1848 : l'Année du Changement...
Abdication de Louis-Philippe le 24, suivie de la Proclamation de la Seconde République le 25 février.
Formation du Gouvernement Provisoire avec 11 membres dont Lamartine et Arago. Ils veulent une république « démocratique et sociale »
Victor Schœlcher obtient le poste de sous-secrétaire d'Etat à la Marine et aux Colonies.
Le 4 mars, décret déclarant que " Nulle terre française ne peut porter d’esclaves "
Le 5 mars, proclamation du Suffrage Universel, y compris en Martinique et Guadeloupe qui ont 3 députés chacune.
Schœlcher est nommé président de la " Commission instituée pour préparer le règlement de l'indemnité due par suite de l'abolition de l'esclavage ", il fait appel à Perrinon, Mestro et Gatine. La Commission aura 14 séances de 19 juin au 14 aôut, où elle présentera un projet de Décret.
Le Ministre de la Marine et des Colonies Arago envoie une circulaire aux Gouverneurs des Colonies pour annoncer la préparation de l’abolition.
27 avril : Décret portant Abolition de l’Esclavage dans les Colonies :
Il interdit " tout châtiment corporel, toute vente de personnes non libres ".
Il interdit " à tout Français, même en pays étranger, de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français "
- 2 mai : Loi établissant l’école primaire gratuite et obligatoire dans les colonies
- 21 juin : Émeutes de la faim et barricades à Paris : répression sanglante, 30.000 morts…
- 23 août : l’Assemblée prévoit 90 millions de francs sur 10 ans pour indemniser les propriétaires d’esclaves, soit 300 francs par tête (les Anglais ont donné 250…)
- 12 novembre : Promulgation de la Constitution de la Seconde République
- 10 décembre : Élection de Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, au suffrage universel comme Président de la République.
La France a 35 millions d’habitants. Près de 300.000 esclaves sont libérés dans les colonies françaises…
Au total, depuis le début de la Traite jusqu’à l’Abolition, les négriers français auront déporté environ 1.450.000 esclaves sur l’ensemble des colonies françaises, ce qui représente 13% de l’ensemble de la traite européenne…
Le décret d’Abolition sera appliqué en Martinique le 23 mai, en Guadeloupe le 27 mai, en Guyane le 10 août, enfin le 20 décembre à l’île Bourbon redevenue Réunion.
En Guadeloupe, la République a été reconnue le 26 mars.
Le 25 avril, le gouverneur Layrle interdit le fouet "considérant que ce châtiment est incompatible avec une assurance de liberté prochaine "…
C’est Marie Jean-François Layrle qui va proclamer l'émancipation des esclaves le 27 mai.
Au vu des révoltes en Martinique et devant l’agitation grandissante des esclaves guadeloupéens, il décide d'anticiper de quelques jours l'arrivée officielle du décret d'abolition dont est porteur son successeur Adolphe Alexandre Ambroise Gatine, encore dans la traversée de l’Atlantique sur la frégate à vapeur Le Chaptal…
Après une séance du Conseil Privé houleuse, il fait adopter l’arrêté historique :
Au vu des révoltes en Martinique et devant l’agitation grandissante des esclaves guadeloupéens, il décide d'anticiper de quelques jours l'arrivée officielle du décret d'abolition dont est porteur son successeur Adolphe Alexandre Ambroise Gatine, encore dans la traversée de l’Atlantique sur la frégate à vapeur Le Chaptal…
Après une séance du Conseil Privé houleuse, il fait adopter l’arrêté historique :
" Nous gouverneur de la Guadeloupe et dépendances
Vu le décret du Gouvernement provisoire en date du 4 mars qui proclame que nulle terre française ne peut plus porter d'esclave ;
Vu le retard que les circonstances ont apporté à l'application de ce principe à la Guadeloupe;
Considérant que par le bon esprit dont elle a fait preuve, la population esclave s'est montrée digne du bienfait de la liberté;
Considérant que tout annonce qu'elle continuera à le mériter en persévérant dans ses habitudes d'ordre et de travail et dans l'accomplissement de tous les devoirs du citoyen;
Confiant dans son intelligence et dans son patriotisme
Vu l'article 41 de la loi du 24 avril 1833;
De l'avis unanime du Conseil privé, avons arrêté et arrêtons.
