariegalande : il propose la construction d’un nouveau fort près du bourg "assez fort pour soustenir un siège et capable de contenir tous les principaux effects des habitans". Il demande la réunion (au Domaine) des terres "qui ont été anciennement concédées et qui n’ont jamais esté habituées" (cultivées)
Le secrétaire d'Etat lui répond indirectement en proposant de donner des terres à Mariegalande aux habitants de St Christophe qui ne veulent pas rentrer chez eux : "Vous pouvez leur offrir des terres dans Marie Galande, ou ils pourroient trouver la même facilité de subsister, qu'au lieu ou ils sont…"
Le chevalier de Roussillon, arrivé comme gouverneur par intérim l'année précédente, est rappelé devant de multiples plaintes sur sa "brutalité à gouverner " : le sieur de Boisfermé va arriver comme gouverneur mais exige au moins un détachement d'infanterie.
La plupart des habitations restent abandonnées, toujours aucune sucrerie en activité, 23 indigoteries.
Le sieur De la Boulaye, après son inspection, rend un mémoire sur Mariegalande : il propose la construction d’un nouveau fort près du bourg "assez fort pour soustenir un siège et capable de contenir tous les principaux effects des habitans". Il demande la réunion (au Domaine) des terres "qui ont été anciennement concédées et qui n’ont jamais esté habituées" (cultivées)
Le secrétaire d'Etat lui répond indirectement en proposant de donner des terres à Mariegalande aux habitants de St Christophe qui ne veulent pas rentrer chez eux : "Vous pouvez leur offrir des terres dans Marie Galande, ou ils pourroient trouver la même facilité de subsister, qu'au lieu ou ils sont…"
Le chevalier de Roussillon, arrivé comme gouverneur par intérim l'année précédente, est rappelé devant de multiples plaintes sur sa "brutalité à gouverner " : le sieur de Boisfermé va arriver comme gouverneur mais exige au moins un détachement d'infanterie.
Un "Estat de la depense a faire par le fermier du Domaine d'Occident aux Isles d'Amerique" nous montre que les charges "tant en sucre qu'en argent" destinées à Mariegalande sont :
- 25.000 livres pour le Gouverneur
- 20.000 pour le Lieutenant de Roy
- 24.000 pour les 2 "prestres qui font les fonctions curiales".
1701 : Le 27 août, signature de l’Asiento entre les Rois de France et d’Espagne, pour la fourniture par la France de "nègres" dans les colonies Espagnoles.
Les Espagnols, grands consommateurs d’esclaves dans leurs colonies, auront toujours sous-traité la traite, d’abord aux Portugais, puis aux Hollandais, avant de la confier progressivement aux autres Européens.
Le nouveau Gouverneur lieutenant-général Charles d’Esnots, comte de Forbonest, meurt aussi de la fièvre jaune 3 mois après son arrivée, il aura juste eu le temps de signer le 15 juillet le "Dénombrement général des Isles de la Martinique, de la Guadeloupe et de St Cristophle "...
Son remplaçant, le marquis de Rosmadec, l’attrapera lors de son escale à Cuba et n’aura pas le temps d’exercer ses fonctions début 1702…
La fièvre jaune est devenue endémique, elle frappe autant le maître que l’esclave…
L’intérim est assuré par le Commandeur Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut.
Il prend une ordonnance sur l’armement des nègres " nécessaires pour suivre chaque compagnie de milice " : il conviendra de choisir " des nègres des habitants d’une fidélité reconnue... Ils seront recompensez suivant le mérite de leur action par gratiffications, pensions leurs vies durant et mesme par don de la liberté, pour ceux qui par des actions distinguées auroient mérité une si noble récompense "
A Mariegalande, arrivée du sieur Vincent comme juge royal.
1702 : A la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol, Charles II, début de la guerre de succession d'Espagne : le 15 mai, la Hollande, l'Angleterre et l'Autriche déclarent la guerre à Louis XIV qui veut installer son petit-fils Philippe V comme roi d'Espagne.
Comme précédemment, la guerre va aussi se dérouler aux Antilles...
St Christophe est définitivement repris par les Anglais le 15 juillet. Les Français restants sont exilés à la Martinique.
Un de leurs navires est capturé par des corsaires anglais, avec comme otage la femme du gouverneur Jean Baptiste de Gennes ainsi que la femme du gouverneur de Marie-Galante, Mr De Boisfermé, qui partaient toutes 2 se refugier à la Martinique…
En Martinique, le Commandeur de Guitaut qui assure l’intérim meurt à son tour le 7 septembre, le nouveau gouverneur général des Isles de l’Amérique, Charles François de Machault, seigneur de Bellemont, est nommé en juin, il arrivera en mars suivant.
L’intendant général Robert, nommé à Dunkerque, rentre en France, son remplacement est assuré par Jean-Jacques Mithon de Senneville, en attendant l’arrivée du nouvel intendant général Nicolas Arnoul de Vaucresson.
En Guadeloupe, le Père Labat participe à l’organisation de la défense de l’île : il fait rajouter une demi-lune au Fort St Charles de Basse-Terre et organise des batteries et des retranchements dans la ville, il fait construire au Baillif une tour de défense pour protéger les 2 habitations-sucreries appartenant à son couvent des Dominicains : elles possèdent " l’une 400, l’autre 300 nègres "...
Le gouverneur Auger se plaint que les Jésuites, les Jacobins et les Frères de la Charité refusent de prêter leurs nègres pour les travaux des fortifications.
Des corsaires Anglais attaquent Marie Galante début octobre : ils brûlent la sucrerie et les bâtiments des De Boisseret et enlèvent " les habitans et les noirs ".
Sur ordre du gouverneur général, la plupart des habitants restants sont évacués le 15 sur la Grande Terre, avec Bonaventure de Boisfermé muté comme Commandant en Guadeloupe.
Ils y resteront 3 ans, constamment menacés par la famine.
- 20.000 pour le Lieutenant de Roy
- 24.000 pour les 2 "prestres qui font les fonctions curiales".
1701 : Le 27 août, signature de l’Asiento entre les Rois de France et d’Espagne, pour la fourniture par la France de "nègres" dans les colonies Espagnoles.
Les Espagnols, grands consommateurs d’esclaves dans leurs colonies, auront toujours sous-traité la traite, d’abord aux Portugais, puis aux Hollandais, avant de la confier progressivement aux autres Européens.
Le nouveau Gouverneur lieutenant-général Charles d’Esnots, comte de Forbonest, meurt aussi de la fièvre jaune 3 mois après son arrivée, il aura juste eu le temps de signer le 15 juillet le "Dénombrement général des Isles de la Martinique, de la Guadeloupe et de St Cristophle "...
Son remplaçant, le marquis de Rosmadec, l’attrapera lors de son escale à Cuba et n’aura pas le temps d’exercer ses fonctions début 1702…
La fièvre jaune est devenue endémique, elle frappe autant le maître que l’esclave…
L’intérim est assuré par le Commandeur Charles de Pechpeyrou-Comminges de Guitaut.
Il prend une ordonnance sur l’armement des nègres " nécessaires pour suivre chaque compagnie de milice " : il conviendra de choisir " des nègres des habitants d’une fidélité reconnue... Ils seront recompensez suivant le mérite de leur action par gratiffications, pensions leurs vies durant et mesme par don de la liberté, pour ceux qui par des actions distinguées auroient mérité une si noble récompense "
A Mariegalande, arrivée du sieur Vincent comme juge royal.
1702 : A la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol, Charles II, début de la guerre de succession d'Espagne : le 15 mai, la Hollande, l'Angleterre et l'Autriche déclarent la guerre à Louis XIV qui veut installer son petit-fils Philippe V comme roi d'Espagne.
Comme précédemment, la guerre va aussi se dérouler aux Antilles...
St Christophe est définitivement repris par les Anglais le 15 juillet. Les Français restants sont exilés à la Martinique.
Un de leurs navires est capturé par des corsaires anglais, avec comme otage la femme du gouverneur Jean Baptiste de Gennes ainsi que la femme du gouverneur de Marie-Galante, Mr De Boisfermé, qui partaient toutes 2 se refugier à la Martinique…
En Martinique, le Commandeur de Guitaut qui assure l’intérim meurt à son tour le 7 septembre, le nouveau gouverneur général des Isles de l’Amérique, Charles François de Machault, seigneur de Bellemont, est nommé en juin, il arrivera en mars suivant.
L’intendant général Robert, nommé à Dunkerque, rentre en France, son remplacement est assuré par Jean-Jacques Mithon de Senneville, en attendant l’arrivée du nouvel intendant général Nicolas Arnoul de Vaucresson.
En Guadeloupe, le Père Labat participe à l’organisation de la défense de l’île : il fait rajouter une demi-lune au Fort St Charles de Basse-Terre et organise des batteries et des retranchements dans la ville, il fait construire au Baillif une tour de défense pour protéger les 2 habitations-sucreries appartenant à son couvent des Dominicains : elles possèdent " l’une 400, l’autre 300 nègres "...
Le gouverneur Auger se plaint que les Jésuites, les Jacobins et les Frères de la Charité refusent de prêter leurs nègres pour les travaux des fortifications.
Des corsaires Anglais attaquent Marie Galante début octobre : ils brûlent la sucrerie et les bâtiments des De Boisseret et enlèvent " les habitans et les noirs ".
Sur ordre du gouverneur général, la plupart des habitants restants sont évacués le 15 sur la Grande Terre, avec Bonaventure de Boisfermé muté comme Commandant en Guadeloupe.
Ils y resteront 3 ans, constamment menacés par la famine.
1703 : Nouvelle carte de Marie Galante par l’ingénieur géographe De Beauvilliers, montrant ses côtes et ses habitations stylisées par un simple rectangle rouge, sans préciser leur "maistre de caze", leur activité sucrière ou autre…
56 habitations y figurent, soit 11 de moins que sur la carte de Blondel de 1667, positionnées de façon quasi identique.
Le bourg au pied du fort, futur Grand Bourg, n’a toujours que 6 maisons… :
56 habitations y figurent, soit 11 de moins que sur la carte de Blondel de 1667, positionnées de façon quasi identique.
Le bourg au pied du fort, futur Grand Bourg, n’a toujours que 6 maisons… :
Le 6 mars, les Anglais commandés par Codrington fils s’emparent à nouveau de l’île.
Codrington y concentre ses troupes pour préparer l’attaque de la Guadeloupe.
Codrington y concentre ses troupes pour préparer l’attaque de la Guadeloupe.
En Guadeloupe, à Basse Terre, le gouverneur Auger et le père Labat sont informés par un messager de la Grande Terre que de nombreux navires sont venus s’ancrer à Marie Galante : Auger envoie 2 pirogues commandées par le lieutenant de milice Raby pour s’approcher au plus près de cette flotte.
La 1ère confirme qu’il s’agit bien des Anglais, la 2ème que les Anglais attendent des derniers renforts pour attaquer la Guadeloupe.
Auger demande à tous les habitants de prendre les armes et regroupe les troupes au fort de Basse-Terre : il passe la revue et compte 1.418 hommes. On forme en sus la 1ère "compagnie de Nègres", commandés par le capitaine La Perle.
Le 18 mars, l’escadre anglaise commandée par l’Amiral Benbow-Walker se présente à la Pointe Vieux-Fort vers 8 heures avec 45 navires, 400 canons et 4.000 hommes.
L’attaque de la Guadeloupe va durer jusqu'au 18 mai, les Anglais finiront par repartir en laissant 1.964 morts.
Les Français n'ont eu que 27 tués et 150 blessés...
Par contre, selon le Père Labat, présent alors en Guadeloupe et témoin de l’attaque, les Anglais ont brûlé 4 églises, 4 couvents, 4 bourgs et 29 habitations sucreries…
Disette extrême dans toutes les îles...
Joseph d'Honon de Gallifet assure l'intérim de gouverneur.
Entre-temps, le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Charles-François de Machault de Belmont a pris ses fonctions en Martinique le 23 mars...
Premier acte enregistré à Marie Galante arrivé jusqu’à nous : le baptème de Pierre Legal, fils de Pierre Legal et Françoise Duverger, administré par le Frère Carme Estienne de Saint Quentin à Capesterre le 26 août…
La 1ère confirme qu’il s’agit bien des Anglais, la 2ème que les Anglais attendent des derniers renforts pour attaquer la Guadeloupe.
Auger demande à tous les habitants de prendre les armes et regroupe les troupes au fort de Basse-Terre : il passe la revue et compte 1.418 hommes. On forme en sus la 1ère "compagnie de Nègres", commandés par le capitaine La Perle.
Le 18 mars, l’escadre anglaise commandée par l’Amiral Benbow-Walker se présente à la Pointe Vieux-Fort vers 8 heures avec 45 navires, 400 canons et 4.000 hommes.
L’attaque de la Guadeloupe va durer jusqu'au 18 mai, les Anglais finiront par repartir en laissant 1.964 morts.
Les Français n'ont eu que 27 tués et 150 blessés...
Par contre, selon le Père Labat, présent alors en Guadeloupe et témoin de l’attaque, les Anglais ont brûlé 4 églises, 4 couvents, 4 bourgs et 29 habitations sucreries…
Disette extrême dans toutes les îles...
Joseph d'Honon de Gallifet assure l'intérim de gouverneur.
Entre-temps, le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Charles-François de Machault de Belmont a pris ses fonctions en Martinique le 23 mars...
Premier acte enregistré à Marie Galante arrivé jusqu’à nous : le baptème de Pierre Legal, fils de Pierre Legal et Françoise Duverger, administré par le Frère Carme Estienne de Saint Quentin à Capesterre le 26 août…
1704 : En France, une Ordonnance du Roy du 29 avril " sur les contestations entre les milices et les troupes réglées " essaie de trouver un équilibre entre les troupes dépendantes du Roy et les milices qui se sont organisées spontanément depuis le début de la colonisation dans un but d'auto-défense...
Une autre Ordonnance du 13 novembre décrète que : " Tous les nobles qui avaient épousé ou qui épouseraient des femmes noires seraient, eux et leurs enfants, déchus de la noblesse "...
En effet, aux Antilles, les Grands-Blancs, comme les Petits-Blancs, avaient souvent pris femme chez leurs esclaves, y compris dans la noblesse, ce qui dérangeait en haut-lieu.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison, toujours lieutenant de Roy, fait le bilan des hommes en armes disponibles entre la Basse Terre, la Grande Terre et les Saintes.
Il les classe par quartier et capitaine de milice, et distingue les " bien armez " des " mal armez ", voire sans armes.
Au total, 1.069 hommes armés :
- 723 "bien armés", 479 en Basse Terre, 34 aux Saintes et 210 en GrandeTerre
- 346 "mal armés", 223 en Basse Terre, 23 aux Saintes et 100 en Grande Terre
Mais aussi, 111 manquants : 39 prisonniers des Anglais et 72 embarqués sur les corsaires…
Une autre Ordonnance du 13 novembre décrète que : " Tous les nobles qui avaient épousé ou qui épouseraient des femmes noires seraient, eux et leurs enfants, déchus de la noblesse "...
En effet, aux Antilles, les Grands-Blancs, comme les Petits-Blancs, avaient souvent pris femme chez leurs esclaves, y compris dans la noblesse, ce qui dérangeait en haut-lieu.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison, toujours lieutenant de Roy, fait le bilan des hommes en armes disponibles entre la Basse Terre, la Grande Terre et les Saintes.
Il les classe par quartier et capitaine de milice, et distingue les " bien armez " des " mal armez ", voire sans armes.
Au total, 1.069 hommes armés :
- 723 "bien armés", 479 en Basse Terre, 34 aux Saintes et 210 en GrandeTerre
- 346 "mal armés", 223 en Basse Terre, 23 aux Saintes et 100 en Grande Terre
Mais aussi, 111 manquants : 39 prisonniers des Anglais et 72 embarqués sur les corsaires…
A Marie Galante, sur le registre de la paroisse de Capesterre, 13 baptêmes, dont beaucoup en retard du fait de l’occupation anglaise, et une inhumation.
1705 : En Martinique, le nouvel intendant général, Nicolas-François Arnoul, chevalier de Vaucresson, fixe les droits curiaux et les droits de justice pour les îles d’Amérique : une taxe sera perçue sur chaque baptême, mariage, enterrement, extrait de registre, exception faite pour les nègres où ces actes sont gratuits ; les taxes de justice sont détaillées pour les actes des juges, procureurs, greffiers, notaires, etc…mais là les esclaves n’existent pas…
Le sieur Claude Gaigneron est capitaine de milice et habitant sucrier, une partie de ses descendants viendront s’installer à Marie Galante.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison est nommé gouverneur en mai, il prendra son poste le 1er novembre.
A Marie Galante, le juge Vincent Governe de Vauluisant s’est marié avec Magdeleine Boulogne. Dans le même temps, Toinette Governe de Vauluisant a épousé Antoine Boulogne.
Plus tard, 2 des enfants de ces mêmes couples se marieront avec une dispense de consanguinité…
A Capesterre, 2 mariages, 14 baptêmes et 2 enterrements.
1706 : En Guadeloupe, Bonaventure de Boisfermé finit son intérim en réclamant en avril 300 fusils boucaniers et des canons pour renforcer les défenses.
Les Anglais sont chassés de Marie-Galante par Cloche de la Malmaison.
Le commissaire de Marine Jean-Jacques Mithon de Senneville envoie un mémoire sur l’ " Estat present des Isles " au nouvel intendant général Nicolas François Arnoul de Vaucresson : il concerne la Martinique, la Guadeloupe, la Grenade et Mariegalande.
1705 : En Martinique, le nouvel intendant général, Nicolas-François Arnoul, chevalier de Vaucresson, fixe les droits curiaux et les droits de justice pour les îles d’Amérique : une taxe sera perçue sur chaque baptême, mariage, enterrement, extrait de registre, exception faite pour les nègres où ces actes sont gratuits ; les taxes de justice sont détaillées pour les actes des juges, procureurs, greffiers, notaires, etc…mais là les esclaves n’existent pas…
Le sieur Claude Gaigneron est capitaine de milice et habitant sucrier, une partie de ses descendants viendront s’installer à Marie Galante.
En Guadeloupe, Robert Cloche de la Malmaison est nommé gouverneur en mai, il prendra son poste le 1er novembre.
A Marie Galante, le juge Vincent Governe de Vauluisant s’est marié avec Magdeleine Boulogne. Dans le même temps, Toinette Governe de Vauluisant a épousé Antoine Boulogne.
Plus tard, 2 des enfants de ces mêmes couples se marieront avec une dispense de consanguinité…
A Capesterre, 2 mariages, 14 baptêmes et 2 enterrements.
1706 : En Guadeloupe, Bonaventure de Boisfermé finit son intérim en réclamant en avril 300 fusils boucaniers et des canons pour renforcer les défenses.
Les Anglais sont chassés de Marie-Galante par Cloche de la Malmaison.
Le commissaire de Marine Jean-Jacques Mithon de Senneville envoie un mémoire sur l’ " Estat present des Isles " au nouvel intendant général Nicolas François Arnoul de Vaucresson : il concerne la Martinique, la Guadeloupe, la Grenade et Mariegalande.
Il constate que l’île, sans défense, est restée sans gouvernement, ni juge pendant la guerre, mais qu’une majorité d’habitants sont restés malgré tout : " Le sieur Regnault habitant de cette Isle est reconnu entr’eux pour leur commandant…tout yvrogne qu’il est il vaut mieux qu’aucun autre de cette Isle "
Le 5 décembre, Barthélémy de la Tour Jean est nommé commandant de l’île.
2 Pères Carmes sur place : le R.P. Estienne et le R.P. Gabriel.
Sur le registre de la paroisse de Capesterre : 10 inhumations dont celle de Henry Guesnon surnommé Lacavé, 80 ans, un des plus anciens habitants arrivé depuis 1660, 12 baptêmes et 2 mariages.
1708 : En Guadeloupe, la disette a été aggravée par un ouragan les 9 et 10 septembre dernier, le Conseil Supérieur impose, par ordonnance du 21 mai, à chaque colon d’entretenir non plus 200 mais 500 fosses de manioc par engagé ou esclave sous peine d’amende.
En août, nouvelle attaque de l’île par des corsaires anglais avec la complicité d’un habitant, Louis Duval, rapportée par l'intendant Arnoul de Vaucresson :
Le 5 décembre, Barthélémy de la Tour Jean est nommé commandant de l’île.
2 Pères Carmes sur place : le R.P. Estienne et le R.P. Gabriel.
Sur le registre de la paroisse de Capesterre : 10 inhumations dont celle de Henry Guesnon surnommé Lacavé, 80 ans, un des plus anciens habitants arrivé depuis 1660, 12 baptêmes et 2 mariages.
1708 : En Guadeloupe, la disette a été aggravée par un ouragan les 9 et 10 septembre dernier, le Conseil Supérieur impose, par ordonnance du 21 mai, à chaque colon d’entretenir non plus 200 mais 500 fosses de manioc par engagé ou esclave sous peine d’amende.
En août, nouvelle attaque de l’île par des corsaires anglais avec la complicité d’un habitant, Louis Duval, rapportée par l'intendant Arnoul de Vaucresson :
Ils emportent 60 nègres et pillent une partie de l’île.
La pénurie de viande oblige l'intendant Vaucresson et le gouverneur général Machault de Belmont à autoriser leur importation à Marie Galante depuis les îles danoises : " Monsieur de Machault et moy avons donné une permission au Sieur Valletton de faire venir du boeuf de Saint-Thomas "
En Martinique, le sieur de la Martinière, médecin du Roy, publie un mémoire : " Projet de moiens pour empêcher la fièvre plus que maligne, pour ne pas dire pestilentielle, appellé vulgairement fièvre de Siam " (fièvre jaune) : il donne de bons conseils d’hygiène pour les navires, à garder propres, en évitant les mauvaises nourritures et les mauvaises boissons pendant la traversée. Il propose la quarantaine à l’arrivée, l’isolement de tout malade, et l’enterrement rapide des défunts sans cérémonie…
Cela aboutira à une Ordonnance du Roy avec un règlement du 25 juillet qui demande " de nettoyer et parfumez entre les ponts " et de " faire reconnaistre les vivres qui auroient été embarquez pour les voyages de bonne qualité et dans la quantité suffisante par les Officiers de l’Amirauté, qui seroient tenus de faire la visite des bastimens "
1709 : En France, 2ème hiver très rigoureux, la Seine gèle à - 26°, les récoltes sont catastrophiques, le prix du blé est multiplié par 10 : émeutes de la faim à Paris, Rouen, Clermont, et dans le Languedoc : 600.000 morts…
La France n’a plus que 19,5 millions d’habitants.
En Martinique, Machault de Bellemont meurt lui aussi des fièvres le 7 janvier, il est remplacé par Nicolas de Gabaret, nouvel intérim.
Raymond Balthazar Phélypeaux, sieur du Verger, est finalement nommé lieutenant général des Isles.
Il arrivera en Martinique le 22 décembre 1710 et ne prendra son poste que le 2 janvier 1711…
Sur le registre de la paroisse de Capesterre de Marie-Galante, tenu maintenant par le frère Carme Martin de Saint Jacques, 12 baptêmes et 3 mariages.
1711 : Nouvelle ordonnance le 20 avril défendant " aux Blancs de l’un et l’autre sexe de contracter mariage avec des Noirs, sous peine de punition et d’amende arbitraire "
En Guadeloupe, le gouverneur Cloche de la Malmaison se plaint de la disette qui accable toujours l’île.
Les vivres se vendent trop cher, la pénurie faisant monter les prix : le baril de farine se vend 45 livres, le baril de bœuf salé idem, le baril de lard 55 livres et le baril de vin de Bordeaux 210. Le ravitaillement tant attendu n'arrivera qu'en août.
Les exportations étant en grande partie bloquées, les prix ont baissé : le quintal de sucre se vend de 6 livres le brut à 22 livres le blanc, l’indigo 40 livres, le coton 38 livres.
1713 : En France, le 24 janvier, Déclaration du Roy " qui fait défense de fabriquer aucunes eaux-de-vie de sirops, melaffes, grains, lies, bieres, baissieres, marc de raisins, hydromel & toutes autres matieres que du vin " : cette interdiction de fabriquer des tafias ou guildives dans nos îles avait été obtenue par les distillateurs de France pour ne pas faire de tort à leurs eaux de vie…
La pénurie de viande oblige l'intendant Vaucresson et le gouverneur général Machault de Belmont à autoriser leur importation à Marie Galante depuis les îles danoises : " Monsieur de Machault et moy avons donné une permission au Sieur Valletton de faire venir du boeuf de Saint-Thomas "
En Martinique, le sieur de la Martinière, médecin du Roy, publie un mémoire : " Projet de moiens pour empêcher la fièvre plus que maligne, pour ne pas dire pestilentielle, appellé vulgairement fièvre de Siam " (fièvre jaune) : il donne de bons conseils d’hygiène pour les navires, à garder propres, en évitant les mauvaises nourritures et les mauvaises boissons pendant la traversée. Il propose la quarantaine à l’arrivée, l’isolement de tout malade, et l’enterrement rapide des défunts sans cérémonie…
Cela aboutira à une Ordonnance du Roy avec un règlement du 25 juillet qui demande " de nettoyer et parfumez entre les ponts " et de " faire reconnaistre les vivres qui auroient été embarquez pour les voyages de bonne qualité et dans la quantité suffisante par les Officiers de l’Amirauté, qui seroient tenus de faire la visite des bastimens "
1709 : En France, 2ème hiver très rigoureux, la Seine gèle à - 26°, les récoltes sont catastrophiques, le prix du blé est multiplié par 10 : émeutes de la faim à Paris, Rouen, Clermont, et dans le Languedoc : 600.000 morts…
La France n’a plus que 19,5 millions d’habitants.
En Martinique, Machault de Bellemont meurt lui aussi des fièvres le 7 janvier, il est remplacé par Nicolas de Gabaret, nouvel intérim.
Raymond Balthazar Phélypeaux, sieur du Verger, est finalement nommé lieutenant général des Isles.
Il arrivera en Martinique le 22 décembre 1710 et ne prendra son poste que le 2 janvier 1711…
Sur le registre de la paroisse de Capesterre de Marie-Galante, tenu maintenant par le frère Carme Martin de Saint Jacques, 12 baptêmes et 3 mariages.
1711 : Nouvelle ordonnance le 20 avril défendant " aux Blancs de l’un et l’autre sexe de contracter mariage avec des Noirs, sous peine de punition et d’amende arbitraire "
En Guadeloupe, le gouverneur Cloche de la Malmaison se plaint de la disette qui accable toujours l’île.
Les vivres se vendent trop cher, la pénurie faisant monter les prix : le baril de farine se vend 45 livres, le baril de bœuf salé idem, le baril de lard 55 livres et le baril de vin de Bordeaux 210. Le ravitaillement tant attendu n'arrivera qu'en août.
Les exportations étant en grande partie bloquées, les prix ont baissé : le quintal de sucre se vend de 6 livres le brut à 22 livres le blanc, l’indigo 40 livres, le coton 38 livres.
1713 : En France, le 24 janvier, Déclaration du Roy " qui fait défense de fabriquer aucunes eaux-de-vie de sirops, melaffes, grains, lies, bieres, baissieres, marc de raisins, hydromel & toutes autres matieres que du vin " : cette interdiction de fabriquer des tafias ou guildives dans nos îles avait été obtenue par les distillateurs de France pour ne pas faire de tort à leurs eaux de vie…
Fin de la Guerre de Succession d’Espagne, Traité d’Utrecht le 11 avril : l’Angleterre récupère Terre-Neuve et la Baie d’Hudson, St Christophe reste Anglais sous le nom de St Kitts. Les Anglais obtiennent l'asiento, c’est-à-dire le monopole de la fourniture d’esclaves aux colonies Espagnoles, au détriment des Français.
Rentrant de sa tournée d’inspection dans l’archipel, le gouverneur général Phélypeaux écrit le 10 janvier au secrétaire d’Etat à la Marine. A la fin de son mémoire de 147 pages, il consacre 2 pages à Marie Galante :
"On fait a Marie Galante beaucoup d’indigo et on y nourrit de bons bestiaux, il y a pendant la paix d’excellentes sucreries. Enfin cette isle meriteroit d’estre mieux habitée et d’avoir un bon fort, aux endroits ou l’eau manque il y seroit suplée par des cisternes"
Rentrant de sa tournée d’inspection dans l’archipel, le gouverneur général Phélypeaux écrit le 10 janvier au secrétaire d’Etat à la Marine. A la fin de son mémoire de 147 pages, il consacre 2 pages à Marie Galante :
"On fait a Marie Galante beaucoup d’indigo et on y nourrit de bons bestiaux, il y a pendant la paix d’excellentes sucreries. Enfin cette isle meriteroit d’estre mieux habitée et d’avoir un bon fort, aux endroits ou l’eau manque il y seroit suplée par des cisternes"
" Actuellement sont a Marie Galante quatre cent vingt cinq testes de blancs... cinq cent cinquante esclaves" , donc 975 habitants.
"soixante indigoteries, deux sucreries allantes et vingt deux abandonnées..."
Donc seulement 2 sucreries ont été remises en fonction sur les 16 avant l’attaque anglaise de 1687.
L’indigo, qui permet un petit revenu avec nettement moins d’investissement en hommes et en matériel, est devenu la première activité avec ces 60 indigoteries, la plupart sur le Côte au Vent, soit Capesterre, dont celle du sieur Mathieu Lambert, quartier de Téméricourt et celle du sieur François Bigot Laforest, quartier de la Magdeleine.
Le 17 mai, l’intendant général Vaucresson rend un Mémoire sur le rétablissement des " Isles Françoises de l’Amérique qui ont été dégradées ", il commence par Marie Galande :
"soixante indigoteries, deux sucreries allantes et vingt deux abandonnées..."
Donc seulement 2 sucreries ont été remises en fonction sur les 16 avant l’attaque anglaise de 1687.
L’indigo, qui permet un petit revenu avec nettement moins d’investissement en hommes et en matériel, est devenu la première activité avec ces 60 indigoteries, la plupart sur le Côte au Vent, soit Capesterre, dont celle du sieur Mathieu Lambert, quartier de Téméricourt et celle du sieur François Bigot Laforest, quartier de la Magdeleine.
Le 17 mai, l’intendant général Vaucresson rend un Mémoire sur le rétablissement des " Isles Françoises de l’Amérique qui ont été dégradées ", il commence par Marie Galande :
" Son terroir est un des meilleurs, on en tiroit anciennement de quoi charger 10 à 12 navires en sucre et en indigot, il y a actuellement 100 hommes portant armes et depuis la suspension d’armes avec l’Angleterre, plusieurs personnes ont pris des concessions et d’autres qui avaient abandonné leur terrain à cause de la guerre attendant la paix avec impatience pour y retourner ; cela ne fera qu’augmenter, car outre la bonté de la terre et la beauté de l’isle, l’air y est excellent, de sorte qu’elle se rétablira d’elle-même, mais pour y parvenir solidement il faut en exempter les habitans de tous droits pendant quelques années et que le commandant qu’on y enverra soit sage, populaire et désintéréssé…"
En Martinique, le gouverneur général Phélypeaux, écrit à son cousin le secrétaire d'Etat à la Marine :
" Jeudi 24 aoust la paix fut publiée par toutes nos isles, le lendemain jour de la Saint Louis j'assistay au Te Deum qui fut chanté a ce sujet dans nostre principale eglise ... je fis ensuite tirer le canon la mousqueterie briller feux d'artifice et autres ...
Vous m'ordonés encore Monsieur d'examiner si il est de l'interest du Roy de restablir les isles de Tabago, Marie galante, St. Barthelemy et St. Martin, de vous marquer les raisons qui peuvent déterminer a ce restablissement, les troupes qu'il sera necessaire d'y mettre, et les sujets qui je croyrai qui pourront convenir pour y comander, ainsy que les moyens que je jugeray les plus convenables pour retirer de ces isles une utilité proportionée à la dépense qu'il faudra faire pour les entretenir. "
Il va mourir de la fièvre jaune le 21 octobre, moins de 3 ans après son arrivée.
Laurent Reynal de Saint-Michel, fils du procureur et Capitoul de Toulouse Jean, est arrivé en Martinique comme corsaire pendant la Guerre de Succession d'Espagne, où il s’est marié en 1704. Il a demandé l’enregistrement de ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Martinique avant de partir s’installer à Marie Galante avec le retour de la paix…
En Martinique, le gouverneur général Phélypeaux, écrit à son cousin le secrétaire d'Etat à la Marine :
" Jeudi 24 aoust la paix fut publiée par toutes nos isles, le lendemain jour de la Saint Louis j'assistay au Te Deum qui fut chanté a ce sujet dans nostre principale eglise ... je fis ensuite tirer le canon la mousqueterie briller feux d'artifice et autres ...
Vous m'ordonés encore Monsieur d'examiner si il est de l'interest du Roy de restablir les isles de Tabago, Marie galante, St. Barthelemy et St. Martin, de vous marquer les raisons qui peuvent déterminer a ce restablissement, les troupes qu'il sera necessaire d'y mettre, et les sujets qui je croyrai qui pourront convenir pour y comander, ainsy que les moyens que je jugeray les plus convenables pour retirer de ces isles une utilité proportionée à la dépense qu'il faudra faire pour les entretenir. "
Il va mourir de la fièvre jaune le 21 octobre, moins de 3 ans après son arrivée.
Laurent Reynal de Saint-Michel, fils du procureur et Capitoul de Toulouse Jean, est arrivé en Martinique comme corsaire pendant la Guerre de Succession d'Espagne, où il s’est marié en 1704. Il a demandé l’enregistrement de ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Martinique avant de partir s’installer à Marie Galante avec le retour de la paix…
Le 4 septembre, ouragan suivi de disette…
1714 : En Pologne, Gabriel Fahrenheit invente le thermomètre.
Réforme administrative aux Antilles le 1er janvier : la fonction de Gouverneur général des Isles d’Amérique est scindée en 2 :
Le 1er gouverneur des Isles du Vent est l’Amiral Abraham Duquesne Guitton, marquis de Bellebat, huguenot qui a obtenu ce poste après s’être converti au catholicisme.
Le secrétaire d'Etat à la Marine leur écrit dés octobre au sujet de l'utilisation de moulins à vent pour le raffinage des sucres, avec les avantages et les inconvénients de ce système, à copier sur les Anglais de la Barbade.
A Marie-Galante, Bonaventure de Boisfermé revient comme gouverneur le 1er août.
Charles de Brunier, marquis de Larnage, arrive avec lui comme lieutenant de Roy : il était auparavant capitaine des gardes du gouverneur général Phélypeaux.
Simon Poulain de Guerville arrive aussi comme major, après avoir été major à St Christophe, puis garde-côte à Noirmoutier.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le nouveau gouverneur général Duquesne-Guitton envoie en décembre une compagnie en garnison dans l’île.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le Conseil Souverain de la Martinique, dont dépend la Guadeloupe et Marie Galante, fait le point sur les droits de capitation en sucre et en argent : il estime que Marie Galante devra près de 10.000 livres par an quand cessera son exemption...
1714 : En Pologne, Gabriel Fahrenheit invente le thermomètre.
Réforme administrative aux Antilles le 1er janvier : la fonction de Gouverneur général des Isles d’Amérique est scindée en 2 :
- le gouverneur général des Isles du Vent siège en Martinique
- le gouverneur général des Isles sous le Vent siège à St Domingue.
Le 1er gouverneur des Isles du Vent est l’Amiral Abraham Duquesne Guitton, marquis de Bellebat, huguenot qui a obtenu ce poste après s’être converti au catholicisme.
Le secrétaire d'Etat à la Marine leur écrit dés octobre au sujet de l'utilisation de moulins à vent pour le raffinage des sucres, avec les avantages et les inconvénients de ce système, à copier sur les Anglais de la Barbade.
A Marie-Galante, Bonaventure de Boisfermé revient comme gouverneur le 1er août.
Charles de Brunier, marquis de Larnage, arrive avec lui comme lieutenant de Roy : il était auparavant capitaine des gardes du gouverneur général Phélypeaux.
Simon Poulain de Guerville arrive aussi comme major, après avoir été major à St Christophe, puis garde-côte à Noirmoutier.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le nouveau gouverneur général Duquesne-Guitton envoie en décembre une compagnie en garnison dans l’île.
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 29 octobre décharge à nouveau les habitants des droits de poids et de capitation pour 4 ans à compter du 1 janvier 1715.
Le Conseil Souverain de la Martinique, dont dépend la Guadeloupe et Marie Galante, fait le point sur les droits de capitation en sucre et en argent : il estime que Marie Galante devra près de 10.000 livres par an quand cessera son exemption...
En France, le Roi de Hollande fait offrir à Louis XIV un plant de caféier issu du Jardin botanique d'Amsterdam; il sera planté au Jardin Royal des Plantes à Paris, 2 de ses rejetons seront transplantés plus tard en Martinique et seront à l'origine de nos caféières aux Antilles…
Ce "coffea arabica" originaire d’Ethiopie et du Yemen (Moka est un port du Yemen) était bien connu des Arabes.
Les Hollandais l’avaient introduit dans leur colonies des Indes, en particulier depuis 1690 à Batavia, ancien nom de Jakarta en Indonésie.
1715 : Mort de Louis XIV le 1er septembre à 77 ans. Son arrière-petit-fils et seul héritier, le duc d'Anjou, devient Louis XV mais n’a que 5 ans : la Régence est assurée par son cousin le Duc Philippe d’Orléans, qui instaure la Polysynodie, système de gouvernement par Conseil.
Création le 3 novembre du Conseil de Marine pour statuer entre autres sur les colonies. Il est chargé de nommer le gouvernement de chaque colonie.
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, enfant naturel de Louis XIV avec la Marquise de Montespan, déja nommé Amiral de France à l'âge de 5 ans par son père, devient Chef du Conseil de Marine, équivalent de l'ancien Secrétaire d'Etat.
L’état économique de la France est catastrophique après ces décennies de guerre, elle a 19,6 millions d’habitants.
En Guadeloupe, révoltés par le nouvel impôt imposé par l’intendant général, l’octroi, 500 habitants prennent les armes le 15 juillet et assiègent le fort : le gouverneur de la Malmaison, qui ne dispose que de 100 soldats, est contraint de signer un accord qui les déchargent de l’octroi.
Le nouveau gouverneur général des Isles du Vent, Abraham de Duquesne-Guitton, mis devant le fait accompli, se pose la question d’abolir les droits du Domaine si on veut imposer l’octroi...
Il précise dans une correspondance sur Marie-Galante :
"Malgré la bonté de sa terre, cette isle ne mérite pas une garnison, puisque n'ayant aucun lieu de retraite, au premier bruit de guerre on seroit obligé de faire revenir les officiers et les soldats, si mesme on en avoit le temps"
Ce "coffea arabica" originaire d’Ethiopie et du Yemen (Moka est un port du Yemen) était bien connu des Arabes.
Les Hollandais l’avaient introduit dans leur colonies des Indes, en particulier depuis 1690 à Batavia, ancien nom de Jakarta en Indonésie.
1715 : Mort de Louis XIV le 1er septembre à 77 ans. Son arrière-petit-fils et seul héritier, le duc d'Anjou, devient Louis XV mais n’a que 5 ans : la Régence est assurée par son cousin le Duc Philippe d’Orléans, qui instaure la Polysynodie, système de gouvernement par Conseil.
Création le 3 novembre du Conseil de Marine pour statuer entre autres sur les colonies. Il est chargé de nommer le gouvernement de chaque colonie.
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, enfant naturel de Louis XIV avec la Marquise de Montespan, déja nommé Amiral de France à l'âge de 5 ans par son père, devient Chef du Conseil de Marine, équivalent de l'ancien Secrétaire d'Etat.
L’état économique de la France est catastrophique après ces décennies de guerre, elle a 19,6 millions d’habitants.
En Guadeloupe, révoltés par le nouvel impôt imposé par l’intendant général, l’octroi, 500 habitants prennent les armes le 15 juillet et assiègent le fort : le gouverneur de la Malmaison, qui ne dispose que de 100 soldats, est contraint de signer un accord qui les déchargent de l’octroi.
Le nouveau gouverneur général des Isles du Vent, Abraham de Duquesne-Guitton, mis devant le fait accompli, se pose la question d’abolir les droits du Domaine si on veut imposer l’octroi...
Il précise dans une correspondance sur Marie-Galante :
"Malgré la bonté de sa terre, cette isle ne mérite pas une garnison, puisque n'ayant aucun lieu de retraite, au premier bruit de guerre on seroit obligé de faire revenir les officiers et les soldats, si mesme on en avoit le temps"
Après les rapports sur place du gouverneur De Boisfermé et du lieutenant de Roy De Larnage, le gouverneur général se pose la question du maintien de la garnison qui n’a " aucun lieu de retraite ", les soldats " n’estants logés que sous des roseaux où le feu a pris plusieurs fois ".
Il considère que la priorité est "d’achever l’hospital. Les malades qu’ont est obligé de transporter d’icy a St Pierre meurent souvent en chemin"
En novembre, 5 soldats de la garnison désertent et s’emparent d’un navire marchand de la Martinique, "mouillé a la coste" : ils ne seront jamais retrouvés, probablement devenus forbans…
1716 : Duquesne-Guitton et son intendant général Vaucresson écrivent au ministre pour se plaindre de la " misère extreme " à laquelle sont réduits les officiers, les soldats et les employés de l’administration, dont ils ne parviennent pas à payer l’intégralité des salaires.
Le Conseil Supérieur de la Martinique liste ses membres ainsi que les officiers des Justices Royales de son ressort : Martinique, Guadeloupe, Grenade et Marie Galande.
Pour cette dernière : " Tout y est vacquant, il y faut un juge, un procureur du Roy et un greffier. On n'a point encore pourvu un de ces postes la, parceque la Colonie qui avoit esté chassée par la dernière guerre ne fait que dy retouner, et ceux qui possedoient ces emplois cy devant estant morts, on pourroit envoyer les Commissions en blanc qu'on rempliroit icy des meilleurs sujets "...
Il considère que la priorité est "d’achever l’hospital. Les malades qu’ont est obligé de transporter d’icy a St Pierre meurent souvent en chemin"
En novembre, 5 soldats de la garnison désertent et s’emparent d’un navire marchand de la Martinique, "mouillé a la coste" : ils ne seront jamais retrouvés, probablement devenus forbans…
1716 : Duquesne-Guitton et son intendant général Vaucresson écrivent au ministre pour se plaindre de la " misère extreme " à laquelle sont réduits les officiers, les soldats et les employés de l’administration, dont ils ne parviennent pas à payer l’intégralité des salaires.
Le Conseil Supérieur de la Martinique liste ses membres ainsi que les officiers des Justices Royales de son ressort : Martinique, Guadeloupe, Grenade et Marie Galande.
Pour cette dernière : " Tout y est vacquant, il y faut un juge, un procureur du Roy et un greffier. On n'a point encore pourvu un de ces postes la, parceque la Colonie qui avoit esté chassée par la dernière guerre ne fait que dy retouner, et ceux qui possedoient ces emplois cy devant estant morts, on pourroit envoyer les Commissions en blanc qu'on rempliroit icy des meilleurs sujets "...
Barthélemy de Latour Jean, qui avait assuré l'intérim de gouverneur, est nommé juge royal le 20 avril.
L’écossais John Law est autorisé par la Régence à créer la Banque Générale à Paris et à imprimer du " Papier d’Etat ", le premier billet de banque, convertible en or.
La Régence supprime le monopole des Compagnies du Sénégal et de Guinée pour la traite : des lettres patentes autorisent les ports de Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes à
" faire librement le commerce des nègres "...
L’écossais John Law est autorisé par la Régence à créer la Banque Générale à Paris et à imprimer du " Papier d’Etat ", le premier billet de banque, convertible en or.
La Régence supprime le monopole des Compagnies du Sénégal et de Guinée pour la traite : des lettres patentes autorisent les ports de Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes à
" faire librement le commerce des nègres "...
Un Règlement du Roi du 16 novembre " au sujet des Engagés et des Fusils qui doivent être portés par les Navires Marchands aux Colonies des Iles Françaises de l’Amérique " donne obligation de transporter 6 fusils et surtout 3 engagés pour les bâtiments de moins de 60 tonneaux, 4 entre 60 et 100, 6 engagés au-delà de 100 tonneaux.
Une autre Ordonnance recommande à chaque habitant d’avoir un engagé pour 20 nègres.
La pénurie de monnaies est un problème majeur des isles, entravant le commerce. Un Edit du Roy en décembre tente d'y remédier : "il sera fabriqué dans la Monnoye de Perpignan cent cinquante mille marcs de pièces de cuivre de six deniers et de douze deniers pour les Colonies de l'Amérique "
Une autre Ordonnance recommande à chaque habitant d’avoir un engagé pour 20 nègres.
La pénurie de monnaies est un problème majeur des isles, entravant le commerce. Un Edit du Roy en décembre tente d'y remédier : "il sera fabriqué dans la Monnoye de Perpignan cent cinquante mille marcs de pièces de cuivre de six deniers et de douze deniers pour les Colonies de l'Amérique "
1717 : Les pièces de 6 et 12 deniers des Colonies arrivent aux Isles...
En Martinique, le 2 janvier, le gouverneur général Duquesne-Guitton et l’intendant général Vaucresson, sur le départ, écrivent au ministre pour se plaindre de la misère "estreme" à laquelle sont réduits les officiers, les soldats et les employés de l’administration, dont ils ne parviennent pas à payer l’intégralité des salaires.
Le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Antoine d'Arcy, marquis de la Varenne, accompagné du nouvel intendant Louis Balthazar de Ricouart, arrive en Martinique le 5 janvier.
Chargés de rétablir une bonne administration, d’augmenter les droits et de lutter contre la contrebande, ils sont reçus dés le 7 janvier par le Conseil Supérieur, et dés le 11, le nouveau gouverneur écrit au Conseil de la Marine et au ministre une lettre de doléances sur le fonctionnement de la colonie…
Ils dérangent rapidement les colons : alors qu'ils sont en tournée d'inspection dans l'île, le 17 mai au soir pendant leur diner sur l’habitation Bourgeot au Diamant, ils sont arrétés par un groupe de miliciens et de colons en colère, menés par Vassor de la Touche et Jean Dubucq de l’Etang.
Ils sont embarqués de force le 23 mai à St Pierre sur le Gédéon-Gallay en partance pour La Rochelle.
Ce sont les fameux événements du " Gaoulé ".
Le gouverneur général est remplacé le 1er septembre par François de Pas de Mazencourt, marquis de Feuquières, qui libère son poste de la Guadeloupe, poste qu’il n’aura occupé que 3 mois…L’Intendant par intérim est Charles Mesnier, contrôleur de la Marine, qui constate la reprise du commerce étranger…
En avril, " Lettres patentes du Roy portant Reglement pour le Commerce des Colonies Françoises ", en 16 pages :
Le nouveau gouverneur général des Iles du Vent, Antoine d'Arcy, marquis de la Varenne, accompagné du nouvel intendant Louis Balthazar de Ricouart, arrive en Martinique le 5 janvier.
Chargés de rétablir une bonne administration, d’augmenter les droits et de lutter contre la contrebande, ils sont reçus dés le 7 janvier par le Conseil Supérieur, et dés le 11, le nouveau gouverneur écrit au Conseil de la Marine et au ministre une lettre de doléances sur le fonctionnement de la colonie…
Ils dérangent rapidement les colons : alors qu'ils sont en tournée d'inspection dans l'île, le 17 mai au soir pendant leur diner sur l’habitation Bourgeot au Diamant, ils sont arrétés par un groupe de miliciens et de colons en colère, menés par Vassor de la Touche et Jean Dubucq de l’Etang.
Ils sont embarqués de force le 23 mai à St Pierre sur le Gédéon-Gallay en partance pour La Rochelle.
Ce sont les fameux événements du " Gaoulé ".
Le gouverneur général est remplacé le 1er septembre par François de Pas de Mazencourt, marquis de Feuquières, qui libère son poste de la Guadeloupe, poste qu’il n’aura occupé que 3 mois…L’Intendant par intérim est Charles Mesnier, contrôleur de la Marine, qui constate la reprise du commerce étranger…
En avril, " Lettres patentes du Roy portant Reglement pour le Commerce des Colonies Françoises ", en 16 pages :
Elles autorisent 13 ports Français à faire le commerce avec les Colonies : les marchandises destinées aux colonies sortent sans payer de droits, les denrées coloniales introduites en France ne payent que des droits modérés. Elles interdisant l’entrée de farines étrangères dans les Isles.
Elles fixent les droits sur les marchandises en provenance des Isles, en particulier sur les sucres : les bruts ou "moscovades", 2 livres 10 sols et les terrés ou "cassonnades" : 8 livres.
Elles fixent les droits sur les marchandises en provenance des Isles, en particulier sur les sucres : les bruts ou "moscovades", 2 livres 10 sols et les terrés ou "cassonnades" : 8 livres.
En Guadeloupe, le gouverneur Cloche de la Malmaison meurt le 1er juillet à Basse-Terre, il est remplacé en intérim par le commandant Bachelier.
Alexandre Vaultier, comte de Moyencourt, déjà gouverneur à la Grenade, est nommé à sa place le 1er novembre, il n’arrivera effectivement à son poste qu’en juin 1719. L’intérim sera poursuivi par Michel de Lagarrigue de Savigny…
La Guadeloupe et ses îles restent dépendantes de la Martinique. Un siège de l’Amirauté est établi à Basse-Terre.
L'intendant Ricouart aura eu le temps d'écrire dans un mémoire sur Marie-Galante :
" Le roi pense que par sa situation elle peut être détruite par les ennemis, et il lui paraît convenable de n'y plus permettre l'établissement de nouvelles sucreries, et voudrait qu'il n'y eût que de petits habitants entièrement adonnés à la culture du tabac, de l'indigo, du coton et autres menues cultures. L'élevage du bétail pourrait s'y faire avec succès et Marie-Galante pourrait en fournir aux autres îles "
A Marie-Galante, en février, la frégate La Valeur apporte du ravitaillement, en particulier farines et argent pour la paye de la garnison. L'île est défendue par une Compagnie détachée de la Marine.
Simon Poulain de Gerville, major, est muté comme commandant à la Grande-Terre en remplacement du sieur de Maisoncelle.
Mr de Boisfermé va régler des affaires personnelles en Martinique, le capitaine François Simson effectue l’intérim de gouverneur.
Le gouverneur général réclame pour l’île " 14 pièces de canon de 12 avec leurs affuts et ustenciles "
Jean Poisson a démissionné de son poste de greffier en chef au Conseil Supérieur de la Martinique et a refusé une promotion de Conseiller, car il est trop occupé par sa nouvelle habitation de Marie Galante…
1718 : En Louisiane, fondation de la Nouvelle-Orléans par le Français Jean-Baptiste Le Moyne, en hommage au Régent le Duc d’Orléans.
En Martinique, Feuquières et Mesmier envoient un mémoire "sur le mauvais estat de toutes ces isles "…"Les appointements des officiers en ces isles sont si modiques qu’à moins d’estre créols ou d’avoir quelques amis qui leur fournissent dequoy les aider à vivre, il leur est absolument impossible de subsister dans un pays où tout est d’une cherté exhorbitante "
Une épidémie de "mal du Siam " (fièvre jaune) frappe la colonie, avec de nombreux morts parmi les officiers et les soldats, alors que l’hôpital n’est pas terminé…
Le 6 août, arrive le nouvel Intendant général des Iles du Vent, Constant de Sylvecane : il est emporté par la fièvre jaune le 2 octobre, moins de 2 mois après son arrivée, ayant eu le temps de proposer une taxe pour construire une léproserie, car 800 à 900 personnes en serait atteintes dans la colonie.
Alexandre Vaultier, comte de Moyencourt, déjà gouverneur à la Grenade, est nommé à sa place le 1er novembre, il n’arrivera effectivement à son poste qu’en juin 1719. L’intérim sera poursuivi par Michel de Lagarrigue de Savigny…
La Guadeloupe et ses îles restent dépendantes de la Martinique. Un siège de l’Amirauté est établi à Basse-Terre.
L'intendant Ricouart aura eu le temps d'écrire dans un mémoire sur Marie-Galante :
" Le roi pense que par sa situation elle peut être détruite par les ennemis, et il lui paraît convenable de n'y plus permettre l'établissement de nouvelles sucreries, et voudrait qu'il n'y eût que de petits habitants entièrement adonnés à la culture du tabac, de l'indigo, du coton et autres menues cultures. L'élevage du bétail pourrait s'y faire avec succès et Marie-Galante pourrait en fournir aux autres îles "
A Marie-Galante, en février, la frégate La Valeur apporte du ravitaillement, en particulier farines et argent pour la paye de la garnison. L'île est défendue par une Compagnie détachée de la Marine.
Simon Poulain de Gerville, major, est muté comme commandant à la Grande-Terre en remplacement du sieur de Maisoncelle.
Mr de Boisfermé va régler des affaires personnelles en Martinique, le capitaine François Simson effectue l’intérim de gouverneur.
Le gouverneur général réclame pour l’île " 14 pièces de canon de 12 avec leurs affuts et ustenciles "
Jean Poisson a démissionné de son poste de greffier en chef au Conseil Supérieur de la Martinique et a refusé une promotion de Conseiller, car il est trop occupé par sa nouvelle habitation de Marie Galante…
1718 : En Louisiane, fondation de la Nouvelle-Orléans par le Français Jean-Baptiste Le Moyne, en hommage au Régent le Duc d’Orléans.
En Martinique, Feuquières et Mesmier envoient un mémoire "sur le mauvais estat de toutes ces isles "…"Les appointements des officiers en ces isles sont si modiques qu’à moins d’estre créols ou d’avoir quelques amis qui leur fournissent dequoy les aider à vivre, il leur est absolument impossible de subsister dans un pays où tout est d’une cherté exhorbitante "
Une épidémie de "mal du Siam " (fièvre jaune) frappe la colonie, avec de nombreux morts parmi les officiers et les soldats, alors que l’hôpital n’est pas terminé…
Le 6 août, arrive le nouvel Intendant général des Iles du Vent, Constant de Sylvecane : il est emporté par la fièvre jaune le 2 octobre, moins de 2 mois après son arrivée, ayant eu le temps de proposer une taxe pour construire une léproserie, car 800 à 900 personnes en serait atteintes dans la colonie.
A Marie Galande, le marquis de Larnage, arrivé comme lieutenant de Roy, réclame le 19 mars une gratification de 300 livres en plus des 1.200 livres annuelles et demande la Croix de St Louis.
Selon son rapport du 12 octobre sur Mariegalande : "600 nègres… à 9 sucreries et 70 indigoteries, seules denrées qu’on fabrique en ce pays"...
David Lhoste, marquis de Selorge, originaire de Montargis, épouse la marie-galantaise Catherine Poisson, sœur de Jean Poisson, ancien greffier au Conseil Supérieur de la Martinique, et reprend l’habitation Grand'Anse.
1719 : Le 8 janvier, Déclaration du Roi "qui permet d’envoyer les condamnés aux Galères, les Bannis, les Vagabons et les Gens sans aveu aux Colonies pour y servir comme Engagés"...
Selon son rapport du 12 octobre sur Mariegalande : "600 nègres… à 9 sucreries et 70 indigoteries, seules denrées qu’on fabrique en ce pays"...
David Lhoste, marquis de Selorge, originaire de Montargis, épouse la marie-galantaise Catherine Poisson, sœur de Jean Poisson, ancien greffier au Conseil Supérieur de la Martinique, et reprend l’habitation Grand'Anse.
1719 : Le 8 janvier, Déclaration du Roi "qui permet d’envoyer les condamnés aux Galères, les Bannis, les Vagabons et les Gens sans aveu aux Colonies pour y servir comme Engagés"...
En Guadeloupe, le nouveau gouverneur Alexandre Vauthier de Moyencourt s’insurge dés son arrivée contre la contrebande de nègres : " les vaisseaux Négriers passent devant la Guadeloupe pour St Domingue, ils ne s’y arrestent point cependant ou payeroit chaque nègre 7 à 800 livres pièce d’Inde, argent comptant et c’est ce qui oblige les habitans de faire la contrebande... On ne peut découvrir la contrebande faute de dénonciateurs…"
Mais rapidement, il acquiert une habitation et demande l’autorisation d’acheter 50 esclaves aux Anglais…
L’intendant Bénard fait de même peu après.
Ils seront vivement réprimandés par une lettre du Conseil du Marine du 3 novembre, qui débouchera sur l’Ordonnance du 7 novembre qui interdit aux administrateurs, gouverneurs ou intendants, d’avoir des plantations.
Elle aura du mal à être appliquée, car l’acquisition d’une habitation dés l’arrivée était ancrée dans les habitudes…
Elle devra être renouvellée en 1758.
Vauthier de Moyencourt n'avait pas tort quant à la fréquentation de la Guadeloupe par les négriers : seuls 2 sont venus vendre en Guadeloupe en 10 ans, 1 en 1715, 1 en 1717, la Martinique et St Domingue restent les destinations privilégiées.
La Guadeloupe et Marie-Galante sont dépendantes pour leurs nègres des revendeurs de St Pierre ou de la contrebande...
L'intendant Bénard, dans son courrier de novembre au ministre accompagnant le recensement de la Guadeloupe et dépendances, semble dubitatif quant à son exactitude : " Je ne vous réponds pas, Monseigneur, que ce recensement soit fait avec la dernière justesse, car il a esté fait à la haste et par vingt quatre différentes personnes, dont peu savent travailler et ne veulent pas se donner
la peine qu'il faudrait prendre pour avoir un dénombrement bien juste "...
A Mariegalante, le marquis de Larnage, lieutenant de Roy, remercie pour la Croix de St Louis qu’il a obtenue et envoie le 29 juillet le "Recensement general de l'Isle de Mariegalante en l'année 1719" :
Mais rapidement, il acquiert une habitation et demande l’autorisation d’acheter 50 esclaves aux Anglais…
L’intendant Bénard fait de même peu après.
Ils seront vivement réprimandés par une lettre du Conseil du Marine du 3 novembre, qui débouchera sur l’Ordonnance du 7 novembre qui interdit aux administrateurs, gouverneurs ou intendants, d’avoir des plantations.
Elle aura du mal à être appliquée, car l’acquisition d’une habitation dés l’arrivée était ancrée dans les habitudes…
Elle devra être renouvellée en 1758.
Vauthier de Moyencourt n'avait pas tort quant à la fréquentation de la Guadeloupe par les négriers : seuls 2 sont venus vendre en Guadeloupe en 10 ans, 1 en 1715, 1 en 1717, la Martinique et St Domingue restent les destinations privilégiées.
La Guadeloupe et Marie-Galante sont dépendantes pour leurs nègres des revendeurs de St Pierre ou de la contrebande...
L'intendant Bénard, dans son courrier de novembre au ministre accompagnant le recensement de la Guadeloupe et dépendances, semble dubitatif quant à son exactitude : " Je ne vous réponds pas, Monseigneur, que ce recensement soit fait avec la dernière justesse, car il a esté fait à la haste et par vingt quatre différentes personnes, dont peu savent travailler et ne veulent pas se donner
la peine qu'il faudrait prendre pour avoir un dénombrement bien juste "...
A Mariegalante, le marquis de Larnage, lieutenant de Roy, remercie pour la Croix de St Louis qu’il a obtenue et envoie le 29 juillet le "Recensement general de l'Isle de Mariegalante en l'année 1719" :
2.009 habitants dont 1419 esclaves (71%).
91 hommes portant armes, 80 garçons portant armes, 108 garçons au-dessous de 12 ans, 13 hommes infirmes et surâgés, 16 domestiques blancs ou engagés, 100 femmes et veuves, 63 filles à marier, 104 filles au-dessous de 12 ans. Total des blancs : 575.
15 nègres libres et leurs enfants, 558 nègres esclaves de travail, 428 négresses de travail, 233 nègres au-dessous de 14 ans, 150 négresses au-dessous de 14 ans, 65 nègres infirmes et surâgés. Total des noirs : 1434.
2 églises paroissiales, 1 chapelle.
86 indigoteries, la production d’indigo atteint son plus haut niveau, 12 habitations-sucreries.
En commentaire en dessous du recensement, collationné par l'intendant Bénard :
"Depuis plusieurs années, les habitans de Mariegalante sont exempts de payer la capitation et toute autre sorte de droits, mais leur exemption a finy à la fin de 1718. Si Sa Majesté juge à propos de la prolonger, elle est très humblement supliée de donner des ordres, sans quoy les commis du Domaine ne manqueront pas d’exiger la capitation et le droit d’un pour cent"
Il demande par ailleurs d'établir des batteries pour "éviter les descentes ennemies" et réclame des canons.
Le 24 juillet, le maréchal d’Estrée prend possession de la nouvelle colonie de Ste Lucie, Mr de Saint Martin est nommé commandant.
1720 : En France, faillite du système Law qui avait essayé d'imposer le papier monnaie en France :
- le 1er janvier, la livre est dévaluée de 60% et ne vaut plus que 0,249 gr d’or
- le 5 janvier, Law est nommé en janvier Contrôleur Général des Finances et interdit de détenir plus de 500 livres en or, les Français ont perdu confiance dans le papier-monnaie
la livre se dévalue 3 fois de suite pour ne valoir plus que 0,124 gr d’or en juillet, soit 80% de dévaluation, émeutes à Paris autour du siège de la Banque en semi-banqueroute,
- le 1er novembre suspension du papier monnaie
- le 14 décembre Law s’enfuit et se réfugie à Venise…
Cette banqueroute va mettre à mal le commerce et l'armement des navires pour plusieurs années...
Les Antilles vont avoir recours de plus en plus au commerce "interlope"…
La peste débarque à Marseille (du fait d’un armateur qui n’a pas respecté la quarantaine…), elle se répand en Provence et dans le Languedoc : 120.000 morts.
En Martinique, un navire de Sète, alors en fin d’épidémie de peste, arrive à Fort Saint-Pierre : les marins sont mis en quarantaine sur l’îlet à Ramiers, les marchandises et le navire sont brûlés. Pas de contamination...
Le gouverneur général de Feuquières et l’intendant Bénard prennent une ordonnance pour autoriser l’achat de bœuf salé et de farines à St Thomas, compte-tenu de la pénurie dans les îles du Vent. En fin d’année, des farines sont importées du Canada.
L’intendant est atteint par les fièvres et en réchappe, mais son fils écrivain en meurt.
Le 1er septembre, arrivée du nouveau gouverneur de la Martinique, le capitaine de frégate et marquis Champigny de Noroy.
En Guadeloupe, le recensement est fourni le 20 aôut par Moyencourt : 24.317 âmes dont 17.181 esclaves.
Un mémoire au Conseil de la Marine pour lutter contre le commerce "interlope" précise sur Mariegalante :
91 hommes portant armes, 80 garçons portant armes, 108 garçons au-dessous de 12 ans, 13 hommes infirmes et surâgés, 16 domestiques blancs ou engagés, 100 femmes et veuves, 63 filles à marier, 104 filles au-dessous de 12 ans. Total des blancs : 575.
15 nègres libres et leurs enfants, 558 nègres esclaves de travail, 428 négresses de travail, 233 nègres au-dessous de 14 ans, 150 négresses au-dessous de 14 ans, 65 nègres infirmes et surâgés. Total des noirs : 1434.
2 églises paroissiales, 1 chapelle.
86 indigoteries, la production d’indigo atteint son plus haut niveau, 12 habitations-sucreries.
En commentaire en dessous du recensement, collationné par l'intendant Bénard :
"Depuis plusieurs années, les habitans de Mariegalante sont exempts de payer la capitation et toute autre sorte de droits, mais leur exemption a finy à la fin de 1718. Si Sa Majesté juge à propos de la prolonger, elle est très humblement supliée de donner des ordres, sans quoy les commis du Domaine ne manqueront pas d’exiger la capitation et le droit d’un pour cent"
Il demande par ailleurs d'établir des batteries pour "éviter les descentes ennemies" et réclame des canons.
Le 24 juillet, le maréchal d’Estrée prend possession de la nouvelle colonie de Ste Lucie, Mr de Saint Martin est nommé commandant.
1720 : En France, faillite du système Law qui avait essayé d'imposer le papier monnaie en France :
- le 1er janvier, la livre est dévaluée de 60% et ne vaut plus que 0,249 gr d’or
- le 5 janvier, Law est nommé en janvier Contrôleur Général des Finances et interdit de détenir plus de 500 livres en or, les Français ont perdu confiance dans le papier-monnaie
la livre se dévalue 3 fois de suite pour ne valoir plus que 0,124 gr d’or en juillet, soit 80% de dévaluation, émeutes à Paris autour du siège de la Banque en semi-banqueroute,
- le 1er novembre suspension du papier monnaie
- le 14 décembre Law s’enfuit et se réfugie à Venise…
Cette banqueroute va mettre à mal le commerce et l'armement des navires pour plusieurs années...
Les Antilles vont avoir recours de plus en plus au commerce "interlope"…
La peste débarque à Marseille (du fait d’un armateur qui n’a pas respecté la quarantaine…), elle se répand en Provence et dans le Languedoc : 120.000 morts.
En Martinique, un navire de Sète, alors en fin d’épidémie de peste, arrive à Fort Saint-Pierre : les marins sont mis en quarantaine sur l’îlet à Ramiers, les marchandises et le navire sont brûlés. Pas de contamination...
Le gouverneur général de Feuquières et l’intendant Bénard prennent une ordonnance pour autoriser l’achat de bœuf salé et de farines à St Thomas, compte-tenu de la pénurie dans les îles du Vent. En fin d’année, des farines sont importées du Canada.
L’intendant est atteint par les fièvres et en réchappe, mais son fils écrivain en meurt.
Le 1er septembre, arrivée du nouveau gouverneur de la Martinique, le capitaine de frégate et marquis Champigny de Noroy.
En Guadeloupe, le recensement est fourni le 20 aôut par Moyencourt : 24.317 âmes dont 17.181 esclaves.
Un mémoire au Conseil de la Marine pour lutter contre le commerce "interlope" précise sur Mariegalante :
"Cette Isle contient 14 lieues, toute l’étendue du costé du vent n’est habituée qu’au tiers par de petits habitans qui n’ont pour toute richesse que 3 ou 4 noirs, et les plus riches jusqu’à 8 et 10. Ce terrain produit peu de chose tant parceque le fonds n’est pas bon qu’à cause de la grande sécheresse pendant 2 tiers de l’année.
L’entrée du costé du vent de cette isle est impraticable, les vaisseaux n’y peuvent mouiller, ce qui oblige les pauvres habitans de détourner le peu de nègres qu’ils ont pour la culture de leur terre, pour faire porter leurs fruits au bord de la mer sous le vent ou les batteaux mouillent, distant de 5 à 6 lieues. Ils sont si pauvres qu’on a pas trouvé un lit à coucher, ny une maison de planches, mais des cases de paille avec un homac"
"Ainsi ils ne sont point en estat de payer les droits du Roy et menacent de quitter la colonie si on veut les exiger…Il n’y a que 9 sucreries d’établys et le reste ne consiste qu’en petits habitans qui ne font que de l’indigo. Ils perdent la moitié du fruit de leurs travaux par la grande sécheresse, a l’exception de 6 habitans qui ont des sucreries, le reste n’est point en estat de payer les droits du Roy"
"Il n’y a que 2 curés dans cette isle et il seroit nécessaire d’y en establir d’avantage, parcequ’une partie des habitans n’entend point la messe acause de l’éloignement et vivent comme des Caraibes, on pourroit establir une cure dans le quartier du Vieux-Fort, l’objet de cette dépense pour le Roy n’est que de 500 livres"
"Le commerce etranger s’y fait journellement par les anglois et cette isle sert d’entrepost aux batteaux de la Martinique qui sous pretexte de venir apporter des vivres aux habitans de l’isle et chercher leurs sucres font leur renversement dans les batteaux anglois. Pour remedier a cet inconvenient, il faudroit percevoir les droits du Domayne sur les sucreries"
"Il y a des abus dans la perception des droits du Domayne parceque la Compagnie y a envoyé des regisseurs dont elle ne connaissoit point la capacité et la probité : l’un d’eux a esté un capitaine marchand faisant le commerce etranger et qui n’a demandé cet employ que pour mieux parvenir a la continuation de son metier".
Bilan peu flatteur...
Robert Giraud du Poyet, créole de St Domingue, est nommé major le 23 avril en remplacement de Poulain de Guerville.
Les Dumoulier relancent l'ancienne sucrerie d'Antoine Luce, premier notaire de l'île, sur le site du futur Murat.
1721 : Le poste de major est supprimé : "Marie Galande est une petite isle ou il y a sufisament d’officiers au moyen d’un Gouverneur et d’un Lieutenant".
Robert Giraud du Poyet qui venait de prendre ce poste est promu lieutenant de Roy et muté commandant de la Grande-Terre.
Fin avril, la garnison de Marie Galande est changée : la Compagnie de La Garrigue remplace celle de Préveraud.
Devant le refus des habitants de payer la capitation (impôt par tête), l’intendant général Bénard doit prendre une ordonnance le 11 mars, qui exige la remise du "dénombrements des blancs et noirs" au sieur Lequoy, directeur du Domaine, pour le calcul de la capitation : il leur rappelle que leur exemption est terminée depuis la paix…
L’entrée du costé du vent de cette isle est impraticable, les vaisseaux n’y peuvent mouiller, ce qui oblige les pauvres habitans de détourner le peu de nègres qu’ils ont pour la culture de leur terre, pour faire porter leurs fruits au bord de la mer sous le vent ou les batteaux mouillent, distant de 5 à 6 lieues. Ils sont si pauvres qu’on a pas trouvé un lit à coucher, ny une maison de planches, mais des cases de paille avec un homac"
"Ainsi ils ne sont point en estat de payer les droits du Roy et menacent de quitter la colonie si on veut les exiger…Il n’y a que 9 sucreries d’établys et le reste ne consiste qu’en petits habitans qui ne font que de l’indigo. Ils perdent la moitié du fruit de leurs travaux par la grande sécheresse, a l’exception de 6 habitans qui ont des sucreries, le reste n’est point en estat de payer les droits du Roy"
"Il n’y a que 2 curés dans cette isle et il seroit nécessaire d’y en establir d’avantage, parcequ’une partie des habitans n’entend point la messe acause de l’éloignement et vivent comme des Caraibes, on pourroit establir une cure dans le quartier du Vieux-Fort, l’objet de cette dépense pour le Roy n’est que de 500 livres"
"Le commerce etranger s’y fait journellement par les anglois et cette isle sert d’entrepost aux batteaux de la Martinique qui sous pretexte de venir apporter des vivres aux habitans de l’isle et chercher leurs sucres font leur renversement dans les batteaux anglois. Pour remedier a cet inconvenient, il faudroit percevoir les droits du Domayne sur les sucreries"
"Il y a des abus dans la perception des droits du Domayne parceque la Compagnie y a envoyé des regisseurs dont elle ne connaissoit point la capacité et la probité : l’un d’eux a esté un capitaine marchand faisant le commerce etranger et qui n’a demandé cet employ que pour mieux parvenir a la continuation de son metier".
Bilan peu flatteur...
Robert Giraud du Poyet, créole de St Domingue, est nommé major le 23 avril en remplacement de Poulain de Guerville.
Les Dumoulier relancent l'ancienne sucrerie d'Antoine Luce, premier notaire de l'île, sur le site du futur Murat.
1721 : Le poste de major est supprimé : "Marie Galande est une petite isle ou il y a sufisament d’officiers au moyen d’un Gouverneur et d’un Lieutenant".
Robert Giraud du Poyet qui venait de prendre ce poste est promu lieutenant de Roy et muté commandant de la Grande-Terre.
Fin avril, la garnison de Marie Galande est changée : la Compagnie de La Garrigue remplace celle de Préveraud.
Devant le refus des habitants de payer la capitation (impôt par tête), l’intendant général Bénard doit prendre une ordonnance le 11 mars, qui exige la remise du "dénombrements des blancs et noirs" au sieur Lequoy, directeur du Domaine, pour le calcul de la capitation : il leur rappelle que leur exemption est terminée depuis la paix…
Finalement, une nouvelle exemption de droits sera accordée à Marie-Galante par le Régent, le Duc d’Orléans, suite à une requête des habitants auprès du Conseil de Marine. Proposée en juin, elle sera appliquée à partir du 15 novembre.
Le 9 juillet, 21 soldats de la garnison, dont 2 sergents, 2 caporaux et 2 anspessades, désertent en emportant dans les magasins du Roy 2 barils de poudre, des balles, des fusils, baïonnettes et 1 canon.
Ils s’emparent du bateau La Justice appartenant aux sieurs Poisson et Montois, et passent à la Dominique.
Le gouverneur de Moyencourt dans une correspondance au gouverneur général de Feuquières ne peut qu’en faire le constat : en l’absence de canon, les quelques coups de fusil n’ont pu les empécher d’appareiller…
Ils s’emparent du bateau La Justice appartenant aux sieurs Poisson et Montois, et passent à la Dominique.
Le gouverneur de Moyencourt dans une correspondance au gouverneur général de Feuquières ne peut qu’en faire le constat : en l’absence de canon, les quelques coups de fusil n’ont pu les empécher d’appareiller…
19 de ces déserteurs sont ensuite repérés à St Thomas, où ils se sont réfugiés.
Feuquières envoie pour les arraisonner un vaisseau du Roi commandé par le sieur Dampierre de Millancourt avec 30 grenadiers: le gouverneur anglais les empèchent de débarquer…
Le 9 octobre, le marquis de Larnage réclame "quelques petites batteries de canon" et expose au gouverneur général la difficulté des soldats à subsister avec une paye de 3 livres par jour, avec des denrées particulièrement chères à Marie-Galante, ce qui oblige à laisser par roulement un tiers des effectifs travailler chez l’habitant…
Feuquières envoie pour les arraisonner un vaisseau du Roi commandé par le sieur Dampierre de Millancourt avec 30 grenadiers: le gouverneur anglais les empèchent de débarquer…
Le 9 octobre, le marquis de Larnage réclame "quelques petites batteries de canon" et expose au gouverneur général la difficulté des soldats à subsister avec une paye de 3 livres par jour, avec des denrées particulièrement chères à Marie-Galante, ce qui oblige à laisser par roulement un tiers des effectifs travailler chez l’habitant…
Il propose aussi de convertir 2/3 de leur solde en bœuf salé, ce qui éviterait "qu’aussitôt que le soldat a reçu sa paye d’un mois, il yvrogne les 3 premiers jours et meurt de faim le reste du mois", du fait du "bon marché où est le tafia (rhum) qui est pernicieux et en fait périr un grand nombre".
Pour finir, il demande la Lieutenance de Roy à l'île de la Trinité, future Trinidad, alors françoise...
Jean Poisson, membre du Conseil Supérieur en Martinique, épouse en deuxième noce sa cousine de Marie-Galante la demoiselle Catherine Perault, après dispense papale de consanguinité : il était veuf de sa mère, décédée depuis 4 ans…
A Capesterre, 3 baptêmes Caraibes : Jean Baptiste 18 mois, Jean 5 ans et Jeanne 6 ans, enfants naturels de Pierre Caraïbe et Marie Anne Caraïbesse.
En juin, Edit du Roy " pour la fabrication de cent cinquante mille marcs d’espèces de cuivre pour les colonies d’Amérique "
Pour finir, il demande la Lieutenance de Roy à l'île de la Trinité, future Trinidad, alors françoise...
Jean Poisson, membre du Conseil Supérieur en Martinique, épouse en deuxième noce sa cousine de Marie-Galante la demoiselle Catherine Perault, après dispense papale de consanguinité : il était veuf de sa mère, décédée depuis 4 ans…
A Capesterre, 3 baptêmes Caraibes : Jean Baptiste 18 mois, Jean 5 ans et Jeanne 6 ans, enfants naturels de Pierre Caraïbe et Marie Anne Caraïbesse.
En juin, Edit du Roy " pour la fabrication de cent cinquante mille marcs d’espèces de cuivre pour les colonies d’Amérique "
En Martinique, le 15 décembre, l’intendant général Bénard interdit les " jeux d’hazard qui ruinent les habitans " " il se joue à St Pierre un jeu épouvantable, qu’il s’y perd jusqu’à 14.000 livres dans une séance au Lansquenet ou au Faraon " : une amende de 500 livres menace désormais les joueurs…
1722 : Joseph Fleuriau d'Armenonville remplace de Comte de Toulouse dans le poste de Chef du Conseil de Marine et donc des Colonies.
Le 26 mars, "Arrest du Conseil d’Etat du Roi qui ordonne que...toutes les marchandises du crû des Isles et Colonies Françoises, même celles provenantes de la Traite des Noirs, payeront le droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident "
1722 : Joseph Fleuriau d'Armenonville remplace de Comte de Toulouse dans le poste de Chef du Conseil de Marine et donc des Colonies.
Le 26 mars, "Arrest du Conseil d’Etat du Roi qui ordonne que...toutes les marchandises du crû des Isles et Colonies Françoises, même celles provenantes de la Traite des Noirs, payeront le droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident "
Fin février, le gouverneur général Feuquière et l’intendant Bénard font une tournée et envoient le 4 mars un rapport sur l’état de Marie-Galante : "Ils ont visité le fort, le Bourg et 3 lieues de la plus belle coste du monde qui s’étend depuis le dit Bourg jusqu’à St Louis ou est l’habitation de M. de Champigny"
"C’est de ce costé seul que cette isle est insultée, car tout le reste du contour est deffendu par des cayes. Cette Isle ne devroit pas être abandonnée comme elle l’est. La terre y est très bonne, y ayant vu de fort belles cannes, les bestiaux y viennent bien et si elle n’est guère peuplée d’habitants, c’est l’aprehension continuelle qu’ils ont d’estre pillés par les forbans ou par les ennemis en temps de guerre"
"Le fort qui étoit autrefois la maison du seigneur est sur le bord de la mer et vis-à-vis une espèce de port dans lequel les batteaux entrent par un chenal et ou ils sont a l’abri par des cayes"
"Ce port est entierement decouvert, a peine y a til un petit magasin pour renfermer les munitions, mais les murs étant bons on pourroit avec un peu de dépense le rétablir et le mettre en état de loger les officiers, les soldats et les munitions. Ils envoient copie d’un devis que M. Benard en a fait faire, il monte a 1659 livres"
"Le fort qui étoit autrefois la maison du seigneur est sur le bord de la mer et vis-à-vis une espèce de port dans lequel les batteaux entrent par un chenal et ou ils sont a l’abri par des cayes"
"Ce port est entierement decouvert, a peine y a til un petit magasin pour renfermer les munitions, mais les murs étant bons on pourroit avec un peu de dépense le rétablir et le mettre en état de loger les officiers, les soldats et les munitions. Ils envoient copie d’un devis que M. Benard en a fait faire, il monte a 1659 livres"
"Il y a joignant ce fort une batterie avec 6 embrasures mais sans canons, ils estiment qu’il seroit a propos d’en envoyer, parcequ’au moyen de cette batterie, garnie de 2 autres canons que le sieur Poisson a devant son habitation,qui est a moitié chemin du bourg St Louis et de 2 autres batteries de canons que M. de Champigny a vis à vis la sienne, cette isle seroit hors d’insulte"
En mars, le gouverneur fait envoyer 30 hommes supplémentaires, mais il attend la réponse du Conseil pour expédier les canons...
Laurent Reynal de Saint-Michel, commandant de la garnison et habitant sucrier, semble avoir un fort caractère et dérange bien des habitants. Comme nous l'apprend la correspondance du gouverneur général au Conseil de Marine, dans la nuit du 13 au 14 avril, "il y eut dans cette isle une espèce d’émotion populaire et qu’environ 100 habitans avoient pris les armes et étoient allés a une demie lieue de la maison qu’on apelle le fort ou se tient le sieur de Saint Michel avec la garnison, d’où ils envoyérent une espece de deputé pour lui signifier, qu’a cause des mauvais traitements qu’ils pretendoient avoir recu de lui et du sieur Nadeau enseigne qui sert sous ses ordres, ils ne vouloient plus lui obeir et qu’il n’avoit qu’a s’embarquer pour retourner en Martinique"
En mars, le gouverneur fait envoyer 30 hommes supplémentaires, mais il attend la réponse du Conseil pour expédier les canons...
Laurent Reynal de Saint-Michel, commandant de la garnison et habitant sucrier, semble avoir un fort caractère et dérange bien des habitants. Comme nous l'apprend la correspondance du gouverneur général au Conseil de Marine, dans la nuit du 13 au 14 avril, "il y eut dans cette isle une espèce d’émotion populaire et qu’environ 100 habitans avoient pris les armes et étoient allés a une demie lieue de la maison qu’on apelle le fort ou se tient le sieur de Saint Michel avec la garnison, d’où ils envoyérent une espece de deputé pour lui signifier, qu’a cause des mauvais traitements qu’ils pretendoient avoir recu de lui et du sieur Nadeau enseigne qui sert sous ses ordres, ils ne vouloient plus lui obeir et qu’il n’avoit qu’a s’embarquer pour retourner en Martinique"
Joseph de Jarrier de la Chassaigne, "capitaine réformé, homme sage", qui s’est illustré en poursuivant les navires forbans avec un détachement de la Marine, est envoyé le 21 juin par le gouverneur général pour le remplacer.
Le vaisseau du Roy le François, qui a débarqué De la Chassaigne, repart avec les 4 "plus séditieux des habitans...2 mulâtres et 2 Blancs", dont Brumant de Bellevue, d’une grande famille martiniquaise et le chirurgien Chamier. Ils sont tous 4 envoyés en prison à Fort Royal en attendant leur jugement.
Brument sera gracié avec une amende de 2.000 écus payés par ses parents, les 3 autres seront bannis des îles et renvoyés en France.
Le 3 aôut, Arrêt du Conseil de Marine qui baisse le cours de la piastre de 9 livres à 7, de la pistole de 36 à 30, pour favoriser la nouvelle monnaie.
En réaction, 36 capitaines de vaisseaux et négociants signent une requête adressée au gouverneur général de Feuquières et à l’Intendant Bénard :
Le vaisseau du Roy le François, qui a débarqué De la Chassaigne, repart avec les 4 "plus séditieux des habitans...2 mulâtres et 2 Blancs", dont Brumant de Bellevue, d’une grande famille martiniquaise et le chirurgien Chamier. Ils sont tous 4 envoyés en prison à Fort Royal en attendant leur jugement.
Brument sera gracié avec une amende de 2.000 écus payés par ses parents, les 3 autres seront bannis des îles et renvoyés en France.
Le 3 aôut, Arrêt du Conseil de Marine qui baisse le cours de la piastre de 9 livres à 7, de la pistole de 36 à 30, pour favoriser la nouvelle monnaie.
En réaction, 36 capitaines de vaisseaux et négociants signent une requête adressée au gouverneur général de Feuquières et à l’Intendant Bénard :
Pour eux l’application de ce nouvel arrêt sur les monnaies " jette le commerce dans une létargie et un dérangement étrange ", ils leur demandent de rétablir le cours précédent pour les îles, en attendant leur recours au Conseil de Marine.
Cette requête aboutira l’année suivante...
La nuit du 4 au 5 septembre, un violent coup de vent " fait eschouer a la coste" 12 "batteaux", dont le vaisseau du Roy venant de la Martinique, chargé du ravitaillement de la garnison de Mariegalande en "farines et hardes".
Cette requête aboutira l’année suivante...
La nuit du 4 au 5 septembre, un violent coup de vent " fait eschouer a la coste" 12 "batteaux", dont le vaisseau du Roy venant de la Martinique, chargé du ravitaillement de la garnison de Mariegalande en "farines et hardes".
Destruction aussi des "magnocs qui ont esté exposées", alors que les vivres manquent et que la farine de manioc est chère à 25 livres le baril.
Le 12 septembre, le gouverneur général De Feuquières insiste sur l'urgence à fournir les 6 canons de 8 pour le fort.
Le sieur de Ravary, capitaine à St Domingue est nommé le 1er décembre lieutenant de Roy à la place du marquis de Larnage, lui-même muté à la Grande-Terre. Longvilliers de Bellebrune est major.
L’ancien gouverneur Bonaventure de Boisfermé, devenu celui de la Grenade, était venu finir sa vie à Marie-Galante, il meurt le 11 décembre lors d’un déplacement en Martinique. Sa veuve Catherine Le Boucher, déjà veuve du capitaine Nadau du Treil, demande une pension pour l’éducation de ses enfants issus des 2 mariages, dont Charles Nadau du Treil, le futur gouverneur de la Guadeloupe.
1723 : Louis XV a la majorité - 14 ans - et prend officiellement le pouvoir.
Avec lui commence une période de paix avec l'Angleterre et l'Espagne. Les ports français s'ouvrent de plus en plus au commerce vers les Indes et les Antilles.
Le système de l'Exclusif réserve aux marchands des grands ports le privilège du commerce colonial.
Toutes les marchandises en provenance des Colonies doivent payer un Droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident.
Le 31 août, la Compagnie des Indes obtient par Arrest du Conseil d’Etat du Roi le privilège exclusif de la vente du café. Pierre Le Sueur en sera le responsable par Arrest du 12 octobre. Un modèle de certificat est fourni :
Le 12 septembre, le gouverneur général De Feuquières insiste sur l'urgence à fournir les 6 canons de 8 pour le fort.
Le sieur de Ravary, capitaine à St Domingue est nommé le 1er décembre lieutenant de Roy à la place du marquis de Larnage, lui-même muté à la Grande-Terre. Longvilliers de Bellebrune est major.
L’ancien gouverneur Bonaventure de Boisfermé, devenu celui de la Grenade, était venu finir sa vie à Marie-Galante, il meurt le 11 décembre lors d’un déplacement en Martinique. Sa veuve Catherine Le Boucher, déjà veuve du capitaine Nadau du Treil, demande une pension pour l’éducation de ses enfants issus des 2 mariages, dont Charles Nadau du Treil, le futur gouverneur de la Guadeloupe.
1723 : Louis XV a la majorité - 14 ans - et prend officiellement le pouvoir.
Avec lui commence une période de paix avec l'Angleterre et l'Espagne. Les ports français s'ouvrent de plus en plus au commerce vers les Indes et les Antilles.
Le système de l'Exclusif réserve aux marchands des grands ports le privilège du commerce colonial.
Toutes les marchandises en provenance des Colonies doivent payer un Droit de 3% à la Ferme du Domaine d’Occident.
Le 31 août, la Compagnie des Indes obtient par Arrest du Conseil d’Etat du Roi le privilège exclusif de la vente du café. Pierre Le Sueur en sera le responsable par Arrest du 12 octobre. Un modèle de certificat est fourni :
Un secrétaire d’Etat est nommé pour la Marine et les Colonies, Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas, 22 ans, fils et petit-fils des Sécrétaires d'Etat précédents...
Il veut développer le commerce avec les colonies et écrit à propos de la traite : " les nègres…sont absolument nécessaires à nos colonies ".
En décembre, il fixe le recrutement des troupes destinées aux colonies : Rochefort est chargé de recruter les Compagnies pour le Canada et Cayenne, Bordeaux et Nantes pour les Isles du Vent et St Domingue, ce qui explique l’origine de la majorité des soldats, l’Ouest de la France.
Il veut développer le commerce avec les colonies et écrit à propos de la traite : " les nègres…sont absolument nécessaires à nos colonies ".
En décembre, il fixe le recrutement des troupes destinées aux colonies : Rochefort est chargé de recruter les Compagnies pour le Canada et Cayenne, Bordeaux et Nantes pour les Isles du Vent et St Domingue, ce qui explique l’origine de la majorité des soldats, l’Ouest de la France.
La Compagnie des Indes arme cette année au départ de Lorient 19 navires dont 11 pour la traite. 4 ont pour destination première le Sénégal, les 7 autres la Côte de Guinée et en particulier Juda. Pendant plus de 30 ans, tous les négriers de la Compagnie vont partir de Port Louis à Lorient.
Compte-tenu de la pénurie, le gouverneur général des Isles du Vent, le marquis de Feuquières, et l'intendant général Blondel de Jouvancourt obtiennent l'autorisation de "tirer 1.200 barils de farine des Isles Etrangeres" dont 500 pour la Guadeloupe et dépendances. Ils prennent aussi une Ordonnance sur l'obligation de la culture du manioc et des plantes à vivres : " les habitans de ces Isles...auront toujours sur leurs habitations la subsistance assurée pour leurs domestiques blancs et negres a raison de cinq cens fosses de magnoc par teste "...
Compte-tenu de la pénurie, le gouverneur général des Isles du Vent, le marquis de Feuquières, et l'intendant général Blondel de Jouvancourt obtiennent l'autorisation de "tirer 1.200 barils de farine des Isles Etrangeres" dont 500 pour la Guadeloupe et dépendances. Ils prennent aussi une Ordonnance sur l'obligation de la culture du manioc et des plantes à vivres : " les habitans de ces Isles...auront toujours sur leurs habitations la subsistance assurée pour leurs domestiques blancs et negres a raison de cinq cens fosses de magnoc par teste "...
Le capitaine Gabriel de Clieu arrive en Martinique avec les 2 premiers plants de caféier, issus du fameux plant du Jardin Royal des Plantes et confiés par Mr de Chirac, médecin du Roy :
" Dans la traversée, la disette d’eau se fit sentir, il partagea sa portion contingente et diminuée avec ses 2 arbustes : l’un périt cependant, l’autre est devenu la tige de tous les caffés françois de l’Amérique "...
Il sera à l’origine des 2 premières caféières : dans son habitation de la Jambette et chez le sieur de Survilliers à Ste Marie.
Le café va ensuite se répandre dans les autres îles...
A Mariegalande, le juge royal Latour-Jean, qui semble avoir eu un rôle dans la révolte de l'année précédente, demande sa démission à l'intendant Bénard : "Il luy a accordée d'autant plus facilement que cest un médiocre sujet"...
Il est remplacé par le juge Jean Poisson, qui reste conseiller au Conseil Supérieur de la Martinique, poste qu’il aura bien du mal à assurer…Un greffier est aussi nommé.
" Dans la traversée, la disette d’eau se fit sentir, il partagea sa portion contingente et diminuée avec ses 2 arbustes : l’un périt cependant, l’autre est devenu la tige de tous les caffés françois de l’Amérique "...
Il sera à l’origine des 2 premières caféières : dans son habitation de la Jambette et chez le sieur de Survilliers à Ste Marie.
Le café va ensuite se répandre dans les autres îles...
A Mariegalande, le juge royal Latour-Jean, qui semble avoir eu un rôle dans la révolte de l'année précédente, demande sa démission à l'intendant Bénard : "Il luy a accordée d'autant plus facilement que cest un médiocre sujet"...
Il est remplacé par le juge Jean Poisson, qui reste conseiller au Conseil Supérieur de la Martinique, poste qu’il aura bien du mal à assurer…Un greffier est aussi nommé.
Les 6 canons de 8 attendus depuis 2 ans sont apportés en juin par la frégate Le Héros de Mr de Fontenay, qui meurt des fièvres peu après son arrivée.
Les habitants envoient une nouvelle " Requeste " en novembre pour demander la prolongation de l’exemption des droits de capitation, l'intendant général semble douter du résultat...
Les habitants envoient une nouvelle " Requeste " en novembre pour demander la prolongation de l’exemption des droits de capitation, l'intendant général semble douter du résultat...
Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, petit-fils de l’ancien gouverneur de St Christophe et arrière-arrière petit neveu du Commandeur arrive comme major le 23 novembre.
Le 12 décembre, Nicolas Bonhomme fait baptiser son fils Nicolas qu’il a eu avec Manon, esclave de Mr de Champigny. On ne sait si la mère a bénéficié d’un affranchissement…
Le 22 décembre, Laurent Reynal, écuyer et seigneur de Saint Michel et Dame Marguerite Bosredon son épouse font baptiser leur fille Marie Thérèse Elisabeth, née le 27 janvier 1716, donc presque 7 ans, dans l’église de la Conception par le Père Cyprien Pichon. Le 19 juin suivant, ils baptiseront son frère Jean Joseph, né 12 jours avant ?...
Sur les registres de la paroisse de Capesterre, après quelques années d’actes manquants, détruits lors d’un ouragan, on recense 24 baptêmes, 2 mariages et 6 sépultures.
Les négociants américains se tournent de plus en plus vers les approvisionnements venant des Antilles françaises :
A New-York City, 16 distilleries sont entièrement alimentées par des mélasses venant de Martinique et autres îles françaises.
A Boston, seulement, l’importation des mélasses étrangères est de 3 000 barriques, qu'ils payent 3 ou 4 dollars le gallon.
Le sucre se vend aux colonies de 23 à 24 livres le quintal et se revend en France à 29 livres. Entre les frais et les pertes subies durant le voyage, l’opération est souvent négative.
Aussi les colons français préférent vendre leurs sucres directement aux Américains, qui les payent plus chers qu’en France.
1724 : Le 1er février, Arrest du Conseil d’Etat " qui accorde à la Compagnie des Indes l'exemption des droits d'Octrois, Locaux, de Tarif, de Péages, Passages & Barrages , sur tous les caffés qu'elle fera entrer, sortir ou traverser le Royaume "
En mars, nouvelle édition de Code Noir avec quelques modifications depuis 1685, concernant en particulier la colonie de Louisiane.
Le 12 décembre, Nicolas Bonhomme fait baptiser son fils Nicolas qu’il a eu avec Manon, esclave de Mr de Champigny. On ne sait si la mère a bénéficié d’un affranchissement…
Le 22 décembre, Laurent Reynal, écuyer et seigneur de Saint Michel et Dame Marguerite Bosredon son épouse font baptiser leur fille Marie Thérèse Elisabeth, née le 27 janvier 1716, donc presque 7 ans, dans l’église de la Conception par le Père Cyprien Pichon. Le 19 juin suivant, ils baptiseront son frère Jean Joseph, né 12 jours avant ?...
Sur les registres de la paroisse de Capesterre, après quelques années d’actes manquants, détruits lors d’un ouragan, on recense 24 baptêmes, 2 mariages et 6 sépultures.
Les négociants américains se tournent de plus en plus vers les approvisionnements venant des Antilles françaises :
A New-York City, 16 distilleries sont entièrement alimentées par des mélasses venant de Martinique et autres îles françaises.
A Boston, seulement, l’importation des mélasses étrangères est de 3 000 barriques, qu'ils payent 3 ou 4 dollars le gallon.
Le sucre se vend aux colonies de 23 à 24 livres le quintal et se revend en France à 29 livres. Entre les frais et les pertes subies durant le voyage, l’opération est souvent négative.
Aussi les colons français préférent vendre leurs sucres directement aux Américains, qui les payent plus chers qu’en France.
1724 : Le 1er février, Arrest du Conseil d’Etat " qui accorde à la Compagnie des Indes l'exemption des droits d'Octrois, Locaux, de Tarif, de Péages, Passages & Barrages , sur tous les caffés qu'elle fera entrer, sortir ou traverser le Royaume "
En mars, nouvelle édition de Code Noir avec quelques modifications depuis 1685, concernant en particulier la colonie de Louisiane.
Le R.P. Jean-Baptiste Labat publie son œuvre après avoir quitté les Antilles : "Nouveau Voyage aux Isles de l’Amérique" en 6 tomes publiés à La Haye.
Dans le tome 3 , il présente la guildive (de l’Anglais "Kill Devil" : tue le diable…), ancêtre du rhum : "L'eau-de-vie qu'on tire des cannes est appelée guildive, les sauvages et les nègres l'appellent tafia"
Dans le tome 3 , il présente la guildive (de l’Anglais "Kill Devil" : tue le diable…), ancêtre du rhum : "L'eau-de-vie qu'on tire des cannes est appelée guildive, les sauvages et les nègres l'appellent tafia"
Dans le tome 5, il détaille les techniques de production du sucre avec les équipages des sucreries.
La chaîne des opérations passe par une succession de 6 chaudières d'un mètre de diamètre environ, en cuivre rouge, chacune possédant un nom et une fonction spécifiques : le vesou ou jus de canne était d'abord recueilli dans la Grande, puis il passait dans la Propre où il était clarifié, dans le Flambeau où il était réduit une première fois, ensuite dans le Sirop et, enfin, le sirop obtenu terminait sa cuisson dans la Batterie.
Une fois la cuisson terminée, le sucre liquide est versé dans de grands bacs en bois, les "rafraîchissoirs", où il cristallise.
A Marie Galante, les sucreries sont montées à 15.
Le Gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général de Jouvancourt passent à Marie-Galante lors de leur tournée dans les Isles du Vent, nous laissant une carte des côtes et des 2 paroisses, signée par l’Intendant général :
(NB : le Sud est à l'Est…Le futur Grand Bourg s'appelle Basse-Terre, en A)
La chaîne des opérations passe par une succession de 6 chaudières d'un mètre de diamètre environ, en cuivre rouge, chacune possédant un nom et une fonction spécifiques : le vesou ou jus de canne était d'abord recueilli dans la Grande, puis il passait dans la Propre où il était clarifié, dans le Flambeau où il était réduit une première fois, ensuite dans le Sirop et, enfin, le sirop obtenu terminait sa cuisson dans la Batterie.
Une fois la cuisson terminée, le sucre liquide est versé dans de grands bacs en bois, les "rafraîchissoirs", où il cristallise.
A Marie Galante, les sucreries sont montées à 15.
Le Gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général de Jouvancourt passent à Marie-Galante lors de leur tournée dans les Isles du Vent, nous laissant une carte des côtes et des 2 paroisses, signée par l’Intendant général :
(NB : le Sud est à l'Est…Le futur Grand Bourg s'appelle Basse-Terre, en A)
Le 3 avril, à Capesterre, enterrement "près de la Croix" d'un des plus anciens habitants de l'île : Jean Hotessier dit Laplante "plus de cent ans" par le Père Carme Simon.
Le major Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, est atteint d’une "espèce de paralysie des muscles du pharynx qui servent à la déglutition" : il rentre en France se soigner.
Jarrier de la Chassaigne le remplace par intérim.
A son retour, Lonvilliers de Poincy sollicite le poste de lieutenant de Roy, laissé vacant par le décès du sieur De Ravary le 4 juillet, moins de 2 ans après son arrivée...
Le major Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, est atteint d’une "espèce de paralysie des muscles du pharynx qui servent à la déglutition" : il rentre en France se soigner.
Jarrier de la Chassaigne le remplace par intérim.
A son retour, Lonvilliers de Poincy sollicite le poste de lieutenant de Roy, laissé vacant par le décès du sieur De Ravary le 4 juillet, moins de 2 ans après son arrivée...
Peu après Mr de Crapado sollicite aussi la lieutenance de Roy...
Dans un courrier, le gouverneur général lui préfère Mr de Poincy, ainsi que le capitaine Sinson comme major.
Le gouverneur souhaite aussi la construction d'un palais de justice et d'une prison à Marie Galante.
Claude Antoine Pasquier de Varennes, 24 ans, arrive de Paris comme procureur du Roi.
Selon la nouvelle ordonnance ministérielle qui veut lutter contre les "empoisonneurs", 1 seul marchand de drogues, dont l’arsenic (utilisé comme insecticide et raticide) est habilité par l’intendant à Grand-Bourg pour tout Marie-Galante.
Mr Lefebure est missionné pour rendre un rapport annuelle sur " la distribution des fonds faits sur l’estat du Domaine d’Occident pour les appointements des curés " pour l’ensemble des Isles du Vent.
Dans un courrier, le gouverneur général lui préfère Mr de Poincy, ainsi que le capitaine Sinson comme major.
Le gouverneur souhaite aussi la construction d'un palais de justice et d'une prison à Marie Galante.
Claude Antoine Pasquier de Varennes, 24 ans, arrive de Paris comme procureur du Roi.
Selon la nouvelle ordonnance ministérielle qui veut lutter contre les "empoisonneurs", 1 seul marchand de drogues, dont l’arsenic (utilisé comme insecticide et raticide) est habilité par l’intendant à Grand-Bourg pour tout Marie-Galante.
Mr Lefebure est missionné pour rendre un rapport annuelle sur " la distribution des fonds faits sur l’estat du Domaine d’Occident pour les appointements des curés " pour l’ensemble des Isles du Vent.
Pour Marie Galande, il prévoit 12.000 livres de sucre pour chacune des 2 cures tenues par les Carmes, la Conception à Basse-Terre (Grand-Bourg) et Ste Anne à la Capesterre.
1725 : En France, suppression des monopoles des Compagnies de traite : tous les ports français peuvent désormais la pratiquer, la traite devient libre en échange de droits. La Compagnie des Indes va armer cette année 19 navires dont 10 pour la traite au départ de Port Louis à Lorient, 5 pour le Sénégal, 5 pour la Guinée.
Un Arrêt du Conseil Supérieur de la Martinique prévoit 22 procureurs et 30 huissiers pour l’ensemble des Isles.
En Guadeloupe, le gouverneur De Moyencourt fournit le dernier recensement : 43.815 âmes, près de 10.000 de plus en 1 an et 31.539 esclaves, plus de 3 fois plus en 15 ans, et 976 libres de couleur. 200 habitations-sucreries.
Suspicion d'épidémie de lèpre en particulier sur la Grande Terre : les habitants envoient un mémoire au gouverneur De Moyencourt pour lui demander de "séquestrer les lépreux" ...
Un arrêt du Conseil souverain du 6 septembre interdit de vendre du vin ou du tafia aux esclaves à partir de 18 heures, pour éviter toute agitation nocturne.
Pour Marie-Galante, le Conseil Supérieur prévoit 2 procureurs et 4 huissiers de justice.
Robert Philippe Longvilliers de Poincy obtient sa lieutenance de Roy le 30 janvier, à la même date, Gabriel d’Erchigny de Clieu, capitaine à la Martinique, est nommé major à Marie Galante à sa place.
Fin mai, 7 soldats de la garnison désertent et prennent la fuite sur Le Castor, mouillé dans la rade.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne tente de les poursuivre, en vain.
Ils se réfugieront à St Eustache, île hollandaise qui vit avant tout du commerce interlope, d’où le bateau sera renvoyé sans les fugitifs…
1725 : En France, suppression des monopoles des Compagnies de traite : tous les ports français peuvent désormais la pratiquer, la traite devient libre en échange de droits. La Compagnie des Indes va armer cette année 19 navires dont 10 pour la traite au départ de Port Louis à Lorient, 5 pour le Sénégal, 5 pour la Guinée.
Un Arrêt du Conseil Supérieur de la Martinique prévoit 22 procureurs et 30 huissiers pour l’ensemble des Isles.
En Guadeloupe, le gouverneur De Moyencourt fournit le dernier recensement : 43.815 âmes, près de 10.000 de plus en 1 an et 31.539 esclaves, plus de 3 fois plus en 15 ans, et 976 libres de couleur. 200 habitations-sucreries.
Suspicion d'épidémie de lèpre en particulier sur la Grande Terre : les habitants envoient un mémoire au gouverneur De Moyencourt pour lui demander de "séquestrer les lépreux" ...
Un arrêt du Conseil souverain du 6 septembre interdit de vendre du vin ou du tafia aux esclaves à partir de 18 heures, pour éviter toute agitation nocturne.
Pour Marie-Galante, le Conseil Supérieur prévoit 2 procureurs et 4 huissiers de justice.
Robert Philippe Longvilliers de Poincy obtient sa lieutenance de Roy le 30 janvier, à la même date, Gabriel d’Erchigny de Clieu, capitaine à la Martinique, est nommé major à Marie Galante à sa place.
Fin mai, 7 soldats de la garnison désertent et prennent la fuite sur Le Castor, mouillé dans la rade.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne tente de les poursuivre, en vain.
Ils se réfugieront à St Eustache, île hollandaise qui vit avant tout du commerce interlope, d’où le bateau sera renvoyé sans les fugitifs…
1726 : En France, la Livre a été réévaluée de 150% depuis la banqueroute Law de 1720 : elle vaut désormais 0,312 gr d’or.
Le Cardinal de Fleury, 76 ans, ancien précepteur de Louis XV, 16 ans, devenu Ministre d'Etat le 11 juin, rétablit le budget et met en place un système monétaire qui restera stable jusqu’à la Révolution : 1 Louis d’or vaut 24 Livres, 1 Ecu d’argent vaut 6 Livres, 1 Livre vaut 20 Sols ou sous et 1 sou vaut 12 deniers.
L'économie va repartir...
Le 27 février, Edit du Roi qui déclare " les nègres libres et affranchis, leurs enfans et descendans incapables de recevoir des donations d’aucune espèce, et les biens donnés par des blancs au préjudice de ces dispositions confisqués au profit de l’hôpital le plus prochain "
Le 24 août, Déclaration du Roi sur les Licitations et Partages : " La plus grande partie des biens fonds des Isles du Vent de l'Amérique, étant d'une espèce à ne pouvoir être partagés sans détruire les manufactures qui y sont établies, et sans exposer les familles à être ruinées, l'usage d'en partager seulement la valeur s'y est introduit jusqu'à présent; ensorte que presque tous lesdits partages de successions et communautés, soit entre majeurs ou mineurs, s'y sont faits par licitation, et sur le pied que l'un des héritiers ou le survivant a eu le principal établissement avec une grande partie des terres, et tel nombre d'esclaves et de bestiaux, nécessaires pour leur culture et l'entretien des manufactures établies sur l'habitation, à la charge de l'aire à chacun des copartageans, dans les termes convenus, les retours dus, à proportion de l'estimation des biens qui composent chaque succession eu communauté..."
En Guadeloupe, le marronage prend de l'ampleur, en particulier sur la Grande Terre, le comte de Crapado qui la commande écrit :
"Il y a dans cette île plus de 500 nègres marrons qui sont attroupés en quatre bandes et qui journellement envoient des détachements de soixante à quatre-vingt nègres armés, piller les habitations ; et quoique j ’ai continuellement des détachements après ces marrons, nous ne pouvons éviter les vols et les enlèvements de négresses et de vivres qu’ils font sur les habitants. J’en ai déjà fait tuer ou pris plus de cinquante, c’est peu pour un si grand nombre et les habitants commencent à abandonner la culture des habitations éloignées par l’appréhension qu’ils ont de ces marrons"
En Martinique, le 28 mars, le gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général Blondel donnent " ordre à l'officier qui commande a Marie Galande de faire tous les ans le recencement de la ditte Isle ".
Le Cardinal de Fleury, 76 ans, ancien précepteur de Louis XV, 16 ans, devenu Ministre d'Etat le 11 juin, rétablit le budget et met en place un système monétaire qui restera stable jusqu’à la Révolution : 1 Louis d’or vaut 24 Livres, 1 Ecu d’argent vaut 6 Livres, 1 Livre vaut 20 Sols ou sous et 1 sou vaut 12 deniers.
L'économie va repartir...
Le 27 février, Edit du Roi qui déclare " les nègres libres et affranchis, leurs enfans et descendans incapables de recevoir des donations d’aucune espèce, et les biens donnés par des blancs au préjudice de ces dispositions confisqués au profit de l’hôpital le plus prochain "
Le 24 août, Déclaration du Roi sur les Licitations et Partages : " La plus grande partie des biens fonds des Isles du Vent de l'Amérique, étant d'une espèce à ne pouvoir être partagés sans détruire les manufactures qui y sont établies, et sans exposer les familles à être ruinées, l'usage d'en partager seulement la valeur s'y est introduit jusqu'à présent; ensorte que presque tous lesdits partages de successions et communautés, soit entre majeurs ou mineurs, s'y sont faits par licitation, et sur le pied que l'un des héritiers ou le survivant a eu le principal établissement avec une grande partie des terres, et tel nombre d'esclaves et de bestiaux, nécessaires pour leur culture et l'entretien des manufactures établies sur l'habitation, à la charge de l'aire à chacun des copartageans, dans les termes convenus, les retours dus, à proportion de l'estimation des biens qui composent chaque succession eu communauté..."
En Guadeloupe, le marronage prend de l'ampleur, en particulier sur la Grande Terre, le comte de Crapado qui la commande écrit :
"Il y a dans cette île plus de 500 nègres marrons qui sont attroupés en quatre bandes et qui journellement envoient des détachements de soixante à quatre-vingt nègres armés, piller les habitations ; et quoique j ’ai continuellement des détachements après ces marrons, nous ne pouvons éviter les vols et les enlèvements de négresses et de vivres qu’ils font sur les habitants. J’en ai déjà fait tuer ou pris plus de cinquante, c’est peu pour un si grand nombre et les habitants commencent à abandonner la culture des habitations éloignées par l’appréhension qu’ils ont de ces marrons"
En Martinique, le 28 mars, le gouverneur général de Feuquières et l’Intendant général Blondel donnent " ordre à l'officier qui commande a Marie Galande de faire tous les ans le recencement de la ditte Isle ".
A Marie Galande, le 5 février, Gabriel Jacques Dunot, écuyer et seigneur de Saint Maclou, épouse en l’Eglise Notre Dame de la Conception Marie Magdelaine Moreau de Boncourt.
Le 4 décembre, ils baptiseront leur première fille Catherine Magdelaine, le parrain sera Rémy Lecointre de Berville, conseiller du Roy au Conseil Supérieur de la Guadeloupe.
Le nouveau gouverneur particulier Pierre Joseph de Bègue, lieutenant de Roy venant St Pierre en Martinique, a pris ses fonctions le 19 mars. Est arrivé avec lui le Sieur François Sinson, déjà capitaine à la Martinique, nommé major : il est chargé de réorganiser les 3 compagnies de milice et d’en nommer les capitaines, lieutenants et enseignes.
Le major Sinson va fournir le "Recensement General fait au mois de septembre de Lanné 1726 Par moy Sinson, major de la ditte Isle"
Ce recensement est réparti entre les 3 compagnies de milice, celle de Dumoulier pour le quartier de la Basse-Terre, paroisse de la Conception (futur Grand Bourg), celle de Dulacq pour le quartier de la Capesterre, paroisse de St Anne et celle de Villemorin pour le quartier du Vieux Fort, "autrefois paroisse, très nécessaire de la rétablir".
La requête des habitants aboutira rapidement : la nouvelle paroisse de Vieux Fort et Anse du Vent est créée officiellement par le gouverneur général le 20 octobre...
Le 4 décembre, ils baptiseront leur première fille Catherine Magdelaine, le parrain sera Rémy Lecointre de Berville, conseiller du Roy au Conseil Supérieur de la Guadeloupe.
Le nouveau gouverneur particulier Pierre Joseph de Bègue, lieutenant de Roy venant St Pierre en Martinique, a pris ses fonctions le 19 mars. Est arrivé avec lui le Sieur François Sinson, déjà capitaine à la Martinique, nommé major : il est chargé de réorganiser les 3 compagnies de milice et d’en nommer les capitaines, lieutenants et enseignes.
Le major Sinson va fournir le "Recensement General fait au mois de septembre de Lanné 1726 Par moy Sinson, major de la ditte Isle"
Ce recensement est réparti entre les 3 compagnies de milice, celle de Dumoulier pour le quartier de la Basse-Terre, paroisse de la Conception (futur Grand Bourg), celle de Dulacq pour le quartier de la Capesterre, paroisse de St Anne et celle de Villemorin pour le quartier du Vieux Fort, "autrefois paroisse, très nécessaire de la rétablir".
La requête des habitants aboutira rapidement : la nouvelle paroisse de Vieux Fort et Anse du Vent est créée officiellement par le gouverneur général le 20 octobre...
2.332 habitants dont 1.806 esclaves (77%).
2 Religieux desservant les cures, 10 officiers dont 4 à la Basse-Terre, 6 gentilhommes, tous à la Basse-Terre avec 10 "privilégiez pour leur employ", 175 hommes et garçons portant armes dont 71 à Capesterre, 22 hommes infirmes et surâgés, 95 femmes mariées, 125 garçons au-dessous de 14 ans, 29 veuves, 81 filles à marier, 85 filles non nubiles, 678 nègres payant droit, 480 négresses payant droit, 361 négrillons, 287 négrittes.
Plus que 17 indigoteries (contre 2.640 indigoteries à St Domingue !), 20 sucreries en fonction.
Jean-Baptiste du Tertre, chevalier du Fresnoy, habitant de Marie-Galante, décide de rentrer en France. Il demande chez son exécuteur testamentaire Pierre Petit-Maubert, notaire royal et commis-greffier du Conseil supérieur de la Guadeloupe " 2.000 livres et 4 nègres de choix à l’entretien de Madelonette et Manon, enfants de Marie, mulâtresse lui appartenant ", il a " donné la liberté à ses enfants naturels, à un nègre nommé Basile âgé de 8 ans et à Cathau âgée de 9 ans, enfants de Fleurance sa négresse ", il demande pour ses enfants naturels " la permission de les faire passer en France pour y être élevés " : il obtiendra, par ordonnance du gouverneur De Feuquières, l’affranchissement de Manon et Madelonette, à condition qu’elles restent en France, mais refus d’affranchissement pour Basile et Cathau...
Le sieur Ancelin rend en septembre, à la demande du ministère et du Roi, un "Mémoire pour les Isles du Vent de l’Amérique" :
" On ne sauroit disconvenir que les establissements des colonies n’ayent étés faits par aucun autre secours que la propre industrie et les travaux infinis de ceux qui les premiers si sont sacriffiez et qu’elles ne se soutiennent et ne se perfectionnent à présent qu’avec des dépenses incroyables et sans fin "
" L’opinnion reçue chez ceux qui mal à propos se sont figurez qu’il suffit d’avoir une sucrerie pour estre riche et mener une vie aisée et tranquille est bien fausse. Ils sont bien mal instruits des dépenses sans fin qu’on y est obligé de faire pour la réparation des bâtiments, nourriture et entretien des nègres, pour leur remplacement ainsi que des bestiaux en cas de mortalité qui n’est que trop fréquent "
1727 : Edit en octobre qui condamne aux galères tout individu coupable d’avoir introduit des " nègres, effets, denrées ou marchandises autrement que par navire français " : le gouvernement veut faire cesser le commerce " interlope ", qui est devenu dominant du fait de la faiblesse du commerce maritime français.
Les Hollandais sont au centre de ce trafic, en particulier au départ de St Eustache.
Toujours en octobre Une Ordonnance du Roi précise l'importance de la milice " Veut sa majesté, que tous les sujets habitants en ladite isle, autres que les officiers de guerre, et de justice, ayant commission, brevet et ordre de sa majesté, servent en qualité d’officiers, cadets, ou soldats, dans lesdites compagnies de milice ", sont exclus bien sûr les femmes et les esclaves...
En Martinique, les plantations de caféier réussissent parfaitement. L’intendant Blondel, dans sa tournée, recense 200 pieds porteurs de fleurs et fruits et 2.000 jeunes pieds. On décide de l’introduire le café dans les îles voisines.
En Guadeloupe, le marronage reste préoccupant pour les colons, l'ordonnateur Mesmier écrit : "Nous mettrons toute notre application à chercher à détruire les nègres marrons attroupés dans les différents quartiers de cette île. Il en fut pris trois qui furent condamnés à mort au conseil de novembre dernier et ensuite exécutés dont un chef de bande fut rompu vif, ensuite jeté au feu" ...
Le 21 octobre, Robert Giraud du Poyet, ancien major de Marie-Galante, devenu entre-temps gouverneur de la Grenade, remplace le gouverneur Vauthier de Moyencourt, rappelé en France sur soupçons de contrebande…
Le gouverneur général de Feuquières fait le point sur la défense de Marie galande :
"Quoy que les forces que ... entretient dans cette isle de Marie galande ne soient pas assez considérables pour faire l'objet d'entreprise en cas de guerre, elles suffisent certainement pour soutenir les incursions particulières de Ennemis..."
2 Religieux desservant les cures, 10 officiers dont 4 à la Basse-Terre, 6 gentilhommes, tous à la Basse-Terre avec 10 "privilégiez pour leur employ", 175 hommes et garçons portant armes dont 71 à Capesterre, 22 hommes infirmes et surâgés, 95 femmes mariées, 125 garçons au-dessous de 14 ans, 29 veuves, 81 filles à marier, 85 filles non nubiles, 678 nègres payant droit, 480 négresses payant droit, 361 négrillons, 287 négrittes.
Plus que 17 indigoteries (contre 2.640 indigoteries à St Domingue !), 20 sucreries en fonction.
Jean-Baptiste du Tertre, chevalier du Fresnoy, habitant de Marie-Galante, décide de rentrer en France. Il demande chez son exécuteur testamentaire Pierre Petit-Maubert, notaire royal et commis-greffier du Conseil supérieur de la Guadeloupe " 2.000 livres et 4 nègres de choix à l’entretien de Madelonette et Manon, enfants de Marie, mulâtresse lui appartenant ", il a " donné la liberté à ses enfants naturels, à un nègre nommé Basile âgé de 8 ans et à Cathau âgée de 9 ans, enfants de Fleurance sa négresse ", il demande pour ses enfants naturels " la permission de les faire passer en France pour y être élevés " : il obtiendra, par ordonnance du gouverneur De Feuquières, l’affranchissement de Manon et Madelonette, à condition qu’elles restent en France, mais refus d’affranchissement pour Basile et Cathau...
Le sieur Ancelin rend en septembre, à la demande du ministère et du Roi, un "Mémoire pour les Isles du Vent de l’Amérique" :
" On ne sauroit disconvenir que les establissements des colonies n’ayent étés faits par aucun autre secours que la propre industrie et les travaux infinis de ceux qui les premiers si sont sacriffiez et qu’elles ne se soutiennent et ne se perfectionnent à présent qu’avec des dépenses incroyables et sans fin "
" L’opinnion reçue chez ceux qui mal à propos se sont figurez qu’il suffit d’avoir une sucrerie pour estre riche et mener une vie aisée et tranquille est bien fausse. Ils sont bien mal instruits des dépenses sans fin qu’on y est obligé de faire pour la réparation des bâtiments, nourriture et entretien des nègres, pour leur remplacement ainsi que des bestiaux en cas de mortalité qui n’est que trop fréquent "
1727 : Edit en octobre qui condamne aux galères tout individu coupable d’avoir introduit des " nègres, effets, denrées ou marchandises autrement que par navire français " : le gouvernement veut faire cesser le commerce " interlope ", qui est devenu dominant du fait de la faiblesse du commerce maritime français.
Les Hollandais sont au centre de ce trafic, en particulier au départ de St Eustache.
Toujours en octobre Une Ordonnance du Roi précise l'importance de la milice " Veut sa majesté, que tous les sujets habitants en ladite isle, autres que les officiers de guerre, et de justice, ayant commission, brevet et ordre de sa majesté, servent en qualité d’officiers, cadets, ou soldats, dans lesdites compagnies de milice ", sont exclus bien sûr les femmes et les esclaves...
En Martinique, les plantations de caféier réussissent parfaitement. L’intendant Blondel, dans sa tournée, recense 200 pieds porteurs de fleurs et fruits et 2.000 jeunes pieds. On décide de l’introduire le café dans les îles voisines.
En Guadeloupe, le marronage reste préoccupant pour les colons, l'ordonnateur Mesmier écrit : "Nous mettrons toute notre application à chercher à détruire les nègres marrons attroupés dans les différents quartiers de cette île. Il en fut pris trois qui furent condamnés à mort au conseil de novembre dernier et ensuite exécutés dont un chef de bande fut rompu vif, ensuite jeté au feu" ...
Le 21 octobre, Robert Giraud du Poyet, ancien major de Marie-Galante, devenu entre-temps gouverneur de la Grenade, remplace le gouverneur Vauthier de Moyencourt, rappelé en France sur soupçons de contrebande…
Le gouverneur général de Feuquières fait le point sur la défense de Marie galande :
"Quoy que les forces que ... entretient dans cette isle de Marie galande ne soient pas assez considérables pour faire l'objet d'entreprise en cas de guerre, elles suffisent certainement pour soutenir les incursions particulières de Ennemis..."
A Marie-Galante, fin avril, le chevalier du Fresnoy périt pendant la traversée pour la Guadeloupe avec son neveu et probablement avec ses enfants naturels et esclaves affranchis : ils ne verront jamais la France...
Robert Philippe Longvilliers de Poincy prend sa fonction de lieutenant de Roy avec les recommandations du gouverneur général:
" Il n'en faut pas retirer l'Etat Major ny la garnison comme on a fait précedemment lors de la déclaration de la guerre, par ce que cette garnison jointe aux Compagnies de milice, parmy lesquelles Mr de Poincy et les autres commandans après luy peuvent établir une bonne discipline, la defendrons non seulement d'un coup de main mais encore donneront le tems d'attendre du secours de la Martinique ou de la Guadeloupe... l'intention de Sa Majesté étant que la Compagnie de troupes qui est en garnison à Marie galande y soit toujours tenue complette et que les officiers de cette Compagnei y reside tout aussy bien que le Lieutenant du Roy et le Major..."
"Comme nous attendons a tous momens la flute du Roy La Baleine qui doit apporter en ces isles des farines pour la subsistance des troupes, Mr l'Intendant envoyera à Marie galande celle necessaire pour la subsistance de la Compagnie pendant six mois et pareille quantité dans l'envoy qui suivra...Mr de Poincy doit avoir l'attention de faire visiter souvent ces farines par le garde magasin et faire consommer les plus anciennes par préference aux nouvelles..."
Le sieur Pontonnier recoit la commission de garde magasin.
M. de Poincy réorganise les milices : les "habitans portant armes" sont répartis en 3 compagnies de milice, M. de la Roche du Vezien, "gentilhomme de la dite Isle" est nommé "ayde major de ces milices".
Robert Philippe Longvilliers de Poincy prend sa fonction de lieutenant de Roy avec les recommandations du gouverneur général:
" Il n'en faut pas retirer l'Etat Major ny la garnison comme on a fait précedemment lors de la déclaration de la guerre, par ce que cette garnison jointe aux Compagnies de milice, parmy lesquelles Mr de Poincy et les autres commandans après luy peuvent établir une bonne discipline, la defendrons non seulement d'un coup de main mais encore donneront le tems d'attendre du secours de la Martinique ou de la Guadeloupe... l'intention de Sa Majesté étant que la Compagnie de troupes qui est en garnison à Marie galande y soit toujours tenue complette et que les officiers de cette Compagnei y reside tout aussy bien que le Lieutenant du Roy et le Major..."
"Comme nous attendons a tous momens la flute du Roy La Baleine qui doit apporter en ces isles des farines pour la subsistance des troupes, Mr l'Intendant envoyera à Marie galande celle necessaire pour la subsistance de la Compagnie pendant six mois et pareille quantité dans l'envoy qui suivra...Mr de Poincy doit avoir l'attention de faire visiter souvent ces farines par le garde magasin et faire consommer les plus anciennes par préference aux nouvelles..."
Le sieur Pontonnier recoit la commission de garde magasin.
M. de Poincy réorganise les milices : les "habitans portant armes" sont répartis en 3 compagnies de milice, M. de la Roche du Vezien, "gentilhomme de la dite Isle" est nommé "ayde major de ces milices".
M. de Poincy rend le 8 avril le nouveau "Ressensement General de l'Isle Mariegalande de l'année 1727" "non compris les officiers, troupes, religieux et l’habitation de Mr De Champigny"
2.539 habitants dont 1.769 esclaves (69%), répartis essentiellement dans 20 habitations-sucreries, 15 à Basse-Terre (futur Grand Bourg), 5 à Capesterre.
- A Basse-Terre, 1 paroisse, 250 blancs dont 77 portant armes, 17 mulâtres, nègres ou sauvages libres, 846 esclaves dont 452 payant droits. 118 fusils et pistolets, 32 épées.
- A Capesterre, 1 paroisse, 264 blancs dont 76 portant armes, pas de libres, 613 esclaves dont 288 payant droits. 95 fusils et pistolets, 23 épées.
- Au Vieux Fort, pas d’église, 179 blancs dont 73 portant armes, pas de libres, 370 esclaves dont 219 payant droits. 272 épées et pistolets, 23 épées.
Le nouveau Procureur du Roy, Claude-Antoine Pasquier de Varennes, 27 ans, est arrivé de Paris depuis 3 ans.
- A Basse-Terre, 1 paroisse, 250 blancs dont 77 portant armes, 17 mulâtres, nègres ou sauvages libres, 846 esclaves dont 452 payant droits. 118 fusils et pistolets, 32 épées.
- A Capesterre, 1 paroisse, 264 blancs dont 76 portant armes, pas de libres, 613 esclaves dont 288 payant droits. 95 fusils et pistolets, 23 épées.
- Au Vieux Fort, pas d’église, 179 blancs dont 73 portant armes, pas de libres, 370 esclaves dont 219 payant droits. 272 épées et pistolets, 23 épées.
Le nouveau Procureur du Roy, Claude-Antoine Pasquier de Varennes, 27 ans, est arrivé de Paris depuis 3 ans.
Dans une correspondance du marquis de Feuquières en décembre, on apprend qu’il attend toujours ses émoluments, prévus à 8.000 livres de sucre par an.
Les appointements du juge Royal Jean Poisson sont de 12.000 livres de sucre par an.
La pénurie de viande dans toutes les Isles du Vent fait prendre un Arrest le 23 décembre "qui permet pour une année seulement aux Négocians françois qui font le commerce des Isles d'envoyer leurs vaisseaux directement en Irlande pour y acheter du boeuf salé et le transporter en droiture dans les dites Isles"
1728 : Le nouvel Gouverneur et Lieutenant général des Isles du Vent est Jacques Bochart, marquis de Champigny de Noroy, le nouvel Intendant général est Jacques Pannier d'Orgeville.
Ils arrivent le 22 janvier avec un Mémoire du Roy de 16 pages sur les différentes isles, où Sa Majesté leur explique ses instructions :
Les appointements du juge Royal Jean Poisson sont de 12.000 livres de sucre par an.
La pénurie de viande dans toutes les Isles du Vent fait prendre un Arrest le 23 décembre "qui permet pour une année seulement aux Négocians françois qui font le commerce des Isles d'envoyer leurs vaisseaux directement en Irlande pour y acheter du boeuf salé et le transporter en droiture dans les dites Isles"
1728 : Le nouvel Gouverneur et Lieutenant général des Isles du Vent est Jacques Bochart, marquis de Champigny de Noroy, le nouvel Intendant général est Jacques Pannier d'Orgeville.
Ils arrivent le 22 janvier avec un Mémoire du Roy de 16 pages sur les différentes isles, où Sa Majesté leur explique ses instructions :
"Marie Galante n’est pas aussy peuplée qu’elle pourroit l’estre parce que l’Estat major et la garnison en ayant esté retirés pendant la derniere guerre, à cause qu’elle estoit sans deffense, on l’avoit regardée comme abandonnée, Comme on y a remis depuis quelques années et l’estat major et la garnison, et que l’Intention de sa Majesté est de ne les point retirer à l’avenir "...
A Marie Galande, le 13 janvier, le Procureur du Roy Claude Antoine Pasquier de Varennes épouse la belle-sœur du Juge royal Poisson, Anne Rose Perault, "native de la paroisse". Les témoins sont Poincy, lieutenant de Roy, le juge Royal Poisson, Jarrier de La Chassaigne, Selorge et le chevalier de Selorge, De Sainte Marie, Fouchard, De la Robinière.
Le curé de la paroisse de la Conception est le Frére Valérien, Carme.
A Marie Galande, le 13 janvier, le Procureur du Roy Claude Antoine Pasquier de Varennes épouse la belle-sœur du Juge royal Poisson, Anne Rose Perault, "native de la paroisse". Les témoins sont Poincy, lieutenant de Roy, le juge Royal Poisson, Jarrier de La Chassaigne, Selorge et le chevalier de Selorge, De Sainte Marie, Fouchard, De la Robinière.
Le curé de la paroisse de la Conception est le Frére Valérien, Carme.
Cela fera jaser, l’indépendance de la justice étant déjà en question : De Poincy proposera au Gouverneur général de Champigny de renvoyer le juge en Martinique, où il est aussi membre du Conseil Supérieur (toujours absent…), de donner à Pasquier de Varennes le poste de juge et de désigner un autre procureur à sa place…
On pouvait visiblement à l’époque être dans l’administration à cheval sur les 2 îles…
La création de ses 3 habitations par Pasquier de Varennes, dont Port Louis sucrerie puis caféière, est probablement consécutive à ce mariage avec cette créole marie-galantaise, les terres devaient appartenir à la famille Poisson ou Perault, qui les avaient acquises des De Surmont.
Le gouverneur particulier Pierre de Bègue "compte tenu de ses grandes infirmités" a obtenu de rester avec sa nombreuse famille à St Pierre de la Martinique.
Le lieutenant de Roy Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy prend son intérim.
Il demande le poste de gouverneur par son courrier du 4 février, où il fournit le recensement général dans les 3 paroisses "dont chaque capitaine de quartier m’a remis le sien particulier en détail".
On pouvait visiblement à l’époque être dans l’administration à cheval sur les 2 îles…
La création de ses 3 habitations par Pasquier de Varennes, dont Port Louis sucrerie puis caféière, est probablement consécutive à ce mariage avec cette créole marie-galantaise, les terres devaient appartenir à la famille Poisson ou Perault, qui les avaient acquises des De Surmont.
Le gouverneur particulier Pierre de Bègue "compte tenu de ses grandes infirmités" a obtenu de rester avec sa nombreuse famille à St Pierre de la Martinique.
Le lieutenant de Roy Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy prend son intérim.
Il demande le poste de gouverneur par son courrier du 4 février, où il fournit le recensement général dans les 3 paroisses "dont chaque capitaine de quartier m’a remis le sien particulier en détail".
Il a aussi effectué la "Revue générale des milices portant armes, la compagnie de la Basse-Terre le 11 janvier, celle de la Capesterre le 18 janvier et le 25 celle de Vieux-Fort"
Il se plaint du manque de prêtres Carmes, quasi permanent depuis l’attaque anglaise de 1691 : 1 ou 2 paroisses en sont régulièrement dépourvues, "des habitants et habitantes sont morts sans les sacrements". Il souhaite qu’un autre ordre, par exemple les Capucins, soit nommé à ces fonctions curiales, créant une émulation et évitant la négligence…
Le Carme en place "est un jeune homme de 28 ans, altier, paresseux et méprisant les habitants".
"Il y a environ six mois qu’il détruisit entièrement une sucrerie que son ordre avoit icy, parceque son supérieur ne vouloit pas luy accorder une augmentation de nègres pour la rendre aussi lucrative qu’il la vouloit" : il a ainsi vendu les bestiaux et les nègres en Guadeloupe sans autorisation ni de son supérieur, ni du gouverneur…
Il se plaint du sieur Lantimo, "qui n’est ny marchand ny habitans et qui fait les deux métiers néanmoins" et qui cherche à soulever la population contre son autorité.
Il déplore le manque de farines, le manque de munitions.
Il attend toujours la visite de l’ingénieur Houel pour réparer la batterie et de l’arpenteur général, il estime que le gouverneur général, le Chevalier de Feuquières, et l’intendant Blondel de Jouvancourt se sont désintéressés de Marie-Galante et la laissent à l’abandon...
Le 6 mars, le Gouverneur De Champigny annonce l'arrivée à la Martinique de la flûte La Baleine avec 1200 quintaux de farine : " Il a déja donné les ordres pour faire passer à la Guadeloupe, à la Grenade et à Marie galante celles qui sont nécessaires pour la subsistance de la garnison de ces Isles"
Il se plaint du manque de prêtres Carmes, quasi permanent depuis l’attaque anglaise de 1691 : 1 ou 2 paroisses en sont régulièrement dépourvues, "des habitants et habitantes sont morts sans les sacrements". Il souhaite qu’un autre ordre, par exemple les Capucins, soit nommé à ces fonctions curiales, créant une émulation et évitant la négligence…
Le Carme en place "est un jeune homme de 28 ans, altier, paresseux et méprisant les habitants".
"Il y a environ six mois qu’il détruisit entièrement une sucrerie que son ordre avoit icy, parceque son supérieur ne vouloit pas luy accorder une augmentation de nègres pour la rendre aussi lucrative qu’il la vouloit" : il a ainsi vendu les bestiaux et les nègres en Guadeloupe sans autorisation ni de son supérieur, ni du gouverneur…
Il se plaint du sieur Lantimo, "qui n’est ny marchand ny habitans et qui fait les deux métiers néanmoins" et qui cherche à soulever la population contre son autorité.
Il déplore le manque de farines, le manque de munitions.
Il attend toujours la visite de l’ingénieur Houel pour réparer la batterie et de l’arpenteur général, il estime que le gouverneur général, le Chevalier de Feuquières, et l’intendant Blondel de Jouvancourt se sont désintéressés de Marie-Galante et la laissent à l’abandon...
Le 6 mars, le Gouverneur De Champigny annonce l'arrivée à la Martinique de la flûte La Baleine avec 1200 quintaux de farine : " Il a déja donné les ordres pour faire passer à la Guadeloupe, à la Grenade et à Marie galante celles qui sont nécessaires pour la subsistance de la garnison de ces Isles"
Le 4 mai, De Poincy écrit à nouveau au ministre pour réclamer l’officialisation de son poste de gouverneur, et en insistant sur le peuplement de Marie-Galante, "utile aux deux Isles de Martinique et Guadeloupe par les secours mutuels qu’ils se doivent en temps de guerre en cas d’attaque"
On apprend ainsi qu’il faut une nuit pour passer de la Martinique à Marie Galande et 8 heures de Marie Galande à la Guadeloupe.
Le 14 juillet, De Poincy annonce au ministre l'arrivée de présents : du bois des Isles et une paire de bas blancs...
Le 27 septembre, Michel Milouin, dit Latreille, épouse Elisabeth Ganze, veuve Thoreau. Il donnera son surnom à son habitation au dessus du Bourg.
En fin d'année, le supérieur des Capucins en Martinique déplore que, malgré la demande de De Poincy d'un capucin pour une nouvelle église au quartier du Vieux Fort, son Ordre n'ai pas été à même d'en fournir un religieux et que
" les Carmes charmez de cela en ont pris possession"
On apprend ainsi qu’il faut une nuit pour passer de la Martinique à Marie Galande et 8 heures de Marie Galande à la Guadeloupe.
Le 14 juillet, De Poincy annonce au ministre l'arrivée de présents : du bois des Isles et une paire de bas blancs...
Le 27 septembre, Michel Milouin, dit Latreille, épouse Elisabeth Ganze, veuve Thoreau. Il donnera son surnom à son habitation au dessus du Bourg.
En fin d'année, le supérieur des Capucins en Martinique déplore que, malgré la demande de De Poincy d'un capucin pour une nouvelle église au quartier du Vieux Fort, son Ordre n'ai pas été à même d'en fournir un religieux et que
" les Carmes charmez de cela en ont pris possession"
L'épidémie de lèpre se précise : le Sieur Peyssonnel, médecin du roi, est chargé d’effectuer la visite de 256 personnes suspectes, la plupart dénoncées par leur entourage. Peyssonnel confirme formellement la lèpre. Sa visite lui permet de découvrir 127 lépreux sur une population de 43000 habitants, dont 97 nègres, 22 blancs et 6 mulâtres.
Un impôt spécial est mis en place pour financer un recensement des lépreux, à raison de 20 sols par "tête de nègre".
Ce recensement est obligatoire, toute personne qui chercherait à s’y soustraire serait fusillé…
Il est décidé de créer une léproserie à la Désirade, île quasiment déserte. En attendant, les lépreux ont été "séquestrés et transportés" sur la Petite Terre.
La lèpre est probablement originaire du Moyen-Orient, dans l'Antiquité les Hébreux et les Egyptiens vont s'en rejeter mutuellement l'origine, elle sera appelée Mal Phénicien par le médecin grec Hippocrate, elle arrivera en France dès le VIème siècle, les croisades vont entrainer des épidémies au XIème et XIIéme siècle, mais c'est la colonisation qui l'a importé aux Isles d'Amérique.
1729 : Les moulins à bêtes des sucreries manquent de bestiaux, en particulier de mulets : le gouverneur général Champigny de Noroy autorise à aller les chercher sur la côte d’Espagne ou en Nouvelle-Angleterre, où ils seront payés en sirops et tafias.
Avec l’intendant général Pannier d’Orgeville, ils prennent une ordonnance le 14 mars pour expulser ou emprisonner tous les mendiants et vagabonds des Isles du Vent…
Pierre de Bègue décède à la Martinique le 9 mars à 58 ans, Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, 48 ans, est nommé officiellement gouverneur particulier de Marie Galande à sa place le 18 juillet.
Un impôt spécial est mis en place pour financer un recensement des lépreux, à raison de 20 sols par "tête de nègre".
Ce recensement est obligatoire, toute personne qui chercherait à s’y soustraire serait fusillé…
Il est décidé de créer une léproserie à la Désirade, île quasiment déserte. En attendant, les lépreux ont été "séquestrés et transportés" sur la Petite Terre.
La lèpre est probablement originaire du Moyen-Orient, dans l'Antiquité les Hébreux et les Egyptiens vont s'en rejeter mutuellement l'origine, elle sera appelée Mal Phénicien par le médecin grec Hippocrate, elle arrivera en France dès le VIème siècle, les croisades vont entrainer des épidémies au XIème et XIIéme siècle, mais c'est la colonisation qui l'a importé aux Isles d'Amérique.
1729 : Les moulins à bêtes des sucreries manquent de bestiaux, en particulier de mulets : le gouverneur général Champigny de Noroy autorise à aller les chercher sur la côte d’Espagne ou en Nouvelle-Angleterre, où ils seront payés en sirops et tafias.
Avec l’intendant général Pannier d’Orgeville, ils prennent une ordonnance le 14 mars pour expulser ou emprisonner tous les mendiants et vagabonds des Isles du Vent…
Pierre de Bègue décède à la Martinique le 9 mars à 58 ans, Robert Philippe de Lonvilliers de Poincy, 48 ans, est nommé officiellement gouverneur particulier de Marie Galande à sa place le 18 juillet.
Il est chargé de réorganiser les milices et demande en plus une Compagnie de cavalerie.
Le sieur Robert de Rostang est nommé arpenteur royal de l’île.
Vincent Houel, qui vient d'être nommé ingénieur général des Isles du Vent, est missionné par le gouverneur général pour étudier la défense de l’île et la renforcer : il note les emplacements des corps de garde et des batteries, et propose d'ajouter 4 canons de 12, qui " mettroit cette isle a l’abry de l’insulte des corsaires et des forbans ".
Le sieur Robert de Rostang est nommé arpenteur royal de l’île.
Vincent Houel, qui vient d'être nommé ingénieur général des Isles du Vent, est missionné par le gouverneur général pour étudier la défense de l’île et la renforcer : il note les emplacements des corps de garde et des batteries, et propose d'ajouter 4 canons de 12, qui " mettroit cette isle a l’abry de l’insulte des corsaires et des forbans ".
Il propose de renforcer le fort de 6.000 pieux de bois " incorruptible " de 4 pieds de long selon ses plans.
Il prévoit aussi une "cazerne", "les soldats qui y tiennent garnizon etoient logez à divers endroits ecartez les uns des autres et tous eloignez du logement de leurs officiers" ce qui rend difficile une défense rapide en cas d’attaque...
Il prévoit aussi une "cazerne", "les soldats qui y tiennent garnizon etoient logez à divers endroits ecartez les uns des autres et tous eloignez du logement de leurs officiers" ce qui rend difficile une défense rapide en cas d’attaque...
De Poincy estime que ces travaux ne coûteront que 800 livres, "les habitans faisant le reste par mes soins et avec plaisir "...
1730 : En Guadeloupe, les lépreux "séquestrés" sur la Petite Terre sont transférés à la Désirade où la "maladrerie" ou léproserie vient d'ouvrir par Ordonnance de MM de Champigny et Blondel, qui ont aussi signé un Code des Lépreux : il y est stipulé que chaque malade blanc peut être accompagné de deux esclaves sains.
La léproserie regroupe de simples cases en palme où les malades sont laissés livrés à eux-mêmes, en l’absence de tout traitement connu. On leur a remis une provision de nourriture pour 6 mois, un peu de bétail et des outils, ils doivent cultiver leurs propres vivres pour limiter au maximum les contacts liés à un approvisionnement. Un "capitaine" est nommé pour la surveillance du groupe. Un prêtre vient une à deux fois par an administrer les sacrements.
Le commissaire d’artillerie pour les Isles du Vent, Paul Jean Baptiste de Malherbe débarque en février avec l’ingénieur Houel pour une inspection des fortifications et de l’artillerie.
1730 : En Guadeloupe, les lépreux "séquestrés" sur la Petite Terre sont transférés à la Désirade où la "maladrerie" ou léproserie vient d'ouvrir par Ordonnance de MM de Champigny et Blondel, qui ont aussi signé un Code des Lépreux : il y est stipulé que chaque malade blanc peut être accompagné de deux esclaves sains.
La léproserie regroupe de simples cases en palme où les malades sont laissés livrés à eux-mêmes, en l’absence de tout traitement connu. On leur a remis une provision de nourriture pour 6 mois, un peu de bétail et des outils, ils doivent cultiver leurs propres vivres pour limiter au maximum les contacts liés à un approvisionnement. Un "capitaine" est nommé pour la surveillance du groupe. Un prêtre vient une à deux fois par an administrer les sacrements.
Le commissaire d’artillerie pour les Isles du Vent, Paul Jean Baptiste de Malherbe débarque en février avec l’ingénieur Houel pour une inspection des fortifications et de l’artillerie.
A Marie Galante, début mars, tournée d’inspection du gouverneur général Champigny de Noroy et de l’intendant général Pannier d’Orgeville, accompagnés de l'ingénieur Houel : l’inspection des troupes se passe bien.
En mai, le gouverneur général donne les ordres pour la construction du fort et de la caserne prévue par l’ingénieur Houel. Les habitants doivent fournir leur aide pour installer l’enceinte de pieux en bois.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne est nommé major le 8 mai, en remplacement du sieur François Simson, décédé le 17 février au fort St Pierre de la Martinique.
Changement de garnison le 13 mai : la compagnie de Tonty venue de St Pierre de la Martinique remplace celle de Piétré envoyée à la Guadeloupe.
En novembre, le Chevalier de Selorge, David Lhoste, qui vient d'épouser Catherine Poisson, est chargé par son beau-frère le juge Poisson, syndic, de superviser l’implantation des pieux de l’enceinte. Le fort sera terminé en janvier suivant.
En parallèle, David Lhoste relance l'ancienne habitation sucrerie de Thauvet à Grande Anse.
En décembre, Edit du Roy Louis XV " qu'il seroit fabriqué dans la Monnoie de La Rochelle des espèces d’argent particulières pour les Isles du Vent d’Amérique…lesquelles espèces seront marquées sur la tranche et auront cours dans nos Isles de la Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante, Grenade, Sainte-Lucie " : seront ainsi fabriquées les pièces de 6 et 12 sols :
En mai, le gouverneur général donne les ordres pour la construction du fort et de la caserne prévue par l’ingénieur Houel. Les habitants doivent fournir leur aide pour installer l’enceinte de pieux en bois.
Le capitaine Jarrier de la Chassaigne est nommé major le 8 mai, en remplacement du sieur François Simson, décédé le 17 février au fort St Pierre de la Martinique.
Changement de garnison le 13 mai : la compagnie de Tonty venue de St Pierre de la Martinique remplace celle de Piétré envoyée à la Guadeloupe.
En novembre, le Chevalier de Selorge, David Lhoste, qui vient d'épouser Catherine Poisson, est chargé par son beau-frère le juge Poisson, syndic, de superviser l’implantation des pieux de l’enceinte. Le fort sera terminé en janvier suivant.
En parallèle, David Lhoste relance l'ancienne habitation sucrerie de Thauvet à Grande Anse.
En décembre, Edit du Roy Louis XV " qu'il seroit fabriqué dans la Monnoie de La Rochelle des espèces d’argent particulières pour les Isles du Vent d’Amérique…lesquelles espèces seront marquées sur la tranche et auront cours dans nos Isles de la Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante, Grenade, Sainte-Lucie " : seront ainsi fabriquées les pièces de 6 et 12 sols :
1731 : Nantes représente 44% du commerce colonial, traite incluse.
Aux Antilles, après presque 20 ans de paix, l’économie est florissante, particulièrement en Martinique où se passent toutes les transactions pour l’Europe.
Une " Récapitulation du commerce des Isles du Vent " nous montre que la Martinique a vu entrer 227 navires de commerce en 1730, pour seulement 26 en Guadeloupe, quasiment 10 fois moins, sachant qu’à priori le commerce de Marie Galante est inclus…
Aux Antilles, après presque 20 ans de paix, l’économie est florissante, particulièrement en Martinique où se passent toutes les transactions pour l’Europe.
Une " Récapitulation du commerce des Isles du Vent " nous montre que la Martinique a vu entrer 227 navires de commerce en 1730, pour seulement 26 en Guadeloupe, quasiment 10 fois moins, sachant qu’à priori le commerce de Marie Galante est inclus…
Pour l’ensemble des Isles du Vent, est fourni un " État estimatif des quantités de denrées ou marchandises qui peuvent sortir annullement des îles du Vent, du prix que chaque espèce peut valoir et du produit du droit de 1 % dressé sur les états du commerce des années 1729, 1730 et 1731 " : on exporte majoritairement sur la France, mais aussi sur le Canada (français) et sur partie française de St Domingue.
Pour la France, le sucre est largement en tête avec 70.000 quintaux de sucre brut, 80.000 de sucre terré, 86.000 de commun et 70.000 de blanc, en tout 306.000 quintaux. Suivent 13.000 quintaux de coton, 7.200 de café et 1.200 de cacao.
Le prix du sucre oscille entre 10 et 48 livres le quintal selon son raffinement, celui du café est de 100 livres le quintal, le coton 80 et le cacao 250.
Pour la France, le sucre est largement en tête avec 70.000 quintaux de sucre brut, 80.000 de sucre terré, 86.000 de commun et 70.000 de blanc, en tout 306.000 quintaux. Suivent 13.000 quintaux de coton, 7.200 de café et 1.200 de cacao.
Le prix du sucre oscille entre 10 et 48 livres le quintal selon son raffinement, celui du café est de 100 livres le quintal, le coton 80 et le cacao 250.
A l’importation, les denrées de France coûtent cher : les farines entre 28 et 36 livres le quintal (contre 25 celle du Canada), le bœuf salé entre 27 et 35 livres le quintal, les vins de Provence 50 livres la barique, ceux de Bordeaux 120 à 130…
La pénurie de bœuf salé oblige le Conseil Supérieur à autoriser l’introduction de bœuf " étranger " : 600 barils en provenance d’Irlande sont débarqués à St Pierre en février, suivis de 1.060 en juin et 700 en octobre, avant d’être répartis dans les îles du Vent dont Marie-Galante.
A Marie-Galante, le gouverneur Longvilliers de Poincy réclame un aide-major des milices : le gouverneur général propose le sieur de Crezol, mousquetaire gris, neveu de Du Poyet.
Le Sieur de Sainte-Marie démissionne de son poste de lieutenant de Roy, il est remplacé par le Sieur de La Chaussée.
Un ouragan a ravagé la Grenade le 25 aôut.
"Grâce à Dieu, la Martinique, la Guadeloupe et Marie Galande n'ont essuyées que beaucoup de vent, meslées de grandes pluyes et de tonnerre horrible qui n'ont fait aucun ravage considérable, à la réserve de Marie Galande dont les magnocs ont esté totallement ruinés par les chenilles"
La pénurie de bœuf salé oblige le Conseil Supérieur à autoriser l’introduction de bœuf " étranger " : 600 barils en provenance d’Irlande sont débarqués à St Pierre en février, suivis de 1.060 en juin et 700 en octobre, avant d’être répartis dans les îles du Vent dont Marie-Galante.
A Marie-Galante, le gouverneur Longvilliers de Poincy réclame un aide-major des milices : le gouverneur général propose le sieur de Crezol, mousquetaire gris, neveu de Du Poyet.
Le Sieur de Sainte-Marie démissionne de son poste de lieutenant de Roy, il est remplacé par le Sieur de La Chaussée.
Un ouragan a ravagé la Grenade le 25 aôut.
"Grâce à Dieu, la Martinique, la Guadeloupe et Marie Galande n'ont essuyées que beaucoup de vent, meslées de grandes pluyes et de tonnerre horrible qui n'ont fait aucun ravage considérable, à la réserve de Marie Galande dont les magnocs ont esté totallement ruinés par les chenilles"
Le gouverneur général réclame des vivres de secours le 16 septembre...
Fin octobre, le navire royal Le François, en provenance de la Martinique, débarque à Marie-Galante 4 canons de 12 et de la farine, avant de poursuivre sa course vers St Domingue.
Le gouverneur Lonvilliers de Poincy accuse réception des 4 nouveaux canons, mais déplore qu'il manque les boulets...
Fin octobre, le navire royal Le François, en provenance de la Martinique, débarque à Marie-Galante 4 canons de 12 et de la farine, avant de poursuivre sa course vers St Domingue.
Le gouverneur Lonvilliers de Poincy accuse réception des 4 nouveaux canons, mais déplore qu'il manque les boulets...
1732 : Déclaration du Roi le 27 septembre " concernant les caffés provenant des plantations & culture de la Martinique & autres Isles Françoises de l'Amérique, y dénommées "
dont Marie Galante : ils sont désormais autorisés à être entreposés dans les ports français de l’Atlantique et de la Manche, indépendamment de la Compagnie des Indes, en vue de leur vente exclusive à l’étranger :
" Ne pemettons ledit entrepôt que dans les Ports de Marseille , de Bordeaux, de Bayonne , de la Rochelle, de Nantes , du Havre , de Dunkerque & de Saint Malo & la permission du transport des caffés de la Martinique , de la Guadeloupe , de la Grenade & de Marie-Galante , en France , que dans des Vaisseaux ou autres Bâtimens François du port de cinquante tonneaux au moins : Faisons défenses d’en transporter dans de moindres Bâtimens , ni d’en faire entrer en d’autres Ports , hors dans le cas de relâche forcé, dont il fera parlé ci-après, à peine de confiscation des caffés & de trois mille livres d’amende "
Un "État des prix auxquels ont été vendues au fort Saint-Pierre de la Martinique pendant le mois d'octobre 1732 les principales denrées tant de France que des Isles du Vent de l'Amérique " nous donne des précisions sur les prix, sachant que pour Marie Galande, il fallait rajouter un intermédiaire et le transport...
Le commissaire d’artillerie, Paul de Malherbe produit un "Estat des canons de service appartenant au roy qui se sont trouvés aux Isles Françoises du Vent de l'Amérique le dernier jour du mois de juin 1732 dans les forts, batteries et citadelles endépendantes qui sont ou doivent être montés sur des afusts"..
On apprend ainsi que le fort de la Basse-Terre (Grand Bourg) à Marie-Galante possède maintenant 4 canons de 12 et 8 canons de 8. Il a fait expédier des affûts de rechange.
Le major Jarrier de la Chassaigne remplace Lonvilliers de Poincy pendant que ce dernier, malade, part "prendre les eaux" en France à Bagnères de Bigorre.
1733 : La Compagnie des Indes décide de transférer de Nantes à Lorient le siège de toutes ses ventes, et fait construire par l'architecte Jean-Charles Gabriel les nouveaux bâtiments pour accueillir ses activités dans l" Enclos de Port-Louis " , à l’entrée de la rade de L'Orient.
1733 : La Compagnie des Indes décide de transférer de Nantes à Lorient le siège de toutes ses ventes, et fait construire par l'architecte Jean-Charles Gabriel les nouveaux bâtiments pour accueillir ses activités dans l" Enclos de Port-Louis " , à l’entrée de la rade de L'Orient.
A Marie-Galante, le nom de l’habitation Port-Louis doit venir de ce port de départ de nombre de colons, d'où est probablement parti le jeune procureur du Roy, Claude Antoine Pasquier de Varennes, cette habitation dans les terres n’ayant jamais pu être un port, tel Port-Louis en Grande-Terre…
Un "Bordereau des recettes et dépenses concernant l'estat des charges du Domaine d'Occident aux isles françoises du Vent" nous donne pour Marie Galande "les appointements de M. Lonvilliers de Poincy, gouverneur", ainsi que la "subsistance des 3 religieux qui desservent les cures" (en livres de sucre à gauche ou en monnaie à droite)
Un "Bordereau des recettes et dépenses concernant l'estat des charges du Domaine d'Occident aux isles françoises du Vent" nous donne pour Marie Galande "les appointements de M. Lonvilliers de Poincy, gouverneur", ainsi que la "subsistance des 3 religieux qui desservent les cures" (en livres de sucre à gauche ou en monnaie à droite)
Un autre " Bordereau général des recettes et dépenses faites pour le Roy aux Isles françoises du Vent de l'Amérique" nous donne en complément les gratifications du Gouverneur et du Major Jarrier de La Chassaigne :..
La compagnie commandée par Mr de Tonty touche 4.668 livres pour l'ensemble de la garnison.
Jarrier de la Chassaigne demande la Croix de Saint-Louis et une promotion au poste de lieutenant de Roy.
Le Bordereau du Domaine d'Occident nous donne aussi les réparations aux fortifications et bâtiments :
Jarrier de la Chassaigne demande la Croix de Saint-Louis et une promotion au poste de lieutenant de Roy.
Le Bordereau du Domaine d'Occident nous donne aussi les réparations aux fortifications et bâtiments :
Mr Charles Ribaudeau a fourni pour 72 livres de "roches plattes" et des particuliers pour 200 livres d"essentes et de planches".
Le sieur Antoine Pontonnier, receveur des Domaines, nous fournit les " Déclarations du départ des batteaux ", concernant les sorties de bêtes à cornes enregistrées en 1 an, en tout 169, donc une exportation marie-galantaise ; le nom et le propriétaire du bateau étant notés, on constate que 2 navires ont monopolisé ce type de transport, le Dauphin appartenant à Mr Lenard et l’Oizeau appartenant successivement à Mr Sentier puis à Mr Lebasque.
Aucun renseignement par contre sur la destination : Guadeloupe ou plus probablement Martinique ?
Le sieur Antoine Pontonnier, receveur des Domaines, nous fournit les " Déclarations du départ des batteaux ", concernant les sorties de bêtes à cornes enregistrées en 1 an, en tout 169, donc une exportation marie-galantaise ; le nom et le propriétaire du bateau étant notés, on constate que 2 navires ont monopolisé ce type de transport, le Dauphin appartenant à Mr Lenard et l’Oizeau appartenant successivement à Mr Sentier puis à Mr Lebasque.
Aucun renseignement par contre sur la destination : Guadeloupe ou plus probablement Martinique ?
Sur un " Bordereau des Depenses ", le "batteau Loiseau" semble appartenir à Jean Moulier, associé à Jacques Vins et Antoine Le Basque, il a transporté en 3 voyages 91 barils de farine de Fort St Pierre à Mariegalande, il semble donc que, pour certains voyages, les bêtes à cornes de Marie Galante de l'aller ait été vendues en échange des barils de farine du retour :
La couronne de France vend l’Isle de Sainte Croix à la Compagnie Danoise des Isles Occidentales pour 750.000 livres "argent courant payable en la ville de Paris", moitié au comptant, l’autre moitié à 18 mois. César Marie de La Croix, commissaire général de la Marine et futur intendant des Isles du Vent pose la question du commerce avec cette île : sera-t-il interdit comme avec les autres " Isles angloises ou hollandoises ?
Ordonnance du 6 février "défense aux Mulâtres de prendre et porter les mêmes noms que les Blancs "...
1734 : A Marie Galante, le recensement du 13 février pour "le quartier et paroisse de la Basse-Terre" (futur Grand Bourg) est signé Dumoulier. Il a le mérite d'être en grande partie nominatif :
Ordonnance du 6 février "défense aux Mulâtres de prendre et porter les mêmes noms que les Blancs "...
1734 : A Marie Galante, le recensement du 13 février pour "le quartier et paroisse de la Basse-Terre" (futur Grand Bourg) est signé Dumoulier. Il a le mérite d'être en grande partie nominatif :
On retrouve 3.071 habitants dont 2.311 esclaves, répartis dans les 54 habitations-sucreries, mais surtout 71 hectares de café, culture qui a débuté il y a seulement 6 ans, et 194 ha de coton (la conversion est faite selon la proposition de Lasserre, car ces plantations sont données en nombre de pieds : environ 1.600 pieds de caféier par hectare et 1.500 pour les cotonniers)
Une seule caféière recensée sur la Basse-Terre (Grand Bourg), celle de Saint Maclou, la majorité sont sur Vieux Fort. Plus aucune indigoterie en fonction.
La paroisse de la Basse-Terre concentre la majorité des gentilhommes, parmi eux :
- David Lhoste, marquis de Selorge, capitaine de cavalerie, vit avec sa femme Catherine Poisson, ses 2 garçons, dont 1 portant armes, et ses 6 filles, dont une à marier. 2 fusils, 4 pistolets et 4 épées. 1000 pieds de bananiers, un carré d’ignames et 20.000 fosses de manioc. Pour son habitation sucrerie, il dispose d’un moulin à bêtes et de 37 esclaves dont 1 déclaré marron…
- Gabriel Jacques Dunot de Saint Maclou est toujours major des milices, il vit avec sa femme, ses garçons et sa fille. 10 fusils, 4 pistolets et 2 épées. Pour ses habitations, 1 sucrerie avec moulin à bêtes et 1 caféière, il dispose de 52 esclaves, dont 23 nègres. Il est la seule caféière déclarée de Grand Bourg avec 2.000 pieds de café.
- Laurent Reynal de Saint Michel, Gentilhomme de Toulouse, veuf, vit avec son garçon portant armes et ses 7 filles dont 3 à marier ; 3 fusils, 4 pistolets, 2 épées. 14 chevaux.
Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 37 esclaves, dont 8 nègres, et de 3 sauvages… 600 pieds de bananiers, 4.000 fosses à manioc.
Effectivement des filles à marier : sa 2ème fille Catherine va épouser le 21 juin en l’Eglise de la Conception Nicolas Bonhomme ; sa fille Marie-Eugénie épousera plus tard Robert Philippe Deshayes.
- Joseph de Jarrier de la Chassaigne, major de l’île, originaire de Mortagne, vit avec sa femme et 1 garçon. 1 fusil, 1 pistolet et 1 épée. Pour sa sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 68 esclaves dont 35 payant droits.
Il avait fait nommer son frère Antoine de Jarrier de la Besse aide-major : il l’installe comme capitaine des milices dans le quartier de Vieux-Fort et Anses du Vent.
- Claude Antoine Pasquier de Varennes, procureur du Roy, arrivé de Paris en 1724, vit avec sa femme, ses 2 garçons et ses 2 filles. 1 fusil, 2 pistolets et 1 épée. Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 39 esclaves dont 18 payant droits dont 11 nègres et 3 infirmes ou "surâgés". Il ne semble pas avoir commencé sa future caféière…
- Les Dumoulier, père et fils se portent bien : le père Jean, arrivé de St Flour en 1660 sous le nom de Moulier, a été un des premiers habitants sucriers et est devenu capitaine de milice. Il vit avec sa femme et ses 2 garçons "portant armes" donc de plus de 12 ans. Sa sucrerie dispose de 65 esclaves dont 36 payant droits.
Son fils ainé Jean, créole né à Marie Galante, est devenu lui aussi habitant sucrier et lieutenant de milice. Il vit avec sa femme, ses 3 garçons et ses 2 filles. Sa sucrerie utilise 52 esclaves dont 35 payant droits.
Le juge Jean Poisson vit sur sa sucrerie Pirogue avec sa 2ème femme, ses 6 garçons et ses 2 filles. Il utilise 74 esclaves dont 41 payant droits.
Guillaume Massicot, créole de Marie Galante, a été rejoint par la veuve de son frère, native de St Christophe. Son frère Jean Massicot, lui aussi natif de Marie Galante, possède une autre habitation.
Pierre Hotessier, fils de Jean, est dit créole de Marie Galante, Jacques Vergé également. Mathieu Mercier, lieutenant de milice, est aussi créole de l’île : bon nombre des Marie-Galantais sont propriétaires d’habitation en sont donc à la 2ème génération, ils sont 17 dans la paroisse de la Basse-Terre, futur Grand Bourg …
Un " habitans " propriétaire est dit " indien ", Jacqueson…
Jean Beaufils, natif de Tours et sa femme Marguerite La Montagne, native du Brésil, ont leur 2ème fils, Jean.
Henry Wachter, fils du corsaire hollandais Jan installé à Vieux Habitants, épouse à Vieux Fort Marguerite Guesnon Lacavé : ils auront 10 enfants...
En avril, un mémoire est envoyé au secrétaire d’Etat à la Marine " sur l'Estat actuel des colonies françoises, sur les dispositions à faire et les approvisionnements nécessaires en cas de rupture avec l'Angleterre ".
Pour Marie Galante, il note : " Dans les precedentes guerres, on avoit retiré l'Etat major et la garnison, parce que n'y ayant pour toute fortiffication que des batteries et des retranchemens pour deffendre les descentes, on a promis depuis aus habitans qu'on ne retireroie plus ny l'Etat major ny la garnison. Le Roy y entretient une compagnie d'infanterie de 50 hommes. Il y a en outre environ 250 hommes de milice qui deffendroie bien leur terrain, il y a aussi 6 a 700 negres et mulatres en estat d'etre armés..."
Une seule caféière recensée sur la Basse-Terre (Grand Bourg), celle de Saint Maclou, la majorité sont sur Vieux Fort. Plus aucune indigoterie en fonction.
La paroisse de la Basse-Terre concentre la majorité des gentilhommes, parmi eux :
- David Lhoste, marquis de Selorge, capitaine de cavalerie, vit avec sa femme Catherine Poisson, ses 2 garçons, dont 1 portant armes, et ses 6 filles, dont une à marier. 2 fusils, 4 pistolets et 4 épées. 1000 pieds de bananiers, un carré d’ignames et 20.000 fosses de manioc. Pour son habitation sucrerie, il dispose d’un moulin à bêtes et de 37 esclaves dont 1 déclaré marron…
- Gabriel Jacques Dunot de Saint Maclou est toujours major des milices, il vit avec sa femme, ses garçons et sa fille. 10 fusils, 4 pistolets et 2 épées. Pour ses habitations, 1 sucrerie avec moulin à bêtes et 1 caféière, il dispose de 52 esclaves, dont 23 nègres. Il est la seule caféière déclarée de Grand Bourg avec 2.000 pieds de café.
- Laurent Reynal de Saint Michel, Gentilhomme de Toulouse, veuf, vit avec son garçon portant armes et ses 7 filles dont 3 à marier ; 3 fusils, 4 pistolets, 2 épées. 14 chevaux.
Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 37 esclaves, dont 8 nègres, et de 3 sauvages… 600 pieds de bananiers, 4.000 fosses à manioc.
Effectivement des filles à marier : sa 2ème fille Catherine va épouser le 21 juin en l’Eglise de la Conception Nicolas Bonhomme ; sa fille Marie-Eugénie épousera plus tard Robert Philippe Deshayes.
- Joseph de Jarrier de la Chassaigne, major de l’île, originaire de Mortagne, vit avec sa femme et 1 garçon. 1 fusil, 1 pistolet et 1 épée. Pour sa sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 68 esclaves dont 35 payant droits.
Il avait fait nommer son frère Antoine de Jarrier de la Besse aide-major : il l’installe comme capitaine des milices dans le quartier de Vieux-Fort et Anses du Vent.
- Claude Antoine Pasquier de Varennes, procureur du Roy, arrivé de Paris en 1724, vit avec sa femme, ses 2 garçons et ses 2 filles. 1 fusil, 2 pistolets et 1 épée. Pour son habitation sucrerie avec moulin à bêtes, il dispose de 39 esclaves dont 18 payant droits dont 11 nègres et 3 infirmes ou "surâgés". Il ne semble pas avoir commencé sa future caféière…
- Les Dumoulier, père et fils se portent bien : le père Jean, arrivé de St Flour en 1660 sous le nom de Moulier, a été un des premiers habitants sucriers et est devenu capitaine de milice. Il vit avec sa femme et ses 2 garçons "portant armes" donc de plus de 12 ans. Sa sucrerie dispose de 65 esclaves dont 36 payant droits.
Son fils ainé Jean, créole né à Marie Galante, est devenu lui aussi habitant sucrier et lieutenant de milice. Il vit avec sa femme, ses 3 garçons et ses 2 filles. Sa sucrerie utilise 52 esclaves dont 35 payant droits.
Le juge Jean Poisson vit sur sa sucrerie Pirogue avec sa 2ème femme, ses 6 garçons et ses 2 filles. Il utilise 74 esclaves dont 41 payant droits.
Guillaume Massicot, créole de Marie Galante, a été rejoint par la veuve de son frère, native de St Christophe. Son frère Jean Massicot, lui aussi natif de Marie Galante, possède une autre habitation.
Pierre Hotessier, fils de Jean, est dit créole de Marie Galante, Jacques Vergé également. Mathieu Mercier, lieutenant de milice, est aussi créole de l’île : bon nombre des Marie-Galantais sont propriétaires d’habitation en sont donc à la 2ème génération, ils sont 17 dans la paroisse de la Basse-Terre, futur Grand Bourg …
Un " habitans " propriétaire est dit " indien ", Jacqueson…
Jean Beaufils, natif de Tours et sa femme Marguerite La Montagne, native du Brésil, ont leur 2ème fils, Jean.
Henry Wachter, fils du corsaire hollandais Jan installé à Vieux Habitants, épouse à Vieux Fort Marguerite Guesnon Lacavé : ils auront 10 enfants...
En avril, un mémoire est envoyé au secrétaire d’Etat à la Marine " sur l'Estat actuel des colonies françoises, sur les dispositions à faire et les approvisionnements nécessaires en cas de rupture avec l'Angleterre ".
Pour Marie Galante, il note : " Dans les precedentes guerres, on avoit retiré l'Etat major et la garnison, parce que n'y ayant pour toute fortiffication que des batteries et des retranchemens pour deffendre les descentes, on a promis depuis aus habitans qu'on ne retireroie plus ny l'Etat major ny la garnison. Le Roy y entretient une compagnie d'infanterie de 50 hommes. Il y a en outre environ 250 hommes de milice qui deffendroie bien leur terrain, il y a aussi 6 a 700 negres et mulatres en estat d'etre armés..."
La garnison est relevée : la compagnie du capitaine Le Bègue remplace celle du capitaine De la Chaussée.
Louis Hector de Lalande, soldat de la garnison, " s’étant marié avantageusement à Marie-Galante ", le gouverneur De Champigny lui donne " son congé absolu "
A St Martin, le 17 mai, Traité de neutralité entre les Français et les Hollandais :
" Entre haut et puissant seigneur Monseigneur Jacques Charles Bochart seigneur de Champigny, Noroy, Poincy, marquis de Ste Marie, chevalier de l'ordre royal et militaire de St. Louis, Capitaine des Vaisseaux du Roy, Gouverneur et Lieutenant général pour sa majesté trés chretienne des isles La Martinique la Guadeloupe, la Desirade, Marie galante, Tabago, Sainte Alousie, la Grenade, St. Martin, Ste. Croix, St. Barthelemy, et autres isles adjacentes d'Amerique, et M. Nicolas Salomon holandois de St. Martin, au nom et comme chargé des pouvoirs a luy donnés à cet effet par Monseigneur Johanis Heïliger Gouverneur pour les hollandois des isles St. Eustache, Saba, et St. Martin, et Jacobus Barry vice-commandant de la d. isle St Martin suivant leur procuration cy aprés transcrite dattée a St. Eustache le dix septieme may dix sept cent trente quatre,
Nous les habitants tant françois qu'hollandois de l'isle St. Martin ayant suplié Messieurs le marquis de Champigny et Joh.Heïliger, de leur accorder leur protection, et d'aprouver qu'il soit fait une neutralité de la dite isle St. Martin entre les deux nations, pour sureté de leurs familles et biens et pouvoir étre en état de deffense en cas de guerre entre le Roy trés chrestien et les Etats generaux contre toute autre nation qui pourroit les attaquer et faire des irruptions dans la dite isle. A quoy ayant égard, il a esté convenu et arresté ce qui suit... " (suivent 5 articles)
En Guadeloupe, Robert Giraud du Poyet se retire le 18 juillet avec une pension de 3.000 livres-tournois, la plus élevée jamais attribuée à un gouverneur, et le brevet " ad honores " de lieutenant-gouverneur général des Isles…
Charles de Brunier, marquis de Larnage, déjà gouverneur de la Grenade, est nommé à sa place le 27 juillet, mais ne prendra ses fonctions que début 1735.
1735 : Nouveau règlement pour les droits de capitation : les habitants et les engagés peuvent les payer en argent et non plus seulement en sucre...
En Guadeloupe, le 10 juin, l’intendant général Pannier d’Orgeville se plaint que seulement 4 navires de France aient amené des marchandises en Guadeloupe. Il se plaint de la baisse de production de sucre, la production de café n’ayant pas non plus suivi les prévisions : " soit parceque les cannes ont moins rendu, soit parceque les sucriers occupés a planter de caffés ayent partagé les travaux de leurs nègres et fait par conséquent moins de sucre... L’augmentation sur le caffé n’est pas aussi considérable qu’elle devroit l’être parceque pendant les mois de novembre et décembre de l’année dernière, la saison a été fort pluvieuse et les caffés n’ont pas pu sécher ny être remis en vente avant le commencement de cette année "
Le 27 juillet, tremblement de terre avec " grandes pertes ", suivi de répliques en août et septembre.
Dans son rapport du 6 août, l’intendant Pannier d’Orgeville écrit : " presque tous les bâtiments en maçonnerie ont été endommagés, plusieurs ont été jetés à bas…
Dans le rapport du Commerce des Isles du Vent, il est bien rappelé " qu’aux Isles de la Grenade et de Marie Galande il n’a point été de vaisseaux directement. Leur commerce se fait par des batteaux qui portent leur denrées à la Martinique, d'où ils raportent celles de France et de Canada ", ce qui est aussi valable pour les négriers qui transitent par la Martinique et non la Guadeloupe.
Louis Hector de Lalande, soldat de la garnison, " s’étant marié avantageusement à Marie-Galante ", le gouverneur De Champigny lui donne " son congé absolu "
A St Martin, le 17 mai, Traité de neutralité entre les Français et les Hollandais :
" Entre haut et puissant seigneur Monseigneur Jacques Charles Bochart seigneur de Champigny, Noroy, Poincy, marquis de Ste Marie, chevalier de l'ordre royal et militaire de St. Louis, Capitaine des Vaisseaux du Roy, Gouverneur et Lieutenant général pour sa majesté trés chretienne des isles La Martinique la Guadeloupe, la Desirade, Marie galante, Tabago, Sainte Alousie, la Grenade, St. Martin, Ste. Croix, St. Barthelemy, et autres isles adjacentes d'Amerique, et M. Nicolas Salomon holandois de St. Martin, au nom et comme chargé des pouvoirs a luy donnés à cet effet par Monseigneur Johanis Heïliger Gouverneur pour les hollandois des isles St. Eustache, Saba, et St. Martin, et Jacobus Barry vice-commandant de la d. isle St Martin suivant leur procuration cy aprés transcrite dattée a St. Eustache le dix septieme may dix sept cent trente quatre,
Nous les habitants tant françois qu'hollandois de l'isle St. Martin ayant suplié Messieurs le marquis de Champigny et Joh.Heïliger, de leur accorder leur protection, et d'aprouver qu'il soit fait une neutralité de la dite isle St. Martin entre les deux nations, pour sureté de leurs familles et biens et pouvoir étre en état de deffense en cas de guerre entre le Roy trés chrestien et les Etats generaux contre toute autre nation qui pourroit les attaquer et faire des irruptions dans la dite isle. A quoy ayant égard, il a esté convenu et arresté ce qui suit... " (suivent 5 articles)
En Guadeloupe, Robert Giraud du Poyet se retire le 18 juillet avec une pension de 3.000 livres-tournois, la plus élevée jamais attribuée à un gouverneur, et le brevet " ad honores " de lieutenant-gouverneur général des Isles…
Charles de Brunier, marquis de Larnage, déjà gouverneur de la Grenade, est nommé à sa place le 27 juillet, mais ne prendra ses fonctions que début 1735.
1735 : Nouveau règlement pour les droits de capitation : les habitants et les engagés peuvent les payer en argent et non plus seulement en sucre...
En Guadeloupe, le 10 juin, l’intendant général Pannier d’Orgeville se plaint que seulement 4 navires de France aient amené des marchandises en Guadeloupe. Il se plaint de la baisse de production de sucre, la production de café n’ayant pas non plus suivi les prévisions : " soit parceque les cannes ont moins rendu, soit parceque les sucriers occupés a planter de caffés ayent partagé les travaux de leurs nègres et fait par conséquent moins de sucre... L’augmentation sur le caffé n’est pas aussi considérable qu’elle devroit l’être parceque pendant les mois de novembre et décembre de l’année dernière, la saison a été fort pluvieuse et les caffés n’ont pas pu sécher ny être remis en vente avant le commencement de cette année "
Le 27 juillet, tremblement de terre avec " grandes pertes ", suivi de répliques en août et septembre.
Dans son rapport du 6 août, l’intendant Pannier d’Orgeville écrit : " presque tous les bâtiments en maçonnerie ont été endommagés, plusieurs ont été jetés à bas…
Dans le rapport du Commerce des Isles du Vent, il est bien rappelé " qu’aux Isles de la Grenade et de Marie Galande il n’a point été de vaisseaux directement. Leur commerce se fait par des batteaux qui portent leur denrées à la Martinique, d'où ils raportent celles de France et de Canada ", ce qui est aussi valable pour les négriers qui transitent par la Martinique et non la Guadeloupe.
Le 21 janvier, le gouverneur Robert Philippe Lonvilliers de Poincy envoie le recensement. Il note la mortalité liée à une épidémie.
Le 23 février, le même gouverneur, avec l'aide du major De la Chassaigne et d'habitants, arrive à prendre le contrôle d'un navire forban anglais, le Sea Horse, arrivé le 21 (détail au chapitre corsaires)
Le 27 juillet, selon le rapport de Pannier d’Orgeville, le tremblement de terre ne semble pas avoir fait à Marie Galande autant de dégats qu’en Grande Terre :
Le 23 février, le même gouverneur, avec l'aide du major De la Chassaigne et d'habitants, arrive à prendre le contrôle d'un navire forban anglais, le Sea Horse, arrivé le 21 (détail au chapitre corsaires)
Le 27 juillet, selon le rapport de Pannier d’Orgeville, le tremblement de terre ne semble pas avoir fait à Marie Galande autant de dégats qu’en Grande Terre :
Le 26 août, le receveur des Domaines, le sieur Pontonnier, fait saisir Le George, bateau anglais qui s’est ancré dans la rade de Marie Galande, qu’il aurait confondue avec Antigue, alors qu'il allait de la Barbade à Rhode Island…
Le juge Poisson prononce la confiscation, mais décide, à la demande de Pontonnier, de le faire envoyer au Fort Royal de la Martinique, " ce bateau n’étoit pas en sureté dans une rade foraine dans la saison ou nous sommes "…
1736 : Le 29 mai, un Arrest du Conseil d’Etat soumet aux mêmes droits les cafés destinés à la France ou à l’exportation réduits à 4 sols par livre :
" Il sera libre à tous les Négocians du Royaume, à l’avenir & à commencer du prémier Octobre prochain, d’introduire dans les Ports de Dunkerque, Calais, Dieppe, du Havre, de Rouen, Honfleur, Saint Malo, Nantes, la Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Cette & Marseille, les caffés provenant du crû des Isles Françoises de l’Amerique, pour être consommés dans le Royaume ; à la charge de payer pour droit d’entrée dans les Bureaux des Fermes, pour quelque destination que ce soit, dix livres par cent pesant desdits caffés, à quoi Sa Majesté a réduit & fixé tous les droits desdits caffés, locaux & autres & fans être sujets aux quatre sols pour livre : à l’exception néanmoins des droits dûs au Domaine d’Occident, qui continueront d’être perçus comme par le passé, Sa Majesté dérogeant à tous Edits ,Déclarations Arrêts & Réglemens à ce contraire "
La culture du café va de ce fait se développer rapidement…
Compte-tenu de la disette liée à la sécheresse, le gouverneur général M. de Champigny et l'intendant d'Orgeville prennent une ordonnance le 1er septembre qui impose à tous les habitant des Isles du Vent "qu'outre les plantations ordinaires des maniocq prescrites par les ordonnances precedentes, chaque habitant plantera incessament sur ses terres vingt cinq pieds de bananniers pour chaque tête de ses negres"...
Le juge Poisson prononce la confiscation, mais décide, à la demande de Pontonnier, de le faire envoyer au Fort Royal de la Martinique, " ce bateau n’étoit pas en sureté dans une rade foraine dans la saison ou nous sommes "…
1736 : Le 29 mai, un Arrest du Conseil d’Etat soumet aux mêmes droits les cafés destinés à la France ou à l’exportation réduits à 4 sols par livre :
" Il sera libre à tous les Négocians du Royaume, à l’avenir & à commencer du prémier Octobre prochain, d’introduire dans les Ports de Dunkerque, Calais, Dieppe, du Havre, de Rouen, Honfleur, Saint Malo, Nantes, la Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Cette & Marseille, les caffés provenant du crû des Isles Françoises de l’Amerique, pour être consommés dans le Royaume ; à la charge de payer pour droit d’entrée dans les Bureaux des Fermes, pour quelque destination que ce soit, dix livres par cent pesant desdits caffés, à quoi Sa Majesté a réduit & fixé tous les droits desdits caffés, locaux & autres & fans être sujets aux quatre sols pour livre : à l’exception néanmoins des droits dûs au Domaine d’Occident, qui continueront d’être perçus comme par le passé, Sa Majesté dérogeant à tous Edits ,Déclarations Arrêts & Réglemens à ce contraire "
La culture du café va de ce fait se développer rapidement…
Compte-tenu de la disette liée à la sécheresse, le gouverneur général M. de Champigny et l'intendant d'Orgeville prennent une ordonnance le 1er septembre qui impose à tous les habitant des Isles du Vent "qu'outre les plantations ordinaires des maniocq prescrites par les ordonnances precedentes, chaque habitant plantera incessament sur ses terres vingt cinq pieds de bananniers pour chaque tête de ses negres"...
Le contrôle de ces plantations est confié au capitaine de milice de chaque quartier, accompagné de 4 habitants, et ce chaque mois de décembre.
" Recensement Général de l'Isle Guadeloupe et dépendances ": 39.098 âmes dont 30.112 esclaves et 464 "nègres marons", pas de détail pour Marie Galante.
" Recensement Général de l'Isle Guadeloupe et dépendances ": 39.098 âmes dont 30.112 esclaves et 464 "nègres marons", pas de détail pour Marie Galante.
Le 16 décembre, Mr de Mont Saint Rémy, qui assure l'intérim du gouverneur De Larnage reçoit un courrier du capitaine de milices de Bouillante qui annonce : "Je viens de recevoir des avis de plusieurs habitants que les compagnies de la Pointe Noire et du Grand Cul de Sac sont sous les armes du fait des nègres qui doivent faire un grand soulèvement et se rendre maîtres du pays, et que leur entreprise doit s'exécuter sous quarante huit heures"
Il met toutes les milices en alerte...
Le 26 décembre, il écrit : "Ne découvrant que peu de choses et les nègres ne tentant rien, j'ai congédié nos habitants avec ordre de se tenir sur leurs gardes... Il est pourtant vrai que les nègres marrons ont quelque idée, mais point de conduite... Il serait pourtant nécessaire de faire une chasse générale. Dans cette affaire tout le monde a fait son devoir, officiers de milice et habitants, officiers des troupes, major, aide major, etc... "
A Marie Galande, le 24 juillet, David Lhoste, écuyer et seigneur de Seloge, est inhumé dans l’Eglise de la Conception "sous le premier banc, proche de l’autel". L’inventaire de sa succession avait été fait par Maître Lagarde les 10 et 11 mars, ce qui suppose une longue maladie...
M. de Saint Maclou se voit retirer sa commission de major de la milice par le gouverneur général De Champigny, à la demande de M. de Poincy, du fait de son comportement : "Il affecte de mépriser l’employ dont nous l’avons honoré ".
Il est remplacé par Lhoste de Selorge fils et cherche à vendre son habitation pour s’installer à la Grande-Terre.
Le capitaine Pierre Joseph de Bègue sollicite le rétablissement du poste de lieutenant de Roi : il ne l’obtiendra pas, l’intendant Jacques Pannier d’Orgeville considérant que l’état de Marie-Galante ne mérite pas de poste supplémentaire.
Les 2 ordonnances successives de mars et d’avril ont obligé les habitants à payer leur impôt de capitation : la collecte se passe normalement pour l’intendant D’Orgeville, l’acquittement est constaté en septembre avec la réception du recensement envoyé par De Poincy en juillet : 3.212 habitants, dont 2.424 esclaves.
Toujours 54 habitations-sucreries, toutes avec moulin à bêtes, 94 hectares de café et 211 ha de coton, du fait de la grande sécheresse, le gouverneur Lonvilliers de Poincy avait conseillé la culture du coton plutôt que celle du café.
1737 : Le Secrétaire d'Etat à la Marine, le comte de Maurepas est intronisé franc-maçon : les poursuites contre la franc-maçonnerie vont s'arrêter...
Le 4 février, Ordonnance du Roy exemptant, pour 10 ans, les Isles et la Louisiane de tous droits d'entrée ou de sortie pour les marchandises entre nos colonies.
Le 2 avril, Arrêt qui exempte des droits du Domaine d'Occident les marchandises provenant des îles du Vent, quand elles seront transportées au Canada et à l'île Royale. Le commerce entre nos colonies d'Amérique est stimulé, on échange ainsi des sucres et des sirops contre du bois, des peaux, etc...
Les Anglais et les Français décident de lutter ensemble contre le commerce illicite et d’appliquer les traités qui autorisaient les vaisseaux des deux puissances à visiter tous les navires se trouvant à moins d’une league (une lieue) des rivages, de saisir les navires étrangers à l’exception des Français et des Anglais retournant en Europe.
Des visites à bord des navires sont effectuées et plusieurs navires saisis : St. Antony, Two Sisters, Catherine, Dolphin.
A cette occasion, John Sharpe, agent pour le gouverneur Mathew d’Antigua, dévoile les pratiques utilisées : " Il est un fait notoire qu'il y a un commerce illicite entre les Anglais et les Français par le biais des Hollandais de Saint-Eustache au grand préjudice des colonies à sucre de Sa Majesté "
Le gouverneur Mathew écrit : "Concernant les articles précisant les ports dans lesquels les vaisseaux français et anglais pouvaient s'arrêter, nous pensons que les principaux ports de Grenade et Marie-Galante pourraient être spécifiés. Nous proposons qu'aucun navire français ne puisse s'ancrer dans aucun port à l'exception des suivants : à Barbade : Carlisle Bay et Speights, à Antigua : Willoughby Bay et Saint-John, à Montserrat : Plymouth, à Nevis : Charleston, à Saint-Christophe : Basse-Terre et Old Road, à la Jamaica : Port Royal, Port Antonio et Blue Fields."
" Ces régulations peuvent contribuer dans quelques degrés à prévenir le commerce illicite, mais on ne pourra jamais effectivement l'arrêter sans l'interdire dans les ports des autres nations et spécialement Saint-Eustache "...
L’intendant Pannier d’Orgeville est promu intendant à la Cour, son successeur César Marie de Lacroix est nommé.
Le 23 décembre, publication d’un " Mémoire du Roy pour servir d’instruction au Sieur De Lacroix, intendant des Isles du Vent " :
" Sa Majesté ayant fait choix du S. De Lacroix pour l'Intendance des Isles du vent, Elle a résolu de lui expliquer Ses intentions sur les principales parties de Son administration, pour le metre en état de repondre a ce qu'Elle attend de son zèle et de son aplication."
Suit sur 29 pages, l’étude des îles et les instructions dont celles sur Marie Galante :
Il met toutes les milices en alerte...
Le 26 décembre, il écrit : "Ne découvrant que peu de choses et les nègres ne tentant rien, j'ai congédié nos habitants avec ordre de se tenir sur leurs gardes... Il est pourtant vrai que les nègres marrons ont quelque idée, mais point de conduite... Il serait pourtant nécessaire de faire une chasse générale. Dans cette affaire tout le monde a fait son devoir, officiers de milice et habitants, officiers des troupes, major, aide major, etc... "
A Marie Galande, le 24 juillet, David Lhoste, écuyer et seigneur de Seloge, est inhumé dans l’Eglise de la Conception "sous le premier banc, proche de l’autel". L’inventaire de sa succession avait été fait par Maître Lagarde les 10 et 11 mars, ce qui suppose une longue maladie...
M. de Saint Maclou se voit retirer sa commission de major de la milice par le gouverneur général De Champigny, à la demande de M. de Poincy, du fait de son comportement : "Il affecte de mépriser l’employ dont nous l’avons honoré ".
Il est remplacé par Lhoste de Selorge fils et cherche à vendre son habitation pour s’installer à la Grande-Terre.
Le capitaine Pierre Joseph de Bègue sollicite le rétablissement du poste de lieutenant de Roi : il ne l’obtiendra pas, l’intendant Jacques Pannier d’Orgeville considérant que l’état de Marie-Galante ne mérite pas de poste supplémentaire.
Les 2 ordonnances successives de mars et d’avril ont obligé les habitants à payer leur impôt de capitation : la collecte se passe normalement pour l’intendant D’Orgeville, l’acquittement est constaté en septembre avec la réception du recensement envoyé par De Poincy en juillet : 3.212 habitants, dont 2.424 esclaves.
Toujours 54 habitations-sucreries, toutes avec moulin à bêtes, 94 hectares de café et 211 ha de coton, du fait de la grande sécheresse, le gouverneur Lonvilliers de Poincy avait conseillé la culture du coton plutôt que celle du café.
1737 : Le Secrétaire d'Etat à la Marine, le comte de Maurepas est intronisé franc-maçon : les poursuites contre la franc-maçonnerie vont s'arrêter...
Le 4 février, Ordonnance du Roy exemptant, pour 10 ans, les Isles et la Louisiane de tous droits d'entrée ou de sortie pour les marchandises entre nos colonies.
Le 2 avril, Arrêt qui exempte des droits du Domaine d'Occident les marchandises provenant des îles du Vent, quand elles seront transportées au Canada et à l'île Royale. Le commerce entre nos colonies d'Amérique est stimulé, on échange ainsi des sucres et des sirops contre du bois, des peaux, etc...
Les Anglais et les Français décident de lutter ensemble contre le commerce illicite et d’appliquer les traités qui autorisaient les vaisseaux des deux puissances à visiter tous les navires se trouvant à moins d’une league (une lieue) des rivages, de saisir les navires étrangers à l’exception des Français et des Anglais retournant en Europe.
Des visites à bord des navires sont effectuées et plusieurs navires saisis : St. Antony, Two Sisters, Catherine, Dolphin.
A cette occasion, John Sharpe, agent pour le gouverneur Mathew d’Antigua, dévoile les pratiques utilisées : " Il est un fait notoire qu'il y a un commerce illicite entre les Anglais et les Français par le biais des Hollandais de Saint-Eustache au grand préjudice des colonies à sucre de Sa Majesté "
Le gouverneur Mathew écrit : "Concernant les articles précisant les ports dans lesquels les vaisseaux français et anglais pouvaient s'arrêter, nous pensons que les principaux ports de Grenade et Marie-Galante pourraient être spécifiés. Nous proposons qu'aucun navire français ne puisse s'ancrer dans aucun port à l'exception des suivants : à Barbade : Carlisle Bay et Speights, à Antigua : Willoughby Bay et Saint-John, à Montserrat : Plymouth, à Nevis : Charleston, à Saint-Christophe : Basse-Terre et Old Road, à la Jamaica : Port Royal, Port Antonio et Blue Fields."
" Ces régulations peuvent contribuer dans quelques degrés à prévenir le commerce illicite, mais on ne pourra jamais effectivement l'arrêter sans l'interdire dans les ports des autres nations et spécialement Saint-Eustache "...
L’intendant Pannier d’Orgeville est promu intendant à la Cour, son successeur César Marie de Lacroix est nommé.
Le 23 décembre, publication d’un " Mémoire du Roy pour servir d’instruction au Sieur De Lacroix, intendant des Isles du Vent " :
" Sa Majesté ayant fait choix du S. De Lacroix pour l'Intendance des Isles du vent, Elle a résolu de lui expliquer Ses intentions sur les principales parties de Son administration, pour le metre en état de repondre a ce qu'Elle attend de son zèle et de son aplication."
Suit sur 29 pages, l’étude des îles et les instructions dont celles sur Marie Galante :
"Marie Galande n’est pas aussi peuplée qu’elle pourroit l’être, ce qui vient que pendant la dernière guerre avec les puissances maritimes, on en avoit retiré la garnison et qu’on l’avoit regardée pour cette raison comme abandonnée. Mais comme Sa Majesté y a rétabli depuis quelques années l’Etat Major et le garnison, il paroit que cette Isle commence à augmenter ses Etablissements"
Le marquis de Selorge fils décède, il est remplacé en tant que capitaine de cavalerie par Desjarrier de la Besse.
En mars, arrivée de la Compagnie du Comte de Rochechouart avec pour lieutenant Duchatel.
Cette compagnie remplace celle du Sieur Le Begue repartie en Guadeloupe. Inspection des milices par le gouverneur.
Selon le gouverneur De Poincy : " Extrême sécheresse, récolte compromise, mort des bestiaux, malgré tout les droits seront payés ". La sécheresse dure depuis 18 mois, la canne ne pousse pas…
En Guadeloupe, le gouverneur De Larnage, en reprenant son poste, reste plus modéré que son intérim quant au marronage et au risque de révolte : " Pour surprendre et frapper tous les blancs à la fois... il faudrait un concert général qui est impossible par le défaut de communication, un art et une conduite qui est au-dessus de leur portée et un secret qui ne peut être conservé par la liaison intime que cette nation a avec celle des blancs qu'elle préfère"...
Le 25 juin, le marquis de Larnage est nommé gouverneur les Isles sous le Vent à St Domingue, où il prendra son poste le 11 novembre.
Gabriel Mathieu d’Erchigny de Clieu, lieutenant de Roi à la Martinique, est nommé à sa place en décembre.
Une troupe de nègres marrons de Pointe-Noire, commandés par Grand Goulou et La Tulipe, soulèvent une révolte d’esclaves dans une douzaine d’habitations de Grande-Terre.
Le nouveau gouverneur D’Ercigny de Clieu leur fait donner la chasse avec 3 compagnies de milice, les chefs sont roués et pendus, l’enquête aurait révélé qu’un enfant blanc aurait été dévoré…
Le marquis de Selorge fils décède, il est remplacé en tant que capitaine de cavalerie par Desjarrier de la Besse.
En mars, arrivée de la Compagnie du Comte de Rochechouart avec pour lieutenant Duchatel.
Cette compagnie remplace celle du Sieur Le Begue repartie en Guadeloupe. Inspection des milices par le gouverneur.
Selon le gouverneur De Poincy : " Extrême sécheresse, récolte compromise, mort des bestiaux, malgré tout les droits seront payés ". La sécheresse dure depuis 18 mois, la canne ne pousse pas…
En Guadeloupe, le gouverneur De Larnage, en reprenant son poste, reste plus modéré que son intérim quant au marronage et au risque de révolte : " Pour surprendre et frapper tous les blancs à la fois... il faudrait un concert général qui est impossible par le défaut de communication, un art et une conduite qui est au-dessus de leur portée et un secret qui ne peut être conservé par la liaison intime que cette nation a avec celle des blancs qu'elle préfère"...
Le 25 juin, le marquis de Larnage est nommé gouverneur les Isles sous le Vent à St Domingue, où il prendra son poste le 11 novembre.
Gabriel Mathieu d’Erchigny de Clieu, lieutenant de Roi à la Martinique, est nommé à sa place en décembre.
Une troupe de nègres marrons de Pointe-Noire, commandés par Grand Goulou et La Tulipe, soulèvent une révolte d’esclaves dans une douzaine d’habitations de Grande-Terre.
Le nouveau gouverneur D’Ercigny de Clieu leur fait donner la chasse avec 3 compagnies de milice, les chefs sont roués et pendus, l’enquête aurait révélé qu’un enfant blanc aurait été dévoré…
1738 : En Martinique, le 29 janvier, le quartier du Mouillage à St Pierre est ravagé par les flammes, dont l’église des Jacobins et le nouvel hôpital. Laurent Reynal de Saint Michel, habitant sucrier à Marie-Galante perd ainsi la maison de ses enfants et leurs magasins, qui ont du être abattus pour empécher l’extension de l’incendie : il écrira au roi pour être dédommagé.
Arrivée le 28 mars du nouvel Intendant général des Isles, César Marie de Lacroix.
Devant le retard considérable des recettes, le nouvel intendant demande un Etat comparatif pour les Isles du Vent depuis 1733, fourni en septembre. Cela nous donne la distribution de l’impôt de capitation pour les différentes îles, la part payable en sucre (100 livres par tête) et celle en argent (6 livre par tête).
A Mariegalande, reste dû 4.774 livres en argent et 75.505 livres de sucre…
On comprend vite que l’impôt ne rentre quasiment pas, et ce dans toutes les îles…
Arrivée le 28 mars du nouvel Intendant général des Isles, César Marie de Lacroix.
Devant le retard considérable des recettes, le nouvel intendant demande un Etat comparatif pour les Isles du Vent depuis 1733, fourni en septembre. Cela nous donne la distribution de l’impôt de capitation pour les différentes îles, la part payable en sucre (100 livres par tête) et celle en argent (6 livre par tête).
A Mariegalande, reste dû 4.774 livres en argent et 75.505 livres de sucre…
On comprend vite que l’impôt ne rentre quasiment pas, et ce dans toutes les îles…
Un "Extrait des charges du Domaine d'Occident acquittées par le Domaine des Isles du Vent, des fonds ordonnés pour ces charges et des excédens de ces charges sur les fonds ordonnés, avancés par le domaine des Isles du Vent" montre une stabilité des dépenses du Domaine à Marie Galande depuis 1733 : 1.710 livres en sucre et 600 livres en argent par an.
Le 10 février, Claude Rameaux, 21 ans, originaire de Fort St Pierre de la Martinique, épouse à l’Eglise de la Conception de Grand Bourg Geneviève Favereau, 20 ans, fille d’un habitant de Capesterre. La cérémonie est célébrée par le Père Carme François Telesphore. Le couple aura 5 enfants.
Le 29 août, un cyclone majeur ravage l’île qui se remettait à peine de 18 mois de sécheresse.
Joseph du Jarrier de la Chassaigne écrit un rapport : "Estat ou l’isle Mariegalande s’est trouvée après le houragan du 29 Aoust dernier" : au Bourg des Basses 18 sucreries "totalement à bas", à St Louis toutes les sucreries ont été rasées "jusqu’au carré des murs"... " Le vent étoit si foudroyant par sa force, que la pluye qui tomboit abondamment ressembloit à de la gresle de feu ; plusieurs femmes sont accouchées avant leur terme, les enfants sont morts, d’autres ont fait des fausses couches" ... "les vieux habitans n’ont point en mémoire un pareil événement depuis l’établissement de ces colonies".
Le gouverneur général Champigny de Noroy voit l’habitation de ses enfants entièrement détruite, seul le moulin (à bêtes) est resté debout…
Certains habitants se réfugient à la Dominique, une longue période de famine commence…
Le 15 septembre, Champigny de Noroy écrit au ministre de la Marine sur ce sujet :
" ... toutes les maisons, sucreries, purgeries, moulins, etuves et cazes à negres ont été renversées, la moitié du fort a été emportée, tous les plants de vivres, les cannes et les cottons ont été arrachés. Plusieurs personnes ont péry, quantité de bestiaux y ont été tués... il ne reste pas trente maisons sur pied dans l'isle..."
Le 29 août, un cyclone majeur ravage l’île qui se remettait à peine de 18 mois de sécheresse.
Joseph du Jarrier de la Chassaigne écrit un rapport : "Estat ou l’isle Mariegalande s’est trouvée après le houragan du 29 Aoust dernier" : au Bourg des Basses 18 sucreries "totalement à bas", à St Louis toutes les sucreries ont été rasées "jusqu’au carré des murs"... " Le vent étoit si foudroyant par sa force, que la pluye qui tomboit abondamment ressembloit à de la gresle de feu ; plusieurs femmes sont accouchées avant leur terme, les enfants sont morts, d’autres ont fait des fausses couches" ... "les vieux habitans n’ont point en mémoire un pareil événement depuis l’établissement de ces colonies".
Le gouverneur général Champigny de Noroy voit l’habitation de ses enfants entièrement détruite, seul le moulin (à bêtes) est resté debout…
Certains habitants se réfugient à la Dominique, une longue période de famine commence…
Le 15 septembre, Champigny de Noroy écrit au ministre de la Marine sur ce sujet :
" ... toutes les maisons, sucreries, purgeries, moulins, etuves et cazes à negres ont été renversées, la moitié du fort a été emportée, tous les plants de vivres, les cannes et les cottons ont été arrachés. Plusieurs personnes ont péry, quantité de bestiaux y ont été tués... il ne reste pas trente maisons sur pied dans l'isle..."
L'escadre commandée par le capitaine de vaisseau Joseph de Nesmond arrive en Martinique le 7 septembre avec 3 navires fortement endommagés par une tempête à 80 lieues au large.
L’intendant César de la Croix fait verser dés septembre par le trésorier de la Marine de Martinique 23.269 livres pour l’achat de vivres de secours en Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le gouverneur général est obligé d’autoriser le ravitaillement par des navires étrangers : jusqu’à fin 1839, 48 navires vont remplir ce rôle, hollandais de St Eustache et de St Martin, américains de Rhode Island et de Boston, anglais de la Barbade et espagnols de la "Coste d'Espagne".
Ils apportent farines, poissons salés, fromages, huiles, vins et alcools pour le ravitaillement, des madriers, planches, essentes, clous, briques, etc... pour la reconstruction et des bêtes sur pieds.
Ils repartent avec des sucres, des sirops, de la mélasse, du tafia et des denrées des isles.
En fin d'année, un " Estat des payemens que le roy veut et ordonne estre faits par M. Barthélémy Moufle de La Tuilerie, trésorier général de la Marine, pour les dépenses mentionnées cy après faites et à faire pour le service de Sa Majesté aux Isles françoises de l'Amérique" nous donne les appointements à Marie Galante : le gouverneur Lonvilliers de Poincy 30.000 livres et les 3 Carmes 36.000 :
L’intendant César de la Croix fait verser dés septembre par le trésorier de la Marine de Martinique 23.269 livres pour l’achat de vivres de secours en Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le gouverneur général est obligé d’autoriser le ravitaillement par des navires étrangers : jusqu’à fin 1839, 48 navires vont remplir ce rôle, hollandais de St Eustache et de St Martin, américains de Rhode Island et de Boston, anglais de la Barbade et espagnols de la "Coste d'Espagne".
Ils apportent farines, poissons salés, fromages, huiles, vins et alcools pour le ravitaillement, des madriers, planches, essentes, clous, briques, etc... pour la reconstruction et des bêtes sur pieds.
Ils repartent avec des sucres, des sirops, de la mélasse, du tafia et des denrées des isles.
En fin d'année, un " Estat des payemens que le roy veut et ordonne estre faits par M. Barthélémy Moufle de La Tuilerie, trésorier général de la Marine, pour les dépenses mentionnées cy après faites et à faire pour le service de Sa Majesté aux Isles françoises de l'Amérique" nous donne les appointements à Marie Galante : le gouverneur Lonvilliers de Poincy 30.000 livres et les 3 Carmes 36.000 :
Edit du Roy pour la fabrication de double sols de 24 deniers en billon (alliage argent / cuivre) pour les colonies. Cette pièce arrivera l'année suivante aux Antilles.
Bordeaux poursuit son activité négrière : alors que Nantes a déja réalisé 348 expéditions de traite, Bordeaux fait en fin d'année sa 38ème...
En seulement 10 ans, les négriers nantais ont armés 129 navires, dont 60 ont desservi la Martinique, 69 St Domingue et aucun la Guadeloupe.
St Domingue est devenue la principale isle à sucre, sur les 2 dernières années, 32 navires pour St Domingue pour seulement 7 pour la Martinique !
1739 : Les dégats de l'ouragan sont suivis par une attaque d'insectes et de chenilles : devant la disette, les habitants doivent demander des vivres à la Martinique, dont les prix ont triplé...
Robert Deshaies, fils d’une famille de Honfleur "sans biens" arrive à Marie-Galante comme enseigne de milice. Il se marie le 26 octobre avec Elisabeth Quentin, veuve de Messire Jean Dumoulier.
Le sieur Pasquier de Varennes est toujours procureur du Roi et propriétaire de 3 habitations dont la caféière Port-Louis : il n’arrive pas à payer ses dettes vis-à-vis d’une dame du Parc à Paris, à qui il doit 3.000 livres. Il doit attendre la prochaine récolte, l’ouragan de l’an dernier ayant détruit la précédente…
En seulement 10 ans, les négriers nantais ont armés 129 navires, dont 60 ont desservi la Martinique, 69 St Domingue et aucun la Guadeloupe.
St Domingue est devenue la principale isle à sucre, sur les 2 dernières années, 32 navires pour St Domingue pour seulement 7 pour la Martinique !
1739 : Les dégats de l'ouragan sont suivis par une attaque d'insectes et de chenilles : devant la disette, les habitants doivent demander des vivres à la Martinique, dont les prix ont triplé...
Robert Deshaies, fils d’une famille de Honfleur "sans biens" arrive à Marie-Galante comme enseigne de milice. Il se marie le 26 octobre avec Elisabeth Quentin, veuve de Messire Jean Dumoulier.
Le sieur Pasquier de Varennes est toujours procureur du Roi et propriétaire de 3 habitations dont la caféière Port-Louis : il n’arrive pas à payer ses dettes vis-à-vis d’une dame du Parc à Paris, à qui il doit 3.000 livres. Il doit attendre la prochaine récolte, l’ouragan de l’an dernier ayant détruit la précédente…
Une " Poste aux lettres " est mise en place pour les Isles du Vent, Mr Le Vasseur est nommé directeur : il va établir " une poste générale dans tous les bours de la Martinique, et de la Martinique à la Guadeloupe, Marie-Galante et la Grenade, en telle sorte qu’en 24 heures on reçoit des lettres du bout de l’isle a l’autre "...
Un Arrêt du Conseil d’Etat du 2 mars interdit d’utiliser les Caraibes comme esclaves.
Il sera enregistré par le Conseil Souverain le 2 mai pour les Isles du Vent.
1740 : Guerre de Succession d'Autriche mais la France de Louis XV ne rentrera en guerre qu'en 1744...
Le 4 mars sont officialisés les cours de change, en particulier des monnaies anciennes ou étrangères, différents en France et dans les îles :
" Évaluation et tarif des prix payez aux monnoyes et par les changeurs de France en conséquence de l'arrest du Conseil du 15 juin 1726 et du tarif arresté en la Cour des Monnoyes le 18 dudit mois et de ceux à payer dans les Isles Françoises de l'Amérique pour les barres, lingots, espèces anciennes ou étrangères, matières et vaisselles d'or et d'argent ".
Il sera enregistré par le Conseil Souverain le 2 mai pour les Isles du Vent.
1740 : Guerre de Succession d'Autriche mais la France de Louis XV ne rentrera en guerre qu'en 1744...
Le 4 mars sont officialisés les cours de change, en particulier des monnaies anciennes ou étrangères, différents en France et dans les îles :
" Évaluation et tarif des prix payez aux monnoyes et par les changeurs de France en conséquence de l'arrest du Conseil du 15 juin 1726 et du tarif arresté en la Cour des Monnoyes le 18 dudit mois et de ceux à payer dans les Isles Françoises de l'Amérique pour les barres, lingots, espèces anciennes ou étrangères, matières et vaisselles d'or et d'argent ".
A Marie Galante, le 9 février, Pierre Feneteau "arpenteur royal, natif de Bordeaux" épouse Marie Hotessier "née dans cette paroisse" en l’église Ste Marie de Capesterre, le mariage est célébré par le R.P. Carme Eugène. Sa jeune épouse décèdera le 11 avril…
Nouveau cyclone le 10 et 11 septembre à Marie Galante et en Guadeloupe, suivi de " disette affligean " : le gouverneur Lonvilliers de Poincy réclame des aides urgentes...
Le 28 septembre, l'Intendant général de La Croix écrit : "Toutes les nouvelles que nous recevons des différens quartiers de la Guadeloupe et de Marie Galante ne nous confirment qur trop la ruine totale de ces deux Isles "
Nouveau cyclone le 10 et 11 septembre à Marie Galante et en Guadeloupe, suivi de " disette affligean " : le gouverneur Lonvilliers de Poincy réclame des aides urgentes...
Le 28 septembre, l'Intendant général de La Croix écrit : "Toutes les nouvelles que nous recevons des différens quartiers de la Guadeloupe et de Marie Galante ne nous confirment qur trop la ruine totale de ces deux Isles "
Des secours en vivres sont envoyés; le gouvernement général est aussi obligé d’accepter l’importation provisoire de vivres étrangers, dont des viandes salées du Danemark et des farines de Nouvelle Angleterre.
Les Anglais concentrent des forces à la Barbade, à St Christophe et à Antigues, les Français renforcent leurs défenses…
En décembre, dans une lettre au ministre, le gouverneur général évoque même une évacuation de Marie Galande, entre la disette et la menace de guerre avec les Anglais : "je ne pense pas que nous puissions prendre sur nous de l'évacuer sans de nouveaux ordres du Roy"...
Les Anglais concentrent des forces à la Barbade, à St Christophe et à Antigues, les Français renforcent leurs défenses…
En décembre, dans une lettre au ministre, le gouverneur général évoque même une évacuation de Marie Galande, entre la disette et la menace de guerre avec les Anglais : "je ne pense pas que nous puissions prendre sur nous de l'évacuer sans de nouveaux ordres du Roy"...
1741 : Une sécheresse sévère a pris la suite, la disette de vivres s'amplifie.
Dans une lettre du 18 avril, le gouverneur de Champigny décrit une grande famine à Marie-Galante : " Plusieurs ont été réduits à vivre de feuilles qu’ils ramassoient dans l’intérieur des bois "...
Le 21 juillet, le gouverneur Champigny de Noroy écrit : "Nombre d'habitans de la Guadeloupe et de Mariegalande se sont trouvez absolument hors d'état de se procurer les aliments nécessaires..."
Dans une lettre du 18 avril, le gouverneur de Champigny décrit une grande famine à Marie-Galante : " Plusieurs ont été réduits à vivre de feuilles qu’ils ramassoient dans l’intérieur des bois "...
Le 21 juillet, le gouverneur Champigny de Noroy écrit : "Nombre d'habitans de la Guadeloupe et de Mariegalande se sont trouvez absolument hors d'état de se procurer les aliments nécessaires..."
Il fait envoyer "30 barils de farine de froment à Mariegalande... pour la distribuer gratuitement au nom du Roy et pour le bon plaisir de Sa Majesté..."
Quelques colons aisés arrivent à reconstruire leurs sucreries, souvent avec un soutien financier de métropole, d’autres se reconvertissent dans le café et le coton, enfin nombreux petits colons émigrent à la Dominique.
Ainsi, le registre d’état civil de la paroisse de la Conception est passé de 20 mariages, baptêmes et inhumations en 1740, à 13 actes dont beaucoup d’inhumations d’enfants en 1741…
Pour la paroisse Ste Marie de Capesterre, on est passé de 46 actes en 1740 à 21 en 1741…
L’île s'est vidée…
L’impôt de capitation est prévu pour les îles du Vent : seulement 1408 têtes sujettes à la capitation à Marie Galande, pour 16.653 en Guadeloupe et 35.960 en Martinique.
Quelques colons aisés arrivent à reconstruire leurs sucreries, souvent avec un soutien financier de métropole, d’autres se reconvertissent dans le café et le coton, enfin nombreux petits colons émigrent à la Dominique.
Ainsi, le registre d’état civil de la paroisse de la Conception est passé de 20 mariages, baptêmes et inhumations en 1740, à 13 actes dont beaucoup d’inhumations d’enfants en 1741…
Pour la paroisse Ste Marie de Capesterre, on est passé de 46 actes en 1740 à 21 en 1741…
L’île s'est vidée…
L’impôt de capitation est prévu pour les îles du Vent : seulement 1408 têtes sujettes à la capitation à Marie Galande, pour 16.653 en Guadeloupe et 35.960 en Martinique.
Le gouverneur général constate que cette baisse en Guadeloupe et surtout à Marie Galande est liée "à la quantité de petits habitans que la misère a chassé de leur Isle..." Beaucoup sont aussi partis vers les "isles neutres" pour échapper à leur créanciers...
Une Ordonnance du Roy du 30 mars : " fait don et remise, pendant 2 ans, de 90 000 livres sur la capitation des habitants de la Guadeloupe, et de 7 000 livres sur celle des habitants de Marie-Galante, à cause des dommages infligés aux îles par les ouragans".
Le Domaine d’Occident fournit un "Etat d'évaluation du prix des marchandises du crû des Isles...sur le quel les trois pour cent...seront perçus dans tous les Ports du Royaume" :
Le Domaine d’Occident fournit un "Etat d'évaluation du prix des marchandises du crû des Isles...sur le quel les trois pour cent...seront perçus dans tous les Ports du Royaume" :
1742 : " Ordonnance du Roy concernant l'exemption accordées aux marchandises provenant de la Traite des Nègres aux Isles Françoises de l'Amérique " :
Elle impose aussi aux capitaines des vaisseaux à déclarer à faire aux greffes des intendances des colonies "le nombre de nègres qu'ils introduiront et le prix auquel ils les auront vendus".
Lettre du Roi au gouverneur général Champigny de Noroy : en cas de guerre avec l’Angleterre, les habitants de Marie-Galante devront être évacués avec leurs biens transportables en Guadeloupe ou en Martinique.
L’ingénieur général des Isles du Vent, Vincent Houël, part dans sa dernière tournée d’inspection des fortifications dans toutes les îles, à la demande du gouverneur général, le marquis de Champigny.
Le 20 février, l'ingénieur Houël est passé à Marie-Galante, où il a fait la visite "des magasins et des logements des officiers avec Mr de Poincy, gouverneur", il les a trouvé "tous en bon état" : "les poudres bien arrangées et conditionnées, les gargousses et les cartouches partagées dans de petites caisses propres au transport, les armes bien entretenue... les canons de la batterie sont montés sur de bons affûts, mais comme la plateforme a été endommagée par les ouragans, elle demande réparation... la cazerne des soldats est en bon état, elle est en fourches en terre palissadée de planches et couverte d’essentes, mais elle est trop petite pour les 50 soldats qui sont en garnison, il convient l’augmenter de 18 à 20 pieds de longueur sur la même largeur"
Lettre du Roi au gouverneur général Champigny de Noroy : en cas de guerre avec l’Angleterre, les habitants de Marie-Galante devront être évacués avec leurs biens transportables en Guadeloupe ou en Martinique.
L’ingénieur général des Isles du Vent, Vincent Houël, part dans sa dernière tournée d’inspection des fortifications dans toutes les îles, à la demande du gouverneur général, le marquis de Champigny.
Le 20 février, l'ingénieur Houël est passé à Marie-Galante, où il a fait la visite "des magasins et des logements des officiers avec Mr de Poincy, gouverneur", il les a trouvé "tous en bon état" : "les poudres bien arrangées et conditionnées, les gargousses et les cartouches partagées dans de petites caisses propres au transport, les armes bien entretenue... les canons de la batterie sont montés sur de bons affûts, mais comme la plateforme a été endommagée par les ouragans, elle demande réparation... la cazerne des soldats est en bon état, elle est en fourches en terre palissadée de planches et couverte d’essentes, mais elle est trop petite pour les 50 soldats qui sont en garnison, il convient l’augmenter de 18 à 20 pieds de longueur sur la même largeur"
Le gouverneur général Champigny de Noroy résume avec l'intendant De La Croix les travaux à envisager et félicite le gouverneur De Poincy pour sa gestion :
Dominique Gallinière, écuyer et seigneur de Bonneval, et dame Elisabeth Jespere de Meze baptisent leur fils François en l’église de la Conception.
Moins de 3 pages et 10 actes pour le curé de la paroisse, le R.P. Carme Télésphore. L’île vit au ralenti…
A Vieux Fort, Jean Sarragot et sa femme Elisabeth Moore font baptiser leur fils Jean Baptiste par le R.P. Carme Stanislas de Coetdihuel. 15 actes cette année pour le curé de Vieux Fort.
Par contre, 37 actes pour le curé de Capesterre, le R.P. Carme Cyrille, dont le baptème d’Alexis, 6 mois, caraïbe : le parrain est le sieur Lebrun Cognet, la marraine Françoise Fontaine.
Capesterre semble avoir été un peu préservée par le cyclone de 1738, son économie est moins dépendante du sucre…
Les salaires des employés du Domaine pour l’ensemble des Isles du Vent sont publiés :
Pour Mariegalande, le "Bureau de la Basseterre" (Grand Bourg), le receveur des droits touche 1.500 livres, le commis et visiteur 500, leurs fonctions sont précisées :
Moins de 3 pages et 10 actes pour le curé de la paroisse, le R.P. Carme Télésphore. L’île vit au ralenti…
A Vieux Fort, Jean Sarragot et sa femme Elisabeth Moore font baptiser leur fils Jean Baptiste par le R.P. Carme Stanislas de Coetdihuel. 15 actes cette année pour le curé de Vieux Fort.
Par contre, 37 actes pour le curé de Capesterre, le R.P. Carme Cyrille, dont le baptème d’Alexis, 6 mois, caraïbe : le parrain est le sieur Lebrun Cognet, la marraine Françoise Fontaine.
Capesterre semble avoir été un peu préservée par le cyclone de 1738, son économie est moins dépendante du sucre…
Les salaires des employés du Domaine pour l’ensemble des Isles du Vent sont publiés :
Pour Mariegalande, le "Bureau de la Basseterre" (Grand Bourg), le receveur des droits touche 1.500 livres, le commis et visiteur 500, leurs fonctions sont précisées :
Une " Balance à l'effet d'établir la différence du produit de la capitation de l'année 1742 à celuy de l'année 1741" a été publiée. Elle nous permet de connaître les détails de la capitation à Marie Galande : 417 têtes de sucriers payant droit et 887 têtes de noirs soit à 6 livres par tête 9.075 livres pour les 1.304 têtes imposables :
Le gouverneur de la Grenade, M. de Pradines, demande au gouverneur général de récupérer la garnison de Marie Galande...
1743 : La "Compagnie qui étoit en garnison a été transférée à la Grenade" sur ordre du gouverneur général Champigny de Noroy.
1743 : La "Compagnie qui étoit en garnison a été transférée à la Grenade" sur ordre du gouverneur général Champigny de Noroy.
Tous les travaux prévus à Marie Galande sont suspendus.
Les habitants ne peuvent plus compter que sur leurs milices pour leur défense...
Les habitants ne peuvent plus compter que sur leurs milices pour leur défense...
Longvilliers de Poincy, de passage à St Pierre de la Martinique, tombe gravement malade et ne peut rentrer prendre son poste de gouverneur à Marie-Galante.
Un "Estat des privilégiés qui jouissent de l’exemption du droit de capitation dans l’étendue des Isles du Vent" au 1er janvier, dressé par la Direction générale du Domaine, est fournie le 1er août.
Pour Marie Galante, les privilégiés qui ne payent donc pas l'impôt sont :
Un "Estat des privilégiés qui jouissent de l’exemption du droit de capitation dans l’étendue des Isles du Vent" au 1er janvier, dressé par la Direction générale du Domaine, est fournie le 1er août.
Pour Marie Galante, les privilégiés qui ne payent donc pas l'impôt sont :
- Les Carmes avec 6 non sucriers.
- Les officiers major : le Gouverneur De Poincy avec 24 non sucriers, le Major général Jarrier de la Chassaigne avec 16 sucriers.
- Les officiers de justice : le juge Poisson avec 12 sucriers, le procureur du Roy Pasquier de Varennes avec 12 sucriers, le greffier Poutonnier avec 6 non sucriers.
- Les officiers de milice : les capitaines Dumoulier de Lacombe avec 12 sucriers, Jarrier de Trachèze avec 12 sucriers, Mathurin Dulac avec 12 sucriers, Jean Sarragot avec 12 non sucriers, Jarrier de Labesse avec 12 non sucriers ; les lieutenants Martin de Morandière avec 9 sucriers, Pierre Hotessier avec 8 non sucriers, René Vavon avec 8 non sucriers, Joseph Faussecave avec 8 non sucriers ; les enseignes et cornettes Robert Deshayes avec 6 sucriers, Jacques Cognet Lebrun avec 6 non sucriers, Georges Botreau Bellair avec 6 non sucriers, Jean Sarragot fils avec 6 non sucriers ; les sergents Jacques Dauvergne Rose avec 4 non sucriers, André Girard avec 4 non sucriers, Joseph Abraham Morancy avec 4 non sucriers et Joseph Sicot avec 4 non sucriers.
- Les voyers : Jean Vauclin des Rivierres avec 8 non sucriers, Jacques Boulogne avec 8 non sucriers.
- Les nobles : Joseph Dumoulier des Brosses avec 12 non sucriers, Laurent Reynal de Saint Michel avec 12 sucriers.
- Les veuves de nobles et privilégiés : la veuve du marquis de Selorge avec 6 sucriers, la veuve du sergent Mathieu Mercier, la veuve du sergent Villeneuve, la veuve du greffier Simon Vauclin.
Au total pour Marie Galante, 107 exemption de capitation pour esclaves sucriers, 153 exemption pour esclaves non sucriers...
Les observations notées dans la marge droite de l’Estat sont instructives :
"On voit dans le présent Etat quelques vuides dans les comptes de certains Privilégiés qui paroissent d’abord débiteurs pour quelques années, ne rien devoir dans d’autres et reparoissent ensuite débiteurs dans les suivantes.
Plusieurs causes donnent lieu à ce vuide.
Premièrement, le changement de demeure de certains Privilégiés qui n’ont point acquitté le droit de Capitation dans le quartier qu’ils ont quitté et qui l’ont payé dans celuy ou ils ont passé.
En second lieu, de ce que quelques uns de ces Privilègiés qui n’étoient point exempts dans les premières années ont dans la suite été pourvus d’employes dont l’exemption égale ou même excède le nombre de leurs nègres.
Et enfin, de ce que d’autres ont vendu ou loué leur habitation sans avoir acquitté ce qu’ils devoient au Domaine et que les particuliers a qui ces habitations ont passé ont payé exactement pendant qu’ils ont été en possession."
La fraude fiscale existait déjà …
31 navires français en provenance du Canada et de la Louisiane ont importé en 1743 en Martinique (et donc en partie pour Marie-Galante...) de la morue et des poissons salés, des farines, des matériaux de construction (planches, briques, feuillards, goudron), 360 meules en grés, du charbon, etc…,le tout pour 1.172.661 livres.
Au retour, les mêmes ont exporté des produits des isles : sucres, sirops, tafia, café, etc…en tout pour 1.037.889 livres, donc légèrement déficitaire…
Le prix du sucre a peu monté en 10 ans, entre 24 et 50 livres le quintal selon son raffinement, celui du café a baissé à 70 livres le quintal, le coton a monté à 110 le quintal, l’indigo 4 livres la livre, enfin la barrique de tafia (rhum) vaut 60 livres.
En 5 ans, les négriers nantais ont armé 148 navires dont seulement 130 sont arrivés à bon port, entre les naufrages, les révoltes de noirs et surtout les corsaires anglais qui en ont capturé 11 en 1743...
Sur ces 130, 100 pour St Domingue, 30 pour la Martinique, aucun pour la Guadeloupe, les colons de la Guadeloupe et de Marie-Galante devaient se fournir auprès des vendeurs de St Pierre...
Le 1er février : " Déclaration du Roy sur les negres qui composent des remedes " : " Faisons défenses à tous esclaves de l’un & de l’autre sexe, de composer & distribuer aucuns remedes en poudre ou en quelqu’autre forme que ce puisse être, & d’entreprendre la guérison d’aucuns malades, à l’exception de la morsure des serpens, à peine de mort" : on redoutait les empoisonements…
Le même jour, Ordonnance du Roy "Qui défend aux esclaves le port d’armes "
Le 17 juillet, nouvelle Déclaration du Roy "Concenant les concessions de terres dans les colonies françoises de l'Amérique": elle impose que toutes les nouvelles concessions soient données conjointement par le Gouverneur et l'Intendant, les concessions abandonnées seront réunies au Domaine.
1744 : La France entre en guerre le 15 mars, la France alliée à l’Espagne va combattre les Anglais, associés aux Hollandais.
La guerre navale franco-anglaise va donc reprendre, entre autres aux Antilles...
La dépêche contenant la déclaration de guerre arrive en Martinique le 5 mai, chiffrée :
- Les officiers major : le Gouverneur De Poincy avec 24 non sucriers, le Major général Jarrier de la Chassaigne avec 16 sucriers.
- Les officiers de justice : le juge Poisson avec 12 sucriers, le procureur du Roy Pasquier de Varennes avec 12 sucriers, le greffier Poutonnier avec 6 non sucriers.
- Les officiers de milice : les capitaines Dumoulier de Lacombe avec 12 sucriers, Jarrier de Trachèze avec 12 sucriers, Mathurin Dulac avec 12 sucriers, Jean Sarragot avec 12 non sucriers, Jarrier de Labesse avec 12 non sucriers ; les lieutenants Martin de Morandière avec 9 sucriers, Pierre Hotessier avec 8 non sucriers, René Vavon avec 8 non sucriers, Joseph Faussecave avec 8 non sucriers ; les enseignes et cornettes Robert Deshayes avec 6 sucriers, Jacques Cognet Lebrun avec 6 non sucriers, Georges Botreau Bellair avec 6 non sucriers, Jean Sarragot fils avec 6 non sucriers ; les sergents Jacques Dauvergne Rose avec 4 non sucriers, André Girard avec 4 non sucriers, Joseph Abraham Morancy avec 4 non sucriers et Joseph Sicot avec 4 non sucriers.
- Les voyers : Jean Vauclin des Rivierres avec 8 non sucriers, Jacques Boulogne avec 8 non sucriers.
- Les nobles : Joseph Dumoulier des Brosses avec 12 non sucriers, Laurent Reynal de Saint Michel avec 12 sucriers.
- Les veuves de nobles et privilégiés : la veuve du marquis de Selorge avec 6 sucriers, la veuve du sergent Mathieu Mercier, la veuve du sergent Villeneuve, la veuve du greffier Simon Vauclin.
Au total pour Marie Galante, 107 exemption de capitation pour esclaves sucriers, 153 exemption pour esclaves non sucriers...
Les observations notées dans la marge droite de l’Estat sont instructives :
"On voit dans le présent Etat quelques vuides dans les comptes de certains Privilégiés qui paroissent d’abord débiteurs pour quelques années, ne rien devoir dans d’autres et reparoissent ensuite débiteurs dans les suivantes.
Plusieurs causes donnent lieu à ce vuide.
Premièrement, le changement de demeure de certains Privilégiés qui n’ont point acquitté le droit de Capitation dans le quartier qu’ils ont quitté et qui l’ont payé dans celuy ou ils ont passé.
En second lieu, de ce que quelques uns de ces Privilègiés qui n’étoient point exempts dans les premières années ont dans la suite été pourvus d’employes dont l’exemption égale ou même excède le nombre de leurs nègres.
Et enfin, de ce que d’autres ont vendu ou loué leur habitation sans avoir acquitté ce qu’ils devoient au Domaine et que les particuliers a qui ces habitations ont passé ont payé exactement pendant qu’ils ont été en possession."
La fraude fiscale existait déjà …
31 navires français en provenance du Canada et de la Louisiane ont importé en 1743 en Martinique (et donc en partie pour Marie-Galante...) de la morue et des poissons salés, des farines, des matériaux de construction (planches, briques, feuillards, goudron), 360 meules en grés, du charbon, etc…,le tout pour 1.172.661 livres.
Au retour, les mêmes ont exporté des produits des isles : sucres, sirops, tafia, café, etc…en tout pour 1.037.889 livres, donc légèrement déficitaire…
Le prix du sucre a peu monté en 10 ans, entre 24 et 50 livres le quintal selon son raffinement, celui du café a baissé à 70 livres le quintal, le coton a monté à 110 le quintal, l’indigo 4 livres la livre, enfin la barrique de tafia (rhum) vaut 60 livres.
En 5 ans, les négriers nantais ont armé 148 navires dont seulement 130 sont arrivés à bon port, entre les naufrages, les révoltes de noirs et surtout les corsaires anglais qui en ont capturé 11 en 1743...
Sur ces 130, 100 pour St Domingue, 30 pour la Martinique, aucun pour la Guadeloupe, les colons de la Guadeloupe et de Marie-Galante devaient se fournir auprès des vendeurs de St Pierre...
Le 1er février : " Déclaration du Roy sur les negres qui composent des remedes " : " Faisons défenses à tous esclaves de l’un & de l’autre sexe, de composer & distribuer aucuns remedes en poudre ou en quelqu’autre forme que ce puisse être, & d’entreprendre la guérison d’aucuns malades, à l’exception de la morsure des serpens, à peine de mort" : on redoutait les empoisonements…
Le même jour, Ordonnance du Roy "Qui défend aux esclaves le port d’armes "
Le 17 juillet, nouvelle Déclaration du Roy "Concenant les concessions de terres dans les colonies françoises de l'Amérique": elle impose que toutes les nouvelles concessions soient données conjointement par le Gouverneur et l'Intendant, les concessions abandonnées seront réunies au Domaine.
1744 : La France entre en guerre le 15 mars, la France alliée à l’Espagne va combattre les Anglais, associés aux Hollandais.
La guerre navale franco-anglaise va donc reprendre, entre autres aux Antilles...
La dépêche contenant la déclaration de guerre arrive en Martinique le 5 mai, chiffrée :
Le nouvel intendant général Jean Louis Albert de Ranché, nommé en mars, arrive fin octobre en Martinique.
A Marie Galande, en novembre, Jarrier de la Chassaigne écrit au gouverneur général pour se plaindre de l'absence de garnison et de canons...
" L'Etat général du produit de la capitation" retrouve 1.395 têtes payant droit contre 1.304 en 1742, mais on ne sait si ces 91 nouvelles têtes sont blanches ou noires !
Les Anglais continuent de rassembler des navires à la Barbade et à la Dominique.
Les navires marchands français ne partent plus qu’en convoi de 4 ou 5…
Sur les 11 navires négriers armés à Nantes, 5 sont arrivés en Martinique, 6 ont été pris par les corsaires anglais...
En fin d’année, les corsaires anglais établissent un blocus autour de la Martinique, les vivres commencent à manquer…
1745 : Le 11 mai, à la bataille de Fontenoy, le Maréchal de Saxe gagne après le fameux : " Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! "
Les négriers nantais n'arment que 2 bateaux, aucun n'arrivera...
Aux Antilles, compte-tenu de la guerre, le secrétaire d’Etat à la Marine, le comte de Maurepas impose à tous les navires de traverser l’Atlantique en convoi sous peine d’une amende de 500 livres-tournois : ainsi, 3 convois partiront cette année pour les Antilles, dont 1 de 123 voiles en septembre, et 2 en reviendront.
Celui de novembre verra 16 de ses 43 navires pris ou détruits malgré l’encadrement par 2 vaisseaux de guerre de la Marine Royale…
En parallèle, les corsaires de Martinique auront capturé 69 navires anglais en 1 an.
Les Anglais prennent St Martin, St Barthélemy est considérée comme île neutre.
En Martinique, le gouverneur général, le marquis de Champigny de Noroy, 72 ans prend sa retraite.
Il est remplacé le 1er mai par Charles de Thubières de Grimoard de Pestel de Lévis, marquis de Caylus, chevalier de l’Ordre de Malte, ancien commandant de vaisseau, sa mère était la nièce de Mme de Maintenon.
A Marie-Galante, la capitation a été payée en argent, pour 1.488 livres, en sucre pour 306, soit au total 1.794 :
11 fois moins que la Guadeloupe, 29 fois moins que la Martinique, cela situe les capacités économiques de l’île à l’époque.
Le marquis de Caylus, envoie une note au ministre sur la défense des Isles du Vent.
Concernant Marie-Galande, il écrit :
A Marie Galande, en novembre, Jarrier de la Chassaigne écrit au gouverneur général pour se plaindre de l'absence de garnison et de canons...
" L'Etat général du produit de la capitation" retrouve 1.395 têtes payant droit contre 1.304 en 1742, mais on ne sait si ces 91 nouvelles têtes sont blanches ou noires !
Les Anglais continuent de rassembler des navires à la Barbade et à la Dominique.
Les navires marchands français ne partent plus qu’en convoi de 4 ou 5…
Sur les 11 navires négriers armés à Nantes, 5 sont arrivés en Martinique, 6 ont été pris par les corsaires anglais...
En fin d’année, les corsaires anglais établissent un blocus autour de la Martinique, les vivres commencent à manquer…
1745 : Le 11 mai, à la bataille de Fontenoy, le Maréchal de Saxe gagne après le fameux : " Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! "
Les négriers nantais n'arment que 2 bateaux, aucun n'arrivera...
Aux Antilles, compte-tenu de la guerre, le secrétaire d’Etat à la Marine, le comte de Maurepas impose à tous les navires de traverser l’Atlantique en convoi sous peine d’une amende de 500 livres-tournois : ainsi, 3 convois partiront cette année pour les Antilles, dont 1 de 123 voiles en septembre, et 2 en reviendront.
Celui de novembre verra 16 de ses 43 navires pris ou détruits malgré l’encadrement par 2 vaisseaux de guerre de la Marine Royale…
En parallèle, les corsaires de Martinique auront capturé 69 navires anglais en 1 an.
Les Anglais prennent St Martin, St Barthélemy est considérée comme île neutre.
En Martinique, le gouverneur général, le marquis de Champigny de Noroy, 72 ans prend sa retraite.
Il est remplacé le 1er mai par Charles de Thubières de Grimoard de Pestel de Lévis, marquis de Caylus, chevalier de l’Ordre de Malte, ancien commandant de vaisseau, sa mère était la nièce de Mme de Maintenon.
A Marie-Galante, la capitation a été payée en argent, pour 1.488 livres, en sucre pour 306, soit au total 1.794 :
11 fois moins que la Guadeloupe, 29 fois moins que la Martinique, cela situe les capacités économiques de l’île à l’époque.
Le marquis de Caylus, envoie une note au ministre sur la défense des Isles du Vent.
Concernant Marie-Galande, il écrit :
" Comme cette Isle est peu considérable par elle-même, on n’a jamais pensé à y faire des fortications.
En temps de paix, on y tient un Etat Major avec une Compagnie françoise de 50 hommes, afin d’y soutenir l’établissement.
Mais à l’exemple de ce qui s’étoit pratiqué dans les précédentes guerres, on a pris le parti en 1743 d’en retirer la garnison pour fortifier celle de la Grenade…
Au moyen de quelques batteries et retranchements, on a mis les habitants qui composent 250 hommes de bonnes milices, en état de se deffendre contre les corsaires ennemis. "
Le 10 janvier, Nicolas Sarragot du Foudrier, 42 ans, a été enterré "dans la Chapelle de l’Ance du Vent" par le R.P. Cyrille, curé de Capesterre.
Le 27 juin, toujours à Capesterre, Henry Wachter et Marguerite Guesnon ont baptisé leur fils Jean, né le 28 mai.
1746 : Le 5 juillet, Sa Majesté ordonne " qu'aucunes lettres de grâce, de rémission ou d'abolition, lettres d'anoblissement, de confirmation de noblesse, de relief, de surannation ou de dérogeance à noblesse, ne fussent enregistrées aux Conseils supérieurs des Isles sous le Vent, qu'après que son secrétaire d'État aurait fait savoir de sa part qu'il trouve bon qu'on procède auxdits enregistrements "
En effet, les Conseils Supérieurs avaient souvent cédé à la pression des habitants qui voulaient échapper à l’impôt de la capitation…
Aux Antilles, la Marine Anglaise est partout et perturbe considérablement les échanges avec la métropole, réalisant un véritable blocus : 2 convois seulement arrivent à atteindre nos îles, dont 1 de 196 navires, dont 56 pour la Martinique. Un seul arrive à en partir le 1er mars avec 42 navires marchands escortés par 2 vaisseaux du Roi : ils en perdront 14 pendant la traversée pour St Malo.
Pour les négriers nantais, 2 armements, pris par les corsaires tous les 2...
La Guadeloupe et Marie-Galante, dont le commerce dépend de St Pierre de la Martinique sont les plus pénalisés : le sucre ne s’exporte plus et tombe à 3 livres les 50 kg.
La disette s’installe…
A Marie Galante, la capitation concerne cette année 1.487 têtes : la capitation en sucre est fixée à 100 "livres pesant" par tête, qui peut être rachetée à 9 livres tournois le quintal, soit 5.049 livres, la capitation en argent est toujours fixée à 6 livres par "tête de Blanc ou de Noir", soit 5.556 livres, en tout 10.605 livres d’impôts pour les habitants.
Seules 1.986 livres seront versés au receveur du Domaine du Roi…
En temps de paix, on y tient un Etat Major avec une Compagnie françoise de 50 hommes, afin d’y soutenir l’établissement.
Mais à l’exemple de ce qui s’étoit pratiqué dans les précédentes guerres, on a pris le parti en 1743 d’en retirer la garnison pour fortifier celle de la Grenade…
Au moyen de quelques batteries et retranchements, on a mis les habitants qui composent 250 hommes de bonnes milices, en état de se deffendre contre les corsaires ennemis. "
Le 10 janvier, Nicolas Sarragot du Foudrier, 42 ans, a été enterré "dans la Chapelle de l’Ance du Vent" par le R.P. Cyrille, curé de Capesterre.
Le 27 juin, toujours à Capesterre, Henry Wachter et Marguerite Guesnon ont baptisé leur fils Jean, né le 28 mai.
1746 : Le 5 juillet, Sa Majesté ordonne " qu'aucunes lettres de grâce, de rémission ou d'abolition, lettres d'anoblissement, de confirmation de noblesse, de relief, de surannation ou de dérogeance à noblesse, ne fussent enregistrées aux Conseils supérieurs des Isles sous le Vent, qu'après que son secrétaire d'État aurait fait savoir de sa part qu'il trouve bon qu'on procède auxdits enregistrements "
En effet, les Conseils Supérieurs avaient souvent cédé à la pression des habitants qui voulaient échapper à l’impôt de la capitation…
Aux Antilles, la Marine Anglaise est partout et perturbe considérablement les échanges avec la métropole, réalisant un véritable blocus : 2 convois seulement arrivent à atteindre nos îles, dont 1 de 196 navires, dont 56 pour la Martinique. Un seul arrive à en partir le 1er mars avec 42 navires marchands escortés par 2 vaisseaux du Roi : ils en perdront 14 pendant la traversée pour St Malo.
Pour les négriers nantais, 2 armements, pris par les corsaires tous les 2...
La Guadeloupe et Marie-Galante, dont le commerce dépend de St Pierre de la Martinique sont les plus pénalisés : le sucre ne s’exporte plus et tombe à 3 livres les 50 kg.
La disette s’installe…
A Marie Galante, la capitation concerne cette année 1.487 têtes : la capitation en sucre est fixée à 100 "livres pesant" par tête, qui peut être rachetée à 9 livres tournois le quintal, soit 5.049 livres, la capitation en argent est toujours fixée à 6 livres par "tête de Blanc ou de Noir", soit 5.556 livres, en tout 10.605 livres d’impôts pour les habitants.
Seules 1.986 livres seront versés au receveur du Domaine du Roi…
En décembre, le gouverneur général Charles de Caylus, fait rétablir la garnison que Champigny avait fait enlever, car "il est vray que les habitans de Marie Galante etoient dans la consternation" en maintenant en place Jarrier de la Chassaigne. Il fait livrer de la poudre et des boulets et demande 6000 fusils pour les milices.
" J’ay tout lieu d’être satisfait de ceux de Mariegalante, ils se portent très bravement a la deffense de nos bateaux caboteurs dont ils ont sauvé quelque uns et je regarde cette isle comme hors d’insulte de la part d’un ou plusieurs corsaires…"
" J’ay tout lieu d’être satisfait de ceux de Mariegalante, ils se portent très bravement a la deffense de nos bateaux caboteurs dont ils ont sauvé quelque uns et je regarde cette isle comme hors d’insulte de la part d’un ou plusieurs corsaires…"
1747 : Début janvier, un convoi, estimé à plus de 40 millions de livres-tournois, soit 2 fois le budget de la Marine, arrive à quitter les Antilles et à atteindre la métropole.
Inversement, plus aucun convoi n’arrive aux Antilles pendant l’année : la disette augmente…
Le gouverneur général se voit obligé d'autoriser des navires neutres, en particulier hollandais, à apporter des vivres.
Finalement, fin décembre, un convoi arrive à passer : 73 navires marchands atteignent la Guadeloupe ou la Martinique, 20 ont été capturés et conduits à la Barbade par les navires de guerre ou les corsaires anglais.
En parallèlle, nos corsaires, en particulier ceux de la Martinique, ont fait 99 prises en 1747, gênant considérablement le commerce colonial anglais.
A Marie Galante, la vie continue...
Le 3 avril Jean Grelin et sa femme Anne Dubois font baptiser à Vieux Fort leur fille Euphrosine.
Catherine Boulogne, épouse de Joseph Lacavé Faussecave, décède en lui laissant 10 enfants à charge…
Le veuf se remarie le 26 juin avec une voisine déjà veuve avec 1 fille à charge : Jeanne Cognet, veuve de Nicolas Sarragot Coudrie, habitant du quartier de l’Anse du Vent décédé en 1745.
Le contrat de mariage, type communauté réduite aux acquêts, devant Pasquier de Varennes, notaire et cousin, prévoit un inventaire de chaque communauté antérieure pour conserver les droits des enfants nés des mariages précédents. Ces 2 inventaires vont nous donner des renseignements très précieux sur une grande et une petite habitation marie-galantaise à cette époque…
Un 1er inventaire concernant la succession Boulogne a lieu du 10 au 14 décembre dans l’habitation de la Grande Ravine, en présence du grand-père Jean Boulogne, qui "a déclaré ne savoir écrire ny signer", de Germain Boulogne, Joseph Abraham, Gaujal de l’Estrade et Dulac et sera enregistré par le greffier du juge sénéchal Poisson. Elle protège les biens des 10 enfants du premier lit.
Dans l’inventaire des meubles, on commence par le contenu des 3 chambres et de la cuisine. On passe aux bâtiments de production : la "caze à grager" pour le manioc, la sucrerie avec 4 "canots" à sucre ou à vesou, la purgerie avec 700 formes à sucre en stock, la vinaigrerie avec une chaudière en cuivre et couleuvre en étain pour faire le tafia et 2 barriques.
Viennent ensuite les 56 esclaves : 22 nègres, 15 négresses, 19 négrillons et négrites.
Tous ces enfants sont "créol", nés dans l’île, ils sont évalués entre 350 et 1000 livres.
Les nègres de 18 à 51 ans sont en grande partie identifiés par leur origine en Afrique : 3 Timbou, 3 Arada (actuel Benin), 1 Ibo (actuel Nigeria), 2 Mandingue (Guinée ou Sierra Leone actuels), 5 Congo. Ils sont évalués en fonction de l’âge et de l’aspect entre 800 et 1500 livres.
Les 5 nègres créoles sont "à talents" : 1 tonnelier, 3 sucriers, 1 chasseur-pêcheur, ils valent entre 1800 et 2.400 livres…
Les négresses de 14 à 50 ans, en grande partie avec enfants, 1 Ibo, 3 Congo, 1 Arada, 9 Créoles, sont estimées entre 600 et 1.300 livres.
2 négresses "à talents" se détachent, la blanchisseuse 1.500 et la couturière 2.300…
Un couple de nègres marrons de 22 ans est mentionné.
A la fin des meubles sont consignés les bêtes :
26 "bêtes cavalines", chevaux, juments et mules, valant de 200 à 1.000 livres (un peu moins cher qu’un esclave…)
26 "bêtes à cornes", bœufs de cabrouet, vaches et veaux entre 50 et 250 livres
Enfin 27 "bêtes à laine", bélier, brebis et agneaux, 6 "cabrittes" et 24 cochons.
Dans l’inventaire des immeubles, on retrouvera les terres, les bâtiments de production et la maison familiale :
La "maison à demeure" fait 57 pieds sur 18 (Le " pied du Roy " faisait 32,4 cm) soit 18 m par 6. C’est une case en bois et charpente avec 3 chambres et un bout "rabattu" qui sert de magasin. Elle est estimée 3.000 livres.
La cuisine est une case en bois et gaulettes séparée du bâtiment principal de 40 pieds sur 16. Une partie fait aussi gragerie pour le manioc, l’ensemble vaut 100 livres.
Il existe 2 "cazes à houragan", 1 grande de 18 pieds par 16 et 1 petite de 15 pieds sur 10, qui sert aussi d’école. Leur base est en "massonerie", le haut en double palissade.
Il existe un petit colombier de 8 par 4 pieds.
La sucrerie mesure 26 pieds sur 24 (8.5 m par 7.8 m) avec 2 murs pignons maçonnés et charpente, elle contient une chaudière et un rafraichissoir, évaluée 3.500 livres.
A côté, un moulin à bêtes avec poteaux et charpente, renfermant pivot, chassis et tambour, estimé 5.000 livres.
Une étuve à sucre en maçonnerie et charpente de 10 par 10 pieds avec limandes, chaudière et fourneau, estimée 4.000 livres.
La purgerie en bois rond et palissade fait 50 par 17 pieds (NB : 16 m par 5.5), valeur 500 livres.
Enfin une case à bagasse de 50 par 20 pieds.
Les terres en plusieurs concessions totalisent 450 " quarrés " soit presque 450 hectares.
Le terrain où est implanté l’habitation-sucrerie est partiellement planté, dont 8 carrés en cannes, estimés 4.400 livres, 1 carré en manioc 300 livres, 33 carrés en savane en partie palissadé 1.650 livres, 24 carrés en bois debout 1.800 livres.
Sur les autres terrains, on retrouve 55 carrés en canne, 70 carrés en cacao et bananiers, 4 carrés de café.
Cette prospère habitation avait aussi près de 10.000 livres de dettes, dont 1.200 pour le marquis de Selorge et 800 pour le gouverneur De Poincy…
Le 2ème inventaire, concernant la succession Sarragot, a lieu le 15 décembre. Elle protège la fille unique Marie-Jeanne Sarragot-Coudrie.
Elle nous montre une petite habitation de culture vivrière sans bâtiments de production.
On recense 12 esclaves : 4 nègres, 3 négresses et 5 négrillons ou négrites, 1 seul cheval et 4.000 livres de dettes pour cette petite exploitation…
1748 : Robert Philippe Lonvilliers de Poincy est envoyé comme gouverneur à la Grenade.
En Martinique, le gouverneur général de Caylus prend une ordonnance pour l'ensemble des Isles du Vent, qui interdit de tirer des coups de fusil ou de pistolet après le coucher du soleil, et qui impose la fermeture des cabarets dans les Isles du Vent après 8 heures du soir, sous peine d’amende contre les blancs et de punition corporelle contre les nègres.
Aux Isles du Vent, le blocus anglais est sévère, la frégate du Roi La Perle est capturée en février, le commerce est paralysé, la disette s’installe à nouveau…
A Mariegalande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne obtient le poste de lieutenant du Roi qu’il demande depuis plus de 15 ans et fait office de gouverneur.
Le gouverneur général De Caylus écrit sur lui : "brave homme et d’une petite capacité et dont les lumières sont fort bornées. Comme il a son bien dans l’isle où il commande et qu’il y est connu et aimé, je pense que le bien du service demande qu’il y soit continué " !
Dans un autre mémoire, il écrit : "Mary galande est une petite isle de peu de considération et de nulle ressource. On en a ôté la garnison avant la dernière guerre, les habitans sont en état de la défendre. Sa situation au vent des autres Isles demande qu’on la conserve au Roy"
Inversement, plus aucun convoi n’arrive aux Antilles pendant l’année : la disette augmente…
Le gouverneur général se voit obligé d'autoriser des navires neutres, en particulier hollandais, à apporter des vivres.
Finalement, fin décembre, un convoi arrive à passer : 73 navires marchands atteignent la Guadeloupe ou la Martinique, 20 ont été capturés et conduits à la Barbade par les navires de guerre ou les corsaires anglais.
En parallèlle, nos corsaires, en particulier ceux de la Martinique, ont fait 99 prises en 1747, gênant considérablement le commerce colonial anglais.
A Marie Galante, la vie continue...
Le 3 avril Jean Grelin et sa femme Anne Dubois font baptiser à Vieux Fort leur fille Euphrosine.
Catherine Boulogne, épouse de Joseph Lacavé Faussecave, décède en lui laissant 10 enfants à charge…
Le veuf se remarie le 26 juin avec une voisine déjà veuve avec 1 fille à charge : Jeanne Cognet, veuve de Nicolas Sarragot Coudrie, habitant du quartier de l’Anse du Vent décédé en 1745.
Le contrat de mariage, type communauté réduite aux acquêts, devant Pasquier de Varennes, notaire et cousin, prévoit un inventaire de chaque communauté antérieure pour conserver les droits des enfants nés des mariages précédents. Ces 2 inventaires vont nous donner des renseignements très précieux sur une grande et une petite habitation marie-galantaise à cette époque…
Un 1er inventaire concernant la succession Boulogne a lieu du 10 au 14 décembre dans l’habitation de la Grande Ravine, en présence du grand-père Jean Boulogne, qui "a déclaré ne savoir écrire ny signer", de Germain Boulogne, Joseph Abraham, Gaujal de l’Estrade et Dulac et sera enregistré par le greffier du juge sénéchal Poisson. Elle protège les biens des 10 enfants du premier lit.
Dans l’inventaire des meubles, on commence par le contenu des 3 chambres et de la cuisine. On passe aux bâtiments de production : la "caze à grager" pour le manioc, la sucrerie avec 4 "canots" à sucre ou à vesou, la purgerie avec 700 formes à sucre en stock, la vinaigrerie avec une chaudière en cuivre et couleuvre en étain pour faire le tafia et 2 barriques.
Viennent ensuite les 56 esclaves : 22 nègres, 15 négresses, 19 négrillons et négrites.
Tous ces enfants sont "créol", nés dans l’île, ils sont évalués entre 350 et 1000 livres.
Les nègres de 18 à 51 ans sont en grande partie identifiés par leur origine en Afrique : 3 Timbou, 3 Arada (actuel Benin), 1 Ibo (actuel Nigeria), 2 Mandingue (Guinée ou Sierra Leone actuels), 5 Congo. Ils sont évalués en fonction de l’âge et de l’aspect entre 800 et 1500 livres.
Les 5 nègres créoles sont "à talents" : 1 tonnelier, 3 sucriers, 1 chasseur-pêcheur, ils valent entre 1800 et 2.400 livres…
Les négresses de 14 à 50 ans, en grande partie avec enfants, 1 Ibo, 3 Congo, 1 Arada, 9 Créoles, sont estimées entre 600 et 1.300 livres.
2 négresses "à talents" se détachent, la blanchisseuse 1.500 et la couturière 2.300…
Un couple de nègres marrons de 22 ans est mentionné.
A la fin des meubles sont consignés les bêtes :
26 "bêtes cavalines", chevaux, juments et mules, valant de 200 à 1.000 livres (un peu moins cher qu’un esclave…)
26 "bêtes à cornes", bœufs de cabrouet, vaches et veaux entre 50 et 250 livres
Enfin 27 "bêtes à laine", bélier, brebis et agneaux, 6 "cabrittes" et 24 cochons.
Dans l’inventaire des immeubles, on retrouvera les terres, les bâtiments de production et la maison familiale :
La "maison à demeure" fait 57 pieds sur 18 (Le " pied du Roy " faisait 32,4 cm) soit 18 m par 6. C’est une case en bois et charpente avec 3 chambres et un bout "rabattu" qui sert de magasin. Elle est estimée 3.000 livres.
La cuisine est une case en bois et gaulettes séparée du bâtiment principal de 40 pieds sur 16. Une partie fait aussi gragerie pour le manioc, l’ensemble vaut 100 livres.
Il existe 2 "cazes à houragan", 1 grande de 18 pieds par 16 et 1 petite de 15 pieds sur 10, qui sert aussi d’école. Leur base est en "massonerie", le haut en double palissade.
Il existe un petit colombier de 8 par 4 pieds.
La sucrerie mesure 26 pieds sur 24 (8.5 m par 7.8 m) avec 2 murs pignons maçonnés et charpente, elle contient une chaudière et un rafraichissoir, évaluée 3.500 livres.
A côté, un moulin à bêtes avec poteaux et charpente, renfermant pivot, chassis et tambour, estimé 5.000 livres.
Une étuve à sucre en maçonnerie et charpente de 10 par 10 pieds avec limandes, chaudière et fourneau, estimée 4.000 livres.
La purgerie en bois rond et palissade fait 50 par 17 pieds (NB : 16 m par 5.5), valeur 500 livres.
Enfin une case à bagasse de 50 par 20 pieds.
Les terres en plusieurs concessions totalisent 450 " quarrés " soit presque 450 hectares.
Le terrain où est implanté l’habitation-sucrerie est partiellement planté, dont 8 carrés en cannes, estimés 4.400 livres, 1 carré en manioc 300 livres, 33 carrés en savane en partie palissadé 1.650 livres, 24 carrés en bois debout 1.800 livres.
Sur les autres terrains, on retrouve 55 carrés en canne, 70 carrés en cacao et bananiers, 4 carrés de café.
Cette prospère habitation avait aussi près de 10.000 livres de dettes, dont 1.200 pour le marquis de Selorge et 800 pour le gouverneur De Poincy…
Le 2ème inventaire, concernant la succession Sarragot, a lieu le 15 décembre. Elle protège la fille unique Marie-Jeanne Sarragot-Coudrie.
Elle nous montre une petite habitation de culture vivrière sans bâtiments de production.
On recense 12 esclaves : 4 nègres, 3 négresses et 5 négrillons ou négrites, 1 seul cheval et 4.000 livres de dettes pour cette petite exploitation…
1748 : Robert Philippe Lonvilliers de Poincy est envoyé comme gouverneur à la Grenade.
En Martinique, le gouverneur général de Caylus prend une ordonnance pour l'ensemble des Isles du Vent, qui interdit de tirer des coups de fusil ou de pistolet après le coucher du soleil, et qui impose la fermeture des cabarets dans les Isles du Vent après 8 heures du soir, sous peine d’amende contre les blancs et de punition corporelle contre les nègres.
Aux Isles du Vent, le blocus anglais est sévère, la frégate du Roi La Perle est capturée en février, le commerce est paralysé, la disette s’installe à nouveau…
A Mariegalande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne obtient le poste de lieutenant du Roi qu’il demande depuis plus de 15 ans et fait office de gouverneur.
Le gouverneur général De Caylus écrit sur lui : "brave homme et d’une petite capacité et dont les lumières sont fort bornées. Comme il a son bien dans l’isle où il commande et qu’il y est connu et aimé, je pense que le bien du service demande qu’il y soit continué " !
Dans un autre mémoire, il écrit : "Mary galande est une petite isle de peu de considération et de nulle ressource. On en a ôté la garnison avant la dernière guerre, les habitans sont en état de la défendre. Sa situation au vent des autres Isles demande qu’on la conserve au Roy"
La vie continue dans l'isle, au fil des registres paroissiaux :
le 28 janvier, Henri Wachter et Marguerite Guesnon font baptiser leur fils Pierre à Vieux Fort.
Le 10 juillet, le jeune Jean Baptiste Lhoste de Selorge, 12 ans, meurt foudroyé.
Le 12 juillet, c’est la jeune Catherine Poisson, 13 ans, qui meurt des fièvres…
Le 2 septembre, Jacques Laurent Mollenthiel, notaire royal à St François de Grande-Terre vient épouser en l’Eglise de la Conception Marie Anne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne.
Le 10 septembre, Anne Catherine Pasquier de Varennes, 19 ans, épouse en l’Eglise Notre Dame de la Conception Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge.
Le 12 mars, le recensement de la Guadeloupe et dépendances est publié, Marie Galande n'est pas détaillée...
le 28 janvier, Henri Wachter et Marguerite Guesnon font baptiser leur fils Pierre à Vieux Fort.
Le 10 juillet, le jeune Jean Baptiste Lhoste de Selorge, 12 ans, meurt foudroyé.
Le 12 juillet, c’est la jeune Catherine Poisson, 13 ans, qui meurt des fièvres…
Le 2 septembre, Jacques Laurent Mollenthiel, notaire royal à St François de Grande-Terre vient épouser en l’Eglise de la Conception Marie Anne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne.
Le 10 septembre, Anne Catherine Pasquier de Varennes, 19 ans, épouse en l’Eglise Notre Dame de la Conception Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge.
Le 12 mars, le recensement de la Guadeloupe et dépendances est publié, Marie Galande n'est pas détaillée...
Les "Prix des Marchandises d'Europe en cette Isle" est fourni par l'intendant général Ranché pour la Martinique : il donne un bon aperçu des importations de l'époque, les prix à Marie Galante étaient nécessairement plus élevés...
Le 18 octobre, fin de la Guerre de Succession d’Autriche avec la Paix d’Aix-la-Chapelle : restitution des conquêtes. Ste Lucie redevient neutre.
La France sort affaiblie, selon le mot de Voltaire, elle a "travaillé pour le Roi de Prusse" !...
A partir de fin octobre, le commerce ayant redémarré, les vivres arrivent normalement dans nos isles depuis la France...
1749 : En France, grande famine.
Le maréchal de Noailles, membre du Conseil du Roi, devant les récents échecs militaires propose en août 2 mémoires au Roi : il est décidé d’augmenter les troupes de colonies de 4.290 à 8.600 hommes.
Le Comte de Maurepas est tombé en disgrâce du fait de ses conflits avec les maitresses du Roi...
Il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Antoine-Louis Rouillé, comte de Jouy, déja commissaire à la Compagnie des Indes.
La guerre finie, le commerce reprend, les négriers nantais se rattrapent : 44 armements, 37 navires arrivés à bon port dont 20 pour la Martinique, 17 pour St Domingue et toujours aucun pour la Guadeloupe. Nantes en est à sa 570ème expédition négrière...
Bordeaux arrive à sa 59ème, dont 10 cette année : 7 sont arrivées à bon port, dont 6 pour la Martinique.
Le gouverneur général De Caylus écrit : "Il y a longtemps qu'on éprouve en ces isles des pertes en nègres et en bestiaux occasionnées par des nègres scélérats qui composent des poisons lents et les administrent avec tant d'adresse qu'ils sont rarement découverts et que par là ils échappent à la punition. Il y a divers exemples d'habitants ruinés par leurs propres nègres et souvent par ceux en qui ils avaient le plus confiance"...
Le 4 octobre, il publie une ordonnance contre les "nègres empoisonneurs".
A Marie galande, le marie-galantais Robert Deshayes était devenu député de quartier à Ste Anne en Grande Terre.
En tant qu’époux d’une héritière marie-galantaise Bonhomme, il entre en procès contre Jean Ballet et Jean-Jacques Lhoste pour la propriété d’un terrain de 25 carrés "Le Dauphin", issu d’une concession au "quatrième étage" de La Ramée : le "soi-disant écuyer" pour ses adversaires, puis ses héritiers feront durer la procédure 40 ans avec 1564 pages de procédure qui nous sont parvenues…
Cela nous donnera beaucoup d’informations sur la génèse des habitations et une carte d'un partie des concessions :
La France sort affaiblie, selon le mot de Voltaire, elle a "travaillé pour le Roi de Prusse" !...
A partir de fin octobre, le commerce ayant redémarré, les vivres arrivent normalement dans nos isles depuis la France...
1749 : En France, grande famine.
Le maréchal de Noailles, membre du Conseil du Roi, devant les récents échecs militaires propose en août 2 mémoires au Roi : il est décidé d’augmenter les troupes de colonies de 4.290 à 8.600 hommes.
Le Comte de Maurepas est tombé en disgrâce du fait de ses conflits avec les maitresses du Roi...
Il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Antoine-Louis Rouillé, comte de Jouy, déja commissaire à la Compagnie des Indes.
La guerre finie, le commerce reprend, les négriers nantais se rattrapent : 44 armements, 37 navires arrivés à bon port dont 20 pour la Martinique, 17 pour St Domingue et toujours aucun pour la Guadeloupe. Nantes en est à sa 570ème expédition négrière...
Bordeaux arrive à sa 59ème, dont 10 cette année : 7 sont arrivées à bon port, dont 6 pour la Martinique.
Le gouverneur général De Caylus écrit : "Il y a longtemps qu'on éprouve en ces isles des pertes en nègres et en bestiaux occasionnées par des nègres scélérats qui composent des poisons lents et les administrent avec tant d'adresse qu'ils sont rarement découverts et que par là ils échappent à la punition. Il y a divers exemples d'habitants ruinés par leurs propres nègres et souvent par ceux en qui ils avaient le plus confiance"...
Le 4 octobre, il publie une ordonnance contre les "nègres empoisonneurs".
A Marie galande, le marie-galantais Robert Deshayes était devenu député de quartier à Ste Anne en Grande Terre.
En tant qu’époux d’une héritière marie-galantaise Bonhomme, il entre en procès contre Jean Ballet et Jean-Jacques Lhoste pour la propriété d’un terrain de 25 carrés "Le Dauphin", issu d’une concession au "quatrième étage" de La Ramée : le "soi-disant écuyer" pour ses adversaires, puis ses héritiers feront durer la procédure 40 ans avec 1564 pages de procédure qui nous sont parvenues…
Cela nous donnera beaucoup d’informations sur la génèse des habitations et une carte d'un partie des concessions :
1750 : A Marie Galante, attaque anglaise menée par le commodore Moore avec 12 vaisseaux de ligne, 6 frégates, 4 galiotes à bombe, 24 transports, 6.000 soldats et 2.000 miliciens noirs de la Barbade.
Marie-Galante ne peut leur opposer que 400 combattants, et, une fois encore, l'île connait le pillage, suivie d’une courte occupation anglaise…
En Martinique, le gouverneur général de Caylus meurt subitement le 12 mai à 52 ans, alors qu’il était mis en cause dans des affaires de contrebande…
Le nouveau gouverneur général Maximin de Bompar arrive le 5 novembre. Son premier rapport au ministre le 31 décembre constate " la situation des finances de ce pays qui est très désagréable… et peut devenir des plus embarrassante "
Entre attaques anglaises et cyclones, en un demi-siècle, le sucre a connu bien des hauts et des bas, café et coton ont démarré…
Marie-Galante ne peut leur opposer que 400 combattants, et, une fois encore, l'île connait le pillage, suivie d’une courte occupation anglaise…
En Martinique, le gouverneur général de Caylus meurt subitement le 12 mai à 52 ans, alors qu’il était mis en cause dans des affaires de contrebande…
Le nouveau gouverneur général Maximin de Bompar arrive le 5 novembre. Son premier rapport au ministre le 31 décembre constate " la situation des finances de ce pays qui est très désagréable… et peut devenir des plus embarrassante "
Entre attaques anglaises et cyclones, en un demi-siècle, le sucre a connu bien des hauts et des bas, café et coton ont démarré…
XVIIIème siècle, deuxième moitié : le sucre fluctue, le café et le coton prennent le dessus…
1751 : En février, création du "Dépôt de l'ile de Ré " pour former et encadrer les jeunes recrues des troupes coloniales "destiné pour les faire rassembler à l’île de Ré et les y faire discipliner, et exercer jusqu’à ce qu’elles soient embarquées pour la destination qu’elle jugera à propos de leur donner"
Publication de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert :
" MARIE-GALANTE, s. f. (Géog.) île de l'Amérique, appartenant à la France ; elle est située au vent de celles des Saintes, à 18 lieues au nord de la Martinique, à 3 ou 4 de la pointe des Salines de la Grande Terre de Guadeloupe. Cette île est presque ronde et peut avoir 18 lieues de tour ; ses bords sont fort escarpés dans certaines parties, mais les montagnes qui couvrent l'intérieur du pays sont moins hautes que celles des hautes îles, la terre y produit du sucre, du café, beaucoup de coton et quantité de maïs et de légumes, elle n'est pas bien pourvue de rivières ; à cela près cette île est très agréable. "
Ouragan le 19 septembre qui fait surtout des dégâts aux cultures : cannes, café et vivres, il est suivi d’une invasion de chenilles, aggravant la misère et entrainant secondairement des révoltes d’esclaves sur plusieurs habitations.
On retrouvera dans un "État des sommes dues au Domaine des Isles du Vent " une "Avance aux Habitans ouraganez" pour la Guadeloupe et Marie Galande...
Le recensement retrouve 4.541 habitants, dont 3.535 esclaves.
Reste 23 habitations-sucreries en activité, moins de la moitié qu’en 1738, les cyclones et les Anglais sont passés par là…204 hectares de café, 1525 ha de coton, en pleine expansion...
Côté Etat civil, 13 enterrements à Vieux Fort, dont une majorité d’enfants, 5 enterrements à Grand Bourg, dont le juge royal Jean Poisson, 75 ans, 5 également à Capesterre, surtout d’enfants.
1752 : Jean Louis Nicolas Desmerliers de Longueville, ancien lieutenant de Roy à Ste Lucie (île qui a été évacuée de ses habitants l’année précédente, devant la menace anglaise) est nommé gouverneur le 15 février en remplacement de Robert de Longvilliers de Poincy.
Il ne prendra ses fonctions que le 1er novembre, soit-disant retardé par la maladie qui le retiendrait à Ste Lucie, en fait il demandait un autre gouvernement : celui de la Guadeloupe ou de la Grenade…
En avril, lors de leur tournée d'inspection sur le Léopard, le gouverneur général De Bompar et l’intendant général Hurson passent 2 jours à Marie-Galante :
"Cette isle a environ 12 à 14 lieues de tour. Son terrain est bon, plat, et traversé par une chaîne de mornes très praticables. Mr de Champigny y possède une habitation très considérable, mais qui ne lui rend presque rien par la friponerie ou le peu de capacité de ceux qu’il a chargé de ses intérêts dans ces isles "
Publication de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert :
" MARIE-GALANTE, s. f. (Géog.) île de l'Amérique, appartenant à la France ; elle est située au vent de celles des Saintes, à 18 lieues au nord de la Martinique, à 3 ou 4 de la pointe des Salines de la Grande Terre de Guadeloupe. Cette île est presque ronde et peut avoir 18 lieues de tour ; ses bords sont fort escarpés dans certaines parties, mais les montagnes qui couvrent l'intérieur du pays sont moins hautes que celles des hautes îles, la terre y produit du sucre, du café, beaucoup de coton et quantité de maïs et de légumes, elle n'est pas bien pourvue de rivières ; à cela près cette île est très agréable. "
Ouragan le 19 septembre qui fait surtout des dégâts aux cultures : cannes, café et vivres, il est suivi d’une invasion de chenilles, aggravant la misère et entrainant secondairement des révoltes d’esclaves sur plusieurs habitations.
On retrouvera dans un "État des sommes dues au Domaine des Isles du Vent " une "Avance aux Habitans ouraganez" pour la Guadeloupe et Marie Galande...
Le recensement retrouve 4.541 habitants, dont 3.535 esclaves.
Reste 23 habitations-sucreries en activité, moins de la moitié qu’en 1738, les cyclones et les Anglais sont passés par là…204 hectares de café, 1525 ha de coton, en pleine expansion...
Côté Etat civil, 13 enterrements à Vieux Fort, dont une majorité d’enfants, 5 enterrements à Grand Bourg, dont le juge royal Jean Poisson, 75 ans, 5 également à Capesterre, surtout d’enfants.
1752 : Jean Louis Nicolas Desmerliers de Longueville, ancien lieutenant de Roy à Ste Lucie (île qui a été évacuée de ses habitants l’année précédente, devant la menace anglaise) est nommé gouverneur le 15 février en remplacement de Robert de Longvilliers de Poincy.
Il ne prendra ses fonctions que le 1er novembre, soit-disant retardé par la maladie qui le retiendrait à Ste Lucie, en fait il demandait un autre gouvernement : celui de la Guadeloupe ou de la Grenade…
En avril, lors de leur tournée d'inspection sur le Léopard, le gouverneur général De Bompar et l’intendant général Hurson passent 2 jours à Marie-Galante :
"Cette isle a environ 12 à 14 lieues de tour. Son terrain est bon, plat, et traversé par une chaîne de mornes très praticables. Mr de Champigny y possède une habitation très considérable, mais qui ne lui rend presque rien par la friponerie ou le peu de capacité de ceux qu’il a chargé de ses intérêts dans ces isles "
" Cependant, ce terrain qui est le plus beau de l'isle de Marie Galande empêche l'établissement de nombre de petits habitants qui font la force de ces isles : ce bien n'ayant pas de bornes reconnues, personne ne veut se placer à portée, craignant que si l'on vient un jour à fixer les bornes de cette terre, ils ne soient dans le cas d'avoir travaillé en pure perte"...
A Vieux Fort, le 30 avril, est baptisé André Hégesippe Wachter, né le 17 avril, fils de Henry Wachter et Marguerite Lacavé. La cérémonie est donnée par le R.P. Cyrille, le parrain est Jean Delport, la marraine Marie Cognet.
Il sera le repreneur de l'habitation Port Louis juste avant la Révolution.
Le 20 juin, l’ingénieur militaire de Bury propose un nouveau fortin pour Grand-Bourg "dont les plans ci-joints ont été faits sur les ordres de Mr de Bompar lors de sa tournée dans cette isle". Il y joint un plan des casernes et un état de l’artillerie.
A Vieux Fort, le 30 avril, est baptisé André Hégesippe Wachter, né le 17 avril, fils de Henry Wachter et Marguerite Lacavé. La cérémonie est donnée par le R.P. Cyrille, le parrain est Jean Delport, la marraine Marie Cognet.
Il sera le repreneur de l'habitation Port Louis juste avant la Révolution.
Le 20 juin, l’ingénieur militaire de Bury propose un nouveau fortin pour Grand-Bourg "dont les plans ci-joints ont été faits sur les ordres de Mr de Bompar lors de sa tournée dans cette isle". Il y joint un plan des casernes et un état de l’artillerie.
Le 20 octobre, le R.P. Telesphore, curé de Notre Dame de la Conception, 58 ans dont 25 de missions, est inhumé dans l’église.
Le 21 novembre, Claude Renault de la Billonière épouse sa cousine Marie Victoire Hotessier, après dispense de consanguinité du 2ème degré accordée par le "Supérieur Général de la Mission des Carmes de la province de Touraine, affecté aux Isles de l’Amérique", Frère Rodolphe de Saint Etienne.
Le même jour à Vieux Fort, le R.P. Cyrille bénit une cloche destinée à Jean Laferrière Sarragot, capitaine de milice et commandant du quartier.
Le 9 décembre, le nouveau gouverneur Desmerliers de Longueville ne semble guère ravi de son nouveau poste à Marie Galande, il écrit : "Je n’y ait trouvé ni logement pour les troupes, ni pour le gouverneur, ni fort ni fortifications aucune, seulement une mauvaise batterie de 8 canons de 12 et de 8 dont les affûts sont pourris... Il est assez étonnant que depuis 100 ans que cette isle appartient à la France, elle ne soit pas aujourd’hui plus en état de défense…si ce n’est par 300 hommes qu’il y a de plus, en 4 compagnies de milice, 3 d’infanterie et 1 de cavalerie"...
Le 21 novembre, Claude Renault de la Billonière épouse sa cousine Marie Victoire Hotessier, après dispense de consanguinité du 2ème degré accordée par le "Supérieur Général de la Mission des Carmes de la province de Touraine, affecté aux Isles de l’Amérique", Frère Rodolphe de Saint Etienne.
Le même jour à Vieux Fort, le R.P. Cyrille bénit une cloche destinée à Jean Laferrière Sarragot, capitaine de milice et commandant du quartier.
Le 9 décembre, le nouveau gouverneur Desmerliers de Longueville ne semble guère ravi de son nouveau poste à Marie Galande, il écrit : "Je n’y ait trouvé ni logement pour les troupes, ni pour le gouverneur, ni fort ni fortifications aucune, seulement une mauvaise batterie de 8 canons de 12 et de 8 dont les affûts sont pourris... Il est assez étonnant que depuis 100 ans que cette isle appartient à la France, elle ne soit pas aujourd’hui plus en état de défense…si ce n’est par 300 hommes qu’il y a de plus, en 4 compagnies de milice, 3 d’infanterie et 1 de cavalerie"...
"Il paroit donc, Monseigneur, comme indispensable si l’on veut conserver cette isle et en tirer tout l’avantage qu’elle peut prouver en temps de guerre et pendant la paix, de faire un bon port à la Basse-Terre qui en est le chef-lieu, une batterie fermée à la pointe du Maréchal et une autre au Vieux-Fort. Dans chacun de ces 2 derniers endroits, il y a 2 canons de 8 et à la Capesterre aussi 3 canons, 1 de 6 et 2 de 4, destinés pour garder l’entrée du petit port, dont la passe est si étroite et si difficile qu’il ne pourroit entrer que de très petits batteaux"
" ... de sorte que cette isle représente aujourd’hui la misère en tout son plein, l’habitant y est pauvre et aura d’autant plus de peine à se relever de ses pertes qu’il ne travaille qu’en crainte d’être encore une fois abandonné et de rester la proie de l’ennemi ..."
Le 31 décembre, nouveau "Denombrement et ressençement général de l'Isle Marie Galante" :
Le 31 décembre, nouveau "Denombrement et ressençement général de l'Isle Marie Galante" :
4.972 habitants, 1.091 blancs dont "342 portans armes" et 3.881 esclaves dont "3.267 paiant droits" donc actifs.
23 sucreries, 11 carrés (~hectares) de cacao, 216 carrés de café, 2.214 carrés de coton, 709 carrés de manioc et vivres.
23 sucreries, 11 carrés (~hectares) de cacao, 216 carrés de café, 2.214 carrés de coton, 709 carrés de manioc et vivres.
La Compagnie de milice commandée par Botreau-Belair donne le recensement séparé du quartier de la Capesterre : 335 blancs dont 107 portant armes, 1.435 esclaves dont 821 payant droits. 16 sucreries, 83 carrés de café, 473 de coton, 236 de vivres et 4 de cacao.
La Compagnie de Sarragot nous donne celui de Vieux Fort : 358 blancs dont 121 portant armes, 1302 esclaves payant droit. 3 sucreries, 2 carrés de cacao, 62 de café, 257 de vivres et 918 de coton.
Par déduction, on retrouve le recensement du quartier de Grand Bourg : 398 blancs, 1.144 esclaves payant droits. 4 sucreries, 71 carrés de café, 823 de coton.
"Age d’Or" de St Domingue avec 599 sucreries...
Par déduction, on retrouve le recensement du quartier de Grand Bourg : 398 blancs, 1.144 esclaves payant droits. 4 sucreries, 71 carrés de café, 823 de coton.
"Age d’Or" de St Domingue avec 599 sucreries...
1753 : Dans son courrier du 26 février accompagnant le recensement de la fin de l'année, le gouverneur Desmerliers de Longueville est toujours aussi découragé :
"Ce n’est pas que cette isle ne peut produire beaucoup de revenu, si elle étoit cultivée et mise en valeur, mais l’abandon qu’on en a fait, joint à la façon dont elle a été conduite, a découragé les habitans. Un pais ne prospere que par le soin que l'on en prend..."
Un Etat des Recettes du Domaine montre que Marie Galante n'a rien payé en droits de capitation de 1733 à 1741, puis 6 livres (!) en argent par an jusqu'en 1745, ensuite uen capitation en progrès payée un peu en argent et beaucoup en sucres .
Un Etat des Recettes du Domaine montre que Marie Galante n'a rien payé en droits de capitation de 1733 à 1741, puis 6 livres (!) en argent par an jusqu'en 1745, ensuite uen capitation en progrès payée un peu en argent et beaucoup en sucres .
Un hôpital militaire est en construction : Grand-Bourg possède en effet un détachement du Régiment de la Guadeloupe.
Un Etat abrégé d’une cargaison pour la Guadeloupe nous donne une idée des besoins des habitants : chandelles, suif, huile, savon, papier, etc... et fromages : le gruyère est celui qui a la meilleure conservation, mais le sassenage et le roquefort ont la côte !
Un Etat abrégé d’une cargaison pour la Guadeloupe nous donne une idée des besoins des habitants : chandelles, suif, huile, savon, papier, etc... et fromages : le gruyère est celui qui a la meilleure conservation, mais le sassenage et le roquefort ont la côte !
Au retour, l’état montre que la cargaison était surtout faite de 543 bariques de sucre, mais aussi de café, de cacao, gingembre, confiture et de 52 cuirs en poil, le gibier n’est pas mentionné…
En Guadeloupe, le comte de Crapado assure l’intérim.
Le successeur du gouverneur De Clieu arrive enfin le 27 décembre, après 1 mois d’escale en Martinique : il s’agit de Jean Antoine Riqueti, Chevalier de Mirabeau, frère du Marquis et oncle du futur Mirabeau, tribun de la Révolution.
Il a ordre de ne rien entreprendre sans en référer au gouverneur général De Bompar et s’entendre avec l’ordonnateur Marin pour réprimer la contrebande…
En Martinique, le gouverneur général de Bompar et l’intendant général Hurson publient le 24 décembre les nouveaux tarifs pour les " droits curiaux et les droits de justice applicables aux Iles du Vent" :
Pour les droits curiaux, le baptême et le mariage restent gratuits, l’enterrement est payant, sauf pour les "pauvres blancs", mais pour les esclaves il faut payer le fossoyeur 15 livres…
Pour les frais de justice, qu’il s’agisse des juges, procureurs, greffiers, huissiers, geoliers, voyers, jaugeurs, étalonneurs, arpenteurs ou notaires royaux, tous les actes sont payants, sauf pour les pauvres et les esclaves.
1754 : Le comte de Jouy est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Jean-Baptiste de Machault, comte d'Arnouville.
Paul Jean-Baptiste de Malherbe, commissaire d’artillerie, publie un mémoire pour les Isles du Vent, où il propose de surveiller les défrichages de bois-debout en marquant et préservant les arbres propres à la construction de maisons et de bateaux, comme l’acajou, voire en les replantant : il redoute les conséquences des coupes sauvages et de la pénurie de bois qu’elles risquent d’entrainer…écologiste avant l’heure !
Ouragan le 13 septembre, importants dégâts aux cultures, en Guadeloupe et à Marie Galande.
Le 15 octobre est inhumé à Vieux Fort le jeune Gabriel Grelin, 12 ans, "après avoir beaucoup souffert d’une longue maladie".
1755 : A Marie Galande, production de 489 tonnes métrique de sucre ; 351 hectares de café produisant 8.000 quintaux (mesure de Paris = 48,9 kg), 3.018 hectares de coton produisant 1.000 quintaux, soit 2,5 fois plus de café et 9 fois plus de coton qu’en 1738…
Louis Joseph Martineau, créole du Précheur en Martinique arrive pour épouser le 21 décembre Madeleine Félicité Poisson, fille de l’ancien juge Jean Poisson et de Catherine Perrault.
Son beau-père le fera rapidement progresser dans sa juridiction, greffier en 1757, greffier en chef en 1763, procureur du Roi en 1782 puis notaire royal à partir de 1791…
Le gouverneur général de Bompar demande au Roy de prendre position quant aux prétentions des héritiers de Boisseret, qui revendiquent la possession de près d’un tiers de l’île, selon " un vieux plan qui n’est ni signé ni datté " fourni par leur régisseur, le sieur Havre de l’Epine. En l’absence de plan officiel ou de titres précis, il leur est difficile de trancher et une grande partie de ces terres restent en friche, personne ne voulant se hasarder à les exploiter.
Le successeur du gouverneur De Clieu arrive enfin le 27 décembre, après 1 mois d’escale en Martinique : il s’agit de Jean Antoine Riqueti, Chevalier de Mirabeau, frère du Marquis et oncle du futur Mirabeau, tribun de la Révolution.
Il a ordre de ne rien entreprendre sans en référer au gouverneur général De Bompar et s’entendre avec l’ordonnateur Marin pour réprimer la contrebande…
En Martinique, le gouverneur général de Bompar et l’intendant général Hurson publient le 24 décembre les nouveaux tarifs pour les " droits curiaux et les droits de justice applicables aux Iles du Vent" :
Pour les droits curiaux, le baptême et le mariage restent gratuits, l’enterrement est payant, sauf pour les "pauvres blancs", mais pour les esclaves il faut payer le fossoyeur 15 livres…
Pour les frais de justice, qu’il s’agisse des juges, procureurs, greffiers, huissiers, geoliers, voyers, jaugeurs, étalonneurs, arpenteurs ou notaires royaux, tous les actes sont payants, sauf pour les pauvres et les esclaves.
1754 : Le comte de Jouy est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par Jean-Baptiste de Machault, comte d'Arnouville.
Paul Jean-Baptiste de Malherbe, commissaire d’artillerie, publie un mémoire pour les Isles du Vent, où il propose de surveiller les défrichages de bois-debout en marquant et préservant les arbres propres à la construction de maisons et de bateaux, comme l’acajou, voire en les replantant : il redoute les conséquences des coupes sauvages et de la pénurie de bois qu’elles risquent d’entrainer…écologiste avant l’heure !
Ouragan le 13 septembre, importants dégâts aux cultures, en Guadeloupe et à Marie Galande.
Le 15 octobre est inhumé à Vieux Fort le jeune Gabriel Grelin, 12 ans, "après avoir beaucoup souffert d’une longue maladie".
1755 : A Marie Galande, production de 489 tonnes métrique de sucre ; 351 hectares de café produisant 8.000 quintaux (mesure de Paris = 48,9 kg), 3.018 hectares de coton produisant 1.000 quintaux, soit 2,5 fois plus de café et 9 fois plus de coton qu’en 1738…
Louis Joseph Martineau, créole du Précheur en Martinique arrive pour épouser le 21 décembre Madeleine Félicité Poisson, fille de l’ancien juge Jean Poisson et de Catherine Perrault.
Son beau-père le fera rapidement progresser dans sa juridiction, greffier en 1757, greffier en chef en 1763, procureur du Roi en 1782 puis notaire royal à partir de 1791…
Le gouverneur général de Bompar demande au Roy de prendre position quant aux prétentions des héritiers de Boisseret, qui revendiquent la possession de près d’un tiers de l’île, selon " un vieux plan qui n’est ni signé ni datté " fourni par leur régisseur, le sieur Havre de l’Epine. En l’absence de plan officiel ou de titres précis, il leur est difficile de trancher et une grande partie de ces terres restent en friche, personne ne voulant se hasarder à les exploiter.
Au Portugal, le 1er novembre, à 9H40, Lisbonne est détruite par un tremblement de terre majeur, estimé à 8.5 à 9 sur l’échelle de Richter, suivi de 2 répliques puis d’incendies : entre 55.000 et 62.000 morts.
Quelques minutes plus tard, les côtes atlantiques des Antilles subissent un effet tsunami avec inondations : la vague en Martinique atteint 1m80...
1756 : En France, le 31 janvier, 2.000 Parisiens patinent sur la Seine entièrement gelée.
Le 1er mai, la France déclare la guerre à l’Angleterre, ce sera la Guerre de Sept Ans…
Depuis 1751, les négriers nantais ont armé 143 navires, mais seulement 104 sont arrivés à bon port, l'année 1755 a été une année noire avec 8 navires sur 22 arrivés à destination entre les corsaires anglais, les naufrages et les révoltes de Noirs...
Toujours depuis 1751, les négriers bordelais n'ont armé que 28 navires, 14 semblent arrivés à bon port dont 7 pour St Domingue et 4 pour la Martinique, les 2 derniers de 1755 ont été capturés par les Anglais...
La traite va s'arrêter du fait de la guerre pendant 5 ans, elle ne reprendra qu'en 1763 avec le retour de la paix...
Aux Antilles, les corsaires Anglais capturent 350 navires marchands français…
Les communications sont presque coupées entre les Antilles et la métropole. Elles vont devoir tirer leur ravitaillement des îles hollandaises et espagnoles voisines, les négociants doivent payer pour des "droits, permissions et hollandisations ".
Quelques minutes plus tard, les côtes atlantiques des Antilles subissent un effet tsunami avec inondations : la vague en Martinique atteint 1m80...
1756 : En France, le 31 janvier, 2.000 Parisiens patinent sur la Seine entièrement gelée.
Le 1er mai, la France déclare la guerre à l’Angleterre, ce sera la Guerre de Sept Ans…
Depuis 1751, les négriers nantais ont armé 143 navires, mais seulement 104 sont arrivés à bon port, l'année 1755 a été une année noire avec 8 navires sur 22 arrivés à destination entre les corsaires anglais, les naufrages et les révoltes de Noirs...
Toujours depuis 1751, les négriers bordelais n'ont armé que 28 navires, 14 semblent arrivés à bon port dont 7 pour St Domingue et 4 pour la Martinique, les 2 derniers de 1755 ont été capturés par les Anglais...
La traite va s'arrêter du fait de la guerre pendant 5 ans, elle ne reprendra qu'en 1763 avec le retour de la paix...
Aux Antilles, les corsaires Anglais capturent 350 navires marchands français…
Les communications sont presque coupées entre les Antilles et la métropole. Elles vont devoir tirer leur ravitaillement des îles hollandaises et espagnoles voisines, les négociants doivent payer pour des "droits, permissions et hollandisations ".
En Martinique, arrivée en mai du nouveau Gouverneur Général des Isles sous le Vent, François de Beauharnais de Beaumont, baron de Beauville, marquis de la Ferté, père d’Alexandre, le futur époux de Rose Tascher de la Pagerie, future Joséphine de Beauharnais.
En Guadeloupe, le Chevalier de Mirabeau comprend que l’île, mal armée, ne pourra résister à une nouvelle attaque Anglaise :
il préfère démissionner de son poste de Gouverneur, demande à reprendre son poste dans la Marine et rentre en France avec sa maîtresse noire Félicité et son enfant…
Il sera remplacé le 15 janvier suivant par Charles François Emmanuel Nadeau du Treil, lieutenant de Roi à la Martinique.
On institue un droit de 40 sols par nègre payant droit pour mettre la colonie en état de défense.
A Marie-Galante, le ravitaillement vient quasi exclusivement de l’extérieur par des navires étrangers, les exportations aussi, ainsi en septembre est publié un " Etat des bâtiments étrangers arrivés à Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils y ont apportées " et un " Etat des bâtiments étrangers partis de Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils ont emportées "
Ouragan le 12 septembre avec dégats aux cultures.
Guy Botreau, dit Fils, meurt à Vieux Fort : "environ 88 ans, mort en démence, maladie dont il était attaqué depuis 2 ans ; pendant son bon sens, il a paru vivre en bon chrétien"...
1757 : Mme de Pompadour obtient la disgrâce de Jean-Baptiste de Machault : il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par François Marie Peyrenc de Moras, qui est proche de La Pompadour...
L’approvisionnement de la Martinique se fait pour plus de la moitié par des navires étrangers "neutres" autorisés, venant majoritairement des îles hollandaises et en particulier St Eustache. Ils permettent aussi l’exportation des denrées produites sur place : sucres, sirops, tafia et café.
Le bilan commercial de Marie-Galante, qui dépend toujours de la Martinique, est déficitaire : 223.789 livres importées, 197.580 livres exportées par navires "françois ou étrangers neutres"
Michel François Pasquier de Varennes épouse le 11 janvier Catherine Rose Dauvergne : ils n’auront pas d’enfants vivants pour prendre la suite de leurs habitations dont Port Louis.
1758 : Claude Louis d'Espinchal, marquis de Massiac, assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine pendant 6 mois, avant la nomination de Nicolas-René Berryer, comte de La Ferrière, proche de La Pompadour...
Une escadre anglaise commandée par l’Admiral John Moore quitte Portmouth le 15 novembre avec 46 navires et 6.000 hommes de troupe pour les Antilles…
En décembre, le gouverneur général des Isles, le marquis de Beauharnais de Beaumont, constate les préparatifs de guerre anglais, survenant sur une crise économique et une disette déjà bien installés.
Le blocus anglais se renforce, les vivres manquent...
De Beauharnais expédie à Saint-Eustache la corvette et deux frégates du Roy pour escorter une petite flotte d'une douzaine de navires censés être chargés de vivres pour la colonie.
Il écrit dans son Mémoire l'année suivante : "...Mais quel fut l'étonnement et la consternation de cette colonie, lorsqu'elle apprit que par un abus criminel... les bateaux au lieu de vivres si nécessaires, n'avaient apporté que des marchandises sèches, propres seulement à un lucre pour lors si déplacé "...
En cette fin d’année, seuls 2 navires chargés de farine arriveront de France.
Le 12 décembre, le gouverneur général De Beauharnais appelle à lancer l’ordre général pour mettre en marche les milices avec vivres et munitions, d’approvisionner les forts et de prévenir les compagnies qui doivent y stationner. Les commandants en charge des forts doivent envoyer aussi un état des lieux de leurs forts.
1759 : L'amiral Moore fait escale à la Barbade le 3 janvier, où il embarque 2.000 hommes supplémentaires.
Son escadre se présente le 15 janvier devant la Martinique, avec 71 bâtiments dont 12 vaisseaux de ligne et 5 frégates, totalisant 940 canons et 8.000 hommes.
Les Anglais tentent 2 débarquements le 16 et le 17 : ils perdent 400 hommes tués ou blessés en 2 jours et 2 nuits, les Français 20...
Les Anglais battent en retraite et doivent rembarquer le 18.
Le gouverneur de la Guadeloupe Nadau du Treil ne dispose que d'environ 500 militaires, avec 6 compagnies d'infanterie et une demi compagnie d'artillerie...
Le 19 janvier, il envoie une lettre à tous les capitaines de milices, qui commandent environ 3.000 miliciens en Guadeloupe :
" A la réception de ma lettre, monsieur, vous aurez agréable de commander en toute diligence dix ou douze hommes de vôtre compagnie et un officier armez et bagage pour serendre icy : et que ce soient autant que vous le pourrez des garçons et gens qui ont moins besoin chez eux que les autres. Ceux qui n’auront point de fusils, je leur en fourni. Je compte sur vôtre exactitude et vôtre zèle pour la prompte exécution de cet ordre. Vous répartirez avec le reste de votre monde que lors que l’alarme sera tirée. S’il y a plus d’un adjudant pour la batterie vous ferez marche."
21 janvier, les Anglais se présentent avec une grande partie de la même escadre, toujours commandée par l’Amiral Moore, devant Basse-Terre. Les bombardements commencent le 23, ils s'approchent du fort Charles le 24, qui est évacué...
Quelques habitants montent à bord pour demander la neutralité et obtiennent un accord...
Les Anglais débarquent le 24, ils attaquent le fort St Charles et prennent rapidement la ville…
Commence alors une guérilla qui devient vite meurtrière pour les Anglais, car la topographie de la Basse-Terre et la connaissance du terrain avantage les Français.
Une partie des Anglais se portent alors sur la Grande-Terre en débarquant au Gosier : ils prennent le Fort Louis le 19 février et deviennent maîtres de la Grande-Terre.
En Martinique, Bompar et son escadre, arrivés depuis le 8 mars, ne se décide à partir au secours de la Guadeloupe qu’à partir du 17 avril. Le temps de réunir 1.800 hommes et quelques corsaires, l’escadre prend la mer le 23 avril avec le gouverneur général de Beauharnais, ils débarquent le 27 avril à Ste Anne avec 600 hommes, apprennent la capitulation du même jour, et rembarquent le 28 pour la Martinique…
Les secours n’arrivant pas, le gouverneur Nadau du Treil, après 3 mois de résistance et beaucoup de désertions chez les miliciens, a effectivement été contraint de capituler.
La reddition de la Guadeloupe est signée le 1er mai auprès du Général John Barington, les Anglais laissent aux Français des conditions honorables : rien n’est changé dans leur mode de vie et leurs taxes, mais 6.000 esclaves seront déportés dans les colonies Anglaises.
Le colonel Byam Crump devient gouverneur.
Les 2 responsables de la défaite de la Guadeloupe, le Gouverneur Nadau du Treil et le lieutenant de Roi Leroy de la Potherie seront jugés à Fort Royal, dégradés et condamnés en 1761 à la prison à vie…Passés quelques jours par la Bastille, ils passeront quelques années à la prison de la Marine à Rochefort.
A Marie Galande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne assure l’intérim du gouverneur Desmerliers de Longueville, en déplacement à Ste Lucie pour affaires personnelles.
En février, il éconduit un parlementaire anglais porteur d’un message lui proposant une reddition sans combat.
Le 18 mai, les Anglais se présentent Marie Galante avec 5 bâtiments de guerre et des transports de troupe.
Jarrier de la Chassaigne et son aide-major Des Ormeaux ne veulent pas signer la capitulation, avec une proposition de reddition aux mêmes conditions que la Guadeloupe, que leur présente Byam Crump et Guillaume Harman :
En Guadeloupe, le Chevalier de Mirabeau comprend que l’île, mal armée, ne pourra résister à une nouvelle attaque Anglaise :
il préfère démissionner de son poste de Gouverneur, demande à reprendre son poste dans la Marine et rentre en France avec sa maîtresse noire Félicité et son enfant…
Il sera remplacé le 15 janvier suivant par Charles François Emmanuel Nadeau du Treil, lieutenant de Roi à la Martinique.
On institue un droit de 40 sols par nègre payant droit pour mettre la colonie en état de défense.
A Marie-Galante, le ravitaillement vient quasi exclusivement de l’extérieur par des navires étrangers, les exportations aussi, ainsi en septembre est publié un " Etat des bâtiments étrangers arrivés à Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils y ont apportées " et un " Etat des bâtiments étrangers partis de Marie-Galante depuis le commencement des permissions jusqu’au dernier jour du mois de juin et des marchandises qu’ils ont emportées "
Ouragan le 12 septembre avec dégats aux cultures.
Guy Botreau, dit Fils, meurt à Vieux Fort : "environ 88 ans, mort en démence, maladie dont il était attaqué depuis 2 ans ; pendant son bon sens, il a paru vivre en bon chrétien"...
1757 : Mme de Pompadour obtient la disgrâce de Jean-Baptiste de Machault : il est remplacé dans son poste de Secrétaire d'Etat à la Marine par François Marie Peyrenc de Moras, qui est proche de La Pompadour...
L’approvisionnement de la Martinique se fait pour plus de la moitié par des navires étrangers "neutres" autorisés, venant majoritairement des îles hollandaises et en particulier St Eustache. Ils permettent aussi l’exportation des denrées produites sur place : sucres, sirops, tafia et café.
Le bilan commercial de Marie-Galante, qui dépend toujours de la Martinique, est déficitaire : 223.789 livres importées, 197.580 livres exportées par navires "françois ou étrangers neutres"
Michel François Pasquier de Varennes épouse le 11 janvier Catherine Rose Dauvergne : ils n’auront pas d’enfants vivants pour prendre la suite de leurs habitations dont Port Louis.
1758 : Claude Louis d'Espinchal, marquis de Massiac, assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine pendant 6 mois, avant la nomination de Nicolas-René Berryer, comte de La Ferrière, proche de La Pompadour...
Une escadre anglaise commandée par l’Admiral John Moore quitte Portmouth le 15 novembre avec 46 navires et 6.000 hommes de troupe pour les Antilles…
En décembre, le gouverneur général des Isles, le marquis de Beauharnais de Beaumont, constate les préparatifs de guerre anglais, survenant sur une crise économique et une disette déjà bien installés.
Le blocus anglais se renforce, les vivres manquent...
De Beauharnais expédie à Saint-Eustache la corvette et deux frégates du Roy pour escorter une petite flotte d'une douzaine de navires censés être chargés de vivres pour la colonie.
Il écrit dans son Mémoire l'année suivante : "...Mais quel fut l'étonnement et la consternation de cette colonie, lorsqu'elle apprit que par un abus criminel... les bateaux au lieu de vivres si nécessaires, n'avaient apporté que des marchandises sèches, propres seulement à un lucre pour lors si déplacé "...
En cette fin d’année, seuls 2 navires chargés de farine arriveront de France.
Le 12 décembre, le gouverneur général De Beauharnais appelle à lancer l’ordre général pour mettre en marche les milices avec vivres et munitions, d’approvisionner les forts et de prévenir les compagnies qui doivent y stationner. Les commandants en charge des forts doivent envoyer aussi un état des lieux de leurs forts.
1759 : L'amiral Moore fait escale à la Barbade le 3 janvier, où il embarque 2.000 hommes supplémentaires.
Son escadre se présente le 15 janvier devant la Martinique, avec 71 bâtiments dont 12 vaisseaux de ligne et 5 frégates, totalisant 940 canons et 8.000 hommes.
Les Anglais tentent 2 débarquements le 16 et le 17 : ils perdent 400 hommes tués ou blessés en 2 jours et 2 nuits, les Français 20...
Les Anglais battent en retraite et doivent rembarquer le 18.
Le gouverneur de la Guadeloupe Nadau du Treil ne dispose que d'environ 500 militaires, avec 6 compagnies d'infanterie et une demi compagnie d'artillerie...
Le 19 janvier, il envoie une lettre à tous les capitaines de milices, qui commandent environ 3.000 miliciens en Guadeloupe :
" A la réception de ma lettre, monsieur, vous aurez agréable de commander en toute diligence dix ou douze hommes de vôtre compagnie et un officier armez et bagage pour serendre icy : et que ce soient autant que vous le pourrez des garçons et gens qui ont moins besoin chez eux que les autres. Ceux qui n’auront point de fusils, je leur en fourni. Je compte sur vôtre exactitude et vôtre zèle pour la prompte exécution de cet ordre. Vous répartirez avec le reste de votre monde que lors que l’alarme sera tirée. S’il y a plus d’un adjudant pour la batterie vous ferez marche."
21 janvier, les Anglais se présentent avec une grande partie de la même escadre, toujours commandée par l’Amiral Moore, devant Basse-Terre. Les bombardements commencent le 23, ils s'approchent du fort Charles le 24, qui est évacué...
Quelques habitants montent à bord pour demander la neutralité et obtiennent un accord...
Les Anglais débarquent le 24, ils attaquent le fort St Charles et prennent rapidement la ville…
Commence alors une guérilla qui devient vite meurtrière pour les Anglais, car la topographie de la Basse-Terre et la connaissance du terrain avantage les Français.
Une partie des Anglais se portent alors sur la Grande-Terre en débarquant au Gosier : ils prennent le Fort Louis le 19 février et deviennent maîtres de la Grande-Terre.
En Martinique, Bompar et son escadre, arrivés depuis le 8 mars, ne se décide à partir au secours de la Guadeloupe qu’à partir du 17 avril. Le temps de réunir 1.800 hommes et quelques corsaires, l’escadre prend la mer le 23 avril avec le gouverneur général de Beauharnais, ils débarquent le 27 avril à Ste Anne avec 600 hommes, apprennent la capitulation du même jour, et rembarquent le 28 pour la Martinique…
Les secours n’arrivant pas, le gouverneur Nadau du Treil, après 3 mois de résistance et beaucoup de désertions chez les miliciens, a effectivement été contraint de capituler.
La reddition de la Guadeloupe est signée le 1er mai auprès du Général John Barington, les Anglais laissent aux Français des conditions honorables : rien n’est changé dans leur mode de vie et leurs taxes, mais 6.000 esclaves seront déportés dans les colonies Anglaises.
Le colonel Byam Crump devient gouverneur.
Les 2 responsables de la défaite de la Guadeloupe, le Gouverneur Nadau du Treil et le lieutenant de Roi Leroy de la Potherie seront jugés à Fort Royal, dégradés et condamnés en 1761 à la prison à vie…Passés quelques jours par la Bastille, ils passeront quelques années à la prison de la Marine à Rochefort.
A Marie Galande, Joseph du Jarrier de la Chassaigne assure l’intérim du gouverneur Desmerliers de Longueville, en déplacement à Ste Lucie pour affaires personnelles.
En février, il éconduit un parlementaire anglais porteur d’un message lui proposant une reddition sans combat.
Le 18 mai, les Anglais se présentent Marie Galante avec 5 bâtiments de guerre et des transports de troupe.
Jarrier de la Chassaigne et son aide-major Des Ormeaux ne veulent pas signer la capitulation, avec une proposition de reddition aux mêmes conditions que la Guadeloupe, que leur présente Byam Crump et Guillaume Harman :
Mais les habitants renoncent à résister pour protéger leurs biens, De la Chassaigne est contraint à la reddition :
les Anglais reprennent Marie-Galante sans combats, la capitulation est signée le 26 mai avec Barrington et Moore, document contenant 23 articles…
les Anglais reprennent Marie-Galante sans combats, la capitulation est signée le 26 mai avec Barrington et Moore, document contenant 23 articles…
Ils ne pilleront pas Marie-Galante, car ils souhaitent la conserver : les 21 sucreries resteront en activité.
Le gouverneur Anglais est Francis Mac Lean. 200 hommes sont positionnés dans le fort, "The Royal Camp", mais les fièvres vont décimer leur garnison.
Le gouverneur Anglais est Francis Mac Lean. 200 hommes sont positionnés dans le fort, "The Royal Camp", mais les fièvres vont décimer leur garnison.
The Royal Camp in " La Marie Galante "…
Fin juillet, le gouverneur général De Beauharnais propose au ministre de reprendre Marie Galante, il ne sera pas suivi dans cette décision...
Le 4 septembre, Jarrier de la Chassaigne arrive en Martinique, il semble "retourné en enfance", la capitulation lui a été fatale...
1760 : Les Anglais s’emparent de la Nouvelle-France, futur Canada.
Fin juillet, le gouverneur général De Beauharnais propose au ministre de reprendre Marie Galante, il ne sera pas suivi dans cette décision...
Le 4 septembre, Jarrier de la Chassaigne arrive en Martinique, il semble "retourné en enfance", la capitulation lui a été fatale...
1760 : Les Anglais s’emparent de la Nouvelle-France, futur Canada.
Les Anglais occupent Basse-Terre d’où ils gouvernent la Guadeloupe.
Ils démarrent la construction de la future ville de Pointe-à-Pitre, concentrée sur le Morne Renfermé, ils drainent les marécages et construisent les quais du port.
Ils vont introduire 20.000 esclaves en 4 ans, développer l’agriculture, en particulier sucrière, et le commerce.
Ils prennent de mesures favorables aux colons : les marchandises de l’île ne sont soumises qu’à un droit de 1% contre 4% aux îles Anglaises ; ils accordent aussi des facilités de paiement aux colons, toutes mesures destinées à développer la colonie et à être appréciés.
L’occupation Anglaise va donner de fait un boom économique en Guadeloupe...
Le " Rolle général des Troupes des Isles du Vent commencé en 1727 " est publié : il montre que depuis 30 ans 48% des soldats sont morts en service, 9% ont été renvoyés et 8% ont déserté. Le surnom de "nègres blancs " que certains leur ont donné était proche de la réalité…
1761 : En France, Étienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville devient Secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Marine, il est en charge des colonies : il crée à Versailles le Bureau de Législation des Colonies.
En Guadeloupe, nouveau gouverneur anglais, le général Campbell Dalrymple.
En Martinique, arrivée en janvier du nouveau gouverneur général des Iles du Vent, qui sera intronisé le 7 février : Louis-Charles Le Vassor de la Touche, marquis de Tréville.
Les Anglais concentrent des troupes aux Antilles, en particulier à la Dominique.
Conscient d’une attaque prochaine, le nouveau gouverneur de Tréville envoie en novembre une lettre en grande partie "chiffrée" au ministre, avec demande de secours et de navires de guerre :
Ils démarrent la construction de la future ville de Pointe-à-Pitre, concentrée sur le Morne Renfermé, ils drainent les marécages et construisent les quais du port.
Ils vont introduire 20.000 esclaves en 4 ans, développer l’agriculture, en particulier sucrière, et le commerce.
Ils prennent de mesures favorables aux colons : les marchandises de l’île ne sont soumises qu’à un droit de 1% contre 4% aux îles Anglaises ; ils accordent aussi des facilités de paiement aux colons, toutes mesures destinées à développer la colonie et à être appréciés.
L’occupation Anglaise va donner de fait un boom économique en Guadeloupe...
Le " Rolle général des Troupes des Isles du Vent commencé en 1727 " est publié : il montre que depuis 30 ans 48% des soldats sont morts en service, 9% ont été renvoyés et 8% ont déserté. Le surnom de "nègres blancs " que certains leur ont donné était proche de la réalité…
1761 : En France, Étienne-François de Choiseul-Beaupré-Stainville devient Secrétaire d’Etat à la Guerre et à la Marine, il est en charge des colonies : il crée à Versailles le Bureau de Législation des Colonies.
En Guadeloupe, nouveau gouverneur anglais, le général Campbell Dalrymple.
En Martinique, arrivée en janvier du nouveau gouverneur général des Iles du Vent, qui sera intronisé le 7 février : Louis-Charles Le Vassor de la Touche, marquis de Tréville.
Les Anglais concentrent des troupes aux Antilles, en particulier à la Dominique.
Conscient d’une attaque prochaine, le nouveau gouverneur de Tréville envoie en novembre une lettre en grande partie "chiffrée" au ministre, avec demande de secours et de navires de guerre :
Il espère aussi des secours de Ste Lucie et des Caraibes de St Vincent.
Ils disposeront au maximum de "13.000 hommes tant blancs que noirs" en armant les habitants et dispose de 2 mois de vivres…
En décembre, 19 navires de guerre anglais arrivent à la Barbade.
A Marie Galante, le 23 avril, le sieur Jarrier Des Roches, écuyer, voulant défendre la négresse Dorothée, tue sans le vouloir le soldat anglais Daniel Vinet : il sera gracié en 1767, on peut supposer qu'il aura attendu sa grâce en prison...
Le procés entre Jean Ballet et les héritiers Deshayes et Selorge pour le terrain contesté Le Dauphin au Quatrième étage dure depuis 12 ans, il nous apporte une nouvelle carte des concessions du secteur :
Ils disposeront au maximum de "13.000 hommes tant blancs que noirs" en armant les habitants et dispose de 2 mois de vivres…
En décembre, 19 navires de guerre anglais arrivent à la Barbade.
A Marie Galante, le 23 avril, le sieur Jarrier Des Roches, écuyer, voulant défendre la négresse Dorothée, tue sans le vouloir le soldat anglais Daniel Vinet : il sera gracié en 1767, on peut supposer qu'il aura attendu sa grâce en prison...
Le procés entre Jean Ballet et les héritiers Deshayes et Selorge pour le terrain contesté Le Dauphin au Quatrième étage dure depuis 12 ans, il nous apporte une nouvelle carte des concessions du secteur :
A la Grenade, l’ancien gouverneur de Marie-Galante, Robert Philippe Lonvilliers de Poincy, meurt à 80 ans, longévité exceptionnelle à une époque où l'espérance de vie était de 30 ans environ en France...
A Ste Lucie, un autre ancien gouverneur de Marie Galante, Jean Louis Desmerliers de Longueville, meurt également très âgé, à 70 ans.
1762 : Wolfgang Amadeus Mozart a 6 ans : il compose la 1ère de ses 893 oeuvres...
A la Martinique, le 16 janvier, première attaque anglaise, qui est repoussée…
Le 3 février, nouvelle attaque avec 35 navires de guerre et 18.000 hommes sous les ordres de l’amiral Rodney et du général Monkton.
Fort-Royal tombe le 4, le gouverneur général de Tréville signe la capitulation le 13 février, devant des forces bien supérieures, mais sans avoir entrepris une véritable défense...
Cela lui vaudra d'être transféré en France le 30 mars ainsi que les autres officiers responsables de la capitulation : ils passeront devant le Conseil de Guerre en octobre.
Les Anglais nous prennent ensuite Ste Lucie le 26 février puis la Grenade le 5 mars.
La France a perdu toutes ses isles aux Antilles...
En Guadeloupe, le gouverneur Campbell Dalrymple, en place depuis l'an dernier, rédige le 16 février pour le comte d’Egremont, secrétaire d’Etat aux Colonies, un intéressant mémoire de 15 pages, étudié par Schnakenbourg.
Il nous donne une étude économique de la Guadeloupe avant leur conquête :
" Droit de capitation sur 20.000 Noirs
- Appartenant aux habitants-sucriers, à 9 livres par tête : 180.000
- Idem sur 10.000 appartenant aux habitants caféiers et cotonniers, à 6 livres : 60.000
Total 240.000
- Droit de un pour cent sur l’importation de toutes les marchandises d’Europe vendues au poids : 8.000
- Droit de un pour cent sur l’exportation des productions : 20.000
N. B. : tout ce qui était envoyé à la Martinique, comme il a été dit plus haut, le payait là-bas
- Droit de poudre. Chaque navire portant canons payait 40 lb du ditdroit, primitivement payé comme droit d’ancrage, il fut plus tard réuni au Domaine : 1.000
- Confiscations, amendes et autres revenus casuels, environ 20.000
Montant total des revenus de la Guadeloupe et dépendances 289.000
Marie-Galante devait rapporter environ 20.000
Total pour le gouvernement tel qu’il est actuellement 309.000
D’autre part, les dépenses d’administration devaient atteindre les sommes portées aux rubriques suivantes, soit :
Etat-major, y compris le gouverneur, l’intendant ou l’ordonnateur subdélégué, 3 lieutenants du roi, 1 major, 3 adjudants, 1 ingénieur, 1 ingénieur adjoint, un garde-magasin, un chirurgien-major, canonnier, et gratification aux ingénieurs et autres, peuvent atteindre 51.920 livres
Pensions du Clergé
- 16 curés en Guadeloupe à 540 livres chacun : 8.640
- Aux Jésuites, pour l’instruction des Noirs et le service des écoles : 810
- 9 curés en Grande-Terre à 540 livres chacun 4.860
- 1 à la Désirade, à 1.000
Total : 15.310
Dépenses des magistrats et frais de justice, environ 30.000
L’entretien des fortifications devait coûter au roi, indépendamment de la corvée à laquelle étaient soumis les habitants, environ
50.000
Dépense totale supportée par le roi, à l’exception de la garnison, formée de six compagnies qui étaient toutes approvisionnées avec une lb de farine par jour : 147.230
Solde net en faveur du Trésor Royal, indépendamment du droit de trois et demi pour cent payé par tous les produits importés depuis ces colonies dans n’importe quel port de France : 161.770
Les habitants étaient obligés, par la loi ou par la coutume, de donner chaque année au roi deux jours de travail de tous leurs Noirs pour l’entretien du fort, des batteries et des fortifications, et en outre d’en fournir autant qu’il pouvait leur en être réclamé pour des travaux particuliers en cas de nécessité.
Le roi payait tous les entrepreneurs, le bois, le fer et les autres matériaux nécessaires aux fortifications, et les navires arrivant étaient obligés d’apporter chaque année une charge de chaux et de bois pour la brûler.
Tous ces services rendus au public par ce qu’on appelle la corvée des habitants sont supprimés par l’article 17 de l’accord de capitalisation, mais cette disposition doit prendre fin avec la paix."
" Il convient en outre de noter que les planteurs de ce pays, comme de tous les autres, imaginent toutes sortes de moyens pour tromper les meilleurs commis du Domaine et payer bien moins de droits qu’ils ne devraient par rapport à ce qu’ils embarquent ; et surtout, les vieilles liaisons et les mauvaises habitudes étant difficiles à détruire, que St-Eustache continue à attirer une grande partie de nos sucres, car on offre un plus haut prix là-bas qu’ici, et en retour, déverse chez nous leurs marchandises sèches, ce qui constitue le plus nuisible de tous les commerces, tant pour la métropole que pour la colonie ; mais comme j’ai percé à jour ces gredins, j’espère pouvoir, par une nécessaire sévérité, donner pour l’avenir un coup d’arrêt à ces pratiques illégales."
" Il convient ensuite de régler l’administration interne de la colonie de telle façon que les colons britanniques soient incités à y venir sans que les Français soient découragés d’y rester. Les oppositions entre les lois, les langues et les religions et entre coutumes et préjugés sont évidemment de très gros obstacles à cet égard pour au moins une génération : mais en agissant avec prudence, je pense que les choses peuvent se passer dans le calme, la liberté et à la satisfaction de tous : car si nous agissons avec arrogance nous n’améliorerons pas la condition des habitants français"
Pour le gouverneur, la Guadeloupe et ses dépendances sont bien définitivement anglais...
Sur Marie Galante, le gouverneur Dalrymple écrit : "Marie Gallante before the conquest held of Martinique. It may supposed equal to St Kits in extent, but for want of strength far short of it in riches & cultivation ; it contains only 21 sugar plantations & is inhabited by 304 heads of famillys with 3516 slaves paying duty . This island is not so well cleared, but not less fertile than the others, tho it lyes under the same disadvantages of Antigua & Grandeterre, the want of water."
En Français : "Marie Gallante dépendait de la Martinique avant la conquête. On peut lui supposer une superficie comparable à celle de Saint-Kitts, mais, par manque de moyens, en est bien éloignée en richesse et en cultures. Elle contient seulement 21 habitations-sucreries et est habitée par 304 chefs de famille et par 3.516 esclaves payant droit. Cette île n’est pas aussi bien défrichée, quoique pas moins fertile que les autres, mais elle subit le même inconvénient qu’Antigue et la Grande-Terre, le manque d’eau."
Donc toujours 21 sucreries.
La vie continue sous l’occupation anglaise, qui se veut durable...
François Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, fils d’un capitaine d’infanterie installé au Macouba en Martinique, devenu habitant de l’île, épouse Rose Magdeleine du Jarrier, fille de Joseph du Jarrier de la Chassaigne, ancien gouverneur de Marie-Galante.
Une " Ordonnance concernant l’infanterie françoise" est publiée le 21 décembre : elle affecte 23 régiments au service de la Marine et des colonies
1763 : Une Ordonnance de janvier fait frapper pour 600.000 livres de pièces de 2 sous, marquées d’un C couronné, destiné exclusivement aux Isles
A Ste Lucie, un autre ancien gouverneur de Marie Galante, Jean Louis Desmerliers de Longueville, meurt également très âgé, à 70 ans.
1762 : Wolfgang Amadeus Mozart a 6 ans : il compose la 1ère de ses 893 oeuvres...
A la Martinique, le 16 janvier, première attaque anglaise, qui est repoussée…
Le 3 février, nouvelle attaque avec 35 navires de guerre et 18.000 hommes sous les ordres de l’amiral Rodney et du général Monkton.
Fort-Royal tombe le 4, le gouverneur général de Tréville signe la capitulation le 13 février, devant des forces bien supérieures, mais sans avoir entrepris une véritable défense...
Cela lui vaudra d'être transféré en France le 30 mars ainsi que les autres officiers responsables de la capitulation : ils passeront devant le Conseil de Guerre en octobre.
Les Anglais nous prennent ensuite Ste Lucie le 26 février puis la Grenade le 5 mars.
La France a perdu toutes ses isles aux Antilles...
En Guadeloupe, le gouverneur Campbell Dalrymple, en place depuis l'an dernier, rédige le 16 février pour le comte d’Egremont, secrétaire d’Etat aux Colonies, un intéressant mémoire de 15 pages, étudié par Schnakenbourg.
Il nous donne une étude économique de la Guadeloupe avant leur conquête :
" Droit de capitation sur 20.000 Noirs
- Appartenant aux habitants-sucriers, à 9 livres par tête : 180.000
- Idem sur 10.000 appartenant aux habitants caféiers et cotonniers, à 6 livres : 60.000
Total 240.000
- Droit de un pour cent sur l’importation de toutes les marchandises d’Europe vendues au poids : 8.000
- Droit de un pour cent sur l’exportation des productions : 20.000
N. B. : tout ce qui était envoyé à la Martinique, comme il a été dit plus haut, le payait là-bas
- Droit de poudre. Chaque navire portant canons payait 40 lb du ditdroit, primitivement payé comme droit d’ancrage, il fut plus tard réuni au Domaine : 1.000
- Confiscations, amendes et autres revenus casuels, environ 20.000
Montant total des revenus de la Guadeloupe et dépendances 289.000
Marie-Galante devait rapporter environ 20.000
Total pour le gouvernement tel qu’il est actuellement 309.000
D’autre part, les dépenses d’administration devaient atteindre les sommes portées aux rubriques suivantes, soit :
Etat-major, y compris le gouverneur, l’intendant ou l’ordonnateur subdélégué, 3 lieutenants du roi, 1 major, 3 adjudants, 1 ingénieur, 1 ingénieur adjoint, un garde-magasin, un chirurgien-major, canonnier, et gratification aux ingénieurs et autres, peuvent atteindre 51.920 livres
Pensions du Clergé
- 16 curés en Guadeloupe à 540 livres chacun : 8.640
- Aux Jésuites, pour l’instruction des Noirs et le service des écoles : 810
- 9 curés en Grande-Terre à 540 livres chacun 4.860
- 1 à la Désirade, à 1.000
Total : 15.310
Dépenses des magistrats et frais de justice, environ 30.000
L’entretien des fortifications devait coûter au roi, indépendamment de la corvée à laquelle étaient soumis les habitants, environ
50.000
Dépense totale supportée par le roi, à l’exception de la garnison, formée de six compagnies qui étaient toutes approvisionnées avec une lb de farine par jour : 147.230
Solde net en faveur du Trésor Royal, indépendamment du droit de trois et demi pour cent payé par tous les produits importés depuis ces colonies dans n’importe quel port de France : 161.770
Les habitants étaient obligés, par la loi ou par la coutume, de donner chaque année au roi deux jours de travail de tous leurs Noirs pour l’entretien du fort, des batteries et des fortifications, et en outre d’en fournir autant qu’il pouvait leur en être réclamé pour des travaux particuliers en cas de nécessité.
Le roi payait tous les entrepreneurs, le bois, le fer et les autres matériaux nécessaires aux fortifications, et les navires arrivant étaient obligés d’apporter chaque année une charge de chaux et de bois pour la brûler.
Tous ces services rendus au public par ce qu’on appelle la corvée des habitants sont supprimés par l’article 17 de l’accord de capitalisation, mais cette disposition doit prendre fin avec la paix."
" Il convient en outre de noter que les planteurs de ce pays, comme de tous les autres, imaginent toutes sortes de moyens pour tromper les meilleurs commis du Domaine et payer bien moins de droits qu’ils ne devraient par rapport à ce qu’ils embarquent ; et surtout, les vieilles liaisons et les mauvaises habitudes étant difficiles à détruire, que St-Eustache continue à attirer une grande partie de nos sucres, car on offre un plus haut prix là-bas qu’ici, et en retour, déverse chez nous leurs marchandises sèches, ce qui constitue le plus nuisible de tous les commerces, tant pour la métropole que pour la colonie ; mais comme j’ai percé à jour ces gredins, j’espère pouvoir, par une nécessaire sévérité, donner pour l’avenir un coup d’arrêt à ces pratiques illégales."
" Il convient ensuite de régler l’administration interne de la colonie de telle façon que les colons britanniques soient incités à y venir sans que les Français soient découragés d’y rester. Les oppositions entre les lois, les langues et les religions et entre coutumes et préjugés sont évidemment de très gros obstacles à cet égard pour au moins une génération : mais en agissant avec prudence, je pense que les choses peuvent se passer dans le calme, la liberté et à la satisfaction de tous : car si nous agissons avec arrogance nous n’améliorerons pas la condition des habitants français"
Pour le gouverneur, la Guadeloupe et ses dépendances sont bien définitivement anglais...
Sur Marie Galante, le gouverneur Dalrymple écrit : "Marie Gallante before the conquest held of Martinique. It may supposed equal to St Kits in extent, but for want of strength far short of it in riches & cultivation ; it contains only 21 sugar plantations & is inhabited by 304 heads of famillys with 3516 slaves paying duty . This island is not so well cleared, but not less fertile than the others, tho it lyes under the same disadvantages of Antigua & Grandeterre, the want of water."
En Français : "Marie Gallante dépendait de la Martinique avant la conquête. On peut lui supposer une superficie comparable à celle de Saint-Kitts, mais, par manque de moyens, en est bien éloignée en richesse et en cultures. Elle contient seulement 21 habitations-sucreries et est habitée par 304 chefs de famille et par 3.516 esclaves payant droit. Cette île n’est pas aussi bien défrichée, quoique pas moins fertile que les autres, mais elle subit le même inconvénient qu’Antigue et la Grande-Terre, le manque d’eau."
Donc toujours 21 sucreries.
La vie continue sous l’occupation anglaise, qui se veut durable...
François Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, fils d’un capitaine d’infanterie installé au Macouba en Martinique, devenu habitant de l’île, épouse Rose Magdeleine du Jarrier, fille de Joseph du Jarrier de la Chassaigne, ancien gouverneur de Marie-Galante.
Une " Ordonnance concernant l’infanterie françoise" est publiée le 21 décembre : elle affecte 23 régiments au service de la Marine et des colonies
1763 : Une Ordonnance de janvier fait frapper pour 600.000 livres de pièces de 2 sous, marquées d’un C couronné, destiné exclusivement aux Isles
Ces nouvelles pièces de monnaie simplifiée seront estampées " tampés " sur des anciennes pièces de 2 sols ou fabriquées en billon : ce sera le bonheur des faussaires qui vont en inonder les Antilles. De ce fait, elles finiront par être interdites par le Conseil Souverain de la Martinique en 1797…
Fin de la Guerre de Sept Ans par le Traité de Versailles le 10 février :
la France perd le Canada et la Louisiane, mais récupère une partie de ses Antilles : Guadeloupe et dépendances, Martinique, Ste Lucie et la moitié occidentale de St Domingue.
La Dominique, St Vincent, Grenade et les Grenadines restent ou deviennent Anglaises. Les Espagnols récupèrent Cuba en échange de la Floride.
Le Bureau des Archives quitte ses locaux parisiens pour l’Hôtel de la Guerre et de la Marine à Versailles.
La traite reprend : dés cette année, les Nantais arment 32 négriers, les Bordelais 3...
Du fait des désertions et des échecs des miliciens lors de l'attaque de la Guadeloupe, le ministre Choiseul décide le 24 mars de supprimer les milices locales, contrôlées par les colons, et de n'assurer la défense de l'île que par des troupes réglées :
"Sa Majesté voulant confier la défense à ses troupes réglées... il n'y aura point de milice générale ni particulière en cette isle".
La défense des îles sera maintenant assurée par des régiments venus de métropole, au départ le régiment de Beauvoisis.
Le 8 octobre est prise une "Ordonnance pour l’établissement des Commissaires de paroisse, et pour les fonctions de leurs charges" qui ne reprend qu'une partie des fonctions de milices.
En Martinique, arrivée le 20 juin du nouveau gouverneur particulier François Louis de Salignac de la Motte, marquis de Fénelon et du nouvel intendant des îles du Vent, Pierre Paul le Mercier de la Rivière. Le gouverneur anglais Ruffane traine à faire évacuer l’île, ils doivent rester en rade de Fort Royal et ne pourront descendre à terre que le 30…
L’île ne repassera sous contrôle français que le 8 juillet.
En Guadeloupe, le 12 juin, le Chevalier François Charles de Bourlamaque, maréchal de camp, nouveau gouverneur, et Thomassin de Peynier, nouvel intendant se retrouvent à Ste Lucie à bord du Sceptre avant de reprendre possession de la Guadeloupe.
De Peynier, avec l’aide-major général Mr de La Rochebeaucourt, se rend à Basse-Terre à bord du Mars pour remettre au gouverneur anglais Dalrymple la lettre de De Bourlamaque concernant l’évacuation de l’île.
Les Anglais trainent à évacuer l’archipel, ce qui leur permet d’enlever ce qui les intéresse et de saboter éventuellement ce qu’ils laissent…
Ils refusent le débarquement du Gouverneur Français et de ses troupes à Basse-Terre et leur propose Marie-Galante…
Le 25 juin, De Bourlamaque vient mouiller en rade de Basse-Terre sur le Sceptre, suivi de l’Actif, de l’Etoile et de l’Hirondelle. Il échange quasi-quotidiennement des correspondances avec son homologue anglais qu’il somme de respecter le traité…
L'île est enfin rendue à la France le 4 juillet.
Le 19 septembre, le Conseil des députés de la Guadeloupe demande l’indépendance de la Guadeloupe et de Marie-Galante.
Le 11 octobre, par Ordonnance du Conseil du Roy, elle devient indépendante de la Martinique, tant sur le plan administratif qu’économique.
Le Roi supprime la Chambre mixte de culture et commerce qui siégeait en Martinique, il crée par Arrêt 2 Chambres d’Agriculture distinctes, 1 en Guadeloupe, 1 en Martinique.
Ces Chambres sont composées de 7 colons créoles nommés par le Roi, qui ne gardent que le droit de proposition.
Ni le Gouverneur, ni l’Intendant ne peuvent assister aux séances. Ils peuvent ainsi donner au Roi leur avis sur le Gouverneur ou l’Intendant. Les 2 Chambres ont 1 seul député à Paris.
Pour la Guadeloupe, Robert Deshaies est nommé député permanent au bureau de Commerce auprès du Gouvernement, à Versailles, chargé de défendre les intérêts de la colonie.
La " Nouvelle Ville " de Pointe-à-Pitre est crée officiellement : les travaux de comblement des marais permettent un vrai démarrage urbain, on crée 2 administrations, un tribunal d'Amirauté et de la Sénéchaussée.
Les Jésuites ont été expulsés des îles : en Guadeloupe, ils possédaient l’habitation Bisdary au dessus de Basse-Terre avec 312 esclaves. Sur leur terrain est construit le nouvel hôpital militaire.
A Marie Galande, retour de la souveraineté Française le 5 juillet.
L’île ne dépend plus de la Martinique, mais de la Guadeloupe, elle a désormais un commandant particulier, faisant fonction de gouverneur, le lieutenant-colonel Marc Etienne de Joubert, assisté d'un Aide-Major, le Chevalier Antoine François de la Rochette.
De Joubert écrit peu après son arrivée :
Fin de la Guerre de Sept Ans par le Traité de Versailles le 10 février :
la France perd le Canada et la Louisiane, mais récupère une partie de ses Antilles : Guadeloupe et dépendances, Martinique, Ste Lucie et la moitié occidentale de St Domingue.
La Dominique, St Vincent, Grenade et les Grenadines restent ou deviennent Anglaises. Les Espagnols récupèrent Cuba en échange de la Floride.
Le Bureau des Archives quitte ses locaux parisiens pour l’Hôtel de la Guerre et de la Marine à Versailles.
La traite reprend : dés cette année, les Nantais arment 32 négriers, les Bordelais 3...
Du fait des désertions et des échecs des miliciens lors de l'attaque de la Guadeloupe, le ministre Choiseul décide le 24 mars de supprimer les milices locales, contrôlées par les colons, et de n'assurer la défense de l'île que par des troupes réglées :
"Sa Majesté voulant confier la défense à ses troupes réglées... il n'y aura point de milice générale ni particulière en cette isle".
La défense des îles sera maintenant assurée par des régiments venus de métropole, au départ le régiment de Beauvoisis.
Le 8 octobre est prise une "Ordonnance pour l’établissement des Commissaires de paroisse, et pour les fonctions de leurs charges" qui ne reprend qu'une partie des fonctions de milices.
En Martinique, arrivée le 20 juin du nouveau gouverneur particulier François Louis de Salignac de la Motte, marquis de Fénelon et du nouvel intendant des îles du Vent, Pierre Paul le Mercier de la Rivière. Le gouverneur anglais Ruffane traine à faire évacuer l’île, ils doivent rester en rade de Fort Royal et ne pourront descendre à terre que le 30…
L’île ne repassera sous contrôle français que le 8 juillet.
En Guadeloupe, le 12 juin, le Chevalier François Charles de Bourlamaque, maréchal de camp, nouveau gouverneur, et Thomassin de Peynier, nouvel intendant se retrouvent à Ste Lucie à bord du Sceptre avant de reprendre possession de la Guadeloupe.
De Peynier, avec l’aide-major général Mr de La Rochebeaucourt, se rend à Basse-Terre à bord du Mars pour remettre au gouverneur anglais Dalrymple la lettre de De Bourlamaque concernant l’évacuation de l’île.
Les Anglais trainent à évacuer l’archipel, ce qui leur permet d’enlever ce qui les intéresse et de saboter éventuellement ce qu’ils laissent…
Ils refusent le débarquement du Gouverneur Français et de ses troupes à Basse-Terre et leur propose Marie-Galante…
Le 25 juin, De Bourlamaque vient mouiller en rade de Basse-Terre sur le Sceptre, suivi de l’Actif, de l’Etoile et de l’Hirondelle. Il échange quasi-quotidiennement des correspondances avec son homologue anglais qu’il somme de respecter le traité…
L'île est enfin rendue à la France le 4 juillet.
Le 19 septembre, le Conseil des députés de la Guadeloupe demande l’indépendance de la Guadeloupe et de Marie-Galante.
Le 11 octobre, par Ordonnance du Conseil du Roy, elle devient indépendante de la Martinique, tant sur le plan administratif qu’économique.
Le Roi supprime la Chambre mixte de culture et commerce qui siégeait en Martinique, il crée par Arrêt 2 Chambres d’Agriculture distinctes, 1 en Guadeloupe, 1 en Martinique.
Ces Chambres sont composées de 7 colons créoles nommés par le Roi, qui ne gardent que le droit de proposition.
Ni le Gouverneur, ni l’Intendant ne peuvent assister aux séances. Ils peuvent ainsi donner au Roi leur avis sur le Gouverneur ou l’Intendant. Les 2 Chambres ont 1 seul député à Paris.
Pour la Guadeloupe, Robert Deshaies est nommé député permanent au bureau de Commerce auprès du Gouvernement, à Versailles, chargé de défendre les intérêts de la colonie.
La " Nouvelle Ville " de Pointe-à-Pitre est crée officiellement : les travaux de comblement des marais permettent un vrai démarrage urbain, on crée 2 administrations, un tribunal d'Amirauté et de la Sénéchaussée.
Les Jésuites ont été expulsés des îles : en Guadeloupe, ils possédaient l’habitation Bisdary au dessus de Basse-Terre avec 312 esclaves. Sur leur terrain est construit le nouvel hôpital militaire.
A Marie Galande, retour de la souveraineté Française le 5 juillet.
L’île ne dépend plus de la Martinique, mais de la Guadeloupe, elle a désormais un commandant particulier, faisant fonction de gouverneur, le lieutenant-colonel Marc Etienne de Joubert, assisté d'un Aide-Major, le Chevalier Antoine François de la Rochette.
De Joubert écrit peu après son arrivée :
"J'ay trouvé cette colonie très découragée par le bas prix des caffes...et la confiance dans le commerce presque anéantie". L’île va rapidement redémarrer sous son impulsion…
Le recensement retrouve 5.521 habitants au total.
Le sieur Marc Antoine Ballias de Saint Pré est nommé contrôleur particulier de Marie-Galante, sous les ordres de l’intendant et du sub-délégué contrôleur de la Guadeloupe.
Un chirurgien-major est nommé par le Roi, le sieur Escoffier, "capable et expérimenté " pour s’occuper des troupes en garnison et " administrer les mêmes secours aux habitans ".
Jean-Baptiste Rameaux, 18 ans, fils de Claude, né à St Pierre de la Martinique comme son père, épouse Marguerite Hotessier, 20 ans, fille d’habitant de Capesterre. Le couple aura 9 enfants vivants. Le grand-père de la mariée, Jean-Baptiste Hotessier a été le premier du nom à Capesterre.
Beaucoup d’esclaves ont été importé en Guadeloupe, mais très peu à Marie-Galante.
La nouvelle église de la Conception est construite à Grand-Bourg.
Des liaisons maritimes directes avec la France sont crées.
Le 22 décembre, le Chevalier de la Rochette, aide-major, devient commandant par intérim pendant l’absence de De Joubert.
La Désirade a été rendue à la France le 6 juillet : par Ordonnance de Roy du 15 juillet, elle devient une île d"exportation" pour " les Jeunes gens de mauvaise conduite" dont la famille veut se débarrasser en France...
Le recensement retrouve 5.521 habitants au total.
Le sieur Marc Antoine Ballias de Saint Pré est nommé contrôleur particulier de Marie-Galante, sous les ordres de l’intendant et du sub-délégué contrôleur de la Guadeloupe.
Un chirurgien-major est nommé par le Roi, le sieur Escoffier, "capable et expérimenté " pour s’occuper des troupes en garnison et " administrer les mêmes secours aux habitans ".
Jean-Baptiste Rameaux, 18 ans, fils de Claude, né à St Pierre de la Martinique comme son père, épouse Marguerite Hotessier, 20 ans, fille d’habitant de Capesterre. Le couple aura 9 enfants vivants. Le grand-père de la mariée, Jean-Baptiste Hotessier a été le premier du nom à Capesterre.
Beaucoup d’esclaves ont été importé en Guadeloupe, mais très peu à Marie-Galante.
La nouvelle église de la Conception est construite à Grand-Bourg.
Des liaisons maritimes directes avec la France sont crées.
Le 22 décembre, le Chevalier de la Rochette, aide-major, devient commandant par intérim pendant l’absence de De Joubert.
La Désirade a été rendue à la France le 6 juillet : par Ordonnance de Roy du 15 juillet, elle devient une île d"exportation" pour " les Jeunes gens de mauvaise conduite" dont la famille veut se débarrasser en France...
En Martinique, Dubuc, député du Commerce et premier commis de la Marine, rappelle les pratiques récentes du commerce interlope :
" Avant la guerre, les denrées de la Guadeloupe n'entraient point à Antigues qu'en payant de très gros droits. Mais Antigues fournissait des vivres et des marchandises, et les denrées de la Guadeloupe étaient portées à Saint-Eustache par entrepôt. Les navires anglais, à l'aide d'une fausse déclaration, les y allaient prendre et les mettaient dans des boucauts anglais pour les entrer à Londres "
On peut imaginer qu'un partie du sucre de Marie Galante suivait le même chemin hors taxe...
Suite au traité de Versailles et avant la restitution des Isles, le Roy dés le mois de juin veut imposer des tarifs sur tous les produits courants "pour les soldats et ouvriers entretenus à son service" avec une dotation annuelle et payable en argent de France :
" Avant la guerre, les denrées de la Guadeloupe n'entraient point à Antigues qu'en payant de très gros droits. Mais Antigues fournissait des vivres et des marchandises, et les denrées de la Guadeloupe étaient portées à Saint-Eustache par entrepôt. Les navires anglais, à l'aide d'une fausse déclaration, les y allaient prendre et les mettaient dans des boucauts anglais pour les entrer à Londres "
On peut imaginer qu'un partie du sucre de Marie Galante suivait le même chemin hors taxe...
Suite au traité de Versailles et avant la restitution des Isles, le Roy dés le mois de juin veut imposer des tarifs sur tous les produits courants "pour les soldats et ouvriers entretenus à son service" avec une dotation annuelle et payable en argent de France :
1764 : Le 21 janvier, une ordonnance des administrateurs de la Guadeloupe décide que les terrains de Marie-Galante sur lesquels les propriétaires n’auront pas fait construire sous 1 an seront réunis au Domaine.
La comtesse de Neuville, héritière de son père le marquis de Champigny, après une procédure judiciaire, revend le fief de St Louis créé par les De Boisseret à Jean Baptiste de Poyen, ancien capitaine de cavalerie et Pierre Bouscarens, négociant. L’habitation compte 936 carrés et 372 esclaves, dont 250 entre 14 et 60 ans : c’est toujours la plus importante…
Philippe Héloin arrive comme arpenteur à Capesterre, il épouse Marie Abraham Morancy. Il deviendra habitant caféier.
Poussée de marronage dans toute l’île.
Le 8 octobre, Mémoire du commandant particulier Marc Etienne de Joubert sur la défense de l’île, qui joint une carte réalisée en 1759 par Jacques Nicolas Bellin, ingénieur cartographe de la Marine et du Dépôt des Plans, à la demande de Nicolas Berryer, comte de La Ferrière, secrétaire d'Etat à la Marine (et confident de Mme De Pompadour, maîtresse de Louis XV...)
La comtesse de Neuville, héritière de son père le marquis de Champigny, après une procédure judiciaire, revend le fief de St Louis créé par les De Boisseret à Jean Baptiste de Poyen, ancien capitaine de cavalerie et Pierre Bouscarens, négociant. L’habitation compte 936 carrés et 372 esclaves, dont 250 entre 14 et 60 ans : c’est toujours la plus importante…
Philippe Héloin arrive comme arpenteur à Capesterre, il épouse Marie Abraham Morancy. Il deviendra habitant caféier.
Poussée de marronage dans toute l’île.
Le 8 octobre, Mémoire du commandant particulier Marc Etienne de Joubert sur la défense de l’île, qui joint une carte réalisée en 1759 par Jacques Nicolas Bellin, ingénieur cartographe de la Marine et du Dépôt des Plans, à la demande de Nicolas Berryer, comte de La Ferrière, secrétaire d'Etat à la Marine (et confident de Mme De Pompadour, maîtresse de Louis XV...)
En Guadeloupe, le 24 février, ordonnance du marquis de Peynier, sur la levée d'une somme de 750 000 livres en Guadeloupe, à Marie-Galante, à la Désirade et dans les autres dépendances, à prendre pendant les six derniers mois de l'année, à partir d'impositions sur les nègres, les cabarets et auberges, et les exportations de sucres, cotons, cacaos et indigos.
Le 1er octobre, nouvelle Ordonnance du marquis de Peynier précisant l'obligation pour les curés de l'île de tenir les registres des baptêmes, mariages et sépultures. Elle impose la tenue des registres des esclaves en deux exemplaires : les propriétaires d'esclaves sont tenus de déclarer les décès en transmettant au curé le nom et l'âge du décédé ainsi que le nom du maître.
Le gouverneur De Bourlamaque décède des fièvres le 24 juin à 42 ans, il est remplacé en intérim par le Baron Henri Edouard de Copley, commandant en second.
1765 : Le duc de Choiseul fait remettre aux gouverneurs et intendants coloniaux des instructions détaillées pour administrer les colonies des Isles.
Ces instructions furent rédigées par le colon martiniquais Dubucq, devenu Premier Commis au Ministère de la Marine après avoir été premier Député Permanent des Isles du Vent au Bureau des Colonies à Versailles avec cette affirmation : " Les Antilles ne sont absolument que des établissements de commerce "…
Compte-tenu du risque d’une nouvelle guerre avec les Anglais, Choiseul décide de porter les effectifs des troupes dans les îles à 24 bataillons.
Une Ordonnance rétablit partiellement les milices dans les colonies : leur rôle dans la sécurité intérieure est reconnu indispensable.
On les divise en quartiers avec un commandant, chaque paroisse a un capitaine.
En Martinique, le nouveau gouverneur de la Martinique est Victor-Thérèse Charpentier, comte d’Ennery.
Thomassin de Peynier est muté depuis la Guadeloupe au poste d’intendant général des Isles du Vent.
En Guadeloupe, le 1er janvier est nommé un nouvel intendant : Jean Louis Honoré Hesmivy de Moissac. En l’attendant, l’intérim est assuré par Mr de Laval, qui meurt rapidement des fièvres.
Le 20 mars, Pierre Gédéon, comte de Nolivos, d'origine béarnaise mais né créole de St Domingue, reprend le poste de gouverneur.
Il crée la poste au lettre dans chaque quartier.
Le 11 mai, il rétablit les milices à la Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le 31 juillet, un ouragan avec raz de marée détruit de nombreux navires en rade de Basse-Terre : le mouillage conseillé pendant l’hivernage sera désormais à Terre de Haut aux Saintes.
A Marie Galante, le 5 janvier, nouveau mémoire du commandant Marc Etienne de Joubert : "Mémoire sur les différents augmentations de Lisle de Marie-Galante depuis la reprise de possession du 7 juillet 1763"
Le Chevalier Marie-Maximilien Bosredon de Saint-Avit est nommé major général des milices.
Dans les milices, on retrouve les habitants et notables :
Robert Philippe Deshaies fils est nommé lieutenant des Dragons de la milice.
La famille marie-galantaise Faussecave commence sa carrière dans les milices : Joseph Decavery Faussecave est nommé sous-lieutenant des Dragons, Germain Faussecave brigadier des Dragons et Jean Baptiste Faussecave capitaine des Dragons.
A Vieux Fort, dans la 2ème compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Roussel Bourt, le lieutenant Paul d’Honneur, le lieutenant en second Brunet Saragot, le sous-lieutenant Nicolas Vilmorin.
A Capesterre, dans la 1ère compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Brument Bellevue, bientôt remplacé pour infirmité par Germain Boulogne, le lieutenant Jean Baptiste de la Morandière et le sous-lieutenant Gratien Dulac.
A Grand Bourg, dans la 3ème compagnie, on retouve le capitaine Jean Claude Beillert, le lieutenant Pierre Hotessier, le sous-lieutenant Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine.
Pour la compagnie d’artillerie des gens libres de couleur, on retrouve le capitaine Laurent Poisson, le lieutenant Jean Baptiste Helloin, le sous-lieutenant Benjamin Beaufils.
L'habitation Grande Anse est reprise par le fils De Selorge, Jean-Jacques, marié à Anne Pasquier de Varennes, puis par leur fille Anne Catherine, qui va épouser Antoine de Retz.
Claude Antoine Pasquier de Varennes meurt le 22 septembre à 67 ans sur son Habitation Port Louis : il aura fini
" conseiller du Roy, juge royal civil et criminel de police, commerce et navigation "
Un rapport : " Observations de la Guadeloupe sur le projet d'établissement d'un port franc et neutre à l'isle de Saint-Martin " pose clairement les problèmes des échanges avec les colonies anglaises :
" La Guadeloupe produit des sirops et fabrique du taffia qui ne se consomment point en Europe et dont elle n'a de débouchés qu'avec la Nouvelle Angleterre et les autres sites du nouveau continent. La culture et les besoins qu'elle entraîne exigent d'un autre côté beaucoup de bêtes à cornes, de chevaux, de mulets, de moutons, de bois de charpente et de construction, de mérins, d'essentes et autres denrées qu'elle ne peut tirer de son crû, que la métropole ne peut lui fournir et que les seules isles étrangères lui offrent.
Les Anglais, surtout ceux de la Nouvelle Angleterre qui sont les principaux agents de ce commerce d'échange, n'ont que deux moyens de tirer profit de nos sirops et taffias. Le premier par la voie de Saint-Eustache où ils les achètent argent comptant, le second par la voie de la Guadeloupe où ils apportent en droiture les denrées permises de leur crû.
Au premier cas, une partie des profits de la vente est perdue pour nous ; au second l'étranger retire seul le bénéfice de l'échange..."
Les avantages de la création d'un entrepôt à Saint-Martin sont évidentes pour le rapporteur :
" Les négociants de la Nouvelle Angleterre, avec lesquels se fait principalement le commerce permis de la Guadeloupe, c'est la facilité de débouquement. On sait que quoique les Anglais ne puissent se passer de nos sirops et nos taffias, l'introduction en est cependant rigoureusement deffendue chez eux ; lorsqu'ils les viennent chercher en Guadeloupe, ils sont obligés de passer à la hauteur de leurs différentesisles, d'en ranger (longer) les côtes et d'être souvent quatre à cinq jours sans pouvoir débouquer, aux risques d'être découverts par les vaisseaux garde-côtes qui sont en grand nombre dans ces parages..."
1766 : En France, le Duc de Choiseul reprend le Ministère des Affaires Etrangères de Louis XV, son cousin Cesar-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, hérite du Sécrétariat d’Etat à la Marine.
Dans un mémoire au Roi, le Duc de Choiseul écrit : " J’ai fait beaucoup de changements, mais presque tous ont mal réussi…J’ai engagé V.M. dans des dépenses considérables en pure perte, de sorte que vos colonies sont peut-être en plus mauvais état qu’elle l’étaient en 1755 "…
Edit du Roi en octobre " qui ordonne la fabrication de pièces de cuivre d’un sou pour l’usage intérieur des Colonies ", compte-tenu de " la disette de petite monnoies dans nos Colonies de l’Amérique... Défendons de donner cours dans notre royaume à ces pièces de cuivre, uniquement destinées pour le service de Colonies, à peine de confiscation et de cinq cent livres d’amende "
Le 1er octobre, nouvelle Ordonnance du marquis de Peynier précisant l'obligation pour les curés de l'île de tenir les registres des baptêmes, mariages et sépultures. Elle impose la tenue des registres des esclaves en deux exemplaires : les propriétaires d'esclaves sont tenus de déclarer les décès en transmettant au curé le nom et l'âge du décédé ainsi que le nom du maître.
Le gouverneur De Bourlamaque décède des fièvres le 24 juin à 42 ans, il est remplacé en intérim par le Baron Henri Edouard de Copley, commandant en second.
1765 : Le duc de Choiseul fait remettre aux gouverneurs et intendants coloniaux des instructions détaillées pour administrer les colonies des Isles.
Ces instructions furent rédigées par le colon martiniquais Dubucq, devenu Premier Commis au Ministère de la Marine après avoir été premier Député Permanent des Isles du Vent au Bureau des Colonies à Versailles avec cette affirmation : " Les Antilles ne sont absolument que des établissements de commerce "…
Compte-tenu du risque d’une nouvelle guerre avec les Anglais, Choiseul décide de porter les effectifs des troupes dans les îles à 24 bataillons.
Une Ordonnance rétablit partiellement les milices dans les colonies : leur rôle dans la sécurité intérieure est reconnu indispensable.
On les divise en quartiers avec un commandant, chaque paroisse a un capitaine.
En Martinique, le nouveau gouverneur de la Martinique est Victor-Thérèse Charpentier, comte d’Ennery.
Thomassin de Peynier est muté depuis la Guadeloupe au poste d’intendant général des Isles du Vent.
En Guadeloupe, le 1er janvier est nommé un nouvel intendant : Jean Louis Honoré Hesmivy de Moissac. En l’attendant, l’intérim est assuré par Mr de Laval, qui meurt rapidement des fièvres.
Le 20 mars, Pierre Gédéon, comte de Nolivos, d'origine béarnaise mais né créole de St Domingue, reprend le poste de gouverneur.
Il crée la poste au lettre dans chaque quartier.
Le 11 mai, il rétablit les milices à la Guadeloupe et à Marie-Galante.
Le 31 juillet, un ouragan avec raz de marée détruit de nombreux navires en rade de Basse-Terre : le mouillage conseillé pendant l’hivernage sera désormais à Terre de Haut aux Saintes.
A Marie Galante, le 5 janvier, nouveau mémoire du commandant Marc Etienne de Joubert : "Mémoire sur les différents augmentations de Lisle de Marie-Galante depuis la reprise de possession du 7 juillet 1763"
Le Chevalier Marie-Maximilien Bosredon de Saint-Avit est nommé major général des milices.
Dans les milices, on retrouve les habitants et notables :
Robert Philippe Deshaies fils est nommé lieutenant des Dragons de la milice.
La famille marie-galantaise Faussecave commence sa carrière dans les milices : Joseph Decavery Faussecave est nommé sous-lieutenant des Dragons, Germain Faussecave brigadier des Dragons et Jean Baptiste Faussecave capitaine des Dragons.
A Vieux Fort, dans la 2ème compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Roussel Bourt, le lieutenant Paul d’Honneur, le lieutenant en second Brunet Saragot, le sous-lieutenant Nicolas Vilmorin.
A Capesterre, dans la 1ère compagnie des Blancs d’infanterie, on retrouve le capitaine Brument Bellevue, bientôt remplacé pour infirmité par Germain Boulogne, le lieutenant Jean Baptiste de la Morandière et le sous-lieutenant Gratien Dulac.
A Grand Bourg, dans la 3ème compagnie, on retouve le capitaine Jean Claude Beillert, le lieutenant Pierre Hotessier, le sous-lieutenant Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine.
Pour la compagnie d’artillerie des gens libres de couleur, on retrouve le capitaine Laurent Poisson, le lieutenant Jean Baptiste Helloin, le sous-lieutenant Benjamin Beaufils.
L'habitation Grande Anse est reprise par le fils De Selorge, Jean-Jacques, marié à Anne Pasquier de Varennes, puis par leur fille Anne Catherine, qui va épouser Antoine de Retz.
Claude Antoine Pasquier de Varennes meurt le 22 septembre à 67 ans sur son Habitation Port Louis : il aura fini
" conseiller du Roy, juge royal civil et criminel de police, commerce et navigation "
Un rapport : " Observations de la Guadeloupe sur le projet d'établissement d'un port franc et neutre à l'isle de Saint-Martin " pose clairement les problèmes des échanges avec les colonies anglaises :
" La Guadeloupe produit des sirops et fabrique du taffia qui ne se consomment point en Europe et dont elle n'a de débouchés qu'avec la Nouvelle Angleterre et les autres sites du nouveau continent. La culture et les besoins qu'elle entraîne exigent d'un autre côté beaucoup de bêtes à cornes, de chevaux, de mulets, de moutons, de bois de charpente et de construction, de mérins, d'essentes et autres denrées qu'elle ne peut tirer de son crû, que la métropole ne peut lui fournir et que les seules isles étrangères lui offrent.
Les Anglais, surtout ceux de la Nouvelle Angleterre qui sont les principaux agents de ce commerce d'échange, n'ont que deux moyens de tirer profit de nos sirops et taffias. Le premier par la voie de Saint-Eustache où ils les achètent argent comptant, le second par la voie de la Guadeloupe où ils apportent en droiture les denrées permises de leur crû.
Au premier cas, une partie des profits de la vente est perdue pour nous ; au second l'étranger retire seul le bénéfice de l'échange..."
Les avantages de la création d'un entrepôt à Saint-Martin sont évidentes pour le rapporteur :
" Les négociants de la Nouvelle Angleterre, avec lesquels se fait principalement le commerce permis de la Guadeloupe, c'est la facilité de débouquement. On sait que quoique les Anglais ne puissent se passer de nos sirops et nos taffias, l'introduction en est cependant rigoureusement deffendue chez eux ; lorsqu'ils les viennent chercher en Guadeloupe, ils sont obligés de passer à la hauteur de leurs différentesisles, d'en ranger (longer) les côtes et d'être souvent quatre à cinq jours sans pouvoir débouquer, aux risques d'être découverts par les vaisseaux garde-côtes qui sont en grand nombre dans ces parages..."
1766 : En France, le Duc de Choiseul reprend le Ministère des Affaires Etrangères de Louis XV, son cousin Cesar-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, hérite du Sécrétariat d’Etat à la Marine.
Dans un mémoire au Roi, le Duc de Choiseul écrit : " J’ai fait beaucoup de changements, mais presque tous ont mal réussi…J’ai engagé V.M. dans des dépenses considérables en pure perte, de sorte que vos colonies sont peut-être en plus mauvais état qu’elle l’étaient en 1755 "…
Edit du Roi en octobre " qui ordonne la fabrication de pièces de cuivre d’un sou pour l’usage intérieur des Colonies ", compte-tenu de " la disette de petite monnoies dans nos Colonies de l’Amérique... Défendons de donner cours dans notre royaume à ces pièces de cuivre, uniquement destinées pour le service de Colonies, à peine de confiscation et de cinq cent livres d’amende "
En Guadeloupe, le gouverneur De Nolivos, assisté de l’intendant De Moissac, enfin arrivé depuis février, entreprend de refaire tous les chemins de l’île.
Il décide de créer une communication terrestre entre Basse-Terre et Grande-Terre, avec la construction d’une gabarre sur la Rivière Salée : un bac tiré par un câble à la force des bras et pouvant transporter 15 personnes et 8 chevaux.
Jusque-là, la communication entre Grande-Terre et Basse-Terre se faisait seulement par barque au départ de Petit Bourg…
Terrible ouragan et raz de marée le 6 octobre en Guadeloupe et à Marie Galante.
29 bateaux détruits en rade de Basse-Terre.
Aux Saintes, 12 navires chargés d’esclaves coulent dans la rade, qui étaient pourtant devenue l’hivernage de sécurité…
A Marie-Galante, M. de Joubert est toujours commandant particulier.
Poyen et Bouscarens, qui ont racheté le fief de St Louis depuis 2 ans, demandent au ministre la confirmation des privilèges accordés par ce marquisat, en particulier l’exemption de la capitation et du doit de sortie de 1% sur les sucres.
Le Chevalier de la Rochette demande sa promotion au grade de major et la Croix de St Louis, avec l’appui du Gouverneur de la Guadeloupe de Nivolos, sachant " qu’il est impossible qu’avec 1.500 livres d’appointement, il puisse vivre à Marie-Galante "… Il épouse le 28 octobre Marie Anne Rose Pasquier de Varennes.
Le sieur Belleville est nommé aide-major des milices.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, on retrouve comme sous-lieutenants à Capesterre Desforges Ravant, à Vieux Fort Germain Faussecave.
Jean-François Bellair est reconnu comme enfant naturel par son père Jean, capitaine de milice devenu habitant, enfant qu’il a eu avec son esclave Catherine.
1767 : Le sieur de la Rochette est élevé au grade de major le 25 novembre. Il baptise sa fille Gédeine qu’il vient d’avoir avec Marie Anne Pasquier de Varennes 15 jours après sa naissance, le parrain est Pierre Gédéon de Nolivos, gouverneur de la Guadeloupe…
Hugues Aimé Joubert de Laloge, neveu de l'ancien gouverneur, épouse Marie Jeanne Désirée Lacavé Faussecave, fille du capitaine de Vieux Fort.
Le sieur Gassies, chirurgien-major à Brest, est nommé à l’hôpital militaire de Grand-Bourg.
Les Carmes échangent leur habitation Bellevue de Marie-Galante contre celle du Dos d’Ane en Guadeloupe avec le sieur Beausoleil de Vermont.
En Guadeloupe, 85.206 habitants dont 72.761 esclaves, 762 libres ou affranchis.
5.900.000 pieds de café en Guadeloupe et 12.157.000 pieds de coton, presque 10 fois plus qu’en 1720.
Un arrêt du Conseil Souverain du 23 mars fixe le nombre des notaires : 12 en Basse-Terre, 8 en Grande-Terre et 4 à Marie-Galante. Le même arrêt impose au notaires qui sont aussi procureurs de démissionner d’une des 2 charges…
1768 : La République de Gênes cède la Corse au Royaume de France.
Le 1er mars, Déclaration du secrétaire d'Etat à la Marine qui " autorise les gouverneur et intendant de la Guadeloupe à commuer la peine des galères prononcée contre les nègres fugitifs et marrons, en celle d'être enchaînés pour servir à perpétuité aux fortifications et autres travaux de la colonie "
Le 1er septembre, une Ordonnance Royale rétablit formellement les milices avec une nouvelle organisation : la colonie divisée en quartiers. Chaque quartier est commandé par un commandant qui dirige l’ensemble des compagnies. " Chacune est formée d’un capitaine, d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant, de 2 sergents, de 4 caporaux, de 46 fusiliers et d’un tambour nègre ou mulâtre aux frais du capitaine. Les compagnies blanches sont composées de tous les hommes de 15 à 55 ans et celles de couleur de tous les libres ou affranchis de 15 à 60 ans, cependant, tous les officiers sont blancs. Les compagnies de couleur ont le même armement et sont soumises à la même discipline et aux mêmes revues que les compagnies des blancs. Leurs bas officiers sont choisis parmi les gens de couleur par les capitaines. Le rôle des compagnies de couleur est la chasse des nègres marrons, des déserteurs et la police des quartiers."
Les grands propriétaires de la Martinique obtiennent, par Décret du 20 septembre, le rétablissement du Gouvernement Général des Antilles avec la Martinique comme chef-lieu : le gouverneur de la Martinique, Victoire Thérèse Charpentier, comte d'Ennery et du Saint-Empire, maréchal de camps, devient gouverneur lieutenant général des Isles du Vent :
la Guadeloupe perd son indépendance…
Le Gouverneur de la Guadeloupe De Nolivos laisse les pleins pouvoirs au compte d’Ennery pour réformer les milices de Guadeloupe et de Marie-Galante. Il est remplacé par intérim en octobre par le colonel Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès de Malartic.
Il accorde une exemption de service ou un affranchissement d’esclave en échange d'une somme pour subvenir à la construction de batteries et poudrières dans l’archipel.
Marie Galante dépend à nouveau de la Martinique.
Le gouverneur particulier Marc Etienne de Joubert ne touche que 8.000 livres par an, alors que celui de la Martinique en touche 16.000, celui de la Guadeloupe 40.000 et le gouverneur lieutenant général des Isles du Vent 80.000…
Par Ordonnance du 29 octobre, le gouverneur particulier est admis au Conseil Supérieur de la Guadeloupe et obtient une voix aux délibérations.
Le paiement de 2 affranchissements d’esclaves a servi à réparer le logement du gouverneur et à construire une prison.
Le frère du gouverneur, Hugues Aimé de Joubert de la Loge, est devenu habitant sucrier en épousant Marie Désirée Lacavé-Faussecave, fille du commandant de Vieux-Fort et nièce du capitaine des Dragons.
Pierre Lecesne épouse en l’église de la Conception Jeanne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne. Il commencera ses activités de notaire l’année suivante.
A noter que les Doro avaient marié leur 1ère fille Marie Anne au notaire Mollenthiel de Basse-Terre…
Ils auront 4 enfants vivants, dont Pierre Michel baptisé en 1772, parrain Michel François Pasquier de Varennes et marraine sa femme Catherine Dauvergne, propriétaires de l’habitation Port Louis.
Le régiment du Vermandois est en garnison à Marie-Galante, mais aussi à la Désirade et aux Saintes.
1769 : La Compagnie des Indes, qui va d'emprunts en emprunts pour reconstruire sa flotte et relancer ses comptoirs, est suspendue en 1769.
Choiseul fait racheter 4 de ses vaisseaux et plusieurs de ses frégates que la Marine intègre dans ses rangs. Elle récupère aussi les installations de Lorient qui s'additionnent aux trois arsenaux dont elle dispose déjà à Brest, Rochefort et Toulon. Les bois, les agrès et les munitions étant hors de prix en temps de guerre, on constitue des stocks gigantesques.
En Guadeloupe, François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, colonel du régiment du Vexin, nommé gouverneur en août précédent, prend son poste le 27 février. Eu de Montdenoix remplace l’intendant De Moissac, mort le 16 janvier des fièvres.
L’lngénieur-géographe royal Thévenet réalise une carte détaillée de Marie-Galante :
Il décide de créer une communication terrestre entre Basse-Terre et Grande-Terre, avec la construction d’une gabarre sur la Rivière Salée : un bac tiré par un câble à la force des bras et pouvant transporter 15 personnes et 8 chevaux.
Jusque-là, la communication entre Grande-Terre et Basse-Terre se faisait seulement par barque au départ de Petit Bourg…
Terrible ouragan et raz de marée le 6 octobre en Guadeloupe et à Marie Galante.
29 bateaux détruits en rade de Basse-Terre.
Aux Saintes, 12 navires chargés d’esclaves coulent dans la rade, qui étaient pourtant devenue l’hivernage de sécurité…
A Marie-Galante, M. de Joubert est toujours commandant particulier.
Poyen et Bouscarens, qui ont racheté le fief de St Louis depuis 2 ans, demandent au ministre la confirmation des privilèges accordés par ce marquisat, en particulier l’exemption de la capitation et du doit de sortie de 1% sur les sucres.
Le Chevalier de la Rochette demande sa promotion au grade de major et la Croix de St Louis, avec l’appui du Gouverneur de la Guadeloupe de Nivolos, sachant " qu’il est impossible qu’avec 1.500 livres d’appointement, il puisse vivre à Marie-Galante "… Il épouse le 28 octobre Marie Anne Rose Pasquier de Varennes.
Le sieur Belleville est nommé aide-major des milices.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, on retrouve comme sous-lieutenants à Capesterre Desforges Ravant, à Vieux Fort Germain Faussecave.
Jean-François Bellair est reconnu comme enfant naturel par son père Jean, capitaine de milice devenu habitant, enfant qu’il a eu avec son esclave Catherine.
1767 : Le sieur de la Rochette est élevé au grade de major le 25 novembre. Il baptise sa fille Gédeine qu’il vient d’avoir avec Marie Anne Pasquier de Varennes 15 jours après sa naissance, le parrain est Pierre Gédéon de Nolivos, gouverneur de la Guadeloupe…
Hugues Aimé Joubert de Laloge, neveu de l'ancien gouverneur, épouse Marie Jeanne Désirée Lacavé Faussecave, fille du capitaine de Vieux Fort.
Le sieur Gassies, chirurgien-major à Brest, est nommé à l’hôpital militaire de Grand-Bourg.
Les Carmes échangent leur habitation Bellevue de Marie-Galante contre celle du Dos d’Ane en Guadeloupe avec le sieur Beausoleil de Vermont.
En Guadeloupe, 85.206 habitants dont 72.761 esclaves, 762 libres ou affranchis.
5.900.000 pieds de café en Guadeloupe et 12.157.000 pieds de coton, presque 10 fois plus qu’en 1720.
Un arrêt du Conseil Souverain du 23 mars fixe le nombre des notaires : 12 en Basse-Terre, 8 en Grande-Terre et 4 à Marie-Galante. Le même arrêt impose au notaires qui sont aussi procureurs de démissionner d’une des 2 charges…
1768 : La République de Gênes cède la Corse au Royaume de France.
Le 1er mars, Déclaration du secrétaire d'Etat à la Marine qui " autorise les gouverneur et intendant de la Guadeloupe à commuer la peine des galères prononcée contre les nègres fugitifs et marrons, en celle d'être enchaînés pour servir à perpétuité aux fortifications et autres travaux de la colonie "
Le 1er septembre, une Ordonnance Royale rétablit formellement les milices avec une nouvelle organisation : la colonie divisée en quartiers. Chaque quartier est commandé par un commandant qui dirige l’ensemble des compagnies. " Chacune est formée d’un capitaine, d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant, de 2 sergents, de 4 caporaux, de 46 fusiliers et d’un tambour nègre ou mulâtre aux frais du capitaine. Les compagnies blanches sont composées de tous les hommes de 15 à 55 ans et celles de couleur de tous les libres ou affranchis de 15 à 60 ans, cependant, tous les officiers sont blancs. Les compagnies de couleur ont le même armement et sont soumises à la même discipline et aux mêmes revues que les compagnies des blancs. Leurs bas officiers sont choisis parmi les gens de couleur par les capitaines. Le rôle des compagnies de couleur est la chasse des nègres marrons, des déserteurs et la police des quartiers."
Les grands propriétaires de la Martinique obtiennent, par Décret du 20 septembre, le rétablissement du Gouvernement Général des Antilles avec la Martinique comme chef-lieu : le gouverneur de la Martinique, Victoire Thérèse Charpentier, comte d'Ennery et du Saint-Empire, maréchal de camps, devient gouverneur lieutenant général des Isles du Vent :
la Guadeloupe perd son indépendance…
Le Gouverneur de la Guadeloupe De Nolivos laisse les pleins pouvoirs au compte d’Ennery pour réformer les milices de Guadeloupe et de Marie-Galante. Il est remplacé par intérim en octobre par le colonel Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès de Malartic.
Il accorde une exemption de service ou un affranchissement d’esclave en échange d'une somme pour subvenir à la construction de batteries et poudrières dans l’archipel.
Marie Galante dépend à nouveau de la Martinique.
Le gouverneur particulier Marc Etienne de Joubert ne touche que 8.000 livres par an, alors que celui de la Martinique en touche 16.000, celui de la Guadeloupe 40.000 et le gouverneur lieutenant général des Isles du Vent 80.000…
Par Ordonnance du 29 octobre, le gouverneur particulier est admis au Conseil Supérieur de la Guadeloupe et obtient une voix aux délibérations.
Le paiement de 2 affranchissements d’esclaves a servi à réparer le logement du gouverneur et à construire une prison.
Le frère du gouverneur, Hugues Aimé de Joubert de la Loge, est devenu habitant sucrier en épousant Marie Désirée Lacavé-Faussecave, fille du commandant de Vieux-Fort et nièce du capitaine des Dragons.
Pierre Lecesne épouse en l’église de la Conception Jeanne Doro, fille de Pierre Doro et Jeanne Dauvergne. Il commencera ses activités de notaire l’année suivante.
A noter que les Doro avaient marié leur 1ère fille Marie Anne au notaire Mollenthiel de Basse-Terre…
Ils auront 4 enfants vivants, dont Pierre Michel baptisé en 1772, parrain Michel François Pasquier de Varennes et marraine sa femme Catherine Dauvergne, propriétaires de l’habitation Port Louis.
Le régiment du Vermandois est en garnison à Marie-Galante, mais aussi à la Désirade et aux Saintes.
1769 : La Compagnie des Indes, qui va d'emprunts en emprunts pour reconstruire sa flotte et relancer ses comptoirs, est suspendue en 1769.
Choiseul fait racheter 4 de ses vaisseaux et plusieurs de ses frégates que la Marine intègre dans ses rangs. Elle récupère aussi les installations de Lorient qui s'additionnent aux trois arsenaux dont elle dispose déjà à Brest, Rochefort et Toulon. Les bois, les agrès et les munitions étant hors de prix en temps de guerre, on constitue des stocks gigantesques.
En Guadeloupe, François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, colonel du régiment du Vexin, nommé gouverneur en août précédent, prend son poste le 27 février. Eu de Montdenoix remplace l’intendant De Moissac, mort le 16 janvier des fièvres.
L’lngénieur-géographe royal Thévenet réalise une carte détaillée de Marie-Galante :
Comme le notent Parisis et Genet, 19 des 20 habitations-sucreries ont eu un prolongement jusqu'à nos jours :
- D’abord l'habitation St Louis (sur le site non pas du bourg actuel, né après la Révolution, mais à Desmarais) la plus importante, provenant de l’immense concession du premier gouverneur de l’île Boisseret de Téméricourt, qui appartient encore à Poyen et Bouscarens
- Puis le long de la plaine côtière de Grand Bourg, 7 sucreries : Selorge (en face de l’usine Grande Anse actuelle), Comette (actuellement Ballet ouest), Faussecave (Trianon), Martineau (future distillerie Poisson), Bonneval, Lamure (Beaurenon), Poisson (en fait le futur Murat et non la distillerie actuelle, la fille Dumoulier ayant épousé Jacques Poisson)
- Sur les Hauts de Grand Bourg, 7 sucreries sur l’emplacement de moulins actuels : Bonnain (Pirogue), Pasquier (Port-Louis), Hautessier (Bielle), Saint Michel, Pascal (Vannier-Houelche), Audrie (Maurailles), Gagneron.
- Sur les Hauts de Capesterre, 6 sucreries : 5 correspondent à des moulins actuels Tellier (Dugay), Bellevue, Fossecave (Calebassier), Boulogne, Lebrun (Ballet Est) et une autre Lebrun (entre Pichery et Vidon) qui a disparu sans laisser de trace...
Le 8 mai, Jean Bruno Roux de Sainte Croix, originaire d'Apt, épouse dans l'église de la Conception Marie Jeanne Houelche, soeur de Philémon qui a créé une habitation cotonnière, future Thibault, au 2ème étage des Basses.
Marie Anne Pasquier de Varennes, épouse d’Antoine François de la Rochette, décède à 36 ans, laissant son mari veuf avec leur fille unique de 3 ans.
Le 9 mai, Jean Lacombe Costalat, maître chirurgien, épouse à Vieux Fort Elisabeth Botreau, veuve de Vincent Boulogne Clérange.
J.B. Poyen et Bouscarens ont revendu le fief de St Louis, créé par les De Boisseret, avec ses 367 carrés de terre et ses 132 nègres, à un syndic d'habitants puis à Paul Botreau Roussel le 21 novembre, mais sans les nègres qu'ils ont emporté en Guadeloupe.
La famille Botreau Roussel, à partir de cette acquisition des terres du Marquisat, rajoutera Bonneterre à leur patronyme.
Marc Etienne de Joubert, qui administre l’île depuis 1763, réside à Grand-Bourg dans le nouveau palais du gouverneur.
Fort coup de vent dans la nuit du 25 au 26 juillet, avec dégâts aux bâtiments et aux cultures.
Aux Saintes, la Catherine et le Felix, en partance pour la France, sont jetés à la côte…
1770 : En France, grande famine qui dure depuis l'été 1769 ...
Les Choiseul tombent en disgrâce, l'Abbé Joseph Marie Terray, favori de La Pompadour, assure l'intérim du Secrétariat d'État à la marine.
Devant les nouvelles menaces de guerre avec les Anglais, le gouverneur général des Isles du Vent, le comte d'Ennery, envoie au ministre en novembre un Etat de la défense des Isles, partiellement codé, au cas où le message soit intercepté : on sait ainsi qu'une partie du régiment de Vexin est en garnison à Marie Galande...
Aux Saintes, la Catherine et le Felix, en partance pour la France, sont jetés à la côte…
1770 : En France, grande famine qui dure depuis l'été 1769 ...
Les Choiseul tombent en disgrâce, l'Abbé Joseph Marie Terray, favori de La Pompadour, assure l'intérim du Secrétariat d'État à la marine.
Devant les nouvelles menaces de guerre avec les Anglais, le gouverneur général des Isles du Vent, le comte d'Ennery, envoie au ministre en novembre un Etat de la défense des Isles, partiellement codé, au cas où le message soit intercepté : on sait ainsi qu'une partie du régiment de Vexin est en garnison à Marie Galande...
Un Tableau Général des Milices des Isles du Vent nous donne les milices de Marie Galande : 6 Compagnies d'Infanterie blancs, 1 Compagnie d'artillerie et une Compagnie de dragons (infanterie se déplaçant à cheval) :
Joseph Decavery Faussecave est promu lieutenant des Dragons, François Bourguignon de la Mure sous-lieutenant.
Dans la compagnie de Blancs d’infanterie, à Grand-Bourg on retrouve Pierre Hautessier promu capitaine, Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine promu lieutenant, Joseph Pontonnier fils lieutenant en second et les sous-lieutenants Pierre Prevost et Felix Richaudet La Ferrière. Jean Baptiste Gaucher est promu lieutenant.
A Vieux Fort, Hugues Aimé Joubert de la Loge est aide-major des milices.
A Capesterre, Robert Deshaies est promu aide-major.
Le Sieur Blouin, sous-commissaire de la marine, décède : il est remplacé par le Sieur de l’Etang, inspecteur du magasin, lui-même remplacé par Baillas de Galand, écrivain de la marine.
Paul Botreau Roussel demande en avril au gouverneur D’Ennery et à l’intendant une dérogation pour introduire "cent nègres étrangers dont il a absolument besoin et sans lesquels cette habitation restera inculte" car il "ne vient point de négriers françois aux Isles du Vent "...
L’intendant général, le marquis de Peynier, rentrant de sa tournée fin octobre à Marie Galande, écrit le 15 novembre :
Dans la compagnie de Blancs d’infanterie, à Grand-Bourg on retrouve Pierre Hautessier promu capitaine, Jean Baptiste Pontonnier de l’Espine promu lieutenant, Joseph Pontonnier fils lieutenant en second et les sous-lieutenants Pierre Prevost et Felix Richaudet La Ferrière. Jean Baptiste Gaucher est promu lieutenant.
A Vieux Fort, Hugues Aimé Joubert de la Loge est aide-major des milices.
A Capesterre, Robert Deshaies est promu aide-major.
Le Sieur Blouin, sous-commissaire de la marine, décède : il est remplacé par le Sieur de l’Etang, inspecteur du magasin, lui-même remplacé par Baillas de Galand, écrivain de la marine.
Paul Botreau Roussel demande en avril au gouverneur D’Ennery et à l’intendant une dérogation pour introduire "cent nègres étrangers dont il a absolument besoin et sans lesquels cette habitation restera inculte" car il "ne vient point de négriers françois aux Isles du Vent "...
L’intendant général, le marquis de Peynier, rentrant de sa tournée fin octobre à Marie Galande, écrit le 15 novembre :
" J’ai passé quelques jours a Marie Galande. Ce pays a ete longtems inconnu. Sa valeur est maintenant a un degré fort différent du Passé. L'année dernière, on estimoit ses productions a quatre millions : tous les habitans y sont aisés, il y en a de riches : ils ne doivent rien. Ils exportent beaucoup de caffé a St Pierre. Le commerce de France envoye trois ou quatre navires par an pour traiter dans cette isle, et les géreurs font leurs recouvrements sans difficulté aux termes qu'ils ont donné ".
"Mr de Joubert a contribué en bonne partie aux succès de l’agriculture a Marie Galande, et à la Police particulière de l’isle... Le Grandbourg qui est le principal établissement commence a prendre figure, c’est le fruit de ses soins"
Marie-Galante produit 2.500 barriques de sucre, selon un Mémoire de ses habitants, soit environ 1.222 tonnes, ce qui ferait 2,5 fois plus qu’en 1755, un peu optimiste selon Schnakenbourg…
La production de café, 25.000 quintaux, soit 3 fois plus, et de coton, 9.000 quintaux, soit 9 fois plus, est peut-être aussi embellie, ces cultures sont devenues les productions phare de l’île.
Dominique Murat, originaire de Cap Breton, est arrivé dans l’île à 28 ans, il a commencé comme négociant au bourg de Vieux Fort. Rapidement, il devient géreur de l’habitation caféière Héloin, reprise par les Lafutine.
Avec sa compagne Magdeleine "négresse", il a un enfant, Modeste.
Saint-Eustache reste le centre du commerce interlope...
Comme l'écrit Lafleur, l'île " produisait environ 600 000 livres de sucre mais elle en exportait 20 millions. Les navires qui venaient chercher le sucre amenaient de la viande et du poisson salés ou secs d'Amérique du Nord, du Canada, du maïs et du riz du Venezuela, des haricots, de la farine, des clous de Scandinavie, d'Irlande et d'Angleterre, et il ne faut pas oublier les centaines d'esclaves d'Afrique destinés à l'île mais surtout à la revente dans les îles environnantes et encore les armes (canons, fusils), la poudre de France et de Belgique, qui avaient souvent transité par les Pays-Bas. L'île était devenue un vaste entrepôt "...
En Martinique, Louis-Florent, chevalier de Vallière, maréchal des camps et armées du Roy, arrive le 28 décembre pour prendre la suite du comte d'Ennery, en tant que Lieutenant général des Isles Françaises du Vent.
1771 : Pierre Étienne Bourgeois, marquis de Boynes, devient secrétaire d’Etat à la Marine.
Dés le 3 janvier, le gouverneur général, le chevalier de Vallière, et l'intendant général, le marquis de Peynier, prennent une "Ordonnance concernant l'imposition sur la Martinique, la Guadeloupe et dépendances"
"Mr de Joubert a contribué en bonne partie aux succès de l’agriculture a Marie Galande, et à la Police particulière de l’isle... Le Grandbourg qui est le principal établissement commence a prendre figure, c’est le fruit de ses soins"
Marie-Galante produit 2.500 barriques de sucre, selon un Mémoire de ses habitants, soit environ 1.222 tonnes, ce qui ferait 2,5 fois plus qu’en 1755, un peu optimiste selon Schnakenbourg…
La production de café, 25.000 quintaux, soit 3 fois plus, et de coton, 9.000 quintaux, soit 9 fois plus, est peut-être aussi embellie, ces cultures sont devenues les productions phare de l’île.
Dominique Murat, originaire de Cap Breton, est arrivé dans l’île à 28 ans, il a commencé comme négociant au bourg de Vieux Fort. Rapidement, il devient géreur de l’habitation caféière Héloin, reprise par les Lafutine.
Avec sa compagne Magdeleine "négresse", il a un enfant, Modeste.
Saint-Eustache reste le centre du commerce interlope...
Comme l'écrit Lafleur, l'île " produisait environ 600 000 livres de sucre mais elle en exportait 20 millions. Les navires qui venaient chercher le sucre amenaient de la viande et du poisson salés ou secs d'Amérique du Nord, du Canada, du maïs et du riz du Venezuela, des haricots, de la farine, des clous de Scandinavie, d'Irlande et d'Angleterre, et il ne faut pas oublier les centaines d'esclaves d'Afrique destinés à l'île mais surtout à la revente dans les îles environnantes et encore les armes (canons, fusils), la poudre de France et de Belgique, qui avaient souvent transité par les Pays-Bas. L'île était devenue un vaste entrepôt "...
En Martinique, Louis-Florent, chevalier de Vallière, maréchal des camps et armées du Roy, arrive le 28 décembre pour prendre la suite du comte d'Ennery, en tant que Lieutenant général des Isles Françaises du Vent.
1771 : Pierre Étienne Bourgeois, marquis de Boynes, devient secrétaire d’Etat à la Marine.
Dés le 3 janvier, le gouverneur général, le chevalier de Vallière, et l'intendant général, le marquis de Peynier, prennent une "Ordonnance concernant l'imposition sur la Martinique, la Guadeloupe et dépendances"
Cette ordonnance précise que "Tous les esclaves de l'un et l'autre sexe des Isles Martinique, la Guadeloupe, Marie-Galante, la Désirade et les Saintes, depuis l'âge de quatorze ans jusqu'à celui de soixante ans exclusivement, attachés aux manufactures à sucre, seront imposés pour la présente année à 15 livres par tête, sur le pied des dénombrements qui ont du être fournis..."
"Pour les esclaves des habitans cultivateurs de caffé, cacao, cotton, magnoc et autres vivres... à 10 livres par tête"
"Les esclaves des villes et bourgs, soit ouvriers, domestiques ou servants à loyer ou à la journée et tous autres non attachés à la culture des terres... 20 livres par tête"
"Les nègres et gens de couleur, libres et affranchis... à 15 livres par tête" mais exemption pour ceux servants dans les compagnies de milice.
"Tous les Blancs européens ouvriers... à 10 livres, ceux non ouvriers à 9 livres"
Les maisons et locaux commerciaux sont taxés à 4% du loyer de ce qu'ils occupent, propriétaires ou non, sans exemption pour les nobles ou les ecclésiastiques...
Toutes les marchandises importées ou exportées sont frappées d'un droit de 1%, les gros sirops ou tafia à 3%.
Une autre ordonnance du 30 avril fixe les nouveaux droits, restés inchangés depuis 1753 : Pour les droits curiaux, baptêmes et mariages restent gratis, l’enterrement simple passe de 10 à 12 livres, l’enterrement solennel de 15 à 18 livres.
Pour les juges royaux, l’heure d’interrogatoire des accusés passe de 3 à 5 livres, les inventaires passent de 12 à 15 livres la vacation de 3 heures, et pour les déplacements à l’extérieur 50 au lieu de 45 livres par jour ; les procédures contre les esclaves restent gratuites…
Pour les notaires, les donations ou testaments passent de 18 à 30 livres, les contrats de vente de sucreries de 36 à 66 livres, des maisons de 15 à 20 ; les inventaires passent de 9 à 12 livres, en cas de déplacement à la " campagne " 30 livres par jour.
En Guadeloupe, le Gouverneur Bouillé du Chariol demande au Roi l’indépendance de la Guadeloupe ou son rappel : il est rappelé et quitte la colonie début août.
Le 16 aôut, le Roi rend son indépendance à la Guadeloupe vis à vis de la Martinique, sauf pour les affaires militaires.
Vital-Auguste de Grégoire, comte de Nozières, est nommé gouverneur général des Isles du Vent en remplacement du chevalier de Vallière nommé à St Domingue. Il n'arrivera qu'en février suivant, accompagné du nouvel intendant général Philippe Athanase de Tascher.
Le Chevalier Louis François de Dion, lieutenant du Roi, assume l’intérim, puis sera nommé gouverneur de la Guadeloupe.
L’hôpital est géré par les Frères de la Charité, un rapport fait le point sur les malades soignés pour le compte du Roy : en 6 mois, 1464 malades chez les troupes de terre avec 58 morts (3,9%), 56 malades chez les gens de mer et ouvriers avec 6 morts (10,7%) ; chaque malade coûte 50 livres coloniales par an, soit 33 livres-tournois.
Marie Galante dépend à nouveau de la Guadeloupe.
Le gouverneur De Joubert reçoit 10.000 livres d’appointement annuel. Il se bat pour sa promotion au grade de brigadier. Il joint un Mémoire des "habitans de l’Isle de Marie Galante" qui fait le bilan élogieux de ses 10 ans de gouvernement ! :
"Pour les esclaves des habitans cultivateurs de caffé, cacao, cotton, magnoc et autres vivres... à 10 livres par tête"
"Les esclaves des villes et bourgs, soit ouvriers, domestiques ou servants à loyer ou à la journée et tous autres non attachés à la culture des terres... 20 livres par tête"
"Les nègres et gens de couleur, libres et affranchis... à 15 livres par tête" mais exemption pour ceux servants dans les compagnies de milice.
"Tous les Blancs européens ouvriers... à 10 livres, ceux non ouvriers à 9 livres"
Les maisons et locaux commerciaux sont taxés à 4% du loyer de ce qu'ils occupent, propriétaires ou non, sans exemption pour les nobles ou les ecclésiastiques...
Toutes les marchandises importées ou exportées sont frappées d'un droit de 1%, les gros sirops ou tafia à 3%.
Une autre ordonnance du 30 avril fixe les nouveaux droits, restés inchangés depuis 1753 : Pour les droits curiaux, baptêmes et mariages restent gratis, l’enterrement simple passe de 10 à 12 livres, l’enterrement solennel de 15 à 18 livres.
Pour les juges royaux, l’heure d’interrogatoire des accusés passe de 3 à 5 livres, les inventaires passent de 12 à 15 livres la vacation de 3 heures, et pour les déplacements à l’extérieur 50 au lieu de 45 livres par jour ; les procédures contre les esclaves restent gratuites…
Pour les notaires, les donations ou testaments passent de 18 à 30 livres, les contrats de vente de sucreries de 36 à 66 livres, des maisons de 15 à 20 ; les inventaires passent de 9 à 12 livres, en cas de déplacement à la " campagne " 30 livres par jour.
En Guadeloupe, le Gouverneur Bouillé du Chariol demande au Roi l’indépendance de la Guadeloupe ou son rappel : il est rappelé et quitte la colonie début août.
Le 16 aôut, le Roi rend son indépendance à la Guadeloupe vis à vis de la Martinique, sauf pour les affaires militaires.
Vital-Auguste de Grégoire, comte de Nozières, est nommé gouverneur général des Isles du Vent en remplacement du chevalier de Vallière nommé à St Domingue. Il n'arrivera qu'en février suivant, accompagné du nouvel intendant général Philippe Athanase de Tascher.
Le Chevalier Louis François de Dion, lieutenant du Roi, assume l’intérim, puis sera nommé gouverneur de la Guadeloupe.
L’hôpital est géré par les Frères de la Charité, un rapport fait le point sur les malades soignés pour le compte du Roy : en 6 mois, 1464 malades chez les troupes de terre avec 58 morts (3,9%), 56 malades chez les gens de mer et ouvriers avec 6 morts (10,7%) ; chaque malade coûte 50 livres coloniales par an, soit 33 livres-tournois.
Marie Galante dépend à nouveau de la Guadeloupe.
Le gouverneur De Joubert reçoit 10.000 livres d’appointement annuel. Il se bat pour sa promotion au grade de brigadier. Il joint un Mémoire des "habitans de l’Isle de Marie Galante" qui fait le bilan élogieux de ses 10 ans de gouvernement ! :
"Il a rétabli l’ordre, la subordination et les mœurs. Il a fait réparer les fortifications, construire des casernes pour les troupes, un hôpital, une prison, un palais du gouvernement, sans qu’il ait rien couté au Roy, les habitants les ayant fait faire de gré à gré…"
"Quoy que les terres de cette colonies fussent propre à la culture de la canne à sucre, du caffé, du coton et de l’indigo, il n’étoit pas possible d’y établir de manufacture, parce qu’elle étoit privée de tout secours de la part du commerce, il ne se faisoit que par cabotage, ce qui réduisoit à moitié le prix de production de l’isle"
"Mr de Joubert, par de fréquentes invitations et en offrant le secours de son autorité pour assurer l’exactitude du payement des dettes, a tellement attiré de bâtiments d’Europe qu’il y en a de tout temps dans le port de cette colonie et que l’isle est presque entièrement en valeur "...
Il finira par obtenir son grade de brigadier du secrétaire d’Etat à la Marine…
Les frères Roux de Sainte Croix, Jean Bruno écuyer et Pierre Xavier chevalier, habitants de l’île, le premier depuis 20 ans, le second depuis 3 ans, sollicitent du Conseil Supérieur de la Guadeloupe l’enregistrement de leurs titres de noblesse, qui leur permettra d’être exonérés de droits de capitation.
Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, dépose aussi son mémoire avec ses titres de noblesse, pour les mêmes raisons fiscales…Ils seront enregistrés en 1775, en même temps que son frère François, doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Le 8 mai, Paul Botreau Roussel, qui n'a probalement pas eu obtenu gain de cause pour importer des nègres étrangers, revend le fief de St Louis à Jean Baptiste et Nicolas Desbois Boissulant. Il n'aura conservé le fief que 18 mois...
Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi, se marie avec Marie-Victoire Verger.
"Quoy que les terres de cette colonies fussent propre à la culture de la canne à sucre, du caffé, du coton et de l’indigo, il n’étoit pas possible d’y établir de manufacture, parce qu’elle étoit privée de tout secours de la part du commerce, il ne se faisoit que par cabotage, ce qui réduisoit à moitié le prix de production de l’isle"
"Mr de Joubert, par de fréquentes invitations et en offrant le secours de son autorité pour assurer l’exactitude du payement des dettes, a tellement attiré de bâtiments d’Europe qu’il y en a de tout temps dans le port de cette colonie et que l’isle est presque entièrement en valeur "...
Il finira par obtenir son grade de brigadier du secrétaire d’Etat à la Marine…
Les frères Roux de Sainte Croix, Jean Bruno écuyer et Pierre Xavier chevalier, habitants de l’île, le premier depuis 20 ans, le second depuis 3 ans, sollicitent du Conseil Supérieur de la Guadeloupe l’enregistrement de leurs titres de noblesse, qui leur permettra d’être exonérés de droits de capitation.
Gabriel de Bourguignon de la Mure, écuyer, dépose aussi son mémoire avec ses titres de noblesse, pour les mêmes raisons fiscales…Ils seront enregistrés en 1775, en même temps que son frère François, doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Le 8 mai, Paul Botreau Roussel, qui n'a probalement pas eu obtenu gain de cause pour importer des nègres étrangers, revend le fief de St Louis à Jean Baptiste et Nicolas Desbois Boissulant. Il n'aura conservé le fief que 18 mois...
Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi, se marie avec Marie-Victoire Verger.
1772 : Le marquis de Boynes, secrétaire d’Etat à la Marine, par Ordonnance du Roi du 18 août, crée les premières troupes exclusivement coloniales avec 6 Régiments Coloniaux formant 14 bataillons, soit 6.240 hommes théoriques. 4 sont destinés aux Antilles, dont 1 en Martinique et 1 en Guadeloupe.
A Marie-Galante, au recensement rendu le 23 mai, 9.617 habitants dont 8.303 esclaves (86%), 80 esclaves sont déclarés "marrons".
A Marie-Galante, au recensement rendu le 23 mai, 9.617 habitants dont 8.303 esclaves (86%), 80 esclaves sont déclarés "marrons".
Sur les 1209 blancs, 450 au Grand Bourg, 509 à la Capesterre et 250 à Vieux Fort.
Les gens de couleurs libres apparaissent, ils sont 76 au Grand Bourg, 12 à la Capesterre et 17 à Vieux Fort.
Plus que 16 habitations-sucreries avec 447 hectares de canne, 1.949 hectares de café, en hausse considérable, et 2765 de coton.
Paul Botreau Roussel revend l'habitation Desmarais 2 ans après son acquisition à Jean-Baptiste et Paul Desbois, qui vont faire construire le premier moulin à vent de l'île après 1773.
Joseph Lacavé Faussecave demande son anoblissement : " Le sieur Jean Joseph Lacavé Faussecave par son ardeur au travail a réussi à créer 3 sucreries et dispose de 800 carrés de terre, sans avoir de dettes…Dans la dernière guerre, il a monté tout le zèle d’un vrai Français". Il échouera…
Marc Antoine Ballias de Saint-Pré est nommé par le Roi subdélégué de l'Intendance à Marie-Galante. Il sera promu Commissaire de la Colonie, détaché à Marie-Galante en 1779, où il décèdera en 1784.
L’arpenteur général des Iles du Vent Gordon meurt des fièvres en juillet au cours de son travail dans l’île.
Trois "coups de vent" successifs les 2, 27 puis 30 aôut, avec beaucoup de dégats aux cultures et disette...
Une demande de secours pour la colonie, en particulier l’importation de morue étrangère, ne débouchera que sur un seul navire fin décembre...
1773 : En Guadeloupe, Édouard Hilaire Louis, comte de Tilly est nommé gouverneur.
Le Régiment Colonial se forme le 17 février avec l'arrivée de 17 officiers et 95 soldats, commandés par le colonel Neyon, et l'incorporation de 617 soldats du Régiment du Vexin.
Le 15 mai, le gouverneur général De Nozières et l'intendant Tascher décident la fermeture des ports de Martinique, Guadeloupe et Marie Galante "à tous Bâtiments anglais" à partir du 1er juillet, malgré les risques de pénurie :
Les gens de couleurs libres apparaissent, ils sont 76 au Grand Bourg, 12 à la Capesterre et 17 à Vieux Fort.
Plus que 16 habitations-sucreries avec 447 hectares de canne, 1.949 hectares de café, en hausse considérable, et 2765 de coton.
Paul Botreau Roussel revend l'habitation Desmarais 2 ans après son acquisition à Jean-Baptiste et Paul Desbois, qui vont faire construire le premier moulin à vent de l'île après 1773.
Joseph Lacavé Faussecave demande son anoblissement : " Le sieur Jean Joseph Lacavé Faussecave par son ardeur au travail a réussi à créer 3 sucreries et dispose de 800 carrés de terre, sans avoir de dettes…Dans la dernière guerre, il a monté tout le zèle d’un vrai Français". Il échouera…
Marc Antoine Ballias de Saint-Pré est nommé par le Roi subdélégué de l'Intendance à Marie-Galante. Il sera promu Commissaire de la Colonie, détaché à Marie-Galante en 1779, où il décèdera en 1784.
L’arpenteur général des Iles du Vent Gordon meurt des fièvres en juillet au cours de son travail dans l’île.
Trois "coups de vent" successifs les 2, 27 puis 30 aôut, avec beaucoup de dégats aux cultures et disette...
Une demande de secours pour la colonie, en particulier l’importation de morue étrangère, ne débouchera que sur un seul navire fin décembre...
1773 : En Guadeloupe, Édouard Hilaire Louis, comte de Tilly est nommé gouverneur.