Art. 1er : L’Esclavage est aboli.
Art. 2 : L'indemnité, due légitimement aux propriétaires, est placée sous la sauvegarde et l'honneur français et de commun à la justice de l'Assemblée nationale.
Art. 3 : Le Commandant militaire et les chefs d'administration sont chargés de l'exécution du présent arrêté.
Basse-Terre, le 27 mai 1848.
Signé: Layrle
Par le gouverneur en Conseil, Signé : Chaumont, Guillet, S. Billecocq, Bayle Mouillard, Bonnet, A. Lignières, A. Mollenthiel, Saugier, Richard de Chicourt "
Vu le décret du Gouvernement provisoire en date du 4 mars qui proclame que nulle terre française ne peut plus porter d'esclave ;
Vu le retard que les circonstances ont apporté à l'application de ce principe à la Guadeloupe;
Considérant que par le bon esprit dont elle a fait preuve, la population esclave s'est montrée digne du bienfait de la liberté;
Considérant que tout annonce qu'elle continuera à le mériter en persévérant dans ses habitudes d'ordre et de travail et dans l'accomplissement de tous les devoirs du citoyen;
Confiant dans son intelligence et dans son patriotisme
Vu l'article 41 de la loi du 24 avril 1833;
De l'avis unanime du Conseil privé, avons arrêté et arrêtons.
Art. 1er : L’Esclavage est aboli.
Art. 2 : L'indemnité, due légitimement aux propriétaires, est placée sous la sauvegarde et l'honneur français et de commun à la justice de l'Assemblée nationale.
Art. 3 : Le Commandant militaire et les chefs d'administration sont chargés de l'exécution du présent arrêté.
Basse-Terre, le 27 mai 1848.
Signé: Layrle
Par le gouverneur en Conseil, Signé : Chaumont, Guillet, S. Billecocq, Bayle Mouillard, Bonnet, A. Lignières, A. Mollenthiel, Saugier, Richard de Chicourt "
Les affiches de la "Proclamation" seront placardées dans toutes les mairies et lieux publics...
Le Commissaire Général de la République Gatine, nommé le 27 avril, embarqué le 8 mai, arrive à Basse-Terre le 5 juin pour prendre son poste. Il commence par une inspection générale de l’île.
Le 27 juin 1848, conformément à la directive ministérielle, le Conseil Privé de la Guadeloupe, réuni autour du gouverneur Gatine, définit par arrêté les modalités de l’organisation de l’État civil des nouveaux libres :
Le 27 juin 1848, conformément à la directive ministérielle, le Conseil Privé de la Guadeloupe, réuni autour du gouverneur Gatine, définit par arrêté les modalités de l’organisation de l’État civil des nouveaux libres :
" Article 1er : Il sera procédé immédiatement, par opérations distinctes mais simultanées :
1° A l’établissement des registres de l’Etat Civil des Nouveaux Libres
2° A la formation des listes électorales
Article 2 : À la diligence des maires et sous la surveillance des officiers du Ministère Public, les nouveaux libres seront inscrits en la forme ordinaire et sur les registres ordinaires de l’état civil.
L’inscription contiendra les prénoms ou surnoms des nouveaux libres, le nom patronymique qui leur sera donné, le lieu et autant que possible la date de leur naissance ou en tout cas, leur âge présumé, le lieu de leur résidence avant l’émancipation et celui de leur domicile ou résidence actuels.
Les noms de leur père et mère seront aussi mentionnés, s’il se peut.