Le Régiment Colonial se forme le 17 février avec l'arrivée de 17 officiers et 95 soldats, commandés par le colonel Neyon, et l'incorporation de 617 soldats du Régiment du Vexin.
Le 15 mai, le gouverneur général De Nozières et l'intendant Tascher décident la fermeture des ports de Martinique, Guadeloupe et Marie Galante "à tous Bâtiments anglais" à partir du 1er juillet, malgré les risques de pénurie :
77 navires vont desservir la Guadeloupe et dépendances cette année, contre 95 pour la Martinique.
La pénurie de monnaie reste un problème : l'armateur David Gradis, famille juive portugaise installée à Bordeaux depuis 3 générations, est chargé d'importer de la monnaie, en l'occurences des moèdes, pièces d'or portugaises...
La pénurie de monnaie reste un problème : l'armateur David Gradis, famille juive portugaise installée à Bordeaux depuis 3 générations, est chargé d'importer de la monnaie, en l'occurences des moèdes, pièces d'or portugaises...
Le Marquisat de Houelbourg (future ZI Jarry…) appartient à la veuve Lecointre de Berville, il comprend 703 carrés (~hectares) dont 180 en cannes, emploie 381 esclaves, dont 233 payant droit (en âge de travailler).
A Terre de Haut des Saintes, le Fort Louis en haut du Morne Mire est terminé, il sera détruit par les Anglais en 1809 et deviendra le Fort Napoléon.
A Marie Galante, le recensement est rendu le 29 juin : 10.938 habitants dont 9488 esclaves dont 124 "nègres marrons", soit 1321 âmes de plus dont 1185 esclaves : la population servile s’accroit…
A Terre de Haut des Saintes, le Fort Louis en haut du Morne Mire est terminé, il sera détruit par les Anglais en 1809 et deviendra le Fort Napoléon.
A Marie Galante, le recensement est rendu le 29 juin : 10.938 habitants dont 9488 esclaves dont 124 "nègres marrons", soit 1321 âmes de plus dont 1185 esclaves : la population servile s’accroit…
15 habitations-sucreries, encore une de moins (dont 10 à Grand Bourg), avec 15 moulins à bêtes, aucun à vent.
331 habitations " cafféières et autres ".
331 habitations " cafféières et autres ".
L’habitation St Louis reste l’une des toutes premières de l’archipel : 347 carrés (~hectares),147 cultivés dont 110 en cannes, 30 en manioc, 7 en patates, 100 carrés laissés en savane pour bestiaux, 100 carrés en bois-debout, enfin 20 inexploités (marécage ?), 132 esclaves (50 femmes et 60 hommes entre 14 et 60 ans, 18 enfants et 4 vieillards). La production est de 2.670 quintaux de sucre " mesure de Paris " soit 130 tonnes métriques.
A la même époque, l'habitation Trianon que les Botreau Roussel ont hérité des Lacavé Fossecave, possède 218 carrés, mais seulement 59 cultivés en canne et 16 en manioc, utilise 37 esclaves actifs sur un total de 63.
L’habitation "les Dames-de-Selorge" à Grande-Anse, qui appartient à Jacques Bourjac depuis 1769, réunit alors 80 ha de terre, dont 30 en canne, et utilise 35 esclaves.
Une habitation-sucrerie moyenne à Marie-Galante occupe 44 carrés de canne pour 64 en Guadeloupe.
Par ailleurs, en plus des 659 hectares de canne à Marie-Galante, il y a surtout 2.145 hectares de café qui a presque rattrapé le coton avec 2.428 hectares. Ce sera la plus grande surface jamais occupée par le café dans l’île…
Le 30 mars, décés d’Anne Catherine Pasquier de Varennes, épouse de Jean Jacques Lhoste de Selorge. Son fils ainé Jean Jacques se mariera le 30 août avec Marie Catherine Poisson Bontemps.
En juin, le gouverneur de Joubert, malade, rentre en France, il est remplacé en intérim par le Chevalier de la Rochette, major, devenu titulaire de la Croix de Saint-Louis.
Le 13 juillet, Dominique Murat, 30 ans, épouse à Vieux Fort Anne Victoire Saignes, 13 ans, fille de Pierre Saignes, chirurgien originaire de Saint-Affrique, et de Suzanne Vieillard.
Sa mère s’était remariée avec Jean Laffutine qui l’avait ruinée avant de l’abandonner avec l’habitation caféière Héloin, où elle a pris Dominique Murat comme géreur depuis 3 ans.
Dominique Murat se met à cette occasion en société avec la mère. Ils n’auront pas d’enfant, car Anne Victoire décèdera à 16 ans, peut-être en couche…
En août, le sieur Laurent, garde-magasin des Domaines du Roy décède : il est remplacé par Pierre Amand Cambiez de Buhat, avec un " appointement de 6.000 livres argent des isles ". Ce dernier va mourir aussi des fièvres le 16 décembre, à 33 ans...
Il sera remplacé par le sieur Desmoulins de Charme.
Coup de vent le 11 septembre avec dégâts aux cultures.
1774 : Le 10 mai, mort de Louis XV à 64 ans, âge respectable pour l’époque : ses 10 enfants légitimes auront une espérance de vie moyenne de 34 ans…
Début du règne de Louis XVI, qui succède à son grand-père à 20 ans (le Dauphin, son père, est mort en 1765).
La France a 26 millions d’habitants.
Après un intérim de Robert Jacques de Turgot, c'est Antoine Raymond Jean de Sartines, comte d’Alby, qui est chargé du Ministère de la Marine et des Colonies.
L’esclavage est en pleine expansion : 51 expéditions négrières vont partir des ports français dont 19 de Nantes.
En 10 ans, rien que pour les négriers nantais, 208 navires sont arrivés à bon port sur les 225 qui ont été armés pour la traite : 12 à la Martinique, 11 à la Guadeloupe et 169 à St Domingue !
" En Guadeloupe, le taux de mortalité des esclaves oscillait entre 30 et 50 pour mille. En métropole, le taux de mortalité était compris entre 30 et 38 pour mille. Plusieurs facteurs expliquaient ces écarts entre la métropole et les Antilles françaises : d’abord la surmortalité des bossales durant la période d'acclimatation et la surmortalité infantile.
On estime le taux de mortalité infantile à cette époque à 431 /1000 en Guadeloupe, alors qu’il se fixait à 233 /1.000 en France (mais dans les couches populaires les plus défavorisées, il doublait)
Par ailleurs, cette forte mortalité dans les colonies touchait presque autant les Blancs, les libres et les esclaves du fait des maladies et des mauvaises conditions d'hygiène "
En Martinique, le gouverneur général, le comte de Nozières, fournit un mémoire sur les Isles du Vent, il écrit sur Marie Galante :
A la même époque, l'habitation Trianon que les Botreau Roussel ont hérité des Lacavé Fossecave, possède 218 carrés, mais seulement 59 cultivés en canne et 16 en manioc, utilise 37 esclaves actifs sur un total de 63.
L’habitation "les Dames-de-Selorge" à Grande-Anse, qui appartient à Jacques Bourjac depuis 1769, réunit alors 80 ha de terre, dont 30 en canne, et utilise 35 esclaves.
Une habitation-sucrerie moyenne à Marie-Galante occupe 44 carrés de canne pour 64 en Guadeloupe.
Par ailleurs, en plus des 659 hectares de canne à Marie-Galante, il y a surtout 2.145 hectares de café qui a presque rattrapé le coton avec 2.428 hectares. Ce sera la plus grande surface jamais occupée par le café dans l’île…
Le 30 mars, décés d’Anne Catherine Pasquier de Varennes, épouse de Jean Jacques Lhoste de Selorge. Son fils ainé Jean Jacques se mariera le 30 août avec Marie Catherine Poisson Bontemps.
En juin, le gouverneur de Joubert, malade, rentre en France, il est remplacé en intérim par le Chevalier de la Rochette, major, devenu titulaire de la Croix de Saint-Louis.
Le 13 juillet, Dominique Murat, 30 ans, épouse à Vieux Fort Anne Victoire Saignes, 13 ans, fille de Pierre Saignes, chirurgien originaire de Saint-Affrique, et de Suzanne Vieillard.
Sa mère s’était remariée avec Jean Laffutine qui l’avait ruinée avant de l’abandonner avec l’habitation caféière Héloin, où elle a pris Dominique Murat comme géreur depuis 3 ans.
Dominique Murat se met à cette occasion en société avec la mère. Ils n’auront pas d’enfant, car Anne Victoire décèdera à 16 ans, peut-être en couche…
En août, le sieur Laurent, garde-magasin des Domaines du Roy décède : il est remplacé par Pierre Amand Cambiez de Buhat, avec un " appointement de 6.000 livres argent des isles ". Ce dernier va mourir aussi des fièvres le 16 décembre, à 33 ans...
Il sera remplacé par le sieur Desmoulins de Charme.
Coup de vent le 11 septembre avec dégâts aux cultures.
1774 : Le 10 mai, mort de Louis XV à 64 ans, âge respectable pour l’époque : ses 10 enfants légitimes auront une espérance de vie moyenne de 34 ans…
Début du règne de Louis XVI, qui succède à son grand-père à 20 ans (le Dauphin, son père, est mort en 1765).
La France a 26 millions d’habitants.
Après un intérim de Robert Jacques de Turgot, c'est Antoine Raymond Jean de Sartines, comte d’Alby, qui est chargé du Ministère de la Marine et des Colonies.
L’esclavage est en pleine expansion : 51 expéditions négrières vont partir des ports français dont 19 de Nantes.
En 10 ans, rien que pour les négriers nantais, 208 navires sont arrivés à bon port sur les 225 qui ont été armés pour la traite : 12 à la Martinique, 11 à la Guadeloupe et 169 à St Domingue !
" En Guadeloupe, le taux de mortalité des esclaves oscillait entre 30 et 50 pour mille. En métropole, le taux de mortalité était compris entre 30 et 38 pour mille. Plusieurs facteurs expliquaient ces écarts entre la métropole et les Antilles françaises : d’abord la surmortalité des bossales durant la période d'acclimatation et la surmortalité infantile.
On estime le taux de mortalité infantile à cette époque à 431 /1000 en Guadeloupe, alors qu’il se fixait à 233 /1.000 en France (mais dans les couches populaires les plus défavorisées, il doublait)
Par ailleurs, cette forte mortalité dans les colonies touchait presque autant les Blancs, les libres et les esclaves du fait des maladies et des mauvaises conditions d'hygiène "
En Martinique, le gouverneur général, le comte de Nozières, fournit un mémoire sur les Isles du Vent, il écrit sur Marie Galante :
"Ses productions principales consistent en cotton et caffé qui est supérieur à celui des autres isles. L’objet de ses exportations est d’environ 4 millions. Le commerce de France y envoye 3 ou 4 navires par an et y fait ses recouvrements avec facilité. On ne doit point espérer que cette Isle fasse de grands progrès : elle n’est susceptible d’aucune défense, les habitans l’évacuent en cas de guerre. Sa population actuelle est d’environ 8 a 900 blancs et 6000 esclaves."
" On compte dans cette Isle 3 bourgs desservis par les Carmes de la Mission de Guadeloupe. Le chef lieu est Le Grand Bourg. Le Roy y entretient un Gouverneur particulier et un Major. La garde consiste en un détachement de 50 hommes. Il y a une juridiction qui ressortit au Conseil Supérieur de la Guadeloupe et on s'occupe maintenant du soin d'y etablir un Siège d'Amirauté "
Les Franc-Maçons de Marie Galante sont en pleine expansion : leur "Loge de la Vraye Fraternité " est reconnue par le Grand Orient de France :
Les Franc-Maçons de Marie Galante sont en pleine expansion : leur "Loge de la Vraye Fraternité " est reconnue par le Grand Orient de France :
Le Chevalier Antoine François de la Rochette, 47 ans, major de l’île, qui fait fonction de commandant par intérim, écrit au Ministre de la Marine De Sartines pour lui demander de monter au grade de lieutenant-colonel et pour obtenir des frais de représentation : " dépense bien au-delà des 2.000 livres d’appointement dont je jouis en qualité de major…né sans fortune, j’ose donc espérer que votre Grandeur voudra bien m’accorder cette gratification pour un dédommagement de dépenses… "
Il envoie en aôut à son "Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc de Penthièvre", petit fils de Louis XIV et lieutenant général des Armées, le " Plan de l’Isle Marie Galande " réalisé par B. de Coullonges : Attention, le Sud est à l'Est...
Il envoie en aôut à son "Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc de Penthièvre", petit fils de Louis XIV et lieutenant général des Armées, le " Plan de l’Isle Marie Galande " réalisé par B. de Coullonges : Attention, le Sud est à l'Est...
" Ses habitants sont pollis, honnestes et hospitaliers"
Il détaille ses mérites : il a développé les chemins Royaux de l’île, fait clore les cimetières par des murs et non de simples fossés "les moindres pluies infectoit l’air, ce qui causoit des maladies pestilentielles".
Il a soigné dans son habitation des canonniers " qui ne pouvait se remettre à cause du mauvais air de l’hôpital de Grand-Bourg " (NB : 7 morts, cette année à l’Hôpital Militaire, première épidémie…)
Enfin, il a fait arrêter par la milice une bande de 17 "nègres marrons", réfugiés dans un "ténébreux caveau", accusés de viol, vols , pillages et de projet d’incendie à Grand-Bourg : "La juridiction Royale en condamna sept à avoir le poignet coupé et rompu vif, les autres pendus".
Il présente avec sa requête une lettre signée des " soixante dix neuf principaux habitans de l’isle Marie Galante...qu’il a encouragé à la culture de leur terre "
On trouve ainsi, en plus de nombreux colons " pénétrés de la plus vive reconnoissance ", le juge sénéchal De Laussedat, le substitut du procureur Saulnier, l’ancien procureur Martineau, 4 procureurs Chauvot, Moulinier, Bridaut, Fournier, les 2 notaires Royaux Lecesne et Guillambaud, un ancien major Poisson (en plus de l’habitant Poisson fils), un Devarennes officier de dragons, 6 officiers de milice, l’arpenteur du Roy Roche, 4 négociants, 3 bourgeois et de nombreux habitant-sucriers dont les 3 branches Wachter : Sehuit, Meugle et Vrimouth…
Pour ce qui est des milices, Robert Philippe Deshaies est promu capitaine d’artillerie des libres de couleur, Nicolas Bonhomme est promu lieutenant, Chanet sous-lieutenant.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, à Capesterre, Desbois de Boissulant devient aide-major, à Vieux-Fort, Bazile La Ferrière est promu lieutenant, Laballe fils sous-lieutenant.
Le garde-magasin des Domaines Cambiez de Buhat meurt des fièvres 15 mois après son arrivée dans l’île. Il est remplacé par le sieur Sareaud.
Le sieur Jean François Hersemule de la Roche est nommé visiteur du Domaine à Grand-Bourg.
Antoine de Retz de Bressoles, arrivé dans le régiment de la Guadeloupe en 1772 et détaché à Marie Galante, fait enregistrer ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Guadeloupe avant d'épouser en janvier Anne-Catherine de Selorge, fille du marquis propriétaire de l’habitation future Grande-Anse et petite-fille du procureur du Roi Claude Antoine Pasquier de Varennes.
Elle décèdera en 1780, lui laissant un seul fils Jean Georges, seul survivant d’une fratrie de 3...
Il continuera sa carrière militaire, dont la campagne de Ste Lucie en 1778, en laissant régulièrement l’habitation en gérance. Il sera à l’origine de la lignée des De Retz de Marie-Galante, que l’on retrouvera un siècle plus tard.
Le 24 novembre, décès de Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge à 54 ans.
On connait le prix de l'habillement fourni aux soldats par un échange entre les officiers de la Martinique et l'intendant général Philippe Athanase de Tascher : "la chemise à 3 livres 18, la paire de guetres à 3 livres, la paire de soulliers à 6 livres, argent de France"...
Il détaille ses mérites : il a développé les chemins Royaux de l’île, fait clore les cimetières par des murs et non de simples fossés "les moindres pluies infectoit l’air, ce qui causoit des maladies pestilentielles".
Il a soigné dans son habitation des canonniers " qui ne pouvait se remettre à cause du mauvais air de l’hôpital de Grand-Bourg " (NB : 7 morts, cette année à l’Hôpital Militaire, première épidémie…)
Enfin, il a fait arrêter par la milice une bande de 17 "nègres marrons", réfugiés dans un "ténébreux caveau", accusés de viol, vols , pillages et de projet d’incendie à Grand-Bourg : "La juridiction Royale en condamna sept à avoir le poignet coupé et rompu vif, les autres pendus".
Il présente avec sa requête une lettre signée des " soixante dix neuf principaux habitans de l’isle Marie Galante...qu’il a encouragé à la culture de leur terre "
On trouve ainsi, en plus de nombreux colons " pénétrés de la plus vive reconnoissance ", le juge sénéchal De Laussedat, le substitut du procureur Saulnier, l’ancien procureur Martineau, 4 procureurs Chauvot, Moulinier, Bridaut, Fournier, les 2 notaires Royaux Lecesne et Guillambaud, un ancien major Poisson (en plus de l’habitant Poisson fils), un Devarennes officier de dragons, 6 officiers de milice, l’arpenteur du Roy Roche, 4 négociants, 3 bourgeois et de nombreux habitant-sucriers dont les 3 branches Wachter : Sehuit, Meugle et Vrimouth…
Pour ce qui est des milices, Robert Philippe Deshaies est promu capitaine d’artillerie des libres de couleur, Nicolas Bonhomme est promu lieutenant, Chanet sous-lieutenant.
Dans les compagnies des Blancs d’infanterie, à Capesterre, Desbois de Boissulant devient aide-major, à Vieux-Fort, Bazile La Ferrière est promu lieutenant, Laballe fils sous-lieutenant.
Le garde-magasin des Domaines Cambiez de Buhat meurt des fièvres 15 mois après son arrivée dans l’île. Il est remplacé par le sieur Sareaud.
Le sieur Jean François Hersemule de la Roche est nommé visiteur du Domaine à Grand-Bourg.
Antoine de Retz de Bressoles, arrivé dans le régiment de la Guadeloupe en 1772 et détaché à Marie Galante, fait enregistrer ses titres de noblesse au Conseil Supérieur de la Guadeloupe avant d'épouser en janvier Anne-Catherine de Selorge, fille du marquis propriétaire de l’habitation future Grande-Anse et petite-fille du procureur du Roi Claude Antoine Pasquier de Varennes.
Elle décèdera en 1780, lui laissant un seul fils Jean Georges, seul survivant d’une fratrie de 3...
Il continuera sa carrière militaire, dont la campagne de Ste Lucie en 1778, en laissant régulièrement l’habitation en gérance. Il sera à l’origine de la lignée des De Retz de Marie-Galante, que l’on retrouvera un siècle plus tard.
Le 24 novembre, décès de Jean Jacques Lhoste, marquis de Selorge à 54 ans.
On connait le prix de l'habillement fourni aux soldats par un échange entre les officiers de la Martinique et l'intendant général Philippe Athanase de Tascher : "la chemise à 3 livres 18, la paire de guetres à 3 livres, la paire de soulliers à 6 livres, argent de France"...
1775 : Les appointements annuels pour Marie Galande sont détaillées dans le budget prévisionnel du commissaire ordonnateur Eu de Mondenois : si le gouverneur particulier reste à 10.000 livres, le major est à 2.000 livres, le directeur du domaine du Roy à 2.400, le garde-magasin du Roy à 2.000, le chirurgien du Roy est à 1.500, le juge royal ne reçoit que 360 livres (306 un sergent), le procureur du Roy 240 livres (207 un caporal), quant aux fusilliers ou grenadiers, ils reçoivent entre 150 et 160 livres…
En comparaison, le gouverneur général touche 60.000 livres, l'intendant général 40.000.
A leur arrivée début 1776, les 2 nouveaux réclameront une augmentation qui leur sera accordée à 80.000 et 50.000 livres...
Le Chevalier Antoine François de la Rochette envoie en avril à l'Intendant Général des Isles du Vent Tascher le "Plan de l’Isle Marie Galande avec son Mémoire local ", la carte a été réalisée par Bégorat de Coullonges :
En comparaison, le gouverneur général touche 60.000 livres, l'intendant général 40.000.
A leur arrivée début 1776, les 2 nouveaux réclameront une augmentation qui leur sera accordée à 80.000 et 50.000 livres...
Le Chevalier Antoine François de la Rochette envoie en avril à l'Intendant Général des Isles du Vent Tascher le "Plan de l’Isle Marie Galande avec son Mémoire local ", la carte a été réalisée par Bégorat de Coullonges :
"L'Isle est une des plus fertile des Antilles ... Elle a de particulier son caffé qui par son excellence ne cède en rien à celui du Moka"...
La défense de l'isle est confiée à une garnison de 50 hommes détachés du Régiment de Guadeloupe et 11 canoniers du Corps Royal d'Artillerie, joint à la milice locale avec 1 compagnie de Dragons, 5 de fusilliers pour les blancs et 1 compagnie de 80 hommes "mulastres et nègres libres".
Le Chevalier de la Rochette n’a toujours pas de réponse à ses demandes de promotion : il envoie au ministre une nouvelle lettre et lui annonce l’arrivée prochaine au Havre " de deux caisses de liqueurs et deux petits barils de confiture du fruit de ces isles, que je vous prie de recevoir avec autant de plaisir que j’ai eu à vous l’envoyer "…
Il propose aussi de construire un pont sur la Rivière St Louis, pour pouvoir porter secours à Vieux-Fort en cas d’attaque des corsaires, ainsi qu’un pont sur la ravine des Basses pour pouvoir rejoindre Capesterre en cas d’inondation.
Marc Etienne de Joubert reprend son poste de gouverneur particulier de Marie-Galante le 14 juin, avec un salaire annuel de 10.000 livres, il réclame un salaire de 24.000 livres correspondant à un commandant en second et demande le grade de brigadier.
Il repartira quelques mois plus tard, car il est envoyé comme gouverneur à Ste Lucie, avec le grade de brigadier des colonies et un salaire plus conséquent...
A Vieux Fort est inhumé le 4 avril Henri Guesnon, dit Lacavé, 96 ans " vénérable personne "
Dominique Murat est nommé par les syndics de l’ " Union de Saint Louis ", sorte de chambre d’agriculture avant l’heure, " fondé de pouvoir et procureur général et spécial ", chargé du recouvrement du denier.
Le recensement donne 9.415 habitants et 14 sucreries, encore en baisse, produisant 1.056 tonnes de sucre à l’exportation, 347 habitations en café et coton, produisant 60.000 quintaux de café, plus que doublé en 5 ans, et 12.000 quintaux de coton, soit 30% de hausse, le tout produit grâce à 7.800 esclaves…
Le café est alors la production la plus importante de l’île : sa culture va en fait rapidement diminuer, car la surproduction de café est générale dans les Antilles et son cours baisse…
A noter, selon le rapport de la tournée de l’Intendant, que la relation privilègiée de l’île avec la Martinique " facilite, plus qu’à toute autre le versement frauduleux de ses cafés et cotons à la Dominique et à St Eustache "
Le coton, assure le père Labat, "surpasse le coton du Levant pour la longueur, la finesse et le lustre soyeux". C'était le fameux coton à graine verte, ancêtre du coton dit "longue soie". Marie-Galante en exporte pour 400.000 livres.
Sur les exportations marie-galantaises qui transitent en grande partie par St Pierre de la Martinique, le sucre ne représente plus que 6%, par contre le café 68% et le coton 24%.
Grande nouveauté technique : le 1er moulin à vent construit à Desmarais par l’indivision Dubois après la mort de leur père Nicolas, sur ce qui reste de l’ancien marquisat de St Louis des Téméricourt.
Les 13 autres sucreries n’ont toujours qu’un moulin à bêtes…
La défense de l'isle est confiée à une garnison de 50 hommes détachés du Régiment de Guadeloupe et 11 canoniers du Corps Royal d'Artillerie, joint à la milice locale avec 1 compagnie de Dragons, 5 de fusilliers pour les blancs et 1 compagnie de 80 hommes "mulastres et nègres libres".
Le Chevalier de la Rochette n’a toujours pas de réponse à ses demandes de promotion : il envoie au ministre une nouvelle lettre et lui annonce l’arrivée prochaine au Havre " de deux caisses de liqueurs et deux petits barils de confiture du fruit de ces isles, que je vous prie de recevoir avec autant de plaisir que j’ai eu à vous l’envoyer "…
Il propose aussi de construire un pont sur la Rivière St Louis, pour pouvoir porter secours à Vieux-Fort en cas d’attaque des corsaires, ainsi qu’un pont sur la ravine des Basses pour pouvoir rejoindre Capesterre en cas d’inondation.
Marc Etienne de Joubert reprend son poste de gouverneur particulier de Marie-Galante le 14 juin, avec un salaire annuel de 10.000 livres, il réclame un salaire de 24.000 livres correspondant à un commandant en second et demande le grade de brigadier.
Il repartira quelques mois plus tard, car il est envoyé comme gouverneur à Ste Lucie, avec le grade de brigadier des colonies et un salaire plus conséquent...
A Vieux Fort est inhumé le 4 avril Henri Guesnon, dit Lacavé, 96 ans " vénérable personne "
Dominique Murat est nommé par les syndics de l’ " Union de Saint Louis ", sorte de chambre d’agriculture avant l’heure, " fondé de pouvoir et procureur général et spécial ", chargé du recouvrement du denier.
Le recensement donne 9.415 habitants et 14 sucreries, encore en baisse, produisant 1.056 tonnes de sucre à l’exportation, 347 habitations en café et coton, produisant 60.000 quintaux de café, plus que doublé en 5 ans, et 12.000 quintaux de coton, soit 30% de hausse, le tout produit grâce à 7.800 esclaves…
Le café est alors la production la plus importante de l’île : sa culture va en fait rapidement diminuer, car la surproduction de café est générale dans les Antilles et son cours baisse…
A noter, selon le rapport de la tournée de l’Intendant, que la relation privilègiée de l’île avec la Martinique " facilite, plus qu’à toute autre le versement frauduleux de ses cafés et cotons à la Dominique et à St Eustache "
Le coton, assure le père Labat, "surpasse le coton du Levant pour la longueur, la finesse et le lustre soyeux". C'était le fameux coton à graine verte, ancêtre du coton dit "longue soie". Marie-Galante en exporte pour 400.000 livres.
Sur les exportations marie-galantaises qui transitent en grande partie par St Pierre de la Martinique, le sucre ne représente plus que 6%, par contre le café 68% et le coton 24%.
Grande nouveauté technique : le 1er moulin à vent construit à Desmarais par l’indivision Dubois après la mort de leur père Nicolas, sur ce qui reste de l’ancien marquisat de St Louis des Téméricourt.
Les 13 autres sucreries n’ont toujours qu’un moulin à bêtes…
Carte anglaise de Thomas Jefferys 1775
Le bourg de la Basse-Terre, futur Grand-Bourg, n'a pas 20 maisons, Ste Anne, futur Capesterre moins de 10, et Vieux Fort n'est pas mentionné... La chapelle et l'habitation des Carmes apparaissent clairement.
La Guadeloupe devient définitivement indépendante de la Martinique par ordonnance du 24 octobre, sauf sur le plan militaire.
Son nouveau Gouverneur, Alexandre-Bache-Elzéar d'Arbaud de Jouques, dit le Comte d'Arbaud, ne dépend plus que du Ministre de la Marine et des Colonies. Louis de Thomassin de Peynier est à nouveau nommé intendant.
Nommés le 24 octobre, ils arrivent prendre leurs fonctions le 29 décembre.
1776 : Un Edit du Roy du 19 juin crée le Dépôt des Chartes des Colonies au Ministère de la Marine à Versailles, pour garder copie de tous les actes authentiques que le climat tropical détériore trop vite.
Grâce à cette décison historique, nous disposons aujourd’hui des Archives Nationales d’Outre-Mer, transférées par la suite sur Paris et enfin à Aix en Provence.
Le Chevalier de la Rochette, vient d’être nommé lieutenant-colonel, sans changement d’appointement.
Déjà veuf, il perd sa fille unique de 9 ans. Malade, il part se faire soigner en Martinique.
L’intérim est assuré par le capitaine René Joseph Robert de Brébeuf, 29 ans, ancien capitaine à St Domingue et aide-major déjà en place.
Pierre Joseph Neyon de Villiers, ancien commandant en Illinois puis en Louisiane, colonel au régiment de la Guadeloupe, nommé gouverneur le remplace effectivement à Marie Galante à partir du 26 mai.
Le bourg de la Basse-Terre, futur Grand-Bourg, n'a pas 20 maisons, Ste Anne, futur Capesterre moins de 10, et Vieux Fort n'est pas mentionné... La chapelle et l'habitation des Carmes apparaissent clairement.
La Guadeloupe devient définitivement indépendante de la Martinique par ordonnance du 24 octobre, sauf sur le plan militaire.
Son nouveau Gouverneur, Alexandre-Bache-Elzéar d'Arbaud de Jouques, dit le Comte d'Arbaud, ne dépend plus que du Ministre de la Marine et des Colonies. Louis de Thomassin de Peynier est à nouveau nommé intendant.
Nommés le 24 octobre, ils arrivent prendre leurs fonctions le 29 décembre.
1776 : Un Edit du Roy du 19 juin crée le Dépôt des Chartes des Colonies au Ministère de la Marine à Versailles, pour garder copie de tous les actes authentiques que le climat tropical détériore trop vite.
Grâce à cette décison historique, nous disposons aujourd’hui des Archives Nationales d’Outre-Mer, transférées par la suite sur Paris et enfin à Aix en Provence.
Le Chevalier de la Rochette, vient d’être nommé lieutenant-colonel, sans changement d’appointement.
Déjà veuf, il perd sa fille unique de 9 ans. Malade, il part se faire soigner en Martinique.
L’intérim est assuré par le capitaine René Joseph Robert de Brébeuf, 29 ans, ancien capitaine à St Domingue et aide-major déjà en place.
Pierre Joseph Neyon de Villiers, ancien commandant en Illinois puis en Louisiane, colonel au régiment de la Guadeloupe, nommé gouverneur le remplace effectivement à Marie Galante à partir du 26 mai.
Lors de leur tournée, De Peynier et D’Arbaud demandent pour le Sieur André Thoreau de la Touchardière le poste de médecin du Roy à Marie-Galante en remplacement du Sieur De la Vergne, parti à Basse-Terre.
Thoreau de la Touchardière, 37 ans, arrive à Marie-Galante et épouse le 12 février à Capesterre Charlotte Cognet Lebrun, 23 ans : elle mourra de suites de couches l’année suivante, ainsi que son bébé…Il restera sans descendance.
D’Arbaud recommande aussi la mise à la retraite de La Rochette, infirme, endetté et peu présent…
Robert Philippe Deshaies fils entre à la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe comme représentant de Marie-Galante.
"Lettres de naturalité" ou demandes de naturalisation venant de 2 habitants qui possèdent des terres à Marie Galante :
Thoreau de la Touchardière, 37 ans, arrive à Marie-Galante et épouse le 12 février à Capesterre Charlotte Cognet Lebrun, 23 ans : elle mourra de suites de couches l’année suivante, ainsi que son bébé…Il restera sans descendance.
D’Arbaud recommande aussi la mise à la retraite de La Rochette, infirme, endetté et peu présent…
Robert Philippe Deshaies fils entre à la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe comme représentant de Marie-Galante.
"Lettres de naturalité" ou demandes de naturalisation venant de 2 habitants qui possèdent des terres à Marie Galante :
- L’ "Irlandois" Michel Bourcke, ancien officier du régiment du Bailly
- Le "sujet du Grand Seigneur" - le sultan turc - Demetrius Nesty né à Tine (Tenos dans les Cyclades) qui a épousé une "françoise à qui il a fait plusieurs enfans"
Cyclone majeur les 5 et 6 septembre : nombreuses habitations à terre, la presque totalité des plants de café et de coton ainsi qu'une partie des forêts détruits. On abat une partie des forêts restantes pour planter sur un sol vierge et productif.
Compte-tenu de la baisse des cours du café, les colons ne seront guère incités à remplacer toutes leurs caféières...
Le gouverneur décide du report de la capitation à 1777.
En Guadeloupe, le cyclone du 6 septembre ravage le port de Pointe-à-Pitre et les Saintes : 65 navires sont portés manquants.
A la Désirade, la léproserie est rasée, le gouvernement devra la reconstruire.
La Martinique et la Guadeloupe souffrent d'une grande disette de vivres, le gouverneur général, le comte d'Argout se voit obligé d'autoriser les navires étrangers à approvisionner les 2 îles en particulier en farine...
Par contre le cours du sucre reprend (23 livres le quintal à Nantes) et favorise un nouveau départ de la canne, et ce dans toutes les Antilles (1 Louis d’or valait 24 livres).
Mais la reconversion reste une opération couteuse que peu de colons peuvent mener à bien…
1777 : Début de la guerre d’Indépendance de l’Amérique.
Le marquis de La Fayette, quitte la France pour l’Amérique le 20 avril, en embarquant en Espagne à Pajades (actuel San Sébastian), après avoir armé à ses frais le Victoria, 200 tonneaux, 30 hommes d’équipage. Il sympathisera avec George Washington et participera aux combats dès l’été.
Le 6 mars, Déclaration du Roi "qui permet l’entrée et l’entrepôt dans différens Ports du Royaume des Taffias venans des Colonies françoises de l’Amérique ", à condition qu’ils restent en entrepôt 2 ans et soient destinés à l’exportation : le commerce du rhum va pouvoir commencer...
Compte-tenu de la baisse des cours du café, les colons ne seront guère incités à remplacer toutes leurs caféières...
Le gouverneur décide du report de la capitation à 1777.
En Guadeloupe, le cyclone du 6 septembre ravage le port de Pointe-à-Pitre et les Saintes : 65 navires sont portés manquants.
A la Désirade, la léproserie est rasée, le gouvernement devra la reconstruire.
La Martinique et la Guadeloupe souffrent d'une grande disette de vivres, le gouverneur général, le comte d'Argout se voit obligé d'autoriser les navires étrangers à approvisionner les 2 îles en particulier en farine...
Par contre le cours du sucre reprend (23 livres le quintal à Nantes) et favorise un nouveau départ de la canne, et ce dans toutes les Antilles (1 Louis d’or valait 24 livres).
Mais la reconversion reste une opération couteuse que peu de colons peuvent mener à bien…
1777 : Début de la guerre d’Indépendance de l’Amérique.
Le marquis de La Fayette, quitte la France pour l’Amérique le 20 avril, en embarquant en Espagne à Pajades (actuel San Sébastian), après avoir armé à ses frais le Victoria, 200 tonneaux, 30 hommes d’équipage. Il sympathisera avec George Washington et participera aux combats dès l’été.
Le 6 mars, Déclaration du Roi "qui permet l’entrée et l’entrepôt dans différens Ports du Royaume des Taffias venans des Colonies françoises de l’Amérique ", à condition qu’ils restent en entrepôt 2 ans et soient destinés à l’exportation : le commerce du rhum va pouvoir commencer...
Le 9 août, Déclaration du Roy pour la Police des Noirs qui interdit d'introduire des nègres en France sous peine de 3.000 livres d'amende...
François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, arrive comme nouveau gouverneur général des Isles du Vent en juillet, accompagné du nouvel Intendant général Antoine-Bernard d’Eu de Montdenoix.
La Guadeloupe dispose désormais de 4 bataillons de troupes régulières.
Le gouvernement décide que l’assiette de l’impôt soit faite par une assemblée constituée des membres du Conseil Supérieur et d’un député par quartier, et non simplement appliquée par l’Intendant sur directive ministérielle.
Compte-tenu des ouragans de l’année précédente, cette assemblée décide de baisser l’impôt à 1.000.000 d’argent des colonies, soit 666.000 livres tournois.
Cet impôt est basé sur la capitation sur tout individu, sur une taxe sur les maisons (4% du loyer), enfin sur un droit d’entrée et de sortie de 1% sur toutes les marchandises soumises au pesage.
Les relations du marquis de Bouillé avec le gouverneur de la Dominique Sir Shirley sont encore bonnes, puisque ce dernier lui écrit entre autres sur la restitution de 4 nègres de Marie Galante qui étaient à la geôle en Dominique :
La Guadeloupe dispose désormais de 4 bataillons de troupes régulières.
Le gouvernement décide que l’assiette de l’impôt soit faite par une assemblée constituée des membres du Conseil Supérieur et d’un député par quartier, et non simplement appliquée par l’Intendant sur directive ministérielle.
Compte-tenu des ouragans de l’année précédente, cette assemblée décide de baisser l’impôt à 1.000.000 d’argent des colonies, soit 666.000 livres tournois.
Cet impôt est basé sur la capitation sur tout individu, sur une taxe sur les maisons (4% du loyer), enfin sur un droit d’entrée et de sortie de 1% sur toutes les marchandises soumises au pesage.
Les relations du marquis de Bouillé avec le gouverneur de la Dominique Sir Shirley sont encore bonnes, puisque ce dernier lui écrit entre autres sur la restitution de 4 nègres de Marie Galante qui étaient à la geôle en Dominique :
A Marie-Galante, le nouveau Tribunal de Grande Instance commence ses activités judiciaires.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat, écuyer et conseiller du Roy, a été nommé juge royal.
Pierre Lecesne est notaire royal à Grand Bourg depuis 1769. Il est rejoint par Réné Claude Bouchard du Coudray, qui a commencé le notariat à St Pierre de la Martinique. Louis Joseph Martineau commence son activité de notaire la même année également à Grand Bourg.
Le Chevalier de la Rochette, à son retour en début d’année, trouve sa place prise, il a été mis à la retraite d’office à 50 ans avec une pension de 1.200 livres. La récolte de son habitation du quartier de la Pirogue a été détruite…
Ayant déjà perdu sa femme et sa fille, il organise ses affaires : le 13 septembre, il vend à Pierre Charles Dolet 43 esclaves pour 60.000 livres pour payer ses dettes devant Maître Bouchard.
Le 1 novembre, il signe devant le même notaire un compromis avec Michel Pasquier de Varennes pour le partage de succession de sa fille Gédéine et de sa femme Rose, sœur de Michel Pasquier de Varennes.
Le 30 octobre est décédé aussi Jean Jacques Lhoste à 27 ans. Sa jeune veuve Marie Catherine Poisson Bontemps est encore mineure, on lui nomme un curateur : c’est Maximilien de Bosredon, major de la milice, qu’elle épousera bientôt…
Dominique Murat, qui vient de perdre sa très jeune femme, fait dissoudre la société qui le liait à sa mère sur l’habitation Héloin, en contre-partie elle lui cède 9 des 25 carrés de son habitation.
Murat devient ainsi petit propriétaire et nomme sa caféière Grand Bois, près de l’habitation Wachter, entre la rivière Vieux Fort et le morne Coran.
Maître Pichelin Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, rachète à Maître Martineau, lui aussi notaire royal, son habitation caféière. Il épousera sa fille Marie-Magdeleine 4 ans plus tard...
La sécheresse a fait suite au cyclone, les récoltes y compris vivrières sont presque nulles, grande famine : les esclaves en sont les premières victimes, il ne reste que 9.415 habitants dont 7.800 esclaves.
Les registres de l’Hôpital Militaire notent une recrudescence des décès parmi les militaires, avec 12 morts dans l’année, contre 1 à 3 les années ordinaires, dont Martin Delvaux, contremaître du vaisseau du Roy, l’Alexandre : cette épidémie n’est pas identifiée, probablement paludisme ou fièvre jaune " mal du Siam ".
A noter que l’un des parasites du paludisme, le plasmodium falciparum est originaire d’Afrique et a donc été importé avec la traite…
Pour la fièvre jaune (virus de la même famille que la dengue), l’origine africaine est presque certaine, donc même conclusion…
En fin d’année, 14 sucreries sont à nouveau en fonction, avec une production de 1.056 tonnes de sucre, mais aucune production connue de café ou de coton…
1778 : Le 6 février, la France reconnaît " la liberté, la souveraineté et l’indépendance, absolues et illimitées, des Etats-Unis en matière de gouvernement aussi bien que de commerce ". Elle prête 38 millions de livres aux Américains.
Le 20 mars, Benjamin Franklin, " Ambassadeur des Treize Provinces Unies " d’Amérique est reçu solennellement par Louis XVI " dans l’allégresse générale "...
Le même jour, De Sartines envoie un message codé au gouverneur général des Isles du Vent, Mr de Bouillé confirmant la signature du Traité et demandant de donner " assistance, faveur et protection aux Américains ".
Le 13 juillet, une Ordonnance du Roi autorise l’ouverture des ports des colonies aux étrangers. Elle permet de régler en denrées les substances et articles de toutes sortes introduits par les Nord-Américains moyennant le droit d’un pourcentage à l’entrée et à la sortie.
Le gouverneur de la Guadeloupe la promulgue en exprimant son soulagement : " Le petit nombre de bâtiments de France qui y sont arrivés depuis le commencement de l’année y ont rendu d’une rareté et d’une chèreté extrême les articles de premier besoin…"
Le Régiment d'Armagnac est en garnison en Guadeloupe.
La France entre en guerre officiellement contre l'Angleterre, alors qu'elle soutient depuis 1775 les "insurgents" américains dans leur guerre d'Indépendance...
Cette guerre franco-anglaise va se développer aux Antilles et bloquer la traite : Nantes va envoyer son dernier navire, les 2 suivants ne seront envoyés qu'en 1781 et la traite ne reprendra vraiment qu'en 1783...
Le 2 avril, l’escadre du vice-amiral Charles-Henri d’Estaing part avec une escadre de 12 vaisseaux pour intervenir en Amérique et aux Antilles.
Le 23 juillet, 59 navires quittent la Martinique en convoi, protégés par 2 frégates de l’escadre d’Estaing, la Blanche et l’Aimable, à destination de la Guadeloupe ou de l’Europe : la navigation est devenue de plus en plus dangereuse dans ce contexte de guerre…
Le 6 septembre, le marquis de Bouillé, gouverneur général, débarque ses troupes en Dominique, la garnison Anglaise se rend sans un coup de feu, l’île sera Française pour 6 ans.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat, écuyer et conseiller du Roy, a été nommé juge royal.
Pierre Lecesne est notaire royal à Grand Bourg depuis 1769. Il est rejoint par Réné Claude Bouchard du Coudray, qui a commencé le notariat à St Pierre de la Martinique. Louis Joseph Martineau commence son activité de notaire la même année également à Grand Bourg.
Le Chevalier de la Rochette, à son retour en début d’année, trouve sa place prise, il a été mis à la retraite d’office à 50 ans avec une pension de 1.200 livres. La récolte de son habitation du quartier de la Pirogue a été détruite…
Ayant déjà perdu sa femme et sa fille, il organise ses affaires : le 13 septembre, il vend à Pierre Charles Dolet 43 esclaves pour 60.000 livres pour payer ses dettes devant Maître Bouchard.
Le 1 novembre, il signe devant le même notaire un compromis avec Michel Pasquier de Varennes pour le partage de succession de sa fille Gédéine et de sa femme Rose, sœur de Michel Pasquier de Varennes.
Le 30 octobre est décédé aussi Jean Jacques Lhoste à 27 ans. Sa jeune veuve Marie Catherine Poisson Bontemps est encore mineure, on lui nomme un curateur : c’est Maximilien de Bosredon, major de la milice, qu’elle épousera bientôt…
Dominique Murat, qui vient de perdre sa très jeune femme, fait dissoudre la société qui le liait à sa mère sur l’habitation Héloin, en contre-partie elle lui cède 9 des 25 carrés de son habitation.
Murat devient ainsi petit propriétaire et nomme sa caféière Grand Bois, près de l’habitation Wachter, entre la rivière Vieux Fort et le morne Coran.
Maître Pichelin Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, rachète à Maître Martineau, lui aussi notaire royal, son habitation caféière. Il épousera sa fille Marie-Magdeleine 4 ans plus tard...
La sécheresse a fait suite au cyclone, les récoltes y compris vivrières sont presque nulles, grande famine : les esclaves en sont les premières victimes, il ne reste que 9.415 habitants dont 7.800 esclaves.
Les registres de l’Hôpital Militaire notent une recrudescence des décès parmi les militaires, avec 12 morts dans l’année, contre 1 à 3 les années ordinaires, dont Martin Delvaux, contremaître du vaisseau du Roy, l’Alexandre : cette épidémie n’est pas identifiée, probablement paludisme ou fièvre jaune " mal du Siam ".
A noter que l’un des parasites du paludisme, le plasmodium falciparum est originaire d’Afrique et a donc été importé avec la traite…
Pour la fièvre jaune (virus de la même famille que la dengue), l’origine africaine est presque certaine, donc même conclusion…
En fin d’année, 14 sucreries sont à nouveau en fonction, avec une production de 1.056 tonnes de sucre, mais aucune production connue de café ou de coton…
1778 : Le 6 février, la France reconnaît " la liberté, la souveraineté et l’indépendance, absolues et illimitées, des Etats-Unis en matière de gouvernement aussi bien que de commerce ". Elle prête 38 millions de livres aux Américains.
Le 20 mars, Benjamin Franklin, " Ambassadeur des Treize Provinces Unies " d’Amérique est reçu solennellement par Louis XVI " dans l’allégresse générale "...
Le même jour, De Sartines envoie un message codé au gouverneur général des Isles du Vent, Mr de Bouillé confirmant la signature du Traité et demandant de donner " assistance, faveur et protection aux Américains ".
Le 13 juillet, une Ordonnance du Roi autorise l’ouverture des ports des colonies aux étrangers. Elle permet de régler en denrées les substances et articles de toutes sortes introduits par les Nord-Américains moyennant le droit d’un pourcentage à l’entrée et à la sortie.
Le gouverneur de la Guadeloupe la promulgue en exprimant son soulagement : " Le petit nombre de bâtiments de France qui y sont arrivés depuis le commencement de l’année y ont rendu d’une rareté et d’une chèreté extrême les articles de premier besoin…"
Le Régiment d'Armagnac est en garnison en Guadeloupe.
La France entre en guerre officiellement contre l'Angleterre, alors qu'elle soutient depuis 1775 les "insurgents" américains dans leur guerre d'Indépendance...
Cette guerre franco-anglaise va se développer aux Antilles et bloquer la traite : Nantes va envoyer son dernier navire, les 2 suivants ne seront envoyés qu'en 1781 et la traite ne reprendra vraiment qu'en 1783...
Le 2 avril, l’escadre du vice-amiral Charles-Henri d’Estaing part avec une escadre de 12 vaisseaux pour intervenir en Amérique et aux Antilles.
Le 23 juillet, 59 navires quittent la Martinique en convoi, protégés par 2 frégates de l’escadre d’Estaing, la Blanche et l’Aimable, à destination de la Guadeloupe ou de l’Europe : la navigation est devenue de plus en plus dangereuse dans ce contexte de guerre…
Le 6 septembre, le marquis de Bouillé, gouverneur général, débarque ses troupes en Dominique, la garnison Anglaise se rend sans un coup de feu, l’île sera Française pour 6 ans.
A Marie-Galante, Louis-Appolinaire Abraham Vittet démarre comme notaire royal à Vieux Fort. Fils de créoles, habitant cotonnier, il était devenu négociant en 1777.
Le tribunal de 1ère instance rend ses jugements pour la 2ème année :
Le tribunal de 1ère instance rend ses jugements pour la 2ème année :
Parmi les jugements, Maître Lauriat, notaire royal, se sépare de son épouse Marie-Jeanne Cognet, avec jugement rendu le 15 juillet.
Le sieur Jean Séverin Doriot, négociant du bourg, a du être enfermé à la prison pour démence. Il est embarqué de force sur le navire Le Citoyen à destination de Bordeaux, car "son esprit est aliéné" et "qu’il n’y a point de maison de force dans ces colonies ". Après inventaire par son curateur " la dépense est égale à la recette " : la vente de sa maison, de sa mulâtresse Victoire et de ses 3 enfants payant juste ses dettes. A noter que son esclave et ses 3 enfants ont été évalués 4.700 livres, plus cher que sa maison, 910 livres.
Robert Philippe Deshaies fils devient commandant d’artillerie pour toute l’île.
Joseph Decavery Faussecave devient Aide-major à Vieux-Fort. Son frère Germain Faussecave devient Lieutenant des Dragons à Capesterre.
Le chevalier de la Rochette, malgré tous ses recours, n’a rien obtenu : il meurt de chagrin le 27 novembre : il est inhumé le 28 au cimetière de l’Eglise Notre-Dame de la Conception à Grand-Bourg.
Le soldat Jean Paignat, du Régiment de la Guadeloupe, meurt des fièvres à l’Hôpital Militaire de Grand-Bourg : ils seront 5 cette année.
Le sieur Jean Séverin Doriot, négociant du bourg, a du être enfermé à la prison pour démence. Il est embarqué de force sur le navire Le Citoyen à destination de Bordeaux, car "son esprit est aliéné" et "qu’il n’y a point de maison de force dans ces colonies ". Après inventaire par son curateur " la dépense est égale à la recette " : la vente de sa maison, de sa mulâtresse Victoire et de ses 3 enfants payant juste ses dettes. A noter que son esclave et ses 3 enfants ont été évalués 4.700 livres, plus cher que sa maison, 910 livres.
Robert Philippe Deshaies fils devient commandant d’artillerie pour toute l’île.
Joseph Decavery Faussecave devient Aide-major à Vieux-Fort. Son frère Germain Faussecave devient Lieutenant des Dragons à Capesterre.
Le chevalier de la Rochette, malgré tous ses recours, n’a rien obtenu : il meurt de chagrin le 27 novembre : il est inhumé le 28 au cimetière de l’Eglise Notre-Dame de la Conception à Grand-Bourg.
Le soldat Jean Paignat, du Régiment de la Guadeloupe, meurt des fièvres à l’Hôpital Militaire de Grand-Bourg : ils seront 5 cette année.
L'habitation Pirogue est rachetée aux héritiers Poisson par François Dubois Pillardière, il s'associe à François Bonnet.
Ils vont reconstruire la sucrerie, construire le moulin à vent, en exploitant 120 carrés dont 90 en cannes avec 139 esclaves.
L’habitation Fonds-à-Liane, propriétaire Hotessier (située entre Nesmond et Grand-Etang) compte 75 carrés mais seulement 8 en canne et seulement 26 esclaves : elle démarre une activité de sucrerie avec un équipement rudimentaire : 1 seul bâtiment à la fois sucrerie et purgerie, pas d’étuve, pas de sucre " terré ", seulement du sucre brut.
La purgerie, bâtiment distinct ou commun avec la sucrerie, abritait les "boucauts" (barriques) de sucre et les "formes" (moules en terre cuite) qui formaient les pains de sucre.
Une étuve servait à parfaire la dessiccation des pains de sucre.
3 à 4 navires par an effectuent maintenant une liaison directe de Marie-Galante avec la France, une partie du commerce transite par Pointe à Pitre, mais la majorité des échanges passe toujours par St Pierre de la Martinique.
Un "Etat du cabotage entre la Guadeloupe et la Martinique", publié début 1779, nous renseigne sur la part des importations et exportations de Marie Galante qui transitent par la Martinique :
Ils vont reconstruire la sucrerie, construire le moulin à vent, en exploitant 120 carrés dont 90 en cannes avec 139 esclaves.
L’habitation Fonds-à-Liane, propriétaire Hotessier (située entre Nesmond et Grand-Etang) compte 75 carrés mais seulement 8 en canne et seulement 26 esclaves : elle démarre une activité de sucrerie avec un équipement rudimentaire : 1 seul bâtiment à la fois sucrerie et purgerie, pas d’étuve, pas de sucre " terré ", seulement du sucre brut.
La purgerie, bâtiment distinct ou commun avec la sucrerie, abritait les "boucauts" (barriques) de sucre et les "formes" (moules en terre cuite) qui formaient les pains de sucre.
Une étuve servait à parfaire la dessiccation des pains de sucre.
3 à 4 navires par an effectuent maintenant une liaison directe de Marie-Galante avec la France, une partie du commerce transite par Pointe à Pitre, mais la majorité des échanges passe toujours par St Pierre de la Martinique.
Un "Etat du cabotage entre la Guadeloupe et la Martinique", publié début 1779, nous renseigne sur la part des importations et exportations de Marie Galante qui transitent par la Martinique :
- Marie-Galante exporte pour 1.552.897 livres de sa production "Denrées du paîs", dont 628.000 livres pour ses 12.576 quintaux de café et 611.700 pour ses 61.170 quintaux de coton.
Les 7.134 quintaux de sucres, majoritairement "commun" sont moins rentables : seulement 294.816 livres…
A noter les prix différentiels du sucre : le quintal de "blanc" vaut 55 livres, le quintal de "commun" 50, celui de "teré" 48, enfin le "brut" 30.
- En contre-partie, elle doit importer pour 571.716 livres, sa balance commerciale est donc positive, avec un excédent de 981.181 livres, uniquement sur ce qui transite par la Martinique.
Elle doit bien évidemment importer surtout des "Marchandises d’Europe" : 1.206 barils de bœuf salé, 492 barils de farine, 607 barrils de vin (plus 23 caisses), 738 quintaux de morue, 144 de harengs et maquereaux, 138 de sel, 11 d’eaux de vie, etc…
En "Denrées de paîs", elle importe de la Martinique 78 barils de tafia à 120 livres pièce, 196 de farine de manioc à 30, 20 pains de sucre à 20 livres et même 14 quintaux de sucre commun…
1779 : La pénurie de monnaie aux Antilles françaises fait aussi utiliser des monnaies étrangères, en particulier la piastre ou gourde hispano-américaine, très répandue dans les Antilles et qui valait 12 escalins (skelling hollandais ou 9 livres coloniales ; on prit l’habitude de la couper en 4 morceaux (mocos) ou en 12 (escalins) pour augmenter les liquidités.
Les 7.134 quintaux de sucres, majoritairement "commun" sont moins rentables : seulement 294.816 livres…
A noter les prix différentiels du sucre : le quintal de "blanc" vaut 55 livres, le quintal de "commun" 50, celui de "teré" 48, enfin le "brut" 30.
- En contre-partie, elle doit importer pour 571.716 livres, sa balance commerciale est donc positive, avec un excédent de 981.181 livres, uniquement sur ce qui transite par la Martinique.
Elle doit bien évidemment importer surtout des "Marchandises d’Europe" : 1.206 barils de bœuf salé, 492 barils de farine, 607 barrils de vin (plus 23 caisses), 738 quintaux de morue, 144 de harengs et maquereaux, 138 de sel, 11 d’eaux de vie, etc…
En "Denrées de paîs", elle importe de la Martinique 78 barils de tafia à 120 livres pièce, 196 de farine de manioc à 30, 20 pains de sucre à 20 livres et même 14 quintaux de sucre commun…
1779 : La pénurie de monnaie aux Antilles françaises fait aussi utiliser des monnaies étrangères, en particulier la piastre ou gourde hispano-américaine, très répandue dans les Antilles et qui valait 12 escalins (skelling hollandais ou 9 livres coloniales ; on prit l’habitude de la couper en 4 morceaux (mocos) ou en 12 (escalins) pour augmenter les liquidités.
L’année suivante, l’Intendant général Peynier sera obligé de faire rentrer 1 million de piastres de La Havane pour les Isles du Vent...
A Marie Galante, le gouverneur Neyon de Villiers, malade et ruiné, est renvoyé en France en août sur un navire marchand avec ses 2 domestiques " les nègres Darrius et Pierre, le premier est libre et attaché depuis longtemps à ce commandant, l’autre est esclave et lui appartient ". Ils sont capturés par les Anglais et il meurt en mer avant d’arriver en Angleterre…
Il sera remplacé en intérim par Auguste Lescuiller d’Escoudrelles, colonel d'infanterie, auparavant gouverneur à Saint-Martin et St Barthelémy, nommé commandant particulier le 12 janvier suivant.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat est toujours juge royal, Le Duc est greffier en chef du tribunal.
A Marie Galante, le gouverneur Neyon de Villiers, malade et ruiné, est renvoyé en France en août sur un navire marchand avec ses 2 domestiques " les nègres Darrius et Pierre, le premier est libre et attaché depuis longtemps à ce commandant, l’autre est esclave et lui appartient ". Ils sont capturés par les Anglais et il meurt en mer avant d’arriver en Angleterre…
Il sera remplacé en intérim par Auguste Lescuiller d’Escoudrelles, colonel d'infanterie, auparavant gouverneur à Saint-Martin et St Barthelémy, nommé commandant particulier le 12 janvier suivant.
Gabriel Teyrade de l’Ossédat est toujours juge royal, Le Duc est greffier en chef du tribunal.
Jacques Robert Bioche, chirurgien des Vaisseaux du Roy, arrive de la Grande Terre et épouse à Vieux Fort Anne Eulalie Boulogne Cazeau, ils auront 6 enfants vivants.
Jean Baptiste Bourjac, négociant à Pointe à Pitre, et dont le frère ainé est directeur du Domaine du Roi à Grand Bourg, épouse à Vieux Fort Solitude Germaine Filézac Létang, ils auront 13 enfants dont 11 filles...
Le 4 juillet, la flotte de l’Amiral d’Estaing prend la Grenade aux Anglais. Cette belle victoire navale contre le vice-amiral Byron n'est pas exploitée, car d'Estaing laisse passer l'occasion de détruire la flotte anglaise des Antilles.
Jean Baptiste Bourjac, négociant à Pointe à Pitre, et dont le frère ainé est directeur du Domaine du Roi à Grand Bourg, épouse à Vieux Fort Solitude Germaine Filézac Létang, ils auront 13 enfants dont 11 filles...
Le 4 juillet, la flotte de l’Amiral d’Estaing prend la Grenade aux Anglais. Cette belle victoire navale contre le vice-amiral Byron n'est pas exploitée, car d'Estaing laisse passer l'occasion de détruire la flotte anglaise des Antilles.
La "bataille de la Martinique" oppose le 28 décembre 13 navires anglais à 3 navires français qui escortent 26 navires marchands pour forcer le blocus : devant Fort Royal, les Anglais sont repoussés, ils n'ont capturé qu'une dizaine de navires...
Alexandre de Beauharnais, créole de la Martinique et fils du gouverneur, épouse Joséphine Tascher de la Pagerie, descendante du conquérant des Antilles Pierre Belain d’Esnanbuc. Le mari sera guillotiné en 1794, la veuve deviendra la maîtresse d’un certain Bonaparte, avant de finir Impératrice…
1780 : En France, Charles Eugène Gabriel de la Croix, marquis de Castries, proche De Necker, devient Secrétaire d’Etat à la Marine.
Début février, le Conseil du Roi, après de longs débats, décide l’envoi d’une troupe de 5.500 hommes pour aider les Américains.
La Fayette, jugé trop jeune (22 ans), est écarté du commandement au profit d’un officier d’expérience vétéran de la guerre de Sept Ans, le comte de Rochambeau.
Le 2 mai, les soldats de Rochambeau quittent Brest sur 26 navires de transport escortés par Ternay, à la tête de 7 vaisseaux de ligne et 3 frégates.
Le 11 juillet, le corps expéditionnaire français débarque dans Rhode Island avec son artillerie.
L’Amiral Guichen a reçu en janvier le commandement de l’armée navale, il traverse l’Atlantique sans encombre et amène des renforts aux garnisons locales.
C’est là qu’il croise l’escadre de Rodney par trois fois, au large de la Dominique, le 17 avril, le 15 et le 18 mai.
Dans les Antilles auront lieu des affrontements importants entre Anglais et Français.
1780 : En France, Charles Eugène Gabriel de la Croix, marquis de Castries, proche De Necker, devient Secrétaire d’Etat à la Marine.
Début février, le Conseil du Roi, après de longs débats, décide l’envoi d’une troupe de 5.500 hommes pour aider les Américains.
La Fayette, jugé trop jeune (22 ans), est écarté du commandement au profit d’un officier d’expérience vétéran de la guerre de Sept Ans, le comte de Rochambeau.
Le 2 mai, les soldats de Rochambeau quittent Brest sur 26 navires de transport escortés par Ternay, à la tête de 7 vaisseaux de ligne et 3 frégates.
Le 11 juillet, le corps expéditionnaire français débarque dans Rhode Island avec son artillerie.
L’Amiral Guichen a reçu en janvier le commandement de l’armée navale, il traverse l’Atlantique sans encombre et amène des renforts aux garnisons locales.
C’est là qu’il croise l’escadre de Rodney par trois fois, au large de la Dominique, le 17 avril, le 15 et le 18 mai.
Dans les Antilles auront lieu des affrontements importants entre Anglais et Français.
A Marie-Galante, Auguste Lescuiller d’Escoudrelles est nommé commandant particulier le 12 janvier.
Les frères Dubois créent l'habitation sucrerie St Charles.
L’habitation Trianon appartient à la famille Botreau-Roussel qui en a hérité des Lacavé-Fossecave et compte 218 carrés mais seulement 59 en canne et 16 en manioc, 63 esclaves (19 hommes, 18 femmes, 20 enfants, 6 vieillards)
Le Sieur Jean Costalat-Lacombe, habitant-sucrier, décède. Dans sa succession rédigée sur procuration des héritiers par Bourjac, directeur des Domaines, on trouve les dettes des voisins :
Les frères Dubois créent l'habitation sucrerie St Charles.
L’habitation Trianon appartient à la famille Botreau-Roussel qui en a hérité des Lacavé-Fossecave et compte 218 carrés mais seulement 59 en canne et 16 en manioc, 63 esclaves (19 hommes, 18 femmes, 20 enfants, 6 vieillards)
Le Sieur Jean Costalat-Lacombe, habitant-sucrier, décède. Dans sa succession rédigée sur procuration des héritiers par Bourjac, directeur des Domaines, on trouve les dettes des voisins :
Les commentaires sont parlants :
Boulogne qui lui loue des terres "le débiteur est bon, mais le bas prix de la denrée l’empêchera de liquider en entier", De Retz "ce débiteur est très obéré, il faut le poursuivre en justice", etc…
Le 10 octobre, ouragan, surnommé " le Grand Ouragan ", qui ravage plusieurs îles antillaises : 15.000 morts entre Ste Lucie et la Martinique. Dans l’archipel Guadeloupe, l’ouragan et le raz de marée coulent beaucoup de navires, mais moins de victimes.
Dans un courrier du 6 novembre, l’Intendant général, le marquis de Peynier, propose au Gouverneur général, le marquis de Bouillé, de remplacer la ration de vin des soldats et des marins par une ration de tafia, moins onéreux…
Boulogne qui lui loue des terres "le débiteur est bon, mais le bas prix de la denrée l’empêchera de liquider en entier", De Retz "ce débiteur est très obéré, il faut le poursuivre en justice", etc…
Le 10 octobre, ouragan, surnommé " le Grand Ouragan ", qui ravage plusieurs îles antillaises : 15.000 morts entre Ste Lucie et la Martinique. Dans l’archipel Guadeloupe, l’ouragan et le raz de marée coulent beaucoup de navires, mais moins de victimes.
Dans un courrier du 6 novembre, l’Intendant général, le marquis de Peynier, propose au Gouverneur général, le marquis de Bouillé, de remplacer la ration de vin des soldats et des marins par une ration de tafia, moins onéreux…
A l'automne, épidémie de dysenterie en France : 175.000 morts dont 45.000 en Bretagne...
1781 : La France aide les " insurgents " américains avec des victoires maritimes de la flotte Française, commandée par l’Amiral de Grasse contre la flotte Anglaise, avec une nouvelle bataille en Martinique et aux Antilles puis en Floride, le 14 août, dans la baie de Chesapeake : la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis touche à sa fin…
1781 : La France aide les " insurgents " américains avec des victoires maritimes de la flotte Française, commandée par l’Amiral de Grasse contre la flotte Anglaise, avec une nouvelle bataille en Martinique et aux Antilles puis en Floride, le 14 août, dans la baie de Chesapeake : la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis touche à sa fin…
Bataille navale de Chesapeake
La guerre aux Antilles continue, St Martin est prise par les Anglais, Tobago par les Français.
St Eustache est prise par les Anglais le 3 février.
En Guadeloupe, le gouverneur, le marquis de Bouillé, reçoit le 21 février un rapport sur les forces anglaises de l’Amiral Rodney stationnées aux Isles du Vent : 23 navires, 1.722 canons…
Le capitaine de génie Monneron, à l'annonce de la prise de l'île par les Anglais, écrit :
" La prise de Saint-Eustache doit avoir une trop grande influence sur la situation des Antilles pour ne pas mériter l'attention la plus sérieuse du ministère : on ne peut dissimuler que cette colonie était l'entrepôt de la plus grande partie des objets de consommation des possessions françaises dans les isles du Vent et particulièrement de la Guadeloupe, dont le commerce direct avec la France a été borné, depuis la guerre, à un très petit nombre d'expéditions. C'était aussy le débouché naturel des denrées coloniales qui, par ce moyen, étaient soutenues à un prix assez élevé "...
St Eustache est reprise par le Marquis de Bouillé avec 1.200 Français le 26 novembre.
Le commandant particulier d’Escoudrelles fournit l’état des milices et le "Rèçensement gènèral de l'isle Marie Galante" le 1er février :
La guerre aux Antilles continue, St Martin est prise par les Anglais, Tobago par les Français.
St Eustache est prise par les Anglais le 3 février.
En Guadeloupe, le gouverneur, le marquis de Bouillé, reçoit le 21 février un rapport sur les forces anglaises de l’Amiral Rodney stationnées aux Isles du Vent : 23 navires, 1.722 canons…
Le capitaine de génie Monneron, à l'annonce de la prise de l'île par les Anglais, écrit :
" La prise de Saint-Eustache doit avoir une trop grande influence sur la situation des Antilles pour ne pas mériter l'attention la plus sérieuse du ministère : on ne peut dissimuler que cette colonie était l'entrepôt de la plus grande partie des objets de consommation des possessions françaises dans les isles du Vent et particulièrement de la Guadeloupe, dont le commerce direct avec la France a été borné, depuis la guerre, à un très petit nombre d'expéditions. C'était aussy le débouché naturel des denrées coloniales qui, par ce moyen, étaient soutenues à un prix assez élevé "...
St Eustache est reprise par le Marquis de Bouillé avec 1.200 Français le 26 novembre.
Le commandant particulier d’Escoudrelles fournit l’état des milices et le "Rèçensement gènèral de l'isle Marie Galante" le 1er février :
Pour les blancs : 183 hommes portant armes, 177 garçons portant armes, 18 gentilhommes, 30 exempts et privilégiés, 302 garçons au-dessous de 14 ans, 218 femmes, 79 veuves, 175 filles à marier, 266 filles au-dessous de 12 ans, 70 hommes infirmes et surâgés. Au total 1.518 blancs.
Pour les libres : 73 mulâtres et nègres libres, 84 mulâtresses et négresses libres, 102 enfants, 40 infirmes et surâgés. Au total 299 libres.
Pour les esclaves : 2.629 mulâtres et nègres esclaves payant droit, 2.452 mulâtresses et négresses esclaves payant droit, leurs enfants 2.985, 589 infirmes et surâgés, 110 nègres marrons. Au total 8.764 esclaves.
A noter que les zones de marronnage étaient les Bas encore peu occupés par la colonisation fin XVIIIème et les gorges de la rivière St Louis.
Soit un total de 10.581 âmes, 83% d’esclaves.
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.579 âmes à Grand Bourg, dont 3.798 esclaves et 167 libres. Le bourg comprend 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, dont 2.966 esclaves et 23 libres. Le bourg comprend 62 maisons.
- 2.423 à Vieux Fort, dont 2003 esclaves et 109 libres. Le bourg comprend 46 maisons.
317 habitations à café, coton ou vivres.
2.097.800 pieds de café dont près de la moitié sur Grand Bourg.
3.123.710 pieds de coton, Grand Bourg un peu en tête.
4.461 pieds de cacao, la moitié à Grand Bourg.
16 habitations-sucreries avec 742 "quarrés" de terre en canne ; 12 sucreries avec moulin à bêtes, 4 avec la grande nouveauté technique : le moulin à vent, dont 3 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
Ce premier moulin de Capesterre est construit par les héritiers Lacavé Faussecave sur l'habitation Calebassier.
Ces habitations exportent 4.960 quintaux de sucre, produits sur 742 hectares de canne, pour 1.311 hectares de café et 2.082 hectares de coton.
La défense de l’île est assurée par 3 batteries, avec 9 canons à Grand Bourg, 1 à Maréchal et 3 à St Louis. Les habitants disposent de 460 fusils de calibre, 291 fusils de chasse, 762 sabres, coutelas et épées…
Gabriel Teyrade de l’Ossédat "grand sénéchal de l'isle, juge civil et criminel de police, de commerce et navigation sur cette isle et subdélégué honoraire" décède le 14 avril à 66 ans.
Jean Baptiste Robert Coquille, procureur du Roi, le remplace par intérim, il est lui-même remplacé par le notaire Royal Martineau dans sa fonction de procureur, selon les décisions du Conseil Souverain de la Guadeloupe.
Ce chassé-croisé au tribunal explique probablement le certificat l’année suivante du greffier en chef Dubusq, contresigné de Martineau : " qu'il n’a point été rendu en cette Juridiction pendant le courant de l’année 1781 de jugements "...
Pour les libres : 73 mulâtres et nègres libres, 84 mulâtresses et négresses libres, 102 enfants, 40 infirmes et surâgés. Au total 299 libres.
Pour les esclaves : 2.629 mulâtres et nègres esclaves payant droit, 2.452 mulâtresses et négresses esclaves payant droit, leurs enfants 2.985, 589 infirmes et surâgés, 110 nègres marrons. Au total 8.764 esclaves.
A noter que les zones de marronnage étaient les Bas encore peu occupés par la colonisation fin XVIIIème et les gorges de la rivière St Louis.
Soit un total de 10.581 âmes, 83% d’esclaves.
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.579 âmes à Grand Bourg, dont 3.798 esclaves et 167 libres. Le bourg comprend 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, dont 2.966 esclaves et 23 libres. Le bourg comprend 62 maisons.
- 2.423 à Vieux Fort, dont 2003 esclaves et 109 libres. Le bourg comprend 46 maisons.
317 habitations à café, coton ou vivres.
2.097.800 pieds de café dont près de la moitié sur Grand Bourg.
3.123.710 pieds de coton, Grand Bourg un peu en tête.
4.461 pieds de cacao, la moitié à Grand Bourg.
16 habitations-sucreries avec 742 "quarrés" de terre en canne ; 12 sucreries avec moulin à bêtes, 4 avec la grande nouveauté technique : le moulin à vent, dont 3 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
Ce premier moulin de Capesterre est construit par les héritiers Lacavé Faussecave sur l'habitation Calebassier.
Ces habitations exportent 4.960 quintaux de sucre, produits sur 742 hectares de canne, pour 1.311 hectares de café et 2.082 hectares de coton.
La défense de l’île est assurée par 3 batteries, avec 9 canons à Grand Bourg, 1 à Maréchal et 3 à St Louis. Les habitants disposent de 460 fusils de calibre, 291 fusils de chasse, 762 sabres, coutelas et épées…
Gabriel Teyrade de l’Ossédat "grand sénéchal de l'isle, juge civil et criminel de police, de commerce et navigation sur cette isle et subdélégué honoraire" décède le 14 avril à 66 ans.
Jean Baptiste Robert Coquille, procureur du Roi, le remplace par intérim, il est lui-même remplacé par le notaire Royal Martineau dans sa fonction de procureur, selon les décisions du Conseil Souverain de la Guadeloupe.
Ce chassé-croisé au tribunal explique probablement le certificat l’année suivante du greffier en chef Dubusq, contresigné de Martineau : " qu'il n’a point été rendu en cette Juridiction pendant le courant de l’année 1781 de jugements "...
Jean François Hersemule de la Roche, visiteur du Domaine, épouse Catherine Hébert, créole de la Basse-Terre " accusée d’être de couleur ", elle sera baptisée par les Capucins avant son mariage.
Jean Rémy, marchand boucher, achète à Jean Baptiste Belmond une maison avec ses dépendances à Grand Bourg
" sur la rue qui de la place de l’embarcadère conduit à la place d’Armes, mitoyenne des négociants Nesty, Dubourg, Richard et Martin, pavillon de charpente à 2 étages de 12 pieds carrés avec galerie haute et basse sur le devant "
Dominique Murat, veuf de 38 ans, épouse le 3 février en seconde noce Françoise Morel, 23 ans, cousine germaine de sa 1ère femme, originaire de Vieux-Fort, orpheline de mère et abandonnée par son père depuis 22 ans...
Dans leur contrat de mariage, ils s’engagent à prendre en charge son ex-belle-mère "dépourvue des premières nécessités" et à "l’accueillir sa vie durant"...
Ils vendent rapidement le seul héritage de Françoise Morel, 6 carrés dont 1 seul planté en cotonniers, situé au bord de la Barre de l'Ile, avec une petite case en bois pour 9.000 livres à Jean-Baptiste Degrange, maître chirurgien.
Louis Appolinaire Abraham Vittet est toujours notaire à Vieux-Fort mais aussi habitant cotonnier : il a été témoin du mariage.
Rémi Pichelin dit Pichelin-Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, se marie le 15 mai avec Marie Madeleine Martineau, fille de l’ancien procureur et notaire royal et de Madeleine Félicité Poisson. Il débute son activité de notaire à Capesterre, il le restera jusqu’en 1788.
L’habitation caféière Pichelin a certainement démarré peu avant, probablement issue comme Port Louis des concessions du juge Poisson et devenue propriété des héritiers Pichelin, eux aussi créoles de la Martinique…
1782 : Le 26 janvier, bataille de St Christophe : les Français reprennent l’île, ainsi que Nevis et Montserrat.
Le 12 avril, bataille navale des Saintes : l’Amiral de Grasse n’a que 31 vaisseaux, alors que l’Amiral Rodney, avec ses 37 unités, dont de nombreux trois-ponts, dispose de 1.000 canons supplémentaires.
Face à un tel déséquilibre, les lois de la guerre exigeraient de se replier.
De Grasse, pourtant, accepte le combat. La bataille débute vers 7h du matin, vers 19h, le drame est consommé : 5 vaisseaux hors de combat, dont le Ville de Paris, navire amiral, gréements ravagés et équipages décimés, ont du baisser pavillon.
Jean Rémy, marchand boucher, achète à Jean Baptiste Belmond une maison avec ses dépendances à Grand Bourg
" sur la rue qui de la place de l’embarcadère conduit à la place d’Armes, mitoyenne des négociants Nesty, Dubourg, Richard et Martin, pavillon de charpente à 2 étages de 12 pieds carrés avec galerie haute et basse sur le devant "
Dominique Murat, veuf de 38 ans, épouse le 3 février en seconde noce Françoise Morel, 23 ans, cousine germaine de sa 1ère femme, originaire de Vieux-Fort, orpheline de mère et abandonnée par son père depuis 22 ans...
Dans leur contrat de mariage, ils s’engagent à prendre en charge son ex-belle-mère "dépourvue des premières nécessités" et à "l’accueillir sa vie durant"...
Ils vendent rapidement le seul héritage de Françoise Morel, 6 carrés dont 1 seul planté en cotonniers, situé au bord de la Barre de l'Ile, avec une petite case en bois pour 9.000 livres à Jean-Baptiste Degrange, maître chirurgien.
Louis Appolinaire Abraham Vittet est toujours notaire à Vieux-Fort mais aussi habitant cotonnier : il a été témoin du mariage.
Rémi Pichelin dit Pichelin-Saint-Rémi, créole de St Pierre de la Martinique et fils du receveur général des Isles du Vent, se marie le 15 mai avec Marie Madeleine Martineau, fille de l’ancien procureur et notaire royal et de Madeleine Félicité Poisson. Il débute son activité de notaire à Capesterre, il le restera jusqu’en 1788.
L’habitation caféière Pichelin a certainement démarré peu avant, probablement issue comme Port Louis des concessions du juge Poisson et devenue propriété des héritiers Pichelin, eux aussi créoles de la Martinique…
1782 : Le 26 janvier, bataille de St Christophe : les Français reprennent l’île, ainsi que Nevis et Montserrat.
Le 12 avril, bataille navale des Saintes : l’Amiral de Grasse n’a que 31 vaisseaux, alors que l’Amiral Rodney, avec ses 37 unités, dont de nombreux trois-ponts, dispose de 1.000 canons supplémentaires.
Face à un tel déséquilibre, les lois de la guerre exigeraient de se replier.
De Grasse, pourtant, accepte le combat. La bataille débute vers 7h du matin, vers 19h, le drame est consommé : 5 vaisseaux hors de combat, dont le Ville de Paris, navire amiral, gréements ravagés et équipages décimés, ont du baisser pavillon.
Bataille des Saintes, à droite, le vaisseau amiral français Ville de Paris au combat contre le HMS Barfleur
Sur le Ville de Paris, la légende dit que De Grasse ayant épuisé son stock de boulets, a fait tirer les dernières salves avec son argenterie…L’amiral, seul survivant avec 2 matelots, est secouru par le Pluton : il refuse de se faire remorquer ou de changer de vaisseau, il est fait prisonnier et emmené en Angleterre. La victoire Anglaise est totale…
En Martinique, Claude-Charles de Marcillac, Vicomte de Damas, prend le poste de gouverneur général.
Joseph François Foulquier, baron de la Bastide, ancien président du parlement de Toulouse est nommé Intendant, avec pour mission de réformer l’administration et la justice : il crée l’Assemblée Coloniale.
Les caisses des colonies sont vides avec la guerre qui continue : 2 navires partent de Brest en février avec 800.000 livres pour les îles, dont 100.000 sont destinés à la Guadeloupe et dépendances.
Les droits des sucres sont portés à 60 livres le quintal.
Le 15 février, le commandant particulier d’Escoudrelles fournit le nouveau "Réçensentement de l'Isle Marie-Galante pour l’année 1782", auquel il rajoute : "Naissances, mariages et morts à Marie-Galante en 1781 par paroisses : blancs et libres, esclaves"
Sur le Ville de Paris, la légende dit que De Grasse ayant épuisé son stock de boulets, a fait tirer les dernières salves avec son argenterie…L’amiral, seul survivant avec 2 matelots, est secouru par le Pluton : il refuse de se faire remorquer ou de changer de vaisseau, il est fait prisonnier et emmené en Angleterre. La victoire Anglaise est totale…
En Martinique, Claude-Charles de Marcillac, Vicomte de Damas, prend le poste de gouverneur général.
Joseph François Foulquier, baron de la Bastide, ancien président du parlement de Toulouse est nommé Intendant, avec pour mission de réformer l’administration et la justice : il crée l’Assemblée Coloniale.
Les caisses des colonies sont vides avec la guerre qui continue : 2 navires partent de Brest en février avec 800.000 livres pour les îles, dont 100.000 sont destinés à la Guadeloupe et dépendances.
Les droits des sucres sont portés à 60 livres le quintal.
Le 15 février, le commandant particulier d’Escoudrelles fournit le nouveau "Réçensentement de l'Isle Marie-Galante pour l’année 1782", auquel il rajoute : "Naissances, mariages et morts à Marie-Galante en 1781 par paroisses : blancs et libres, esclaves"
11.193 âmes, 612 âmes de plus en 1 an, en fait 625 esclaves de plus, surtout des enfants…
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.940 âmes à Grand Bourg, 361 de plus, dont 4.164 esclaves, 366 de plus, et 170 libres. Le bourg comprend toujours 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, 225 de plus, dont 3.170 esclaves, 204 de plus, toujours 23 libres. Le bourg comprend toujours 62 maisons.
- 2.449 à Vieux Fort, 23 de plus, dont 2003 esclaves, 55 de plus, et 99 libres. Le bourg comprend toujours 46 maisons.
L’augmentation de la population en 1 an est donc presque exclusivement servile…
17 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, avec 5 moulins à vent (4 sur Gd Bourg), cultivant 737 "quarrés" de cannes.
322 habitations en café, coton et vivres :
2.009.480 pieds de café, soit environ 1.473 ha, la moitié sur Grand Bourg.
3.301.400 pieds de coton, soit environ 3.755 ha : jamais plus le coton n’occupera une telle surface…
Sur le plan de la défense, 3 batteries avec 15 canons sur Grand Bourg, 1 batterie avec 3 canons à Capesterre et 1 batterie avec 3 canons à Vieux Fort.
Pour l’état civil est joint "Naissances, mariages et morts à Marie Galante en 1781"
- 414 naissances : 335 chez les esclaves (taux de natalité 35/1000), 79 pour les blancs et libres (taux 43/1000)
- 203 morts : 130 chez les esclaves (taux de mortalité ~14/1000) et 73 chez les blancs et libres (42/1000)
On se reproduit donc un peu plus chez les "blancs et libres", mais on meurt 3 fois plus…
Quant aux 24 mariages, 2 seulement concernent les esclaves.
Les frères Laurent et Jean Beaufils ont été humiliés d'avoir à faire "leur service militaire avec les gens de couleur".
Ils demandent dans une réquête au Roi "à jouir de l’Etat de Blanc". Ils " sont nés du mariage de Jean Beaufils, Blanc Européen, et de Margueritte La Montagne, originaire du Brezil"... "la nature les a donc placé au rang des citoyens, et à ce titre, ils n’avoient et ne pouvoient rien avoir de commun avec la race noire"…
La répartition entre les 3 paroisses est :
- 4.940 âmes à Grand Bourg, 361 de plus, dont 4.164 esclaves, 366 de plus, et 170 libres. Le bourg comprend toujours 170 maisons.
- 3.579 à Capesterre, 225 de plus, dont 3.170 esclaves, 204 de plus, toujours 23 libres. Le bourg comprend toujours 62 maisons.
- 2.449 à Vieux Fort, 23 de plus, dont 2003 esclaves, 55 de plus, et 99 libres. Le bourg comprend toujours 46 maisons.
L’augmentation de la population en 1 an est donc presque exclusivement servile…
17 habitations-sucreries dont 13 sur Grand Bourg, avec 5 moulins à vent (4 sur Gd Bourg), cultivant 737 "quarrés" de cannes.
322 habitations en café, coton et vivres :
2.009.480 pieds de café, soit environ 1.473 ha, la moitié sur Grand Bourg.
3.301.400 pieds de coton, soit environ 3.755 ha : jamais plus le coton n’occupera une telle surface…
Sur le plan de la défense, 3 batteries avec 15 canons sur Grand Bourg, 1 batterie avec 3 canons à Capesterre et 1 batterie avec 3 canons à Vieux Fort.
Pour l’état civil est joint "Naissances, mariages et morts à Marie Galante en 1781"
- 414 naissances : 335 chez les esclaves (taux de natalité 35/1000), 79 pour les blancs et libres (taux 43/1000)
- 203 morts : 130 chez les esclaves (taux de mortalité ~14/1000) et 73 chez les blancs et libres (42/1000)
On se reproduit donc un peu plus chez les "blancs et libres", mais on meurt 3 fois plus…
Quant aux 24 mariages, 2 seulement concernent les esclaves.
Les frères Laurent et Jean Beaufils ont été humiliés d'avoir à faire "leur service militaire avec les gens de couleur".
Ils demandent dans une réquête au Roi "à jouir de l’Etat de Blanc". Ils " sont nés du mariage de Jean Beaufils, Blanc Européen, et de Margueritte La Montagne, originaire du Brezil"... "la nature les a donc placé au rang des citoyens, et à ce titre, ils n’avoient et ne pouvoient rien avoir de commun avec la race noire"…
Une enquête de voisinage est diligentée par le juge sénéchal Coquille, puis une comparution après assignation des témoins : le curé Carme Eugène, le capitaine de milices de la Paroisse Notre-Dame de la Conception (Grand-Bourg) et 5 anciens habitants voisins, dont Botreau. Bien que probablement métis, ils obtiendront satisfaction…
Le juge Coquille, oncle des demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, a été nommé leur tuteur.
Elles sont pensionnaires du couvent de la Magdeleine à Bordeaux, et rapidement il cesse de subvenir à leurs besoins, se contentant de gérer les biens familiaux pour son propre compte...
Les demoiselles Vidon, après de nombreux recours, finiront par obtenir gain de cause en 1786...
1783 : A Paris, le 19 octobre, premier vol humain dans une Montgolfière, inventée par les frères Montgolfier l’année précédente, après un vol inaugural le 19 septembre avec un coq, un canrd et un mouton...
Fin de la guerre franco-anglaise, en parallèle avec la fin de la guerre d'Indépendance des Etats Unis, avec la Paix de Paris signée à Versailles le 3 septembre entre les Etats-Unis et l’Angleterre : les Anglais ont perdu 13 colonies, les Etats-Unis d’Amérique sont définitivement reconnus par la communauté internationale.
Aux Antilles, la France garde la Martinique, la Guadeloupe et dépendances et Ste Lucie, récupère Tobago et la Trinité, mais cède St Vincent et les Grenadines à la Grande-Bretagne.
Cette paix sera suivie en juillet d'une "Ordonnance sur le Commerce avec les Américains", signée par le vicomte de Damas, devenu gouverneur général des Isles du Vent.
Le juge Coquille, oncle des demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, a été nommé leur tuteur.
Elles sont pensionnaires du couvent de la Magdeleine à Bordeaux, et rapidement il cesse de subvenir à leurs besoins, se contentant de gérer les biens familiaux pour son propre compte...
Les demoiselles Vidon, après de nombreux recours, finiront par obtenir gain de cause en 1786...
1783 : A Paris, le 19 octobre, premier vol humain dans une Montgolfière, inventée par les frères Montgolfier l’année précédente, après un vol inaugural le 19 septembre avec un coq, un canrd et un mouton...
Fin de la guerre franco-anglaise, en parallèle avec la fin de la guerre d'Indépendance des Etats Unis, avec la Paix de Paris signée à Versailles le 3 septembre entre les Etats-Unis et l’Angleterre : les Anglais ont perdu 13 colonies, les Etats-Unis d’Amérique sont définitivement reconnus par la communauté internationale.
Aux Antilles, la France garde la Martinique, la Guadeloupe et dépendances et Ste Lucie, récupère Tobago et la Trinité, mais cède St Vincent et les Grenadines à la Grande-Bretagne.
Cette paix sera suivie en juillet d'une "Ordonnance sur le Commerce avec les Américains", signée par le vicomte de Damas, devenu gouverneur général des Isles du Vent.
Marc-Antoine Beaumé de la Saulais assure l'intérim de gouverneur.
Le " Recensement général de la Guadeloupe et Dépendances " est rendu le 23 juillet : 99.979 âmes, dont 11.155 à Marie Galante, 1.381 aux Saintes et 718 à la Désirade.
Sur les 11.155 âmes de Marie-Galante, 9.321 esclaves et 165 "nègres marrons".
Le " Recensement général de la Guadeloupe et Dépendances " est rendu le 23 juillet : 99.979 âmes, dont 11.155 à Marie Galante, 1.381 aux Saintes et 718 à la Désirade.
Sur les 11.155 âmes de Marie-Galante, 9.321 esclaves et 165 "nègres marrons".
15 habitations-sucreries, avec 3 moulins à vent en activité (mais le moulin à bêtes est conservé), cultivant 851 carrés (~hectares) de canne, pour 1.540 hectares estimés de café (2.468.900 pieds, dont la moitié à Vieux Fort) et 3606 ha estimés de coton (5.409.500 pieds, presque également répartis entre les 3 paroisses).
Dominique Emmanuel Murat nait le 26 mars, fils unique de Dominique Murat et Françoise Morel.
Joseph Lacavé Faussecave meurt en laissant 7 héritiers.
La succession de cette riche famille , issue de Henri Guesnon arrivé parmi les premiers colons, concerne plusieurs sucreries dont Trianon.
L’inventaire de Trianon chez Maitre Abraham Vittet retrouve en grande partie les origines ethniques des esclaves de l’habitation : à l’inverse de l’inventaire de 1747, près de 3 sur 4 sont créoles : 46 sur 63, donc nés sur l’île. 10 sont "nègres de Guinée", 3 sont Ibos (actuel Nigeria), 2 Mines (El Mina, actuel Ghana), 1 Arada (actuel Dahomey) et 1 Congo.
A noter que les toponymes du " moulin de Mayoumbé " renvoie à Mayumba au Gabon, un des sites de la traite française fin XVIIIème siècle/début XIXème et la " ravine Bambara " renvoie à l’ethnie du Mali, sans doute déportés par le port négrier de St Louis du Sénégal…
La Traite se renforce : une subvention de 40 livres par tonneau est décrétée pour l’armement des navires négriers : on va assister à une course au tonnage…
Nantes arme cette année 35 navires négriers, d’un tonnage moyen de 202 tonneaux.
Bordeaux en arme 20, d'un tonnage moyen de 263 tonneaux, Bordeaux rattrape petit à petit son retard sur Nantes...
Dominique Emmanuel Murat nait le 26 mars, fils unique de Dominique Murat et Françoise Morel.
Joseph Lacavé Faussecave meurt en laissant 7 héritiers.
La succession de cette riche famille , issue de Henri Guesnon arrivé parmi les premiers colons, concerne plusieurs sucreries dont Trianon.
L’inventaire de Trianon chez Maitre Abraham Vittet retrouve en grande partie les origines ethniques des esclaves de l’habitation : à l’inverse de l’inventaire de 1747, près de 3 sur 4 sont créoles : 46 sur 63, donc nés sur l’île. 10 sont "nègres de Guinée", 3 sont Ibos (actuel Nigeria), 2 Mines (El Mina, actuel Ghana), 1 Arada (actuel Dahomey) et 1 Congo.
A noter que les toponymes du " moulin de Mayoumbé " renvoie à Mayumba au Gabon, un des sites de la traite française fin XVIIIème siècle/début XIXème et la " ravine Bambara " renvoie à l’ethnie du Mali, sans doute déportés par le port négrier de St Louis du Sénégal…
La Traite se renforce : une subvention de 40 livres par tonneau est décrétée pour l’armement des navires négriers : on va assister à une course au tonnage…
Nantes arme cette année 35 navires négriers, d’un tonnage moyen de 202 tonneaux.
Bordeaux en arme 20, d'un tonnage moyen de 263 tonneaux, Bordeaux rattrape petit à petit son retard sur Nantes...
Navire négrier en rade du Havre en 1783 : Les Deux Sœurs, 280 tonneaux, 14 canons
Aux Isles du Vent, du fait de la "disette de nègres" et pour freiner la contrebande, une ordonnance du 28 juin autorise pour 3 ans l’introduction de nègres de traite étrangère, avec un droit de 100 livres par tête.
Le 20 Décembre , Ordonnance du Roi Louis XVI concerne les États-majors des isles du Vent de l'Amérique :
" Sa Majesté ayant jugé utile à son service d'apporter quelques changements à l'ordre ci-devant établi dans les États-majors des îles du Vent, et de les subordonner pour le commandement militaire, au Gouverneur-lieutenant général de la Martinique & voulant régler dans des proportions plus convenables à leurs grades, les appointemens qui leur seront attribués à l'avenir, Elle a ordonné & ordonne ce qui suit :
- Article 1
Veut Sa Majesté qu'indépendamment des Gouverneurs, les dits États-majors soient composés de deux Commandans en second, de quatre Commandans particuliers, de trois Majors, de huit Aides-majors, suivant la répartition ci-après :
- Isles de la Martinique & de Sainte-Lucie :
Un Gouverneur-lieutenant général, lequel sera en même temps Commandant général de toutes les îles du Vent.
Un Commandant en second, qui résidera à Saint-Pierre.
Un Major au fort Saint-Pierre.
Un Major & un Aide-major au fort Royal.
Un Aide-major au fort Bourbon.
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major à Sainte-Lucie.
- Isles de la Guadeloupe, Marie-Galante, Saint-Martin, Saint-Barthélemi.
Un Gouverneur général ou particulier, un Commandant en second, qui résidera à la Pointe-à-Pitre, jusqu'à ce que le siège du Gouvernement y soit transporté.
Un Major & un Aide-major à la Basse-Terre.
Un Aide-major à la Pointe-à-Pitre.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Marie-Galante.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Saint-Martin & à Saint-Barthélemi.
- Tabago
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major.
Aux Isles du Vent, du fait de la "disette de nègres" et pour freiner la contrebande, une ordonnance du 28 juin autorise pour 3 ans l’introduction de nègres de traite étrangère, avec un droit de 100 livres par tête.
Le 20 Décembre , Ordonnance du Roi Louis XVI concerne les États-majors des isles du Vent de l'Amérique :
" Sa Majesté ayant jugé utile à son service d'apporter quelques changements à l'ordre ci-devant établi dans les États-majors des îles du Vent, et de les subordonner pour le commandement militaire, au Gouverneur-lieutenant général de la Martinique & voulant régler dans des proportions plus convenables à leurs grades, les appointemens qui leur seront attribués à l'avenir, Elle a ordonné & ordonne ce qui suit :
- Article 1
Veut Sa Majesté qu'indépendamment des Gouverneurs, les dits États-majors soient composés de deux Commandans en second, de quatre Commandans particuliers, de trois Majors, de huit Aides-majors, suivant la répartition ci-après :
- Isles de la Martinique & de Sainte-Lucie :
Un Gouverneur-lieutenant général, lequel sera en même temps Commandant général de toutes les îles du Vent.
Un Commandant en second, qui résidera à Saint-Pierre.
Un Major au fort Saint-Pierre.
Un Major & un Aide-major au fort Royal.
Un Aide-major au fort Bourbon.
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major à Sainte-Lucie.
- Isles de la Guadeloupe, Marie-Galante, Saint-Martin, Saint-Barthélemi.
Un Gouverneur général ou particulier, un Commandant en second, qui résidera à la Pointe-à-Pitre, jusqu'à ce que le siège du Gouvernement y soit transporté.
Un Major & un Aide-major à la Basse-Terre.
Un Aide-major à la Pointe-à-Pitre.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Marie-Galante.
Un Commandant particulier & un Aide-major à Saint-Martin & à Saint-Barthélemi.
- Tabago
Un Gouverneur, un Commandant particulier & un Aide-major.
Le gouverneur particulier de la Guadeloupe est appointé 24.000 livres, son " commandans en second" 20.000.
Pour Marie Galante, le "commandans particulier" est appointé 9.000 livres, l'aide-major 3.600 livres.
Dans une autre Ordonnance à la même date, le traitement annuel des gouverneurs-lieutenants généraux est augmenté à 100.000 livres tournois, pour éviter une activité commerciale licite ou illicite, que certains n’avaient pas hésité à développer :
" Dés lors, ces places furent recherchées par tout ce qu’il y avait de plus distingué dans la robe et dans l’épée"...
1784 : L’Arrêt du 30 août autorise les bâtiments des Etats-Unis apporter dans nos îles leurs produits.
Le Ministère interdit de transporter des esclaves d’une île à l’autre, pour préserver la main d’œuvre de chaque exploitation.
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
Le ministère de la Marine crée un Régiment d'Artillerie Coloniale dont le dépôt est à Lorient.
Aux Antilles, le Roi établit le 26 octobre une flotte de contrôle du commerce " interlope ", constituée de 1 vaisseau, 2 frégates et 4 corvettes aux ordres du Gouverneur général de la Martinique.
En Guadeloupe, Nicolas Gabriel Marc Antoine, baron de Clugny, prend ses fonctions de gouverneur le 27 mai, le commandant en second Marc-Antoine Beauné de la Saulais est remplacé par le René Marie, vicomte d’Arrot.
De Clugny et Foulquier prennent le 14 juillet une ordonnance qui autorise les navires étrangers à s'arrêter dans le port de Pointe-à-Pitre pour un temps limité.
Un Arrêté du 30 août établit 5 entrepôts aux Antilles Françaises : Saint-Pierre de la Martinique , Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, Le Carénage à Sainte-Lucie et Scarborough à Tobago, qui venait d’être acquise sur les Anglais par le Traité de Versailles.
A Marie Galande, le commandant particulier D’Escoudrelles devient gouverneur particulier, Mr De Brebeuf est son aide-major. Mr Thoreau de la Touchaudière est officier de santé, Mr Gaffies est chirurgien.
Pour Marie Galante, le "commandans particulier" est appointé 9.000 livres, l'aide-major 3.600 livres.
Dans une autre Ordonnance à la même date, le traitement annuel des gouverneurs-lieutenants généraux est augmenté à 100.000 livres tournois, pour éviter une activité commerciale licite ou illicite, que certains n’avaient pas hésité à développer :
" Dés lors, ces places furent recherchées par tout ce qu’il y avait de plus distingué dans la robe et dans l’épée"...
1784 : L’Arrêt du 30 août autorise les bâtiments des Etats-Unis apporter dans nos îles leurs produits.
Le Ministère interdit de transporter des esclaves d’une île à l’autre, pour préserver la main d’œuvre de chaque exploitation.
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
Le ministère de la Marine crée un Régiment d'Artillerie Coloniale dont le dépôt est à Lorient.
Aux Antilles, le Roi établit le 26 octobre une flotte de contrôle du commerce " interlope ", constituée de 1 vaisseau, 2 frégates et 4 corvettes aux ordres du Gouverneur général de la Martinique.
En Guadeloupe, Nicolas Gabriel Marc Antoine, baron de Clugny, prend ses fonctions de gouverneur le 27 mai, le commandant en second Marc-Antoine Beauné de la Saulais est remplacé par le René Marie, vicomte d’Arrot.
De Clugny et Foulquier prennent le 14 juillet une ordonnance qui autorise les navires étrangers à s'arrêter dans le port de Pointe-à-Pitre pour un temps limité.
Un Arrêté du 30 août établit 5 entrepôts aux Antilles Françaises : Saint-Pierre de la Martinique , Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, Le Carénage à Sainte-Lucie et Scarborough à Tobago, qui venait d’être acquise sur les Anglais par le Traité de Versailles.
A Marie Galande, le commandant particulier D’Escoudrelles devient gouverneur particulier, Mr De Brebeuf est son aide-major. Mr Thoreau de la Touchaudière est officier de santé, Mr Gaffies est chirurgien.
Le recensement donne 11.187 habitants, dont 9.351 esclaves.
A Grand Bourg, 728 blancs dont 30 veuves, 99 gens de couleur libres et 4.217 esclaves.
A Capesterre, 613 blancs dont 26 veuves, 26 gens de couleur libres et 3.105 esclaves.
A Vieux Fort, 351 blancs dont 12 veuves, 19 gens de couleur libres et 2.029 esclaves.
A Grand Bourg, 728 blancs dont 30 veuves, 99 gens de couleur libres et 4.217 esclaves.
A Capesterre, 613 blancs dont 26 veuves, 26 gens de couleur libres et 3.105 esclaves.
A Vieux Fort, 351 blancs dont 12 veuves, 19 gens de couleur libres et 2.029 esclaves.
Toujours 15 habitations sucreries dont 11 sur Grand Bourg, cultivant 851 ha de cannes.
262 habitations "caféteries", dont 100 sur Grand Bourg et 100 sur Capesterre, cultivant 1.485 ha de café.
116 habitations "cotonneries" dont 54 sur Grand Bourg et 40 sur Vieux Fort, cultivant 1.626 ha de coton.
Le coton est à son plus haut niveau, le café aussi, la canne est largement derrière…
262 habitations "caféteries", dont 100 sur Grand Bourg et 100 sur Capesterre, cultivant 1.485 ha de café.
116 habitations "cotonneries" dont 54 sur Grand Bourg et 40 sur Vieux Fort, cultivant 1.626 ha de coton.
Le coton est à son plus haut niveau, le café aussi, la canne est largement derrière…
Thimothé Ballias de Saint Pré est commissaire aux Colonies, délégué de Marie Galante. Il décèdera rapidement le 13 février. Pacaud est garde-magasin du Roi.
Jacques Michel Voisin est écrivain principal de Colonies, chef du service de Marie Galante.
Bouchard, substitut du procureur du Roi, fait fonction de juge et de procureur en l’absence de ces 2 derniers…
Le 17 février, Pierre Ducos, négociant à Grand Bourg, Franc maçon, membre de la Loge " La Vraie Fraternité ", se marie devant notaire avec Marie Madelaine La Roche.
Le 7 avril, Jean Georges, chevalier de Retz, lieutenant au régiment d’Armagnac, fait baptiser par le Père Toulmé, curé de Vieux Fort, sa fille Françoise Josèphe qu’il a eu avec son épouse Françoise Josèphe Bourguignon de La Mure.
Le 26 mai, le Père Vianney célèbre le mariage de François, caraibe de la Désirade avec Seraute, négresse, son esclave…
Le 28 mai, Dominique Murat commence son activité de notaire à Grand-Bourg en reprenant l’étude de Maître Bouchard.
Le 12 juin, Michel François Pasquier de Varennes, fils du juge royal, meurt à 52 ans. Il ne laisse pas d’héritier direct pour s’occuper de ses 3 habitations Le Temps Perdu, Cocoyer et Port Louis devenue essentiellement caféière.
Sa veuve Catherine Dauvergne "répudie la succession pour s’en tenir à l’usufruit", elle décèdra le 23 juin 1785 : cette succession sera houleuse et prendra 4 ans, avec de multiples recours, le seul héritier restant des De Varennes est son frère ainé Claude Antoine, pannetier du Roy à Versailles, car le jeune frère et les 3 sœurs sont déjà morts.
Le 17 août, André Hégesippe Wachter, déjà 2 fois veuf à 28 ans, se marie avec dispense de consanguinité avec sa cousine Marguerite Wachter Vrimouth devant le père Carme Vianney puis le notaire Lecesne. Il est dit "habitans la paroisse St Joseph de Vieux Fort"
Jacques Michel Voisin est écrivain principal de Colonies, chef du service de Marie Galante.
Bouchard, substitut du procureur du Roi, fait fonction de juge et de procureur en l’absence de ces 2 derniers…
Le 17 février, Pierre Ducos, négociant à Grand Bourg, Franc maçon, membre de la Loge " La Vraie Fraternité ", se marie devant notaire avec Marie Madelaine La Roche.
Le 7 avril, Jean Georges, chevalier de Retz, lieutenant au régiment d’Armagnac, fait baptiser par le Père Toulmé, curé de Vieux Fort, sa fille Françoise Josèphe qu’il a eu avec son épouse Françoise Josèphe Bourguignon de La Mure.
Le 26 mai, le Père Vianney célèbre le mariage de François, caraibe de la Désirade avec Seraute, négresse, son esclave…
Le 28 mai, Dominique Murat commence son activité de notaire à Grand-Bourg en reprenant l’étude de Maître Bouchard.
Le 12 juin, Michel François Pasquier de Varennes, fils du juge royal, meurt à 52 ans. Il ne laisse pas d’héritier direct pour s’occuper de ses 3 habitations Le Temps Perdu, Cocoyer et Port Louis devenue essentiellement caféière.
Sa veuve Catherine Dauvergne "répudie la succession pour s’en tenir à l’usufruit", elle décèdra le 23 juin 1785 : cette succession sera houleuse et prendra 4 ans, avec de multiples recours, le seul héritier restant des De Varennes est son frère ainé Claude Antoine, pannetier du Roy à Versailles, car le jeune frère et les 3 sœurs sont déjà morts.
Le 17 août, André Hégesippe Wachter, déjà 2 fois veuf à 28 ans, se marie avec dispense de consanguinité avec sa cousine Marguerite Wachter Vrimouth devant le père Carme Vianney puis le notaire Lecesne. Il est dit "habitans la paroisse St Joseph de Vieux Fort"
Le 9 septembre, il rachète l’habitation caféière Pichelin aux héritiers Pichelin, représentés par Joseph Rémy Pichelin, originaire de St Pierre de la Martinique, frère ainé du notaire devenu négociant à Grand Bourg : elle est vendue avec une "mauvaise maison poteaux en terre couverte d’essentes", un moulin à café et 7 esclaves pour 29.000 livres, dont 5.000 comptants. Il devient ainsi habitant de Grand Bourg…
Le 21 septembre est célébré le mariage de Laurent Leroux, mulâtre libre, fils de feu Marguerite, ancienne esclave de Mme la veuve Leroux, avec Anne Marie, esclave appartenant à Mme la veuve Pasquier de Varennes. Sont nommés dans l’acte leurs 4 enfants : Solitude 13 ans, Rosette 7 ans, Florentine 5 ans et Michel 3 ans.
Le 29 octobre, Jean Rigaude, perruquier dans la paroisse Notre Dame de la Conception et natif de Montréal au Canada, épouse Marie Angélique Boisjoly, native de St Pierre de la Martinique et veuve de Jean Pierre Melse.
Sur St Barthelemy, le gouverneur De Clugny écrit :
" Sa population est de 458 Blancs qui travaillent à la terre, et de 281 Négres. Un nègre esclave sert de médecin dans l'isle, il a la confiance de tout le monde, on le dit fort entendu pour la saignée et les fractures ou blessures. Un européen marié a St Barthelemy sert d'écrivain, de notaire et régle les affaires des habitans, elles sont en mauvaises mains, attendu que c’est un yvrogne "…
St Barthélemy est vendu à la Suède le 10 août en échange d’une partie du commerce de la Baltique.
Le baron de Kayalin en prendra possession pour la Suède le 19 mars suivant.
Le bourg portuaire Carénage sera rebaptisé Gustavia et déclaré "port franc libre pour toutes les nations" : de nombreux négociants vont s’y installer et développer le commerce "interlope", l'île va passer en 1 an de 950 à 1396 habitants...
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
Le 21 septembre est célébré le mariage de Laurent Leroux, mulâtre libre, fils de feu Marguerite, ancienne esclave de Mme la veuve Leroux, avec Anne Marie, esclave appartenant à Mme la veuve Pasquier de Varennes. Sont nommés dans l’acte leurs 4 enfants : Solitude 13 ans, Rosette 7 ans, Florentine 5 ans et Michel 3 ans.
Le 29 octobre, Jean Rigaude, perruquier dans la paroisse Notre Dame de la Conception et natif de Montréal au Canada, épouse Marie Angélique Boisjoly, native de St Pierre de la Martinique et veuve de Jean Pierre Melse.
Sur St Barthelemy, le gouverneur De Clugny écrit :
" Sa population est de 458 Blancs qui travaillent à la terre, et de 281 Négres. Un nègre esclave sert de médecin dans l'isle, il a la confiance de tout le monde, on le dit fort entendu pour la saignée et les fractures ou blessures. Un européen marié a St Barthelemy sert d'écrivain, de notaire et régle les affaires des habitans, elles sont en mauvaises mains, attendu que c’est un yvrogne "…
St Barthélemy est vendu à la Suède le 10 août en échange d’une partie du commerce de la Baltique.
Le baron de Kayalin en prendra possession pour la Suède le 19 mars suivant.
Le bourg portuaire Carénage sera rebaptisé Gustavia et déclaré "port franc libre pour toutes les nations" : de nombreux négociants vont s’y installer et développer le commerce "interlope", l'île va passer en 1 an de 950 à 1396 habitants...
Le cours du sucre augmente régulièrement : à Nantes, le sucre brut est à 24 livres le quintal (mesure de Paris soit 48,9 kg), le sucre terré à 37 livres.
1785 : A Marie-Galante, en mai, le gouverneur général, le vicomte de Damas, fait une tournée dans l’île avec Du Puget et De Geoffroy : il juge inutile les 3 batteries prévues avant le début des hostilités.
Le commandant particulier Lescuiller d’Escoudrelles meurt des fièvres le 27 juin.
Il sera remplacé par Emmanuel Joseph Desnoyers, déjà lieutenant de Roy à Basse-Terre.
Le sieur De Verdier est visiteur du Domaine à Vieux Fort, le sieur Michel à Capesterre.
Le procureur du Roy Martineau décède lui aussi en juin.
Hersemule de la Roche, visiteur du Domaine à Grand Bourg, meurt à 42 ans en laissant une jeune veuve, une fillette en bas âge et 10.200 livres de dettes : elle devra se battre pendant 3 ans pour obtenir quelque chose…
Il sera remplacé par le sieur Reptier le 1er septembre.
A la mort du père de sa femme Désirée Lacavé Faussecave, Hugues Aimé Joubert de Laloge devient partiellement propriétaire de l'habitation Gagneron, en société avec sa belle-mère veuve. Il décèdera 2 ans plus tard, la société continuera avec son épouse
En Guadeloupe, le gouverneur De Clugny est informé fin mai de l’arrivée de 9 transports de troupes avec 4.000 hommes à la Barbade : il craint une attaque des Anglais et suspend un déplacement prévu à Saint Martin.
Un " Etat du Recensement de la Guadeloupe et dépendances " est enregistré le 26 juillet à Basse Terre par l'intendant Foulquier : 14.534 blancs, 1.918 gens de couleur libres et 89.617 esclaves.
Dans ses commentaires d'accompagnement, il note à propos des domestiques : "Il n’existe pas des hommes de cette classe a la Guadeloupe. Ceux que lon emmene de France se croient avilis en remplissant les mêmes fonctions que les nègres et quittent aussitôt leur etat pour faire le commerce ou solliciter des emplois : les colonies sont le pais des mettamorphoses"…
Le commandant particulier Lescuiller d’Escoudrelles meurt des fièvres le 27 juin.
Il sera remplacé par Emmanuel Joseph Desnoyers, déjà lieutenant de Roy à Basse-Terre.
Le sieur De Verdier est visiteur du Domaine à Vieux Fort, le sieur Michel à Capesterre.
Le procureur du Roy Martineau décède lui aussi en juin.
Hersemule de la Roche, visiteur du Domaine à Grand Bourg, meurt à 42 ans en laissant une jeune veuve, une fillette en bas âge et 10.200 livres de dettes : elle devra se battre pendant 3 ans pour obtenir quelque chose…
Il sera remplacé par le sieur Reptier le 1er septembre.
A la mort du père de sa femme Désirée Lacavé Faussecave, Hugues Aimé Joubert de Laloge devient partiellement propriétaire de l'habitation Gagneron, en société avec sa belle-mère veuve. Il décèdera 2 ans plus tard, la société continuera avec son épouse
En Guadeloupe, le gouverneur De Clugny est informé fin mai de l’arrivée de 9 transports de troupes avec 4.000 hommes à la Barbade : il craint une attaque des Anglais et suspend un déplacement prévu à Saint Martin.
Un " Etat du Recensement de la Guadeloupe et dépendances " est enregistré le 26 juillet à Basse Terre par l'intendant Foulquier : 14.534 blancs, 1.918 gens de couleur libres et 89.617 esclaves.
Dans ses commentaires d'accompagnement, il note à propos des domestiques : "Il n’existe pas des hommes de cette classe a la Guadeloupe. Ceux que lon emmene de France se croient avilis en remplissant les mêmes fonctions que les nègres et quittent aussitôt leur etat pour faire le commerce ou solliciter des emplois : les colonies sont le pais des mettamorphoses"…
Quant à la déclaration des esclaves pour la capitation et donc le paiement le l’impôt, il précise :
" il s’est commis jusqua ce jour de grands abus dans cette partie par l’infidélité des declarations faites par les habitants ; mais nous venons de rendre une ordonnance qui reformera ces abus et augmentera vraissemblablement le nombre des esclaves déclarés à un quart en sus au moins "…
Ouragan dans la nuit du 24 au 25 août, nombreux bateaux jetés à la côte en particulier à la Grande-Terre, ravages aux plantations : la disette s'installe.
En octobre, le gouverneur et l’intendant sont obligés d’accepter l’introduction de 207 barils de farines étrangères à Pointe-à-Pitre compte-tenu de la famine…L’arrivée de France de la Minerve avec sa cargaison de bœuf salé évite d’en acheter ailleurs.
Pour Marie Galante au recensement de juillet : 11.265 habitants dont 9.490 esclaves et 126 gens de couleur libres.
" il s’est commis jusqua ce jour de grands abus dans cette partie par l’infidélité des declarations faites par les habitants ; mais nous venons de rendre une ordonnance qui reformera ces abus et augmentera vraissemblablement le nombre des esclaves déclarés à un quart en sus au moins "…
Ouragan dans la nuit du 24 au 25 août, nombreux bateaux jetés à la côte en particulier à la Grande-Terre, ravages aux plantations : la disette s'installe.
En octobre, le gouverneur et l’intendant sont obligés d’accepter l’introduction de 207 barils de farines étrangères à Pointe-à-Pitre compte-tenu de la famine…L’arrivée de France de la Minerve avec sa cargaison de bœuf salé évite d’en acheter ailleurs.
Pour Marie Galante au recensement de juillet : 11.265 habitants dont 9.490 esclaves et 126 gens de couleur libres.
- Sur le Grand Bourg, 792 blancs, dont 29 veuves, 5 régisseurs, 9 économes, 3 rafineurs, 5 chirurgiens, 7 commis et 12 ouvriers. 75 gens de couleur libres. 4.265 esclaves avec 128 naissances pour 145 morts, balance négative…
- Sur la Capesterre, 502 blancs, dont 19 veuves, 1 régisseur, 4 économes, 2 chirurgiens et 5 ouvriers. 29 gens de couleur libres. 3.174 esclaves avec 95 naissances pour 98 morts.
- Sur le Vieux Fort, 355 blancs, dont 9 veuves, 1 chirurgien et 7 ouvriers.
Toujours 15 habitations sucrières dont 11 sur Grand Bourg, avec 3 moulins à vent (2 sur Grand Bourg et 1 à Capesterre), les moulins à bêtes sont tous conservés ; elles cultivent 869 "quarreaux" de terre.
121 "cottoneries" dont 70 à Capesterre, cultivant 1.216 "quarreaux", les 23 de Vieux Fort en cultivent à elles seules 630.
172 "cafféteries" dont 73 sur Grand Bourg, cultivant 1.530 "quarreaux", dont 840 sur Grand Bourg : le café est la 1ère production de l’île, avec presque 2 fois plus de surface que la canne…
A noter l’apparition des 5 fours à chaux, 3 sur Grand Bourg et 2 sur Capesterre, la construction se développe…
- Sur la Capesterre, 502 blancs, dont 19 veuves, 1 régisseur, 4 économes, 2 chirurgiens et 5 ouvriers. 29 gens de couleur libres. 3.174 esclaves avec 95 naissances pour 98 morts.
- Sur le Vieux Fort, 355 blancs, dont 9 veuves, 1 chirurgien et 7 ouvriers.
Toujours 15 habitations sucrières dont 11 sur Grand Bourg, avec 3 moulins à vent (2 sur Grand Bourg et 1 à Capesterre), les moulins à bêtes sont tous conservés ; elles cultivent 869 "quarreaux" de terre.
121 "cottoneries" dont 70 à Capesterre, cultivant 1.216 "quarreaux", les 23 de Vieux Fort en cultivent à elles seules 630.
172 "cafféteries" dont 73 sur Grand Bourg, cultivant 1.530 "quarreaux", dont 840 sur Grand Bourg : le café est la 1ère production de l’île, avec presque 2 fois plus de surface que la canne…
A noter l’apparition des 5 fours à chaux, 3 sur Grand Bourg et 2 sur Capesterre, la construction se développe…
Carte côtière de Vieux Fort à Maréchal, avec les batteries de défense : le bourg de St Louis n'existe pas encore, seule l'habitation St Louis, future Desmarais est représentée...
Suite de la succession Pasquier de Varenne : le 3 mars, Thoreau de la Touchardière, médecin de Roy, prend le bail judiciaire de l’habitation "vulgairement nommée le Port Louis" devant Maître Lecesne, notaire royal, sur adjudication du juge sénéchal Coquille et sous le contrôle du curateur des successions vacantes Magne après cautionnement du sieur Jean Antoine Bataillon, négociant, et de Messire Jean Baptiste Dumoulier, écuyer.
Suite de la succession Pasquier de Varenne : le 3 mars, Thoreau de la Touchardière, médecin de Roy, prend le bail judiciaire de l’habitation "vulgairement nommée le Port Louis" devant Maître Lecesne, notaire royal, sur adjudication du juge sénéchal Coquille et sous le contrôle du curateur des successions vacantes Magne après cautionnement du sieur Jean Antoine Bataillon, négociant, et de Messire Jean Baptiste Dumoulier, écuyer.
Le 30 juillet, ce sera l’habitation Le Temps Perdu qui sera en location au sieur Dubois Pillardière, selon bail devant Maître Vittet, avec procuration du curateur André Marc Dermott.
Le 17 octobre, Jean Pierre Bielle, maître-chirurgien originaire du Languedoc, habitant la paroisse Ste Anne de la Capesterre, épouse une créole de Vieux-Fort.
Catherine Lacavé Faussecave, veuve Vavon Duplessis, se remarie à Paul Botreau Roussel : l'habitation Trianon change de famille à cette occasion, les jeunes mariés auront 11 enfants...
Le Sieur Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi et propriétaire de l’habitation Grande Savane, qui vient de démarrer avec un moulin à bêtes, écrit au Duc de Castries, ministre de la Marine un "Mémoire pour l’introduction de 100 nègres nouveaux en franchise de Droits d’entrée sur son habitation" : Il "possède une sucrerie où il a établi une guildiverie. Ces deux établissements naissants ne peuvent être portés à leur valeur faute d’esclaves pour la culture. Il ne peut même remplacer ceux qu’il a perdus, par la disette des Noirs dans la Colonie…Les Négriers françois attirés à St Domingue par le haut prix des Noirs n’en portent plus aux Isles du Vent, où les étrangers également rebutés par celui du droit d’Entrée"...
Le 17 octobre, Jean Pierre Bielle, maître-chirurgien originaire du Languedoc, habitant la paroisse Ste Anne de la Capesterre, épouse une créole de Vieux-Fort.
Catherine Lacavé Faussecave, veuve Vavon Duplessis, se remarie à Paul Botreau Roussel : l'habitation Trianon change de famille à cette occasion, les jeunes mariés auront 11 enfants...
Le Sieur Jacques Bourjac, directeur du Domaine du Roi et propriétaire de l’habitation Grande Savane, qui vient de démarrer avec un moulin à bêtes, écrit au Duc de Castries, ministre de la Marine un "Mémoire pour l’introduction de 100 nègres nouveaux en franchise de Droits d’entrée sur son habitation" : Il "possède une sucrerie où il a établi une guildiverie. Ces deux établissements naissants ne peuvent être portés à leur valeur faute d’esclaves pour la culture. Il ne peut même remplacer ceux qu’il a perdus, par la disette des Noirs dans la Colonie…Les Négriers françois attirés à St Domingue par le haut prix des Noirs n’en portent plus aux Isles du Vent, où les étrangers également rebutés par celui du droit d’Entrée"...
Il obtiendra du ministère sa dispense de droits, comme "encouragements accordés au Commerce National".
Jean Toussaint Joseph de Neyon, capitaine au régiment de la Guadeloupe, et fils de l’ancien gouverneur meurt le 9 novembre à 28 ans dans son habitation de Marie-Galante. Il laisse une veuve avec 2 enfants, mais aussi sa mère, âgée de 60 ans et qui était restée à sa charge.
Les demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, sont en pension à Bordeaux chez les Sœurs de la Magdelaine.
Leur oncle et tuteur, le juge sénéchal Jean Baptiste Coquille, semble oublier de leur verser leur rente de 2.000 livres depuis au moins 2 ans. Elles doivent faire un recours contre lui devant le gouverneur et l’intendant de la Guadeloupe, puis au ministre de la Marine, le Maréchal de Castries…
1786 : Le gouverneur De Clugny et l’intendant De Foulquier sont rappelés en France le 9 juin pour suspicion de commerce interlope en profitant dun nouveau port de Gustavia à St Barthélémy…
Claude François de Micoud devient gouverneur par intérim. Le nouvel intendant est Eugène Joseph Stanislas Foullon d’Ecotier.
Ils font en novembre une tournée à Marie-Galante et à la Désirade. Ils décident de réduire les effectifs des Domaines.
De Clugny et De Foulquier se sont facilement disculpés à Paris, le premier reprend son poste de gouverneur de la Guadeloupe le 4 décembre, le second reprend le poste en Martinique.
En Guadeloupe, un " Etat des bâtiments venant de l'étranger et qui ont importé de la morue et du poisson salé à l'entrepôt de Pointe-à-Pitre pendant l'année 1786 " retrouve 124 bâtiments déclarés, 76 venaient des États-Unis, 19 de Grande-Bretagne, 4 des Antilles britanniques, 2 de Saint-Barthélemy, 1 de Saint-Eustache, 2 du Canada.
Le 14 décembre, un règlement met en place les rotations des 12 paquebots (à voile) entre la France et les Antilles : ils partent à tour de rôle de Bordeaux ou du Havre le 1er de chaque mois, font escale 5 jours en Martinique, puis 4 jours en Guadeloupe, enfin St Domingue, puis retour sur l’Europe.
A la Désirade, par Ordonnance du 10 novembre, on décide de regrouper tous les malades du pian et de la lèpre, non seulement de la Guadeloupe et dépendances , mais aussi de la Martinique et de Ste Lucie, où l’épidémie s’est répandue.
A Marie-Galante, le recensement est fourni le 20 janvier avec celui de la Guadeloupe et dépendances et détaillé par paroisse :
Jean Toussaint Joseph de Neyon, capitaine au régiment de la Guadeloupe, et fils de l’ancien gouverneur meurt le 9 novembre à 28 ans dans son habitation de Marie-Galante. Il laisse une veuve avec 2 enfants, mais aussi sa mère, âgée de 60 ans et qui était restée à sa charge.
Les demoiselles Vidon, orphelines de père et mère, sont en pension à Bordeaux chez les Sœurs de la Magdelaine.
Leur oncle et tuteur, le juge sénéchal Jean Baptiste Coquille, semble oublier de leur verser leur rente de 2.000 livres depuis au moins 2 ans. Elles doivent faire un recours contre lui devant le gouverneur et l’intendant de la Guadeloupe, puis au ministre de la Marine, le Maréchal de Castries…
1786 : Le gouverneur De Clugny et l’intendant De Foulquier sont rappelés en France le 9 juin pour suspicion de commerce interlope en profitant dun nouveau port de Gustavia à St Barthélémy…
Claude François de Micoud devient gouverneur par intérim. Le nouvel intendant est Eugène Joseph Stanislas Foullon d’Ecotier.
Ils font en novembre une tournée à Marie-Galante et à la Désirade. Ils décident de réduire les effectifs des Domaines.
De Clugny et De Foulquier se sont facilement disculpés à Paris, le premier reprend son poste de gouverneur de la Guadeloupe le 4 décembre, le second reprend le poste en Martinique.
En Guadeloupe, un " Etat des bâtiments venant de l'étranger et qui ont importé de la morue et du poisson salé à l'entrepôt de Pointe-à-Pitre pendant l'année 1786 " retrouve 124 bâtiments déclarés, 76 venaient des États-Unis, 19 de Grande-Bretagne, 4 des Antilles britanniques, 2 de Saint-Barthélemy, 1 de Saint-Eustache, 2 du Canada.
Le 14 décembre, un règlement met en place les rotations des 12 paquebots (à voile) entre la France et les Antilles : ils partent à tour de rôle de Bordeaux ou du Havre le 1er de chaque mois, font escale 5 jours en Martinique, puis 4 jours en Guadeloupe, enfin St Domingue, puis retour sur l’Europe.
A la Désirade, par Ordonnance du 10 novembre, on décide de regrouper tous les malades du pian et de la lèpre, non seulement de la Guadeloupe et dépendances , mais aussi de la Martinique et de Ste Lucie, où l’épidémie s’est répandue.
A Marie-Galante, le recensement est fourni le 20 janvier avec celui de la Guadeloupe et dépendances et détaillé par paroisse :
- A Grand Bourg, 703 blancs, dont 25 veuves, 5 régisseurs, 8 économes, 3 rafineurs, 4 chirurgiens, 6 commis, 9 ouvriers, pas de domestiques ; 101 gens de couleur libres et 2.612 esclaves, parmi eux 125 naissances pour 135 morts, balance négative…
- A Capesterre, 222 blancs, dont 8 veuves, 2 régisseurs, 8 économes, 3 rafineurs, 3 chirurgiens, 1 commis et 3 ouvriers ; 71 gens de couleur libres et 3.550 esclaves, parmi eux 85 naissances et 117 morts, toujours négatif.
- A Vieux Fort, 214 blancs dont 5 veuves, 1 régisseur, 5 économes, 2 chirurgiens, 1 commis et 4 ouvriers ; 44 gens de couleur libres et 1.755 esclaves, parmi eux 65 naissances et 25 morts, positif pour Vieux Fort…
Pour les habitations ou "manufactures" :
- 16 sucreries "en blanc" donc produisant du sucre "terré", avec 18 moulins à bêtes et à vent (2 sucreries ont donc gardé les 2 types de moulin), 11 sont sur Grand Bourg…
- 130 "cottoneries" dont 70 sur Capesterre
- 160 "caffeteries" dont 70 sur Grand Bourg
- 4 cacaoteries
- 5 "guildiveries" soit distilleries, nouveauté au moins sur le papier
- 5 fours à chaux.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, une patrouille de police envoyée par Pierre Joseph Le Bègue (fils de l’ancien gouverneur) surprend un bateau mouillé dans une anse en train de décharger 26 nègres d'un canot, on leur tire dessus, ils partent et reviennent avec des renforts et trouvent cette fois les hommes en train de charger 28 barriques de sucre brut sur le même bateau, en partance pour la Dominique…
Ils avouent bénéficier de la complicité du nouveau visiteur du Domaine, qui ferme les yeux sur cette contrebande moyennant une commission : le bateau est saisi avec son chargement, les 9 prisonniers sont mis en prison, dont le sieur Blanchard, associé de Bourjac dans une sucrerie, ce même Bourjac, directeur du Domaine qui demandait l’an dernier une dispense de droits pour importer des nègres…
Le visiteur De l’Espine, qui proclame son innocence, sera destitué par l’Intendant Foulon d’Ecotier. Il sera remplacé par le sieur de Verdier, qui sera aussi remercié...
Le 20 novembre, arrivée d’un nouveau visiteur du Domaine, le sieur Ducommet et d’un nouveau lieutenant de port à Grand Bourg, le sieur Richer.
Le sieur l’Eschevin est chargé du poste d’écrivain ordinaire à Grand-Bourg, c’est d’ailleurs lui qui a rédigé le procès verbal de cette contrebande.
Le garde-magasin du Roi Pacaud n’a toujours pas réglé la facture d’une commande de coutellerie livrée depuis 2 ans.
Après moult relances, le coutelier parisien Baillet passe par le Ministre de la Marine, le Maréchal de Castries, qui met le gouverneur et l’intendant sur l’affaire.
Une retenue sur salaire est envisagée. Pascaud fait intervenir sa belle-mère, son épouse étant morte en couche 1 an après son arrivée sur l’île, il se trouve avec un enfant handicapé et sa belle-mère à charge, avec très peu de revenus.
Un compromis sera trouvé avec étalement de la dette…
Tout ne va pas pour le mieux au Domaine et au Magasin du Roi !
Le 20 décembre, arrivée à Pointe-à-Pitre de la goelette négrière La Boiteuse, en provenance de la Martinique qui paye 513 livres au Domaine pour l’importation de 114 nègres de traite étrangère.
Le sieur Esnard, négociant à Vieux-Fort, les transfère à Marie-Galante et les revend aux habitants...
Une Ordonnance Royale du 15 octobre donne officiellement aux esclaves le samedi libre pour s’occuper de leur "jardin à nègre" : c’est l’avénement du "samedi jardin". Dans le même temps, elle limite les coups de fouet à 50 par punition…
La traite européenne aura déporté cette année 74.000 esclaves Africains, dont 38.000 pour les Anglais, 20.000 pour les Français, 10.000 pour les Portugais, 4.000 pour les Hollandais et 2.000 pour les Danois.
- A Capesterre, 222 blancs, dont 8 veuves, 2 régisseurs, 8 économes, 3 rafineurs, 3 chirurgiens, 1 commis et 3 ouvriers ; 71 gens de couleur libres et 3.550 esclaves, parmi eux 85 naissances et 117 morts, toujours négatif.
- A Vieux Fort, 214 blancs dont 5 veuves, 1 régisseur, 5 économes, 2 chirurgiens, 1 commis et 4 ouvriers ; 44 gens de couleur libres et 1.755 esclaves, parmi eux 65 naissances et 25 morts, positif pour Vieux Fort…
Pour les habitations ou "manufactures" :
- 16 sucreries "en blanc" donc produisant du sucre "terré", avec 18 moulins à bêtes et à vent (2 sucreries ont donc gardé les 2 types de moulin), 11 sont sur Grand Bourg…
- 130 "cottoneries" dont 70 sur Capesterre
- 160 "caffeteries" dont 70 sur Grand Bourg
- 4 cacaoteries
- 5 "guildiveries" soit distilleries, nouveauté au moins sur le papier
- 5 fours à chaux.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, une patrouille de police envoyée par Pierre Joseph Le Bègue (fils de l’ancien gouverneur) surprend un bateau mouillé dans une anse en train de décharger 26 nègres d'un canot, on leur tire dessus, ils partent et reviennent avec des renforts et trouvent cette fois les hommes en train de charger 28 barriques de sucre brut sur le même bateau, en partance pour la Dominique…
Ils avouent bénéficier de la complicité du nouveau visiteur du Domaine, qui ferme les yeux sur cette contrebande moyennant une commission : le bateau est saisi avec son chargement, les 9 prisonniers sont mis en prison, dont le sieur Blanchard, associé de Bourjac dans une sucrerie, ce même Bourjac, directeur du Domaine qui demandait l’an dernier une dispense de droits pour importer des nègres…
Le visiteur De l’Espine, qui proclame son innocence, sera destitué par l’Intendant Foulon d’Ecotier. Il sera remplacé par le sieur de Verdier, qui sera aussi remercié...
Le 20 novembre, arrivée d’un nouveau visiteur du Domaine, le sieur Ducommet et d’un nouveau lieutenant de port à Grand Bourg, le sieur Richer.
Le sieur l’Eschevin est chargé du poste d’écrivain ordinaire à Grand-Bourg, c’est d’ailleurs lui qui a rédigé le procès verbal de cette contrebande.
Le garde-magasin du Roi Pacaud n’a toujours pas réglé la facture d’une commande de coutellerie livrée depuis 2 ans.
Après moult relances, le coutelier parisien Baillet passe par le Ministre de la Marine, le Maréchal de Castries, qui met le gouverneur et l’intendant sur l’affaire.
Une retenue sur salaire est envisagée. Pascaud fait intervenir sa belle-mère, son épouse étant morte en couche 1 an après son arrivée sur l’île, il se trouve avec un enfant handicapé et sa belle-mère à charge, avec très peu de revenus.
Un compromis sera trouvé avec étalement de la dette…
Tout ne va pas pour le mieux au Domaine et au Magasin du Roi !
Le 20 décembre, arrivée à Pointe-à-Pitre de la goelette négrière La Boiteuse, en provenance de la Martinique qui paye 513 livres au Domaine pour l’importation de 114 nègres de traite étrangère.
Le sieur Esnard, négociant à Vieux-Fort, les transfère à Marie-Galante et les revend aux habitants...
Une Ordonnance Royale du 15 octobre donne officiellement aux esclaves le samedi libre pour s’occuper de leur "jardin à nègre" : c’est l’avénement du "samedi jardin". Dans le même temps, elle limite les coups de fouet à 50 par punition…
La traite européenne aura déporté cette année 74.000 esclaves Africains, dont 38.000 pour les Anglais, 20.000 pour les Français, 10.000 pour les Portugais, 4.000 pour les Hollandais et 2.000 pour les Danois.
1787 : En Angleterre, création de la Société pour l’Abolition de la Traite.
En France, cette année, 101 expéditions négrières vont partir au départ de 17 ports français, dont 29 de Nantes et 19 de Bordeaux : la Traite bat son plein…
Armand Marc, comte de Montmorin Saint-Hérem assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine, en attendant le retour en France du nouveau Secrétaire, César Henri Guillaume de La Luzerne, alors gouveneur des Isles sous le Vent à St Domingue.
Une ordonnance du 1er janvier a réorganisé les milices : elles dépendent désormais de l’état major de la place, elles sont composées d’habitants blancs de 15 à 55 ans, ou de gens de couleur libres de 15 à 60 ans, nommés par le gouverneur. On crée des compagnies d’infanterie, de fusiliers, de dragons et d’artillerie.
Pour être dragon, il fallait posséder et entretenir un cheval, tous les miliciens doivent fournir leurs armes.
Par ordonnance du 7 juin, le Roi supprime les Chambres du Commerce des colonies et les remplacent par des Assemblées Coloniales.
Comme dans les autres îles, l’Assemblée Coloniale est composée du Gouverneur, de l’Intendant, du Commissaire de la Marine, de 2 députés du Conseil Souverain et de députés élus pour 4 ans, renouvelable par moitié par les assemblées paroissiales à raison d’un élu par paroisse ; sont électeurs les propriétaires de 12 esclaves ou d’une habitation valant 40.000 livres. Par ailleurs, les " grands habitans " contrôlent aussi le Conseil Supérieur et les milices…
L'impôt de capitation (par tête) est variable : les Blancs ouvriers payent 9 livres, les non-ouvriers 6 livres, les gens de couleur libres 25 livres (exemptés si servant dans les milices), les esclaves des bourgs (domestiques et journaliers) 25 livres, les esclaves caféiers 9 livres, les esclaves sucriers 7 livres, enfin les cotonniers et vivriers 3 livres.
Les esclaves "à loyer" sont souvent fournis par des habitants-sucriers endettés auprès des négociants : ils louent ainsi leurs "nègres à talent", ouvriers, artisans ou domestiques, à des propriétaires des villes, le tarif de location mensuelle est de 24 à 36 livres, la location à la journée se pratique aussi pour certaines spécialités, tel les blanchisseuses.
Le gouverneur De Clugny et l’intendant Foulon d'Ecotier émettent le 31 mars une Ordonnance qui impose aux "habitans" le
" Dénombremens pour l'année 1787 ", donc la déclaration des esclaves pour payer la capitation, sous peine de poursuites.
A Marie-Galante, elle est affichée "comme de coutume à la porte de l’Eglise" le 3 juin par le sieur Marchan, commis à la police.
En France, cette année, 101 expéditions négrières vont partir au départ de 17 ports français, dont 29 de Nantes et 19 de Bordeaux : la Traite bat son plein…
Armand Marc, comte de Montmorin Saint-Hérem assure l'intérim du Secrétariat d'Etat à la Marine, en attendant le retour en France du nouveau Secrétaire, César Henri Guillaume de La Luzerne, alors gouveneur des Isles sous le Vent à St Domingue.
Une ordonnance du 1er janvier a réorganisé les milices : elles dépendent désormais de l’état major de la place, elles sont composées d’habitants blancs de 15 à 55 ans, ou de gens de couleur libres de 15 à 60 ans, nommés par le gouverneur. On crée des compagnies d’infanterie, de fusiliers, de dragons et d’artillerie.
Pour être dragon, il fallait posséder et entretenir un cheval, tous les miliciens doivent fournir leurs armes.
Par ordonnance du 7 juin, le Roi supprime les Chambres du Commerce des colonies et les remplacent par des Assemblées Coloniales.
Comme dans les autres îles, l’Assemblée Coloniale est composée du Gouverneur, de l’Intendant, du Commissaire de la Marine, de 2 députés du Conseil Souverain et de députés élus pour 4 ans, renouvelable par moitié par les assemblées paroissiales à raison d’un élu par paroisse ; sont électeurs les propriétaires de 12 esclaves ou d’une habitation valant 40.000 livres. Par ailleurs, les " grands habitans " contrôlent aussi le Conseil Supérieur et les milices…
L'impôt de capitation (par tête) est variable : les Blancs ouvriers payent 9 livres, les non-ouvriers 6 livres, les gens de couleur libres 25 livres (exemptés si servant dans les milices), les esclaves des bourgs (domestiques et journaliers) 25 livres, les esclaves caféiers 9 livres, les esclaves sucriers 7 livres, enfin les cotonniers et vivriers 3 livres.
Les esclaves "à loyer" sont souvent fournis par des habitants-sucriers endettés auprès des négociants : ils louent ainsi leurs "nègres à talent", ouvriers, artisans ou domestiques, à des propriétaires des villes, le tarif de location mensuelle est de 24 à 36 livres, la location à la journée se pratique aussi pour certaines spécialités, tel les blanchisseuses.
Le gouverneur De Clugny et l’intendant Foulon d'Ecotier émettent le 31 mars une Ordonnance qui impose aux "habitans" le
" Dénombremens pour l'année 1787 ", donc la déclaration des esclaves pour payer la capitation, sous peine de poursuites.
A Marie-Galante, elle est affichée "comme de coutume à la porte de l’Eglise" le 3 juin par le sieur Marchan, commis à la police.
Certains habitants sont dénoncés pour fraude au dénombrement des esclaves par le directeur particulier du Domaine, le sieur De Briel : La veuve Cailleteau-Delorme, le sieur Lacavé-Faussecave, habitant et exécuteur testamentaire Boulogne-Cazeau et le sieur Esnard, négociant, tous du quartier de Vieux-Fort, sont assignés le 5 juillet et condamnés en première instance le 20 novembre par l’Intendance pour fraude envers le Domaine…
Avec la complicité du sieur Esnard négociant et négrier qui leur a fourni de "faux billets", ils n’auraient pas déclaré 4 nègres pour la veuve et 10 nègres pour l’héritier…
Ils feront appel au Conseil d’Etat : pour leur défense, les nègres ont été achetés au sieur Esnard après le dénombrement…
Tous les nègres en cause seront entendus 2 fois par la justice.
Ils perdront en appel l'année suivante et seront condamnés par le Domaine pour fraude fiscale : les 14 nègres seront saisis et ils seront condamnés à 500 livres d’amende…
A Marie Galante, "un commandant particulier, un major de place, un petit détachement du régiment de la Guadeloupe et la milice du pays - portant l'uniforme blanc à parements et revers jaunes - constituaient sa force militaire"
25% des effectifs de la milice sont des "libres de couleur".
10 batteries (aujourd'hui quasi disparues) défendent le littoral : ce sont celles de Grand-Bourg, de Doyen, du Maréchal, de Folle-Anse, de Saint-Louis, du Massacre, entre le cimetière et Saint-Louis, du cimetière du Vieux-Fort, de la Capesterre et des Basses.
Le recensement est fourni en même temps que celui de la Guadeloupe et dépendances, mais il n’est plus détaillé par paroisse : 12.320 habitants au total.
1.792 blancs, dont 70 veuves, 5 régisseurs, 2 économes, 3 raffineurs, 2 chirurgiens, 3 commis, 52 ouvriers, 52 domestiques ; 198 gens de couleur libres et 10.330 esclaves, avec 44 morts et seulement 4 naissances…
Avec la complicité du sieur Esnard négociant et négrier qui leur a fourni de "faux billets", ils n’auraient pas déclaré 4 nègres pour la veuve et 10 nègres pour l’héritier…
Ils feront appel au Conseil d’Etat : pour leur défense, les nègres ont été achetés au sieur Esnard après le dénombrement…
Tous les nègres en cause seront entendus 2 fois par la justice.
Ils perdront en appel l'année suivante et seront condamnés par le Domaine pour fraude fiscale : les 14 nègres seront saisis et ils seront condamnés à 500 livres d’amende…
A Marie Galante, "un commandant particulier, un major de place, un petit détachement du régiment de la Guadeloupe et la milice du pays - portant l'uniforme blanc à parements et revers jaunes - constituaient sa force militaire"
25% des effectifs de la milice sont des "libres de couleur".
10 batteries (aujourd'hui quasi disparues) défendent le littoral : ce sont celles de Grand-Bourg, de Doyen, du Maréchal, de Folle-Anse, de Saint-Louis, du Massacre, entre le cimetière et Saint-Louis, du cimetière du Vieux-Fort, de la Capesterre et des Basses.
Le recensement est fourni en même temps que celui de la Guadeloupe et dépendances, mais il n’est plus détaillé par paroisse : 12.320 habitants au total.
1.792 blancs, dont 70 veuves, 5 régisseurs, 2 économes, 3 raffineurs, 2 chirurgiens, 3 commis, 52 ouvriers, 52 domestiques ; 198 gens de couleur libres et 10.330 esclaves, avec 44 morts et seulement 4 naissances…
Les sucreries sont toujours 15, avec 31 moulins à vent et à bêtes, tous en double, ce qui ne correspond pas au recensement précédent où seuls 2 étaient en double, ce qui semble plus conforme…
99 cotonneries, 238 "caffeteries", 2 guildiveries et 4 poteries, là aussi les chiffres semblent fantaisistes par rapport à ceux de l’année précédente…
Louis Appolinaire Abraham-Vittet, notaire à la Désirade, vient s’installer à Grand-Bourg.
Le 19 mars, Gilles, nègre libre charpentier, affranchi par la demoiselle Gouverne de Vauluisant, épouse Anne Véronique, mulâtresse libre, devant Murat, notaire.
Le 7 juillet, Louis Breton navigateur de Vieux Fort, vend une négresse de 16 ans, Magdeleine, à la nommée Marie Louise, quarteronne de couleur libre pour 1.400 livres.
Le 30 octobre, Michel Antoine, caraibe, tailleur d’habits à Capesterre, achète une esclave mulâtresse 2.000 livres pour pouvoir l’épouser le lendemain…
Le 30 novembre, Laurent Beaufils, 53 ans, sans héritier, rédige son testament devant notaire : il donne 3.000 livres à sa négresse affranchie Barbie, donne l’usufruit de son habitation à sa mère Marguerite Lamontagne, veuve de son père Jean et la nue-propriété à son frère Blaise et à sa famille.
Le 2 décembre, le notaire Abraham Vittet se sépare de son épouse, Dame Luce Hardouin, devant son homologue Murat "en attendant qu’il plaise à Dieu de leur faire la grâce de rétablir la concorde et la paix dans leur cœur, que l’incompatibilité de leur caractère en a banni depuis longtemps"…
Le 7 novembre, Louis XVI signe l’Edit de Versailles qui accorde aux protestants et aux juifs un état civil, sans avoir besoin de se convertir au catholicisme...
1788 : En France, Règlement du Roi du 19 mars, "portant établissement d’un conseil d’administration du département de la Marine, sous le titre de Conseil de Marine ",
sa présidence est attachée à la charge de Secrétaire d’Etat à la Marine.
En Afrique, les Européens disposent de 66 comptoirs ou forts destinés à la traite, depuis le Cap Blanc en Mauritanie jusqu’à St Paul de Loango en Angola :
40 Anglais, 15 Hollandais, 4 Danois, 4 Portugais et 3 Français au Sénégal, dont celui de Gorée.
Un "Récensement général de la Population des Colonies françoises en Amérique" est publié en septembre :
il recense 51.115 blancs dont 12.039 en Guadeloupe et dépendances, 29.735 gens de couleur libres, dont 1.877 en Guadeloupe et 557.152 esclaves, dont 82.938 en Guadeloupe pour 364.596 à St Domingue…
99 cotonneries, 238 "caffeteries", 2 guildiveries et 4 poteries, là aussi les chiffres semblent fantaisistes par rapport à ceux de l’année précédente…
Louis Appolinaire Abraham-Vittet, notaire à la Désirade, vient s’installer à Grand-Bourg.
Le 19 mars, Gilles, nègre libre charpentier, affranchi par la demoiselle Gouverne de Vauluisant, épouse Anne Véronique, mulâtresse libre, devant Murat, notaire.
Le 7 juillet, Louis Breton navigateur de Vieux Fort, vend une négresse de 16 ans, Magdeleine, à la nommée Marie Louise, quarteronne de couleur libre pour 1.400 livres.
Le 30 octobre, Michel Antoine, caraibe, tailleur d’habits à Capesterre, achète une esclave mulâtresse 2.000 livres pour pouvoir l’épouser le lendemain…
Le 30 novembre, Laurent Beaufils, 53 ans, sans héritier, rédige son testament devant notaire : il donne 3.000 livres à sa négresse affranchie Barbie, donne l’usufruit de son habitation à sa mère Marguerite Lamontagne, veuve de son père Jean et la nue-propriété à son frère Blaise et à sa famille.
Le 2 décembre, le notaire Abraham Vittet se sépare de son épouse, Dame Luce Hardouin, devant son homologue Murat "en attendant qu’il plaise à Dieu de leur faire la grâce de rétablir la concorde et la paix dans leur cœur, que l’incompatibilité de leur caractère en a banni depuis longtemps"…
Le 7 novembre, Louis XVI signe l’Edit de Versailles qui accorde aux protestants et aux juifs un état civil, sans avoir besoin de se convertir au catholicisme...
1788 : En France, Règlement du Roi du 19 mars, "portant établissement d’un conseil d’administration du département de la Marine, sous le titre de Conseil de Marine ",
sa présidence est attachée à la charge de Secrétaire d’Etat à la Marine.
En Afrique, les Européens disposent de 66 comptoirs ou forts destinés à la traite, depuis le Cap Blanc en Mauritanie jusqu’à St Paul de Loango en Angola :
40 Anglais, 15 Hollandais, 4 Danois, 4 Portugais et 3 Français au Sénégal, dont celui de Gorée.
Un "Récensement général de la Population des Colonies françoises en Amérique" est publié en septembre :
il recense 51.115 blancs dont 12.039 en Guadeloupe et dépendances, 29.735 gens de couleur libres, dont 1.877 en Guadeloupe et 557.152 esclaves, dont 82.938 en Guadeloupe pour 364.596 à St Domingue…
La succession Pasquier de Varennes touche à sa fin : le 20 mai, Claude Antoine Pasquier de Varennes, demeurant à Paris, céde la succession de son frère décédé à Marie-Galante en 1784 à son neveu Antoine de Retz, commandant le second bataillon du régiment de la Guadeloupe. Cette succession concerne les habitations Le Port-Louis, le Temps Perdu et Cocoyer .
L’acte initial a été signé devant Etienne Bernard Dubois, juge Royal de Basse-Terre.
Le 19 juillet est signé l’acte final chez Maître Andelle, notaire à Paris "M. Claude Antoine Pasquier de Varennes, écuyer, seigneur de Cléry, demeurant à Paris rue du Cocq, paroisse St-Jean en Grève, vend, cède et transporte à Messire Antoine, comte de Retz, commandant le second bataillon du régiment de la Guadeloupe, demeurant ville de Basse-Terre, paroisse de Notre Dame du Mont-Carmel, représenté par Me Claude Charles Pointard, avocat en parlement, demeurant à Paris, hôtel de Lamoignon, rue Pavée, paroisse St-Paul, tous les biens, reprises, créances, droits successifs qui lui appartiennent dans la succession de M. Michel François Pasquier de Varennes, son frère, décédé à Marie-Galante le 13 juin 1784, et dont il est seul héritier ; à la charge par le dit comte de Retz d'acquitter toutes les dettes (et notamment les reprises et créances que la dame veuve du dit feu sr de Varennes ou les héritiers de la dite dame ont droit d'exercer sur la succession) et moyennant 6.000 livres de rente viagère argent de France, d'année en année, à compter du 1er janvier dernier et ce jusqu'au jour du décès du sieur de Varennes. "
L’acte initial a été signé devant Etienne Bernard Dubois, juge Royal de Basse-Terre.
Le 19 juillet est signé l’acte final chez Maître Andelle, notaire à Paris "M. Claude Antoine Pasquier de Varennes, écuyer, seigneur de Cléry, demeurant à Paris rue du Cocq, paroisse St-Jean en Grève, vend, cède et transporte à Messire Antoine, comte de Retz, commandant le second bataillon du régiment de la Guadeloupe, demeurant ville de Basse-Terre, paroisse de Notre Dame du Mont-Carmel, représenté par Me Claude Charles Pointard, avocat en parlement, demeurant à Paris, hôtel de Lamoignon, rue Pavée, paroisse St-Paul, tous les biens, reprises, créances, droits successifs qui lui appartiennent dans la succession de M. Michel François Pasquier de Varennes, son frère, décédé à Marie-Galante le 13 juin 1784, et dont il est seul héritier ; à la charge par le dit comte de Retz d'acquitter toutes les dettes (et notamment les reprises et créances que la dame veuve du dit feu sr de Varennes ou les héritiers de la dite dame ont droit d'exercer sur la succession) et moyennant 6.000 livres de rente viagère argent de France, d'année en année, à compter du 1er janvier dernier et ce jusqu'au jour du décès du sieur de Varennes. "
Claude Antoine Pasquier de Varennes aura le plus grand mal à se faire payer cette rente viagère de 6.000 livres les années suivantes et devra même lancer une procédure judiciaire contre son neveu en 1791...
A Marie-Galante, Antoine de Retz est devenu ainsi propriétaire de ces 3 habitations.
Il est nommé le 23 octobre chevalier de Saint Louis.
Réalisant probablement que cette succession est chargée de dettes, Antoine de Retz va revendre successivement la plus grande partie de ces 3 habitations :
Le 21 novembre, devant le notaire royal Pichelin St Rémi, il revend à Messire Claude Auguste Dumoulier, chevalier, une partie de l’habitation caféière Le Temps Perdu pour 30.000 livres : ces 20 carrés sont bornés à l’est par l’habitation elle-même qu’il conserve, toujours louée à Dubois Pillardière, à l’ouest par les terres de l’acquéreur, au nord par les sieurs Gaucher et Ballet et au sud par 10 carrés que garde le vendeur.
Toujours le 21 novembre, et devant le même notaire royal Pichelin St Rémi, il revend pour 15.000 livres au "mestif libre François, demeurant chez Monsieur le Chevalier Dumoulier" les 10 carrés de terres précédents, sur lesquels se trouve "une maison de charpente ayant besoin de réparation et quelques autres mauvais batiments" plantés en partie de café.
Le 22 novembre, suite des ventes chez le même notaire : il revend pour 51.000 livres à Jean Baptiste Gaucher, capitaine de milices, "une habitation (Cocoyer ?) contenant 40 carrés de terre, bornée à l’est par l’habitation Port Louis lui appartenant encore, à l’ouest par l’acquéreur, Dumoulier et Lecesne, au nord déjà par Gaucher et au sud par André Hégésippe Wachter qui a acquis Pichelin 4 ans avant. Plantée en café, elle comprend une maison de maître de 40 pieds par 30 "divisée en plusieurs appartements bas et hauts", la jouissance ne sera effective que le 19 février suivant, lorsque le locataire Guery aura terminé son bail.
Le 6 décembre, devant un nouveau notaire royal, Maître Bonifay, il revend pour 78.000 livres à André Hégesippe Wachter, "officier dans l’infanterie de milice demeurant au quartier et paroisse Saint Joseph du Vieux-Fort" "une habitation dite Le Port Louis située dans la paroisse de Notre Dame de la Conception de la contenance de 47 quarrés et demi de terres dont 15 en bois debout, 22 et demi en café, coton et savane, bornée au nord par la nommée Marianne, Veuve Tanneur, au sud par les terres de Monsieur Gaucher, à l’est par celles du sieur acquéreur (Pichelin), à l’ouest par les terres du sieur Paquier fils, plus les bâtiments construits sur la dite habitation, consistant en la maison principale bâtie en toute force de bois du pays, potaux en terre, palissadée de planches, couverte en essentes, une cuisine couverte en paille entourée de pieux de bois incorruptible et quelques cases à nègres, le tout en l’état"
A Marie-Galante, Antoine de Retz est devenu ainsi propriétaire de ces 3 habitations.
Il est nommé le 23 octobre chevalier de Saint Louis.
Réalisant probablement que cette succession est chargée de dettes, Antoine de Retz va revendre successivement la plus grande partie de ces 3 habitations :
Le 21 novembre, devant le notaire royal Pichelin St Rémi, il revend à Messire Claude Auguste Dumoulier, chevalier, une partie de l’habitation caféière Le Temps Perdu pour 30.000 livres : ces 20 carrés sont bornés à l’est par l’habitation elle-même qu’il conserve, toujours louée à Dubois Pillardière, à l’ouest par les terres de l’acquéreur, au nord par les sieurs Gaucher et Ballet et au sud par 10 carrés que garde le vendeur.
Toujours le 21 novembre, et devant le même notaire royal Pichelin St Rémi, il revend pour 15.000 livres au "mestif libre François, demeurant chez Monsieur le Chevalier Dumoulier" les 10 carrés de terres précédents, sur lesquels se trouve "une maison de charpente ayant besoin de réparation et quelques autres mauvais batiments" plantés en partie de café.
Le 22 novembre, suite des ventes chez le même notaire : il revend pour 51.000 livres à Jean Baptiste Gaucher, capitaine de milices, "une habitation (Cocoyer ?) contenant 40 carrés de terre, bornée à l’est par l’habitation Port Louis lui appartenant encore, à l’ouest par l’acquéreur, Dumoulier et Lecesne, au nord déjà par Gaucher et au sud par André Hégésippe Wachter qui a acquis Pichelin 4 ans avant. Plantée en café, elle comprend une maison de maître de 40 pieds par 30 "divisée en plusieurs appartements bas et hauts", la jouissance ne sera effective que le 19 février suivant, lorsque le locataire Guery aura terminé son bail.
Le 6 décembre, devant un nouveau notaire royal, Maître Bonifay, il revend pour 78.000 livres à André Hégesippe Wachter, "officier dans l’infanterie de milice demeurant au quartier et paroisse Saint Joseph du Vieux-Fort" "une habitation dite Le Port Louis située dans la paroisse de Notre Dame de la Conception de la contenance de 47 quarrés et demi de terres dont 15 en bois debout, 22 et demi en café, coton et savane, bornée au nord par la nommée Marianne, Veuve Tanneur, au sud par les terres de Monsieur Gaucher, à l’est par celles du sieur acquéreur (Pichelin), à l’ouest par les terres du sieur Paquier fils, plus les bâtiments construits sur la dite habitation, consistant en la maison principale bâtie en toute force de bois du pays, potaux en terre, palissadée de planches, couverte en essentes, une cuisine couverte en paille entourée de pieux de bois incorruptible et quelques cases à nègres, le tout en l’état"
Antoine Bonifay, notaire aux Saintes en 1787, vient de s’installer à Grand-Bourg avec René Pézier. Il partira à Saint Pierre de la Martinique l’année suivante et ne reviendra à Marie-Galante qu’après la Révolution en 1804…
Joseph Faup, maître chirurgien, épouse le 2 juillet à Capesterre Marie Joséphe Héloin, fille de l’arpenteur royal devenu habitant caféier et Franc maçon.
Quant à la production de l’île, les 17 sucreries cultivent 840 hectares de canne et exportent 6.356 quintaux de sucre ; sur ces 17, 5 ne font que du sucre brut (29%) alors qu’en Guadeloupe 28 sur 345 ne font que du brut (8%), donc sucre moins valorisé…
Par ailleurs, 1.388 hectares de café et 2.297 de coton, en hausse.
En Guadeloupe, suite à la plainte des habitants de Basse-Terre qui supportent mal l’extension de Pointe-à-Pitre, un Arrêt du Conseil d’Etat transfère le siège de l’entrepôt à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre ne gardant sa fonction que pendant les 3 mois d’hivernage : son activité d’exportation va beaucoup baisser…
Les " maronages " font l’objet de petites annonces dans la Gazette de la Guadeloupe, comme le 29 mai :
Joseph Faup, maître chirurgien, épouse le 2 juillet à Capesterre Marie Joséphe Héloin, fille de l’arpenteur royal devenu habitant caféier et Franc maçon.
Quant à la production de l’île, les 17 sucreries cultivent 840 hectares de canne et exportent 6.356 quintaux de sucre ; sur ces 17, 5 ne font que du sucre brut (29%) alors qu’en Guadeloupe 28 sur 345 ne font que du brut (8%), donc sucre moins valorisé…
Par ailleurs, 1.388 hectares de café et 2.297 de coton, en hausse.
En Guadeloupe, suite à la plainte des habitants de Basse-Terre qui supportent mal l’extension de Pointe-à-Pitre, un Arrêt du Conseil d’Etat transfère le siège de l’entrepôt à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre ne gardant sa fonction que pendant les 3 mois d’hivernage : son activité d’exportation va beaucoup baisser…
Les " maronages " font l’objet de petites annonces dans la Gazette de la Guadeloupe, comme le 29 mai :
La Gazette nous donne aussi le prix des denrées d’Europe à la Basse-Terre et le prix de vente des productions de la Guadeloupe :
Dans toute la France, marasme financier et économique, grande famine, l'hiver précédent a été glacial : à Paris, la Seine est restée gelée pendant 2 mois...
Le 17 décembre, Louis XVI décide la convocation des Etats Généraux pour essayer de faire passer ses réformes, bloquées en particulier par le Comte de Provence, le futur Louis XVIII, qui facilite la chute des ministres réformateurs Calonne et Necker...
1789 : A Paris, 760.000 habitants, c’est le début de la Révolution Française en mai...
Le début de la Révolution ne ralentit aucunement la traite : Nantes va battre son record d'armement avec 46 navires de traite dont 45 à destination de St Domingue ! Bordeaux est juste derrière avec 37 navires...
Voir à "République des Douze" pour les débuts de la Révolution en France et en Guadeloupe...
A Marie-Galante, on est informé tardivement de la convocation des Etats Généraux et on ne sera informé des évènements de juillet qu’en septembre…
Antoine de Retz et son fils Jean Georges quittent la colonie pour "raison de santé". Devant la montée de la Révolution, ils se réfugieront en Suisse jusqu’en 1797, leurs biens restants - dont la sucrerie Grande-Anse - seront séquestrés.
Selon le Chanoine Ballivet (écrit en 1937) :
"Grand-Bourg présentait presque l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui, avec ses rues, tracés perpendiculairement à la mer. La rue de l' Allée se prolongeait en celle du Presbytère. L'avenue des Poiriers existait. La rue de l’Eglise, la rue Jubelin, la rue de la Savane étaient coupées à angle droit par les rues de la Marine, du Vieil Arbre, Jacob, Beaurenom. La rue de la Marine servait de voie coloniale, et mettait Grand-Bourg en communication avec la Capesterre ".
" Le marquis de Ségur, commandant, habite, à Grand-Bourg à l'angle de la Rue du Gouvernement et de la Place de l'Eglise"
" Les trois paroisses de Marie-Galante dépendaient de la Mission des Carmes. Le P. Toulmé était curé de Grand-Bourg. Le P. Martineau desservait la cure de la Capesterre. Celle du Vieux-Fort-Saint-Louis était vacante ; ce quartier, peu salubre, restait souvent sans missionnaire attitré ".
" Capesterre, avec son unique rue, présentait l'aspect d'un simple village "...
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on recense 154 maisons à Grand-Bourg, 43 à Capesterre et 18 à Vieux-Fort.
Pour la capitation sur les esclaves payant droit, on recense :
497 esclaves sucriers à Grand-Bourg, 212 à Capesterre
1.412 esclaves caféiers à Grand-Bourg, 867 à Capesterre et 877 à Vieux-Fort
301 esclaves cotonniers à Grand-Bourg, 687 à Capesterre et 272 à Vieux-Fort.
Le café occupe beaucoup plus de bras que le sucre…
Enfin, 182 esclaves de bourg payant droit à Grand-Bourg, 42 à Capesterre et 70 à Vieux-Fort.
Le 17 décembre, Louis XVI décide la convocation des Etats Généraux pour essayer de faire passer ses réformes, bloquées en particulier par le Comte de Provence, le futur Louis XVIII, qui facilite la chute des ministres réformateurs Calonne et Necker...
1789 : A Paris, 760.000 habitants, c’est le début de la Révolution Française en mai...
Le début de la Révolution ne ralentit aucunement la traite : Nantes va battre son record d'armement avec 46 navires de traite dont 45 à destination de St Domingue ! Bordeaux est juste derrière avec 37 navires...
Voir à "République des Douze" pour les débuts de la Révolution en France et en Guadeloupe...
A Marie-Galante, on est informé tardivement de la convocation des Etats Généraux et on ne sera informé des évènements de juillet qu’en septembre…
Antoine de Retz et son fils Jean Georges quittent la colonie pour "raison de santé". Devant la montée de la Révolution, ils se réfugieront en Suisse jusqu’en 1797, leurs biens restants - dont la sucrerie Grande-Anse - seront séquestrés.
Selon le Chanoine Ballivet (écrit en 1937) :
"Grand-Bourg présentait presque l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui, avec ses rues, tracés perpendiculairement à la mer. La rue de l' Allée se prolongeait en celle du Presbytère. L'avenue des Poiriers existait. La rue de l’Eglise, la rue Jubelin, la rue de la Savane étaient coupées à angle droit par les rues de la Marine, du Vieil Arbre, Jacob, Beaurenom. La rue de la Marine servait de voie coloniale, et mettait Grand-Bourg en communication avec la Capesterre ".
" Le marquis de Ségur, commandant, habite, à Grand-Bourg à l'angle de la Rue du Gouvernement et de la Place de l'Eglise"
" Les trois paroisses de Marie-Galante dépendaient de la Mission des Carmes. Le P. Toulmé était curé de Grand-Bourg. Le P. Martineau desservait la cure de la Capesterre. Celle du Vieux-Fort-Saint-Louis était vacante ; ce quartier, peu salubre, restait souvent sans missionnaire attitré ".
" Capesterre, avec son unique rue, présentait l'aspect d'un simple village "...
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on recense 154 maisons à Grand-Bourg, 43 à Capesterre et 18 à Vieux-Fort.
Pour la capitation sur les esclaves payant droit, on recense :
497 esclaves sucriers à Grand-Bourg, 212 à Capesterre
1.412 esclaves caféiers à Grand-Bourg, 867 à Capesterre et 877 à Vieux-Fort
301 esclaves cotonniers à Grand-Bourg, 687 à Capesterre et 272 à Vieux-Fort.
Le café occupe beaucoup plus de bras que le sucre…
Enfin, 182 esclaves de bourg payant droit à Grand-Bourg, 42 à Capesterre et 70 à Vieux-Fort.
Les "Affiches de la Guadeloupe" du 3 septembre nous donnent le prix des nègres : 2.000 livres pour la traite française, 1.800 pour la traite étrangère.
Pour la capitation, il y a sur la Guadeloupe et dépendances 53.848 esclaves payant droit.
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on en recense 1.794.
Malgré tout, les impôts sont insuffisants pour couvrir les dépenses de la colonie, le Roi doit envoyer chaque année environ 450.000 livres.
L’Assemblée coloniale décide d’augmenter à 5% les droits de sortie sur les denrées coloniales, en remplacement des droits d’entrée en métropole, pour essayer d’équilibrer le budget. L’impôt global est porté à 1.200.000 livres, les Européens et les gens de couleur libres sont exemptés de capitation.
La capitation est augmentée par l’Assemblée à 13 livres par esclave des bourgs ou sucriers, 9 pour les caféiers et 6 pour les cotonniers ou vivriers.
La taxe sur les " nègres justiciés " est abaissée à 15 sols par esclave, les esclaves justiciés ne se comptant qu’entre 8 et 13 par an pour l’ensemble de la Guadeloupe…
1790 : En France, sont émis les Assignats, gagés sur la vente des biens d'Église, portant intérêts au départ puis simple papier-monnaie.
Un Décret du 8 mars organise les municipalités.
Un Décret du 28 mars autorise les colonies à élire au suffrage universel des Assemblées locales chargées de "faire connaître leurs vœux sur la Constitution, la législation et l’administration qu’ils souhaitent", le droit de vote étant étendu aux libres de couleur de plus de 25 ans.
Le Docteur Dutrône la Couture, planteur à St Domingue, publie : " Précis sur la canne et sur les moyens d’en extraire le sel essentiel". En plus de nombreux conseils de culture et d’équipement des sucreries, il explique la bonne gestion d’un " attelier général " avec un registre rangeant les "nègres, négrillons, négresses et négrites " entre l'hopital, la culture, le roulaison et les purgeries...
Pour la capitation, il y a sur la Guadeloupe et dépendances 53.848 esclaves payant droit.
Pour l’impôt sur les maisons de 4%, on en recense 1.794.
Malgré tout, les impôts sont insuffisants pour couvrir les dépenses de la colonie, le Roi doit envoyer chaque année environ 450.000 livres.
L’Assemblée coloniale décide d’augmenter à 5% les droits de sortie sur les denrées coloniales, en remplacement des droits d’entrée en métropole, pour essayer d’équilibrer le budget. L’impôt global est porté à 1.200.000 livres, les Européens et les gens de couleur libres sont exemptés de capitation.
La capitation est augmentée par l’Assemblée à 13 livres par esclave des bourgs ou sucriers, 9 pour les caféiers et 6 pour les cotonniers ou vivriers.
La taxe sur les " nègres justiciés " est abaissée à 15 sols par esclave, les esclaves justiciés ne se comptant qu’entre 8 et 13 par an pour l’ensemble de la Guadeloupe…
1790 : En France, sont émis les Assignats, gagés sur la vente des biens d'Église, portant intérêts au départ puis simple papier-monnaie.
Un Décret du 8 mars organise les municipalités.
Un Décret du 28 mars autorise les colonies à élire au suffrage universel des Assemblées locales chargées de "faire connaître leurs vœux sur la Constitution, la législation et l’administration qu’ils souhaitent", le droit de vote étant étendu aux libres de couleur de plus de 25 ans.
Le Docteur Dutrône la Couture, planteur à St Domingue, publie : " Précis sur la canne et sur les moyens d’en extraire le sel essentiel". En plus de nombreux conseils de culture et d’équipement des sucreries, il explique la bonne gestion d’un " attelier général " avec un registre rangeant les "nègres, négrillons, négresses et négrites " entre l'hopital, la culture, le roulaison et les purgeries...
On distinguait le " grand atelier ", correspondant aux esclaves adultes et valides, chargés des travaux les plus durs, et le " petit atelier " , regroupant les jeunes de 7 à 14 ans, les vieux et les infirmes, ainsi que les " nouveaux nègres ", chargés des travaux plus légers.
Pour la sucrerie et la purgerie, on utilise des " nègres à talent " : chauffeurs, raffineurs et dans la vinaigrerie (distillerie), quant elle existe, des vinaigriers. D’autres esclaves à talent servent dans l’habitation : maçons, scieurs, charpentiers, tonneliers, puisque l’habitation se doit d’être autonome.
Pour les évènements de la période révolutionnaire à Marie-Galante, voir à "République des Douze"
Le nouveau recensement de la Guadeloupe et dépendances donne 11.707 habitants pour Marie-Galante :
Pour la sucrerie et la purgerie, on utilise des " nègres à talent " : chauffeurs, raffineurs et dans la vinaigrerie (distillerie), quant elle existe, des vinaigriers. D’autres esclaves à talent servent dans l’habitation : maçons, scieurs, charpentiers, tonneliers, puisque l’habitation se doit d’être autonome.
Pour les évènements de la période révolutionnaire à Marie-Galante, voir à "République des Douze"
Le nouveau recensement de la Guadeloupe et dépendances donne 11.707 habitants pour Marie-Galante :
1.830 blancs, dont 72 veuves, 8 régisseurs, 57 économes, 5 rafineurs, 6 chirurgiens, 31 commis et 23 ouvriers.
217 gens de couleur libres (1,8%) et 9.660 esclaves (81,6%).
Pour les cultures, le coton occupe 2330 "quarrés de terre" (~ hectares), le café 1459, la canne 843 reste quasi-stable en surface.
16 habitations-sucreries en activité, dont 4 ne font pas de sucre terré, seulement du brut, avec 24 moulins à bêtes et à vent, donc 8 ont gardé les 2.
Les équipages des sucreries sont généralement passés de 6 à 5 et les cuves ne sont plus en cuivre, mais en fonte.
La surface moyenne en par sucrerie est de 52 carrés à Marie-Galante pour 62 en Guadeloupe.
A côté du sucre, la canne fait fonctionner 8 guidiveries (distilleries).
Par ailleurs, 151 cotonneries, 162 "caféteries" et 3 cacaoteries.
Toujours 5 fours à chaux.
Quant au cheptel : 1.106 chevaux, 225 mulets, 1.843 "bœufs, vaches, gazelles et bouvards" et 2.611 "moutons et cabrits".
Le sieur Hudeline est nommé visiteur et receveur du Domaine du Roi à Grand Bourg, le sieur De Montemont à Capesterre.
Claude Florent de Lapoterie prend possession de la cure de l’église paroissiale St Joseph de Vieux Fort par acte notarié du 19 mars, remplaçant l’abbé de Montecote décédé.
1791 : La Révolution suit son cours en France et en Guadeloupe :
cf toujours "République des Douze"...
La Révolution ne perturbe toujours guère la traite : Nantes arme 36 navires négriers, dont 34 arriveront à destination, 25 pour St Domingue, 4 pour la Martinique et 2 pour la Guadeloupe.
217 gens de couleur libres (1,8%) et 9.660 esclaves (81,6%).
Pour les cultures, le coton occupe 2330 "quarrés de terre" (~ hectares), le café 1459, la canne 843 reste quasi-stable en surface.
16 habitations-sucreries en activité, dont 4 ne font pas de sucre terré, seulement du brut, avec 24 moulins à bêtes et à vent, donc 8 ont gardé les 2.
Les équipages des sucreries sont généralement passés de 6 à 5 et les cuves ne sont plus en cuivre, mais en fonte.
La surface moyenne en par sucrerie est de 52 carrés à Marie-Galante pour 62 en Guadeloupe.
A côté du sucre, la canne fait fonctionner 8 guidiveries (distilleries).
Par ailleurs, 151 cotonneries, 162 "caféteries" et 3 cacaoteries.
Toujours 5 fours à chaux.
Quant au cheptel : 1.106 chevaux, 225 mulets, 1.843 "bœufs, vaches, gazelles et bouvards" et 2.611 "moutons et cabrits".
Le sieur Hudeline est nommé visiteur et receveur du Domaine du Roi à Grand Bourg, le sieur De Montemont à Capesterre.
Claude Florent de Lapoterie prend possession de la cure de l’église paroissiale St Joseph de Vieux Fort par acte notarié du 19 mars, remplaçant l’abbé de Montecote décédé.
1791 : La Révolution suit son cours en France et en Guadeloupe :
cf toujours "République des Douze"...
La Révolution ne perturbe toujours guère la traite : Nantes arme 36 navires négriers, dont 34 arriveront à destination, 25 pour St Domingue, 4 pour la Martinique et 2 pour la Guadeloupe.
A Marie-Galante, nouveau recensement : 11.292 âmes pour les 3 paroisses :
1.869 blancs, en augmentation de 39, avec toujours les 72 veuves, 8 régisseurs, 57 économes, 5 raffineurs, 6 chirurgiens, 31 commis et 23 ouvriers.
219 gens de couleur libres.
9.204 esclaves, les femmes excédent les hommes de 63, avec 287 naissances pour 169 morts, la créolisation des esclaves se poursuit, avec excédent des naissances…
Le notaire Pichelin Saint Rémi décède le 12 mars, laissant sa veuve la fille Martineau avec 4 enfants de 6 à 9 ans.
Elle se remariera l’année suivante avec Dominique Mabile.
Le notaire Pierre Lecesne décède lui aussi sur son habitation Lamalétie le 16 mai, sa femme Jeanne Doro est déjà morte en 1788, ses enfants mineurs gardent l’habitation avec un curateur.
Robert Coquille a démissioné de son mandat de député à la Constituante le 16 mai, il rentre dans l’île reprendre son poste de juge sénéchal et son habitation sucrière de Capesterre qu’il avait laissé en gérance à sa 2ème femme Cognet Lebrun.
En décembre, découverte d’un complot en vue d’un soulèvement des esclaves, organisé par un mulâtre libre de St Domingue, Bonhomme et son complice Zéphir. L’attaque était prévue pour Noel, avec incendie et pillage du bourg.
On retrouve à son domicile le tableau de recensement de chaque colonie, avec le nombre des habitants blancs et de couleur. Les deux comploteurs sont arrêtés, jugés, condamnés et pendus.
1792 : En France, la Révolution s'amplifie, le 21 septembre, Louis XVI est détrôné par la Convention qui abolit la monarchie : il devient Louis Capet…
Le 22 septembre devient le 1er jour de l’An 1 de la République.
Décret de la Convention Nationale le 8 novembre qui punit de mort les Emigrés qui rentrent en France mais aussi dans les Colonies :
219 gens de couleur libres.
9.204 esclaves, les femmes excédent les hommes de 63, avec 287 naissances pour 169 morts, la créolisation des esclaves se poursuit, avec excédent des naissances…
Le notaire Pichelin Saint Rémi décède le 12 mars, laissant sa veuve la fille Martineau avec 4 enfants de 6 à 9 ans.
Elle se remariera l’année suivante avec Dominique Mabile.
Le notaire Pierre Lecesne décède lui aussi sur son habitation Lamalétie le 16 mai, sa femme Jeanne Doro est déjà morte en 1788, ses enfants mineurs gardent l’habitation avec un curateur.
Robert Coquille a démissioné de son mandat de député à la Constituante le 16 mai, il rentre dans l’île reprendre son poste de juge sénéchal et son habitation sucrière de Capesterre qu’il avait laissé en gérance à sa 2ème femme Cognet Lebrun.
En décembre, découverte d’un complot en vue d’un soulèvement des esclaves, organisé par un mulâtre libre de St Domingue, Bonhomme et son complice Zéphir. L’attaque était prévue pour Noel, avec incendie et pillage du bourg.
On retrouve à son domicile le tableau de recensement de chaque colonie, avec le nombre des habitants blancs et de couleur. Les deux comploteurs sont arrêtés, jugés, condamnés et pendus.
1792 : En France, la Révolution s'amplifie, le 21 septembre, Louis XVI est détrôné par la Convention qui abolit la monarchie : il devient Louis Capet…
Le 22 septembre devient le 1er jour de l’An 1 de la République.
Décret de la Convention Nationale le 8 novembre qui punit de mort les Emigrés qui rentrent en France mais aussi dans les Colonies :
La traite va s'arrêter avec l'arrivée de la République...
Nantes va encore armer 21 navires négriers, 7 seront pris par les Anglais avec lesquels nous sommes à nouveau en guerre, 1 fera naufrage et sur les 13 restants, 4 arriveront en Guadeloupe. Sa moyenne annuelle depuis 10 ans était de 29 négriers.
En Guadeloupe, les Royalistes prennent le dessus...
Marie Galante se déclare indépendante de la Guadeloupe et fidèle à la Convention :
voir tous les détails dans "République des Douze"
8 représentants des Assemblées municipales de Grand Bourg et de Captesterre créent une Commission le 23 octobre, rejoints le 6 novembre par les 4 de Vieux Fort.
Les 12 membres des 3 communes prêtent serment civique : " Je jure d’être fidèle à la Nation, aux Loix qui ont été faites pour la Colonie, au chef suprême du pouvoir exécutif reconnu par la Nation et de remplir avec fidélité, zèle et intégrité tous les devoirs demandés à la Commission "
Le 8 novembre, Deshaies est élu président de cette " République des Douze ", il sera remplacé le 11 par Murat.
1793 : En France, la Révolution va déboucher sur la Terreur :
. Le 21 janvier : Louis XVI est guillotiné Place de la Révolution (Concorde actuellement)
. Le 10 mars création du Tribunal Révolutionnaire, le 6 avril création du Comité de Salut Public.
. Le 17 septembre, loi des Suspects, c’est le début de la Terreur, qui coupera 16.600 têtes…
Nantes a armé ses 5 derniers navires négriers, dont 2 seulement arriveront à bon port, tous 2 en Guadeloupe.
Le dernier sera l'Eole, 540 tonneaux, arrivé en Guadeloupe le 7 juin avec seulement 68 noirs sur les 450 attendus : sa traite a été interrompue à Badagri (actuel Nigéria) par des navires anglais " armés en guerre "...
En Guadeloupe, le 5 janvier, Lacrosse peut débarquer à Pointe-à-Pitre et proclamer la République :
" Révolution, révolution ! Egalité ou la mort ! En révolution tout est permis : insurgez-vous donc, ô patriotes ! Vous êtes, dans ces climats, d'une modération coupable. Armez une de vos mains d'un poignard, armez l'autre d'une torche, et marchez ! Point de grâce aux modérés surtout ; que le fer ou le feu vous fasse une juste raison de tous les obstacles qui se présenteront devant vous " …
Le gouverneur d’Arrot embarque le 10 janvier en pleine nuit à Baillif et s’enfuit à l’île de la Trinité, future Trinidad, alors française.
Le 23 janvier, en attendant le nouveau gouverneur nommé par la Convention, la Commission demande à Lacrosse de faire fonction de gouverneur.
Le 6 février, le général Georges Henri Victor Collot arrive à Basse-Terre en provenance de St Domingue, pour prendre le gouvernement de la Guadeloupe.
L’île est à nouveau divisée en 2 camps, ceux qui veulent Collot, ceux qui veulent Lacrosse…
Arrive la nouvelle de la reprise de la guerre avec les Anglais, que Lacrosse proclame officiellement le 19 : la Commission déclare la colonie en danger.
Le 20 mars, Lacrosse laisse la place à Collot qui est nommé officiellement gouverneur par la Commission.
Le 21 décembre, la Commission se transforme en Corps Représentatif Révolutionnaire, présidé par Bovis et décide de destituer Collot de ses pouvoirs civils. Elle crée un Conseil Exécutif.
La Guadeloupe compte ainsi 2 gouvernements : à la Pointe-à-Pitre, le Corps Représentatif Révolutionnaire avec son Conseil Exécutif et à la Basse-Terre, le Gouverneur et le conseil général de la commune.
Les biens et les habitations des émigrés royalistes sont séquestrés, les habitations du clergé aussi : les caisses de la colonie se remplissent…
A Marie-Galante, le 12 février, une lettre imprimée de la Commission signée Bovis a été remise à l’officier municipal de Grand Bourg, Botreau-Roussel : il la présente au Comité des Douze lors de son assemblée, la lettre soulève l’indignation, on se rend compte que la municipalité de Capesterre a reçu la même, ce qui veut dire que la Guadeloupe ne respecte pas leur corps représentatif…
Marie-Galante " arrête qu’elle persiste dans son indépendance et une scission nécessitée par l’égarement de la Guadeloupe, et qu’elle n’y renoncera qu’après avoir tout tenté auprès de la République pour les obtenir ".
Collot n’aura pas plus de succès : les Douze continueront à gouverner en s’appuyant sur des principes de liberté et d’égalité…
Un arrêté des Douze est pris le 19 décembre :
" Considérant qu'il ne doit exister, parmi les hommes libres, et surtout parmi les Français, aucune différence ou distinction qui ne soit émanée des talents et des vertus ;
Considérant qu'il est du devoir de l'Assemblée de s'appliquer, par tous les moyens qui sont en son pouvoir, à extirper jusque dans sa racine, le préjugé le plus injuste et le plus nuisible à la société qui ait jamais existé parmi les hommes ;
Considérant que la destruction de ce préjugé rendra à la société des hommes qui, par cet encouragement, s'adonnant désormais à la pratique de toutes les vertus civiques, en deviendront le soutien et l'ornement ;
Considérant enfin que cet acte de patriotisme est le plus sûr moyen de consolider l'union et l'harmonie parmi les citoyens, et de déjouer les projets de nos ennemis qui épient sans cesse les occasions de semer, parmi nous la discorde, et de mettre à profit tout ce qui peut être favorable à leur cause, et tendre au rétablissement de l’ancien despotisme ;
Arrête qu'à l'avenir il ne sera fait aucune distinction ni division de classes entre les hommes libres, parce que la loi ne leur donne d'autre dénomination que celle de citoyens ;
Défend les expressions de nouveau, ou toute autre qui pourrait marquer quelque différence ou supériorité contraire à la loi, notamment dans les actes publics ;
Arrête que toute personne libre, de l'un ou de l'autre sexe, prendra, si fait n'a été, un nom propre qui la désigne, et sans lequel tous les actes qu'elle passera seront nuls ;
Arrête que le plus ancien de chaque famille rassemblera ses parents pour fixer leurs noms et constater leur degré de parenté, et que l'acte en sera dressé pardevant notaire ;
Arrête que les déclarations et l'enregistrement de ces actes seront faits aux municipalités, signés par les parties et affichés à la porte de la maison commune. "
On peut dire que les colons de Marie-Galante furent en bonne partie républicains, contrairement à la majorité de ceux de Guadeloupe et surtout de ceux de la Martinique et de Saint-Domingue…
Le père Toulmé, de retour dans l’île, se marie avec Marianne Victoire Balois, mineure autorisée par sa mère tutrice ! Cela ne l’empêchera pas de continuer son activité de curé pendant 1 an, puis il sera "garde magasin de la République", instituteur et finira "propriétaire bourgeois"…
1794 : En France : La Révolution, suite et fin...
Nantes va encore armer 21 navires négriers, 7 seront pris par les Anglais avec lesquels nous sommes à nouveau en guerre, 1 fera naufrage et sur les 13 restants, 4 arriveront en Guadeloupe. Sa moyenne annuelle depuis 10 ans était de 29 négriers.
En Guadeloupe, les Royalistes prennent le dessus...
Marie Galante se déclare indépendante de la Guadeloupe et fidèle à la Convention :
voir tous les détails dans "République des Douze"
8 représentants des Assemblées municipales de Grand Bourg et de Captesterre créent une Commission le 23 octobre, rejoints le 6 novembre par les 4 de Vieux Fort.
Les 12 membres des 3 communes prêtent serment civique : " Je jure d’être fidèle à la Nation, aux Loix qui ont été faites pour la Colonie, au chef suprême du pouvoir exécutif reconnu par la Nation et de remplir avec fidélité, zèle et intégrité tous les devoirs demandés à la Commission "
Le 8 novembre, Deshaies est élu président de cette " République des Douze ", il sera remplacé le 11 par Murat.
1793 : En France, la Révolution va déboucher sur la Terreur :
. Le 21 janvier : Louis XVI est guillotiné Place de la Révolution (Concorde actuellement)
. Le 10 mars création du Tribunal Révolutionnaire, le 6 avril création du Comité de Salut Public.
. Le 17 septembre, loi des Suspects, c’est le début de la Terreur, qui coupera 16.600 têtes…
Nantes a armé ses 5 derniers navires négriers, dont 2 seulement arriveront à bon port, tous 2 en Guadeloupe.
Le dernier sera l'Eole, 540 tonneaux, arrivé en Guadeloupe le 7 juin avec seulement 68 noirs sur les 450 attendus : sa traite a été interrompue à Badagri (actuel Nigéria) par des navires anglais " armés en guerre "...
En Guadeloupe, le 5 janvier, Lacrosse peut débarquer à Pointe-à-Pitre et proclamer la République :
" Révolution, révolution ! Egalité ou la mort ! En révolution tout est permis : insurgez-vous donc, ô patriotes ! Vous êtes, dans ces climats, d'une modération coupable. Armez une de vos mains d'un poignard, armez l'autre d'une torche, et marchez ! Point de grâce aux modérés surtout ; que le fer ou le feu vous fasse une juste raison de tous les obstacles qui se présenteront devant vous " …
Le gouverneur d’Arrot embarque le 10 janvier en pleine nuit à Baillif et s’enfuit à l’île de la Trinité, future Trinidad, alors française.
Le 23 janvier, en attendant le nouveau gouverneur nommé par la Convention, la Commission demande à Lacrosse de faire fonction de gouverneur.
Le 6 février, le général Georges Henri Victor Collot arrive à Basse-Terre en provenance de St Domingue, pour prendre le gouvernement de la Guadeloupe.
L’île est à nouveau divisée en 2 camps, ceux qui veulent Collot, ceux qui veulent Lacrosse…
Arrive la nouvelle de la reprise de la guerre avec les Anglais, que Lacrosse proclame officiellement le 19 : la Commission déclare la colonie en danger.
Le 20 mars, Lacrosse laisse la place à Collot qui est nommé officiellement gouverneur par la Commission.
Le 21 décembre, la Commission se transforme en Corps Représentatif Révolutionnaire, présidé par Bovis et décide de destituer Collot de ses pouvoirs civils. Elle crée un Conseil Exécutif.
La Guadeloupe compte ainsi 2 gouvernements : à la Pointe-à-Pitre, le Corps Représentatif Révolutionnaire avec son Conseil Exécutif et à la Basse-Terre, le Gouverneur et le conseil général de la commune.
Les biens et les habitations des émigrés royalistes sont séquestrés, les habitations du clergé aussi : les caisses de la colonie se remplissent…
A Marie-Galante, le 12 février, une lettre imprimée de la Commission signée Bovis a été remise à l’officier municipal de Grand Bourg, Botreau-Roussel : il la présente au Comité des Douze lors de son assemblée, la lettre soulève l’indignation, on se rend compte que la municipalité de Capesterre a reçu la même, ce qui veut dire que la Guadeloupe ne respecte pas leur corps représentatif…
Marie-Galante " arrête qu’elle persiste dans son indépendance et une scission nécessitée par l’égarement de la Guadeloupe, et qu’elle n’y renoncera qu’après avoir tout tenté auprès de la République pour les obtenir ".
Collot n’aura pas plus de succès : les Douze continueront à gouverner en s’appuyant sur des principes de liberté et d’égalité…
Un arrêté des Douze est pris le 19 décembre :
" Considérant qu'il ne doit exister, parmi les hommes libres, et surtout parmi les Français, aucune différence ou distinction qui ne soit émanée des talents et des vertus ;
Considérant qu'il est du devoir de l'Assemblée de s'appliquer, par tous les moyens qui sont en son pouvoir, à extirper jusque dans sa racine, le préjugé le plus injuste et le plus nuisible à la société qui ait jamais existé parmi les hommes ;
Considérant que la destruction de ce préjugé rendra à la société des hommes qui, par cet encouragement, s'adonnant désormais à la pratique de toutes les vertus civiques, en deviendront le soutien et l'ornement ;
Considérant enfin que cet acte de patriotisme est le plus sûr moyen de consolider l'union et l'harmonie parmi les citoyens, et de déjouer les projets de nos ennemis qui épient sans cesse les occasions de semer, parmi nous la discorde, et de mettre à profit tout ce qui peut être favorable à leur cause, et tendre au rétablissement de l’ancien despotisme ;
Arrête qu'à l'avenir il ne sera fait aucune distinction ni division de classes entre les hommes libres, parce que la loi ne leur donne d'autre dénomination que celle de citoyens ;
Défend les expressions de nouveau, ou toute autre qui pourrait marquer quelque différence ou supériorité contraire à la loi, notamment dans les actes publics ;
Arrête que toute personne libre, de l'un ou de l'autre sexe, prendra, si fait n'a été, un nom propre qui la désigne, et sans lequel tous les actes qu'elle passera seront nuls ;
Arrête que le plus ancien de chaque famille rassemblera ses parents pour fixer leurs noms et constater leur degré de parenté, et que l'acte en sera dressé pardevant notaire ;
Arrête que les déclarations et l'enregistrement de ces actes seront faits aux municipalités, signés par les parties et affichés à la porte de la maison commune. "
On peut dire que les colons de Marie-Galante furent en bonne partie républicains, contrairement à la majorité de ceux de Guadeloupe et surtout de ceux de la Martinique et de Saint-Domingue…
Le père Toulmé, de retour dans l’île, se marie avec Marianne Victoire Balois, mineure autorisée par sa mère tutrice ! Cela ne l’empêchera pas de continuer son activité de curé pendant 1 an, puis il sera "garde magasin de la République", instituteur et finira "propriétaire bourgeois"…
1794 : En France : La Révolution, suite et fin...
- 4 février (16 Pluviôse An II), sur proposition de Levasseur et après les discours du député de St Domingue Dufay puis de Danton, 1ère Abolition de l’Esclavage par décret :
" La Convention Nationale déclare que l'esclavage des Nègres dans toutes les colonies est aboli ; en conséquence elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution "
La Révolution Française aura fait entre 600 et 800.000 morts, dont 290.000 dans les guerres contre la coalition, le reste dans la guerre civile, dont 50.000 dans les colonies, sur une population totale en 1789 d’environ 26 millions d’habitants !
A Marie-Galante, le 24 février, le Comité des Douze publie un Arrêté sur l’affranchissement des esclaves :
" Plusieurs citoyens désirant procurer la liberté à quelques-uns de leurs esclaves, et la municipalité de Grand-Bourg demandant un mode d'affranchissement, l'Assemblée,
Considérant que l'affranchissement doit être soumis à des règles, parce que le bien dégénère en mal lorsqu'il n'est pas renfermé dans de justes bornes,
Considérant qu'un Maître, sous prétexte de donner la liberté, ne doit point se débarrasser d'un vieillard, d'un infirme, d'un incurable, d'un sujet diffamé, qui deviendrait à charge et dangereux pour la société,
Considérant qu'outre le bienfait de la liberté il faut encore que le Maître pourvoie, au moins pour quelque temps, à la nourriture et à l'entretien de l'affranchi lorsqu'il n'aura aucun métier pour se les procurer,
Considérant que cet acte de la part du Maître ne peut nuire aux intérêts de son créancier,
Considérant que la liberté ne doit jamais être la récompense d'un crime commis ou à commettre,
Arrête provisoirement :
Tout Maître qui voudra procurer la liberté à un ou plusieurs de ses esclaves en fera la déclaration aux trois municipalités de la Colonie et désignera le nom, l'âge, la qualité, les talents et les infirmités des dits esclaves, ainsi que le genre de service qu'ils en auront reçu ;
que les municipalités en dresseront procès-verbal, qu'elles feront publier et afficher trois fois dans trois semaines consécutives, en la forme ordinaire, pour la plus grande publicité;
que pendant ladite publication, tout particulier aura droit de s'opposer à ce que ladite liberté ait lieu ;
que l'opposition sera jugée par la municipalité et la commune assemblées dans la quinzaine du jour de la notification;
que si le particulier opposant prouve que l'esclave à qui l'on se propose de donner la liberté est un vieillard, un infirme, un incurable, un diffamé ou un mauvais sujet notoirement connu ; qu'il n'a aucun métier ou industrie honnête pour subsister ;
que, dans ce cas, le maître ne s'oblige pas de lui procurer la subsistance au moins pendant trois ans, s'il n'est pas âgé de plus de trente ans, et pendant toute sa vie, s'il passe trente ans ;
que c'est en fraude de ses créanciers que le maître agit ;
et qu'enfin c'est en récompense d'un crime commis ou à commettre qu'on se propose de donner la liberté, alors l'opposition sera jugée bonne et valable, et la liberté n'aura pas lieu.
Mais si, au contraire, aucun de ces cas n'est prouvé, l'opposant sera déchu, et le procès-verbal de publication dressé par la municipalité y sera enregistré et expédition du tout, signée et scellée, servira de titre au nouvel affranchi pour le faire jouir de la liberté et du titre de citoyen, conformément au décret du 4 avril mil sept cent quatre-vingt douze. "
Il sera ainsi plus facile d’affranchir les esclaves sans l’autorisation du gouverneur et la lourde taxe habituelle...
Ailleurs aux Antilles :
Le 23 mars, les Anglais s'emparent de la Martinique gouvernée par Rochambeau après un siège de 32 jours.
Elle restera sous leur contrôle jusqu'en 1802, avec 4 gouverneurs successifs, donc sans jamais appliquer les lois de la Révolution et par conséquent l’Abolition de l’esclavage.
Le 4 avril, les Anglais s’emparent de St Lucie.
Le 9, ils prennent aussi les Saintes, qu’ils conserveront aussi jusqu’en 1802.
En Guadeloupe, le 4 avril, Collot lance une proclamation " Aux armes citoyens ! " qui punit de mort tout citoyen qui ne resterait pas à son poste : la plupart des membres du Corps Représentatif Révolutionnaire sont arrêtés alors qu’ils sont en train d’embarquer pour fuir en France ou en Amérique…
A Marie-Galante, début avril, à la nouvelle de la prise de la Martinique et de Sainte-Lucie, les Douze déclarent leur impuissance, et convoquent tous les citoyens en assemblées primaires.
Le commandant militaire Kerméné, appelé pour éclairer la colonie sur ses moyens de défense, fait savoir que pour lui la défense n'est pas possible et que l’on ne peut pas même à songer à opposer une résistance sérieuse…
Le citoyen Bourjac propose de nommer des commissaires. Cette idée acceptée, on décide qu'il en sera désigné 4 par paroisse :
Ces nouveaux élus vont faire basculer Marie-Galante dans le camp des Anglais...
A la Guadeloupe, le 10 avril, l’escadre de l’Amiral John Jervis arrive à Grande-Terre à Gosier, débarque les troupes du général Charles Grey qui prennent le 12 le fort de Fleur d’Epée, tuant 150 sur les 232 hommes de la garnison. Elles s’emparent ensuite du fort St Louis et de Pointe-à-Pitre.
Le 16 et le 17, les Anglais font 2 débarquements pour attaquer Basse-Terre par l’Est et par l’Ouest.
Le 20, Grey exige qui a pris les 2 dernières positions de défense, demande une reddition sans conditions.
Une capitulation avec les honneurs de la guerre et libre retour en métropole est signée par le gouverneur Collot qui n’avait guère le soutien de la population pour résister. Il part aux Etats-Unis avec l’accord des Anglais, son retour en France l’aurait conduit à la guillotine …
Le général Dundas devient gouverneur, aidé par quelques colons devenus commissaires, il proscrit tous ceux qui n’acceptent pas l’occupation anglaise.
A Marie-Galante, le commandant Kerméné veut mettre l'île en état de siège, les commissaires s'y opposent, et prennent le 21 avril un arrêté :
" Considérant que cette colonie a été absolument abandonnée, depuis la déclaration de la guerre, par les généraux et délégués de la République, et privée de tous les secours qui lui étaient nécessaires et qui leur avaient été demandés ;
Considérant encore que les îles de la Martinique, Sainte-Lucie et Grande-Terre sont déjà conquises, que la Guadeloupe est assiégée, et qu’il ne reste plus aucun espoir de secours et de moyens pour la conserver à la République ;
Considérant enfin que, dans cette cruelle position, c'est un devoir pour l’assemblée de veiller à la conservation des propriétés, et que l’intention de la République n'est pas de régner sur des cendres et sur des débris ;
Arrête que la proclamation du commandant militaire restera sans effet, et que les commissaires sont autorisés à préparer dans leur sagesse les conditions qui leur paraîtront les plus avantageuses pour le bonheur de la colonie.