Article 3 : Dans le cas où un des nouveaux libres se déclarerait père ou mère d’un ou de plusieurs enfants, invitation lui sera faite de les reconnaître. S’il y consent, la reconnaissance sera faite dans l’acte même contenant inscription du père ou de la mère sur le registre. En ce cas, le même nom patronymique sera donné aux enfants. Une inscription rappelant la reconnaissance sera faite en outre pour chacun d’eux. "
Les "Nouveaux Libres" (87.752 pour la Guadeloupe et dépendances...) vont ainsi pouvoir se présenter dans les mairies pour qu’on leur attribue un patronyme. Ces inscriptions étaient prévues pour quelques mois, elles vont de fait s’étaler jusqu'en 1867 à Pointe à Pitre…
Les patronymes créés (plus de 30.000 dans l'Archipel...) seront soit le prénom ou le surnom d’usage devenu nom, soit un nom dicté par l’imagination du rédacteur. Certains officiers d’état civil utiliseront la géographie, la botanique, l’antiquité, la mythologie voire le dictionnaire pour créer ces patronymes, avec parfois un humour discutable, voire de la méchanceté...
Quelques exemples pour Marie Galante : Miraculeux, Converty, Charité, Philantrophe, Leveillé, Lincertin, Loyale, Jovial, Trobo, Thebo, Bicoto, Blanchedent, Pasbeau, Gorille, Pingouin, Cannibal, Jakas, Cancan, Vulgaire, Defaut, Baluchon, Balourd, Osseux, Carcasse, Brute, Rosbeef, Bazar, Troplent, Cafard, etc…
Les nouveaux libres ont le droit d’aller où bon leur semble, mais dans les faits, la plupart, cultivateurs, resteront sur l’habitation de leur ancien maître, où ils ont leur case, leur jardin et leur famille.
A Marie Galante, l’Abolition de l’Esclavage est proclamée le 27 mai comme en Guadeloupe…
Amédée Joyeux est "tambour de ville", cet ancien milicien noir va tambouriner la proclamation de l'Edit d'Abolition.
Beaucoup de monde vient assister à la plantation de l'Arbre de la Liberté, sur la place du Marché de Grand-Bourg.
Le curé Grivel bénit l'arbre républicain…
Pour l’Etat Civil, Gaspar Jean Casse, officier d’Etat Civil de Grand Bourg intra-muros, enregistre 66 naissances, 16 reconnaissances, 11 affranchissements avant l’abolition (vus à "Affranchissements") et 276 nouveaux libres après l’abolition, réalisés du 8 septembre au 29 décembre, et numérotés de 1 à 276.
1° A l’établissement des registres de l’Etat Civil des Nouveaux Libres
2° A la formation des listes électorales
Article 2 : À la diligence des maires et sous la surveillance des officiers du Ministère Public, les nouveaux libres seront inscrits en la forme ordinaire et sur les registres ordinaires de l’état civil.
L’inscription contiendra les prénoms ou surnoms des nouveaux libres, le nom patronymique qui leur sera donné, le lieu et autant que possible la date de leur naissance ou en tout cas, leur âge présumé, le lieu de leur résidence avant l’émancipation et celui de leur domicile ou résidence actuels.
Les noms de leur père et mère seront aussi mentionnés, s’il se peut.
Article 3 : Dans le cas où un des nouveaux libres se déclarerait père ou mère d’un ou de plusieurs enfants, invitation lui sera faite de les reconnaître. S’il y consent, la reconnaissance sera faite dans l’acte même contenant inscription du père ou de la mère sur le registre. En ce cas, le même nom patronymique sera donné aux enfants. Une inscription rappelant la reconnaissance sera faite en outre pour chacun d’eux. "
Les "Nouveaux Libres" (87.752 pour la Guadeloupe et dépendances...) vont ainsi pouvoir se présenter dans les mairies pour qu’on leur attribue un patronyme. Ces inscriptions étaient prévues pour quelques mois, elles vont de fait s’étaler jusqu'en 1867 à Pointe à Pitre…
Les patronymes créés (plus de 30.000 dans l'Archipel...) seront soit le prénom ou le surnom d’usage devenu nom, soit un nom dicté par l’imagination du rédacteur. Certains officiers d’état civil utiliseront la géographie, la botanique, l’antiquité, la mythologie voire le dictionnaire pour créer ces patronymes, avec parfois un humour discutable, voire de la méchanceté...