Invite tous les citoyens à l’harmonie, à la paix et à une union générale de coeur et d'esprit qui, en confondant tous les intérêts, doit préparer le salut commun et la tranquillité de tous. "
Ils demandent clairement de ne pas tirer sur les Anglais...
Quelques jours après, les Anglais envoient quelques hommes en garnison : Marie-Galante rentre paisiblement dans le giron de la Guadeloupe anglaise : l’île est remise au capitaine Anglais Robert Johnston.
Lors de cette nouvelle occupation, ceux qui ne veulent pas prêter serment au roi Georges III sont déportés.
Les Anglais nomment pour administrer l'île, trois commissaires parmi ceux déjà élus par la dernière assemblée : Robert Coquille pour Grand-Bourg, Pierre Hotessier pour Capesterre et, Jacques Bourjac, receveur du Domaine du Roi, pour Saint-Louis.
Victor Hugues est envoyé par la Convention comme Commissaire délégué pour essayer d’empécher la prise de la Guadeloupe par les Anglais. Le 23 avril, lendemain de la capitulation qu’il ignore, il part de l'île d'Aix...
Le 2 juin, en approchant de la Grande Terre, il apprend par une barque les évènements et l’occupation anglaise.
Hugues décide de débarquer malgré tout : le débarquement se fait par surprise à la Pointe des Salines, près du Gosier.
Le 6 juin, le fort Fleur d’Epée est repris, le 7 Pointe-à-Pitre est repris, les Anglais s’enfuient au-delà de la Rivière Salée, en faisant couler le bac sous la surcharge…
Avertis du débarquement français, les Anglais envoient des renforts qui partent de la Martinique, avec le général Grey, 6 vaisseaux, 12 frégates, 5 canonnières et 16 transports de troupes, ils débarquent à Basse Terre et contrattaquent sur terre en repassent la Rivière Salée.
Le bombardement de Pointe-à-Pitre dure par terre et par mer plus d'un mois : la population est décimée avec en plus une épidémie de fièvre jaune
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les Anglais reprennent Pointe-à-Pitre.
Les Français contre-attaquent et chargent à la baïonnette, les Anglais se replient, l’escadre anglaise quitte la Grande Terre le 5 juillet…
Hugues décide d’attaquer la Basse-Terre avec 3 corps : les Anglais prennent la fuite par la mer dans la nuit du 10 au 11 décembre…
- 10 juin : loi de Prairial qui prive les accusés du droit de défense et recours et aboutit rapidement à la Grande Terreur à Paris, 1.350 guillotinés
- 28 juillet : Robespierre est guillotiné avec 21 de ses partisans : c’est la fin des Montagnards
La Révolution Française aura fait entre 600 et 800.000 morts, dont 290.000 dans les guerres contre la coalition, le reste dans la guerre civile, dont 50.000 dans les colonies, sur une population totale en 1789 d’environ 26 millions d’habitants !
A Marie-Galante, le 24 février, le Comité des Douze publie un Arrêté sur l’affranchissement des esclaves :
" Plusieurs citoyens désirant procurer la liberté à quelques-uns de leurs esclaves, et la municipalité de Grand-Bourg demandant un mode d'affranchissement, l'Assemblée,
Considérant que l'affranchissement doit être soumis à des règles, parce que le bien dégénère en mal lorsqu'il n'est pas renfermé dans de justes bornes,
Considérant qu'un Maître, sous prétexte de donner la liberté, ne doit point se débarrasser d'un vieillard, d'un infirme, d'un incurable, d'un sujet diffamé, qui deviendrait à charge et dangereux pour la société,
Considérant qu'outre le bienfait de la liberté il faut encore que le Maître pourvoie, au moins pour quelque temps, à la nourriture et à l'entretien de l'affranchi lorsqu'il n'aura aucun métier pour se les procurer,
Considérant que cet acte de la part du Maître ne peut nuire aux intérêts de son créancier,
Considérant que la liberté ne doit jamais être la récompense d'un crime commis ou à commettre,
Arrête provisoirement :
Tout Maître qui voudra procurer la liberté à un ou plusieurs de ses esclaves en fera la déclaration aux trois municipalités de la Colonie et désignera le nom, l'âge, la qualité, les talents et les infirmités des dits esclaves, ainsi que le genre de service qu'ils en auront reçu ;
que les municipalités en dresseront procès-verbal, qu'elles feront publier et afficher trois fois dans trois semaines consécutives, en la forme ordinaire, pour la plus grande publicité;
que pendant ladite publication, tout particulier aura droit de s'opposer à ce que ladite liberté ait lieu ;
que l'opposition sera jugée par la municipalité et la commune assemblées dans la quinzaine du jour de la notification;
que si le particulier opposant prouve que l'esclave à qui l'on se propose de donner la liberté est un vieillard, un infirme, un incurable, un diffamé ou un mauvais sujet notoirement connu ; qu'il n'a aucun métier ou industrie honnête pour subsister ;
que, dans ce cas, le maître ne s'oblige pas de lui procurer la subsistance au moins pendant trois ans, s'il n'est pas âgé de plus de trente ans, et pendant toute sa vie, s'il passe trente ans ;
que c'est en fraude de ses créanciers que le maître agit ;
et qu'enfin c'est en récompense d'un crime commis ou à commettre qu'on se propose de donner la liberté, alors l'opposition sera jugée bonne et valable, et la liberté n'aura pas lieu.
Mais si, au contraire, aucun de ces cas n'est prouvé, l'opposant sera déchu, et le procès-verbal de publication dressé par la municipalité y sera enregistré et expédition du tout, signée et scellée, servira de titre au nouvel affranchi pour le faire jouir de la liberté et du titre de citoyen, conformément au décret du 4 avril mil sept cent quatre-vingt douze. "
Il sera ainsi plus facile d’affranchir les esclaves sans l’autorisation du gouverneur et la lourde taxe habituelle...
Ailleurs aux Antilles :
Le 23 mars, les Anglais s'emparent de la Martinique gouvernée par Rochambeau après un siège de 32 jours.
Elle restera sous leur contrôle jusqu'en 1802, avec 4 gouverneurs successifs, donc sans jamais appliquer les lois de la Révolution et par conséquent l’Abolition de l’esclavage.
Le 4 avril, les Anglais s’emparent de St Lucie.
Le 9, ils prennent aussi les Saintes, qu’ils conserveront aussi jusqu’en 1802.
En Guadeloupe, le 4 avril, Collot lance une proclamation " Aux armes citoyens ! " qui punit de mort tout citoyen qui ne resterait pas à son poste : la plupart des membres du Corps Représentatif Révolutionnaire sont arrêtés alors qu’ils sont en train d’embarquer pour fuir en France ou en Amérique…
A Marie-Galante, début avril, à la nouvelle de la prise de la Martinique et de Sainte-Lucie, les Douze déclarent leur impuissance, et convoquent tous les citoyens en assemblées primaires.
Le commandant militaire Kerméné, appelé pour éclairer la colonie sur ses moyens de défense, fait savoir que pour lui la défense n'est pas possible et que l’on ne peut pas même à songer à opposer une résistance sérieuse…
Le citoyen Bourjac propose de nommer des commissaires. Cette idée acceptée, on décide qu'il en sera désigné 4 par paroisse :
- pour la paroisse de la Capesterre : les citoyens Coquille, Hotessier père, Cadet Duclos et Faussecave père
- pour la paroisse de Vieux-Fort : les citoyens Partarrieu, Enard, Romain cadet et Roussel-Bonneterre
- pour la paroisse de Grand-Bourg : les citoyens Bourjac, Lamière, Cartaide et Roussel aîné.
Ces nouveaux élus vont faire basculer Marie-Galante dans le camp des Anglais...
A la Guadeloupe, le 10 avril, l’escadre de l’Amiral John Jervis arrive à Grande-Terre à Gosier, débarque les troupes du général Charles Grey qui prennent le 12 le fort de Fleur d’Epée, tuant 150 sur les 232 hommes de la garnison. Elles s’emparent ensuite du fort St Louis et de Pointe-à-Pitre.
Le 16 et le 17, les Anglais font 2 débarquements pour attaquer Basse-Terre par l’Est et par l’Ouest.
Le 20, Grey exige qui a pris les 2 dernières positions de défense, demande une reddition sans conditions.
Une capitulation avec les honneurs de la guerre et libre retour en métropole est signée par le gouverneur Collot qui n’avait guère le soutien de la population pour résister. Il part aux Etats-Unis avec l’accord des Anglais, son retour en France l’aurait conduit à la guillotine …
Le général Dundas devient gouverneur, aidé par quelques colons devenus commissaires, il proscrit tous ceux qui n’acceptent pas l’occupation anglaise.
A Marie-Galante, le commandant Kerméné veut mettre l'île en état de siège, les commissaires s'y opposent, et prennent le 21 avril un arrêté :
" Considérant que cette colonie a été absolument abandonnée, depuis la déclaration de la guerre, par les généraux et délégués de la République, et privée de tous les secours qui lui étaient nécessaires et qui leur avaient été demandés ;
Considérant encore que les îles de la Martinique, Sainte-Lucie et Grande-Terre sont déjà conquises, que la Guadeloupe est assiégée, et qu’il ne reste plus aucun espoir de secours et de moyens pour la conserver à la République ;
Considérant enfin que, dans cette cruelle position, c'est un devoir pour l’assemblée de veiller à la conservation des propriétés, et que l’intention de la République n'est pas de régner sur des cendres et sur des débris ;
Arrête que la proclamation du commandant militaire restera sans effet, et que les commissaires sont autorisés à préparer dans leur sagesse les conditions qui leur paraîtront les plus avantageuses pour le bonheur de la colonie.
Invite tous les citoyens à l’harmonie, à la paix et à une union générale de coeur et d'esprit qui, en confondant tous les intérêts, doit préparer le salut commun et la tranquillité de tous. "
Ils demandent clairement de ne pas tirer sur les Anglais...
Quelques jours après, les Anglais envoient quelques hommes en garnison : Marie-Galante rentre paisiblement dans le giron de la Guadeloupe anglaise : l’île est remise au capitaine Anglais Robert Johnston.
Lors de cette nouvelle occupation, ceux qui ne veulent pas prêter serment au roi Georges III sont déportés.
Les Anglais nomment pour administrer l'île, trois commissaires parmi ceux déjà élus par la dernière assemblée : Robert Coquille pour Grand-Bourg, Pierre Hotessier pour Capesterre et, Jacques Bourjac, receveur du Domaine du Roi, pour Saint-Louis.
Victor Hugues est envoyé par la Convention comme Commissaire délégué pour essayer d’empécher la prise de la Guadeloupe par les Anglais. Le 23 avril, lendemain de la capitulation qu’il ignore, il part de l'île d'Aix...
Le 2 juin, en approchant de la Grande Terre, il apprend par une barque les évènements et l’occupation anglaise.
Hugues décide de débarquer malgré tout : le débarquement se fait par surprise à la Pointe des Salines, près du Gosier.
Le 6 juin, le fort Fleur d’Epée est repris, le 7 Pointe-à-Pitre est repris, les Anglais s’enfuient au-delà de la Rivière Salée, en faisant couler le bac sous la surcharge…
Avertis du débarquement français, les Anglais envoient des renforts qui partent de la Martinique, avec le général Grey, 6 vaisseaux, 12 frégates, 5 canonnières et 16 transports de troupes, ils débarquent à Basse Terre et contrattaquent sur terre en repassent la Rivière Salée.
Le bombardement de Pointe-à-Pitre dure par terre et par mer plus d'un mois : la population est décimée avec en plus une épidémie de fièvre jaune
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les Anglais reprennent Pointe-à-Pitre.
Les Français contre-attaquent et chargent à la baïonnette, les Anglais se replient, l’escadre anglaise quitte la Grande Terre le 5 juillet…
Hugues décide d’attaquer la Basse-Terre avec 3 corps : les Anglais prennent la fuite par la mer dans la nuit du 10 au 11 décembre…
Pendant le siège, Victor Hugues a préparé fin août une expédition pour Marie-Galante, commandée par Jean Claude Rameaux, habitant cotonier à Capesterre de Marie Galante.
La nuit du 27 novembre, leurs pirogues débarquent entre Vieux-Fort et Saint-Louis.
Les Anglais sont taillés en pièces, la ravine prendra le nom de " Ravine du Massacre "…
De là, ils fondent sur Grand-Bourg, à la fois par terre et par mer. La ville est plongée dans le sommeil. Ils s'emparent des batteries et de la ville, la frégate et la corvette anglaises mouillées dans la rade prennent la fuite.
Les Sans-culottes décident d’éliminer d'abord les commissaires nommés par les Anglais.
Coquille s'éveille, comprend ce qui se passe, saute par la fenêtre de sa chambre côté mer, se fracture la cuisse et s'achève d'un coup de pistolet.
On se met à la recherche des deux autres commissaires.
Hotessier se plonge un poignard en plein cœur. Les soldats de Rameaux insultent et fouettent son cadavre pendant qu’on le ramène sur une charrette au Bourg.
Bourjac, plus heureux, a eu le temps de fuir ; il s'est caché dans la mangrove de Saint-Louis. Dénoncé quelques jours après par son domestique noir Simon, il est rapidement encerclé : il essaie vainement de se brûler la cervelle, se manque, s’ouvre le ventre avec son sabre. Il est capturé, baignant dans son sang, on le traîne jusqu'à Grand-Bourg où il est finalement fusillé sur les glacis du Fort.
Rameaux, resté le maître, terrorise Marie-Galante, comme Victor Hugues la Guadeloupe.
L’huissier Gauguery est nommé commissaire et s’occupe des éxécutions : entre la guillotine installée à Pointe à Pitre et la fusillade, il décime les royalistes et les rares aristocrates restants…
32 habitants propriétaires sont guillotinés, dont Gaucher et ses 2 fils, Gassier, Bégorat, Saint Villiers, Lapillardière, Bézard fils, etc…
67 habitations sont séquestrées.
Hugues a fait interner à Capesterre les femmes et enfants d’émigrés. Quand un bateau anglais passe, Gauguery s’en sert de bouclier humain en les faisant prendre entre le feu de ses sans-culottes et celui du navire…
L’île est à nouveau réunie à la Guadeloupe, l’esclavage est aboli.
Grand-Bourg change de nom et est rebaptisé "Réunion".
On applique désormais le calendrier républicain.
Ainsi, une expédition de 1.150 hommes, dont plus de 80% devait mourir par les armes ou la fièvre jaune, a réussi, après presque 7 mois de combats, à reprendre l’archipel à 8.000 Anglais…
A St Domingue, le gouverneur Lavaux réussi à rallier à la République Toussaint Louverture et son armée noire de 3000 hommes, tenté depuis 1793 au ralliement avec les Espagnols.
1795 : En Guadeloupe, Hugues rebaptise les principales communes : Port-Louis devient Port-Libre, Ste Anne Fraternité, St François Egalité, Ste Rose Tricolore.
Il installe son administration : 1 commissaire dans chaque commune, les membres de la municipalité sont nommés par le commissaire ou par Hugues.
Une commission militaire, sorte de tribunal présidé à Pointe-à-Pitre par Carpentier, ancien huissier martiniquais, chargé des éxécutions et un comité de surveillance révolutionnaire, composé de 8 membres, dont Darboussier père, chargé des dénonciations.
Les églises sont fermées, voire détruites, ou deviennent des bâtiments municipaux : le 8 février, celle de Pointe-à-Pitre devient la municipalité.
Alors que la Terreur est presque terminée en France, Victor Hugues, surnommé par certains " le Robespierre colonial ", l’applique avec ferveur : du fait des exécutions et de la fuite, notamment vers la Martinique, de ceux qui risquaient la guillotine, la population blanche va passer de 9.371 à 1.092, dont seulement 255 hommes…
Les biens de 688 "émigrés" qui ont fuit l’instauration de la République sont séquestrés, dont 288 habitations-sucreries qui deviennent "habitations nationales" ou "habitations de la République" ; idem en ville, 180 maisons pour la seule Basse-Terre sont confisquées aux émigrés…
La gestion des habitations est confiée à des géreurs ou séquestres, partisans de Hugues.
Hugues prend un arrêté pour interdire le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Hugues édite aussi un " Ordre du travail " pour les citoyens travailleurs de chaque habitation :
"Cinq heures et demie du matin : La cloche avertira les citoyens et citoyennes de se réunir dans un lieu quelconque indiqué par le principal chef de l’habitation.
Cinq heures trois quarts : Le chef entonnera un des couplets de l'hymne républicain, terminé par le cri de : Vive la République ! Il sera strict à l'heure, et prendra l'habitude de n'attendre personne. Ensuite il fera l'appel nominal et pointera les absents.
Ces mesures remplies, les citoyens se rendront de suite à l'ouvrage avec leur conducteur, toujours en chantant, et avec cette gaîté simple et vive qui doit animer le bon enfant de la patrie.
Le principal chef se transportera de son côté dans toutes les cases des citoyens ; il interrogera ceux qui s'y trouveront, et leur demandera pourquoi ils ne sont pas avec les autres au travail ; il écoutera leurs excuses, examinera si elles sont légitimes ou non, et prendra des notes.
Tous les chefs communiqueront au moins une fois par décade avec le commissaire délégué, ou avec la municipalité, ou avec ceux préposés pour recevoir le détail des travaux et de la conduite des citoyens pendant la décade.
A huit heures : le déjeûner, pris sur le terrain, à l'exemple des sans-culottes cultivateurs en France.
A huit heures et demie : on reprend le travail qui cessera à onze heures et demie.
A deux heures après dîner, la cloche annonce partout la fin du repos. Les citoyens et citoyennes se rendront alors comme le matin au lieu indiqué. Le chef fera l'appel nominal, et répétera généralement le soir les mesures prises le matin.
Le travail cessera à la nuit"
Mais les salaires promis aux séquestres n’arrivent pas et encore moins celui des noirs…
Les noirs refusent de travailler dans ces conditions et se réunissent aux Abymes pour faire valoir leurs droits : Hugues leur envoie la troupe, les taille en pièces, capture et fait exécuter les meneurs…
La nuit du 27 novembre, leurs pirogues débarquent entre Vieux-Fort et Saint-Louis.
Les Anglais sont taillés en pièces, la ravine prendra le nom de " Ravine du Massacre "…
De là, ils fondent sur Grand-Bourg, à la fois par terre et par mer. La ville est plongée dans le sommeil. Ils s'emparent des batteries et de la ville, la frégate et la corvette anglaises mouillées dans la rade prennent la fuite.
Les Sans-culottes décident d’éliminer d'abord les commissaires nommés par les Anglais.
Coquille s'éveille, comprend ce qui se passe, saute par la fenêtre de sa chambre côté mer, se fracture la cuisse et s'achève d'un coup de pistolet.
On se met à la recherche des deux autres commissaires.
Hotessier se plonge un poignard en plein cœur. Les soldats de Rameaux insultent et fouettent son cadavre pendant qu’on le ramène sur une charrette au Bourg.
Bourjac, plus heureux, a eu le temps de fuir ; il s'est caché dans la mangrove de Saint-Louis. Dénoncé quelques jours après par son domestique noir Simon, il est rapidement encerclé : il essaie vainement de se brûler la cervelle, se manque, s’ouvre le ventre avec son sabre. Il est capturé, baignant dans son sang, on le traîne jusqu'à Grand-Bourg où il est finalement fusillé sur les glacis du Fort.
Rameaux, resté le maître, terrorise Marie-Galante, comme Victor Hugues la Guadeloupe.
L’huissier Gauguery est nommé commissaire et s’occupe des éxécutions : entre la guillotine installée à Pointe à Pitre et la fusillade, il décime les royalistes et les rares aristocrates restants…
32 habitants propriétaires sont guillotinés, dont Gaucher et ses 2 fils, Gassier, Bégorat, Saint Villiers, Lapillardière, Bézard fils, etc…
67 habitations sont séquestrées.
Hugues a fait interner à Capesterre les femmes et enfants d’émigrés. Quand un bateau anglais passe, Gauguery s’en sert de bouclier humain en les faisant prendre entre le feu de ses sans-culottes et celui du navire…
L’île est à nouveau réunie à la Guadeloupe, l’esclavage est aboli.
Grand-Bourg change de nom et est rebaptisé "Réunion".
On applique désormais le calendrier républicain.
Ainsi, une expédition de 1.150 hommes, dont plus de 80% devait mourir par les armes ou la fièvre jaune, a réussi, après presque 7 mois de combats, à reprendre l’archipel à 8.000 Anglais…
A St Domingue, le gouverneur Lavaux réussi à rallier à la République Toussaint Louverture et son armée noire de 3000 hommes, tenté depuis 1793 au ralliement avec les Espagnols.
1795 : En Guadeloupe, Hugues rebaptise les principales communes : Port-Louis devient Port-Libre, Ste Anne Fraternité, St François Egalité, Ste Rose Tricolore.
Il installe son administration : 1 commissaire dans chaque commune, les membres de la municipalité sont nommés par le commissaire ou par Hugues.
Une commission militaire, sorte de tribunal présidé à Pointe-à-Pitre par Carpentier, ancien huissier martiniquais, chargé des éxécutions et un comité de surveillance révolutionnaire, composé de 8 membres, dont Darboussier père, chargé des dénonciations.
Les églises sont fermées, voire détruites, ou deviennent des bâtiments municipaux : le 8 février, celle de Pointe-à-Pitre devient la municipalité.
Alors que la Terreur est presque terminée en France, Victor Hugues, surnommé par certains " le Robespierre colonial ", l’applique avec ferveur : du fait des exécutions et de la fuite, notamment vers la Martinique, de ceux qui risquaient la guillotine, la population blanche va passer de 9.371 à 1.092, dont seulement 255 hommes…
Les biens de 688 "émigrés" qui ont fuit l’instauration de la République sont séquestrés, dont 288 habitations-sucreries qui deviennent "habitations nationales" ou "habitations de la République" ; idem en ville, 180 maisons pour la seule Basse-Terre sont confisquées aux émigrés…
La gestion des habitations est confiée à des géreurs ou séquestres, partisans de Hugues.
Hugues prend un arrêté pour interdire le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Hugues édite aussi un " Ordre du travail " pour les citoyens travailleurs de chaque habitation :
"Cinq heures et demie du matin : La cloche avertira les citoyens et citoyennes de se réunir dans un lieu quelconque indiqué par le principal chef de l’habitation.
Cinq heures trois quarts : Le chef entonnera un des couplets de l'hymne républicain, terminé par le cri de : Vive la République ! Il sera strict à l'heure, et prendra l'habitude de n'attendre personne. Ensuite il fera l'appel nominal et pointera les absents.
Ces mesures remplies, les citoyens se rendront de suite à l'ouvrage avec leur conducteur, toujours en chantant, et avec cette gaîté simple et vive qui doit animer le bon enfant de la patrie.
Le principal chef se transportera de son côté dans toutes les cases des citoyens ; il interrogera ceux qui s'y trouveront, et leur demandera pourquoi ils ne sont pas avec les autres au travail ; il écoutera leurs excuses, examinera si elles sont légitimes ou non, et prendra des notes.
Tous les chefs communiqueront au moins une fois par décade avec le commissaire délégué, ou avec la municipalité, ou avec ceux préposés pour recevoir le détail des travaux et de la conduite des citoyens pendant la décade.
A huit heures : le déjeûner, pris sur le terrain, à l'exemple des sans-culottes cultivateurs en France.
A huit heures et demie : on reprend le travail qui cessera à onze heures et demie.
A deux heures après dîner, la cloche annonce partout la fin du repos. Les citoyens et citoyennes se rendront alors comme le matin au lieu indiqué. Le chef fera l'appel nominal, et répétera généralement le soir les mesures prises le matin.
Le travail cessera à la nuit"
Mais les salaires promis aux séquestres n’arrivent pas et encore moins celui des noirs…
Les noirs refusent de travailler dans ces conditions et se réunissent aux Abymes pour faire valoir leurs droits : Hugues leur envoie la troupe, les taille en pièces, capture et fait exécuter les meneurs…
A défaut de battre la monnaie, les anciennes pièces royales sont estampés : R F
Un " Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible " est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d'âge.
Pour Marie-Galante :
Un " Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible " est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d'âge.
Pour Marie-Galante :
L’Etat Civil républicain de Réunion (Grand Bourg), avec pour officier public Duburg, commence le 13 pluviose
(1er février) avec des mariages de couples noirs, en grande partie travailleurs du bourg : au total 10 mariages noirs pour 2 blancs.
89 décès, essentiellement de noirs, anciens esclaves devenus "soldats" pour partie et en grande majorité sur les mêmes habitations où ils sont devenus "cultivateurs"…
Les patronymes n’existant pas, comme pour les mariages, on reste avec les prénoms ou surnoms.
Le 23 vendémiaire (15 octobre), le fils d’André Hégésippe Wachter, Joseph, 14 ans, " fusilier dans la Compagnie n°5 du deuxième bataillon de la deuxième demy Brigade des Sans-culottes ", rentre mourir chez ses parents sur l'habitation Port Louis…
Quant aux 86 naissances, elles sont presque toutes désignées "naturel de", en l’absence de patronyme, les couples étant rarement identifiés : ainsi le 14 pluviose (2 février), Edouard Vavon vient déclarer 3 naissances sur son habitation : "Légalité, naturelle de Amédée, Brutus, naturel de Jeanne et Sans-culotte, naturel de Pélagie", la Révolution est bien passée par là ! Légalité est "rouge", c’est-à-dire métisse.
(1er février) avec des mariages de couples noirs, en grande partie travailleurs du bourg : au total 10 mariages noirs pour 2 blancs.
89 décès, essentiellement de noirs, anciens esclaves devenus "soldats" pour partie et en grande majorité sur les mêmes habitations où ils sont devenus "cultivateurs"…
Les patronymes n’existant pas, comme pour les mariages, on reste avec les prénoms ou surnoms.
Le 23 vendémiaire (15 octobre), le fils d’André Hégésippe Wachter, Joseph, 14 ans, " fusilier dans la Compagnie n°5 du deuxième bataillon de la deuxième demy Brigade des Sans-culottes ", rentre mourir chez ses parents sur l'habitation Port Louis…
Quant aux 86 naissances, elles sont presque toutes désignées "naturel de", en l’absence de patronyme, les couples étant rarement identifiés : ainsi le 14 pluviose (2 février), Edouard Vavon vient déclarer 3 naissances sur son habitation : "Légalité, naturelle de Amédée, Brutus, naturel de Jeanne et Sans-culotte, naturel de Pélagie", la Révolution est bien passée par là ! Légalité est "rouge", c’est-à-dire métisse.
A Vieux Fort, l’Etat Civil "révolutionnaire" commence le 17 pluviose (5 février) et est signé par André Blanchard Cadet ou Pierre Martial, commissaires populaires de la commune.
On relève 6 mariages de blancs et un mixte : Pierre Dumas, gascon, épouse Ursule, domestique chez la veuve Labat, il reconnait son fils Guillaume et adopte les 3 enfants précédents.
Parmi les naissances, 2 blancs, 68 noirs et une métisse "officielle" Andrèse, fille d’André Lacavé et d’Elisabeth, sa "femme de confiance"…
A noter que beaucoup de naissances sont des régularisations des 2 dernières années troublées.
Enfin, 42 décès dont 33 noirs, une majorité d’enfants…
A Capesterre, l’Etat Civil de la République commence le 22 nivose (11 janvier) et est signé par Jean Cluzelle, citoyen maire puis Pierre Vallier ou Louis Cognet officiers publics. On comptabilise 12 mariages (dont 5 couples noirs) 1 divorce (blanc !), 79 naissances (dont 60 noirs et un métis) et 45 décès (dont 37 noirs et 5 "rouges" métis).
Les habitations des "ci-devant" qui ont fuit ou ont été guillotinés sont devenues "Habitation de la République" ou "Propriété Nationale". Parmi les 67 habitations séquestrées :
A Réunion (Grand Bourg) : De Retz, Desmarais, Bourjac, Gaucher, Duparc, Cazalis, Badiff, Pillardière, Loncourt, Courtois, Larrigot, Latour-Lillet, La Grande Baye, Castayde, Ballet, St Charles, Laloge, Parfourru, Gaucher fils, Gaucher père, Beillert fils, Hérisson, Marseille Vergé, Lalanne, Bégora, Richer, Lamure, Bosredon.
A Vieux Fort : Ménard (appellée M. Enard), Ribourgeon, Partarieu, Brunel, Pluquet.
A Capesterre : Faussecave père, Decavery, Hotessier, Coquille, St Villiers, Courtois, Lebrun, Vidon.
Paradoxalement, l'habitation Grande Savane de Jacques Bourjac, exécuté par les révolutionnaires, ne sera pas séquestrée : elle est rachetée à sa veuve par Bernard Espaignet.
Un "Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible" est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d’âge.
Pour Marie Galante :
On relève 6 mariages de blancs et un mixte : Pierre Dumas, gascon, épouse Ursule, domestique chez la veuve Labat, il reconnait son fils Guillaume et adopte les 3 enfants précédents.
Parmi les naissances, 2 blancs, 68 noirs et une métisse "officielle" Andrèse, fille d’André Lacavé et d’Elisabeth, sa "femme de confiance"…
A noter que beaucoup de naissances sont des régularisations des 2 dernières années troublées.
Enfin, 42 décès dont 33 noirs, une majorité d’enfants…
A Capesterre, l’Etat Civil de la République commence le 22 nivose (11 janvier) et est signé par Jean Cluzelle, citoyen maire puis Pierre Vallier ou Louis Cognet officiers publics. On comptabilise 12 mariages (dont 5 couples noirs) 1 divorce (blanc !), 79 naissances (dont 60 noirs et un métis) et 45 décès (dont 37 noirs et 5 "rouges" métis).
Les habitations des "ci-devant" qui ont fuit ou ont été guillotinés sont devenues "Habitation de la République" ou "Propriété Nationale". Parmi les 67 habitations séquestrées :
A Réunion (Grand Bourg) : De Retz, Desmarais, Bourjac, Gaucher, Duparc, Cazalis, Badiff, Pillardière, Loncourt, Courtois, Larrigot, Latour-Lillet, La Grande Baye, Castayde, Ballet, St Charles, Laloge, Parfourru, Gaucher fils, Gaucher père, Beillert fils, Hérisson, Marseille Vergé, Lalanne, Bégora, Richer, Lamure, Bosredon.
A Vieux Fort : Ménard (appellée M. Enard), Ribourgeon, Partarieu, Brunel, Pluquet.
A Capesterre : Faussecave père, Decavery, Hotessier, Coquille, St Villiers, Courtois, Lebrun, Vidon.
Paradoxalement, l'habitation Grande Savane de Jacques Bourjac, exécuté par les révolutionnaires, ne sera pas séquestrée : elle est rachetée à sa veuve par Bernard Espaignet.
Un "Etat sommaire des naissances et des morts dans les différentes communes du département de la Guadeloupe pendant l’an 4 de la République française et indivisible" est fourni avec un tableau par couleur (blancs, noirs, rouges, c’est-à-dire métis) et par tranche d’âge.
Pour Marie Galante :
On constate 20 naissances d'enfants blancs pour 243 noirs...
La mortalité est maximum chez les hommes et femmes rouges (métis) et chez les enfants noirs.
Le 22 avril les Français, commandés par Goyrand, débarquent à Ste Lucie, le 18 juin l’île est reprise aux Anglais.
St Martin et St Eustache sont aussi repris aux Anglais.
A St Vincent, Hugues envoie des émissaires pour soulever les Caraibes contre les Anglais.
En France, le 14 avril, loi sur les poids et mesures instaurant le système métrique. La Livre est remplacée par le Franc.
Le 17 août : nouvelle Constitution de l’An III et création du Directoire.
Le 26 octobre, la Convention démissionne : " La Convention nationale déclare que sa mission est remplie, et que sa session est terminée. "
Le 4 novembre, le Directoire est constitué et proclame : " Qu'il était résolu à faire régner la concorde, ramener la paix, régénérer les moeurs, rouvrir les sources de la production, ranimer l'industrie et le commerce remettre l'ordre social à la place du chaos inséparable des révolutions "...
1796 : En Guadeloupe, le Directoire n’a pas le temps d’envoyer de nouveaux commissaires : par arrêté du 26 janvier, Hugues et Lebas sont renommés Agents du Directoire pour 18 mois.
Le 16 mars, Hugues épouse une riche créole de Martinique, Angélique Jacquin : ses biens sont alors estimés à 458.000 livres, dont une partie en France, une autre aux Etats Unis : la Révolution a bien profité à certains !
Hugues est plus riche que son gouvernement !
La guillotine s’est calmée, peut-être un effet du mariage…
Hugues prend un arrêté contre le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Il écrit dans son rapport au Directoire : " L'homme attaché ici aux travaux de la terre peut, sans se gêner, se procurer en dix jours l'existence d'une année ; il n'a pas de besoins ; les vêtements lui sont inutiles ; l'indolence et la paresse sont le suprême bonheur pour lui ; il n'est mû par aucune des passions qui peuvent porter l'homme au travail "
Hugues s’est toujours refusé à appliquer la Constitution de 93, il se justifie dans une lettre au ministre le 9 août :
" Plusieurs raisons nous ont empêché de mettre jusqu'à présent la constitution en activité dans cette colonie ; nous allons vous les déduire…La constitution, qui offre tant d'avantages en France, ne présente que des difficultés dans ces contrées ; la promulguer, la mettre aujourd'hui en activité, le lendemain il n'y a plus de colonies. En effet, qui pourra contenir 90.000 individus forts et robustes, aigris par de longs malheurs, par des tourments horribles et par des supplices affreux ? Qui pourra contenir la férocité naturelle aux Africains, accrue par le désir de la vengeance ? Qui empêchera les funestes effets de l'ignorance et de l'abrutissement de l’esclavage ? Sera-ce 3.000 personnes, dont 2.000 détestent autant l'ordre de choses actuel que le gouvernement républicain, et dont 500 sont enfants ou valétudinaires ? A l'exception de 200 ou de 300 hommes à principes, venus d'Europe, le reste des blancs est ennemi aussi juré des noirs que les noirs le sont des blancs…
Nous vous le répétons, citoyen Ministre, la Constitution, loin d'être un bienfait pour la colonie, dans la situation où elle se trouve, sera sa perte"
Recensement du 1er Vendémiaire An V, soit le 26 septembre :
"Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
La mortalité est maximum chez les hommes et femmes rouges (métis) et chez les enfants noirs.
Le 22 avril les Français, commandés par Goyrand, débarquent à Ste Lucie, le 18 juin l’île est reprise aux Anglais.
St Martin et St Eustache sont aussi repris aux Anglais.
A St Vincent, Hugues envoie des émissaires pour soulever les Caraibes contre les Anglais.
En France, le 14 avril, loi sur les poids et mesures instaurant le système métrique. La Livre est remplacée par le Franc.
Le 17 août : nouvelle Constitution de l’An III et création du Directoire.
Le 26 octobre, la Convention démissionne : " La Convention nationale déclare que sa mission est remplie, et que sa session est terminée. "
Le 4 novembre, le Directoire est constitué et proclame : " Qu'il était résolu à faire régner la concorde, ramener la paix, régénérer les moeurs, rouvrir les sources de la production, ranimer l'industrie et le commerce remettre l'ordre social à la place du chaos inséparable des révolutions "...
1796 : En Guadeloupe, le Directoire n’a pas le temps d’envoyer de nouveaux commissaires : par arrêté du 26 janvier, Hugues et Lebas sont renommés Agents du Directoire pour 18 mois.
Le 16 mars, Hugues épouse une riche créole de Martinique, Angélique Jacquin : ses biens sont alors estimés à 458.000 livres, dont une partie en France, une autre aux Etats Unis : la Révolution a bien profité à certains !
Hugues est plus riche que son gouvernement !
La guillotine s’est calmée, peut-être un effet du mariage…
Hugues prend un arrêté contre le vagabondage qui interdit aux noirs agriculteurs de sortir de l’habitation où ils travaillent sans un congé du géreur ou du séquestre. S’ils sont considérés comme vagabonds, ils risquent 2 mois de fers…
Il écrit dans son rapport au Directoire : " L'homme attaché ici aux travaux de la terre peut, sans se gêner, se procurer en dix jours l'existence d'une année ; il n'a pas de besoins ; les vêtements lui sont inutiles ; l'indolence et la paresse sont le suprême bonheur pour lui ; il n'est mû par aucune des passions qui peuvent porter l'homme au travail "
Hugues s’est toujours refusé à appliquer la Constitution de 93, il se justifie dans une lettre au ministre le 9 août :
" Plusieurs raisons nous ont empêché de mettre jusqu'à présent la constitution en activité dans cette colonie ; nous allons vous les déduire…La constitution, qui offre tant d'avantages en France, ne présente que des difficultés dans ces contrées ; la promulguer, la mettre aujourd'hui en activité, le lendemain il n'y a plus de colonies. En effet, qui pourra contenir 90.000 individus forts et robustes, aigris par de longs malheurs, par des tourments horribles et par des supplices affreux ? Qui pourra contenir la férocité naturelle aux Africains, accrue par le désir de la vengeance ? Qui empêchera les funestes effets de l'ignorance et de l'abrutissement de l’esclavage ? Sera-ce 3.000 personnes, dont 2.000 détestent autant l'ordre de choses actuel que le gouvernement républicain, et dont 500 sont enfants ou valétudinaires ? A l'exception de 200 ou de 300 hommes à principes, venus d'Europe, le reste des blancs est ennemi aussi juré des noirs que les noirs le sont des blancs…
Nous vous le répétons, citoyen Ministre, la Constitution, loin d'être un bienfait pour la colonie, dans la situation où elle se trouve, sera sa perte"
Recensement du 1er Vendémiaire An V, soit le 26 septembre :
"Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
Pour Marie Galante, 13.082 habitants, dont 9.597 noirs (2.987 hommes, 3.469 femmes et 3.141 enfants) soit 73% , 1.925 "rouge" (14% de métis) et 1.628 blancs (12%) dont seulement 352 hommes de plus de 21 ans...
En complément un "Etat nominatif des citoyens de tout âge et de tout sexe existans" dans chaque commune est publié.
Pour Grand Bourg, rebaptisé Réunion, sont recensés 3 bourgs : le "Bourg de Réunion", le "Bourg de la Grand Baye" et le "Bourg des Basses" en plus de la campagne.
Au total, nous disposons de 110 pages pour Réunion, 104 pour Capesterre et 56 pages pour Vieux Fort...
Ci-dessous la page 1 du Bourg de Réunion :
Pour Grand Bourg Réunion, une "Récapitulation Générale" précise le nombre de citoyens dans les bourgs : 872, sur les habitations nationales : 1.433 et dans les habitations particulières : 4.083 pour un total de 6.471.
Toujours pour Réunion, une Récapitulation étudie les habitations particulières : les 12 sucreries totalisent 1.062 citoyens, 88 en moyenne par habitation, les 83 caféyères 2.624 citoyens, 31 en moyenne, et les 18 cotonneries 397 citoyens, 22 en moyenne : le sucre demande toujours plus de main d'oeuvre, mais le café est loin devant...
Pour exemple, la première des "Sucreries nationales", celle du sieur Bourjac, qui a été tué lors de la reprise de Marie Galante par les soldats de Rameaux, dirigée par le séquestre Benézet, avec 1 charpentier, 1 forgeron, 1 maçon, 5 tonneliers, 1 raffineur, 2 surveillants et surtout 93 cultivateurs, anciens esclaves :
Autre exemple, la première des "caféyères particulières", celle de André Wachter Hésésippe (Pichelin, puisqu'il vient de revendre Port Louis) avec sa femme, ses 3 fils, sa fille, 2 domestiques et 25 cultivateurs et 33 cultivatrices, tous anciens esclaves 2 ans avant...
Pour Vieux Fort, les mêmes récapitulations : 2.270 habitants, dont 36 dans le bourg, 410 dans les habitations séquestrées et 1.824 dans les habitations particulières restées indépendantes...
Pas d'habitations sucrières à Vieux Fort, 36 caféières particulières avec 1.447 citoyens et 38 cotonneries avec 377 citoyens, coton et café presque à égalité
Pour Capesterre, les mêmes récapitulations : 4.341 citoyens dont 154 dans le bourg, 626 dans les habitations nationales et 3.561 dans les habitations particulières :
Parmi les habitations particulières de Capesterre, 2 sucreries avec 186 citoyens, 45 caféyères avec 1.491 citoyens et 84 cotonneries avec 1.884 citoyens : le coton est dominant
A noter que Dominique Murat 54 ans, notaire, possède une petite caféyère sur Capesterre, non séquestrée.
Il y habite avec sa femme 40 ans, son dernier fils Dominique 14 ans, clerc de notaire, ses 2 premiers enfants naturels Jean Pierre 28 ans, maçon, et Modeste 26 ans, tailleur, un surveillant de 45 ans Honoré, une femme de confiance de 45 ans Ginette, un vieux cultivateur infirme de 51 ans Pierre, 24 actifs : 9 cultivateurs, 15 cultivatrices et 10 enfants.
Dans les 3 communes, une dizaine de métiers sont répertoriés selon la couleur de peau : blancs, rouges (métis) et noirs. Par exemple pour Réunion (Grand Bourg) :
- les hommes blancs de plus de 21 ans sont "habitans" donc propriétaires terriens (78), marchands (29), pècheurs (11), charpentiers (4), maçons (2)
- les femmes blanches sont habitans (30) beaucoup d'habitations appartiennent à des veuves, ou marchandes (29)
- les hommes métis, employés à la culture (69), domestiques (10)
- les femmes métis, employées à la culture (140), domestiques (77), habitantes ou marchandes (8)
- les hommes noirs sont d'abord employés à la culture (4.120 !), puis domestiques (34), tonneliers (15), charpentiers (12), habitans et pêcheurs (9), maçons et forgerons (3).
- les femmes noires sont empoyées à la culture (1.300), domestiques (92) et 11 sont marchandes.
Il y habite avec sa femme 40 ans, son dernier fils Dominique 14 ans, clerc de notaire, ses 2 premiers enfants naturels Jean Pierre 28 ans, maçon, et Modeste 26 ans, tailleur, un surveillant de 45 ans Honoré, une femme de confiance de 45 ans Ginette, un vieux cultivateur infirme de 51 ans Pierre, 24 actifs : 9 cultivateurs, 15 cultivatrices et 10 enfants.
Dans les 3 communes, une dizaine de métiers sont répertoriés selon la couleur de peau : blancs, rouges (métis) et noirs. Par exemple pour Réunion (Grand Bourg) :
- les hommes blancs de plus de 21 ans sont "habitans" donc propriétaires terriens (78), marchands (29), pècheurs (11), charpentiers (4), maçons (2)
- les femmes blanches sont habitans (30) beaucoup d'habitations appartiennent à des veuves, ou marchandes (29)
- les hommes métis, employés à la culture (69), domestiques (10)
- les femmes métis, employées à la culture (140), domestiques (77), habitantes ou marchandes (8)
- les hommes noirs sont d'abord employés à la culture (4.120 !), puis domestiques (34), tonneliers (15), charpentiers (12), habitans et pêcheurs (9), maçons et forgerons (3).
- les femmes noires sont empoyées à la culture (1.300), domestiques (92) et 11 sont marchandes.
En analysant les autres professions à Réunion, et sans la notion de couleur de peau, on retouve pour les hommes des métiers du bourg : 6 tailleurs, 4 cordonniers, 2 perruquiers, 1 sellier, 2 orfèvres, 1 Menuisier, 1 serrurier, 2 cuisiniers, 4 boulangers, des métiers de la mer, en sus de pêcheurs, 2 navigateurs, 1 matelot, 2 marins et 1 calfat.
Dans des activités plus particulières, 1 ouvrier à moulin à café et 1 étalonneur.
Pour les femmes, 32 couturières et 13 blanchisseuses, après les domestiques les 2 métiers dominants dans le bourg...
En définitive, la grande majorité des noirs, hors du bourg, restent "employés à la culture" dans les habitations, seulement 9 sont propriétaires de petites habitations vivrières et 38 propriétaires terriens, mais ce sont tous des noirs anciennement affranchis.
Dans des activités plus particulières, 1 ouvrier à moulin à café et 1 étalonneur.
Pour les femmes, 32 couturières et 13 blanchisseuses, après les domestiques les 2 métiers dominants dans le bourg...
En définitive, la grande majorité des noirs, hors du bourg, restent "employés à la culture" dans les habitations, seulement 9 sont propriétaires de petites habitations vivrières et 38 propriétaires terriens, mais ce sont tous des noirs anciennement affranchis.
Pour cette majorité, la nouvelle liberté ne change guère leur vie quotidienne : ils restent cultivateurs attachés à leur habitation et soumis à l'Arrêté de Hugues qui leur interdit d'en sortir sans un congé du géreur ou du séquestre...
Le 14 octobre, Victor Hugues ordonne "à tout pavillon étranger de ne pas faire relâche plus de 24 heures à Marie-Galante, avec interdiction de tout embarquement ou débarquement"...
Le 14 octobre, Victor Hugues ordonne "à tout pavillon étranger de ne pas faire relâche plus de 24 heures à Marie-Galante, avec interdiction de tout embarquement ou débarquement"...
En avril, Ste Lucie est reprise par 20.000 Anglais, malgré la défense de 1.500 Français.
A St Domingue, le gouverneur, le général Lavaux, qui ne s’entend guère avec les mulâtres libres, est fait prisonnier avec ses aides de camp le 20 mars.
Toussaint Louverture, avec lequel il entretenait de bonnes relations, vient le délivrer.
En remerciement, il le nomme lieutenant général du gouvernement le 31 mars.
En septembre, Toussaint Louverture réussit à faire élire Sonthonax et Lavaux comme députés.
1797 : Le 27 octobre, "Loi sur la division du territoire des Colonies Occidentales" : St Domingue est divisée en 5 départements, la Guyane forme 1 département, la Guadeloupe et dépendances 1 autre département Français ; les lois de la métropole s’appliquent outremer.
La Guadeloupe est partagée en 27 cantons avec Pointe-à-Pitre devenu "Port-la-Liberté" pour chef-lieu.
Les Dépendances comprennent Marie-Galante, la Désirade, Les Saintes et la partie Française de St Martin.
Pour Marie-Galante, 3 cantons : Réunion, Capesterre, Vieux-Fort.
Nouveau recensement : "Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
La Guadeloupe est partagée en 27 cantons avec Pointe-à-Pitre devenu "Port-la-Liberté" pour chef-lieu.
Les Dépendances comprennent Marie-Galante, la Désirade, Les Saintes et la partie Française de St Martin.
Pour Marie-Galante, 3 cantons : Réunion, Capesterre, Vieux-Fort.
Nouveau recensement : "Etat sommaire des citoyens existans dans les isles Guadeloupe, Marie Galante, la Désirade et partie française de St Martin"
Cet "Etat sommaire" donne pour Marie Galante 11.833 citoyens, dont 5.348 à Réunion, 4.270 à Capesterre et 2.215 à Vieux Fort. 8.794 noirs, 1.493 "rouges" et 1.546 blancs.
Parmi ces derniers, 328 hommes pour 543 femmes, la Révolution est bien passée par l'isle…
Un "Tableau général de la population des isles Guadeloupe, Marie Galante, Désirade et partie française de St Martin, dressé d’après les états remis par les communes" sert à distinguer parmi les citoyens ceux qui sont "employés à la culture".
Pour l'isle Marie Galante :
Parmi ces derniers, 328 hommes pour 543 femmes, la Révolution est bien passée par l'isle…
Un "Tableau général de la population des isles Guadeloupe, Marie Galante, Désirade et partie française de St Martin, dressé d’après les états remis par les communes" sert à distinguer parmi les citoyens ceux qui sont "employés à la culture".
Pour l'isle Marie Galante :
On voit ainsi que sur les 5.348 citoyens de Réunion, 2.088 sont attachés à la culture, soit 39%, sur les 4.270 de Capesterre, 1.849 cultivateurs soit 43% et sur les 2.215 de Vieux Fort, 1.227 soit 55% : plus le bourg est petit, plus la part de la culture est grande…
La citoyenne noire Angélique est la concubine officielle du citoyen blanc Garnier. Ayant eu une aventure avec un amoureux noir, elle met au monde un nouveau-né noir et non métis ; elle demande à son ami Marc de l’enterrer vivant, la découverte de sa faute pouvant lui coûter sa position sociale : ils seront condamnés pour infanticide…
La citoyenne noire Angélique est la concubine officielle du citoyen blanc Garnier. Ayant eu une aventure avec un amoureux noir, elle met au monde un nouveau-né noir et non métis ; elle demande à son ami Marc de l’enterrer vivant, la découverte de sa faute pouvant lui coûter sa position sociale : ils seront condamnés pour infanticide…
Le manque de liberté évident va à l'encontre de ce que les Noirs attendaient, la révolte couve dans l'archipel...
Fin décembre, menés par le mulâtre Goyote et les noirs Adon et Jolicoeur, 5 à 6000 citoyens noirs armés de quelques fusils, de sabres et de bâtons, assiègent Réunion, qui n’a comme garnison qu’une compagnie de "couleur" commandée par le mulâtre Lapoterie.
Le commissaire Piaud qui a remplacé Gauguery envoie des parlementaires et ouvre des négociations, qu’il fait trainer 3 jours, en demandant aux meneurs de se faire connaître.
Cela laisse le temps aux renforts, commandés par le général de brigade Paris, de venir de Guadeloupe et de réprimer la révolte : les 3 meneurs sont fusillés dans la savane Bosredon.
De la part des insurgés, il n’y eu ni meurtre, ni pillage, ni incendie.
Seul Reynal de Saint Michel fut blessé d’un coup de pique au bras, et Langlois renvoyé tondu à Capesterre, attaché sur son cheval, sa tête regardant la queue de l’animal…
En Guadeloupe, dans la nuit du 29 au 30 décembre, 300 Noirs se révoltent au Lamentin, ils sont écrasés par le général Boudet le 31…
A Capesterre, autre révolte de quelques centaines de noirs, écrasée par le capitaine Gédéon.
Le 3 mai, Toussaint Louverture est élu par Sonthonax commandant en chef de l’armée de St Domingue à la place de Lavaux.
En août, il expédie manu militari Sonthonax en France prendre son poste de député, il devient de fait seul gouverneur de l’île…
1798 : La loi du 1er janvier reconnait comme citoyens français les hommes de couleur des colonies, à condition qu’ils aient un travail ou qu’ils soient employés par l’armée. Tout nouveau noir arrivant dans une colonie acquiert la citoyenneté aux mêmes conditions.
Tous les décrets, ordonnances et arrêtés antérieurs, dont le Code Noir, sont abolis.
En Guadeloupe, le 6 janvier, après les soulèvements des Noirs en Guadeloupe et à Marie-Galante, Hugues met la colonie en état de siège.
La justice civile réapparait : 5 tribunaux correctionnels sont installés, dont celui de Réunion (Grand-Bourg) à Marie-Galante.
Le 19 mars, Hugues et Lebas voient leur fonction d’agent du Directoire prolongée de 18 mois par arrêté, mais en mai Lebas rentre en France pour raison de santé, où il apprend qu’il n’est plus agent du Directoire. Cela laisse le champ libre à Hugues…
Avec ses 2 beaux-frères, le genéral Paris et le genéral Boudet, Hugues crée une nouvelle "Agence" qui gère l’Administration des Finances, la Régie des Biens des Emigrés et l’Armement des corsaires, profitant bien plus à lui et à sa famille qu’à la République…
Les Américains ne tolérent plus ces corsaires qui perturbent leur commerce et les Anglais ne supportent plus la capture de leurs vaisseaux, plus de 150 ont été pris : les nègres pris à bord sont ramenés en Guadeloupe et les denrées confisquées expédiées en France.
Les plaintes contre Hugues, la suspicion de détournement de biens nationaux et la mésentente qu’il a provoquée avec les Américains finissent par se retourner contre lui : il est finalement destitué le 5 juin par le Directoire et remplacé par le Général Edmée Borne-Desfourneaux, qui s’est illustré à St Domingue, comme agent particulier du Directoire.
Le 28 août, violente éruption de la Soufrière et coulées de lave sur le flanc oriental : l’explosion a été très fortement ressentie à Marie-Galante…
Desfourneaux arrive le 22 novembre avec le général Pelardy et 168 hommes. Il est chargé de faire appliquer la loi du 1er janvier.
Hugues fait tout pour ne pas quitter la colonie, malgré l’arrêté le concernant...
Desfourneaux craint une conspiration de ses partisans, il décide de s’en débarrasser : il finit par l’inviter le 3 décembre à un banquet sur sa frégate, où ils arrivent ensemble, le fait arrêter à la fin du repas…
Hugues sera expédié en France le 6 décembre.
Il sera réhabilité et nommé gouverneur en Guyane l’année suivante, il rétablira l'esclavage pour le Consulat en 1802 et finira planteur esclavagiste à Cayenne, où il mourut aveugle et lépreux en 1826 à 56 ans…
A Marie-Galante, Modeste Murat, 26 ans, fils métis de Dominique Murat, est caporal dans la 1ère Compagnie des hommes de couleur : il épouse le 21 prairial (9 juin) Anne Rose Tanneur, 22 ans, fille de "feu Tanneur et Marie-Anne" devant Lignières, officier public. Il deviendra géreur de l'habitation de sa belle-mère, voisine de Port Louis.
1799 : En Guadeloupe, le général Desfourneaux ne fait que renforcer la politique de répression de Hugues, en rétablissant les peines corporelles, notamment le fouet manié par les inspecteurs, et en obligeant les Noirs à résider sur les propriétés séquestrées, dont ils ne peuvent sortir sans laisser-passer du géreur. Les vagabonds risquent la prison…
Pour éviter l’enrôlement des Noirs par des corsaires, une amende de 780 francs est prévue.
Sur les plantations, le travail est imposé du lever au coucher du soleil, 8 jours par décade, avec 2 pauses par jour.
Un arrêté du 10 février est censé obliger les propriétaires à payer aux " nègres cultivateurs " le quart du revenu de l’habitation, partagé entre-eux selon leur fonction et leur âge : il s’avérera difficilement applicable par les planteurs restants.
Quant aux domestiques, ils doivent être payés en argent : 10 francs 80 centimes par mois.
Résidence forcée, travail obligatoire, châtiments corporels, cela ressemble beaucoup à l’esclavage !
Sur l’ensemble de l’archipel, 1.005 habitations ont été séquestrées.
Dans chaque commune, les géreurs séquestres doivent livrer les produits fabriqués (sucres, café, coton, etc…) au commissaire :
cet employé est souvent incapable de tenir des comptes et est très mal payé, d’où des détournements réguliers;
Desfourneaux impose des règles de comptabilité et leur donne un salaire fonction de la richesse de la commune : de 4% à 1% par exemple pour Marie-Galante.
Le 14 mars, il appelle aux habituelles élections, en donnant des consignes de vote.
Mais pour voter au suffrage censitaire, il faut payer une contribution foncière ou personnelle, ce que plus personne n’a fait depuis 1794…Un contribution transitoire de 3 journées de travail est prévue : les électeurs resteront chez eux…
Le 4 avril, nouvelle éruption de la Soufrière, suivi de tremblements de terre le 6 juin, le 23 août et le 28 septembre…
Desfourneaux apprend qu’il va être destitué par le Conseil des Cinq Cents : il annonce qu’il ne partira pas. Il est révoqué le 14 août…
Considéré comme traître par une partie de ses officiers, pour avoir parlé de ne pas obéir à n’importe quel gouvernement après la chute du Directoire, officiellement menacé, il est arrêté le 3 octobre par 46 conjurés qui ont convaincu le général Pelardy, puis renvoyé en France le 16.
Le général Pélardy gère la colonie avec une commission d’agence en attendant l’arrivée des nouveaux agents.
3 agents particuliers ont été nommés par le Directoire le 31 août : René Gaston Baco de la Chapelle, magistrat, Georges Nicolas Jeannet-Oudin, neveu de Danton, Etienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux, général de division, et accompagnés du beau-frère de Jeannet, Louis François, adjudant-général.
Partis de Rochefort le 16 novembre sur la frégate La Vengeance et la corvette Le Berceau, ils arrivent à Pointe-à-Pitre le 11 décembre.
L’aide de camp de Jeannet est le Chef de Brigade Magloire Pelage, et l’aide de camp de Braco est le chef de Bataillon Louis Delgrès, fils d’un procureur du Roi de la Martinique et d’une mulâtresse, 2 militaires de couleur qui feront parler d’eux bientôt…
Jeannet, nommé commandant militaire de la Grande-Terre s’installe avec Baco à Pointe-à-Pitre.
Le Général Lavaux, dont l’entente avec les 2 autres agents est loin d’être parfaite, s’installe à Basse-Terre.
A Marie Galante, Etat civil approximatif à Réunion : 106 naissances très majoritairement chez les "cultivatrices", 11 mariages, 3 divorces et 137 décés.
Pour Vieux Fort : 106 naissances, 7 mariages, 4 divorces et 57 décès.
Pour Capesterre : 45 naissances, 6 mariages, 1 divorce et 73 décès.
Les 267 décès de l'île sont majoritairement des "cultivateurs" et "cultivatrices" décèdés sur les habitations, qu'elles soient "nationales" ou "particulières"...
L'Almanach de l'An VIII de la Guadeloupe et dépendances nous donne l'administration de l'Isle :
Fin décembre, menés par le mulâtre Goyote et les noirs Adon et Jolicoeur, 5 à 6000 citoyens noirs armés de quelques fusils, de sabres et de bâtons, assiègent Réunion, qui n’a comme garnison qu’une compagnie de "couleur" commandée par le mulâtre Lapoterie.
Le commissaire Piaud qui a remplacé Gauguery envoie des parlementaires et ouvre des négociations, qu’il fait trainer 3 jours, en demandant aux meneurs de se faire connaître.
Cela laisse le temps aux renforts, commandés par le général de brigade Paris, de venir de Guadeloupe et de réprimer la révolte : les 3 meneurs sont fusillés dans la savane Bosredon.
De la part des insurgés, il n’y eu ni meurtre, ni pillage, ni incendie.
Seul Reynal de Saint Michel fut blessé d’un coup de pique au bras, et Langlois renvoyé tondu à Capesterre, attaché sur son cheval, sa tête regardant la queue de l’animal…
En Guadeloupe, dans la nuit du 29 au 30 décembre, 300 Noirs se révoltent au Lamentin, ils sont écrasés par le général Boudet le 31…
A Capesterre, autre révolte de quelques centaines de noirs, écrasée par le capitaine Gédéon.
Le 3 mai, Toussaint Louverture est élu par Sonthonax commandant en chef de l’armée de St Domingue à la place de Lavaux.
En août, il expédie manu militari Sonthonax en France prendre son poste de député, il devient de fait seul gouverneur de l’île…
1798 : La loi du 1er janvier reconnait comme citoyens français les hommes de couleur des colonies, à condition qu’ils aient un travail ou qu’ils soient employés par l’armée. Tout nouveau noir arrivant dans une colonie acquiert la citoyenneté aux mêmes conditions.
Tous les décrets, ordonnances et arrêtés antérieurs, dont le Code Noir, sont abolis.
En Guadeloupe, le 6 janvier, après les soulèvements des Noirs en Guadeloupe et à Marie-Galante, Hugues met la colonie en état de siège.
La justice civile réapparait : 5 tribunaux correctionnels sont installés, dont celui de Réunion (Grand-Bourg) à Marie-Galante.
Le 19 mars, Hugues et Lebas voient leur fonction d’agent du Directoire prolongée de 18 mois par arrêté, mais en mai Lebas rentre en France pour raison de santé, où il apprend qu’il n’est plus agent du Directoire. Cela laisse le champ libre à Hugues…
Avec ses 2 beaux-frères, le genéral Paris et le genéral Boudet, Hugues crée une nouvelle "Agence" qui gère l’Administration des Finances, la Régie des Biens des Emigrés et l’Armement des corsaires, profitant bien plus à lui et à sa famille qu’à la République…
Les Américains ne tolérent plus ces corsaires qui perturbent leur commerce et les Anglais ne supportent plus la capture de leurs vaisseaux, plus de 150 ont été pris : les nègres pris à bord sont ramenés en Guadeloupe et les denrées confisquées expédiées en France.
Les plaintes contre Hugues, la suspicion de détournement de biens nationaux et la mésentente qu’il a provoquée avec les Américains finissent par se retourner contre lui : il est finalement destitué le 5 juin par le Directoire et remplacé par le Général Edmée Borne-Desfourneaux, qui s’est illustré à St Domingue, comme agent particulier du Directoire.
Le 28 août, violente éruption de la Soufrière et coulées de lave sur le flanc oriental : l’explosion a été très fortement ressentie à Marie-Galante…
Desfourneaux arrive le 22 novembre avec le général Pelardy et 168 hommes. Il est chargé de faire appliquer la loi du 1er janvier.
Hugues fait tout pour ne pas quitter la colonie, malgré l’arrêté le concernant...
Desfourneaux craint une conspiration de ses partisans, il décide de s’en débarrasser : il finit par l’inviter le 3 décembre à un banquet sur sa frégate, où ils arrivent ensemble, le fait arrêter à la fin du repas…
Hugues sera expédié en France le 6 décembre.
Il sera réhabilité et nommé gouverneur en Guyane l’année suivante, il rétablira l'esclavage pour le Consulat en 1802 et finira planteur esclavagiste à Cayenne, où il mourut aveugle et lépreux en 1826 à 56 ans…
A Marie-Galante, Modeste Murat, 26 ans, fils métis de Dominique Murat, est caporal dans la 1ère Compagnie des hommes de couleur : il épouse le 21 prairial (9 juin) Anne Rose Tanneur, 22 ans, fille de "feu Tanneur et Marie-Anne" devant Lignières, officier public. Il deviendra géreur de l'habitation de sa belle-mère, voisine de Port Louis.
1799 : En Guadeloupe, le général Desfourneaux ne fait que renforcer la politique de répression de Hugues, en rétablissant les peines corporelles, notamment le fouet manié par les inspecteurs, et en obligeant les Noirs à résider sur les propriétés séquestrées, dont ils ne peuvent sortir sans laisser-passer du géreur. Les vagabonds risquent la prison…
Pour éviter l’enrôlement des Noirs par des corsaires, une amende de 780 francs est prévue.
Sur les plantations, le travail est imposé du lever au coucher du soleil, 8 jours par décade, avec 2 pauses par jour.
Un arrêté du 10 février est censé obliger les propriétaires à payer aux " nègres cultivateurs " le quart du revenu de l’habitation, partagé entre-eux selon leur fonction et leur âge : il s’avérera difficilement applicable par les planteurs restants.
Quant aux domestiques, ils doivent être payés en argent : 10 francs 80 centimes par mois.
Résidence forcée, travail obligatoire, châtiments corporels, cela ressemble beaucoup à l’esclavage !
Sur l’ensemble de l’archipel, 1.005 habitations ont été séquestrées.
Dans chaque commune, les géreurs séquestres doivent livrer les produits fabriqués (sucres, café, coton, etc…) au commissaire :
cet employé est souvent incapable de tenir des comptes et est très mal payé, d’où des détournements réguliers;
Desfourneaux impose des règles de comptabilité et leur donne un salaire fonction de la richesse de la commune : de 4% à 1% par exemple pour Marie-Galante.
Le 14 mars, il appelle aux habituelles élections, en donnant des consignes de vote.
Mais pour voter au suffrage censitaire, il faut payer une contribution foncière ou personnelle, ce que plus personne n’a fait depuis 1794…Un contribution transitoire de 3 journées de travail est prévue : les électeurs resteront chez eux…
Le 4 avril, nouvelle éruption de la Soufrière, suivi de tremblements de terre le 6 juin, le 23 août et le 28 septembre…
Desfourneaux apprend qu’il va être destitué par le Conseil des Cinq Cents : il annonce qu’il ne partira pas. Il est révoqué le 14 août…
Considéré comme traître par une partie de ses officiers, pour avoir parlé de ne pas obéir à n’importe quel gouvernement après la chute du Directoire, officiellement menacé, il est arrêté le 3 octobre par 46 conjurés qui ont convaincu le général Pelardy, puis renvoyé en France le 16.
Le général Pélardy gère la colonie avec une commission d’agence en attendant l’arrivée des nouveaux agents.
3 agents particuliers ont été nommés par le Directoire le 31 août : René Gaston Baco de la Chapelle, magistrat, Georges Nicolas Jeannet-Oudin, neveu de Danton, Etienne Maynaud de Bizefranc de Lavaux, général de division, et accompagnés du beau-frère de Jeannet, Louis François, adjudant-général.
Partis de Rochefort le 16 novembre sur la frégate La Vengeance et la corvette Le Berceau, ils arrivent à Pointe-à-Pitre le 11 décembre.
L’aide de camp de Jeannet est le Chef de Brigade Magloire Pelage, et l’aide de camp de Braco est le chef de Bataillon Louis Delgrès, fils d’un procureur du Roi de la Martinique et d’une mulâtresse, 2 militaires de couleur qui feront parler d’eux bientôt…
Jeannet, nommé commandant militaire de la Grande-Terre s’installe avec Baco à Pointe-à-Pitre.
Le Général Lavaux, dont l’entente avec les 2 autres agents est loin d’être parfaite, s’installe à Basse-Terre.
A Marie Galante, Etat civil approximatif à Réunion : 106 naissances très majoritairement chez les "cultivatrices", 11 mariages, 3 divorces et 137 décés.
Pour Vieux Fort : 106 naissances, 7 mariages, 4 divorces et 57 décès.
Pour Capesterre : 45 naissances, 6 mariages, 1 divorce et 73 décès.
Les 267 décès de l'île sont majoritairement des "cultivateurs" et "cultivatrices" décèdés sur les habitations, qu'elles soient "nationales" ou "particulières"...
L'Almanach de l'An VIII de la Guadeloupe et dépendances nous donne l'administration de l'Isle :
La carte militaire montre l'implantation des batteries mises en place par Hugues pour la défense de l'île :
En France, le 9 novembre (coup d’état du 18 Brumaire An VIII), création du Consulat dont Bonaparte est Premier Consul.
Le 13 décembre, nouvelle Constitution de l’An VIII, qui supprime les départements des colonies : le régime redevient différent de la métropole, il n’y a plus de députation coloniale…
A la Cour du Roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, le chimiste Franz Karl Achard, descendant de huguenots du Dauphiné, présente le 1er échantillon de sucre de betterave, mais ceci sera une autre histoire…
Dans cette 2ème moitié du XVIIIème siècle, dont la fin a été très troublée, la part du sucre à Marie Galante s'est réduite, le café et le coton sont passés loin devant.
XIXème siècle, première moitié de 1800 à 1850 : d'une Abolition à l'Autre, la vie ne sera pas toujours simple et la paix bien rare…
Le 13 décembre, nouvelle Constitution de l’An VIII, qui supprime les départements des colonies : le régime redevient différent de la métropole, il n’y a plus de députation coloniale…
A la Cour du Roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, le chimiste Franz Karl Achard, descendant de huguenots du Dauphiné, présente le 1er échantillon de sucre de betterave, mais ceci sera une autre histoire…
Dans cette 2ème moitié du XVIIIème siècle, dont la fin a été très troublée, la part du sucre à Marie Galante s'est réduite, le café et le coton sont passés loin devant.
XIXème siècle, première moitié de 1800 à 1850 : d'une Abolition à l'Autre, la vie ne sera pas toujours simple et la paix bien rare…
1800 : Le Consulat autorise Victor Collot, l’ancien gouverneur de la Guadeloupe émigré en Amérique, à rentrer en France pour " rendre compte de sa conduite " : rentré en 1801, il n’a aucune peine à se justifier, il est réintégré dans l’armée, mais il va mourir en 1805 à 55 ans…
En Guadeloupe, le général Lavaux, qui avait été proche de Toussaint Louverture à St Domingue, devient populaire auprès des gens de couleur et organise des rencontres.
Jeannet et Baco le suspecte d’organiser la révolution comme à St Domingue : ils descendent de nuit le 27 février à Basse-Terre, convainquent le général Paris qui va l'arrêter, Lavaux est renvoyé en France le 3 mars.
Il est remplacé par Maurice Bresseau, commissaire du gouvernement transformé en agent par les 2 agents des Consuls.
Les 3 agents prennent des mesures contre le marronnage et les désertions dans les troupes.
Le 4 avril, un arrêté fixe les droits de douane à la sortie : 10 fr 80 par barrique de sucre de 500 kg, 16 fr 20 les 50 kg de café ou coton.
Le passage des bateaux de commerce est interdit par la Rivière Salée, sauf autorisation spéciale, pour limiter la fraude.
En octobre, selon un projet de 1782, stoppé par la Révolution et peu modifié depuis, les travaux de l’aqueduc en bois pour alimenter Port Liberté (Pointe-à-Pitre) en eau douce commencent. Il amène l’eau de la rivière Lézarde en Basse-Terre, partant de l’Habitation Nationale dite Grand-Val jusqu’à un réservoir au bord ouest de la Rivière Salée.
En Guadeloupe, le général Lavaux, qui avait été proche de Toussaint Louverture à St Domingue, devient populaire auprès des gens de couleur et organise des rencontres.
Jeannet et Baco le suspecte d’organiser la révolution comme à St Domingue : ils descendent de nuit le 27 février à Basse-Terre, convainquent le général Paris qui va l'arrêter, Lavaux est renvoyé en France le 3 mars.
Il est remplacé par Maurice Bresseau, commissaire du gouvernement transformé en agent par les 2 agents des Consuls.
Les 3 agents prennent des mesures contre le marronnage et les désertions dans les troupes.
Le 4 avril, un arrêté fixe les droits de douane à la sortie : 10 fr 80 par barrique de sucre de 500 kg, 16 fr 20 les 50 kg de café ou coton.
Le passage des bateaux de commerce est interdit par la Rivière Salée, sauf autorisation spéciale, pour limiter la fraude.
En octobre, selon un projet de 1782, stoppé par la Révolution et peu modifié depuis, les travaux de l’aqueduc en bois pour alimenter Port Liberté (Pointe-à-Pitre) en eau douce commencent. Il amène l’eau de la rivière Lézarde en Basse-Terre, partant de l’Habitation Nationale dite Grand-Val jusqu’à un réservoir au bord ouest de la Rivière Salée.
Le 30 décembre, Baco meurt des fièvres à 51 ans. Jeannet et Bresseau décident de ne pas le remplacer.
A Marie-Galante, le 16 janvier, le chef de bataillon Dandieu devient commandant de l’île.
Le citoyen Pellier est nommé arpenteur. Le citoyen Simon Devasse est commissaire de marin, le citoyen Bioche chirurgien et le citoyen Amic médecin inspecteur.
Marguerite Cognet Lebrun, veuve de Jean Baptiste Coquille, qui s’était tué lors de la reprise de l’île par Hugues, meurt 6 ans après son mari, laissant 2 enfants mineurs. Un inventaire de ses biens est fait à la demande de Jean Vidon, associé pour partie et tuteur des 2 enfants.
Hégesippe Wachter fils, sous-lieutenant des conscrits, meurt à 25 ans, laissant une veuve Emilie Vavon avec 2 enfants.
L’agent national Julien Chorot, chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, aura enregistré 86 naissances, 108 décès, la mortalité l'emporte.
L'Etat Civil de Capesterre est difficile à interpréter, car les 87 décès sont cumulatifs de l'an 3 à l'an 8, les 40 mariages sont à cheval entre l'an 7 et l'an 8, seules les 30 naissances semblent de l'an 8...
Dernier Etat Civil pour Vieux Fort, les années suivantes, l'Etat Civil sera enregistré à St Louis : 104 naissances, 52 décès, 6 mariages, 3 divorces.
1801 : A St Domingue, Toussaint Louverture, rallié au gouvernement français depuis mai 1794, nommé en 1797 commandant en chef de la colonie de Saint-Domingue, prend possession en janvier de la partie orientale espagnole et y abolit l'esclavage.
En Mai, il fait voter une constitution qui lui donne le titre de Gouverneur Général à vie.
Des centaines de colons Français ont fuit St Domingue, dont la production de sucre s’est effondrée, ils se sont réfugiés majoritairement à Cuba et en Louisiane…
En Guadeloupe, est publié un " Etat de revenus de la Guadeloupe et dépendances " : on constate que sur 2.314 habitations, 1.005 sont séquestrées, dont 907 en Guadeloupe et 69 à Marie-Galante, ces "habitations nationales" utilisent 41.129 nègres...
A Marie-Galante, le 16 janvier, le chef de bataillon Dandieu devient commandant de l’île.
Le citoyen Pellier est nommé arpenteur. Le citoyen Simon Devasse est commissaire de marin, le citoyen Bioche chirurgien et le citoyen Amic médecin inspecteur.
Marguerite Cognet Lebrun, veuve de Jean Baptiste Coquille, qui s’était tué lors de la reprise de l’île par Hugues, meurt 6 ans après son mari, laissant 2 enfants mineurs. Un inventaire de ses biens est fait à la demande de Jean Vidon, associé pour partie et tuteur des 2 enfants.
Hégesippe Wachter fils, sous-lieutenant des conscrits, meurt à 25 ans, laissant une veuve Emilie Vavon avec 2 enfants.
L’agent national Julien Chorot, chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, aura enregistré 86 naissances, 108 décès, la mortalité l'emporte.
L'Etat Civil de Capesterre est difficile à interpréter, car les 87 décès sont cumulatifs de l'an 3 à l'an 8, les 40 mariages sont à cheval entre l'an 7 et l'an 8, seules les 30 naissances semblent de l'an 8...
Dernier Etat Civil pour Vieux Fort, les années suivantes, l'Etat Civil sera enregistré à St Louis : 104 naissances, 52 décès, 6 mariages, 3 divorces.
1801 : A St Domingue, Toussaint Louverture, rallié au gouvernement français depuis mai 1794, nommé en 1797 commandant en chef de la colonie de Saint-Domingue, prend possession en janvier de la partie orientale espagnole et y abolit l'esclavage.
En Mai, il fait voter une constitution qui lui donne le titre de Gouverneur Général à vie.
Des centaines de colons Français ont fuit St Domingue, dont la production de sucre s’est effondrée, ils se sont réfugiés majoritairement à Cuba et en Louisiane…
En Guadeloupe, est publié un " Etat de revenus de la Guadeloupe et dépendances " : on constate que sur 2.314 habitations, 1.005 sont séquestrées, dont 907 en Guadeloupe et 69 à Marie-Galante, ces "habitations nationales" utilisent 41.129 nègres...
Le 19 janvier, les 2 agents des Consuls allègent l’administration et la justice par arrêté : plus de juges correctionnels mais des commissaires municipaux, plus que 5 juges civils avec pour président Darboussier fils, 1 seul représentant de l’Administration centrale Deshayes, 1 seul administrateur des Douanes Couturier.
Par arrêté des Consuls du 19 avril, nouveau régime, la colonie sera régie par 3 magistrats :
1 Capitaine général, 1 Préfet colonial et 1 Commissaire de justice.
Le Contre-Amiral Lacrosse (qui avait proclamé la République en 1793), nommé Capitaine Général, est parti de Lorient sur la Cocarde et la Cornèlie avec 400 hommes. Il débarque à nouveau le 29 mai à Pointe-à-Pitre, accompagné du général Béthencourt, nommé pour commander les troupes en remplacement du général Paris.
Doivent arriver plus tard, nommés par le même décret consulaire, le préfet colonial Lescallier et le commissaire de justice Coster.
Les évènements et émeutes vont se succèder (voir le détail à "1802")
Le choix de la colonie se résume alors à la soumission à Lacrosse, qu’une minorité de colons soutiennent, ou à la guerre d’indépendance que souhaitent Massoteau et Ignace…
A Marie Galante, la 8ème Compagnie d’Artillerie est en garnison : selon le registre de l’Hospice Militaire de Réunion, ils perdent 4 cannoniers emportés par les fièvres en novembre, probablement fièvre jaune.
Joseph Garreau Desmarais est locataire de l’habitation sucrerie appartenant aux mineurs Pichelin St Rémy.
Son épouse Marie-Jeanne Claire Mayne accouche dans la maison de l’habitation de la petite Marie Acélie.
Placide Gay vient déclarer la naissance de sa fille Marie-Anne Joseph née sur l’habitation de sa mère, la veuve Gay.
Deux cultivatrices de l’habitation déclarent en même temps la naissance de leurs enfants : la première déclare un garçon " rouge " (métis) Jean Marie, la seconde d’un garçon noir Prosper…
Sur l’habitation de Pierre Hôtessier, ce sont 6 cultivatrices qui viennent présenter leurs enfants ensemble et déclarer les 6 naissances.
Le citoyen Pierre Arsonneau, accompagne 14 de ses cultivatrices pour la déclaration de 15 naissances sur son habitation : 8 rouges et 7 noirs…
Se succédent beaucoup de déclarations collectives par habitation, dont beaucoup appartiennent à des veuves…
Jean-Pierre Bielle, habitant propriétaire et officier de Santé à Réunion, vient déclarer la naissance de ses 2 enfants que sa femme Julienne a mis au monde en 1792 pour Félicité et en 1795 pour Maximilien, sans préciser s’ils sont nés dans l’île…
Au total, l’Officier Public chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, Bernard Duffau, aura enregistré :
138 naissances, dont beaucoup sont des "rattrapages", 108 décès, 33 mariages.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre ni pour St Louis Vieux Fort...
Marie-Galante prend parti pour le Gouvernement provisoire dont Pélage est le chef à la Basse-Terre et lui envoie une lettre le 2 novembre, ils recoivent la réponse des Commissaires civils provisoires le 11.
Par arrêté des Consuls du 19 avril, nouveau régime, la colonie sera régie par 3 magistrats :
1 Capitaine général, 1 Préfet colonial et 1 Commissaire de justice.
Le Contre-Amiral Lacrosse (qui avait proclamé la République en 1793), nommé Capitaine Général, est parti de Lorient sur la Cocarde et la Cornèlie avec 400 hommes. Il débarque à nouveau le 29 mai à Pointe-à-Pitre, accompagné du général Béthencourt, nommé pour commander les troupes en remplacement du général Paris.
Doivent arriver plus tard, nommés par le même décret consulaire, le préfet colonial Lescallier et le commissaire de justice Coster.
Les évènements et émeutes vont se succèder (voir le détail à "1802")
Le choix de la colonie se résume alors à la soumission à Lacrosse, qu’une minorité de colons soutiennent, ou à la guerre d’indépendance que souhaitent Massoteau et Ignace…
A Marie Galante, la 8ème Compagnie d’Artillerie est en garnison : selon le registre de l’Hospice Militaire de Réunion, ils perdent 4 cannoniers emportés par les fièvres en novembre, probablement fièvre jaune.
Joseph Garreau Desmarais est locataire de l’habitation sucrerie appartenant aux mineurs Pichelin St Rémy.
Son épouse Marie-Jeanne Claire Mayne accouche dans la maison de l’habitation de la petite Marie Acélie.
Placide Gay vient déclarer la naissance de sa fille Marie-Anne Joseph née sur l’habitation de sa mère, la veuve Gay.
Deux cultivatrices de l’habitation déclarent en même temps la naissance de leurs enfants : la première déclare un garçon " rouge " (métis) Jean Marie, la seconde d’un garçon noir Prosper…
Sur l’habitation de Pierre Hôtessier, ce sont 6 cultivatrices qui viennent présenter leurs enfants ensemble et déclarer les 6 naissances.
Le citoyen Pierre Arsonneau, accompagne 14 de ses cultivatrices pour la déclaration de 15 naissances sur son habitation : 8 rouges et 7 noirs…
Se succédent beaucoup de déclarations collectives par habitation, dont beaucoup appartiennent à des veuves…
Jean-Pierre Bielle, habitant propriétaire et officier de Santé à Réunion, vient déclarer la naissance de ses 2 enfants que sa femme Julienne a mis au monde en 1792 pour Félicité et en 1795 pour Maximilien, sans préciser s’ils sont nés dans l’île…
Au total, l’Officier Public chargé de l’Etat Civil à l’Agence Municipale de Réunion, Bernard Duffau, aura enregistré :
138 naissances, dont beaucoup sont des "rattrapages", 108 décès, 33 mariages.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre ni pour St Louis Vieux Fort...
Marie-Galante prend parti pour le Gouvernement provisoire dont Pélage est le chef à la Basse-Terre et lui envoie une lettre le 2 novembre, ils recoivent la réponse des Commissaires civils provisoires le 11.
Le 26 novembre, l’Agence Municipale se réunit et entérine son ralliement.
Le 23 décembre, 94 Habitants de Marie-Galante écrivent au préfet Lescallier et à Coster pour demander la paix...
1802 : Le général Sériziat a été nommé capitaine général en remplacement du défunt Béthencourt et commandant des forces armées aux Antilles. Il a pour consigne d'attendre Richepance.
Il arrive le 10 février vers la Guadeloupe sur la corvette La Diligence, Lacrosse le conduit avec ses croiseurs à la Dominique.
Ne voulant pas rester sur une île anglaise, il repart, fait escale aux Saintes, puis fait route vers Marie-Galante avec les frégates La Pensée, capitaine Valteau avec 45 hommes et La Cocarde Nationale, capitaine Henry avec 130 hommes.
Il envoie en éclaireur la goélette La Biche, qui accoste à Grande-Anse, 2 militaires descendent et rencontrent le fermier Briel de l’habitation Grand’Anse, qui leur confirme la sécurité de l’endroit. Ils lui remettent un courrier pour Lignières, le commissaire délégué, et une proclamation pour les habitants.
Sériziat arrive avec les 2 frégates, descend à terre le 13 février avec 200 hommes et se dirige sur Grand Bourg.
Il prend le contrôle l’île et fait d’abord prisonnier à bord de la Pensée, la compagnie de 15 Noirs de la garnison de Marie-Galante, commandés par le mulâtre La Poterie.
Le reste de la garnison souhaite rester à son poste.
En Guadeloupe, le 15 février, Delgrés et Massoteau arrêtent une douzaine d’officiers blancs qui avaient manifesté leur contentement à l’arrivée de Sériziat à Marie-Galante…Ils lancent un enrôlement de volontaires.
Pelage ne sait plus comment ramener le calme, il décide d’appeler Massoteau à Pointe-à-Pitre, pour limiter son influence…
Le gouvernement provisoire prévoit d’envoyer 3 députés à Richepance dés son arrivée.
En France, le 25 mars, Paix d’Amiens avec restitution par les Anglais de la Martinique.
Le 26 avril, un senatus consulte accorde l’amnistie aux propriétaires de la Guadeloupe " qui étaient réfugiés à la Martinique ou autres lieux " : ils ont jusqu’au 7 août pour prêter serment devant le Préfet Colonial…
Il arrive le 10 février vers la Guadeloupe sur la corvette La Diligence, Lacrosse le conduit avec ses croiseurs à la Dominique.
Ne voulant pas rester sur une île anglaise, il repart, fait escale aux Saintes, puis fait route vers Marie-Galante avec les frégates La Pensée, capitaine Valteau avec 45 hommes et La Cocarde Nationale, capitaine Henry avec 130 hommes.
Il envoie en éclaireur la goélette La Biche, qui accoste à Grande-Anse, 2 militaires descendent et rencontrent le fermier Briel de l’habitation Grand’Anse, qui leur confirme la sécurité de l’endroit. Ils lui remettent un courrier pour Lignières, le commissaire délégué, et une proclamation pour les habitants.
Sériziat arrive avec les 2 frégates, descend à terre le 13 février avec 200 hommes et se dirige sur Grand Bourg.
Il prend le contrôle l’île et fait d’abord prisonnier à bord de la Pensée, la compagnie de 15 Noirs de la garnison de Marie-Galante, commandés par le mulâtre La Poterie.
Le reste de la garnison souhaite rester à son poste.
En Guadeloupe, le 15 février, Delgrés et Massoteau arrêtent une douzaine d’officiers blancs qui avaient manifesté leur contentement à l’arrivée de Sériziat à Marie-Galante…Ils lancent un enrôlement de volontaires.
Pelage ne sait plus comment ramener le calme, il décide d’appeler Massoteau à Pointe-à-Pitre, pour limiter son influence…
Le gouvernement provisoire prévoit d’envoyer 3 députés à Richepance dés son arrivée.
En France, le 25 mars, Paix d’Amiens avec restitution par les Anglais de la Martinique.
Le 26 avril, un senatus consulte accorde l’amnistie aux propriétaires de la Guadeloupe " qui étaient réfugiés à la Martinique ou autres lieux " : ils ont jusqu’au 7 août pour prêter serment devant le Préfet Colonial…
Le 3 mai, Sériziat séjourne toujours avec ses 200 hommes à Marie-Galante, sa frégate la Pensée est mouillée devant Grand Bourg. Il établit le contact avec Pelage par l’entremise de l’officier de marine Dugournay, puis par 2 habitants de Marie-Galante, Girard et Merlande. Il lui annonce l’arrivée de Richepance.
L’escadre de Richepance, partie de Brest le 1er avril avec 7 navires et 2.900 hommes, arrive en vue de Roseau à la Dominique.
Il envoie à Lacrosse la frégate La Romaine qui revient avec à son bord le préfet Lescalier et le commissaire Coster.
Ces derniers lui donnent la version de Lacrosse sur le gouvernement provisoire, l’arrestation de Pelage est décidée.
Dans le même temps, et en attendant l’évolution de la situation, Lacrosse quitte la Dominique et vient s’ancrer à St Louis de Marie-Galante sur l’aviso L’Enfant Prodigue, où il restera tout le temps des combats…
Pelage envoie à Richepance, en plus de la députation, son aide de camp Prudhomme avec un courrier d’accueil : " Vous nous apportez la paix générale "...
Richepanse arrive le 6 à Pointe-à-Pitre avec son escadre. Tous les navires sauf les 2 vaisseaux entrent dans le port sans la moindre hostilité, à leur débarquement, ils sont accueillis par des " Vive la République, vive Bonaparte "…
Quand Richepance débarque en personne, Pelage lui réaffirme sa soumission et lui demande de regrouper toutes les troupes sur la plaine Stiwenson pour une revue. Ignace et ses troupes refusent d’en faire partie.
Richepanse passe en revue les troupes de couleur restantes, les invite à se joindre à eux et à embarquer pour aller à Basse-Terre. Les hommes montent à bord, ils sont désarmés et jetés à fond de cale…
Tous pensent que Pelage les a trahis…
Du 7 au 28 mai, suivra une courte guerre civile qui privera la Guadeloupe de 12.000 habitants, 2.000 blancs émigrèrent, 10.000 noirs furent tués, fusillés ou déportés…(voir les détails à "1802"...)
Le 20 mai, le Premier Consul Bonaparte rétablit l'esclavage et la traite "dans les Colonies restituées à la France", mais ce décret ne concerne pas la Guadeloupe et dépendances, îles qui, comme St Domingue, n'ont pas été restituées par le traité d'Amiens...
L’escadre de Richepance, partie de Brest le 1er avril avec 7 navires et 2.900 hommes, arrive en vue de Roseau à la Dominique.
Il envoie à Lacrosse la frégate La Romaine qui revient avec à son bord le préfet Lescalier et le commissaire Coster.
Ces derniers lui donnent la version de Lacrosse sur le gouvernement provisoire, l’arrestation de Pelage est décidée.
Dans le même temps, et en attendant l’évolution de la situation, Lacrosse quitte la Dominique et vient s’ancrer à St Louis de Marie-Galante sur l’aviso L’Enfant Prodigue, où il restera tout le temps des combats…
Pelage envoie à Richepance, en plus de la députation, son aide de camp Prudhomme avec un courrier d’accueil : " Vous nous apportez la paix générale "...
Richepanse arrive le 6 à Pointe-à-Pitre avec son escadre. Tous les navires sauf les 2 vaisseaux entrent dans le port sans la moindre hostilité, à leur débarquement, ils sont accueillis par des " Vive la République, vive Bonaparte "…
Quand Richepance débarque en personne, Pelage lui réaffirme sa soumission et lui demande de regrouper toutes les troupes sur la plaine Stiwenson pour une revue. Ignace et ses troupes refusent d’en faire partie.
Richepanse passe en revue les troupes de couleur restantes, les invite à se joindre à eux et à embarquer pour aller à Basse-Terre. Les hommes montent à bord, ils sont désarmés et jetés à fond de cale…
Tous pensent que Pelage les a trahis…
Du 7 au 28 mai, suivra une courte guerre civile qui privera la Guadeloupe de 12.000 habitants, 2.000 blancs émigrèrent, 10.000 noirs furent tués, fusillés ou déportés…(voir les détails à "1802"...)
Le 20 mai, le Premier Consul Bonaparte rétablit l'esclavage et la traite "dans les Colonies restituées à la France", mais ce décret ne concerne pas la Guadeloupe et dépendances, îles qui, comme St Domingue, n'ont pas été restituées par le traité d'Amiens...
Le 18 juin, organisation de la justice selon le régime de la Métropole. Le Conseil supérieur est remplacé par un Tribunal d’Appel, composé d’1 président, 9 juges et 4 assesseurs. Les Sénéchaussées et les Justices de paix sont remplacées par des Tribunaux de 1ère Instance.
Le 2 juillet, les mulâtres perdent leurs droits civiques, il leur est interdit d’entrer en métropole.
Le 16 juillet, Bonaparte doit prendre un Arrêté spécifique pour rendre la loi applicable à la Guadeloupe, dont la version manuscrite n'a été retrouvée qu'en 2007...
Le 17 juillet, Richepance prend un Arrêté sur la citoyenneté, bien sûr sans connaître l'Arrêté de Bonaparte qui ne parviendra dans la Colonie que 5 à 6 semaines plus tard, soit fin août : " Jusqu'à ce qu'il soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l'étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées. "
Le 4 août, Lacrosse revient comme Capitaine Général mais reste sous l’autorité de Richepanse.
Daniel Lescallier est toujours préfet colonial.
Le 7 aôut, est fournie la " Liste nominative des personnes propriétaires de la Guadeloupe réfugiées à la Martinique et autres lieux qui ont prêté serment devant le préfet pour profiter de l'amnistie accordée pour fait d'émigration par le senatus-consulte du 6 floréal an X "
Le 9 août, Richepance décide de vendre aux enchères les 5 habitations qui avaient été confisquées au clergé, pour renflouer les caisses de la colonie : Bisdary, Dolé, l’Hôpital, Grand et Petit Marigot.
Le 2 septembre, un arrêté du Consulat concerne les " Fermes des habitations, maisons et magasins à St Domingue et à la Guadeloupe" : les biens séquestrés doivent être rendus à leurs propriétaires, les baux publics ou privés les concernant sont résiliés.
Les propriétaires Blancs exilés reviennent, tout recommence comme avant, certains se retrouvent du jour au lendemain à nouveau esclaves dans la même habitation…
Le 3 septembre, Richepanse meurt de la fièvre jaune, à 32 ans, son médecin le suit le même jour…
Le commissaire Coster et le général Sériziat ont déjà été emportés par le " mal du Siam "…
Cette 1ère épidémie sur la Guadeloupe aura fait 1.889 morts sur un effectif de 3.126 soldats, soit près de 60% de mortalité…
Le 4 septembre, Gobert lance la chasse aux insurgés : il crée des troupes de Chasseurs de bois, commandée par Lemercier de Vermont, pour essayer d’arrêter et d’expulser de la colonie les Noirs ou mulâtres qui avaient pris le parti de la Révolution…
Les blancs désignés ne peuvent refuser sous peine de lourdes sanctions.
Le 9 septembre, Lescallier prend un " Arrêté concernant l’état des personnes de couleur " qui impose à tous les anciens libres de se justifier en apportant leur patente d’affranchissement si elle est antérieure à 1789. Entre 1789 et 1794, il leur faut repayer 1.200 francs…
Les Noirs ont 3 mois pour fournir leurs titres de liberté, ainsi sur 14.912 libres, 8.207 se retrouvent esclaves…
Reste 6.707 libres, soit plus du double qu’en 1789.
Le 20 septembre, Lacrosse active le désarmement et la répression, demandant l’arrestation de tous les noirs ou mulâtres qui étaient dans les forces armées avant l’arrivée de Richepance…
Il écrit le 29 octobre dans un arrêté : " Vous penserez donc comme moi, citoyen, que le supplice de la potence n'expiant pas assez le crime de ceux des assassins que la loi condamne à la peine de mort, ils doivent être rompus vif et expirer sur la roue... Les geôles de Pointe-à-Pitre et du Moule sont déjà encombrées : il faut les déblayer le plus tôt possible"...
Le 5 novembre, Lacrosse installe le nouveau système judiciaire en Guadeloupe : 3 tribunaux de Première Instance, Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Marie-Galante, avec 1 juge, 1 commissaire du gouvernement et des substituts plus 1 Tribunal d’Appel à Basse-Terre.
Le 3 décembre, les préfets apostoliques sont rétablis, les curés des paroisses disposent maintenant de la charité des fidèles.
A Marie Galante, pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 36 mariages, 17 divorces, 141 naissances, 173 décès.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre et St Louis Vieux Fort.
A St Domingue, le général Charles Leclerc arrive en février avec 20.000 hommes de troupe. Les combats sont immédiats et violents.
Après sa défaite, Toussaint Louverture est arrêté le 7 Juin et emprisonné en France au Fort de Joux dans le Jura, où il va mourir le 7 avril suivant…
Au départ de Leclerc le 2 novembre, le général Rochambeau assure l’intérim de gouverneur.
Premiers cas de mal du Siam à Brest et Marseille : la fièvre jaune arrive des Antilles...
Le 2 juillet, les mulâtres perdent leurs droits civiques, il leur est interdit d’entrer en métropole.
Le 16 juillet, Bonaparte doit prendre un Arrêté spécifique pour rendre la loi applicable à la Guadeloupe, dont la version manuscrite n'a été retrouvée qu'en 2007...
Le 17 juillet, Richepance prend un Arrêté sur la citoyenneté, bien sûr sans connaître l'Arrêté de Bonaparte qui ne parviendra dans la Colonie que 5 à 6 semaines plus tard, soit fin août : " Jusqu'à ce qu'il soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l'étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées. "
Le 4 août, Lacrosse revient comme Capitaine Général mais reste sous l’autorité de Richepanse.
Daniel Lescallier est toujours préfet colonial.
Le 7 aôut, est fournie la " Liste nominative des personnes propriétaires de la Guadeloupe réfugiées à la Martinique et autres lieux qui ont prêté serment devant le préfet pour profiter de l'amnistie accordée pour fait d'émigration par le senatus-consulte du 6 floréal an X "
Le 9 août, Richepance décide de vendre aux enchères les 5 habitations qui avaient été confisquées au clergé, pour renflouer les caisses de la colonie : Bisdary, Dolé, l’Hôpital, Grand et Petit Marigot.
Le 2 septembre, un arrêté du Consulat concerne les " Fermes des habitations, maisons et magasins à St Domingue et à la Guadeloupe" : les biens séquestrés doivent être rendus à leurs propriétaires, les baux publics ou privés les concernant sont résiliés.
Les propriétaires Blancs exilés reviennent, tout recommence comme avant, certains se retrouvent du jour au lendemain à nouveau esclaves dans la même habitation…
Le 3 septembre, Richepanse meurt de la fièvre jaune, à 32 ans, son médecin le suit le même jour…
Le commissaire Coster et le général Sériziat ont déjà été emportés par le " mal du Siam "…
Cette 1ère épidémie sur la Guadeloupe aura fait 1.889 morts sur un effectif de 3.126 soldats, soit près de 60% de mortalité…
Le 4 septembre, Gobert lance la chasse aux insurgés : il crée des troupes de Chasseurs de bois, commandée par Lemercier de Vermont, pour essayer d’arrêter et d’expulser de la colonie les Noirs ou mulâtres qui avaient pris le parti de la Révolution…
Les blancs désignés ne peuvent refuser sous peine de lourdes sanctions.
Le 9 septembre, Lescallier prend un " Arrêté concernant l’état des personnes de couleur " qui impose à tous les anciens libres de se justifier en apportant leur patente d’affranchissement si elle est antérieure à 1789. Entre 1789 et 1794, il leur faut repayer 1.200 francs…
Les Noirs ont 3 mois pour fournir leurs titres de liberté, ainsi sur 14.912 libres, 8.207 se retrouvent esclaves…
Reste 6.707 libres, soit plus du double qu’en 1789.
Le 20 septembre, Lacrosse active le désarmement et la répression, demandant l’arrestation de tous les noirs ou mulâtres qui étaient dans les forces armées avant l’arrivée de Richepance…
Il écrit le 29 octobre dans un arrêté : " Vous penserez donc comme moi, citoyen, que le supplice de la potence n'expiant pas assez le crime de ceux des assassins que la loi condamne à la peine de mort, ils doivent être rompus vif et expirer sur la roue... Les geôles de Pointe-à-Pitre et du Moule sont déjà encombrées : il faut les déblayer le plus tôt possible"...
Le 5 novembre, Lacrosse installe le nouveau système judiciaire en Guadeloupe : 3 tribunaux de Première Instance, Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Marie-Galante, avec 1 juge, 1 commissaire du gouvernement et des substituts plus 1 Tribunal d’Appel à Basse-Terre.
Le 3 décembre, les préfets apostoliques sont rétablis, les curés des paroisses disposent maintenant de la charité des fidèles.
A Marie Galante, pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 36 mariages, 17 divorces, 141 naissances, 173 décès.
Pas d'Etat Civil disponible pour Capesterre et St Louis Vieux Fort.
A St Domingue, le général Charles Leclerc arrive en février avec 20.000 hommes de troupe. Les combats sont immédiats et violents.
Après sa défaite, Toussaint Louverture est arrêté le 7 Juin et emprisonné en France au Fort de Joux dans le Jura, où il va mourir le 7 avril suivant…
Au départ de Leclerc le 2 novembre, le général Rochambeau assure l’intérim de gouverneur.
Premiers cas de mal du Siam à Brest et Marseille : la fièvre jaune arrive des Antilles...
1803 : A St Domingue, l’Armée Noire, commandée par le Général Jean-Jacques Dessalines, reprend le dessus et gagne la bataille de Vertières, qui lui ouvre la route de Port-au-Prince. Dessalines s’autoproclame gouverneur le 30 novembre.
En Guadeloupe, l’épidémie de fièvre jaune se poursuit, avec 1.163 morts sur les 3.520 hommes de troupe, on passe à 40% de mortalité. La population civile est moins touchée, en particulier les Noirs qui semblent un peu immunisés.
Le 3 février, le capitaine général Jean-Baptiste Lacrosse, le préfet colonial Daniel Lescallier et le commissaire de justice Antoine Bertolio adoptent un arrêté relatif à l’instauration d’un Tribunal Spécial pour les îles de la Guadeloupe et Dépendances.
Composée d’un jury de 3 magistrats, 3 militaires et 2 colons, cette juridiction extraordinaire d’outre-mer instruit et juge selon une procédure accélérée des crimes et des délits de droit commun sans voies de recours possible pour les accusés, libres ou esclaves !
De fait, ce tribunal spécial poursuit l’activité de la Commission militaire instaurée le 2 juin 1802, cour martiale spécialisée dans la "liquidation des rebelles", il jugera 161 accusés jusqu'en 1806...
Le 1er mars, le commissaire de justice, Bertolio, infprme le ministre de la Marine Denis Decrès, des progrès de la répression de la rébellion : " Le nombre de rebelles réfugiés dans les bois diminue mais sensiblement. Il y a à peu près 15 jours, on en a fait prendre plus de 150. Un des chefs nommés Sylvain a été brûlé vif ainsi que plus de la moitié de ses complices. Le surplus a été fusillé ou renvoyé dans les geôles pour être jugé"...
Lacrosse, de plus en plus impopulaire, est rappelé par le Consulat.
Le Général Manuel Jean-Baptiste Ernouf, nommé à sa place Capitaine-Général le 8 mars, arrive en Guadeloupe le 8 mai.
Il est accueilli avec soulagement par les colons.
Le 14 mai, il accorde l'amnistie aux nègres marrons.
Le 25 juin, il met en place la Garde Nationale, qui remplace les anciennes milices, formée d’habitants libres de 16 à 55 ans.
Elle est divisée en 6 bataillons, comprenant les 26 paroisses.
Le même jour, il ouvre les ports aux navires étrangers, les marchandises payant 2% à l’entrée, mais 8% à la sortie.
Les 150.000 émigrés des Antilles françaises sont amnistiés, les biens séquestrés sont rendus à leurs propriétaires, s’ils ont respecté l’arrêté de septembre 1802.
L’ancienne habitation du Marquisat de Houelbourg-Bellevue est retrouvée dévastée au retour des familles, elles doivent en racheter une partie " au sieur Darboussier qui était locataire de la part de l’autorité qui a eu lieu " moyennant 24.000 livres. Elle sera démembrée dans la succession en habitation Bellecour et habitation Berville. (L'ancien Marquisat est aujourd’hui occupé en grande partie par la Z.A. de Jarry)
Le 2 août, Ernouf annule l’amnistie prévue pour les nègres marrons, considérés désormais comme brigands, et décide sur proposition du commissaire de Basse-Terre de les faire brûler vifs devant leur atelier pour l’exemple. Il active pour cela les troupes de Chasseurs des Bois, crées par Lacrosse.
Le 5 octobre, le préfet Lescallier est renvoyé en France sous prétexte d’un congé de santé : il était peu aimé pour ses mesures financières…L’ordonnateur Roustagnenq assure l’intérim.
Le 5 novembre, création de 3 Tribunaux sur le modèle national : Tribunal d’Appel et de 1ère Instance à Basse-Terre, 1 Tribunal de 1ère instance à Pointe-à-Pitre. Les Tribunaux de 1ère Instance sont habilités à juger des affaires ne dépassant pas 1.400 livres-coloniales.
Les affaires militaires ou de police restent affectées à la Commission militaire spéciale, crée lors des troubles et maintenue.
Les contraventions aux lois sur le commerce étranger et les infractions à la traite ne sont plus du domaine de l’Amirauté, mais d’une Commission spéciale d’appel formée du préfet colonial, du capitaine général, du contrôleur et du grand juge, assistés de 3 membres.
A Marie-Galante, Ernouf met en place un bataillon de la Garde Nationale, commandé par un chef de bataillon, avec une compagnie de fusilliers blancs et des chasseurs de couleur.
Il crée le Tribunal de 1ère Instance : Jean-Baptiste Bourée est juge, Desmeulle substitut, Joseph Dubury greffier, le curateur aux successions vacantes est Jean Blanchard, le jaugeur étalonneur est Chalet.
Le commissaire du gouvernement est Jean Baptiste Hardy.
Le port de Réunion (Grand Bourg) est ouvert aux navires étrangers à partir du 25 juin.
Un arrêté institue pour l'Ile entière une seule paroisse et un seul curé.
L'Etat Civil est difficile à lire, rien pour St Louis Vieux Fort, pour Grand Bourg et Capesterre, beaucoup d'interconnexions : il semble y avoir eu en tout 65 naissances et 171 décès...
Le 22 juin, les Anglais attaquent et reprennent St Lucie.
1804 : Le 1er janvier, à St Domingue, Dessalines fait la déclaration d’indépendance d’Haïti (qui a repris son nom amérindien…)
La partie française de St Domingue disparaît définitivement en tant que 1er producteur des Antilles Françaises avec 75 à 80% du sucre de la métropole ! Son économie et sa production de sucre ont été ruinés par 20 ans de révoltes et de guerres, faisant plus de 150.000 morts, dont 50.000 soldats français…
En septembre, Dessalines proclame l'Empire à Haïti et se donne le titre d’Empereur Jacques 1er.
Le 18 mai, début du 1er Empire : Napoléon se proclame Empereur des Français. 36 millions de Français doivent lui préter serment.
Le Code Civil est promulgué en France, puis aux Antilles.
Rupture du Traité d’Amiens, la guerre avec l’Angleterre reprend…
En Guadeloupe, le 11 avril, on rétablit les Bureaux de Charité qui avaient été supprimés, renommés Bureaux de Bienfaisance :
1 à Basse-Terre, 1 à Pointe-à-Pitre et 1 à Marie Galante, composés d’un curé et 2 notables indépendants.
Le 6 mai, Roustagnenc rétablit la Poste, rattachée au Service Général de la Colonie. Elle est distribuée par courriers à pied partant de 5 endroits de la Guadeloupe.
Le 20 mai, Ernouf prend un arrété pour empécher de brûler tous les nègres marrons comme des insurgés...
Le 23 mai, le recensement est fourni : 11.223 Blancs, 5.319 gens de couleur libres et 91.486 esclaves avec toutes les dépendances dont St Martin.
L’épidémie de fièvre jaune se tasse, 616 morts sur 2.131 militaires.
Les corsaires Français, en particulier Lamarque, Lapointe, Vidal, Grassin, etc…redoublent d’activité contre les Anglais. L’une de leur base était à Deshaies. En 1 an, 92 navires anglais seront capturés, rapportant 2.704.000 francs ; jusqu’en 1810, 342 seront pris…
Le rhum n’est pas encore une boisson raffinée : "un tafia quasi imbuvable qu'ingurgitaient les matelots avant l'abordage"…
Les "nègres" capturés sur les prises anglaises, propriété publique, étaient revendus aux habitations et payables en obligations du Trésor, faisant ainsi rentrer des finances publiques…
La Guadeloupe est toujours en quasi-faillite, malgré tout la capitation des esclaves et l’imposition personnelle des libres sont baissées, ainsi que les droits sur le loyer des maisons.
Pour Marie-Galante, cette carte réalisée par Fortin, chef de Bataillon du Génie pour le Général Ernouf, nous fournit aussi une liste de 12 habitations, numérotées :
Le 6 mars, Dominique Emmanuel Murat, clerc de notaire chez son père, épouse Louise Jeanne Rose dite Elise de Laballe.
Le 11 avril, création d’un Bureau de Bienfaisance à Grand Bourg.
Le "Recensement Général de population, cultures et propriétés des Isles Guadeloupe, Marie Galante, Les Saintes, la Désirade et la partie française de Saint Martin" est rendu le 23 mai (3 prairial an XII) :
Le 11 avril, création d’un Bureau de Bienfaisance à Grand Bourg.
Le "Recensement Général de population, cultures et propriétés des Isles Guadeloupe, Marie Galante, Les Saintes, la Désirade et la partie française de Saint Martin" est rendu le 23 mai (3 prairial an XII) :
Pour Marie Galante, il retrouve 10.422 habitants dont 1.125 blancs, 169 gens de couleur et noirs libres et 9.128 esclaves (68%)
25 habitations-sucreries, soit 9 de plus qu’avant la Révolution, avec 35 moulins à vent ou à bêtes, donc 10 possèdent les 2, par contre avec presque 2 fois moins de surface en canne : 405 hectares.
695 ha de café et 732 ha de coton qui sont dominant, mais avec 2 fois moins de surface en café et 3 fois moins en coton qu’avant.
Enfin pour l'ensemble des habitations, 383 chevaux, 251 mulets, 1239 bêtes à cornes, 2280 moutons et cabrits, 386 cochons et 50 cabrouets.
L'Etat Civil reste un peu "brouillon", rien pour Capesterre ni St Louis Vieux Fort, plusieurs registres interconnectés pour Grand Bourg : il semble y avoir eu 35 naissances, 35 mariages et 58 décès.
Napoléon s’est fait sacrer Empereur le 18 mai, les fonctionnaires de la Guadeloupe et dépendances doivent préter serment le dimanche 28 octobre.
1805 : En Guadeloupe, le général de brigade Kerverseaux arrive le 1er juillet comme préfet colonial.
Le 19 novembre, Kerveseaux alourdi les impôts de la colonie, avec application au 1er mars suivant :
- il établit un nouvel impôt, sous forme de corvées de 3 jours annuelles par tête d’esclave payant droit que leur maître doit pour les travaux militaires. Les propriétaires trop éloignés peuvent racheter chaque journée pour 1 fr 62. Avec les 44.148 esclaves payant droits dans la colonie, l’Administration espère récolter près de 240.000 francs…
- il ajoute un droit de sortie additionnel sur le sucre, le rhum, le café et le coton
- ainsi qu’une taxe de 2,5% sur toutes les ventes aux enchères publiques.
Il nomme également 5 commissaires de commerce, chargés d’établir la liste de commerçants, de surveiller leurs transactions de de vérifier leur probité, sous peine de radiation.
Le 11 décembre, un nouvel arrêté permet de déchoir de sa patente de liberté un affranchi qui vend du tafia ou qui prête sa patente à un non-affranchi : il sera vendu aux enchères publiques et ses biens acquis au Domaine.
Le 20 décembre, arrestation du dernier chef des insurgés, le mulâtre Fourne, ancien compagnon d’Ignace : il est condamné à être pendu, avec son nègre fidèle Lindor, le 31 décembre sur la place aux Herbes de Basse-Terre.
Peu avant l’exécution, Ernouf passe et décide de le gracier : il le prendra comme homme de confiance et l’utilisera comme limier pour retrouver les marrons…
L'Etat Civil est centralisé sur Grand Bourg seul : 45 naissances, 17 mariages et 72 décès.
Le 21 décembre, fermeture par arrêté du gouverneur de l’Hôpital de Marie-Galante.
Les héritiers Joubert Laloge revendent l'habitation sucrière Gagneron de 126 carrés, qui a été séquestrée pendant la Révolution, pour 390.672 livres.
1806 : En France, le 1er janvier (11 nivôse), suppression du calendrier républicain et retour au calendrier Grégorien.
Le 21 novembre, Napoléon décrète le Blocus continental en réponse au Blocus maritime des Anglais, responsable de la pénurie de sucre qui ne peut plus entrer en France, ni par terre, ni par mer. Napoléon décide de ce fait de promouvoir le sucre de betterave qui démarre à peine…
En Haïti, Dessalines, devenu impopulaire, est assassiné le 17 Octobre. Haïti est alors séparé en 2 états indépendants : un au Nord, avec à sa tête Henri Christophe, ancien esclave dans la colonie britannique de la Grenade et général dans l'armée de Louverture ; un autre au Sud, dirigé par Alexandre Pétion, mûlatre libre opposé à Louverture. C’est le début de l’anarchie et de la dictature pour cette première République Noire…
En Guadeloupe, les échanges avec la France deviennent très difficiles et l’alimentation devient hors de prix.
L’essentiel des échanges se fait avec les Etats Unis d’Amérique.
L’application au 1er mars des nouveaux impôts sur les exportations et les enchères publiques entrainent un fort mécontentement, avec des émeutes à Pointe-à-Pitre qui obligent Ernouf et Kerveseau à déclarer l’état de siège le 22 mars…
Inauguration du pont de l’Union sur la Rivière Salée, premier pont sur flotteurs faisant communiquer Basse-Terre et Grande-Terre.
A Marie-Galante, Simon Lignière est notaire à Grand Bourg.
A St Louis se construit l’église, avec pour patron St Joseph, sous la direction du chanoine Nicolai.
L'Etat Civil semble toujours centralisé à Grand Bourg :
- 112 naissances, portant les mentions : "légitime" ou "naturel", blanc, noir ou mulâtre
- 15 mariages précisant pour les non blancs s'ils sont "libres de couleur"
- 80 décès sans mention particulière...
1807 : Interdiction de la traite en Angleterre, aux Etats-Unis et au Portugal.
Aux Antilles, l’importation d’esclaves est devenue chère et aléatoire : on privilégie "l’élevage sur place", la vie des esclaves sera un peu plus respectée...
Ces esclaves créoles apprennent la langue créole, qui est aussi celle du maître, ils sont souvent réservés aux travaux qualifiés et à la domesticité. C’est parmi eux que l’on trouvera le plus d’affranchis.
Il existe 2 groupes d’affranchis : les "libres de savane" qui bénéficient d’une liberté relative sur la plantation mais n’ont pas de statut juridique et les "libres manumis", véritablement affranchis avec un titre de "manumission" qui deviennent "sujets libres du Roi" et donc indépendants de leur maître.
A Marie Galante, les Murat, le père Dominique 65 ans et le fils Dominique Emmanuel 24 ans, rachètent l'habitation Poisson avec ses 139 hectares et ses 114 esclaves à Marie Elisabeth Dumoulier, veuve de Michel Jacques Poisson, profitant des difficultés financières de la veuve, pratiquement ruinée.
Elle leur est vendue 520.000 livres, moitié pour le père et moitié pour le fils, avec seulement 100.000 comptant et un règlement du restant étalé sur 10 ans. Dans la réalité, leur remboursement va durer 21 ans...
Les Murat renomment l'habitation Bellevue.
La femme du fils, Elise de Laballe, vient d’hériter de son fiancé décédé avant mariage, Charles René Sévère Lecointre de Berville. Cet argent va leur permettre d’ériger le " château Murat ", dont la facade sera pour elle le rappel de la demeure familiale de feu son fiancé, issu d’une grande famille créole de la Guadeloupe…Ils auront 9 enfants vivants.
Marie-Anne Laroche reçoit pour son mariage avec Jean-Charles Cognet l'habitation caféière Gay en dot, le couple va la transformer en sucrerie.
Guillaume de Calbiac, cadet gentilhomme, passé en Amérique pendant la Révolution, où il a épousé une marie-galantaise, revient à Marie-Galante comme capitaine de la Compagnie des Dragons, il passera commandant en 1816 et finira habitant-sucrier.
L'Etat Civil disponible n'est fourni que par Grand Bourg : 83 naissances, 16 mariages et 92 décès.
1808 : En Guadeloupe, le 20 janvier est pris un arrêté pour stopper la spéculation sur les farines, dont le prix a doublé en quelques mois à Pointe-à-Pitre. Le prix de 75 fr 60 le baril, moitié du cours actuel, est imposé pour les boulangers.
L’Administration décide également de contrôler toutes les importations de produits comestibles.
Par effet contraire, la disette s’installe…
En février, la flotte anglaise du vice-amiral Cochrane, chargée du blocus de la Guadeloupe, prend possession de la Petite-Terre, installe une rade et un hôpital pour leurs malades de la fièvre jaune.
A Marie-Galante, le 2 mars, 3 navires anglais, la frégate Cerberus, capitaine Selby, la frégate Circe, capitaine Pigot et le brick Camelia, capitaine Bowen, se présentent devant Marie Galante dans le but de détruire des batteries côtières.
Au petit matin, Pigot débarque à Folle Anse avec 200 marins et fusiliers.
Etonnés de ne rencontrer à la batterie Maréchal, ni défenseur, ni résistance, ils décident de marcher sur Grand-Bourg et trouvent le fort dégarni de toute défense...
C'était le Mardi Gras : les assaillants ont surpris la ville à la fin du bal, le dernier quadrille est interrompu par le clairon anglais…
Le commandant de la garde, M. Raynal de Saint-Michel, encore en toilette de gala, se rend à bord de la frégate anglaise, et signe une convention qui remet Marie-Galante au Gouvernement britannique.
Le pavillon anglais flotte sur Grand Bourg…
Non seulement le capitaine Pigot s'est rendu maître de l’île quasiment sans combattre, mais il a mis aussi la main sur les canons, les armes et les munitions de l’île : 13 canons, 300 fusils et 100 barils de poudres...
25 habitations-sucreries, soit 9 de plus qu’avant la Révolution, avec 35 moulins à vent ou à bêtes, donc 10 possèdent les 2, par contre avec presque 2 fois moins de surface en canne : 405 hectares.
695 ha de café et 732 ha de coton qui sont dominant, mais avec 2 fois moins de surface en café et 3 fois moins en coton qu’avant.
Enfin pour l'ensemble des habitations, 383 chevaux, 251 mulets, 1239 bêtes à cornes, 2280 moutons et cabrits, 386 cochons et 50 cabrouets.
L'Etat Civil reste un peu "brouillon", rien pour Capesterre ni St Louis Vieux Fort, plusieurs registres interconnectés pour Grand Bourg : il semble y avoir eu 35 naissances, 35 mariages et 58 décès.
Napoléon s’est fait sacrer Empereur le 18 mai, les fonctionnaires de la Guadeloupe et dépendances doivent préter serment le dimanche 28 octobre.
1805 : En Guadeloupe, le général de brigade Kerverseaux arrive le 1er juillet comme préfet colonial.
Le 19 novembre, Kerveseaux alourdi les impôts de la colonie, avec application au 1er mars suivant :
- il établit un nouvel impôt, sous forme de corvées de 3 jours annuelles par tête d’esclave payant droit que leur maître doit pour les travaux militaires. Les propriétaires trop éloignés peuvent racheter chaque journée pour 1 fr 62. Avec les 44.148 esclaves payant droits dans la colonie, l’Administration espère récolter près de 240.000 francs…
- il ajoute un droit de sortie additionnel sur le sucre, le rhum, le café et le coton
- ainsi qu’une taxe de 2,5% sur toutes les ventes aux enchères publiques.
Il nomme également 5 commissaires de commerce, chargés d’établir la liste de commerçants, de surveiller leurs transactions de de vérifier leur probité, sous peine de radiation.
Le 11 décembre, un nouvel arrêté permet de déchoir de sa patente de liberté un affranchi qui vend du tafia ou qui prête sa patente à un non-affranchi : il sera vendu aux enchères publiques et ses biens acquis au Domaine.
Le 20 décembre, arrestation du dernier chef des insurgés, le mulâtre Fourne, ancien compagnon d’Ignace : il est condamné à être pendu, avec son nègre fidèle Lindor, le 31 décembre sur la place aux Herbes de Basse-Terre.
Peu avant l’exécution, Ernouf passe et décide de le gracier : il le prendra comme homme de confiance et l’utilisera comme limier pour retrouver les marrons…
L'Etat Civil est centralisé sur Grand Bourg seul : 45 naissances, 17 mariages et 72 décès.
Le 21 décembre, fermeture par arrêté du gouverneur de l’Hôpital de Marie-Galante.
Les héritiers Joubert Laloge revendent l'habitation sucrière Gagneron de 126 carrés, qui a été séquestrée pendant la Révolution, pour 390.672 livres.
1806 : En France, le 1er janvier (11 nivôse), suppression du calendrier républicain et retour au calendrier Grégorien.
Le 21 novembre, Napoléon décrète le Blocus continental en réponse au Blocus maritime des Anglais, responsable de la pénurie de sucre qui ne peut plus entrer en France, ni par terre, ni par mer. Napoléon décide de ce fait de promouvoir le sucre de betterave qui démarre à peine…
En Haïti, Dessalines, devenu impopulaire, est assassiné le 17 Octobre. Haïti est alors séparé en 2 états indépendants : un au Nord, avec à sa tête Henri Christophe, ancien esclave dans la colonie britannique de la Grenade et général dans l'armée de Louverture ; un autre au Sud, dirigé par Alexandre Pétion, mûlatre libre opposé à Louverture. C’est le début de l’anarchie et de la dictature pour cette première République Noire…
En Guadeloupe, les échanges avec la France deviennent très difficiles et l’alimentation devient hors de prix.
L’essentiel des échanges se fait avec les Etats Unis d’Amérique.
L’application au 1er mars des nouveaux impôts sur les exportations et les enchères publiques entrainent un fort mécontentement, avec des émeutes à Pointe-à-Pitre qui obligent Ernouf et Kerveseau à déclarer l’état de siège le 22 mars…
Inauguration du pont de l’Union sur la Rivière Salée, premier pont sur flotteurs faisant communiquer Basse-Terre et Grande-Terre.
A Marie-Galante, Simon Lignière est notaire à Grand Bourg.
A St Louis se construit l’église, avec pour patron St Joseph, sous la direction du chanoine Nicolai.
L'Etat Civil semble toujours centralisé à Grand Bourg :
- 112 naissances, portant les mentions : "légitime" ou "naturel", blanc, noir ou mulâtre
- 15 mariages précisant pour les non blancs s'ils sont "libres de couleur"
- 80 décès sans mention particulière...
1807 : Interdiction de la traite en Angleterre, aux Etats-Unis et au Portugal.
Aux Antilles, l’importation d’esclaves est devenue chère et aléatoire : on privilégie "l’élevage sur place", la vie des esclaves sera un peu plus respectée...
Ces esclaves créoles apprennent la langue créole, qui est aussi celle du maître, ils sont souvent réservés aux travaux qualifiés et à la domesticité. C’est parmi eux que l’on trouvera le plus d’affranchis.
Il existe 2 groupes d’affranchis : les "libres de savane" qui bénéficient d’une liberté relative sur la plantation mais n’ont pas de statut juridique et les "libres manumis", véritablement affranchis avec un titre de "manumission" qui deviennent "sujets libres du Roi" et donc indépendants de leur maître.
A Marie Galante, les Murat, le père Dominique 65 ans et le fils Dominique Emmanuel 24 ans, rachètent l'habitation Poisson avec ses 139 hectares et ses 114 esclaves à Marie Elisabeth Dumoulier, veuve de Michel Jacques Poisson, profitant des difficultés financières de la veuve, pratiquement ruinée.
Elle leur est vendue 520.000 livres, moitié pour le père et moitié pour le fils, avec seulement 100.000 comptant et un règlement du restant étalé sur 10 ans. Dans la réalité, leur remboursement va durer 21 ans...
Les Murat renomment l'habitation Bellevue.
La femme du fils, Elise de Laballe, vient d’hériter de son fiancé décédé avant mariage, Charles René Sévère Lecointre de Berville. Cet argent va leur permettre d’ériger le " château Murat ", dont la facade sera pour elle le rappel de la demeure familiale de feu son fiancé, issu d’une grande famille créole de la Guadeloupe…Ils auront 9 enfants vivants.
Marie-Anne Laroche reçoit pour son mariage avec Jean-Charles Cognet l'habitation caféière Gay en dot, le couple va la transformer en sucrerie.
Guillaume de Calbiac, cadet gentilhomme, passé en Amérique pendant la Révolution, où il a épousé une marie-galantaise, revient à Marie-Galante comme capitaine de la Compagnie des Dragons, il passera commandant en 1816 et finira habitant-sucrier.
L'Etat Civil disponible n'est fourni que par Grand Bourg : 83 naissances, 16 mariages et 92 décès.
1808 : En Guadeloupe, le 20 janvier est pris un arrêté pour stopper la spéculation sur les farines, dont le prix a doublé en quelques mois à Pointe-à-Pitre. Le prix de 75 fr 60 le baril, moitié du cours actuel, est imposé pour les boulangers.
L’Administration décide également de contrôler toutes les importations de produits comestibles.
Par effet contraire, la disette s’installe…
En février, la flotte anglaise du vice-amiral Cochrane, chargée du blocus de la Guadeloupe, prend possession de la Petite-Terre, installe une rade et un hôpital pour leurs malades de la fièvre jaune.
A Marie-Galante, le 2 mars, 3 navires anglais, la frégate Cerberus, capitaine Selby, la frégate Circe, capitaine Pigot et le brick Camelia, capitaine Bowen, se présentent devant Marie Galante dans le but de détruire des batteries côtières.
Au petit matin, Pigot débarque à Folle Anse avec 200 marins et fusiliers.
Etonnés de ne rencontrer à la batterie Maréchal, ni défenseur, ni résistance, ils décident de marcher sur Grand-Bourg et trouvent le fort dégarni de toute défense...
C'était le Mardi Gras : les assaillants ont surpris la ville à la fin du bal, le dernier quadrille est interrompu par le clairon anglais…
Le commandant de la garde, M. Raynal de Saint-Michel, encore en toilette de gala, se rend à bord de la frégate anglaise, et signe une convention qui remet Marie-Galante au Gouvernement britannique.
Le pavillon anglais flotte sur Grand Bourg…
Non seulement le capitaine Pigot s'est rendu maître de l’île quasiment sans combattre, mais il a mis aussi la main sur les canons, les armes et les munitions de l’île : 13 canons, 300 fusils et 100 barils de poudres...
L’amiral Cochrane, averti de cette prise facile, vient s’y ancrer le 12 mars avec toute sa flotte.
Une fois de plus, Marie Galante connait l’occupation anglaise…
Le 29 mars, les Anglais de Cochrane se présentent devant la Désirade, ils débarquent un fort contingent de marins et de fusiliers en 2 endroits le 30 au matin, la garnison du capitaine Duvau avec ses 25 hommes et 2 batteries ne peut résister bien longtemps...
Cochrane demande à Ernouf de prendre en charge ses lépreux.
En l’absence de réponse, les Anglais vont détruire la léproserie et déporter les lépreux sous pavillon parlementaire à Pointe-à-Pitre dans le but d’infecter la population : ils seront relégués sur un ponton ancré sous le vent de la ville, au pied du morne Savon.
Les Saintes sont encore françaises, commandées par le colonel Madier.
Le 15 mai, il écrit au général Ernouf pour lui annoncer l’arrivée sur une pirogue de Marie Galante de 2 déserteurs anglais du vaisseau l’Intrépide, il annonce en attendre 7 ou 8 autres…
Une fois de plus, Marie Galante connait l’occupation anglaise…
Le 29 mars, les Anglais de Cochrane se présentent devant la Désirade, ils débarquent un fort contingent de marins et de fusiliers en 2 endroits le 30 au matin, la garnison du capitaine Duvau avec ses 25 hommes et 2 batteries ne peut résister bien longtemps...
Cochrane demande à Ernouf de prendre en charge ses lépreux.
En l’absence de réponse, les Anglais vont détruire la léproserie et déporter les lépreux sous pavillon parlementaire à Pointe-à-Pitre dans le but d’infecter la population : ils seront relégués sur un ponton ancré sous le vent de la ville, au pied du morne Savon.
Les Saintes sont encore françaises, commandées par le colonel Madier.
Le 15 mai, il écrit au général Ernouf pour lui annoncer l’arrivée sur une pirogue de Marie Galante de 2 déserteurs anglais du vaisseau l’Intrépide, il annonce en attendre 7 ou 8 autres…
D’autres rapports arrivent au gouverneur général Ernouf lui annonçant que les Anglais sont décimés par les fièvres, qu’ils n’ont plus que 90 hommes de garnison et que les habitants sont prêts à se soulever.
Le colonel Cambriels, commandant le 66ème régiment à Grande-Terre, est chargé par Ernouf le 12 août de reprendre Marie-Galante.
Le commandant des Saintes, Madier, est chargé de surveiller la flotte anglaise mouillée à Grand-Bourg et de correspondre par signaux.
Le 16 aôut, le capitaine Bédet est envoyé comme parlementaire à Marie Galante, les Anglais ne le laissent pas descendre...
Le 17 aôut, après réception de lettres de quelques habitants de Marie-Galante au colonel Madier qui demandent d'attaquer l'île le plus vite possible, les préparatifs pour la prise de Marie Galante démarrent.
Le 18 aôut, envoi par Ernouf d'une proclamation aux habitants de Marie-Galante, les dégageant de leur serment fait au roi d'Angleterre.
Le 19, le départ de l'expédition est programmée pour le 21.
Le 20 aôut, Madier signale une seule frégate anglaise mouillée à Grand Bourg.
Le 21, Madier signale l'absence de la frégate.
Cambriels devait partir avec avec 15 pirogues, 150 soldats, 13 canonniers et 200 fusils pour armer les habitants.
Il part en fait à la tombée de la nuit du 21 août de l’anse du Petit-Havre au Gosier, avec seulement 116 sodats et 10 canonniers .
Géné par des vents contraires, la flotille doit relâcher à Ste Anne au petit matin.
Le 22, Madier signale l’arrivée d’une corvette de la Dominique qui va mouiller à Grand Bourg et un brick en chargement à Saint Louis.
Le 22 au soir, la flotille repart, mais est dispersée par le brouillard, ils se divisent en 3 sections, 1 de 8, 1 de 3 et 1 de 4 pirogues.
La dernière perd de vue les autres et fait demi-tour…
Au petit matin du 23, le groupe des 8 pirogues de Cambriels avec 80 hommes accoste sur la plage vers Maréchal.
Il est rejoint vers 9 heures sur les hauteurs de l’habitation Lignières par 22 soldats et canonniers des 3 autres pirogues qui ont accosté à Vieux-Fort, puis vers 10 heures par 24 habitants.
Passant par l’habitation Laurent, sur 3 colonnes, ils s’approchent du fort de Grand-Bourg qu’ils attaquent vers 13 heures, persuadés de le trouver quasi-désarmé…
Ils trouvent en fait le fort bien renforcé et défendu par 300 soldats et 100 marins de la frégate : ils sont repoussés par l’artillerie, battent en retraite, s’embusquent dans les maisons du bourg et font le coup de feu jusqu’à 15 heures.
300 Anglais descendent en renfort du vaisseau et de la corvette, Cambriels et ses soldats se replient sur l’habitation Bosredon, où ils ont stocké leurs munitions.
Le soir venu, ils se replient sur l’habitation Wachter (à priori Pichelin), où 30 habitants viennent les rejoindre, pendant le jour et la nuit suivante, ils résistent, puis doivent se replier sur l’habitation Ducos.
Le 24 aôut, le capitaine anglais Pigot émet une proclamation aux habitants et aux esclaves en leur demandant de sa rallier à lui...
Le 25 et 26 août, de nombreux habitants les rejoignent, Cambriels dispose alors de 443 hommes…
La troupe de Cambriels se replie sur l’habitation Romain.
Le 28, ils recoivent des renforts venus de Pointe à Pitre avec 2 officiers et 32 soldats et débarqués à Vieux Fort avec aussi des fusils, des cartouches et des pierres à feu, ils décident de tenter une contrattaque.
Dès le 27, Les Anglais ont demandé des renforts à la Barbade : arrivent 13 bâtiments de guerre - 2 vaisseaux, 3 frégates et 8 corvettes - avec près de 800 hommes de troupes, commandés par le lieutenant colonel Blackwell
Le 29, les Anglais débarquent et obligent les Français à reculer derrière l’habitation Lambale.
Le 30, les Français reçoivent un sous lieutenant et 18 hommes supplémentaires, venus des Saintes sur 2 pirogues et débarqués à St Louis avec un canon de 6 livres sans roues, qu'ils installent dans un cabrouet...
Le 31, les Anglais attaquent leur flanc gauche avec 3 canons, la majorité des habitants les abandonnent…
40 Français en embuscade stoppent les Anglais et permettent un repli sur l’habitation St Marc, puis de nuit sur l’habitation Armand, où ils retrouvent les 190 habitants de la veille.
Le 1er septembre, arrivent 2 pirogues de ravitaillement avec des vivres, mais sans armes...
Malgré tous leurs efforts, le 2 septembre, la troupe française restante est sur le point de se rendre, après que le colonel Cambriels ait confié le commandement au capitaine Baignères.
Prétextant son état de santé, il quitte l’île à 22 heures pour la Guadeloupe dans un canot à 2 rames.
Arrivé à St Anne, il trouve une trentaine d'hommes, un obusier et une pièce de 4 prêts à partir pour Marie-Galante...
Les habitants sont autorisés à rentrer chez eux.
La capitulation est signée par Baignières le 3 septembre sur l'habitation Blanchard Cadet.
Les 147 prisonniers français sont transférés à la Barbade dés le 4 septembre.
Le colonel Cambriels, commandant le 66ème régiment à Grande-Terre, est chargé par Ernouf le 12 août de reprendre Marie-Galante.
Le commandant des Saintes, Madier, est chargé de surveiller la flotte anglaise mouillée à Grand-Bourg et de correspondre par signaux.
Le 16 aôut, le capitaine Bédet est envoyé comme parlementaire à Marie Galante, les Anglais ne le laissent pas descendre...
Le 17 aôut, après réception de lettres de quelques habitants de Marie-Galante au colonel Madier qui demandent d'attaquer l'île le plus vite possible, les préparatifs pour la prise de Marie Galante démarrent.
Le 18 aôut, envoi par Ernouf d'une proclamation aux habitants de Marie-Galante, les dégageant de leur serment fait au roi d'Angleterre.
Le 19, le départ de l'expédition est programmée pour le 21.
Le 20 aôut, Madier signale une seule frégate anglaise mouillée à Grand Bourg.
Le 21, Madier signale l'absence de la frégate.
Cambriels devait partir avec avec 15 pirogues, 150 soldats, 13 canonniers et 200 fusils pour armer les habitants.
Il part en fait à la tombée de la nuit du 21 août de l’anse du Petit-Havre au Gosier, avec seulement 116 sodats et 10 canonniers .
Géné par des vents contraires, la flotille doit relâcher à Ste Anne au petit matin.
Le 22, Madier signale l’arrivée d’une corvette de la Dominique qui va mouiller à Grand Bourg et un brick en chargement à Saint Louis.
Le 22 au soir, la flotille repart, mais est dispersée par le brouillard, ils se divisent en 3 sections, 1 de 8, 1 de 3 et 1 de 4 pirogues.
La dernière perd de vue les autres et fait demi-tour…
Au petit matin du 23, le groupe des 8 pirogues de Cambriels avec 80 hommes accoste sur la plage vers Maréchal.
Il est rejoint vers 9 heures sur les hauteurs de l’habitation Lignières par 22 soldats et canonniers des 3 autres pirogues qui ont accosté à Vieux-Fort, puis vers 10 heures par 24 habitants.
Passant par l’habitation Laurent, sur 3 colonnes, ils s’approchent du fort de Grand-Bourg qu’ils attaquent vers 13 heures, persuadés de le trouver quasi-désarmé…
Ils trouvent en fait le fort bien renforcé et défendu par 300 soldats et 100 marins de la frégate : ils sont repoussés par l’artillerie, battent en retraite, s’embusquent dans les maisons du bourg et font le coup de feu jusqu’à 15 heures.
300 Anglais descendent en renfort du vaisseau et de la corvette, Cambriels et ses soldats se replient sur l’habitation Bosredon, où ils ont stocké leurs munitions.
Le soir venu, ils se replient sur l’habitation Wachter (à priori Pichelin), où 30 habitants viennent les rejoindre, pendant le jour et la nuit suivante, ils résistent, puis doivent se replier sur l’habitation Ducos.
Le 24 aôut, le capitaine anglais Pigot émet une proclamation aux habitants et aux esclaves en leur demandant de sa rallier à lui...
Le 25 et 26 août, de nombreux habitants les rejoignent, Cambriels dispose alors de 443 hommes…
La troupe de Cambriels se replie sur l’habitation Romain.
Le 28, ils recoivent des renforts venus de Pointe à Pitre avec 2 officiers et 32 soldats et débarqués à Vieux Fort avec aussi des fusils, des cartouches et des pierres à feu, ils décident de tenter une contrattaque.
Dès le 27, Les Anglais ont demandé des renforts à la Barbade : arrivent 13 bâtiments de guerre - 2 vaisseaux, 3 frégates et 8 corvettes - avec près de 800 hommes de troupes, commandés par le lieutenant colonel Blackwell
Le 29, les Anglais débarquent et obligent les Français à reculer derrière l’habitation Lambale.
Le 30, les Français reçoivent un sous lieutenant et 18 hommes supplémentaires, venus des Saintes sur 2 pirogues et débarqués à St Louis avec un canon de 6 livres sans roues, qu'ils installent dans un cabrouet...
Le 31, les Anglais attaquent leur flanc gauche avec 3 canons, la majorité des habitants les abandonnent…
40 Français en embuscade stoppent les Anglais et permettent un repli sur l’habitation St Marc, puis de nuit sur l’habitation Armand, où ils retrouvent les 190 habitants de la veille.
Le 1er septembre, arrivent 2 pirogues de ravitaillement avec des vivres, mais sans armes...
Malgré tous leurs efforts, le 2 septembre, la troupe française restante est sur le point de se rendre, après que le colonel Cambriels ait confié le commandement au capitaine Baignères.
Prétextant son état de santé, il quitte l’île à 22 heures pour la Guadeloupe dans un canot à 2 rames.
Arrivé à St Anne, il trouve une trentaine d'hommes, un obusier et une pièce de 4 prêts à partir pour Marie-Galante...
Les habitants sont autorisés à rentrer chez eux.
La capitulation est signée par Baignières le 3 septembre sur l'habitation Blanchard Cadet.
Les 147 prisonniers français sont transférés à la Barbade dés le 4 septembre.
Marie-Galante reste anglaise !
En fin d'année, l'Etat Civil de Grand Bourg, qui semble représenter les 3 communes, est le reflet de cette période troublée : seulement 55 naissances, 14 mariages et 81 décès, pour la 2ème année consécutive, les décès l'emportent largement sur les naissances...
En Guadeloupe, le capitaine général Ernouf refuse de recevoir Cambriels et lui retire son commandement de Grande-Terre.
Cambriels demande au ministre à être jugé et rentre en France, sa frégate de retour La Furieuse est prise par les Anglais…
Un fois libéré sur parole, il founira son rapport au ministre de la Marine, parviendra à se justifier et finira sa carrière maréchal sous la Restauration...
Le 1 octobre, le Code Civil dit Code Napoléon ainsi que le Code du Commerce sont promulgué, après qu’Ernouf et Kerverseau aient apportés, à la demande du ministre, les modifications jugées nécessaires au système colonial.
Selon les 3 classes de population, les blancs, les hommes de couleur libres et les noirs esclaves, le Code Napoléon s’applique avec de grandes différences :
Les Anglais renforcent leur blocus maritime tout autour de la Guadeloupe, la disette s’installe malgré les efforts des autorités…
La misère s’installe dans toutes les classes de la population, les maîtres vivent la pénurie et les esclaves sont les premiers à en souffrir : la mortalité augmente.
1809 : Les Anglais préparent leur attaque en concentrant leur Marine et des troupes considérables à la Barbade, avec 82 bâtiments de guerre, 100 navires de transport et 12.000 hommes…
Le 29 janvier, les Anglais attaquent la Martinique, rencontrent beaucoup de résistance, font le siège du fort Bourbon à Fort-de-France et finissent par prendre le contrôle de l’île le 24 février, malgré la résistance courageuse de Villaret de Joyeuse.
Les Anglais durent envoyer 12.000 bombes et 6.000 obus sur le fort pour obtenir la capitulation.
La Martinique connaîtra 4 gouverneurs Anglais successifs jusqu’en 1814…
En Guadeloupe, on prépare la défense : suite à un arrêté du 15 février, les colons doivent enrôler des esclaves choisis dans leurs ateliers. Ils vont constituer une troupe de 1.500 hommes, incorporés au 66ème Régiment d’Infanterie, où ils sont habillés et armés, ce qui porte les effectifs à 2.600 hommes.
Les esclaves changent ainsi de maître, devenant propriété du gouvernement, salariés 2.000 livres par an. Le gouverneur leur promet l’affranchissement en cas de grand service ou d’action d’éclat…
Un autre arrêté du 19 février ordonne la formation de 2 Bataillons de guerre d’élite, recrutés dans les milices de la Grande Terre et de la Basse Terre. En cas de refus, ils seront considérés comme "lâches et traîtres à la Patrie" et leurs biens séquestrés…
Le 2 mars, tous les travaux de culture sont suspendus et les vivres réquisitionnés. Le manioc doit être arraché et transformé en farine, les cannes coupées et transformées en tafia. L’administration crée dans chaque quartier un conseil de notables appelé Comité de subsistance et d’approvisionnement.
Les Saintes restent le dernier rempart pour la Guadeloupe : on renforce la garnison à 570 hommes, non compris les 60 de la Garde Nationale, commandés par Madier.
Une division arrive le 30 mars de Lorient, commandée par le capitaine de vaisseau Troude, avec 3 vaisseaux, 2 flûtes et 594 hommes supplémentaires pour le 66ème Régiment. Elle se trouve encerclée par les Anglais qui bloquent le canal…
On débarque une partie de l’artillerie pour renforcer les batteries.
En fin d'année, l'Etat Civil de Grand Bourg, qui semble représenter les 3 communes, est le reflet de cette période troublée : seulement 55 naissances, 14 mariages et 81 décès, pour la 2ème année consécutive, les décès l'emportent largement sur les naissances...
En Guadeloupe, le capitaine général Ernouf refuse de recevoir Cambriels et lui retire son commandement de Grande-Terre.
Cambriels demande au ministre à être jugé et rentre en France, sa frégate de retour La Furieuse est prise par les Anglais…
Un fois libéré sur parole, il founira son rapport au ministre de la Marine, parviendra à se justifier et finira sa carrière maréchal sous la Restauration...
Le 1 octobre, le Code Civil dit Code Napoléon ainsi que le Code du Commerce sont promulgué, après qu’Ernouf et Kerverseau aient apportés, à la demande du ministre, les modifications jugées nécessaires au système colonial.
Selon les 3 classes de population, les blancs, les hommes de couleur libres et les noirs esclaves, le Code Napoléon s’applique avec de grandes différences :
- Pour les blancs, on apporte de minimes modifications en particulier sur les mariages et les successions.
- Pour les noirs, il n’existe pas, le Code Noir est maintenu…
- Pour les libres de couleur, leur statut est inchangé.
Les Anglais renforcent leur blocus maritime tout autour de la Guadeloupe, la disette s’installe malgré les efforts des autorités…
La misère s’installe dans toutes les classes de la population, les maîtres vivent la pénurie et les esclaves sont les premiers à en souffrir : la mortalité augmente.
1809 : Les Anglais préparent leur attaque en concentrant leur Marine et des troupes considérables à la Barbade, avec 82 bâtiments de guerre, 100 navires de transport et 12.000 hommes…
Le 29 janvier, les Anglais attaquent la Martinique, rencontrent beaucoup de résistance, font le siège du fort Bourbon à Fort-de-France et finissent par prendre le contrôle de l’île le 24 février, malgré la résistance courageuse de Villaret de Joyeuse.
Les Anglais durent envoyer 12.000 bombes et 6.000 obus sur le fort pour obtenir la capitulation.
La Martinique connaîtra 4 gouverneurs Anglais successifs jusqu’en 1814…
En Guadeloupe, on prépare la défense : suite à un arrêté du 15 février, les colons doivent enrôler des esclaves choisis dans leurs ateliers. Ils vont constituer une troupe de 1.500 hommes, incorporés au 66ème Régiment d’Infanterie, où ils sont habillés et armés, ce qui porte les effectifs à 2.600 hommes.
Les esclaves changent ainsi de maître, devenant propriété du gouvernement, salariés 2.000 livres par an. Le gouverneur leur promet l’affranchissement en cas de grand service ou d’action d’éclat…
Un autre arrêté du 19 février ordonne la formation de 2 Bataillons de guerre d’élite, recrutés dans les milices de la Grande Terre et de la Basse Terre. En cas de refus, ils seront considérés comme "lâches et traîtres à la Patrie" et leurs biens séquestrés…
Le 2 mars, tous les travaux de culture sont suspendus et les vivres réquisitionnés. Le manioc doit être arraché et transformé en farine, les cannes coupées et transformées en tafia. L’administration crée dans chaque quartier un conseil de notables appelé Comité de subsistance et d’approvisionnement.
Les Saintes restent le dernier rempart pour la Guadeloupe : on renforce la garnison à 570 hommes, non compris les 60 de la Garde Nationale, commandés par Madier.
Une division arrive le 30 mars de Lorient, commandée par le capitaine de vaisseau Troude, avec 3 vaisseaux, 2 flûtes et 594 hommes supplémentaires pour le 66ème Régiment. Elle se trouve encerclée par les Anglais qui bloquent le canal…
On débarque une partie de l’artillerie pour renforcer les batteries.
Le 14 avril, 22 navires Anglais, commandés par l’Amiral Maitland, se présentent devant Terre-de-Haut, débarquent à l’Anse du Figuier, prennent possession de la Vigie puis du Gros-Morne.
Les vaisseaux français de Troude arrivent à s’échapper de la rade par la passe du Sud, entre Terre de Haut et Terre de Bas, guidés par un pilote saintois Jean Callot : ils parviennent à se réfugier à Basse-Terre, échappant à leurs poursuivants.
Le 15, nouveau débarquement anglais à Grande-Anse, Maitland somme Madier de capituler.
Le 17 avril, les Anglais lancent l’assaut du Fort Napoléon, les Français repoussent leur assaut, mais Madier décide de se rendre, les Saintes sont à nouveau anglaises…
En Guadeloupe, le 9 août, un cyclone détruit des installations militaires et dévaste en particulier Pointe à Pitre, où tous les navires sauf un sont coulés dans la rade... Le ponton des lépreux menace de couler, on est obligé de les recueillir à terre, sans pouvoir les isoler.
Le blocus dure maintenant depuis plus d’un an, aucun autre secours n’est envisageable, l’île plonge dans la misère…
Les entrepôts sont encombrés de produits coloniaux, en particulier plus de 30.000 barriques de sucre (boucauds) qui attendent de pouvoir être exportés...
2 flûtes La Seine et la Loire, accompagnées des frégates La Clorinde et La Renommée, ont été envoyées depuis Nantes par le Ministre de la Marine, l’Amiral Decrès, pour renforcer et ravitailler la Guadeloupe : elles doivent apporter 320 soldats supplémentaires, des munitions, 300 prisonniers anglais, 1.600.000 francs en traites et 400.000 francs en or.
Elles franchissent le blocus anglais, se présentent devant le Baillif le 17 décembre, ne peuvent entrer dans la rade de Basse-Terre, contrôlée par les Anglais et se réfugient à l’Anse à Barque.
Le 18, les Anglais les attaquent pendant le débarquement, 2 des vaisseaux sont brûlés et coulés.
A Marie Galante, la vie continue sous occupation anglaise...
Athanase Hotessier, dont le père avait racheté l'habitation Fond à Lianne avec sa petite sucrerie à Philippe Chaput en 1778, agrandit les terres familiales en rachetant avec sa soeur Louise l'habitation Beauregard, passant de 75 carrés à 174. Ils font construire une nouvelle sucrerie avec moulin à vent en plus de celui à bêtes existant.
La sœur revendra ses parts à son frère en 1815 : l’inventaire retrouvera les 174 carrés de terres dont 21 en cannes, les 2 moulins en état de fonctionner, un grand bâtiment avec sucrerie à 4 chaudières, purgerie, vinaigrerie, étuve et 87 esclaves.
L'Etat Civil, centralisé à Grand Bourg, montre que l'île tourne au ralenti : 70 naissances, 10 mariages, 1 divorce et 50 décès.
1810 : Le 1er janvier, le gouverneur Ernouf apprend que l’attaque anglaise de la Guadeloupe est prévue pour le 25…
Le 26, l'attaque commence. Après 11 jours de résistance, le 6 février c’est la capitulation française à Basse-Terre.
Pointe-à-Pitre ne sera prise que le 10.
4.200 Français sont fait prisonniers et déportés en Angleterre dont Ernouf et son Etat-Major.
Ernouf passera 13 mois en Angleterre, sera arrété et jugé dès son arrivée à Paris.
Après une longue procédure, il sera mis en liberté surveillée, avec interdiction de s’approcher de Paris ou des frontières. Louis XVIII le graciera en 1815…
La Guadeloupe est de nouveau anglaise...
Le général de la Royal Navy Georges Beckwith fait fonction de gouverneur.
Il exige le 10 février des habitants un serment d’allégeance au Roi Georges III.
Il nomme Dubuc de Saint-Olympe, un colon martiniquais, comme responsable de la Guadeloupe auprès du Roi d’Angleterre.
L’amiral Alexandre Cochrane reprend le poste de gouverneur le 30 août.
Des listes de proscription sont établies, le 3 octobre le gouverneur fait "battre la générale" pour arrêter et déporter les indésirables, dont beaucoup de notables commerçants ou planteurs.
Par une proclamation du 13 octobre, Cochrane décide de restaurer les milices : les volontaires de toute couleur sont appelés à se joindre aux troupes anglaises pour combattre une éventuelle attaque…française !
Dubuc se fait nommer le 30 octobre conseiller à la Cour d’Appel puis président pour contrôler la magistrature de l’île.
Dans la foulée, les Anglais ont pris St Martin le 15 février et St Eustache le 22 février : la France n’a plus aucune colonie aux Antilles…
A Marie Galante, l'Etat Civil parait fragmentaire : 57 naissances, 3 mariages et 27 décès...
1811 : A Paris, la vaccination contre la variole (petite vérole) a été découverte par l’anglais Jenner en 1796.
Napoléon fait vacciner son fils, le Roi de Rome, et lance la 1ère campagne de vaccination pour l’armée.
En Guadeloupe, le 9 janvier, une ordonnance de Cochrane interdit aux blancs d’aller danser avec les noirs, sous peine de 25 gourdes d’amende : il devait redouter le métissage...
Le 10 juin, une autre ordonnance rend obligatoire la participation à la milice à tous les hommes, pour les noirs de 14 à 60 ans, pour les blancs de 16 à 60 ans, avec l’obligation de porter l’uniforme anglais (écarlate avec cocarde noire) et avec 15 jours pour s’inscrire sous peine d’une amende de 12 gourdes (64 fr 80).
Devant la quasi absence de candidats, le 30 juillet, l’amende sera doublée, sans plus de résultat…
Les Anglais vont augmenter toutes les taxes : capitation, taxe sur les nègres justiciés, taxe sur les exportations, taxe sur les maisons, taxe de cabaret sur les aubergistes, etc...
La situation économique de l’île est de plus en plus mauvaise, par contre les rentrées fiscales anglaises vont au mieux…
La pénurie de numéraire est majeure, on découpe des monnaies espagnoles, on reconvertit des monnaies françaises ou anglaises avec un G couronné…
Les vaisseaux français de Troude arrivent à s’échapper de la rade par la passe du Sud, entre Terre de Haut et Terre de Bas, guidés par un pilote saintois Jean Callot : ils parviennent à se réfugier à Basse-Terre, échappant à leurs poursuivants.
Le 15, nouveau débarquement anglais à Grande-Anse, Maitland somme Madier de capituler.
Le 17 avril, les Anglais lancent l’assaut du Fort Napoléon, les Français repoussent leur assaut, mais Madier décide de se rendre, les Saintes sont à nouveau anglaises…
En Guadeloupe, le 9 août, un cyclone détruit des installations militaires et dévaste en particulier Pointe à Pitre, où tous les navires sauf un sont coulés dans la rade... Le ponton des lépreux menace de couler, on est obligé de les recueillir à terre, sans pouvoir les isoler.
Le blocus dure maintenant depuis plus d’un an, aucun autre secours n’est envisageable, l’île plonge dans la misère…
Les entrepôts sont encombrés de produits coloniaux, en particulier plus de 30.000 barriques de sucre (boucauds) qui attendent de pouvoir être exportés...
2 flûtes La Seine et la Loire, accompagnées des frégates La Clorinde et La Renommée, ont été envoyées depuis Nantes par le Ministre de la Marine, l’Amiral Decrès, pour renforcer et ravitailler la Guadeloupe : elles doivent apporter 320 soldats supplémentaires, des munitions, 300 prisonniers anglais, 1.600.000 francs en traites et 400.000 francs en or.
Elles franchissent le blocus anglais, se présentent devant le Baillif le 17 décembre, ne peuvent entrer dans la rade de Basse-Terre, contrôlée par les Anglais et se réfugient à l’Anse à Barque.
Le 18, les Anglais les attaquent pendant le débarquement, 2 des vaisseaux sont brûlés et coulés.
A Marie Galante, la vie continue sous occupation anglaise...
Athanase Hotessier, dont le père avait racheté l'habitation Fond à Lianne avec sa petite sucrerie à Philippe Chaput en 1778, agrandit les terres familiales en rachetant avec sa soeur Louise l'habitation Beauregard, passant de 75 carrés à 174. Ils font construire une nouvelle sucrerie avec moulin à vent en plus de celui à bêtes existant.
La sœur revendra ses parts à son frère en 1815 : l’inventaire retrouvera les 174 carrés de terres dont 21 en cannes, les 2 moulins en état de fonctionner, un grand bâtiment avec sucrerie à 4 chaudières, purgerie, vinaigrerie, étuve et 87 esclaves.
L'Etat Civil, centralisé à Grand Bourg, montre que l'île tourne au ralenti : 70 naissances, 10 mariages, 1 divorce et 50 décès.
1810 : Le 1er janvier, le gouverneur Ernouf apprend que l’attaque anglaise de la Guadeloupe est prévue pour le 25…
Le 26, l'attaque commence. Après 11 jours de résistance, le 6 février c’est la capitulation française à Basse-Terre.
Pointe-à-Pitre ne sera prise que le 10.
4.200 Français sont fait prisonniers et déportés en Angleterre dont Ernouf et son Etat-Major.
Ernouf passera 13 mois en Angleterre, sera arrété et jugé dès son arrivée à Paris.
Après une longue procédure, il sera mis en liberté surveillée, avec interdiction de s’approcher de Paris ou des frontières. Louis XVIII le graciera en 1815…
La Guadeloupe est de nouveau anglaise...
Le général de la Royal Navy Georges Beckwith fait fonction de gouverneur.
Il exige le 10 février des habitants un serment d’allégeance au Roi Georges III.
Il nomme Dubuc de Saint-Olympe, un colon martiniquais, comme responsable de la Guadeloupe auprès du Roi d’Angleterre.
L’amiral Alexandre Cochrane reprend le poste de gouverneur le 30 août.
Des listes de proscription sont établies, le 3 octobre le gouverneur fait "battre la générale" pour arrêter et déporter les indésirables, dont beaucoup de notables commerçants ou planteurs.
Par une proclamation du 13 octobre, Cochrane décide de restaurer les milices : les volontaires de toute couleur sont appelés à se joindre aux troupes anglaises pour combattre une éventuelle attaque…française !
Dubuc se fait nommer le 30 octobre conseiller à la Cour d’Appel puis président pour contrôler la magistrature de l’île.
Dans la foulée, les Anglais ont pris St Martin le 15 février et St Eustache le 22 février : la France n’a plus aucune colonie aux Antilles…
A Marie Galante, l'Etat Civil parait fragmentaire : 57 naissances, 3 mariages et 27 décès...
1811 : A Paris, la vaccination contre la variole (petite vérole) a été découverte par l’anglais Jenner en 1796.
Napoléon fait vacciner son fils, le Roi de Rome, et lance la 1ère campagne de vaccination pour l’armée.
En Guadeloupe, le 9 janvier, une ordonnance de Cochrane interdit aux blancs d’aller danser avec les noirs, sous peine de 25 gourdes d’amende : il devait redouter le métissage...
Le 10 juin, une autre ordonnance rend obligatoire la participation à la milice à tous les hommes, pour les noirs de 14 à 60 ans, pour les blancs de 16 à 60 ans, avec l’obligation de porter l’uniforme anglais (écarlate avec cocarde noire) et avec 15 jours pour s’inscrire sous peine d’une amende de 12 gourdes (64 fr 80).
Devant la quasi absence de candidats, le 30 juillet, l’amende sera doublée, sans plus de résultat…
Les Anglais vont augmenter toutes les taxes : capitation, taxe sur les nègres justiciés, taxe sur les exportations, taxe sur les maisons, taxe de cabaret sur les aubergistes, etc...
La situation économique de l’île est de plus en plus mauvaise, par contre les rentrées fiscales anglaises vont au mieux…
La pénurie de numéraire est majeure, on découpe des monnaies espagnoles, on reconvertit des monnaies françaises ou anglaises avec un G couronné…
Le gouverneur Anglais introduit la gourde percée de 9 livres, le morceau central frappé d’un G vaut 20 sous.
Les anciens sols français et les shillings anglais sont estampés du G couronné.
A Grand-Bourg de Marie-Galante, les Anglais font construire un hôtel du gouverneur en bois "demeure belle et très commode, elle a coûté fort cher à la colonie"...
Ils renforcent les fortifications du Morne Massacre, protégeant la rade de Vieux-Fort, où mouillent leurs navires.
Mais ils y subiront une mortalité très importante du fait des fièvres imputées à l’air insalubre : ils finiront par l’abandonner après avoir détruit les fortifications…
L'Etat Civil est fourni en fin d'année pour Grand Bourg seul, tous actes mélangés : 45 naissances, 20 mariages et 31 décès.
A La Désirade, les bâtiments de la léproserie, détruits par les Anglais en 1808, ont été reconstruits.
Un médecin réside désormais sur place.
1812 : Par ordonnance du 12 février, adoption du système métrique avec mesures transitoires d’adaptation : la livre pèse désormais 500 grammes au lieu de 489,5 gr, toujours divisée en 16 onces de 8 gros. Le millier pesant représente 1.000 livres soit 500 kg.
Napoléon visite la sucrerie fondée à Passy par Benjamin Delessert et promulgue un décret en faveur de l’industrie du sucre de betterave.
5 Ecoles et 4 Fabriques Impériales sont fondées, 32.000 hectares consacrés à la betterave. La concurrence arrive...
A Marie-Galante, Robert Coquille débute son activité de notaire à Grand-Bourg. Il la poursuivra jusqu’en 1818 et connaitra les 2 périodes d’occupation Anglaise.
L'Etat Civil en fin d'année est comme les années précédentes centralisé à Grand Bourg, avec pour la 1ère fois un décompte séparé entre les "Blancs" et les "Couleur libres" :
30 naissances dont 6 garçons et 11 filles "Blancs", 11 garçons et 6 filles de "Couleur libres"
20 mariages dont 15 entre "Blancs" et 5 entre "Couleur libres"
42 décès dont chez les "Blancs" 10 hommes, 13 femmes et 19 enfants, chez les "Couleur libres", 2 hommes et 8 femmes
Bien sûr, les esclaves n'ont pas encore d'Etat Civil...
A Grand-Bourg de Marie-Galante, les Anglais font construire un hôtel du gouverneur en bois "demeure belle et très commode, elle a coûté fort cher à la colonie"...
Ils renforcent les fortifications du Morne Massacre, protégeant la rade de Vieux-Fort, où mouillent leurs navires.
Mais ils y subiront une mortalité très importante du fait des fièvres imputées à l’air insalubre : ils finiront par l’abandonner après avoir détruit les fortifications…
L'Etat Civil est fourni en fin d'année pour Grand Bourg seul, tous actes mélangés : 45 naissances, 20 mariages et 31 décès.
A La Désirade, les bâtiments de la léproserie, détruits par les Anglais en 1808, ont été reconstruits.
Un médecin réside désormais sur place.
1812 : Par ordonnance du 12 février, adoption du système métrique avec mesures transitoires d’adaptation : la livre pèse désormais 500 grammes au lieu de 489,5 gr, toujours divisée en 16 onces de 8 gros. Le millier pesant représente 1.000 livres soit 500 kg.
Napoléon visite la sucrerie fondée à Passy par Benjamin Delessert et promulgue un décret en faveur de l’industrie du sucre de betterave.
5 Ecoles et 4 Fabriques Impériales sont fondées, 32.000 hectares consacrés à la betterave. La concurrence arrive...
A Marie-Galante, Robert Coquille débute son activité de notaire à Grand-Bourg. Il la poursuivra jusqu’en 1818 et connaitra les 2 périodes d’occupation Anglaise.
L'Etat Civil en fin d'année est comme les années précédentes centralisé à Grand Bourg, avec pour la 1ère fois un décompte séparé entre les "Blancs" et les "Couleur libres" :
30 naissances dont 6 garçons et 11 filles "Blancs", 11 garçons et 6 filles de "Couleur libres"
20 mariages dont 15 entre "Blancs" et 5 entre "Couleur libres"
42 décès dont chez les "Blancs" 10 hommes, 13 femmes et 19 enfants, chez les "Couleur libres", 2 hommes et 8 femmes
Bien sûr, les esclaves n'ont pas encore d'Etat Civil...
En novembre et décembre, Napoléon quitte Moscou, c’est la Retraite de Russie, l’Armée Napoléonienne est décimée…
1813 : En Guadeloupe, le 28 février, l’amiral Cochrane fait célébrer un Te Deum dans toutes les églises pour fêter la défaite de Napoléon en Russie : à Basse-Terre, l’Eglise se vide à cette annonce "comme si la foudre eut frappé la nef "…
Il quittera peu après la Guadeloupe, car il est appelé à commander les forces navales Anglaises contre les Américains.
Il est remplacé par le major-général John Skinner qui ne parle pas un mot de Français et ne comprend rien à l’administration, administration qui reste de fait aux mains du colon Dubuc…
Le recensement de la Guadeloupe retrouve 110.272 habitants, dont 13.241 Blancs, 8.084 libres de couleur et 88.947 esclaves.
411 habitations-sucreries, avec 253 moulins à vent, maintenant largement majoritaires.
A Marie-Galante, le recensement donne 10.606 habitants dont 7.492 esclaves (70%)
26 habitations-sucreries.
Joseph Vergé, fils unique de Joseph père et de Clotilde Fizet qui ont émigré pendant la Révolution, revient sur la caféière familiale abandonnée et crée une petite sucrerie sur 43 carrés avec moulin à bêtes, sur ce qui deviendra 4ème de Faup.
Joseph Botreau Roussel fils, suite à une donation de sa mère, crée la nouvelle sucrerie de Port-Louis en faisant construire le moulin à vent, la purgerie et le chais attenant. L'ancien moulin à bêtes est conservé.
Selon le mémoire de Pélissié de 1826, l’île produisait alors "environ 650 à 700 milliers pesant de café, 1800 milliers à 2 millions de sucre, 110 à 120 milliers de coton" soit 320 à 350 tonnes de café, 900 à 1.000 tonnes de sucre et 55 à 60 tonnes de coton.
L'Etat Civil en fin d'année reste centralisé à Grand Bourg : 58 naissances, 16 mariages, 44 décès.
1814 : En France :
Le retour de la monarchie rétablit les 2 postes de Gouverneur et d’Intendant.
Le 13 juin, le Contre-Amiral Charles Alexandre Durand, comte de Linois est nommé Gouverneur de la Guadeloupe et de ses dépendances, l’Adjudant-Général Eugène Boyer de Peyreleau commandant en second, le Chevalier César de Guilhermy intendant, L de Vaucresson Commissaire ordonnateur.
Le 27 juillet, le Gouvernement de Louis XVIII remet les appellations de l’Ancien Régime : la Cour d’Appel redevient Conseil Supérieur, les Tribunaux de 1ère Instance redeviennent des Sénéchaussées…mais le nouveau Code Civil de Napoléon continue de s’appliquer.
Les Colonies sont régies par des Lois et Règlements particuliers.
Le Roi décide d’envoyer d’abord le commandant en second et l’ordonnateur, avec 300 hommes et 400 fusils pour réarmer les gardes nationaux que les Anglais ont désarmés.
Boyer et Vaucresson partis de Brest le 1er septembre, arrivent à Basse-Terre le 14 octobre au matin dans une ville en fête...
Les Anglais font tout pour retarder la restitution, en profitant pour désarmer et piller la colonie...
La caisse de la colonie était composée de 6 caisses : la caisse des Domaines, la caisse des Libertés (patentes d’affranchissement), la caisse des Nègres justiciés (2,50 francs par tête de nègre), la caisse des Chemins (4,10 francs par tête de nègre), la caisse Judiciaire (droits de greffe et de sceau) et la caisse des Successions vacantes.
Le 15 septembre, l’administrateur anglais note que les caisses renferment 3.552.000 livres, or le 15 décembre, date de la restitution, elles ne contiennent plus que 996.000 livres. Les Anglais ont bien dépouillé en 2 mois la colonie de plus de 2 millions et demi de livres !
Le 6 décembre, la Guadeloupe et ses dépendances sont enfin remises officiellement par les Anglais...
Le 12 décembre, le Gouverneur Durand de Linois arrive en rade de Basse-Terre, le 14 décembre, il descend à terre, acclamé par la population, et prend ses fonctions après un Te Deum.
L’activité économique reprend, ainsi que le commerce avec la Métropole.
Vaucresson crée un service de pesage et de jaugeage : le droit de pesage est de 1 fr 20 par 500 kg, celui de jaugeage également de
1 fr 20 pour 50 gallons.
A Marie-Galante, Jean d’Arnaud est nommé gouverneur militaire.
L’ancien notaire Jean Laurans Desondes, devenu sénéchal, est nommé juge et préside le tribunal de Première Instance à Grand Bourg.
La veuve Cognet, née Brument, vend l’habitation-sucrerie de 110 carrés à 2 de ses enfants pour 566.033 livres : François Cognet Bézard et sa sœur Marie-Fanny, épouse de Marc Boulogne Saint-Villiers reprennent la gestion et font construire le moulin à vent de Bézard.
L’Habitation Bellevue, nouveau nom de l’acquisition des Murat en 1808, est dotée d'un grand moulin à vent à six ailes. Les bâtiments agrandis compteront neuf chaudières contre quatre auparavant.
Le fils Murat fait constuire le bâtiment du "château" pour exaucer les voeux de sa jeune femme Elise de Laballe, héritière d'un leg important de son premier fiancé mort peu avant le mariage, le fils des Lecointre de Berville.
Le "château Murat" s'inspire de la maison de maître de cette grande famille de Guadeloupe...
Jean-Georges de Retz reprend la succession de son père Antoine avec en particulier l'habitation sucrerie de Grande Anse. Suite à des problèmes financiers, il doit s’associer à son cousin Hippolyte : l’habitation exploite 150 carrés avec 90 esclaves.
C’est le début de la grande période de construction des moulins à vent, dont le maximum va être érigé entre 1814 et 1834…
L'Etat Civil en fin d'année est toujours centralisé à Grand Bourg : 44 naissances, 10 mariages, 32 décès.
1813 : En Guadeloupe, le 28 février, l’amiral Cochrane fait célébrer un Te Deum dans toutes les églises pour fêter la défaite de Napoléon en Russie : à Basse-Terre, l’Eglise se vide à cette annonce "comme si la foudre eut frappé la nef "…
Il quittera peu après la Guadeloupe, car il est appelé à commander les forces navales Anglaises contre les Américains.
Il est remplacé par le major-général John Skinner qui ne parle pas un mot de Français et ne comprend rien à l’administration, administration qui reste de fait aux mains du colon Dubuc…
Le recensement de la Guadeloupe retrouve 110.272 habitants, dont 13.241 Blancs, 8.084 libres de couleur et 88.947 esclaves.
411 habitations-sucreries, avec 253 moulins à vent, maintenant largement majoritaires.
A Marie-Galante, le recensement donne 10.606 habitants dont 7.492 esclaves (70%)
26 habitations-sucreries.
Joseph Vergé, fils unique de Joseph père et de Clotilde Fizet qui ont émigré pendant la Révolution, revient sur la caféière familiale abandonnée et crée une petite sucrerie sur 43 carrés avec moulin à bêtes, sur ce qui deviendra 4ème de Faup.
Joseph Botreau Roussel fils, suite à une donation de sa mère, crée la nouvelle sucrerie de Port-Louis en faisant construire le moulin à vent, la purgerie et le chais attenant. L'ancien moulin à bêtes est conservé.
Selon le mémoire de Pélissié de 1826, l’île produisait alors "environ 650 à 700 milliers pesant de café, 1800 milliers à 2 millions de sucre, 110 à 120 milliers de coton" soit 320 à 350 tonnes de café, 900 à 1.000 tonnes de sucre et 55 à 60 tonnes de coton.
L'Etat Civil en fin d'année reste centralisé à Grand Bourg : 58 naissances, 16 mariages, 44 décès.
1814 : En France :
- 31 mars : les troupes du Tsar Alexandre entrent dans Paris qui a capitulé la veille.
- 6 avril : Napoléon est contraint d’abdiquer à Fontainebleau.
- 20 avril : Napoléon est exilé à l’île d’Elbe.
- 24 avril : C’est la Restauration : la Monarchie revient avec Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI, soutenu par la coalition, qui débarque à Calais.
- 3 mai : Louis XVIII entre à Paris
- 30 mai : Traité de Paris : la France continentale retrouve ses frontières de 1792. Pour les colonies, la Martinique, la Guadeloupe et ses dépendances, et donc Marie-Galante sont rendus à la France. L’Angleterre garde Ste Lucie, la Dominique et Tobago. Les Portugais restituent la Guyane.
- En décembre, les raffineurs français obtiennent une loi qui taxe le sucre "terré", presque blanc et qui échappait ainsi au raffinage, d’un droit de 70 francs : cette nouvelle taxe signera la fin du sucre terré en quelques années…
Le retour de la monarchie rétablit les 2 postes de Gouverneur et d’Intendant.
Le 13 juin, le Contre-Amiral Charles Alexandre Durand, comte de Linois est nommé Gouverneur de la Guadeloupe et de ses dépendances, l’Adjudant-Général Eugène Boyer de Peyreleau commandant en second, le Chevalier César de Guilhermy intendant, L de Vaucresson Commissaire ordonnateur.
Le 27 juillet, le Gouvernement de Louis XVIII remet les appellations de l’Ancien Régime : la Cour d’Appel redevient Conseil Supérieur, les Tribunaux de 1ère Instance redeviennent des Sénéchaussées…mais le nouveau Code Civil de Napoléon continue de s’appliquer.
Les Colonies sont régies par des Lois et Règlements particuliers.
Le Roi décide d’envoyer d’abord le commandant en second et l’ordonnateur, avec 300 hommes et 400 fusils pour réarmer les gardes nationaux que les Anglais ont désarmés.
Boyer et Vaucresson partis de Brest le 1er septembre, arrivent à Basse-Terre le 14 octobre au matin dans une ville en fête...
Les Anglais font tout pour retarder la restitution, en profitant pour désarmer et piller la colonie...
La caisse de la colonie était composée de 6 caisses : la caisse des Domaines, la caisse des Libertés (patentes d’affranchissement), la caisse des Nègres justiciés (2,50 francs par tête de nègre), la caisse des Chemins (4,10 francs par tête de nègre), la caisse Judiciaire (droits de greffe et de sceau) et la caisse des Successions vacantes.
Le 15 septembre, l’administrateur anglais note que les caisses renferment 3.552.000 livres, or le 15 décembre, date de la restitution, elles ne contiennent plus que 996.000 livres. Les Anglais ont bien dépouillé en 2 mois la colonie de plus de 2 millions et demi de livres !
Le 6 décembre, la Guadeloupe et ses dépendances sont enfin remises officiellement par les Anglais...
Le 12 décembre, le Gouverneur Durand de Linois arrive en rade de Basse-Terre, le 14 décembre, il descend à terre, acclamé par la population, et prend ses fonctions après un Te Deum.
L’activité économique reprend, ainsi que le commerce avec la Métropole.
Vaucresson crée un service de pesage et de jaugeage : le droit de pesage est de 1 fr 20 par 500 kg, celui de jaugeage également de
1 fr 20 pour 50 gallons.
A Marie-Galante, Jean d’Arnaud est nommé gouverneur militaire.
L’ancien notaire Jean Laurans Desondes, devenu sénéchal, est nommé juge et préside le tribunal de Première Instance à Grand Bourg.
La veuve Cognet, née Brument, vend l’habitation-sucrerie de 110 carrés à 2 de ses enfants pour 566.033 livres : François Cognet Bézard et sa sœur Marie-Fanny, épouse de Marc Boulogne Saint-Villiers reprennent la gestion et font construire le moulin à vent de Bézard.
L’Habitation Bellevue, nouveau nom de l’acquisition des Murat en 1808, est dotée d'un grand moulin à vent à six ailes. Les bâtiments agrandis compteront neuf chaudières contre quatre auparavant.
Le fils Murat fait constuire le bâtiment du "château" pour exaucer les voeux de sa jeune femme Elise de Laballe, héritière d'un leg important de son premier fiancé mort peu avant le mariage, le fils des Lecointre de Berville.
Le "château Murat" s'inspire de la maison de maître de cette grande famille de Guadeloupe...
Jean-Georges de Retz reprend la succession de son père Antoine avec en particulier l'habitation sucrerie de Grande Anse. Suite à des problèmes financiers, il doit s’associer à son cousin Hippolyte : l’habitation exploite 150 carrés avec 90 esclaves.
C’est le début de la grande période de construction des moulins à vent, dont le maximum va être érigé entre 1814 et 1834…
L'Etat Civil en fin d'année est toujours centralisé à Grand Bourg : 44 naissances, 10 mariages, 32 décès.
1815 : En France :
En Guadeloupe, la situation est troublée par les changements politiques de métropole : le 29 avril, on apprend le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, dés le 3 mai, l’île est divisée entre le courant monarchique du gouverneur Durand de Linois, le courant bonapartiste du commandant en second Boyer de Peyreleau et le courant britannique incarné par certains planteurs…
Le Comte de Vaugirard, Gouverneur de la Martinique, avait été nommé par Louis XVIII " Gouverneur Général de Iles sous le Vent ", il est donc le supérieur du Gouverneur De Linois. Il décide avec les Anglais d’essayer de garder l’île à la Monarchie.
Un nouveau blocus anglais menace l’île.
Les Anglais prennent possession des Saintes le 6 juillet.
Le jour même, Linois déclare l’état de siège.
Pour la petite histoire, Linois a envoyé à l’Empereur les dépèches et certificats de fidélité par la goélette La Marie Louise, portés par le commandant Schumalz.
Celui-ci, en approchant des côtes de France le 4 juillet, apprend la chute de l’Empereur et la Restauration de la monarchie : il jette les dépéches à la mer et rebaptise la goélette l’Intrépide avant d’entrer au port !
Les Anglais prennent à nouveau Marie-Galante le 18 juillet…
A Marie Galante, la vie suit son cours, au fil des procédures du Tribunal :
Le pharmacien de Grand Bourg, le sieur Borne, lance une procédure contre le médecin chirurgien Mourailles.
Le tailleur d’habits de Grand Bourg, Saint Martin " homme de couleur libre patenté " réclame son règlement au sieur Reynaud, habitant.
Louis Lafontaine, cordonnier " homme de couleur libre " en fait de même avec un autre habitant.
Hyppolite de Retz et Paul Louis de Bosredon sont associés sur la sucrerie de Beaurenom : ils demandent la nomination d’un séquestre.
Dame Boivin, habitante, demande la séparation de biens avec son mari le sieur Henry Morris Parson, docteur en médecine et chirurgie.
Marguerite Wachter Séhuit demande la "séparation de corps et d’habitations" avec son mari André Wachter Meugle "par suite de la haine déraisonnable qu’il a concu contre elle et l’état d’ivresse qu’il est presque toujours"…
L'Etat Civil en fin d'année est toujours centralisé à Grand Bourg : 113 naissances, 5 mariages, 12 décès.
La fécondité n'est pas en cause dans l'augmentation brutale des naissances : 90 d'entre elles, enregistrées après le 29 mai, concernent des naissances de 1810 à 1814, ce rattrapage montre que pendant cette période troublée, nombre d'habitants avaient quitté l'île ou renoncé à faire la déclaration...
En Guadeloupe, le 3 août, une goélette parlementaire anglaise vient apporter au gouverneur la proclamation du général Leith, annonçant la chute de Napoléon et son arrivée prochaine en Guadeloupe…
8.000 Anglais débarquent le 8 août à l’anse Saint Sauveur de Capesterre puis à Grande-Anse de Trois Rivières, ils rencontrent peu de résistance…
Le 10 août la capitulation est signée par Linois et Boyer.
Le 11, le général James Leith se déclare Gouverneur provisoire : il essaie d’imposer la paix, dissout les milices et demande à tous les habitants de rendre les armes.
Il se heurte à une certaine résistance, en particulier des Noirs. Il fait élire un nouveau Conseil Privé, composé de purs royalistes, dirigé par Butel de Montgai.
Il crée 2 Tribunaux Spéciaux, 1 à Basse-Terre, 1 à Pointe-à-Pitre pour juger les bonapartistes que l’on déporte en bonne partie...
Misère et pénurie en Guadeloupe et dans ses dépendances.
La léproserie de la Désirade confine 65 lépreux, toujours dans de simples cases...
En Indonésie, le 5 avril, explosion du volcan Tambora, une des plus importantes de l’époque historique : les poussières volcaniques vont obscucir le ciel de la planète pendant plus d’un an, en particulier en Amérique du Nord et en Europe, entrainant une baisse des températures de plus de 1 degré...
1816 : Ce sera une "année sans été", avec chutes de neige au mois d’aôut, les récoltes seront catastrophiques…
Des émeutes de la faim surviennent en Angleterre, en France et en Suisse.
En France, le 16 mars Linois sera acquitté par le Conseil de Guerre, Boyer condamné à mort, puis à 20 ans de prison, commués en 3 mois ferme : cela lui permettra de rédiger son livre si riche en informations…
Le 11 avril, Louis XVIII nomme les nouveaux administrateurs de la Guadeloupe : Antoine Philippe, comte de Lardenoy "chevalier baron de Termes, seigneur de Banteville et autres lieux, mestre de camp en second du régiment de cavalerie de la Reine" est nommé gouverneur de la Guadeloupe et dépendances, Foullon d’Ecotier intendant, Siméon Roustagnencq commissaire ordonnateur général et le colonel Vatable commandant en second.
Le 22 juillet, le Comte de Lardennoy arrive à Basse-Terre, le 25 juillet, le Gouverneur Anglais lui remet officiellement la Guadeloupe et ses dépendances.
L’état de la Marine Française ne lui permet plus d’approvisionner la Colonie, le Gouverneur permet aux navires étrangers d’importer de la farine, ils sont payés en sucre comme fret de retour.
Le 20 septembre, l’intendant Foulon d’Ecotier arrive à Basse-Terre.
Le 24 novembre, les ports de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre sont complétement ouverts au commerce étranger, mais le manque de numéraire réduit les échanges…
Les échanges commerciaux avec les ports français ont bien repris : en 6 mois, 63 navires, dont 33 de Bordeaux, 16 du Havre, 5 de Nantes et 2 de Marseille.
A Marie-Galante, fin de l’occupation Anglaise également fin juillet.
29 sucreries en activité, 300 habitations à café ou à coton.
Un " carré " de cannes (environ 1 hectare) produit normalement chaque année 200 formes de sucre ou 8 barriques de sucre brut ou 6 barriques de sucre terré.
Un carré de caféière compte en moyenne 2.500 pieds, qui produisent 25 quintaux de grains, soit 1 livre par pied.
Le café de Marie Galante reste le plus prisé par sa qualité.
La production de l’île est de 700 milliers pesant, soit 350 tonnes.
4 héritiers de l'indivision Brument-Bellevue s'associent pour créer une sucrerie sur la caféière familiale sur 159 carrés avec 78 esclaves, l'habitation sucrerie Bellevue avec moulin à bêtes.
Les frères Marc et André Lacavé, qui ont épousé les filles Bonnet, s'associent pour créer leur sucrerie sur l'habitation familiale La Haut qui cultivait avant café et coton.
Le couple Lalung associé avec Théophile Botreau Roussel construisent le moulin à vent sur l'habitation sucrerie Etang Noir, issue d'une caféière des Faussecave.
L'habitation Vidon voit construire son moulin à vent.
L'Etat Civil en fin d'année est toujours centralisé à Grand Bourg : 41 naissances, 30 mariages et 103 décès. Cette hausse importante de la mortalité ne semble pas liée à une épidémie...
3 chirurgiens dépendent du service de santé de l’hôpital.
1817 : Le 8 janvier, Ordonnance du Roi organisant la lutte contre la traite, menaçant de confiscation tout navire tentant d’introduire des Noirs dans une colonie française.
Les dissensions permanentes entre Gouverneurs et Intendants amènent une Ordonnance du Roi le 30 août supprimant les Intendants : le Gouverneur devient " Gouverneur et Administrateur pour le Roi "
Le 10 septembre, création par arrêté du Conseil de Gouvernement et d’Administration dans chaque colonie composé du Gouverneur, du Commandant militaire, du Procureur général, de l’Ordonnanceur et du Contrôleur complété par 7 à 9 membres " pris dans toutes les classes, hors celle des planteurs "...
Début d’un " développement prodigieux de l’industrie sucrière, en particulier à Marie Galante du fait de la faillite d’Haïti d’une part, mais aussi de l’aide que les négociants des grands ports métropolitains vont fournir aux planteurs avec les crédits nécessaires à la construction de nouvelles sucreries "…
A Marie-Galante, Madeleine Rameaux, au décès de son père Jean-Claude auquel elle était associée, rachète les parts d’indivision de cette habitation cotonnière : elle décide de se lancer dans le sucre et fait construire la sucrerie Beauséjour avec moulin à bêtes.
En parallèle, le fils Guillaume rachète ses parts d’indivision de l’habitation-cotonnière Bontemps Rameaux et décide lui aussi de passer au sucre en faisant construire sucrerie et moulin à vent.
La veuve Cognet, née Brument, vend l’habitation-sucrerie Brument Bellevue de 110 carrés avec moulin à bêtes à 2 de ses enfants pour 566.033 livres : François Cognet Bézard, marié à Marie Anne Lacavé, et sa sœur Marie-Fanny, épouse de Marc Boulogne Saint-Villiers. Ils s'associent et font construire le moulin à vent de Bézard.
Pas d'Etat Civil disponible pour 1817...
1818 : Nouvelle ordonnance du Roi le 24 juin pour lutter contre la traite : "Sera entretenu sur les côtes de nos établissemens d'Afrique une croisière de notre marine à l'effet de visiter tous bâtimens français qui se présenteraient dans les parages de nos possessions sur lesdites côtes et d'empêcher toutes contraventions"
Malgré tout, une partie de la traite va continuer...
Aux Antilles, la vie quotidienne des esclaves reste difficile. " Ils logent dans des cases en bois ou en gaulettes, enduites de torchis et couvertes de palmes. Ils sont nourris toujours de la même façon : ignames, bananes, patates. Les épuisantes journées de travail commencées tôt et finies tard sont juste entrecoupées de quelques pauses. Les travaux sont répétitifs : coupe de la canne et broyage au moulin, charrois, préparation de la terre et plantation, construction, entretien et réparation diverses. Libérés quelques instants de ces travaux, les esclaves se consacrent ensemble aux cultures vivrières et individuellement à biner le lopin de terre qui leur est alloué.
Il leur restait le dimanche pour se reposer, et la danse pour se défouler et conserver leurs racines "…
Les libres de couleurs continuent de progresser. Selon Boyer de Peyreleau :
" Une politique aussi ancienne que bizarre avait établi le système de vendre à prix d’argent les permissions d’affranchir toutes sortes d’esclaves. Le fisc percevait pour chaque individu une somme qui à la Guadeloupe avait été fixée à 1.200 livres "
A Marie Galante, le recensement retrouve 11.066 habitants dont 8.886 esclaves (80%) et 587 libres de couleur (5,3%)
La population de colons continue de baisser passant de 3.294 en 1804 à 2180, soit plus d’un millier de moins.
Pas d'Etat Civil disponible comme en 1817...
Toujours selon le Colonel Boyer de Peyreleau :
" Grand-Bourg, le chef-lieu de l’île, résidence du commandant…ordinairement du grade de chef de bataillon…renferme 10 rues, et 190 maisons habitées chacune par 7 personnes, terme moyen. Quelques unes de ses maisons sont fort jolies, et l’église est assez belle. Un petit fort, situé à l’extrémité ouest du bourg, le défend ; il se trouve dans ce fort une poudrière en maçonnerie et une terrasse couverte d’un parapet, qui peut contenir une centaine d’hommes. La rade de Grand-Bourg, quoique mauvaise, est toujours ouverte au cabotage. Ce quartier, très sain, est le plus peuplé et le plus cultivé de l’île"
"Quoique très petit, le bourg de la Capesterre n’en est pas moins le second de Marie-Galante. Le quartier est moins populeux et moins bien cultivé ; cependant il est salubre, parce qu’il se trouve au vent. L’église est en mauvais état."
"Le quartier du Vieux-Fort est le moins considérable et le plus malsain, à cause des marais, couverts de palétuviers, et de sa position sous le vent. Le bourg…est tout à fait ruiné ; l’église est aussi bien près de tomber en ruines."
"En tirant au sud à 2 lieues…on trouve la rade de St Louis, la moins mauvaise de toutes celles de l’île. Le bourg qu’on y voyait autrefois est ruiné et abandonné ; il ne reste plus qu’un mauvais petit hameau."
A la Sénéchaussée, le procureur du Roi est Raynier, le greffier en chef Coquille, le substitut Borgue-Chaumont.
- 8 février : L’Acte d’Abolition de la Traite, soumis par les Anglais aux gouvernements européens au Congrès de Vienne, est signé. Il déclare la traite négrière illégale : elle se poursuivra jusqu’en 1831 dans les colonies françaises, avec la complicité des autorités métropolitaines et coloniales, malgré 3 lois successives…
- 26 février : Napoléon quitte l’île d’Elbe.
- 1er mars : Il débarque à Golfe-Juan, début du "vol de l’Aigle" sur la route devenue "Napoléon".
- 20 mars : Napoléon a repris le pouvoir, début des Cents Jours.
- 29 mars : Napoléon abolit la traite par Décret Impérial, selon le Traité de Paris, ces nouvelles dispositions ne seront jamais appliquées.
- 18 juin : Défaite de Waterloo.
- 21 juin : Fin des Cent Jours : Abdication de Napoléon en faveur de son fils Napoléon II, qui ne sera pas acceptée…
- 8 juillet : Retour au pouvoir de Louis XVIII...
En Guadeloupe, la situation est troublée par les changements politiques de métropole : le 29 avril, on apprend le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, dés le 3 mai, l’île est divisée entre le courant monarchique du gouverneur Durand de Linois, le courant bonapartiste du commandant en second Boyer de Peyreleau et le courant britannique incarné par certains planteurs…
Le Comte de Vaugirard, Gouverneur de la Martinique, avait été nommé par Louis XVIII " Gouverneur Général de Iles sous le Vent ", il est donc le supérieur du Gouverneur De Linois. Il décide avec les Anglais d’essayer de garder l’île à la Monarchie.
Un nouveau blocus anglais menace l’île.
Les Anglais prennent possession des Saintes le 6 juillet.
Le jour même, Linois déclare l’état de siège.
Pour la petite histoire, Linois a envoyé à l’Empereur les dépèches et certificats de fidélité par la goélette La Marie Louise, portés par le commandant Schumalz.
Celui-ci, en approchant des côtes de France le 4 juillet, apprend la chute de l’Empereur et la Restauration de la monarchie : il jette les dépéches à la mer et rebaptise la goélette l’Intrépide avant d’entrer au port !
Les Anglais prennent à nouveau Marie-Galante le 18 juillet…
A Marie Galante, la vie suit son cours, au fil des procédures du Tribunal :
Le pharmacien de Grand Bourg, le sieur Borne, lance une procédure contre le médecin chirurgien Mourailles.
Le tailleur d’habits de Grand Bourg, Saint Martin " homme de couleur libre patenté " réclame son règlement au sieur Reynaud, habitant.
Louis Lafontaine, cordonnier " homme de couleur libre " en fait de même avec un autre habitant.
Hyppolite de Retz et Paul Louis de Bosredon sont associés sur la sucrerie de Beaurenom : ils demandent la nomination d’un séquestre.
Dame Boivin, habitante, demande la séparation de biens avec son mari le sieur Henry Morris Parson, docteur en médecine et chirurgie.
Marguerite Wachter Séhuit demande la "séparation de corps et d’habitations" avec son mari André Wachter Meugle "par suite de la haine déraisonnable qu’il a concu contre elle et l’état d’ivresse qu’il est presque toujours"…
L'Etat Civil en fin d'année est toujours centralisé à Grand Bourg : 113 naissances, 5 mariages, 12 décès.
La fécondité n'est pas en cause dans l'augmentation brutale des naissances : 90 d'entre elles, enregistrées après le 29 mai, concernent des naissances de 1810 à 1814, ce rattrapage montre que pendant cette période troublée, nombre d'habitants avaient quitté l'île ou renoncé à faire la déclaration...
En Guadeloupe, le 3 août, une goélette parlementaire anglaise vient apporter au gouverneur la proclamation du général Leith, annonçant la chute de Napoléon et son arrivée prochaine en Guadeloupe…
8.000 Anglais débarquent le 8 août à l’anse Saint Sauveur de Capesterre puis à Grande-Anse de Trois Rivières, ils rencontrent peu de résistance…
Le 10 août la capitulation est signée par Linois et Boyer.
Le 11, le général James Leith se déclare Gouverneur provisoire : il essaie d’imposer la paix, dissout les milices et demande à tous les habitants de rendre les armes.
Il se heurte à une certaine résistance, en particulier des Noirs. Il fait élire un nouveau Conseil Privé, composé de purs royalistes, dirigé par Butel de Montgai.
Il crée 2 Tribunaux Spéciaux, 1 à Basse-Terre, 1 à Pointe-à-Pitre pour juger les bonapartistes que l’on déporte en bonne partie...
Misère et pénurie en Guadeloupe et dans ses dépendances.
La léproserie de la Désirade confine 65 lépreux, toujours dans de simples cases...
En Indonésie, le 5 avril, explosion du volcan Tambora, une des plus importantes de l’époque historique : les poussières volcaniques vont obscucir le ciel de la planète pendant plus d’un an, en particulier en Amérique du Nord et en Europe, entrainant une baisse des températures de plus de 1 degré...
1816 : Ce sera une "année sans été", avec chutes de neige au mois d’aôut, les récoltes seront catastrophiques…
Des émeutes de la faim surviennent en Angleterre, en France et en Suisse.
En France, le 16 mars Linois sera acquitté par le Conseil de Guerre, Boyer condamné à mort, puis à 20 ans de prison, commués en 3 mois ferme : cela lui permettra de rédiger son livre si riche en informations…
Le 11 avril, Louis XVIII nomme les nouveaux administrateurs de la Guadeloupe : Antoine Philippe, comte de Lardenoy "chevalier baron de Termes, seigneur de Banteville et autres lieux, mestre de camp en second du régiment de cavalerie de la Reine" est nommé gouverneur de la Guadeloupe et dépendances, Foullon d’Ecotier intendant, Siméon Roustagnencq commissaire ordonnateur général et le colonel Vatable commandant en second.
Le 22 juillet, le Comte de Lardennoy arrive à Basse-Terre, le 25 juillet, le Gouverneur Anglais lui remet officiellement la Guadeloupe et ses dépendances.
L’état de la Marine Française ne lui permet plus d’approvisionner la Colonie, le Gouverneur permet aux navires étrangers d’importer de la farine, ils sont payés en sucre comme fret de retour.
Le 20 septembre, l’intendant Foulon d’Ecotier arrive à Basse-Terre.
Le 24 novembre, les ports de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre sont complétement ouverts au commerce étranger, mais le manque de numéraire réduit les échanges…
Les échanges commerciaux avec les ports français ont bien repris : en 6 mois, 63 navires, dont 33 de Bordeaux, 16 du Havre, 5 de Nantes et 2 de Marseille.
A Marie-Galante, fin de l’occupation Anglaise également fin juillet.
29 sucreries en activité, 300 habitations à café ou à coton.
Un " carré " de cannes (environ 1 hectare) produit normalement chaque année 200 formes de sucre ou 8 barriques de sucre brut ou 6 barriques de sucre terré.
Un carré de caféière compte en moyenne 2.500 pieds, qui produisent 25 quintaux de grains, soit 1 livre par pied.
Le café de Marie Galante reste le plus prisé par sa qualité.
La production de l’île est de 700 milliers pesant, soit 350 tonnes.
4 héritiers de l'indivision Brument-Bellevue s'associent pour créer une sucrerie sur la caféière familiale sur 159 carrés avec 78 esclaves, l'habitation sucrerie Bellevue avec moulin à bêtes.
Les frères Marc et André Lacavé, qui ont épousé les filles Bonnet, s'associent pour créer leur sucrerie sur l'habitation familiale La Haut qui cultivait avant café et coton.
Le couple Lalung associé avec Théophile Botreau Roussel construisent le moulin à vent sur l'habitation sucrerie Etang Noir, issue d'une caféière des Faussecave.
L'habitation Vidon voit construire son moulin à vent.
L'Etat Civil en fin d'année est toujours centralisé à Grand Bourg : 41 naissances, 30 mariages et 103 décès. Cette hausse importante de la mortalité ne semble pas liée à une épidémie...
3 chirurgiens dépendent du service de santé de l’hôpital.
1817 : Le 8 janvier, Ordonnance du Roi organisant la lutte contre la traite, menaçant de confiscation tout navire tentant d’introduire des Noirs dans une colonie française.
Les dissensions permanentes entre Gouverneurs et Intendants amènent une Ordonnance du Roi le 30 août supprimant les Intendants : le Gouverneur devient " Gouverneur et Administrateur pour le Roi "
Le 10 septembre, création par arrêté du Conseil de Gouvernement et d’Administration dans chaque colonie composé du Gouverneur, du Commandant militaire, du Procureur général, de l’Ordonnanceur et du Contrôleur complété par 7 à 9 membres " pris dans toutes les classes, hors celle des planteurs "...
Début d’un " développement prodigieux de l’industrie sucrière, en particulier à Marie Galante du fait de la faillite d’Haïti d’une part, mais aussi de l’aide que les négociants des grands ports métropolitains vont fournir aux planteurs avec les crédits nécessaires à la construction de nouvelles sucreries "…
A Marie-Galante, Madeleine Rameaux, au décès de son père Jean-Claude auquel elle était associée, rachète les parts d’indivision de cette habitation cotonnière : elle décide de se lancer dans le sucre et fait construire la sucrerie Beauséjour avec moulin à bêtes.
En parallèle, le fils Guillaume rachète ses parts d’indivision de l’habitation-cotonnière Bontemps Rameaux et décide lui aussi de passer au sucre en faisant construire sucrerie et moulin à vent.
La veuve Cognet, née Brument, vend l’habitation-sucrerie Brument Bellevue de 110 carrés avec moulin à bêtes à 2 de ses enfants pour 566.033 livres : François Cognet Bézard, marié à Marie Anne Lacavé, et sa sœur Marie-Fanny, épouse de Marc Boulogne Saint-Villiers. Ils s'associent et font construire le moulin à vent de Bézard.
Pas d'Etat Civil disponible pour 1817...
1818 : Nouvelle ordonnance du Roi le 24 juin pour lutter contre la traite : "Sera entretenu sur les côtes de nos établissemens d'Afrique une croisière de notre marine à l'effet de visiter tous bâtimens français qui se présenteraient dans les parages de nos possessions sur lesdites côtes et d'empêcher toutes contraventions"
Malgré tout, une partie de la traite va continuer...
Aux Antilles, la vie quotidienne des esclaves reste difficile. " Ils logent dans des cases en bois ou en gaulettes, enduites de torchis et couvertes de palmes. Ils sont nourris toujours de la même façon : ignames, bananes, patates. Les épuisantes journées de travail commencées tôt et finies tard sont juste entrecoupées de quelques pauses. Les travaux sont répétitifs : coupe de la canne et broyage au moulin, charrois, préparation de la terre et plantation, construction, entretien et réparation diverses. Libérés quelques instants de ces travaux, les esclaves se consacrent ensemble aux cultures vivrières et individuellement à biner le lopin de terre qui leur est alloué.
Il leur restait le dimanche pour se reposer, et la danse pour se défouler et conserver leurs racines "…
Les libres de couleurs continuent de progresser. Selon Boyer de Peyreleau :
" Une politique aussi ancienne que bizarre avait établi le système de vendre à prix d’argent les permissions d’affranchir toutes sortes d’esclaves. Le fisc percevait pour chaque individu une somme qui à la Guadeloupe avait été fixée à 1.200 livres "
A Marie Galante, le recensement retrouve 11.066 habitants dont 8.886 esclaves (80%) et 587 libres de couleur (5,3%)
La population de colons continue de baisser passant de 3.294 en 1804 à 2180, soit plus d’un millier de moins.
Pas d'Etat Civil disponible comme en 1817...
Toujours selon le Colonel Boyer de Peyreleau :
" Grand-Bourg, le chef-lieu de l’île, résidence du commandant…ordinairement du grade de chef de bataillon…renferme 10 rues, et 190 maisons habitées chacune par 7 personnes, terme moyen. Quelques unes de ses maisons sont fort jolies, et l’église est assez belle. Un petit fort, situé à l’extrémité ouest du bourg, le défend ; il se trouve dans ce fort une poudrière en maçonnerie et une terrasse couverte d’un parapet, qui peut contenir une centaine d’hommes. La rade de Grand-Bourg, quoique mauvaise, est toujours ouverte au cabotage. Ce quartier, très sain, est le plus peuplé et le plus cultivé de l’île"
"Quoique très petit, le bourg de la Capesterre n’en est pas moins le second de Marie-Galante. Le quartier est moins populeux et moins bien cultivé ; cependant il est salubre, parce qu’il se trouve au vent. L’église est en mauvais état."
"Le quartier du Vieux-Fort est le moins considérable et le plus malsain, à cause des marais, couverts de palétuviers, et de sa position sous le vent. Le bourg…est tout à fait ruiné ; l’église est aussi bien près de tomber en ruines."
"En tirant au sud à 2 lieues…on trouve la rade de St Louis, la moins mauvaise de toutes celles de l’île. Le bourg qu’on y voyait autrefois est ruiné et abandonné ; il ne reste plus qu’un mauvais petit hameau."
A la Sénéchaussée, le procureur du Roi est Raynier, le greffier en chef Coquille, le substitut Borgue-Chaumont.
Forte augmentation des habitations sucreries, passées à 39, dont 24 sur Grand Bourg, exploitant 1.441 hectares de canne, surface triplée depuis 1790, la monoculture se profile...
Selon le recensement, les 39 moulins seraient à bêtes, alors que nous savons qu'une dizaine sont déja construits, mais en général le moulin à bêtes existe toujours, comme à Port Louis...
Le coton baisse ses surfaces avec 489 ha avec 87 cotonneries.
Le café chute à 519 hectares avec 118 caféyères.
24 habitations font des vivres et du manioc sur 783 ha.
Seulement 2 habitations font du cacao sur 13 ha.
Quant au cheptel : 464 chevaux, 418 mulets, 1930 bêtes à cornes et 2611 cabrits et moutons.
Les frères Filézac créent une sucrerie sur la caféière parentale Les Balisiers, avec moulin à vent.
L'habitation Sainte Croix voit se construire son moulin à vent.
En Guadeloupe, 457 habitations sucreries.
Le sucre terré se vend 95 francs le quintal, le sucre brut 65 francs, le rhum ou tafia 55 centimes le litre.
Les échanges avec les ports de la métropole ont doublé en 2 ans : 123 navires, dont 49 de Bordeaux, 29 du Havre, 29 de Nantes et 10 de Marseille.
La crise des "cultures secondaires" (café, coton) se précise "liée en partie au mauvais entretien des plantations pendant la période révolutionnaire et impériale, mais surtout de la concurrence du café Brésilien et du coton des Etats du Sud des Etats-Unis avec un effondrement des cours".
Selon le recensement, les 39 moulins seraient à bêtes, alors que nous savons qu'une dizaine sont déja construits, mais en général le moulin à bêtes existe toujours, comme à Port Louis...
Le coton baisse ses surfaces avec 489 ha avec 87 cotonneries.
Le café chute à 519 hectares avec 118 caféyères.
24 habitations font des vivres et du manioc sur 783 ha.
Seulement 2 habitations font du cacao sur 13 ha.
Quant au cheptel : 464 chevaux, 418 mulets, 1930 bêtes à cornes et 2611 cabrits et moutons.
Les frères Filézac créent une sucrerie sur la caféière parentale Les Balisiers, avec moulin à vent.
L'habitation Sainte Croix voit se construire son moulin à vent.
En Guadeloupe, 457 habitations sucreries.
Le sucre terré se vend 95 francs le quintal, le sucre brut 65 francs, le rhum ou tafia 55 centimes le litre.
Les échanges avec les ports de la métropole ont doublé en 2 ans : 123 navires, dont 49 de Bordeaux, 29 du Havre, 29 de Nantes et 10 de Marseille.
La crise des "cultures secondaires" (café, coton) se précise "liée en partie au mauvais entretien des plantations pendant la période révolutionnaire et impériale, mais surtout de la concurrence du café Brésilien et du coton des Etats du Sud des Etats-Unis avec un effondrement des cours".
1819 : Le 22 septembre, une Ordonnance du Roi transforme à nouveau l’organisation judiciaire : les Conseils Supérieurs deviennent Cours Royales, les Sénéchaussées des Tribunaux de Première Instance.
Le 22 novembre, création par Ordonnance du Roi dans chaque colonie d’un Comité Consultatif chargé de remplir le rôle des Conseils Généraux, avec 9 membres choisis pour 3 ans sur une liste de 27 propriétaires présentée par le Gouverneur. Il se réunit 1 fois par an et donne son avis sur les finances et les impôts. Le Comité propose 3 candidats, parmi lesquels le Roi choisit un député, payé 24.000 francs par la colonie.
En Guadeloupe, l’ordonnateur Roustagnencq lance de grands travaux : les quais du port de Pointe-à-Pitre, les casernes du quartier d’Angoulême à la place de l’ancien hôpital brûlé, le nouvel hôpital militaire St Louis à la place du couvent des Carmes (qui deviendra le lycée Gerville Réache)
Il commande en métropole 2 cureuses et 2 gabarres pour nettoyer le port de Pointe-à-Pitre.
Les finances de la colonie vont de mieux en mieux…
A Marie Galante, Dominique Murat décède à 77 ans sur son habitation Bellevue. Le remboursement de l'habitation acquise en 1807 avec son fils est loin d'être terminé...
Louis Boulogne Fleury s'associe à François Cyrille Baucage pour créer un sucrerie sur l'ancienne caféière Vital : elle démarre avec moulin à bêtes.
Les héritiers Bourjac, à la mort de leur mère, gardent en indivision l'habitation sucrerie Maréchal.
Jean Vaultier de Moyencourt, descendant de l’ancien gouverneur, est nommé juge du Tribunal de Première Instance.
Toujours pas d'Etat Civil disponible...
1820 : En France, le maréchal Gouvion St Cyr est ministre de la Marine et des Colonies.
En Guadeloupe, nouvelle ordonnance pour l’entretien des routes : 9 routes royales sont définies en Guadeloupe et les droits par
" tête de nègre " sont remplacés par des prestations en journées d’esclaves que doivent les propriétaires.
A Marie-Galante, le 20 juin, le gouverneur Lardenoy décide de rouvrir le port de Grand Bourg au commerce sans avis du ministère : sous prétexte de commerce interlope, le commerce marie-galantais devait passer par Pointe à Pitre, avec 25% de coût suplémentaire…
Le 22 novembre, création par Ordonnance du Roi dans chaque colonie d’un Comité Consultatif chargé de remplir le rôle des Conseils Généraux, avec 9 membres choisis pour 3 ans sur une liste de 27 propriétaires présentée par le Gouverneur. Il se réunit 1 fois par an et donne son avis sur les finances et les impôts. Le Comité propose 3 candidats, parmi lesquels le Roi choisit un député, payé 24.000 francs par la colonie.
En Guadeloupe, l’ordonnateur Roustagnencq lance de grands travaux : les quais du port de Pointe-à-Pitre, les casernes du quartier d’Angoulême à la place de l’ancien hôpital brûlé, le nouvel hôpital militaire St Louis à la place du couvent des Carmes (qui deviendra le lycée Gerville Réache)
Il commande en métropole 2 cureuses et 2 gabarres pour nettoyer le port de Pointe-à-Pitre.
Les finances de la colonie vont de mieux en mieux…
A Marie Galante, Dominique Murat décède à 77 ans sur son habitation Bellevue. Le remboursement de l'habitation acquise en 1807 avec son fils est loin d'être terminé...
Louis Boulogne Fleury s'associe à François Cyrille Baucage pour créer un sucrerie sur l'ancienne caféière Vital : elle démarre avec moulin à bêtes.
Les héritiers Bourjac, à la mort de leur mère, gardent en indivision l'habitation sucrerie Maréchal.
Jean Vaultier de Moyencourt, descendant de l’ancien gouverneur, est nommé juge du Tribunal de Première Instance.
Toujours pas d'Etat Civil disponible...
1820 : En France, le maréchal Gouvion St Cyr est ministre de la Marine et des Colonies.
En Guadeloupe, nouvelle ordonnance pour l’entretien des routes : 9 routes royales sont définies en Guadeloupe et les droits par
" tête de nègre " sont remplacés par des prestations en journées d’esclaves que doivent les propriétaires.
A Marie-Galante, le 20 juin, le gouverneur Lardenoy décide de rouvrir le port de Grand Bourg au commerce sans avis du ministère : sous prétexte de commerce interlope, le commerce marie-galantais devait passer par Pointe à Pitre, avec 25% de coût suplémentaire…
Carte des côtes et des batteries de 1820
Arrivée de Noirs de traite illicite : certains habitants ont des problèmes avec la justice, mais ne seront pas condamnés pénalement…
Au décès de son père Pierre, François Ducos, le fils ainé, rachète les parts de l’associé de son père François Verdier dans l’habitation-sucrerie. Il fait construire le moulin à vent, avant de s’associer quelques années plus tard avec son jeune frère Jean-Pierre.
Charles Hérisson et Louis Lebrun Cognet, 2 beaux-frères, s'associent pour créer la sucrerie de Nesmond et font construire le moulin à vent.
Jacques Gassier transforme l'habitation cotonnière Cambrai en sucrerie.
Les héritiers Ravend créent une sucrerie sur la caféière familiale Sainte Croix, avec moulin à vent.
Les Boulogne Clairange créent leur sucrerie sur l'ancienne habitation caféière Rose, le moulin à vent sera construit peu après.
Les beaux frères Jean Baptiste Pélissié de Montémont et François Saint-Germain Boulogne Boivin s'associent pour construire une sucrerie avec moulin à vent sur l'ancienne habitation caféière Boulogne.
Toujours pas d'Etat Civil disponible.
1821 : Mort de Napoléon 1er à St Hélène le 5 mai.
Le prix du sucre en France est tombé à 100 francs le quintal.
En Guadeloupe, 108 patentes d’affranchissement : 68 femmes, 40 hommes, pour environ 56.000 esclaves noirs payant droit, donc entre 14 et 60 ans.
Le poste de Préfet apostolique est créé : le premier sera l’abbé Graffe, curé de St François de Basse-Terre : son salaire est de 12.000 francs, plus 11.000 francs de frais et un logement de fonction.
Le 1er septembre, violent cyclone sur la ville de Basse-Terre : 88 maisons renversées, 220 ébranlées, 3 navires coulés dans la rade, seulement 6 morts, car heureusement survenu de jour et après alerte…
Une période de disette va suivre.
Procès de Jean-Baptiste Ravend-Desforges, propriétaire de l'habitation Sainte Croix, qui a tué une de ses esclaves enceinte, Colas, qui avait chapardé du café : il est condamné à 10 mois de bannissement et à la confiscation du fusil...
L’indivision Brument Bellevue, qui possède la sucrerie Bellevue avec un moulin à bêtes, fait construire le moulin à vent par le maçon Ignace "nègre à talent".
Les Ballet Avril créent une sucrerie sur la caféière familiale Desruisseaux, qui démarre avec un moulin à bêtes.
Jean Vaultier de Moyencourt est juge sénéchal depuis 2 ans. Sa compagne libre de couleur Creuillette Leblond accouche d’un garçon qui sera déclaré par le greffier et l’avoué du tribunal, mais non reconnu officiellement par le père, d’où le patronyme Bloncourt. Il sera le futur Melvil Bloncourt, célèbre homme politique français. Son père lui permettra de finir ses études au lycée Louis le Grand à Paris…
L'Etat Civil réapparait à Grand Bourg, enregistrés par l'officier de l'Etat Civil Marie-Joseph Ventre : 96 naissances, sans "rattrapage", 16 mariages et 72 décès chez les Blancs et libres de couleur...
Arrivée de Noirs de traite illicite : certains habitants ont des problèmes avec la justice, mais ne seront pas condamnés pénalement…
Au décès de son père Pierre, François Ducos, le fils ainé, rachète les parts de l’associé de son père François Verdier dans l’habitation-sucrerie. Il fait construire le moulin à vent, avant de s’associer quelques années plus tard avec son jeune frère Jean-Pierre.
Charles Hérisson et Louis Lebrun Cognet, 2 beaux-frères, s'associent pour créer la sucrerie de Nesmond et font construire le moulin à vent.
Jacques Gassier transforme l'habitation cotonnière Cambrai en sucrerie.
Les héritiers Ravend créent une sucrerie sur la caféière familiale Sainte Croix, avec moulin à vent.
Les Boulogne Clairange créent leur sucrerie sur l'ancienne habitation caféière Rose, le moulin à vent sera construit peu après.
Les beaux frères Jean Baptiste Pélissié de Montémont et François Saint-Germain Boulogne Boivin s'associent pour construire une sucrerie avec moulin à vent sur l'ancienne habitation caféière Boulogne.
Toujours pas d'Etat Civil disponible.
1821 : Mort de Napoléon 1er à St Hélène le 5 mai.
Le prix du sucre en France est tombé à 100 francs le quintal.
En Guadeloupe, 108 patentes d’affranchissement : 68 femmes, 40 hommes, pour environ 56.000 esclaves noirs payant droit, donc entre 14 et 60 ans.
Le poste de Préfet apostolique est créé : le premier sera l’abbé Graffe, curé de St François de Basse-Terre : son salaire est de 12.000 francs, plus 11.000 francs de frais et un logement de fonction.
Le 1er septembre, violent cyclone sur la ville de Basse-Terre : 88 maisons renversées, 220 ébranlées, 3 navires coulés dans la rade, seulement 6 morts, car heureusement survenu de jour et après alerte…
Une période de disette va suivre.
Procès de Jean-Baptiste Ravend-Desforges, propriétaire de l'habitation Sainte Croix, qui a tué une de ses esclaves enceinte, Colas, qui avait chapardé du café : il est condamné à 10 mois de bannissement et à la confiscation du fusil...
L’indivision Brument Bellevue, qui possède la sucrerie Bellevue avec un moulin à bêtes, fait construire le moulin à vent par le maçon Ignace "nègre à talent".
Les Ballet Avril créent une sucrerie sur la caféière familiale Desruisseaux, qui démarre avec un moulin à bêtes.
Jean Vaultier de Moyencourt est juge sénéchal depuis 2 ans. Sa compagne libre de couleur Creuillette Leblond accouche d’un garçon qui sera déclaré par le greffier et l’avoué du tribunal, mais non reconnu officiellement par le père, d’où le patronyme Bloncourt. Il sera le futur Melvil Bloncourt, célèbre homme politique français. Son père lui permettra de finir ses études au lycée Louis le Grand à Paris…
L'Etat Civil réapparait à Grand Bourg, enregistrés par l'officier de l'Etat Civil Marie-Joseph Ventre : 96 naissances, sans "rattrapage", 16 mariages et 72 décès chez les Blancs et libres de couleur...
1822 : Le 9 janvier, le Roi nomme par ordonnance le Comte de Vaublanc député de la Guadeloupe et le Comte de La Touche-Tréville député de la Martinique. Par la même ordonnance, le Conseil Supérieur devient la Cour Royale, les sénéchaussées, amirautés deviennent Tribunaux de Première Instance.
8 sœurs de la congrégation de St Joseph, chargées d’installer la première école de jeunes filles, arrivent à Basse-Terre : ce sera le pensionnat de Versailles.
Un "Tableau des cultures, manufactures, moulins et bestiaux de la Guadeloupe et dépendances est publié le 2 mai :
8 sœurs de la congrégation de St Joseph, chargées d’installer la première école de jeunes filles, arrivent à Basse-Terre : ce sera le pensionnat de Versailles.
Un "Tableau des cultures, manufactures, moulins et bestiaux de la Guadeloupe et dépendances est publié le 2 mai :
Le 31 juillet, le baron Desbassayns de Richemont, commissaire général de la Marine est envoyé en inspection à la Martinique et à la Guadeloupe, désigné commissaire inspecteur. Il fournit un rapport en particulier sur le coût du travail des esclaves : aux Antilles Françaises, la journée de travail revient à 1 Franc 45 centimes contre 30 centimes en Inde pour les Anglais. Prix calculé en tenant compte "du prix actuel des nègres, des lois du code noir sur la nourriture, les rechanges, les soins à leur donner et la capitation ou les droits"…
Cette gravure de William Clark à Antigua est contemporaine...
En Guadeloupe, 56.542 esclaves payant droit, donc entre 14 et 60 ans.
L’imposition rests quasi-inchangée : le droit de capitation, pour les esclaves payant droit, est de 16 francs pour les 2 villes de Bassse-Terre et Pointe à Pitre, entre 8 et 13 pour les bourgs, 8 pour les esclaves cultivateurs. Les droits sur les maisons sont de 7.5% à Pointe-à-Pitre, 5% à Basse-Terre.
Les contributions et droits perçus en Guadeloupe et dépendances sont répertoriés par Boyer de Peyreleau :
En Guadeloupe, 56.542 esclaves payant droit, donc entre 14 et 60 ans.
L’imposition rests quasi-inchangée : le droit de capitation, pour les esclaves payant droit, est de 16 francs pour les 2 villes de Bassse-Terre et Pointe à Pitre, entre 8 et 13 pour les bourgs, 8 pour les esclaves cultivateurs. Les droits sur les maisons sont de 7.5% à Pointe-à-Pitre, 5% à Basse-Terre.
Les contributions et droits perçus en Guadeloupe et dépendances sont répertoriés par Boyer de Peyreleau :
On voit ainsi que la Guadeloupe et ses dépendances ont exporté 22.840 tonnes de sucre brut et seulement 1.693 tonnes de sucre terré, ainsi que 952 hectolitres de tafia.
Pour Marie-Galante, le tableau nous donne recensement et cultures.
11.652 habitants, dont 9.475 esclaves et 648 libres de couleur. 3 instituteurs...
Le recensement par commune donne :
- A Grand-Bourg : 5.834 habitants, dont 734 Blancs, 504 gens de couleur libres et 4.596 esclaves.
- A Capesterre : 3.608 habitants, dont 531 Blancs, 84 gens de couleur libres et 2993 esclaves.
- A Vieux-Fort : 2.210 habitants, dont 260 Blancs, 60 gens de couleur libres et 1890 esclaves.
Pour ce qui est des cultures :
- 1.703 carrés de canne, dont 963 à Grand-Bourg, 439 à Capesterre et 301 à Vieux-Fort.
- 601 carrés de coton, dont 153 à Grand-Bourg, 341 à Capesterre et 107 à Vieux-Fort.
- 467 carrés de café, dont 180 à Grand-Bourg, 84 à Capesterre et 203 à Vieux-Fort.
- 1.078 carrés de vivres, dont 444 à Grand-Bourg, 321 à Capesterre et 313 à Vieux-Fort.
- Enfin 2 carrés de cacao, 1 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
53 habitations-sucreries :
28 sur Grand Bourg dont 13 avec moulin à vent et 24 avec moulin à bêtes, donc une habitation sur 2 avait gardé son ancien moulin à bêtes après la construction du moulin à vent, comme le montrent par exemple les actes notariés de Port Louis.
Sur Capesterre, 14 sucreries, pas de moulin à vent.
Sur St Louis Vieux Fort, 11 sucreries avec 1 seul moulin à vent, Desmarais.
Par ailleurs pour le café, 107 habitations caféières, 39 sur Grand Bourg, 25 sur Capesterre et 43 sur Vieux Fort.
Quant au coton, 137 habitations cotonnières, 35 sur Grand Bourg, 77 sur Capesterre et 25 sur Vieux Fort, le coton domine largement sur Capesterre.
Petite activité de cacao, 4 habitations cacaoyères, 3 sur Grand Bourg, 1 sur Capesterre.
Au final, 29 habitations produisent vivres et manioc, 15 sur Grand Bourg, 8 sur Capesterre et 6 sur Vieux Fort.
Les bestiaux enfin :
234 chevaux, 442 mulets, 9 ânes, 2.465 bêtes à cornes, 2.636 cabris et moutons.
Raynal de Saint Michel, habitant sucrier, est nommé membre titulaire du Comité Consultatif de la Guadeloupe.
Le 2ème Bataillon de Chasseurs est en garnison, ils perdent 1 caporal et 3 fusilliers dans l’année…
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 61 naissances, 29 mariages et 62 décès.
Sur l'ancienne habitation sucrerie Martineau, devenue propriété de Catherine Poisson, veuve de Lhoste de Selorge, puis propriété de Jacques Bourjac sous le nom de Maréchal, Gaspard Casse, veuf de Catherine Bourjac, crée la distillerie Poisson.
A la mort de leurs parents, les 2 fils Ballet survivants (6 sont morts en bas âge...) Paul Benjamin et Jacques Joseph reprennent la sucrerie familiale et font construire le moulin à vent.
Jean-Baptiste Vergé crée une sucrerie sur l'habitation cotonnière familiale avec moulin à bêtes.
1823 : En Guadeloupe, le Gouverneur Lardenoy quitte son poste le 2 avril, laissant l’île prospère et tranquille : le roi l’a nommé gouverneur du château de Tuileries…
Il est remplacé par le Contre-Amiral Louis Léon Jacob, qui devient Lieutenant général gouverneur et administrateur pour le Roi.
L’administration coloniale, sous les ordres du gouverneur, comprend un commissaire ordonnateur, Delacour, en contact avec le ministère de la Marine, 2 commissaires de marine Jubelin et Boisson, 4 sous-commissaires, 1 garde-magasin et 1 sous-garde, 20 commis.
Il y a de plus une administration de l’Intérieur, du Domaine et des contributions et une administration des Douanes
Survient une grave épidémie de fièvre jaune : Jacob va créer un établissement sanitaire spécialisé sur les hauteurs de St Claude.
A Marie-Galante, 4 commis représentent les douanes. 3 chirurgiens dépendent du service de santé de l’hôpital.
11.652 habitants, dont 9.475 esclaves et 648 libres de couleur. 3 instituteurs...
Le recensement par commune donne :
- A Grand-Bourg : 5.834 habitants, dont 734 Blancs, 504 gens de couleur libres et 4.596 esclaves.
- A Capesterre : 3.608 habitants, dont 531 Blancs, 84 gens de couleur libres et 2993 esclaves.
- A Vieux-Fort : 2.210 habitants, dont 260 Blancs, 60 gens de couleur libres et 1890 esclaves.
Pour ce qui est des cultures :
- 1.703 carrés de canne, dont 963 à Grand-Bourg, 439 à Capesterre et 301 à Vieux-Fort.
- 601 carrés de coton, dont 153 à Grand-Bourg, 341 à Capesterre et 107 à Vieux-Fort.
- 467 carrés de café, dont 180 à Grand-Bourg, 84 à Capesterre et 203 à Vieux-Fort.
- 1.078 carrés de vivres, dont 444 à Grand-Bourg, 321 à Capesterre et 313 à Vieux-Fort.
- Enfin 2 carrés de cacao, 1 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
53 habitations-sucreries :
28 sur Grand Bourg dont 13 avec moulin à vent et 24 avec moulin à bêtes, donc une habitation sur 2 avait gardé son ancien moulin à bêtes après la construction du moulin à vent, comme le montrent par exemple les actes notariés de Port Louis.
Sur Capesterre, 14 sucreries, pas de moulin à vent.
Sur St Louis Vieux Fort, 11 sucreries avec 1 seul moulin à vent, Desmarais.
Par ailleurs pour le café, 107 habitations caféières, 39 sur Grand Bourg, 25 sur Capesterre et 43 sur Vieux Fort.
Quant au coton, 137 habitations cotonnières, 35 sur Grand Bourg, 77 sur Capesterre et 25 sur Vieux Fort, le coton domine largement sur Capesterre.
Petite activité de cacao, 4 habitations cacaoyères, 3 sur Grand Bourg, 1 sur Capesterre.
Au final, 29 habitations produisent vivres et manioc, 15 sur Grand Bourg, 8 sur Capesterre et 6 sur Vieux Fort.
Les bestiaux enfin :
234 chevaux, 442 mulets, 9 ânes, 2.465 bêtes à cornes, 2.636 cabris et moutons.
Raynal de Saint Michel, habitant sucrier, est nommé membre titulaire du Comité Consultatif de la Guadeloupe.
Le 2ème Bataillon de Chasseurs est en garnison, ils perdent 1 caporal et 3 fusilliers dans l’année…
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 61 naissances, 29 mariages et 62 décès.
Sur l'ancienne habitation sucrerie Martineau, devenue propriété de Catherine Poisson, veuve de Lhoste de Selorge, puis propriété de Jacques Bourjac sous le nom de Maréchal, Gaspard Casse, veuf de Catherine Bourjac, crée la distillerie Poisson.
A la mort de leurs parents, les 2 fils Ballet survivants (6 sont morts en bas âge...) Paul Benjamin et Jacques Joseph reprennent la sucrerie familiale et font construire le moulin à vent.
Jean-Baptiste Vergé crée une sucrerie sur l'habitation cotonnière familiale avec moulin à bêtes.
1823 : En Guadeloupe, le Gouverneur Lardenoy quitte son poste le 2 avril, laissant l’île prospère et tranquille : le roi l’a nommé gouverneur du château de Tuileries…
Il est remplacé par le Contre-Amiral Louis Léon Jacob, qui devient Lieutenant général gouverneur et administrateur pour le Roi.
L’administration coloniale, sous les ordres du gouverneur, comprend un commissaire ordonnateur, Delacour, en contact avec le ministère de la Marine, 2 commissaires de marine Jubelin et Boisson, 4 sous-commissaires, 1 garde-magasin et 1 sous-garde, 20 commis.
Il y a de plus une administration de l’Intérieur, du Domaine et des contributions et une administration des Douanes
Survient une grave épidémie de fièvre jaune : Jacob va créer un établissement sanitaire spécialisé sur les hauteurs de St Claude.
A Marie-Galante, 4 commis représentent les douanes. 3 chirurgiens dépendent du service de santé de l’hôpital.
Les droits sur les maisons de Grand-Bourg sont de 4% du loyer.
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 99 naissances, 1 reconnaissance, 17 mariages et 50 décès.
Jean-Baptiste Girard avait créé en 1815 une sucrerie sur l'ancienne cotonnerie familiale avec moulin à bêtes : il fait construire le moulin à vent à rolles verticaux.
René Bargé Delisle et son épouse Jeanne Latour ont racheté à Marie-Joseph Héloin, veuve Faup, l'habitation caféière Héloin : ils vont la transformer en sucrerie, avec secondairement un moulin à vent.
L'habitation Etang Long voit construire son moulin à vent.
"Les petits habitants…se hâtent de transformer leurs caféyères en sucreries, et de propriétaires aisés qu’ils étaient, ils deviennent des sucriers endettés"...
1824 : En France, le 16 septembre, Louis XVIII, décéde de gangrène sur une artérite généralisée. Son frère le Comte d’Artois prend sa succession sous le nom de Charles X.
La traite illégale se poursuit, Nantes tient son rang : en 1824-1825, elle expédie autant de navires négriers qu’au cours de ses meilleures années du XVIIIe siècle et, pour l’ensemble de la période illégale, 305 navires, soit 42,5 % des 717 navires français répertoriés.
En août, ouragan surtout sur la Basse-Terre avec naufrage de la goélette Anémone : 18 morts.
Le Colonel Boyer-Peyreleau qui publie "Les Antilles Françaises et en particulier la Guadeloupe depuis leur découverte" :
Il regrette que l’on exporte la majeure partie de la mélasse de Guadeloupe, en particulier vers les Etats-Unis, à 1,20 franc le gallon, alors que transformé en " rum, qui rivalise avec celui des colonies anglaises ", on pourrait le vendre 2,40 francs le gallon : " on pourrait brûler toutes les mélasses dans la colonie si on encourageait la fabrication du rum, par la fourniture qu’on ferait à l’armée et à la marine coloniale de cette liqueur, la plus saine de toutes "...
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 99 naissances, 1 reconnaissance, 17 mariages et 50 décès.
Jean-Baptiste Girard avait créé en 1815 une sucrerie sur l'ancienne cotonnerie familiale avec moulin à bêtes : il fait construire le moulin à vent à rolles verticaux.
René Bargé Delisle et son épouse Jeanne Latour ont racheté à Marie-Joseph Héloin, veuve Faup, l'habitation caféière Héloin : ils vont la transformer en sucrerie, avec secondairement un moulin à vent.
L'habitation Etang Long voit construire son moulin à vent.
"Les petits habitants…se hâtent de transformer leurs caféyères en sucreries, et de propriétaires aisés qu’ils étaient, ils deviennent des sucriers endettés"...
1824 : En France, le 16 septembre, Louis XVIII, décéde de gangrène sur une artérite généralisée. Son frère le Comte d’Artois prend sa succession sous le nom de Charles X.
La traite illégale se poursuit, Nantes tient son rang : en 1824-1825, elle expédie autant de navires négriers qu’au cours de ses meilleures années du XVIIIe siècle et, pour l’ensemble de la période illégale, 305 navires, soit 42,5 % des 717 navires français répertoriés.
En août, ouragan surtout sur la Basse-Terre avec naufrage de la goélette Anémone : 18 morts.
Le Colonel Boyer-Peyreleau qui publie "Les Antilles Françaises et en particulier la Guadeloupe depuis leur découverte" :
Il regrette que l’on exporte la majeure partie de la mélasse de Guadeloupe, en particulier vers les Etats-Unis, à 1,20 franc le gallon, alors que transformé en " rum, qui rivalise avec celui des colonies anglaises ", on pourrait le vendre 2,40 francs le gallon : " on pourrait brûler toutes les mélasses dans la colonie si on encourageait la fabrication du rum, par la fourniture qu’on ferait à l’armée et à la marine coloniale de cette liqueur, la plus saine de toutes "...
A Marie-Galante, 12.182 habitants dont 9.722 esclaves (79%)
Ouverture de plusieurs écoles libres.
Louis Aurange est nommé commandant militaire.
Boyer-Peyreleau écrit sur Grand-Bourg : " le chef-lieu de l’île, résidence du commandant… ordinairement du grade de chef de bataillon…renferme 10 rues, et 190 maisons habitées chacune par 7 personnes, terme moyen. Quelques unes de ses maisons sont fort jolies, et l’église est assez belle. Un petit fort, situé à l’extrémité ouest du bourg, le défend ; il se trouve dans ce fort une poudrière en maçonnerie et une terrasse couverte d’un parapet, qui peut contenir une centaine d’hommes. La rade de Grand-Bourg, quoique mauvaise, est toujours ouverte au cabotage. Ce quartier, très sain, est le plus peuplé et le plus cultivé de l’île "
Ouverture de plusieurs écoles libres.
Louis Aurange est nommé commandant militaire.
Boyer-Peyreleau écrit sur Grand-Bourg : " le chef-lieu de l’île, résidence du commandant… ordinairement du grade de chef de bataillon…renferme 10 rues, et 190 maisons habitées chacune par 7 personnes, terme moyen. Quelques unes de ses maisons sont fort jolies, et l’église est assez belle. Un petit fort, situé à l’extrémité ouest du bourg, le défend ; il se trouve dans ce fort une poudrière en maçonnerie et une terrasse couverte d’un parapet, qui peut contenir une centaine d’hommes. La rade de Grand-Bourg, quoique mauvaise, est toujours ouverte au cabotage. Ce quartier, très sain, est le plus peuplé et le plus cultivé de l’île "
Grand Bourg sur une carte marine anglaise de 1824
" Quoique très petit, le bourg de la Capesterre n’en est pas moins le second de Marie-Galante. Le quartier est moins populeux et moins bien cultivé ; cependant il est salubre, parce qu’il se trouve au vent. L’église est en mauvais état ".
" Le quartier du Vieux-Fort est le moins considérable et le plus malsain, à cause des marais, couverts de palétuviers, et de sa position sous le vent. Le bourg…est tout à fait ruiné ; l’église est aussi bien près de tomber en ruines".
" En tirant au sud à 2 lieues…on trouve la rade de St Louis, la moins mauvaise de toutes celles de l’île. Le bourg qu’on y voyait autrefois est ruiné et abandonné ; il ne reste plus qu’un mauvais petit hameau ".
" Quoique très petit, le bourg de la Capesterre n’en est pas moins le second de Marie-Galante. Le quartier est moins populeux et moins bien cultivé ; cependant il est salubre, parce qu’il se trouve au vent. L’église est en mauvais état ".
" Le quartier du Vieux-Fort est le moins considérable et le plus malsain, à cause des marais, couverts de palétuviers, et de sa position sous le vent. Le bourg…est tout à fait ruiné ; l’église est aussi bien près de tomber en ruines".
" En tirant au sud à 2 lieues…on trouve la rade de St Louis, la moins mauvaise de toutes celles de l’île. Le bourg qu’on y voyait autrefois est ruiné et abandonné ; il ne reste plus qu’un mauvais petit hameau ".
Les habitations-sucreries montent à 57, avec 28 moulins à vent et exploitent 1968 hectares de canne, le café augmente un peu à 604 hectares, le coton à 575.
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 67 naissances, 3 reconnaissances, 10 mariages et 60 décès.
Charles Thomas Houelche crée une sucrerie sur l'habitation caféière familiale Grand Vue, le moulin à vent sera construit peu après. L'habitation sera rebaptisée plus tard Saint-Marc.
Les fils Bonnet, Saint-Germain et Nicéphore, rachètent 2 caféières voisines de la caféière familiale "Etang Jonc " héritée des Filézac Létang, et établissent une sucrerie avec moulin à bêtes et à vent sur 60 carrés.
Antoine Boulogne Boulognet s'associe à Jean Mouraille pour transformer la caféière L'Espine des Poutonnier en sucrerie, le moulin à vent sera construit l'année suivante.
1825 : En France, le 29 mai, le Roi Charles X a accordé l'amnistie " à tous les officiers, marins et ouvriers inscrits qui sont présentement en état de désertion…à l'occasion de notre sacre ".
En Guadeloupe, Jean Guillaume Jubelin, commissaire de la Marine, est nommé commissaire principal et ordonnateur le 18 janvier.
Le 26 juillet, le cyclone majeur Santa Anna s’abat sur la Guadeloupe, Marie-Galante et Les Saintes.
Il ravage la ville de Basse-Terre entre 9 et 11 heures du matin, la mer monte à 2 mètres au dessus des rues ; sur 900 maisons, il en reste 14 debout. On compte 160 morts.
L’intérieur de l’île a été ravagé de Capesterre-Belle Eau jusqu’à Pointe Noire.
Il ravage la ville de Pointe-à-Pitre : sur 894 maisons, seules 40 restent debout, 382 morts, dont le préfet apostolique, et des centaines de blessés.
Les dépendances, dont Marie-Galante, ont beaucoup souffert, la Grande-Terre, la moins touchée, offre des vivres au reste de la colonie.
Une épidémie fait suite et touche en particulier les militaires.
Le Gouverneur Jacob prend des mesures de secours et ouvre tous les ports sans droits de douane à tous les navires étrangers susceptibles d’apporter du ravitaillement.
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 67 naissances, 3 reconnaissances, 10 mariages et 60 décès.
Charles Thomas Houelche crée une sucrerie sur l'habitation caféière familiale Grand Vue, le moulin à vent sera construit peu après. L'habitation sera rebaptisée plus tard Saint-Marc.
Les fils Bonnet, Saint-Germain et Nicéphore, rachètent 2 caféières voisines de la caféière familiale "Etang Jonc " héritée des Filézac Létang, et établissent une sucrerie avec moulin à bêtes et à vent sur 60 carrés.
Antoine Boulogne Boulognet s'associe à Jean Mouraille pour transformer la caféière L'Espine des Poutonnier en sucrerie, le moulin à vent sera construit l'année suivante.
1825 : En France, le 29 mai, le Roi Charles X a accordé l'amnistie " à tous les officiers, marins et ouvriers inscrits qui sont présentement en état de désertion…à l'occasion de notre sacre ".
En Guadeloupe, Jean Guillaume Jubelin, commissaire de la Marine, est nommé commissaire principal et ordonnateur le 18 janvier.
Le 26 juillet, le cyclone majeur Santa Anna s’abat sur la Guadeloupe, Marie-Galante et Les Saintes.
Il ravage la ville de Basse-Terre entre 9 et 11 heures du matin, la mer monte à 2 mètres au dessus des rues ; sur 900 maisons, il en reste 14 debout. On compte 160 morts.
L’intérieur de l’île a été ravagé de Capesterre-Belle Eau jusqu’à Pointe Noire.
Il ravage la ville de Pointe-à-Pitre : sur 894 maisons, seules 40 restent debout, 382 morts, dont le préfet apostolique, et des centaines de blessés.
Les dépendances, dont Marie-Galante, ont beaucoup souffert, la Grande-Terre, la moins touchée, offre des vivres au reste de la colonie.
Une épidémie fait suite et touche en particulier les militaires.
Le Gouverneur Jacob prend des mesures de secours et ouvre tous les ports sans droits de douane à tous les navires étrangers susceptibles d’apporter du ravitaillement.
Les dégats dépassent les 12 millions de livres pour la Guadeloupe et dépendances, dont 285.000 pour Marie Galante :
Dégats importants dans les bourgs, dans les sucreries et caféyères.
L'église de Grand-Bourg est détruite. Les habitants des 4 communes alors existantes (Grand-Bourg, Grand-Bourg Campagne, Capesterre et Vieux-Fort-Saint-Louis) entreprendront de la rebâtir à frais communs.
Selon la Direction du Domaine et de l'Intérieur, sur ses " Tableaux et relevés relatifs à la population et aux cultures ", 54 sucreries, 1.968 carrés de terre cultivés en cannes, et 495 en vivres.
Jacques-Thomas Vergé, marié à Rose Rameaux, a hérité de la plus grande habitation-cotonnière de Grand-Bourg, il désire de passer au sucre, présumé plus rentable. Associé à son frère Louis, il fait construire la sucrerie et le moulin à vent des Basses.
Louis Poirier Baucage fait construire le moulin à vent sur l'habitation sucrerie Pichery qu'il a lancé en 1814.
Louis Lacavé et sa femme s'associent avec leur gendre Sébastien Boulogne en fusionnant leurs terres pour créer la sucrerie Garel, le moulin à vent sera construit dans les années suivantes.
François Wachter, marié à Marie-Joseph Roche s'associe avec Sébastien Dupuy, époux d'Anne Ballet, pour créer la sucrerie Grand Etang avec un moulin à vent.
André Hégesippe Wachter décède sur son habitation Pichelin à 60 ans, sa succession montre une habitation sucrerie avec une grande maison principale en bois à 2 niveaux, un moulin à vent et un à bêtes, une sucrerie à 4 chaudières, 114 ha dont 25 plantés en cannes avec 60 esclaves. Elle sera reprise en indivision par les enfants de ses 3 épouses successives.
Les frères Larrigot s'associent pour créer leur sucrerie sur l'habitation caféière familiale qui prendra le nom de Durocher, le moulin à vent sera construit secondairement.
Nicolas Houelche fusionne son habitation Les Vanniers avec l'habitation Montplaisir qu'il vient de rachéter à Marc-Etienne Joubert Laloge. Sa sucrerie avec moulin à vent prendra le nom de Joubert.
L'habitation Lespine voit se construire son moulin à vent.
Dominique Emmanuel Murat perd le 26 août son épouse Elise de Laballe, 37 ans, qui lui laisse 9 enfants à charge...
La veuve Dumoulier de Lacombe décède sur son habitation Laplaine le 2 octobre, elle résidait depuis le cyclone du 26 juillet dans sa "case à ouragan", sa maison de maître étant réduite à ses fondations en maçonnerie...
La 48ème Compagnie d’Infanterie est en garnison, selon les registres de l’Hôpital Militaire, elle perd 34 hommes du fait de l’épidémie suivant le cyclone…
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 72 naissances, 3 reconnaissances, 12 mariages et 150 décès, dont 3 mort-nés, les décès sont plus du double des naissances, à priori liés au cyclone et à l'épidémie qui a suivi...
Le 21 août, une Ordonnance du Roi décharge le Gouverneur de certaines fonctions.
Cette réforme administrative met sous les ordres du Gouverneur le Commandant militaire, le Commissaire général ordonnateur (aux finances), le Procureur général pour la justice, un Préfet apostolique (pour la religion) et le Directeur de l’Intérieur, sorte de préfet.
Ils se réunissent sous la forme du Conseil privé dans chaque colonie avec des conseillers coloniaux, représentants de la colonie.
Le 30 août, une Ordonnance du Roi tente de pallier à la pénurie de numéraire : " Il sera fabriqué dans nos Hôtels des Monnaies, pour les colonies de la Guadeloupe et de la Martinique, des pièces de bronze de cinq et dix centimes…La circulation desdites pièces n’aura lieu que dans ces colonies "
Dégats importants dans les bourgs, dans les sucreries et caféyères.
L'église de Grand-Bourg est détruite. Les habitants des 4 communes alors existantes (Grand-Bourg, Grand-Bourg Campagne, Capesterre et Vieux-Fort-Saint-Louis) entreprendront de la rebâtir à frais communs.
Selon la Direction du Domaine et de l'Intérieur, sur ses " Tableaux et relevés relatifs à la population et aux cultures ", 54 sucreries, 1.968 carrés de terre cultivés en cannes, et 495 en vivres.
Jacques-Thomas Vergé, marié à Rose Rameaux, a hérité de la plus grande habitation-cotonnière de Grand-Bourg, il désire de passer au sucre, présumé plus rentable. Associé à son frère Louis, il fait construire la sucrerie et le moulin à vent des Basses.
Louis Poirier Baucage fait construire le moulin à vent sur l'habitation sucrerie Pichery qu'il a lancé en 1814.
Louis Lacavé et sa femme s'associent avec leur gendre Sébastien Boulogne en fusionnant leurs terres pour créer la sucrerie Garel, le moulin à vent sera construit dans les années suivantes.
François Wachter, marié à Marie-Joseph Roche s'associe avec Sébastien Dupuy, époux d'Anne Ballet, pour créer la sucrerie Grand Etang avec un moulin à vent.
André Hégesippe Wachter décède sur son habitation Pichelin à 60 ans, sa succession montre une habitation sucrerie avec une grande maison principale en bois à 2 niveaux, un moulin à vent et un à bêtes, une sucrerie à 4 chaudières, 114 ha dont 25 plantés en cannes avec 60 esclaves. Elle sera reprise en indivision par les enfants de ses 3 épouses successives.
Les frères Larrigot s'associent pour créer leur sucrerie sur l'habitation caféière familiale qui prendra le nom de Durocher, le moulin à vent sera construit secondairement.
Nicolas Houelche fusionne son habitation Les Vanniers avec l'habitation Montplaisir qu'il vient de rachéter à Marc-Etienne Joubert Laloge. Sa sucrerie avec moulin à vent prendra le nom de Joubert.
L'habitation Lespine voit se construire son moulin à vent.
Dominique Emmanuel Murat perd le 26 août son épouse Elise de Laballe, 37 ans, qui lui laisse 9 enfants à charge...
La veuve Dumoulier de Lacombe décède sur son habitation Laplaine le 2 octobre, elle résidait depuis le cyclone du 26 juillet dans sa "case à ouragan", sa maison de maître étant réduite à ses fondations en maçonnerie...
La 48ème Compagnie d’Infanterie est en garnison, selon les registres de l’Hôpital Militaire, elle perd 34 hommes du fait de l’épidémie suivant le cyclone…
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 72 naissances, 3 reconnaissances, 12 mariages et 150 décès, dont 3 mort-nés, les décès sont plus du double des naissances, à priori liés au cyclone et à l'épidémie qui a suivi...
Le 21 août, une Ordonnance du Roi décharge le Gouverneur de certaines fonctions.
Cette réforme administrative met sous les ordres du Gouverneur le Commandant militaire, le Commissaire général ordonnateur (aux finances), le Procureur général pour la justice, un Préfet apostolique (pour la religion) et le Directeur de l’Intérieur, sorte de préfet.
Ils se réunissent sous la forme du Conseil privé dans chaque colonie avec des conseillers coloniaux, représentants de la colonie.
Le 30 août, une Ordonnance du Roi tente de pallier à la pénurie de numéraire : " Il sera fabriqué dans nos Hôtels des Monnaies, pour les colonies de la Guadeloupe et de la Martinique, des pièces de bronze de cinq et dix centimes…La circulation desdites pièces n’aura lieu que dans ces colonies "
Le 31 octobre, l'Ordonnance du Ministre de la Marine Chabrol laisse à la Colonie les impôts que les Fonds Coloniaux reversaient à la Marine, à condition qu’ils soient réinvestis sur place.
La Guadeloupe et ses dépendances en avaient grandement besoin pour améliorer leurs ports et les routes et chemins…
1826 : En Guadeloupe, le 5 février, le ministère fait fermer les ports du Moule et de Grand Bourg que Lardenoy avait fait rouvrir…
Le Gouverneur Jacob démissionne pour raison de santé (dysenterie chronique), il est remplacé par le baron Jean Julien Angot des Rotours, contre-amiral, nommé le 26 février.
Parti de Brest le 28 avril sur la corvette Le Rhône, il arrive à Basse-Terre le 30 mai. Sur le même navire, Jules Billecoq le directeur de l’Intérieur.
A peine arrivé, il perd sa femme Virgine de la fièvre jaune le 8 juin : la jeune baronne a 31 ans et laisse 5 enfants en bas-âge…
Il mettra des semaines à sortir du chagrin…
Surpris de trouver encore les dégats de l’ouragan du 26 juillet précédent, il écrit au ministre en s’étonnant du peu de secours reçu…
Une pétition des habitants du Moule et de ceux de Marie Galante réclamant la ré-ouverture de leurs ports est transmise par Des Rotours au Ministère.
Le Conseil Privé de la Guadeloupe et dépendances se réunit pour la 1ère fois le 15 juin, présidé par le nouveau gouverneur Des Rotours, assisté du commandant militaire Vatable, du commissaire ordonnateur De Muyssart, du directeur général de l’Intérieur Billecocq, du procureur général La Charrière, du contrôleur de la Marine Carbonel et de 3 conseillers coloniaux, 1 planteur, 1 propriétaire et 1 négociant :
La Guadeloupe et ses dépendances en avaient grandement besoin pour améliorer leurs ports et les routes et chemins…
1826 : En Guadeloupe, le 5 février, le ministère fait fermer les ports du Moule et de Grand Bourg que Lardenoy avait fait rouvrir…
Le Gouverneur Jacob démissionne pour raison de santé (dysenterie chronique), il est remplacé par le baron Jean Julien Angot des Rotours, contre-amiral, nommé le 26 février.
Parti de Brest le 28 avril sur la corvette Le Rhône, il arrive à Basse-Terre le 30 mai. Sur le même navire, Jules Billecoq le directeur de l’Intérieur.
A peine arrivé, il perd sa femme Virgine de la fièvre jaune le 8 juin : la jeune baronne a 31 ans et laisse 5 enfants en bas-âge…
Il mettra des semaines à sortir du chagrin…
Surpris de trouver encore les dégats de l’ouragan du 26 juillet précédent, il écrit au ministre en s’étonnant du peu de secours reçu…
Une pétition des habitants du Moule et de ceux de Marie Galante réclamant la ré-ouverture de leurs ports est transmise par Des Rotours au Ministère.
Le Conseil Privé de la Guadeloupe et dépendances se réunit pour la 1ère fois le 15 juin, présidé par le nouveau gouverneur Des Rotours, assisté du commandant militaire Vatable, du commissaire ordonnateur De Muyssart, du directeur général de l’Intérieur Billecocq, du procureur général La Charrière, du contrôleur de la Marine Carbonel et de 3 conseillers coloniaux, 1 planteur, 1 propriétaire et 1 négociant :
Réforme du Conseil Général dont les membres sont maintenant élus au suffrage censitaire : pour participer au suffrage, il faut avoir plus de 30 ans, être résident dans la colonie depuis plus de 5 ans et surtout avoir une terre avec 40 esclaves ou 50.000 francs de maisons ou 30.000 francs de terres et maisons.
Les 12 membres élus siégent 1 fois par an, ils ont un rôle consultatif.
Cette démocratisation était donc très relative, puisqu’elle excluait quasiment tous les libres de couleur…
Le 16 juin, un arrêté fixe au 15 aôut les élections pour ce nouveau Conseil Général.
Le gouverneur Angot des Rotours lance le chantier du canal qui porte son nom, dont l’idée avait été lancée par Lardenoy : il tente de rendre navigable la Rivière Salée, fait creuser un canal qui permet d’atteindre la mer au départ de Morne-à-l’Eau et permet d’assécher une zone marécageuse insalubre. Cette voie de communication favorisera le développement des habitations sucrières, le chantier durera 3 ans, utilisera 400 ouviers, majoritairement esclaves et fera au moins 30 morts du fait des fièvres…
En juillet, épidémie de fièvre jaune.
En août, une épidémie de dysenterie (choléra?) touche les 677 hommes du 51ème Régiment d’Infanterie : 197 morts.
Les 12 membres élus siégent 1 fois par an, ils ont un rôle consultatif.
Cette démocratisation était donc très relative, puisqu’elle excluait quasiment tous les libres de couleur…
Le 16 juin, un arrêté fixe au 15 aôut les élections pour ce nouveau Conseil Général.
Le gouverneur Angot des Rotours lance le chantier du canal qui porte son nom, dont l’idée avait été lancée par Lardenoy : il tente de rendre navigable la Rivière Salée, fait creuser un canal qui permet d’atteindre la mer au départ de Morne-à-l’Eau et permet d’assécher une zone marécageuse insalubre. Cette voie de communication favorisera le développement des habitations sucrières, le chantier durera 3 ans, utilisera 400 ouviers, majoritairement esclaves et fera au moins 30 morts du fait des fièvres…
En juillet, épidémie de fièvre jaune.
En août, une épidémie de dysenterie (choléra?) touche les 677 hommes du 51ème Régiment d’Infanterie : 197 morts.
Une ordonnance ministérielle du 30 août, appliquée en Guadeloupe en novembre, supprime la livre coloniale. Il démonétise toutes les monnaies étrangères, sauf la gourde et ses sudivisions et le doublon qui est évalué à 81 franc 50, alors que dans toutes les autres îles, le change est à 86 franc 40…Les colons et les négociants gardent doublons et gourdes pour l’exportation.
La nouvelle monnaie française Charles X n’étant pas arrivée, les transactions d’effondrent, l’impôt ne rentre plus.
La chambre de commerce de Pointe à Pitre demande un papier monnaie, refusé par le Conseil Privé…
Dans ce contexte de crise monétaire, création le 10 décembre de la Banque de Guadeloupe pour essayer de remédier au manque de numéraire. Elle émet initialement des jetons en argent.
La nouvelle monnaie française Charles X n’étant pas arrivée, les transactions d’effondrent, l’impôt ne rentre plus.
La chambre de commerce de Pointe à Pitre demande un papier monnaie, refusé par le Conseil Privé…
Dans ce contexte de crise monétaire, création le 10 décembre de la Banque de Guadeloupe pour essayer de remédier au manque de numéraire. Elle émet initialement des jetons en argent.
Boyer-Peyreleau écrit :
Dans les villes, " la classe des Blancs se compose d’employés militaires, de magistrats, gens du barreau et employés civils, de colons, de commissionnaires (négociants des bâtiments de commerce), de pacotilleurs (commerçants de détail), des hommes de la mer, des aventuriers et des gens sans état, qu’on désigne sous le nom de Petits Blancs, dont le nombre pèse sur les villes…"
" Les hommes de couleur libres forment en majeure partie la classe industrieuse…exercent tous les métiers utiles à la société "
" Les esclaves composent la classe nombreuse des journaliers et des domestiques "
A la campagne, " les Blancs se divisent en planteurs ou habitans-sucriers, petits propriétaires, qui… cultivent café, coton, cacao…gérans et économes, ordinairement blancs… les gens de couleur libres sont aussi petits propriétaires, mais peu nombreux "
" les esclaves sont toujours divisés en domestiques des habitations…et en nègres d’atelier…chargés de la culture, on les appelle nègres de jardin "
Si le propriétaire ne réside pas sur place, il emploie un " géran ", géreur ou régisseur : pour les habitations sucrières, ils sont payés 6 à 10.000 livres par an selon la taille de l’habitation, 3 à 4.000 pour les caféières ou les indigoteries.
Le géreur a sous ses ordres 1 ou plusieurs économes blancs ou libres de couleur, qui tiennent les livres de compte, décide de l’organisation du travail et donnent les ordres aux commandeurs.
Le ou les commandeurs, souvent noirs ou mulâtres, sont en principe les seuls en relation directe avec les esclaves de l’atelier ou de la plantation et ils doivent faire respecter les objectifs. Ils arpentent les plantations à cheval.
Les esclaves travaillent dès l'aube sous la surveillance du commandeur, armé de son fouet.
Il a sous ses ordres les sarcleurs ou laboureurs, les coupeurs de canne, les amarreuses (femmes qui lient les cannes coupées en paquets).
La canne est transportée dans les ateliers de production à dos de mulet, mené par le muletier , ou souvent sur un cabrouet que dirige le cabrouettier.
A Marie-Galante, le port de Grand Bourg a donc été fermé au commerce le 5 février, au grand dam des colons et négociants. Joseph Pélissié, négociant et franc-maçon, adresse le 1er juillet un " Mémoire présenté à son excellence le Ministre de la Marine et des Colonies, sur quelques améliorations à introduire dans le systéme administratif adopté pour l’île de Marie-Galante "
Dans les villes, " la classe des Blancs se compose d’employés militaires, de magistrats, gens du barreau et employés civils, de colons, de commissionnaires (négociants des bâtiments de commerce), de pacotilleurs (commerçants de détail), des hommes de la mer, des aventuriers et des gens sans état, qu’on désigne sous le nom de Petits Blancs, dont le nombre pèse sur les villes…"
" Les hommes de couleur libres forment en majeure partie la classe industrieuse…exercent tous les métiers utiles à la société "
" Les esclaves composent la classe nombreuse des journaliers et des domestiques "
A la campagne, " les Blancs se divisent en planteurs ou habitans-sucriers, petits propriétaires, qui… cultivent café, coton, cacao…gérans et économes, ordinairement blancs… les gens de couleur libres sont aussi petits propriétaires, mais peu nombreux "
" les esclaves sont toujours divisés en domestiques des habitations…et en nègres d’atelier…chargés de la culture, on les appelle nègres de jardin "
Si le propriétaire ne réside pas sur place, il emploie un " géran ", géreur ou régisseur : pour les habitations sucrières, ils sont payés 6 à 10.000 livres par an selon la taille de l’habitation, 3 à 4.000 pour les caféières ou les indigoteries.
Le géreur a sous ses ordres 1 ou plusieurs économes blancs ou libres de couleur, qui tiennent les livres de compte, décide de l’organisation du travail et donnent les ordres aux commandeurs.
Le ou les commandeurs, souvent noirs ou mulâtres, sont en principe les seuls en relation directe avec les esclaves de l’atelier ou de la plantation et ils doivent faire respecter les objectifs. Ils arpentent les plantations à cheval.
Les esclaves travaillent dès l'aube sous la surveillance du commandeur, armé de son fouet.
Il a sous ses ordres les sarcleurs ou laboureurs, les coupeurs de canne, les amarreuses (femmes qui lient les cannes coupées en paquets).
La canne est transportée dans les ateliers de production à dos de mulet, mené par le muletier , ou souvent sur un cabrouet que dirige le cabrouettier.
A Marie-Galante, le port de Grand Bourg a donc été fermé au commerce le 5 février, au grand dam des colons et négociants. Joseph Pélissié, négociant et franc-maçon, adresse le 1er juillet un " Mémoire présenté à son excellence le Ministre de la Marine et des Colonies, sur quelques améliorations à introduire dans le systéme administratif adopté pour l’île de Marie-Galante "
" Un évènement plus funeste que les ouragans qui désolent nos climats a tout renversé, tout détruit : nous sommes replacés, pour les besoins de notre culture et de notre commerce, sous la dépendance de la Guadeloupe. Notre port est fermé aux Américains par l’ordonnance du 5 février dernier ".
Avant l’ouverture du port aux Américains, " les négociants de la Pointe-à-Pitre…tiraient bon parti de la circonstance : le planteur de Marie Galante payait 25 à 30% plus cher que le cours ordinaire "…
Il donne l’exemple de l’exportation de la mélasse en passant par Pointe-à-Pitre : " une futaille contient 100 gallons de mélasse, que j’estime au plus élevé valoir 75 centimes le gallon, fait 75 francs. Frais nécessités pour son envoi à Pointe-à-Pitre : Coût de la futaille 25 fr - Frêt 20 fr - Commission de vente 5% soit 3 fr 75 - Coulage ordinaire 10% soit 7 fr 50 - Frais de débarquement 4 fr 25. Au total, 60 fr 40, reste pour l’habitant 14 fr 60 , sur quoi il faut déduire les frais que le planteur est obligé de faire pour transporter sa denrée de son habitation à son embarcation…souvent excédent le faible résultat que je viens de montrer "…
"C’est à l’écoulement des mélasses, ensuite de l’ouverture de notre port aux Américains, que sont dus en plus grande partie le puissant essor que les cultures ont pris à Marie-Galante et l’établissement de nombreuses sucreries depuis 1814"
" Marie-Galante, dans la position où elle se trouve maintenant, et dont elle déchoira infailliblement si votre Excellence ne prévient ce malheur, peut fournir à 20 navires de France leur chargement en sucre, coton et café et peut employer en objets de consommation locale, la charge de 25 navires américains dont elle payera la cargaison en mélasses, qui seront perdues si les Américains ne viennent pas…"
" On a voulu mal-à-propos considérer Marie-Galante comme un quartier de la Guadeloupe. Alors il y a contradiction manifeste entre cette manière de considérer et le mode d’administration locale adopté pour ellle : si cette île est, en effet, un quartier de la Guadeloupe, il ne lui convient pas d’avoir un commandant militaire en chef, une garnison, un commissaire de marine, un chef des douanes, des visiteurs, un tribunal civil…en un mot une administration séparée, égale en autorité à celle de la Guadeloupe "…
" Si la liberté commerciale est gênée à Marie-Galante, la liberté individuelle n’est pas chargée de moins d’entraves. Dans les états européens de Sa Majesté, un Français obtient, sans peine et sans retard, la permission de transporter sa personne et sa fortune dans quelque province du royaume.
Quant un habitant veut se rendre, pour les besoins de ses cultures ou de son commerce, soit dans un pays étranger, soit en France, soit seulement à la Martinique, voici les formalités qu’il est obligé de remplir :
Apparement ces formalités demandent entre 10 et 30 jours ! Pélissié demande au Ministre " une ordonnance dont les principales dispositions seraient :
Toujours selon Pélissié, l’île dispose désormais de 65 sucreries qui produisent 7.000 barriques de sucre, soit 7 millions de livres, 300 milliers pesant (soit livres) de café et 240 milliers pesant (livres) de coton.
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 58 naissances, 19 mariages et 109 décès, dont 2 mort-nés et 7 "caraibesses". Toujours une mortalité anormale, probablement la suite de l'épidémie...
Dominique Emmanuel Murat n'a pas fini de rembouser l'achat de Bellevue, malgré tout il agrandit son domaine en achetant 290.000 livres à crédit aux Dumoulier de Labrosse l'habitation voisine Laplaine, ses 37 hectares et ses 61 esclaves : l'habitation prend ainsi le nom de Bellevue-Laplaine.
Quand il mourra 13 ans plus tard, il n'aura pas fini de payer cette nouvelle acquisition...
L’habitation-sucrerie Vidon, ancienne caféière de la famille Cognet-Lebrun, appartient à l’indivision Vidon, qui habite en France et végète avec le géreur Dupuy : Jean-Louis Pasquier devient le nouveau géreur et aussi propriétaire du 1/3 de l’habitation. Il la modernise, fait contruire le moulin à vent et exploite les 222 carrés, dont 42 en cannes, avec 114 esclaves.
A Etang-Long, Saint-Georges Lacavé s’associe avec Jean-Pierre Lafargue, époux de sa soeur Marie-Sophie Lacavé, en réunissant leurs 2 habitations voisines, totalisant ainsi 93 carrés : ils démarrent avec un moulin à 4 chevaux, le moulin à vent sera construit secondairement.
Les fils de Jean Pierre Bielle, Nicolas et Maximilien, qui avaient repris la caféière Hotessier, créent leur sucrerie avec 56 carrés.
Le propriétaire d'Etang Lianne - Galigny de Bonneval - et de la Barre de l'Isle - Larrouy - s'associent pour créer sur 106 carrés la sucrerie Barre de l'Ile, le moulin à vent sera construit l'année suivante.
1827 : A Marie-Galante, un bataillon du 51ème Régiment d’Infanterie de Ligne est stationné dans l’île, il perdra 21 hommes dans l’année du "mal du Siam" (fièvre jaune) : 1 lieutenant, 1 sergent major, 1 sergent, 2 cannoniers et 16 fusilliers. Les actes de décès à l’Hôpital Militaire sont signés par Honoré Raiffer, chirurgien, et Fortuné Daniel Lescallier, commis de marine et économe de l’hôpital.
L'Etat Civil reste centralisé à Grand Bourg : 77 naissances, 3 reconnaissances, 18 mariages et 108 décès dont les 21 militaires. Reste donc 87 décès civils : 5 hommes de couleur libre, 5 femmes de couleur libres dont Marie-Anne Tanneur 96 ans, 3 mulâtres ou mestifs dont Modeste Murat 51 ans, 9 mulâtresses ou mestives et donc 65 blancs des 2 sexes.
Les frères Galigny de Bonneval font construire le moulin à vent de Grand-Bassin sur l’habitation-sucrerie de 81 carrés qu’ils viennent de créer.
Jacques Filézac Briolan, son épouse et Jacques Désir Grare s'associent pour créer une sucrerie sur l'ancienne habitation caféière de Jean-Laurent Chalet : il vont construire le moulin à vent.
Joseph Langlois et son épouse Marie-Louise Monfret s'associent avec Catherine Monfret, veuve de Louis Brument, et créent une sucrerie sur l'ancienne habitation Ballet. Le moulin à vent est construit dés le début.
Mme de Marguerie, Saint-Georges Cognet et son épouse s'associent pour créer une sucrerie sur l'habitation cotonnière et vivrière de Grand Pierre : ils débuteront avec un moulin à bêtes...
Joseph Félix Larrouy a hérité de l'habitation Morne au Vent de Vieux Fort après une succession compliquée à la mort de son frère ainé Pierre François en 1821. Cette habitation caféière avait été créée par le père Pierre Larrouy, maître chirurgien venu d'Orthez. Il la transforme en sucrerie, le moulin à vent sera réalisé dans un second temps, l'habitation prendra le nom de Merlet à la génération suivante.
Joseph Garel Duplessis et son épouse Marie-Sophie Gaucher Cazalis héritent de l'habitation caféière Grand Bois, ils construisent une sucrerie, le moulin à vent suivra...
Rémy-Thibault Houelche agrandit les terres familiales en rachetant l'habitation Boulogne, passant à 114 carrés. En empruntant à un ami Pierre Mie, il construit sur cette ancienne cotonnerie une sucrerie avec moulin à vent, nommée Thibault.
En Guadeloupe, la 1ère réunion du Conseil Général a été convoquée le 12 juin, présidé par Coudroy de Lauréal et réunissant les 12 membres dont Jean-Joseph dit Saint Germain Partarrieu, habitant de Marie Galante et commandant du quartier du Vieux-Fort.
A la Désirade, 1235 habitants dont 284 blancs, 31 gens de couleur libres et 920 esclaves. Le climat sec n’autorise ni le café, ni la canne : les 55 habitations-cotonnières produisent le meilleur coton des Antilles.
Il reste 60 lépreux à la léproserie, nourris au frais de l’administration. Le 1er batiment en dur est en construction.
La Petite-Terre est donnée en concession à la famille Thionville, de la Désirade, avec charge de signaler l’îlot aux navires par des feux allumés tous les soirs…
Aux Antilles françaises :
Mesures des liquides : 1 pot vaut 116 pouces cubes ou 2 pintes de Paris, la pinte équivaut à 2 chopines, la chopine à 2 roquilles.
Mesures pour les légumes secs et les salaisons : 1 baril vaut 56 pots à la Martinique, mais 52 pots en Guadeloupe. Le baril se divise en demi, quart et demi-quart.
1828 : En France, développement du sucre de betterave, apparu sous l’Empire : 2.700 tonnes.
Suite des Ordonnances du Ministère, dont la création de l’Infanterie de Marine pour les Colonies, crée le 17 août en Guadeloupe.
En Guadeloupe, selon la demande du ministère, la Guadeloupe dispose depuis le 1er janvier d’un Bulletin Officiel.
L’Ordonnance du Roi du 24 septembre "concernant l'organisation de l'ordre judiciaire et l'administration de la justice" était censée réformer la justice : 6 justices de paix pour la Guadeloupe et ses dépendances, dont Grand-Bourg de Marie-Galante, 3 tribunaux de 1ère instance dont Grand-Bourg, 2 cours d’assises à Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, 1 cour Royale à Basse-Terre.
Avant l’ouverture du port aux Américains, " les négociants de la Pointe-à-Pitre…tiraient bon parti de la circonstance : le planteur de Marie Galante payait 25 à 30% plus cher que le cours ordinaire "…
Il donne l’exemple de l’exportation de la mélasse en passant par Pointe-à-Pitre : " une futaille contient 100 gallons de mélasse, que j’estime au plus élevé valoir 75 centimes le gallon, fait 75 francs. Frais nécessités pour son envoi à Pointe-à-Pitre : Coût de la futaille 25 fr - Frêt 20 fr - Commission de vente 5% soit 3 fr 75 - Coulage ordinaire 10% soit 7 fr 50 - Frais de débarquement 4 fr 25. Au total, 60 fr 40, reste pour l’habitant 14 fr 60 , sur quoi il faut déduire les frais que le planteur est obligé de faire pour transporter sa denrée de son habitation à son embarcation…souvent excédent le faible résultat que je viens de montrer "…
"C’est à l’écoulement des mélasses, ensuite de l’ouverture de notre port aux Américains, que sont dus en plus grande partie le puissant essor que les cultures ont pris à Marie-Galante et l’établissement de nombreuses sucreries depuis 1814"
" Marie-Galante, dans la position où elle se trouve maintenant, et dont elle déchoira infailliblement si votre Excellence ne prévient ce malheur, peut fournir à 20 navires de France leur chargement en sucre, coton et café et peut employer en objets de consommation locale, la charge de 25 navires américains dont elle payera la cargaison en mélasses, qui seront perdues si les Américains ne viennent pas…"
" On a voulu mal-à-propos considérer Marie-Galante comme un quartier de la Guadeloupe. Alors il y a contradiction manifeste entre cette manière de considérer et le mode d’administration locale adopté pour ellle : si cette île est, en effet, un quartier de la Guadeloupe, il ne lui convient pas d’avoir un commandant militaire en chef, une garnison, un commissaire de marine, un chef des douanes, des visiteurs, un tribunal civil…en un mot une administration séparée, égale en autorité à celle de la Guadeloupe "…
" Si la liberté commerciale est gênée à Marie-Galante, la liberté individuelle n’est pas chargée de moins d’entraves. Dans les états européens de Sa Majesté, un Français obtient, sans peine et sans retard, la permission de transporter sa personne et sa fortune dans quelque province du royaume.
Quant un habitant veut se rendre, pour les besoins de ses cultures ou de son commerce, soit dans un pays étranger, soit en France, soit seulement à la Martinique, voici les formalités qu’il est obligé de remplir :
- 1° Il doit obtenir du commissaire de sa paroisse un certificat attestant qu’il a fait la remise de ses armes.
- 2° Du trésorier de lîle, un certificat attestant qu’il a payé ses impositions.
- 3° Il doit faire insérer, dans 3 numéros du journal de la Pointe-à-Pitre, l’avis de son départ et se faire, pour ce dont il peut être débiteur, cautionner par un propriétaire reconnu solvable.
- 4° Il doit fournir son dénombrement ou état général de tout ce qu’il possède, en biens immobiliers ou mobiliers, esclaves, bétail, etc…
- 5° Il doit retirer du greffe du tribunal civil l’acte de son cautionnement et le présenter aux autorités de la Pointe-à-Pitre.
- 6° Il doit adresser, par écrit, au Gouverneur de la Guadeloupe une demande de passeport, laquelle doir être visée par le commissaire de son quartier et par le commandant militaire de l’île.
- 7° Quand cette demande a été accueillie par le Gouverneur, il faut que l’habitant la fasse retirer des bureaux de M. le Directeur de l’Intérieur de la Pointe-à-Pitre, à qui son Excellence a dû la renvoyer.
Apparement ces formalités demandent entre 10 et 30 jours ! Pélissié demande au Ministre " une ordonnance dont les principales dispositions seraient :
- 1° D’accorder aux navires américains la libre entrée du port de Marie-Galante
- 2° De permettre aux autorités de Marie-Galante de délivrer aux caboteurs de cette colonie les permis d’expédition nécessaires à leurs entreprises et à leurs voyages.
- 3° D’ordonner que M. le Gouveneur de la Guadeloupe envoye aux autorités de Marie-Galante les passeports dont les habitans de cette île ont à faire la demande pour entreprendre un voyage hors de la colonie. "
Toujours selon Pélissié, l’île dispose désormais de 65 sucreries qui produisent 7.000 barriques de sucre, soit 7 millions de livres, 300 milliers pesant (soit livres) de café et 240 milliers pesant (livres) de coton.
L'Etat Civil est toujours centralisé à Grand Bourg : 58 naissances, 19 mariages et 109 décès, dont 2 mort-nés et 7 "caraibesses". Toujours une mortalité anormale, probablement la suite de l'épidémie...
Dominique Emmanuel Murat n'a pas fini de rembouser l'achat de Bellevue, malgré tout il agrandit son domaine en achetant 290.000 livres à crédit aux Dumoulier de Labrosse l'habitation voisine Laplaine, ses 37 hectares et ses 61 esclaves : l'habitation prend ainsi le nom de Bellevue-Laplaine.
Quand il mourra 13 ans plus tard, il n'aura pas fini de payer cette nouvelle acquisition...
L’habitation-sucrerie Vidon, ancienne caféière de la famille Cognet-Lebrun, appartient à l’indivision Vidon, qui habite en France et végète avec le géreur Dupuy : Jean-Louis Pasquier devient le nouveau géreur et aussi propriétaire du 1/3 de l’habitation. Il la modernise, fait contruire le moulin à vent et exploite les 222 carrés, dont 42 en cannes, avec 114 esclaves.
A Etang-Long, Saint-Georges Lacavé s’associe avec Jean-Pierre Lafargue, époux de sa soeur Marie-Sophie Lacavé, en réunissant leurs 2 habitations voisines, totalisant ainsi 93 carrés : ils démarrent avec un moulin à 4 chevaux, le moulin à vent sera construit secondairement.
Les fils de Jean Pierre Bielle, Nicolas et Maximilien, qui avaient repris la caféière Hotessier, créent leur sucrerie avec 56 carrés.
Le propriétaire d'Etang Lianne - Galigny de Bonneval - et de la Barre de l'Isle - Larrouy - s'associent pour créer sur 106 carrés la sucrerie Barre de l'Ile, le moulin à vent sera construit l'année suivante.
1827 : A Marie-Galante, un bataillon du 51ème Régiment d’Infanterie de Ligne est stationné dans l’île, il perdra 21 hommes dans l’année du "mal du Siam" (fièvre jaune) : 1 lieutenant, 1 sergent major, 1 sergent, 2 cannoniers et 16 fusilliers. Les actes de décès à l’Hôpital Militaire sont signés par Honoré Raiffer, chirurgien, et Fortuné Daniel Lescallier, commis de marine et économe de l’hôpital.
L'Etat Civil reste centralisé à Grand Bourg : 77 naissances, 3 reconnaissances, 18 mariages et 108 décès dont les 21 militaires. Reste donc 87 décès civils : 5 hommes de couleur libre, 5 femmes de couleur libres dont Marie-Anne Tanneur 96 ans, 3 mulâtres ou mestifs dont Modeste Murat 51 ans, 9 mulâtresses ou mestives et donc 65 blancs des 2 sexes.
Les frères Galigny de Bonneval font construire le moulin à vent de Grand-Bassin sur l’habitation-sucrerie de 81 carrés qu’ils viennent de créer.
Jacques Filézac Briolan, son épouse et Jacques Désir Grare s'associent pour créer une sucrerie sur l'ancienne habitation caféière de Jean-Laurent Chalet : il vont construire le moulin à vent.
Joseph Langlois et son épouse Marie-Louise Monfret s'associent avec Catherine Monfret, veuve de Louis Brument, et créent une sucrerie sur l'ancienne habitation Ballet. Le moulin à vent est construit dés le début.
Mme de Marguerie, Saint-Georges Cognet et son épouse s'associent pour créer une sucrerie sur l'habitation cotonnière et vivrière de Grand Pierre : ils débuteront avec un moulin à bêtes...
Joseph Félix Larrouy a hérité de l'habitation Morne au Vent de Vieux Fort après une succession compliquée à la mort de son frère ainé Pierre François en 1821. Cette habitation caféière avait été créée par le père Pierre Larrouy, maître chirurgien venu d'Orthez. Il la transforme en sucrerie, le moulin à vent sera réalisé dans un second temps, l'habitation prendra le nom de Merlet à la génération suivante.
Joseph Garel Duplessis et son épouse Marie-Sophie Gaucher Cazalis héritent de l'habitation caféière Grand Bois, ils construisent une sucrerie, le moulin à vent suivra...
Rémy-Thibault Houelche agrandit les terres familiales en rachetant l'habitation Boulogne, passant à 114 carrés. En empruntant à un ami Pierre Mie, il construit sur cette ancienne cotonnerie une sucrerie avec moulin à vent, nommée Thibault.
En Guadeloupe, la 1ère réunion du Conseil Général a été convoquée le 12 juin, présidé par Coudroy de Lauréal et réunissant les 12 membres dont Jean-Joseph dit Saint Germain Partarrieu, habitant de Marie Galante et commandant du quartier du Vieux-Fort.
A la Désirade, 1235 habitants dont 284 blancs, 31 gens de couleur libres et 920 esclaves. Le climat sec n’autorise ni le café, ni la canne : les 55 habitations-cotonnières produisent le meilleur coton des Antilles.
Il reste 60 lépreux à la léproserie, nourris au frais de l’administration. Le 1er batiment en dur est en construction.
La Petite-Terre est donnée en concession à la famille Thionville, de la Désirade, avec charge de signaler l’îlot aux navires par des feux allumés tous les soirs…
Aux Antilles françaises :
Mesures des liquides : 1 pot vaut 116 pouces cubes ou 2 pintes de Paris, la pinte équivaut à 2 chopines, la chopine à 2 roquilles.
Mesures pour les légumes secs et les salaisons : 1 baril vaut 56 pots à la Martinique, mais 52 pots en Guadeloupe. Le baril se divise en demi, quart et demi-quart.
1828 : En France, développement du sucre de betterave, apparu sous l’Empire : 2.700 tonnes.
Suite des Ordonnances du Ministère, dont la création de l’Infanterie de Marine pour les Colonies, crée le 17 août en Guadeloupe.
En Guadeloupe, selon la demande du ministère, la Guadeloupe dispose depuis le 1er janvier d’un Bulletin Officiel.
L’Ordonnance du Roi du 24 septembre "concernant l'organisation de l'ordre judiciaire et l'administration de la justice" était censée réformer la justice : 6 justices de paix pour la Guadeloupe et ses dépendances, dont Grand-Bourg de Marie-Galante, 3 tribunaux de 1ère instance dont Grand-Bourg, 2 cours d’assises à Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, 1 cour Royale à Basse-Terre.
Elle décrète de plus une différence de traitement d’un tiers entre un magistrat né en France et celui né aux colonies, mais il ne fallait pas que le métropolitain devienne propriétaire foncier ou épouse une créole…
En réponse à cette distinction, la quasi-totalité des magistrats colons vont démissionner, ainsi que les membres du Conseil Privé de la Basse-Terre…
A Marie-Galante, l’épidémie de Mal du Siam continue ses ravages chez les militaires : la Compagnie du 51ème Régiment d’Infanterie perdra 18 hommes dans l’année.
Le sieur Just, capitaine d’infanterie, est commandant intérimaire de l’île.
Au mois d’août, le président de ville et le commissaire de Grand Bourg convoquent une assemblée de paroisse afin d’étudier les moyens de se procurer les fonds pour terminer le chantier de construction de la nouvelle église.
Voyant ce rassemblement qu’il n’avait pas autorisé, Just fait disperser les colons par les gendarmes, sabre au poing…
Autant dire que ceux-ci feront tout pour le faire partir…
Le 20 septembre, le port de Grand Bourg est à nouveau rouvert au commerce par arrêté ministériel, grâce au soutien du gouverneur Des Rotours, 2 ans après la pétition…
Marie-Joseph Ventre, officier d’Etat Civil de Grand Bourg, enregistre 103 naissances, 5 reconnaissances, pas d’affranchissement, 19 mariages et 63 décès.
Pas d’Etat Civil distinct pour Capesterre et Vieux Fort St Louis.
Le couple Ravend fait construire le moulin à vent de Sainte-Croix.
Les deux couples héritiers de Bellevue Bézard achètent à Théophile Botreau Roussel Bonneterre l’habitation L’Étang Noir à Capesterre, limitrophe de leur habitation.
Joseph Raynier rachète l'habitation cotonnière Blanchard pour la transformer en sucrerie, qui deviendra Moustique.
Charles Houelche vient de racheter l’année précedente à Joseph Vergé la modeste habitation-sucrerie du 4ème de Faup, 48 carrés, avec "maison de maître en charpente couverte de paille, sucrerie en maçonnerie et bois avec 3 chaudières, moulin à bêtes et 27 esclaves". Il la modernise, fait construire le moulin à vent, la fusionne avec ses terres voisines : il la revendra 2 ans plus tard au négociant franc-maçon Maximilien Joubert Laloge avec 135 carrés et 100 esclaves.
L’habitation Monrepos, contigue à Port-Louis, est créée par l’association de Luc Bourjac qui apporte 45 hectares et Michel Dubois Beauplan, qui vient d’acheter 50 ha à Henry Wachter. Ils font construire le moulin à vent et une sucrerie à 4 équipages, mais ils vendront l’année suivante l’ensemble à Hubert Pasquier : l’inventaire retouvera le moulin à vent, un moulin à mulets encore fonctionnel, une sucrerie à 4 équipages, 1 maison de maître en charpente et 18 cases pour les 39 esclaves.
Joseph Pélissié de Montémont s'associe à son beau frère Jean-François Boulogne Boivin pour créer une sucrerie en grande partie sur les terres des Sarragot : ils vont construire le moulin à vent l'année suivante.
L'habitation Girard voit se construire son moulin à vent.
Dominique Emmanuel Murat a été retenu pour la réalisation de la nouvelle église, dont les travaux sont estimés 116.921 francs, financés par un droit d'octroi supplémentaire sur les sucres.
Il s'occupe seul de ses 9 enfants : son habitation Bellevue-Laplaine est dirigée par un géreur blanc, Jean Baptiste Couderc, avec 3 commandeurs noirs. Couderc est en parallèle propriétaire de l'habitation Vaniers.
1829 : En France, le baron Hyde de Neuville est secrétaire d'Etat à la Marine et aux Colonies.
En Guadeloupe, les membres démissionaires du Conseil Privé sont remplacés par de nouveaux membres venus de la Grande-Terre et en particulier de Pointe à Pitre. Le gouverneur Des Rotours se déplace à Pointe à Pitre pour la 1ère session du Conseil Privé le 7 mars.
Une nouvelle ordonnance le 10 octobre annule la précédente responsable des démissions du précédent Conseil Privé. Les anciens membres reviennent et le Conseil siège à nouveau à Basse-Terre…
Le Pensionnat de Versailles "Maison Royale d'Education des jeunes demoiselles de la Colonie" va ouvrir, 2 ans après sa création par ordonnance : il est destiné aux jeunes filles de 6 à 16 ans et est géré par les Soeurs de St Joseph.
En réponse à cette distinction, la quasi-totalité des magistrats colons vont démissionner, ainsi que les membres du Conseil Privé de la Basse-Terre…
A Marie-Galante, l’épidémie de Mal du Siam continue ses ravages chez les militaires : la Compagnie du 51ème Régiment d’Infanterie perdra 18 hommes dans l’année.
Le sieur Just, capitaine d’infanterie, est commandant intérimaire de l’île.
Au mois d’août, le président de ville et le commissaire de Grand Bourg convoquent une assemblée de paroisse afin d’étudier les moyens de se procurer les fonds pour terminer le chantier de construction de la nouvelle église.
Voyant ce rassemblement qu’il n’avait pas autorisé, Just fait disperser les colons par les gendarmes, sabre au poing…
Autant dire que ceux-ci feront tout pour le faire partir…
Le 20 septembre, le port de Grand Bourg est à nouveau rouvert au commerce par arrêté ministériel, grâce au soutien du gouverneur Des Rotours, 2 ans après la pétition…
Marie-Joseph Ventre, officier d’Etat Civil de Grand Bourg, enregistre 103 naissances, 5 reconnaissances, pas d’affranchissement, 19 mariages et 63 décès.
Pas d’Etat Civil distinct pour Capesterre et Vieux Fort St Louis.
Le couple Ravend fait construire le moulin à vent de Sainte-Croix.
Les deux couples héritiers de Bellevue Bézard achètent à Théophile Botreau Roussel Bonneterre l’habitation L’Étang Noir à Capesterre, limitrophe de leur habitation.
Joseph Raynier rachète l'habitation cotonnière Blanchard pour la transformer en sucrerie, qui deviendra Moustique.
Charles Houelche vient de racheter l’année précedente à Joseph Vergé la modeste habitation-sucrerie du 4ème de Faup, 48 carrés, avec "maison de maître en charpente couverte de paille, sucrerie en maçonnerie et bois avec 3 chaudières, moulin à bêtes et 27 esclaves". Il la modernise, fait construire le moulin à vent, la fusionne avec ses terres voisines : il la revendra 2 ans plus tard au négociant franc-maçon Maximilien Joubert Laloge avec 135 carrés et 100 esclaves.
L’habitation Monrepos, contigue à Port-Louis, est créée par l’association de Luc Bourjac qui apporte 45 hectares et Michel Dubois Beauplan, qui vient d’acheter 50 ha à Henry Wachter. Ils font construire le moulin à vent et une sucrerie à 4 équipages, mais ils vendront l’année suivante l’ensemble à Hubert Pasquier : l’inventaire retouvera le moulin à vent, un moulin à mulets encore fonctionnel, une sucrerie à 4 équipages, 1 maison de maître en charpente et 18 cases pour les 39 esclaves.
Joseph Pélissié de Montémont s'associe à son beau frère Jean-François Boulogne Boivin pour créer une sucrerie en grande partie sur les terres des Sarragot : ils vont construire le moulin à vent l'année suivante.
L'habitation Girard voit se construire son moulin à vent.
Dominique Emmanuel Murat a été retenu pour la réalisation de la nouvelle église, dont les travaux sont estimés 116.921 francs, financés par un droit d'octroi supplémentaire sur les sucres.
Il s'occupe seul de ses 9 enfants : son habitation Bellevue-Laplaine est dirigée par un géreur blanc, Jean Baptiste Couderc, avec 3 commandeurs noirs. Couderc est en parallèle propriétaire de l'habitation Vaniers.
1829 : En France, le baron Hyde de Neuville est secrétaire d'Etat à la Marine et aux Colonies.
En Guadeloupe, les membres démissionaires du Conseil Privé sont remplacés par de nouveaux membres venus de la Grande-Terre et en particulier de Pointe à Pitre. Le gouverneur Des Rotours se déplace à Pointe à Pitre pour la 1ère session du Conseil Privé le 7 mars.
Une nouvelle ordonnance le 10 octobre annule la précédente responsable des démissions du précédent Conseil Privé. Les anciens membres reviennent et le Conseil siège à nouveau à Basse-Terre…
Le Pensionnat de Versailles "Maison Royale d'Education des jeunes demoiselles de la Colonie" va ouvrir, 2 ans après sa création par ordonnance : il est destiné aux jeunes filles de 6 à 16 ans et est géré par les Soeurs de St Joseph.
A Marie Galante, arrivée le 12 janvier de Romain Louis Auger, 31 ans, nommé Procureur au Tribunal de Première Instance : magistrat rigoureux et incorruptible, il se heurte très vite aux colons, en particulier ceux qui profitent encore de la traite illégale…
Le juge royal intérimaire, le corse Farinole, va amplifier ces mauvaises relations.
En juin arrive le nouveau commandant particulier, le vicomte Turpin de Jouhé, capitaine de frégate, rapidement peu apprécié.
Les libres ont pris position avec Auger, le réformateur, mais les colons, soumis à de multiples contrôles, le détestent.
Auger écrit au Procureur Général le 14 août :
" Les magistrats et fonctionnaires métropolitains, étant un obstacle aux vues intéressées et illégales des créoles et colons, devinrent l’objet de leur haine. Mes fonctions me mettant en opposition avec leurs intérêts privés, ils cherchèrent d’abord à me séduire par des offres si je voulais consentir à tolérer la traite des noirs, ils m’offrirent plus tard 10.000 frs de rente si je voulais consentir à quitter la colonie…Voyant qu’ils ne pouvaient point me gagner, ils mirent tout en œuvre pour me perdre "…
Le 24 août, des pierres sont jetées sur un factionnaire et des coups de feu tirés sur des militaires dans la savane Bosdedon…
Le gouverneur Des Rotours envoie une commission à Marie Galante début septembre, dirigée par le procureur de Basse-Terre De Bourgerel, ancien procureur de Marie Galante, pour savoir qui entre Auger et Turpin porte la responsabilité de ces troubles.
La commission prend position contre Turpin pour protéger les magistrats…
Dès que la nouvelle se répand, c’est l’émeute dans les rues de Grand Bourg. Auger et Farinole se barricadent, craignant pour leur vie. Ils finissent par embarquer en catastrophe sur l’Amitié avec les membres de la commission.
Arrivé dans le canal de la Dominique, le bateau coule en plein jour et par mer calme : une planche du bordage s’est détachée, sabotage probable : 4 morts…
Des Rotours, qui n’a pas confiance en Turpin, le convoque à Basse-Terre.
Dans le même temps, il renvoie Auger et Farinole à Marie Galante, protégés par une escorte de 25 soldats, commandés par le capitaine d’infanterie Goinguenet, nommé commandant particulier intérimaire.
Le gouverneur Des Rotours fait aussi le ménage dans les milices : Romain Dubois Beauplan, propriétaire de l'habitation Pirogue, est destitué de son poste de major des milices de Grand Bourg et remplacé par Dominique Emmanuel Murat, jugé plus modéré et respectueux de la loi...
Turpin est jugé par le Conseil Privé qui suit le gouverneur et le déclare en grande partie responsable des troubles : il n’aura qu’un mois de suspension et le gouverneur décidera en novembre de le renvoyer à Marie Galante.
Turpin refuse, demande un congé pour la France qui lui est refusé : il finira par démissionner en janvier. Il perdra son recours en cassation…
Quant à Auger, malgré la protection du nouveau commandant Goinguenet, son maintien dans l’île demeure délicat.
Le Procureur Général l’envoie en remplacement à Basse-Terre, il est remplacé dans l’île par le procureur Furiani en septembre suivant.
En décembre, le même procureur général écrit au gouverneur Des Rotours qu’il redoute le retour d’Auger à Marie-Galante, où des troubles risquent d’éclater à nouveau.
Auger devra rentrer en France, il sera nommé en 1830 Avocat Général à St Louis du Sénégal, il se heurtera très vite au Gouverneur Brou pour les mêmes raisons, sera révoqué en 1831 et périra sur le navire du retour avec sa femme et son fils.
Exemple de ce pour quoi Auger luttait : un négrier armé à Nantes, le César, amène discrètement en novembre 340 esclaves en Guadeloupe, port non précisé…avant de terminer ses livraisons à St Thomas…
A Grand-Bourg, l’hôpital est déplacé de la rue du Presbytère au Carrefour de l’Etoile.
Un rapport au Roi proposant d'approuver l'aliénation de terrains domaniaux à Grand-Bourg est proposée par l'administration locale, ce qui nous vaut ce plan détaillé du bourg :
Le juge royal intérimaire, le corse Farinole, va amplifier ces mauvaises relations.
En juin arrive le nouveau commandant particulier, le vicomte Turpin de Jouhé, capitaine de frégate, rapidement peu apprécié.
Les libres ont pris position avec Auger, le réformateur, mais les colons, soumis à de multiples contrôles, le détestent.
Auger écrit au Procureur Général le 14 août :
" Les magistrats et fonctionnaires métropolitains, étant un obstacle aux vues intéressées et illégales des créoles et colons, devinrent l’objet de leur haine. Mes fonctions me mettant en opposition avec leurs intérêts privés, ils cherchèrent d’abord à me séduire par des offres si je voulais consentir à tolérer la traite des noirs, ils m’offrirent plus tard 10.000 frs de rente si je voulais consentir à quitter la colonie…Voyant qu’ils ne pouvaient point me gagner, ils mirent tout en œuvre pour me perdre "…
Le 24 août, des pierres sont jetées sur un factionnaire et des coups de feu tirés sur des militaires dans la savane Bosdedon…
Le gouverneur Des Rotours envoie une commission à Marie Galante début septembre, dirigée par le procureur de Basse-Terre De Bourgerel, ancien procureur de Marie Galante, pour savoir qui entre Auger et Turpin porte la responsabilité de ces troubles.
La commission prend position contre Turpin pour protéger les magistrats…
Dès que la nouvelle se répand, c’est l’émeute dans les rues de Grand Bourg. Auger et Farinole se barricadent, craignant pour leur vie. Ils finissent par embarquer en catastrophe sur l’Amitié avec les membres de la commission.
Arrivé dans le canal de la Dominique, le bateau coule en plein jour et par mer calme : une planche du bordage s’est détachée, sabotage probable : 4 morts…
Des Rotours, qui n’a pas confiance en Turpin, le convoque à Basse-Terre.
Dans le même temps, il renvoie Auger et Farinole à Marie Galante, protégés par une escorte de 25 soldats, commandés par le capitaine d’infanterie Goinguenet, nommé commandant particulier intérimaire.
Le gouverneur Des Rotours fait aussi le ménage dans les milices : Romain Dubois Beauplan, propriétaire de l'habitation Pirogue, est destitué de son poste de major des milices de Grand Bourg et remplacé par Dominique Emmanuel Murat, jugé plus modéré et respectueux de la loi...
Turpin est jugé par le Conseil Privé qui suit le gouverneur et le déclare en grande partie responsable des troubles : il n’aura qu’un mois de suspension et le gouverneur décidera en novembre de le renvoyer à Marie Galante.
Turpin refuse, demande un congé pour la France qui lui est refusé : il finira par démissionner en janvier. Il perdra son recours en cassation…
Quant à Auger, malgré la protection du nouveau commandant Goinguenet, son maintien dans l’île demeure délicat.
Le Procureur Général l’envoie en remplacement à Basse-Terre, il est remplacé dans l’île par le procureur Furiani en septembre suivant.
En décembre, le même procureur général écrit au gouverneur Des Rotours qu’il redoute le retour d’Auger à Marie-Galante, où des troubles risquent d’éclater à nouveau.
Auger devra rentrer en France, il sera nommé en 1830 Avocat Général à St Louis du Sénégal, il se heurtera très vite au Gouverneur Brou pour les mêmes raisons, sera révoqué en 1831 et périra sur le navire du retour avec sa femme et son fils.
Exemple de ce pour quoi Auger luttait : un négrier armé à Nantes, le César, amène discrètement en novembre 340 esclaves en Guadeloupe, port non précisé…avant de terminer ses livraisons à St Thomas…
A Grand-Bourg, l’hôpital est déplacé de la rue du Presbytère au Carrefour de l’Etoile.
Un rapport au Roi proposant d'approuver l'aliénation de terrains domaniaux à Grand-Bourg est proposée par l'administration locale, ce qui nous vaut ce plan détaillé du bourg :
L'organisation des Milices est détaillé par communes :
Le bataillon du 51ème Régiment d’Infanterie perd encore 9 hommes dans l’année, les actes de décès à l’Hôpital Militaire sont toujours signés par l’économe Fortuné Lescallier, mais le chirurgien Honoré Raiffer a été remplacé par Vincent Mouraille.
En effet, la Loge Maçonnique, en sommeil depuis 1790, vient d'être relancée par le Vénérable Honoré Raiffer sous le nom de La Fraternité, rattachée au Grand Orient de France. Pierre et Charles Ducos sont diacres, Marc-Etienne Joubert-Laloge est orateur : ce seront "les plus fidèles ennemis de Dominique Emmanuel Murat"...
1 seul curé pour les 3 paroisses, le père Louvet.
L’Etat Civil de Grand Bourg retrouve 75 naissances, 1 reconnaissance, pas d’affranchissement.
Par ailleurs, 17 mariages, dont Jean Joseph Garny de la Rivière avec Marie Adélaide Botreau Roussel, veuve du chirurgien de Marine Auguste Le Dentu. Ils auront 3 filles et 3 garçons, dont Jean Paul, futur géreur de Pirogue.
Enfin 56 décès.
Pas d’Etat Civil distinct pour Capesterre et Vieux Fort St Louis.
Jean-Georges, comte de Retz, a vendu en 1815 la petite habitation Buckingham en friche à Jean-Elisabeth Reynal de Saint-Michel, qui possède déjà son habitation sucrerie limitrophe : elle en restera une annexe, mais les terres étant de part et d’autre de la ravine Jeannot, le nouveau propriétaire y fait construire une petite sucrerie et le moulin à vent devenu Bouquinquant. Le nom anglais vient de l'emplacement d'un hôpital de campagne pendant l'occupation anglaise...
Auguste Botreau Roussel Bonneterre a repris l'habitation caféière familiale Mayombé, il la transforme en sucrerie et fait construire le moulin à vent.
Sur l'habitation Vergé, Jean-Baptiste s'associe avec la veuve Laroche et fait construire le moulin à vent.
Jean Vincent Mouraille, marié à Marie-Jeanne Botreau Roussel Bonneterre, hérite de l'habitation sucrière La Magdelaine créée par les Cognet Lebrun : le moulin à vent est construit peu après.
Lors de l'acquisition de l'habitation sucrerie Gaigneron par Hildebert Botreau Roussel, marié à Marie-Désirée Wachter Hégésippe, on constate que le moulin à vent est en activité.
L'habitation Bouquinquant voit construire son moulin à vent.
Au total, 50 moulins à vent sont maintenant en fonction à Marie Galante.
En Guadeloupe, 584 moulins pour la canne, dont 252 moulins à vent, 189 moulins à bêtes, 143 moulins à eau, qui n’existeront jamais à Marie-Galante, sans vraie rivière…
1830 : Prise d’Alger le 6 juillet par les Français, on libère les 120 derniers esclaves Blancs…C’est le début de l’Algérie Française, après 315 ans d’occupation Turque.
En France :
En Guadeloupe, le Gouverneur Des Rotours quitte ses fonctions le 1er mai, remplacé par le Maréchal Louis François Vatable, auparavant commandant militaire, lui-même remplacé au commandement militaire par le comte François Henri de Peytes-Moncabrié.
Les nouveaux magistrats sont nommés par Ordonnance Royale le 31 août.
A Marie-Galante, les nouveaux magistrats sont nommés le 14 septembre, dont Jérôme Furiani, procureur du Roi au tribunal de 1ère Instance de Grand-Bourg.
Le recensement donne : 12.322 habitants dont 10.364 esclaves (84%) à Marie-Galante, la population blanche passe sous les 2.000…
Les habitations-sucreries ont presque doublé à 105 cultivant 2719 hectares de canne, le café s’effondre à 134 hectares, le coton à 132 ha.
Marguerite Wachter Vrimouth, veuve d’André Hégesippe Wachter, déjà propriétaire de Pichelin, rachète à la veuve Botreau Roussel Bonneterre l’habitation Port Louis devant Maitre Magne le 11 janvier en copropriété avec ses fils majeurs Boiminy et Vrimouth et sa fille mineure Henriette par le biais d’une société " Hégésippe et fils "
" Habitation sucrerie de 70 carrés de terre…bornée au nord par celle de Mr Germain, au sud et à l’ouest par celle de l’acquéreur, à l’est par celle des frères Dubois Beauplan…avec l’ensemble des bâtiments construits : une maison de maître, une sucrerie, un moulin à mulets, un moulin à vent , 6 cases à nègres, le matériel de manufacture et 54 esclaves"
" La vente est faite moyennant la somme de 389.188 francs, dont 62.000 comptant "
Les 3 frères Saint-Léon Lacavé ont hérité de leur mère l’habitation Borée et l’habitation Les Pitons contiguë, plantées en caféiers et bananiers : ils la transforment en sucrerie et font construire le moulin à vent.
Louis Dubois Beauplan hérite de son père la petite habitation-sucrerie Grande-Savane, qui avait appartenu à Jacques Bourjac, commissaire des Anglais, avant qu’il ne se suicide à l’arrivée des patriotes. Il y fait construire le moulin à vent.
Rémy-Thibault Houelche, dit Houelche cadet, hérite de l’habitation-cotonnière familiale, qui avait eu une petite sucrerie, il agrandit les terres en s’endettant, décide se relancer l’activité sucrière et fait construire le moulin à vent de Thibault.
Pierre Larrouy, marié à Marguerite Wachter, exploitent une sucrerie issue de la caféière d'Henri Wachter : ils font construire le moulin à vent sur cette habitation Guigues.
Les associés de l'habitation St Jean, Baucage et Reynaud, ont repris en 1826 une sucrerie avec un moulin à bêtes, ils construisent une nouvelle sucrerie avec un moulin à vent.
L’Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 43 naissances, 4 reconnaissances, 21 mariages et 19 décès, pas d’affranchissement noté. Pas d’Etat Civil indépendant pour Capesterre et Vieux Fort.
L’hôpital militaire est aussi ouvert aux civils puisque, en plus de 6 fusilliers, on note un indigent parmi les décès de l’année. Pour la première fois, les diagnostics apparaissent : 1 mort subite, 2 " disenterie ", 1 " asphixie " et 2 " fièvre intermittente ", seul l’indigent n’a pas de diagnostic…
En effet, la Loge Maçonnique, en sommeil depuis 1790, vient d'être relancée par le Vénérable Honoré Raiffer sous le nom de La Fraternité, rattachée au Grand Orient de France. Pierre et Charles Ducos sont diacres, Marc-Etienne Joubert-Laloge est orateur : ce seront "les plus fidèles ennemis de Dominique Emmanuel Murat"...
1 seul curé pour les 3 paroisses, le père Louvet.
L’Etat Civil de Grand Bourg retrouve 75 naissances, 1 reconnaissance, pas d’affranchissement.
Par ailleurs, 17 mariages, dont Jean Joseph Garny de la Rivière avec Marie Adélaide Botreau Roussel, veuve du chirurgien de Marine Auguste Le Dentu. Ils auront 3 filles et 3 garçons, dont Jean Paul, futur géreur de Pirogue.
Enfin 56 décès.
Pas d’Etat Civil distinct pour Capesterre et Vieux Fort St Louis.
Jean-Georges, comte de Retz, a vendu en 1815 la petite habitation Buckingham en friche à Jean-Elisabeth Reynal de Saint-Michel, qui possède déjà son habitation sucrerie limitrophe : elle en restera une annexe, mais les terres étant de part et d’autre de la ravine Jeannot, le nouveau propriétaire y fait construire une petite sucrerie et le moulin à vent devenu Bouquinquant. Le nom anglais vient de l'emplacement d'un hôpital de campagne pendant l'occupation anglaise...
Auguste Botreau Roussel Bonneterre a repris l'habitation caféière familiale Mayombé, il la transforme en sucrerie et fait construire le moulin à vent.
Sur l'habitation Vergé, Jean-Baptiste s'associe avec la veuve Laroche et fait construire le moulin à vent.
Jean Vincent Mouraille, marié à Marie-Jeanne Botreau Roussel Bonneterre, hérite de l'habitation sucrière La Magdelaine créée par les Cognet Lebrun : le moulin à vent est construit peu après.
Lors de l'acquisition de l'habitation sucrerie Gaigneron par Hildebert Botreau Roussel, marié à Marie-Désirée Wachter Hégésippe, on constate que le moulin à vent est en activité.
L'habitation Bouquinquant voit construire son moulin à vent.
Au total, 50 moulins à vent sont maintenant en fonction à Marie Galante.
En Guadeloupe, 584 moulins pour la canne, dont 252 moulins à vent, 189 moulins à bêtes, 143 moulins à eau, qui n’existeront jamais à Marie-Galante, sans vraie rivière…
1830 : Prise d’Alger le 6 juillet par les Français, on libère les 120 derniers esclaves Blancs…C’est le début de l’Algérie Française, après 315 ans d’occupation Turque.
En France :
- 25 juillet : Ordonnances de St Cloud qui dissolvent les Chambres, convoquent les collèges électoraux et suspendent la liberté de presse.
- 27/28/29 juillet : les Trois Glorieuses, c’est la Révolution de Juillet, Charles X abdique et s’enfuit en exil...
- Le 30, Louis-Philippe, duc d'Orléans, est nommé "Lieutenant général du royaume" par les députés insurgés.
- 3 août : il se fait proclamer Louis-Philippe 1er "Roi des Français" par la Chambre des Députés.
- Ordonnance du 11 août : les députés des Colonies seront désormais nommés par le Conseil Général de leur île et non plus par le Roi.
- Ordonnance du 7 septembre établissant qu'à partir de 1831 les actes de l'Etat civil de la population blanche et de la population libre de couleur de la Martinique, de la Guadeloupe, de l'île Bourbon et de la Guyane seront inscrits sur les mêmes registres.
- Ordonnance du 12 novembre : abolition des règlements qui privent les hommes de couleur des droits de citoyens et proclamation de leur assimilation à la race blanche.
En Guadeloupe, le Gouverneur Des Rotours quitte ses fonctions le 1er mai, remplacé par le Maréchal Louis François Vatable, auparavant commandant militaire, lui-même remplacé au commandement militaire par le comte François Henri de Peytes-Moncabrié.
Les nouveaux magistrats sont nommés par Ordonnance Royale le 31 août.
A Marie-Galante, les nouveaux magistrats sont nommés le 14 septembre, dont Jérôme Furiani, procureur du Roi au tribunal de 1ère Instance de Grand-Bourg.
Le recensement donne : 12.322 habitants dont 10.364 esclaves (84%) à Marie-Galante, la population blanche passe sous les 2.000…
Les habitations-sucreries ont presque doublé à 105 cultivant 2719 hectares de canne, le café s’effondre à 134 hectares, le coton à 132 ha.
Marguerite Wachter Vrimouth, veuve d’André Hégesippe Wachter, déjà propriétaire de Pichelin, rachète à la veuve Botreau Roussel Bonneterre l’habitation Port Louis devant Maitre Magne le 11 janvier en copropriété avec ses fils majeurs Boiminy et Vrimouth et sa fille mineure Henriette par le biais d’une société " Hégésippe et fils "
" Habitation sucrerie de 70 carrés de terre…bornée au nord par celle de Mr Germain, au sud et à l’ouest par celle de l’acquéreur, à l’est par celle des frères Dubois Beauplan…avec l’ensemble des bâtiments construits : une maison de maître, une sucrerie, un moulin à mulets, un moulin à vent , 6 cases à nègres, le matériel de manufacture et 54 esclaves"
" La vente est faite moyennant la somme de 389.188 francs, dont 62.000 comptant "
Les 3 frères Saint-Léon Lacavé ont hérité de leur mère l’habitation Borée et l’habitation Les Pitons contiguë, plantées en caféiers et bananiers : ils la transforment en sucrerie et font construire le moulin à vent.
Louis Dubois Beauplan hérite de son père la petite habitation-sucrerie Grande-Savane, qui avait appartenu à Jacques Bourjac, commissaire des Anglais, avant qu’il ne se suicide à l’arrivée des patriotes. Il y fait construire le moulin à vent.
Rémy-Thibault Houelche, dit Houelche cadet, hérite de l’habitation-cotonnière familiale, qui avait eu une petite sucrerie, il agrandit les terres en s’endettant, décide se relancer l’activité sucrière et fait construire le moulin à vent de Thibault.
Pierre Larrouy, marié à Marguerite Wachter, exploitent une sucrerie issue de la caféière d'Henri Wachter : ils font construire le moulin à vent sur cette habitation Guigues.
Les associés de l'habitation St Jean, Baucage et Reynaud, ont repris en 1826 une sucrerie avec un moulin à bêtes, ils construisent une nouvelle sucrerie avec un moulin à vent.
L’Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 43 naissances, 4 reconnaissances, 21 mariages et 19 décès, pas d’affranchissement noté. Pas d’Etat Civil indépendant pour Capesterre et Vieux Fort.
L’hôpital militaire est aussi ouvert aux civils puisque, en plus de 6 fusilliers, on note un indigent parmi les décès de l’année. Pour la première fois, les diagnostics apparaissent : 1 mort subite, 2 " disenterie ", 1 " asphixie " et 2 " fièvre intermittente ", seul l’indigent n’a pas de diagnostic…
Selon la Gazette Officielle de la Guadeloupe, une habitation-sucrerie moyenne de l’archipel guadeloupéen couvre 143 hectares, nécessite 79 esclaves et vaut environ 324.000 F, alors qu’une habitation-caféière couvre 31 hectares, utilise 18 esclaves et vaut 42.000 F.
1831 : En France, le 24 février, Ordonnance du Roi abrogeant les arrêtés coloniaux qui ont restreint la jouissance des droits civils des personnes de couleur libres à la Martinique, à la Guadeloupe, à la Guyane française et à l'île Bourbon.
Les " libres de couleur ", affranchis et mulâtres, ont les mêmes droits civils, mais ne sont toujours pas électeurs ou éligibles…
Le 1er mars d’une Ordonnance supprimant la taxe d’affranchissement de 1.200 francs.
Interdiction effective de la traite avec convention entre Anglais et Français sur un droit de visite réciproque pour surveiller l’abolition effective.
Ordonnance du 4 mars majorant la répression de la traite...
En Guadeloupe, nouveau gouverneur, le Contre-Amiral René Arnous des Saulsays nommé le 1er mars, qui prendra son poste le 8 juillet, et nouveau commandant militaire, le colonel Louis Aurange, auparavant en place à Marie Galante.
Le canal des Rotours est mis en service, permettant d’atteindre la mer au départ de Morne-à-l’Eau.
Le 23 juillet, la Banque de Guadeloupe est mise en liquidation, après moins de 5 ans d’exercice mouvementé…
A Marie Galante, la population servile atteint son maximum juste avant cette interdiction définitive avec 10.684 esclaves. La traite illégale avait bien continué, avec d’évidentes complicités…
L'habitation Thibault voit construire son moulin à vent.
Louis Joseph Amédée Usquin, ancien greffier en Martinique, est nommé juge de paix le 26 juillet. Pierre Moringlane est commis greffier au tribunal.
"Sous la Monarchie de Juillet, s’ouvre une période d’opulence pour les propriétaires sucriers blancs.
Une véritable vie de société s’est développée au bourg, on y trouve un hôtel de luxe avec flambeaux d’argent, tableaux, tables de jeux, 2 billards, 7 lits et 6 hamacs, une baignoire en rotin doublée de cuivre, une table avec couverts en argent…"
" Les capitaines et les marins des navires qui accostent pour charger ou décharger les marchandises s’y retrouvent après 3 semaines de mer…Près du port, un chantier naval permet les réparations et construit des goélettes"
Dans les salons, se tiennent les réunions de la loge maçonique de St Jean " La Fraternité ", rattachée au Grand Orient de France qui regroupe 52 frères et 7 servants de la bonne société locale…
1831 : En France, le 24 février, Ordonnance du Roi abrogeant les arrêtés coloniaux qui ont restreint la jouissance des droits civils des personnes de couleur libres à la Martinique, à la Guadeloupe, à la Guyane française et à l'île Bourbon.
Les " libres de couleur ", affranchis et mulâtres, ont les mêmes droits civils, mais ne sont toujours pas électeurs ou éligibles…
Le 1er mars d’une Ordonnance supprimant la taxe d’affranchissement de 1.200 francs.
Interdiction effective de la traite avec convention entre Anglais et Français sur un droit de visite réciproque pour surveiller l’abolition effective.
Ordonnance du 4 mars majorant la répression de la traite...
En Guadeloupe, nouveau gouverneur, le Contre-Amiral René Arnous des Saulsays nommé le 1er mars, qui prendra son poste le 8 juillet, et nouveau commandant militaire, le colonel Louis Aurange, auparavant en place à Marie Galante.
Le canal des Rotours est mis en service, permettant d’atteindre la mer au départ de Morne-à-l’Eau.
Le 23 juillet, la Banque de Guadeloupe est mise en liquidation, après moins de 5 ans d’exercice mouvementé…
A Marie Galante, la population servile atteint son maximum juste avant cette interdiction définitive avec 10.684 esclaves. La traite illégale avait bien continué, avec d’évidentes complicités…
L'habitation Thibault voit construire son moulin à vent.
Louis Joseph Amédée Usquin, ancien greffier en Martinique, est nommé juge de paix le 26 juillet. Pierre Moringlane est commis greffier au tribunal.
"Sous la Monarchie de Juillet, s’ouvre une période d’opulence pour les propriétaires sucriers blancs.
Une véritable vie de société s’est développée au bourg, on y trouve un hôtel de luxe avec flambeaux d’argent, tableaux, tables de jeux, 2 billards, 7 lits et 6 hamacs, une baignoire en rotin doublée de cuivre, une table avec couverts en argent…"
" Les capitaines et les marins des navires qui accostent pour charger ou décharger les marchandises s’y retrouvent après 3 semaines de mer…Près du port, un chantier naval permet les réparations et construit des goélettes"
Dans les salons, se tiennent les réunions de la loge maçonique de St Jean " La Fraternité ", rattachée au Grand Orient de France qui regroupe 52 frères et 7 servants de la bonne société locale…
Parmi les servants, les frères Ducos, Pierre et Charles, sont diacres et Marc-Etienne Joubert-Laloge est orateur, ce sont les ennemis jurés de Dominique Emmanuel Murat, leur voisin qui lui n'est pas franc-maçon et dont ils convoitent les terres... Ils arriveront à leur fin dans 30 ans.
Le fils Murat de son côté a commencé sa descente, entre les travaux de la luxueuse maison de maître, sa caution hypothécaire de 40.000 francs secourir son neveu Antoine de Chazan et ses 100.000 francs de dettes vis à vis des Dumoulier pour sa dernière acquisition, l'habitation Laplaine...
Le fils Murat de son côté a commencé sa descente, entre les travaux de la luxueuse maison de maître, sa caution hypothécaire de 40.000 francs secourir son neveu Antoine de Chazan et ses 100.000 francs de dettes vis à vis des Dumoulier pour sa dernière acquisition, l'habitation Laplaine...
A l’Hôpital Militaire de Grand Bourg, 12 décès dont 1 caporal, 1 sergent et 6 fusilliers du 51ème Régiment d’Infanterie et aussi 1 gendarme, 1 matelot et 2 indigents. Les signataires des actes de décès ont changé depuis l’an dernier : l’économe est Myrthil Baucage et le chirurgien Joseph Victor Aubry.
L’Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 73 naissances, 1 reconnaissance, 21 mariages, 60 décès, pas d’affranchissement notifié. Pas d’Etat Civil indépendant pour Capesterre et Vieux Fort.
1832 : L’ordonnance royale du 12 juillet 1832 en appelle " au plus tôt à la liberté légale les individus qui ... jouissent, à divers titres, de la liberté de fait ".
La procédure d’affranchissement implique désormais le pouvoir judiciaire et plus seulement l’administration.
Le maître doit faire une déclaration à un officier d’état civil qui inscrit la demande d’affranchissement sur un registre spécial et la transmet dans les huit jours au Procureur du roi. La déclaration est affichée à la mairie et au tribunal de première instance (art. 1er)
A défaut d’opposition ou en cas d’opposition infondée à un affranchissement, " le procureur général proposera au gouverneur un arrêté pour faire inscrire définitivement comme libre, sur les registres de l’état civil, l’esclave qui a été l’objet de la déclaration d’affranchissement " (article 5)
La lourde taxe d’affranchissement a été supprimée et remplacée par un droit fixe d’un franc (art. 6)
L’annulation de la taxe d’affranchissement l’année précédente et surtout cette régularisation des " libres de fait " va entrainer une apparente explosion des affranchissements à partir de l’année suivante…
A Marie Galante, la mortalité semble diminuer à l’Hôpital Militaire avec 6 actes de décès :
Pierre Dubertaud de Fonfroide, juge royal au tribunal de 1ère Instance de Marie-Galante est nommé à la Cour Royale de Guadeloupe, Jean Barbe, ancien lieutenant de juge au tribunal de 1ère instance de Saint-Pierre de la Martinique, le remplace. Louis Charles Turc est substitut du Procureur.
- 2 cannoniers de la 4ème compagnie d’Artillerie de Marine
- 1 sergent et un fusillier d’une compagnie du 2ème Régiment d’Infanterie
- 2 indigents dont Jean Louis Montout, fils de Jean Baptiste, né en Martinique en 1797. Son père était probablement un esclave parti de Marie Galante avec son maître qui fuyait l’arrivée de la République...
Pierre Dubertaud de Fonfroide, juge royal au tribunal de 1ère Instance de Marie-Galante est nommé à la Cour Royale de Guadeloupe, Jean Barbe, ancien lieutenant de juge au tribunal de 1ère instance de Saint-Pierre de la Martinique, le remplace. Louis Charles Turc est substitut du Procureur.
L’Etat Civil de Grand Bourg retrouve 81 naissances, 3 reconnaissances, 25 mariages et 51 décès, pas d’affranchissement noté…Pas d’Etat Civil indépendant pour Capesterre et Vieux Fort.
Dominique Emmanuel Murat vient de marier sa 3ème fille en 3 ans avec 100.000 francs de dot chacune : le versement des dots prévues au contrat de mariage ne sera jamais effectué compte-tenu de la situation financière, les 3 gendres y renonceront en 1837...
Célestin Raynier installe une sucrerie sur l'ancienne habitation cotonnière de Mr Esnard, elle prendra par déformation le nom de Mesnard puis Ménard.
Théophile Botreau Roussel Bonneterre rachéte l'habitation Pirogue aux héritiers Dubois Beauplan, avec ses 161 ha, sa grande sucrerie avec 2 équipages de 4 chaudières et ses 127 esclaves.
L'habitation sucrerie Grand Bassin s'étend sur 81 ha et utilise 34 esclaves.
L'habitation Pirogue s'étend sur 161 ha et utilise 127 esclaves.
L'habitation Grande Savane voit se construire son moulin à vent : elle s'étend sur 48 ha et utilise 65 esclaves.
Dominique Emmanuel Murat vient de marier sa 3ème fille en 3 ans avec 100.000 francs de dot chacune : le versement des dots prévues au contrat de mariage ne sera jamais effectué compte-tenu de la situation financière, les 3 gendres y renonceront en 1837...
Célestin Raynier installe une sucrerie sur l'ancienne habitation cotonnière de Mr Esnard, elle prendra par déformation le nom de Mesnard puis Ménard.
Théophile Botreau Roussel Bonneterre rachéte l'habitation Pirogue aux héritiers Dubois Beauplan, avec ses 161 ha, sa grande sucrerie avec 2 équipages de 4 chaudières et ses 127 esclaves.
L'habitation sucrerie Grand Bassin s'étend sur 81 ha et utilise 34 esclaves.
L'habitation Pirogue s'étend sur 161 ha et utilise 127 esclaves.
L'habitation Grande Savane voit se construire son moulin à vent : elle s'étend sur 48 ha et utilise 65 esclaves.
Une carte maritime a été dressée par le Capitaine au long cours Friesz à la demande du Ministère de la Marine et des Colonies.
1833 : En France, Loi du 24 avril instituant un nouveau régime, la Charte des Colonies, avec plus d’indépendance :
Les Conseils Généraux sont remplacés par des Conseils Coloniaux élus par des collèges électoraux au suffrage censitaire.
Les Libres de couleur accèdent à la plénitude des droits politiques et deviennent électeurs et éligibles dans les mêmes conditions que les Blancs, mais pour être électeur " censitaire ", il fallait justifier de revenus ou de biens suffisants : soit payer 300 francs d’impôt direct, soit posséder un bien de 30.000 francs. Pour être éligible, il faut soit payer 600 francs d’impôt, soit posséder 60.000 francs de biens. Ainsi, malgré une large majorité de Noirs, les électeurs et les membres du Conseil resteront presque tous Blancs…
Les Conseils nommaient pour chaque colonie 2 représentants auprès du Roi, le Gouverneur était assisté du Conseil Colonial, élu pour 5 ans.
Le 30 avril, Ordonnance royale interdisant la marque ou la mutilation pour les " nègres marrons " : elle sera contestée par beaucoup de colons, en particulier à la Martinique…
Le 4 août, Ordonnance royale qui impose le recensement des esclaves et leur attribue un état civil : les actes doivent être inscrit sur un registre tenu en deux exemplaires (un exemplaire communal et un exemplaire pour le greffe), regroupant les naissances, mariages et décès.
Le 28 août, l’Angleterre publie l’Acte d’Emancipation des Esclaves : Il prévoit une émancipation progressive avec maintien de l'esclavage urbain jusqu'en 1838 et de l'esclavage rural jusqu'en 1840. Les colonies britanniques, au moment de l'émancipation comptent 780.933 esclaves dont notamment : 311.692 à la Jamaïque, 82.807 à la Barbade, 84.715 à la Guyane, 68.613 à Maurice.
Du fait de cette émancipation à venir de nombreux esclaves s’enfuient des Antilles françaises vers les colonies anglaises, la Dominique, Ste Lucie, Montserrat, Antigua, Anguilla, etc…pour y conquérir leur liberté.
En réponse, la peine de mort est adoptée pour les fugitifs.
Pour les colons propriétaires, l’imposition se complique : une part est versée à la Caisse Coloniale avec la "capitation des esclaves de 14 à 60 ans" plus 9/10ème de Patente industrielle, l'autre part est versée à la Caisse Municipale avec la taxe sur les maisons, le 1/10ème restant de la Patente industrielle et une imposition complémentaire sur les nègres selon leur destination…
1833 : En France, Loi du 24 avril instituant un nouveau régime, la Charte des Colonies, avec plus d’indépendance :
Les Conseils Généraux sont remplacés par des Conseils Coloniaux élus par des collèges électoraux au suffrage censitaire.
Les Libres de couleur accèdent à la plénitude des droits politiques et deviennent électeurs et éligibles dans les mêmes conditions que les Blancs, mais pour être électeur " censitaire ", il fallait justifier de revenus ou de biens suffisants : soit payer 300 francs d’impôt direct, soit posséder un bien de 30.000 francs. Pour être éligible, il faut soit payer 600 francs d’impôt, soit posséder 60.000 francs de biens. Ainsi, malgré une large majorité de Noirs, les électeurs et les membres du Conseil resteront presque tous Blancs…
Les Conseils nommaient pour chaque colonie 2 représentants auprès du Roi, le Gouverneur était assisté du Conseil Colonial, élu pour 5 ans.
Le 30 avril, Ordonnance royale interdisant la marque ou la mutilation pour les " nègres marrons " : elle sera contestée par beaucoup de colons, en particulier à la Martinique…
Le 4 août, Ordonnance royale qui impose le recensement des esclaves et leur attribue un état civil : les actes doivent être inscrit sur un registre tenu en deux exemplaires (un exemplaire communal et un exemplaire pour le greffe), regroupant les naissances, mariages et décès.
Le 28 août, l’Angleterre publie l’Acte d’Emancipation des Esclaves : Il prévoit une émancipation progressive avec maintien de l'esclavage urbain jusqu'en 1838 et de l'esclavage rural jusqu'en 1840. Les colonies britanniques, au moment de l'émancipation comptent 780.933 esclaves dont notamment : 311.692 à la Jamaïque, 82.807 à la Barbade, 84.715 à la Guyane, 68.613 à Maurice.
Du fait de cette émancipation à venir de nombreux esclaves s’enfuient des Antilles françaises vers les colonies anglaises, la Dominique, Ste Lucie, Montserrat, Antigua, Anguilla, etc…pour y conquérir leur liberté.
En réponse, la peine de mort est adoptée pour les fugitifs.
Pour les colons propriétaires, l’imposition se complique : une part est versée à la Caisse Coloniale avec la "capitation des esclaves de 14 à 60 ans" plus 9/10ème de Patente industrielle, l'autre part est versée à la Caisse Municipale avec la taxe sur les maisons, le 1/10ème restant de la Patente industrielle et une imposition complémentaire sur les nègres selon leur destination…
En Guadeloupe, le 23 novembre, le Gouverneur Arnous prépare les premières élections avec une déclaration : " Vous avez maintenant à fixer vos choix sur les hommes amenés à représenter le pays au Conseil Colonial. C’est ici le moment de consulter vos consciences au nom de vos véritables intérêts. "
A Marie-Galante, le juge de paix Usquin est muté à Basse-Terre, Joseph Thévenin est nommé à sa place.
Le Juge royal au tribunal de 1ère instance est Louis Marie Mahé de Villeneuve, Louis Auguste Vendôme Lacour est substitut du Procureur du roi.
La mortalité continue de diminuer à l’Hôpital Militaire, 5 actes de décès :
1 sergent, 2 fusilliers, 1 cannonier et un "nègre du Roi ", le nommé François "né en Affrique agé d’environ trente ans... affecté au Service des Douanes en ce port"
A Marie-Galante, le juge de paix Usquin est muté à Basse-Terre, Joseph Thévenin est nommé à sa place.
Le Juge royal au tribunal de 1ère instance est Louis Marie Mahé de Villeneuve, Louis Auguste Vendôme Lacour est substitut du Procureur du roi.
La mortalité continue de diminuer à l’Hôpital Militaire, 5 actes de décès :
1 sergent, 2 fusilliers, 1 cannonier et un "nègre du Roi ", le nommé François "né en Affrique agé d’environ trente ans... affecté au Service des Douanes en ce port"
L’application de l’Ordonnance de 1832 sur les "Libres de Fait" débouche sur de nombreuses régularisations, il est parfois difficile de les distinguer des affranchissements. Les demandeurs, en nom propre ou de par leur maître, ont obtenu auparavant un Arrêté du Gouverneur de la Guadeloupe.
NB : Pour suivre le détail de ces affranchissements, voir au chapitre "Affranchissement"
Au total, 117 "Inscriptions de Liberté", pour 8 reconnaissances et 94 naissances.
A noter que l’intégralité des actes a été enregistrée au Grand Bourg pour les 3 communes.
Par ailleurs, 12 mariages et 83 décès.
A noter parmi les inscriptions de liberté, celle de Allonzo, charpentier de 29 ans au Vieux Fort, qui prend le nom de Saint-Jean Alonzo, nous le retrouverons en 1849 lors des évènements de la Mare au Punch…
NB : Pour suivre le détail de ces affranchissements, voir au chapitre "Affranchissement"
Au total, 117 "Inscriptions de Liberté", pour 8 reconnaissances et 94 naissances.
A noter que l’intégralité des actes a été enregistrée au Grand Bourg pour les 3 communes.
Par ailleurs, 12 mariages et 83 décès.
A noter parmi les inscriptions de liberté, celle de Allonzo, charpentier de 29 ans au Vieux Fort, qui prend le nom de Saint-Jean Alonzo, nous le retrouverons en 1849 lors des évènements de la Mare au Punch…
Sur l’habitation Ravine Calebassier, le moulin à vent semble avoir été restauré par Catin Cirille maître maçon comme le signale l’écusson avec les symboles de la franc-maçonnerie. Il est probable qu’il s’agissait de l’un des premiers de l’île vers 1781 sur cette grande habitation de la famille Lacavé Faussecave.
L'habitation sucrerie du Quatrième Potel a été vendu par l’indivision Pasquier à Joseph Pélissié de Montemont pour 3/4 et à Pierre Wachter Meugle pour 1/4: le moulin à vent est construit en 1833.
Antoine Lasmoulière rachète l'ancienne habitation cotonnière Agapy et la transforme en sucrerie.
Les fils Bonnet fusionnent leur sucrerie Siblet avec l'habitation anciennement caféière Etang Jonc de leur père, passant ainsi à 125 carrés, qui devient l'habitation Bonnet.
Les héritiers de l'habitation Bellevue-Bézard qui ont acquis l'habitation Etang Noir en 1828 se séparent : François Cognet Bézard époux de Marie Anne Joséphine Lacavé garde Bellevue-Bézard, Philippe Marc François Boulogne Saint Villiers époux de Fanny Cognet garde Etang Noir.
Sur Bellevue-Bézard, le recensement des esclaves retrouve une doyenne de 95 ans et une autre de 86 ans.
En métropole, dans " La France Pittoresque ", un article est consacré à Marie Galante :
L'habitation sucrerie du Quatrième Potel a été vendu par l’indivision Pasquier à Joseph Pélissié de Montemont pour 3/4 et à Pierre Wachter Meugle pour 1/4: le moulin à vent est construit en 1833.
Antoine Lasmoulière rachète l'ancienne habitation cotonnière Agapy et la transforme en sucrerie.
Les fils Bonnet fusionnent leur sucrerie Siblet avec l'habitation anciennement caféière Etang Jonc de leur père, passant ainsi à 125 carrés, qui devient l'habitation Bonnet.
Les héritiers de l'habitation Bellevue-Bézard qui ont acquis l'habitation Etang Noir en 1828 se séparent : François Cognet Bézard époux de Marie Anne Joséphine Lacavé garde Bellevue-Bézard, Philippe Marc François Boulogne Saint Villiers époux de Fanny Cognet garde Etang Noir.
Sur Bellevue-Bézard, le recensement des esclaves retrouve une doyenne de 95 ans et une autre de 86 ans.
En métropole, dans " La France Pittoresque ", un article est consacré à Marie Galante :
" Grand Bourg ou Marigot...le commandant militaire y fait sa résidence. Ce bourg, protégé par un petit fort, renferme une dizaine de rues et environ 200 maisons. Sa population est de 1409 habitants. Quelques-unes des maisons sont fort jolies. L'édifice en bois qui sert de logement au commandant a été construit en 1811 par les Anglais. Il offre un bel aspect et des distributions commodes..."
1834 : En France, l’espérance de vie est de 39 ans pour les hommes, 40 ans pour les femmes…
La Société de la Morale Chrétienne crée la "Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage" présidée par le Duc de Broglie. Elle compte parmi ses membres Lamartine, Montalembert, Tocqueville et le jeune Victor Schoelcher, qui a tout juste 30 ans. Voir en détail à "Affranchissement"
Bissette fonde à Paris la "Revue des Colonies" où il poursuit sa campagne en faveur de l’abolition.
En Guadeloupe, le 6 janvier, première réunion solennelle du Conseil Colonial à Basse-Terre, sous la présidence du général Charles Joseph Armand de la Tourette d’Ambert : les habitants se plaignent du niveau trop élevé des taxes sur le sucre à sa sortie de Guadeloupe (1%) et à son entrée en France (45 F par quintal), qui favorise le sucre étranger et le sucre de betterave, et qui entraine la baisse du cours du sucre guadeloupéen : les dépenses d’une habitation sont bientôt égales à ses revenus...
A Marie Galante, la mortalité de l’Hôpital Militaire est stable, avec 6 actes de décès : 2 fusilliers, 1 cannonier, 1 gendarme et un garde de police.
L’Etat Civil montre la poursuite des régularisations des "Libres de Fait" suite à l’Ordonnance Royale de 1832, les "Inscriptions de Liberté" de l’année dernière deviennnent des "Incriptions de l’Affranchissement".
NB : voir toujours le détail au chapitre "Affranchissement"
Tout l’Etat Civil est centralisé à Grand Bourg pour les 3 communes. Au total pour l’année : 101 inscriptions d’affranchissement après arrêté du gouverneur, 19 reconnaissances de paternité ou de maternité, 82 naissances, 95 décès, 24 mariages.
Parmi les naissances, le 1er mars, Luc Demay de Goustine, déclaré sans profession au Grand Bourg, mais futur maire, déclare la naissance de sa fille Marie Adélaide dans sa maison de la rue Beaurenom, la mère est Marie Anne Françoise Lauriat, de la famille du juge et futur notaire.
Le 5 avril, la demoiselle Anne Governe de Vauluisant, couturière de 20 ans, accouche en sa maison de la rue de la Marine d’un garçon Amédée. La déclaration est effectuée par François Marie, charpentier de Marine de 44 ans. Pas de reconnaissance, on est loin de son ancêtre notaire royal du siècle précédent…
1834 : En France, l’espérance de vie est de 39 ans pour les hommes, 40 ans pour les femmes…
La Société de la Morale Chrétienne crée la "Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage" présidée par le Duc de Broglie. Elle compte parmi ses membres Lamartine, Montalembert, Tocqueville et le jeune Victor Schoelcher, qui a tout juste 30 ans. Voir en détail à "Affranchissement"
Bissette fonde à Paris la "Revue des Colonies" où il poursuit sa campagne en faveur de l’abolition.
En Guadeloupe, le 6 janvier, première réunion solennelle du Conseil Colonial à Basse-Terre, sous la présidence du général Charles Joseph Armand de la Tourette d’Ambert : les habitants se plaignent du niveau trop élevé des taxes sur le sucre à sa sortie de Guadeloupe (1%) et à son entrée en France (45 F par quintal), qui favorise le sucre étranger et le sucre de betterave, et qui entraine la baisse du cours du sucre guadeloupéen : les dépenses d’une habitation sont bientôt égales à ses revenus...
A Marie Galante, la mortalité de l’Hôpital Militaire est stable, avec 6 actes de décès : 2 fusilliers, 1 cannonier, 1 gendarme et un garde de police.
L’Etat Civil montre la poursuite des régularisations des "Libres de Fait" suite à l’Ordonnance Royale de 1832, les "Inscriptions de Liberté" de l’année dernière deviennnent des "Incriptions de l’Affranchissement".
NB : voir toujours le détail au chapitre "Affranchissement"
Tout l’Etat Civil est centralisé à Grand Bourg pour les 3 communes. Au total pour l’année : 101 inscriptions d’affranchissement après arrêté du gouverneur, 19 reconnaissances de paternité ou de maternité, 82 naissances, 95 décès, 24 mariages.
Parmi les naissances, le 1er mars, Luc Demay de Goustine, déclaré sans profession au Grand Bourg, mais futur maire, déclare la naissance de sa fille Marie Adélaide dans sa maison de la rue Beaurenom, la mère est Marie Anne Françoise Lauriat, de la famille du juge et futur notaire.
Le 5 avril, la demoiselle Anne Governe de Vauluisant, couturière de 20 ans, accouche en sa maison de la rue de la Marine d’un garçon Amédée. La déclaration est effectuée par François Marie, charpentier de Marine de 44 ans. Pas de reconnaissance, on est loin de son ancêtre notaire royal du siècle précédent…
Jean-Elisabeth Reynal de Saint Michel, qui a hérité de l'habitation sucrerie familiale qui fonctionne depuis 1 siècle avec moulin à bêtes, la modernise et fait construire le moulin à vent. Il exploite 140 carrés dont 70 en cannes avec 126 esclaves.
L'habitation Vanier s'étend sur 60 ha et utilise 29 esclaves.
L'habitation Picherie s'étend sur 145 ha et utilise 64 esclaves.
L'habitation Ballet voit se construire son moulin à vent.
1835 : En France, le 23 avril, dans un discours à la Chambre des députés, Lamartine déclare :
" Nous disons et l'esclave dit avec nous : Aucune loi ne peut donner à l'homme la propriété de l'homme, car la loi n'est que la sanction de la justice, car aucune conscience humaine ne peut légitimer l'esclavage, car nul n'est obligé de ratifier une loi qui le prive des droits donnés par la nature. "
François Isambert propose à la Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage un plan de rachat des esclaves et une émancipation graduelle en 4 ans.
Toujours les détails à "Affranchissement"
Ordonnance du 10 octobre affranchissant de tout droit de douane les sucres exportés de Guadeloupe et de Martinique.
La suppression de l’impôt sur le sucre est compensée par une taxe supplémentaire de 3% sur tous les produits importés de la métropole, qui touche tous les consommateurs.
A Saint Barthelémy, les Suédois changent leur vocabulaire lors des recensements : les blancs deviennent la 1ère classe, les libres de couleur la 2ème classe et les esclaves la 3ème classe. On semble ainsi éluder l’esclavage et la couleur de peau…
Mortalité étudiée en Martinique : 4% pour les Blancs et Créoles, 17% pour les esclaves Noirs et 20% pour les militaires…
En Guadeloupe, la mortalité est estimée à 1/23,75 pour les Blancs soit 4,2% et 1/34 pour les Noirs affranchis, soit 3,3%.
A Marie-Galante, le recensement donne 13.188 habitants dont 10.116 esclaves (77%)
Les " Inscriptions de Liberté " continuent à l’Etat Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
Au total, pour cette année : 76 affranchissements, 13 reconnaissances, 110 naissances, 74 décès, 22 mariages.
L'habitation Vanier s'étend sur 60 ha et utilise 29 esclaves.
L'habitation Picherie s'étend sur 145 ha et utilise 64 esclaves.
L'habitation Ballet voit se construire son moulin à vent.
1835 : En France, le 23 avril, dans un discours à la Chambre des députés, Lamartine déclare :
" Nous disons et l'esclave dit avec nous : Aucune loi ne peut donner à l'homme la propriété de l'homme, car la loi n'est que la sanction de la justice, car aucune conscience humaine ne peut légitimer l'esclavage, car nul n'est obligé de ratifier une loi qui le prive des droits donnés par la nature. "
François Isambert propose à la Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage un plan de rachat des esclaves et une émancipation graduelle en 4 ans.
Toujours les détails à "Affranchissement"
Ordonnance du 10 octobre affranchissant de tout droit de douane les sucres exportés de Guadeloupe et de Martinique.
La suppression de l’impôt sur le sucre est compensée par une taxe supplémentaire de 3% sur tous les produits importés de la métropole, qui touche tous les consommateurs.
A Saint Barthelémy, les Suédois changent leur vocabulaire lors des recensements : les blancs deviennent la 1ère classe, les libres de couleur la 2ème classe et les esclaves la 3ème classe. On semble ainsi éluder l’esclavage et la couleur de peau…
Mortalité étudiée en Martinique : 4% pour les Blancs et Créoles, 17% pour les esclaves Noirs et 20% pour les militaires…
En Guadeloupe, la mortalité est estimée à 1/23,75 pour les Blancs soit 4,2% et 1/34 pour les Noirs affranchis, soit 3,3%.
A Marie-Galante, le recensement donne 13.188 habitants dont 10.116 esclaves (77%)
Les " Inscriptions de Liberté " continuent à l’Etat Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
Au total, pour cette année : 76 affranchissements, 13 reconnaissances, 110 naissances, 74 décès, 22 mariages.
Les habitations-sucreries de Marie Galante culminent à 106, chiffre historique qu’elles n’atteindront plus jamais à l’avenir, avec 78 moulins à vent en activité, dont Ballet qui vient d’être construit, chiffre qui ne sera jamais dépassé non plus…
Elles exploitent 2.725 hectares de canne, occupant 66% des surfaces cultivées et 89% des esclaves, le café a chuté à 74 ha, le coton résiste un peu à 204.
Ces 106 sucreries se répartissent à raison de 43 à Grand Bourg, 38 à Capesterre, 25 à St Louis.
L’habitation-sucrerie De Retz manipule 4.500 tonnes de canne et produit 400 quintaux de sucre.
On est entré dans une quasi-monoculture de la canne, Marie Galante possède désormais 17,1% des sucreries de l’Archipel, contre 4,3% en 1790…
Elles exploitent 2.725 hectares de canne, occupant 66% des surfaces cultivées et 89% des esclaves, le café a chuté à 74 ha, le coton résiste un peu à 204.
Ces 106 sucreries se répartissent à raison de 43 à Grand Bourg, 38 à Capesterre, 25 à St Louis.
L’habitation-sucrerie De Retz manipule 4.500 tonnes de canne et produit 400 quintaux de sucre.
On est entré dans une quasi-monoculture de la canne, Marie Galante possède désormais 17,1% des sucreries de l’Archipel, contre 4,3% en 1790…
1836 : Inauguration de l’Arc de Triomphe à Paris, dont les travaux ont duré presque 30 ans depuis sa commande par Napoléon 1er en 1806.
Louis Philippe promulgue le 29 avril une Ordonnance " concernant les noms et prénoms à donner aux affranchis dans les colonies "
Elle va permettre - enfin - de donner aux affranchis un patronyme sortant des prénoms et surnoms usuels...
Louis Philippe promulgue le 29 avril une Ordonnance " concernant les noms et prénoms à donner aux affranchis dans les colonies "
Elle va permettre - enfin - de donner aux affranchis un patronyme sortant des prénoms et surnoms usuels...
En Guadeloupe, un article du " Moniteur " du 25 février évalue à 7.642 le nombre d’affranchissements en Guadeloupe depuis 1830 (et un total de 27.000 sur les 300.000 esclaves de nos colonies, soit 9%)
A Marie-Galante, le Juge royal est Charles Constant Joseph Leroy, venant de St Pierre de Martinique, tandis que son prédecesseur Mahé de Villeneuve est muté à la Cour Royale de Guadeloupe.
La mortalité de l’Hôpital Militaire restera inconnue, avec 1 seul acte de décès retrouvé : le sieur Fucy, pêcheur indigent, tous les autres actes semblent avoir disparu dans l’incendie de Grand Bourg 2 ans plus tard…
Les " Inscriptions de Liberté " se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
Au total, pour cette année : 78 affranchissements, 17 reconnaissances, 100 naissances, 80 décès, 30 mariages.
A Marie-Galante, le Juge royal est Charles Constant Joseph Leroy, venant de St Pierre de Martinique, tandis que son prédecesseur Mahé de Villeneuve est muté à la Cour Royale de Guadeloupe.
La mortalité de l’Hôpital Militaire restera inconnue, avec 1 seul acte de décès retrouvé : le sieur Fucy, pêcheur indigent, tous les autres actes semblent avoir disparu dans l’incendie de Grand Bourg 2 ans plus tard…
Les " Inscriptions de Liberté " se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg et ce pour les 3 communes :
Au total, pour cette année : 78 affranchissements, 17 reconnaissances, 100 naissances, 80 décès, 30 mariages.
Sur l'habitation sucrerie Beau Séjour, Saint-Omer Baquié fait construire le moulin à vent.
L'habitation Gay s'étend sur 70 ha et utilise 20 esclaves.
1837 : En France, une loi du 18 juillet établit un droit de 15 francs par quintal de sucre de betterave : dans les 5 années qui vont suivre, 103 raffineries vont disparaitre en métropole et la production de sucre de betterave va tomber de 40.000 tonnes à 23.000.
Première ligne de Chemin de Fer pour les voyageurs en France construite par les fréres Péreire (banquiers issus de séfarades portugais installés depuis 2 générations à Bordeaux) : la ligne Paris St Lazare / St Germain est inaugurée le 24 aôut par la Reine Marie Amélie, épouse de Louis Philippe...
En Guadeloupe, un nouveau Gouverneur est nommé le 22 mars, Jean Jubelin, natif de la Martinique, ancien commissaire ordonnateur en Guadeloupe puis gouverneur au Sénégal et enfin en Guyane : il arrive sur place le 3 juin.
Le 20 septembre, un Décret colonial crée les communes de l’archipel : chaque commune sera "administrée par un corps municipal", qui "se compose du maire, des adjoints et des conseillers municipaux...Les maires et les adjoints sont nommés par le gouverneur" pour une durée de 3 ans, "ils peuvent être suspendus par le gouverneur" ; les conseillers, de 6 à 20 selon le nombre d’habitants libres, sont élus au suffrage censitaire par l’assemblée des électeurs.
Pour Marie-Galante, le même décret a créé une 2ème commune pour Grand Bourg, Grand Bourg Campagne, dont la mairie est localisée sur l’habitation Pirogue, propriété de son maire Théophile Botreau Roussel Bonneterre.
A Vieux-Fort Saint Louis, le maire est Jean Joseph Mouraille.
Le recensement fixe le nombre d’électeurs :
1.037 habitants à Grand-Bourg Bourg, 75 électeurs.
694 habitants à Grand-Bourg Campagne, 53 électeurs.
717 habitants à Capesterre, 60 électeurs.
558 habitants à Vieux-Fort Saint-Louis, 43 électeurs.
Sur 13.188 habitants au dernier recensement, cela parait peu, mais n’oublions pas que ces collèges électoraux ne concernent que les libres et que le suffrage est censitaire : pour être éligible, il fallait payer plus de 600 francs d’impôts ou posséder plus de 60.000 francs…
A noter que sur la liste électorale, Grand-Bourg, Bourg et Campagne réunis, est la 3ème commune de l’archipel en nombre de libres, derrière Pointe-à-Pitre 6.874 et Basse-Terre 3.618 : les 28 autres communes de la Guadeloupe et dépendances étaient alors moins peuplées…
Le nouveau Procureur du Roi est Victor Marie Jean-Baptiste de Sambucy.
Le 2ème Régiment de Marine de la Martinique est en poste, avec le lieutenant Jean-Baptiste François Pascal comme commandant militaire.
Les affranchissements se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg pour les 3 communes.
A noter que l’ordonnance royale du 20 avril 1836, concernant la création des patronymes des affranchis, commence à être appliquée, avec l’apparition de noms de famille en cours d’année.
Au total, pour cette année où l’Etat Civil reste centralisé à Grand Bourg : 79 affranchissements, 25 reconnaissances, 96 naissances, 91 décès, 19 mariages.
Parmi ces derniers, le 3 octobre, Jean Georges de Retz, 58 ans, toujours copropriétaire de Grande Anse, épouse à Notre Dame de la Conception Catherine Pélissié de Montémont, 30 ans. Il décèdera 7 ans plus tard, sa femme le suivra de peu, sans descendance connue…
L'habitation Gay s'étend sur 70 ha et utilise 20 esclaves.
1837 : En France, une loi du 18 juillet établit un droit de 15 francs par quintal de sucre de betterave : dans les 5 années qui vont suivre, 103 raffineries vont disparaitre en métropole et la production de sucre de betterave va tomber de 40.000 tonnes à 23.000.
Première ligne de Chemin de Fer pour les voyageurs en France construite par les fréres Péreire (banquiers issus de séfarades portugais installés depuis 2 générations à Bordeaux) : la ligne Paris St Lazare / St Germain est inaugurée le 24 aôut par la Reine Marie Amélie, épouse de Louis Philippe...
En Guadeloupe, un nouveau Gouverneur est nommé le 22 mars, Jean Jubelin, natif de la Martinique, ancien commissaire ordonnateur en Guadeloupe puis gouverneur au Sénégal et enfin en Guyane : il arrive sur place le 3 juin.
Le 20 septembre, un Décret colonial crée les communes de l’archipel : chaque commune sera "administrée par un corps municipal", qui "se compose du maire, des adjoints et des conseillers municipaux...Les maires et les adjoints sont nommés par le gouverneur" pour une durée de 3 ans, "ils peuvent être suspendus par le gouverneur" ; les conseillers, de 6 à 20 selon le nombre d’habitants libres, sont élus au suffrage censitaire par l’assemblée des électeurs.
Pour Marie-Galante, le même décret a créé une 2ème commune pour Grand Bourg, Grand Bourg Campagne, dont la mairie est localisée sur l’habitation Pirogue, propriété de son maire Théophile Botreau Roussel Bonneterre.
A Vieux-Fort Saint Louis, le maire est Jean Joseph Mouraille.
Le recensement fixe le nombre d’électeurs :
1.037 habitants à Grand-Bourg Bourg, 75 électeurs.
694 habitants à Grand-Bourg Campagne, 53 électeurs.
717 habitants à Capesterre, 60 électeurs.
558 habitants à Vieux-Fort Saint-Louis, 43 électeurs.
Sur 13.188 habitants au dernier recensement, cela parait peu, mais n’oublions pas que ces collèges électoraux ne concernent que les libres et que le suffrage est censitaire : pour être éligible, il fallait payer plus de 600 francs d’impôts ou posséder plus de 60.000 francs…
A noter que sur la liste électorale, Grand-Bourg, Bourg et Campagne réunis, est la 3ème commune de l’archipel en nombre de libres, derrière Pointe-à-Pitre 6.874 et Basse-Terre 3.618 : les 28 autres communes de la Guadeloupe et dépendances étaient alors moins peuplées…
Le nouveau Procureur du Roi est Victor Marie Jean-Baptiste de Sambucy.
Le 2ème Régiment de Marine de la Martinique est en poste, avec le lieutenant Jean-Baptiste François Pascal comme commandant militaire.
Les affranchissements se poursuivent à l’Etat Civil de Grand Bourg pour les 3 communes.
A noter que l’ordonnance royale du 20 avril 1836, concernant la création des patronymes des affranchis, commence à être appliquée, avec l’apparition de noms de famille en cours d’année.
Au total, pour cette année où l’Etat Civil reste centralisé à Grand Bourg : 79 affranchissements, 25 reconnaissances, 96 naissances, 91 décès, 19 mariages.
Parmi ces derniers, le 3 octobre, Jean Georges de Retz, 58 ans, toujours copropriétaire de Grande Anse, épouse à Notre Dame de la Conception Catherine Pélissié de Montémont, 30 ans. Il décèdera 7 ans plus tard, sa femme le suivra de peu, sans descendance connue…
Au 31 décembre, le Ministère de la Marine et des Colonies publie ses statistiques annuelles " Etats de population, de cultures et de commerce des colonies françaises" :
Pour la "population libre", on note 711 nouveaux affranchissements pour la Guadeloupe et dépendances, les naissances ont excédé les décès de 83, la population libre a donc augmenté de 794, chiffre auquel s'ajoute 391 nouveaux individus de "mouvement flottant de la population"...
Pour la "population esclave", les décès ont excédé les naissances de 26, soit avec les affranchissements une baisse de 727, en fait 1.018 non expliqués...
Pour la "population libre", on note 711 nouveaux affranchissements pour la Guadeloupe et dépendances, les naissances ont excédé les décès de 83, la population libre a donc augmenté de 794, chiffre auquel s'ajoute 391 nouveaux individus de "mouvement flottant de la population"...
Pour la "population esclave", les décès ont excédé les naissances de 26, soit avec les affranchissements une baisse de 727, en fait 1.018 non expliqués...
Pour l'ensemble de la Guadeloupe et dépendances, les cultures retrouvent 602 habitations sucreries employant 39.105 esclaves, produisant 28.363 tonnes de sucre brut, 90 tonnes de sucre terré, 4.842 tonnes de sirop mélasse et 1.938 tonnes de tafia.
Pour le café, 1.105 habitations utilisant 5.075 esclaves et produisant 401 tonnes. Pour le coton, 306 habitations utilisant 1.312 esclaves et produisant 67 tonnes.
Pour le café, 1.105 habitations utilisant 5.075 esclaves et produisant 401 tonnes. Pour le coton, 306 habitations utilisant 1.312 esclaves et produisant 67 tonnes.
Sur le plan commercial, cet Etat donne un bilan précis:
- Les exportations sont dominées par le sucre avec 26.409 tonnes de sucre brut pour la France et 109 tonnes pour l'étranger, moins de 2 tonnes de sucre terré exporté seulement sur la France, enfin les 1311 tonnes de mélasse partent seulement à l'étranger. Le café et le coton sont loin derrière en poids comme en revenu.
Les exportations de la Guadeloupe vers la France atteignent 17,2 millions de francs, celles vers les autres colonies 13,5 milles francs et vers l'étranger 385 milles francs. En rajoutant des marchandises importées et ré-exportées, on arrive à 20.092 millions.
Ces exportations ont été permises par 115 navires partant pour la France, dont 47 du Havre et 45 de Marseille, et 123 navires partant vers nos autres colonies ou établissements de pêche, dont 107 de la Martinique et 12 de Terre-Neuve. Pour ce qui exporté vers l'étranger, 249 navires français et 99 navires étrangers dont 49 américains.
- Les importations en Guadeloupe, venant de France ou de nos autres colonies totalisent 19,3 millions de francs pour 2,9 millions venant de l'étranger, soit un total de 22.253 millions.
Ces importations ont été permises par 130 navires venant de France, dont 45 du Havre, 25 de Bordeaux et 23 de Marseille, et 157 navires venant de nos autres colonies ou pêcheries, dont 115 de Martinique et 31 de Terre-Neuve.
Pour ce qui est importé de l'étranger, 212 navires français et 148 navires étrangers dont 102 américains.
La balance commerciale est donc négative de plus de 2 millions de francs...
1838 : En Guadeloupe, le 4 juin, le Conseil Privé autorise le sieur Lauricisque à établir une manufacture d’engrais sur son habitation Bergevin " sise à l’extra-muros " de Pointe à Pitre, sous réserve qu’à l’usage elle ne se montre pas " insalubre ou incommode "…
Le 5 juin, sur proposition du Directeur de l’Intérieur, le même Conseil Privé décide d’une prime de 200 francs " pour l’arrestation des nègres qui s’évadent " :
- Les exportations sont dominées par le sucre avec 26.409 tonnes de sucre brut pour la France et 109 tonnes pour l'étranger, moins de 2 tonnes de sucre terré exporté seulement sur la France, enfin les 1311 tonnes de mélasse partent seulement à l'étranger. Le café et le coton sont loin derrière en poids comme en revenu.
Les exportations de la Guadeloupe vers la France atteignent 17,2 millions de francs, celles vers les autres colonies 13,5 milles francs et vers l'étranger 385 milles francs. En rajoutant des marchandises importées et ré-exportées, on arrive à 20.092 millions.
Ces exportations ont été permises par 115 navires partant pour la France, dont 47 du Havre et 45 de Marseille, et 123 navires partant vers nos autres colonies ou établissements de pêche, dont 107 de la Martinique et 12 de Terre-Neuve. Pour ce qui exporté vers l'étranger, 249 navires français et 99 navires étrangers dont 49 américains.
- Les importations en Guadeloupe, venant de France ou de nos autres colonies totalisent 19,3 millions de francs pour 2,9 millions venant de l'étranger, soit un total de 22.253 millions.
Ces importations ont été permises par 130 navires venant de France, dont 45 du Havre, 25 de Bordeaux et 23 de Marseille, et 157 navires venant de nos autres colonies ou pêcheries, dont 115 de Martinique et 31 de Terre-Neuve.
Pour ce qui est importé de l'étranger, 212 navires français et 148 navires étrangers dont 102 américains.
La balance commerciale est donc négative de plus de 2 millions de francs...
1838 : En Guadeloupe, le 4 juin, le Conseil Privé autorise le sieur Lauricisque à établir une manufacture d’engrais sur son habitation Bergevin " sise à l’extra-muros " de Pointe à Pitre, sous réserve qu’à l’usage elle ne se montre pas " insalubre ou incommode "…
Le 5 juin, sur proposition du Directeur de l’Intérieur, le même Conseil Privé décide d’une prime de 200 francs " pour l’arrestation des nègres qui s’évadent " :
En octobre, une épidémie de fièvre jaune fait de nombreux morts à Basse-Terre et à Pointe-à-Pitre, touchant indistinctement Blancs et Noirs, Créoles et Européens, dont le Procureur du Roi…
La 1ère école des Frères de Ploermel qui vient d’ouvrir à Basse-Terre est décimée par l’épidémie.
La vie des villes est presque suspendue, ceux qui le peuvent de réfugient à la campagne ou à la montagne.
A Marie-Galante, dans la nuit du 17 au 18 mai, un incendie ravage Réunion - Grand Bourg (2.000 habitants dont 1.060 libres) et ne laisse debout que l'église et la prison : 220 maisons détruites, pas de morts, quelques brûlés, car heureusement l’incendie a démarré peu après la tombée de la nuit. La quasi-totalité des approvisionnements, en particulier en vivres, sont partis en fumée…
L’église, heureusement maintenant en maçonnerie, sera réparable. Mais seule une vingtaine de propriétaires ont les moyens de reconstruire leur maison.
Un 1er arrêté du gouverneur Jubelin du 18 mai ordonne de "diriger sur Marie Galante 250 barils de farine et 75 barils de lard salé... il sera joint aux premiers secours un approvisionnement de médicaments".
Un 2ème arrêté du 19 mai forme une Commission chargée de la distribution des vivres jusqu’au 1er juillet, suivant une liste indiquant "la composition de la ration à délivrer... Il s’agirait aussi de mettre à l’abri toute cette population et de fournir à ceux qui n’ont rien sauvé quelques vêtements et des meubles de première nécéssité".
La Commission est "composée du Commandant particulier, président, du chef de service administratif, du Procureur du Roi, du Maire, et de Mr Partarrieu et Magne ".
" Cette commission arrêtera la liste des personnes à qui une ration de vivres devra être donnée jusqu’au 1er juillet prochain, délivrée par le magasin général à titre gratuit ".
" La ration sera délivrée sur le bon du maire aux personnes portées sur la liste. Elle se composera d’une livre de pain et six onces de lard salé ".
Par un 3ème arrété du 20 mai, " dans ce dernier but, Mr le Gouverneur a ouvert un crédit de 3.000 francs qui ont été versés de la Caisse Coloniale dans celle Municipale de Grand Bourg pour être répartie par la Commission... En même temps Mr le Gouverneur a jugé convenable de retenir à Marie Galante où il était en mission Mr le Capitaine du Génie Parent d’Augsbourg, auquel il a confié la direction des travaux à éxécuter pour l’établissement d’un barraquement destiné à loger provisoirement la portion la plus malheureuse de la population "...
Un 4ème arrêté du 21 mai prévoit " tous les autres besoins de cette construction et à ouvert à l’administration un crédit de 2.000 francs pour le paiement des ouvriers ".
Parallèlement, " l’administration a fait acheter et diriger sur le Grand Bourg deux cargaisons de bois ", l’une achetée au négociant Isnardon frères, l’autre " acquise de première main du capitaine qui se présentait sur la rade de Basse-Terre ".
Dans sa délibération du 5 juin, le Conseil Privé de la Guadeloupe présidé par le gouverneur Jubelin, prend des mesures complémentaires, au vu des demandes transmises par le Conseil Municipal de Grand Bourg, réuni le 20 mai :
" 1° Que Mr le Gouverneur serait prié de faire construire, dans le plus bref délai, des barraques en bois pour loger provisoirement la population la plus malheureuse du bourg.
2° Que la reconstruction des maisons du bourg aurait lieu en pierres, couvertes de tuiles, ardoises ou zinc, que cependant il serait accordé pendant 3 années la faculté de construire des logements provisoires en bois.
3° Qu’il serait établi un plan directeur pour la reconstruction du bourg.
4°…accorder l’ouverture et franchise du port, avec demande de faire jouir la dépendance de cette faveur pendant 5 ans et la faculté de payer les objets importés avec toutes denrées.
5°…demande sur la baisse de réserve d’une somme de 500.000 francs dont 200.000 à titre gratuit et 300.000 à titre d’avance pour 3 ans.
6°…obtenir en faveur du Grand Bourg le dégrèvement des impôts de toute nature…pendant 10 années…
7°…mettre de suite en activité les constructions projetées…
8°…faire connaître à Sa Majesté l’épouvantable désastre qui a détruit le Grand Bourg…en recommandant ses habitans à la munificence Royale "...
Les réponses du Conseil Privé sont claires :
" Les N° 1, 2 et 3 ne donnent lieu à aucune objection…le barraquement…est en pleine construction. Mr Parent d’Augsbourg, capitaine du Génie, est chargé du plan directeur à dresser pour la reconstruction du bourg…de concert avec Mr le Maire "
Les 4 et 5 seront présentées au Conseil.
" Le dégrèvement demandé par le N°6 fera la matière d’un projet de décret à présenter au Conseil "
Pour le N°6, les travaux pour la caserne projetée pour l’année suivante commenceront cette année.
"…Mr le Gouverneur prie instamment le Ministre d’accorder le plus tôt possible le supplément de fonds demandé "
Des souscriptions sont ouvertes aux Antilles et en France pour aider ces sinistrés qui ont tout perdu, le Roi Louis-Philippe envoie 1.000 francs…
Le 30 juin, Saint-Germain Partarrieu, propriétaire à Marie-Galante, expose la catastrophe au Conseil Colonial de Guadeloupe, dont il fait partie : " Ce bourg…était malheureusement construit presque entièrement en bois : le feu ayant pris dans la partie du vent, quatre heures ont suffit pour le réduire en cendres. Depuis 16 années, c’est le troisième incendie, mais la Providence avait permis les deux premières fois que le feu de déclara sous le vent… Dans cet état de choses, il y a urgence dans les mesures à prendre pour la reconstruction du Grand-Bourg "
Le 4 juillet, le Conseil Colonial de Guadeloupe vote à l’unanimité : " Il est fait remise aux habitants propriétaires du Bourg de Marie-Galante des impositions tant coloniales que municipales, de quelque nature que ce soit, dues pour les exercices 1838 et antérieurs "
Le 24 juillet, le Conseil Colonial vote un crédit extraordinaire de 270.000 francs sur la Caisse de réserve de la Guadeloupe pour aider à la reconstruction.
En octobre, est nommé le nouveau Procureur du roi Louis Marie François Dalican, venant de Cayenne. Marc Alexandre Fourniols est substitut du procureur, venant de Saint-Pierre.
En décembre, une ordonnance du Roi Louis-Philippe décide de rebaptiser le bourg en cours de reconstruction
" Joinville ", qui perd ainsi son nom révolutionnaire de Réunion et prend celui de son 3ème fils, le prince de Joinville.
Le maire Luc Demay de Goustine décide de créer une mare artificielle dans le bourg, pour permettre les secours en cas de nouvel incendie. Cette mare Demay, en créole Ma Dimé, servira surtout à approvisionner la population, elle deviendra bientôt la mare magique à qui on attribuait tous les pouvoirs : on y viendra de toutes les Antilles pour en boire ou en emporter un flacon...
La totalité des registres d’Etat Civil de Grand Bourg - Bourg semble avoir disparu dans l’incendie ?
Seuls subsistent les registres de Grand Bourg Campagne, nouvelle mairie qui vient d’être crée dans l’habitation Pirogue, tenue par le maire et " habitant " Théophile Botreau Roussel Bonneterre.
On retrouve 27 naissances, 4 mariages et 28 décès ; aucun acte de reconnaissance ou d’affranchissement…
L’Ordonnance du 4 août 1833 sur l’Etat Civil des esclaves semble respectée, les seuls registres préservés intégralement sont aussi ceux de Grand Bourg Campagne : on retrouve 273 déclarations concernant les esclaves.
La 1ère école des Frères de Ploermel qui vient d’ouvrir à Basse-Terre est décimée par l’épidémie.
La vie des villes est presque suspendue, ceux qui le peuvent de réfugient à la campagne ou à la montagne.
A Marie-Galante, dans la nuit du 17 au 18 mai, un incendie ravage Réunion - Grand Bourg (2.000 habitants dont 1.060 libres) et ne laisse debout que l'église et la prison : 220 maisons détruites, pas de morts, quelques brûlés, car heureusement l’incendie a démarré peu après la tombée de la nuit. La quasi-totalité des approvisionnements, en particulier en vivres, sont partis en fumée…
L’église, heureusement maintenant en maçonnerie, sera réparable. Mais seule une vingtaine de propriétaires ont les moyens de reconstruire leur maison.
Un 1er arrêté du gouverneur Jubelin du 18 mai ordonne de "diriger sur Marie Galante 250 barils de farine et 75 barils de lard salé... il sera joint aux premiers secours un approvisionnement de médicaments".
Un 2ème arrêté du 19 mai forme une Commission chargée de la distribution des vivres jusqu’au 1er juillet, suivant une liste indiquant "la composition de la ration à délivrer... Il s’agirait aussi de mettre à l’abri toute cette population et de fournir à ceux qui n’ont rien sauvé quelques vêtements et des meubles de première nécéssité".
La Commission est "composée du Commandant particulier, président, du chef de service administratif, du Procureur du Roi, du Maire, et de Mr Partarrieu et Magne ".
" Cette commission arrêtera la liste des personnes à qui une ration de vivres devra être donnée jusqu’au 1er juillet prochain, délivrée par le magasin général à titre gratuit ".
" La ration sera délivrée sur le bon du maire aux personnes portées sur la liste. Elle se composera d’une livre de pain et six onces de lard salé ".
Par un 3ème arrété du 20 mai, " dans ce dernier but, Mr le Gouverneur a ouvert un crédit de 3.000 francs qui ont été versés de la Caisse Coloniale dans celle Municipale de Grand Bourg pour être répartie par la Commission... En même temps Mr le Gouverneur a jugé convenable de retenir à Marie Galante où il était en mission Mr le Capitaine du Génie Parent d’Augsbourg, auquel il a confié la direction des travaux à éxécuter pour l’établissement d’un barraquement destiné à loger provisoirement la portion la plus malheureuse de la population "...
Un 4ème arrêté du 21 mai prévoit " tous les autres besoins de cette construction et à ouvert à l’administration un crédit de 2.000 francs pour le paiement des ouvriers ".
Parallèlement, " l’administration a fait acheter et diriger sur le Grand Bourg deux cargaisons de bois ", l’une achetée au négociant Isnardon frères, l’autre " acquise de première main du capitaine qui se présentait sur la rade de Basse-Terre ".
Dans sa délibération du 5 juin, le Conseil Privé de la Guadeloupe présidé par le gouverneur Jubelin, prend des mesures complémentaires, au vu des demandes transmises par le Conseil Municipal de Grand Bourg, réuni le 20 mai :
" 1° Que Mr le Gouverneur serait prié de faire construire, dans le plus bref délai, des barraques en bois pour loger provisoirement la population la plus malheureuse du bourg.
2° Que la reconstruction des maisons du bourg aurait lieu en pierres, couvertes de tuiles, ardoises ou zinc, que cependant il serait accordé pendant 3 années la faculté de construire des logements provisoires en bois.
3° Qu’il serait établi un plan directeur pour la reconstruction du bourg.
4°…accorder l’ouverture et franchise du port, avec demande de faire jouir la dépendance de cette faveur pendant 5 ans et la faculté de payer les objets importés avec toutes denrées.
5°…demande sur la baisse de réserve d’une somme de 500.000 francs dont 200.000 à titre gratuit et 300.000 à titre d’avance pour 3 ans.
6°…obtenir en faveur du Grand Bourg le dégrèvement des impôts de toute nature…pendant 10 années…
7°…mettre de suite en activité les constructions projetées…
8°…faire connaître à Sa Majesté l’épouvantable désastre qui a détruit le Grand Bourg…en recommandant ses habitans à la munificence Royale "...
Les réponses du Conseil Privé sont claires :
" Les N° 1, 2 et 3 ne donnent lieu à aucune objection…le barraquement…est en pleine construction. Mr Parent d’Augsbourg, capitaine du Génie, est chargé du plan directeur à dresser pour la reconstruction du bourg…de concert avec Mr le Maire "
Les 4 et 5 seront présentées au Conseil.
" Le dégrèvement demandé par le N°6 fera la matière d’un projet de décret à présenter au Conseil "
Pour le N°6, les travaux pour la caserne projetée pour l’année suivante commenceront cette année.
"…Mr le Gouverneur prie instamment le Ministre d’accorder le plus tôt possible le supplément de fonds demandé "
Des souscriptions sont ouvertes aux Antilles et en France pour aider ces sinistrés qui ont tout perdu, le Roi Louis-Philippe envoie 1.000 francs…
Le 30 juin, Saint-Germain Partarrieu, propriétaire à Marie-Galante, expose la catastrophe au Conseil Colonial de Guadeloupe, dont il fait partie : " Ce bourg…était malheureusement construit presque entièrement en bois : le feu ayant pris dans la partie du vent, quatre heures ont suffit pour le réduire en cendres. Depuis 16 années, c’est le troisième incendie, mais la Providence avait permis les deux premières fois que le feu de déclara sous le vent… Dans cet état de choses, il y a urgence dans les mesures à prendre pour la reconstruction du Grand-Bourg "
Le 4 juillet, le Conseil Colonial de Guadeloupe vote à l’unanimité : " Il est fait remise aux habitants propriétaires du Bourg de Marie-Galante des impositions tant coloniales que municipales, de quelque nature que ce soit, dues pour les exercices 1838 et antérieurs "
Le 24 juillet, le Conseil Colonial vote un crédit extraordinaire de 270.000 francs sur la Caisse de réserve de la Guadeloupe pour aider à la reconstruction.
En octobre, est nommé le nouveau Procureur du roi Louis Marie François Dalican, venant de Cayenne. Marc Alexandre Fourniols est substitut du procureur, venant de Saint-Pierre.
En décembre, une ordonnance du Roi Louis-Philippe décide de rebaptiser le bourg en cours de reconstruction
" Joinville ", qui perd ainsi son nom révolutionnaire de Réunion et prend celui de son 3ème fils, le prince de Joinville.
Le maire Luc Demay de Goustine décide de créer une mare artificielle dans le bourg, pour permettre les secours en cas de nouvel incendie. Cette mare Demay, en créole Ma Dimé, servira surtout à approvisionner la population, elle deviendra bientôt la mare magique à qui on attribuait tous les pouvoirs : on y viendra de toutes les Antilles pour en boire ou en emporter un flacon...
La totalité des registres d’Etat Civil de Grand Bourg - Bourg semble avoir disparu dans l’incendie ?
Seuls subsistent les registres de Grand Bourg Campagne, nouvelle mairie qui vient d’être crée dans l’habitation Pirogue, tenue par le maire et " habitant " Théophile Botreau Roussel Bonneterre.
On retrouve 27 naissances, 4 mariages et 28 décès ; aucun acte de reconnaissance ou d’affranchissement…
L’Ordonnance du 4 août 1833 sur l’Etat Civil des esclaves semble respectée, les seuls registres préservés intégralement sont aussi ceux de Grand Bourg Campagne : on retrouve 273 déclarations concernant les esclaves.
Parmi celles-ci, les 5 déclarations de naissance du sieur Murat le 2 aôut pour les accouchements sur son habitation de la négresse Marguerite d'un petit Alexis, de la négresse Joséphine d’une petite Coralie, de la négresse Alexandrine d’un petit Philippe, de la négresse Lucile d’une petite Claudie et une déclaration de décès, toujours sur l’habitation, de Hilaire, 29 ans.
Le 17 octobre, Murat reviendra à la mairie pour 5 déclarations de naissance : Nanon d’une fille Amédée, Marie Zabette d'une fille Denise, Clarisse d’une fille Christine, Clara d’une fille Loisa, Laurette d’une fille Magdelon, la fécondité de ses esclaves est certaine, mais pas de garçon !
L’Etat Civil de Vieux Fort avait disparu depuis 1800, il réapparait à St Louis, enregistré par François Mathieu Schmit, adjoint au maire : on retrouve 24 naissances, 1 reconnaissance, pas d’affranchissement, 4 mariages et 14 décès, dont 2 chez les Galigny de Bonneval : Pierre Walter, veuf de 40 ans avec 4 enfants mineurs le 11 janvier et l’un de ses fils Henry Firmin 17 ans le 17 décembre…
Les registres des décès de l’Hôpital Militaire ont été préservés, avec 22 décès chez les militaires. Les 15 derniers à partir d’octobre sont probablement liés à l’épidémie de fièvre jaune qui sévit en Guadeloupe au même moment.
Les actes sont signé par le maire Luc Demay, par " l’entrepreneur de l’hôpital militaire " Pierre Joseph Dournaux et par Louis Aristide Joubert, " docteur en médecine et chirurgien ".
La Direction du Génie envisage de construire une nouvelle enceinte et une caserne pour le fort de Grand Bourg :
Le 17 octobre, Murat reviendra à la mairie pour 5 déclarations de naissance : Nanon d’une fille Amédée, Marie Zabette d'une fille Denise, Clarisse d’une fille Christine, Clara d’une fille Loisa, Laurette d’une fille Magdelon, la fécondité de ses esclaves est certaine, mais pas de garçon !
L’Etat Civil de Vieux Fort avait disparu depuis 1800, il réapparait à St Louis, enregistré par François Mathieu Schmit, adjoint au maire : on retrouve 24 naissances, 1 reconnaissance, pas d’affranchissement, 4 mariages et 14 décès, dont 2 chez les Galigny de Bonneval : Pierre Walter, veuf de 40 ans avec 4 enfants mineurs le 11 janvier et l’un de ses fils Henry Firmin 17 ans le 17 décembre…
Les registres des décès de l’Hôpital Militaire ont été préservés, avec 22 décès chez les militaires. Les 15 derniers à partir d’octobre sont probablement liés à l’épidémie de fièvre jaune qui sévit en Guadeloupe au même moment.
Les actes sont signé par le maire Luc Demay, par " l’entrepreneur de l’hôpital militaire " Pierre Joseph Dournaux et par Louis Aristide Joubert, " docteur en médecine et chirurgien ".
La Direction du Génie envisage de construire une nouvelle enceinte et une caserne pour le fort de Grand Bourg :
Jacques Luc Bourjac épouse à Grand Bourg Joséphine Félicité Désirée dite Mirsis Ballet, leurs 5 premiers enfants naîtront sur l'habitation Monrepos, qui appartient à nouveau à la famille Bourjac et ce jusqu'en 1844.
Sur l'habitation Jacquelot, qui fonctionne avec moulin à bêtes depuis 1825, les associés - Charles Brument, Mme veuve Lemerle et Paul Raynier - font construire le moulin à vent.
Sur l'habitation Vanniers, passée modestement au sucre depuis 1818, avec ses 60 ha et ses 29 esclaves, Honoré Raiffer - par ailleurs médecin et Vénérable de la Loge La Fraternité - passe contrat devant notaire avec Jean, maître maçon, pour la construction d'un moulin à vent "en pierre, chaux et tuffe au sable" : le propriétaire fournit les matériaux nécessaires ainsi que les manoeuvres, Jean paiera les ouvriers maçons. Tous seront nourris sur place. Le délai d'éxécution est de 5 mois, le prix fixé est de 1.500 F.
1839 : Le pape Grégoire XVI condamne officiellement la traite négrière :
« Il arriva enfin que, depuis plusieurs siècles, il ne se trouvait plus d'esclaves dans la plupart des nations chrétiennes. Mais, nous le disons avec douleur, il y en eut depuis, parmi les fidèles même, qui, honteusement aveuglés par l'appât d'un gain sordide, ne craignirent point de réduire en servitude, dans des contrées lointaines, les Indiens, les nègres ou autres malheureux, ou bien de favoriser cet indigne attentat en établissant le commerce de ceux qui avaient été faits captifs par d'autres »
En France, le 11 juin, Ordonnance Royale prescrivant le recensement de la population libre et esclave dans toutes les colonies.
Tocqueville, rapporteur de la Commission chargé d’étudier l’affranchissement, estime le nombre d’esclaves à 250.000 et leur valeur à 300 millions de francs : il propose la libération après une période préparatoire de 10 ans. La proposition ne fut pas débattue, une nouvelle Commission convoquée pour l’année suivante…
En Guadeloupe, le 11 janvier, on ressent un petit tremblement de terre, au même moment, en Martinique, il détruit Fort de France et une partie de St Pierre : 250 morts. Une souscription est ouverte dans toutes les communes par le Gouverneur Jubelin pour venir en aide aux sinistrés. Les 2 gouverneurs autorisent temporairement de vendre le sucre aux navires étrangers sans taxation.
Le 5 novembre, Session du Conseil Colonial : " On débat du dégrèvement du sucre qui était de 13,20 francs par quintal, l’imposition étant de 49,50 francs et le transport de 15 francs par quintal ; les 2 colonies demande un dégrèvement de 20 francs, ce qui semble un minimum par rapport à la concurrence de la betterave "...
Pour Marie-Galante, le Conseil Colonial a voté un crédit supplémentaire de 6.891 francs pour l’indemnisation des fonctionnaires et agents du service qui ont perdus leurs effets dans l’incendie de Grand-Bourg.
La mortalité de l’Hôpital Militaire est retombée à un niveau presque normal, avec 8 décés dont 1 indigent Jean Francheteau, 6 militaires et le quartier-maître de la "Goélette d’Etat la Jacynthe" François Robidoux, 39 ans, originaire de St Malo.
Sur l'habitation Jacquelot, qui fonctionne avec moulin à bêtes depuis 1825, les associés - Charles Brument, Mme veuve Lemerle et Paul Raynier - font construire le moulin à vent.
Sur l'habitation Vanniers, passée modestement au sucre depuis 1818, avec ses 60 ha et ses 29 esclaves, Honoré Raiffer - par ailleurs médecin et Vénérable de la Loge La Fraternité - passe contrat devant notaire avec Jean, maître maçon, pour la construction d'un moulin à vent "en pierre, chaux et tuffe au sable" : le propriétaire fournit les matériaux nécessaires ainsi que les manoeuvres, Jean paiera les ouvriers maçons. Tous seront nourris sur place. Le délai d'éxécution est de 5 mois, le prix fixé est de 1.500 F.
1839 : Le pape Grégoire XVI condamne officiellement la traite négrière :
« Il arriva enfin que, depuis plusieurs siècles, il ne se trouvait plus d'esclaves dans la plupart des nations chrétiennes. Mais, nous le disons avec douleur, il y en eut depuis, parmi les fidèles même, qui, honteusement aveuglés par l'appât d'un gain sordide, ne craignirent point de réduire en servitude, dans des contrées lointaines, les Indiens, les nègres ou autres malheureux, ou bien de favoriser cet indigne attentat en établissant le commerce de ceux qui avaient été faits captifs par d'autres »
En France, le 11 juin, Ordonnance Royale prescrivant le recensement de la population libre et esclave dans toutes les colonies.
Tocqueville, rapporteur de la Commission chargé d’étudier l’affranchissement, estime le nombre d’esclaves à 250.000 et leur valeur à 300 millions de francs : il propose la libération après une période préparatoire de 10 ans. La proposition ne fut pas débattue, une nouvelle Commission convoquée pour l’année suivante…
En Guadeloupe, le 11 janvier, on ressent un petit tremblement de terre, au même moment, en Martinique, il détruit Fort de France et une partie de St Pierre : 250 morts. Une souscription est ouverte dans toutes les communes par le Gouverneur Jubelin pour venir en aide aux sinistrés. Les 2 gouverneurs autorisent temporairement de vendre le sucre aux navires étrangers sans taxation.
Le 5 novembre, Session du Conseil Colonial : " On débat du dégrèvement du sucre qui était de 13,20 francs par quintal, l’imposition étant de 49,50 francs et le transport de 15 francs par quintal ; les 2 colonies demande un dégrèvement de 20 francs, ce qui semble un minimum par rapport à la concurrence de la betterave "...
Pour Marie-Galante, le Conseil Colonial a voté un crédit supplémentaire de 6.891 francs pour l’indemnisation des fonctionnaires et agents du service qui ont perdus leurs effets dans l’incendie de Grand-Bourg.
La mortalité de l’Hôpital Militaire est retombée à un niveau presque normal, avec 8 décés dont 1 indigent Jean Francheteau, 6 militaires et le quartier-maître de la "Goélette d’Etat la Jacynthe" François Robidoux, 39 ans, originaire de St Malo.
L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme l’année précédente depuis l’incendie, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent : 19 naissances, 3 mariages, 24 décès, pas de reconnaissance ni d’affranchissement…
Parmi les décès, Dominique Emmanuel Murat, décédé sur son habitation Bellevue-Laplaine à 56 ans, malgré les soins des docteurs Mourailles et Bellevue à Marie Galante, puis Bouchet et l'Herminier de Pointe à Pitre.
Sur l'inventaire suivant son décès, on retrouve 299 esclaves, dont 5 en marronage à la Dominique, 1 disparu, 4 malades, 7 infirmes, 20 de plus de 60 ans et 75 de moins de 10 ans soit 187 actifs dont 102 attachés aux travaux agricoles. La doyenne Geneviève, son ancienne nourrice, a 90 ans, le doyen Honoré 88.
La maison de maître n'est terminée que depuis 7 ans, il reste 386.903 francs de dettes, le total des biens meubles et immeubles n'est que de 668.161 francs...
La succession va reposer sur ses 3 gendres, Alexandre Kayser, Dominique d'Outreleau et Pierre Favreau.
Kayser, gros négociant en sucre brut entre Pointe à Pitre et le Havre et co-propriétaire d'une raffinerie au Havre, va diriger les biens de la famille.
Pour St Louis, enregistré par Guy Jean Claude Hotessier Ravend, officier d’Etat Civil, on retrouve 22 naissances, pas de reconnaissance ni d’affranchissement, 3 mariages et 12 décès.
Pour Capesterre, pas d’Etat Civil disponible…
Demetrius Magne, ancien notaire, est nommé Juge de paix.
Louis Auguste Vendôme Lacour revient de Fort-Royal comme juge royal au tribunal de 1ère Instance de Joinville.
Joseph Antoine Baradat, venant de Cayenne, est nommé procureur du Roi.
Le 6 novembre, une ordonnance Royale met 650.000 francs à la disposition du Ministère de la Marine et des Colonies pour augmenter le clergé, les instituteurs et les magistrats et pour construire des chapelles dans les colonies de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Bourbon.
Le même jour, décision du Ministre de la Marine et des Colonies de créer de nouvelles pièces de 5 et 10 cents pour les colonies, à l’effigie de Louis-Philippe, elles seront mises en circulation l'année suivante...
Parmi les décès, Dominique Emmanuel Murat, décédé sur son habitation Bellevue-Laplaine à 56 ans, malgré les soins des docteurs Mourailles et Bellevue à Marie Galante, puis Bouchet et l'Herminier de Pointe à Pitre.
Sur l'inventaire suivant son décès, on retrouve 299 esclaves, dont 5 en marronage à la Dominique, 1 disparu, 4 malades, 7 infirmes, 20 de plus de 60 ans et 75 de moins de 10 ans soit 187 actifs dont 102 attachés aux travaux agricoles. La doyenne Geneviève, son ancienne nourrice, a 90 ans, le doyen Honoré 88.
La maison de maître n'est terminée que depuis 7 ans, il reste 386.903 francs de dettes, le total des biens meubles et immeubles n'est que de 668.161 francs...
La succession va reposer sur ses 3 gendres, Alexandre Kayser, Dominique d'Outreleau et Pierre Favreau.
Kayser, gros négociant en sucre brut entre Pointe à Pitre et le Havre et co-propriétaire d'une raffinerie au Havre, va diriger les biens de la famille.
Pour St Louis, enregistré par Guy Jean Claude Hotessier Ravend, officier d’Etat Civil, on retrouve 22 naissances, pas de reconnaissance ni d’affranchissement, 3 mariages et 12 décès.
Pour Capesterre, pas d’Etat Civil disponible…
Demetrius Magne, ancien notaire, est nommé Juge de paix.
Louis Auguste Vendôme Lacour revient de Fort-Royal comme juge royal au tribunal de 1ère Instance de Joinville.
Joseph Antoine Baradat, venant de Cayenne, est nommé procureur du Roi.
Le 6 novembre, une ordonnance Royale met 650.000 francs à la disposition du Ministère de la Marine et des Colonies pour augmenter le clergé, les instituteurs et les magistrats et pour construire des chapelles dans les colonies de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Bourbon.
Le même jour, décision du Ministre de la Marine et des Colonies de créer de nouvelles pièces de 5 et 10 cents pour les colonies, à l’effigie de Louis-Philippe, elles seront mises en circulation l'année suivante...
1840 : En France, le 5 janvier, une Ordonnance Royale impose que les colonies françaises assurent l'instruction religieuse et morale des esclaves, et que leur administration effectue des visites régulières dans les habitations afin de constater leurs conditions de vie .
L'article 1 porte : " Les ministres du culte, dans les colonies françaises, sont tenus :
1°) De prêter leur ministère aux maîtres pour l'accomplissement de l'obligation qui est imposée à ceux-ci de faire instruire leurs esclaves dans la religion chrétienne et de les maintenir dans la pratique des devoirs religieux
2°) De faire, au moins une fois par mois, à cet effet, une visite sur les habitations dépendantes de la paroisse
3°) De pourvoir, par des exercices religieux et par l'enseignement d'un catéchisme spécial, au moins une fois par semaine à l'instruction des enfants esclaves "...
Des contraventions de 25 à 100 francs sont prévues pour les maîtres qui ne s'y soumettrait pas...
A Londres, 1ère Convention anti-esclavagiste mondiale.
Début de la crise de l’économie esclavagiste de plantation…
En Guadeloupe, les procureurs sont chargés de la nouvelle surveillance des habitations. Ils rendent des rapports un peu idylliques :
" Il règne aujourd’hui entre les esclaves et les maîtres…un lien qui tient en quelque sorte de la famille et du patronage. D’un côté soumission et attachement, de l’autre protection, bienveillance, soins attentifs "...
Le Frère de Ploermel Saturnin Navate écrit à son Supérieur à propos de l’instruction des noirs : " Les propriétaires…sont furieux, sachant que les gens de couleur seront plus instruits que leurs enfants "...
Inauguration le 9 juillet des 2 premiers phares de la Guadeloupe à Petite-Terre et à la Désirade.
La Gazette Officielle de la Guadeloupe annonce entre autre les arrivages de France :
1°) De prêter leur ministère aux maîtres pour l'accomplissement de l'obligation qui est imposée à ceux-ci de faire instruire leurs esclaves dans la religion chrétienne et de les maintenir dans la pratique des devoirs religieux
2°) De faire, au moins une fois par mois, à cet effet, une visite sur les habitations dépendantes de la paroisse
3°) De pourvoir, par des exercices religieux et par l'enseignement d'un catéchisme spécial, au moins une fois par semaine à l'instruction des enfants esclaves "...
Des contraventions de 25 à 100 francs sont prévues pour les maîtres qui ne s'y soumettrait pas...
A Londres, 1ère Convention anti-esclavagiste mondiale.
Début de la crise de l’économie esclavagiste de plantation…
En Guadeloupe, les procureurs sont chargés de la nouvelle surveillance des habitations. Ils rendent des rapports un peu idylliques :
" Il règne aujourd’hui entre les esclaves et les maîtres…un lien qui tient en quelque sorte de la famille et du patronage. D’un côté soumission et attachement, de l’autre protection, bienveillance, soins attentifs "...
Le Frère de Ploermel Saturnin Navate écrit à son Supérieur à propos de l’instruction des noirs : " Les propriétaires…sont furieux, sachant que les gens de couleur seront plus instruits que leurs enfants "...
Inauguration le 9 juillet des 2 premiers phares de la Guadeloupe à Petite-Terre et à la Désirade.
La Gazette Officielle de la Guadeloupe annonce entre autre les arrivages de France :
A Marie-Galante, Louis Marie Bousquet est nommé procureur du Roi au tribunal de 1ère Instance de Joinville, en remplacement de Baradat muté à Fort-Royal. Louis Modeste Charles Pasquier et Désiré Hardouin-Cherest sont lieutenants de juge, soit substituts du procureur.
Le recensement retrouve 13.686 habitants dont 10.359 esclaves (76%) globalement stable.
L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est disponible : 24 naissances, 8 mariages, 18 décès, pas de reconnaissance, 1 affranchissement, celui de Modeste Taillefer, forgeron de 46 ans…
Pour Grand Bourg Bourg, on retrouve dans la Gazette Officielle 10 affranchissements en avril, certifiés par Bardat, procureur du Roi, dont 2 couturières, 1 lessivière et 3 charpentiers, dont Jean-Baptiste, esclave de Marguerite Renaud à qui on donne le patronyme de Jean Goudou.
Pour Capesterre, pas d’Etat Civil disponible.
Pour St Louis, enregistrés par François Mathieu Schmit, adjoint au maire, on retrouve 16 naissances, 1 reconnaissance et 11 affranchissements.
Les habitations-sucreries régressent à 82, elles exploitent 2821 hectares de canne, le café s’effondre à 16, le coton résiste toujours à 224, dans les parties de l’île où il est impossible de cultiver autre chose du fait de la sécheresse…
Marie-Elisabeth Gaucher, veuve d'Henri Vergé Wachter, fait construire une sucrerie sur l'ancienne habitation vivrière Cocotier des Cognet grâce à un emprunt.
Sur l'habitation Desruisseaux, les héritiers - Iris Boulogne et Paul Boulogne Constant - font construire le moulin à vent, un des derniers...
Le fils d’Hégesippe Wachter, Boesménil ou Boiminy, fait cesser l'indivision par licitation en se portant adjudicataire des habitations sucrerie Pichelin et Port-Louis : la succession nous donne des renseignements précis sur cette dernière habitation, qui occupe 72 carrés de terre dont 32 propres à la canne, estimés 32.000 francs (soit 1.000 francs le carré) et 40 carrés en friche, halliers et savane pour 22.000 francs (soit 550 le carré) et des pièces de canne plantées à 20 francs le quintal pour 64.561 francs.
- Une maison principale construite en bois sur socle palissadé en planches et couverte d’essentes : 6.000 francs
- Une cuisine en maçonnerie, couverte d’essentes : 1.500 francs
- Un bâtiment en très mauvais état servant d’écurie et un parc à moutons entouré de planches : 7.500 francs
- Un moulin à vent en maçonnerie : 22.000 francs
- Une sucrerie en maçonnerie et couverte d’essentes, 4 chaudières, bacs à vesou, bacs à sucre et tous les ustensiles de fabrication : la couverture en très mauvais état et un des murs lézardé : 10.000 francs
- Une case à bagasse couverte de paille : 600 francs
- 17 cases à nègres en assez mauvais état : 1.700 francs
- 1 cabrouet, 2 charettes, 1 cloche montée, 1 meule à manivelle, 1 platine percée, 20 chaines et 20 piquets pour les bêtes
- 53 esclaves : suit la liste des prénoms ou surnoms, leur âge (depuis 2 "enfants à la mamelle" jusqu’à 77 ans) et leur estimation (de 250 francs - en mauvaise santé - à 1.500 francs) au total 89.300 francs, soit presque le double que l’ensemble des bâtiments…
Faisaient partie de la succession : Lindor 77 ans, Ignace 59 ans, Isidor 53 ans, Marie Catherine 70 ans, Joachim 69 ans, Henry 61 ans, Nanette 59 ans, Joseph 60 ans, Marie Ursule 58 ans, Louis 50 ans, Eulalie 46 ans, Clément 49 ans, Annette 55 ans, X 44 ans, Sylvette 48 ans, Françoise 60 ans, Joachim 37 ans, Jeannette 49 ans, Justine 34 ans, Zélia 27 ans, Williams 30 ans, Moise 30 ans, Michel 30 ans, Alexandre 29 ans, Pierre 29 ans, Pie 28 ans, Geneviève 27 ans " avec un enfant à la mamelle ", Gratien 26 ans, Suffren 26 ans, André 24 ans, Joséphine 28 ans, Francette 22 ans " avec un enfant à la mamelle ", Jean Baptiste 20 ans, Saint Louis 20 ans, Eusèbe 19 ans, Douze 18 ans, Ursule 17 ans, Jean Noel 17 ans, Zabeth 15 ans, Jeannette dite Justine 19 ans, Médéric dit Petit Frère 14 ans, Luce 14 ans, Montout 14 ans, Marie Rose 14 ans, Anais 8 ans, Sainte Rose 7 ans, Fanchonette 7 ans, Anéggie 5 ans, Felix 4 ans, Sylvie 2 ans, Jean Bart 2 ans, Rosella 2 ans, Lambert " en mauvaise santé ".
Le recensement retrouve 13.686 habitants dont 10.359 esclaves (76%) globalement stable.
L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est disponible : 24 naissances, 8 mariages, 18 décès, pas de reconnaissance, 1 affranchissement, celui de Modeste Taillefer, forgeron de 46 ans…
Pour Grand Bourg Bourg, on retrouve dans la Gazette Officielle 10 affranchissements en avril, certifiés par Bardat, procureur du Roi, dont 2 couturières, 1 lessivière et 3 charpentiers, dont Jean-Baptiste, esclave de Marguerite Renaud à qui on donne le patronyme de Jean Goudou.
Pour Capesterre, pas d’Etat Civil disponible.
Pour St Louis, enregistrés par François Mathieu Schmit, adjoint au maire, on retrouve 16 naissances, 1 reconnaissance et 11 affranchissements.
Les habitations-sucreries régressent à 82, elles exploitent 2821 hectares de canne, le café s’effondre à 16, le coton résiste toujours à 224, dans les parties de l’île où il est impossible de cultiver autre chose du fait de la sécheresse…
Marie-Elisabeth Gaucher, veuve d'Henri Vergé Wachter, fait construire une sucrerie sur l'ancienne habitation vivrière Cocotier des Cognet grâce à un emprunt.
Sur l'habitation Desruisseaux, les héritiers - Iris Boulogne et Paul Boulogne Constant - font construire le moulin à vent, un des derniers...
Le fils d’Hégesippe Wachter, Boesménil ou Boiminy, fait cesser l'indivision par licitation en se portant adjudicataire des habitations sucrerie Pichelin et Port-Louis : la succession nous donne des renseignements précis sur cette dernière habitation, qui occupe 72 carrés de terre dont 32 propres à la canne, estimés 32.000 francs (soit 1.000 francs le carré) et 40 carrés en friche, halliers et savane pour 22.000 francs (soit 550 le carré) et des pièces de canne plantées à 20 francs le quintal pour 64.561 francs.
- Une maison principale construite en bois sur socle palissadé en planches et couverte d’essentes : 6.000 francs
- Une cuisine en maçonnerie, couverte d’essentes : 1.500 francs
- Un bâtiment en très mauvais état servant d’écurie et un parc à moutons entouré de planches : 7.500 francs
- Un moulin à vent en maçonnerie : 22.000 francs
- Une sucrerie en maçonnerie et couverte d’essentes, 4 chaudières, bacs à vesou, bacs à sucre et tous les ustensiles de fabrication : la couverture en très mauvais état et un des murs lézardé : 10.000 francs
- Une case à bagasse couverte de paille : 600 francs
- 17 cases à nègres en assez mauvais état : 1.700 francs
- 1 cabrouet, 2 charettes, 1 cloche montée, 1 meule à manivelle, 1 platine percée, 20 chaines et 20 piquets pour les bêtes
- 53 esclaves : suit la liste des prénoms ou surnoms, leur âge (depuis 2 "enfants à la mamelle" jusqu’à 77 ans) et leur estimation (de 250 francs - en mauvaise santé - à 1.500 francs) au total 89.300 francs, soit presque le double que l’ensemble des bâtiments…
Faisaient partie de la succession : Lindor 77 ans, Ignace 59 ans, Isidor 53 ans, Marie Catherine 70 ans, Joachim 69 ans, Henry 61 ans, Nanette 59 ans, Joseph 60 ans, Marie Ursule 58 ans, Louis 50 ans, Eulalie 46 ans, Clément 49 ans, Annette 55 ans, X 44 ans, Sylvette 48 ans, Françoise 60 ans, Joachim 37 ans, Jeannette 49 ans, Justine 34 ans, Zélia 27 ans, Williams 30 ans, Moise 30 ans, Michel 30 ans, Alexandre 29 ans, Pierre 29 ans, Pie 28 ans, Geneviève 27 ans " avec un enfant à la mamelle ", Gratien 26 ans, Suffren 26 ans, André 24 ans, Joséphine 28 ans, Francette 22 ans " avec un enfant à la mamelle ", Jean Baptiste 20 ans, Saint Louis 20 ans, Eusèbe 19 ans, Douze 18 ans, Ursule 17 ans, Jean Noel 17 ans, Zabeth 15 ans, Jeannette dite Justine 19 ans, Médéric dit Petit Frère 14 ans, Luce 14 ans, Montout 14 ans, Marie Rose 14 ans, Anais 8 ans, Sainte Rose 7 ans, Fanchonette 7 ans, Anéggie 5 ans, Felix 4 ans, Sylvie 2 ans, Jean Bart 2 ans, Rosella 2 ans, Lambert " en mauvaise santé ".