Quelques exemples pour Marie Galante : Miraculeux, Converty, Charité, Philantrophe, Leveillé, Lincertin, Loyale, Jovial, Trobo, Thebo, Bicoto, Blanchedent, Pasbeau, Gorille, Pingouin, Cannibal, Jakas, Cancan, Vulgaire, Defaut, Baluchon, Balourd, Osseux, Carcasse, Brute, Rosbeef, Bazar, Troplent, Cafard, etc…
Les nouveaux libres ont le droit d’aller où bon leur semble, mais dans les faits, la plupart, cultivateurs, resteront sur l’habitation de leur ancien maître, où ils ont leur case, leur jardin et leur famille.
A Marie Galante, l’Abolition de l’Esclavage est proclamée le 27 mai comme en Guadeloupe…
Amédée Joyeux est "tambour de ville", cet ancien milicien noir va tambouriner la proclamation de l'Edit d'Abolition.
Beaucoup de monde vient assister à la plantation de l'Arbre de la Liberté, sur la place du Marché de Grand-Bourg.
Le curé Grivel bénit l'arbre républicain…
Pour l’Etat Civil, Gaspar Jean Casse, officier d’Etat Civil de Grand Bourg intra-muros, enregistre 66 naissances, 16 reconnaissances, 11 affranchissements avant l’abolition (vus à "Affranchissements") et 276 nouveaux libres après l’abolition, réalisés du 8 septembre au 29 décembre, et numérotés de 1 à 276.
Pour Grand Bourg Campagne, les affranchissements après l’abolition ont été centralisés à Grand Bourg intramuros.
Pour Capesterre, l’État Civil est enregistré essentiellement par Antoine Decap Boulogne, adjoint au maire : 17 affranchissements déjà vus avant l’abolition, et 1954 nouveaux libres enregistrés du 27 septembre au 30 décembre du N°1 au N°1959...
Le registre des nouveaux libres commence le 27 septembre avec 19 jours de retard sur Grand Bourg, mais Antoine Decap Boulogne aurait pu inspirer Stakanov pour ses performances administratives ! :
27 septembre : 9 nouveaux libres - 28/9 : 18 NL - 2 octobre : 7 - 3/10 : 35 - 4/10 : 6 - 5/10 : 50 - 6/10 : 26 - 9/10 : 53 - 10/10 : 10 - 11/10 : 72 - 12/10 : 19 - 13/10 : 33 - 16/10 : 75 - 17/10 : 66 - 18/10 : 84 - 19/10 : 39 - 20/10 : 25 - 24/10 : 28 - 25/10 : 31 - 26/10 : 37 - 28/10 : 21 - 30/10 : 17 - 8 novembre : 46 - 10/11 : 29 - 13/11 : 26 - 16/11 : 61 - 17/11 : 20 - 20/11 : 32 - 21/11 : 26 - 24/11 : 36 - 2 décembre : 83 - 6/12 : 33 - 8/12 : 50 - 10/12 : 27 - 12/12 : 49 - 13/12 : 39 - 15/12 : 45 - 16/12 : 9 - 17/12 : 49 - 18/12 : 38 - 20/12 : 45 - 22/12 : 39 - 24/12 : 30 - 27/12 : 124 - 28/12 : 56 - 29/12 : 74 - 30/12 : 141 (!)
Cet officier d’État Civil devait être très organisé pour avoir pu réaliser 7 fois plus d'affranchissements qu'à Grand Bourg en à peine plus de 3 mois : les nouveaux libres sont enregistrés presque toujours par habitation, on peut imaginer qu'il demandait aux anciens propriétaires de les envoyer par série et que la queue devait être longue devant la mairie de Capesterre...