Les habitations voisines occupent 114 ha pour Pichelin et 123 ha pour Monrepos.
1841 : En France, l'abbé Jean-Marie de La Mennais, responsable de Frères de Ploermel, s'informe auprès du Frère Ambroise sur les projets de développement des écoles :
" Il me tarde de savoir d'une manière positive si nous aurons un établissement à Marie Galante, et un autre à la Trinité : il me semble que ce serait assez pour ce que vous avez de Frères, puisque vous avez renforcé les maisons de la Pointe-à-Pitre et de Saint-Pierre. Vous me direz quels arrangements vous avez pris pour les traitements de ces nouveaux Frères..."
1841 : En France, l'abbé Jean-Marie de La Mennais, responsable de Frères de Ploermel, s'informe auprès du Frère Ambroise sur les projets de développement des écoles :
" Il me tarde de savoir d'une manière positive si nous aurons un établissement à Marie Galante, et un autre à la Trinité : il me semble que ce serait assez pour ce que vous avez de Frères, puisque vous avez renforcé les maisons de la Pointe-à-Pitre et de Saint-Pierre. Vous me direz quels arrangements vous avez pris pour les traitements de ces nouveaux Frères..."
L’ingénieur Paul Daubrée publie " La question coloniale sous le rapport indutriel " : il analyse la crise sucrière sous ses aspects techniques, dans le contexte d’une émancipation latente…La seule solution pour lui est la création d’usines centrales modernes.
Les Délégués des Colonies envoient une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture et du Commerce : ils constatent que le prix du sucre est au plus bas, du fait du développement de la betterave, il a chuté à 53 F les 50 kg et ne voient comme seule solution que la cessation de production de sucre " indigène ", c’est-à-dire de betterave !
Les Délégués des Colonies envoient une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture et du Commerce : ils constatent que le prix du sucre est au plus bas, du fait du développement de la betterave, il a chuté à 53 F les 50 kg et ne voient comme seule solution que la cessation de production de sucre " indigène ", c’est-à-dire de betterave !
En Guadeloupe, le 15 juin, le Capitaine de Vaisseau Jean-Baptiste Marie-Augustin Goubeyre, gouverneur de la Guyane, succède à Jubelin. Le président du Conseil Général est Alexandre Faujas de Saint Fonds.
A Marie-Galante, ouverture de l’école communale de garçons de Joinville.
Gastaldy est chef de bataillon, commandant militaire.
Charles Joseph Partarrieu est avocat. Le sieur Poupon est conservateur des hypothèques.
Au tribunal de Première Instance, Lacour est juge Royal, Hardouin-Cherest lieutenant de juge, Partarrieu juge auditeur. Bousquet est procureur du Roi, Saint Lanne-Pessalier est substitut du procureur, Dupuis est greffier.
Démétrius Magne est juge de paix.
Le procureur du Roi fait en juillet la tournée d’inspection sur l’instruction et le patronage des esclaves que lui impose l’Ordonnance de 1840, rapport que l’on retrouvera en 1842 dans les rapports au ministre De Mackau concernant l’ensemble des colonies :
" Dans cette tournée, le magistrat inspecteur a visité 69 habitations et environ 5.000 esclaves. Il n'a rencontré aucune résistance de la part des colons, et l'officier municipal de la commune de Joinville s'est empressé de lui prêter son assistance "
Dans son rapport, daté du 6 septembre 1841, il expose la situation générale des noirs : voir les détails au chapitre "Affranchissement"
L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg - Bourg manque comme les 3 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent : 19 naissances, 6 mariages, 22 décès, 1 reconnaissance et 3 transcriptions d’affranchissement.
A Marie-Galante, ouverture de l’école communale de garçons de Joinville.
Gastaldy est chef de bataillon, commandant militaire.
Charles Joseph Partarrieu est avocat. Le sieur Poupon est conservateur des hypothèques.
Au tribunal de Première Instance, Lacour est juge Royal, Hardouin-Cherest lieutenant de juge, Partarrieu juge auditeur. Bousquet est procureur du Roi, Saint Lanne-Pessalier est substitut du procureur, Dupuis est greffier.
Démétrius Magne est juge de paix.
Le procureur du Roi fait en juillet la tournée d’inspection sur l’instruction et le patronage des esclaves que lui impose l’Ordonnance de 1840, rapport que l’on retrouvera en 1842 dans les rapports au ministre De Mackau concernant l’ensemble des colonies :
" Dans cette tournée, le magistrat inspecteur a visité 69 habitations et environ 5.000 esclaves. Il n'a rencontré aucune résistance de la part des colons, et l'officier municipal de la commune de Joinville s'est empressé de lui prêter son assistance "
Dans son rapport, daté du 6 septembre 1841, il expose la situation générale des noirs : voir les détails au chapitre "Affranchissement"
L’Etat Civil de la mairie de Grand Bourg - Bourg manque comme les 3 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est présent : 19 naissances, 6 mariages, 22 décès, 1 reconnaissance et 3 transcriptions d’affranchissement.
L'Etat Civil de St Louis retrouve : 22 naissances, 2 reconnaissances, 12 affranchissements, 3 mariages et 16 décès.
1842 : A Marie-Galante, ouverture de l’école communale de filles de Joinville.
L’Etat Civil de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est disponible : 19 naissances, 2 mariages, 18 décès, 6 reconnaissances, 3 affranchissement.
L'Etat Civil de St Louis retrouve : 21 naissances, 2 reconnaissances, 3 affranchissements, 3 mariages et 13 décès.
Début de construction de la caserne, qui deviendra 1 siècle plus tard l’hôpital…
1843 : Le 8 février, à 10h35, séisme majeur de 70 secondes, magnitude estimée à 8, épicentre vers Le Moule...
En Guadeloupe, à Pointe à Pitre, le séisme est suivi d’un incendie qui détruit presque 1.100 des 1.400 maisons de Pointe-à-Pitre, faisant environ 2.000 morts et 1.000 blessés. Des familles entières disparurent…
Le gouverneur Gourbeyre, rédige l’après midi même au Ministre de la Marine cette lettre : " Au moment où je vous écris, j’apprends que la Pointe-à-Pitre n’existe plus… Je monte à cheval, je vais me transporter sur les lieux du désastre "
La ville du Moule est aussi détruite, St François, Ste Anne, Ste Rose, Port-Louis, Petit Bourg et Anse Bertrand en grande partie ravagés.
Au total, 3.000 morts et 1.500 blessés, soignés en grande partie à l’hôpital de Basse-Terre…
292 répliques seront enregistrées dans l’archipel Guadeloupe jusqu’au 30 décembre…
Lors de la réunion du 19 février du Conseil Privé de la Guadeloupe, tous les débats portent sur les conséquences du sinistre.
Les projets en cours sont ajournés, la reconstruction des infrastructures et des maisons devient prioritaires.
Le premier arrêté concerne tous les produits de première nécessité, en particulier alimentaires, qui sont exonérés de droits.
1842 : A Marie-Galante, ouverture de l’école communale de filles de Joinville.
L’Etat Civil de Grand Bourg Bourg manque comme les 2 années précédentes, seul l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne est disponible : 19 naissances, 2 mariages, 18 décès, 6 reconnaissances, 3 affranchissement.
L'Etat Civil de St Louis retrouve : 21 naissances, 2 reconnaissances, 3 affranchissements, 3 mariages et 13 décès.
Début de construction de la caserne, qui deviendra 1 siècle plus tard l’hôpital…
1843 : Le 8 février, à 10h35, séisme majeur de 70 secondes, magnitude estimée à 8, épicentre vers Le Moule...
En Guadeloupe, à Pointe à Pitre, le séisme est suivi d’un incendie qui détruit presque 1.100 des 1.400 maisons de Pointe-à-Pitre, faisant environ 2.000 morts et 1.000 blessés. Des familles entières disparurent…
Le gouverneur Gourbeyre, rédige l’après midi même au Ministre de la Marine cette lettre : " Au moment où je vous écris, j’apprends que la Pointe-à-Pitre n’existe plus… Je monte à cheval, je vais me transporter sur les lieux du désastre "
La ville du Moule est aussi détruite, St François, Ste Anne, Ste Rose, Port-Louis, Petit Bourg et Anse Bertrand en grande partie ravagés.
Au total, 3.000 morts et 1.500 blessés, soignés en grande partie à l’hôpital de Basse-Terre…
292 répliques seront enregistrées dans l’archipel Guadeloupe jusqu’au 30 décembre…
Lors de la réunion du 19 février du Conseil Privé de la Guadeloupe, tous les débats portent sur les conséquences du sinistre.
Les projets en cours sont ajournés, la reconstruction des infrastructures et des maisons devient prioritaires.
Le premier arrêté concerne tous les produits de première nécessité, en particulier alimentaires, qui sont exonérés de droits.
" Ce séisme aura eu une grande importance historique, car il a facilité le remplacement des anciennes sucreries de type Père Labat par des usines centrales (avec toutes les conséquences sociales que ce changement va entraîner...)
Il a aussi facilité l'évolution vers l'abolition de l'esclavage, eu égard à la conduite admirable de nombreux esclaves après la catastrophe et les liens qui s'étaient instaurés entre eux et leurs maîtres. "
Il explique enfin le peu de bâtiments restant antérieurs à cette époque.
Vont apparaitre aussi les toits et les cases en tôle pour les plus pauvres lors de la reconstruction…
A Marie-Galante, effondrement de falaises en particulier à Saragot, destruction de beaucoup de moulins et d’habitations, nombreux morts, l’église de Joinville est à terre : sa reconstruction prendra 4 ans…
L’émissaire du Conseil de la Martinique envoyé à Pointe-à-Pitre le 13 écrit : " Forcé de relâcher à Marie-Galante, je visitais Joinville que le temblement de terre a détruit en partie : cette ville a perdu toutes ses maisons en maçonnerie, une grande et belle caserne que le Gouverneur venait d’y faire construire et son église, la plus belle et la plus élégante des Antilles Françaises…"
Vieux-Fort est en grande partie rasé, les habitants et l’administration vont se déplacer dans la baie de St Louis.
Au moins 4 moulins à vent devront être entièrement reconstruits : Beaurenom, Bonnet, Chalet et Moustique.
La reconstruction d'autres sucreries se fera en partie avec les machines à vapeur naissantes, comme à la sucrerie Vangout appartenant aux Ravend.
En France, on apprend la catastrophe un mois après, le 8 mars, après l’arrivée du bateau à vapeur le Gomer.
Le Roi fait envoyer de Brest et de Toulon de l’argent, des médicaments et des rations de guerre.
Le Ministre de la Marine Roussin demande à la Chambre des Députés un crédit extraordinaire de 2,5 millions de francs et lance des souscriptions à Paris et en province. Le Roi et sa famille souscrivent pour 55.000 francs.
Le Gomer et un autre navire repartent le 29 mars avec 510.000 francs et du matériel, suivis le 1er avril de 2 autres navires de ravitaillement.
Le 25 juin, le député Charles Dupin déclare à la Chambre : " La Guadeloupe en février dernier a vu ses moulins, ses cylindres, ses appareils de cuisson bouleversés par le tremblement de terre. Des établissements perfectionnés, moins nombreux, plus complets, plus vastes, plus productifs et plus économiques vont remplacer les anciens et la richesse dans un prochain avenir sortira des débris d’une immense misère. "
Le 2 juillet, loi instaurant l’égalisation des droits entre le sucre de canne et le sucre de betterave : la récession du système sucrier de plantation se précise, avant l’abolition…
A Marie-Galante, l’Etat Civil de Joinville Bourg réapparait, sous le contrôle du nouveau maire Luc Dumay et de son adjoint Antoine Jean Duteil : 35 naissances, 11 reconnaissances, 14 " transcriptions d’affranchissement "
8 mariages et 46 décès.
L’Etat Civil de Joinville Campagne n’est pas disponible.
En novembre, son maire, Théophile Botreau Roussel Bonneterre, porte plainte auprès du gouverneur Gourbeyre contre le curé Grivel et le procureur du roi Bousquet, jugés trop proches des esclaves, voire subversifs, car ils osent évoquer une émancipation possible…
L’Etat Civil de Capesterre, qui avait disparu des archives depuis 1800, réapparait : on retrouve, enregistrés par Jean Baptiste Girard, maire et officier d’Etat Civil, 39 naissances, 1 reconnaissance et 6 affranchissements, par ailleurs, 15 mariages et 15 décès dont 1 mort-né.
L’Etat Civil de Saint Louis, sous le contrôle de Joseph Célestin Raynier, officier d’Etat Civil, retrouve 20 naissances et 8 affranchissements. Par ailleurs, 2 mariages et 16 décès.
3 colons de l’île siègent au Conseil Colonial de la Guadeloupe : Reynal de Saint Michel, Mourailles et Partarrieu.
1844 : En France, le 2 février, la création de la " SA Compagnie des Antilles " est autorisée : elle regroupe des investisseurs métropolitains conduits par le banquier Laffitte, le constructeur de matériel sucrier Derosne et Cail , le raffineur Lebaudy et quelques investisseurs guadeloupéens très minoritaires, dans le but de créer et développer des usines centrales.
Le 4 mai, la Chambre des Députés vote à 193 voix contre 52, un projet de loi préparatoire à la libération des esclaves, sur le rachat des esclaves, le droit à l’instruction, la durée du travail, le droit de propriété mobilière et les pénalités applicables aux maîtres.
L’Etat affranchit tous les esclaves du domaine public des Antilles, de la Guyane et de Bourbon.
A la Guadeloupe, cela ne concerne que 63 esclaves…
En Guadeloupe, la Compagnie des Antilles crée les 2 premières usines centrales : Marly à St Anne et Zévallos au Moule, suivie par Daubrée qui en crée 2 autres sur sa fortune personnelle : Acomat au Moule et Duval à Petit Canal.
Les contrats d’adhésion pour les planteurs qui fournissent leurs cannes sont de 10 ans avec la Compagnie et 6 ans avec Daubrée.
Le problème reste la pénurie de main d’œuvre : à part quelques " nègres marrons " engagés sans trop de questions, l’envoi d’ouvriers engagés de la métropole est tenté, sans succès.
Les nouvelles usines centrales sont obligées de louer des " journées de nègres " aux habitants voisins, au prix de 2 francs par jour, habitants qui vont bientôt manquer de bras pour le travail de la terre et la récolte.
Le système esclavagiste de plantation arrive à sa dernière extrémité…
A Marie-Galante, réapparition de l’Etat Civil de Joinville Campagne :
21 naissances, 2 reconnaissances, 15 affranchissements, par ailleurs 9 mariages et 14 décès.
L’Etat Civil de Joinville Bourg nous donne :
45 naissances, 8 reconnaissances et 7 " transcriptions d’affranchissement ", par ailleurs, 7 mariages et 43 décès.
Au total des 2 mairies de Joinville, 66 naissances, 10 reconnaissances, 22 affranchissements, 16 mariages et 57 décès.
L'Etat Civil de St Louis nous donne : 15 naissances, pas de reconnaissance ni d'affranchissement, 4 mariages et 11 décès.
L'Etat Civil de Capesterre nous donne : 31 naissances, 4 reconnaissances, 10 affranchissements, 14 mariages et 19 décès.
Pour l'ensemble de l'île, 117 naissances pour 87 décès, balance positive.
Les " libres " représentent le quart de la population et à Joinville 62% de la population de couleur : on sent bien que l’esclavage va bientôt disparaître…
Le 9 octobre, mort de Boiminy Hégésippe Wachter sur son habitation Pichelin : l’habitation appartient à l’indivision, le fils ainé François Cirin Boismenil Hégésippe Wachter exploite l'habitation Port-Louis.
Avec son épouse Julienne Isménie Bonnet, 2 de leurs 5 enfants sont déjà nés sur l’habitation Port Louis : Claire Elisabeth en 1840 (morte à 35 jours), Mathilde Adélaïde en 1841 (morte à 17 mois)
Début de la reconstruction de l’église de Joinville par Mr Achille Cuinet, maître-maçon.
Le service paroissial a lieu dans un local provisoire de la rue Beaurenom.
Arthur de Retz, pour régler ses dettes, vend 3 hectares de terre à la nouvelle Compagnie des Antilles pour y implanter une usine, future Grande Anse. Son habitation sucrerie s'arrêtera l'année suivante, ses cannes seront traitées à l'usine...
1845 : En France, le 18 juillet, lois Mackau, " relatives au régime des esclaves dans les colonies " signées par Louis Philippe : l’Amiral Ange Réné Armand de Mackau, ministre de la Marine et ex-gouverneur de la Martinique, apporte une législation qui veut réglementer 4 domaines :
Les esclaves ont le droit de se racheter ou de racheter leurs ascendants ou descendants : le prix est fixé à l’amiable avec le maître ou par une commission, dans tous les cas l’affranchi doit accepter un engagement de travail de 5 ans sur l’habitation, sous peine de dommages intérêts.
Le 30 octobre, Lamartine écrit : " Le parlement a voté une loi destinée à améliorer le régime des esclaves dans nos colonies. Les esclaves, en apprenant que le parlement s'était occupé d'eux, comptaient sur la liberté, objet incessant de leurs rêves, unique remède à leurs maux. Quand ils ont vu que la loi ne contenait ni la liberté qu'ils espèrent, ni même la moindre modification à leur misérable destin, ils sont tombés dans le découragement qui suit toute grande déception. "
En Guadeloupe, le Gouverneur Goubeyre, de retour d’une tournée d’inspection en Basse-Terre, est emporté en 10 jours par la fièvre
" muqueuse " (la typhoïde). Ses funérailles le 7 juin à Basse-Terre se font en présence d’une foule immense, car il avait été très apprécié, en particulier du fait de son action après le séisme…On rebaptise à son nom la paroisse du Dos-d’Ane.
Le Colonel Joseph-Athanase Varlet, commandant militaire, devient gouverneur par intérim.
Le 31 octobre arrive le nouveau Gouverneur, le Capitaine de Frégate Marie Jean-François Layrle, qui était gouverneur de la Guyane.
Création d’une usine centrale Bellevue à Port Louis par la Compagnie des Antilles.
Des colons Guadeloupéens, indépendamment de la Compagnie et de Daubrée, se regroupent et créent de petites usines centrales Chabert à Petit-Canal et Marquisat de Brinon à Capesterre.
A Marie-Galante, Daney de Marcillac est nommé juge royal, Mercier procureur du Roi et l’avocat Charles de La Charrière devient juge auditeur.
A l’occasion d’une séparation de biens publiée dans la Gazette, on apprend que la dame Laballe tient une boulangerie à Joinville :
Il a aussi facilité l'évolution vers l'abolition de l'esclavage, eu égard à la conduite admirable de nombreux esclaves après la catastrophe et les liens qui s'étaient instaurés entre eux et leurs maîtres. "
Il explique enfin le peu de bâtiments restant antérieurs à cette époque.
Vont apparaitre aussi les toits et les cases en tôle pour les plus pauvres lors de la reconstruction…
A Marie-Galante, effondrement de falaises en particulier à Saragot, destruction de beaucoup de moulins et d’habitations, nombreux morts, l’église de Joinville est à terre : sa reconstruction prendra 4 ans…
L’émissaire du Conseil de la Martinique envoyé à Pointe-à-Pitre le 13 écrit : " Forcé de relâcher à Marie-Galante, je visitais Joinville que le temblement de terre a détruit en partie : cette ville a perdu toutes ses maisons en maçonnerie, une grande et belle caserne que le Gouverneur venait d’y faire construire et son église, la plus belle et la plus élégante des Antilles Françaises…"
Vieux-Fort est en grande partie rasé, les habitants et l’administration vont se déplacer dans la baie de St Louis.
Au moins 4 moulins à vent devront être entièrement reconstruits : Beaurenom, Bonnet, Chalet et Moustique.
La reconstruction d'autres sucreries se fera en partie avec les machines à vapeur naissantes, comme à la sucrerie Vangout appartenant aux Ravend.
En France, on apprend la catastrophe un mois après, le 8 mars, après l’arrivée du bateau à vapeur le Gomer.
Le Roi fait envoyer de Brest et de Toulon de l’argent, des médicaments et des rations de guerre.
Le Ministre de la Marine Roussin demande à la Chambre des Députés un crédit extraordinaire de 2,5 millions de francs et lance des souscriptions à Paris et en province. Le Roi et sa famille souscrivent pour 55.000 francs.
Le Gomer et un autre navire repartent le 29 mars avec 510.000 francs et du matériel, suivis le 1er avril de 2 autres navires de ravitaillement.
Le 25 juin, le député Charles Dupin déclare à la Chambre : " La Guadeloupe en février dernier a vu ses moulins, ses cylindres, ses appareils de cuisson bouleversés par le tremblement de terre. Des établissements perfectionnés, moins nombreux, plus complets, plus vastes, plus productifs et plus économiques vont remplacer les anciens et la richesse dans un prochain avenir sortira des débris d’une immense misère. "
Le 2 juillet, loi instaurant l’égalisation des droits entre le sucre de canne et le sucre de betterave : la récession du système sucrier de plantation se précise, avant l’abolition…
A Marie-Galante, l’Etat Civil de Joinville Bourg réapparait, sous le contrôle du nouveau maire Luc Dumay et de son adjoint Antoine Jean Duteil : 35 naissances, 11 reconnaissances, 14 " transcriptions d’affranchissement "
8 mariages et 46 décès.
L’Etat Civil de Joinville Campagne n’est pas disponible.
En novembre, son maire, Théophile Botreau Roussel Bonneterre, porte plainte auprès du gouverneur Gourbeyre contre le curé Grivel et le procureur du roi Bousquet, jugés trop proches des esclaves, voire subversifs, car ils osent évoquer une émancipation possible…
L’Etat Civil de Capesterre, qui avait disparu des archives depuis 1800, réapparait : on retrouve, enregistrés par Jean Baptiste Girard, maire et officier d’Etat Civil, 39 naissances, 1 reconnaissance et 6 affranchissements, par ailleurs, 15 mariages et 15 décès dont 1 mort-né.
L’Etat Civil de Saint Louis, sous le contrôle de Joseph Célestin Raynier, officier d’Etat Civil, retrouve 20 naissances et 8 affranchissements. Par ailleurs, 2 mariages et 16 décès.
3 colons de l’île siègent au Conseil Colonial de la Guadeloupe : Reynal de Saint Michel, Mourailles et Partarrieu.
1844 : En France, le 2 février, la création de la " SA Compagnie des Antilles " est autorisée : elle regroupe des investisseurs métropolitains conduits par le banquier Laffitte, le constructeur de matériel sucrier Derosne et Cail , le raffineur Lebaudy et quelques investisseurs guadeloupéens très minoritaires, dans le but de créer et développer des usines centrales.
Le 4 mai, la Chambre des Députés vote à 193 voix contre 52, un projet de loi préparatoire à la libération des esclaves, sur le rachat des esclaves, le droit à l’instruction, la durée du travail, le droit de propriété mobilière et les pénalités applicables aux maîtres.
L’Etat affranchit tous les esclaves du domaine public des Antilles, de la Guyane et de Bourbon.
A la Guadeloupe, cela ne concerne que 63 esclaves…
En Guadeloupe, la Compagnie des Antilles crée les 2 premières usines centrales : Marly à St Anne et Zévallos au Moule, suivie par Daubrée qui en crée 2 autres sur sa fortune personnelle : Acomat au Moule et Duval à Petit Canal.
Les contrats d’adhésion pour les planteurs qui fournissent leurs cannes sont de 10 ans avec la Compagnie et 6 ans avec Daubrée.
Le problème reste la pénurie de main d’œuvre : à part quelques " nègres marrons " engagés sans trop de questions, l’envoi d’ouvriers engagés de la métropole est tenté, sans succès.
Les nouvelles usines centrales sont obligées de louer des " journées de nègres " aux habitants voisins, au prix de 2 francs par jour, habitants qui vont bientôt manquer de bras pour le travail de la terre et la récolte.
Le système esclavagiste de plantation arrive à sa dernière extrémité…
A Marie-Galante, réapparition de l’Etat Civil de Joinville Campagne :
21 naissances, 2 reconnaissances, 15 affranchissements, par ailleurs 9 mariages et 14 décès.
L’Etat Civil de Joinville Bourg nous donne :
45 naissances, 8 reconnaissances et 7 " transcriptions d’affranchissement ", par ailleurs, 7 mariages et 43 décès.
Au total des 2 mairies de Joinville, 66 naissances, 10 reconnaissances, 22 affranchissements, 16 mariages et 57 décès.
L'Etat Civil de St Louis nous donne : 15 naissances, pas de reconnaissance ni d'affranchissement, 4 mariages et 11 décès.
L'Etat Civil de Capesterre nous donne : 31 naissances, 4 reconnaissances, 10 affranchissements, 14 mariages et 19 décès.
Pour l'ensemble de l'île, 117 naissances pour 87 décès, balance positive.
Les " libres " représentent le quart de la population et à Joinville 62% de la population de couleur : on sent bien que l’esclavage va bientôt disparaître…
Le 9 octobre, mort de Boiminy Hégésippe Wachter sur son habitation Pichelin : l’habitation appartient à l’indivision, le fils ainé François Cirin Boismenil Hégésippe Wachter exploite l'habitation Port-Louis.
Avec son épouse Julienne Isménie Bonnet, 2 de leurs 5 enfants sont déjà nés sur l’habitation Port Louis : Claire Elisabeth en 1840 (morte à 35 jours), Mathilde Adélaïde en 1841 (morte à 17 mois)
Début de la reconstruction de l’église de Joinville par Mr Achille Cuinet, maître-maçon.
Le service paroissial a lieu dans un local provisoire de la rue Beaurenom.
Arthur de Retz, pour régler ses dettes, vend 3 hectares de terre à la nouvelle Compagnie des Antilles pour y implanter une usine, future Grande Anse. Son habitation sucrerie s'arrêtera l'année suivante, ses cannes seront traitées à l'usine...
1845 : En France, le 18 juillet, lois Mackau, " relatives au régime des esclaves dans les colonies " signées par Louis Philippe : l’Amiral Ange Réné Armand de Mackau, ministre de la Marine et ex-gouverneur de la Martinique, apporte une législation qui veut réglementer 4 domaines :
- Obligation de nourriture et d’entretien avec logement et habillement obligatoire, sous peine d’amende de 101 à 300 francs
- Contrôle du régime des ateliers (journée de 9 heures et demi 6 heure du matin à 6 heure du soir avec 2 heures et demi de repos, pouvant être prolongée de 2 heures pendant les périodes de récolte ou de fabrication, le repos dominical ou lors des fêtes religieuses est obligatoire, sous peine d’amende de 15 à 100 francs.
- Les sévices corporels et violences " en dehors de limites du pouvoir disciplinaire " sont punis d’emprisonnement de 16 jours à 2 ans et/ou d’amendes de 101 à 300 francs, et si la préméditation est prouvée de 200 à 1.000 francs…
- Obligation d’une instruction religieuse, sous peine d’amende de 101 à 300 francs et d’instruction élémentaire avec création d’écoles.
- Droit au mariage des personnes " non libres ".
Les esclaves ont le droit de se racheter ou de racheter leurs ascendants ou descendants : le prix est fixé à l’amiable avec le maître ou par une commission, dans tous les cas l’affranchi doit accepter un engagement de travail de 5 ans sur l’habitation, sous peine de dommages intérêts.
Le 30 octobre, Lamartine écrit : " Le parlement a voté une loi destinée à améliorer le régime des esclaves dans nos colonies. Les esclaves, en apprenant que le parlement s'était occupé d'eux, comptaient sur la liberté, objet incessant de leurs rêves, unique remède à leurs maux. Quand ils ont vu que la loi ne contenait ni la liberté qu'ils espèrent, ni même la moindre modification à leur misérable destin, ils sont tombés dans le découragement qui suit toute grande déception. "
En Guadeloupe, le Gouverneur Goubeyre, de retour d’une tournée d’inspection en Basse-Terre, est emporté en 10 jours par la fièvre
" muqueuse " (la typhoïde). Ses funérailles le 7 juin à Basse-Terre se font en présence d’une foule immense, car il avait été très apprécié, en particulier du fait de son action après le séisme…On rebaptise à son nom la paroisse du Dos-d’Ane.
Le Colonel Joseph-Athanase Varlet, commandant militaire, devient gouverneur par intérim.
Le 31 octobre arrive le nouveau Gouverneur, le Capitaine de Frégate Marie Jean-François Layrle, qui était gouverneur de la Guyane.
Création d’une usine centrale Bellevue à Port Louis par la Compagnie des Antilles.
Des colons Guadeloupéens, indépendamment de la Compagnie et de Daubrée, se regroupent et créent de petites usines centrales Chabert à Petit-Canal et Marquisat de Brinon à Capesterre.
A Marie-Galante, Daney de Marcillac est nommé juge royal, Mercier procureur du Roi et l’avocat Charles de La Charrière devient juge auditeur.
A l’occasion d’une séparation de biens publiée dans la Gazette, on apprend que la dame Laballe tient une boulangerie à Joinville :
L’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve :
40 naissances, 18 reconnaissances, 30 affranchissements, par ailleurs, 16 mariages et 46 décès.
L’Etat Civil de Joinville Campagne retrouve :
16 naissances, 1 reconnaissance et 7 affranchissements. 18 décès enregistrés à Joinville Campagne, dont 4 sur l’habitation Les Vanniers et 2 sur l’habitation Bonneval. Par ailleurs 4 mariages.
Au total des 2 mairies de Joinville (Grand Bourg) : 56 naissances, 19 reconnaissances, 37 affranchissements, 20 mariages et 64 décès.
L’Etat Civil de Capesterre retrouve 46 naissances, 9 reconnaissances, 16 affranchissements, 13 mariages et 31 décès.
L’Etat Civil de St Louis retrouve 21 naissances, 2 reconnaissances, 7 affranchissements, 2 mariages et 22 décès.
Au total sur l'île, 123 naissances pour 117 décès, balance faiblement positive...
Parmi ces actes, Julie Boisménil Hégésippe Wachter, épouse d’Auguste Boulogne, accouche à la maison principale de l’habitation Bonneval d’un garçon : Paulin Donatien Boisménil, qui décèdera 2 mois plus tard, suivi quelques jours après de leur 1er fils Jules, 2 ans…
Sa sœur Marie Ermane, épouse d’Arthur Boulogne Boivin, accouche quelques jours plus tard dans la même habitation d’une fille : Marie Caroline
Marie Henriette Larrouy hérite de l'habitation Guignes, elle fait construire une sucrerie avec machine à vapeur sur un nouveau site dans la vallée, plus accessible aux cabrouets, elle fonctionnera jusqu'en 1894.
Désertion des esclaves sur l'habitation Bonneterre : les esclaves ont eu connaissance du projet de loi sur leur condition et pensent leur libération prochaine : cela ne durera guère...
Création de 2 usines centrales à Marie Galante :
La Compagnie des Antilles crée l’usine de Grande-Anse, équipée de matériel Cail, le plus moderne de l’époque, avec machines à vapeur, générateur de vapeur, moulins à canne horizontaux, le tout piloté par l'ingénieur Felix Bon.
Pour sa première campagne, elle manipule les 4.500 tonnes de cannes de 4 habitations et produit 4.000 quintaux de sucre. Par comparaison, une habitation-sucrerie marie-galantaise produit en moyenne 474 quintaux par an…
En même temps, une petite usine apparaît sur l’habitation Bernard, qui n’est pas vraiment centrale, mais plutôt une grosse habitation modernisée, puisque destinée à ses seules cannes et beaucoup moins moderne que Grande-Anse, située peut-être à Capesterre sur l’emplacement de la future usine Bernard, 40 ans plus tard…
Ceci entraine cela, le prix des habitations s’effondre : pour exemple l’habitation Trois-Ilets, évaluée à 343.000 F en 1828, elle ne vaut plus que 71.000 F…
1846 : Abolition de l’esclavage dans les colonies danoises : Ste Croix, St Thomas et St Jean.
Une Ordonnance royale du 4 juin limite l’usage du fouet à 15 coups par semaine et aux seuls esclaves mâles…
Une autre Ordonnance du 26 septembre porte de 6 à 10 pour la Guadeloupe et dépendances le nombre de juges de paix chargés de la surveillance de l’exécution de la loi de juillet 45, avec tournées d’inspection dans les ateliers.
40 naissances, 18 reconnaissances, 30 affranchissements, par ailleurs, 16 mariages et 46 décès.
L’Etat Civil de Joinville Campagne retrouve :
16 naissances, 1 reconnaissance et 7 affranchissements. 18 décès enregistrés à Joinville Campagne, dont 4 sur l’habitation Les Vanniers et 2 sur l’habitation Bonneval. Par ailleurs 4 mariages.
Au total des 2 mairies de Joinville (Grand Bourg) : 56 naissances, 19 reconnaissances, 37 affranchissements, 20 mariages et 64 décès.
L’Etat Civil de Capesterre retrouve 46 naissances, 9 reconnaissances, 16 affranchissements, 13 mariages et 31 décès.
L’Etat Civil de St Louis retrouve 21 naissances, 2 reconnaissances, 7 affranchissements, 2 mariages et 22 décès.
Au total sur l'île, 123 naissances pour 117 décès, balance faiblement positive...
Parmi ces actes, Julie Boisménil Hégésippe Wachter, épouse d’Auguste Boulogne, accouche à la maison principale de l’habitation Bonneval d’un garçon : Paulin Donatien Boisménil, qui décèdera 2 mois plus tard, suivi quelques jours après de leur 1er fils Jules, 2 ans…
Sa sœur Marie Ermane, épouse d’Arthur Boulogne Boivin, accouche quelques jours plus tard dans la même habitation d’une fille : Marie Caroline
Marie Henriette Larrouy hérite de l'habitation Guignes, elle fait construire une sucrerie avec machine à vapeur sur un nouveau site dans la vallée, plus accessible aux cabrouets, elle fonctionnera jusqu'en 1894.
Désertion des esclaves sur l'habitation Bonneterre : les esclaves ont eu connaissance du projet de loi sur leur condition et pensent leur libération prochaine : cela ne durera guère...
Création de 2 usines centrales à Marie Galante :
La Compagnie des Antilles crée l’usine de Grande-Anse, équipée de matériel Cail, le plus moderne de l’époque, avec machines à vapeur, générateur de vapeur, moulins à canne horizontaux, le tout piloté par l'ingénieur Felix Bon.
Pour sa première campagne, elle manipule les 4.500 tonnes de cannes de 4 habitations et produit 4.000 quintaux de sucre. Par comparaison, une habitation-sucrerie marie-galantaise produit en moyenne 474 quintaux par an…
En même temps, une petite usine apparaît sur l’habitation Bernard, qui n’est pas vraiment centrale, mais plutôt une grosse habitation modernisée, puisque destinée à ses seules cannes et beaucoup moins moderne que Grande-Anse, située peut-être à Capesterre sur l’emplacement de la future usine Bernard, 40 ans plus tard…
Ceci entraine cela, le prix des habitations s’effondre : pour exemple l’habitation Trois-Ilets, évaluée à 343.000 F en 1828, elle ne vaut plus que 71.000 F…
1846 : Abolition de l’esclavage dans les colonies danoises : Ste Croix, St Thomas et St Jean.
Une Ordonnance royale du 4 juin limite l’usage du fouet à 15 coups par semaine et aux seuls esclaves mâles…
Une autre Ordonnance du 26 septembre porte de 6 à 10 pour la Guadeloupe et dépendances le nombre de juges de paix chargés de la surveillance de l’exécution de la loi de juillet 45, avec tournées d’inspection dans les ateliers.
Le 31 octobre, Arrêté du gouverneur de Guadeloupe qui impose le respect de l’ordonnance de 1833 concernant les terres qui doivent être données à cultiver aux esclaves avec 1 jour de liberté pour sa culture. La surface doit être de 8 ares minimum pour chaque esclave s’il assure sa subsistance, de 4 ares s’il est nourri par le maître, surface à laquelle on rajoute 1/5ème d’are par enfant.
A Marie-Galante, l’Etat Civil de Joinville Campagne retrouve : 19 naissances, 1 reconnaissance et 12 affranchissements, par ailleurs, 6 mariages et 17 décès.
L’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve : 50 naissances, 4 reconnaissances et 26 affranchissements, par ailleurs, 11 mariages et 50 décès.
Au total des 2 mairies de Joinville, 69 naissances, 5 reconnaissances, 38 affranchissements, 17 mariages et 67 décès.
L'Etat Civil de St Louis retrouve : 22 naissances, 2 reconnaissances, 9 affranchissements, 2 mariages et 11 décès.
L'Etat Civil de Capesterre retrouve : 30 naissances, 2 reconnaissances, 19 affranchissements, 9 mariages et 31 décès.
Au total sur l'île, 121 naissances pour 109 décès, balance toujours positive...
Côté justice, Dupuis a repris le poste de juge royal, Mercier est toujours procureur du Roi, Gaigneron de Marolles est substitut du procureur et Marie Auguste Prudent de Casamajor, avocat, devient juge auditeur.
2 juges de paix : Démétrius Magne pour le canton de Joinville et Etienne Domenc, ancien avocat de St Girons, pour le canton de Capesterre. A Joinville, Lauriat est juge suppléant et Moringlane greffier.
2 avocats : Baudin et Béjoutet et 2 avoués : Roux et D’Auxion, tous à Joinvillle.
Un nouveau projet voit le jour, une gendarmerie pour Joinville :
L’Etat Civil de Joinville Bourg retrouve : 50 naissances, 4 reconnaissances et 26 affranchissements, par ailleurs, 11 mariages et 50 décès.
Au total des 2 mairies de Joinville, 69 naissances, 5 reconnaissances, 38 affranchissements, 17 mariages et 67 décès.
L'Etat Civil de St Louis retrouve : 22 naissances, 2 reconnaissances, 9 affranchissements, 2 mariages et 11 décès.
L'Etat Civil de Capesterre retrouve : 30 naissances, 2 reconnaissances, 19 affranchissements, 9 mariages et 31 décès.
Au total sur l'île, 121 naissances pour 109 décès, balance toujours positive...
Côté justice, Dupuis a repris le poste de juge royal, Mercier est toujours procureur du Roi, Gaigneron de Marolles est substitut du procureur et Marie Auguste Prudent de Casamajor, avocat, devient juge auditeur.
2 juges de paix : Démétrius Magne pour le canton de Joinville et Etienne Domenc, ancien avocat de St Girons, pour le canton de Capesterre. A Joinville, Lauriat est juge suppléant et Moringlane greffier.
2 avocats : Baudin et Béjoutet et 2 avoués : Roux et D’Auxion, tous à Joinvillle.
Un nouveau projet voit le jour, une gendarmerie pour Joinville :
Côté santé, 3 médecins Pommeau, Seunelle et Brumant Boisjoli dit Bellevue et un Officier de Santé Mouraille.
3 pharmaciens : Souqual, Raiffer et Granier de Cassagnac.
On accouche toujours dans l’habitation : dans la maison prinicipale de l’habitation Grande Anse, Louise Romain Dubois Beauplan, 23 ans, épouse d’Arthur, vicomte de Retz, 27 ans, met au monde le 4 février une fille Marie Eulalie Amélia.
Idem, à l’habitation Les Basses, où Emilia Boulogne, 28 ans, épouse de Jacques Onésiphor Vergé, 36 ans, accouche le 3 avril d’une fille Marie Irmis.
Julie Boisménil Hégésippe Wachter, épouse d’Auguste Boulogne, qui avait perdu l’an dernier ses 2 enfants, accouche à nouveau à la maison principale de l’habitation Bonneval d’un garçon Côme Edgar.
Dans la nuit du 1er au 2 juin, quelques esclaves volent un canot et s’enfuient à la Dominique…
1847 : En France, début de la crise alimentaire par manque de blé et donc de pain.
La concurrence du sucre de betterave devient majeure : 52.400 tonnes de production annuelle, soit 20 fois plus qu’en 1828…
Cette production se fait avec une technologie mécanisée moderne utilisant tous les progrès de la révolution industrielle, avec un coût de production très bas.
Le prix de la "bonne quatrième", qualité habituelle de la production des habitations sucreries est tombé à 49 F le quintal.
Aux Antilles, les habitants-sucriers se sentent menacés : l’abolition se profile, la concurrence du sucre de betterave métropolitain devient majeure et, de plus, leurs procédés de fabrication n’ont guère évolué depuis le Père Labat, 150 ans avant…
Schoelcher écrit : " A la Guadeloupe, 12.000 blancs en face de 93.000 esclaves, ne se trouvent pas en sécurité avec 3.000 hommes de forces armées et 6.000 de milice "...
Le 21 juin, le général Armand de la Tourette d’Ambert, président du Conseil Colonial, prononce un discours où il invite les colons à devancer et à préparer l’abolition " par une puissante organisation du travail pour leur transformation future ".
Suite à une directive ministérielle pour favoriser l’affranchissement, le gouverneur, après avis du procureur et du Conseil Privé, alloue une somme " pour parfaire le prix de leur rachat amiable ou forcé " à ceux qui en ont fait la demande ; après enquête de moralité, le but est de leur permettre de se réunir à une famille déjà libre ou de contracter un mariage…
Ces demandeurs bénéficient ainsi d’une allocation entre 300 et 2500 francs.
3 pharmaciens : Souqual, Raiffer et Granier de Cassagnac.
On accouche toujours dans l’habitation : dans la maison prinicipale de l’habitation Grande Anse, Louise Romain Dubois Beauplan, 23 ans, épouse d’Arthur, vicomte de Retz, 27 ans, met au monde le 4 février une fille Marie Eulalie Amélia.
Idem, à l’habitation Les Basses, où Emilia Boulogne, 28 ans, épouse de Jacques Onésiphor Vergé, 36 ans, accouche le 3 avril d’une fille Marie Irmis.
Julie Boisménil Hégésippe Wachter, épouse d’Auguste Boulogne, qui avait perdu l’an dernier ses 2 enfants, accouche à nouveau à la maison principale de l’habitation Bonneval d’un garçon Côme Edgar.
Dans la nuit du 1er au 2 juin, quelques esclaves volent un canot et s’enfuient à la Dominique…
1847 : En France, début de la crise alimentaire par manque de blé et donc de pain.
La concurrence du sucre de betterave devient majeure : 52.400 tonnes de production annuelle, soit 20 fois plus qu’en 1828…
Cette production se fait avec une technologie mécanisée moderne utilisant tous les progrès de la révolution industrielle, avec un coût de production très bas.
Le prix de la "bonne quatrième", qualité habituelle de la production des habitations sucreries est tombé à 49 F le quintal.
Aux Antilles, les habitants-sucriers se sentent menacés : l’abolition se profile, la concurrence du sucre de betterave métropolitain devient majeure et, de plus, leurs procédés de fabrication n’ont guère évolué depuis le Père Labat, 150 ans avant…
Schoelcher écrit : " A la Guadeloupe, 12.000 blancs en face de 93.000 esclaves, ne se trouvent pas en sécurité avec 3.000 hommes de forces armées et 6.000 de milice "...
Le 21 juin, le général Armand de la Tourette d’Ambert, président du Conseil Colonial, prononce un discours où il invite les colons à devancer et à préparer l’abolition " par une puissante organisation du travail pour leur transformation future ".
Suite à une directive ministérielle pour favoriser l’affranchissement, le gouverneur, après avis du procureur et du Conseil Privé, alloue une somme " pour parfaire le prix de leur rachat amiable ou forcé " à ceux qui en ont fait la demande ; après enquête de moralité, le but est de leur permettre de se réunir à une famille déjà libre ou de contracter un mariage…
Ces demandeurs bénéficient ainsi d’une allocation entre 300 et 2500 francs.
Pour Marie Galante, 38 benéficieront d’une allocation en 1847.
En Guadeloupe, le 1er janvier est publié la "Mercuriale du prix des denrées de la colonie" :
En Guadeloupe, le 1er janvier est publié la "Mercuriale du prix des denrées de la colonie" :
La nouvelle Administration de l’Intérieur comprend 3 bureaux :
Le 11 août, le recensement est lancé par Arrêté du gouverneur Layrle :
Tous les libres sont censés aller prendre leurs 3 feuillets en mairie, tous les propriétaires d’esclaves doivent les récupérer et les remplir, et tous doivent les adresser avant le 15 octobre à l’Administration de l’Intérieur sous peine 3 F d’amende par jour de retard.
- Aministration générale, Administration communale, Contributions directes et indirectes
- Elections générales et communales, Personnel des mairies, Contentieux et Travaux publics
- Régime de l’Esclavage, de l’Agriculture et de l’Instruction Publique
Le 11 août, le recensement est lancé par Arrêté du gouverneur Layrle :
Tous les libres sont censés aller prendre leurs 3 feuillets en mairie, tous les propriétaires d’esclaves doivent les récupérer et les remplir, et tous doivent les adresser avant le 15 octobre à l’Administration de l’Intérieur sous peine 3 F d’amende par jour de retard.
A Marie-Galante 13.691 habitants, globalement stable 4 ans après le désastre, dont 9.882 esclaves, pour la première fois en baisse (72%), la population blanche est remontée à 3.800.
Les habitations-sucreries restent à 81, ce qui veut dire que la majorité des destructions ont été réparées, cultivant 2.700 hectares de canne, le café occupe 44 hectares, le coton 216, les vivres 1.451 hectares.
En 2 tournées d'inspection en aôut et octobre, le procureur général va visiter 57 habitations et 5272 esclaves : les principaux manques relevés concernent la ration réglementaire, l'instruction et la prière, les sévices corporels semblent faibles, avec 5% de punition au fouet...
La crise du système se précise avec une baisse de 30% des esclaves employés dans les plantations et une production de sucre en chute de 60% avec 14.782 quintaux contre 47.344 en 1735…
Le 26 février, malgré l’interdiction de la traite, une goélette exporte 30 esclaves qui seront revendus à Vieques (Porto Rico), alors que le procureur du Roi Mercier est en tournée à Saint Louis. Les autorités locales resteront silencieuses…
Le 23 juillet, un décret du Roi demande la fusion de Joinville et Grand Bourg campagne en une seule commune : cette fusion n’aura un décret d’application qu’en février 1848 et ne sera appliqué de fait qu’en 1849 après les évènements dramatiques qui vont survenir pendant les élections…
Les émeutes de la Mare au Punch n’auraient probablement pas eu lieu sans la mairie de Grand Bourg campagne et son maire à Pirogue !
Les habitations-sucreries restent à 81, ce qui veut dire que la majorité des destructions ont été réparées, cultivant 2.700 hectares de canne, le café occupe 44 hectares, le coton 216, les vivres 1.451 hectares.
En 2 tournées d'inspection en aôut et octobre, le procureur général va visiter 57 habitations et 5272 esclaves : les principaux manques relevés concernent la ration réglementaire, l'instruction et la prière, les sévices corporels semblent faibles, avec 5% de punition au fouet...
La crise du système se précise avec une baisse de 30% des esclaves employés dans les plantations et une production de sucre en chute de 60% avec 14.782 quintaux contre 47.344 en 1735…
Le 26 février, malgré l’interdiction de la traite, une goélette exporte 30 esclaves qui seront revendus à Vieques (Porto Rico), alors que le procureur du Roi Mercier est en tournée à Saint Louis. Les autorités locales resteront silencieuses…
Le 23 juillet, un décret du Roi demande la fusion de Joinville et Grand Bourg campagne en une seule commune : cette fusion n’aura un décret d’application qu’en février 1848 et ne sera appliqué de fait qu’en 1849 après les évènements dramatiques qui vont survenir pendant les élections…
Les émeutes de la Mare au Punch n’auraient probablement pas eu lieu sans la mairie de Grand Bourg campagne et son maire à Pirogue !
Les droits d’imposition sont fixés le même jour : 11,50 francs pour les esclaves du bourg de Joinville et 8 francs pour ceux des rhumeries et vinaigreries ; pour les noirs de grande culture, sucreries et caféyères, la capitation est remplacée par un droit fixe de 1,70 franc par 100 kg de sucre et de 6,20 par quintal de café.
Les impôts sont fixes pour certaines professions : 300 F pour les notaires, 300 F les avoués, 200 F les médecins et 100 F les chirurgiens et officiers de santé…
Un droit de 3% est perçu sur la valeur locative des maisons à Joinville, 2% dans les 2 autres bourgs.
Une license de cabaret de 500 F est perçue sur tous les débits de boissons ou cercles de jeux du bourg (il monte jusqu’à 1000 F à Pointe à Pitre…)
A Joinville, l’église de la Conception est enfin ouverte au culte par le curé Grivel et le vicaire Delpont après 3 ans de travaux.
Les Frères de Ploermel gérent l’école gratuite des garçons avec Frère Frédéric et Frère Jacob-Marie.
Les Sœurs de St Joseph gérent l’école gratuite des filles avec sœur Ursule et sœur Elisabeth.
La sœur Anne-Marie Billard, leur supérieure, s’occupe de l’hôpital.
Le maire de Joinville est toujours Luc Demay de Goustine, son adjoint Joseph Roussel Bonneterre, ils viennent d’être nommés le 24 janvier par le gouverneur Layrle sur proposition du directeur de l’Administration Intérieure Billecocq.
Joseph Martin est directeur de la Poste aux lettres et propriétaire associé de l’habitation Pichery.
L’Etat Major de Joinville comprend le commandant Des Ondes, le capitaine-adjudant major Raiffer, le sous-lieutenant Alphonse Bonneterre et De Briel porte drapeau.
Il existe une Compagnie de Chasseurs à pied, capitaine Maulois et lieutenant Blondet, une Compagnie de Grenadiers, lieutenant Dubard Latour et sous-lieutenant Prunet, une Compagnie de Voltigeurs, capitaine Demeulle et lieutenant Boulogne, enfin une Compagnie de Chasseurs à cheval, lieutenant Houelche et sous-lieutenant Bonnet.
Chez les pompiers, le capitaine est Raytier, le lieutenant Adolphe et le sous-lieutenant Laborde.
François Bellevue est chirurgien militaire. Un chirurgien de 2ème classe de la Marine, Senelle, est nommé en plus, qui sera remplacé en fin d’année par Poumeau.
Pour l’Etat Civil de Joinville-Bourg : 51 naissances, 8 reconnaissances, 15 mariages, 67 décès et 23 affranchissements.
A Joinville-campagne, Théophile Roussel Bonneterre est maire, son adjoint est Victor Raynal de Saint Michel.
Pour L’Etat Civil, 16 naissances, 2 reconnaissances, 3 mariages, 18 décès et 14 affranchissements à Joinville-Campagne.
Au total des 2 mairies de Joinville, 67 naissances, 37 affranchissements, 10 reconnaissances, 18 mariages et 85 décès, qui l’emportent nettement sur les naissances…
A Capesterre, la nouvelle usine Bernard ferme…
Noël Fincer Bellevue est maire, son adjoint est Jean-Hubert Boulogne. Ils démissionnent en octobre, sont nommés à leur place, par arrêté du gouverneur, Saint-Germain Partarrieu et Antoine Décap Boulogne.
Le curé de la paroisse est Beffrieu.
Le pharmacien est Jean-Louis de Souqual, le boulanger Louis Sarraud.
L'Etat Civil nous donne 30 naissances, 2 reconnaissances, 15 affranchissements, 6 mariages et 38 décès .
L’Etat Major est représenté par le capitaine Vergé, qui commande aussi la Compagnie de Grenadiers où Adolphe Brumant est nommé lieutenant en fin d’année. La Compagnie de Chasseurs est commandée par le lieutenant Monfret fils, celle de Chasseurs à cheval par le lieutenant Beaulieu Boulogne.
A Vieux-Fort St Louis, le maire est Séverin Baucage, son adjoint Louis Vergé fils.
Le curé de la paroisse est Nicolaî, avec l’abbé Souquière comme vicaire.
L'Etat Civil nous donne 11 naissances, 1 reconnaissances, 17 affranchissements et 17 décès.
L’Etat Major est commandé par le commandant Roussel Bonneterre. La Compagnie de Grenadiers est commandée par le capitaine Valéry Larrouy, la Compagnie de Chasseurs par Bernier et la Compagnie de Chasseurs à cheval par le sous-lieutenant Pasquier.
A St Barthélémy, le système des classes semble terminé : le gouverneur suèdois James Haasum émancipe les 529 esclaves restants le 9 octobre, après 1 an d’évaluation de leur prix pour pouvoir indemniser leurs propriétaires.
Toutefois, à partir du recensement suivant en 1853, les classes réapparaitront : les A seront les blancs, les B les colorés et les C les émancipés…Il faudra attendre 1863 pour qu’elles disparaissent, remplacées par les religions…
Les impôts sont fixes pour certaines professions : 300 F pour les notaires, 300 F les avoués, 200 F les médecins et 100 F les chirurgiens et officiers de santé…
Un droit de 3% est perçu sur la valeur locative des maisons à Joinville, 2% dans les 2 autres bourgs.
Une license de cabaret de 500 F est perçue sur tous les débits de boissons ou cercles de jeux du bourg (il monte jusqu’à 1000 F à Pointe à Pitre…)
A Joinville, l’église de la Conception est enfin ouverte au culte par le curé Grivel et le vicaire Delpont après 3 ans de travaux.
Les Frères de Ploermel gérent l’école gratuite des garçons avec Frère Frédéric et Frère Jacob-Marie.
Les Sœurs de St Joseph gérent l’école gratuite des filles avec sœur Ursule et sœur Elisabeth.
La sœur Anne-Marie Billard, leur supérieure, s’occupe de l’hôpital.
Le maire de Joinville est toujours Luc Demay de Goustine, son adjoint Joseph Roussel Bonneterre, ils viennent d’être nommés le 24 janvier par le gouverneur Layrle sur proposition du directeur de l’Administration Intérieure Billecocq.
Joseph Martin est directeur de la Poste aux lettres et propriétaire associé de l’habitation Pichery.
L’Etat Major de Joinville comprend le commandant Des Ondes, le capitaine-adjudant major Raiffer, le sous-lieutenant Alphonse Bonneterre et De Briel porte drapeau.
Il existe une Compagnie de Chasseurs à pied, capitaine Maulois et lieutenant Blondet, une Compagnie de Grenadiers, lieutenant Dubard Latour et sous-lieutenant Prunet, une Compagnie de Voltigeurs, capitaine Demeulle et lieutenant Boulogne, enfin une Compagnie de Chasseurs à cheval, lieutenant Houelche et sous-lieutenant Bonnet.
Chez les pompiers, le capitaine est Raytier, le lieutenant Adolphe et le sous-lieutenant Laborde.
François Bellevue est chirurgien militaire. Un chirurgien de 2ème classe de la Marine, Senelle, est nommé en plus, qui sera remplacé en fin d’année par Poumeau.
Pour l’Etat Civil de Joinville-Bourg : 51 naissances, 8 reconnaissances, 15 mariages, 67 décès et 23 affranchissements.
A Joinville-campagne, Théophile Roussel Bonneterre est maire, son adjoint est Victor Raynal de Saint Michel.
Pour L’Etat Civil, 16 naissances, 2 reconnaissances, 3 mariages, 18 décès et 14 affranchissements à Joinville-Campagne.
Au total des 2 mairies de Joinville, 67 naissances, 37 affranchissements, 10 reconnaissances, 18 mariages et 85 décès, qui l’emportent nettement sur les naissances…
A Capesterre, la nouvelle usine Bernard ferme…
Noël Fincer Bellevue est maire, son adjoint est Jean-Hubert Boulogne. Ils démissionnent en octobre, sont nommés à leur place, par arrêté du gouverneur, Saint-Germain Partarrieu et Antoine Décap Boulogne.
Le curé de la paroisse est Beffrieu.
Le pharmacien est Jean-Louis de Souqual, le boulanger Louis Sarraud.
L'Etat Civil nous donne 30 naissances, 2 reconnaissances, 15 affranchissements, 6 mariages et 38 décès .
L’Etat Major est représenté par le capitaine Vergé, qui commande aussi la Compagnie de Grenadiers où Adolphe Brumant est nommé lieutenant en fin d’année. La Compagnie de Chasseurs est commandée par le lieutenant Monfret fils, celle de Chasseurs à cheval par le lieutenant Beaulieu Boulogne.
A Vieux-Fort St Louis, le maire est Séverin Baucage, son adjoint Louis Vergé fils.
Le curé de la paroisse est Nicolaî, avec l’abbé Souquière comme vicaire.
L'Etat Civil nous donne 11 naissances, 1 reconnaissances, 17 affranchissements et 17 décès.
L’Etat Major est commandé par le commandant Roussel Bonneterre. La Compagnie de Grenadiers est commandée par le capitaine Valéry Larrouy, la Compagnie de Chasseurs par Bernier et la Compagnie de Chasseurs à cheval par le sous-lieutenant Pasquier.
A St Barthélémy, le système des classes semble terminé : le gouverneur suèdois James Haasum émancipe les 529 esclaves restants le 9 octobre, après 1 an d’évaluation de leur prix pour pouvoir indemniser leurs propriétaires.
Toutefois, à partir du recensement suivant en 1853, les classes réapparaitront : les A seront les blancs, les B les colorés et les C les émancipés…Il faudra attendre 1863 pour qu’elles disparaissent, remplacées par les religions…
1848 : En Amérique, début de la ruée vers l'or en Californie...
En France, suite à la crise économique de 1846/48 avec hausse du prix du pain et de la pomme de terre, chute de la consommation, fermeture d’usines, chômage et misère à Paris et en province
La France a 35 millions d’habitants.
Près de 300.000 esclaves sont libérés dans les colonies françaises…
Au total, depuis le début de la Traite jusqu’à l’Abolition, les négriers français auront déporté environ 1.450.000 esclaves sur l’ensemble des colonies françaises, ce qui représente 13% de l’ensemble de la traite européenne…
En France, suite à la crise économique de 1846/48 avec hausse du prix du pain et de la pomme de terre, chute de la consommation, fermeture d’usines, chômage et misère à Paris et en province
- Fin janvier, le ministre Guizot refuse la réforme électorale qui devait ouvrir le scrutin aux classes populaires.
- 22/23/24 février : Journées Révolutionnaires à Paris
- 24 février : Abdication de Louis-Philippe pour son petit-fils, le Comte de Paris, 9 ans, qui ne prendra jamais le pouvoir : c’est la fin de la monarchie…
- 25 février : Proclamation de la Seconde République et formation d’un Gouvernement Provisoire avec 11 membres dont Lamartine et Arago. Ils veulent une république " démocratique et sociale ". Victor Schœlcher obtient le poste de sous-secrétaire d'Etat à la Marine et aux Colonies.
- 4 mars, Décret déclarant que " Nulle terre française ne peut porter d’esclaves "
- Le 5 mars, proclamation du Suffrage Universel, y compris en Martinique et Guadeloupe qui ont 3 députés chacune.
- 27 avril : Décret d’Abolition de l’Esclavage dans les colonies françaises : - Il interdit " tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres ". - Il interdit " à tout Français, même en pays étranger, de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français " Schœlcher est nommé président de la " Commission instituée pour préparer le réglement de l'indemnité due par suite de l'abolition de l'esclavage ", il fait appel à Perrinon, Mestro et Gatine. La Commission aura 14 séances de 19 juin au 14 aôut, où elle présentera un projet de Décret.
- Le Ministre de la Marine et des Colonies Arago envoie une circulaire aux Gouverneurs des Colonies pour annoncer la préparation de l’abolition.
- 2 mai : Loi établissant l’école primaire gratuite et obligatoire dans les colonies
- 21 juin : Emeutes de la faim et barricades à Paris : répression sanglante, 30.000 morts…
- 23 août : l’Assemblée prévoit 90 millions de francs sur 10 ans pour indemniser les propriétaires d’esclaves, soit 300 francs par tête (les Anglais ont donné 250)
- 12 novembre : Promulgation de la Constitution de la Seconde République
- 10 décembre : Election de Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, au suffrage universel comme Président de la République.
La France a 35 millions d’habitants.
Près de 300.000 esclaves sont libérés dans les colonies françaises…
Au total, depuis le début de la Traite jusqu’à l’Abolition, les négriers français auront déporté environ 1.450.000 esclaves sur l’ensemble des colonies françaises, ce qui représente 13% de l’ensemble de la traite européenne…
Peinture allégorique de l’abolition dans les colonies Françaises par Auguste François Biard 1849
Le décret d’Abolition sera appliqué en Martinique le 23 mai, en Guadeloupe le 27 mai, en Guyane le 10 août, enfin le 20 décembre 1848 à l’île Bourbon devenue La Réunion.
En Guadeloupe, le 25 avril, un Arrêté du gouverneur Layrle interdit l'usage du fouet "considérant que ce châtiment est incompatible avec une assurance de liberté prochaine "…
Contraint par les événements et prenant en compte la forte tension sociale qui agitait la colonie, Layrle décide d'anticiper de quelques jours l'arrivée officielle du décret d'abolition dont est porteur son successeur Adolphe Alexandre Gatine, encore dans la traversée de l’Atlantique : il va proclamer l'émancipation des esclaves le 27 mai, après une séance houleuse du Conseil Privé
"Il n'y a plus d'esclaves à la Guadeloupe"
"Il n'y a plus d'esclaves à la Guadeloupe"
Ces affiches seront placardées dans tous les bourgs...
Le nouveau gouverneur "Commissaire Général de la République" Gatine, arrivé le 6 juin, réunit le Conseil Privé de la Guadeloupe et dépendances le 27 juin et définit par arrêté les modalités de l’organisation de l’État civil des nouveaux libres :
Le nouveau gouverneur "Commissaire Général de la République" Gatine, arrivé le 6 juin, réunit le Conseil Privé de la Guadeloupe et dépendances le 27 juin et définit par arrêté les modalités de l’organisation de l’État civil des nouveaux libres :
" Article 1er : Il sera procédé immédiatement, par opérations distinctes mais simultanées :
1° A l’établissement des registres de l’Etat Civil des nouveaux libres
2° A la formation des listes électorales...
Article 2 : À la diligence des maires et sous la surveillance des officiers du Ministère Public, les nouveaux libres seront inscrits en la forme ordinaire et sur les registres ordinaires de l’état civil. L’inscription contiendra les prénoms ou surnoms des nouveaux libres, le nom patronymique qui leur sera donné, le lieu et autant que possible la date de leur naissance ou en tout cas, leur âge présumé, le lieu de leur résidence avant l’émancipation et celui de leur domicile ou résidence actuels, les noms de leur père et mère seront aussi mentionnés, s’il se peut.
Article 3 : Dans le cas où un des nouveaux libres se déclarerait père ou mère d’un ou de plusieurs enfants, invitation lui sera faite de les reconnaître. S’il y consent, la reconnaissance sera faite dans l’acte même contenant inscription du père ou de la mère sur le registre. En ce cas, le même nom patronymique sera donné aux enfants. Une inscription rappelant la reconnaissance sera faite en outre pour chacun d’eux. "
Les nouveaux libres ainsi pouvoir se présenter dans les mairies pour qu’on leur attribue un patronyme, mais ces inscriptions vont s’étaler sur plusieurs années…
Ces patronymes seront soit le prénom d’usage devenu nom, soit un nom dicté par l’imagination du rédacteur, avec parfois un peu d’humour voire de méchanceté... Certains officiers d’état civil utiliseront la géographie, la botanique, l’antiquité, la mythologie ou toute autre marotte pour créer ces milliers de patronymes…
Les nouveaux libres ont le droit d’aller où bon leur semble, mais dans les faits, la plupart, cultivateurs, resteront pendant longtemps sur l’habitation de leur ancien maître, où ils ont leur case, leur jardin et leur famille...
La Compagnie des Antilles est mise en liquidation le 25 juillet : ses usines sont louées à des colons.
A Marie Galante, en février, Saint-Jean Alonzo, qui s'était affranchi en 1833 et était devenu commerçant à Grand Bourg, est condamné à 25 F d’amende "pour avoir volontairement porté à l’esclave Céran qui était sous sa discipline deux coups de bâton" : l'ascension sociale reproduisait le système...
Le 4 mars, 3 affranchissements à Grand-Bourg, publiés dans le Bulletin Officiel.
Le 12 avril, Joinville reprend son nom de Grand-Bourg par arrêté du gouverneur :
1° A l’établissement des registres de l’Etat Civil des nouveaux libres
2° A la formation des listes électorales...
Article 2 : À la diligence des maires et sous la surveillance des officiers du Ministère Public, les nouveaux libres seront inscrits en la forme ordinaire et sur les registres ordinaires de l’état civil. L’inscription contiendra les prénoms ou surnoms des nouveaux libres, le nom patronymique qui leur sera donné, le lieu et autant que possible la date de leur naissance ou en tout cas, leur âge présumé, le lieu de leur résidence avant l’émancipation et celui de leur domicile ou résidence actuels, les noms de leur père et mère seront aussi mentionnés, s’il se peut.
Article 3 : Dans le cas où un des nouveaux libres se déclarerait père ou mère d’un ou de plusieurs enfants, invitation lui sera faite de les reconnaître. S’il y consent, la reconnaissance sera faite dans l’acte même contenant inscription du père ou de la mère sur le registre. En ce cas, le même nom patronymique sera donné aux enfants. Une inscription rappelant la reconnaissance sera faite en outre pour chacun d’eux. "
Les nouveaux libres ainsi pouvoir se présenter dans les mairies pour qu’on leur attribue un patronyme, mais ces inscriptions vont s’étaler sur plusieurs années…
Ces patronymes seront soit le prénom d’usage devenu nom, soit un nom dicté par l’imagination du rédacteur, avec parfois un peu d’humour voire de méchanceté... Certains officiers d’état civil utiliseront la géographie, la botanique, l’antiquité, la mythologie ou toute autre marotte pour créer ces milliers de patronymes…
Les nouveaux libres ont le droit d’aller où bon leur semble, mais dans les faits, la plupart, cultivateurs, resteront pendant longtemps sur l’habitation de leur ancien maître, où ils ont leur case, leur jardin et leur famille...
La Compagnie des Antilles est mise en liquidation le 25 juillet : ses usines sont louées à des colons.
A Marie Galante, en février, Saint-Jean Alonzo, qui s'était affranchi en 1833 et était devenu commerçant à Grand Bourg, est condamné à 25 F d’amende "pour avoir volontairement porté à l’esclave Céran qui était sous sa discipline deux coups de bâton" : l'ascension sociale reproduisait le système...
Le 4 mars, 3 affranchissements à Grand-Bourg, publiés dans le Bulletin Officiel.
Le 12 avril, Joinville reprend son nom de Grand-Bourg par arrêté du gouverneur :
Le major Desondes, commandant la milice de Grand Bourg, est mis à la retraite.
Le 25 avril, le capitaine Jean Marie Raiffer est nommé à sa place ; pour les Grenadiers, Dubard-Latour est nommé capitaine et Borne lieutenant, pour les Voltigeurs, Dujardin est nommé sous-lieutenant, pour les Chasseurs à pied, Vicimte est nommé sous-lieutenant, enfin chez les pompiers, Laborde est nommé capitaine et Arsonneau sous-lieutenant.
Le 25 avril, le capitaine Jean Marie Raiffer est nommé à sa place ; pour les Grenadiers, Dubard-Latour est nommé capitaine et Borne lieutenant, pour les Voltigeurs, Dujardin est nommé sous-lieutenant, pour les Chasseurs à pied, Vicimte est nommé sous-lieutenant, enfin chez les pompiers, Laborde est nommé capitaine et Arsonneau sous-lieutenant.
Le 8 mai, encore 3 affranchissements à Grand-Bourg.
Le 10 mai, Pélissié de Montemont est nommé commandant de la milice de Capesterre, en remplacement de Vergé.
Le 19 mai, derniers affranchissements Ancien Régime : 7 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
Le 27 mai, l’Abolition de l’Esclavage est proclamée à Marie Galante comme en Guadeloupe…
Amédée Joyeux est "tambour de ville", cet ancien milicien noir va tambouriner la proclamation de l'Edit d'Abolition à travers le bourg.
Pour l’Etat Civil, Gaspar Jean Casse, officier d’Etat Civil de Grand Bourg intra-muros, enregistre 66 naissances, 16 reconnaissances, 11 affranchissements avant l’abolition (déjà vus au-dessus) et 276 affranchissements après l’abolition, numérotés de 1 à 276. Ces affranchissements vont s'étaler jusqu'en 1861...
Voir en détail dans "Abolition"
Le 10 mai, Pélissié de Montemont est nommé commandant de la milice de Capesterre, en remplacement de Vergé.
Le 19 mai, derniers affranchissements Ancien Régime : 7 à Grand-Bourg, 1 à Capesterre.
Le 27 mai, l’Abolition de l’Esclavage est proclamée à Marie Galante comme en Guadeloupe…
Amédée Joyeux est "tambour de ville", cet ancien milicien noir va tambouriner la proclamation de l'Edit d'Abolition à travers le bourg.
Pour l’Etat Civil, Gaspar Jean Casse, officier d’Etat Civil de Grand Bourg intra-muros, enregistre 66 naissances, 16 reconnaissances, 11 affranchissements avant l’abolition (déjà vus au-dessus) et 276 affranchissements après l’abolition, numérotés de 1 à 276. Ces affranchissements vont s'étaler jusqu'en 1861...
Voir en détail dans "Abolition"
Par ailleurs, 23 mariages (dont 16 après l’abolition) et 57 décès.
Pour Grand Bourg Campagne, le maire et officier d’Etat Civil Théophile Botreau Roussel Bonneterre enregistre 74 naissances, 8 reconnaissances, et 1 transcription d’affranchissement.
Tous les affranchissements après l’abolition ont été centralisés à Grand Bourg intramuros.
Par ailleurs, 15 mariages et 66 décès.
Au total des 2 communes de Grand Bourg, 140 naissances, 24 reconnaissances, 38 mariages, 123 décès, 12 affranchissements avant l’abolition et 276 après.
Pour Capesterre, l’Etat Civil est enregistré par Antoine Decap Boulogne, adjoint au maire : 88 naissances, 10 reconnaissances, 18 mariages, 71 décès, 17 affranchissements avant l'abolition, 1959 nouveaux libres après, commune de loin la plus performante...
Pour St Louis Vieux Fort, l’Etat Civil est enregistré par Jean Séverin Beaucage : 64 naissances, 10 mariages, 26 décès,
14 affranchissements avant l’abolition, pas d’autre après, ils ont probablement eu lieu sur Grand Bourg et surtout Capesterre.
Les premiers contrats de travail avec les nouveaux libres se mettent en place.
Par exemple, Joseph Botreau passe devant Maître Lauriat, notaire, un contrat d’association avec ses nouveaux libres de l’habitation Clérange pour leur rémunération : " Les denrées fabriquées et les vivres récoltés sur l’habitation seront partagés comme suit : le 1/3 brut du sucre et du sirop aux travailleurs, de même que le 1/3 des vivres "
En France, la Compagnie des Antilles est mise en liquidation le 25 juillet, ses usines sont louées à des colons.
L’usine de Grande-Anse est ainsi reprise en concession par le vicomte Alexandre de Retz : le directeur technique est Etienne Bon, ancien mécanicien de Cail envoyé en 1844 pour diriger le montage et resté sur place.
Les ouvriers " nouveaux libres " sont logés sur place dans des baraquements de 24 chambres.
Quelques blancs marie-galantais ont quitté l’île pour la France ou les Etats-Unis, d’autres vers des îles où subsiste l’esclavage, telle Vieques, jeune colonie espagnole proche de Porto Rico, où l’on va retrouver les Mouraille, Vergé, Bonnet, Martineau…
En Guadeloupe et dépendances, la première campagne électorale s’ouvre avec l’accession des nouveaux libres au scrutin législatif masculin universel. La presse y participe : L’Avenir et le Journal Commercial pour les colons et La Réforme pour les hommes de couleur.
Lors des élections du 22 août, la Guadeloupe élit Schoelcher et Louisy Mathieu, ancien esclave, comme suppléant, mais le premier, élu aussi en Martinique, la choisit : Louisy Mathieu devient le premier député de couleur de la Guadeloupe.
Des contestations se manifestent, mais les résultats sont validés par Gatine.
Les porte-parole des colons et leur presse l’attaquent violemment et brandissent la menace de troubles graves...
Gatine démissionne le 14 octobre.
Il est remplacé par un nouveau Gouverneur, le colonel Jacques Amédée Fiéron, marié à une fille de "béké " de Trois-Rivières.
1849 : A l'Assemblée Nationale, les discussions sur l’indemnisation des propriétaires " dépossédés de leurs esclaves " sont difficiles et demandent 2 séances préparatoires le 19 janvier et le 23 avril : on parle d’abord de 60 millions pour l’ensemble des colonies, puis de 30 millions dont 6 pour la création de comptoirs d’escompte dans chaque colonie ; l’indemnité par esclave affranchi est prévue à 430 francs à la Martinique, 470 en Guadeloupe, 618 en Guyane et 705 à la Réunion…
Victor Schœlcher insiste pour qu’une partie de l’indemnité soit versée aux affranchis sous la forme de salaires, cette possibilité est rejetée... Il proposait un amendement à la loi de l’indemnité coloniale, afin de créer des banques qui faciliteraient le paiement des salaires des affranchis. Mais, les commissions décidèrent dans leur rapport aux parlementaires de privilégier le paiement des planteurs, et indirectement des leurs créanciers…
Au final, le 30 avril, la loi votée par l’Assemblée Nationale pour l’indemnisation des propriétaires : Le montant de l’indemnité est limité à 120 millions pour l’ensemble des colonies.
Elle consiste, d’une part, en " une rente de 6 millions cinq pour cent, inscrite au grand livre de la dette publique " et prenant effet au 22 mars précédent et, d’autre part, en un versement immédiat de 6 millions, " payable en numéraire " (article 2 de la loi du 30 avril 1849). Elle prévoir ainsi la création de banques de prêt coloniales pour gérer la rente.
Pour Grand Bourg Campagne, le maire et officier d’Etat Civil Théophile Botreau Roussel Bonneterre enregistre 74 naissances, 8 reconnaissances, et 1 transcription d’affranchissement.
Tous les affranchissements après l’abolition ont été centralisés à Grand Bourg intramuros.
Par ailleurs, 15 mariages et 66 décès.
Au total des 2 communes de Grand Bourg, 140 naissances, 24 reconnaissances, 38 mariages, 123 décès, 12 affranchissements avant l’abolition et 276 après.
Pour Capesterre, l’Etat Civil est enregistré par Antoine Decap Boulogne, adjoint au maire : 88 naissances, 10 reconnaissances, 18 mariages, 71 décès, 17 affranchissements avant l'abolition, 1959 nouveaux libres après, commune de loin la plus performante...
Pour St Louis Vieux Fort, l’Etat Civil est enregistré par Jean Séverin Beaucage : 64 naissances, 10 mariages, 26 décès,
14 affranchissements avant l’abolition, pas d’autre après, ils ont probablement eu lieu sur Grand Bourg et surtout Capesterre.
Les premiers contrats de travail avec les nouveaux libres se mettent en place.
Par exemple, Joseph Botreau passe devant Maître Lauriat, notaire, un contrat d’association avec ses nouveaux libres de l’habitation Clérange pour leur rémunération : " Les denrées fabriquées et les vivres récoltés sur l’habitation seront partagés comme suit : le 1/3 brut du sucre et du sirop aux travailleurs, de même que le 1/3 des vivres "
En France, la Compagnie des Antilles est mise en liquidation le 25 juillet, ses usines sont louées à des colons.
L’usine de Grande-Anse est ainsi reprise en concession par le vicomte Alexandre de Retz : le directeur technique est Etienne Bon, ancien mécanicien de Cail envoyé en 1844 pour diriger le montage et resté sur place.
Les ouvriers " nouveaux libres " sont logés sur place dans des baraquements de 24 chambres.
Quelques blancs marie-galantais ont quitté l’île pour la France ou les Etats-Unis, d’autres vers des îles où subsiste l’esclavage, telle Vieques, jeune colonie espagnole proche de Porto Rico, où l’on va retrouver les Mouraille, Vergé, Bonnet, Martineau…
En Guadeloupe et dépendances, la première campagne électorale s’ouvre avec l’accession des nouveaux libres au scrutin législatif masculin universel. La presse y participe : L’Avenir et le Journal Commercial pour les colons et La Réforme pour les hommes de couleur.
Lors des élections du 22 août, la Guadeloupe élit Schoelcher et Louisy Mathieu, ancien esclave, comme suppléant, mais le premier, élu aussi en Martinique, la choisit : Louisy Mathieu devient le premier député de couleur de la Guadeloupe.
Des contestations se manifestent, mais les résultats sont validés par Gatine.
Les porte-parole des colons et leur presse l’attaquent violemment et brandissent la menace de troubles graves...
Gatine démissionne le 14 octobre.
Il est remplacé par un nouveau Gouverneur, le colonel Jacques Amédée Fiéron, marié à une fille de "béké " de Trois-Rivières.
1849 : A l'Assemblée Nationale, les discussions sur l’indemnisation des propriétaires " dépossédés de leurs esclaves " sont difficiles et demandent 2 séances préparatoires le 19 janvier et le 23 avril : on parle d’abord de 60 millions pour l’ensemble des colonies, puis de 30 millions dont 6 pour la création de comptoirs d’escompte dans chaque colonie ; l’indemnité par esclave affranchi est prévue à 430 francs à la Martinique, 470 en Guadeloupe, 618 en Guyane et 705 à la Réunion…
Victor Schœlcher insiste pour qu’une partie de l’indemnité soit versée aux affranchis sous la forme de salaires, cette possibilité est rejetée... Il proposait un amendement à la loi de l’indemnité coloniale, afin de créer des banques qui faciliteraient le paiement des salaires des affranchis. Mais, les commissions décidèrent dans leur rapport aux parlementaires de privilégier le paiement des planteurs, et indirectement des leurs créanciers…
Au final, le 30 avril, la loi votée par l’Assemblée Nationale pour l’indemnisation des propriétaires : Le montant de l’indemnité est limité à 120 millions pour l’ensemble des colonies.
Elle consiste, d’une part, en " une rente de 6 millions cinq pour cent, inscrite au grand livre de la dette publique " et prenant effet au 22 mars précédent et, d’autre part, en un versement immédiat de 6 millions, " payable en numéraire " (article 2 de la loi du 30 avril 1849). Elle prévoir ainsi la création de banques de prêt coloniales pour gérer la rente.
La Guadeloupe et ses dépendances se répartiront d'une part 1.947.164 francs en numéraire pour 86.849 esclaves libérés, soit 23 francs par nouveau libre, d'autre part 38.949.303 francs en rente à venir, soit un total de 470 francs par esclave libéré, la moyenne de leur prix d’acquisition sur les 10 dernières années était de 1.102 francs selon les rapports.
Pour les petits planteurs endettés, cela suffira pas à rembourser leurs créanciers.
Aux Antilles en général, la production des habitations et des usines est ralentie : l’abolition est survenue alors que les propriétaires des sucreries n’ont quasiment pas encore modernisé leur production, et qu’ils n’ont pour la plupart pas les moyens de payer des salaires décents à leurs ouvriers. Ils n’arrivent souvent pas à les conserver.
Les Antilles rentrent dans une grave période de crise post-esclavagiste…
Le ministère tente de lancer une immigration "européenne": Les engagistes doivent prendre en charge les frais de voyage des travailleurs qu'ils ont recrutés et sont remboursés ensuite à raison de 200 F par adulte pour les Antilles.
L'échec de cette immigration sera constatée en moins de 3 ans...
Le 17 janvier, du fait de l'agitation sociale, proclamation du gouverneur de la Guadeloupe par intérim Fiéron :
Pour les petits planteurs endettés, cela suffira pas à rembourser leurs créanciers.
Aux Antilles en général, la production des habitations et des usines est ralentie : l’abolition est survenue alors que les propriétaires des sucreries n’ont quasiment pas encore modernisé leur production, et qu’ils n’ont pour la plupart pas les moyens de payer des salaires décents à leurs ouvriers. Ils n’arrivent souvent pas à les conserver.
Les Antilles rentrent dans une grave période de crise post-esclavagiste…
Le ministère tente de lancer une immigration "européenne": Les engagistes doivent prendre en charge les frais de voyage des travailleurs qu'ils ont recrutés et sont remboursés ensuite à raison de 200 F par adulte pour les Antilles.
L'échec de cette immigration sera constatée en moins de 3 ans...
Le 17 janvier, du fait de l'agitation sociale, proclamation du gouverneur de la Guadeloupe par intérim Fiéron :
Le 24 janvier, Fièron expulse le Procureur général, le Préfet apostolique et quelques fonctionnaires qu'il estime proche des agitateurs...
Le 12 mars, nomination d’un nouveau Gouverneur Général des Antilles, poste recréé par la Seconde République, le Contre-Amiral Armand-Joseph Bruat.
Le Capitaine de Vaisseau Fabvre remplace Fiéron comme gouverneur par intérim.
Le 9 juin, élections à la Martinique, Schœlcher est battu par Bissette qui s’est associé au béké Pecoul, pronant la réconciliation…
Le 24 juin, élections législatives en Guadeloupe, Bissette, soutenu par les planteurs, est très mal accueilli par la population et décide d’abandonner la campagne.
A Marie-Galante, le Gouverneur a promu un affranchi lettré du nom d’Alonzo, au poste de maire adjoint de Grand-Bourg campagne. Le maire Théophile Botreau Roussel Bonneterre est contrarié par cette promotion et monte un complot contre ce dernier. En retour, une pétition générale est lancée pour destituer le maire.
C’est dans cette ambiance que vont avoir lieu les premières élections législatives ouvertes aux nouveaux libres...
Le dimanche 24 juin, jour d’ouverture du scrutin, tout se passe bien.
Le 25 juin, Jean-François Germain, dit Chéry Cétout, lui aussi affranchi et lettré, se rend compte d’une supercherie dans les bulletins de vote : les seuls bulletins distribués par le garde-champêtre Michel Bacot aux nouveaux affranchis, majoritairement illettrés, ne sont qu’au nom de Bisette et Richard, partisans du maire en place.
Germain leur demande de les déchirer et de les remplacer par ceux de Schoelcher et Perrinon : le maire le fait arrêter et demande son transfert à la prison de Grand Bourg...
La foule des nouveaux libres se mobilise alors en masse pour réclamer sa libération et l’accompagne sur le chemin du Morne Tartenson jusqu’au bourg.
Bissette et Richard étant battus, Théophile Botreau Roussel Bonneterre fait enlever l’urne.
La population révoltée, poursuit les ravisseurs.
La milice, commandée par Nicolas Houelche, reçoit l’ordre de tirer à vue sur les émeutiers, sur la route au Morne Tartenson, rebaptisé depuis "Morne Rouge " : nombreux blessés et plusieurs morts, non récensés par l’administration…
En représailles, la mairie de Grand Bourg Campagne sur l’habitation Pirogue est brûlée avec toutes ses archives.
Les émeutiers vont déverser dans la mare toute la production de sucre et de rhum de l’usine Pirogue d’où l’appellation "Mare au Punch ".
Le maire et sa famille prennent la fuite, protégés par la milice.
Le commandant militaire fait descendre les marins du brick Le Cygne pour défendre Grand-Bourg contre les émeutiers.
Le 26 juin au matin, chacun peut constater les résultats d’une nuit d’émeute : 7 habitations ont été pillées, 11 ont été incendiées, dont les maisons principales des habitations Pirogue, Port Louis, Boulogne et Les Basses, de nombreux carrés de canne ont été incendiés.
Le 27 juin débarque le Contre-amiral Bruat avec 2 compagnies qui rétablit l’ordre après intervention de la Compagnie des Dragons à cheval : à nouveau des morts ( ?) et des arrestations.
Le 28 juin, débarque à son tour le gouverneur Fabvre accompagné du commissaire Babeau : arrestation d’Alonzo, de Jean François Germain et des dizaines d’autres personnes, qui sont enfermées à la prison de Grand Bourg.
Le 17 juillet, les prisonniers sont embarqués sur le brick Le Cygne et transférés au fort Richepance à Basse-Terre.
5 vont mourir avant la mise en accusation de la Cour d’Appel de Basse-Terre le 1er février…
Ce qui conduisit au procès de Marie-Galante, plus connu sous le nom de l’Affaire de Marie-Galante, sur laquelle Victor Schoelcher va écrire…
Une lettre du fils du maire, Théodore Botreau Roussel Bonneterre, publiée par les Rossignol, nous donne la version vue du côté des colons :
" J’ai de tristes nouvelles à vous donner. Nous avons eu à Marie-Galante nos journées du 25 et du 26 juin et notre famille a été victime des insurgés. La Pirogue est en cendres. La maison principale, le moulin, la case à bagasse, le parc à mulets, le parc à bœufs sont brûlés. Tout, même les plantations. La sucrerie, seule, a échappé comme par miracle. Le linge, le mobilier, l’argenterie ont été la proie des flammes ou des brigands.
Je vais essayer de tracer le tableau des affreux événements qui ont bouleversé notre malheureux pays et causé notre ruine. Les élections législatives devaient avoir lieu à la Guadeloupe les 24 et 25 juin.
Depuis quelque temps on pouvait remarquer qu’il y avait de l’agitation parmi les travailleurs noirs. Les meneurs parcouraient la campagne faisant de la propagande socialiste et communiste, bouleversant les esprits et soulevant les masses. Deux combinaisons étaient présentées au choix des électeurs. Le parti de l’ordre portait M.B. et M.R. , les anarchistes voulaient MM. S. et P.
Les partisans de ces derniers disaient que M.B. était vendu aux blancs, que s’il était nommé il les ferait mettre en esclavage, qu’il fallait à tout prix faire échouer sa candidature. MM. S. et P., au contraire, étaient leurs vrais amis, lesquels nommés feraient dans les colonies le partage des terres entre les nouveaux affranchis.
Ces affreuses insinuations trouvaient de l’écho parmi les travailleurs si ignorants et si crédules. On savait partout que sur les habitations les noirs s’armaient de piques. Ils parlaient de guerre, de vengeance, de la liberté que les blancs voulaient leur ravir.
Le 24 juin arriva. Votre père, en qualité de maire de Grand-Bourg Campagne, présidait le collège électoral dans cette commune. La mairie était établie depuis quelques mois dans la maison principale de Pirogue. Pour protéger la liberté des élections, le gouvernement avait placé sous les ordres du maire quinze hommes d’infanterie de marine, commandés par un sergent, deux gendarmes et vingt hommes de chasseurs à cheval de la milice. La journée du 24 se passa sans grande émotion. Les élections se faisaient avec assez de calme. Un mulâtre avait bien essayé d’exciter le désordre, mais mon père l’avait prévenu que si par ses paroles ou par ses actes il troublait la liberté des élections il se verrait dans l’obligation de le faire arrêter. Ce mulâtre se contenta donc, le 24 juin, de faire sa propagande, de distribuer des bulletins et de détruire ceux qui portaient le nom de ses adversaires. Le moment n’était pas encore venu de frapper le grand coup que lui et les siens méditaient.
Le lendemain 25, dès six heures du matin, avant l’ouverture du bureau qui devait avoir lieu à 8 heures, une foule immense entourait les abords de la mairie. Un fait digne de remarque, c’est qu’il se trouvait là non seulement les électeurs qui n’avaient pas eu le temps de voter la veille, mais encore tous ceux qui avaient déposé leur bulletin et un grand nombre de cultivateurs des communes de Saint-Louis et de la Capesterre. Chacun se demandait ce que venaient faire dans la commune les électeurs étrangers et ceux qui avaient déjà voté. Evidemment, ils avaient un projet à exécuter.
A 8 heures du matin, votre père s’avança auprès de la foule et dans une allocution pleine de sagesse et de modération, il engagea les cultivateurs étrangers à se retirer, ainsi que ceux dont la présence n’était pas nécessaire, ayant déjà voté.
Il exhorta aussi les électeurs à voter sans confusion et à se présenter par deux à la fois dans la salle de la mairie. Ces paroles furent accueillies par des murmures. Les uns répondaient qu’ils ne se retireraient pas, les autres qu’ils ne voteraient pas avant l’arrivée de leur chef, ce dernier étant le mulâtre, alors qu’il avait reçu du commandant de l’île de rester en ville pour faire son service de milicien. Il n’avait aucune bonne raison pour justifier sa désobéissance et était sous le coup d’une accusation criminelle pour avoir tenu des propos séditieux tendant à exciter la guerre civile, disant de plus "qu’avec quatre hommes comme lui, à Marie-Galante, toutes les têtes des blancs sauteraient". Il arrive et la foule l’entoure. On lui répète les paroles du maire ; il encourage les cultivateurs, leur dit qu’ils sont libres, qu’on ne peut les écarter de la mairie. Ces paroles sont accueillies par des cris de vengeance et l’émeute commence. Mon père ordonne l’arrestation de Cétout ; deux gendarmes et un garde-champêtre le saisissent. Aussitôt la foule se rue sur les agents de la force publique voulant délivrer leur chef, emmené au Bourg pour être livré aux mains de la justice. L’insurrection grandissait, tous se trouvant armés de piques, de coutelas et même de fusils, poussant des cris de mort et de vengeance. Plusieurs chasseurs accompagnant l’escorte furent blessés ; le capitaine Naudin, commandant le brick de guerre, envoya une compagnie qui chargea à la baïonnette ; la garnison se déploya sur la savane du Bourg avec deux pièces d’artillerie, et les insurgés se ruèrent sur la campagne"...
Lettre d’Amédée complétant celle de Théodore : " Les insurgés entourèrent entièrement notre malheureuse habitation et nous déclarèrent que notre dernier jour était venu. Nous n’avions pas peur. Tous les blancs présents, au nombre d’une vingtaine, étaient bien armés et nous avions quinze hommes de troupe, très déterminés.
Papa, qui dans toute cette malheureuse affaire a montré le plus grand calme et la modération la plus entière, voyant que la maison était menacée d’être envahie, fit battre le tambour et, précédant le piquet de soldats, descendit du glacis et se porta devant des révolutionnaires qui stationnaient en avant du moulin et de la sucrerie. Il harangua la foule, les engagea à se retirer, mais ses paroles furent vaines ; et encerclés et envahis de toute part, force nous fut de faire nos préparatifs de départ.
Papa ordonna d’atteler une charrette et un cabriolet pour recevoir les femmes et les enfants, plus les effets que l’on pouvait emporter. Il fit alors trois sommations à ces malheureux, mais tout fut inutile.
J’arrivai alors sur les lieux au moment où commençait le feu, force me fut de prendre rang parmi eux avec les fantassins; nous tirâmes, tous les cultivateurs tombèrent : un mort et deux blessés grièvement. Nous étions sous une grêle de pierres et d’autres projectiles.
Déjà le feu était mis dans deux des pièces de cannes à la borde de Ducos, prélude de plus grands désastres. Derrière chaque buisson, dans chaque cavité se tenait un mulâtre qui nous tirait des coups de fusil ; la providence veillait sur nous, pas un blanc ne fut atteint.
Papa continuait à garder son calme, il n’avait pas d’arme et nous exhortait à ne pas faire feu puisque personne n’était atteint. Mais tout fut incendié. Par miracle, la sucrerie et la vinaigrerie n’ont pas été brûlées. Nous sommes entièrement ruinés. C’est à sa situation de maire que mon père doit d’avoir tout perdu. Dieu veuille que le gouvernement vienne à notre secours. On s’attend d’un instant à l’autre à une grande insurrection."
Pour l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne, 177 naissances, plus que doublé en 1 an, 16 reconnaissances, 44 mariages, triplé en 1 an, 140 décés, plus que doublé aussi. On ne retrouve que 4 morts, 1 femme et 4 hommes, entre le 25 et le 28 juin, tous sur des habitations, sans mention particulière qui pourrait les rattacher aux émeutes…
Pour Grand Bourg intra-muros, 77 naissances, en petite hausse, 18 reconnaissances, 23 mariages, stable, et 79 décès, en hausse moins nette qu’à Grand Bourg Campagne.
Au total 116 nouveaux libres à Grand Bourg.
A Capesterre, 182 naissances, plus que doublé en 1 an, 13 reconnaissances, 45 mariages, plus que doublé également, 83 décès et surtout 758 nouveaux libres.
A Vieux Fort St Louis, 124 naissances, presque doublé, 2 reconnaissances, 26 mariages, plus que doublé, pas de nouveaux libres, probablement inscrits à Capesterre.
A la mort de Boisménil Wachter, un de ses petit-fils André Dubois Beauplan achète les 2 sucreries de Port Louis et Pichelin pour 40.000 F.
Finalement sur l’ensemble de la Guadeloupe, Schoelcher a 14.098 voix et Perrinon 14.093 pour seulement 4.220 pour Bissette et 4214 Richard.
Le gouverneur par intérim Fabvre proteste et obtient l’invalidation des élections…
De nouvelles élections sont prévues pour janvier 1850.
Fiéron reprend son poste le 13 décembre.
1850 : En France, le cours du sucre continue de s’effondrer, la production de sucre de betterave est passée à 60.000 tonnes.
En Guadeloupe, aux élections de janvier, les conservateurs présentent Charbonneau, curé de la Guadeloupe et l’écrivain Alexandre Dumas, fils d'un mulâtre de St Domingue : ils sont à nouveau battus par Schoelcher et Perrinon…
Le rapport de tournée du Gouverneur Fiéron note que presque tous les anciens cultivateurs sont rentrés sur leur habitation d’origine, soit sous le régime de l’association, soit du salariat.
On cherche à initier le " colonage partiaire " qui rend le cultivateur plus indépendant : le colon reçoit une petite surface à cultiver en canne, il apporte sa récolte au propriétaire ou à l’usine, il est payé proportionnellement à sa production, c’est un système voisin du métayage en France. Beaucoup de nouveaux libres préfèrent toutefois cultiver leur jardin et vendre au marché leur production.
La production de sucre en Guadeloupe passe de 38.000 tonnes en 1847 à 13.700, 3 fois moins en 3 ans, pour 487 habitations sucreries…
Le 18 avril, pour les 72 accusés de Marie Galante devant la Cour d’Assises de Basse-Terre sont prononcés 26 acquittements, 6 peines de travaux forcés (de 10 ans jusqu’à perpétuité) et 36 peines d’emprisonnement (de 1 à 10 ans dont 10 pour Alonzo).
Selon Schoelcher :
Le 12 mars, nomination d’un nouveau Gouverneur Général des Antilles, poste recréé par la Seconde République, le Contre-Amiral Armand-Joseph Bruat.
Le Capitaine de Vaisseau Fabvre remplace Fiéron comme gouverneur par intérim.
Le 9 juin, élections à la Martinique, Schœlcher est battu par Bissette qui s’est associé au béké Pecoul, pronant la réconciliation…
Le 24 juin, élections législatives en Guadeloupe, Bissette, soutenu par les planteurs, est très mal accueilli par la population et décide d’abandonner la campagne.
A Marie-Galante, le Gouverneur a promu un affranchi lettré du nom d’Alonzo, au poste de maire adjoint de Grand-Bourg campagne. Le maire Théophile Botreau Roussel Bonneterre est contrarié par cette promotion et monte un complot contre ce dernier. En retour, une pétition générale est lancée pour destituer le maire.
C’est dans cette ambiance que vont avoir lieu les premières élections législatives ouvertes aux nouveaux libres...
Le dimanche 24 juin, jour d’ouverture du scrutin, tout se passe bien.
Le 25 juin, Jean-François Germain, dit Chéry Cétout, lui aussi affranchi et lettré, se rend compte d’une supercherie dans les bulletins de vote : les seuls bulletins distribués par le garde-champêtre Michel Bacot aux nouveaux affranchis, majoritairement illettrés, ne sont qu’au nom de Bisette et Richard, partisans du maire en place.
Germain leur demande de les déchirer et de les remplacer par ceux de Schoelcher et Perrinon : le maire le fait arrêter et demande son transfert à la prison de Grand Bourg...
La foule des nouveaux libres se mobilise alors en masse pour réclamer sa libération et l’accompagne sur le chemin du Morne Tartenson jusqu’au bourg.
Bissette et Richard étant battus, Théophile Botreau Roussel Bonneterre fait enlever l’urne.
La population révoltée, poursuit les ravisseurs.
La milice, commandée par Nicolas Houelche, reçoit l’ordre de tirer à vue sur les émeutiers, sur la route au Morne Tartenson, rebaptisé depuis "Morne Rouge " : nombreux blessés et plusieurs morts, non récensés par l’administration…
En représailles, la mairie de Grand Bourg Campagne sur l’habitation Pirogue est brûlée avec toutes ses archives.
Les émeutiers vont déverser dans la mare toute la production de sucre et de rhum de l’usine Pirogue d’où l’appellation "Mare au Punch ".
Le maire et sa famille prennent la fuite, protégés par la milice.
Le commandant militaire fait descendre les marins du brick Le Cygne pour défendre Grand-Bourg contre les émeutiers.
Le 26 juin au matin, chacun peut constater les résultats d’une nuit d’émeute : 7 habitations ont été pillées, 11 ont été incendiées, dont les maisons principales des habitations Pirogue, Port Louis, Boulogne et Les Basses, de nombreux carrés de canne ont été incendiés.
Le 27 juin débarque le Contre-amiral Bruat avec 2 compagnies qui rétablit l’ordre après intervention de la Compagnie des Dragons à cheval : à nouveau des morts ( ?) et des arrestations.
Le 28 juin, débarque à son tour le gouverneur Fabvre accompagné du commissaire Babeau : arrestation d’Alonzo, de Jean François Germain et des dizaines d’autres personnes, qui sont enfermées à la prison de Grand Bourg.
Le 17 juillet, les prisonniers sont embarqués sur le brick Le Cygne et transférés au fort Richepance à Basse-Terre.
5 vont mourir avant la mise en accusation de la Cour d’Appel de Basse-Terre le 1er février…
Ce qui conduisit au procès de Marie-Galante, plus connu sous le nom de l’Affaire de Marie-Galante, sur laquelle Victor Schoelcher va écrire…
Une lettre du fils du maire, Théodore Botreau Roussel Bonneterre, publiée par les Rossignol, nous donne la version vue du côté des colons :
" J’ai de tristes nouvelles à vous donner. Nous avons eu à Marie-Galante nos journées du 25 et du 26 juin et notre famille a été victime des insurgés. La Pirogue est en cendres. La maison principale, le moulin, la case à bagasse, le parc à mulets, le parc à bœufs sont brûlés. Tout, même les plantations. La sucrerie, seule, a échappé comme par miracle. Le linge, le mobilier, l’argenterie ont été la proie des flammes ou des brigands.
Je vais essayer de tracer le tableau des affreux événements qui ont bouleversé notre malheureux pays et causé notre ruine. Les élections législatives devaient avoir lieu à la Guadeloupe les 24 et 25 juin.
Depuis quelque temps on pouvait remarquer qu’il y avait de l’agitation parmi les travailleurs noirs. Les meneurs parcouraient la campagne faisant de la propagande socialiste et communiste, bouleversant les esprits et soulevant les masses. Deux combinaisons étaient présentées au choix des électeurs. Le parti de l’ordre portait M.B. et M.R. , les anarchistes voulaient MM. S. et P.
Les partisans de ces derniers disaient que M.B. était vendu aux blancs, que s’il était nommé il les ferait mettre en esclavage, qu’il fallait à tout prix faire échouer sa candidature. MM. S. et P., au contraire, étaient leurs vrais amis, lesquels nommés feraient dans les colonies le partage des terres entre les nouveaux affranchis.
Ces affreuses insinuations trouvaient de l’écho parmi les travailleurs si ignorants et si crédules. On savait partout que sur les habitations les noirs s’armaient de piques. Ils parlaient de guerre, de vengeance, de la liberté que les blancs voulaient leur ravir.
Le 24 juin arriva. Votre père, en qualité de maire de Grand-Bourg Campagne, présidait le collège électoral dans cette commune. La mairie était établie depuis quelques mois dans la maison principale de Pirogue. Pour protéger la liberté des élections, le gouvernement avait placé sous les ordres du maire quinze hommes d’infanterie de marine, commandés par un sergent, deux gendarmes et vingt hommes de chasseurs à cheval de la milice. La journée du 24 se passa sans grande émotion. Les élections se faisaient avec assez de calme. Un mulâtre avait bien essayé d’exciter le désordre, mais mon père l’avait prévenu que si par ses paroles ou par ses actes il troublait la liberté des élections il se verrait dans l’obligation de le faire arrêter. Ce mulâtre se contenta donc, le 24 juin, de faire sa propagande, de distribuer des bulletins et de détruire ceux qui portaient le nom de ses adversaires. Le moment n’était pas encore venu de frapper le grand coup que lui et les siens méditaient.
Le lendemain 25, dès six heures du matin, avant l’ouverture du bureau qui devait avoir lieu à 8 heures, une foule immense entourait les abords de la mairie. Un fait digne de remarque, c’est qu’il se trouvait là non seulement les électeurs qui n’avaient pas eu le temps de voter la veille, mais encore tous ceux qui avaient déposé leur bulletin et un grand nombre de cultivateurs des communes de Saint-Louis et de la Capesterre. Chacun se demandait ce que venaient faire dans la commune les électeurs étrangers et ceux qui avaient déjà voté. Evidemment, ils avaient un projet à exécuter.
A 8 heures du matin, votre père s’avança auprès de la foule et dans une allocution pleine de sagesse et de modération, il engagea les cultivateurs étrangers à se retirer, ainsi que ceux dont la présence n’était pas nécessaire, ayant déjà voté.
Il exhorta aussi les électeurs à voter sans confusion et à se présenter par deux à la fois dans la salle de la mairie. Ces paroles furent accueillies par des murmures. Les uns répondaient qu’ils ne se retireraient pas, les autres qu’ils ne voteraient pas avant l’arrivée de leur chef, ce dernier étant le mulâtre, alors qu’il avait reçu du commandant de l’île de rester en ville pour faire son service de milicien. Il n’avait aucune bonne raison pour justifier sa désobéissance et était sous le coup d’une accusation criminelle pour avoir tenu des propos séditieux tendant à exciter la guerre civile, disant de plus "qu’avec quatre hommes comme lui, à Marie-Galante, toutes les têtes des blancs sauteraient". Il arrive et la foule l’entoure. On lui répète les paroles du maire ; il encourage les cultivateurs, leur dit qu’ils sont libres, qu’on ne peut les écarter de la mairie. Ces paroles sont accueillies par des cris de vengeance et l’émeute commence. Mon père ordonne l’arrestation de Cétout ; deux gendarmes et un garde-champêtre le saisissent. Aussitôt la foule se rue sur les agents de la force publique voulant délivrer leur chef, emmené au Bourg pour être livré aux mains de la justice. L’insurrection grandissait, tous se trouvant armés de piques, de coutelas et même de fusils, poussant des cris de mort et de vengeance. Plusieurs chasseurs accompagnant l’escorte furent blessés ; le capitaine Naudin, commandant le brick de guerre, envoya une compagnie qui chargea à la baïonnette ; la garnison se déploya sur la savane du Bourg avec deux pièces d’artillerie, et les insurgés se ruèrent sur la campagne"...
Lettre d’Amédée complétant celle de Théodore : " Les insurgés entourèrent entièrement notre malheureuse habitation et nous déclarèrent que notre dernier jour était venu. Nous n’avions pas peur. Tous les blancs présents, au nombre d’une vingtaine, étaient bien armés et nous avions quinze hommes de troupe, très déterminés.
Papa, qui dans toute cette malheureuse affaire a montré le plus grand calme et la modération la plus entière, voyant que la maison était menacée d’être envahie, fit battre le tambour et, précédant le piquet de soldats, descendit du glacis et se porta devant des révolutionnaires qui stationnaient en avant du moulin et de la sucrerie. Il harangua la foule, les engagea à se retirer, mais ses paroles furent vaines ; et encerclés et envahis de toute part, force nous fut de faire nos préparatifs de départ.
Papa ordonna d’atteler une charrette et un cabriolet pour recevoir les femmes et les enfants, plus les effets que l’on pouvait emporter. Il fit alors trois sommations à ces malheureux, mais tout fut inutile.
J’arrivai alors sur les lieux au moment où commençait le feu, force me fut de prendre rang parmi eux avec les fantassins; nous tirâmes, tous les cultivateurs tombèrent : un mort et deux blessés grièvement. Nous étions sous une grêle de pierres et d’autres projectiles.
Déjà le feu était mis dans deux des pièces de cannes à la borde de Ducos, prélude de plus grands désastres. Derrière chaque buisson, dans chaque cavité se tenait un mulâtre qui nous tirait des coups de fusil ; la providence veillait sur nous, pas un blanc ne fut atteint.
Papa continuait à garder son calme, il n’avait pas d’arme et nous exhortait à ne pas faire feu puisque personne n’était atteint. Mais tout fut incendié. Par miracle, la sucrerie et la vinaigrerie n’ont pas été brûlées. Nous sommes entièrement ruinés. C’est à sa situation de maire que mon père doit d’avoir tout perdu. Dieu veuille que le gouvernement vienne à notre secours. On s’attend d’un instant à l’autre à une grande insurrection."
Pour l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne, 177 naissances, plus que doublé en 1 an, 16 reconnaissances, 44 mariages, triplé en 1 an, 140 décés, plus que doublé aussi. On ne retrouve que 4 morts, 1 femme et 4 hommes, entre le 25 et le 28 juin, tous sur des habitations, sans mention particulière qui pourrait les rattacher aux émeutes…
Pour Grand Bourg intra-muros, 77 naissances, en petite hausse, 18 reconnaissances, 23 mariages, stable, et 79 décès, en hausse moins nette qu’à Grand Bourg Campagne.
Au total 116 nouveaux libres à Grand Bourg.
A Capesterre, 182 naissances, plus que doublé en 1 an, 13 reconnaissances, 45 mariages, plus que doublé également, 83 décès et surtout 758 nouveaux libres.
A Vieux Fort St Louis, 124 naissances, presque doublé, 2 reconnaissances, 26 mariages, plus que doublé, pas de nouveaux libres, probablement inscrits à Capesterre.
A la mort de Boisménil Wachter, un de ses petit-fils André Dubois Beauplan achète les 2 sucreries de Port Louis et Pichelin pour 40.000 F.
Finalement sur l’ensemble de la Guadeloupe, Schoelcher a 14.098 voix et Perrinon 14.093 pour seulement 4.220 pour Bissette et 4214 Richard.
Le gouverneur par intérim Fabvre proteste et obtient l’invalidation des élections…
De nouvelles élections sont prévues pour janvier 1850.
Fiéron reprend son poste le 13 décembre.
1850 : En France, le cours du sucre continue de s’effondrer, la production de sucre de betterave est passée à 60.000 tonnes.
En Guadeloupe, aux élections de janvier, les conservateurs présentent Charbonneau, curé de la Guadeloupe et l’écrivain Alexandre Dumas, fils d'un mulâtre de St Domingue : ils sont à nouveau battus par Schoelcher et Perrinon…
Le rapport de tournée du Gouverneur Fiéron note que presque tous les anciens cultivateurs sont rentrés sur leur habitation d’origine, soit sous le régime de l’association, soit du salariat.
On cherche à initier le " colonage partiaire " qui rend le cultivateur plus indépendant : le colon reçoit une petite surface à cultiver en canne, il apporte sa récolte au propriétaire ou à l’usine, il est payé proportionnellement à sa production, c’est un système voisin du métayage en France. Beaucoup de nouveaux libres préfèrent toutefois cultiver leur jardin et vendre au marché leur production.
La production de sucre en Guadeloupe passe de 38.000 tonnes en 1847 à 13.700, 3 fois moins en 3 ans, pour 487 habitations sucreries…
Le 18 avril, pour les 72 accusés de Marie Galante devant la Cour d’Assises de Basse-Terre sont prononcés 26 acquittements, 6 peines de travaux forcés (de 10 ans jusqu’à perpétuité) et 36 peines d’emprisonnement (de 1 à 10 ans dont 10 pour Alonzo).
Selon Schoelcher :
Le 20 avril, 21 des condamnés vont déposer un pourvoi en Cassation.
Le 21 avril, les 15 condamnés considérés comme les plus " dangereux " sont transférés en Martinique sur ordre du gouverneur Fièron…
Le 12 mai, violent incendie à Pointe-à-Pitre qui détruit 60 maisons, suivi d’un 2ème le 18 mai qui détruit 10 maisons…
On évoque des actes de malveillance et on parle de " conspiration du feu " : le Gouverneur déclare l’état de siège, avec suspension des journaux…L’activité économique de Pointe-à-Pitre s’effondre.
Le Gouverneur convoque les rédacteurs en chef des 3 journaux pour les inciter à plus de modération politique : les 2 progressistes, le Progrès et l’Avenir, sont d’accord, le conservateur, le Commercial, continue des propos racistes, entretenant l’agitation.
Fin octobre, la paix sociale semble revenue…
Le 14 décembre, la Cour de Cassation rejette le pourvoi de 16 des condamnés de Marie Galante, 6 seront renvoyés devant le Cour d’Assises de Fort de France, où ils seront acquittés…
A Marie-Galante, 71 sucreries encore en activité, mais la production de sucre s’est effondrée avec 3.686 quintaux, soit 4 fois moins en 3 ans…
4.193 hectares cultivés : 2.585 en cannes, 1.568 en vivres, 37 en coton.
Acquisition de l’habitation Maréchal par A. de Retz, dont les cannes seront traitées à Grande-Anse.
André Dubois Beauplan revend la sucrerie de Port Louis qu'il venait d'acquérir à Théophile Botreau Roussel Bonneterre.
Pour Grand Bourg intra-muros, pas d’Etat Civil disponible pour les naissances, reconnaissances, mariages ou décès.
Sont seuls présents les affranchissements avec 79 nouveaux libres.
La commune de Grand Bourg Campagne n’existe plus…
A St Louis, 119 naissances, 7 reconnaissances, 41 mariages et 44 décès.
A Capesterre, 86 nouveaux libres, 167 naissances, 18 reconnaissances, 75 mariages et 117 décès enregistrés par Saint Germain Partarrieu, maire de Capesterre.
Le 21 avril, les 15 condamnés considérés comme les plus " dangereux " sont transférés en Martinique sur ordre du gouverneur Fièron…
Le 12 mai, violent incendie à Pointe-à-Pitre qui détruit 60 maisons, suivi d’un 2ème le 18 mai qui détruit 10 maisons…
On évoque des actes de malveillance et on parle de " conspiration du feu " : le Gouverneur déclare l’état de siège, avec suspension des journaux…L’activité économique de Pointe-à-Pitre s’effondre.
Le Gouverneur convoque les rédacteurs en chef des 3 journaux pour les inciter à plus de modération politique : les 2 progressistes, le Progrès et l’Avenir, sont d’accord, le conservateur, le Commercial, continue des propos racistes, entretenant l’agitation.
Fin octobre, la paix sociale semble revenue…
Le 14 décembre, la Cour de Cassation rejette le pourvoi de 16 des condamnés de Marie Galante, 6 seront renvoyés devant le Cour d’Assises de Fort de France, où ils seront acquittés…
A Marie-Galante, 71 sucreries encore en activité, mais la production de sucre s’est effondrée avec 3.686 quintaux, soit 4 fois moins en 3 ans…
4.193 hectares cultivés : 2.585 en cannes, 1.568 en vivres, 37 en coton.
Acquisition de l’habitation Maréchal par A. de Retz, dont les cannes seront traitées à Grande-Anse.
André Dubois Beauplan revend la sucrerie de Port Louis qu'il venait d'acquérir à Théophile Botreau Roussel Bonneterre.
Pour Grand Bourg intra-muros, pas d’Etat Civil disponible pour les naissances, reconnaissances, mariages ou décès.
Sont seuls présents les affranchissements avec 79 nouveaux libres.
La commune de Grand Bourg Campagne n’existe plus…
A St Louis, 119 naissances, 7 reconnaissances, 41 mariages et 44 décès.
A Capesterre, 86 nouveaux libres, 167 naissances, 18 reconnaissances, 75 mariages et 117 décès enregistrés par Saint Germain Partarrieu, maire de Capesterre.
XIXème siècle, deuxième moitié de 1851 à 1899 : la fin du système esclavagiste de plantation accélère la faillite de l'économie sucrière…
1851 : En France, le 13 juin, une loi fixe la taxation du sucre : le sucre colonial 6 francs par quintal, le sucre étranger une surtaxe de 12 à 32 francs selon la provenance et le pavillon : l'égalité entre le sucre de canne et de betterave est prévue sous 4 ans.
Le 30 juin, une loi organique pour les Colonies est votée : elle augmente l’autonomie des Gouverneurs, l’organisation Municipale est précisée, un Conseil Général est créé dans chaque colonie : elle ressemble à la loi de 1825, mais plus libérale et avec une part électorale importante.
A Paris, agitation sociale : menace des "Rouges", division des Droites…Barricades, " fusillades des Boulevards "...
Répression sanglante par le Préfet Maupas et le Général de Saint-Arnaud, ministre de la Guerre.
Coup d’Etat du 2 décembre : Louis-Napoléon Bonaparte devient Empereur des Français sous le nom de Napoléon III.
Il est plébiscité le 21 décembre : " le gros du pays s’est félicité du coup d’Etat " écrit Guizot…
Le gouvernement fait la chasse aux progressistes : Schoelcher comme Victor Hugo sont proscrit et doivent quitter la France...
En Martinique, la fonction de Gouverneur Général des Iles est définitivement supprimée, juste après que le Contre-Amiral Vaillant ait remplacé Bruat à ce poste.
En Guadeloupe, le gouverneur Fiéron écrit le 30 juin : "L'immigration européenne est maintenant jugée. Elle n'a été qu'une source de nouvelles difficultés pour les propriétaires et une cause de misères pour les malheureux qui ont cédé à des espérances irréalisables"
Le 11 juillet, création de la Banque de Guadeloupe, banque prévue pour gérer la rente de l'indemnité coloniale : elle permet aux planteurs de disposer de crédits de campagne pour essayer de relancer la production.
Les prêts sur récolte pour sa première année d’exercice s’élèveront à 616.932 francs.
Le 30 juin, une loi organique pour les Colonies est votée : elle augmente l’autonomie des Gouverneurs, l’organisation Municipale est précisée, un Conseil Général est créé dans chaque colonie : elle ressemble à la loi de 1825, mais plus libérale et avec une part électorale importante.
A Paris, agitation sociale : menace des "Rouges", division des Droites…Barricades, " fusillades des Boulevards "...
Répression sanglante par le Préfet Maupas et le Général de Saint-Arnaud, ministre de la Guerre.
Coup d’Etat du 2 décembre : Louis-Napoléon Bonaparte devient Empereur des Français sous le nom de Napoléon III.
Il est plébiscité le 21 décembre : " le gros du pays s’est félicité du coup d’Etat " écrit Guizot…
Le gouvernement fait la chasse aux progressistes : Schoelcher comme Victor Hugo sont proscrit et doivent quitter la France...
En Martinique, la fonction de Gouverneur Général des Iles est définitivement supprimée, juste après que le Contre-Amiral Vaillant ait remplacé Bruat à ce poste.
En Guadeloupe, le gouverneur Fiéron écrit le 30 juin : "L'immigration européenne est maintenant jugée. Elle n'a été qu'une source de nouvelles difficultés pour les propriétaires et une cause de misères pour les malheureux qui ont cédé à des espérances irréalisables"
Le 11 juillet, création de la Banque de Guadeloupe, banque prévue pour gérer la rente de l'indemnité coloniale : elle permet aux planteurs de disposer de crédits de campagne pour essayer de relancer la production.
Les prêts sur récolte pour sa première année d’exercice s’élèveront à 616.932 francs.
Le 15 septembre, un nouveau Gouverneur est nommé : le capitaine de vaisseau Tranquille Aubry-Bailleul.
Le nombre de travailleurs selon les statistiques officielles est de 62.145.
Le salaire journalier des travailleurs est de 1 franc, en plus de la jouissance de l’habitation et du jardin, celui d’un contremaître de 2,5 francs.
Si l’on choisi le colonage partiaire, le propriétaire fourni la terre, le cultivateur la travaille, la récolte est partagée : 1/3 pour le cultivateur, 2/3 pour le propriétaire.
A Grand Bourg : 175 nouveaux libres, pas d'autre Etat Civil disponible.
A Capesterre : 171 naissances, 17 reconnaissances, 80 mariages, qui doublent pour la 2ème année consécutive, 115 décès et 43 nouveaux libres
A St Louis : 98 naissances, 9 reconnaissances, 48 mariages et 48 décès, pas de registre des Nouveaux Libres.
Le capitaine Naudin est le commandant militaire de l'île.
Pour les milices de Grand Bourg, l'Etat major est représenté par le commandant Raiffer, le sous-lieutenant Bonneterre et le chirurgien Lauriat.
La Compagnie des Pompiers est dirigée par le capitaine Demeulle, assisté du lieutenant Arsonneau et du sous-lieutenant Germain Semour.
3 Compagnies de Grenadiers commandées par les capitaines Dubart, Maulois et N...
1 Compagnie de Chasseurs à cheval, commandée par le capitaine Houelche
Les gendarmes sont : Sadron pour Grand Bourg, Biausque pour Capesterre et Leroux pour St Louis.
Le concierge de la prison est Mr Alquier.
Au tribunal de 1ère Instance, Mr Roujol est juge, Eimar de Jabrun lieutenant de juge, le procureur est Montigny de Pontis et son substitut De Marolles.
3 huissiers de justice : Ste Croix Desbois, St Léon Faup et J. Maulois.
Mr Dain est aide commissaire de la Marine, dépendant du Commissaire Ordonnateur de Basse-Terre, Mr Guillet.
Mr De Gournay est commandant du port de Marie Galante.
Le trésorier de la Perception est Vincent Casse. Edouard Cromer est vérificateur des Douanes.
Le directeur de la Poste aux Lettres à Grand Bourg est Mr Dournaux, l'île dépend de la 8e ligne postale :
Pointe-à-Pitre à Basse-Terre en passant par le Désirade , Marie-Galante, les Saintes, et vice-versa.
Le départ du courrier de Grand Bourg a lieu le mardi midi et le vendredi matin.
Le nombre de travailleurs selon les statistiques officielles est de 62.145.
Le salaire journalier des travailleurs est de 1 franc, en plus de la jouissance de l’habitation et du jardin, celui d’un contremaître de 2,5 francs.
Si l’on choisi le colonage partiaire, le propriétaire fourni la terre, le cultivateur la travaille, la récolte est partagée : 1/3 pour le cultivateur, 2/3 pour le propriétaire.
A Grand Bourg : 175 nouveaux libres, pas d'autre Etat Civil disponible.
A Capesterre : 171 naissances, 17 reconnaissances, 80 mariages, qui doublent pour la 2ème année consécutive, 115 décès et 43 nouveaux libres
A St Louis : 98 naissances, 9 reconnaissances, 48 mariages et 48 décès, pas de registre des Nouveaux Libres.
Le capitaine Naudin est le commandant militaire de l'île.
Pour les milices de Grand Bourg, l'Etat major est représenté par le commandant Raiffer, le sous-lieutenant Bonneterre et le chirurgien Lauriat.
La Compagnie des Pompiers est dirigée par le capitaine Demeulle, assisté du lieutenant Arsonneau et du sous-lieutenant Germain Semour.
3 Compagnies de Grenadiers commandées par les capitaines Dubart, Maulois et N...
1 Compagnie de Chasseurs à cheval, commandée par le capitaine Houelche
Les gendarmes sont : Sadron pour Grand Bourg, Biausque pour Capesterre et Leroux pour St Louis.
Le concierge de la prison est Mr Alquier.
Au tribunal de 1ère Instance, Mr Roujol est juge, Eimar de Jabrun lieutenant de juge, le procureur est Montigny de Pontis et son substitut De Marolles.
3 huissiers de justice : Ste Croix Desbois, St Léon Faup et J. Maulois.
Mr Dain est aide commissaire de la Marine, dépendant du Commissaire Ordonnateur de Basse-Terre, Mr Guillet.
Mr De Gournay est commandant du port de Marie Galante.
Le trésorier de la Perception est Vincent Casse. Edouard Cromer est vérificateur des Douanes.
Le directeur de la Poste aux Lettres à Grand Bourg est Mr Dournaux, l'île dépend de la 8e ligne postale :
Pointe-à-Pitre à Basse-Terre en passant par le Désirade , Marie-Galante, les Saintes, et vice-versa.
Le départ du courrier de Grand Bourg a lieu le mardi midi et le vendredi matin.
1 seul docteur en médecine, le Dr Brette, l'officier de santé Mourailles émigré à Vieques n'a pas été remplacé...
3 pharmaciens Mrs Granier de Cassagnac, Souqual et Raiffer.
Mr Brette est chirurgien de 2ème classe, responsable de l'hôpital. Marie Françoise Billard, dite Soeur Anne-Marie de la Congrégation de St. Joseph l'assiste.
L'école de filles est dirigée par la même Soeur Anne Marie, assistée des Soeurs Julie et Jérome.
L'école de garçons est gérée par les Frères de Ploermel, directeur le Frère Jacob-Marie, assisté des frères Fructueux et Pierre-Marie de la Croix.
A Grand Bourg, le curé est Péron, aidé par le vicaire Duthu, à Capesterre le curé est Maraninchi et à St Louis Nicolai.
Pour les milices de Capesterre, l'Etat major est représenté par le commandant Brumant.
2 Compagnies de Grenadiers commandées par les capitaines Brumant et Monfret.
1 Compagnie de Chasseurs à cheval, commandée par le capitaine Boulogne.
Pour les milices de St Louis, l'Etat major est représenté par le lieutenant Larrouy.
2 Compagnies de Grenadiers commandées par les capitaines Morancy et Bernier.
Les conseils municipaux sont détaillés dans les 3 communes :
3 pharmaciens Mrs Granier de Cassagnac, Souqual et Raiffer.
Mr Brette est chirurgien de 2ème classe, responsable de l'hôpital. Marie Françoise Billard, dite Soeur Anne-Marie de la Congrégation de St. Joseph l'assiste.
L'école de filles est dirigée par la même Soeur Anne Marie, assistée des Soeurs Julie et Jérome.
L'école de garçons est gérée par les Frères de Ploermel, directeur le Frère Jacob-Marie, assisté des frères Fructueux et Pierre-Marie de la Croix.
A Grand Bourg, le curé est Péron, aidé par le vicaire Duthu, à Capesterre le curé est Maraninchi et à St Louis Nicolai.
Pour les milices de Capesterre, l'Etat major est représenté par le commandant Brumant.
2 Compagnies de Grenadiers commandées par les capitaines Brumant et Monfret.
1 Compagnie de Chasseurs à cheval, commandée par le capitaine Boulogne.
Pour les milices de St Louis, l'Etat major est représenté par le lieutenant Larrouy.
2 Compagnies de Grenadiers commandées par les capitaines Morancy et Bernier.
Les conseils municipaux sont détaillés dans les 3 communes :
Pour lutter contre l’absentéisme, certains propriétaires passent contrat devant notaire avec leurs cultivateurs : à Bellevue, les 52 "engagés" dont 18 femmes signent pour 5 jours de travail par semaine, du lever au coucher du soleil, avec une demi-heure de pose à 9 heure et 2 heures de repos pour déjeuner. Le samedi est réservé à l’entretien de leur case et du jardin attenant. Le salaire consiste à répartir entre eux le 1/3 des revenus de la récolte.
En cas d’absence injustifiée, retenues sur salaire, en cas de récidive, expulsion avec perte de la case et du jardin.
Jean-Baptiste, condamné lors du procès de Marie-Galante à 10 ans de travaux forcés pour incendie, décède sur la corvette à vapeur l’Elan lors de son transfert le 11 mai 1851.
1852 : En France, nouvelle constitution de janvier qui réserve l’administration des colonies au Sénat et non à l’Assemblée : tous les membres du Sénat étant nommés par l’Empereur, la politique coloniale était sous contrôle…
La tentative d’immigration de paysans français, proposée en 1849 et tentée à partir de 1850, est arrêtée.
En cas d’absence injustifiée, retenues sur salaire, en cas de récidive, expulsion avec perte de la case et du jardin.
Jean-Baptiste, condamné lors du procès de Marie-Galante à 10 ans de travaux forcés pour incendie, décède sur la corvette à vapeur l’Elan lors de son transfert le 11 mai 1851.
1852 : En France, nouvelle constitution de janvier qui réserve l’administration des colonies au Sénat et non à l’Assemblée : tous les membres du Sénat étant nommés par l’Empereur, la politique coloniale était sous contrôle…
La tentative d’immigration de paysans français, proposée en 1849 et tentée à partir de 1850, est arrêtée.
Décret du 13 février sur " l'Immigration des travailleurs dans les colonies, les obligations respectives des travailleurs et des propriétaires, la police rurale et la répression du vagabondage"
Les îles Anglaises pratiquent déjà largement l'immigration avec des travailleurs noirs libres et surtout des coolies indiens.
Selon le décret, les travailleurs seront engagés pour 1 an minimum et 5 ans maximum avec l’aide de fonds de la métropole et de la colonie.
Le ministre de la Marine, Théodore Ducos le présente ainsi :
Les îles Anglaises pratiquent déjà largement l'immigration avec des travailleurs noirs libres et surtout des coolies indiens.
Selon le décret, les travailleurs seront engagés pour 1 an minimum et 5 ans maximum avec l’aide de fonds de la métropole et de la colonie.
Le ministre de la Marine, Théodore Ducos le présente ainsi :
Décret du 27 mars "sur l'émigration d'Europe et hors d'Europe à destination des colonies françaises" avec 38 articles, précisant les conditions matérielles de l’Immigration et créant un Service de l’Immigration, composé de 5 membres.
Décret du 4 septembre instaurant un Livret pour les ouvriers et cultivateurs.
L'immigration indienne était déja pratiquée pour nos colonies de l'Océan Indien, l'île Bourbon (Réunion) et l'île de France (Maurice), au départ de nos comptoirs, en particulier Pondichéry. Elle fonctionnait sur un mode plus ou moins clandestin, en essayant de ne pas interférer avec les autorités anglaises qui contrôlaient leur immense empire indien...
Le Décret du 27 mars sera envoyé à Londres pour tenter d'apaiser les Anglais qui ne supporte guère notre système et essayer d'obtenir une négociation...
Le capitaine Blanc de Marseille signe un contrat pour amener des "coolies" indiens aux Antilles, ce que les Anglais font depuis quelques années, contre une indemnité de 500 francs par adulte et 300 F par non-adulte débarqué aux Antilles, payable par moitié par l'Etat et par moitié par les engagistes. Il s’engage à tansporter 4.000 indiens en 6 ans, dont 1.200 pour 1853 et 1854.
En Guadeloupe, on apprend en janvier l’instauration du Second Empire, plutôt bien accueilli.
Création de la Société d’Agriculture de la Guadeloupe : elle a pour but de conseiller et développer la production agricole.
On crée des comices pour récompenser les meilleurs produits.
La production de sucre guadeloupéen rebaisse à 17.700 tonnes.
Inauguration du 3ème phare de la Guadeloupe sur l’îlet Gosier.
Le 22 septembre, cyclone avec importants dégâts, en particulier à Pointe-à-Pitre, au Moule, à Port-Louis et au Lamentin.
Epidémie de fièvre jaune en novembre. On décide d'agrandir l’hôpital du Camp Jacob avec une salle supplémentaire de 34 lits.
A Marie-Galante, l’Etat Civil de Grand Bourg retrouve 234 naissances, 6 reconnaissances, 107 mariages, 268 décès et 85 Nouveaux Libres.
L’Etat Civil de Capesterre retrouve 154 naissances, 6 reconnaissances, 72 mariages, 126 décès et 13 Nouveaux libres.
L’Etat Civil de Vieux Fort St Louis retrouve 130 naissances, 15 reconnaissances, 75 mariages et 105 décès.
Décret du 4 septembre instaurant un Livret pour les ouvriers et cultivateurs.
L'immigration indienne était déja pratiquée pour nos colonies de l'Océan Indien, l'île Bourbon (Réunion) et l'île de France (Maurice), au départ de nos comptoirs, en particulier Pondichéry. Elle fonctionnait sur un mode plus ou moins clandestin, en essayant de ne pas interférer avec les autorités anglaises qui contrôlaient leur immense empire indien...
Le Décret du 27 mars sera envoyé à Londres pour tenter d'apaiser les Anglais qui ne supporte guère notre système et essayer d'obtenir une négociation...
Le capitaine Blanc de Marseille signe un contrat pour amener des "coolies" indiens aux Antilles, ce que les Anglais font depuis quelques années, contre une indemnité de 500 francs par adulte et 300 F par non-adulte débarqué aux Antilles, payable par moitié par l'Etat et par moitié par les engagistes. Il s’engage à tansporter 4.000 indiens en 6 ans, dont 1.200 pour 1853 et 1854.
En Guadeloupe, on apprend en janvier l’instauration du Second Empire, plutôt bien accueilli.
Création de la Société d’Agriculture de la Guadeloupe : elle a pour but de conseiller et développer la production agricole.
On crée des comices pour récompenser les meilleurs produits.
La production de sucre guadeloupéen rebaisse à 17.700 tonnes.
Inauguration du 3ème phare de la Guadeloupe sur l’îlet Gosier.
Le 22 septembre, cyclone avec importants dégâts, en particulier à Pointe-à-Pitre, au Moule, à Port-Louis et au Lamentin.
Epidémie de fièvre jaune en novembre. On décide d'agrandir l’hôpital du Camp Jacob avec une salle supplémentaire de 34 lits.
A Marie-Galante, l’Etat Civil de Grand Bourg retrouve 234 naissances, 6 reconnaissances, 107 mariages, 268 décès et 85 Nouveaux Libres.
L’Etat Civil de Capesterre retrouve 154 naissances, 6 reconnaissances, 72 mariages, 126 décès et 13 Nouveaux libres.
L’Etat Civil de Vieux Fort St Louis retrouve 130 naissances, 15 reconnaissances, 75 mariages et 105 décès.
L’usine de Grande-Anse connaît de nombreuses difficultés tenant au manque de cannes et de main d’œuvre et ne parvient pas à dépasser sa production d’avant 1848 avec seulement 2.700 quintaux…
1853 : La politique coloniale de Napoléon III se précise : il entreprend la modernisation de la marine de guerre (cuirassés à hélices) qui permet d'améliorer la capacité d'intervention des troupes coloniales. La superficie du domaine colonial va tripler sous le Second Empire jusqu'à atteindre un million de km² pour 5 millions d'habitants. La 1ère conquête sera la Nouvelle Calédonie.
A Paris, le ministre Théodore Ducos présente à l'Empereur en octobre son projet d'immigration africaine :
1853 : La politique coloniale de Napoléon III se précise : il entreprend la modernisation de la marine de guerre (cuirassés à hélices) qui permet d'améliorer la capacité d'intervention des troupes coloniales. La superficie du domaine colonial va tripler sous le Second Empire jusqu'à atteindre un million de km² pour 5 millions d'habitants. La 1ère conquête sera la Nouvelle Calédonie.
A Paris, le ministre Théodore Ducos présente à l'Empereur en octobre son projet d'immigration africaine :
En Guadeloupe, le 25 mai " l'Exécution du régime des livrets" de travail est contrôlée dans un rapport :
" Il faut que l'Administration ... oblige les populations à travailler jusqu'à ce que le travail soit entré dans leurs mœurs. Car le planteur est à la merci du travailleur faute de concurrence. Il ne peut pas lui imposer des conditions quelque peu rigoureuses ; aussi est-ce l'administration qui a dû se charger transitoirement de faire la police du travail sur les habitations "
Les travailleurs créoles ne pourront opposer que de la résistance passive ou du sabotage du rendement...
Le 30 septembre, le nouveau gouverneur, Philibert Augustin Bonfils, capitaine de vaisseau, prend ses fonctions, suivi rapidement d’une tournée de 3 semaines pour rendre compte de l’état de l’île et de ses dépendances, avec distribution de 24 médailles aux travailleurs en tout genre…
Production de sucre guadeloupéen 14.800 tonnes, encore en baisse…
Une nouvelle société métropolitaine, la Société des Usines Centrales de la Guadeloupe, reprend la succession et les actifs de la défunte Compagnie des Antilles, mais Grande-Anse continuera d’être exploitée en location-bail par A. de Retz jusqu’en 1863.
A Marie-Galante, le recensement de la commune de Capesterre, divisé en 4 quartiers (les Pères, les Balisiers, Beauregard et Grand-Bois) retrouve 3.563 habitants (dont 2 étrangers et 65 naturalisés) dans 1.085 maisons.
Le bourg lui-même n’a que 315 âmes.
28 habitations-sucreries et 46 autres habitations.
Parmi les professions représentées à Capesterre : 165 propriétaires, 13 métayers ou colons, 1.478 cultivateurs sous contrat, 41 journaliers, 40 cabrouetiers, raffineurs et bergers, 45 maçons et charpentier, 76 couturières, blanchisseuses et cordonniers, 147 domestiques, 17 commerçants, 2 médecins, 1 professeur et 1 curé…
Toujours à Capesterre, ouverture de l’école communale de garçons.
L'Etat Civil de Grand Bourg, dont le maire est Charles-François Bonneville, retrouve :
193 naissances, 8 reconnaissances, 124 mariages, toujours en hausse, 221 décès et 102 Nouveaux Libres.
A Capesterre, 128 naissances, 9 reconnaissances, 12 mariages, 113 décès et 31 Nouveaux Libres.
A St Louis, 131 naissances, 15 reconnaissances, 51 mariages, 58 décès, pas d'affranchissement comme les années précédentes.
Depuis l'Abolition, les naissances et surtout les mariages sont en hausse constante, en grande majorité chez les Nouveaux Libres...
En Martinique, le capitaine Blanc amène sur l’Aurélie son premier contingent de 350 coolies indiens en mai.
1854 : En Guyane, ouverture du bagne de Cayenne, surnommé la "guillotine sèche" : sur ses 13 premières années de fonctionnement, il n’y aura que 7.000 survivants sur les 17.000 bagnards…
En Guadeloupe, le 13 janvier, le gouverneur Bonfils décide d’une subvention de 1.000 francs pour tout propriétaire qui plantera au minimum 5 hectares de café, ainsi qu’un dégrèvement d’impôt pour les producteurs de coton : on cherche à stimuler la diversification des cultures…
Le Conseil Général, nouvellement restauré, est dirigé par Jules Billecoq.
Le service de l’Immigration de Guadeloupe est créé par arrêté du gouverneur le 14 juin. Un délégué du Service de l'Intérieur est nommé : Huguenin, doit accueillir les migrants, les immatriculer et assurer leur protection.
En août, avant que le premier convoi d'Indiens à destination de la Guadeloupe quitte Pondichéry, peu de planteurs se sont encore faits inscrire pour en demander, car ils n'ont pas les moyens de payer le complément de prime de 250 F par adulte réclamé à l'arrivée : pour débloquer la situation, le gouverneur Bonfils décide que le budget colonial prendra en charge 150 de ces 250 F, ce qui provoque un afflux de demandes...
Le 24 décembre, à bord de l’Aurélie du capitaine Blanc, arrivée des 314 premiers travailleurs libres indiens sous contrat, les "coolies ".
Ils vont apporter leur religion, leur culture, leurs habitudes alimentaires tel le riz et le colombo, leurs patronymes et beaucoup d’autres choses…
" Il faut que l'Administration ... oblige les populations à travailler jusqu'à ce que le travail soit entré dans leurs mœurs. Car le planteur est à la merci du travailleur faute de concurrence. Il ne peut pas lui imposer des conditions quelque peu rigoureuses ; aussi est-ce l'administration qui a dû se charger transitoirement de faire la police du travail sur les habitations "
Les travailleurs créoles ne pourront opposer que de la résistance passive ou du sabotage du rendement...
Le 30 septembre, le nouveau gouverneur, Philibert Augustin Bonfils, capitaine de vaisseau, prend ses fonctions, suivi rapidement d’une tournée de 3 semaines pour rendre compte de l’état de l’île et de ses dépendances, avec distribution de 24 médailles aux travailleurs en tout genre…
Production de sucre guadeloupéen 14.800 tonnes, encore en baisse…
Une nouvelle société métropolitaine, la Société des Usines Centrales de la Guadeloupe, reprend la succession et les actifs de la défunte Compagnie des Antilles, mais Grande-Anse continuera d’être exploitée en location-bail par A. de Retz jusqu’en 1863.
A Marie-Galante, le recensement de la commune de Capesterre, divisé en 4 quartiers (les Pères, les Balisiers, Beauregard et Grand-Bois) retrouve 3.563 habitants (dont 2 étrangers et 65 naturalisés) dans 1.085 maisons.
Le bourg lui-même n’a que 315 âmes.
28 habitations-sucreries et 46 autres habitations.
Parmi les professions représentées à Capesterre : 165 propriétaires, 13 métayers ou colons, 1.478 cultivateurs sous contrat, 41 journaliers, 40 cabrouetiers, raffineurs et bergers, 45 maçons et charpentier, 76 couturières, blanchisseuses et cordonniers, 147 domestiques, 17 commerçants, 2 médecins, 1 professeur et 1 curé…
Toujours à Capesterre, ouverture de l’école communale de garçons.
L'Etat Civil de Grand Bourg, dont le maire est Charles-François Bonneville, retrouve :
193 naissances, 8 reconnaissances, 124 mariages, toujours en hausse, 221 décès et 102 Nouveaux Libres.
A Capesterre, 128 naissances, 9 reconnaissances, 12 mariages, 113 décès et 31 Nouveaux Libres.
A St Louis, 131 naissances, 15 reconnaissances, 51 mariages, 58 décès, pas d'affranchissement comme les années précédentes.
Depuis l'Abolition, les naissances et surtout les mariages sont en hausse constante, en grande majorité chez les Nouveaux Libres...
En Martinique, le capitaine Blanc amène sur l’Aurélie son premier contingent de 350 coolies indiens en mai.
1854 : En Guyane, ouverture du bagne de Cayenne, surnommé la "guillotine sèche" : sur ses 13 premières années de fonctionnement, il n’y aura que 7.000 survivants sur les 17.000 bagnards…
En Guadeloupe, le 13 janvier, le gouverneur Bonfils décide d’une subvention de 1.000 francs pour tout propriétaire qui plantera au minimum 5 hectares de café, ainsi qu’un dégrèvement d’impôt pour les producteurs de coton : on cherche à stimuler la diversification des cultures…
Le Conseil Général, nouvellement restauré, est dirigé par Jules Billecoq.
Le service de l’Immigration de Guadeloupe est créé par arrêté du gouverneur le 14 juin. Un délégué du Service de l'Intérieur est nommé : Huguenin, doit accueillir les migrants, les immatriculer et assurer leur protection.
En août, avant que le premier convoi d'Indiens à destination de la Guadeloupe quitte Pondichéry, peu de planteurs se sont encore faits inscrire pour en demander, car ils n'ont pas les moyens de payer le complément de prime de 250 F par adulte réclamé à l'arrivée : pour débloquer la situation, le gouverneur Bonfils décide que le budget colonial prendra en charge 150 de ces 250 F, ce qui provoque un afflux de demandes...
Le 24 décembre, à bord de l’Aurélie du capitaine Blanc, arrivée des 314 premiers travailleurs libres indiens sous contrat, les "coolies ".
Ils vont apporter leur religion, leur culture, leurs habitudes alimentaires tel le riz et le colombo, leurs patronymes et beaucoup d’autres choses…
A Marie-Galante, le registre des Nouveaux Libres de Grand Bourg va du N°1 au N°166, soit 167 nouveaux libres.
La commission municipale de Capesterre est dissoute. Le gouverneur Bonfils nomme les nouveaux membres le 18 juillet : Sydney Demeulle est maire, Jean Hubert Boulogne son adjoint, 14 conseillers municipaux sont nommés.
La commission municipale de Capesterre est dissoute. Le gouverneur Bonfils nomme les nouveaux membres le 18 juillet : Sydney Demeulle est maire, Jean Hubert Boulogne son adjoint, 14 conseillers municipaux sont nommés.
Le Tribunal de Première Instance de Grand Bourg est bien actif :
Auguste Adamalec, géreur d’habitation au Grand Bourg, est condamné à 3 mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires.
Zede Alfred et Victor Sombot, tous 2 "nés en Afrique", sont condamnés pour vol et vagabondage à 15 mois et 12 mois de prison ferme.
2 cultivateurs de la Capesterre, Jean-Charles Marivat et Thomas Théoclin, sont condamnés à 1 an de prison pour vol.
Jean François Fidèle dit Montout est condamné à 3.000 francs d’amendes pour contravention aux lois sur les Douanes.
Un projet d’entretien des chemins vicinaux des 3 communes prévoit le budget des travaux pour 1855 :
Auguste Adamalec, géreur d’habitation au Grand Bourg, est condamné à 3 mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires.
Zede Alfred et Victor Sombot, tous 2 "nés en Afrique", sont condamnés pour vol et vagabondage à 15 mois et 12 mois de prison ferme.
2 cultivateurs de la Capesterre, Jean-Charles Marivat et Thomas Théoclin, sont condamnés à 1 an de prison pour vol.
Jean François Fidèle dit Montout est condamné à 3.000 francs d’amendes pour contravention aux lois sur les Douanes.
Un projet d’entretien des chemins vicinaux des 3 communes prévoit le budget des travaux pour 1855 :
Pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 165 naissances et reconnaissances, 166 mariages, pas de décès enregistrés ? et 166 Nouveaux Libres
A Capesterre, 97 naissances er reconnaissances, 54 mariages, 91 décès et 36 Nouveaux Libres.
A St Louis, 118 naissances, 14 reconnaissances, 59 mariages, 69 décès, toujours pas d'affranchissement...
Les formulaires d'Etat Civil pré-imprimés apparaissent pour les naissances, mariages et décès :
A Capesterre, 97 naissances er reconnaissances, 54 mariages, 91 décès et 36 Nouveaux Libres.
A St Louis, 118 naissances, 14 reconnaissances, 59 mariages, 69 décès, toujours pas d'affranchissement...
Les formulaires d'Etat Civil pré-imprimés apparaissent pour les naissances, mariages et décès :
Les héritiers de Desmarais vendent les 195 ha à Félix Bon qui va la moderniser grâce à une succession d'emprunts hypothécaires auprès du CFC...
L'habitation sucrerie Grand Bois passe aux mains de 2 commercants de Grand Bourg : Wilmar Pasquier et François Pélisson.
Amédée Botreau Roussel Bonneterre hérite de l'habitation sucrerie de Port Louis.
Charles-François Bonneville, maire et conseiller général de Grand-Bourg, rachète l’habitation Thibault en liquidation judiciaire et relance la culture du coton : il va devenir le spécialiste du coton "longues soies" et recevra une mention honorable à l’Exposition Universelle de Paris l’année suivante…
En France, le 3 mai, Senatus-Consulte réglant l’organisation administrative de la Guadeloupe et de la Martinique : le Gouverneur est le représentant de l’Empereur dans la colonie, assisté d’un conseil privé de fonctionnaires, " il nomme les maires, les adjoints et conseillers municipaux ainsi que la moitié des conseillers généraux, l’autre moitié étant nommée par les conseillers municipaux ". Il a donc la totale maitrise de l’administration et de l’armée.
Le capitaine Blanc a renoncé au transport des coolies, jugé non rentable pour lui...
L'armateur Jacques Le Campion de Granduille reprend le marché auprès du Ministère le 26 octobre, avec une prime gouvernementale augmentée à 335 francs par immigrant et un engagement à transporter 18.000 indiens aux Antilles et à Cayenne. Le riz étant à la base de l'alimentation des coolies, il esr prévu tous les navires emportant des Indiens doivent embarquer, indépendamment des provisions nécessaires à la traversée, 375 kg de riz par émigrant, destinée à être vendue aux engagistes au prix de la mercuriale du port de débarquement.
1855 : Le nouveau ministre de la Marine et des Colonies est l'Amiral Ferdinand Hamelin.
Le Campion n'aura le temps d'envoyer que 2 convois, dont le Hamburg avec 437 coolies indiens arrivés en Guadeloupe le 1er mai.
Le Hamburg devait aussi apporter 2.215 balles de riz pour leur nourriture, la famine en Inde n'a permis d'amener que 1.000 balles...
En Guadeloupe, le Commissaire à l'Immigration Huguenin étant débordé dés le 1er convoi, le gouverneur doit créer un véritable Bureau de l'Immigration avec, en plus du Commissaire, 2 commis, qui vont devenir l'année suivante sous-commissaires, l'un à Basse-Terre, l'autre à Pointe à Pitre.
Le Bureau reçoit les demandes d’immigrants, les classe par ordre d’arrivée : en fin d'année, 713 demandes d'immigrés auprès du Bureau en Guadeloupe, plus de 15.000 demandes jusqu’en 1863.
Les frères Emile et Isaac Pereire créent la Compagnie Générale Maritime le 25 février, ils absorbent rapidement la Société de Le Campion avec ses contrats.
L’État leur accorde en décembre le monopole du transport des coolies indiens et leur alloue une prime de 355 francs par émigrant débarqué.
En moins d'un an, ils vont disposer d'une flotte de 50 voiliers...
Le 15 mai, ouverture de la 1ère Exposition Universelle sur les Champs Elysées avec le Palais de l’Industrie.
Une invention très innovante est présentée, le "Ferciment", ancêtre du béton armé. Plus de 5 millions de visiteurs jusqu’au 15 novembre.
Ne cherchez plus ce bâtiment sur les Champs Elysées : il sera rasé en 1899 en préparation de la nouvelle Exposition Universelle de 1900...
L'habitation sucrerie Grand Bois passe aux mains de 2 commercants de Grand Bourg : Wilmar Pasquier et François Pélisson.
Amédée Botreau Roussel Bonneterre hérite de l'habitation sucrerie de Port Louis.
Charles-François Bonneville, maire et conseiller général de Grand-Bourg, rachète l’habitation Thibault en liquidation judiciaire et relance la culture du coton : il va devenir le spécialiste du coton "longues soies" et recevra une mention honorable à l’Exposition Universelle de Paris l’année suivante…
En France, le 3 mai, Senatus-Consulte réglant l’organisation administrative de la Guadeloupe et de la Martinique : le Gouverneur est le représentant de l’Empereur dans la colonie, assisté d’un conseil privé de fonctionnaires, " il nomme les maires, les adjoints et conseillers municipaux ainsi que la moitié des conseillers généraux, l’autre moitié étant nommée par les conseillers municipaux ". Il a donc la totale maitrise de l’administration et de l’armée.
Le capitaine Blanc a renoncé au transport des coolies, jugé non rentable pour lui...
L'armateur Jacques Le Campion de Granduille reprend le marché auprès du Ministère le 26 octobre, avec une prime gouvernementale augmentée à 335 francs par immigrant et un engagement à transporter 18.000 indiens aux Antilles et à Cayenne. Le riz étant à la base de l'alimentation des coolies, il esr prévu tous les navires emportant des Indiens doivent embarquer, indépendamment des provisions nécessaires à la traversée, 375 kg de riz par émigrant, destinée à être vendue aux engagistes au prix de la mercuriale du port de débarquement.
1855 : Le nouveau ministre de la Marine et des Colonies est l'Amiral Ferdinand Hamelin.
Le Campion n'aura le temps d'envoyer que 2 convois, dont le Hamburg avec 437 coolies indiens arrivés en Guadeloupe le 1er mai.
Le Hamburg devait aussi apporter 2.215 balles de riz pour leur nourriture, la famine en Inde n'a permis d'amener que 1.000 balles...
En Guadeloupe, le Commissaire à l'Immigration Huguenin étant débordé dés le 1er convoi, le gouverneur doit créer un véritable Bureau de l'Immigration avec, en plus du Commissaire, 2 commis, qui vont devenir l'année suivante sous-commissaires, l'un à Basse-Terre, l'autre à Pointe à Pitre.
Le Bureau reçoit les demandes d’immigrants, les classe par ordre d’arrivée : en fin d'année, 713 demandes d'immigrés auprès du Bureau en Guadeloupe, plus de 15.000 demandes jusqu’en 1863.
Les frères Emile et Isaac Pereire créent la Compagnie Générale Maritime le 25 février, ils absorbent rapidement la Société de Le Campion avec ses contrats.
L’État leur accorde en décembre le monopole du transport des coolies indiens et leur alloue une prime de 355 francs par émigrant débarqué.
En moins d'un an, ils vont disposer d'une flotte de 50 voiliers...
Le 15 mai, ouverture de la 1ère Exposition Universelle sur les Champs Elysées avec le Palais de l’Industrie.
Une invention très innovante est présentée, le "Ferciment", ancêtre du béton armé. Plus de 5 millions de visiteurs jusqu’au 15 novembre.
Ne cherchez plus ce bâtiment sur les Champs Elysées : il sera rasé en 1899 en préparation de la nouvelle Exposition Universelle de 1900...
Décret de "Décentralisation" du 29 septembre précisant que la totalité de l’impôt perçu dans chaque colonie restera destiné aux budgets locaux, en échange les travaux publics et l’enseignement seront à charge de la colonie, l’Etat gardant à sa charge l’Armée, la Justice et le Gouvernement.
La production de sucre de betterave atteint 90.000 tonnes...
En Guadeloupe, production annuelle de 21.000 tonnes de sucre.
Le nombre de travailleurs officiels a baissé de près de 5.000 en 4 ans, soit 57.246.
Arrivée de 437 coolies indiens.
Un arrêté du 16 novembre règlemente les conditions de vie des immigrants :
La production de sucre de betterave atteint 90.000 tonnes...
En Guadeloupe, production annuelle de 21.000 tonnes de sucre.
Le nombre de travailleurs officiels a baissé de près de 5.000 en 4 ans, soit 57.246.
Arrivée de 437 coolies indiens.
Un arrêté du 16 novembre règlemente les conditions de vie des immigrants :
Logement convenable avec lit de camp, couverture ou natte, et banc en bois, rarement appliqué...
Pour la nourriture, ration quotidienne de 225 gr de viande ou poisson salé, 1 litre de riz ou 625 gr de pain, rarement appliquée, elle sera d'ailleurs réduite en 1859...
Quant au travail, il est fixé à 6 jours sur 7, du lever au coucher du soleil, avec 2 heures et demi de pose.
En fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 6.484 demandes d'immigrés, presque 10 fois plus que l'année précèdente...
A Marie-Galante, pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 111 naissances et reconnaissances, mariages et décès non disponibles, 111 Nouveaux Libres.
Parmi les naissances Mézance Bambuck, fils de cultivateurs de l'Habitation Pirogue, récemment affranchis, qui sera un des futurs maires de Grand Bourg.
A Capesterre, 113 naissances, 7 reconnaissances, 47 mariages, 98 décès et les 8 derniers Nouveaux Libres.
A St Louis, 105 naissances, 17 reconnaissances, 37 mariages, 79 décès, pas d'affranchissement...
A Capesterre, ouverture de l’école communale de filles.
La caserne de Grand Bourg qui, à peine terminée, avait été rasée par le tremblement de terre de 1843, n'a visiblement pas été reconstruite puisqu'elle figure sur le financement de cette année :
Pour la nourriture, ration quotidienne de 225 gr de viande ou poisson salé, 1 litre de riz ou 625 gr de pain, rarement appliquée, elle sera d'ailleurs réduite en 1859...
Quant au travail, il est fixé à 6 jours sur 7, du lever au coucher du soleil, avec 2 heures et demi de pose.
En fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 6.484 demandes d'immigrés, presque 10 fois plus que l'année précèdente...
A Marie-Galante, pour l'Etat Civil de Grand Bourg, 111 naissances et reconnaissances, mariages et décès non disponibles, 111 Nouveaux Libres.
Parmi les naissances Mézance Bambuck, fils de cultivateurs de l'Habitation Pirogue, récemment affranchis, qui sera un des futurs maires de Grand Bourg.
A Capesterre, 113 naissances, 7 reconnaissances, 47 mariages, 98 décès et les 8 derniers Nouveaux Libres.
A St Louis, 105 naissances, 17 reconnaissances, 37 mariages, 79 décès, pas d'affranchissement...
A Capesterre, ouverture de l’école communale de filles.
La caserne de Grand Bourg qui, à peine terminée, avait été rasée par le tremblement de terre de 1843, n'a visiblement pas été reconstruite puisqu'elle figure sur le financement de cette année :
Victor Botreau Roussel commence son endettement auprès du CFC pour moderniser son usine sucrière Trianon. Il a reçu les premiers travailleurs indiens, 45 adultes et 4 enfants.
1856 : Le prix de la "bonne quatrième" des habitations sucreries est monté à 65 F le quintal.
En Guadeloupe, circulaire sur le droit de fabrication et de consommation des rhums et des tafias.
Les surfaces cultivées dans la Guadeloupe et dépendances ont presque baissé de moitié en 10 ans, passant de 44.813 hectares à 23.876.
45 propriétaires d'habitations-sucreries du Nord de la Grande-Terre font savoir au Dr A. Souques, qui projette d'établir une usine centrale à Beauport, qu'ils s’engagent à l’approvisionner en canne pendant dix ans s’il la construit effectivement
Arrivée de 1.072 travailleurs indiens, mais la demande est largement supérieure : en fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 10.069 demandes d'immigrés, presque 2 fois plus que l'année précèdente...
A Marie-Galante, 12.829 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve 259 naissances, 9 reconnaissances, 101 mariages, 265 décès et 64 Nouveaux Libres.
A Capesterre, 132 naissances, 7 reconnaissances, 36 mariages, 116 décès, plus de Nouveau Libre...
A St Louis, 139 naissances, 7 reconnaissances, 38 mariages, 74 décès, pas d'affranchissement.
Persiste toujours une certaine agitation sociale, un commandant militaire y est nommé, le Chef de bataillon d’Infanterie de Marine Varainguien de Villepin, sous l’autorité du Gouverneur Guillet.
L’usine de Grande-Anse connaît toujours des difficultés et arrive à 4.500 quintaux…
Le prix du sucre brut d’habitation baisse à 65 F le quintal.
1857 : Malgré les recommandations de la Chambre des Lords anglaise, opposée à une nouvelle immigration africaine qui rappelle la traite, cette immigration est retenue par le gouvernement en sus de l'immigration indienne, source de conflit avec les Anglais qui règnent sur la grande majorité des Indes :
1856 : Le prix de la "bonne quatrième" des habitations sucreries est monté à 65 F le quintal.
En Guadeloupe, circulaire sur le droit de fabrication et de consommation des rhums et des tafias.
Les surfaces cultivées dans la Guadeloupe et dépendances ont presque baissé de moitié en 10 ans, passant de 44.813 hectares à 23.876.
45 propriétaires d'habitations-sucreries du Nord de la Grande-Terre font savoir au Dr A. Souques, qui projette d'établir une usine centrale à Beauport, qu'ils s’engagent à l’approvisionner en canne pendant dix ans s’il la construit effectivement
Arrivée de 1.072 travailleurs indiens, mais la demande est largement supérieure : en fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 10.069 demandes d'immigrés, presque 2 fois plus que l'année précèdente...
A Marie-Galante, 12.829 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve 259 naissances, 9 reconnaissances, 101 mariages, 265 décès et 64 Nouveaux Libres.
A Capesterre, 132 naissances, 7 reconnaissances, 36 mariages, 116 décès, plus de Nouveau Libre...
A St Louis, 139 naissances, 7 reconnaissances, 38 mariages, 74 décès, pas d'affranchissement.
Persiste toujours une certaine agitation sociale, un commandant militaire y est nommé, le Chef de bataillon d’Infanterie de Marine Varainguien de Villepin, sous l’autorité du Gouverneur Guillet.
L’usine de Grande-Anse connaît toujours des difficultés et arrive à 4.500 quintaux…
Le prix du sucre brut d’habitation baisse à 65 F le quintal.
1857 : Malgré les recommandations de la Chambre des Lords anglaise, opposée à une nouvelle immigration africaine qui rappelle la traite, cette immigration est retenue par le gouvernement en sus de l'immigration indienne, source de conflit avec les Anglais qui règnent sur la grande majorité des Indes :
Cette immigration de travailleurs libres africains, encore appelés "Noirs congos", démarre.
C’est la Maison Régis de Marseille qui a signé le contrat de transport avec le Ministère de la Marine et des Colonies : pour chaque africain débarqué, la Caisse coloniale d'immigration paiera une prime de 300 F par adulte et 150 F par enfant, complétée par une somme de 200 ou 150 F pour le remboursement des frais exposés pour sa libération si l'engagé a dû être racheté préalablement !
Entre 1857 et 1861, 6 bateaux, en 13 traversées vont amener 6.046 travailleurs africains - sous contrat de 10 ans - en Guadeloupe, enfants de moins de 10 ans non compris : leur 1er convoi à destination de la Guadeloupe, la Stella perd 154 passagers sur les 802 au départ du Congo...
En parallèle, arrivée de 1.172 travailleurs indiens, mais la demande reste largement supérieure : en fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 17.592 demandes d'immigrés...
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 225 naissances, 10 reconnaissances, 63 mariages, 186 décès, le registre des Nouveaux Libres est absent...
A Capesterre : 134 naissances, 9 reconnaissances, 49 mariages, 77 décès, les affranchissements sont terminés depuis 2 ans.
A St Louis : 105 naissances, 12 reconnaissances, 31 mariages, 54 décès.
Les demandes de travailleurs africains seront au total de 1.240 dont :
- 655 pour Grand-Bourg (Trianon, Folle-Anse, Vanier, Du Rocher, Bellevue, Gagneron, Poisson, Gay, Pirogue, Port-Louis, Les Basses, Bielle, Bonneval, Langlais, Vidon, Grande-Savane, Maréchal, De Retz, Pichelin)
- 305 pour Capesterre (Beauregard, Les Balisiers, Gay, Héloin, Bontemps, Bellevue, Beautemps-Girard, Grand-Baie, Vital, Grand-Etang, Sainte-Croix, Grand-Bois)
- 280 pour St Louis (Grand-Bassin, Mayombé, Barre de l’Ile, Guignes, St Charles, Ménard, Cambray, Grand-Pierre, Doro, Vangout, Lacavé)
Par ailleurs, début de modernisation et début de surendettement : quelques planteurs de Marie-Galante remplacent leur moulin à vent par un moulin à vapeur.
Les travailleurs indiens subissent régulièrement des sévices, comme les anciens esclaves : le géreur de l'habitation Trianon est condamné à 1 mois de prison avec sursis pour violences sur plusieurs indiens...
En Guadeloupe, le Gouverneur Bonfils, malade, est rapatrié en France : il est remplacé en intérim le 5 mars par le Capitaine de Vaisseau Philippe Victor Touchart.
Le 2 décembre, son directeur de l'Intérieur Husson prend un " Arrêté sur le régime du travail ", instaurant un contrôle strict du domicile, une obligation de travail "habituel" à justifier par livret ou carnet d'engagement, un passeport de l'intérieur à présenter aux contrôles, avec amendes et menace d'un atelier de discipline...La résistance va devenir difficile...
Une très faible minorité des nouveaux affranchis ont pu faire l'acquisition d'une petite surface à cultiver, la majorité des ouvriers agricoles restent dépendants et n'auront le choix qu'entre le colonage partiaire et le travail "casé" quant ils résident sur l'habitation.
Le prix du sucre des habitations sucreries atteint son maximum à 75 F le quintal.
1858 : En France, le 24 juin, création d’un Ministère de l’Algérie et des Colonies, dont s’occupe le Prince Jérôme Napoléon.
Au Havre, vente publique de 77 balles de coton " longue fibre " de Guadeloupe et de Marie-Galante.
La production de sucre de betterave continue de grimper : 152.000 tonnes, presque triplée en 8 ans…
La Compagnie Générale Maritime des frères Pereire renégocie le contrat de transport des coolies indiens : la prime monte à 403 F par adulte, 257 par enfant, et ils s'engagent à transporter 6000 indiens par an, moitié pour la Martinique, moitié pour la Guadeloupe.
Aux Antilles, le prix du sucre repart à la baisse à 55 F le quintal.
Les statistiques de nos 2 colonies des Antilles montrent l’évolution des exportations de sucre à destination de la France de 1845 à 1858 :
C’est la Maison Régis de Marseille qui a signé le contrat de transport avec le Ministère de la Marine et des Colonies : pour chaque africain débarqué, la Caisse coloniale d'immigration paiera une prime de 300 F par adulte et 150 F par enfant, complétée par une somme de 200 ou 150 F pour le remboursement des frais exposés pour sa libération si l'engagé a dû être racheté préalablement !
Entre 1857 et 1861, 6 bateaux, en 13 traversées vont amener 6.046 travailleurs africains - sous contrat de 10 ans - en Guadeloupe, enfants de moins de 10 ans non compris : leur 1er convoi à destination de la Guadeloupe, la Stella perd 154 passagers sur les 802 au départ du Congo...
En parallèle, arrivée de 1.172 travailleurs indiens, mais la demande reste largement supérieure : en fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 17.592 demandes d'immigrés...
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 225 naissances, 10 reconnaissances, 63 mariages, 186 décès, le registre des Nouveaux Libres est absent...
A Capesterre : 134 naissances, 9 reconnaissances, 49 mariages, 77 décès, les affranchissements sont terminés depuis 2 ans.
A St Louis : 105 naissances, 12 reconnaissances, 31 mariages, 54 décès.
Les demandes de travailleurs africains seront au total de 1.240 dont :
- 655 pour Grand-Bourg (Trianon, Folle-Anse, Vanier, Du Rocher, Bellevue, Gagneron, Poisson, Gay, Pirogue, Port-Louis, Les Basses, Bielle, Bonneval, Langlais, Vidon, Grande-Savane, Maréchal, De Retz, Pichelin)
- 305 pour Capesterre (Beauregard, Les Balisiers, Gay, Héloin, Bontemps, Bellevue, Beautemps-Girard, Grand-Baie, Vital, Grand-Etang, Sainte-Croix, Grand-Bois)
- 280 pour St Louis (Grand-Bassin, Mayombé, Barre de l’Ile, Guignes, St Charles, Ménard, Cambray, Grand-Pierre, Doro, Vangout, Lacavé)
Par ailleurs, début de modernisation et début de surendettement : quelques planteurs de Marie-Galante remplacent leur moulin à vent par un moulin à vapeur.
Les travailleurs indiens subissent régulièrement des sévices, comme les anciens esclaves : le géreur de l'habitation Trianon est condamné à 1 mois de prison avec sursis pour violences sur plusieurs indiens...
En Guadeloupe, le Gouverneur Bonfils, malade, est rapatrié en France : il est remplacé en intérim le 5 mars par le Capitaine de Vaisseau Philippe Victor Touchart.
Le 2 décembre, son directeur de l'Intérieur Husson prend un " Arrêté sur le régime du travail ", instaurant un contrôle strict du domicile, une obligation de travail "habituel" à justifier par livret ou carnet d'engagement, un passeport de l'intérieur à présenter aux contrôles, avec amendes et menace d'un atelier de discipline...La résistance va devenir difficile...
Une très faible minorité des nouveaux affranchis ont pu faire l'acquisition d'une petite surface à cultiver, la majorité des ouvriers agricoles restent dépendants et n'auront le choix qu'entre le colonage partiaire et le travail "casé" quant ils résident sur l'habitation.
Le prix du sucre des habitations sucreries atteint son maximum à 75 F le quintal.
1858 : En France, le 24 juin, création d’un Ministère de l’Algérie et des Colonies, dont s’occupe le Prince Jérôme Napoléon.
Au Havre, vente publique de 77 balles de coton " longue fibre " de Guadeloupe et de Marie-Galante.
La production de sucre de betterave continue de grimper : 152.000 tonnes, presque triplée en 8 ans…
La Compagnie Générale Maritime des frères Pereire renégocie le contrat de transport des coolies indiens : la prime monte à 403 F par adulte, 257 par enfant, et ils s'engagent à transporter 6000 indiens par an, moitié pour la Martinique, moitié pour la Guadeloupe.
Aux Antilles, le prix du sucre repart à la baisse à 55 F le quintal.
Les statistiques de nos 2 colonies des Antilles montrent l’évolution des exportations de sucre à destination de la France de 1845 à 1858 :
En Guadeloupe, arrivée de 1.411 coolis indiens et de 997 noirs " congos ".
Les indiens sont au total plus de 2.700.
La Caisse d’Immigration, par arrêté du 6 décembre, paye 415 francs par Indien, remboursée comptant 188 francs par l’engagiste, plus 190 francs en 3 annuités et 37 francs en droits sur les salaires. Pour les Africains, 200 francs comptant, 100 francs à 1 an, plus les droits sur salaire.
La demande reste très élevée : en fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 25.755 demandes d'immigrés...
Le gouverneur Touchard écrit : il faut absolument continuer l'immigration "pour remplir les vides qui se sont faits dans les grands centres de culture, dont les anciens travailleurs se sont en grande partie retirés en achetant des coins de terre qu'ils cultivent en vivres "
Ces immigrants signent un contrat de 5 ans pour les indiens, de 10 ans pour les africains, contrat qui ne pouvait être résilié que par faillite du propriétaire ou mauvais traitements.
Tout immigré qui ne se présentait pas à l’atelier était considéré comme vagabond et sévèrement puni :
Baya et Beimba, arrêtés pour vagabondage et vol à Grand-Bourg, feront 6 mois de prison.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 239 naissances, 13 reconnaissances, 57 mariages, 217 décès et 64 Nouveaux Libres.
A Capesterre : 143 naissances, 12 reconnaissances, 49 mariages et 102 décès.
A St Louis : 131 naissances, 20 reconnaissances, 28 mariages et 90 décès.
A La Désirade, 9 sœurs hospitalières de St Paul de Chartres arrivent pour s’occuper des 120 lépreux et instruire leurs enfants.
La léproserie reste sous l’autorité du Gouverneur, mais sa direction est confiée aux sœurs.
1859 : En Guadeloupe, le Gouverneur Bonfils est de retour.
Arrivée de 1.719 travailleurs indiens et 2.047 africains.
Une enquête est ouverte à l'encontre du capitaine de l'Emile Péreire pour infraction au décret du 27 mars 1852 : parti de Pondichéry pour la Guadeloupe avec 731 émigrants sans médecin à bord, il a eu 51 décès pendant la traversée...
La demande reste très élevée : l'administration en Guadeloupe a enregistré en mai 27.667 demandes d'immigrés...
Un arrêté du gouverneur le 24 septembre modifie les modalités d'enregistrement des demandes d'immigrants des planteurs, il ne restera plus que 14.577 demandes en avril suivant...
Début d'une tentative d’immigration de travailleurs chinois, premier navire L'Indien le 1er août avec 429 chinois sur les 514 embarqués à Shanghai : cette immigration sera faible et de courte durée, leur adaptation sera un échec.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 224 naissances, 15 reconnaissances, 21 mariages, 198 décès et 311 nouveaux libres.
A Capesterre : 132 naissances, 5 reconnaissances, 24 mariages, 73 décès.
A St Louis : 129 naissances, 15 reconnaissances, 25 mariages, 74 décès.
Le rapport du commissaire de l’Immigration Huguenin note des cas de résiliation de contrat à venir par faillite du propriétaire tel Dupuy-Dorcent à Grand-Bourg et des cas de marronnage : 2 Africains de Grande-Anse se sont joints à 8 autres de Trianon et ont été arrêtés au moment où ils brisaient les chaînes d’un canot pour aller à la Dominique…
Les violences sur le travailleurs indiens sont toujours présents : l'économe de l'habitation Agapy, condamné pour coups et blessures graves ayant entrainé l'hospitalisation, s'enfuit dans les îles anglaises...
Charles Garny de la Rivière, habitant sucrier et notaire à St Pierre de la Martinique depuis 1842 vient à Marie-Galante et exerce comme notaire quelques mois, permettant à son frère Jean Joseph, clerc de notaire à St Pierre de reprendre l’étude notariale de Pierre Antoine Berté-Saint-Ange à Grand-Bourg pour 10.000 francs.
L'habitation sucrerie Ballet s'arrête, ses terres sont données en fermage à l'usine de Grande Anse.
Les exploitations vivrières ont presque doublé en 10 ans : 3.567.
1860 : Le 24 mars, le Traité de Turin donne à la France le Comté de Nice et le Duché de Savoie qui appartenaient à la Couronne Italienne.
Le 28 mai, Traité de Commerce avec les Anglais : le marché métropolitain est ouvert aux sucres étrangers avec des droits considérablement réduits.
La consommation de sucre en métropole atteint 170.000 tonnes par an.
Création à Paris de la Société de Crédit Colonial, dont le Comte de Bouillé est le délégué pour la Guadeloupe.
En Guadeloupe, le Général Charles Victor Frébault prend ses fonctions de gouverneur le 5 janvier. L’ordonnateur est Napoléon Bontemps, le directeur de l’administration intérieure De Ruthye-Bellacq, le procureur général Baffert et le contrôleur colonial Marbot.
La pénurie de riz, base de la nourriture des indiens devient problématique, le gouverneur doit intervenir et commander par l'administration 3.200 balles de riz qui vont être expédiées du Havre.
Arrivée de 812 travailleurs indiens et 1.828 africains.
Un arrêté du nouveau gouverneur du 18 février mets les primes à payer par les engagistes au même niveau : 316 F pour les indiens et les africains.
Selon le Commissaire à l'Immigration : " 15 Congos arrivés par le dernier convoi, le Dahomey, sur l'habitation Nogent, à Sainte-Rose, se sont évadés ensemble au cours d'une nuit ; repris par les gendarmes, ils ont déclaré qu'ils avaient eu peur d'être mangés "...
L’arrivée de ces engagés Africains ravive le patrimoine des anciens esclaves créoles, qui avaient réussi à conserver une partie de leurs traditions, danses, musiques et chants, rythmant leur travail et les rares moments de vie sociale.
Ainsi, le chouval bwa martiniquais et le gwo-ka guadeloupéen se développent avec des maîtres tambouyé (gwo ka viendrait de gros quart, un des types de tonneau utilisé pour le vin ou les salaisons, reconverti en tambour), en tant que moyen d'évasion et de communication au même titre que le créole guadeloupéen.
Mal vue au début de la société coloniale, voire interdit, le Gwo-ka va s'affirmer comme la première musique et danse de la Guadeloupe, jouée dans tous les rassemblements populaires.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 225 naissances, 7 reconnaissances, 30 mariages, 290 décès, presque 100 de plus, et 250 Nouveaux Libres.
A Capesterre : 129 naissances, 11 reconnaissances, 26 mariages, 144 décès, 71 de plus.
A St Louis : 113 naissances, 6 reconnaissances, 11 mariages, 94 décès, 20 de plus.
Cette surmortalité ne semble pas liée à une épidémie...
L'île est le 10ème canton de la Guadeloupe, la population totale est de 13.600, dont 6.856 sur Grand Bourg, 3.575 sur Capesterre et 3.169 sur St Louis.
Les indiens sont au total plus de 2.700.
La Caisse d’Immigration, par arrêté du 6 décembre, paye 415 francs par Indien, remboursée comptant 188 francs par l’engagiste, plus 190 francs en 3 annuités et 37 francs en droits sur les salaires. Pour les Africains, 200 francs comptant, 100 francs à 1 an, plus les droits sur salaire.
La demande reste très élevée : en fin d'année, l'administration en Guadeloupe a enregistré 25.755 demandes d'immigrés...
Le gouverneur Touchard écrit : il faut absolument continuer l'immigration "pour remplir les vides qui se sont faits dans les grands centres de culture, dont les anciens travailleurs se sont en grande partie retirés en achetant des coins de terre qu'ils cultivent en vivres "
Ces immigrants signent un contrat de 5 ans pour les indiens, de 10 ans pour les africains, contrat qui ne pouvait être résilié que par faillite du propriétaire ou mauvais traitements.
Tout immigré qui ne se présentait pas à l’atelier était considéré comme vagabond et sévèrement puni :
Baya et Beimba, arrêtés pour vagabondage et vol à Grand-Bourg, feront 6 mois de prison.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 239 naissances, 13 reconnaissances, 57 mariages, 217 décès et 64 Nouveaux Libres.
A Capesterre : 143 naissances, 12 reconnaissances, 49 mariages et 102 décès.
A St Louis : 131 naissances, 20 reconnaissances, 28 mariages et 90 décès.
A La Désirade, 9 sœurs hospitalières de St Paul de Chartres arrivent pour s’occuper des 120 lépreux et instruire leurs enfants.
La léproserie reste sous l’autorité du Gouverneur, mais sa direction est confiée aux sœurs.
1859 : En Guadeloupe, le Gouverneur Bonfils est de retour.
Arrivée de 1.719 travailleurs indiens et 2.047 africains.
Une enquête est ouverte à l'encontre du capitaine de l'Emile Péreire pour infraction au décret du 27 mars 1852 : parti de Pondichéry pour la Guadeloupe avec 731 émigrants sans médecin à bord, il a eu 51 décès pendant la traversée...
La demande reste très élevée : l'administration en Guadeloupe a enregistré en mai 27.667 demandes d'immigrés...
Un arrêté du gouverneur le 24 septembre modifie les modalités d'enregistrement des demandes d'immigrants des planteurs, il ne restera plus que 14.577 demandes en avril suivant...
Début d'une tentative d’immigration de travailleurs chinois, premier navire L'Indien le 1er août avec 429 chinois sur les 514 embarqués à Shanghai : cette immigration sera faible et de courte durée, leur adaptation sera un échec.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 224 naissances, 15 reconnaissances, 21 mariages, 198 décès et 311 nouveaux libres.
A Capesterre : 132 naissances, 5 reconnaissances, 24 mariages, 73 décès.
A St Louis : 129 naissances, 15 reconnaissances, 25 mariages, 74 décès.
Le rapport du commissaire de l’Immigration Huguenin note des cas de résiliation de contrat à venir par faillite du propriétaire tel Dupuy-Dorcent à Grand-Bourg et des cas de marronnage : 2 Africains de Grande-Anse se sont joints à 8 autres de Trianon et ont été arrêtés au moment où ils brisaient les chaînes d’un canot pour aller à la Dominique…
Les violences sur le travailleurs indiens sont toujours présents : l'économe de l'habitation Agapy, condamné pour coups et blessures graves ayant entrainé l'hospitalisation, s'enfuit dans les îles anglaises...
Charles Garny de la Rivière, habitant sucrier et notaire à St Pierre de la Martinique depuis 1842 vient à Marie-Galante et exerce comme notaire quelques mois, permettant à son frère Jean Joseph, clerc de notaire à St Pierre de reprendre l’étude notariale de Pierre Antoine Berté-Saint-Ange à Grand-Bourg pour 10.000 francs.
L'habitation sucrerie Ballet s'arrête, ses terres sont données en fermage à l'usine de Grande Anse.
Les exploitations vivrières ont presque doublé en 10 ans : 3.567.
1860 : Le 24 mars, le Traité de Turin donne à la France le Comté de Nice et le Duché de Savoie qui appartenaient à la Couronne Italienne.
Le 28 mai, Traité de Commerce avec les Anglais : le marché métropolitain est ouvert aux sucres étrangers avec des droits considérablement réduits.
La consommation de sucre en métropole atteint 170.000 tonnes par an.
Création à Paris de la Société de Crédit Colonial, dont le Comte de Bouillé est le délégué pour la Guadeloupe.
En Guadeloupe, le Général Charles Victor Frébault prend ses fonctions de gouverneur le 5 janvier. L’ordonnateur est Napoléon Bontemps, le directeur de l’administration intérieure De Ruthye-Bellacq, le procureur général Baffert et le contrôleur colonial Marbot.
La pénurie de riz, base de la nourriture des indiens devient problématique, le gouverneur doit intervenir et commander par l'administration 3.200 balles de riz qui vont être expédiées du Havre.
Arrivée de 812 travailleurs indiens et 1.828 africains.
Un arrêté du nouveau gouverneur du 18 février mets les primes à payer par les engagistes au même niveau : 316 F pour les indiens et les africains.
Selon le Commissaire à l'Immigration : " 15 Congos arrivés par le dernier convoi, le Dahomey, sur l'habitation Nogent, à Sainte-Rose, se sont évadés ensemble au cours d'une nuit ; repris par les gendarmes, ils ont déclaré qu'ils avaient eu peur d'être mangés "...
L’arrivée de ces engagés Africains ravive le patrimoine des anciens esclaves créoles, qui avaient réussi à conserver une partie de leurs traditions, danses, musiques et chants, rythmant leur travail et les rares moments de vie sociale.
Ainsi, le chouval bwa martiniquais et le gwo-ka guadeloupéen se développent avec des maîtres tambouyé (gwo ka viendrait de gros quart, un des types de tonneau utilisé pour le vin ou les salaisons, reconverti en tambour), en tant que moyen d'évasion et de communication au même titre que le créole guadeloupéen.
Mal vue au début de la société coloniale, voire interdit, le Gwo-ka va s'affirmer comme la première musique et danse de la Guadeloupe, jouée dans tous les rassemblements populaires.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 225 naissances, 7 reconnaissances, 30 mariages, 290 décès, presque 100 de plus, et 250 Nouveaux Libres.
A Capesterre : 129 naissances, 11 reconnaissances, 26 mariages, 144 décès, 71 de plus.
A St Louis : 113 naissances, 6 reconnaissances, 11 mariages, 94 décès, 20 de plus.
Cette surmortalité ne semble pas liée à une épidémie...
L'île est le 10ème canton de la Guadeloupe, la population totale est de 13.600, dont 6.856 sur Grand Bourg, 3.575 sur Capesterre et 3.169 sur St Louis.
Mr Cren, chef de bataillon de la Marine, est le commandant particulier.
Pour les militaires :
- A Grand Bourg, Camille Raifer est chef de bataillon de la milice, commandant de quartier, Ernest Lauriat est chirurgien aide-major, Emmanuel Bielle capitaine des pompiers.
- A Capesterre, Boulogne-Beaulieu est capitaine, commandant de quartier, Pélissié de Montemont chirurgien aide-major, Rives lieutenant des pompiers.
- A St Louis, Vergé est capitaine, commandant de quartier et capitaine des pompiers.
Pour la gendarmerie coloniale :
- A Grand Bourg Perrin est maréchal des logis
- A Capesterre Fatelet est brigadier.
Pour la police, Frossard est commissaire à Grand Bourg.
Pour l’administration civile :
- A Grand Bourg, Charles François Bonneville est maire, 3 adjoints Ducos, Pasquier et Ballet.
- A Capesterre, Jean Hubert Boulogne est maire, Boulogne-Decap est adjoint.
- A St Louis, Auguste Cognet est maire, Létang-Lapalun-Lacavé est adjoint.
Le président du tribunal de Première Instance est Gaigneron de Marolles, les juges d’instruction De Possac et Cordier-Beaufond, le procureur impérial Bazot et son substitut Tinel de Lissac, les greffiers Roche et Monlois.
Pour la justice de Paix, le juge est Fichet et le greffier Moringlane.
Les avocats avoués sont Baudin et Desabaye, les huissiers Mathieu et Rallion.
La prison est sous le contrôle du gardien-chef Louchant, le chirurgien Senelle est chargé de la santé des détenus.
Les notaires sont Carreau, Castets et Garny de la Rivière.
Pour le clergé :
- A la paroisse de la Conception de Grand Bourg, le curé est en cours de remplacement, le vicaire Surgés.
- A Capesterre, le curé est Mamessier, le vicaire Vuillerme.
- A Vieux Fort, le curé est Nicolai.
Pour l’école publique, gérée par les Frères et Sœurs de Ploermel :
- A Grand Bourg, pour l’école des garçons, 3 instituteurs, les frères Erasme, Chrisophore et Floride, 1 responsable de la catéchèse, le frère Célerin.
Pour l’école des filles, sœur Symphorien institutrice et sœur Clémence catéchiste.
Un pensionnat de filles tenu par les sœurs Hermance, Saint Bernard et Saint Jean et dirigé par Mme Veuve Boulogne.
- A Capesterre, pour les garçons, 1 instituteur le frère Jucondien et un responsable de la catéchèse, le frère Benjamin.
Pour les filles, sœur Saint Leon institutrice et sœur Felix catéchiste.
Pour la santé, l’hôpital militaire dispose de 46 lits. Antoine Senelle, chirurgien de 2ème classe, est chef de service. Sœur Damienne et sœur Emile sont ses infirmières.
L’hopital-hospice civil est sous la responsabilité de la municipalité de Grand Bourg, le médecin-chef est Ernest Lauriat, assisté des sœurs Benjamin et Gérasine.
5 sage-femmes à Grand Bourg, 5 à Capesterre et 1 à St Louis.
Pour la Poste aux lettres, Dame Dournaux est receveuse à Grand Bourg, Narcisse Baucage buraliste à Capesterre et Louis Amédée Reinette facteur.
Pour le Trésor, les percepteurs sont Casse pour Grand Bourg et Brument pour Capesterre.
Pour la Douane, le vérificateur est Adolphe Reynès.
Des médailles du Mérite sont remises à quelques marie-galantais par le gouverneur :
Auguste Selbonne, Charlery Démocrite, Michel Laplaine, Valère Octuvon, Jean Rose Remonde, Louis Valencé et Cétout, surveillants, Jean Charles Regard garde particulier, St Marc Rutile charron, Edouard Chanver charpentier, Sébastien Birin, Pierre Chérol, Nicolas Gouano, Léandre Manusier, Alexandre Nérine, Jean Pierre Pipérol et Cyril Cambuse, cultivateurs.
Plus que 61 habitations-sucreries et 2 usines à Marie-Galante
L’usine centrale de Grande-Anse, toujours gérée par De Retz, cultive directement 300 hectares de canne et produit seulement 3.000 quintaux de sucre (30% de moins qu’en 1845).
De Retz achète l’habitation Quatrième Potel et ses 100 hectares.
A Trianon, Victor Botreau-Roussel, avec l’aide de prêts de 350.000 francs du Crédit Colonial, a fait construire par Cail une usine complète ultramoderne avec évaporation et cuisson sous vide, cultive 220 hectares, plus les 178 de Folle-Anse et produit 2.500 quintaux de sucre
Parmi les sucreries, seules 5 atteignent ou dépassent les 1.000 quintaux, mais seuls les chiffres de 35 sur les 61 nous sont connus :
Les Houelche passent devant notaire un convention avec 20 cultivateurs pour l'exploitation de l'habitation Monrepos.
En métropole, la Compagnie Générale Maritime s'engage à desservir pendant 20 ans les lignes suivantes : Le Havre-New-York avec escale à Brest, Saint-Nazaire-Isthme de Panama, avec 3 services annexes pour la Guadeloupe, le Mexique et Cayenne.
Elle s'engage également à se doter d'une flotte. En échange, l'Etat lui verse une subvention annuelle.
Le cours du sucre continue de baisser, la production de sucre de betterave est passée à 106.000 tonnes, doublée en 13 ans…
1861 : En Amérique, le 12 avril, début de la Guerre de Sécession entre les Etats de l’Union, abolitionnistes, dirigés par Abraham Lincoln et les 11 Etats de la Confédération, sécessionnistes et esclavagistes, dirigés Jefferson Davis.
L'effondrement de la production de coton dans les Etats du Sud va permettre aux Antilles de développer considérablement leur production...
A Paris, après 10 ans de négociations, une Convention Franco-Britannique pour l'immigration indienne est signée le 1er juillet au quai d'Orsay entre le comte Cowley, ambassadeur plénipotentiaire de la Reine Victoria et notre ministre des Affaires Etrangères Thouvenel, avec 28 articles : il autorise avant tout le gouvernement français à recruter, à travers tout le territoire de l'Inde anglaise, des émigrants à destination de ses colonies et pouvant partir indifféremment par les ports anglais ou français de l'Inde, aucun contingent maximum n'est fixé. Les conditions de transport sont contrôlées, la ration alimentaire fixée, la présence d'un médecin ou "medical officer" à bord est imposée.
L'Empereur écrit le même jour au Ministre des Colonies Chasseloup-Loubet pour lui demander de suspendre l'immigration africaine et de relancer l'immigration indienne...
Pour les militaires :
- A Grand Bourg, Camille Raifer est chef de bataillon de la milice, commandant de quartier, Ernest Lauriat est chirurgien aide-major, Emmanuel Bielle capitaine des pompiers.
- A Capesterre, Boulogne-Beaulieu est capitaine, commandant de quartier, Pélissié de Montemont chirurgien aide-major, Rives lieutenant des pompiers.
- A St Louis, Vergé est capitaine, commandant de quartier et capitaine des pompiers.
Pour la gendarmerie coloniale :
- A Grand Bourg Perrin est maréchal des logis
- A Capesterre Fatelet est brigadier.
Pour la police, Frossard est commissaire à Grand Bourg.
Pour l’administration civile :
- A Grand Bourg, Charles François Bonneville est maire, 3 adjoints Ducos, Pasquier et Ballet.
- A Capesterre, Jean Hubert Boulogne est maire, Boulogne-Decap est adjoint.
- A St Louis, Auguste Cognet est maire, Létang-Lapalun-Lacavé est adjoint.
Le président du tribunal de Première Instance est Gaigneron de Marolles, les juges d’instruction De Possac et Cordier-Beaufond, le procureur impérial Bazot et son substitut Tinel de Lissac, les greffiers Roche et Monlois.
Pour la justice de Paix, le juge est Fichet et le greffier Moringlane.
Les avocats avoués sont Baudin et Desabaye, les huissiers Mathieu et Rallion.
La prison est sous le contrôle du gardien-chef Louchant, le chirurgien Senelle est chargé de la santé des détenus.
Les notaires sont Carreau, Castets et Garny de la Rivière.
Pour le clergé :
- A la paroisse de la Conception de Grand Bourg, le curé est en cours de remplacement, le vicaire Surgés.
- A Capesterre, le curé est Mamessier, le vicaire Vuillerme.
- A Vieux Fort, le curé est Nicolai.
Pour l’école publique, gérée par les Frères et Sœurs de Ploermel :
- A Grand Bourg, pour l’école des garçons, 3 instituteurs, les frères Erasme, Chrisophore et Floride, 1 responsable de la catéchèse, le frère Célerin.
Pour l’école des filles, sœur Symphorien institutrice et sœur Clémence catéchiste.
Un pensionnat de filles tenu par les sœurs Hermance, Saint Bernard et Saint Jean et dirigé par Mme Veuve Boulogne.
- A Capesterre, pour les garçons, 1 instituteur le frère Jucondien et un responsable de la catéchèse, le frère Benjamin.
Pour les filles, sœur Saint Leon institutrice et sœur Felix catéchiste.
Pour la santé, l’hôpital militaire dispose de 46 lits. Antoine Senelle, chirurgien de 2ème classe, est chef de service. Sœur Damienne et sœur Emile sont ses infirmières.
L’hopital-hospice civil est sous la responsabilité de la municipalité de Grand Bourg, le médecin-chef est Ernest Lauriat, assisté des sœurs Benjamin et Gérasine.
5 sage-femmes à Grand Bourg, 5 à Capesterre et 1 à St Louis.
Pour la Poste aux lettres, Dame Dournaux est receveuse à Grand Bourg, Narcisse Baucage buraliste à Capesterre et Louis Amédée Reinette facteur.
Pour le Trésor, les percepteurs sont Casse pour Grand Bourg et Brument pour Capesterre.
Pour la Douane, le vérificateur est Adolphe Reynès.
Des médailles du Mérite sont remises à quelques marie-galantais par le gouverneur :
Auguste Selbonne, Charlery Démocrite, Michel Laplaine, Valère Octuvon, Jean Rose Remonde, Louis Valencé et Cétout, surveillants, Jean Charles Regard garde particulier, St Marc Rutile charron, Edouard Chanver charpentier, Sébastien Birin, Pierre Chérol, Nicolas Gouano, Léandre Manusier, Alexandre Nérine, Jean Pierre Pipérol et Cyril Cambuse, cultivateurs.
Plus que 61 habitations-sucreries et 2 usines à Marie-Galante
L’usine centrale de Grande-Anse, toujours gérée par De Retz, cultive directement 300 hectares de canne et produit seulement 3.000 quintaux de sucre (30% de moins qu’en 1845).
De Retz achète l’habitation Quatrième Potel et ses 100 hectares.
A Trianon, Victor Botreau-Roussel, avec l’aide de prêts de 350.000 francs du Crédit Colonial, a fait construire par Cail une usine complète ultramoderne avec évaporation et cuisson sous vide, cultive 220 hectares, plus les 178 de Folle-Anse et produit 2.500 quintaux de sucre
Parmi les sucreries, seules 5 atteignent ou dépassent les 1.000 quintaux, mais seuls les chiffres de 35 sur les 61 nous sont connus :
- St Louis (Desmarais) propriétaire Etienne Bon, directeur de Grande-Anse 214 ha, 1.500 qx
- St Charles propriétaire Raiffer et Bonneterre, 300 ha, 1.300 qx
- Grande-Savane propriétaire St Germain Partarrieu, 100 ha, 1.250 qx
- Bellevue-Laplaine propriétaire Ducos, 1.000 qx
- Pirogue propriétaire T. Roussel-Bonneterre, 145 ha, 1.000 qx
- Bellevue propriétaire Rameaux, 300 ha, 750 qx
- Beauregard, propriétaire Alphonse Bonneterre, 750 qx
- Bonneval, propriétaire Castellan, 80 ha, 750 qx
- Gay, propriétaire Wilson et Ballet, 287 ha, 750 qx
- Les Basses, propriétaire Rameaux, 150 ha, 700 qx
- Vital, propriétaire Boulogne Fleury, 130 ha, 600 qx
- Bontemps, propriétaire Figuières, 170 ha, 550 qx
- Pichelin, propriétaire René Dubois-Beauplan, 110 ha, 550 qx
- Port-Louis, propriétaire T. Roussel-Bonneterre, 90 ha et 550 qx.
- Vidon, propriétaire T. Roussel-Bonneterre, 222 ha, 550 qx
- Grand-Bassin, propriétaire Ch. Bonneterre, 150 ha, 550 qx
- Guignes, propriétaire Vve. Larrouy, 120 ha, 500 qx
- Mayombé, propriétaire Ch. Roussel, 190 ha, 500 qx
- Nesmond, propriétaire Rameaux, 200 ha, 500 qx
- Boulogne, propriétaire De Montemenont, 140 ha, 460 qx
- Pichery, propriétaire Saint Cyr Rives, 140 ha, 450 qx
- Gay et Héloin, propriétaire Célestin fils, 70 ha, 410 qx
- Grande Baie, propriétaire Charles Vergé, 96 ha, 400 qx
- Vanier, propriétaire Seymour Germain, 190 ha, 400 qx
- Bontemps, propriétaire Rameaux, 200 ha, 350 qx
- Cambrai, propriétaire Belmont, 180 ha, 350 qx
- Grand-Pierre, propriétaire Castellan, 80 ha, 350 qx
- Ménard, propriétaire Thévenin Claude, 300 ha, 350 qx
- Gaigneron, propriétaire Ducos, 300 qx
- Durocher, propriétaire Pauline Ferret, 180 ha, 300 qx
- Balisiers, propriétaire héritiers Giraud, 280 qx
- Barre-de-l'île, propriétaire Belmont, 190 ha, 250 qx
- Poisson, propriétaire Casse, 250 qx
- Madeleine Bielle, propriétaire Séneuf, 64 ha, 200 qx
Les Houelche passent devant notaire un convention avec 20 cultivateurs pour l'exploitation de l'habitation Monrepos.
En métropole, la Compagnie Générale Maritime s'engage à desservir pendant 20 ans les lignes suivantes : Le Havre-New-York avec escale à Brest, Saint-Nazaire-Isthme de Panama, avec 3 services annexes pour la Guadeloupe, le Mexique et Cayenne.
Elle s'engage également à se doter d'une flotte. En échange, l'Etat lui verse une subvention annuelle.
Le cours du sucre continue de baisser, la production de sucre de betterave est passée à 106.000 tonnes, doublée en 13 ans…
1861 : En Amérique, le 12 avril, début de la Guerre de Sécession entre les Etats de l’Union, abolitionnistes, dirigés par Abraham Lincoln et les 11 Etats de la Confédération, sécessionnistes et esclavagistes, dirigés Jefferson Davis.
L'effondrement de la production de coton dans les Etats du Sud va permettre aux Antilles de développer considérablement leur production...
A Paris, après 10 ans de négociations, une Convention Franco-Britannique pour l'immigration indienne est signée le 1er juillet au quai d'Orsay entre le comte Cowley, ambassadeur plénipotentiaire de la Reine Victoria et notre ministre des Affaires Etrangères Thouvenel, avec 28 articles : il autorise avant tout le gouvernement français à recruter, à travers tout le territoire de l'Inde anglaise, des émigrants à destination de ses colonies et pouvant partir indifféremment par les ports anglais ou français de l'Inde, aucun contingent maximum n'est fixé. Les conditions de transport sont contrôlées, la ration alimentaire fixée, la présence d'un médecin ou "medical officer" à bord est imposée.