Pour Capesterre, l’État Civil est enregistré essentiellement par Antoine Decap Boulogne, adjoint au maire : 17 affranchissements déjà vus avant l’abolition, et 1954 nouveaux libres enregistrés du 27 septembre au 30 décembre du N°1 au N°1959...
Le registre des nouveaux libres commence le 27 septembre avec 19 jours de retard sur Grand Bourg, mais Antoine Decap Boulogne aurait pu inspirer Stakanov pour ses performances administratives ! :
27 septembre : 9 nouveaux libres - 28/9 : 18 NL - 2 octobre : 7 - 3/10 : 35 - 4/10 : 6 - 5/10 : 50 - 6/10 : 26 - 9/10 : 53 - 10/10 : 10 - 11/10 : 72 - 12/10 : 19 - 13/10 : 33 - 16/10 : 75 - 17/10 : 66 - 18/10 : 84 - 19/10 : 39 - 20/10 : 25 - 24/10 : 28 - 25/10 : 31 - 26/10 : 37 - 28/10 : 21 - 30/10 : 17 - 8 novembre : 46 - 10/11 : 29 - 13/11 : 26 - 16/11 : 61 - 17/11 : 20 - 20/11 : 32 - 21/11 : 26 - 24/11 : 36 - 2 décembre : 83 - 6/12 : 33 - 8/12 : 50 - 10/12 : 27 - 12/12 : 49 - 13/12 : 39 - 15/12 : 45 - 16/12 : 9 - 17/12 : 49 - 18/12 : 38 - 20/12 : 45 - 22/12 : 39 - 24/12 : 30 - 27/12 : 124 - 28/12 : 56 - 29/12 : 74 - 30/12 : 141 (!)
Cet officier d’État Civil devait être très organisé pour avoir pu réaliser 7 fois plus d'affranchissements qu'à Grand Bourg en à peine plus de 3 mois : les nouveaux libres sont enregistrés presque toujours par habitation, on peut imaginer qu'il demandait aux anciens propriétaires de les envoyer par série et que la queue devait être longue devant la mairie de Capesterre...
Suivent 39 pages sur la table annuelle de Capesterre...
Pour St Louis Vieux Fort, l’Etat Civil est enregistré par Jean Séverin Beaucage : 14 affranchissements avant l’abolition, aucun autre après, ils semblent avoir eu lieu sur Grand Bourg et surtout sur Capesterre.
Dans le détail de chaque acte, l'affranchissement concernait la personne et ses enfants reconnus, qui prenaient le patronyme, comme ici avec les Onestas, tous "nés en cette colonie et demeurant sur la dite habitation Bontems" : Géneviève, environ 77 ans, prends le "nom patronymique" avec ses 2 enfants Emeline 53 ans et Augustin 43 ans et ses petits-enfants Félicien 29 ans, Sainte-Luce 27 ans, Eliza 25 ans, Saint-Jean 19 ans, Saint-Louis 17 ans et Julienne 13 ans :
Pour St Louis Vieux Fort, l’Etat Civil est enregistré par Jean Séverin Beaucage : 14 affranchissements avant l’abolition, aucun autre après, ils semblent avoir eu lieu sur Grand Bourg et surtout sur Capesterre.
Dans le détail de chaque acte, l'affranchissement concernait la personne et ses enfants reconnus, qui prenaient le patronyme, comme ici avec les Onestas, tous "nés en cette colonie et demeurant sur la dite habitation Bontems" : Géneviève, environ 77 ans, prends le "nom patronymique" avec ses 2 enfants Emeline 53 ans et Augustin 43 ans et ses petits-enfants Félicien 29 ans, Sainte-Luce 27 ans, Eliza 25 ans, Saint-Jean 19 ans, Saint-Louis 17 ans et Julienne 13 ans :
1849 : Le 17 janvier, proclamation du gouverneur de la Guadeloupe par intérim Fiéron :
Pour la période électorale en Guadeloupe et les évènements de la Mare au Punch à Marie Galante, voir à "Histoire sucrière"
Pour l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne et de Grand Bourg intra-muros, les affranchissements vont du N° 277 au N°392, soit 116 nouveaux libres : les officiers d’État Civil prennent toujours leur temps...