L'Empereur écrit le même jour au Ministre des Colonies Chasseloup-Loubet pour lui demander de suspendre l'immigration africaine et de relancer l'immigration indienne...
En Inde, c'est l'agence française du Bengale à Calcutta qui devient la plaque tournante de l'immigration indienne à destination de la Guadeloupe.
Inversement, premier navire de rapatriement des coolies en Inde, le Parmentier, 3 mâts de la Transat : il rapatrie à Pondichéry seulement 45 des 457 engagés en Guadeloupe depuis 1854, qui ont donc fini leurs 5 années d'engagement. 179 se sont donné une année d'option et 233 ont contracté un nouvel engagement. Au total, 27 navires vont organiser le rapariement jusqu'en 1906...
En Guadeloupe, arrivée du dernier convoi d'engagés africains sur La Marie le 20 juillet.
Désormais, l'administration convertira les demandes d'engagés africains en indiens.
Un arrêté du gouverneur du 19 février crée la fonction de syndic cantonal chargé de l'administration des immigrants sur les habitations : ils leur fournissent leurs documents administratifs à l'arrivée, ils doivent surveiller tous les 3 mois leur registre sur l'habitation, les assister dans leurs démarches, en particulier de rapatriement et surveiller les irrégularités, mais ils ne seront jamais assez nombreux dans ce rôle d'inspecteur du travail, et par ailleurs presque tous blancs créoles...
A Marie-Galante, 4 demandes d'engagés indiens pour cette année : Théophile Botreau-Roussel-Bonneterre demande 10 engagés pour son habitation Pirogue, De Pontis 10 pour Guignes, Du Portail 10 pour St Michel et Figuières 30 pour Bontemps, seul ce dernier en recevra 10 en 1870, qu'il cédera à De Surgy pour son habitation...
L’habitation Calebassier, 260 ha, est vendue pour 61 500 francs à Guillaume Saint Clair Boulogne-Saint Villiers, propriétaire demeurant à Capesterre, par l'indivision Partarrieu.
Avec sa part de la vente, Saint Germain Partarrieu achètera l'année suivante l'habitation sucrière Vergé à St Louis.
Modernisation de Grande-Anse avec turbines et chaudière de cuisson à pression réduite.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 193 naissances, 5 reconnaissances, 42 mariages, 212 décès et les 15 derniers Nouveaux Libres...
A Capesterre : 96 naissances, 8 reconnaissances, 12 mariages, 94 décès.
A St Louis : 116 naissances, 5 reconnaissances, 8 mariages, 82 décès.
Aux Antilles, le prix du sucre continue sa baisse à 52 F le quintal.
1862 : La CGM n'aura amené à la Guadeloupe que 9.195 coolies indiens depuis son premier contrat de 1855 , par rapport aux 16.500 prévus. La CGM renégocie le contrat de transport des coolies indiens : la prime monte à 415 F par adulte...
La Compagnie Générale Maritime des frères Pereire devient la Compagnie Générale Transatlantique. Elle possède 50 voiliers mais seulement 8 à vapeur.
Le 14 avril, le paquebot à voiles et vapeur le "Louisiane" quitte le port de St Nazaire pour son premier voyage transatlantique pour Fort-de-France en Martinique puis Vera-Cruz au Mexique, inaugurant la ligne France-Antilles…
Inversement, premier navire de rapatriement des coolies en Inde, le Parmentier, 3 mâts de la Transat : il rapatrie à Pondichéry seulement 45 des 457 engagés en Guadeloupe depuis 1854, qui ont donc fini leurs 5 années d'engagement. 179 se sont donné une année d'option et 233 ont contracté un nouvel engagement. Au total, 27 navires vont organiser le rapariement jusqu'en 1906...
En Guadeloupe, arrivée du dernier convoi d'engagés africains sur La Marie le 20 juillet.
Désormais, l'administration convertira les demandes d'engagés africains en indiens.
Un arrêté du gouverneur du 19 février crée la fonction de syndic cantonal chargé de l'administration des immigrants sur les habitations : ils leur fournissent leurs documents administratifs à l'arrivée, ils doivent surveiller tous les 3 mois leur registre sur l'habitation, les assister dans leurs démarches, en particulier de rapatriement et surveiller les irrégularités, mais ils ne seront jamais assez nombreux dans ce rôle d'inspecteur du travail, et par ailleurs presque tous blancs créoles...
A Marie-Galante, 4 demandes d'engagés indiens pour cette année : Théophile Botreau-Roussel-Bonneterre demande 10 engagés pour son habitation Pirogue, De Pontis 10 pour Guignes, Du Portail 10 pour St Michel et Figuières 30 pour Bontemps, seul ce dernier en recevra 10 en 1870, qu'il cédera à De Surgy pour son habitation...
L’habitation Calebassier, 260 ha, est vendue pour 61 500 francs à Guillaume Saint Clair Boulogne-Saint Villiers, propriétaire demeurant à Capesterre, par l'indivision Partarrieu.
Avec sa part de la vente, Saint Germain Partarrieu achètera l'année suivante l'habitation sucrière Vergé à St Louis.
Modernisation de Grande-Anse avec turbines et chaudière de cuisson à pression réduite.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 193 naissances, 5 reconnaissances, 42 mariages, 212 décès et les 15 derniers Nouveaux Libres...
A Capesterre : 96 naissances, 8 reconnaissances, 12 mariages, 94 décès.
A St Louis : 116 naissances, 5 reconnaissances, 8 mariages, 82 décès.
Aux Antilles, le prix du sucre continue sa baisse à 52 F le quintal.
1862 : La CGM n'aura amené à la Guadeloupe que 9.195 coolies indiens depuis son premier contrat de 1855 , par rapport aux 16.500 prévus. La CGM renégocie le contrat de transport des coolies indiens : la prime monte à 415 F par adulte...
La Compagnie Générale Maritime des frères Pereire devient la Compagnie Générale Transatlantique. Elle possède 50 voiliers mais seulement 8 à vapeur.
Le 14 avril, le paquebot à voiles et vapeur le "Louisiane" quitte le port de St Nazaire pour son premier voyage transatlantique pour Fort-de-France en Martinique puis Vera-Cruz au Mexique, inaugurant la ligne France-Antilles…
Le service postal est assuré mensuellement par le paquebot à voile et vapeur La Floride, la traversée dure 16 jours entre St Nazaire et la Martinique, avec un vitesse de croisière de 11 noeuds.
En Guadeloupe, arrivée des 85 derniers noirs " congo " après la suspension de ce type d’immigration…
Au total, 6.621 travailleurs libres africains auront été introduits dans la Guadeloupe et ses dépendances pour 8.865 travailleurs indiens...
Le commissaire à l'immigration écrit : " Voici le décompte de l'Africain. Il gagne 12 F (par mois), 6 F à l'expiration (de celui-ci) et 6 F à
la fin de l'année. Sur les 6 F qui lui sont comptés mensuellement, on retient 3 F pour son rachat et 1,20 F pour son rapatriement, soit 4,20 F. Il ne lui reste donc que 1,80 F ... Il aurait avantage à recevoir mensuellement la totalité de son salaire, diminué des retenues réglementaires "
4 nouvelles usines sucrières : Beauport à Port Louis, Clugny à Petit Canal, Courcelles à Ste Anne et Duchassaing au Moule.
Arrivée du gouverneur par intérim Louis Hippolyte de Lormel.
A Marie-Galante, 13.942 habitants, on comptabilise 877 travailleurs immigrants dont 367 africains sous contrat enregistrés au 1er octobre : 50 à Capesterre, 50 à St Louis et 267 à Grand-Bourg.
Au total, depuis le début, 43 habitations ont fait appel à la main d'oeuvre étrangère, avec un total de 1414 indiens et 367 congos.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 242 naissances, 4 reconnaissances, 19 mariages, 282 décès.
A Capesterre : 117 naissances, 1 reconnaissance, 6 mariages, 103 décès.
A St Louis : 113 naissances, 4 reconnaissances, 7 mariages, 110 décès.
La balance naissances/décès de l'île reste un peu négative...
L'habitation sucrerie Brument-Bellevue, en difficulté, avait été reprise en 1851 par un de leurs créanciers, la Société Foache du Havre : elle est rachetée par la famille Lacavé.
1863 : A Paris, la Société de Crédit Colonial devient le Crédit Foncier Colonial (CFC)
Comme le dit Schnakenbourg : " Il correspond en effet initialement tout à fait à ce que réclamaient avec insistance les planteurs depuis près de quinze ans : un organisme de crédit hypothécaire, prêtant largement et sans aucun contrôle. Avec son capital supérieur (12 MF au lieu de 3), il peut prêter à plus longue échéance (trente ans au lieu de vingt) des sommes plus importantes que le Crédit Colonial ".
L'endettement va pouvoir se développer...
Bon nombre de vieilles habitations-sucreries préfèrent arrêter leur production et vendre leur canne aux usines qui viennent de naître.
D’autres empruntent au CFC pour moderniser leur production et quelques-uns se transforment en usines " bourbonniennes" (apparues initialement à la Réunion alors appelée île Bourbon) qui avaient adopté la majeure partie de la technologie sucrière de la betterave et fonctionnaient entièrement à la vapeur, mais l’évaporation et la cuisson se faisaient encore à l’air libre.
L’usine de Trianon va mal, la production de canne de la plaine de Grand-Bourg n’est pas suffisante "pour alimenter 2 établissements distincts…cette proximité a eu pour effet…d’entretenir une concurrence et une rivalité qui n’ont ou que nuire aux intérêts de ces 2 usines".
Victor Botreau-Roussel doit emprunter 406.000 F à son commissionnaire de Pointe à Pitre (Maison Lahens, Cottin et Cie).
Sur les 137 africains sous contrat engagés par Trianon depuis 1858, 77 sont décédés : la mortalité est plus élevée chez eux que chez les indiens, ils résistent mal à de nouvelles maladies…
Alexandre de Retz rachète à la Société des Usines de la Guadeloupe l’usine de Grande-Anse dont il était locataire depuis 10 ans pour 150.000 F, alors qu’elle était évaluée en 1848 à 780.000 F dans le bilan de la Compagnie des Antilles…
" Cela reflète bien la dévaluation du capital colonial après l’Abolition. Malgré tout, il n’aura plus aucune réserve de fonds propre et va devenir dépendant de la bonne volonté de ses commissionnaires, fournisseurs et banquiers…"
Modernisation de Desmarais à St Louis par Etienne Bon, directeur technique de Grande-Anse par 2 emprunts successifs CFC de 160.000 F, avec d’abord un système " bourbonien " puis le système Cail.
Beaucoup d'habitations sucreries vont s’endetter auprès du Crédit Foncier Colonial entre 1864 et 1881, non pas pour se moderniser mais pour essayer de tenir quelques années avec leur moulin à vent et leurs vieilles chaudières du " Père Labat "...
Rien qu'en 1864 :
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 167 naissances, 5 reconnaissances, 11 mariages, 277 décès.
A Capesterre : 90 naissances, 8 reconnaissances, 9 mariages, 194 décès.
A St Louis : 111 naissances, 4 reconnaissances, 10 mariages, 156 décès.
Cette fois encore, la balance naissances/décès est largement négative avec 368 naissances pour 627 décès, en l'absence d'épidémie retrouvée...
En Guadeloupe, 4 nouvelles usines centrales : Blanchet, Bonne Mère, Duquerry et Sainte Marthe
1864 : Création à Londres de l'Association Internationale des Travailleurs, appelée plus tard "Première Internationale", qui unit des parties du mouvement ouvrier de divers pays. Son comité central publie en anglais, rédigés par Karl Marx, une Adresse inaugurale et des statuts provisoires.
En Guadeloupe, De Lourmel devient officiellement gouverneur.
A Marie Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 180 naissances, 3 reconnaissances, 12 mariages, 238 décès.
A Capesterre : 96 naissances, pas de reconnaissance, 4 mariages, 73 décès.
A St Louis : 114 naissances, 7 reconnaissances, 10 mariages, 105 décès.
Les décès l'emportent toujours sur les naissances...
1865 : En Amérique, fin de la Guerre de Sécession avec la victoire de l'Union : elle aura fait 620.000 morts, 360.000 chez les Nordistes et 260.000 chez les Sudistes.
En France, un mémoire est présenté proposant d’introduire aux Antilles des travailleurs noirs libres d’Amérique...
Le gouvernement renonce au monopole de transport des coolies et décide de passer par un système d'adjudications. Le transport de coolies va se libéraliser...
La traversée d'un "coolie ship" de Pondichéry ou Calcutta jusqu'en Guadeloupe par le Cap de Bonne Espérance dure entre 80 et 110 jours, en moyenne 96, avec en général une escale à Ste Hélène dans l'Atlantique Sud.
En Guadeloupe, cyclone destructeur le 6 septembre ; alors que les réparations commencent, une épidémie de choléra fait rage à partir du 23 octobre, une épidémie de choléra fait rage : elle fera 11.939 morts, surtout en Basse-Terre, et 167 à Pointe-à-Pitre.
Le choléra était arrivé aux Antilles avec les coolies indiens : il était endémique en Inde, en particulier dans le delta du Gange.
Les coolies indiens n'auront que 3,8% de mortalité, le choléra endémique en Inde leur donne une certaine immunité...
Mais en tuant presque 10% de la population de la colonie, et en majorité les créoles, le choléra va déclencher un effondrement démographique et une crise de main d'oeuvre majeure.
Marie-Galante, on recense 13.929 habitants, dont 336 africains, 593 indiens et 1 chinois.
Antoine de Retz achète l’habitation Trois-Ilets et ses 110 hectares qui rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse.
7 habitations sucreries ont recours à un emprunt CFC, seul St Charles sera modernisé avec un moulin à vapeur :
Le cyclone du 6 septembre est encore plus destructeur à Marie Galante qu'en Guadeloupe : 47 morts et 300 blessés.
Très gros dégâts à l’usine de Grande-Anse, dont la couverture et la charpente ont disparues.
Selon Jules Ballet :
En Guadeloupe, arrivée des 85 derniers noirs " congo " après la suspension de ce type d’immigration…
Au total, 6.621 travailleurs libres africains auront été introduits dans la Guadeloupe et ses dépendances pour 8.865 travailleurs indiens...
Le commissaire à l'immigration écrit : " Voici le décompte de l'Africain. Il gagne 12 F (par mois), 6 F à l'expiration (de celui-ci) et 6 F à
la fin de l'année. Sur les 6 F qui lui sont comptés mensuellement, on retient 3 F pour son rachat et 1,20 F pour son rapatriement, soit 4,20 F. Il ne lui reste donc que 1,80 F ... Il aurait avantage à recevoir mensuellement la totalité de son salaire, diminué des retenues réglementaires "
4 nouvelles usines sucrières : Beauport à Port Louis, Clugny à Petit Canal, Courcelles à Ste Anne et Duchassaing au Moule.
Arrivée du gouverneur par intérim Louis Hippolyte de Lormel.
A Marie-Galante, 13.942 habitants, on comptabilise 877 travailleurs immigrants dont 367 africains sous contrat enregistrés au 1er octobre : 50 à Capesterre, 50 à St Louis et 267 à Grand-Bourg.
Au total, depuis le début, 43 habitations ont fait appel à la main d'oeuvre étrangère, avec un total de 1414 indiens et 367 congos.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 242 naissances, 4 reconnaissances, 19 mariages, 282 décès.
A Capesterre : 117 naissances, 1 reconnaissance, 6 mariages, 103 décès.
A St Louis : 113 naissances, 4 reconnaissances, 7 mariages, 110 décès.
La balance naissances/décès de l'île reste un peu négative...
L'habitation sucrerie Brument-Bellevue, en difficulté, avait été reprise en 1851 par un de leurs créanciers, la Société Foache du Havre : elle est rachetée par la famille Lacavé.
1863 : A Paris, la Société de Crédit Colonial devient le Crédit Foncier Colonial (CFC)
Comme le dit Schnakenbourg : " Il correspond en effet initialement tout à fait à ce que réclamaient avec insistance les planteurs depuis près de quinze ans : un organisme de crédit hypothécaire, prêtant largement et sans aucun contrôle. Avec son capital supérieur (12 MF au lieu de 3), il peut prêter à plus longue échéance (trente ans au lieu de vingt) des sommes plus importantes que le Crédit Colonial ".
L'endettement va pouvoir se développer...
Bon nombre de vieilles habitations-sucreries préfèrent arrêter leur production et vendre leur canne aux usines qui viennent de naître.
D’autres empruntent au CFC pour moderniser leur production et quelques-uns se transforment en usines " bourbonniennes" (apparues initialement à la Réunion alors appelée île Bourbon) qui avaient adopté la majeure partie de la technologie sucrière de la betterave et fonctionnaient entièrement à la vapeur, mais l’évaporation et la cuisson se faisaient encore à l’air libre.
L’usine de Trianon va mal, la production de canne de la plaine de Grand-Bourg n’est pas suffisante "pour alimenter 2 établissements distincts…cette proximité a eu pour effet…d’entretenir une concurrence et une rivalité qui n’ont ou que nuire aux intérêts de ces 2 usines".
Victor Botreau-Roussel doit emprunter 406.000 F à son commissionnaire de Pointe à Pitre (Maison Lahens, Cottin et Cie).
Sur les 137 africains sous contrat engagés par Trianon depuis 1858, 77 sont décédés : la mortalité est plus élevée chez eux que chez les indiens, ils résistent mal à de nouvelles maladies…
Alexandre de Retz rachète à la Société des Usines de la Guadeloupe l’usine de Grande-Anse dont il était locataire depuis 10 ans pour 150.000 F, alors qu’elle était évaluée en 1848 à 780.000 F dans le bilan de la Compagnie des Antilles…
" Cela reflète bien la dévaluation du capital colonial après l’Abolition. Malgré tout, il n’aura plus aucune réserve de fonds propre et va devenir dépendant de la bonne volonté de ses commissionnaires, fournisseurs et banquiers…"
Modernisation de Desmarais à St Louis par Etienne Bon, directeur technique de Grande-Anse par 2 emprunts successifs CFC de 160.000 F, avec d’abord un système " bourbonien " puis le système Cail.
Beaucoup d'habitations sucreries vont s’endetter auprès du Crédit Foncier Colonial entre 1864 et 1881, non pas pour se moderniser mais pour essayer de tenir quelques années avec leur moulin à vent et leurs vieilles chaudières du " Père Labat "...
Rien qu'en 1864 :
- Port-Louis, emprunt CFC de 50.000 F
- Montrepos, emprunt CFC de 25.000 F
- Vital, emprunt CFC de 50.000 F
- Bonneval, emprunt CFC de 50.000 F
- Bontemps-Girard, emprunt CFC de 40.000 F
- Mayombé et Gd Bassin, qui ont fusionné pour résister, empruntent au CFC 75.000 F
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 167 naissances, 5 reconnaissances, 11 mariages, 277 décès.
A Capesterre : 90 naissances, 8 reconnaissances, 9 mariages, 194 décès.
A St Louis : 111 naissances, 4 reconnaissances, 10 mariages, 156 décès.
Cette fois encore, la balance naissances/décès est largement négative avec 368 naissances pour 627 décès, en l'absence d'épidémie retrouvée...
En Guadeloupe, 4 nouvelles usines centrales : Blanchet, Bonne Mère, Duquerry et Sainte Marthe
1864 : Création à Londres de l'Association Internationale des Travailleurs, appelée plus tard "Première Internationale", qui unit des parties du mouvement ouvrier de divers pays. Son comité central publie en anglais, rédigés par Karl Marx, une Adresse inaugurale et des statuts provisoires.
En Guadeloupe, De Lourmel devient officiellement gouverneur.
A Marie Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 180 naissances, 3 reconnaissances, 12 mariages, 238 décès.
A Capesterre : 96 naissances, pas de reconnaissance, 4 mariages, 73 décès.
A St Louis : 114 naissances, 7 reconnaissances, 10 mariages, 105 décès.
Les décès l'emportent toujours sur les naissances...
1865 : En Amérique, fin de la Guerre de Sécession avec la victoire de l'Union : elle aura fait 620.000 morts, 360.000 chez les Nordistes et 260.000 chez les Sudistes.
En France, un mémoire est présenté proposant d’introduire aux Antilles des travailleurs noirs libres d’Amérique...
Le gouvernement renonce au monopole de transport des coolies et décide de passer par un système d'adjudications. Le transport de coolies va se libéraliser...
La traversée d'un "coolie ship" de Pondichéry ou Calcutta jusqu'en Guadeloupe par le Cap de Bonne Espérance dure entre 80 et 110 jours, en moyenne 96, avec en général une escale à Ste Hélène dans l'Atlantique Sud.
En Guadeloupe, cyclone destructeur le 6 septembre ; alors que les réparations commencent, une épidémie de choléra fait rage à partir du 23 octobre, une épidémie de choléra fait rage : elle fera 11.939 morts, surtout en Basse-Terre, et 167 à Pointe-à-Pitre.
Le choléra était arrivé aux Antilles avec les coolies indiens : il était endémique en Inde, en particulier dans le delta du Gange.
Les coolies indiens n'auront que 3,8% de mortalité, le choléra endémique en Inde leur donne une certaine immunité...
Mais en tuant presque 10% de la population de la colonie, et en majorité les créoles, le choléra va déclencher un effondrement démographique et une crise de main d'oeuvre majeure.
Marie-Galante, on recense 13.929 habitants, dont 336 africains, 593 indiens et 1 chinois.
Antoine de Retz achète l’habitation Trois-Ilets et ses 110 hectares qui rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse.
7 habitations sucreries ont recours à un emprunt CFC, seul St Charles sera modernisé avec un moulin à vapeur :
- St Charles 110.000 F
- Mesnard 25.000 F
- Pichery 20.000 F
- Gd Etang 30.000 F
- Cambrai 20.000 F
- Calebassier 50.000 F
- Grande-Savane 62.500 F
Le cyclone du 6 septembre est encore plus destructeur à Marie Galante qu'en Guadeloupe : 47 morts et 300 blessés.
Très gros dégâts à l’usine de Grande-Anse, dont la couverture et la charpente ont disparues.
Selon Jules Ballet :
L’épidémie de choléra démarrée en Guadeloupe le 23 octobre se poursuit sur Marie-Galante à partir du 6 novembre d'abord à St Louis, puis le 11 novembre à Grand Bourg enfin le 22 à Capesterre : on doit créer une "ambulance" (hôpital de fortune) à Grand-Bourg, dirigée par le Dr Pestre, médecin de la Marine.
L'épidémie fera au total 427 morts jusqu'en février suivant : 269 à Grand Bourg dont 186 dans le bourg, 85 à Capesterre et 73 à St Louis.
D'où des Etats Civil perturbés :
A Grand Bourg retrouve : 178 naissances, 5 reconnaissances, 10 mariages, 366 décès dont 206 après le 11 novembre, début de l'épidémie dans la commune.
A Capesterre : 133 naissances, 1 reconnaissance, 8 mariages, 80 décès dont 25 après le 22 novembre, début de l'épidémie.
A St Louis : 122 naissances, 3 reconnaissances, 13 mariages, 128 décès dont 62 après le 4 novembre, début de l'épidémie.
Grâce à une natalité élevée, l'excédent de mortalité n'est que de 141 pour toute l'île...
En Guadeloupe, nouvelle usine centrale : Gentilly.
1866 : En France, le Ministre de la Marine décrète la Guadeloupe prioritaire pour l'immigration indienne, au vu de la crise de main d'oeuvre déclenchée par le choléra...
La Compagnie Générale Transatlantique remporte encore quelques adjudications pour le transport des coolies, mais elle va perdre son monopole.
Arrivée en Guadeloupe des premiers "Annamites", il ne s'agit pas d'engagés mais de prisonniers de guerre suite aux premières révoltes en Indochine, pour la plupart des militaires et dignitaires de haut rang considérés comme rebelles : ils seront placés comme ouvriers dans les usines centrales avec un contrat de 5 ans...
Pour l’Etat Civil de Grand Bourg : 184 naissances, 20 mariages et 185 décès.
Un jugement du Tribunal de Première Instance fait rajouter 28 décès "oubliés" pendant l’épidémie de choléra, concernant en grande partie des travailleurs engagés dans les habitations, majoritairement africains, soit 213 décès au total :
L'épidémie fera au total 427 morts jusqu'en février suivant : 269 à Grand Bourg dont 186 dans le bourg, 85 à Capesterre et 73 à St Louis.
D'où des Etats Civil perturbés :
A Grand Bourg retrouve : 178 naissances, 5 reconnaissances, 10 mariages, 366 décès dont 206 après le 11 novembre, début de l'épidémie dans la commune.
A Capesterre : 133 naissances, 1 reconnaissance, 8 mariages, 80 décès dont 25 après le 22 novembre, début de l'épidémie.
A St Louis : 122 naissances, 3 reconnaissances, 13 mariages, 128 décès dont 62 après le 4 novembre, début de l'épidémie.
Grâce à une natalité élevée, l'excédent de mortalité n'est que de 141 pour toute l'île...
En Guadeloupe, nouvelle usine centrale : Gentilly.
1866 : En France, le Ministre de la Marine décrète la Guadeloupe prioritaire pour l'immigration indienne, au vu de la crise de main d'oeuvre déclenchée par le choléra...
La Compagnie Générale Transatlantique remporte encore quelques adjudications pour le transport des coolies, mais elle va perdre son monopole.
Arrivée en Guadeloupe des premiers "Annamites", il ne s'agit pas d'engagés mais de prisonniers de guerre suite aux premières révoltes en Indochine, pour la plupart des militaires et dignitaires de haut rang considérés comme rebelles : ils seront placés comme ouvriers dans les usines centrales avec un contrat de 5 ans...
Pour l’Etat Civil de Grand Bourg : 184 naissances, 20 mariages et 185 décès.
Un jugement du Tribunal de Première Instance fait rajouter 28 décès "oubliés" pendant l’épidémie de choléra, concernant en grande partie des travailleurs engagés dans les habitations, majoritairement africains, soit 213 décès au total :
Pour Capesterre : 133 naissances, 8 mariages et 100 décès.
Pour St Louis : 135 naissances, 18 mariages et 69 décès.
La fécondité des marie-galantaises a compensé l'épidémie avec une balance positive de 70...
Chéry Tannepeau, ancien esclave d'une habitation de St Louis, était devenu négociant à Grand-Bourg et avait obtenu du Tribunal en 1861 son changement de patronyme pour celui de Molon. Il devient propriétaire de sucreries, probablement du fait de dettes des anciens propriétaires : il va en avoir 10 successivement jusqu’en 1880, qu’il revendra rapidement avec plus value…
En effet, presque 20 ans après l’abolition, une partie des nouveaux libres fait désormais partie de la bourgeoisie de couleur. Certains d’entre-eux décident de faire une procèdure pour demander un changement ou une modification du patronyme qui leur a été attribué par un officier d’état civil peu complaisant…
Nouveaux emprunts hypothécaires CFC :
Plus de navigation directe avec l’étranger : les bateaux américains ne s’arrêtent plus au port de Grand-Bourg de Marie Galante.
En métropole, la production de sucre de betterave a presque doublé en 8 ans : 274.000 tonnes...
1867 : Ouverture du canal de Suez : il raccourcit de 6000 kms le trajet entre les ports d’Europe et d’Asie…
En France, le 1er avril, inauguration de la 2ème Exposition Universelle sur le Champ-de-Mars et la colline du Trocadéro.
Jusqu’au 30 novembre, elle recevra plus de 12 millions de visiteurs.
Sur la Compagnie Transatlantique, les navires à deux hélices remplacent les navires à roues à aube, ils sont plus rapides avec une dépense de combustible moindre et leurs soutes augmentent, ce qui permet de transporter plus de marchandises.
Le nouveau paquebot Panama à 2 hélices est mis en service sur la ligne des Antilles.
A Marie Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 152 naissances, 10 reconnaissances, 29 mariages et 265 décès.
A Capesterre : 104 naissances, pas de reconnaissance, 14 mariages, 69 décès.
A Vieux Fort - St Louis : 135 naissances, 1 reconnaissance, 14 mariages, 99 décès.
Jean Ferréol Guigues, chef de poste des contributions, épouse Cécily Roussel-Bonneterre à Vieux Fort-St Louis, il sera en 1886 le fondateur d'une éphémère "République" en Guyane...
Les décès l'emportent largement sur les naissances uniquement à Grand Bourg, mais rendent la balance de l'île négative.
Nouvel emprunt CFC de 35.000 F pour l'habitation sucrerie Clairange, sans modernisation possible.
Le CFC exproprie l'habitation Pichery, dont le dernier emprunt date de 1865...
En Guadeloupe, Ernest Souques, qui posséde déja l'usine centrale de Beauport, et Jean François Cail, premier fabricant mondial de matériel pour les sucreries, fondent la Compagnie Sucrière de la Pointe-à-Pitre (E. Souques & Cie).
C'est une commandite par actions au capital de 2 400 000 francs, divisé en 4 800 actions de 500 francs chacune, destinée à financer la construction d'une nouvelle usine centrale au lieu dit D'Arbousier sur le port.
1868 : En Guadeloupe, nouveau Gouverneur Desmazes.
Nouvelles usines centrales : Montmein et Bonne Mère.
En 2 ans, 11 convois ont amené 5000 engagés indiens dans la colonie.
A Marie-Galante , 14.009 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 173 naissances, 14 reconnaissances, 32 mariages, 213 décès.
A Capesterre : 109 naissances, 5 reconnaissances, 24 mariages, 72 décès.
A St Louis : 131 naissances, 5 reconnaissances, 25 mariages, 132 décès.
A St Louis toujours, ouverture de l’école communale de garçons.
De Retz ne parvient pas à rembourser à la Banque de Guadeloupe son prêt sur récolte en fin de campagne : ses dettes seront étalées sur plusieurs années.
Beauregard emprunte 40.000 F au CFC.
Après plusieurs aléas de succession et faillite, l'habitation sucrerie Bielle est reprise par adjudication par Pierre Elie Espaignet : elle cultive 52 ha dont 14 en cannes, avec moulin à vent et sucrerie à 4 équipages.
1869 : A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 185 naissances, 5 reconnaissances, 22 mariages, 203 décès dont 28 engagés indiens et 9 engagés africains.
De plus, un jugement Tribunal de Grande Instance du 4 avril précise sur l'habitation Trianon 15 africains et 39 indiens ont été enterrés sur l'habitation sans déclaration d'Etat Civil entre 1865 et 1868, avec leur liste nominative rectificative :
Pour St Louis : 135 naissances, 18 mariages et 69 décès.
La fécondité des marie-galantaises a compensé l'épidémie avec une balance positive de 70...
Chéry Tannepeau, ancien esclave d'une habitation de St Louis, était devenu négociant à Grand-Bourg et avait obtenu du Tribunal en 1861 son changement de patronyme pour celui de Molon. Il devient propriétaire de sucreries, probablement du fait de dettes des anciens propriétaires : il va en avoir 10 successivement jusqu’en 1880, qu’il revendra rapidement avec plus value…
En effet, presque 20 ans après l’abolition, une partie des nouveaux libres fait désormais partie de la bourgeoisie de couleur. Certains d’entre-eux décident de faire une procèdure pour demander un changement ou une modification du patronyme qui leur a été attribué par un officier d’état civil peu complaisant…
Nouveaux emprunts hypothécaires CFC :
- Héloin et Gay 20.000 F avec modernisation à la vapeur
- St Charles 30.000 F nouvel emprunt de modernisation
- Maréchal 60.000 F
Plus de navigation directe avec l’étranger : les bateaux américains ne s’arrêtent plus au port de Grand-Bourg de Marie Galante.
En métropole, la production de sucre de betterave a presque doublé en 8 ans : 274.000 tonnes...
1867 : Ouverture du canal de Suez : il raccourcit de 6000 kms le trajet entre les ports d’Europe et d’Asie…
En France, le 1er avril, inauguration de la 2ème Exposition Universelle sur le Champ-de-Mars et la colline du Trocadéro.
Jusqu’au 30 novembre, elle recevra plus de 12 millions de visiteurs.
Sur la Compagnie Transatlantique, les navires à deux hélices remplacent les navires à roues à aube, ils sont plus rapides avec une dépense de combustible moindre et leurs soutes augmentent, ce qui permet de transporter plus de marchandises.
Le nouveau paquebot Panama à 2 hélices est mis en service sur la ligne des Antilles.
A Marie Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 152 naissances, 10 reconnaissances, 29 mariages et 265 décès.
A Capesterre : 104 naissances, pas de reconnaissance, 14 mariages, 69 décès.
A Vieux Fort - St Louis : 135 naissances, 1 reconnaissance, 14 mariages, 99 décès.
Jean Ferréol Guigues, chef de poste des contributions, épouse Cécily Roussel-Bonneterre à Vieux Fort-St Louis, il sera en 1886 le fondateur d'une éphémère "République" en Guyane...
Les décès l'emportent largement sur les naissances uniquement à Grand Bourg, mais rendent la balance de l'île négative.
Nouvel emprunt CFC de 35.000 F pour l'habitation sucrerie Clairange, sans modernisation possible.
Le CFC exproprie l'habitation Pichery, dont le dernier emprunt date de 1865...
En Guadeloupe, Ernest Souques, qui posséde déja l'usine centrale de Beauport, et Jean François Cail, premier fabricant mondial de matériel pour les sucreries, fondent la Compagnie Sucrière de la Pointe-à-Pitre (E. Souques & Cie).
C'est une commandite par actions au capital de 2 400 000 francs, divisé en 4 800 actions de 500 francs chacune, destinée à financer la construction d'une nouvelle usine centrale au lieu dit D'Arbousier sur le port.
1868 : En Guadeloupe, nouveau Gouverneur Desmazes.
Nouvelles usines centrales : Montmein et Bonne Mère.
En 2 ans, 11 convois ont amené 5000 engagés indiens dans la colonie.
A Marie-Galante , 14.009 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 173 naissances, 14 reconnaissances, 32 mariages, 213 décès.
A Capesterre : 109 naissances, 5 reconnaissances, 24 mariages, 72 décès.
A St Louis : 131 naissances, 5 reconnaissances, 25 mariages, 132 décès.
A St Louis toujours, ouverture de l’école communale de garçons.
De Retz ne parvient pas à rembourser à la Banque de Guadeloupe son prêt sur récolte en fin de campagne : ses dettes seront étalées sur plusieurs années.
Beauregard emprunte 40.000 F au CFC.
Après plusieurs aléas de succession et faillite, l'habitation sucrerie Bielle est reprise par adjudication par Pierre Elie Espaignet : elle cultive 52 ha dont 14 en cannes, avec moulin à vent et sucrerie à 4 équipages.
1869 : A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 185 naissances, 5 reconnaissances, 22 mariages, 203 décès dont 28 engagés indiens et 9 engagés africains.
De plus, un jugement Tribunal de Grande Instance du 4 avril précise sur l'habitation Trianon 15 africains et 39 indiens ont été enterrés sur l'habitation sans déclaration d'Etat Civil entre 1865 et 1868, avec leur liste nominative rectificative :
A Capesterre : 125 naissances, 4 reconnaissances, 15 mariages, 64 décès dont 9 indiens.
A St Louis : 111 naissances, 7 reconnaissances, 16 mariages, 78 décès dont 7 indiens.
Vidon emprunte 60.000 F au CFC, Bontemps-Rameaux 40.000 F, tous les 2 sans possibilité de modernisation.
Le CFC exproprie Vital, dont le dernier emprunt date de 1864.
Saint Germain Partarrieu annexe l'habitation Bonneval qu'il fusionne avec son habitation Grande Savane, ce qui leur permet de résister un peu à la concurrence...
Le dernier héritier de l'indivision Murat, Ernest Reponty, toujours très endetté, doit céder à l'adjudication de Louis Ducos pour 103.950 francs : les voisins franc-maçons auront réussi au bout de 30 ans, aidés par une procédure lancée par d'autres maçons, les Joubert-Laloge et les Brisacier. Les terres de l'habitation Bellevue-Laplaine vont être absorbées par Ducos...
Par décret impérial, Gaigneron de Marolles, habitant sucrier et président du tribunal de Première Instance, est remplacé par Lagarrigue, étant nommé conseiller à la Cour Impériale de Guadeloupe…
A St Louis : 111 naissances, 7 reconnaissances, 16 mariages, 78 décès dont 7 indiens.
Vidon emprunte 60.000 F au CFC, Bontemps-Rameaux 40.000 F, tous les 2 sans possibilité de modernisation.
Le CFC exproprie Vital, dont le dernier emprunt date de 1864.
Saint Germain Partarrieu annexe l'habitation Bonneval qu'il fusionne avec son habitation Grande Savane, ce qui leur permet de résister un peu à la concurrence...
Le dernier héritier de l'indivision Murat, Ernest Reponty, toujours très endetté, doit céder à l'adjudication de Louis Ducos pour 103.950 francs : les voisins franc-maçons auront réussi au bout de 30 ans, aidés par une procédure lancée par d'autres maçons, les Joubert-Laloge et les Brisacier. Les terres de l'habitation Bellevue-Laplaine vont être absorbées par Ducos...
Par décret impérial, Gaigneron de Marolles, habitant sucrier et président du tribunal de Première Instance, est remplacé par Lagarrigue, étant nommé conseiller à la Cour Impériale de Guadeloupe…
En Guadeloupe, inauguration en avril de l’usine Darboussier, la plus grande de la colonie, créée par Ernest Souques associé à l’industriel Cail.
Elle traite les cannes de 28 habitations et produira à elle seule l’année suivante 11.571 tonnes de sucre, près du 1/3 de la production totale de l’île…Parmi les actionnaires, 2 Marie Galantais : les Ducos et les Raynal de St Michel...
L'usine Blanchet déja "bourbonienne" se modernise et va devenir la 2ème de la Guadeloupe.
Beaucoup d'ouvriers agricoles vont quitter les habitations sucrières pour ces nouvelles usines qui offrent de meilleurs salaires, mais la pénurie de main d'oeuvre se poursuit...
L'ouverture du canal de Suez raccourcit le voyage des immigrants indiens, qui baisse à 80 jours sur les premiers "steamers", voiliers à vapeur, qui transportent jusqu'à 500 coolies...
Les convois s'accélèrent, avec 4 de moyenne par an et plus de 1.500 immigrés indiens.
1870 : En France :
En Guadeloupe, 151.744 habitants, dont 16.487 indiens.
Un rapport de la Commission de l'Immigration écrit :
"L'immigration s'impose comme une question de vie ou de mort. Tous sans exception nous sommes intéressés à la production du sucre … Le grand propriétaire trouve dans l'introduction des travailleurs étrangers les bras nécessaires à la culture de ses vastes domaines ; le commerce est intéressé directement à la production de sucre..."
Arrivée du nouveau Gouverneur Gabriel Couturier, qui prend acte de l’arrivée de la 3ème République et déclare aux Guadeloupéens :
"Le sens patriotique dont vous avez fait preuve dans les circonstances que nous venons de traverser, vous l’apporterez encore dans l’exercice du suffrage universel…La restitution de vos droits politiques coïncide avec des nouvelles rassurantes de la guerre"
Nouvelle usine centrale en Guadeloupe : Gardel au Moule, qui sera avec Grande Anse de Marie-Galante l'une des 2 survivantes au XXIème siècle !
Elle traite les cannes de 28 habitations et produira à elle seule l’année suivante 11.571 tonnes de sucre, près du 1/3 de la production totale de l’île…Parmi les actionnaires, 2 Marie Galantais : les Ducos et les Raynal de St Michel...
L'usine Blanchet déja "bourbonienne" se modernise et va devenir la 2ème de la Guadeloupe.
Beaucoup d'ouvriers agricoles vont quitter les habitations sucrières pour ces nouvelles usines qui offrent de meilleurs salaires, mais la pénurie de main d'oeuvre se poursuit...
L'ouverture du canal de Suez raccourcit le voyage des immigrants indiens, qui baisse à 80 jours sur les premiers "steamers", voiliers à vapeur, qui transportent jusqu'à 500 coolies...
Les convois s'accélèrent, avec 4 de moyenne par an et plus de 1.500 immigrés indiens.
1870 : En France :
- 19 juillet : début de la Guerre Franco-prussienne
- 2 septembre, capitulation des troupes Françaises menées par le Maréchal Mac-Mahon et capture de Napoléon III à la bataille de Sedan.
- 4 septembre : Proclamation par Gambetta de la déchéance de Napoléon III et de la création de la 3ème République avec un Gouvernement de Défense Nationale, dans Paris encerclé par les troupes Allemandes...
- 7 octobre : Gambetta quitte Paris assiégé en ballon pour essayer d’organiser la défense en province
- 31 octobre : Thiers tente une négociation avec Bismarck à Versailles.
- 28 novembre : Tentative pour briser l’encerclement " La Grande Sortie " : échec cuisant…
- Décembre : début de la famine dans Paris
En Guadeloupe, 151.744 habitants, dont 16.487 indiens.
Un rapport de la Commission de l'Immigration écrit :
"L'immigration s'impose comme une question de vie ou de mort. Tous sans exception nous sommes intéressés à la production du sucre … Le grand propriétaire trouve dans l'introduction des travailleurs étrangers les bras nécessaires à la culture de ses vastes domaines ; le commerce est intéressé directement à la production de sucre..."
Arrivée du nouveau Gouverneur Gabriel Couturier, qui prend acte de l’arrivée de la 3ème République et déclare aux Guadeloupéens :
"Le sens patriotique dont vous avez fait preuve dans les circonstances que nous venons de traverser, vous l’apporterez encore dans l’exercice du suffrage universel…La restitution de vos droits politiques coïncide avec des nouvelles rassurantes de la guerre"
Nouvelle usine centrale en Guadeloupe : Gardel au Moule, qui sera avec Grande Anse de Marie-Galante l'une des 2 survivantes au XXIème siècle !
Carte hydrographique de l’ingénieur Ploix sur des relevés de 1867, 1868 et 1869
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 176 naissances, 6 reconnaissances, 27 mariages, 128 décès dont 13 engagés indiens et 1 africain.
A Capesterre : 116 naissances, 3 reconnaissances, 14 mariages, 46 décès dont 1 indien.
A St Louis : 137 naissances, 3 reconnaissances, 19 mariages, 76 décès dont 5 indiens.
Pour essayer de diminuer leur coût de production, plusieurs habitations fusionnent par exemple Mayombé et Grand-Bassin qui manipulent désormais leurs cannes sur le moulin de Grand-Bassin seul.
L’usine Trianon va toujours mal, Victor Botreau-Roussel emprunte à nouveau 243.000 F à la Maison Havraise Lanel, les 2 prêts précédents n’étant pas soldés…
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 176 naissances, 6 reconnaissances, 27 mariages, 128 décès dont 13 engagés indiens et 1 africain.
A Capesterre : 116 naissances, 3 reconnaissances, 14 mariages, 46 décès dont 1 indien.
A St Louis : 137 naissances, 3 reconnaissances, 19 mariages, 76 décès dont 5 indiens.
Pour essayer de diminuer leur coût de production, plusieurs habitations fusionnent par exemple Mayombé et Grand-Bassin qui manipulent désormais leurs cannes sur le moulin de Grand-Bassin seul.
L’usine Trianon va toujours mal, Victor Botreau-Roussel emprunte à nouveau 243.000 F à la Maison Havraise Lanel, les 2 prêts précédents n’étant pas soldés…
Victor Botreau Roussel devant son habitation
Les difficultés financières de De Retz avec Grande-Anse s’aggravent : il doit emprunter 160.000 F à Adrien René, négociant à Pointe-à-Pitre, en hypothéquant tous ses biens…
Amélie de Retz avec son mari M. de Bosredon rachétent l'habitation Beaurenom, qu'il revendront en 1884 à l'usine de Grande Anse.
Sur Bellevue-Ducos, ancienne propriété des Murat, les Ducos abandonnent le moulin à vent et passent à un moulin horizontal à vapeur.
Les expropriations forcées par le CFC continuent avec rachat des habitations et de leurs terres par les usines : c’est le tour de Ménard, dont le dernier emprunt remonte à 1865.
L’église de Capesterre est reconstruite : elle remplace, sur le même site, l'ancienne église qu'on a été obligé de démolir car elle menaçait ruine. Pendant la reconstruction, le presbytère est affecté au service paroissial.
1871 : En France, suite et fin de la Guerre Franco-prussienne :
La France a 36 millions d’habitants.
Le cargo Désirade de la Compagnie Générale Transatlantique approvisionne les Antilles.
En Guadeloupe, élections législatives en mars : Melvil Bloncourt, écrivain, et Auguste Duchassaing, usinier au Moule, sont élus.
Ils ne siégeront pas longtemps à l’Assemblée Nationale : Bloncourt sera suspecté d’avoir participé à la "Commune", il se réfugiera en Suisse, et Duchassaing renoncera à son mandat…
Nouvel incendie à Pointe-à-Pitre le 16 juillet : cette catastrophe permettra de terminer les travaux d'urbanisme avec l'utilisation de matériaux et de techniques nouvelles de constructions. La tôle remplace l'ardoise, la tuile et les essentes. Les structures métalliques font leur apparition : halle, église Saint-Pierre et Saint-Paul, musée Saint-John Perse, musée L'Herminier.
Aux Saintes, l'îlet à Cabrit devient un lazaret, lieu de quarantaine, chargé de recevoir les immigrants des Indes, construit en contrebas du fort.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 219 naissances, pas de reconnaissance, 22 mariages, 191 décès dont 10 engagés indiens, 1 africain et 6 mort-nés.
A Capesterre : 71 naissances, 7 reconnaissances, 12 mariages, 65 décès dont 2 indiens et 13 mort-nés...
A St Louis : 141 naissances, 6 reconnaissances, 22 mariages, 83 décès.
1872 : A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 179 naissances, 10 reconnaissance, 27 mariages, 182 décès dont 7 engagés indiens, 2 africains et 19 mort-nés.
A Capesterre : 113 naissances, 6 reconnaissances, 20 mariages, 52 décès dont 1 indien et 10 mort-nés.
A St Louis : 174 naissances, 10 reconnaissances, 16 mariages, 96 décès dont 4 indiens.
Grande sécheresse en particulier à Marie-Galante : la fermeture des sucreries s’accélère, plus que 61 en activité.
Expropriation par le CFC de Monrepos, dont le dernier emprunt remonte à 1864.
Expropriation de Grand-Etang, dont le dernier emprunt date de 1865.
Expropriation d'Etang-Noir, qui est repris par adjudication par Marc Silvère Boulogne Saint Villiers.
Marie Galante se modernise difficilement compte-tenu de difficultés financières plus grandes qu’à la Guadeloupe :
elle possède 25% des habitations-sucreries en activité dans l’Archipel mais seulement 12% des moulins à vapeur avec 8 habitations modernisées.
En métropole, la production de sucre de betterave a encore augmenté à 335.000 tonnes…
1873 : En France, le Président Thiers démissionne le 24 mai, suite à la victoire aux législatives du parti Radical.
Le Maréchal Patrice de Mac Mahon prend sa suite : légitimiste, il attend une éventuelle restauration de la monarchie qui ne viendra pas, malgré la rencontre entre le Duc de Broglie et Philippe d’Orléans, héritier de la couronne…
Les troupes allemandes occupent toujours le nord-est de la France, Paris inclus, jusqu'à ce que la totalité de l'indemnité de guerre ait été versé en septembre.
L'esclavage est aboli à Porto Rico et à Vieques, où s'étaient réfugiés un certain nombre de familles marie-galantaises en 1848.
Une épidémie de variole en fera rentrer certains à Marie-Galante...
A Marie-Galante, 14.365 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 190 naissances, 7 reconnaissances, 10 mariages, 179 décès dont 3 engagés africains, 3 "Anamites" et 13 mort-nés.
A Capesterre : 116 naissances, 5 reconnaissances, 12 mariages, 61 décès dont 4 indiens, 1 africain et 13 mort-nés.
A St Louis : 120 naissances, 6 reconnaissances, 9 mariages, 78 décès dont 5 indiens.
Toujours à St Louis, ouverture de l’école communale de filles.
Mayombé et Grand-Bassin empruntent en début d'année 75.000 F de survie au CFC. Ils emploient 44 travailleurs indiens, 6 africains pour 12 créoles : les créoles ne veulent plus guère du travail sur les habitations...
Expropriation par le CFC de Clairange, dont le dernier emprunt date de 1867.
En fin d'année, expropriation de Mayombé et Grand-Bassin, dont la liquidation prendra 5 ans.
Victor Botreau-Roussel jette l’éponge et vend l’usine Trianon au fils ainé De Retz, Hippolyte.
Il ne récupèrera que 304.900 F sur les 810.000 F de la vente, le reste servant à rembourser les divers créanciers dont 192.400 F au CFC. L’usine Trianon emploie au moment de sa cession 26 indiens, 21 africains et 12 créoles.
La famille De Retz va ainsi progressivement louer ou racheter toutes les terres des propriétaires ruinés de l’Ouest de l’île jusqu’au début du XXème siècle…
1874 : A Marie-Galante, en janvier, Hippolyte de Retz constitue avec les autres héritiers (sa mère et ses 4 frères et sœurs) la société commandite "H. de Retz et Cie" avec une estimation brute de l’ensemble des habitations et de l’usine de 1.964.900 F mais un capital social seulement de 944.000 F du fait des dettes, dont l’acquisition récente…
Les héritiers De Retz décident de concentrer la production sur 1 seul site "une fabrique puissante travaillant par suite dans des conditions plus avantageuses", dans un 1er temps "ils font choix de l’usine Trianon à cause de la solidité de ses bâtiments", dans un 2ème temps, compte-tenu du matériel, ils optent pour Grande-Anse : Trianon est fermée en mai et ses 210 hectares rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse. Peu avant, ils avaient racheté Folle-Anse et ses 178 hectares. Grande-Anse dispose désormais de plus de 1.000 hectares…
Mais les dettes s’accumulent avec 2 nouveaux emprunts : 100.000 F en février à E. Corhumel, négociant de Nantes et 104.721 F en juillet pour l’acquisition de nouveau matériel sucrier au fabriquant de Nantes Brissonneau…
L’acquisition de Trianon, compte-tenu du manque de capitaux propres, s’avèrera une sérieuse erreur de gestion.
L'usine de Grande Anse traitera cette année 9.500 tonnes de cannes.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 182 naissances, 5 reconnaissances, 12 mariages, 144 décès dont 6 engagés indiens et 14 mort-nés.
A Capesterre : 129 naissances, pas de reconnaissance, 3 mariages, 55 décès dont 2 indiens et 11 mort-nés.
A St Louis : 153 naissances, 3 reconnaissances, 14 mariages, 77 décès dont 4 indiens, 1 africain et 22 mort-nés.
Au total de l'île, vis à vis des 464 naissances, 47 mort-nés, soit 10%, mais la balance reste largement positive avec seulement 276 décès...
Le gouverneur Couturier nomme un sous-commissaire supplémentaire à l'Immigration détaché à Marie-Galante.
1875 : En février, Lois Constitutionnelles précisant le fonctionnement de la 3ème République avec un Président élu pour 7 ans par les 2 chambres : Chambre des Députés et Sénat.
L’instabilité institutionnelle de la France depuis la Révolution va prendre fin, mais le caractère transactionnel des dispositions va lui valoir X gouvernements successifs, en moyenne moins d'un an de durée…
Elections législatives partielles en Guadeloupe : Théodore Lacascade, mulâtre chirurgien de marine, est élu en remplacement de Melvil Bloncourt.
Election du premier Sénateur, le Général Charles-André de La Jaille, fils de Charles André de La Jaille et de Caroline du Bois d'Estrelan, candidat monarchiste blanc pays...
Nouvelle usine centrale à Baillif : Bologne.
Depuis 1869, sont arrivés en moyenne 2 convois d'engagés indiens par an, avec un peu plus de 1.100 immigrés.
A Marie-Galante, le fort et la caserne de Grand Bourg semblent opérationnels...
Les difficultés financières de De Retz avec Grande-Anse s’aggravent : il doit emprunter 160.000 F à Adrien René, négociant à Pointe-à-Pitre, en hypothéquant tous ses biens…
Amélie de Retz avec son mari M. de Bosredon rachétent l'habitation Beaurenom, qu'il revendront en 1884 à l'usine de Grande Anse.
Sur Bellevue-Ducos, ancienne propriété des Murat, les Ducos abandonnent le moulin à vent et passent à un moulin horizontal à vapeur.
Les expropriations forcées par le CFC continuent avec rachat des habitations et de leurs terres par les usines : c’est le tour de Ménard, dont le dernier emprunt remonte à 1865.
L’église de Capesterre est reconstruite : elle remplace, sur le même site, l'ancienne église qu'on a été obligé de démolir car elle menaçait ruine. Pendant la reconstruction, le presbytère est affecté au service paroissial.
1871 : En France, suite et fin de la Guerre Franco-prussienne :
- 28 janvier : Signature de l'Armistice et reddition de Paris
- 17 février : L’Assemblée Nationale, réunie à Bordeaux, nomme Adolphe Thiers 1er Président de la 3ème République
- 26 février : Traité de Paix préliminaire signé à Versailles : la France perd l’Alsace et la Lorraine et doit payer à l’Allemagne 5 milliards de franc-or d’indemnités de guerre.
- Loi de finances très sévère du gouvernement pour commencer à payer la dette de guerre, condition d’évacuation des troupes allemandes, émeutes populaires dans les grandes villes…
- 18 mars : début de l’insurrection de la "Commune de Paris" , à laquelle participera Melvil-Bloncourt, député de la Guadeloupe.
- 10 mai : Traité de Francfort définitif.
- 28 mai : Fin de la Commune après les répressions de la "Semaine Sanglante"
La France a 36 millions d’habitants.
Le cargo Désirade de la Compagnie Générale Transatlantique approvisionne les Antilles.
En Guadeloupe, élections législatives en mars : Melvil Bloncourt, écrivain, et Auguste Duchassaing, usinier au Moule, sont élus.
Ils ne siégeront pas longtemps à l’Assemblée Nationale : Bloncourt sera suspecté d’avoir participé à la "Commune", il se réfugiera en Suisse, et Duchassaing renoncera à son mandat…
Nouvel incendie à Pointe-à-Pitre le 16 juillet : cette catastrophe permettra de terminer les travaux d'urbanisme avec l'utilisation de matériaux et de techniques nouvelles de constructions. La tôle remplace l'ardoise, la tuile et les essentes. Les structures métalliques font leur apparition : halle, église Saint-Pierre et Saint-Paul, musée Saint-John Perse, musée L'Herminier.
Aux Saintes, l'îlet à Cabrit devient un lazaret, lieu de quarantaine, chargé de recevoir les immigrants des Indes, construit en contrebas du fort.
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 219 naissances, pas de reconnaissance, 22 mariages, 191 décès dont 10 engagés indiens, 1 africain et 6 mort-nés.
A Capesterre : 71 naissances, 7 reconnaissances, 12 mariages, 65 décès dont 2 indiens et 13 mort-nés...
A St Louis : 141 naissances, 6 reconnaissances, 22 mariages, 83 décès.
1872 : A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 179 naissances, 10 reconnaissance, 27 mariages, 182 décès dont 7 engagés indiens, 2 africains et 19 mort-nés.
A Capesterre : 113 naissances, 6 reconnaissances, 20 mariages, 52 décès dont 1 indien et 10 mort-nés.
A St Louis : 174 naissances, 10 reconnaissances, 16 mariages, 96 décès dont 4 indiens.
Grande sécheresse en particulier à Marie-Galante : la fermeture des sucreries s’accélère, plus que 61 en activité.
Expropriation par le CFC de Monrepos, dont le dernier emprunt remonte à 1864.
Expropriation de Grand-Etang, dont le dernier emprunt date de 1865.
Expropriation d'Etang-Noir, qui est repris par adjudication par Marc Silvère Boulogne Saint Villiers.
Marie Galante se modernise difficilement compte-tenu de difficultés financières plus grandes qu’à la Guadeloupe :
elle possède 25% des habitations-sucreries en activité dans l’Archipel mais seulement 12% des moulins à vapeur avec 8 habitations modernisées.
En métropole, la production de sucre de betterave a encore augmenté à 335.000 tonnes…
1873 : En France, le Président Thiers démissionne le 24 mai, suite à la victoire aux législatives du parti Radical.
Le Maréchal Patrice de Mac Mahon prend sa suite : légitimiste, il attend une éventuelle restauration de la monarchie qui ne viendra pas, malgré la rencontre entre le Duc de Broglie et Philippe d’Orléans, héritier de la couronne…
Les troupes allemandes occupent toujours le nord-est de la France, Paris inclus, jusqu'à ce que la totalité de l'indemnité de guerre ait été versé en septembre.
L'esclavage est aboli à Porto Rico et à Vieques, où s'étaient réfugiés un certain nombre de familles marie-galantaises en 1848.
Une épidémie de variole en fera rentrer certains à Marie-Galante...
A Marie-Galante, 14.365 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 190 naissances, 7 reconnaissances, 10 mariages, 179 décès dont 3 engagés africains, 3 "Anamites" et 13 mort-nés.
A Capesterre : 116 naissances, 5 reconnaissances, 12 mariages, 61 décès dont 4 indiens, 1 africain et 13 mort-nés.
A St Louis : 120 naissances, 6 reconnaissances, 9 mariages, 78 décès dont 5 indiens.
Toujours à St Louis, ouverture de l’école communale de filles.
Mayombé et Grand-Bassin empruntent en début d'année 75.000 F de survie au CFC. Ils emploient 44 travailleurs indiens, 6 africains pour 12 créoles : les créoles ne veulent plus guère du travail sur les habitations...
Expropriation par le CFC de Clairange, dont le dernier emprunt date de 1867.
En fin d'année, expropriation de Mayombé et Grand-Bassin, dont la liquidation prendra 5 ans.
Victor Botreau-Roussel jette l’éponge et vend l’usine Trianon au fils ainé De Retz, Hippolyte.
Il ne récupèrera que 304.900 F sur les 810.000 F de la vente, le reste servant à rembourser les divers créanciers dont 192.400 F au CFC. L’usine Trianon emploie au moment de sa cession 26 indiens, 21 africains et 12 créoles.
La famille De Retz va ainsi progressivement louer ou racheter toutes les terres des propriétaires ruinés de l’Ouest de l’île jusqu’au début du XXème siècle…
1874 : A Marie-Galante, en janvier, Hippolyte de Retz constitue avec les autres héritiers (sa mère et ses 4 frères et sœurs) la société commandite "H. de Retz et Cie" avec une estimation brute de l’ensemble des habitations et de l’usine de 1.964.900 F mais un capital social seulement de 944.000 F du fait des dettes, dont l’acquisition récente…
Les héritiers De Retz décident de concentrer la production sur 1 seul site "une fabrique puissante travaillant par suite dans des conditions plus avantageuses", dans un 1er temps "ils font choix de l’usine Trianon à cause de la solidité de ses bâtiments", dans un 2ème temps, compte-tenu du matériel, ils optent pour Grande-Anse : Trianon est fermée en mai et ses 210 hectares rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse. Peu avant, ils avaient racheté Folle-Anse et ses 178 hectares. Grande-Anse dispose désormais de plus de 1.000 hectares…
Mais les dettes s’accumulent avec 2 nouveaux emprunts : 100.000 F en février à E. Corhumel, négociant de Nantes et 104.721 F en juillet pour l’acquisition de nouveau matériel sucrier au fabriquant de Nantes Brissonneau…
L’acquisition de Trianon, compte-tenu du manque de capitaux propres, s’avèrera une sérieuse erreur de gestion.
L'usine de Grande Anse traitera cette année 9.500 tonnes de cannes.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 182 naissances, 5 reconnaissances, 12 mariages, 144 décès dont 6 engagés indiens et 14 mort-nés.
A Capesterre : 129 naissances, pas de reconnaissance, 3 mariages, 55 décès dont 2 indiens et 11 mort-nés.
A St Louis : 153 naissances, 3 reconnaissances, 14 mariages, 77 décès dont 4 indiens, 1 africain et 22 mort-nés.
Au total de l'île, vis à vis des 464 naissances, 47 mort-nés, soit 10%, mais la balance reste largement positive avec seulement 276 décès...
Le gouverneur Couturier nomme un sous-commissaire supplémentaire à l'Immigration détaché à Marie-Galante.
1875 : En février, Lois Constitutionnelles précisant le fonctionnement de la 3ème République avec un Président élu pour 7 ans par les 2 chambres : Chambre des Députés et Sénat.
L’instabilité institutionnelle de la France depuis la Révolution va prendre fin, mais le caractère transactionnel des dispositions va lui valoir X gouvernements successifs, en moyenne moins d'un an de durée…
Elections législatives partielles en Guadeloupe : Théodore Lacascade, mulâtre chirurgien de marine, est élu en remplacement de Melvil Bloncourt.
Election du premier Sénateur, le Général Charles-André de La Jaille, fils de Charles André de La Jaille et de Caroline du Bois d'Estrelan, candidat monarchiste blanc pays...
Nouvelle usine centrale à Baillif : Bologne.
Depuis 1869, sont arrivés en moyenne 2 convois d'engagés indiens par an, avec un peu plus de 1.100 immigrés.
A Marie-Galante, le fort et la caserne de Grand Bourg semblent opérationnels...
3.315 hectares cultivés en vivres et cultures d’exportation, en baisse de 30% par rapport à 1850.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 222 naissances, 15 reconnaissances, 15 mariages, 180 décès dont 9 engagés indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 125 naissances, 5 reconnaissances, 7 mariages, 71 décès dont 4 mort-nés.
A St Louis : 175 naissances, 11 reconnaissances, 15 mariages, 85 décès dont 3 indiens et 10 mort-nés.
La natalité progresse, en particulier à St Louis, les mort-nés ne représentent plus que 6% des naissances...
Louis Ducos cédé à son frère Charles une partie des terres qu'il a prises aux Murat, dite Birame.
1876 : Aux USA, fondation de la 1ère société bananière, future United Fruit Company : c’est le début du boom de la culture de la banane…
A Marie-Galante, la Société de Retz a du mal à rembourser ses emprunts sur récolte à la Banque de Guadeloupe qui exigent une garantie hypothécaire jusqu’à concurrence de 500.000 F.
Le CFC sur expropriation se retrouve propriétaire de Trianon, racheté comptant 300.000 F par Mme Vve de Retz mère 3 semaines plus tard…
Expropriation par le CFC de Calebassier, dont le dernier emprunt date de 1875, expropriation de St Michel.
Nouvelle expropriation d'Etang Noir, que perdent définitivement les Boulogne Saint Villiers, qui vont partir à Porto Rico... L'habitation est rachetée en adjudication par Chery Molon.
Jean Ferréol Guigues et sa femme née Roussel-Bonneterre rachètent aux Botreau-Roussel-Bonneterre l’habitation Mayombé qui a été saisie par le CFC en 1873.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 216 naissances, 12 reconnaissances, 26 mariages, 144 décès dont 8 immigrants indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 117 naissances, 7 reconnaissances, 9 mariages, 65 décès dont 12 mort-nés.
A St Louis : 145 naissances, 4 reconnaissances, 12 mariages, 83 décès dont 7 indiens et 10 mort-nés.
Balance nettement positive, mais 8% de mort-nés...
1877 : En France, crise du 16 mai, le président Mac Mahon, monarchiste, finit par dissoudre l’Assemblée Nationale dominée par les Républicains conduits par Gambetta le 25 juin. Une nouvelle campagne électorale s'ouvre le 19 septembre…
En Guadeloupe, la Poste à lettres s'organise avec la création de bureaux à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre, le Moule et Marie-Galante, dirigés par des receveurs, mais le transport du courriers se fait par bateau à voile entre les iles, puis à cheval ou à pied...
A Marie-Galante, la Société de Retz n’arrive à rembourser que 20.000 F sur les 410.000 F de son prêt sur récolte de la Banque de Guadeloupe (limité à 120 jours), mais qui a servi de "cavalerie" pour financer le 2ème rachat de Trianon !
Ils ne survivent qu’en accumulant les dettes…
Etienne Bon décède, laissant Desmarais en difficulté à sa veuve et ses enfants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 222 naissances, 14 reconnaissances, 38 mariages, 142 décès dont 14 immigrants indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 115 naissances, 8 reconnaissances, 19 mariages, 82 décès dont 1 indien et 14 mort-nés.
A St Louis : 174 naissances, 5 reconnaissances, 20 mariages, 84 décès dont 1 indien et 7 mort-nés.
Balance positive de plus de 200, mais 7% de mort-nés...
1878 : En France, 3ème Exposition Universelle sur le Champ-de-Mars et la colline de Chaillot,
consacrée aux nouvelles technologies : présentation de la "bougie électrique", ancêtre de l’ampoule…
Du 20 mai au 10 novembre, elle accueillera 16 millions de visiteurs.
Georges Haurigot publie "Excursion aux Antilles françaises".
Sur Marie Galante, il écrit :
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 222 naissances, 15 reconnaissances, 15 mariages, 180 décès dont 9 engagés indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 125 naissances, 5 reconnaissances, 7 mariages, 71 décès dont 4 mort-nés.
A St Louis : 175 naissances, 11 reconnaissances, 15 mariages, 85 décès dont 3 indiens et 10 mort-nés.
La natalité progresse, en particulier à St Louis, les mort-nés ne représentent plus que 6% des naissances...
Louis Ducos cédé à son frère Charles une partie des terres qu'il a prises aux Murat, dite Birame.
1876 : Aux USA, fondation de la 1ère société bananière, future United Fruit Company : c’est le début du boom de la culture de la banane…
A Marie-Galante, la Société de Retz a du mal à rembourser ses emprunts sur récolte à la Banque de Guadeloupe qui exigent une garantie hypothécaire jusqu’à concurrence de 500.000 F.
Le CFC sur expropriation se retrouve propriétaire de Trianon, racheté comptant 300.000 F par Mme Vve de Retz mère 3 semaines plus tard…
Expropriation par le CFC de Calebassier, dont le dernier emprunt date de 1875, expropriation de St Michel.
Nouvelle expropriation d'Etang Noir, que perdent définitivement les Boulogne Saint Villiers, qui vont partir à Porto Rico... L'habitation est rachetée en adjudication par Chery Molon.
Jean Ferréol Guigues et sa femme née Roussel-Bonneterre rachètent aux Botreau-Roussel-Bonneterre l’habitation Mayombé qui a été saisie par le CFC en 1873.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 216 naissances, 12 reconnaissances, 26 mariages, 144 décès dont 8 immigrants indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 117 naissances, 7 reconnaissances, 9 mariages, 65 décès dont 12 mort-nés.
A St Louis : 145 naissances, 4 reconnaissances, 12 mariages, 83 décès dont 7 indiens et 10 mort-nés.
Balance nettement positive, mais 8% de mort-nés...
1877 : En France, crise du 16 mai, le président Mac Mahon, monarchiste, finit par dissoudre l’Assemblée Nationale dominée par les Républicains conduits par Gambetta le 25 juin. Une nouvelle campagne électorale s'ouvre le 19 septembre…
En Guadeloupe, la Poste à lettres s'organise avec la création de bureaux à Basse-Terre, Pointe-à-Pitre, le Moule et Marie-Galante, dirigés par des receveurs, mais le transport du courriers se fait par bateau à voile entre les iles, puis à cheval ou à pied...
A Marie-Galante, la Société de Retz n’arrive à rembourser que 20.000 F sur les 410.000 F de son prêt sur récolte de la Banque de Guadeloupe (limité à 120 jours), mais qui a servi de "cavalerie" pour financer le 2ème rachat de Trianon !
Ils ne survivent qu’en accumulant les dettes…
Etienne Bon décède, laissant Desmarais en difficulté à sa veuve et ses enfants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 222 naissances, 14 reconnaissances, 38 mariages, 142 décès dont 14 immigrants indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 115 naissances, 8 reconnaissances, 19 mariages, 82 décès dont 1 indien et 14 mort-nés.
A St Louis : 174 naissances, 5 reconnaissances, 20 mariages, 84 décès dont 1 indien et 7 mort-nés.
Balance positive de plus de 200, mais 7% de mort-nés...
1878 : En France, 3ème Exposition Universelle sur le Champ-de-Mars et la colline de Chaillot,
consacrée aux nouvelles technologies : présentation de la "bougie électrique", ancêtre de l’ampoule…
Du 20 mai au 10 novembre, elle accueillera 16 millions de visiteurs.
Georges Haurigot publie "Excursion aux Antilles françaises".
Sur Marie Galante, il écrit :
A Marie-Galante, 16.100 habitants.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 205 naissances, 9 reconnaissances, 16 mariages, 213 décès dont 18 immigrants indiens et 25 mort-nés.
A Capesterre : 136 naissances, 1 reconnaissance, 22 mariages, 79 décès dont 3 indiens, 1 africain et 9 mort-nés.
A St Louis : 165 naissances, 8 reconnaissances, 18 mariages, 101 décès dont 6 indien et 7 mort-nés.
Balance positive de plus de 100, encore 8% de mort-nés...
Expropriation par le CFC et fermeture de Desmarais à St Louis, pourtant modernisé en 1863 par Etienne Bon, qui vient de décéder : les cannes seront désormais manipulées à Grande-Anse. A la fermeture, Desmarais employait 34 travailleurs indiens pour 10 créoles.
Les De Retz vont continuer la concentration des terres de l’Ouest en rachetant les habitations à leurs propriétaires ruinés…
Un processus de concentration identique se déroule sur les Hauts de l’île et autour de l’usine de Capesterre au profit du Crédit Foncier Colonial : les habitations expropriées sont invendables, le CFC doit les exploiter lui-même…
Le 16 mars, la Suède revend St Barthélémy à la France pour 400.000 francs : il sera rattaché à la Guadeloupe, sa population recensée en 1880 à 2.885 habitants. L’île devra attendre 1 siècle pour dépasser ce chiffre…
1879 : A Marie-Galante, la Société de Retz est en cessation de paiements, ils négocient avec leurs créanciers :
- la Banque de Guadeloupe leur accorde une remise de 148.000 F sur les 500.000 et un étalement de 14 ans de la dette restant due.
- La Société Brissoneau réduit leur créance de 72.634 F à 30.415 F, la Société Corhumel étale le remboursement des 19.169 F restant sur 5 ans.
- La Maison Roubeau de Marseille étale le remboursement de sa dette sur 5 ans…
Ils sont aussi aidés par la maison de commerce de Pointe-à-Pitre "Charles La Loge et Cie" qui va se subroger à eux pour régler leurs dettes jusqu’en 1888…
Expropriation partielle de Monrepos par le CFC.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 234 naissances, 19 reconnaissances, 20 mariages, 183 décès dont 12 immigrants indiens et 15 mort-nés.
A Capesterre : 126 naissances, 9 reconnaissances, 13 mariages, 91 décès dont 7 indiens et 9 mort-nés.
A St Louis : 152 naissances, 10 reconnaissances, 12 mariages, 94 décès dont 1 indien et 7 mort-nés.
Balance positive de prés de 150, 6% de mort-nés...
En Guadeloupe, Pierre Alexandre Isaac est nommé directeur de l'Intérieur : il va mettre en place dés l'année suivante une nouvelle organisation de l'enseignement primaire et secondaire public et gratuit, s'inspirant des idées de Jules Ferry.
La pénurie de riz pour l'alimentation des coolies fait mettre en place une importation directe par navires depuis Calcutta : La Louise apporte 8.700 sacs en janvier, puis de 1 navire de riz par an de 1880 à 1882, on passera en 1883 à 3 par an...
En France, Jules Grévy est élu Président de la République, la 3ème République adopte la Marseillaise comme hymne national.
1880 : En Espagne, les "Cortes" votent un apprentissage de huit ans qui doit conduire à une émancipation progressive des esclaves dans leurs colonies.
Tahiti et la Polynésie deviennent Colonie Française.
En Guadeloupe, 174.231 habitants.
Le député Lacascade démissionne.
Nouvelles élections partielles prévues, avec 2 circonscriptions, 1 pour Basse-Terre et 1 pour la Grande-Terre avec Pointe-à-Pitre.
Arrivée du Gouverneur Laugier.
Arrivée d'un nouveau procureur général, Prosper Darrigrand, républicain convaincu, qui va essayer de protéger les immigrants et de "tenir la balance rigoureusement égale entre tous les justiciables" : il va se heurter aux Grands Blancs usiniers, et malgré le soutien de Schoelcher, il devra capituler et rentrer en France en 1884...
Le sucre est un peu remonté, à 45 francs le quintal
A Marie-Galante, population totale 16.274 habitants, dont 7.126 à Grand-Bourg, 4.399 à Capesterre et 4.749 à St Louis.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 248 naissances, 28 reconnaissances, 29 mariages, 198 décès dont 20 immigrants indiens et 15 mort-nés.
A Capesterre : 124 naissances, 22 reconnaissances, 13 mariages, 77 décès dont 2 indiens et 7 mort-nés.
A St Louis : 166 naissances, pas de reconnaissance, 12 mariages, 75 décès dont 1 indien et 14 mort-nés.
Balance positive de prés de 200, toujours 6% de mort-nés...
Vidon lance un dernier emprunt de survie au CFC...
Expropriation par le CFC de Cambrai, qui est fermé car trop loin des usines centrales, son patrimoine rejoindra secondairement le foncier du Robert.
Sur les 27 habitations-sucreries dont l’endettement auprès du Crédit Foncier Colonial est connu depuis 1861 (entre 25.000 et 350.000 francs…), seules 5 d’entre-elles auront réussi utiliser leur emprunt pour se moderniser : Trianon, Saint-Louis, Saint-Charles, Gay et Héloin. Pour les autres l’emprunt n’aura servi qu’à survivre…
L’usine de Grande-Anse produit 7.766 quintaux de sucre (plus du double de 1860)
1881 : Le chantier du canal de Panama, qui va faire communiquer l'Atlantique avec le Pacifique, démarre sous la direction du Français Ferdinand de Lesseps.
La malaria, la fièvre jaune et les dysenteries feront officiellement 5.618 morts métropolitains mais sutout Martiniquais et Guadeloupéens en 8 ans - selon des sources américaines plus de 20.000 - avant la faillite de la Compagnie et la reprise du projet par les Américains...
Les travaux ne seront repris qu'en 1904, le canal sera inauguré en 1914...
Aux législatives de Guadeloupe sont élus : dans la 1ère circonscription, Gaston Gerville-Réache, jeune avocat proche de Schoelcher, est élu, dans la 2ème Gaston Sarlat, également jeune avocat, tous 2 radicaux de gauche et franc-maçons.
Gerville-Réache sera réélu par la suite avec 5 mandats jusqu'en 1906...
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 217 naissances, 21 reconnaissances, 20 mariages, 231 décès dont 15 immigrants indiens, 2 africains et 10 mort-nés.
A Capesterre : 121 naissances, 19 reconnaissances, 13 mariages, 116 décès dont 9 indiens et 10 mort-nés.
A St Louis : 166 naissances, 8 reconnaissances, 13 mariages, 112 décès dont 1 indien et 10 mort-nés.
Balance faiblement positive de 45, toujours 6 % de mort-nés...
M. et Mme Gontran Partarrieu vendent l’habitation sucrerie Gagneron, de 159 ha, limitrophe de l’habitation Bielle, pour 24 000 francs à François Bade dit Naval, affranchi en 1849, et à Tiroumalli, fils de Mallegovinden ancien coolie indien : ils ne pourront finir de payer et rendront Gagneron à Mme veuve Partarrieu en 1890, elle la vendra en parcelles.
1882 : 500 navires font le va-et-vient chaque année entre la France et la Guadeloupe : 24 millions de francs d’importation vers la France et 16 millions d’exportations vers la Guadeloupe.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 205 naissances, 9 reconnaissances, 16 mariages, 213 décès dont 18 immigrants indiens et 25 mort-nés.
A Capesterre : 136 naissances, 1 reconnaissance, 22 mariages, 79 décès dont 3 indiens, 1 africain et 9 mort-nés.
A St Louis : 165 naissances, 8 reconnaissances, 18 mariages, 101 décès dont 6 indien et 7 mort-nés.
Balance positive de plus de 100, encore 8% de mort-nés...
Expropriation par le CFC et fermeture de Desmarais à St Louis, pourtant modernisé en 1863 par Etienne Bon, qui vient de décéder : les cannes seront désormais manipulées à Grande-Anse. A la fermeture, Desmarais employait 34 travailleurs indiens pour 10 créoles.
Les De Retz vont continuer la concentration des terres de l’Ouest en rachetant les habitations à leurs propriétaires ruinés…
Un processus de concentration identique se déroule sur les Hauts de l’île et autour de l’usine de Capesterre au profit du Crédit Foncier Colonial : les habitations expropriées sont invendables, le CFC doit les exploiter lui-même…
Le 16 mars, la Suède revend St Barthélémy à la France pour 400.000 francs : il sera rattaché à la Guadeloupe, sa population recensée en 1880 à 2.885 habitants. L’île devra attendre 1 siècle pour dépasser ce chiffre…
1879 : A Marie-Galante, la Société de Retz est en cessation de paiements, ils négocient avec leurs créanciers :
- la Banque de Guadeloupe leur accorde une remise de 148.000 F sur les 500.000 et un étalement de 14 ans de la dette restant due.
- La Société Brissoneau réduit leur créance de 72.634 F à 30.415 F, la Société Corhumel étale le remboursement des 19.169 F restant sur 5 ans.
- La Maison Roubeau de Marseille étale le remboursement de sa dette sur 5 ans…
Ils sont aussi aidés par la maison de commerce de Pointe-à-Pitre "Charles La Loge et Cie" qui va se subroger à eux pour régler leurs dettes jusqu’en 1888…
Expropriation partielle de Monrepos par le CFC.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 234 naissances, 19 reconnaissances, 20 mariages, 183 décès dont 12 immigrants indiens et 15 mort-nés.
A Capesterre : 126 naissances, 9 reconnaissances, 13 mariages, 91 décès dont 7 indiens et 9 mort-nés.
A St Louis : 152 naissances, 10 reconnaissances, 12 mariages, 94 décès dont 1 indien et 7 mort-nés.
Balance positive de prés de 150, 6% de mort-nés...
En Guadeloupe, Pierre Alexandre Isaac est nommé directeur de l'Intérieur : il va mettre en place dés l'année suivante une nouvelle organisation de l'enseignement primaire et secondaire public et gratuit, s'inspirant des idées de Jules Ferry.
La pénurie de riz pour l'alimentation des coolies fait mettre en place une importation directe par navires depuis Calcutta : La Louise apporte 8.700 sacs en janvier, puis de 1 navire de riz par an de 1880 à 1882, on passera en 1883 à 3 par an...
En France, Jules Grévy est élu Président de la République, la 3ème République adopte la Marseillaise comme hymne national.
1880 : En Espagne, les "Cortes" votent un apprentissage de huit ans qui doit conduire à une émancipation progressive des esclaves dans leurs colonies.
Tahiti et la Polynésie deviennent Colonie Française.
En Guadeloupe, 174.231 habitants.
Le député Lacascade démissionne.
Nouvelles élections partielles prévues, avec 2 circonscriptions, 1 pour Basse-Terre et 1 pour la Grande-Terre avec Pointe-à-Pitre.
Arrivée du Gouverneur Laugier.
Arrivée d'un nouveau procureur général, Prosper Darrigrand, républicain convaincu, qui va essayer de protéger les immigrants et de "tenir la balance rigoureusement égale entre tous les justiciables" : il va se heurter aux Grands Blancs usiniers, et malgré le soutien de Schoelcher, il devra capituler et rentrer en France en 1884...
Le sucre est un peu remonté, à 45 francs le quintal
A Marie-Galante, population totale 16.274 habitants, dont 7.126 à Grand-Bourg, 4.399 à Capesterre et 4.749 à St Louis.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 248 naissances, 28 reconnaissances, 29 mariages, 198 décès dont 20 immigrants indiens et 15 mort-nés.
A Capesterre : 124 naissances, 22 reconnaissances, 13 mariages, 77 décès dont 2 indiens et 7 mort-nés.
A St Louis : 166 naissances, pas de reconnaissance, 12 mariages, 75 décès dont 1 indien et 14 mort-nés.
Balance positive de prés de 200, toujours 6% de mort-nés...
Vidon lance un dernier emprunt de survie au CFC...
Expropriation par le CFC de Cambrai, qui est fermé car trop loin des usines centrales, son patrimoine rejoindra secondairement le foncier du Robert.
Sur les 27 habitations-sucreries dont l’endettement auprès du Crédit Foncier Colonial est connu depuis 1861 (entre 25.000 et 350.000 francs…), seules 5 d’entre-elles auront réussi utiliser leur emprunt pour se moderniser : Trianon, Saint-Louis, Saint-Charles, Gay et Héloin. Pour les autres l’emprunt n’aura servi qu’à survivre…
L’usine de Grande-Anse produit 7.766 quintaux de sucre (plus du double de 1860)
1881 : Le chantier du canal de Panama, qui va faire communiquer l'Atlantique avec le Pacifique, démarre sous la direction du Français Ferdinand de Lesseps.
La malaria, la fièvre jaune et les dysenteries feront officiellement 5.618 morts métropolitains mais sutout Martiniquais et Guadeloupéens en 8 ans - selon des sources américaines plus de 20.000 - avant la faillite de la Compagnie et la reprise du projet par les Américains...
Les travaux ne seront repris qu'en 1904, le canal sera inauguré en 1914...
Aux législatives de Guadeloupe sont élus : dans la 1ère circonscription, Gaston Gerville-Réache, jeune avocat proche de Schoelcher, est élu, dans la 2ème Gaston Sarlat, également jeune avocat, tous 2 radicaux de gauche et franc-maçons.
Gerville-Réache sera réélu par la suite avec 5 mandats jusqu'en 1906...
A Marie-Galante, l'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 217 naissances, 21 reconnaissances, 20 mariages, 231 décès dont 15 immigrants indiens, 2 africains et 10 mort-nés.
A Capesterre : 121 naissances, 19 reconnaissances, 13 mariages, 116 décès dont 9 indiens et 10 mort-nés.
A St Louis : 166 naissances, 8 reconnaissances, 13 mariages, 112 décès dont 1 indien et 10 mort-nés.
Balance faiblement positive de 45, toujours 6 % de mort-nés...
M. et Mme Gontran Partarrieu vendent l’habitation sucrerie Gagneron, de 159 ha, limitrophe de l’habitation Bielle, pour 24 000 francs à François Bade dit Naval, affranchi en 1849, et à Tiroumalli, fils de Mallegovinden ancien coolie indien : ils ne pourront finir de payer et rendront Gagneron à Mme veuve Partarrieu en 1890, elle la vendra en parcelles.
1882 : 500 navires font le va-et-vient chaque année entre la France et la Guadeloupe : 24 millions de francs d’importation vers la France et 16 millions d’exportations vers la Guadeloupe.
149.000 habitants dont 16.000 à Pointe-à-Pitre et 10.000 à Basse-Terre.
22.521 travailleurs indiens dans l'archipel, ils représentent 24% des travailleurs agricoles mais 42% des travailleurs de la canne...
La biguine débute dans les bals populaires de Saint-Pierre et de Pointe-à-Pitre : dérivé syncopé de la polka, elle se développe en trois styles distincts : biguine de salon, biguine de bal et biguine de rue. Par ailleurs, existent toujours la valse créole, la mazurka et le quadrille à commandements.
A Marie-Galante, 16.100 habitants, dont 1.414 travailleurs immigrants arrivés dans l’île.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 198 naissances, 16 reconnaissances, 21 mariages, 207 décès dont 15 immigrants indiens, 1 africain et 17 mort-nés.
A Capesterre : 132 naissances, 14 reconnaissances, 15 mariages, 96 décès dont 2 indiens et 8 mort-nés.
A St Louis : 133 naissances, 15 reconnaissances, 15 mariages, 96 décès dont 1 indien et 8 mort-nés.
Balance positive de 64 , mais les mort-nés remontent à 7% des naissances...
L’usine de Grande-Anse produit 10.933 quintaux de sucre.
Saint-Germain Partarrieu rachète l'habitation sucrerie Pirogue, il la modernise et équipe le moulin d'un mécanisme horizontal en fer.
Expropriation de Calebassier par le CFC.
Les chemins intérieurs de l’île, peu ou pas entretenus, deviennent impraticables selon un rapport de la tournée générale du gouverneur Laugier.
Le gouvernement anglais suspend l'immigration indienne vers la Réunion le 9 novembre, suite à plusieurs scandales...
1883 : La production de sucre de betterave continue de grimper, doublé depuis 1870.
Le cours du sucre dégringole : le prix du sucre de canne brut a chuté à 29 F le quintal, divisé par 2 en un quart de siècle...
La Martinique renonce à l'immigration des coolies.
En Guadeloupe, ouverture du lycée Carnot à Pointe à Pitre le 1er septembre , 1er lycée public de Guadeloupe né des efforts d'Alexandre Isaac...
A Marie-Galante, les 39 habitations-sucreries subsistantes produisent 6.250 quintaux, les 2 usines fusionnées de Grande-Anse et de Trianon en produisent à elles-seules 11.135 quintaux…
L’habitation Pirogue fonctionne avec un moulin à vent et 5 chaudières "du Père Labat", son propriétaire Gontran Partarrieu entreprend de la moderniser en la transformant en habitation "bourbonienne" en rajoutant un moulin à vapeur, comme cela s’était fait en 1er à l’île Bourbon (future Réunion), mais en gardant évaporation et cuisson à l’air libre. Pirogue emploie 40 travailleurs indiens et 40 créoles.
Gabriel Bade, fils de François, nouveau libre de Capesterre en 1849, rachète par adjudication l’habitation Bellevue-Bézard pour 19.800 F.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 224 naissances, 33 reconnaissances, 30 mariages, 214 décès dont 12 immigrants indiens et 22 mort-nés.
A Capesterre : 134 naissances, 31 reconnaissances, 10 mariages, 97 décès dont 5 indiens et 10 mort-nés.
A St Louis : 166 naissances, pas de reconnaissance, 16 mariages, 81 décès dont 4 indiens et 10 mort-nés.
Balance positive de 132 , mais les mort-nés remontent à 8% des naissances...
1884 : A Washington, conférence internationale sur l’heure du 1er au 31 octobre, réunissant 25 pays : parmi les 3 méridiens proposés comme méridien initial pour la longitude, est retenu celui de l’observatoire de Greenwich, près de Londres, et non celui de Paris ou des Canaries. Les 24 fuseaux horaires sont créés.
Le méridien anglais avait gagné, la France, vexée, restera à l’heure de Paris et attendra 1911 pour l'adopter avec le temps universel, acceptant ce décalage de 9 minutes et 21 secondes…
La loi du 20 juillet crée le "Déchet colonial" , détaxe de 12% pour aider les producteurs de sucre des colonies.
Le paquebot Ville de Bordeaux de la Compagnie Générale Transatlantique, qui effectue la ligne St Nazaire-Mexique, s’échoue en septembre à la Désirade : ses travaux de renflouement sur place dureront jusqu’en avril suivant.
En Guadeloupe, les usines sucrières culminent à 22... Elles produisent 41.000 tonnes sur les 52.600 tonnes de l’archipel.
22.521 travailleurs indiens dans l'archipel, ils représentent 24% des travailleurs agricoles mais 42% des travailleurs de la canne...
La biguine débute dans les bals populaires de Saint-Pierre et de Pointe-à-Pitre : dérivé syncopé de la polka, elle se développe en trois styles distincts : biguine de salon, biguine de bal et biguine de rue. Par ailleurs, existent toujours la valse créole, la mazurka et le quadrille à commandements.
A Marie-Galante, 16.100 habitants, dont 1.414 travailleurs immigrants arrivés dans l’île.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 198 naissances, 16 reconnaissances, 21 mariages, 207 décès dont 15 immigrants indiens, 1 africain et 17 mort-nés.
A Capesterre : 132 naissances, 14 reconnaissances, 15 mariages, 96 décès dont 2 indiens et 8 mort-nés.
A St Louis : 133 naissances, 15 reconnaissances, 15 mariages, 96 décès dont 1 indien et 8 mort-nés.
Balance positive de 64 , mais les mort-nés remontent à 7% des naissances...
L’usine de Grande-Anse produit 10.933 quintaux de sucre.
Saint-Germain Partarrieu rachète l'habitation sucrerie Pirogue, il la modernise et équipe le moulin d'un mécanisme horizontal en fer.
Expropriation de Calebassier par le CFC.
Les chemins intérieurs de l’île, peu ou pas entretenus, deviennent impraticables selon un rapport de la tournée générale du gouverneur Laugier.
Le gouvernement anglais suspend l'immigration indienne vers la Réunion le 9 novembre, suite à plusieurs scandales...
1883 : La production de sucre de betterave continue de grimper, doublé depuis 1870.
Le cours du sucre dégringole : le prix du sucre de canne brut a chuté à 29 F le quintal, divisé par 2 en un quart de siècle...
La Martinique renonce à l'immigration des coolies.
En Guadeloupe, ouverture du lycée Carnot à Pointe à Pitre le 1er septembre , 1er lycée public de Guadeloupe né des efforts d'Alexandre Isaac...
A Marie-Galante, les 39 habitations-sucreries subsistantes produisent 6.250 quintaux, les 2 usines fusionnées de Grande-Anse et de Trianon en produisent à elles-seules 11.135 quintaux…
L’habitation Pirogue fonctionne avec un moulin à vent et 5 chaudières "du Père Labat", son propriétaire Gontran Partarrieu entreprend de la moderniser en la transformant en habitation "bourbonienne" en rajoutant un moulin à vapeur, comme cela s’était fait en 1er à l’île Bourbon (future Réunion), mais en gardant évaporation et cuisson à l’air libre. Pirogue emploie 40 travailleurs indiens et 40 créoles.
Gabriel Bade, fils de François, nouveau libre de Capesterre en 1849, rachète par adjudication l’habitation Bellevue-Bézard pour 19.800 F.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 224 naissances, 33 reconnaissances, 30 mariages, 214 décès dont 12 immigrants indiens et 22 mort-nés.
A Capesterre : 134 naissances, 31 reconnaissances, 10 mariages, 97 décès dont 5 indiens et 10 mort-nés.
A St Louis : 166 naissances, pas de reconnaissance, 16 mariages, 81 décès dont 4 indiens et 10 mort-nés.
Balance positive de 132 , mais les mort-nés remontent à 8% des naissances...
1884 : A Washington, conférence internationale sur l’heure du 1er au 31 octobre, réunissant 25 pays : parmi les 3 méridiens proposés comme méridien initial pour la longitude, est retenu celui de l’observatoire de Greenwich, près de Londres, et non celui de Paris ou des Canaries. Les 24 fuseaux horaires sont créés.
Le méridien anglais avait gagné, la France, vexée, restera à l’heure de Paris et attendra 1911 pour l'adopter avec le temps universel, acceptant ce décalage de 9 minutes et 21 secondes…
La loi du 20 juillet crée le "Déchet colonial" , détaxe de 12% pour aider les producteurs de sucre des colonies.
Le paquebot Ville de Bordeaux de la Compagnie Générale Transatlantique, qui effectue la ligne St Nazaire-Mexique, s’échoue en septembre à la Désirade : ses travaux de renflouement sur place dureront jusqu’en avril suivant.
En Guadeloupe, les usines sucrières culminent à 22... Elles produisent 41.000 tonnes sur les 52.600 tonnes de l’archipel.
Chargement du sucre sur le quai Lardenoy à La Pwent...
Amédée Dormoy rachète l’usine Montmein à St Anne en Grande-Terre, où la concurrence est rude, dans le but de transférer son équipement à Marie-Galante.
Certains usiniers commencent à employer des travailleurs des îles anglaises, Barbade, Dominique, Antigua, etc... où la faillite du sucre a entrainé une misère beaucoup plus grande que dans les îles françaises, et qui acceptent donc des salaires plus bas...
A Marie-Galante, expropriation de Grande-Savane par le CFC.
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Beaurenom et ses 226 hectares rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse.
Le brick Caroline fait naufrage entre la Guadeloupe et Marie Galante : Octave Adoley est porté disparu.
La population indienne est de 1.346, soit 8,5% de la population, dont 757 sur Grand Bourg.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 235 naissances, 21 reconnaissances, 21 mariages, 212 décès dont 9 immigrants indiens, 1 africain et 13 mort-nés.
A Capesterre : 118 naissances, 14 reconnaissances, 9 mariages, 99 décès dont 2 indiens et 11 mort-nés.
A St Louis : 163 naissances, 16 reconnaissances, 5 mariages, 110 décès dont 1 indien et 16 mort-nés.
Balance positive de moins de 100, les mort-nés représentent encore presque 8% des naissances...
A Paris, effondrement du cours du sucre…
Création du "déchet colonial" une subvention accordée par le Parlement aux producteurs coloniaux.
1885 : Jules Ferry, promoteur de l’école laïque par sa loi de 1881, est aussi un ardent défenseur de l’expansion coloniale.
Le 28 juillet, il prononce à l’Assemblée Nationale ce discours : "Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures"…
Madagascar devient colonie Française.
La France gagne sa guerre contre la Chine et crée l’Indochine.
A Marie-Galante, élection municipale partielle à St Louis, suite au décès du maire Isaïe Angélique : Saint Jean Moesan est élu, ancien affranchi en 1859 à l'âge de 13 ans...
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 247 naissances, 4 reconnaissances, 16 mariages, 257 décès dont 14 immigrants indiens et 24 mort-nés.
A Capesterre : 111 naissances, 17 reconnaissances, 3 mariages, 92 décès dont 3 indiens et 11 mort-nés.
A St Louis : 127 naissances, 8 reconnaissances, 14 mariages, 150 décès dont 3 indiens et 13 mort-nés.
Pour la 1ère fois depuis l'épidémie de choléra, la balance est négative de 114, les mort-nés culminent à 12 % des naissances, en l'absence d'épidémie signalée...
Amédée Dormoy transfère son matériel de Montmein en Guadeloupe à Capesterre de Marie Galante "où la matière première abonde" et crée ainsi une usine centrale sur l’habitation Bernard au dessus de la plage de Petite Anse.
Les cannes des Hauts de Capesterre, chargées aux gares de Beauséjour et de Vidon, arrivent par voie ferrée jusqu'au noeud ferroviaire au dessus de l'usine, elles glissent sur une coulisse de bois de 360 m établie près de Pichery, tombent dans des wagons qui les portent jusqu’à l’usine sur un plan incliné de 540 m et remontent ensuite à vide tirés par un câble en acier tracté par ceux qui descendent en charge.
L'un des chemins de fer passe sur les terres de l'habitation Pichery à l'arrêt, ses cannes sont broyées à l'usine Bernard.
Il ne reste plus que 6 habitations-sucreries en activité, les autres ont, soit arrêté, soit majoritairement été expropriées par le CFC, auprès duquel elles étaient lourdement endettées.
A partir de cette date pratiquement tous les propriétaires d’habitations, sucriers ou seulement planteurs de Guadeloupe ou de Marie Galante seront progressivement ruinés, soit expropriés par leurs créanciers, soit rachetés à bas prix…
Le Crédit Foncier Colonial ne parvient plus à revendre les habitations qu’il exproprie et doit les conserver pour les exploiter en Guadeloupe comme à Marie Galante.
En mars, Alexandre Isaac, radical de gauche, est élu sénateur en remplacement du général De la Jaille.
Il sera réélu jusqu'en 1898 et sera l'un des fondateurs de la Ligue Française pour la Défense des Droits de l'Homme et du Citoyen et vice-président du Comité de Protection et de Défense des Indigènes.
Le Conseil général vote la fin de l'immigration réglementée.
1886 : A Cuba, abolition de l’esclavage anticipée de 2 ans sur la loi de 1880.
Jean Ferréol Guigues, propriétaire de l'habitation Mayombé à Marie-Galante, après un séjour au Vénézuela, pense avoir découvert des mines d’or en Guyane, dans une zone contestée entre la France et le Brésil : il crée la "République de Coumani", 350 habitants, sous Protectorat français avec le journaliste parisien Jules Gros, nommé président à vie, et le Suisse Paul Quartier.
Cette "République" durera moins de 2 ans, le Président et son conseil se destituant mutuellement !
A Marie-Galante, à l'élection municipale partielle, Justin Rinaldo, affranchi par sa mère en 1847, est élu maire de Grand Bourg.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 195 naissances, pas de reconnaissance, 7 mariages, 195 décès dont 6 immigrants indiens et 14 mort-nés.
A Capesterre : 106 naissances, 14 reconnaissances, 6 mariages, 79 décès dont 2 indiens et 12 mort-nés.
A St Louis : 144 naissances, pas de reconnaissance, 14 mariages, 71 décès dont 5 mort-nés.
La balance redevient positive de 100, les mort-nés reviennent à 7 % des naissances...
Expropriation par le CFC de Port-Louis, 83 ha dont 16 en cannes, et de Monrepos, 117 ha dont 7 en cannes, dont les terres rejoignent le patrimoine foncier de l'usine Bernard l'année suivante...
Port-Louis est alors une habitation-sucrerie complète : maison principale en charpente à 1 étage avec galetas (mansarde), moulin à vent avec mécanisme horizontal en fer, sucrerie en maçonnerie avec équipage de 5 chaudières, vinaigrerie attenante. L'habitation emploie 9 immigrants indiens et 12 créoles.
La distillerie appelée "vinaigrerie" était alors accessoire, le rhum n'était pas agricole mais fait après fermentation de la mélasse : l’activité sucrière restait dominante.
Arrêt du moulin de Girard, les cannes seront aussi traitées à l'usine Bernard.
En Guadeloupe, arrivée du nouveau gouverneur Adolphe Le Boucher.
1887 : Le gouverneur Le Boucher, visite Marie-Galante en janvier.
Expropriation par le CFC de Héloin et Gay et surtout de l’usine Bernard de Capesterre que Dormoy perd 2 ans après l’avoir construite…
Le CFC possède maintenant sa propre usine et a augmenté son patrimoine foncier avec Port Louis, Monrepos, Héloin et Gay.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 245 naissances, 2 reconnaissances, 19 mariages, 167 décès dont 7 immigrants indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 150 naissances, 17 reconnaissances, 10 mariages, 76 décès dont 7 mort-nés.
A St Louis : 153 naissances, pas de reconnaissance, 17 mariages, 94 décès dont 15 mort-nés.
La balance positive dépasse pour la 1ère fois les 200, bien que les mort-nés se maintiennent autour de 7 % des naissances.
Un rapport du consul anglais en Guadeloupe affirme : " The condition of the Indian immigrants in this island and in Guadeloupe … has never responded to the desires of HM Indian Government, nor has it been even in conformity with the laws and regulations ":
On se rapproche de la suspension de l'immigration indienne...
En France, Sadi Carnot est élu président de la République, après la démission de Jules Grévy compromis dans un scandale de décorations…
L’Indochine est une nouvelle Colonie Française, formée de l’union du Cambodge, du Laos, de la Cochinchine, de l’Annam et du Tonkin, conquit successivement.
1888 : Abolition de l’esclavage au Brésil. Seront affranchis plus de 2 millions d’esclaves…
A Marie-Galante, Céran Rosmade est élu maire de Capesterre, Saint Jean Moesan est ré-élu à St Louis.
Hubert Rousseau, petit-fils d'affranchis, est nommé régisseur de l'Hospice Ste Marie.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 185 naissances, pas de reconnaissance, 11 mariages, 175 décès dont 8 immigrants indiens et 20 mort-nés.
A Capesterre : 109 naissances, 14 reconnaissances, 9 mariages, 72 décès dont 10 mort-nés.
A St Louis : 141 naissances, pas de reconnaissance, 14 mariages, 69 décès dont 10 mort-nés.
La balance reste positive de 119, les mort-nés remontent à 9% des naissances...
Expropriation par le CFC de l’habitation St Michel et de son satellite Bouquinquant, rattachés à l’usine Bernard.
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Marie-Louise et ses 60 hectares sont rattachés à Grande-Anse.
Le 24 aôut, le gouvernement de l'Inde interdit la poursuite de l'immigration indienne, le Foreign Office averti le gouvernement français le 18 octobre, la nouvelle arrive en Guadeloupe le 20 novembre.
1889 : En Guadeloupe, 158.660 habitants.
L’immigration indienne s’arrête donc avec l'arrivée le 31 janvier du dernier "Coolie ship" sur le Nantes et Bordeaux avec 600 engagés indiens...
Au total depuis 1854, près de 43.000 travailleurs indiens sont arrivés en Guadeloupe et dépendances.
On les rend responsables de la baisse des salaires et du sous-emploi des Noirs : en effet, les salaires mensuels des travailleurs indiens sont de 12,50 francs pour un homme, 10 francs pour une femme, 6,25 pour un garçon de plus de 10 ans, 5 francs pour une fillette…
Les travailleurs créoles touchent environ 20 francs par mois, un surveillant ou contremaitre pouvait toucher jusqu’à 50 francs.
Les conflits entre indiens et créoles sont de plus en plus fréquents...
On a introduit des Indes un nouvel animal, la mangouste, chargée de lutter contre l’invasion des rats qui ravagent les champs de canne : elle proliférera dans tout l’archipel…
A Marie-Galante, 13.831 habitants.
Expropriation des habitations St Jean et Calebassier. Les terres de cette dernière sont rattachées à l’usine Bernard.
L’usine Bernard produit 10.710 quintaux de sucre, tandis que Grande-Anse produit 15750 qx, au total pour Marie-Galante, avec quelques habitations, 29.900 quintaux de sucre pour une superficie cultivée en canne de 2.752 hectares.
Pour une campagne de 20 semaines de 6 jours de travail, chaque ouvrier guadeloupéen produit en moyenne 75,8 kg de sucre par jour, contre 55,8 kg à Capesterre de Marie Galante et 91,8 kg à Grande-Anse la plus performante…
Le rendement industriel (quantité de sucre par tonne de cannes manipulée) est de 9,69% sur la moyenne guadeloupéenne, mais 9,28% à Capesterre et 9,50% à Grande-Anse.
A Grand Bourg, le maire est Justin Rinaldo : il avait été affranchi à l'âge de 5 ans avec sa mère blanchisseuse en 1847.
Alfred Huyghues-Despointes est Chef du bureau des Douanes, il réside place de l’Embarcadère.
Jean-Georges Rameau est syndic de l’Immigration.
Joseph Dasse est Syndic des gens de mer, il habite place du Fort.
Louis Célestine est gardien du phare.
Charles Kalion est ébéniste et Joseph Elisa forgeron, rue de la Marine.
Léopold Porcène et Prudent Thésauros sont charpentiers rue du Presbytère.
Beaucoup d’artisans, maçons, charpentiers, tonneliers, forgerons, sont restés domiciliés sur les habitations où ils travaillent.
Colbert Baguio est facteur, Toussaint Bicoto courrier des Postes.
Jeanneton Chicot et Alverge Edrom sont sage-femmes, Gaston Raiffer est pharmacien.
Jean Lingot est fossoyeur, Nicolas Bazile sacristin.
Hubert Rousseau est toujours régisseur de l’hospice Sainte Marie, où Augustin Jacas est infirmier.
Amédée Dormoy rachète l’usine Montmein à St Anne en Grande-Terre, où la concurrence est rude, dans le but de transférer son équipement à Marie-Galante.
Certains usiniers commencent à employer des travailleurs des îles anglaises, Barbade, Dominique, Antigua, etc... où la faillite du sucre a entrainé une misère beaucoup plus grande que dans les îles françaises, et qui acceptent donc des salaires plus bas...
A Marie-Galante, expropriation de Grande-Savane par le CFC.
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Beaurenom et ses 226 hectares rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse.
Le brick Caroline fait naufrage entre la Guadeloupe et Marie Galante : Octave Adoley est porté disparu.
La population indienne est de 1.346, soit 8,5% de la population, dont 757 sur Grand Bourg.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 235 naissances, 21 reconnaissances, 21 mariages, 212 décès dont 9 immigrants indiens, 1 africain et 13 mort-nés.
A Capesterre : 118 naissances, 14 reconnaissances, 9 mariages, 99 décès dont 2 indiens et 11 mort-nés.
A St Louis : 163 naissances, 16 reconnaissances, 5 mariages, 110 décès dont 1 indien et 16 mort-nés.
Balance positive de moins de 100, les mort-nés représentent encore presque 8% des naissances...
A Paris, effondrement du cours du sucre…
Création du "déchet colonial" une subvention accordée par le Parlement aux producteurs coloniaux.
1885 : Jules Ferry, promoteur de l’école laïque par sa loi de 1881, est aussi un ardent défenseur de l’expansion coloniale.
Le 28 juillet, il prononce à l’Assemblée Nationale ce discours : "Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures"…
Madagascar devient colonie Française.
La France gagne sa guerre contre la Chine et crée l’Indochine.
A Marie-Galante, élection municipale partielle à St Louis, suite au décès du maire Isaïe Angélique : Saint Jean Moesan est élu, ancien affranchi en 1859 à l'âge de 13 ans...
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 247 naissances, 4 reconnaissances, 16 mariages, 257 décès dont 14 immigrants indiens et 24 mort-nés.
A Capesterre : 111 naissances, 17 reconnaissances, 3 mariages, 92 décès dont 3 indiens et 11 mort-nés.
A St Louis : 127 naissances, 8 reconnaissances, 14 mariages, 150 décès dont 3 indiens et 13 mort-nés.
Pour la 1ère fois depuis l'épidémie de choléra, la balance est négative de 114, les mort-nés culminent à 12 % des naissances, en l'absence d'épidémie signalée...
Amédée Dormoy transfère son matériel de Montmein en Guadeloupe à Capesterre de Marie Galante "où la matière première abonde" et crée ainsi une usine centrale sur l’habitation Bernard au dessus de la plage de Petite Anse.
Les cannes des Hauts de Capesterre, chargées aux gares de Beauséjour et de Vidon, arrivent par voie ferrée jusqu'au noeud ferroviaire au dessus de l'usine, elles glissent sur une coulisse de bois de 360 m établie près de Pichery, tombent dans des wagons qui les portent jusqu’à l’usine sur un plan incliné de 540 m et remontent ensuite à vide tirés par un câble en acier tracté par ceux qui descendent en charge.
L'un des chemins de fer passe sur les terres de l'habitation Pichery à l'arrêt, ses cannes sont broyées à l'usine Bernard.
Il ne reste plus que 6 habitations-sucreries en activité, les autres ont, soit arrêté, soit majoritairement été expropriées par le CFC, auprès duquel elles étaient lourdement endettées.
A partir de cette date pratiquement tous les propriétaires d’habitations, sucriers ou seulement planteurs de Guadeloupe ou de Marie Galante seront progressivement ruinés, soit expropriés par leurs créanciers, soit rachetés à bas prix…
Le Crédit Foncier Colonial ne parvient plus à revendre les habitations qu’il exproprie et doit les conserver pour les exploiter en Guadeloupe comme à Marie Galante.
En mars, Alexandre Isaac, radical de gauche, est élu sénateur en remplacement du général De la Jaille.
Il sera réélu jusqu'en 1898 et sera l'un des fondateurs de la Ligue Française pour la Défense des Droits de l'Homme et du Citoyen et vice-président du Comité de Protection et de Défense des Indigènes.
Le Conseil général vote la fin de l'immigration réglementée.
1886 : A Cuba, abolition de l’esclavage anticipée de 2 ans sur la loi de 1880.
Jean Ferréol Guigues, propriétaire de l'habitation Mayombé à Marie-Galante, après un séjour au Vénézuela, pense avoir découvert des mines d’or en Guyane, dans une zone contestée entre la France et le Brésil : il crée la "République de Coumani", 350 habitants, sous Protectorat français avec le journaliste parisien Jules Gros, nommé président à vie, et le Suisse Paul Quartier.
Cette "République" durera moins de 2 ans, le Président et son conseil se destituant mutuellement !
A Marie-Galante, à l'élection municipale partielle, Justin Rinaldo, affranchi par sa mère en 1847, est élu maire de Grand Bourg.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 195 naissances, pas de reconnaissance, 7 mariages, 195 décès dont 6 immigrants indiens et 14 mort-nés.
A Capesterre : 106 naissances, 14 reconnaissances, 6 mariages, 79 décès dont 2 indiens et 12 mort-nés.
A St Louis : 144 naissances, pas de reconnaissance, 14 mariages, 71 décès dont 5 mort-nés.
La balance redevient positive de 100, les mort-nés reviennent à 7 % des naissances...
Expropriation par le CFC de Port-Louis, 83 ha dont 16 en cannes, et de Monrepos, 117 ha dont 7 en cannes, dont les terres rejoignent le patrimoine foncier de l'usine Bernard l'année suivante...
Port-Louis est alors une habitation-sucrerie complète : maison principale en charpente à 1 étage avec galetas (mansarde), moulin à vent avec mécanisme horizontal en fer, sucrerie en maçonnerie avec équipage de 5 chaudières, vinaigrerie attenante. L'habitation emploie 9 immigrants indiens et 12 créoles.
La distillerie appelée "vinaigrerie" était alors accessoire, le rhum n'était pas agricole mais fait après fermentation de la mélasse : l’activité sucrière restait dominante.
Arrêt du moulin de Girard, les cannes seront aussi traitées à l'usine Bernard.
En Guadeloupe, arrivée du nouveau gouverneur Adolphe Le Boucher.
1887 : Le gouverneur Le Boucher, visite Marie-Galante en janvier.
Expropriation par le CFC de Héloin et Gay et surtout de l’usine Bernard de Capesterre que Dormoy perd 2 ans après l’avoir construite…
Le CFC possède maintenant sa propre usine et a augmenté son patrimoine foncier avec Port Louis, Monrepos, Héloin et Gay.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 245 naissances, 2 reconnaissances, 19 mariages, 167 décès dont 7 immigrants indiens et 17 mort-nés.
A Capesterre : 150 naissances, 17 reconnaissances, 10 mariages, 76 décès dont 7 mort-nés.
A St Louis : 153 naissances, pas de reconnaissance, 17 mariages, 94 décès dont 15 mort-nés.
La balance positive dépasse pour la 1ère fois les 200, bien que les mort-nés se maintiennent autour de 7 % des naissances.
Un rapport du consul anglais en Guadeloupe affirme : " The condition of the Indian immigrants in this island and in Guadeloupe … has never responded to the desires of HM Indian Government, nor has it been even in conformity with the laws and regulations ":
On se rapproche de la suspension de l'immigration indienne...
En France, Sadi Carnot est élu président de la République, après la démission de Jules Grévy compromis dans un scandale de décorations…
L’Indochine est une nouvelle Colonie Française, formée de l’union du Cambodge, du Laos, de la Cochinchine, de l’Annam et du Tonkin, conquit successivement.
1888 : Abolition de l’esclavage au Brésil. Seront affranchis plus de 2 millions d’esclaves…
A Marie-Galante, Céran Rosmade est élu maire de Capesterre, Saint Jean Moesan est ré-élu à St Louis.
Hubert Rousseau, petit-fils d'affranchis, est nommé régisseur de l'Hospice Ste Marie.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 185 naissances, pas de reconnaissance, 11 mariages, 175 décès dont 8 immigrants indiens et 20 mort-nés.
A Capesterre : 109 naissances, 14 reconnaissances, 9 mariages, 72 décès dont 10 mort-nés.
A St Louis : 141 naissances, pas de reconnaissance, 14 mariages, 69 décès dont 10 mort-nés.
La balance reste positive de 119, les mort-nés remontent à 9% des naissances...
Expropriation par le CFC de l’habitation St Michel et de son satellite Bouquinquant, rattachés à l’usine Bernard.
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Marie-Louise et ses 60 hectares sont rattachés à Grande-Anse.
Le 24 aôut, le gouvernement de l'Inde interdit la poursuite de l'immigration indienne, le Foreign Office averti le gouvernement français le 18 octobre, la nouvelle arrive en Guadeloupe le 20 novembre.
1889 : En Guadeloupe, 158.660 habitants.
L’immigration indienne s’arrête donc avec l'arrivée le 31 janvier du dernier "Coolie ship" sur le Nantes et Bordeaux avec 600 engagés indiens...
Au total depuis 1854, près de 43.000 travailleurs indiens sont arrivés en Guadeloupe et dépendances.
On les rend responsables de la baisse des salaires et du sous-emploi des Noirs : en effet, les salaires mensuels des travailleurs indiens sont de 12,50 francs pour un homme, 10 francs pour une femme, 6,25 pour un garçon de plus de 10 ans, 5 francs pour une fillette…
Les travailleurs créoles touchent environ 20 francs par mois, un surveillant ou contremaitre pouvait toucher jusqu’à 50 francs.
Les conflits entre indiens et créoles sont de plus en plus fréquents...
On a introduit des Indes un nouvel animal, la mangouste, chargée de lutter contre l’invasion des rats qui ravagent les champs de canne : elle proliférera dans tout l’archipel…
A Marie-Galante, 13.831 habitants.
Expropriation des habitations St Jean et Calebassier. Les terres de cette dernière sont rattachées à l’usine Bernard.
L’usine Bernard produit 10.710 quintaux de sucre, tandis que Grande-Anse produit 15750 qx, au total pour Marie-Galante, avec quelques habitations, 29.900 quintaux de sucre pour une superficie cultivée en canne de 2.752 hectares.
Pour une campagne de 20 semaines de 6 jours de travail, chaque ouvrier guadeloupéen produit en moyenne 75,8 kg de sucre par jour, contre 55,8 kg à Capesterre de Marie Galante et 91,8 kg à Grande-Anse la plus performante…
Le rendement industriel (quantité de sucre par tonne de cannes manipulée) est de 9,69% sur la moyenne guadeloupéenne, mais 9,28% à Capesterre et 9,50% à Grande-Anse.
A Grand Bourg, le maire est Justin Rinaldo : il avait été affranchi à l'âge de 5 ans avec sa mère blanchisseuse en 1847.
Alfred Huyghues-Despointes est Chef du bureau des Douanes, il réside place de l’Embarcadère.
Jean-Georges Rameau est syndic de l’Immigration.
Joseph Dasse est Syndic des gens de mer, il habite place du Fort.
Louis Célestine est gardien du phare.
Charles Kalion est ébéniste et Joseph Elisa forgeron, rue de la Marine.
Léopold Porcène et Prudent Thésauros sont charpentiers rue du Presbytère.
Beaucoup d’artisans, maçons, charpentiers, tonneliers, forgerons, sont restés domiciliés sur les habitations où ils travaillent.
Colbert Baguio est facteur, Toussaint Bicoto courrier des Postes.
Jeanneton Chicot et Alverge Edrom sont sage-femmes, Gaston Raiffer est pharmacien.
Jean Lingot est fossoyeur, Nicolas Bazile sacristin.
Hubert Rousseau est toujours régisseur de l’hospice Sainte Marie, où Augustin Jacas est infirmier.
208 naissances et reconnaissances de paternité, 20 mariages et 151 décès enregistrées à Grand-Bourg par l’officier d’Etat Civil Mésance Banbuck, premier adjoint au maire ou par le maire Justin Rinaldo.
Parmi les décès, 7 immigrants indiens et surtout de nombreux enfants, tout milieu social confondu : 20 morts-nés, 12 avant 1 an, 22 entre 1 et 10 ans, 11 entre 11 et 20 ans…
L’espérance de vie est toujours grévée par une mortalité infantile très élevée : 66 sur 151 décès, soit près de 44%.
Parmi les décès, 7 immigrants indiens et surtout de nombreux enfants, tout milieu social confondu : 20 morts-nés, 12 avant 1 an, 22 entre 1 et 10 ans, 11 entre 11 et 20 ans…
L’espérance de vie est toujours grévée par une mortalité infantile très élevée : 66 sur 151 décès, soit près de 44%.
Naissance d’un fils d’immigrants indiens à Port Louis...
Le 29 décembre, naufrage de la barge " Princesse Béatrice ", selon Léopold Godard, patron de la barge :
" nous trouvant à trois heures et demie du soir... dans le nord-ouest du port de Saint-Louis, la barge " Princesse Béatrice " a coulé à pic en mer sous la violence d’une rafale, le nommé Anatole Dixit dit Nelson a disparu sans que nous l’ayons revu, tout fait présumer qu’il se soit noyé puisque la goélette " Société " qui est partie dans les parages vers neuf heures du soir a sauveté 2 passagers et que malgré ses recherches, elle n’a pu trouver trace des 9 autres naufragés, ces recherches ont cependant duré 3 heures "
Aux Saintes, l'îlet à Cabrit a toujours son pénitencier. Jean Isidore Lognos y est surveillant.
1890 : Nouveau convoi de rapatriement d'engagés indiens au départ de Pointe à Pitre.
Pour ceux qui restent, il faudra attendre le combat de Henry Sidambarom dés 1904 pour que leurs descendants puissent acquérir la nationalité française à partir de 1923...
A Marie-Galante, à St Louis, arrivée du câble du télégraphe venant de Pointe à Pitre et ouverture du 1er bureau :
Le 29 décembre, naufrage de la barge " Princesse Béatrice ", selon Léopold Godard, patron de la barge :
" nous trouvant à trois heures et demie du soir... dans le nord-ouest du port de Saint-Louis, la barge " Princesse Béatrice " a coulé à pic en mer sous la violence d’une rafale, le nommé Anatole Dixit dit Nelson a disparu sans que nous l’ayons revu, tout fait présumer qu’il se soit noyé puisque la goélette " Société " qui est partie dans les parages vers neuf heures du soir a sauveté 2 passagers et que malgré ses recherches, elle n’a pu trouver trace des 9 autres naufragés, ces recherches ont cependant duré 3 heures "
Aux Saintes, l'îlet à Cabrit a toujours son pénitencier. Jean Isidore Lognos y est surveillant.
1890 : Nouveau convoi de rapatriement d'engagés indiens au départ de Pointe à Pitre.
Pour ceux qui restent, il faudra attendre le combat de Henry Sidambarom dés 1904 pour que leurs descendants puissent acquérir la nationalité française à partir de 1923...
A Marie-Galante, à St Louis, arrivée du câble du télégraphe venant de Pointe à Pitre et ouverture du 1er bureau :
Le maire de Grand Bourg, Justin Rinaldo, démissionne, son 1er adjoint Mézance Bambuck le remplace en attendant les élections.
Malgré sa modernisation et le passage à la vapeur, St Charles finit par être exproprié par le CFC...
Expropriation de Barre de l'Ile, les cannes seront par la suite traitées à Doro.
Expropriation de Bonneval, St Charles, St Jean-Baptiste et Grande-Savane loués par le CFC à l’usine de Grande-Anse.
Expropriation de Clairange, Ménard et Grand-Etang qui sont loués par la Sté Gaalon avant d'être rattachés au patrimoine de l’usine Bernard.
197 naissances et reconnaissances de paternité, 38 mariages et 184 décès enregistrées à Grand-Bourg
1891 : En Afrique, la France va conquérir successivement en quelques années : le Sénégal, le Dahomey, la Guinée, le Soudan, la Côte d’Ivoire, formant l’Afrique Occidentale Française : AOF, qui sera officiellement créée en 1895 avec un gouverneur général à Dakar...
Le gouvernement français reprend des négociations avec les Anglais pour essayer de relancer l'immigration indienne : elles dureront jusqu'en 1897 et se termineront par un échec définitif...
Arrivée en Guadeloupe du nouveau gouverneur Louis-Hippolyte-Marie Nouët.
Sécheresse à Marie-Galante.
Expropriation de Coquille et Vidon loués par l’usine Bernard. Pichery aussi est rattaché à l’usine Bernard.
200 naissances et reconnaissances de paternité, 12 mariages et 163 décès enregistrées à Grand-Bourg par l’officier d’Etat Civil Mésance Banbuck, maire par intérim, puis Etienne Versil, son premier adjoint au maire.
1892 : La Martinique est le 1er producteur et exportateur de rhum au monde avec 190.000 hectolitres...
La Guadeloupe produit 36.000 hectolitres de rhum, destiné majoritairement à la consommation locale.
Certains producteurs marie-galantais vendent par l'intermédiaire de producteurs martiniquais, ce qui leur permet d'obtenir des prix plus élevés !
A Marie-Galante, au sortir des élections, les 3 municipalités sont dirigées par des fils ou petits-fils d’esclaves affranchis : Céran Rosmade à Capesterre, Mézance Banbuck à Grand-Bourg et Michel Sanctussy à Saint-Louis.
231 naissances et reconnaissances de paternité, 19 mariages et 148 décès enregistrées à Grand-Bourg.
Malgré sa modernisation et le passage à la vapeur, St Charles finit par être exproprié par le CFC...
Expropriation de Barre de l'Ile, les cannes seront par la suite traitées à Doro.
Expropriation de Bonneval, St Charles, St Jean-Baptiste et Grande-Savane loués par le CFC à l’usine de Grande-Anse.
Expropriation de Clairange, Ménard et Grand-Etang qui sont loués par la Sté Gaalon avant d'être rattachés au patrimoine de l’usine Bernard.
197 naissances et reconnaissances de paternité, 38 mariages et 184 décès enregistrées à Grand-Bourg
1891 : En Afrique, la France va conquérir successivement en quelques années : le Sénégal, le Dahomey, la Guinée, le Soudan, la Côte d’Ivoire, formant l’Afrique Occidentale Française : AOF, qui sera officiellement créée en 1895 avec un gouverneur général à Dakar...
Le gouvernement français reprend des négociations avec les Anglais pour essayer de relancer l'immigration indienne : elles dureront jusqu'en 1897 et se termineront par un échec définitif...
Arrivée en Guadeloupe du nouveau gouverneur Louis-Hippolyte-Marie Nouët.
Sécheresse à Marie-Galante.
Expropriation de Coquille et Vidon loués par l’usine Bernard. Pichery aussi est rattaché à l’usine Bernard.
200 naissances et reconnaissances de paternité, 12 mariages et 163 décès enregistrées à Grand-Bourg par l’officier d’Etat Civil Mésance Banbuck, maire par intérim, puis Etienne Versil, son premier adjoint au maire.
1892 : La Martinique est le 1er producteur et exportateur de rhum au monde avec 190.000 hectolitres...
La Guadeloupe produit 36.000 hectolitres de rhum, destiné majoritairement à la consommation locale.
Certains producteurs marie-galantais vendent par l'intermédiaire de producteurs martiniquais, ce qui leur permet d'obtenir des prix plus élevés !
A Marie-Galante, au sortir des élections, les 3 municipalités sont dirigées par des fils ou petits-fils d’esclaves affranchis : Céran Rosmade à Capesterre, Mézance Banbuck à Grand-Bourg et Michel Sanctussy à Saint-Louis.
231 naissances et reconnaissances de paternité, 19 mariages et 148 décès enregistrées à Grand-Bourg.
Une domestique à Grand-Bourg : Alice Accipé et sa fille
Ouverture de l’école communale de Morne-Lolo.
1893 : En Guadeloupe, 2 députés sont élus aux législatives : Auguste Isaac, frère du sénateur, est élu pour la 1ère fois et Gaston Gerville-Réache est réélu pour la 3ème fois.
A Marie-Galante, les 3 communes sont reliées au nouveau réseau du télégraphe français.
Vital, exproprié par le CFC, est rattaché à l’usine Bernard.
Les héritiers Ducos revendent Bellevue-Laplaine, ancienne habitation des Murat, à Victor Demeulle pour 20.000 francs.
Grande-Anse produit 15.750 quintaux de sucre.
Coût moyen du quintal de sucre rendu en France :
- Moyenne des usines de Guadeloupe : 43,07 F
- A Marie Galante : Grande-Anse la plus performante 39 F et Bernard à Capesterre 46,83 F, soit la 3ème plus mauvaise performance.
230 naissances et reconnaissances de paternité, 15 mariages et 140 décès enregistrées à Grand-Bourg.
Ouverture de l’école communale de Morne-Lolo.
1893 : En Guadeloupe, 2 députés sont élus aux législatives : Auguste Isaac, frère du sénateur, est élu pour la 1ère fois et Gaston Gerville-Réache est réélu pour la 3ème fois.
A Marie-Galante, les 3 communes sont reliées au nouveau réseau du télégraphe français.
Vital, exproprié par le CFC, est rattaché à l’usine Bernard.
Les héritiers Ducos revendent Bellevue-Laplaine, ancienne habitation des Murat, à Victor Demeulle pour 20.000 francs.
Grande-Anse produit 15.750 quintaux de sucre.
Coût moyen du quintal de sucre rendu en France :
- Moyenne des usines de Guadeloupe : 43,07 F
- A Marie Galante : Grande-Anse la plus performante 39 F et Bernard à Capesterre 46,83 F, soit la 3ème plus mauvaise performance.
230 naissances et reconnaissances de paternité, 15 mariages et 140 décès enregistrées à Grand-Bourg.
1894 : En France, début de l'Affaire Dreyfus...
Le 20 mars, création du Ministère des Colonies, qui ne dépendent plus de la Marine.
A Paris, le 25 juin, le Président Sadi Carnot est blessé d'un coup de poignard par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio, il meurt des suites de ses blessures, peu après minuit. De 1892 à 1894, la France a connu une vague d'attentats anarchistes qui a provoqué la terreur parmi la population.
En Guadeloupe, 167.099 habitants.
Arrivée du nouveau gouverneur Noel Pardon.
Il écrira : "On voit beaucoup ce qu’on appelle le petit Blanc, c’est un individu sans position ni ressources connues, vivant de petits moyens : un jour commandeur sur une habitation, matelot demain, pêcheur au besoin, corsaire quand il peut et courant après la fortune qui le fuit toujours"…
A Marie-Galante, 14.729 habitants.
Dans la nuit du 14 au 15 juillet, nouvel incendie de Grand-Bourg : une grande partie des documents brûlent dans la mairie.
Seulement 46 naissances et reconnaissances de paternité, 14 mariages et 46 décès enregistrées à Grand-Bourg : ils ne concernent de fait que les actes postérieurs au 1er août, date du rétablissement de l’état civil.
La mortalité infantile reste toujours au premier plan : ici à Capesterre, 22 nouveaux nés en 1 an...
Le 20 mars, création du Ministère des Colonies, qui ne dépendent plus de la Marine.
A Paris, le 25 juin, le Président Sadi Carnot est blessé d'un coup de poignard par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio, il meurt des suites de ses blessures, peu après minuit. De 1892 à 1894, la France a connu une vague d'attentats anarchistes qui a provoqué la terreur parmi la population.
En Guadeloupe, 167.099 habitants.
Arrivée du nouveau gouverneur Noel Pardon.
Il écrira : "On voit beaucoup ce qu’on appelle le petit Blanc, c’est un individu sans position ni ressources connues, vivant de petits moyens : un jour commandeur sur une habitation, matelot demain, pêcheur au besoin, corsaire quand il peut et courant après la fortune qui le fuit toujours"…
A Marie-Galante, 14.729 habitants.
Dans la nuit du 14 au 15 juillet, nouvel incendie de Grand-Bourg : une grande partie des documents brûlent dans la mairie.
Seulement 46 naissances et reconnaissances de paternité, 14 mariages et 46 décès enregistrées à Grand-Bourg : ils ne concernent de fait que les actes postérieurs au 1er août, date du rétablissement de l’état civil.
La mortalité infantile reste toujours au premier plan : ici à Capesterre, 22 nouveaux nés en 1 an...
Cyclone en Guadeloupe et à Marie Galante le 20 septembre. Un bateau de pêche est coulé, un noyé.
Le maire de Grand Bourg sera absent le surlendemain lors de la visite du gouverneur Noel Pardon, ce qui lui vaudra 3 mois de suspension : " Considérant que le sieur Banbuck, maire du Grand-Bourg, prévenu par dépêche et, à deux reprises, par des agents municipaux, de l’arrivée du Gouverneur qui se rendait à Grand-Bourg pour distribuer des secours aux victimes de l’ouragan du 20 septembre, a refusé de se présenter à la mairie, où se trouvait le chef de la colonie...qu’il a ainsi gravement manqué à ses devoirs envers ses administrés dont il aurait dû être le premier à exposer les souffrances et les besoins".
1895 : En France, Félix Faure est élu Président de la République le 17 janvier.
En Guadeloupe, arrivée en juin du gouverneur Delphino Moracchini, qui permutte avec Noel Pardon qui part en Martinique.
A Marie-Galante, sécheresse...
Expropriation finale de Bontemps-Girard, Mayombé et Grand-Bassin, le foncier rejoint l'usine Bernard…
Selon la Chambre d’Agriculture, il existe encore "quelques moulins à vent qui tournent, mais ils battent déjà d’une aile et leur agonie ne sera pas longue"...
Quelques années plus tard, celui de Port-Louis fera partie des survivants lors du cyclone de 1928, l’un des rares reconstruit pour encore 5 ans, avant le passage à la vapeur…
Le maire de Grand Bourg sera absent le surlendemain lors de la visite du gouverneur Noel Pardon, ce qui lui vaudra 3 mois de suspension : " Considérant que le sieur Banbuck, maire du Grand-Bourg, prévenu par dépêche et, à deux reprises, par des agents municipaux, de l’arrivée du Gouverneur qui se rendait à Grand-Bourg pour distribuer des secours aux victimes de l’ouragan du 20 septembre, a refusé de se présenter à la mairie, où se trouvait le chef de la colonie...qu’il a ainsi gravement manqué à ses devoirs envers ses administrés dont il aurait dû être le premier à exposer les souffrances et les besoins".
1895 : En France, Félix Faure est élu Président de la République le 17 janvier.
En Guadeloupe, arrivée en juin du gouverneur Delphino Moracchini, qui permutte avec Noel Pardon qui part en Martinique.
A Marie-Galante, sécheresse...
Expropriation finale de Bontemps-Girard, Mayombé et Grand-Bassin, le foncier rejoint l'usine Bernard…
Selon la Chambre d’Agriculture, il existe encore "quelques moulins à vent qui tournent, mais ils battent déjà d’une aile et leur agonie ne sera pas longue"...
Quelques années plus tard, celui de Port-Louis fera partie des survivants lors du cyclone de 1928, l’un des rares reconstruit pour encore 5 ans, avant le passage à la vapeur…
Un moulin de l'île à l'arrêt en 1895...
L'Etat Civil de Grand Bourg a été pertubé par l'incendie de juillet dernier : 67 naissances, plus un jugement de rattrapage concernant 40 "oubliés" de l'an dernier, dont les actes ont été détruits, total qui ne semble pas vraisemblable, idem pour les seuls 43 décès...
A Capesterre : 106 naissances, 54 décès.
A St Louis : 123 naissances, 65 décès.
Mézance Bambuck est devenu Conseiller général et cosigne en décembre la demande d'indemnités suite à l'incendie :
L'Etat Civil de Grand Bourg a été pertubé par l'incendie de juillet dernier : 67 naissances, plus un jugement de rattrapage concernant 40 "oubliés" de l'an dernier, dont les actes ont été détruits, total qui ne semble pas vraisemblable, idem pour les seuls 43 décès...
A Capesterre : 106 naissances, 54 décès.
A St Louis : 123 naissances, 65 décès.
Mézance Bambuck est devenu Conseiller général et cosigne en décembre la demande d'indemnités suite à l'incendie :
Le cours du sucre continue à baisser : c’est la fin de la grande période sucrière, le "poto mitan" qu’était le sucre s’est effondré…
1896 : A Athènes, 1er Jeux Olympiques, lancés en 1894 par le Baron Pierre de Coubertin.
Alfred Nobel, chimiste suédois inventeur de la dynamite et marchand d'armes, meurt sans héritier. Il lègue sa fortune - 31,5 millions de couronnes suédoises de l'époque, ce qui est estimé à 179 millions d'euros - à une Fondation chargée de décerner 5 Prix - Chimie, Physique, Médecine, Littérature et Paix – distribués annuellement : le premier Prix Nobel sera décerné en 1901.
Le 15 septembre, la Compagnie Générale Transatlantique lance le premier service rapide mensuel Marseille-Antilles-New York avec le paquebot Ville de Brest.
1896 : A Athènes, 1er Jeux Olympiques, lancés en 1894 par le Baron Pierre de Coubertin.
Alfred Nobel, chimiste suédois inventeur de la dynamite et marchand d'armes, meurt sans héritier. Il lègue sa fortune - 31,5 millions de couronnes suédoises de l'époque, ce qui est estimé à 179 millions d'euros - à une Fondation chargée de décerner 5 Prix - Chimie, Physique, Médecine, Littérature et Paix – distribués annuellement : le premier Prix Nobel sera décerné en 1901.
Le 15 septembre, la Compagnie Générale Transatlantique lance le premier service rapide mensuel Marseille-Antilles-New York avec le paquebot Ville de Brest.
En Guadeloupe, Leopoldo Petreluzzi, capitaine au long cours, arrive d’Italie sur son trois-mâts et mouille à Pointe-à-Pitre.
Il fonde la même année l’Agence Petrelluzzi : les Petreluzzi resteront agents maritimes de père en fils jusqu’à nos jours.
A Marie Galante, la Colonie possède 4 Habitations : Vidon et Bontemps Girard qu'elle loue au CFC, Mayombé et Grand Bassinelle qu'elle a vendu aux enchères à Mr Chaliac...
Il fonde la même année l’Agence Petrelluzzi : les Petreluzzi resteront agents maritimes de père en fils jusqu’à nos jours.
A Marie Galante, la Colonie possède 4 Habitations : Vidon et Bontemps Girard qu'elle loue au CFC, Mayombé et Grand Bassinelle qu'elle a vendu aux enchères à Mr Chaliac...
Beauregard est loué par l’usine Bernard qui produit 13.092 quintaux, pour 12.256 à Grande-Anse, en baisse.
L’usine Bernard en 1895
Mme Vve Baucage, propriétaire de l’habitation Vangout modernisée en 1865, cesse toute activité et vends le moulin à vapeur horizontal et toute la machinerie à la distillerie Delisle à Petit-Canal en Guadeloupe.
L’Etat Civil de Grand Bourg publie la liste des "décédés ou disparus en mer pendant les années 1894, 1895, 1896", on retrouve Saint Henry Wachter Sehuit avec 21 autres disparus le 1er février : la barge à voile Antonio, commandée par Calixte Otz est partie de St Louis le 30 janvier à 5 heures du soir, non lestée et avec un fort chargement de bois de campêche, elle est couchée par un coup de vent à 11 milles de St Louis et 10 miles de Ste Anne, elle embarque de l'eau et chavire avant que l'équipage ne puisse amener les voiles, tous les passagers sont tombés à l'eau. 1 seul survivant, le matelot Alphonse Sigriari, qui a réussi à se cramponer à des débris et a été repêché vers 9 heures par la barge Marie Amélie qui allait à Trois Rivières.
Mme Vve Baucage, propriétaire de l’habitation Vangout modernisée en 1865, cesse toute activité et vends le moulin à vapeur horizontal et toute la machinerie à la distillerie Delisle à Petit-Canal en Guadeloupe.
L’Etat Civil de Grand Bourg publie la liste des "décédés ou disparus en mer pendant les années 1894, 1895, 1896", on retrouve Saint Henry Wachter Sehuit avec 21 autres disparus le 1er février : la barge à voile Antonio, commandée par Calixte Otz est partie de St Louis le 30 janvier à 5 heures du soir, non lestée et avec un fort chargement de bois de campêche, elle est couchée par un coup de vent à 11 milles de St Louis et 10 miles de Ste Anne, elle embarque de l'eau et chavire avant que l'équipage ne puisse amener les voiles, tous les passagers sont tombés à l'eau. 1 seul survivant, le matelot Alphonse Sigriari, qui a réussi à se cramponer à des débris et a été repêché vers 9 heures par la barge Marie Amélie qui allait à Trois Rivières.
Les disparus seront rajoutés à l'Etat Civil de chaque commune par jugement de mai 1898.
1897 : L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 177 naissances, 150 décès.
A Capesterre : 122 naissances, 69 décès.
A St Louis : 106 naissances, 77 décès.
Bontemps-Girard est loué par l’usine Bernard.
Cyclone en Guadeloupe et à Marie Galante.
La misère s’amplifie, surtout à Marie Galante…
Pour couronner le tout, tremblement de terre de magnitude 8 le 29 août au niveau du Petit Cul de Sac Marin qui détruira partiellement Pointe-à-Pitre…
1898 : Conférence de Bruxelles : Réunion internationale avec la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Russie et la Suède pour essayer d’enrayer la baisse du cours du sucre : constat d’échec en l’absence de participation des Etats-Unis…
En France, Pierre et Marie Curie découvrent le Radium.
Emile Zola publie dans le quotidien L'Aurore une lettre ouverte au Président de la République pour la défense du capitaine Dreyfus : "J'accuse"...
A Marie-Galante, Hubert Rousseau, ancien régisseur de l'hospice, devenu Conseiller Général en 1895, accéde à la charge de notaire en remplacant Maître Charles Coudroy de Lauréal.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 143 naissances, 110 décès.
A Capesterre : 91 naissances, 64 décès.
A St Louis : 102 naissances, 72 décès.
Le CFC décide la fermeture de l’usine Bernard à Capesterre, totalement non rentable, décision qui sera annulée, l’usine continuera à fonctionner à perte…
Bellevue-Ducos est louée par Victor Demeulle à la Sté Hippolyte de Retz et Cie, donc à l'usine de Grande Anse.
Arrêt définitif des moulins de Houelche, de St Michel et de Beauregard.
En Guadeloupe, 2 députés sont élus : Hégésippe Légitimus, fils de marin-pêcheur d'origine marie-galantaise, fondateur du Parti Ouvrier de la Guadeloupe et Gaston Gerville-Réache, radical de gauche, disciple de Schoelcher.
Construction du nouveau pont de la Gabarre sur la Rivière Salée, en structure métallique réalisé par les ateliers Eiffel.
1899 : En France, le 16 février, le Président Félix Faure meurt dans les bras de sa maitresse à l’Elysée...
Emile Loubet est élu à sa place par l’Assemblée Nationale le 18 février. Gaston Doumergue est ministre des Colonies.
Le 31 mars, après 26 mois de travaux, la Tour Eiffel est inaugurée avant l’Exposition Universelle de Paris.
1897 : L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 177 naissances, 150 décès.
A Capesterre : 122 naissances, 69 décès.
A St Louis : 106 naissances, 77 décès.
Bontemps-Girard est loué par l’usine Bernard.
Cyclone en Guadeloupe et à Marie Galante.
La misère s’amplifie, surtout à Marie Galante…
Pour couronner le tout, tremblement de terre de magnitude 8 le 29 août au niveau du Petit Cul de Sac Marin qui détruira partiellement Pointe-à-Pitre…
1898 : Conférence de Bruxelles : Réunion internationale avec la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Russie et la Suède pour essayer d’enrayer la baisse du cours du sucre : constat d’échec en l’absence de participation des Etats-Unis…
En France, Pierre et Marie Curie découvrent le Radium.
Emile Zola publie dans le quotidien L'Aurore une lettre ouverte au Président de la République pour la défense du capitaine Dreyfus : "J'accuse"...
A Marie-Galante, Hubert Rousseau, ancien régisseur de l'hospice, devenu Conseiller Général en 1895, accéde à la charge de notaire en remplacant Maître Charles Coudroy de Lauréal.
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 143 naissances, 110 décès.
A Capesterre : 91 naissances, 64 décès.
A St Louis : 102 naissances, 72 décès.
Le CFC décide la fermeture de l’usine Bernard à Capesterre, totalement non rentable, décision qui sera annulée, l’usine continuera à fonctionner à perte…
Bellevue-Ducos est louée par Victor Demeulle à la Sté Hippolyte de Retz et Cie, donc à l'usine de Grande Anse.
Arrêt définitif des moulins de Houelche, de St Michel et de Beauregard.
En Guadeloupe, 2 députés sont élus : Hégésippe Légitimus, fils de marin-pêcheur d'origine marie-galantaise, fondateur du Parti Ouvrier de la Guadeloupe et Gaston Gerville-Réache, radical de gauche, disciple de Schoelcher.
Construction du nouveau pont de la Gabarre sur la Rivière Salée, en structure métallique réalisé par les ateliers Eiffel.
1899 : En France, le 16 février, le Président Félix Faure meurt dans les bras de sa maitresse à l’Elysée...
Emile Loubet est élu à sa place par l’Assemblée Nationale le 18 février. Gaston Doumergue est ministre des Colonies.
Le 31 mars, après 26 mois de travaux, la Tour Eiffel est inaugurée avant l’Exposition Universelle de Paris.
Le 6 mai, début de la 4ème Exposition Universelle qui s’étend sur le Champ de Mars pour la Révolution Industrielle, le nouveau Palais du Trocadéro pour l’Art Nouveau et l’Esplanade des Invalides pour nos Colonies, où 400 Africains seront exhibés dans un "village nègre"…
Jusqu’au 31 octobre, elle recevra 32 millions de visiteurs…
Jusqu’au 31 octobre, elle recevra 32 millions de visiteurs…
En Guadeloupe, cyclone le 7 août suivi d’un nouvel incendie de Pointe-à-Pitre le 17 août.
Certains parlent de complots des colons qui veulent livrer la colonie aux Américains…en fait il s’agissait plus d’escroquerie à l’assurance !
A Marie-Galante, le cyclone du 7 aôut fait beaucoup de dégâts : " Beaucoup de toitures ont été enlevées, la campagne a été ravagée ; il n’y a pas eu de victimes "
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 166 naissances, 161 décès.
A Capesterre : 137 naissances, 83 décès.
A St Louis : 124 naissances, 124 décès.
Résultats probablement faussés par le rajout des victimes du naufrage de 1894...
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Bellevue-Ducos, ancienne habitation des Murat, avec ses 252 hectares pour 7.500 F (estimée 104.000 F en 1868...) qui rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse...
20 distilleries à Marie Galante.
Ne vont subsister que quelques anciennes habitations-sucreries qui ont pu échapper à l’expropriation et qui vont survivre en se transformant en distillerie, produisant du rhum avec leur moulin à vent pour la consommation locale.
Certains parlent de complots des colons qui veulent livrer la colonie aux Américains…en fait il s’agissait plus d’escroquerie à l’assurance !
A Marie-Galante, le cyclone du 7 aôut fait beaucoup de dégâts : " Beaucoup de toitures ont été enlevées, la campagne a été ravagée ; il n’y a pas eu de victimes "
L'Etat Civil de Grand Bourg retrouve : 166 naissances, 161 décès.
A Capesterre : 137 naissances, 83 décès.
A St Louis : 124 naissances, 124 décès.
Résultats probablement faussés par le rajout des victimes du naufrage de 1894...
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Bellevue-Ducos, ancienne habitation des Murat, avec ses 252 hectares pour 7.500 F (estimée 104.000 F en 1868...) qui rejoignent le domaine foncier de Grande-Anse...
20 distilleries à Marie Galante.
Ne vont subsister que quelques anciennes habitations-sucreries qui ont pu échapper à l’expropriation et qui vont survivre en se transformant en distillerie, produisant du rhum avec leur moulin à vent pour la consommation locale.
Carte non datée conservée aux ANOM : en analysant les habitations absentes, elle peut avoir été réalisée entre 1887 et 1924...
XXème siècle, première moitié de 1900 à 1949 : le sucre poursuit sa chute, un répit économique grâce au rhum...
1900 : En France, l’espérance de vie a augmenté : 45 ans pour les hommes, 48 pour les femmes…
En Guadeloupe, inauguration de la première TSF au Gosier, reliant par radio la Guadeloupe à la Métropole.
A Marie-Galante, l’usine de Grande-Anse produit 12.639 quintaux, l’usine Bernard 7.851, moitié moins en 4 ans, du fait de la sécheresse. Le total du sucre marie-galantais est de 23.210 quintaux.
Le CFC donne l’usine Bernard en location à Louis de Gaalon, négociant à Pointe-à-Pitre pour 20.000 F par an.
Plus que 2.000 hectares cultivés en vivres et cultures d’exportation à Marie Galante, soit 2 fois moins qu’en 1850.
Gabriel Bade devient maire de Capesterre, pour 25 ans...
Hubert Rousseau, conseiller général, est élu maire de Grand Bourg, Mésance Bambuck est 1er adjoint.
XXème siècle, première moitié de 1900 à 1949 : le sucre poursuit sa chute, un répit économique grâce au rhum...
1900 : En France, l’espérance de vie a augmenté : 45 ans pour les hommes, 48 pour les femmes…
En Guadeloupe, inauguration de la première TSF au Gosier, reliant par radio la Guadeloupe à la Métropole.
A Marie-Galante, l’usine de Grande-Anse produit 12.639 quintaux, l’usine Bernard 7.851, moitié moins en 4 ans, du fait de la sécheresse. Le total du sucre marie-galantais est de 23.210 quintaux.
Le CFC donne l’usine Bernard en location à Louis de Gaalon, négociant à Pointe-à-Pitre pour 20.000 F par an.
Plus que 2.000 hectares cultivés en vivres et cultures d’exportation à Marie Galante, soit 2 fois moins qu’en 1850.
Gabriel Bade devient maire de Capesterre, pour 25 ans...
Hubert Rousseau, conseiller général, est élu maire de Grand Bourg, Mésance Bambuck est 1er adjoint.
Un tour dans l’Etat Civil des 3 communes :
- 118 naissances et reconnaissances de paternité, 11 mariages et 50 décès enregistrées à Capesterre par l’officier d’Etat Civil Charles Vergé-Dépré.
- 107 naissances et reconnaissances de paternité, 11 mariages et 60 décès enregistrées à Saint-Louis par l’officier d’Etat Civil Childebert Fadat.
- 143 naissances et reconnaissances de paternité, 12 mariages et 126 décès enregistrées à Grand-Bourg par l’officier d’Etat Civil Etienne Versil, la mortalité de Grand-Bourg est toujours plus élevée, elle regroupe aussi les morts à l’Hospice Sainte Marie, qui dessert les 3 communes. modifier un élément..
- 118 naissances et reconnaissances de paternité, 11 mariages et 50 décès enregistrées à Capesterre par l’officier d’Etat Civil Charles Vergé-Dépré.
- 107 naissances et reconnaissances de paternité, 11 mariages et 60 décès enregistrées à Saint-Louis par l’officier d’Etat Civil Childebert Fadat.
- 143 naissances et reconnaissances de paternité, 12 mariages et 126 décès enregistrées à Grand-Bourg par l’officier d’Etat Civil Etienne Versil, la mortalité de Grand-Bourg est toujours plus élevée, elle regroupe aussi les morts à l’Hospice Sainte Marie, qui dessert les 3 communes. modifier un élément..
1901 : En Guadeloupe, 118.112 habitants.
Arrivée du nouveau gouverneur Martial Merlin.
Renouvellement triennal du Conseil Général avec 3 membres marie-galantais sur 36 : Hubert Rousseau, Mésance Bambuck et Abel Ariste.
Sur les 42.595 "coolies" indiens introduits comme engagés pour 5 ans entre 1854 et 1889, en tenant compte des morts et des rapatriés, il ne reste plus que 1.041 engagés et 14.074 "libérés"… Leur salaire minimum est de 12 F 50 pour les hommes, 10 F pour les femmes, 6 F 25 pour les garçons au-dessus de 10 ans et 5 F pour les filles.
A Marie-Galante, la population stagne à 15.182 habitants, dont 7.005 à Grand Bourg, du fait de la misère et de l’immigration en Guadeloupe.
Le bateau à vapeur relie l’île à la Guadeloupe tous les mercredis et un dimanche par mois.
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Bellevue-Ducos 200 hectares, Montplaisir 60 hectares. Ils rachètent aussi 4 habitations déjà louées depuis 1892 ou 94 : Grande-Savane 61 ha, Bonneval 78 ha, Saint-Louis 195 ha, St Charles et Jean-Baptiste 192 ha : le domaine foncier de Grande-Anse atteint ainsi 2.332 hectares…
Les résultats de l’usine Bernard avec la nouvelle gérance de la Société Louis Gaalon et Cie sont catastrophiques, en partie à cause de la sécheresse…
La Société rachète les terres de l'habitation Beauregard à l'arrêt, et donc elle exploite déja les cannes.
Arrêt définitif des moulins de Beaurenom, Bonneval, Grande Savane, Les Basses.
Gabriel Bade crée une distillerie sur l'ancienne sucrerie Bellevue Bézard qu'il a acquis en 1883 et qui est à l'arrêt.
Dans un contexte de crise socio-économique, incendie probablement criminel de Grand-Bourg dans la nuit du 18 au 19 août : une femme invalide de 82 ans, Rosalie, est morte, 600 personnes sont concernées.
Selon Alcide Terrac, rédacteur en chef de La République :
" Grand-Bourg n’existe presque plus. La Grande rue est entièrement détruite depuis la Marine jusqu’à la prison qui n’a pas brûlé. Toute la rue Beaurenon est incendiée jusqu’à l’angle de la rue du Presbytère. Toute la rue Jacob, toute la rue Jubelin, la rue du Presbytère jusqu’à la rue de la Marine jusque et y compris la boulangerie Saint-Blancat ne sont qu’un lamentable monceau de décombres. Il ne reste donc plus que la rue projetée, la rue des Veuves, l’extrémité nord de la rue du Presbytère, la rue de la Marine de la boulangerie St Blancat au lagon et les maisons sur le littoral place du fort ... Deux cents maisons environ ont été la proie des flammes."
Ont échappé aux flammes la pharmacie Arsonneau, l’église, la maison des Sœurs, la prison et la caserne de gendarmerie...
Arrivée du nouveau gouverneur Martial Merlin.
Renouvellement triennal du Conseil Général avec 3 membres marie-galantais sur 36 : Hubert Rousseau, Mésance Bambuck et Abel Ariste.
Sur les 42.595 "coolies" indiens introduits comme engagés pour 5 ans entre 1854 et 1889, en tenant compte des morts et des rapatriés, il ne reste plus que 1.041 engagés et 14.074 "libérés"… Leur salaire minimum est de 12 F 50 pour les hommes, 10 F pour les femmes, 6 F 25 pour les garçons au-dessus de 10 ans et 5 F pour les filles.
A Marie-Galante, la population stagne à 15.182 habitants, dont 7.005 à Grand Bourg, du fait de la misère et de l’immigration en Guadeloupe.
Le bateau à vapeur relie l’île à la Guadeloupe tous les mercredis et un dimanche par mois.
Les héritiers De Retz rachètent l’habitation Bellevue-Ducos 200 hectares, Montplaisir 60 hectares. Ils rachètent aussi 4 habitations déjà louées depuis 1892 ou 94 : Grande-Savane 61 ha, Bonneval 78 ha, Saint-Louis 195 ha, St Charles et Jean-Baptiste 192 ha : le domaine foncier de Grande-Anse atteint ainsi 2.332 hectares…
Les résultats de l’usine Bernard avec la nouvelle gérance de la Société Louis Gaalon et Cie sont catastrophiques, en partie à cause de la sécheresse…
La Société rachète les terres de l'habitation Beauregard à l'arrêt, et donc elle exploite déja les cannes.
Arrêt définitif des moulins de Beaurenom, Bonneval, Grande Savane, Les Basses.
Gabriel Bade crée une distillerie sur l'ancienne sucrerie Bellevue Bézard qu'il a acquis en 1883 et qui est à l'arrêt.
Dans un contexte de crise socio-économique, incendie probablement criminel de Grand-Bourg dans la nuit du 18 au 19 août : une femme invalide de 82 ans, Rosalie, est morte, 600 personnes sont concernées.
Selon Alcide Terrac, rédacteur en chef de La République :
" Grand-Bourg n’existe presque plus. La Grande rue est entièrement détruite depuis la Marine jusqu’à la prison qui n’a pas brûlé. Toute la rue Beaurenon est incendiée jusqu’à l’angle de la rue du Presbytère. Toute la rue Jacob, toute la rue Jubelin, la rue du Presbytère jusqu’à la rue de la Marine jusque et y compris la boulangerie Saint-Blancat ne sont qu’un lamentable monceau de décombres. Il ne reste donc plus que la rue projetée, la rue des Veuves, l’extrémité nord de la rue du Presbytère, la rue de la Marine de la boulangerie St Blancat au lagon et les maisons sur le littoral place du fort ... Deux cents maisons environ ont été la proie des flammes."
Ont échappé aux flammes la pharmacie Arsonneau, l’église, la maison des Sœurs, la prison et la caserne de gendarmerie...
1902 : Le cours du sucre est à son plus bas niveau, du fait de la surproduction mondiale et de la politique de "dumping" menée par les pays européens producteurs de sucre de betterave.
Cette crise sucrière mondiale entraine la "Conférence Sucrière Internationale" de Bruxelles : pour assainir le marché et limiter la spéculation, il est décidé de supprimer les primes accordées aux producteurs, dont pour nos colonies le "déchet colonial" , prime de 6 à 8 F par quintal.
Décret étendant aux colonies de la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion les lois de 1882, 1884 et 1886 sur l'obligation, la gratuité et la laïcité de l'enseignement scolaire.
Cette crise sucrière mondiale entraine la "Conférence Sucrière Internationale" de Bruxelles : pour assainir le marché et limiter la spéculation, il est décidé de supprimer les primes accordées aux producteurs, dont pour nos colonies le "déchet colonial" , prime de 6 à 8 F par quintal.
Décret étendant aux colonies de la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion les lois de 1882, 1884 et 1886 sur l'obligation, la gratuité et la laïcité de l'enseignement scolaire.
En Martinique, le 8 mai 1802, St Pierre de la Martinique est détruit par l’éruption de la Montagne Pelée avec 26.000 morts et seulement 2 survivants : ainsi disparaît le premier port de la Martinique et les principales distilleries travaillant pour l’exportation.
Cette catastrophe favorisera le développement du rhum dans l’archipel guadeloupéen, en particulier pour l’exportation…
A Marie-Galante, des pluies de cendres s'abattent sur l'île et plus grave : "Le 13 mai dans l’après-midi, vers trois heures, sept cadavres dont trois de femmes et quatre d’hommes provenant de la catastrophe de la Martinique ont été repêchés à Grand-Bourg à hauteur de l’habitation Murat. Ces cadavres portaient tous des traces de fortes brûlures et étaient déjà en état de putréfaction. M. Rousseau, le maire du Grand-Bourg, les a fait recueillir et placer dans des caisses, puis inhumer dans le cimetière de la commune en présence d’une foule nombreuse et recueillie, après toutefois une imposante cérémonie funèbre célébrée par M. l’archiprêtre Portalier"
Arrêt définitif des moulins de Etang Noir, Bézard, Borée, Calebassier.
Arrêt de Pirogue qui fonctionnait encore avec son système "bourbonnien" à vapeur, racheté par Raoul Bonnet, qui rachète aussi les terres de l'habitation Etang Noir, les cannes iront dans sa future usine Doro.
L’extrême concentration foncière marie-galantaise et le manque de bonnes terres mettent les travailleurs agricoles dans l’impossibilité de résister à la pression des usiniers, seuls employeurs restants.
Les conditions de travail et de rémunération s’aggravent : 1 F la journée de travail, dont la durée tend à s’allonger…
En Guadeloupe, première voiture postale à pétrole entre Basse-Terre et Pointe-à-Pitre.
1903 : En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur, le vicomte Paul Marie Armand de la Loyère.
Adolphe Cicéron est élu sénateur le 4 janvier.
Cette catastrophe favorisera le développement du rhum dans l’archipel guadeloupéen, en particulier pour l’exportation…
A Marie-Galante, des pluies de cendres s'abattent sur l'île et plus grave : "Le 13 mai dans l’après-midi, vers trois heures, sept cadavres dont trois de femmes et quatre d’hommes provenant de la catastrophe de la Martinique ont été repêchés à Grand-Bourg à hauteur de l’habitation Murat. Ces cadavres portaient tous des traces de fortes brûlures et étaient déjà en état de putréfaction. M. Rousseau, le maire du Grand-Bourg, les a fait recueillir et placer dans des caisses, puis inhumer dans le cimetière de la commune en présence d’une foule nombreuse et recueillie, après toutefois une imposante cérémonie funèbre célébrée par M. l’archiprêtre Portalier"
Arrêt définitif des moulins de Etang Noir, Bézard, Borée, Calebassier.
Arrêt de Pirogue qui fonctionnait encore avec son système "bourbonnien" à vapeur, racheté par Raoul Bonnet, qui rachète aussi les terres de l'habitation Etang Noir, les cannes iront dans sa future usine Doro.
L’extrême concentration foncière marie-galantaise et le manque de bonnes terres mettent les travailleurs agricoles dans l’impossibilité de résister à la pression des usiniers, seuls employeurs restants.
Les conditions de travail et de rémunération s’aggravent : 1 F la journée de travail, dont la durée tend à s’allonger…
En Guadeloupe, première voiture postale à pétrole entre Basse-Terre et Pointe-à-Pitre.
1903 : En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur, le vicomte Paul Marie Armand de la Loyère.
Adolphe Cicéron est élu sénateur le 4 janvier.
Nouvelles pièces de monnaie pour la Guadeloupe
A Marie-Galante, Raoul Bonnet, commerçant de Pointe-à-Pitre d’origine marie-galantaise, engage la totalité de sa fortune dans la création de 2 nouvelles usines centrales : Pirogue et Doro.
Il transforme Pirogue en usine centrale pour manipuler les cannes des Hauts qui ne peuvent être transportées à Grande-Anse ou à Capesterre "à cause des difficultés de viabilité ou de l’éloignement"
Il crée de toutes pièces l’usine Doro sur les ruines de l'habitation sucrière Doreau, abandonnée depuis 1849, dans une région délaissée, sans chemins d’accès, faisant le pari d’une renaissance de la canne dans la région des Bas…
La Société commandite H. de Retz et Cie se transforme en Société Anonyme de la Sucrerie de Grande-Anse, elle n’a plus aucune dette hypothécaire, alors qu’à la même période les autres usines de Guadeloupe croulent sous leurs dettes…
" Ils auront pu survivre à la crise aussi parce qu’ils ont su éviter le recours aux prêts du Crédit Foncier Colonial, dont le coût était très élevé pour l’époque : 8% d’intérêts plus 1,2 % de frais d’administration, alors qu’il était possible d’emprunter à long terme à 4 à 5% fin XIXème .
C’est ainsi que 36 propriétaires d’habitations-sucrerie et 3 usiniers ont été victimes du CFC avec ses conditions rigoureuses d’octroi : 1 seul semestre de retard de remboursement entraine la procédure d’expropriation forcée et la ruine du propriétaire "…
Comme le dit Schnakenbourg "Le Crédit Foncier Colonial porte une responsabilité écrasante dans le lent processus d’élimination des usiniers de Guadeloupe, comme Darboussier et Beauport"…
La population reste stable : 15.182 habitants dont 7.005 à Grand Bourg, 4 .121 à St Louis et 4.056 à Capesterre.
Pour l’Etat Civil, les 3 communes réunies : 395 naissances, 274 décès et 40 mariages.
L’Annuaire de la Guadeloupe et Dépendances présente Marie-Galante :
A Marie-Galante, Raoul Bonnet, commerçant de Pointe-à-Pitre d’origine marie-galantaise, engage la totalité de sa fortune dans la création de 2 nouvelles usines centrales : Pirogue et Doro.
Il transforme Pirogue en usine centrale pour manipuler les cannes des Hauts qui ne peuvent être transportées à Grande-Anse ou à Capesterre "à cause des difficultés de viabilité ou de l’éloignement"
Il crée de toutes pièces l’usine Doro sur les ruines de l'habitation sucrière Doreau, abandonnée depuis 1849, dans une région délaissée, sans chemins d’accès, faisant le pari d’une renaissance de la canne dans la région des Bas…
La Société commandite H. de Retz et Cie se transforme en Société Anonyme de la Sucrerie de Grande-Anse, elle n’a plus aucune dette hypothécaire, alors qu’à la même période les autres usines de Guadeloupe croulent sous leurs dettes…
" Ils auront pu survivre à la crise aussi parce qu’ils ont su éviter le recours aux prêts du Crédit Foncier Colonial, dont le coût était très élevé pour l’époque : 8% d’intérêts plus 1,2 % de frais d’administration, alors qu’il était possible d’emprunter à long terme à 4 à 5% fin XIXème .
C’est ainsi que 36 propriétaires d’habitations-sucrerie et 3 usiniers ont été victimes du CFC avec ses conditions rigoureuses d’octroi : 1 seul semestre de retard de remboursement entraine la procédure d’expropriation forcée et la ruine du propriétaire "…
Comme le dit Schnakenbourg "Le Crédit Foncier Colonial porte une responsabilité écrasante dans le lent processus d’élimination des usiniers de Guadeloupe, comme Darboussier et Beauport"…
La population reste stable : 15.182 habitants dont 7.005 à Grand Bourg, 4 .121 à St Louis et 4.056 à Capesterre.
Pour l’Etat Civil, les 3 communes réunies : 395 naissances, 274 décès et 40 mariages.
L’Annuaire de la Guadeloupe et Dépendances présente Marie-Galante :
L'Annuaire nous donne aussi la composition des conseils municipaux de 3 communes :
Nous connaissons également les instituteurs des 3 écoles publiques de garçons :
Les écoles de filles dépendent des sœurs de St Joseph de Cluny :
- A St Louis, sœur Archangèle et sœur Henriette.
- A Capesterre, sœur Maria Sergius et sœur Alberte.
- A Grand Bourg, soeur Anthilie et soeur Tullie.
Rose Belmont est receveuse des Postes à Grand Bourg. Charlemagne Monèse est facteur.
Ferrier Vangout est maître de port à Grand Bourg. Constant Deher est sous-brigadier des douanes.
Le sous-lieutenant Neufinc commande la section de gendarmerie, avec une brigade à cheval à Capesterre, une brigade à pied et une à cheval à Grand Bourg.
Constantin Dumas est commissaire de police.
Séverin François est juge de paix.
A la prison, Ernest Taille-Pierre est gardien chef
Destaing est avocat, Gouffran huissier.
Emile Alexis est adjudant des pompiers.
L’hospice dépend de la municipalité, il est géré par Jules Rinaldo, économe, Arnous est médecin chef avec 3 sœurs infirmières : Angelina, Eulalie et Jeanne-Marguerite.
Pour le clergé :
Il se rallie au socialiste Légitimus et développe le parti dans l'île :
- A St Louis, sœur Archangèle et sœur Henriette.
- A Capesterre, sœur Maria Sergius et sœur Alberte.
- A Grand Bourg, soeur Anthilie et soeur Tullie.
Rose Belmont est receveuse des Postes à Grand Bourg. Charlemagne Monèse est facteur.
Ferrier Vangout est maître de port à Grand Bourg. Constant Deher est sous-brigadier des douanes.
Le sous-lieutenant Neufinc commande la section de gendarmerie, avec une brigade à cheval à Capesterre, une brigade à pied et une à cheval à Grand Bourg.
Constantin Dumas est commissaire de police.
Séverin François est juge de paix.
A la prison, Ernest Taille-Pierre est gardien chef
Destaing est avocat, Gouffran huissier.
Emile Alexis est adjudant des pompiers.
L’hospice dépend de la municipalité, il est géré par Jules Rinaldo, économe, Arnous est médecin chef avec 3 sœurs infirmières : Angelina, Eulalie et Jeanne-Marguerite.
Pour le clergé :
- A Grand Bourg, le curé archiprêtre est Portalier, le vicaire Esquié.
- A Capesterre, le curé est Voisin.
- A St Louis, le curé est Blanc.
Il se rallie au socialiste Légitimus et développe le parti dans l'île :
1904 : En Guadeloupe, la Franc-maçonnerie est en pleine expansion et influe comme ailleurs la politique locale : la loge maçonnique de la Paix à Pointe-à-Pitre adresse un rapport au Ministère des Colonies sur l’état dramatique de l’économie guadeloupéenne.
La production de rhum pour l’exportation est montée en flèche : 58.280 hectolitres.
La production de rhum pour l’exportation est montée en flèche : 58.280 hectolitres.
A Marie-Galante, Mézance Bambuck est réélu maire en mai, mais les élections contestées sont rapidement annulées...
Les petits paysans des Bas au Nord sont ruinés par l’arrêt de la culture du coton, ils survivent en cultivant des vivres.
Arrêt définitif du moulin de Vangout.
Les terres de l'habitation des Basses, en friche, sont rachetées par Grande Anse.
1905 : En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Léon Pol Boulloche.
L’usine centrale Zévallos du Moule passe en autogestion, gérée par les syndicats d’ouvriers agricoles.
Les petits paysans des Bas au Nord sont ruinés par l’arrêt de la culture du coton, ils survivent en cultivant des vivres.
Arrêt définitif du moulin de Vangout.
Les terres de l'habitation des Basses, en friche, sont rachetées par Grande Anse.
1905 : En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Léon Pol Boulloche.
L’usine centrale Zévallos du Moule passe en autogestion, gérée par les syndicats d’ouvriers agricoles.
A Marie-Galante, aux nouvelles élections partielles, Bambuck est éliminé, l'usinier Octave Garel est élu maire de Grand Bourg.
Raoul Bonnet rencontre ses premières difficultés avec la sécheresse, il est incapable de rembourser son emprunt sur récolte, la Banque de Guadeloupe fait mettre Pirogue et Doro sous séquestre.
Il se dégage avant d’être complètement ruiné, il doit mettre l'année suivante Doro en location à F. Garel, il vend Pirogue et ses 151 hectares à Gaston Beaucage, qui arrive juste au début de la reprise sucrière et achète en plus Vanier-Houelche 190 ha.
Gaston Beaucage achète en plus Vannier Houelche et ses 190 ha.
En France, promulgation le 9 décembre de la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat, base de notre laicité...
En Allemagne, Albert Einstein publie sa théorie de la Relativité.
1906 : En France, Armand Fallières est nommé Président.
En Guadeloupe, 190.273 habitants.
Dernier convoi de rapatriement des travailleurs indiens : depuis 1854, 42.900 indiens sont arrivés en Guadeloupe, 10.500 y sont nés, 9.700 seulement ont été rapatriés, 13.300 sont encore présents dans l'archipel : plus de 30.000 sont morts au travail...
2 députés sont élus : Gérault-Richard et Légitimus, avec beaucoup de fraude électorale...
A Marie-Galante, 16.835 habitants.
La Banque de Guadeloupe met l’usine Bernard sous séquestre pour essayer de récupérer une partie de ses créances, le CFC se voit dans l’obligation de résilier le bail à De Gaalon et reprend la gestion de l’usine, faute de repreneur.
Joseph Toto, fils de Saint Val Toto, affranchi en 1834, achète les 11 ha d'une habitation vivrière et installe un siroterie avec un moulin à vent en bois, qui deviendra plus tard la distillerie Le Salut.
Raoul Bonnet rencontre ses premières difficultés avec la sécheresse, il est incapable de rembourser son emprunt sur récolte, la Banque de Guadeloupe fait mettre Pirogue et Doro sous séquestre.
Il se dégage avant d’être complètement ruiné, il doit mettre l'année suivante Doro en location à F. Garel, il vend Pirogue et ses 151 hectares à Gaston Beaucage, qui arrive juste au début de la reprise sucrière et achète en plus Vanier-Houelche 190 ha.
Gaston Beaucage achète en plus Vannier Houelche et ses 190 ha.
En France, promulgation le 9 décembre de la loi de Séparation de l’Eglise et de l’Etat, base de notre laicité...
En Allemagne, Albert Einstein publie sa théorie de la Relativité.
1906 : En France, Armand Fallières est nommé Président.
En Guadeloupe, 190.273 habitants.
Dernier convoi de rapatriement des travailleurs indiens : depuis 1854, 42.900 indiens sont arrivés en Guadeloupe, 10.500 y sont nés, 9.700 seulement ont été rapatriés, 13.300 sont encore présents dans l'archipel : plus de 30.000 sont morts au travail...
2 députés sont élus : Gérault-Richard et Légitimus, avec beaucoup de fraude électorale...
A Marie-Galante, 16.835 habitants.
La Banque de Guadeloupe met l’usine Bernard sous séquestre pour essayer de récupérer une partie de ses créances, le CFC se voit dans l’obligation de résilier le bail à De Gaalon et reprend la gestion de l’usine, faute de repreneur.
Joseph Toto, fils de Saint Val Toto, affranchi en 1834, achète les 11 ha d'une habitation vivrière et installe un siroterie avec un moulin à vent en bois, qui deviendra plus tard la distillerie Le Salut.
Moulin en bois Le Salut
1907 : A Paris, inauguration en mai de la 1ère Exposition Coloniale au " Jardin tropical " du Bois de Vincennes, organisée par le Société Française de Colonisation, avec 6 villages reconstitués, reproduisant les grandes possessions de la France : Indochine, Madagascar, Congo, Soudan, Tunisie, Maroc, avec des " indigènes " pour parfaire l’animation…
Elle verra passer près de 2 millions de visiteurs.
1907 : A Paris, inauguration en mai de la 1ère Exposition Coloniale au " Jardin tropical " du Bois de Vincennes, organisée par le Société Française de Colonisation, avec 6 villages reconstitués, reproduisant les grandes possessions de la France : Indochine, Madagascar, Congo, Soudan, Tunisie, Maroc, avec des " indigènes " pour parfaire l’animation…
Elle verra passer près de 2 millions de visiteurs.
La Compagnie Générale Transatlantique lance le courrier "Guadeloupe" destiné aussi aux passagers à destination de Pointe-à-Pitre.
A l'arrivée à Pointe à Pitre, le "Médecin arraisonneur " contrôle le Guadeloupe pour une éventuelle quarantaine…
En Guadeloupe, la Compagnie Sucrière de Pointe-à-Pitre d’Ernest Souques passe sous capitaux métropolitains, elle regroupe l’usine Darboussier, 26 habitations sucrières et 8.000 hectares. Elle rachètera successivement 8 autres usines sucrières en quasi-faillite…
Les Blancs-Pays ou békés subissent de plein fouet la crise sucrière, beaucoup vont se retirer en France…
A Marie-Galante, le prix de la canne achetée par les usines aux petits planteurs baisse 8,23 F la tonne contre 10 à la Grande Terre, pour des coûts de production de 10 F…
Gaston Beaucage achète Pichelin et ses 108 hectares, agrandissant le domaine foncier de Pirogue.
1908 : Dans l'Empire Ottoman, le sultan rend obligatoire le service militaire à tous les jeunes gens, y compris chrétiens : l'immigration volontaire des chrétiens libanais va s'accélerer, en particulier à destination de la Guadeloupe.
Le cargo Marie-Galante appareille le 21 janvier du Havre pour Pointe-à-Pitre, où il sera réservé au cabotage inter-îles jusqu’en 1931, date à laquelle il sera démoli sur place.
En Guadeloupe, la Compagnie Sucrière de Pointe-à-Pitre d’Ernest Souques passe sous capitaux métropolitains, elle regroupe l’usine Darboussier, 26 habitations sucrières et 8.000 hectares. Elle rachètera successivement 8 autres usines sucrières en quasi-faillite…
Les Blancs-Pays ou békés subissent de plein fouet la crise sucrière, beaucoup vont se retirer en France…
A Marie-Galante, le prix de la canne achetée par les usines aux petits planteurs baisse 8,23 F la tonne contre 10 à la Grande Terre, pour des coûts de production de 10 F…
Gaston Beaucage achète Pichelin et ses 108 hectares, agrandissant le domaine foncier de Pirogue.
1908 : Dans l'Empire Ottoman, le sultan rend obligatoire le service militaire à tous les jeunes gens, y compris chrétiens : l'immigration volontaire des chrétiens libanais va s'accélerer, en particulier à destination de la Guadeloupe.
Le cargo Marie-Galante appareille le 21 janvier du Havre pour Pointe-à-Pitre, où il sera réservé au cabotage inter-îles jusqu’en 1931, date à laquelle il sera démoli sur place.
A Marie-Galante, l'usinier Octave Garrel est réélu Maire de Grand Bourg, son 1er adjoint est Mésance Bambuck, son 2ème Hubert Rousseau.
A la Désirade, le docteur Noël, en poste à la léproserie, après avoir essayé de nombreux médicaments, estime que l’huile de chaulmoogra s'avère utile : ce sera le seul traitement utilisé jusqu'à l'arrivée des suLfamides en 1948...
1909 : En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Henri Cor.
Création du Nouvelliste, le premier grand journal quotidien des Petites Antilles, par Adolphe Lara.
La Compagnie Générale Transatlatique propose maintenant 2 lignes mensuelles pour la Guadeloupe et la Martinique : la ligne Saint-Nazaire-Antilles-Colon et la ligne Le Havre-Bordeaux-Antilles-Colon. Ces lignes sont en correspondance, à la Martinique, avec deux services mensuels : l'un sur la Guyane et l'autre sur Haïti.
6 navires sont affectés à cette traversée : le Guadeloupe, le Pérou, le Normandie, le Versailles, le Martinique et La France.
La traversée dure 9 jours.
A la Désirade, le docteur Noël, en poste à la léproserie, après avoir essayé de nombreux médicaments, estime que l’huile de chaulmoogra s'avère utile : ce sera le seul traitement utilisé jusqu'à l'arrivée des suLfamides en 1948...
1909 : En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Henri Cor.
Création du Nouvelliste, le premier grand journal quotidien des Petites Antilles, par Adolphe Lara.
La Compagnie Générale Transatlatique propose maintenant 2 lignes mensuelles pour la Guadeloupe et la Martinique : la ligne Saint-Nazaire-Antilles-Colon et la ligne Le Havre-Bordeaux-Antilles-Colon. Ces lignes sont en correspondance, à la Martinique, avec deux services mensuels : l'un sur la Guyane et l'autre sur Haïti.
6 navires sont affectés à cette traversée : le Guadeloupe, le Pérou, le Normandie, le Versailles, le Martinique et La France.
La traversée dure 9 jours.
1910 : A Paris, crue historique de la Seine en janvier : 8,6 mètres. 20.000 immeubles sont inondés, la moitié du Métro est immergé…
En Guadeloupe, le 15 février, aux Abymes, la grève est déclarée au sujet des salaires, initialement dans les habitations qui dépendent de l’usine Darboussier : ils réclament 2 francs d’augmentation pour les hommes, 1,5 F pour les femmes et 1,25 F pour les enfants…
Entre le 19 et le 21, la grève s’étend à toute la Grande-Terre…
Les grévistes investissent Blanchet et Beauport et séquestrent les directeurs.
Le 22, le gouverneur conduit les négociations, les demandes des travailleurs sont accordées pour la récolte en cours.
Pendant les négociations, à l’usine Ste Marthe de St François, une fusillade fait 3 morts et 6 blessés parmi les grévistes…
La grève s’étend, gagne le Nord de la Basse-Terre et Marie-Galante : les ouvriers veulent les mêmes accords salariaux que ceux signés à Pointe-à-Pitre.
La campagne des élections législatives fait suite aux évènements : 2 députés socialistes sont élus, Gérault-Richard et Légitimus.
A Marie-Galante, les ouvriers de Grande-Anse participent activement à cette grève : ils obtiendront 86% de hausse des salaires en moyenne, ce qui ne rattrape pas le retard accumulé depuis 20 ans…
Les élections législatives ont donné lieu à des défilés, comme ici à Grand Bourg :
Entre le 19 et le 21, la grève s’étend à toute la Grande-Terre…
Les grévistes investissent Blanchet et Beauport et séquestrent les directeurs.
Le 22, le gouverneur conduit les négociations, les demandes des travailleurs sont accordées pour la récolte en cours.
Pendant les négociations, à l’usine Ste Marthe de St François, une fusillade fait 3 morts et 6 blessés parmi les grévistes…
La grève s’étend, gagne le Nord de la Basse-Terre et Marie-Galante : les ouvriers veulent les mêmes accords salariaux que ceux signés à Pointe-à-Pitre.
La campagne des élections législatives fait suite aux évènements : 2 députés socialistes sont élus, Gérault-Richard et Légitimus.
A Marie-Galante, les ouvriers de Grande-Anse participent activement à cette grève : ils obtiendront 86% de hausse des salaires en moyenne, ce qui ne rattrape pas le retard accumulé depuis 20 ans…
Les élections législatives ont donné lieu à des défilés, comme ici à Grand Bourg :
Le CFC trouve enfin un repreneur pour l’usine Bernard et de son patrimoine foncier (1.696 hectares avec 11 habitations satellites dont Port-Louis) : les 2 frères Paul et Louis Boulogne (famille de békés marie-galantais) qui rachètent le tout pour un montant de 90.000 F. Les 2 frères achètent aussi Beauregard à la Banque de Guadeloupe.
Les 5 héritiers De Retz, suite à une mésentente familiale, décident de mettre leur S.A. de la Sucrerie de Grande-Anse en liquidation volontaire.
Reprise progressive de l’économie sucrière, ici comme ailleurs, Pirogue et Doro démarrent vraiment et se reconvertissent en partie au rhum, plus rentable...
Théodore Lacavé reconvertit la sucrerie familiale Bellevue, à l'arrêt depuis plus de 15 ans, en distillerie.
Une petite distillerie est crée par la famille Bade sur l'ancienne sucrerie Cocotier, à l'abandon depuis plus de 10 ans.
Une autre petite distillerie est crée par les Chaliac sur l'ancienne sucrerie Grand Bassin, elle aussi à l'arrêt depuis plus de 10 ans.
1911 : Aux Antilles, introduction du Service Militaire universel et obligatoire en Martinique et Guadeloupe à la demande des 2 colonies.
En Guadeloupe, 212.430 habitants.
La population a augmenté de 60.000 en 30 ans, mais la production vivrière et l’élevage ne suivent pas…
Arrivée du Gouverneur Jean Peuvergne.
Achille René Boisneuf, radical socialiste, est maire de Pointe-à-Pitre.
A Marie-Galante, 19.422 habitants.
Les usines marie-galantaises sont en croissance avec une production de 17.980 quintaux de sucre à Grande-Anse, 12.872 à Capesterre soit plus de 30% de hausse par rapport à 1900 ; Pirogue fourni 5.385 quintaux, Doro 3.322, soit au total 39.559 quintaux.
Amédée de Retz, l’un des 2 frères, rachète seul l’usine et ses habitations satellites pour le prix dérisoire de 250.000 F, alors qu’elle avait coûté depuis sa constitution 1.955.000 F au moins aux générations successives de la famille…
Il en fait l’apport à une nouvelle "Société Sucrière de l’Usine Grande-Anse" au capital de 700.000 F dont il détient 1.350 actions sur 1.400, son frère et ses sœurs en étant complètement exclus…
L'état des routes est préoccupant : le 31 octobre, le chef de section de Grand-Bourg écrit à son chef de Service en Guadeloupe : " Devant l'état lamentable des routes coloniales de ma section, qui ont périclité d'une façon lamentable depuis ces trois dernières années, j'ai cru devoir me livrer à un travail sérieux pour démontrer, avec chiffre à l'appui, que bientôt il n'existera plus de routes praticables dans la section, car si la route n° 10 littoral et intérieure peut encore être considérée relativement en état de viabilité, celle de Saint-Louis sera sous peu un vrai sentier sur, hélas ! beaucoup trop de points "...
1912 : Naufrage du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril : 1491 morts ou disparus sur les 2.201 passagers et membres d’équipage…
A Marie-Galante, Bontemps-Girard et Vidon sont rachetés à la Colonie de la Guadeloupe et rejoignent le patrimoine foncier de l’usine Pirogue que les frères Boulogne mettent en Société Civile d’Exploitation.
Le prix du sucre produit par l’usine est monté à 41 F le quintal.
Grande-Anse fourni 20.435 quintaux de sucre, Capesterre 15.976, Pirogue 5.040, Doro 4.678, pour un total de 41.129 quintaux.
Les 5 héritiers De Retz, suite à une mésentente familiale, décident de mettre leur S.A. de la Sucrerie de Grande-Anse en liquidation volontaire.
Reprise progressive de l’économie sucrière, ici comme ailleurs, Pirogue et Doro démarrent vraiment et se reconvertissent en partie au rhum, plus rentable...
Théodore Lacavé reconvertit la sucrerie familiale Bellevue, à l'arrêt depuis plus de 15 ans, en distillerie.
Une petite distillerie est crée par la famille Bade sur l'ancienne sucrerie Cocotier, à l'abandon depuis plus de 10 ans.
Une autre petite distillerie est crée par les Chaliac sur l'ancienne sucrerie Grand Bassin, elle aussi à l'arrêt depuis plus de 10 ans.
1911 : Aux Antilles, introduction du Service Militaire universel et obligatoire en Martinique et Guadeloupe à la demande des 2 colonies.
En Guadeloupe, 212.430 habitants.
La population a augmenté de 60.000 en 30 ans, mais la production vivrière et l’élevage ne suivent pas…
Arrivée du Gouverneur Jean Peuvergne.
Achille René Boisneuf, radical socialiste, est maire de Pointe-à-Pitre.
A Marie-Galante, 19.422 habitants.
Les usines marie-galantaises sont en croissance avec une production de 17.980 quintaux de sucre à Grande-Anse, 12.872 à Capesterre soit plus de 30% de hausse par rapport à 1900 ; Pirogue fourni 5.385 quintaux, Doro 3.322, soit au total 39.559 quintaux.
Amédée de Retz, l’un des 2 frères, rachète seul l’usine et ses habitations satellites pour le prix dérisoire de 250.000 F, alors qu’elle avait coûté depuis sa constitution 1.955.000 F au moins aux générations successives de la famille…
Il en fait l’apport à une nouvelle "Société Sucrière de l’Usine Grande-Anse" au capital de 700.000 F dont il détient 1.350 actions sur 1.400, son frère et ses sœurs en étant complètement exclus…
L'état des routes est préoccupant : le 31 octobre, le chef de section de Grand-Bourg écrit à son chef de Service en Guadeloupe : " Devant l'état lamentable des routes coloniales de ma section, qui ont périclité d'une façon lamentable depuis ces trois dernières années, j'ai cru devoir me livrer à un travail sérieux pour démontrer, avec chiffre à l'appui, que bientôt il n'existera plus de routes praticables dans la section, car si la route n° 10 littoral et intérieure peut encore être considérée relativement en état de viabilité, celle de Saint-Louis sera sous peu un vrai sentier sur, hélas ! beaucoup trop de points "...
1912 : Naufrage du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril : 1491 morts ou disparus sur les 2.201 passagers et membres d’équipage…
A Marie-Galante, Bontemps-Girard et Vidon sont rachetés à la Colonie de la Guadeloupe et rejoignent le patrimoine foncier de l’usine Pirogue que les frères Boulogne mettent en Société Civile d’Exploitation.
Le prix du sucre produit par l’usine est monté à 41 F le quintal.
Grande-Anse fourni 20.435 quintaux de sucre, Capesterre 15.976, Pirogue 5.040, Doro 4.678, pour un total de 41.129 quintaux.
1913 : A Marie-Galante, les usines fournissent : Grande-Anse 15.521 quintaux de sucre, Capesterre 9.908, Pirogue 3.350, Doro 4.574, pour un total de 33.179 quintaux.
2 nouvelles distilleries : Karékura à St Louis, Société Anonyme Rhumière de St Louis au capital de 80.000 F créée par Joseph Brisacier et Rinaldo à Grand-Bourg, distillerie industrielle familiale.
Au total 9 distilleries en activité.
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Emile Merwart.
Il lancera la " Revue mensuelle de la Guadeloupéenne " et sera le premier à s’intéresser à l’archéologie, créant en 1917 l’ébauche du Parc des Roches gravées à Trois-Rivières.
Sur les 23 usines qui existaient avant la crise sucrière, 8 ont fermé : Marly, Cluny, Bellevue, Duchassaing, Zévallos, Duquerry, Bologne et Moulin-à-Eau.
Reste 15 usines sucrières, dont 8 sous contrôle métropolitain fournissant 74% de la production totale : Darboussier, Blanchet, Beauport, Marquisat, Bonne-Mère, Gardel, La Retraite, Duval. Au final, plus que 7 appartiennent encore à des créoles ou békés…
Les 41 distilleries en Guadeloupe produisent 95.400 hectolitres à l’exportation.
Le syndicalisme, surtout agricole, se développe : 2.095 syndiqués.
En France, Le prix du rhum 55° sur le marché du Havre est de 54 francs l’hectolitre : il va exploser…
Raymond Poincaré est élu Président de la République le 17 janvier.
23 novembre : Décret rendant applicable aux Antilles la loi sur le recrutement de l'armée (dite loi des 3 ans du 07 août 1913).
L'incorporation de contingents créoles dans l'Armée Française devient effective…
1914 : La France a 41,6 millions d’habitants.
En Europe : début de la Première Guerre Mondiale…
- 3 août : Déclaration de guerre de l’Allemagne.
- 4/8 août : Invasion de la Belgique.
- Mobilisation générale en France et dans les colonies antillaises. Les Antillais sont incorporés dans les armées de la République
- 6/9 septembre : 1ère Bataille de la Marne
Aux Antilles, le prix du sucre produit par l’usine est retombé à 31 F le quintal.
En Guadeloupe, 2 députés sont élus : Gratien Candace et Achille-René Boisneuf, déjà maire et président du Conseil Général.
Tremblement de terre magnitude 6.5 le 3 octobre.
1915 : En Europe, la 1ère Guerre Mondiale s’amplifie sur le Front de l’Est et sur le Front de l’Ouest…
La demande rhumière augmente, un peu pour encourager les "poilus", beaucoup pour l’alcool et la fabrication d’explosifs…
Les ouvriers agricoles des Antilles ne profitent que fort peu de ce début de prospérité rhumière : les salaires augmentent mais à peine plus que le coût de la vie dans cette période de forte inflation, et bien inférieur à l’augmentation du cours du rhum…
A Marie-Galante, Gaston Beaucage achète Lespine et ses 100 hectares, agrandissant encore le domaine foncier de Pirogue, qui atteint 549 hectares.
Arrêt définitif du moulin de Lespine et de celui du 4ème Potel.
1916 : En France :
- 21 février : début de la Bataille de Verdun, c’est la Guerre des Tranchées…
- 1er juillet : début de la Bataille de la Somme
- 18 novembre : fin de la Bataille de la Somme, 442.000 morts…
- 19 décembre : fin de la Bataille de Verdun, 22 millions d’obus, 378.000 morts…
En Guadeloupe, le 20 février, le Président des Etats-Unis Theodore Roosevelt et Madame, en croisère dans la Caraibe, sont reçus à Capesterre Belle-eau en grandes pompes par le gouverneur et les autorités coloniales.
Roosevelt était l’ami de la France et partisan de l’intervention des Etats-Unis aux côtés des Alliés.
Le 29 juin, un consul des Etats-Unis, Henry F. Wilcox, est nommé à Basse-Terre. L'année suivante verra l'entrée en guerre des USA...
A Marie-Galante, arrêt définitif du moulin de Gay.
Fin novembre, mouvement syndical : les petits planteurs et ouvriers agricoles, groupés au sein de l’Union Syndicale de Marie Galante font parvenir aux usiniers et au gouverneur de la Guadeloupe une demande d’accroissement du prix de la canne et de leurs salaires.
Le gouverneur Merwart réuni à Grand Bourg la section locale de la Commission consultative coloniale du travail, les usiniers refusent d’y participer et déclarent le 13 décembre ne plus vouloir recevoir la canne des petits planteurs…
La tension monte avec grèves dans toute l’île à partir du 15 décembre.
Le gouverneur s’affole, réclame des troupes et veut déclarer l’état de siège…
Le ministre des Colonies Gaston Doumergue l’admoneste par télégramme : " me parait tout à fait inadmissible qu’état de siège soit proclamé en vue d’arrêter ou de rendre impossible une grève…moyens légaux de juridiction normale ont toujours suffit"
Le gouverneur se contente d’un appel à l’ "union nationale" et au "patriotisme" ce qui détend l’atmosphère.
Début janvier, 3 des 4 usiniers recommencent à prendre la canne des planteurs ; le seul entêté reste Gaston Beaucage qui a engagé une épreuve de force avec ses petits planteurs, à qui il aurait répondu pour leurs cannes " faites en du charbon de bois ! "
L’affaire se terminera en justice en 1924 et la Cour de Cassation condamnera finalement Beaucage à dédommager ses planteurs…
1917 : 1ère Guerre Mondiale, suite : Front de l’Est et guerre sous-marine…
Le prix du rhum 55° sur le marché du Havre culmine à 525 F l’hectolitre, multiplié par 10 en 3 ans, alors que le coût de production, fret et assurance rendu au Havre n’est qu’à 225 F : la marge bénéficiaire des producteurs n’a jamais été aussi haute…
A Marie Galante, les usines Doro et Pirogue se convertissent partiellement au rhum.
En Guadeloupe, le 24 janvier 1917, le décret du 30 décembre 1916 sur l’Etat de Siège est promulgué à la Guadeloupe, faisant entrer la colonie dans le statut général de la Nation...
Ouverture du premier lycée de jeunes filles : le Cours Michelet.
Arrivée du Gouverneur Maurice Gourbeil.
Un " Fonds de Secours " est lancé par le gouverneur :
Le 29 juin, un consul des Etats-Unis, Henry F. Wilcox, est nommé à Basse-Terre. L'année suivante verra l'entrée en guerre des USA...
A Marie-Galante, arrêt définitif du moulin de Gay.
Fin novembre, mouvement syndical : les petits planteurs et ouvriers agricoles, groupés au sein de l’Union Syndicale de Marie Galante font parvenir aux usiniers et au gouverneur de la Guadeloupe une demande d’accroissement du prix de la canne et de leurs salaires.
Le gouverneur Merwart réuni à Grand Bourg la section locale de la Commission consultative coloniale du travail, les usiniers refusent d’y participer et déclarent le 13 décembre ne plus vouloir recevoir la canne des petits planteurs…
La tension monte avec grèves dans toute l’île à partir du 15 décembre.
Le gouverneur s’affole, réclame des troupes et veut déclarer l’état de siège…
Le ministre des Colonies Gaston Doumergue l’admoneste par télégramme : " me parait tout à fait inadmissible qu’état de siège soit proclamé en vue d’arrêter ou de rendre impossible une grève…moyens légaux de juridiction normale ont toujours suffit"
Le gouverneur se contente d’un appel à l’ "union nationale" et au "patriotisme" ce qui détend l’atmosphère.
Début janvier, 3 des 4 usiniers recommencent à prendre la canne des planteurs ; le seul entêté reste Gaston Beaucage qui a engagé une épreuve de force avec ses petits planteurs, à qui il aurait répondu pour leurs cannes " faites en du charbon de bois ! "
L’affaire se terminera en justice en 1924 et la Cour de Cassation condamnera finalement Beaucage à dédommager ses planteurs…
1917 : 1ère Guerre Mondiale, suite : Front de l’Est et guerre sous-marine…
- 6 avril, les Etats Unis entre en guerre avec les Alliés.
- 25 octobre 1917 : Révolution d’Octobre en Russie : les Bolchevicks prennent le pouvoir
- 15 décembre : Armistice Russo-allemand signé par Lénine
Le prix du rhum 55° sur le marché du Havre culmine à 525 F l’hectolitre, multiplié par 10 en 3 ans, alors que le coût de production, fret et assurance rendu au Havre n’est qu’à 225 F : la marge bénéficiaire des producteurs n’a jamais été aussi haute…
A Marie Galante, les usines Doro et Pirogue se convertissent partiellement au rhum.
En Guadeloupe, le 24 janvier 1917, le décret du 30 décembre 1916 sur l’Etat de Siège est promulgué à la Guadeloupe, faisant entrer la colonie dans le statut général de la Nation...
Ouverture du premier lycée de jeunes filles : le Cours Michelet.
Arrivée du Gouverneur Maurice Gourbeil.
Un " Fonds de Secours " est lancé par le gouverneur :
1918 : 1ère Guerre Mondiale, suite et fin :
Au total, la 1ère Guerre Mondiale aura fait 9 millions de morts et 8 millions d’invalides, pour la France seule 1.400.000 morts ou disparus, soit 10% de la population masculine active…La France n’a plus que 38,6 millions d’habitants…
La Guyane, la Martinique et la Guadeloupe auront fourni un contingent de 51.618 combattants dont 32.918 furent tués ou blessés, dont 1.470 morts guadeloupéens et marie-galantais…
Pour les Marie-Galantais, 74 conscrits sont morts au combat.
10 distilleries en activité.
La production de sucre des 4 usines a baissé de moitié : à Grande-Anse 11.440 quintaux, à Capesterre 6.660 qx, à Pirogue 4.490 et Doro 2.500, pour un total de 25.090 quintaux.
57 distilleries en Guadeloupe, produisant 195.660 hectolitres à l’exportation, plus du double en 5 ans, la 1ère Guerre Mondiale aura relancé l’économie de l’archipel !
En contrepartie, la production de sucre aura chuté de moitié à 19.345 tonnes : la canne a changé de destination, mais à volume constant…
Mais les usines rencontrent des problèmes de manque de main d’œuvre et de renouvellement du matériel, lié à la rareté des communications avec la métropole pendant la guerre…
Les distilleries de Marie Galante, plus petites qu’en Guadeloupe, produisent moins : au 1er semestre 148 hectolitres de moyenne pour 424 hectolitres en Gwada.
Les usines ne fabriquent plus que du sucre de premier jet, afin de conserver davantage de mélasses à distiller en rhum industriel et certaines développent même la distillation directe du vesou, comme pour le rhum agricole…
1919 : En Europe, l’épidémie de grippe dite espagnole a fait 20 millions de morts depuis 1918, soit plus de 2 fois plus que la 1ère Guerre Mondiale, dont 800.000 morts en France.
En France :
En Guadeloupe, retour des conscrits survivants à partir de janvier.
Le 30 novembre, élections législatives : Achille Boisneuf est élu et Gratien Candace réélu.
A Marie-Galante, 60 "poilus" de Grand Bourg créent la 1ère section guadeloupéenne des Anciens Combattants le 11 aôut, suivi par ceux de St Louis le 14 septembre.