Pour l’Etat Civil de Grand Bourg Campagne et de Grand Bourg intra-muros, les affranchissements vont du N° 277 au N°392, soit 116 nouveaux libres : les officiers d’État Civil prennent toujours leur temps...
Pour Capesterre, Charles Joseph Vergé reprend l’État Civil avec un "rythme de croisière" : du 10 janvier au 18 mars, 11 journées consacrées aux nouveaux libres avec 150 affranchissements, soit 13 en moyenne. A partir du 30 mars, c'est Charles Joseph Vergé qui reprend l’État Civil avec 608 nouveaux libres en 34 sessions, soit 17 en moyenne.
Au total 758 nouveaux libres à Capesterre, bien au dessus des 116 de Grand Bourg, où l’État Civil a du être perturbé par les évènements de la Mare au Punch puis la fusion des 2 communes...
On retrouve de fait un bon nombre d'actes correspondants à des habitations de Grand Bourg ou de Vieux Fort/St Louis sur Capesterre.
Au total 758 nouveaux libres à Capesterre, bien au dessus des 116 de Grand Bourg, où l’État Civil a du être perturbé par les évènements de la Mare au Punch puis la fusion des 2 communes...
On retrouve de fait un bon nombre d'actes correspondants à des habitations de Grand Bourg ou de Vieux Fort/St Louis sur Capesterre.
Suivi de 20 pages de registre pour Capesterre...
Aucun nouveau libre pour Vieux Fort St Louis.
1850 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Gaspard Jean Casse puis Lucien Montout Hérisson, avec 79 nouveaux libres du 393 au 472 entre le 16 janvier et le 22 décembre.
Aucun nouveau libre pour Vieux Fort St Louis.
1850 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Gaspard Jean Casse puis Lucien Montout Hérisson, avec 79 nouveaux libres du 393 au 472 entre le 16 janvier et le 22 décembre.
A Capesterre, toujours avec Charles Joseph Vergé puis François ou Philippe Boulogne, 86 nouveaux libres entre le 10 janvier et le 20 décembre, en 12 sessions : on voit que Capesterre avait pris beaucoup d'avance dès 1848...
1851 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Pierre Chéry Maulois, avec 175 nouveaux libres du 473 au 648 entre le 11 janvier et le 10 décembre.
1851 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Pierre Chéry Maulois, avec 175 nouveaux libres du 473 au 648 entre le 11 janvier et le 10 décembre.
A Capesterre, devant Sidney Demeulle puis Toussaint Lurincourt, 43 nouveaux libres entre le 13 juin et le 1er septembre, du 2801 au 2844, pas de table annuelle disponible
Pour lutter contre l’absentéisme, certains propriétaires passent contrat devant notaire avec leurs cultivateurs "engagés":
A Bellevue, les 52 engagés dont 18 femmes signent pour 5 jours de travail par semaine, du lever au coucher du soleil, avec une demi-heure de pose à 9 heure et 2 heures de repos pour déjeuner. Le samedi est réservé à l’entretien de leur case et du jardin attenant. Le salaire consiste à répartir entre eux le 1/3 des revenus de la récolte. En cas d’absence injustifiée, retenues sur salaire, en cas de récidive, expulsion avec perte de la case et du jardin.
1852 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Pierre Chéry Maulois puis Joseph Botreau Roussel Bonneterre, avec 85 nouveaux libres du 649 au 734 entre le 2 janvier et le 1er décembre.
A Bellevue, les 52 engagés dont 18 femmes signent pour 5 jours de travail par semaine, du lever au coucher du soleil, avec une demi-heure de pose à 9 heure et 2 heures de repos pour déjeuner. Le samedi est réservé à l’entretien de leur case et du jardin attenant. Le salaire consiste à répartir entre eux le 1/3 des revenus de la récolte. En cas d’absence injustifiée, retenues sur salaire, en cas de récidive, expulsion avec perte de la case et du jardin.
1852 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Pierre Chéry Maulois puis Joseph Botreau Roussel Bonneterre, avec 85 nouveaux libres du 649 au 734 entre le 2 janvier et le 1er décembre.
A Capesterre, devant Sidney Demeulle, seulement 13 nouveaux libres.
1853 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Joseph Botreau Roussel Bonneterre puis Louis Siméon Pasquier, avec 102 nouveaux libres du 735 au 837 entre le 16 janvier et le 30 décembre.
1853 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Joseph Botreau Roussel Bonneterre puis Louis Siméon Pasquier, avec 102 nouveaux libres du 735 au 837 entre le 16 janvier et le 30 décembre.
A Capesterre, devant François Marc Wachter puis Jean Hubert ou Ephrem Boulogne, 31 actes d'affranchissement, du 2859 au 2890, entre le 4 février et le 26 décembre. On les retrouve inclus dans une table récapitulative qui remonte jusqu'au 2432, soit au 10 août 1849...
1854 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Joseph Botreau Roussel Bonneterre puis Louis Siméon Pasquier, avec 102 nouveaux libres du 1 au 166 (nouvelle numérotation annuelle), soit 166 nouveaux libres entre le 16 janvier et le 30 décembre.
A Capesterre, devant François Marc Wachter puis Jean Hubert Boulogne, 36 nouveaux libres du 1 au 36 (numérotation annuelle).
1855 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Louis Siméon Pasquier, avec 111 nouveaux libres du 1 au 111, soit 166 nouveaux libres entre le 12 janvier et le 10 décembre.
A Capesterre, devant François Marc Wachter puis Jean Hubert Boulogne, 8 nouveaux libres du 1 au 8 entre le 18 août et le 6 octobre, ce seront les derniers pour Capesterre qui avait beaucoup d'avance...
1856 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Louis Siméon Pasquier, avec 64 nouveaux libres du 1 au 64, entre le 2 janvier et le 10 novembre.
1857 : Pas d'affranchissement dans les archives
1858 : L'Etat Civil de Grand Bourg est réalisé par Louis Siméon Pasquier, avec 64 nouveaux libres du 1 au 64, entre le 10 janvier et le 30 octobre.
1859 et suivantes : l'Etat Civil de Grand Bourg ne compte plus qu'un seul registre jusqu'en 1861, numérotés de 1 à 576 :
- 311 nouveaux libres en 1859
- 250 en 1860
- 15 derniers nouveaux libres en 1861...
Grand Bourg a fait 392 affranchissements les 18 premiers mois, pour terminer fin 1861 avec 1814 affranchissements.
Seule Pointe à Pitre a dépassé cette date en terminant en 1867...
Capesterre a fait 2712 (!) affranchissements les 18 premiers mois, pour terminer fin 1855 avec 2929 affranchissements.
Au total des 2 communes - puisque Vieux Fort St Louis ne semble pas avoir fait d'affranchissement après l'abolition :
4743 Nouveaux Libres pour Marie Galante
Sur les 9882 esclaves recensés en 1847, à priori une moitié d'enfants ont donc pris le patronyme de leur mère et/ou père lors de ces 4743 actes d'affranchissement...
Seule Pointe à Pitre a dépassé cette date en terminant en 1867...
Capesterre a fait 2712 (!) affranchissements les 18 premiers mois, pour terminer fin 1855 avec 2929 affranchissements.
Au total des 2 communes - puisque Vieux Fort St Louis ne semble pas avoir fait d'affranchissement après l'abolition :
4743 Nouveaux Libres pour Marie Galante
Sur les 9882 esclaves recensés en 1847, à priori une moitié d'enfants ont donc pris le patronyme de leur mère et/ou père lors de ces 4743 actes d'affranchissement...