Le 19 octobre est inauguré le 1er Monument aux Morts de Guadeloupe, à la sortie de l'embarcadère de St Louis, monument envisagé par le conseil municipal depuis juin 1917...
La production de sucre a encore chuté : Grande-Anse 8.560 quintaux, Capesterre 7.320, Pirogue 1.170, Doro 1.750 mais les 2 derniers se sont déjà reconvertis partiellement au rhum prioritaire…au total 18.800 quintaux.
Les distilleries de Marie Galante, en progrès, produisent toujours moins qu’en Guadeloupe : au 1er semestre, 301 hectolitres de moyenne pour 652 hectolitres en Guadeloupe.
Germont Bade crée la siroterie Pavillon aux Galets pour produire du sirop de batterie.
1920 : En France, le 17 janvier, Paul Deschanel est élu Président de la République.
Dépressif, il tombe d’un train sous l'effet de barbituriques et démissionne le 21 septembre, Alexandre Millerand prend sa suite.
Loi du 13 mars interdisant l’importation en France de sucres et alcools étrangers.
Le prix du rhum 55° sur le marché du Havre reste à 509 F l’hectolitre, soit près de 10 fois plus qu’en 1913 !
La demande de sucre a aussi augmenté du fait des destructions causées par la Guerre de 14/18 aux champs de betteraves sucrières du Nord et de la Picardie…
Aux USA, L'Anti-Saloon League menée par les protestants puritains obtient par amendement de la Constitution l'interdiction de la vente et de la fabrication de l'alcool : c'est début de la Prohibition qui va durer jusqu'en 1933 : le trafic d'alcool et en particulier de rhum va s'installer grâce aux Rum Runners, essentiellement avec Cuba et les Bahamas, nos îles seront peu concernées...
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Pierre-Louis Duprat.
Lors d'un de ses premières allocutions au Conseil Général, il déclare : " Le réseau routier de la Colonie est dans un état lamentable, sa réfection s'impose "
Le 24 avril, la Société Fermière des Etablissements Balnéaires et Thermaux de la Guadeloupe, présidée par le Dr. Pichon, inaugure l’Hôtel Dolé-les Bains sur les hauteurs de Gourbeyre : ses activités thermales et ses bassins vont attirer toute la bourgeoisie de l’île et quelques personnalités étrangères et dureront 40 ans…
- 15/20 juillet : 2ème Bataille de la Marne
- 28 septembre : Offensive Alliée, commandée par le Maréchal Foch
- 9 novembre : Abdication du Kaiser Guillaume II
- 11 novembre : Signature de l’Armistice avec L’Allemagne
Au total, la 1ère Guerre Mondiale aura fait 9 millions de morts et 8 millions d’invalides, pour la France seule 1.400.000 morts ou disparus, soit 10% de la population masculine active…La France n’a plus que 38,6 millions d’habitants…
La Guyane, la Martinique et la Guadeloupe auront fourni un contingent de 51.618 combattants dont 32.918 furent tués ou blessés, dont 1.470 morts guadeloupéens et marie-galantais…
Pour les Marie-Galantais, 74 conscrits sont morts au combat.
10 distilleries en activité.
La production de sucre des 4 usines a baissé de moitié : à Grande-Anse 11.440 quintaux, à Capesterre 6.660 qx, à Pirogue 4.490 et Doro 2.500, pour un total de 25.090 quintaux.
57 distilleries en Guadeloupe, produisant 195.660 hectolitres à l’exportation, plus du double en 5 ans, la 1ère Guerre Mondiale aura relancé l’économie de l’archipel !
En contrepartie, la production de sucre aura chuté de moitié à 19.345 tonnes : la canne a changé de destination, mais à volume constant…
Mais les usines rencontrent des problèmes de manque de main d’œuvre et de renouvellement du matériel, lié à la rareté des communications avec la métropole pendant la guerre…
Les distilleries de Marie Galante, plus petites qu’en Guadeloupe, produisent moins : au 1er semestre 148 hectolitres de moyenne pour 424 hectolitres en Gwada.
Les usines ne fabriquent plus que du sucre de premier jet, afin de conserver davantage de mélasses à distiller en rhum industriel et certaines développent même la distillation directe du vesou, comme pour le rhum agricole…
1919 : En Europe, l’épidémie de grippe dite espagnole a fait 20 millions de morts depuis 1918, soit plus de 2 fois plus que la 1ère Guerre Mondiale, dont 800.000 morts en France.
En France :
- 28 juin : Traité de Versailles, consacre la paix entre les Alliés et les Allemands, restitution de l’Alsace et la Lorraine, fixation des dommages de guerre et création de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU, chargée du désarmement et de la prévention des guerres au travers de la sécurité collective…
- 7 septembre : Loi Honorat sur la lutte contre la tuberculose en pleine expansion avec création des sanatorium.
En Guadeloupe, retour des conscrits survivants à partir de janvier.
Le 30 novembre, élections législatives : Achille Boisneuf est élu et Gratien Candace réélu.
A Marie-Galante, 60 "poilus" de Grand Bourg créent la 1ère section guadeloupéenne des Anciens Combattants le 11 aôut, suivi par ceux de St Louis le 14 septembre.
Le 19 octobre est inauguré le 1er Monument aux Morts de Guadeloupe, à la sortie de l'embarcadère de St Louis, monument envisagé par le conseil municipal depuis juin 1917...
La production de sucre a encore chuté : Grande-Anse 8.560 quintaux, Capesterre 7.320, Pirogue 1.170, Doro 1.750 mais les 2 derniers se sont déjà reconvertis partiellement au rhum prioritaire…au total 18.800 quintaux.
Les distilleries de Marie Galante, en progrès, produisent toujours moins qu’en Guadeloupe : au 1er semestre, 301 hectolitres de moyenne pour 652 hectolitres en Guadeloupe.
Germont Bade crée la siroterie Pavillon aux Galets pour produire du sirop de batterie.
1920 : En France, le 17 janvier, Paul Deschanel est élu Président de la République.
Dépressif, il tombe d’un train sous l'effet de barbituriques et démissionne le 21 septembre, Alexandre Millerand prend sa suite.
Loi du 13 mars interdisant l’importation en France de sucres et alcools étrangers.
Le prix du rhum 55° sur le marché du Havre reste à 509 F l’hectolitre, soit près de 10 fois plus qu’en 1913 !
La demande de sucre a aussi augmenté du fait des destructions causées par la Guerre de 14/18 aux champs de betteraves sucrières du Nord et de la Picardie…
Aux USA, L'Anti-Saloon League menée par les protestants puritains obtient par amendement de la Constitution l'interdiction de la vente et de la fabrication de l'alcool : c'est début de la Prohibition qui va durer jusqu'en 1933 : le trafic d'alcool et en particulier de rhum va s'installer grâce aux Rum Runners, essentiellement avec Cuba et les Bahamas, nos îles seront peu concernées...
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Pierre-Louis Duprat.
Lors d'un de ses premières allocutions au Conseil Général, il déclare : " Le réseau routier de la Colonie est dans un état lamentable, sa réfection s'impose "
Le 24 avril, la Société Fermière des Etablissements Balnéaires et Thermaux de la Guadeloupe, présidée par le Dr. Pichon, inaugure l’Hôtel Dolé-les Bains sur les hauteurs de Gourbeyre : ses activités thermales et ses bassins vont attirer toute la bourgeoisie de l’île et quelques personnalités étrangères et dureront 40 ans…
A Marie-Galante, Gaston Beaucage revend Pirogue et son patrimoine foncier à la "SA de l'Usine Pirogue" au capital de 500.000 F dont le principal actionnaire est André Bon, fils d’André Bon qui avait participé à la création de Grande-Anse et cousin par alliance des De Retz.
A la mort de Paul Boulogne, son frère Louis et ses héritiers vendent l’usine Bernard de Capesterre à Simon Jackotin et sa sœur Antoinette, épouse Maulois, déjà partiellement héritiers, qui seront ainsi la première famille de couleur propriétaire d’une usine.
Celle-ci poursuit son activité avec 6 682 quintaux, quand Grande-Anse produit 13.822, Pirogue 4.668, Doro 1.210, soit un total de 26.382 quintauX.
1921 : En Guadeloupe, 229.839 habitants.
A la mort de Paul Boulogne, son frère Louis et ses héritiers vendent l’usine Bernard de Capesterre à Simon Jackotin et sa sœur Antoinette, épouse Maulois, déjà partiellement héritiers, qui seront ainsi la première famille de couleur propriétaire d’une usine.
Celle-ci poursuit son activité avec 6 682 quintaux, quand Grande-Anse produit 13.822, Pirogue 4.668, Doro 1.210, soit un total de 26.382 quintauX.
1921 : En Guadeloupe, 229.839 habitants.
A Marie-Galante, 22.008 habitants.
En parallèle, la production de sucre marie-galantais remonte un peu : Grande-Anse 15.351 quintaux, Capesterre 8.123, Pirogue 5.884, Doro 3.581, pour un total de 16.015 quintaux.
Les quelques habitations-sucrerie résiduelles comme Nesmond n’utilisent plus qu’un équipage à 4 cuves, la "propre" ayant remplacé la "lessive" et le "sirop".
En parallèle, la production de sucre marie-galantais remonte un peu : Grande-Anse 15.351 quintaux, Capesterre 8.123, Pirogue 5.884, Doro 3.581, pour un total de 16.015 quintaux.
Les quelques habitations-sucrerie résiduelles comme Nesmond n’utilisent plus qu’un équipage à 4 cuves, la "propre" ayant remplacé la "lessive" et le "sirop".
1922 : La spéculation et le boom rhumier se terminent par l’établissement du contingentement des importations de rhums coloniaux en métropole par la loi du 31 décembre : échappent à une surtaxe un contingent spécifique par colonie, avec une répartition au pro-rata de leur production pour chaque fabricant, sur proposition de la Chambre du Commerce, de la Chambre d’Agriculture et des délégués des usiniers.
Premier vol "international" sur la Guadeloupe : la Guadeloupe puis la Martinique reçoivent la visite de l'hydravion américain le "Sampaïo-Correira II" en route pour Rio de Janeiro. Parti le 29 août de Floride, après de nombreuses escales, l'appareil relie d'une traite Porto-Rico à la Guadeloupe, le 11 octobre.
Arrivée du Gouverneur Berthier.
12 distilleries en activité à Marie Galante.
L'usine de Grande Anse se convertit partiellement au rhum.
1923 : En France, décret d’application du 20 février contingentant les rhums : 80.000 hectolitres pour la Martinique, 60.000 pour la Guadeloupe et ses dépendances et 18.000 pour la Réunion.
La Chambre du Commerce et la Chambre d’Agriculture de la Guadeloupe protestent en vain.
La répartition des contingents entre les distilleries est à la charge du gouverneur.
Joseph Sadi-Lecointe, héros de l'aviation française de 14-18, est missionné par le ministére des Colonies pour tenter une première liaison aérienne Guadeloupe-Martinique.
Son hydravion, un monomoteur Schreck 17 baptisé Karukéra, relie d'abord Sainte-Anne à Basse-Terre le 8 décembre.
Pendant huit jours il donne des baptêmes de l'air, survolant pratiquement toutes les communes de l'île..
Début janvier, il met moins d'une heure pour atteindre St Pierre de la Martinique.
Pour Marie-Galante, le contingentement du rhum est de 7.5% de l’ensemble de la Guadeloupe, soit 4.495,30 hectolitres :
4 usines avec des contingents de 1.235 hectolitres pour Grande-Anse, 479 hecto pour Capesterre, 837 pour Pirogue et 176 pour Doro : les usines ont droit à 60% du total marie-galantais, y compris Capesterre qui n’a pas encore de distillerie, le calcul ayant été fait sur la base de la production annuelle de sucre de 1913 à 1922…
Et 13 distilleries : Karukéra 817 hectolitres (reprise par les Wachter), Vangout 68 hecto, Moustique 477 et Grand-Pierre 11 (Bastaraud), Grand-Bassin 35 (Chaliac), Cocotier 23 et Bézard 43 (Bade), Agapy 14 (Sanctussy), Poisson 60 et St Christophe 95 (Rameaux), Bielle 18 et Ma-Retraite 34 (Rinaldo), Bellevue 119 (Lacavé).
Ce contingentement a été très mal vécu au début, perçu comme une atteinte à la liberté d’entreprise et un signe avant-coureur de ruine…En fait, il éliminera la spéculation et assurera aux rhums coloniaux un débouché garanti à des prix de plus en plus élevés en raison de l’accroissement de la demande métropolitaine…
A noter que Ma Retraite et St Christophe sont 2 distilleries industrielles qui travaillent à partir de mélasses achetées aux usines, toutes les autres sont des distilleries agricoles qui produisent du rhum de vesou.
Agapy et Grand-Pierre ne manipulent que leurs propres cannes, les 9 restantes manipulent à la fois leurs cannes et celles achetées à des petits planteurs.
Rinaldo reprend l'ancienne sucrerie Bielle et lance la distillerie.
Les héritiers Sanctussy lancent une petite distillerie sur l'ancienne sucrerie Agapy, à l'arrêt depuis 25 ans.
Le "boom" du rhum a favorisé la remontée sociale de familles blanc-pays marie-galantaises, anciens propriétaires ruinés par la crise du sucre, tel les Rameaux avec les 2 distilleries de Poisson et St Christophe.
Doro ne produit plus que 1.030 quintaux de sucre, 4 fois moins qu'avant la guerre...
Pour Marie-Galante, le contingentement du rhum est de 7.5% de l’ensemble de la Guadeloupe, soit 4.495,30 hectolitres :
4 usines avec des contingents de 1.235 hectolitres pour Grande-Anse, 479 hecto pour Capesterre, 837 pour Pirogue et 176 pour Doro : les usines ont droit à 60% du total marie-galantais, y compris Capesterre qui n’a pas encore de distillerie, le calcul ayant été fait sur la base de la production annuelle de sucre de 1913 à 1922…
Et 13 distilleries : Karukéra 817 hectolitres (reprise par les Wachter), Vangout 68 hecto, Moustique 477 et Grand-Pierre 11 (Bastaraud), Grand-Bassin 35 (Chaliac), Cocotier 23 et Bézard 43 (Bade), Agapy 14 (Sanctussy), Poisson 60 et St Christophe 95 (Rameaux), Bielle 18 et Ma-Retraite 34 (Rinaldo), Bellevue 119 (Lacavé).
Ce contingentement a été très mal vécu au début, perçu comme une atteinte à la liberté d’entreprise et un signe avant-coureur de ruine…En fait, il éliminera la spéculation et assurera aux rhums coloniaux un débouché garanti à des prix de plus en plus élevés en raison de l’accroissement de la demande métropolitaine…
A noter que Ma Retraite et St Christophe sont 2 distilleries industrielles qui travaillent à partir de mélasses achetées aux usines, toutes les autres sont des distilleries agricoles qui produisent du rhum de vesou.
Agapy et Grand-Pierre ne manipulent que leurs propres cannes, les 9 restantes manipulent à la fois leurs cannes et celles achetées à des petits planteurs.
Rinaldo reprend l'ancienne sucrerie Bielle et lance la distillerie.
Les héritiers Sanctussy lancent une petite distillerie sur l'ancienne sucrerie Agapy, à l'arrêt depuis 25 ans.
Le "boom" du rhum a favorisé la remontée sociale de familles blanc-pays marie-galantaises, anciens propriétaires ruinés par la crise du sucre, tel les Rameaux avec les 2 distilleries de Poisson et St Christophe.
Doro ne produit plus que 1.030 quintaux de sucre, 4 fois moins qu'avant la guerre...
La jetée de Grand Bourg
1924 : En France, le 13 juin, Gaston Doumergue est élu Président de la République.
A Paris, Jean Rézard des Wouves, candidat martiniquais à la députation, installe son quartier général dans l'arrière-salle d'un café-tabac situé au 33 rue Blomet. Peu à peu, les meetings du candidat aux législatives se transforment en réunions dansantes qui deviennent permanentes, même après les élections, et donnent naissance au " Bal Nègre "...
Cette vogue va attirer à Paris de nombreux musiciens antillais . Parmi eux figurent des Guadeloupéens : le guitariste Pollo Malahel arrivé en 1919, le guitariste et saxophoniste Félix Valvert venu en 1921, le trompettiste Abel Beauregard et le tromboniste Jean Degrace arrivés en 1924, les batteurs Albert Refurt, André Matou, Léonard Nadys, Pierre Jean-François, Christian Jean-Romain, Bernard Zélier, le guitariste Vincent Ricler…
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Louis Gerbinis.
Inauguration de la 1ère centrale électrique de Dolé-Gourbeyre.
Le port de Pointe-à-Pitre est modernisé.
Elections législatives : Gratien Candace est réélu et Armand Jean-François est élu.
A Marie-Galante, les 13 distilleries de Marie Galante recoivent leur contingentement de production :
- Karukéra (Wachter) peut exporter 817 hectolitres de rhum
- Moustique (Bastaraud) 431 hecto à l'export
- Bellevue (Lacavé), 119 hecto export
- St Christophe (Rameaux), 95 hecto à l'export
- Vangout à St Louis (Bastaraud), 68 hecto export
- Poisson à Gd Bourg (Rameaux), 60 hecto export
- Bézard St Louis (Bade), 43 hecto export
- Grand Bassin (Chaliac), 36 hecto export
- Ma Retraite à Gd Bourg (Rinaldo), 34 hecto export
- Cocotier St Louis (Bade), 23 hecto export
- Bielle à Gd Bourg (Rinaldo), 18 export
- Agapy St Louis (Santussy), 14 hecto export
- Grand Pierre (Bastaraud), 12 export
Les usines produisent du rhum industriel, avec un niveau de production autorisé loin devant :
- Grande Anse 1235 hecto à l'export
- Pirogue 837 hecto à l'export
- Doro 176 hecto export
- Le Robert vient de commencer à distiller, il est autorisé à 470 hecto à l'export !
1925 : Elections municipales à Grand Bourg : Furcie Tirolien l'emporte de justesse sur Emile Bambuck, il restera maire 40 ans...
La famille De Retz quitte définitivement l’île pour se retirer en France et vivre des revenus de Grande-Anse, laissant l’administration à André Bon qui avait racheté Pirogue 5 ans avant : c’est le point de départ du Groupe Bon-De Retz.
André Bon, en plus des revenus de sa S.A. de Pirogue (dont il est actionnaire majoritaire) perçoit une rémunération pour la gestion de Grande-Anse de l’ordre de 10% des bénéfices, en plus d’un salaire fixe et d’avantages en nature…
Il est nommé par ailleurs la même année directeur général de la SAUB qui gère l’usine de Beauport , 2ème de la Guadeloupe, et ce jusqu’en 1942 : il est rémunéré là aussi 10% des bénéfices , soit au total entre 1926 et 1942 un minimum de 3.250.000 F…
Godefroy rachète la distillerie Bellevue et rajoute un 2ème alambic.
A la mort de Raoul Bonnet, la distillerie Doro est reprise par la famille Bastaraud, déjà propriétaire des distilleries Moustique, Vangout et Grand-Pierre, avec 29% du contingent des distilleries de Marie Galante en 1923, puis après avoir acheté en 1924 à l’usine de Capesterre 413 des 741 hectolitres de son contingent et enfin Doro, ils deviennent le 2ème producteur de rhum de l’île avec 1.101 hectolitres pour 1.235 hecto à Grande-Anse…
La famille Chérubin démarre une distillerie sur l'ancienne sucrerie Grand Bois Pélisson à l'arrêt depuis longtemps.
Les Jackotin, en difficulté financière, revendent les habitations Port-Louis et Monrepos et leurs annexes (200 hectares) aux Rousseau. Ils revendent aussi Menard et Cambrai, isolées et incultes.
Joseph Toto, fils d'affranchi, démarre sa distillerie Le Salut, avec son moulin en bois.
1924 : En France, le 13 juin, Gaston Doumergue est élu Président de la République.
A Paris, Jean Rézard des Wouves, candidat martiniquais à la députation, installe son quartier général dans l'arrière-salle d'un café-tabac situé au 33 rue Blomet. Peu à peu, les meetings du candidat aux législatives se transforment en réunions dansantes qui deviennent permanentes, même après les élections, et donnent naissance au " Bal Nègre "...
Cette vogue va attirer à Paris de nombreux musiciens antillais . Parmi eux figurent des Guadeloupéens : le guitariste Pollo Malahel arrivé en 1919, le guitariste et saxophoniste Félix Valvert venu en 1921, le trompettiste Abel Beauregard et le tromboniste Jean Degrace arrivés en 1924, les batteurs Albert Refurt, André Matou, Léonard Nadys, Pierre Jean-François, Christian Jean-Romain, Bernard Zélier, le guitariste Vincent Ricler…
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Louis Gerbinis.
Inauguration de la 1ère centrale électrique de Dolé-Gourbeyre.
Le port de Pointe-à-Pitre est modernisé.
Elections législatives : Gratien Candace est réélu et Armand Jean-François est élu.
A Marie-Galante, les 13 distilleries de Marie Galante recoivent leur contingentement de production :
- Karukéra (Wachter) peut exporter 817 hectolitres de rhum
- Moustique (Bastaraud) 431 hecto à l'export
- Bellevue (Lacavé), 119 hecto export
- St Christophe (Rameaux), 95 hecto à l'export
- Vangout à St Louis (Bastaraud), 68 hecto export
- Poisson à Gd Bourg (Rameaux), 60 hecto export
- Bézard St Louis (Bade), 43 hecto export
- Grand Bassin (Chaliac), 36 hecto export
- Ma Retraite à Gd Bourg (Rinaldo), 34 hecto export
- Cocotier St Louis (Bade), 23 hecto export
- Bielle à Gd Bourg (Rinaldo), 18 export
- Agapy St Louis (Santussy), 14 hecto export
- Grand Pierre (Bastaraud), 12 export
Les usines produisent du rhum industriel, avec un niveau de production autorisé loin devant :
- Grande Anse 1235 hecto à l'export
- Pirogue 837 hecto à l'export
- Doro 176 hecto export
- Le Robert vient de commencer à distiller, il est autorisé à 470 hecto à l'export !
1925 : Elections municipales à Grand Bourg : Furcie Tirolien l'emporte de justesse sur Emile Bambuck, il restera maire 40 ans...
La famille De Retz quitte définitivement l’île pour se retirer en France et vivre des revenus de Grande-Anse, laissant l’administration à André Bon qui avait racheté Pirogue 5 ans avant : c’est le point de départ du Groupe Bon-De Retz.
André Bon, en plus des revenus de sa S.A. de Pirogue (dont il est actionnaire majoritaire) perçoit une rémunération pour la gestion de Grande-Anse de l’ordre de 10% des bénéfices, en plus d’un salaire fixe et d’avantages en nature…
Il est nommé par ailleurs la même année directeur général de la SAUB qui gère l’usine de Beauport , 2ème de la Guadeloupe, et ce jusqu’en 1942 : il est rémunéré là aussi 10% des bénéfices , soit au total entre 1926 et 1942 un minimum de 3.250.000 F…
Godefroy rachète la distillerie Bellevue et rajoute un 2ème alambic.
A la mort de Raoul Bonnet, la distillerie Doro est reprise par la famille Bastaraud, déjà propriétaire des distilleries Moustique, Vangout et Grand-Pierre, avec 29% du contingent des distilleries de Marie Galante en 1923, puis après avoir acheté en 1924 à l’usine de Capesterre 413 des 741 hectolitres de son contingent et enfin Doro, ils deviennent le 2ème producteur de rhum de l’île avec 1.101 hectolitres pour 1.235 hecto à Grande-Anse…
La famille Chérubin démarre une distillerie sur l'ancienne sucrerie Grand Bois Pélisson à l'arrêt depuis longtemps.
Les Jackotin, en difficulté financière, revendent les habitations Port-Louis et Monrepos et leurs annexes (200 hectares) aux Rousseau. Ils revendent aussi Menard et Cambrai, isolées et incultes.
Joseph Toto, fils d'affranchi, démarre sa distillerie Le Salut, avec son moulin en bois.
Le cours du rhum a tellement augmenté qu’il devient rentable d’exporter du rhum "hors contingent", même frappé d’une lourde surtaxe à l’entrée en France.
1926 : Convention internationale sur l'abolition de l'esclavage.
En Guadeloupe, 243.243 habitants.
Arrivée du Gouverneur Gerbinis.
Grève des ouvriers de Port-Louis.
Première liaison TSF - télégraphie sans fil - entre Grand Bourg et D'Estrelan, Marie Galante est la première île de l'archipel à être reliée par radio avec la Guadeloupe...
1927 : A Marie-Galante, 22.513 habitants.
Le caboteur Marie Galante assure les liaisons entre Pointe à Pitre et Grand Bourg.
André Wachter rachète à la famille Rousseau les habitations Port-Louis et Monrepos avec leurs annexes Audrie et Coudère. Il va transformer Port-Louis, sucrerie abandonnée depuis 40 ans, en distillerie.
Ernest Philibert Bastaraud "industriel à St Louis" et Conseiller général reçoit la Légion d’Honneur pour sa "contribution au développement économique de la colonie".
Les biens appartenant à la "fabrique de l’église" de St Louis sont attribués au Bureau de bienfaisance.
1926 : Convention internationale sur l'abolition de l'esclavage.
En Guadeloupe, 243.243 habitants.
Arrivée du Gouverneur Gerbinis.
Grève des ouvriers de Port-Louis.
Première liaison TSF - télégraphie sans fil - entre Grand Bourg et D'Estrelan, Marie Galante est la première île de l'archipel à être reliée par radio avec la Guadeloupe...
1927 : A Marie-Galante, 22.513 habitants.
Le caboteur Marie Galante assure les liaisons entre Pointe à Pitre et Grand Bourg.
André Wachter rachète à la famille Rousseau les habitations Port-Louis et Monrepos avec leurs annexes Audrie et Coudère. Il va transformer Port-Louis, sucrerie abandonnée depuis 40 ans, en distillerie.
Ernest Philibert Bastaraud "industriel à St Louis" et Conseiller général reçoit la Légion d’Honneur pour sa "contribution au développement économique de la colonie".
Les biens appartenant à la "fabrique de l’église" de St Louis sont attribués au Bureau de bienfaisance.
1928 : En Guadeloupe, le 12 septembre, le cyclone majeur San Felipe, suivi d’un raz-de-marée, ravage l’archipel : 1.500 morts dont 1.200 à Pointe-à-Pitre, 15.000 blessés, 500 millions de francs de dégâts…
Saint François, le Moule, Ste Anne et la Désirade sont quasi rasés.
Le Lamentin, Petit-Bourg, Petit-Canal et Port-Louis ont des dégâts considérables.
Les usines sont détruites, les exploitations sinistrées, le bétail décimé…
La production de sucre a été préservée, car la campagne sucrière était achevée : 32.500 tonnes.
A Marie Galante, la récolte avant le cyclone a préservé la production : Grande-Anse 15.351 quintaux, Capesterre 8.123, Pirogue 5.884, Doro 3.580 pour un total de 32.938 quintaux.
Le cyclone du 12 septembre a détruit usines, habitations, moulins, cultures et fait 22 morts essentiellement à Grand Bourg.
Le Lamentin, Petit-Bourg, Petit-Canal et Port-Louis ont des dégâts considérables.
Les usines sont détruites, les exploitations sinistrées, le bétail décimé…
La production de sucre a été préservée, car la campagne sucrière était achevée : 32.500 tonnes.
A Marie Galante, la récolte avant le cyclone a préservé la production : Grande-Anse 15.351 quintaux, Capesterre 8.123, Pirogue 5.884, Doro 3.580 pour un total de 32.938 quintaux.
Le cyclone du 12 septembre a détruit usines, habitations, moulins, cultures et fait 22 morts essentiellement à Grand Bourg.
A Port Louis, la maison en bois de la famille Wachter est rasée, seule sa base maçonnée subsiste...
Ses occupants, avec quelques ouvriers et leurs enfants, dont Joseph Anastase Alvarade, 5 ans, ont le temps de se réfugier dans une cave… Le moulin est endommagé, il sera réparé et fonctionnera encore pendant 4 ans. La maison sera reconstruite en béton armé, nouveau matériau.
L’usine Doro est détruite, elle sera reconstruite en 1935 seulement en distillerie…
Destruction de presque tous les bâtiments de l’usine Bernard de Capesterre qui ne sera pas reconstruite sur place, la reconstruction au Robert sur les hauteurs étant privilégiée…
La distillerie Bellevue est reconstruite avec une nouvelle colonne de distillation et une machine à vapeur : elle triplera sa production d’avant le cyclone.
Les propriétaires vont s’endetter lourdement auprès du Crédit National pour réparer ou reconstruire leurs usines.
Le 18 octobre, Paul Claudel, ambassadeur, rend son rapport de mission sur les conséquences du cyclone : la Métropole accorde une subvention exceptionnelle de 100 millions de francs, le Crédit Foncier et le Crédit National 300 millions à la demande du gouvernement.
1929 : Une autre mission est confiée à l’Inspecteur Général Muller pour évaluer les dommages et envisager l’usage du béton armé, nouveauté de l’époque. La reconstruction sera dominée par l'introduction du béton...
L'architecte Ali Tur est envoyé par le Ministère des Colonies à la demande du Gouverneur Tellier pour rebâtir les bâtiments officiels de la Guadeloupe et de Marie-Galante : il construira entre 1930 et 1937 près de 120 bâtiments de style Art Déco, parmi lesquels à Pointe-à-Pitre le Palais de justice, l'Hôpital, la Capitainerie.
A Marie-Galante, Ali Tur va reconstruire à Grand Bourg l'Hotel de Ville, le Palais de Justice, l'Hôpital Ste Marie, les écoles de Morne Lolo et Faup, à Capesterre l'Eglise Ste Anne, la Mairie et l'école maternelle, à St Louis la Mairie et l'école primaire de Grelin.
Le contingentement est porté à 6.148 hectolitres, soit 9% du contingent guadeloupéen de 68.065 hectolitres. D’où la nouvelle répartition :
- 4 usines : Grande-Anse 1.678 hectolitres, Pirogue 1.034, Le Robert 794 hecto théorique et Doro 214 théorique, en fait toujours pas opérationnels ni l’un ni l’autre après le cyclone, Doro ne redevindra opérationnel qu'en 1935…
- 16 distilleries : Karukera en tête avec 797 hectolitres, Moustique 477, Le Salut 210, Bellevue 198, St Christophe 169, Vangout 121, Poisson 103, Pélisson 96, Bézard 81, Grand-Pierre 35, Grand-Bassin 67, Ma Retraite 65, Cocotier 43, Agapy 35, Bielle 35, Les Basses 35, et Ste Croix 63, qui vient de démarrer.
A Port-Louis, Wachter démarre sa production de rhum dans des conditions difficiles sans contingent d'exportation…
Dans la réalité, la destruction presque totale des plantations par le cyclone aboutira à une production de sucre nulle pour Pirogue et le Robert et de 605 quintaux de sucre pour Grande-Anse contre 15.351 qx l’année d’avant…
Le 24 octobre, à New York, Black Thursday à la Bourse de Wall Street, l'indice Dow Jones s'effondre de 22% : la bulle spéculative des années 20 éclate, la chute va continuer jusqu'en 1932 et va se propager à toute l'économie mondiale...
C'est la Grande Dépression, qui sera l'un des ferment du nazisme et aboutira à la Seconde Guerre Mondiale dans 10 ans...
1930 : : En Ethiopie, Hailé Sélassié se fait couronner " Empereur d'Éthiopie, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, Lion Conquérant de la Tribu de Juda, élu de Dieu, Lumière de l'Univers " : il se considère comme le descendant du Roi Salomon et de la Reine de Saba...
L'esclavage ne sera vraiment aboli en Ethiopie que 12 ans plus tard, sous la pression internationale...
Les Rastafari, mouvement messianique des juifs éthiopiens avec syncrétisme des 2 livres sacrés la Bible et la Torah, le considèrent comme le Messie, envoyé par Jah. Le mouvement va se développer, amené en Amérique par le Jamaïcain Marcus Garvey.
En Guadeloupe, la production de sucre est remontée à 26.300 tonnes.
Les salaires sont variables, payées à la tâche : on décide de les aligner à 8,25 francs par jour, les usiniers résistent, grèves et agitation sociale à Bonne-Mère, Petit-Canal, Courcelles…
A Marie-Galante, grande sécheresse qui ralentira encore la reprise…
Grande-Anse produit 11.866 quintaux de sucre, Pirogue 6.020, la nouvelle usine du Robert est en construction, au total 17.886 quintaux de sucre marie-galantais.
Le contexte financier international est catastrophique : c’est la " Grande Dépression "…
1931 : En France, le 6 mai, ouverture de l’Exposition Coloniale de Paris à la Porte Dorée sur le Bois de Vincennes, avec le nouveau Musée des Colonies (qui deviendra le Musées des Arts Africains et Océaniens) ainsi que de nombreux Pavillons. Jusqu’au 15 novembre, elle recevra 8 millions de visiteurs.
La Guadeloupe construit à ses frais un Pavillon spécial, pour l’édification et l’aménagement, pour lequel le Conseil Général a prévu une dépense de 1 million de francs, répartie sur les exercices 1930 et 1931.
Les plans du pavillon sont confiés à l'architecte du Ministère des Colonies, M. Ali Tur, qui déclare :
“ Notre pavillon représente le visage nouveau et futur de la Guadeloupe, l’antithèse vivante du temple d’Angkor. Ici l’avenir, style hispano-américain, ciment armé. La Guadeloupe, avant même que le cyclone n’ait en partie détruit ses villes et ses communes, n’avait pas d’art architectural propre. La population autochtone, les Caraïbes, avait disparu depuis fort longtemps et la population actuelle est composée d’immigrants européens et d’immigrants africains. Ceux-ci se sont préoccupés de s’abriter provisoirement dans des cabanes en bois couvertes à l’origine de tuiles en bois et actuellement de tôles ondulées. Ces constructions d’ailleurs, par leur fragilité même, ont été lors du cyclone la cause de l’étendue du désastre.
Actuellement, ayant été chargé de la reconstruction de tous les bâtiments gouvernementaux et de la presque totalité des bâtiments communaux détruits par le cyclone, je me suis efforcé de réaliser une architecture qui conviendra aux besoins locaux :
Constructions résistant aux ouragans : ciment armé ayant fait ses preuves en Amérique et au Japon. Lutte contre le soleil par des auvents. Lutte contre la chaleur par les courants d’air...
La participation de la Guadeloupe à l’Exposition Coloniale Internationale de 1931 est apparue comme une des plus belles et des plus instructives.
La Colonie tirera de l’Exposition un bénéfice moral et matériel certain, à tous les points de vue. D’abord elle aura été révélée sous son vrai jour à beaucoup de français et d’étrangers qui ignoraient sinon son existence, du moins l’abondance de ses ressources variées et de ses possibilités d’avenir.
Elle aura montré ensuite que malgré les pires désastres lorsqu’un pays à la volonté ferme de relever ses ruines et d’aller de l’avant, il le peut. Ce doit être pour nous un enseignement et une leçon d’énergie morale"...
Ses occupants, avec quelques ouvriers et leurs enfants, dont Joseph Anastase Alvarade, 5 ans, ont le temps de se réfugier dans une cave… Le moulin est endommagé, il sera réparé et fonctionnera encore pendant 4 ans. La maison sera reconstruite en béton armé, nouveau matériau.
L’usine Doro est détruite, elle sera reconstruite en 1935 seulement en distillerie…
Destruction de presque tous les bâtiments de l’usine Bernard de Capesterre qui ne sera pas reconstruite sur place, la reconstruction au Robert sur les hauteurs étant privilégiée…
La distillerie Bellevue est reconstruite avec une nouvelle colonne de distillation et une machine à vapeur : elle triplera sa production d’avant le cyclone.
Les propriétaires vont s’endetter lourdement auprès du Crédit National pour réparer ou reconstruire leurs usines.
Le 18 octobre, Paul Claudel, ambassadeur, rend son rapport de mission sur les conséquences du cyclone : la Métropole accorde une subvention exceptionnelle de 100 millions de francs, le Crédit Foncier et le Crédit National 300 millions à la demande du gouvernement.
1929 : Une autre mission est confiée à l’Inspecteur Général Muller pour évaluer les dommages et envisager l’usage du béton armé, nouveauté de l’époque. La reconstruction sera dominée par l'introduction du béton...
L'architecte Ali Tur est envoyé par le Ministère des Colonies à la demande du Gouverneur Tellier pour rebâtir les bâtiments officiels de la Guadeloupe et de Marie-Galante : il construira entre 1930 et 1937 près de 120 bâtiments de style Art Déco, parmi lesquels à Pointe-à-Pitre le Palais de justice, l'Hôpital, la Capitainerie.
A Marie-Galante, Ali Tur va reconstruire à Grand Bourg l'Hotel de Ville, le Palais de Justice, l'Hôpital Ste Marie, les écoles de Morne Lolo et Faup, à Capesterre l'Eglise Ste Anne, la Mairie et l'école maternelle, à St Louis la Mairie et l'école primaire de Grelin.
Le contingentement est porté à 6.148 hectolitres, soit 9% du contingent guadeloupéen de 68.065 hectolitres. D’où la nouvelle répartition :
- 4 usines : Grande-Anse 1.678 hectolitres, Pirogue 1.034, Le Robert 794 hecto théorique et Doro 214 théorique, en fait toujours pas opérationnels ni l’un ni l’autre après le cyclone, Doro ne redevindra opérationnel qu'en 1935…
- 16 distilleries : Karukera en tête avec 797 hectolitres, Moustique 477, Le Salut 210, Bellevue 198, St Christophe 169, Vangout 121, Poisson 103, Pélisson 96, Bézard 81, Grand-Pierre 35, Grand-Bassin 67, Ma Retraite 65, Cocotier 43, Agapy 35, Bielle 35, Les Basses 35, et Ste Croix 63, qui vient de démarrer.
A Port-Louis, Wachter démarre sa production de rhum dans des conditions difficiles sans contingent d'exportation…
Dans la réalité, la destruction presque totale des plantations par le cyclone aboutira à une production de sucre nulle pour Pirogue et le Robert et de 605 quintaux de sucre pour Grande-Anse contre 15.351 qx l’année d’avant…
Le 24 octobre, à New York, Black Thursday à la Bourse de Wall Street, l'indice Dow Jones s'effondre de 22% : la bulle spéculative des années 20 éclate, la chute va continuer jusqu'en 1932 et va se propager à toute l'économie mondiale...
C'est la Grande Dépression, qui sera l'un des ferment du nazisme et aboutira à la Seconde Guerre Mondiale dans 10 ans...
1930 : : En Ethiopie, Hailé Sélassié se fait couronner " Empereur d'Éthiopie, Roi des Rois, Seigneur des Seigneurs, Lion Conquérant de la Tribu de Juda, élu de Dieu, Lumière de l'Univers " : il se considère comme le descendant du Roi Salomon et de la Reine de Saba...
L'esclavage ne sera vraiment aboli en Ethiopie que 12 ans plus tard, sous la pression internationale...
Les Rastafari, mouvement messianique des juifs éthiopiens avec syncrétisme des 2 livres sacrés la Bible et la Torah, le considèrent comme le Messie, envoyé par Jah. Le mouvement va se développer, amené en Amérique par le Jamaïcain Marcus Garvey.
En Guadeloupe, la production de sucre est remontée à 26.300 tonnes.
Les salaires sont variables, payées à la tâche : on décide de les aligner à 8,25 francs par jour, les usiniers résistent, grèves et agitation sociale à Bonne-Mère, Petit-Canal, Courcelles…
A Marie-Galante, grande sécheresse qui ralentira encore la reprise…
Grande-Anse produit 11.866 quintaux de sucre, Pirogue 6.020, la nouvelle usine du Robert est en construction, au total 17.886 quintaux de sucre marie-galantais.
Le contexte financier international est catastrophique : c’est la " Grande Dépression "…
1931 : En France, le 6 mai, ouverture de l’Exposition Coloniale de Paris à la Porte Dorée sur le Bois de Vincennes, avec le nouveau Musée des Colonies (qui deviendra le Musées des Arts Africains et Océaniens) ainsi que de nombreux Pavillons. Jusqu’au 15 novembre, elle recevra 8 millions de visiteurs.
La Guadeloupe construit à ses frais un Pavillon spécial, pour l’édification et l’aménagement, pour lequel le Conseil Général a prévu une dépense de 1 million de francs, répartie sur les exercices 1930 et 1931.
Les plans du pavillon sont confiés à l'architecte du Ministère des Colonies, M. Ali Tur, qui déclare :
“ Notre pavillon représente le visage nouveau et futur de la Guadeloupe, l’antithèse vivante du temple d’Angkor. Ici l’avenir, style hispano-américain, ciment armé. La Guadeloupe, avant même que le cyclone n’ait en partie détruit ses villes et ses communes, n’avait pas d’art architectural propre. La population autochtone, les Caraïbes, avait disparu depuis fort longtemps et la population actuelle est composée d’immigrants européens et d’immigrants africains. Ceux-ci se sont préoccupés de s’abriter provisoirement dans des cabanes en bois couvertes à l’origine de tuiles en bois et actuellement de tôles ondulées. Ces constructions d’ailleurs, par leur fragilité même, ont été lors du cyclone la cause de l’étendue du désastre.
Actuellement, ayant été chargé de la reconstruction de tous les bâtiments gouvernementaux et de la presque totalité des bâtiments communaux détruits par le cyclone, je me suis efforcé de réaliser une architecture qui conviendra aux besoins locaux :
Constructions résistant aux ouragans : ciment armé ayant fait ses preuves en Amérique et au Japon. Lutte contre le soleil par des auvents. Lutte contre la chaleur par les courants d’air...
La participation de la Guadeloupe à l’Exposition Coloniale Internationale de 1931 est apparue comme une des plus belles et des plus instructives.
La Colonie tirera de l’Exposition un bénéfice moral et matériel certain, à tous les points de vue. D’abord elle aura été révélée sous son vrai jour à beaucoup de français et d’étrangers qui ignoraient sinon son existence, du moins l’abondance de ses ressources variées et de ses possibilités d’avenir.
Elle aura montré ensuite que malgré les pires désastres lorsqu’un pays à la volonté ferme de relever ses ruines et d’aller de l’avant, il le peut. Ce doit être pour nous un enseignement et une leçon d’énergie morale"...
La Guadeloupe et dépendances, selon l'Agence des Colonies, renferme 17 usines sucrières et 94 distilleries.
Elle exporte 17.301 tonnes de sucre brut et 115.618 hectolitres de rhum en fût à 59°.
Sur les 17 usines sucrières de Guadeloupe, 4 sont à Marie-Galante : Grande Anse, Pirogue, Doro et le Robert.
Elle exporte 17.301 tonnes de sucre brut et 115.618 hectolitres de rhum en fût à 59°.
Sur les 17 usines sucrières de Guadeloupe, 4 sont à Marie-Galante : Grande Anse, Pirogue, Doro et le Robert.
A Marie-Galante, 25.433 habitants pour le canton, dont 10.518 à Grand Bourg, 7.086 à Capesterre et 7.829 à St Louis.
20.608 ont une activité agricole, 2.762 une activité dite industrielle, 574 dans le commerce, 262 dans la marine et le transport, 33 dans la force publique, 134 fonctionnaires, professions libérales et cultes.
Sur l'ensemble des habitants, seuls 9.616 savent lire et écrire...
20.608 ont une activité agricole, 2.762 une activité dite industrielle, 574 dans le commerce, 262 dans la marine et le transport, 33 dans la force publique, 134 fonctionnaires, professions libérales et cultes.
Sur l'ensemble des habitants, seuls 9.616 savent lire et écrire...
19 distilleries : parmi les 14 anciennes, 6 ont changé de main : Doro (rachetée par André Bon), Vangout et Moustique (Bastaraud), Karékura (rachetée par André Bon), Grand-Pierre (Girondin), Grand-Bassin (Chaliac), Cocotier (Tirolien), Agapy (Sanctussy), Poisson et St Christophe (Rameaux), Bielle et Ma-Retraite (Rinaldo), Bézard (rachetée par Maulois), Bellevue (rachetée par Godefroy), et 5 nouvelles : Port-Louis (Wachter), Pélisson (Chérubin), Les Basses (Vve Belmont), Ste-Croix (Hamot), Le Salut (Toto).
Le moulin à vent de Port Louis s’est définitivement arrêté, une machine à vapeur a été installée dans l’ancienne sucrerie. Mais à Grand-Pierre, Grand-Bassin, Cocotier, Bielle et Bézard on utilise toujours le moulin à vent, et à Agapy le dernier moulin à bêtes…D’où la faible production.
La nouvelle usine du Robert démarre sa production avec 2.804 quintaux de sucre, pour 11.929 Grande-Anse et 6.268 Pirogue, soit au total 21.001 quintaux de sucre.
Grande nouveauté : les routes coloniales N°9 de Grand-Bourg à St Louis et N°10 de Grand-Bourg à Capesterre sont goudronnées. Toutes les autres restent bien sûr "chemins blancs"...
La nouvelle usine du Robert démarre sa production avec 2.804 quintaux de sucre, pour 11.929 Grande-Anse et 6.268 Pirogue, soit au total 21.001 quintaux de sucre.
Grande nouveauté : les routes coloniales N°9 de Grand-Bourg à St Louis et N°10 de Grand-Bourg à Capesterre sont goudronnées. Toutes les autres restent bien sûr "chemins blancs"...
1932 : En France, le 7 mai, le Président Doumer est assassiné par un émigré russe paranoïaque Paul Gorguloff. Le 10 mai, Albert Lebrun prend sa suite.
En 2 ans, le prix du sucre a chuté de 40%...celui du rhum de 60% !
Les conflits franco-britanniques au Moyen Orient entrainent une immigration volontaire libano-syrienne, entre autre vers la Guadeloupe.
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Bougé. Aux législatives, 2 députés sont élus : Candace et Graeve.
Gratien Candace devient Sous-secrétaire d’Etat aux Colonies et fait la promotion de la culture de la banane.
Tout se met en place pour sa culture intensive...
En 2 ans, le prix du sucre a chuté de 40%...celui du rhum de 60% !
Les conflits franco-britanniques au Moyen Orient entrainent une immigration volontaire libano-syrienne, entre autre vers la Guadeloupe.
En Guadeloupe, arrivée du Gouverneur Bougé. Aux législatives, 2 députés sont élus : Candace et Graeve.
Gratien Candace devient Sous-secrétaire d’Etat aux Colonies et fait la promotion de la culture de la banane.
Tout se met en place pour sa culture intensive...
La Compagnie Générale Transatlantique lance sa ligne de navires à vapeur réfrigérés avec la Grande-Terre, qui peut transporter 500 tonnes de bananes.
A Marie-Galante, la production totale de sucre est de 34.742 quintaux dont 17.188 pour Grande-Anse.
La situation économique et sociale des habitants se dégrade.
Du 4 au 28 février, les ouvriers de Grande-Anse se mettent en grève pour empêcher l’administrateur A.Bon de baisser les salaires de 32 à 50% selon les postes : après une dure bataille, les ouvriers de l’atelier mécanique acceptent de baisser de 20% et les autres de 5%…
En juillet, l’usine est détruite par un incendie, la gendarmerie ne pourra faire la preuve d’un acte de malveillance…
L’usine du Robert doit encore 1,5 millions de francs au Crédit National, 1,6 millions à la Banque de Guadeloupe et 300.000 F à divers créanciers. Elle ne pourra recevoir toutes les cannes des petits planteurs, dont une importante partie de la récolte restera sur pied, plongeant dans la misère ceux des Hauts…
Un rapport de la Banque de la Guadeloupe note qu’à quelques exceptions près, pratiquement toutes les usines de la Guadeloupe "sont virtuellement en état de faillite"…
Parmi les exceptions, à Marie Galante, Grande-Anse et Pirogue vont encore à peu près bien.
A.Bon, dans sa politique d’expansion, rachète l’usine Doro et les distilleries Moustique et Vangout aux Bastaraud, il siège par ailleurs au conseil d’administration du Crédit Guadeloupéen, ce qui lui permet d’obtenir dans les meilleures conditions des crédits de campagne…
L’église de Capesterre est détruite par un incendie.
A Marie-Galante, la production totale de sucre est de 34.742 quintaux dont 17.188 pour Grande-Anse.
La situation économique et sociale des habitants se dégrade.
Du 4 au 28 février, les ouvriers de Grande-Anse se mettent en grève pour empêcher l’administrateur A.Bon de baisser les salaires de 32 à 50% selon les postes : après une dure bataille, les ouvriers de l’atelier mécanique acceptent de baisser de 20% et les autres de 5%…
En juillet, l’usine est détruite par un incendie, la gendarmerie ne pourra faire la preuve d’un acte de malveillance…
L’usine du Robert doit encore 1,5 millions de francs au Crédit National, 1,6 millions à la Banque de Guadeloupe et 300.000 F à divers créanciers. Elle ne pourra recevoir toutes les cannes des petits planteurs, dont une importante partie de la récolte restera sur pied, plongeant dans la misère ceux des Hauts…
Un rapport de la Banque de la Guadeloupe note qu’à quelques exceptions près, pratiquement toutes les usines de la Guadeloupe "sont virtuellement en état de faillite"…
Parmi les exceptions, à Marie Galante, Grande-Anse et Pirogue vont encore à peu près bien.
A.Bon, dans sa politique d’expansion, rachète l’usine Doro et les distilleries Moustique et Vangout aux Bastaraud, il siège par ailleurs au conseil d’administration du Crédit Guadeloupéen, ce qui lui permet d’obtenir dans les meilleures conditions des crédits de campagne…
L’église de Capesterre est détruite par un incendie.
Les routes coloniales N°9 de Grand-Bourg à St Louis et N°10 de Grand-Bourg à Capesterre sont (enfin) goudronnées.
Quant aux chemins vicinaux, à peine la moitié sont carrossables :
Quant aux chemins vicinaux, à peine la moitié sont carrossables :
Heureusement, seulement 146 véhicules de tourisme et 193 poids lourds ont été mis en circulation cette année pour l'ensemble de la Guadeloupe... Nous ne disposons pas du chiffre pour Marie-Galante, il doit être de quelques unités !
Passage à gué des premières automobiles en Basse-Terre...
1933 : En Europe : début du 3ème Reich avec Adolf Hitler comme Fuhrer.
L'Agence Générale des Colonies sort son fascicule annuel "La Guadeloupe", où sont étudiées entre autres ses importations et ses exportations.
1933 : En Europe : début du 3ème Reich avec Adolf Hitler comme Fuhrer.
L'Agence Générale des Colonies sort son fascicule annuel "La Guadeloupe", où sont étudiées entre autres ses importations et ses exportations.
Arrivée du gouverneur Louis Joseph Bouge.
A Marie-Galante, l’usine du Robert est mise sous séquestre judiciaire par la Banque de Guadeloupe qui y perdra 1.165.000 F d’impayés : c’est le début de la longue agonie du Robert qui durera plus de 20 ans…
L'usine Pirogue atteint un pic de production avec 1.177 tonnes de sucre.
Sur le plan maritime, un appontement est prévu à St Louis, une bouée à cloche à Grand-Bourg pour baliser la passe du port, et des feux de signalisation pour les 2 ports.
63 embarcations "non pontées" sont enregistrées à Grand Bourg, 82 embarcations à St Louis et 11 à Capesterre (à Terre de Haut, 272...)
A Marie-Galante, l’usine du Robert est mise sous séquestre judiciaire par la Banque de Guadeloupe qui y perdra 1.165.000 F d’impayés : c’est le début de la longue agonie du Robert qui durera plus de 20 ans…
L'usine Pirogue atteint un pic de production avec 1.177 tonnes de sucre.
Sur le plan maritime, un appontement est prévu à St Louis, une bouée à cloche à Grand-Bourg pour baliser la passe du port, et des feux de signalisation pour les 2 ports.
63 embarcations "non pontées" sont enregistrées à Grand Bourg, 82 embarcations à St Louis et 11 à Capesterre (à Terre de Haut, 272...)
Le 10 décembre le nouvel Hotel de Ville est inauguré par le gouverneur Lefebvre en présence du maire et conseiller général Furcie Tirolien et de ses adjoints S. Rousseau et H. Moeson.
1934 : En France, mise en place du contingentement de la production française sucrière globale (métropole+colonies) qui assure aux usines antillaises un débouché garanti et croissant (13% en 1934)
Décret du 17 janvier : Attribution définitive des contingentements du rhum avec extension à la consommation locale.
Un 2ème décret autorisera à titre exceptionel un transfert de contingent entre 2 établissements éloignés de moins de 8 km. Cela donnera lieu à de nombreux abus dans les années à venir...
Aux USA, la Pan American Airways, née en 1928, met en place une liaison aérienne entre Miami et l'Amérique Latine à l'aide des hydravions type Sikorsky S-42. Des escales lui sont nécessaires dans les Petites Antilles et la Guyane française, en particulier à Pointe à Pitre :
Décret du 17 janvier : Attribution définitive des contingentements du rhum avec extension à la consommation locale.
Un 2ème décret autorisera à titre exceptionel un transfert de contingent entre 2 établissements éloignés de moins de 8 km. Cela donnera lieu à de nombreux abus dans les années à venir...
Aux USA, la Pan American Airways, née en 1928, met en place une liaison aérienne entre Miami et l'Amérique Latine à l'aide des hydravions type Sikorsky S-42. Des escales lui sont nécessaires dans les Petites Antilles et la Guyane française, en particulier à Pointe à Pitre :
7 Compagnies Maritimes desservent le nouveau port de Pointe à Pitre, dont les quais en béton viennent d'être inaugurés : seulement 3 Françaises, avec des rotations tous les 15 à 45 jours...
En Guadeloupe, arrivée du gouverneur Louis-Joseph Bouge, passionné d’histoire, qui reprend le travail sur les Roches gravées, nommant un agent assermenté pour la surveillance et la conservation des vestiges.
Inauguration du pont de la Gabarre sur la Rivière Salée, 1er pont en dur à travée levante faisant communiquer Basse-Terre et Grande-Terre.
Les rélevés du Service de Santé montre une mortalité infantile très élevée dans la colonie : 10,2% de mort-nés sur l'ensemble des naissances, le double de la métropole, et 27,2% de moins de 10 ans dans les décès : il n'y a pas eu de progrès depuis la fin du XIXème...
A Marie-Galante, arrivée des premières automobiles : les frères Bastide possèdent le premier garage à l'Etoile, à côté des frères Etzol, charpentiers qui ont fait nommer le quartier du fait de leur enseigne, une étoile métallique blanche.
Les voitures qui arrivent du concessionnaire Audebert en Guadeloupe sont seulement des camionnettes demi-cabine qui sont aménagées en char à bancs. La première voiture privée semble être celle de Charles Hubert.
Nouvelle sécheresse et baisse de production de sucre : Pirogue passe de 11.773 quintaux à 5.403 qx.
L’usine du Robert ne cultivera directement que 160 des 1.700 hectares de son domaine et augmentera le "colonage" en confiant une partie de ses terres aux petits planteurs des Hauts : résultat 5.140 quintaux.
Nouvelles grèves à Grande-Anse : 10.547 quintaux.
Le total du sucre marie-galantais est de 21.090 quintaux.
Contingents des distilleries marie-galantaises destinés essentiellement à la consommation locale :
Pour les 3 usines : Grande-Anse 83 hectolitres, Capesterre/Robert 181, Pirogue 51.
Pour les 18 distilleries : Poisson, Karukera, Vangout, St Christophe et Moustique 50 hectolitres, Pelisson 55, Bézard 70, Ma Retraite 75, Grand-Bassin 90, Cocotier et Ste Croix 110, Les Basses et Agapy 115, Bielle 130, Grand-Pierre 140, Port-Louis 190, Le Salut 210, Bellevue 390.
A noter que Le Salut et Port Louis ont la 2ème et 3ème production mais n’ont pas de contingentement d’exportation, Bellevue produit 2 fois plus en local qu’en exportation, Agapy et Grand-Pierre 4 fois plus, etc…
La production totale effective de rhum de Marie-Galante sera de 8.563 hectolitres, soit 10% de la production guadeloupéenne.
En dehors de la canne, il reste à Marie Galante : 1.700 hectares de cultures vivrières, 300 ha de coton, et une centaine d’ha d’autres cultures ; il ne reste plus rien des anciennes cultures qui avaient fait la renommée de Marie Galante : indigo, café et cacao…
1935 : A Marie-Galante, la reconstruction de l’église de Capesterre est terminée.
Ludovic Bade est élu maire de Capesterre, il le restera jusqu'à son décès en 1971.
Le nouvel appontement de St Louis est terminé, il autorise des bateaux de moins d'1 m de tirant d'eau à apponter, les autres doivent rester dans la rade qui a 7 à 8 m de fond.
Les rélevés du Service de Santé montre une mortalité infantile très élevée dans la colonie : 10,2% de mort-nés sur l'ensemble des naissances, le double de la métropole, et 27,2% de moins de 10 ans dans les décès : il n'y a pas eu de progrès depuis la fin du XIXème...
A Marie-Galante, arrivée des premières automobiles : les frères Bastide possèdent le premier garage à l'Etoile, à côté des frères Etzol, charpentiers qui ont fait nommer le quartier du fait de leur enseigne, une étoile métallique blanche.
Les voitures qui arrivent du concessionnaire Audebert en Guadeloupe sont seulement des camionnettes demi-cabine qui sont aménagées en char à bancs. La première voiture privée semble être celle de Charles Hubert.
Nouvelle sécheresse et baisse de production de sucre : Pirogue passe de 11.773 quintaux à 5.403 qx.
L’usine du Robert ne cultivera directement que 160 des 1.700 hectares de son domaine et augmentera le "colonage" en confiant une partie de ses terres aux petits planteurs des Hauts : résultat 5.140 quintaux.
Nouvelles grèves à Grande-Anse : 10.547 quintaux.
Le total du sucre marie-galantais est de 21.090 quintaux.
Contingents des distilleries marie-galantaises destinés essentiellement à la consommation locale :
Pour les 3 usines : Grande-Anse 83 hectolitres, Capesterre/Robert 181, Pirogue 51.
Pour les 18 distilleries : Poisson, Karukera, Vangout, St Christophe et Moustique 50 hectolitres, Pelisson 55, Bézard 70, Ma Retraite 75, Grand-Bassin 90, Cocotier et Ste Croix 110, Les Basses et Agapy 115, Bielle 130, Grand-Pierre 140, Port-Louis 190, Le Salut 210, Bellevue 390.
A noter que Le Salut et Port Louis ont la 2ème et 3ème production mais n’ont pas de contingentement d’exportation, Bellevue produit 2 fois plus en local qu’en exportation, Agapy et Grand-Pierre 4 fois plus, etc…
La production totale effective de rhum de Marie-Galante sera de 8.563 hectolitres, soit 10% de la production guadeloupéenne.
En dehors de la canne, il reste à Marie Galante : 1.700 hectares de cultures vivrières, 300 ha de coton, et une centaine d’ha d’autres cultures ; il ne reste plus rien des anciennes cultures qui avaient fait la renommée de Marie Galante : indigo, café et cacao…
1935 : A Marie-Galante, la reconstruction de l’église de Capesterre est terminée.
Ludovic Bade est élu maire de Capesterre, il le restera jusqu'à son décès en 1971.
Le nouvel appontement de St Louis est terminé, il autorise des bateaux de moins d'1 m de tirant d'eau à apponter, les autres doivent rester dans la rade qui a 7 à 8 m de fond.
L'Hôpital de Grand Bourg, reconstruit après le cyclone, est bien décrit par G. Robert :
15 distilleries, André Bon augmente sa capacité de distillation avec la fermeture de Karékura, Moustique et Vangout et le transfert de leur activité sur Doro en récupérant les contingents.
Les usines produisent : 12.299 quintaux de sucre pour Grande-Anse, 7.322 pour Pirogue et 10.730 pour le Robert, toujours en liquidation judiciaire, soit au total 30.351 quintaux.
La canne occupe 3.500 hectares, le coton 300, les vivres 1.700 ha.
Les salaires à Marie Galante sont 10 à 15% plus bas qu’en Guadeloupe : nouvelle grève en février pour essayer d’obtenir l’alignement des salaires sur la Grande-Terre.
Le prix du rhum a baissé de 60% en 5 ans...
Plus que 74 distilleries en Guadeloupe.
Célébration du tricentenaire de la colonisation Française, les Guadeloupéens, dans leur majorité, souhaitent devenir encore plus Français…
Les usines produisent : 12.299 quintaux de sucre pour Grande-Anse, 7.322 pour Pirogue et 10.730 pour le Robert, toujours en liquidation judiciaire, soit au total 30.351 quintaux.
La canne occupe 3.500 hectares, le coton 300, les vivres 1.700 ha.
Les salaires à Marie Galante sont 10 à 15% plus bas qu’en Guadeloupe : nouvelle grève en février pour essayer d’obtenir l’alignement des salaires sur la Grande-Terre.
Le prix du rhum a baissé de 60% en 5 ans...
Plus que 74 distilleries en Guadeloupe.
Célébration du tricentenaire de la colonisation Française, les Guadeloupéens, dans leur majorité, souhaitent devenir encore plus Français…
La Compagnie Générale Transatlantique a mis en service 2 paquebots sur la ligne des Antilles, le Cuba et le Colombie :
Le paquebot Cuba dans la rade
Amerrissage en Martinique, puis en Guadeloupe du plus bel hydravion de l’époque, le Latécoère 521 "Lieutenant de vaisseau Paris", long de 32 mètres, haut de 9 mètres, équipé de six moteurs Hispano-Suiza de 880 CV le propulsant à 230 km/h avec 2 réservoirs d'aile de 11.000 litres :
C'est le premier appareil à vocation commerciale à rallier les Antilles, il pouvait transporter 72 voyageurs dans un grand confort : sur le pont inférieur, un salon de 20 fauteuils et tables, 6 cabines de luxe avec chacune leur cabinet de toilette, une cabine pour 22 passagers, une cuisine, un bar et une soute à bagages. Sur le pont supérieur, une cabine pour 18 passagers, une soute et un office pour les trois mécaniciens embarqués.
En mars, premier numéro de l'Etudiant Noir, revue crée par Aimé Césaire et Léopold Sedar Senghor : c'est le début du mouvement de la Négritude...
1936 : En France :
Une filiale de la Compagnie Générale Transatlantique a mis en service 3 cargos isothermes bananiers : le Fort de France, le Fort Richepanse et le Fort Royal.
En mars, premier numéro de l'Etudiant Noir, revue crée par Aimé Césaire et Léopold Sedar Senghor : c'est le début du mouvement de la Négritude...
1936 : En France :
- 3 mai : victoire du Front Populaire aux Législatives.
- 4 juin : Léon Blum, Président du Conseil
- 7 juin : Accords de Matignon après un mouvement de grève et d'occupation d'usines à travers toute la France, ayant impliqué près de 2 millions de travailleurs.
- 20 juin : Création des congés payés (2 semaines), de la semaine de 40 heures et des conventions collectives…
Une filiale de la Compagnie Générale Transatlantique a mis en service 3 cargos isothermes bananiers : le Fort de France, le Fort Richepanse et le Fort Royal.
En Guadeloupe, 304.239 habitants.
Félix Eboué, petit-fils d’esclave guyanais, est nommé Gouverneur par le Front Populaire. Il est le premier Gouverneur de couleur. Il instaure le contrôle des prix.
La fin du comblement des marais et la surélévation de certains quartiers de Pointe-à-Pitre se déroulera jusqu’en 1941.
A Marie-Galante, 29.746 habitants.
Fraude électorale à Marie Galante : la gendarmerie tire sur les partisans du maire de St Louis, Jerpan, faisant 2 morts.
La production totale de l’île est de 27.668 quintaux de sucre.
1937 : A Paris, Exposition Internationale des Arts et Techniques dans la Vie Moderne. Du 25 mai au 25 novembre, elle recevra 31 millions de visiteurs, et servira aussi de forum aux nouvelles idées fascistes et communistes…
C'est au Centre des Colonies et Dépendances d'Outre-Mer situé sur l'île des Cygnes, que jouent les orchestres antillais de Roger Fanfant et d’Alexandre Stellio, le premier au Pavillon de la Guadeloupe et le second au Bar des Îles.
La Pan American Airways fait escale aux Antilles françaises avec des hydravions quadrimoteurs Sikorsky "Caribbean Clipper" :
la Compagnie s’installe dans la baie des Tourelles à Fort-de-France et dans le port de Pointe-à-Pitre, elle utilise un plan d’eau de
1.250 m de long par 250 m de large, au lieu-dit Jarry.
la Compagnie s’installe dans la baie des Tourelles à Fort-de-France et dans le port de Pointe-à-Pitre, elle utilise un plan d’eau de
1.250 m de long par 250 m de large, au lieu-dit Jarry.
A Marie-Galante, André Bon qui dispose de finances personnelles de plus en plus importantes, rachète 20% du capital de l’usine Beauport à la famille Besse, devenant ainsi le 3ème actionnaire. Entre 1937 et 1952, il va toucher environ 11.200.000 F d’intérêts et de dividendes…
Les 15 distilleries de Marie Galante sont classées selon le contingentement :
- Karukéra à St Louis(Sté Rhumière) est classé 1ère catégorie et exporte 797 hectolitres de rhum
- Moustique à St Louis (Sté Rhumerie) 2ème catégorie exporte 477 hectolitres
- St Christophe à Gd Bourg (E.Rameaux) 6ème catégorie, 181 hecto à l'export, 3,4 pour la consommation locale
- Vangout à St Louis (Sté Rhumerie) 6ème catégorie, 121 hecto export,
- Poisson à Gd Bourg (E.Rameaux) 6ème catégorie, 103 hectolitres à l'export, 3,4 hecto locale
- Bielle à Gd Bourg (Bicoto Bonbonne) 7ème catégorie, 35 export, 8,7 locale
- Ma Retraite à Gd Bourg (Rinaldo) 7ème, 65 hecto export, 5,7 locale
- Les Basses Gd Bourg (Vve Belmont) 7ème, 35 hecto export, 7,7 locale
- Grand Bassin St Louis (Jean-François) 7ème, 67 hecto export, 6;7 locale
- Agapy St Louis (Santussy) 7ème, 35 hecto export, 8,1 locale
- Grand Pierre St Louis (Girondin) 7ème, 35 export, 6,1 locale
- Cocotier St Louis (Tirolien) 7ème, 43 hecto export, 7,4 locale
- Bézard St Louis (Jackson) 7ème, 82 hecto export, 6 locale
- Ste Croix St Louis (Hamot) 7ème, 63 hecto export, 7,7 locale
- Port-Louis (Wachter) pas de contingent d'exportation, 12,8 pour la consommation locale
Les 4 usines produisent du rhum industriel, leur niveau de production est loin devant :
- Grande Anse (Sté Sucrière) 1678 hecto à l'export, 56 pour la consommation locale
- Pirogue (Sté Anonyme) 1034 à l'export, 34 locale
- Le Robert (Jackotin) 794 export, 122 locale
Le Japon envahit la Chine : 200.000 morts lors la prise de la capitale de l’époque : Nankin.
La guerre sino-japonaise fera 4.100.000 morts Chinois et 1.100.000 morts Japonais.
Le Zeppelin Hindenburg, mis en service sur le vol Allemagne-Etats Unis depuis 14 mois, prend feu lors de son atterissage dans le New Jersey : 35 morts.
Les Américains ont déjà perdu 2 de leurs dirigeables en 1933 et 1935, ce sera la fin de ces aéronefs…
1938 : Un arrété du Ministère des Colonies régule l’importation en France des bananes fraîches : sont reconnus ports bananiers Dieppe, Rouen, Le Havre, Nantes, Bordeaux, Marseille et Sète. Dieppe assure à lui seul plus de 30% de ces importations, avec la création d’un entrepôt frigorifique en 1939, il assurera après-guerre 82% de ce commerce.
A Marie-Galante, André Bon est devenu le 1er producteur et le 1er propriétaire : il possède ou contrôle 25% de la superficie de l’île, produit 70% du sucre et 54% du rhum…
Production sucrière globale de la Guadeloupe 46.000 tonnes, Marie Galante en occupe 6,5% avec 30.493 quintaux. Les Antilles fournissent 14% du marché français.
Le gouverneur Félix Eboué, très apprécié en Guadeloupe, est rappelé en France au Ministère de l’Intérieur.
Son départ sur le paquebot Cuba est salué par une grande manifestation : " Vive Papa Eboué ".
Il est nommé par la suite Gouverneur du Tchad et sera un des premiers à rallier le général de Gaulle suite à l'appel du 18 juin…
1939 : La France a 41,5 millions d’habitants. Le 5 avril, Albert Lebrun est réélu Président de la République.
En Europe : début de la Seconde Guerre Mondiale
La flotte bananière française comprend 26 cargos isothermes pour l’ensemble de nos colonies, pouvant transporter jusqu’à 200.000 tonnes de bananes : la guerre va interrompre ce commerce, ils vont être réquisitionnés et convertis en croiseurs ou convoyeurs…
Plus que 55 distilleries en Guadeloupe. Les Antilles fournissent 14,75% du marché français.
Les 16 usines de la Guadeloupe broient 7.800 tonnes par jour, soit une moyenne de capacité de broyage de 490 tonnes par jour.
1940 : En Europe, 2ème Guerre Mondiale :
En Guadeloupe, le 30 avril, Constant Sorin a été nommé gouverneur par le ministre de l’Intérieur George Mandel, 10 jours avant l'offensive allemande.
"An tan sorin sété mizè", la période de pénurie va commencer, mais aussi celle de la débrouillardise. Avec le blocus, aucune denrée ne va arriver de France et aucune exportation ne pourra se faire : il faudra vivre avec les moyens locaux...
La préoccupation majeure est de se nourrir : on mange beaucoup de racines (ignames, patates douces, dachines, madères, malangas), de bananes ti-figues, ti-nains, poyos et plantain, du riz, des légumineuses (pois d’Angole, pois boukoussou, pois savon), de fruits à pain.
Comme "chair", il y a la morue salée. La "farine-France" est remplacée par la farine de manioc ou de fruit à pain, "l'huile-France" par l’huile de coco. La viande et le poisson sont rares, réservés aux plus aisés.
Le "carburant antillais" est réalisé en mélangeant l’essence rationnée à l’alcool de canne, le savon est fait à l’huile de coco, la toile de sac est recyclée en habits de travail…
93.100 hectolitres de rhum sont encore produits par l’ensemble des distilleries de la Guadeloupe.
A Marie-Galante, toujours 19 distilleries, dont 4 ont changé de main : Doro, Vangout, Moustique et Karékura (Bon), Grand-Pierre (Girondin), Grand-Bassin (Jean-François), Cocotier (Tirolien), Agapy (Sanctussy), Poisson et St Christophe (Rameaux), Bielle (Bicoto), Ma-Retraite (Rinaldo), Bézard (Maulois), Bellevue (Godefroy), Port-Louis (Wachter) et 4 nouveaux propriétaires : Pélisson (Chérubin), Les Basses (Belmont), Ste-Croix (Hamot), Le Salut (Toto).
La distillerie Bellevue est en tête avec 390 hectolitres , le Salut 2ème avec 210 hecto.
Quelques pêcheurs se sont reconvertis dans la contrebande entre la Dominique et la Guadeloupe, permettant un peu d’approvisionnement parallèle…
Certains, comme Samson Freinette, assurent des liaisons informelles avec la Dominique, servant de passeur aux jeunes qui veulent rejoindre la France Libre à Roseau.
1941 : 2ème Guerre Mondiale, suite :
En Guadeloupe, Sorin représente le régime de Vichy, mais il est supervisé par l’amiral Georges Robert, Haut-commissaire aux Colonies, depuis la Martinique. Il est assisté à Pointe-à-Pitre par le contre-amiral Rouyer, qui réside sur le croiseur la Jeanne d’Arc, navire qui sert aux interrogatoires, voire aux tortures contre les supposés opposants…
Tous les élus de la Guadeloupe sont obligés de déclarer qu'ils n'appartiennent pas à des sociétés secrètes telle la franc-maçonnerie et qu’ils ne sont pas juifs…
Après l’appel du 18 juin du Général de Gaulle, et surtout après l’entrée en guerre des USA en décembre, de nombreux guadeloupéens et marie-galantais opposés à Vichy entrent en dissidence et rejoignent les Iles Anglaises : il existe un bureau de recrutement et un camp de formation les Forces Françaises Libres à Roseau en Dominique.
D’autres partisans du Général De Gaulle auront moins de chance et seront internés au Fort Napoléon…
36.000 hectares de canne cultivés dans l’archipel guadeloupéen.
Le gouverneur Sorin se déplace en visite officielle à Marie-Galante : la majorité des élus sont arrétés et transférés au Fort Napoléon aux Saintes, dont Furcie Tirolien, maire de Grand-Bourg.
L’intérim est assuré par le 1er adjoint Savinien Marcellus Rousseau.
Le délégué de Sorin sur l’île est le chirurgien militaire Marty.
Le dernier moulin, Grand-Pierre, cesse de tourner, comme le soulignera Barbotin "l’incendie de sa distillerie cette année-là clôturera définitivement l’ère des moulins à vent marie-galantais" : il sera remplacé par un moteur à essence…
1942 : 2ème Guerre Mondiale, suite :
En Guadeloupe, A. Bon abandonne la direction de Beauport, mais reste le 3ème actionnaire.
Pour Marie-Galante, les liaisons maritimes sont assurées avec Pointe à Pitre par le caboteur Le Saint Laurent venant de la Martinique le jeudi qui fait l’aller retour sur la journée.
Le reste du temps, la goélette à moteur Père Labat fait des rotations sur 2 jours : départ le mardi, retour le mercredi et départ le samedi, retour le dimanche ; le trajet dure 5 heures.
Les 15 distilleries de Marie Galante sont classées selon le contingentement :
- Karukéra à St Louis(Sté Rhumière) est classé 1ère catégorie et exporte 797 hectolitres de rhum
- Moustique à St Louis (Sté Rhumerie) 2ème catégorie exporte 477 hectolitres
- St Christophe à Gd Bourg (E.Rameaux) 6ème catégorie, 181 hecto à l'export, 3,4 pour la consommation locale
- Vangout à St Louis (Sté Rhumerie) 6ème catégorie, 121 hecto export,
- Poisson à Gd Bourg (E.Rameaux) 6ème catégorie, 103 hectolitres à l'export, 3,4 hecto locale
- Bielle à Gd Bourg (Bicoto Bonbonne) 7ème catégorie, 35 export, 8,7 locale
- Ma Retraite à Gd Bourg (Rinaldo) 7ème, 65 hecto export, 5,7 locale
- Les Basses Gd Bourg (Vve Belmont) 7ème, 35 hecto export, 7,7 locale
- Grand Bassin St Louis (Jean-François) 7ème, 67 hecto export, 6;7 locale
- Agapy St Louis (Santussy) 7ème, 35 hecto export, 8,1 locale
- Grand Pierre St Louis (Girondin) 7ème, 35 export, 6,1 locale
- Cocotier St Louis (Tirolien) 7ème, 43 hecto export, 7,4 locale
- Bézard St Louis (Jackson) 7ème, 82 hecto export, 6 locale
- Ste Croix St Louis (Hamot) 7ème, 63 hecto export, 7,7 locale
- Port-Louis (Wachter) pas de contingent d'exportation, 12,8 pour la consommation locale
Les 4 usines produisent du rhum industriel, leur niveau de production est loin devant :
- Grande Anse (Sté Sucrière) 1678 hecto à l'export, 56 pour la consommation locale
- Pirogue (Sté Anonyme) 1034 à l'export, 34 locale
- Le Robert (Jackotin) 794 export, 122 locale
Le Japon envahit la Chine : 200.000 morts lors la prise de la capitale de l’époque : Nankin.
La guerre sino-japonaise fera 4.100.000 morts Chinois et 1.100.000 morts Japonais.
Le Zeppelin Hindenburg, mis en service sur le vol Allemagne-Etats Unis depuis 14 mois, prend feu lors de son atterissage dans le New Jersey : 35 morts.
Les Américains ont déjà perdu 2 de leurs dirigeables en 1933 et 1935, ce sera la fin de ces aéronefs…
1938 : Un arrété du Ministère des Colonies régule l’importation en France des bananes fraîches : sont reconnus ports bananiers Dieppe, Rouen, Le Havre, Nantes, Bordeaux, Marseille et Sète. Dieppe assure à lui seul plus de 30% de ces importations, avec la création d’un entrepôt frigorifique en 1939, il assurera après-guerre 82% de ce commerce.
A Marie-Galante, André Bon est devenu le 1er producteur et le 1er propriétaire : il possède ou contrôle 25% de la superficie de l’île, produit 70% du sucre et 54% du rhum…
Production sucrière globale de la Guadeloupe 46.000 tonnes, Marie Galante en occupe 6,5% avec 30.493 quintaux. Les Antilles fournissent 14% du marché français.
Le gouverneur Félix Eboué, très apprécié en Guadeloupe, est rappelé en France au Ministère de l’Intérieur.
Son départ sur le paquebot Cuba est salué par une grande manifestation : " Vive Papa Eboué ".
Il est nommé par la suite Gouverneur du Tchad et sera un des premiers à rallier le général de Gaulle suite à l'appel du 18 juin…
1939 : La France a 41,5 millions d’habitants. Le 5 avril, Albert Lebrun est réélu Président de la République.
En Europe : début de la Seconde Guerre Mondiale
- 1er septembre, les Allemands envahissent la Pologne sans déclaration de guerre.
- 3 septembre, entrée en Guerre des Alliés, France, Angleterre.
La flotte bananière française comprend 26 cargos isothermes pour l’ensemble de nos colonies, pouvant transporter jusqu’à 200.000 tonnes de bananes : la guerre va interrompre ce commerce, ils vont être réquisitionnés et convertis en croiseurs ou convoyeurs…
Plus que 55 distilleries en Guadeloupe. Les Antilles fournissent 14,75% du marché français.
Les 16 usines de la Guadeloupe broient 7.800 tonnes par jour, soit une moyenne de capacité de broyage de 490 tonnes par jour.
1940 : En Europe, 2ème Guerre Mondiale :
- 9 avril : l’Allemagne envahit le Danemark et la Norvège.
- 10 mai : l’Allemagne envahit la Belgique puis les Pays-Bas.
- 5 juin : l’Allemagne envahit la France : c’est la "Débâcle"…
- 17 juin : Philippe Pétain, dernier Président du Conseil de la 3ème République demande l’armistice. La France est occupée…
- 18 juin : Appel du Général de Gaulle à la Résistance en France sur Radio Londres. Il crée et dirige les FFI (Forces Françaises Libres)
- 11 juillet : Le Maréchal Pétain devient Chef de l’Etat.
En Guadeloupe, le 30 avril, Constant Sorin a été nommé gouverneur par le ministre de l’Intérieur George Mandel, 10 jours avant l'offensive allemande.
"An tan sorin sété mizè", la période de pénurie va commencer, mais aussi celle de la débrouillardise. Avec le blocus, aucune denrée ne va arriver de France et aucune exportation ne pourra se faire : il faudra vivre avec les moyens locaux...
La préoccupation majeure est de se nourrir : on mange beaucoup de racines (ignames, patates douces, dachines, madères, malangas), de bananes ti-figues, ti-nains, poyos et plantain, du riz, des légumineuses (pois d’Angole, pois boukoussou, pois savon), de fruits à pain.
Comme "chair", il y a la morue salée. La "farine-France" est remplacée par la farine de manioc ou de fruit à pain, "l'huile-France" par l’huile de coco. La viande et le poisson sont rares, réservés aux plus aisés.
Le "carburant antillais" est réalisé en mélangeant l’essence rationnée à l’alcool de canne, le savon est fait à l’huile de coco, la toile de sac est recyclée en habits de travail…
93.100 hectolitres de rhum sont encore produits par l’ensemble des distilleries de la Guadeloupe.
A Marie-Galante, toujours 19 distilleries, dont 4 ont changé de main : Doro, Vangout, Moustique et Karékura (Bon), Grand-Pierre (Girondin), Grand-Bassin (Jean-François), Cocotier (Tirolien), Agapy (Sanctussy), Poisson et St Christophe (Rameaux), Bielle (Bicoto), Ma-Retraite (Rinaldo), Bézard (Maulois), Bellevue (Godefroy), Port-Louis (Wachter) et 4 nouveaux propriétaires : Pélisson (Chérubin), Les Basses (Belmont), Ste-Croix (Hamot), Le Salut (Toto).
La distillerie Bellevue est en tête avec 390 hectolitres , le Salut 2ème avec 210 hecto.
Quelques pêcheurs se sont reconvertis dans la contrebande entre la Dominique et la Guadeloupe, permettant un peu d’approvisionnement parallèle…
Certains, comme Samson Freinette, assurent des liaisons informelles avec la Dominique, servant de passeur aux jeunes qui veulent rejoindre la France Libre à Roseau.
1941 : 2ème Guerre Mondiale, suite :
- 22 juin : l’Allemagne envahit l’URSS qui entre en guerre, ouverture du Front de l’Est
- 7 décembre : le Japon attaque Pearl Harbour : les USA entrent en guerre, début de la Guerre du Pacifique.
En Guadeloupe, Sorin représente le régime de Vichy, mais il est supervisé par l’amiral Georges Robert, Haut-commissaire aux Colonies, depuis la Martinique. Il est assisté à Pointe-à-Pitre par le contre-amiral Rouyer, qui réside sur le croiseur la Jeanne d’Arc, navire qui sert aux interrogatoires, voire aux tortures contre les supposés opposants…
Tous les élus de la Guadeloupe sont obligés de déclarer qu'ils n'appartiennent pas à des sociétés secrètes telle la franc-maçonnerie et qu’ils ne sont pas juifs…
Après l’appel du 18 juin du Général de Gaulle, et surtout après l’entrée en guerre des USA en décembre, de nombreux guadeloupéens et marie-galantais opposés à Vichy entrent en dissidence et rejoignent les Iles Anglaises : il existe un bureau de recrutement et un camp de formation les Forces Françaises Libres à Roseau en Dominique.
D’autres partisans du Général De Gaulle auront moins de chance et seront internés au Fort Napoléon…
36.000 hectares de canne cultivés dans l’archipel guadeloupéen.
Le gouverneur Sorin se déplace en visite officielle à Marie-Galante : la majorité des élus sont arrétés et transférés au Fort Napoléon aux Saintes, dont Furcie Tirolien, maire de Grand-Bourg.
L’intérim est assuré par le 1er adjoint Savinien Marcellus Rousseau.
Le délégué de Sorin sur l’île est le chirurgien militaire Marty.
Le dernier moulin, Grand-Pierre, cesse de tourner, comme le soulignera Barbotin "l’incendie de sa distillerie cette année-là clôturera définitivement l’ère des moulins à vent marie-galantais" : il sera remplacé par un moteur à essence…
1942 : 2ème Guerre Mondiale, suite :
- Bataille du Pacifique
- Bataille de Stalingrad : 1.000.000 de morts en 7 mois, la bataille la plus sanglante de l’Histoire…
- Bataille de l’Atlantique
En Guadeloupe, A. Bon abandonne la direction de Beauport, mais reste le 3ème actionnaire.
Pour Marie-Galante, les liaisons maritimes sont assurées avec Pointe à Pitre par le caboteur Le Saint Laurent venant de la Martinique le jeudi qui fait l’aller retour sur la journée.
Le reste du temps, la goélette à moteur Père Labat fait des rotations sur 2 jours : départ le mardi, retour le mercredi et départ le samedi, retour le dimanche ; le trajet dure 5 heures.
La goélette à moteur La Providence se charge du courrier postal et prend aussi quelques passagers sur le pont.
Il n’y a pas d’appontement à Grand Bourg, les bateaux ancrent dans la rade, l’accès à bord se fait par canots à rame et échelle de corde.
Il n’y a pas d’appontement à Grand Bourg, les bateaux ancrent dans la rade, l’accès à bord se fait par canots à rame et échelle de corde.
La rade de Grand Bourg en 1942
1943 : En mars, la Guyane se rallie à la France Libre.
En Guadeloupe, en avril, répression sanglante de manifestations.
Le 14 juillet, l’amiral Robert et le gouverneur Sorin se réfugient à Porto-Rico, avant de rentrer en France…
La Guadeloupe se rallie à la France Libre.
A Marie-Galante, André Wachter père meurt, laissant la distillerie de Port Louis à l’indivision de ses 5 enfants : son fils ainé Jean la maintient en fonction et lance des travaux : nouvelle cheminée, nouvelle citerne à couleuvre en béton pour remplacer l'ancienne en maçonnerie au dos du chai. Le support d'alambic reste extérieur au bâti, au vu des risques d'incendie du foyer...
1944 : 2ème Guerre Mondiale, suite :
Fin de la guerre, mais difficultés économiques majeures dans l’archipel et en particulier à Marie Galante : les usines ont été coupées de leurs sources de financement et de leurs débouchés en métropole, les approvisionnements en engrais et en pièces détachées n’arrivent plus, les exportations régressent, les stocks s’accumulent…
La superficie de canne baisse à 24.000 hectares pour l’archipel.
La production de sucre s’effondre à 28.500 tonnes (moins 59 % en 2 ans)
La production de rhum chute à 65.000 hectolitres l’ensemble de l’archipel (moins 30%)
Le 11 juillet, Mme Etzol - mère du Dr Marcel Etzol et grand-mère du Dr Maryse Etzol - meurt d’une hémorragie de la délivrance après la naissance de son 9ème enfant pendant son transfert en barque sur la Guadeloupe…
La disette règne et en particulier à Marie Galante en raison de la monoculture qui y régnait déjà avant la guerre : les paysans n’ont aucune source de revenu monétaire en dehors de la canne, les cultures vivrières sont insuffisantes, le déboisement y est poussé de façon excessive, les routes sont dans un état "pitoyable", la région des Bas est presque devenue inaccessible, selon le rapport du médecin capitaine Marty.
Les cartes de ravitaillement, selon les statistiques du service économique, ont été distibuées à 16.922 marie-galantais, les familles ne manquaient pas d'aller les retirer, nécessaires pour avoir, entre autres, le riz, le pain, la morue et les cotonnades.
An tan Sorin…
1945 : 2ème Guerre Mondiale, suite et fin :
" Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. " Albert Einstein
En France, 541.000 morts dont 330.000 civils, soit 13% de la population…
Le Général de Gaulle a pris la tête du Gouvernement Provisoire de la Libération.
Ordonnances de 45 et création de la Sécurité Sociale.
A Paris, on fête l’après-guerre : nouvel essor de la biguine et arrivée du calypso et du meringué.
A Marie-Galante, plus que 6 distilleries à MG : Doro, Poisson, Bellevue qui fonctionnent de façon constante, Port-Louis, Bielle et Le Salut de façon intermittente.
Bielle a racheté les contingents de Cocotier et Grand-Pierre, Poisson celui de Pélisson.
Pirogue est mise à l'arrêt.
Arrêt de l’usine du Robert mise en vente par les héritiers Jackotin, la gestion du séquestre est mise en cause, on parle de " collusion " entre les Jackotin et la banque, " d’exploitation éhontée, sans aucun souci d’amortir les dettes ... de carence et de folie par l’administrateur ". Une Régie départementale est mise en place.
Grande-Anse ne produit que 10.855 quintaux de sucre…
Ludovic Bade devient maire de Capesterre pour 26 ans, Albert Baclet devient maire de St Louis, Furcie Tirolien reprend son mandat de Grand Bourg, interrompu par l'occupation.
La misère est immense à Marie Galante…
1946 : En France : 27 octobre : Constitution de la 4ème République.
Le 19 décembre, début de la Guerre d’Indochine.
La France a 40 millions d’habitants.
La consommation de sucre par habitant en France est estimée à 14 kg/an.
En Guyane, fermeture officielle du bagne de Cayenne.
La flotte bananière reprend petit à petit son service avec la métropole, en particulier avec le cargo Guadeloupe.
Il ne reste que 10 des 26 cargos de la flotte d’avant-guerre...
La Guadeloupe avec ses dépendances, jusqu'ici Colonie Française, devient un Département d’Outre-Mer (DOM) par la loi du 19 mars avec 1 préfet et 2 sous-préfets, comme la Martinique, la Guyane et la Réunion.
Application progressive des lois métropolitaines avec décrets d’application avant le 1er janvier 1947.
1943 : En mars, la Guyane se rallie à la France Libre.
En Guadeloupe, en avril, répression sanglante de manifestations.
Le 14 juillet, l’amiral Robert et le gouverneur Sorin se réfugient à Porto-Rico, avant de rentrer en France…
La Guadeloupe se rallie à la France Libre.
A Marie-Galante, André Wachter père meurt, laissant la distillerie de Port Louis à l’indivision de ses 5 enfants : son fils ainé Jean la maintient en fonction et lance des travaux : nouvelle cheminée, nouvelle citerne à couleuvre en béton pour remplacer l'ancienne en maçonnerie au dos du chai. Le support d'alambic reste extérieur au bâti, au vu des risques d'incendie du foyer...
1944 : 2ème Guerre Mondiale, suite :
- 6 juin : Débarquement de Normandie
- 9 juin : Création du Gouvernement Provisoire de la République Française par De Gaulle à Alger.
- 15 août : Débarquement de Provence
- 19/25 août : Libération de Paris
- 31 août : Le Général de Gaulle prend la tête du Gouvernement Provisoire à Paris.
- 5 octobre : Ordonnance donnant le Droit de Vote aux femmes, promis par le Comité Français de Libération Nationale en avril.
Fin de la guerre, mais difficultés économiques majeures dans l’archipel et en particulier à Marie Galante : les usines ont été coupées de leurs sources de financement et de leurs débouchés en métropole, les approvisionnements en engrais et en pièces détachées n’arrivent plus, les exportations régressent, les stocks s’accumulent…
La superficie de canne baisse à 24.000 hectares pour l’archipel.
La production de sucre s’effondre à 28.500 tonnes (moins 59 % en 2 ans)
La production de rhum chute à 65.000 hectolitres l’ensemble de l’archipel (moins 30%)
Le 11 juillet, Mme Etzol - mère du Dr Marcel Etzol et grand-mère du Dr Maryse Etzol - meurt d’une hémorragie de la délivrance après la naissance de son 9ème enfant pendant son transfert en barque sur la Guadeloupe…
La disette règne et en particulier à Marie Galante en raison de la monoculture qui y régnait déjà avant la guerre : les paysans n’ont aucune source de revenu monétaire en dehors de la canne, les cultures vivrières sont insuffisantes, le déboisement y est poussé de façon excessive, les routes sont dans un état "pitoyable", la région des Bas est presque devenue inaccessible, selon le rapport du médecin capitaine Marty.
Les cartes de ravitaillement, selon les statistiques du service économique, ont été distibuées à 16.922 marie-galantais, les familles ne manquaient pas d'aller les retirer, nécessaires pour avoir, entre autres, le riz, le pain, la morue et les cotonnades.
An tan Sorin…
1945 : 2ème Guerre Mondiale, suite et fin :
- 4 au 11 février, conférence de Yalta entre Staline, Roosevelt et Churchill : les 3 " Grands " décident d’une stratégie commune pour hâter la fin de la guerre et définir le partage de l’Europe.
- 30 avril : les Soviétiques entrent dans Berlin, Hitler se suicide dans son bunker…
- 8 mai : Capitulation de l’Allemagne.
- 26 juin : Signature de la Charte des Nations Unies à San Francisco, l’ONU remplace la Société des Nations qui avait échoué à maintenir la paix…
- 6 et 9 août : Bombardements atomiques américains sur Hiroshima et Nagasaki : 140.000 morts.
- 2 septembre : Capitulation du Japon.
" Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. " Albert Einstein
En France, 541.000 morts dont 330.000 civils, soit 13% de la population…
Le Général de Gaulle a pris la tête du Gouvernement Provisoire de la Libération.
Ordonnances de 45 et création de la Sécurité Sociale.
A Paris, on fête l’après-guerre : nouvel essor de la biguine et arrivée du calypso et du meringué.
A Marie-Galante, plus que 6 distilleries à MG : Doro, Poisson, Bellevue qui fonctionnent de façon constante, Port-Louis, Bielle et Le Salut de façon intermittente.
Bielle a racheté les contingents de Cocotier et Grand-Pierre, Poisson celui de Pélisson.
Pirogue est mise à l'arrêt.
Arrêt de l’usine du Robert mise en vente par les héritiers Jackotin, la gestion du séquestre est mise en cause, on parle de " collusion " entre les Jackotin et la banque, " d’exploitation éhontée, sans aucun souci d’amortir les dettes ... de carence et de folie par l’administrateur ". Une Régie départementale est mise en place.
Grande-Anse ne produit que 10.855 quintaux de sucre…
Ludovic Bade devient maire de Capesterre pour 26 ans, Albert Baclet devient maire de St Louis, Furcie Tirolien reprend son mandat de Grand Bourg, interrompu par l'occupation.
La misère est immense à Marie Galante…
1946 : En France : 27 octobre : Constitution de la 4ème République.
Le 19 décembre, début de la Guerre d’Indochine.
La France a 40 millions d’habitants.
La consommation de sucre par habitant en France est estimée à 14 kg/an.
En Guyane, fermeture officielle du bagne de Cayenne.
La flotte bananière reprend petit à petit son service avec la métropole, en particulier avec le cargo Guadeloupe.
Il ne reste que 10 des 26 cargos de la flotte d’avant-guerre...
La Guadeloupe avec ses dépendances, jusqu'ici Colonie Française, devient un Département d’Outre-Mer (DOM) par la loi du 19 mars avec 1 préfet et 2 sous-préfets, comme la Martinique, la Guyane et la Réunion.
Application progressive des lois métropolitaines avec décrets d’application avant le 1er janvier 1947.
Les usines restantes de l’archipel peuvent liquider les stocks considérables de sucre et de rhum accumulés pendant la guerre, ce qui leur procure les moyens financiers nécessaire au redémarrage de leur activité.
La destruction de l’économie sucrière métropolitaine, ainsi que la pénurie relative de sucre en Europe donne une large place au sucre antillais et en particulier guadeloupéen : l’économie sucrière repart comme après la Guerre de 14/18…
A Marie-Galante, 30.213 habitants : 13.833 à Grand Bourg, 9.181 à Capesterre, 7.199 à Saint-Louis.
L'usine Pirogue ferme définitivement, tout son foncier a été transféré sur Grande Anse.
Seule sa pesée va encore fonctionner jusqu'à la fin des années 80, dont profitera entre autres Port Louis dans ses dernières années de fonctionnement...
Le voilier à moteur Lorraine transporte le fret entre Pointe-à-Pitre et Grand Bourg, le trajet dure 12 heures…
Il a été acheté à Louis Magras de St Barthélémy par Marcel Seytor.
La destruction de l’économie sucrière métropolitaine, ainsi que la pénurie relative de sucre en Europe donne une large place au sucre antillais et en particulier guadeloupéen : l’économie sucrière repart comme après la Guerre de 14/18…
A Marie-Galante, 30.213 habitants : 13.833 à Grand Bourg, 9.181 à Capesterre, 7.199 à Saint-Louis.
L'usine Pirogue ferme définitivement, tout son foncier a été transféré sur Grande Anse.
Seule sa pesée va encore fonctionner jusqu'à la fin des années 80, dont profitera entre autres Port Louis dans ses dernières années de fonctionnement...
Le voilier à moteur Lorraine transporte le fret entre Pointe-à-Pitre et Grand Bourg, le trajet dure 12 heures…
Il a été acheté à Louis Magras de St Barthélémy par Marcel Seytor.
1947 : Le 16 janvier, Vincent Auriol est élu Président de la République.
Les liaisons commerciales avec la France, toujours par hydravion, démarrent grâce à Air France et au Latécoère 631.
Les liaisons commerciales avec la France, toujours par hydravion, démarrent grâce à Air France et au Latécoère 631.
Le Laté 631 à l'amerissage : hydravion de 75 tonnes, avec 6 moteurs de 1900 CV et une vitesse de 300 km/h.
Le vol inaugural Bordeaux Martinique décolle de la darse de Biscarosse le 5 juillet à 3H35 du matin et amerri dans la baie de Fort de France à 6H30 locale le 6 juillet, soit une traversée de 42 heures, dont 27H30 de vol, avec escale de ravitaillement en carburant à Port Etienne en Mauritanie. Les rotations se font tous les 14 jours.
Pour compléter son réseau, Air France met en service 3 appareils amphibies Catalina qui desservent la Guadeloupe et la Martinique.
A Marie-Galante, l’usine du Robert est acquise en mars par la Colonie pour un montant de 9.582.000 F sans expertise préalable. Le but de cette opération est uniquement d’ordre social : maintenir l’activité des Hauts et sauver du chômage les petits planteurs, faciliter ensuite une petite propriété paysanne et faire du Robert un centre témoin en matière de rémunérations et de conditions de travail : le Conseil Général voulait créer une société d’économie mixte avec le personnel et les colons partiaires de l’usine, il se retrouvera en fait seul.
L’état général de l’usine après 15 ans sans entretien est catastrophique : techniquement, elle ne peut plus produire de sucre, les bâtiments sont vétustes, le matériel ancien et hétérogène ; la production de rhum est irrégulière, continuellement interrompue par des pannes, avec un moulin qui date de près d’un siècle…
L’expertise montre que, pour poursuivre son activité en la modernisant et lui permettre de produire son contingent, il faut un investissement minimum de 40 millions de F. La Caisse Centrale de la FOM refuse d’investir, le département se retrouve seul…
2 premiers postes de téléphone à Grand Bourg : la mairie et la gendarmerie...
1948 : L’Etat d’Israel déclare son indépendance.
En France, inauguration de l'aéroport d'Orly.
Les Contibutions Directes effectuent un contrôle sur les contingents des distilleries, source de trafics : sur les 111 distilleries déclarées, 37 ne peuvent plus fonctionner depuis 2 ans ou plus, 10 n’ont jamais fonctionné ou même existé !
Sur les 64 restantes, seules 49 sont "fumantes"…
Cela amènera la réforme du contingentement à partir de 1951.
Le 31 juillet 1948, le "Laté 631" assurant le trajet Bordeaux/Pointe-à-Pitre s'abîme en mer au large de son point de ravitaillement en Mauritanie, lors de son 35ème et dernier vol : c'est la fin des hydravions d’Air France...
A Marie-Galante, le département investi 8 millions de francs pour une nouvelle colonne à distiller au Robert.
Pendant ce temps, l’usine de Grande-Anse progresse avec 23.993 quintaux de sucre, 19% provenant de sa propre culture, 81% des colons et petits planteurs. Le directeur de l'usine est Mr Radegonde, le directeur des cultures Mr de Massias.
Guy Lasserre écrira en 1950 :
" L'usine employait 275 salariés agricoles et industriels et assurait des terres à près de 800 colons. Sur une production de 16.643.870 kilos de cannes, 3.055.890 kilos seulement provenaient de terres en faisance-valoir direct, 9.889.350 kilogs des terres en colonage, et 3.698.630 kilos des cannes de planteurs.
Pirogue, pour 7.349.190 kilos broyés, n'avait que 1.361.840 kilos provenant de l'exploitation directe, contre 2.804.530 kilos en colonage et 3.182.820 kilos apportés par les planteurs.
Dorot, Bielle, Poisson, Port-Louis, Bellevue, ont toutes leurs terres en colonage et sont ravitaillées en cannes à peu près à égalité par leurs propres colons et par les planteurs des autres propriétés. "
" A Grande Anse, par exemple, le colonage est au quart. L'usine avance les engrais que le colon rembourse à la récolte, et assure le labour au tracteur, moyennant salaire de 7.000 francs à l'hectare. A la distillerie Robert, le colonage était au cinquième. "
1949 : Création de l’OTAN : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord : les Américains garantissent la sécurité de leurs alliés européens.
En Chine, le 1er octobre, Mao Tsé Tung proclame la République Populaire.
A Marie-Galante, 5 distilleries en activité dont Port-Louis.
Le Conseil Général vote un plan complet de modernisation de la distillerie du Robert, pour un coût additionnel de 41 millions sur 2 ans. Par ailleurs, l’usine se voit refuser des crédits de campagne par toutes les banques : les avances seront aussi faites par le département avec 12 millions de F. L’usine sera déficitaire de 4,9 millions de F…
Premier réseau d'électricité de l'île, jusqu'à présent seuls quelques notables possédaient un petit groupe électrogène : un groupe fournit le courant de 18 H à 22 H, les premiers pylône bois apparaissent.
Le responsable du réseau électrique est Christian Selbonne.
Marcel Seytor complète sa flotte de transport avec un sloop à moteur construit à St Barth, le Venise.
A. Bon rachète l’usine de Courcelles à St Anne à Armand Aubéry. Avec l’usine de Grande-Anse, il représente 9,6% de la production sucrière totale de la Guadeloupe.
XXème siècle, deuxième moitié de 1950 à 2000 : la canne survit grâce aux aides européennes...
Le vol inaugural Bordeaux Martinique décolle de la darse de Biscarosse le 5 juillet à 3H35 du matin et amerri dans la baie de Fort de France à 6H30 locale le 6 juillet, soit une traversée de 42 heures, dont 27H30 de vol, avec escale de ravitaillement en carburant à Port Etienne en Mauritanie. Les rotations se font tous les 14 jours.
Pour compléter son réseau, Air France met en service 3 appareils amphibies Catalina qui desservent la Guadeloupe et la Martinique.
A Marie-Galante, l’usine du Robert est acquise en mars par la Colonie pour un montant de 9.582.000 F sans expertise préalable. Le but de cette opération est uniquement d’ordre social : maintenir l’activité des Hauts et sauver du chômage les petits planteurs, faciliter ensuite une petite propriété paysanne et faire du Robert un centre témoin en matière de rémunérations et de conditions de travail : le Conseil Général voulait créer une société d’économie mixte avec le personnel et les colons partiaires de l’usine, il se retrouvera en fait seul.
L’état général de l’usine après 15 ans sans entretien est catastrophique : techniquement, elle ne peut plus produire de sucre, les bâtiments sont vétustes, le matériel ancien et hétérogène ; la production de rhum est irrégulière, continuellement interrompue par des pannes, avec un moulin qui date de près d’un siècle…
L’expertise montre que, pour poursuivre son activité en la modernisant et lui permettre de produire son contingent, il faut un investissement minimum de 40 millions de F. La Caisse Centrale de la FOM refuse d’investir, le département se retrouve seul…
2 premiers postes de téléphone à Grand Bourg : la mairie et la gendarmerie...
1948 : L’Etat d’Israel déclare son indépendance.
En France, inauguration de l'aéroport d'Orly.
Les Contibutions Directes effectuent un contrôle sur les contingents des distilleries, source de trafics : sur les 111 distilleries déclarées, 37 ne peuvent plus fonctionner depuis 2 ans ou plus, 10 n’ont jamais fonctionné ou même existé !
Sur les 64 restantes, seules 49 sont "fumantes"…
Cela amènera la réforme du contingentement à partir de 1951.
Le 31 juillet 1948, le "Laté 631" assurant le trajet Bordeaux/Pointe-à-Pitre s'abîme en mer au large de son point de ravitaillement en Mauritanie, lors de son 35ème et dernier vol : c'est la fin des hydravions d’Air France...
A Marie-Galante, le département investi 8 millions de francs pour une nouvelle colonne à distiller au Robert.
Pendant ce temps, l’usine de Grande-Anse progresse avec 23.993 quintaux de sucre, 19% provenant de sa propre culture, 81% des colons et petits planteurs. Le directeur de l'usine est Mr Radegonde, le directeur des cultures Mr de Massias.
Guy Lasserre écrira en 1950 :
" L'usine employait 275 salariés agricoles et industriels et assurait des terres à près de 800 colons. Sur une production de 16.643.870 kilos de cannes, 3.055.890 kilos seulement provenaient de terres en faisance-valoir direct, 9.889.350 kilogs des terres en colonage, et 3.698.630 kilos des cannes de planteurs.
Pirogue, pour 7.349.190 kilos broyés, n'avait que 1.361.840 kilos provenant de l'exploitation directe, contre 2.804.530 kilos en colonage et 3.182.820 kilos apportés par les planteurs.
Dorot, Bielle, Poisson, Port-Louis, Bellevue, ont toutes leurs terres en colonage et sont ravitaillées en cannes à peu près à égalité par leurs propres colons et par les planteurs des autres propriétés. "
" A Grande Anse, par exemple, le colonage est au quart. L'usine avance les engrais que le colon rembourse à la récolte, et assure le labour au tracteur, moyennant salaire de 7.000 francs à l'hectare. A la distillerie Robert, le colonage était au cinquième. "
1949 : Création de l’OTAN : Organisation du Traité de l’Atlantique Nord : les Américains garantissent la sécurité de leurs alliés européens.
En Chine, le 1er octobre, Mao Tsé Tung proclame la République Populaire.
A Marie-Galante, 5 distilleries en activité dont Port-Louis.
Le Conseil Général vote un plan complet de modernisation de la distillerie du Robert, pour un coût additionnel de 41 millions sur 2 ans. Par ailleurs, l’usine se voit refuser des crédits de campagne par toutes les banques : les avances seront aussi faites par le département avec 12 millions de F. L’usine sera déficitaire de 4,9 millions de F…
Premier réseau d'électricité de l'île, jusqu'à présent seuls quelques notables possédaient un petit groupe électrogène : un groupe fournit le courant de 18 H à 22 H, les premiers pylône bois apparaissent.
Le responsable du réseau électrique est Christian Selbonne.
Marcel Seytor complète sa flotte de transport avec un sloop à moteur construit à St Barth, le Venise.
A. Bon rachète l’usine de Courcelles à St Anne à Armand Aubéry. Avec l’usine de Grande-Anse, il représente 9,6% de la production sucrière totale de la Guadeloupe.
XXème siècle, deuxième moitié de 1950 à 2000 : la canne survit grâce aux aides européennes...
1950 : A Marie-Galante, la superficie cultivée en canne est de 2.200 hectares, représente 10,2% du total guadeloupéen. Par ailleurs, 460 hectares de culture vivrière, 55 ha de coton et 40 d’autres cultures.
La canne fait vivre 2.000 des 3.000 familles de l’île.
Le Département a fourni 5 millions de F de crédit de campagne, l’usine du Robert sera déficitaire de 7,6 millions de F…
De plus, elle ne peut absorber les cannes de sa zone de ramassage : une vive tension se développe à Capesterre…
Sous la pression des paysans des Hauts et des conseillers généraux marie-galantais, la direction décide de reprendre la production de sucre arrêtée depuis 5 ans ; aucun investissement n’a été fait, les machines sont dans le même état de vétusté, on se contente des réparations indispensables…
Le Père Maurice Barbotin est nommé curé de St-Louis de Marie-Galante. Il publiera de nombreux articles et ouvrages sur Marie-Galante, son histoire, son créole, ses moulins, ses bourgs et ses communes.
A Pointe-à-Pitre, la majorité des habitants n’ont pas l’eau courante, des fontaines publiques distribuent l’eau potable.
La production de sucre de la Guadeloupe est de 65.000 tonnes
La capacité de broyage des 13 usines de Guadeloupe est passée à 730 tonnes par jour, alors que Grande-Anse plafonne à 450 : les usines ont du faire un gros effort d’investissement pour renouveler un matériel devenu obsolète.
Le café est devenu une culture marginale, souvent intercalaire du bananier, avec environ 350 ha sur la Côte sous le Vent, produisant environ 380 tonnes.
La liaison maritime avec la métropole est assurée par le paquebot Gascogne, la traversée Le Havre-Pointe-à-Pitre dure 13 jours.
La canne fait vivre 2.000 des 3.000 familles de l’île.
Le Département a fourni 5 millions de F de crédit de campagne, l’usine du Robert sera déficitaire de 7,6 millions de F…
De plus, elle ne peut absorber les cannes de sa zone de ramassage : une vive tension se développe à Capesterre…
Sous la pression des paysans des Hauts et des conseillers généraux marie-galantais, la direction décide de reprendre la production de sucre arrêtée depuis 5 ans ; aucun investissement n’a été fait, les machines sont dans le même état de vétusté, on se contente des réparations indispensables…
Le Père Maurice Barbotin est nommé curé de St-Louis de Marie-Galante. Il publiera de nombreux articles et ouvrages sur Marie-Galante, son histoire, son créole, ses moulins, ses bourgs et ses communes.
A Pointe-à-Pitre, la majorité des habitants n’ont pas l’eau courante, des fontaines publiques distribuent l’eau potable.
La production de sucre de la Guadeloupe est de 65.000 tonnes
La capacité de broyage des 13 usines de Guadeloupe est passée à 730 tonnes par jour, alors que Grande-Anse plafonne à 450 : les usines ont du faire un gros effort d’investissement pour renouveler un matériel devenu obsolète.
Le café est devenu une culture marginale, souvent intercalaire du bananier, avec environ 350 ha sur la Côte sous le Vent, produisant environ 380 tonnes.
La liaison maritime avec la métropole est assurée par le paquebot Gascogne, la traversée Le Havre-Pointe-à-Pitre dure 13 jours.
En Guadeloupe, le premier aéroport du Raizet vient d’ouvrir : le 9 août 1950 est inaugurée la ligne Paris/New York/Pointe-à-Pitre en Loockheed Constellation LO49. Ce quadrimoteur à hélices, avec ses 4 moteurs Wright de 2.200 CV, possède une vitesse de crosisière de 500 km/h et met ainsi Paris à dix-sept heures de vol, avec escale à Lisbonne et à Sainte-Marie des Açores.
En Martinique, l'aéroport du Lamentin ouvre ses portes peu après : le 25 août, le premier long-courrier d'Air France arrive de Paris via Pointe-à-Pitre. L’aérodrome n’étant utilisable que de jour jusqu’en 1953, il n’assure tout d’abord que la desserte des Caraïbes avec la BWIA (basée à Trinidad et Tobago) et la Pan Am, les passagers d’Air France continuant à transiter à Pointe-à-Pitre.
1951 : Furcie Tirolien, déja maire de Grand Bourg et conseiller général du canton, est élu député.
Le voilier à moteur Neptune transporte le fret et des passagers entre Pointe-à-Pitre et Grand Bourg, il a été acheté à St Barthélémy par Firmin Pisiou.
1952 : A Marie-Galante, pour la production rhumière, 2 usines et 4 distilleries en activité.
La distillerie de Port Louis s’arrête, le fils Jean renonce à son exploitation…
Pour la production sucrière, l’usine de Grande-Anse a doublé sa production avec 3.991 tonnes.
Par contre, l’usine du Robert, repartie l’année d’avant, produit 522 tonnes de sucre, elle se voit toujours refuser ses crédits de campagne par toutes les banques : les avances seront encore faites par le département avec 10 millions de F. Le déficit d’exploitation sera de 11,2 millions de francs…
Au total le sucre marie-galantais atteint 45.136 quintaux pour 2.200 hectares cultivés en canne, alors qu’il reste seulement 55 hectares de coton et 460 hectares de vivres.
Une mission de conseillers généraux au Robert est violemment prise à partie par des petits planteurs non payés…
L’échec financier et social est complet : il faudrait 250 à 300 millions de francs pour moderniser la sucrerie.
En décembre, après l’échec d’une délégation envoyée en France pour faire le tour des établissements de crédit, le département, ne pouvant assumer l’investissement, décide de mettre le domaine en location : au total, l’expérience aura coûté 75 millions au budget départemental…
Le locataire est Gérard Huygues-Despointes, béké martiniquais dont la famille possède plusieurs usines en Martinique et Ste Marthe en Guadeloupe
Marie-Galante ne produit plus que 4,7% du sucre guadeloupéen.
1953 : En URSS, le 5 mars, mort du camarade Joseph Staline : on estime que pendant son gouvernement en tant que Secrétaire Général du Comité Central du Parti Communiste Soviétique de 1925 à 1952, 18 millions de Russes ont connu le Goulag où 5 millions sont morts, et 3 autres millions sont morts de famines organisées comme en Ukraine, et bien sûr d’exécutions et de déportations…
En Guadeloupe, le 26 octobre, cyclone Edith.
A Marie-Galante, selon le Père Barbotin, 800 cases détruites ou endommagées par le cyclone.
38.387 quintaux de sucre produits, dont 33.840 à Grande Anse.
Gérard Huygues-Despointes obtient un prêt de 10 millions par le Crédit Agricole avec la caution du département, il pourra faire quelques réparations et remises en état et augmenter un peu la production du Robert.
Le sucre des DOM est intégré dans l’organisation administrative du marché sucrier français, à égalité de prix et de traitement avec le sucre de betterave
1954 : En Métropole, René Coty est élu Président le 16 janvier.
Le 21 juillet, Accords de Genève, fin de la Guerre d’Indochine : elle aura fait 64.120 blessés et 37.800 morts parmi les troupes Françaises, dont 8.350 "indigènes" Nord-Africains…
Le Viet-Minh aura eu environ 300.000 morts.
Le 1er novembre, début de la Guerre d’Algérie...
A Marie-Galante, lors du recensement, sur une population active masculine de 3.871 personnes : les ruraux sont 2.558, dont 1.016 exploitants agricoles, 984 colons et 558 salariés agricoles.
Les colons représentent donc le plus important fournisseur des usines, mais le loyer des terres en colonage est 2 fois plus élevé à Marie Galante qu’en Guadeloupe et ils sont complètement dépendants des usines.
Selon Lasserre " l’usine ne garantit aucunement l’achat de leurs cannes. En moyenne, 2 ou 3 récoltes sur 5 ne peuvent être entièrement achetées : les colons perdent alors plus du tiers du revenu sur lequel ils comptaient "
Les petits planteurs ont une situation guère meilleure : propriétés minuscules (en moyenne, sur St Louis et Capesterre, 4 hectares dont 1,8 cultivés), mal outillées et avec des revenus très inférieurs à leurs homologues guadeloupéens.
En réalité, la population rurale marie-galantaise vit constamment " aux portes de la misère " et ne parvient à survivre que grâce aux cultures vivrières et à l’élevage de case.
Quant aux usines, Grande-Anse produit 4.674 tonnes de sucre pour 50.910 tonnes manipulées, le Robert 845 pour 10.000 tonnes manipulées. 27% provient de leurs propres cultures, 73% des colons et petits planteurs.
Le total de la production de sucre atteint 55.200 quintaux.
Les 2 usines et les 4 distilleries produisent 5.346 hectolitres de rhum, presque la moitié de la production marie-galantaise de 1934, soit 6,6% du rhum guadeloupéen : Grande-Anse à elle-seule 2.577 hectolitres, Le Robert 1.017 hecto, Doro 1.149, Poisson (Rameau) 283, Bellevue (Godefroy) 274, Le Salut (Toto) 46, Port-Louis (Wachter) et Bielle (Bazile) sont toujours à l’arrêt.
Le groupe électrogène qui fournit le courant à l'île est remplacé par un modélé plus performant permettant une distribution en continu, les premiers pylônes en béton sont posés.
En Guadeloupe, 229.120 habitants. 49% des Guadeloupéens ont moins de 20 ans.
1955 : Face à l’OTAN, le Pacte de Varsovie réunit les pays de l’Est, sous la férule de l’URSS.
Décret du 20 mai sur le contingentement du rhum : les distilleries "non fumantes" doivent céder leur contingentement à titre définitif après 2 campagnes sans fabrication. Le regroupent d’établissements "fumants" demeure autorisé. Décret d’application en 1957…
A Marie-Galante, suite à la demande du préfet en juillet 1954, création par arrêté ministériel de l'aérodrome de Marie-Galante au lieu-dit La Montagne aux Basses.
1951 : Furcie Tirolien, déja maire de Grand Bourg et conseiller général du canton, est élu député.
Le voilier à moteur Neptune transporte le fret et des passagers entre Pointe-à-Pitre et Grand Bourg, il a été acheté à St Barthélémy par Firmin Pisiou.
1952 : A Marie-Galante, pour la production rhumière, 2 usines et 4 distilleries en activité.
La distillerie de Port Louis s’arrête, le fils Jean renonce à son exploitation…
Pour la production sucrière, l’usine de Grande-Anse a doublé sa production avec 3.991 tonnes.
Par contre, l’usine du Robert, repartie l’année d’avant, produit 522 tonnes de sucre, elle se voit toujours refuser ses crédits de campagne par toutes les banques : les avances seront encore faites par le département avec 10 millions de F. Le déficit d’exploitation sera de 11,2 millions de francs…
Au total le sucre marie-galantais atteint 45.136 quintaux pour 2.200 hectares cultivés en canne, alors qu’il reste seulement 55 hectares de coton et 460 hectares de vivres.
Une mission de conseillers généraux au Robert est violemment prise à partie par des petits planteurs non payés…
L’échec financier et social est complet : il faudrait 250 à 300 millions de francs pour moderniser la sucrerie.
En décembre, après l’échec d’une délégation envoyée en France pour faire le tour des établissements de crédit, le département, ne pouvant assumer l’investissement, décide de mettre le domaine en location : au total, l’expérience aura coûté 75 millions au budget départemental…
Le locataire est Gérard Huygues-Despointes, béké martiniquais dont la famille possède plusieurs usines en Martinique et Ste Marthe en Guadeloupe
Marie-Galante ne produit plus que 4,7% du sucre guadeloupéen.
1953 : En URSS, le 5 mars, mort du camarade Joseph Staline : on estime que pendant son gouvernement en tant que Secrétaire Général du Comité Central du Parti Communiste Soviétique de 1925 à 1952, 18 millions de Russes ont connu le Goulag où 5 millions sont morts, et 3 autres millions sont morts de famines organisées comme en Ukraine, et bien sûr d’exécutions et de déportations…
En Guadeloupe, le 26 octobre, cyclone Edith.
A Marie-Galante, selon le Père Barbotin, 800 cases détruites ou endommagées par le cyclone.
38.387 quintaux de sucre produits, dont 33.840 à Grande Anse.
Gérard Huygues-Despointes obtient un prêt de 10 millions par le Crédit Agricole avec la caution du département, il pourra faire quelques réparations et remises en état et augmenter un peu la production du Robert.
Le sucre des DOM est intégré dans l’organisation administrative du marché sucrier français, à égalité de prix et de traitement avec le sucre de betterave
1954 : En Métropole, René Coty est élu Président le 16 janvier.
Le 21 juillet, Accords de Genève, fin de la Guerre d’Indochine : elle aura fait 64.120 blessés et 37.800 morts parmi les troupes Françaises, dont 8.350 "indigènes" Nord-Africains…
Le Viet-Minh aura eu environ 300.000 morts.
Le 1er novembre, début de la Guerre d’Algérie...
A Marie-Galante, lors du recensement, sur une population active masculine de 3.871 personnes : les ruraux sont 2.558, dont 1.016 exploitants agricoles, 984 colons et 558 salariés agricoles.
Les colons représentent donc le plus important fournisseur des usines, mais le loyer des terres en colonage est 2 fois plus élevé à Marie Galante qu’en Guadeloupe et ils sont complètement dépendants des usines.
Selon Lasserre " l’usine ne garantit aucunement l’achat de leurs cannes. En moyenne, 2 ou 3 récoltes sur 5 ne peuvent être entièrement achetées : les colons perdent alors plus du tiers du revenu sur lequel ils comptaient "
Les petits planteurs ont une situation guère meilleure : propriétés minuscules (en moyenne, sur St Louis et Capesterre, 4 hectares dont 1,8 cultivés), mal outillées et avec des revenus très inférieurs à leurs homologues guadeloupéens.
En réalité, la population rurale marie-galantaise vit constamment " aux portes de la misère " et ne parvient à survivre que grâce aux cultures vivrières et à l’élevage de case.
Quant aux usines, Grande-Anse produit 4.674 tonnes de sucre pour 50.910 tonnes manipulées, le Robert 845 pour 10.000 tonnes manipulées. 27% provient de leurs propres cultures, 73% des colons et petits planteurs.
Le total de la production de sucre atteint 55.200 quintaux.
Les 2 usines et les 4 distilleries produisent 5.346 hectolitres de rhum, presque la moitié de la production marie-galantaise de 1934, soit 6,6% du rhum guadeloupéen : Grande-Anse à elle-seule 2.577 hectolitres, Le Robert 1.017 hecto, Doro 1.149, Poisson (Rameau) 283, Bellevue (Godefroy) 274, Le Salut (Toto) 46, Port-Louis (Wachter) et Bielle (Bazile) sont toujours à l’arrêt.
Le groupe électrogène qui fournit le courant à l'île est remplacé par un modélé plus performant permettant une distribution en continu, les premiers pylônes en béton sont posés.
En Guadeloupe, 229.120 habitants. 49% des Guadeloupéens ont moins de 20 ans.
1955 : Face à l’OTAN, le Pacte de Varsovie réunit les pays de l’Est, sous la férule de l’URSS.
Décret du 20 mai sur le contingentement du rhum : les distilleries "non fumantes" doivent céder leur contingentement à titre définitif après 2 campagnes sans fabrication. Le regroupent d’établissements "fumants" demeure autorisé. Décret d’application en 1957…
A Marie-Galante, suite à la demande du préfet en juillet 1954, création par arrêté ministériel de l'aérodrome de Marie-Galante au lieu-dit La Montagne aux Basses.
La production de sucre est de 56.630 quintaux dont 45.450 à Grande Anse.
La production de sucre de la Guadeloupe est montée à 117.000 tonnes, presque doublée en 5 ans.
Les usines continuent à bénéficier, en plus des exonérations fiscales, d’importantes aides publiques : subventions directes et indirectes, crédits spéciaux du FIDOM à taux réduit.
1956 : En France, le 27 mars, nouvelle loi portant les congés payés à 3 semaines. Les vacances et le tourisme vont vraiment démarrer...
Marie Galante produit 4,3 % du sucre guadeloupéen, avec 56.433 quintaux.
Au Robert, Gérard Huygues-Despointes renonce et obtient la résiliation de son bail…
Grande Anse produit 4.584 tonnes de sucre.
Les 3 usines et les 4 distilleries produisent 6.354 hectolitres de rhum : Grande-Anse à elle-seule 3.031 hectolitres, Le Robert 1.557 hecto, Doro (distillerie industrielle) 1.108.
Pour les distilleries agricoles : Poisson (Rameau) 283, Bellevue (Godefroy) 274, Le Salut (Toto) 46, Bielle (Bazile) est toujours à l’arrêt. La distillerie Le Salut a été reprise par les fils Firmin et Hilarion, qui l'ont reconstruite en dur après le cyclone.
La production de sucre de la Guadeloupe est montée à 117.000 tonnes, presque doublée en 5 ans.
Les usines continuent à bénéficier, en plus des exonérations fiscales, d’importantes aides publiques : subventions directes et indirectes, crédits spéciaux du FIDOM à taux réduit.
1956 : En France, le 27 mars, nouvelle loi portant les congés payés à 3 semaines. Les vacances et le tourisme vont vraiment démarrer...
Marie Galante produit 4,3 % du sucre guadeloupéen, avec 56.433 quintaux.
Au Robert, Gérard Huygues-Despointes renonce et obtient la résiliation de son bail…
Grande Anse produit 4.584 tonnes de sucre.
Les 3 usines et les 4 distilleries produisent 6.354 hectolitres de rhum : Grande-Anse à elle-seule 3.031 hectolitres, Le Robert 1.557 hecto, Doro (distillerie industrielle) 1.108.
Pour les distilleries agricoles : Poisson (Rameau) 283, Bellevue (Godefroy) 274, Le Salut (Toto) 46, Bielle (Bazile) est toujours à l’arrêt. La distillerie Le Salut a été reprise par les fils Firmin et Hilarion, qui l'ont reconstruite en dur après le cyclone.
Port Louis redémarre : André Wachter fils relance à partir du mois de mars la distillerie familiale arrêtée depuis 5 ans, en la modernisant progressivement avec colonne à plateau et cuves de fermentation inox, dans le but de doubler sa production…
En fin d'année, la distillerie Bielle est rachétée par Paul Rameaux, elle restera dans sa famille jusqu'à nos jours...
Le cyclone du 11 d’août retarde la reprise…
La liaison avec la Guadeloupe s’est améliorée avec la construction d’un appontement à Grand Bourg, qui devient un port et reçoit le caboteur Ile d’Emeraude.
En fin d'année, la distillerie Bielle est rachétée par Paul Rameaux, elle restera dans sa famille jusqu'à nos jours...
Le cyclone du 11 d’août retarde la reprise…
La liaison avec la Guadeloupe s’est améliorée avec la construction d’un appontement à Grand Bourg, qui devient un port et reçoit le caboteur Ile d’Emeraude.
L’attente du bateau sur le ponton de Grand Bourg…
Le maire de Grand Bourg Furcie Tirolien est réélu député.
L’aérodrome des Basses termine son aménagement qui permet aux DC3 d’Air Antilles de se poser, ainsi qu’à de rares avions privés.
Le maire de Grand Bourg Furcie Tirolien est réélu député.
L’aérodrome des Basses termine son aménagement qui permet aux DC3 d’Air Antilles de se poser, ainsi qu’à de rares avions privés.
En Guadeloupe, le 11 août, cyclone Betsy et le 4 novembre cyclone Greta.
Du 20 au 24 octobre, petite éruption de la Soufrière.
La liaison maritime avec la métropole est assurée par le paquebot Antilles. Au départ du Havre, il peut transporter 700 passagers.
Du 20 au 24 octobre, petite éruption de la Soufrière.
La liaison maritime avec la métropole est assurée par le paquebot Antilles. Au départ du Havre, il peut transporter 700 passagers.
Le 1er Lockheed Super-Constellation d'Air France se pose au Raizet. Avec ses 4 moteurs de 3.200 CV, il peut transporter 87 passagers à travers l'Atlantique.
1957 : A Marie-Galante, la production de sucre est de 54.446 quintaux dont 45.840 à Grande Anse.
Le nouveau locataire de l’usine du Robert est un négociant de Pointe-à-Pitre : Vital Borromée.
La production totale de rhum marie-galantais est à peu près stable avec 6.286 hectolitres pour les 2 usines et les 5 distilleries et non plus 4, car Port-Louis a redémarré et produit 27 hectolitres…
Doro aura cette année sa plus grande production : 1722 hecto.
1958 : En Europe, le 1er janvier, création de la Communauté Economique Européenne (CEE) par le Traité de Rome.
En France :
Application automatique des lois métropolitaines dans les DOM, sauf mention contraire.
Le Rapport général de la Commission de modernisation et d’équipement des DOM en 1959 note qu’entre 1950 et 1957 "l’aide de l’Etat consentie directement aux producteurs…ressort à plus de 11 milliards de francs"...
A Marie-Galante, côté rhum, les 2 usines et les 6 distilleries de MG produisent 6.747 hectolitres, point culminant de la production : Grande-Anse 3135 hectolitres, Le Robert en chute 1.143, Doro en hausse 1687, Poisson 127, Bellevue 199, Le Salut 146, Port-Louis 126, Bielle est reparti avec 184 hecto.
Du côté sucre, la production marie-galantaise a baissé à 42.352 quintaux,dont 35.230 à Grande Anse, les cannes utilisées proviennent à 26% de leurs propres cultures, à 74% des colons et petits planteurs.
Avec les usines de Grande-Anse et de Courcelles, le groupe Bon-De Retz ne représente plus que 6,8 % de la production sucrière totale de la Guadeloupe. Avec la distillerie Doro et les 2 usines précédentes, sa production représente 6,3% de la production rhumière de la Guadeloupe, le tout pour un domaine foncier de 6,8% des terres possédées par les usines dans l’archipel.
Dans le même temps la SIAPAP, 1ère société sucrière de Guadeloupe produit 26% du sucre et 24% du rhum, mais elle fait partie d’une société métropolitaine intégrée à l’un des principaux groupes financiers français voire européen : le Groupe Empain…
Par référendum, les Guadeloupéens choisissent l'intégration à la communauté Française plutôt que l'indépendance.
A la Désirade, l'hospice des lépreux ferme. Le nouvel Hôpital Hansénien ouvre à Pointe Noire, qui fonctionnera jusqu'en 1979.
Il deviendra à partir de cette date l'Hôpital Beauperthuy avec d'autres activités, la prise en charge des cas de lèpre restant exclusivement du ressort de l'Institut Pasteur.
1959 : En Chine, Mao avait lancé en 1958 le " Grand Bond en Avant ", mouvement de collectivisation : la famine qui lui fait suite fera 25 millions de morts jusqu’en 1961…
A Cuba, Fidel Castro prend le pouvoir en février au décours de la révolution.
En Métropole, le Général de Gaulle prend ses fonctions de Président le 8 janvier.
A Marie-Galante, les 2 usines et les 5 distilleries produisent 5.620 hectolitres, soit 8,9% du rhum guadeloupéen.
Fin 59, fermeture de la sucrerie du Robert, hors d’usage, seule la distillerie tourne encore un peu.
3.000 tonnes de cannes non récoltées seront laissées sur pied et reportées à la campagne suivante.
Nouvelles tensions sociales…
Les usines de Marie Galante ne produisent plus que 4 % du sucre guadeloupéen, avec 56.577 quintaux dont 45.580 pour Grande Anse.
Selon le rapport Gaillard, Grande-Anse a obtenu 84 tonnes de cannes par hectare, Roujol 95, Beauport 70, Marquisat 86 et Darboussier 73 : la productivité de Grande-Anse est donc dans une bonne moyenne par rapport à la Grande-Terre.
"Tandis que Grande-Anse utilise 1.000 à 1.200 kg/ha d’engrais pour ses propres cultures, de nombreux petits planteurs se contentent de 500 kg/ha"
A noter que le sac d’engrais rendu à Grand-Bourg revient à 5.200 F (anciens…) contre 4.500 à Pointe-à-Pitre
Le nouveau locataire de l’usine du Robert est un négociant de Pointe-à-Pitre : Vital Borromée.
La production totale de rhum marie-galantais est à peu près stable avec 6.286 hectolitres pour les 2 usines et les 5 distilleries et non plus 4, car Port-Louis a redémarré et produit 27 hectolitres…
Doro aura cette année sa plus grande production : 1722 hecto.
1958 : En Europe, le 1er janvier, création de la Communauté Economique Européenne (CEE) par le Traité de Rome.
En France :
- 29 mai : Le Président René Coty fait appel à Charles de Gaulle pour résoudre la crise algérienne
- 1er juin : Election de De Gaulle comme Président du Conseil par l’Assemblée Nationale
- 28 septembre : Adoption de la Constitution de la 5ème République par Référendum avec 79% de oui.
- 21 décembre : De Gaulle est élu Président de la République par 80.000 grands électeurs.
Application automatique des lois métropolitaines dans les DOM, sauf mention contraire.
Le Rapport général de la Commission de modernisation et d’équipement des DOM en 1959 note qu’entre 1950 et 1957 "l’aide de l’Etat consentie directement aux producteurs…ressort à plus de 11 milliards de francs"...
A Marie-Galante, côté rhum, les 2 usines et les 6 distilleries de MG produisent 6.747 hectolitres, point culminant de la production : Grande-Anse 3135 hectolitres, Le Robert en chute 1.143, Doro en hausse 1687, Poisson 127, Bellevue 199, Le Salut 146, Port-Louis 126, Bielle est reparti avec 184 hecto.
Du côté sucre, la production marie-galantaise a baissé à 42.352 quintaux,dont 35.230 à Grande Anse, les cannes utilisées proviennent à 26% de leurs propres cultures, à 74% des colons et petits planteurs.
Avec les usines de Grande-Anse et de Courcelles, le groupe Bon-De Retz ne représente plus que 6,8 % de la production sucrière totale de la Guadeloupe. Avec la distillerie Doro et les 2 usines précédentes, sa production représente 6,3% de la production rhumière de la Guadeloupe, le tout pour un domaine foncier de 6,8% des terres possédées par les usines dans l’archipel.
Dans le même temps la SIAPAP, 1ère société sucrière de Guadeloupe produit 26% du sucre et 24% du rhum, mais elle fait partie d’une société métropolitaine intégrée à l’un des principaux groupes financiers français voire européen : le Groupe Empain…
Par référendum, les Guadeloupéens choisissent l'intégration à la communauté Française plutôt que l'indépendance.
A la Désirade, l'hospice des lépreux ferme. Le nouvel Hôpital Hansénien ouvre à Pointe Noire, qui fonctionnera jusqu'en 1979.
Il deviendra à partir de cette date l'Hôpital Beauperthuy avec d'autres activités, la prise en charge des cas de lèpre restant exclusivement du ressort de l'Institut Pasteur.
1959 : En Chine, Mao avait lancé en 1958 le " Grand Bond en Avant ", mouvement de collectivisation : la famine qui lui fait suite fera 25 millions de morts jusqu’en 1961…
A Cuba, Fidel Castro prend le pouvoir en février au décours de la révolution.
En Métropole, le Général de Gaulle prend ses fonctions de Président le 8 janvier.
A Marie-Galante, les 2 usines et les 5 distilleries produisent 5.620 hectolitres, soit 8,9% du rhum guadeloupéen.
Fin 59, fermeture de la sucrerie du Robert, hors d’usage, seule la distillerie tourne encore un peu.
3.000 tonnes de cannes non récoltées seront laissées sur pied et reportées à la campagne suivante.
Nouvelles tensions sociales…
Les usines de Marie Galante ne produisent plus que 4 % du sucre guadeloupéen, avec 56.577 quintaux dont 45.580 pour Grande Anse.
Selon le rapport Gaillard, Grande-Anse a obtenu 84 tonnes de cannes par hectare, Roujol 95, Beauport 70, Marquisat 86 et Darboussier 73 : la productivité de Grande-Anse est donc dans une bonne moyenne par rapport à la Grande-Terre.
"Tandis que Grande-Anse utilise 1.000 à 1.200 kg/ha d’engrais pour ses propres cultures, de nombreux petits planteurs se contentent de 500 kg/ha"
A noter que le sac d’engrais rendu à Grand-Bourg revient à 5.200 F (anciens…) contre 4.500 à Pointe-à-Pitre
Cérémonie à l'Hôtel de Ville de Grand Bourg
1960 : A Paris, René Toribio, sénateur socialiste du Lamentin, prend la défense de Marie Galante lors de la présentation de la " Loi de Programme pour les Départements d'Outre-Mer " :
" Dans le cadre du problème de la canne, je voudrais, monsieur le ministre, vous parler de la situation de l'île de Marie-Galante, que vous connaissez parfaitement et, croyez-moi, je n'exagère rien en vous disant que mes compatriotes de cette dépendance ont éprouvé une grande et légitime déception en ne trouvant dans le projet de loi de programme aucune disposition suscep-tible d'apporter une atténuation à leur misère.
J'ai eu déjà l'occasion de signaler le triste sort des habitants de Marie-Galante et l'urgence qui s'impose à faire renaître l'usine Robert, que le département avait achetée afin de remédier à une désastreuse situation économique et sociale. Depuis deux ans, cet établissement ne peut plus tourner. Le département se trouve dans l'impossibilité d'assurer sa reconstruction, faute de contingent garanti et des crédits tant de fois sollicités depuis 1951.
Chaque jour le chômage s'amplifie ; la faim est mauvaise conseillère. Il en résulte, pour éviter des troubles sociaux, que le conseil général est contraint de contracter des prêts à la caisse mutuelle de crédit agricole, afin d'indemniser en partie les malheureux planteurs dont les cannes à sucre ne peuvent accéder au moulin. Marie-Galante comptait autrefois quatre sucreries et vingt-deux distilleries, Monsieur le ministre, vous avez été informé de cette tragique situation par tous les élus et par les représentants de toutes les branches d'activités de la population. Vous en connaissez bien les éléments.
C'est une partie de la France qui se débat dans une atroce misère et le Gouvernement doit savoir que la solution d'un tel problème ne saurait être plus longtemps différée "...
A Marie-Galante, côté rhum, les 2 usines et les 6 distilleries de MG produisent 6.468 hectolitres : Grande-Anse 2.651 hectolitres, Le Robert en chute 769, Doro en hausse 2.089, Poisson 68, Bellevue en hausse 360, Le Salut 126, Port-Louis 119, Bielle en hausse 286 hecto.
La distillerie industrielle Doro possède 500 hectares, les autres distilleries agricoles : 180 ha pour Bellevue, 140 ha pour Port-Louis, 120 ha pour Poisson et 44 ha pour Bielle.
En fin de campagne, fermeture totale et définitive de l’usine du Robert.
Le dernier locataire Borromée aura fait 3 campagnes, il doit 17 millions de francs aux planteurs, colons et ouvriers que le département devra payer…
1960 : A Paris, René Toribio, sénateur socialiste du Lamentin, prend la défense de Marie Galante lors de la présentation de la " Loi de Programme pour les Départements d'Outre-Mer " :
" Dans le cadre du problème de la canne, je voudrais, monsieur le ministre, vous parler de la situation de l'île de Marie-Galante, que vous connaissez parfaitement et, croyez-moi, je n'exagère rien en vous disant que mes compatriotes de cette dépendance ont éprouvé une grande et légitime déception en ne trouvant dans le projet de loi de programme aucune disposition suscep-tible d'apporter une atténuation à leur misère.
J'ai eu déjà l'occasion de signaler le triste sort des habitants de Marie-Galante et l'urgence qui s'impose à faire renaître l'usine Robert, que le département avait achetée afin de remédier à une désastreuse situation économique et sociale. Depuis deux ans, cet établissement ne peut plus tourner. Le département se trouve dans l'impossibilité d'assurer sa reconstruction, faute de contingent garanti et des crédits tant de fois sollicités depuis 1951.
Chaque jour le chômage s'amplifie ; la faim est mauvaise conseillère. Il en résulte, pour éviter des troubles sociaux, que le conseil général est contraint de contracter des prêts à la caisse mutuelle de crédit agricole, afin d'indemniser en partie les malheureux planteurs dont les cannes à sucre ne peuvent accéder au moulin. Marie-Galante comptait autrefois quatre sucreries et vingt-deux distilleries, Monsieur le ministre, vous avez été informé de cette tragique situation par tous les élus et par les représentants de toutes les branches d'activités de la population. Vous en connaissez bien les éléments.
C'est une partie de la France qui se débat dans une atroce misère et le Gouvernement doit savoir que la solution d'un tel problème ne saurait être plus longtemps différée "...
A Marie-Galante, côté rhum, les 2 usines et les 6 distilleries de MG produisent 6.468 hectolitres : Grande-Anse 2.651 hectolitres, Le Robert en chute 769, Doro en hausse 2.089, Poisson 68, Bellevue en hausse 360, Le Salut 126, Port-Louis 119, Bielle en hausse 286 hecto.
La distillerie industrielle Doro possède 500 hectares, les autres distilleries agricoles : 180 ha pour Bellevue, 140 ha pour Port-Louis, 120 ha pour Poisson et 44 ha pour Bielle.
En fin de campagne, fermeture totale et définitive de l’usine du Robert.
Le dernier locataire Borromée aura fait 3 campagnes, il doit 17 millions de francs aux planteurs, colons et ouvriers que le département devra payer…
Grande-Anse (ci-dessus à l’époque) augmente sa production malgré un domaine foncier réduit à 1.800 hectares : la fermeture du Robert lui profite : au total 67.254 quintaux. Mais sa capacité de broyage par jour reste basse : 600 tonnes/j et à la fin de la campagne, les 6 distilleries ayant traité un peu plus de 10.000 tonnes, il restera 40.000 tonnes abandonnées sur une production marie-galantaise totale de 130.000 tonnes, soit une perte estimée à 17 millions d’anciens francs…
La surface cultivée en canne est tombée à 2.200 hectares, soit seulement 7,3% de la superficie de canne guadeloupéenne ; sur ces 2.200 ha, seul 200 ha sont cultivés en faire-valoir direct par Grande-Anse et Pirogue, les 2.000 restants, y compris Doro et Le Robert sont cultivés pour 1.530 ha par les colons partiaires et pour 470 ha par les petits planteurs.
Le coton occupe 100 hectares, les vivres 700.
La surface cultivée en canne est tombée à 2.200 hectares, soit seulement 7,3% de la superficie de canne guadeloupéenne ; sur ces 2.200 ha, seul 200 ha sont cultivés en faire-valoir direct par Grande-Anse et Pirogue, les 2.000 restants, y compris Doro et Le Robert sont cultivés pour 1.530 ha par les colons partiaires et pour 470 ha par les petits planteurs.
Le coton occupe 100 hectares, les vivres 700.
La répartition du foncier entre le domaine Bon pour Grande Anse (hachuré) et le domaine départemental du Robert (quadrillé) apparait bien sur cette carte de la SODEG.
A.Bon, par le jeu des héritages, ventes et successions dans la famille De Retz, est devenu largement majoritaire dans la Société Sucrière de l’Usine Grande-Anse. Le groupe Bon/De Retz est en position de quasi monopole et produit entre 80 et 100% du sucre et 75% du rhum…
Le sloop à moteur Le Venise est repris par les marie-galantais Gilbert Adige et Gaétan Gustarimac, qui lui font mettre un moteur Baudouin de 100CV : il poursuivent le transport du fret entre Pointe à Pitre et Marie Galante.
Les " Blancs créoles " guadeloupéens ont été progressivement éliminés du secteur sucrier, A.Bon est certainement le dernier représentant des " Grands Blancs sucriers "…
En Guadeloupe, le général de Gaulle effectue un séjour en Guadeloupe du 3 au 4 mai, au cours duquel il présente des décrets visant à renforcer les pouvoirs de consultation des Conseils Généraux des départements d’Outre-mer.
La production de sucre de la Guadeloupe est de 152.000 tonnes
La rupture des relations diplomatiques entre Cuba et les USA entraine une hausse du cours du sucre et une augmentation de la demande américaine de rhum antillais…
1961 : En URSS, le 12 avril, Youri Gagarine est le premier homme dans l’espace.
A Marie-Galante, 16.341 habitants, stable.
Fermeture définitive de l’usine Doro.
La fermeture successive du Robert puis de Doro fait décompenser les tensions sociales : incidents répétés aux balances de Grande-Anse, champs de canne incendiés…
Pour éviter l’explosion, le gouvernement décide en mars d’attribuer un contingent exceptionnel de 9.600 tonnes de sucre supplémentaire : cela donne aux planteurs une marge de production supplémentaire de 100.000 tonnes, mais ne résout aucunement l’insuffisante capacité de broyage local : Grande Anse ne produira que 6.905 tonnes…
En janvier, une Conseil Interministériel décide la création d’une 2ème usine à Marie Galante.
De multiples négociations se déroulent entre le ministère de DOM-TOM, le ministère des Finances, le Conseil Général et le Groupe Bon-De Retz : le ministère des DOM veut agrandir et moderniser Grande-Anse avec l’aide de l’Etat en créant une société d’économie mixte associant le Groupe Bon-De Retz qui apporterait Grande-Anse, le Département qui apporterait le domaine du Robert et l’Etat qui apporterait le financement avec une enveloppe de l’ordre de 1,5 milliards d’anciens francs…
Le Groupe Bon-De Retz n’est pas favorable au projet car sa situation financière est saine, l’usine en bon état avec un programme d’investissement auto-financé et il y perdrait son autonomie : il joue donc l’inertie…
Le Conseil Général veut une 2ème usine en remplacement du Robert, le ministère ne suit pas ; en désespoir de cause, il tente de donner le Robert en gérance à un groupe métropolitain qui apporterait 700 millions pour construire une nouvelle usine, mais l’Etat et le Département ne peuvent apporter le complément…
Quant au rhum, l'usine et les 5 distilleries restantes à MG, produisent seulement 2.339 hectolitres, 2 fois moins qu’en 1958 : au final la part de rhum marie-galantais est tombée à 3,5% du total guadeloupéen.
L’usine de Grande-Anse produit 1478 hectolitres, les distilleries agricoles les 861 hectolitres restants : Bellevue 293, Bielle 214, Le Salut 135, Poisson 117, Port-Louis en baisse à 102 hecto.
La capacité de broyage des 13 usines de Guadeloupe atteint 1290 tonnes par jour, quasiment 3 fois plus qu’en 1939, Grande-Anse a progressé avec 700 tonnes/j et produira 69.055 quintaux de sucre.
En Guadeloupe, 283.223 habitants.
Début des troubles indépendantistes qui dureront jusqu’en 1965…
1962 : En France, le 9 septembre, Accords d’Evian, fin de la Guerre d’Algérie : elle aura fait au sein des troupes Françaises 28.500 morts et 65.000 blessés, plus 6.000 morts civils "Pieds Noirs". Chez les Algériens, 460.000 morts, en grande partie civils.
15.000 Guadeloupéens vivent en métropole.
De Gaulle arrive enfin à faire passer sa réforme de la Constitution : par référendum du 28 octobre, le Président de la République sera désormais élu au suffrage universel.
Le 22 juin, un Boeing 707 d'Air France, le "Château de Chantilly", s'écrase à Sainte-Rose, dans une caféière sur le morne Dos d'Ane au dessus de Deshaies, faisant 113 morts, dont le député de la Guyane Justin Catayée, l’écrivain guadeloupéen Albert Béville dit Paul Niger, militants autonomistes. Des rumeurs d'attentat vont se répandre...
A Marie-Galante, Grande-Anse augmente sa production à 77.235 quintaux de sucre, les cannes manipulées proviennent à 21% provient de sa propre culture, à 79% des colons et petits planteurs. Sa capacité de broyage est montée à 850 tonnes/j.
La durée de la campagne est prolongée jusqu’en août pour essayer d’absorber la production, malgré tout 13.000 tonnes resteront non traitées, les capacités de broyage local étant dépassées…
Le département décide alors de prendre en charge le transport des cannes non absorbées vers Pointe-à-Pitre et le traitement par l’usine Darboussier.
1963 : En Métropole, création du BUMIDOM : Bureau des Migrations des Départements d’Outre-Mer, pour soulager l’expansion démographique et la montée du chômage.
8.000 à 10.000 Antillais vont partir chaque année pour la Métropole pour occuper en bonne partie des emplois dans la fonction publique.
En Guadeloupe, naissance du mouvement nationaliste GONG (Groupe d'Organisation Nationale de Guadeloupe).
Ce mouvement indépendantiste de tendance maoiste et tiers-mondiste trouve son origine au sein de la communauté estudiantine guadeloupéenne en métropole avec son leader Pierre Sainton.
A Marie-Galante, Grande-Anse a monté sa capacité de broyage à 850 tonnes/j. La production sera de 98.851 quintaux.
Mais l’excédent de production est toujours là : 19.213 tonnes de cannes seront manipulées par Darboussier et malgré tout 20.000 tonnes resteront non traitées.
A.Bon prend sa retraite et décide de vendre son domaine marie-galantais. La situation se débloque très vite, le Conseil Général se rallie au projet ministériel. Les 2 voient l’occasion d’essayer de régler le problème économique et social marie-galantais, en créant une grande usine moderne, en mettant en œuvre la réforme foncière votée en 1961 et avec une expérience pilote de participation des planteurs…
La SODEG (Société d’Equipement de la Guadeloupe) rachète le domaine du Robert pour un franc symbolique, puis en juillet le domaine Bon pour 11 millions F (nouveaux francs)
A.Bon, par le jeu des héritages, ventes et successions dans la famille De Retz, est devenu largement majoritaire dans la Société Sucrière de l’Usine Grande-Anse. Le groupe Bon/De Retz est en position de quasi monopole et produit entre 80 et 100% du sucre et 75% du rhum…
Le sloop à moteur Le Venise est repris par les marie-galantais Gilbert Adige et Gaétan Gustarimac, qui lui font mettre un moteur Baudouin de 100CV : il poursuivent le transport du fret entre Pointe à Pitre et Marie Galante.
Les " Blancs créoles " guadeloupéens ont été progressivement éliminés du secteur sucrier, A.Bon est certainement le dernier représentant des " Grands Blancs sucriers "…
En Guadeloupe, le général de Gaulle effectue un séjour en Guadeloupe du 3 au 4 mai, au cours duquel il présente des décrets visant à renforcer les pouvoirs de consultation des Conseils Généraux des départements d’Outre-mer.
La production de sucre de la Guadeloupe est de 152.000 tonnes
La rupture des relations diplomatiques entre Cuba et les USA entraine une hausse du cours du sucre et une augmentation de la demande américaine de rhum antillais…
1961 : En URSS, le 12 avril, Youri Gagarine est le premier homme dans l’espace.
A Marie-Galante, 16.341 habitants, stable.
Fermeture définitive de l’usine Doro.
La fermeture successive du Robert puis de Doro fait décompenser les tensions sociales : incidents répétés aux balances de Grande-Anse, champs de canne incendiés…
Pour éviter l’explosion, le gouvernement décide en mars d’attribuer un contingent exceptionnel de 9.600 tonnes de sucre supplémentaire : cela donne aux planteurs une marge de production supplémentaire de 100.000 tonnes, mais ne résout aucunement l’insuffisante capacité de broyage local : Grande Anse ne produira que 6.905 tonnes…
En janvier, une Conseil Interministériel décide la création d’une 2ème usine à Marie Galante.
De multiples négociations se déroulent entre le ministère de DOM-TOM, le ministère des Finances, le Conseil Général et le Groupe Bon-De Retz : le ministère des DOM veut agrandir et moderniser Grande-Anse avec l’aide de l’Etat en créant une société d’économie mixte associant le Groupe Bon-De Retz qui apporterait Grande-Anse, le Département qui apporterait le domaine du Robert et l’Etat qui apporterait le financement avec une enveloppe de l’ordre de 1,5 milliards d’anciens francs…
Le Groupe Bon-De Retz n’est pas favorable au projet car sa situation financière est saine, l’usine en bon état avec un programme d’investissement auto-financé et il y perdrait son autonomie : il joue donc l’inertie…
Le Conseil Général veut une 2ème usine en remplacement du Robert, le ministère ne suit pas ; en désespoir de cause, il tente de donner le Robert en gérance à un groupe métropolitain qui apporterait 700 millions pour construire une nouvelle usine, mais l’Etat et le Département ne peuvent apporter le complément…
Quant au rhum, l'usine et les 5 distilleries restantes à MG, produisent seulement 2.339 hectolitres, 2 fois moins qu’en 1958 : au final la part de rhum marie-galantais est tombée à 3,5% du total guadeloupéen.
L’usine de Grande-Anse produit 1478 hectolitres, les distilleries agricoles les 861 hectolitres restants : Bellevue 293, Bielle 214, Le Salut 135, Poisson 117, Port-Louis en baisse à 102 hecto.
La capacité de broyage des 13 usines de Guadeloupe atteint 1290 tonnes par jour, quasiment 3 fois plus qu’en 1939, Grande-Anse a progressé avec 700 tonnes/j et produira 69.055 quintaux de sucre.
En Guadeloupe, 283.223 habitants.
Début des troubles indépendantistes qui dureront jusqu’en 1965…
1962 : En France, le 9 septembre, Accords d’Evian, fin de la Guerre d’Algérie : elle aura fait au sein des troupes Françaises 28.500 morts et 65.000 blessés, plus 6.000 morts civils "Pieds Noirs". Chez les Algériens, 460.000 morts, en grande partie civils.
15.000 Guadeloupéens vivent en métropole.
De Gaulle arrive enfin à faire passer sa réforme de la Constitution : par référendum du 28 octobre, le Président de la République sera désormais élu au suffrage universel.
Le 22 juin, un Boeing 707 d'Air France, le "Château de Chantilly", s'écrase à Sainte-Rose, dans une caféière sur le morne Dos d'Ane au dessus de Deshaies, faisant 113 morts, dont le député de la Guyane Justin Catayée, l’écrivain guadeloupéen Albert Béville dit Paul Niger, militants autonomistes. Des rumeurs d'attentat vont se répandre...
A Marie-Galante, Grande-Anse augmente sa production à 77.235 quintaux de sucre, les cannes manipulées proviennent à 21% provient de sa propre culture, à 79% des colons et petits planteurs. Sa capacité de broyage est montée à 850 tonnes/j.
La durée de la campagne est prolongée jusqu’en août pour essayer d’absorber la production, malgré tout 13.000 tonnes resteront non traitées, les capacités de broyage local étant dépassées…
Le département décide alors de prendre en charge le transport des cannes non absorbées vers Pointe-à-Pitre et le traitement par l’usine Darboussier.
1963 : En Métropole, création du BUMIDOM : Bureau des Migrations des Départements d’Outre-Mer, pour soulager l’expansion démographique et la montée du chômage.
8.000 à 10.000 Antillais vont partir chaque année pour la Métropole pour occuper en bonne partie des emplois dans la fonction publique.
En Guadeloupe, naissance du mouvement nationaliste GONG (Groupe d'Organisation Nationale de Guadeloupe).
Ce mouvement indépendantiste de tendance maoiste et tiers-mondiste trouve son origine au sein de la communauté estudiantine guadeloupéenne en métropole avec son leader Pierre Sainton.
A Marie-Galante, Grande-Anse a monté sa capacité de broyage à 850 tonnes/j. La production sera de 98.851 quintaux.
Mais l’excédent de production est toujours là : 19.213 tonnes de cannes seront manipulées par Darboussier et malgré tout 20.000 tonnes resteront non traitées.
A.Bon prend sa retraite et décide de vendre son domaine marie-galantais. La situation se débloque très vite, le Conseil Général se rallie au projet ministériel. Les 2 voient l’occasion d’essayer de régler le problème économique et social marie-galantais, en créant une grande usine moderne, en mettant en œuvre la réforme foncière votée en 1961 et avec une expérience pilote de participation des planteurs…
La SODEG (Société d’Equipement de la Guadeloupe) rachète le domaine du Robert pour un franc symbolique, puis en juillet le domaine Bon pour 11 millions F (nouveaux francs)
Vue aérienne de Grand-Bourg (campagne de cartographie IGN de 1963)
1964 : Aux USA, le 2 juillet, le "Civil Right Act" met théoriquement fin à la ségrégation raciale.
En Guadeloupe, visite du Général de Gaulle.
La culture du café a quasi disparu, la production se réduit à 51 tonnes.
La Guadeloupe ne parvient à exporter que 43.000 hectolitres d’alcool pur HAP sur les 68.000 de son contingent.
Le 22 août, le cyclone Cléo fait 14 morts.
A Marie-Galante, le cyclone a jeté sur la côte vers St Louis le voilier à moteur Neptune, chargé du fret, qui achève ainsi ses 25 ans de carrière, sans victime...
La SODEG fait apport de l’usine à son nouveau propriétaire la Société Sucrière de Marie-Galante SOSUMAG :
c’est une société d’économie mixte au capital de 3.900.000 F, détenu à 22% par l’Etat, 11,3% par la SODEG, 33,3% par le Département (pour le compte des futurs attributaires des lots de la réforme foncière) et 33,3% par la SESMAG, société privée appartenant aux frères Despointes, chargés de l’exploitation en location-gérance.
Grande-Anse produit 112.014 quintaux de sucre pour 137.808 tonnes de cannes manipulées, presque triplé en 10 ans…
9.932 tonnes seront manipulées par Darboussier, malgré tout, 10.000 tonnes de sucre resteront non traitées. 11% des cannes de Grande-Anse provient de sa propre culture, 89% des colons et petits planteurs.
La productivité a augmenté par l’utilisation des engrais chimiques et par l’adoption d’espèces de cannes plus productives et cette augmentation est uniquement le fait des petits planteurs et des colons partiaires, pourvus d’un bon sens de l’innovation et d’initiative…
Le groupe Bon-De Retz représente 10,1% de la production sucrière guadeloupéenne.
En maintenant la production relativement constante et en déléguant en grande partie la culture de la canne, A.Bon a su faire l’économie de salaires et de charges sociales en très forte augmentation depuis la départementalisation de l’archipel…
1965 : En France, De Gaulle est réélu Président de la République, cette fois au suffrage universel, avec 55% des voix.
Selon le rapport général de la Commission centrale des DOM, l’intégration administrative du sucre des DOM est totale : " la sécurité résultant de cette organisation a constitué un élément fondamental de l’économie des DOM "
La production de sucre de la Guadeloupe culmine à 185.812 tonnes, apogée des " Vingt Glorieuses " de la sucrerie guadeloupéenne, comme l’intitule Schnakenbourg…
Le sucre représente 59% des exportations, le rhum ne représente plus que 6,4%, la banane 29,8%.
La Guadeloupe est le 8ème département sucrier français, betterave comprise…
La Somme est n°1, la Réunion n°2…
A Marie-Galante, Grande Anse atteint 11.397 tonnes de sucre, apogée depuis le début de la colonisation…
En mars, le Dr Marcel Etzol est élu maire de Grand Bourg, mairie qu'il conservera jusqu'en 1981, Albertine Baclet, déja conseillère générale, est élue maire à St Louis.
1966 : En avril, à la Jamaïque, visite triomphale de l’Empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié : il rencontre 32 Rastafari représentant chacun une communauté.
La discussion est centrée sur le thème du retour en Afrique. Il leur offre une terre éthiopienne, shashamany, jusqu'alors réservé aux Falashas (juifs éthiopiens).
Mais seuls quelques Rastafari (principalement de la communauté des Twelwe Tribes of Israël) reviendront aux pays de leurs supposés ancêtres…
En septembre, le 27 septembre, cyclone Inès sur l’archipel guadeloupéen, particulièrement destructeur.
A Marie-Galante, fin des importants travaux de rénovation et d’accroissement de capacité de l’usine de Grande-Anse.
La SODEG commence à lotir les terrains de son domaine foncier pour les revendre ensuite, principalement à d’anciens colons désireux de devenir propriétaires.
Début du chantier de reconstruction de l'Habitation Murat, piloté par la comtesse Régine du Mesnil du Buisson.
Début de l'éléctrification permanente de l'île avec la SPDEG - Société de Production d'Electricité de la Guadeloupe - et pose du câble sous-marin entre Capesterre Belle-Eau et Folle-Anse.
1967 : En Guadeloupe, 312.724 habitants. 54% des Guadeloupéens ont moins de 20 ans.
Le 20 et 21 mars, suite à un incident raciste dans le centre ville de Basse Terre, début d'émeutes que les "communistes autonomistes" auraient déclenché selon le préfet...rapidement maitisée par les gendarmes mobiles.
En mai, agitation sociale : les ouvriers du bâtiment se mettent en grève pour demander une augmentation. Les négociations qui se tiennent depuis le début mai n’aboutissent pas.
Une rencontre est programmée pour le vendredi 26 à la chambre de commerce entre le syndicat CGTG et le patronat emmené par Brizard.
Les négociations échouent, la foule, massée devant la CCI, se révolte.
Les CRS arrivent. Une émeute éclate. Coups de crosse de fusil, pierres, gaz lacrymogène, bouteilles, conques de lambi sont échangés. Un CRS a un oeil crévé par une conque de lambi. Les CRS tirent. La première victime est Jacques Nestor, militant du GONG, très populaire à Pointe-à-Pitre. Rapidement, les affrontements s'étendirent à toute la ville.
Bilan à posteriori : 67 ou 87 morts selon les sources...
Les jours qui suivirent donnèrent lieu à une vague d’arrestations, en particulier parmi les militants du GONG :
- 29 furent inculpés par le TGI de Basse-Terre avec 23 condamnations
- 19 envoyés en métropole pour atteinte à l'intégrité du Territoire National et jugés par la Cour de Sureté de L'Etat en mars, avec 13 acquittements, 6 peines de prison avec sursis : tous seront graciés lors de son élection par Georges Pompidou.
A Marie-Galante, 15.870 habitants.
Albertine Baclet, maire de St Louis, est élue députée.
Grande-Anse est devenue l’usine la plus moderne de la Guadeloupe et produit 128.500 quintaux de sucre.
1968 : En Arabie Saoudite, Abolition de l’esclavage.
En Chine, la " Révolution Culturelle " et ses Gardes Rouges font environ 400.000 morts.
En France, comme dans de nombreux pays étrangers, la contestation des étudiants se développe à partir de mars 1968.
Les syndicats et les partis politiques de gauche profitent des manifestations étudiantes menées par les Maoïstes pour lancer une grève générale qui sera suivie par les ouvriers. Cette grève générale paralyse le pouvoir du 10 au 30 mai.
Le 30 mai, discours solennel du Général : " J'ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. Je ne changerai pas le Premier ministre, qui mérite l'hommage de tous. Je dissous aujourd'hui l'Assemblée nationale "
Au 2ème tour des Elections Législatives de juin, la majorité présidentielle obtient 394 sièges sur 485.
1969 : Sur la Lune, le 20 juillet, les cosmonautes Américains de la mission Apollo 11 Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchent pendant 2h20 : " That’s one small step for a man, one giant leap for mankind ".
En Métropole, le 27 avril, Référendum sur la Régionalisation, le " Non " l’emporte.
Le 28 avril De Gaulle démissionne : " Je cesse d'exercer mes fonctions de Président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi."
Le 17 mai, nouvelle loi portant les congés payés à 4 semaines.
Le 15 juin, élection de Georges Pompidou Président de la République avec 58% des suffrages.
En Guadeloupe, la Société anonyme des Eaux de Capès Dolé reprend l’exploitation des eaux de Dolé et commence sa mise en bouteille.
1970 : En Guadeloupe, la banane est la 2ème production avec 2.300 planteurs, en moyenne 3.7 ha chacun, seulement 66 dépassent les 20 ha.
Création du Parc Naturel de la Guadeloupe.
La Société d’Archéologie de la Guadeloupe décide de la création du Parc Archéologique des Roches gravées.
Le premier Boeing 707 se pose au Raizet.
A Marie-Galante, l'usine de Grande Anse, gérée par la SOSUMAG, produit 16.600 tonnes de sucre en broyant 71.170 tonnes de canne.
Le Dr Marcel Etzol, chirurgien, maire et conseiller général fait construire la Clinique St Christophe, sur le site de l'ancienne distillerie Rameau.
Le 15 juillet, fin du chantier de reconstruction de "Château Murat" : de nombreux artisans et ouvriers marie-galantais auront participé au chantier :
1964 : Aux USA, le 2 juillet, le "Civil Right Act" met théoriquement fin à la ségrégation raciale.
En Guadeloupe, visite du Général de Gaulle.
La culture du café a quasi disparu, la production se réduit à 51 tonnes.
La Guadeloupe ne parvient à exporter que 43.000 hectolitres d’alcool pur HAP sur les 68.000 de son contingent.
Le 22 août, le cyclone Cléo fait 14 morts.
A Marie-Galante, le cyclone a jeté sur la côte vers St Louis le voilier à moteur Neptune, chargé du fret, qui achève ainsi ses 25 ans de carrière, sans victime...
La SODEG fait apport de l’usine à son nouveau propriétaire la Société Sucrière de Marie-Galante SOSUMAG :
c’est une société d’économie mixte au capital de 3.900.000 F, détenu à 22% par l’Etat, 11,3% par la SODEG, 33,3% par le Département (pour le compte des futurs attributaires des lots de la réforme foncière) et 33,3% par la SESMAG, société privée appartenant aux frères Despointes, chargés de l’exploitation en location-gérance.
Grande-Anse produit 112.014 quintaux de sucre pour 137.808 tonnes de cannes manipulées, presque triplé en 10 ans…
9.932 tonnes seront manipulées par Darboussier, malgré tout, 10.000 tonnes de sucre resteront non traitées. 11% des cannes de Grande-Anse provient de sa propre culture, 89% des colons et petits planteurs.
La productivité a augmenté par l’utilisation des engrais chimiques et par l’adoption d’espèces de cannes plus productives et cette augmentation est uniquement le fait des petits planteurs et des colons partiaires, pourvus d’un bon sens de l’innovation et d’initiative…
Le groupe Bon-De Retz représente 10,1% de la production sucrière guadeloupéenne.
En maintenant la production relativement constante et en déléguant en grande partie la culture de la canne, A.Bon a su faire l’économie de salaires et de charges sociales en très forte augmentation depuis la départementalisation de l’archipel…
1965 : En France, De Gaulle est réélu Président de la République, cette fois au suffrage universel, avec 55% des voix.
Selon le rapport général de la Commission centrale des DOM, l’intégration administrative du sucre des DOM est totale : " la sécurité résultant de cette organisation a constitué un élément fondamental de l’économie des DOM "
La production de sucre de la Guadeloupe culmine à 185.812 tonnes, apogée des " Vingt Glorieuses " de la sucrerie guadeloupéenne, comme l’intitule Schnakenbourg…
Le sucre représente 59% des exportations, le rhum ne représente plus que 6,4%, la banane 29,8%.
La Guadeloupe est le 8ème département sucrier français, betterave comprise…
La Somme est n°1, la Réunion n°2…
A Marie-Galante, Grande Anse atteint 11.397 tonnes de sucre, apogée depuis le début de la colonisation…
En mars, le Dr Marcel Etzol est élu maire de Grand Bourg, mairie qu'il conservera jusqu'en 1981, Albertine Baclet, déja conseillère générale, est élue maire à St Louis.
1966 : En avril, à la Jamaïque, visite triomphale de l’Empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié : il rencontre 32 Rastafari représentant chacun une communauté.
La discussion est centrée sur le thème du retour en Afrique. Il leur offre une terre éthiopienne, shashamany, jusqu'alors réservé aux Falashas (juifs éthiopiens).
Mais seuls quelques Rastafari (principalement de la communauté des Twelwe Tribes of Israël) reviendront aux pays de leurs supposés ancêtres…
En septembre, le 27 septembre, cyclone Inès sur l’archipel guadeloupéen, particulièrement destructeur.
A Marie-Galante, fin des importants travaux de rénovation et d’accroissement de capacité de l’usine de Grande-Anse.
La SODEG commence à lotir les terrains de son domaine foncier pour les revendre ensuite, principalement à d’anciens colons désireux de devenir propriétaires.
Début du chantier de reconstruction de l'Habitation Murat, piloté par la comtesse Régine du Mesnil du Buisson.
Début de l'éléctrification permanente de l'île avec la SPDEG - Société de Production d'Electricité de la Guadeloupe - et pose du câble sous-marin entre Capesterre Belle-Eau et Folle-Anse.
1967 : En Guadeloupe, 312.724 habitants. 54% des Guadeloupéens ont moins de 20 ans.
Le 20 et 21 mars, suite à un incident raciste dans le centre ville de Basse Terre, début d'émeutes que les "communistes autonomistes" auraient déclenché selon le préfet...rapidement maitisée par les gendarmes mobiles.
En mai, agitation sociale : les ouvriers du bâtiment se mettent en grève pour demander une augmentation. Les négociations qui se tiennent depuis le début mai n’aboutissent pas.
Une rencontre est programmée pour le vendredi 26 à la chambre de commerce entre le syndicat CGTG et le patronat emmené par Brizard.
Les négociations échouent, la foule, massée devant la CCI, se révolte.
Les CRS arrivent. Une émeute éclate. Coups de crosse de fusil, pierres, gaz lacrymogène, bouteilles, conques de lambi sont échangés. Un CRS a un oeil crévé par une conque de lambi. Les CRS tirent. La première victime est Jacques Nestor, militant du GONG, très populaire à Pointe-à-Pitre. Rapidement, les affrontements s'étendirent à toute la ville.
Bilan à posteriori : 67 ou 87 morts selon les sources...
Les jours qui suivirent donnèrent lieu à une vague d’arrestations, en particulier parmi les militants du GONG :
- 29 furent inculpés par le TGI de Basse-Terre avec 23 condamnations
- 19 envoyés en métropole pour atteinte à l'intégrité du Territoire National et jugés par la Cour de Sureté de L'Etat en mars, avec 13 acquittements, 6 peines de prison avec sursis : tous seront graciés lors de son élection par Georges Pompidou.
A Marie-Galante, 15.870 habitants.
Albertine Baclet, maire de St Louis, est élue députée.
Grande-Anse est devenue l’usine la plus moderne de la Guadeloupe et produit 128.500 quintaux de sucre.
1968 : En Arabie Saoudite, Abolition de l’esclavage.
En Chine, la " Révolution Culturelle " et ses Gardes Rouges font environ 400.000 morts.
En France, comme dans de nombreux pays étrangers, la contestation des étudiants se développe à partir de mars 1968.
Les syndicats et les partis politiques de gauche profitent des manifestations étudiantes menées par les Maoïstes pour lancer une grève générale qui sera suivie par les ouvriers. Cette grève générale paralyse le pouvoir du 10 au 30 mai.
Le 30 mai, discours solennel du Général : " J'ai pris mes résolutions. Dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. Je ne changerai pas le Premier ministre, qui mérite l'hommage de tous. Je dissous aujourd'hui l'Assemblée nationale "
Au 2ème tour des Elections Législatives de juin, la majorité présidentielle obtient 394 sièges sur 485.
1969 : Sur la Lune, le 20 juillet, les cosmonautes Américains de la mission Apollo 11 Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchent pendant 2h20 : " That’s one small step for a man, one giant leap for mankind ".
En Métropole, le 27 avril, Référendum sur la Régionalisation, le " Non " l’emporte.
Le 28 avril De Gaulle démissionne : " Je cesse d'exercer mes fonctions de Président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi."
Le 17 mai, nouvelle loi portant les congés payés à 4 semaines.
Le 15 juin, élection de Georges Pompidou Président de la République avec 58% des suffrages.
En Guadeloupe, la Société anonyme des Eaux de Capès Dolé reprend l’exploitation des eaux de Dolé et commence sa mise en bouteille.
1970 : En Guadeloupe, la banane est la 2ème production avec 2.300 planteurs, en moyenne 3.7 ha chacun, seulement 66 dépassent les 20 ha.
Création du Parc Naturel de la Guadeloupe.
La Société d’Archéologie de la Guadeloupe décide de la création du Parc Archéologique des Roches gravées.
Le premier Boeing 707 se pose au Raizet.
A Marie-Galante, l'usine de Grande Anse, gérée par la SOSUMAG, produit 16.600 tonnes de sucre en broyant 71.170 tonnes de canne.
Le Dr Marcel Etzol, chirurgien, maire et conseiller général fait construire la Clinique St Christophe, sur le site de l'ancienne distillerie Rameau.
Le 15 juillet, fin du chantier de reconstruction de "Château Murat" : de nombreux artisans et ouvriers marie-galantais auront participé au chantier :
1971 : En Guadeloupe, inauguration du nouvel Aéroport du Raizet, futur "Pôle Caraibes"
A Marie-Galante, André Pasbeau devient maire de Capesterre, Léopold Lubino à St Louis, tous les 2 pour 18 ans…
1972 : Début de l’utilisation massive du Clordécone, insecticide organochloré rémanent pour la culture intensive de la banane : il ne sera arrêté qu’en 1990 en métropole et en 1993 en Guadeloupe et Martinique, alors que les USA l’on interdit dés 1976.
Il pollue les sols, les eaux et la mer pour des dizaines d’années, et sera responsable d’une augmentation des cancers de la prostate chez les Antillais.
1973 : A Marie-Galante, sur les 5.500 hectares gérés par la SODEG, 3.600 ont été cédés en 1254 lots et 900 loués à des gros ou moyens planteurs.
En Guadeloupe, plus que 6 usines : Darboussier, Blanchet, Gardel, Ste Marthe, Grande-Montagne et Beauport.
1974 : A Marie-Galante, l'usine de Grande-Anse atteint son apogée avec 158.669 quintaux de sucre produits...
En Métropole, le 2 avril, mort de Georges Pompidou d’une longue maladie : Alain Poher, président du Sénat assure l’interim.
Le 19 mai, Valéry Giscard d’Estaing est élu Président de la République.
La majorité civile passe de 21 à 18 ans par la loi du 5 juillet.
Lois sur la Régionalisation du 19 août : la Guadeloupe va devenir une Région. Chaque DOM va avoir un Conseil Général et un Conseil Régional.
1975 : En Métropole, le 17 janvier, loi Veil dépénalisant l’avortement et encadrant l’IVG.
A Marie Galante, Dominique Thiery, petit neveu de Paul Rameaux, reprend la distillerie Bielle en créant la Société d'Exploitation de la distillerie Bielle (SEDB)et en la modernisant.
1976 : En Guadeloupe, le 22 mai, lors de la visite du Président Valéry Giscard d’Estaing, la Soufrière gronde déjà depuis quelques mois, en particulier les 24 et 25 mars...
Le 6 juillet, les habitants de St Claude restent dans le noir, coupés du soleil par la pluie de cendres volcaniques.
Le 8 juillet, 1ère explosion, 25.000 habitants de la Basse-Terre se réfugient spontanément en Grande-Terre.
A Marie-Galante, André Pasbeau devient maire de Capesterre, Léopold Lubino à St Louis, tous les 2 pour 18 ans…
1972 : Début de l’utilisation massive du Clordécone, insecticide organochloré rémanent pour la culture intensive de la banane : il ne sera arrêté qu’en 1990 en métropole et en 1993 en Guadeloupe et Martinique, alors que les USA l’on interdit dés 1976.
Il pollue les sols, les eaux et la mer pour des dizaines d’années, et sera responsable d’une augmentation des cancers de la prostate chez les Antillais.
1973 : A Marie-Galante, sur les 5.500 hectares gérés par la SODEG, 3.600 ont été cédés en 1254 lots et 900 loués à des gros ou moyens planteurs.
En Guadeloupe, plus que 6 usines : Darboussier, Blanchet, Gardel, Ste Marthe, Grande-Montagne et Beauport.
1974 : A Marie-Galante, l'usine de Grande-Anse atteint son apogée avec 158.669 quintaux de sucre produits...
En Métropole, le 2 avril, mort de Georges Pompidou d’une longue maladie : Alain Poher, président du Sénat assure l’interim.
Le 19 mai, Valéry Giscard d’Estaing est élu Président de la République.
La majorité civile passe de 21 à 18 ans par la loi du 5 juillet.
Lois sur la Régionalisation du 19 août : la Guadeloupe va devenir une Région. Chaque DOM va avoir un Conseil Général et un Conseil Régional.
1975 : En Métropole, le 17 janvier, loi Veil dépénalisant l’avortement et encadrant l’IVG.
A Marie Galante, Dominique Thiery, petit neveu de Paul Rameaux, reprend la distillerie Bielle en créant la Société d'Exploitation de la distillerie Bielle (SEDB)et en la modernisant.
1976 : En Guadeloupe, le 22 mai, lors de la visite du Président Valéry Giscard d’Estaing, la Soufrière gronde déjà depuis quelques mois, en particulier les 24 et 25 mars...
Le 6 juillet, les habitants de St Claude restent dans le noir, coupés du soleil par la pluie de cendres volcaniques.
Le 8 juillet, 1ère explosion, 25.000 habitants de la Basse-Terre se réfugient spontanément en Grande-Terre.
Le 9, le 12, le 13 août, nouvelles explosions avec coulées et activité sismique intense…
Le 15 août, le préfet déclenche le plan Orsec et ordonne l’évacuation du Sud de la Basse-Terre, en tout 73.000 personnes, malgré l’avis rassurant d’Haroun Tazieff.
Le plan Orsec n’est levé progressivement qu’à partir du 18 novembre.
Le 16 décembre, le Conseil Général vote le budget de l’édition d’une plaquette de 30 pages " Vivre avec notre volcan ", qui se veut didactique et rassurante : elle sera éditée en avril 1977 à 120.000 exemplaires, moyennant 60.000 francs prélevés sur les fonds scolaires départementaux…
1978 : Il est décidé de ne conserver que 3 usines sucrières en Guadeloupe.
A Marie-Galante, l’habitation Murat appartient au Conseil Général, Michel Grandguillotte crée avec l’aide de "soigneurs", comme les 2 "matrones" Man Zoulou et Man Lacosse, le jardin médicinal de l’Eco-musée.
Il passera son DEA d’Anthropologie en 1980 sur : "Plantes médicinales et soigneurs à Marie-Galante, aspects de la connaissance des plantes"
1979 : En Guadeloupe, en janvier, le sommet des chefs d'État, sous l'égide de Valéry Giscard d'Estaing, avec Helmut Schmidt, Jimmy Carter et James Callaghan, se déroule à Saint-François.
L’usine Blanchet de Morne-à-l’eau ferme.
Le cyclone David passe le 29 août au nord de la Dominique (56 morts), endommage les plantations de bananes de la Basse-Terre, avec quelques dégâts à Marie-Galante et continue sur la République Dominicaine (2.000 morts).
1980 : Abolition officielle de l’esclavage en Mauritanie. Il resterait en fait aujourd’hui plus de 100.000 " haratines " esclaves, il en reste dans les pays du Golfe Persique, impossible à chiffrer…
Le transport de la banane est révolutionné par l’arrivée des porte-conteneurs réfrigérés dits polyvalents : 2 sont mis en service pour les Antilles. Le port de Jarry, capable de stocker les conteneurs, remplace celui de Basse-Terre, où se chargeaient les anciens navires bananiers.
En Guadeloupe, l'usine centrale sucrière Darboussier, implantée à Pointe-à-Pitre au Carénage, depuis 1866, est fermée.
1981 : En France, le 10 mai, François Mitterand est élu Président de la République.
A Marie Galante, Jean Girard est élu maire de Grand Bourg en septembre, prennant la mairie au Dr Marcel Etzol.
1982 : En France, le 27 mars, nouvelle loi portant les congés payés à 4 semaines.
Suppression du BUMIDOM qui en 19 ans a organisé la migration de 155.900 personnes dont 41.350 Guadeloupéens.
Il est remplacé par l’ANT : Agence nationale pour l’insertion et la promotion des travailleurs d’outre-mer.
328.694 habitants en Guadeloupe.
La loi de Décentralisation du 2 mars crée la " Région de la Guadeloupe ", érigeant la région en collectivité territoriale avec création du Conseil Régional qui démarrera en 1983.
Le zouk, issu de la calyso, se développe aux Antilles françaises et sa mode se répand dans l’Hexagone…
1983 : La loi du 30 juin relative à la commémoration de l'abolition de l'esclavage institue une " journée fériée dans les départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, ainsi que dans la collectivité territoriale de Mayotte. "
A Marie-Galante, le Conseil Général fait l'acquisition du site du "Château Murat" et y implante l'Ecomusée.
1984 : En Guadeloupe, 331.320 habitants.
Nouvel Arrêté "portant répartition entre les distilleries agricoles et industrielles de contingents de rhum d’exportation et de consommation locale en Guadeloupe"
Pour Marie-Galante :
Le 15 août, le préfet déclenche le plan Orsec et ordonne l’évacuation du Sud de la Basse-Terre, en tout 73.000 personnes, malgré l’avis rassurant d’Haroun Tazieff.
Le plan Orsec n’est levé progressivement qu’à partir du 18 novembre.
Le 16 décembre, le Conseil Général vote le budget de l’édition d’une plaquette de 30 pages " Vivre avec notre volcan ", qui se veut didactique et rassurante : elle sera éditée en avril 1977 à 120.000 exemplaires, moyennant 60.000 francs prélevés sur les fonds scolaires départementaux…
1978 : Il est décidé de ne conserver que 3 usines sucrières en Guadeloupe.
A Marie-Galante, l’habitation Murat appartient au Conseil Général, Michel Grandguillotte crée avec l’aide de "soigneurs", comme les 2 "matrones" Man Zoulou et Man Lacosse, le jardin médicinal de l’Eco-musée.
Il passera son DEA d’Anthropologie en 1980 sur : "Plantes médicinales et soigneurs à Marie-Galante, aspects de la connaissance des plantes"
1979 : En Guadeloupe, en janvier, le sommet des chefs d'État, sous l'égide de Valéry Giscard d'Estaing, avec Helmut Schmidt, Jimmy Carter et James Callaghan, se déroule à Saint-François.
L’usine Blanchet de Morne-à-l’eau ferme.
Le cyclone David passe le 29 août au nord de la Dominique (56 morts), endommage les plantations de bananes de la Basse-Terre, avec quelques dégâts à Marie-Galante et continue sur la République Dominicaine (2.000 morts).
1980 : Abolition officielle de l’esclavage en Mauritanie. Il resterait en fait aujourd’hui plus de 100.000 " haratines " esclaves, il en reste dans les pays du Golfe Persique, impossible à chiffrer…
Le transport de la banane est révolutionné par l’arrivée des porte-conteneurs réfrigérés dits polyvalents : 2 sont mis en service pour les Antilles. Le port de Jarry, capable de stocker les conteneurs, remplace celui de Basse-Terre, où se chargeaient les anciens navires bananiers.
En Guadeloupe, l'usine centrale sucrière Darboussier, implantée à Pointe-à-Pitre au Carénage, depuis 1866, est fermée.
1981 : En France, le 10 mai, François Mitterand est élu Président de la République.
A Marie Galante, Jean Girard est élu maire de Grand Bourg en septembre, prennant la mairie au Dr Marcel Etzol.
1982 : En France, le 27 mars, nouvelle loi portant les congés payés à 4 semaines.
Suppression du BUMIDOM qui en 19 ans a organisé la migration de 155.900 personnes dont 41.350 Guadeloupéens.
Il est remplacé par l’ANT : Agence nationale pour l’insertion et la promotion des travailleurs d’outre-mer.
328.694 habitants en Guadeloupe.
La loi de Décentralisation du 2 mars crée la " Région de la Guadeloupe ", érigeant la région en collectivité territoriale avec création du Conseil Régional qui démarrera en 1983.
Le zouk, issu de la calyso, se développe aux Antilles françaises et sa mode se répand dans l’Hexagone…
1983 : La loi du 30 juin relative à la commémoration de l'abolition de l'esclavage institue une " journée fériée dans les départements de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de la Réunion, ainsi que dans la collectivité territoriale de Mayotte. "
A Marie-Galante, le Conseil Général fait l'acquisition du site du "Château Murat" et y implante l'Ecomusée.
1984 : En Guadeloupe, 331.320 habitants.
Nouvel Arrêté "portant répartition entre les distilleries agricoles et industrielles de contingents de rhum d’exportation et de consommation locale en Guadeloupe"
Pour Marie-Galante :
- Société d’exploitation de la distillerie Bielle : exportation (en hectolitres d’alcool pur) 129,21, consommation locale (en HAP) 515,36
- Société d’exploitation sucrière de Marie-Galante (Sesmag) : exportation (en hectolitres d’alcool pur) 1735,66, Consommation locale (en HAP) 419,37
- Héritiers Godefroy : exportation (en hectolitres d’alcool pur) : 200,15, consommation locale (en HAP) : 399,87
- Hilarion Toto : consommation locale (en hectolitres d’alcool pur) : 109
- Héritiers E. Rameau : exportation (en hectolitres d’alcool pur) : 312,84, consommation locale (en HAP) : 215,11
- Héritiers Wachter : consommation locale (en hectolitres d’alcool pur) : 194,81
1985 : Le Dr Marcel Etzol, qui a perdu la mairie en 1981, perd la vie au commande de son avion juste après son décollage de l'aérodrome des Basses. Comme l'a écrit Hector Poulet à propos de sa mort : "Nous disons mystérieuse, car il eut cet accident alors qu’il était le pilote, seul à bord, et qu’il décollait d’une piste qu’il connaissait parfaitement. Certains prétendent qu’on lui avait mis du sable dans le carburateur de l’avion, d’autres qu’il s’agissait tout simplement d’une commande faite à un quimboiseur par un de ses nombreux ennemis"...
1986 : En Guadeloupe, "Nuits bleues", période d'activisme et d'attentats sanglants, qui dureront jusqu’en 88, procès d'indépendantistes.
En Russie, 26 avril 86, catastrophe de Tchernobyl.
1987 : Les frères Toto arrêtent la distillerie Le Salut suite à des difficultés dans leur copropriété...
1988 : Le 8 mai, François Mitterand est ré-élu Président de la République.
A Marie-Galante, André Wachter, en difficulté financière, décide d’arrêter la distillerie de Port-Louis : aucune de ses 4 filles ne désire prendre sa suite…
1989 : En Allemagne, le 9 novembre, chute du Mur de Berlin.
Le 17 septembre à 1h locale, l'œil du cyclone Hugo passe en plein sur la Guadeloupe et ses dépendances. La pression atmosphérique relevée au niveau de l'œil du cyclone est de 941 hPa et le vent moyen est de 230 km/h. Les rafales de vent atteignent les 280 km/h et plus de 300 km/h est relevé au Raizet ; Hugo a ainsi atteint la catégorie 5 : sur l’ensemble de sa trajectoire, il aura fait 100 morts et 56.000 sans abri.
1986 : En Guadeloupe, "Nuits bleues", période d'activisme et d'attentats sanglants, qui dureront jusqu’en 88, procès d'indépendantistes.
En Russie, 26 avril 86, catastrophe de Tchernobyl.
1987 : Les frères Toto arrêtent la distillerie Le Salut suite à des difficultés dans leur copropriété...
1988 : Le 8 mai, François Mitterand est ré-élu Président de la République.
A Marie-Galante, André Wachter, en difficulté financière, décide d’arrêter la distillerie de Port-Louis : aucune de ses 4 filles ne désire prendre sa suite…
1989 : En Allemagne, le 9 novembre, chute du Mur de Berlin.
Le 17 septembre à 1h locale, l'œil du cyclone Hugo passe en plein sur la Guadeloupe et ses dépendances. La pression atmosphérique relevée au niveau de l'œil du cyclone est de 941 hPa et le vent moyen est de 230 km/h. Les rafales de vent atteignent les 280 km/h et plus de 300 km/h est relevé au Raizet ; Hugo a ainsi atteint la catégorie 5 : sur l’ensemble de sa trajectoire, il aura fait 100 morts et 56.000 sans abri.
A Marie-Galante, les dégâts sont considérables, tout est à reconstruire…
Patrice Tirolien, neveu de Furcie, est élu maire de Grand Bourg, Benoit Camboulin maire de Capesterre, François Paméole maire de St Louis.
1991 : En Afrique du Sud, abolition de l’Apartheid.
1992 : En Europe, Traité de Maastricht sur l’Union Européenne.
Exposition à Nantes sur la traite des Noirs : " Les Anneaux de la Mémoire ".
Création du premier service régional d'archéologie en Guadeloupe, dans les locaux de la DRAC de Basse-Terre, avec André Depuech comme conservateur.
1993 : A Marie-Galante, création de l’APSIMAG (Association des Producteurs de Sirop de Batterie de Marie-Galante).
En effet, si la technique des sucreries type Père Labat a disparu, persiste à Marie-Galante une tradition qui en dérive directement, la production artisanale de sirop de batterie, "siwo batwi", après extraction du jus de canne, filtration et concentration dans des cuves en fonte identiques à celles du Père Labat, chauffées au feu de bois ou de bagasse.
1994 : A Marie-Galante, le 18 janvier, création de la Communauté de Communes de Marie-Galante (C.C.M.G.) première communauté de communes dans les DOM, et signature de la Charte du Pays Marie-Galantais : les 3 communes de l'île s'engagent par cette charte à valoriser la production locale de l'île et à protéger son patrimoine écologique.
Le président de la CCMG est Harry Selbonne, maire de Grand Bourg.
Un site protégé au nord-est de l'île est créé en partenariat avec l'association Amicale Ecolambda, dirigée par l’anthropologue Michel Grandguillotte.
Pour la gestion de l'usine de Grande Anse, liquidation de la SOSUMAG, remplacée par une nouvelle société : la SA-SRMG (Sucreries et Rhumeries de Marie-Galante)
1995 : Le 17 mai, Jacques Chirac est élu Président de la République.
En moins d' 1 mois, trois ouragans - Iris, Luis et Maryline - s'abattent sur l'archipel guadeloupéen.
Importantes destructions à Saint-Martin.
1996 : En Guadeloupe, inauguration du pont mobile de l’Alliance qui double le pont de la Gabarre sur la Rivière Salée, essayant de suivre l’augmentation du trafic routier guadeloupéen…
A Marie-Galante, le groupe Ernstein reprend la gestion de l'usine de Grande-Anse avec le soutien financier et la caution de l’Etat et de la Région Guadeloupe.
1997 : En août, l’explosion du volcan de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la capitale, qui a été recouverte de cendres à 80 % et définitivement abandonnée : 19 morts, 70% des 13.000 habitants sont évacuées au nord ou en dehors de l’île.
Des cendres se sont déposées sur la Guadeloupe et Marie-Galante…
1998 : Commémoration des 150 ans de l'Abolition de l'esclavage dans les Antilles et autres anciennes colonies.
Nantes ose regarder son passé et inaugure un mémorial …
2000 : 1er Festival de Marie-Galante "Terre de Blues", lancé par la C.C.M.G.
2001 : La C.C.M.G. rachète le foncier (14 ha) et les murs de l’usine Grande-Anse pour 7 millions de francs (5,6 millions de la Dotation de développement rural, et 1,4 million sur fonds propres).
Pour le président de la Communauté de communes, Harry Selbonne, "le fait que la collectivité soit propriétaire des murs et du foncier est déjà en soi une garantie de pérennisation de cette filière. Il faut savoir que l'Etat et la Région se sont engagés sur seulement une année. Entre temps, un comité de pilotage (comprenant les élus, l'Etat, la Région, les agriculteurs, les représentants de l'usine) sera mis en place. À charge pour lui de suivre cette filière, vérifier la mise en place de tous les outils pour tendre vers cette pérennisation".
Harry Vingataramin, le président du syndicat des exploitants agricoles marie-galantais est plus critique : “l'avenir du foncier nous place devant un grand point d'interrogation. Demain, on pourra assister à une véritable spéculation touristique sur le territoire marie-galantais, au détriment d'un avenir industriel sucrier, au niveau de notre avenir cannier. Aucune décision claire n'a été prise à ce sujet. Nous, au syndicat agricole, nous resterons vigilants.”
"Prévoir consiste à projeter dans l’avenir ce que l’on a perçu dans le passé"
Henri BERGSON
Patrice Tirolien, neveu de Furcie, est élu maire de Grand Bourg, Benoit Camboulin maire de Capesterre, François Paméole maire de St Louis.
1991 : En Afrique du Sud, abolition de l’Apartheid.
1992 : En Europe, Traité de Maastricht sur l’Union Européenne.
Exposition à Nantes sur la traite des Noirs : " Les Anneaux de la Mémoire ".
Création du premier service régional d'archéologie en Guadeloupe, dans les locaux de la DRAC de Basse-Terre, avec André Depuech comme conservateur.
1993 : A Marie-Galante, création de l’APSIMAG (Association des Producteurs de Sirop de Batterie de Marie-Galante).
En effet, si la technique des sucreries type Père Labat a disparu, persiste à Marie-Galante une tradition qui en dérive directement, la production artisanale de sirop de batterie, "siwo batwi", après extraction du jus de canne, filtration et concentration dans des cuves en fonte identiques à celles du Père Labat, chauffées au feu de bois ou de bagasse.
1994 : A Marie-Galante, le 18 janvier, création de la Communauté de Communes de Marie-Galante (C.C.M.G.) première communauté de communes dans les DOM, et signature de la Charte du Pays Marie-Galantais : les 3 communes de l'île s'engagent par cette charte à valoriser la production locale de l'île et à protéger son patrimoine écologique.
Le président de la CCMG est Harry Selbonne, maire de Grand Bourg.
Un site protégé au nord-est de l'île est créé en partenariat avec l'association Amicale Ecolambda, dirigée par l’anthropologue Michel Grandguillotte.
Pour la gestion de l'usine de Grande Anse, liquidation de la SOSUMAG, remplacée par une nouvelle société : la SA-SRMG (Sucreries et Rhumeries de Marie-Galante)
1995 : Le 17 mai, Jacques Chirac est élu Président de la République.
En moins d' 1 mois, trois ouragans - Iris, Luis et Maryline - s'abattent sur l'archipel guadeloupéen.
Importantes destructions à Saint-Martin.
1996 : En Guadeloupe, inauguration du pont mobile de l’Alliance qui double le pont de la Gabarre sur la Rivière Salée, essayant de suivre l’augmentation du trafic routier guadeloupéen…
A Marie-Galante, le groupe Ernstein reprend la gestion de l'usine de Grande-Anse avec le soutien financier et la caution de l’Etat et de la Région Guadeloupe.
1997 : En août, l’explosion du volcan de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la capitale, qui a été recouverte de cendres à 80 % et définitivement abandonnée : 19 morts, 70% des 13.000 habitants sont évacuées au nord ou en dehors de l’île.
Des cendres se sont déposées sur la Guadeloupe et Marie-Galante…
1998 : Commémoration des 150 ans de l'Abolition de l'esclavage dans les Antilles et autres anciennes colonies.
Nantes ose regarder son passé et inaugure un mémorial …
2000 : 1er Festival de Marie-Galante "Terre de Blues", lancé par la C.C.M.G.
2001 : La C.C.M.G. rachète le foncier (14 ha) et les murs de l’usine Grande-Anse pour 7 millions de francs (5,6 millions de la Dotation de développement rural, et 1,4 million sur fonds propres).
Pour le président de la Communauté de communes, Harry Selbonne, "le fait que la collectivité soit propriétaire des murs et du foncier est déjà en soi une garantie de pérennisation de cette filière. Il faut savoir que l'Etat et la Région se sont engagés sur seulement une année. Entre temps, un comité de pilotage (comprenant les élus, l'Etat, la Région, les agriculteurs, les représentants de l'usine) sera mis en place. À charge pour lui de suivre cette filière, vérifier la mise en place de tous les outils pour tendre vers cette pérennisation".
Harry Vingataramin, le président du syndicat des exploitants agricoles marie-galantais est plus critique : “l'avenir du foncier nous place devant un grand point d'interrogation. Demain, on pourra assister à une véritable spéculation touristique sur le territoire marie-galantais, au détriment d'un avenir industriel sucrier, au niveau de notre avenir cannier. Aucune décision claire n'a été prise à ce sujet. Nous, au syndicat agricole, nous resterons vigilants.”
"Prévoir consiste à projeter dans l’avenir ce que l’on a perçu dans le passé"
Henri BERGSON